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Actualités

11 mesures concrètes
NOS PROPOSITIONS POUR UNE FISCALITÉ VERTE
! Article publié le 22 août 2011
" fiscalité, Social, transition, Environnement, Mobilité Bêtes urbaines
Bruxelles en mouvements
Les quatre fédérations environnementales belges (Inter-Environnement Wallonie, le Bond Beter Leefmilieu, n°328, mars 2024

le Brusselse Raad voor het Leefmilieu et Inter-Environnement Bruxelles) ont mis leurs expertises en
commun et réalisé un important travail d’analyse et de prospective qui a débouché sur onze propositions
concrètes visant à verdir la fiscalité de notre pays.

La mise en œuvre de ces mesures devrait non seulement générer des recettes supplémentaires mais aussi et surtout permettre
d’amorcer la nécessaire transition économique répondant aux enjeux du changement climatique et à la raréfaction des matières
premières. Elle devrait par ailleurs générer une réduction de coûts importants et souvent négligés dans l’évaluation des recettes
et dépenses publiques, par exemple en matière de santé publique.

Les onze propositions peuvent être mises en œuvre dès aujourd’hui mais devraient, de préférence, s’intégrer dans le cadre
d’une réforme plus globale des finances publiques. Le mouvement environnemental appelle ainsi à ce que l’impact social des
mesures proposées soit considéré et, le cas échéant, pallié par des mesures compensatoires. Les personnes défavorisées se
trouvent en effet souvent au premier plan, supportant le plus souvent les coûts externes imputables à une économie non
durable. Pilier environnemental et pilier social sont donc à considérer de pair. Le BEM, c’est pas un
cadeau !
Les taxes liées à l’environnement sont, par nature, des mesures incitatives visant à l’amélioration de la qualité de l’environnement
au sens strict du terme. Elles peuvent néanmoins, dans certains cas, être budgétaires (c’est le cas des mesures visant à
Je m’abonne !
supprimer les subsides dommageables à l’environnement). Qu’elles soient incitatives et/ou budgétaires, ces mesures permettent
en tous les cas de réduire les coûts externes indirects, aujourd’hui indûment supportés par la collectivité.

En Belgique, le bilan en matière de fiscalité environnementale n’est pas brillant et nous vaut régulièrement des rappels à l’ordre
d’institutions internationalement reconnues. Dans son dernier rapport consacré à notre pays [1], l’OCDE (Organisation de Environnement
coopération et de développement économique) écrit ainsi : « Pour que les objectifs environnementaux soient atteints pour un 226 autres articles sur ce thème.
coût minimal dans l’ensemble de l’économie, les pollueurs devraient supporter le coût marginal des externalités qu’ils imposent,
ce qui devrait être obtenu par un recours accru à la taxation environnementale. » - Pénibles ou nuisibles ? Une rencontre
avec Mario Ninanne de l’association
Les taxes environnementales sont en effet chez nous parmi les plus faibles d’Europe et nous avons dans le même temps un
Bruxelles Nature
recours régulier aux subsides dommageables à l’environnement, le régime des voitures de société étant l’exemple le plus
- Déchets bruxellois : il faut bien en faire
flagrant. Pourtant, si la Belgique relevait le niveau de sa fiscalité environnementale au niveau européen moyen, elle amasserait
quelque chose
des recettes supplémentaires de l’ordre de 1 % du PIB...
- Massacre à la cité administrative
Qui dit taxes dit recettes et la démarche proposée n’aura de sens que si celles tirées de la fiscalité verte sont effectivement - Pour une forêt de Soignes en libre
utilisées en vue d’engager notre société sur la voie de la transition économique. Enfin, dans la mesure où les propositions visent évolution
à la fois les compétences fédérales et les compétences régionales, il est également indispensable que les deux niveaux de
- À l’avenue du port, les 300 platanes y
pouvoir s’accordent, notamment sur la charge fiscale globale du pays.
sont encore…
- Un règne nous sépare
11 mesures concrètes - Pleurer un hêtre…
- Par quelles voix légales faire entendre les
Quatre mesures permettant d’amorcer la transition vers une économie bas carbone :
arbres ?
- Contribution climat énergie : moduler les accises sur l’énergie en fonction de considérations environnementales permettrait - Un cadastre régional des arbres
de réduire les consommations énergétiques et les émissions de CO2 dans tous les secteurs et, par là, nous aider à tendre aux - Georgin, une friche devenue bois
objectifs climatiques européens ; - Quand les arbres entrent en politique

- Objectif de réduction des émissions de CO2 de 30% : revoir à la hausse l’ambition européenne en matière climatique est - Pour une écologie du vécu
non seulement bénéfique en termes de lutte contre le changement climatique, ce l’est également sur le plan économique, des - Pour une rénovation ambitieuse du bâti
moyens financiers supplémentaires pouvant être dégagés et affectés à des politiques énergétiques, parmi lesquelles les bruxellois… avec un encadrement des
économies d’énergies et le développement des énergies renouvelables ; loyers !
- Congo & extractivisme
- Une taxe nucléaire, justifiée par l’amortissement accéléré des centrales nucléaires, mettrait un terme à l’avantage
- La pétition de classement en Région
concurrentiel dont jouissent les producteurs d’énergie nucléaire et permettrait aux investissements de demain d’être
bruxelloise - mode d’emploi
compétitifs ;

- Mettre un terme aux avantages fiscaux dont jouissent les agrocarburants éviterait de soutenir des carburants dont la 1 2 3 4 5 6
durabilité environnementale est sérieusement mise en doute et dont la mise en œuvre est inefficace tant sur le plan
environnemental qu’économique. 7 8 9 … 16

Quatre mesures visant prioritairement à réduire l’impact environnemental des transports motorisés :
Mobilité
- Voitures de société : la rémunération au travers des voitures de société permet inéluctablement d’éluder l’impôt à grande 158 autres articles sur ce thème.
échelle, ce qui n’est pas sans impacts sociaux, notamment sur la pérennité de notre système de sécurité sociale. Tant l’achat
- Sur les traces du tram colonial
d’une voiture de société que son utilisation sont des moments clés sur lesquels il convient d’influer afin d’en réduire les coûts
sociétaux ; - Ring Nord : la Flandre en roue libre
- Conditions de travail à la STIB : les
- Achat d’une voiture : l’achat d’une voiture constitue un moment-clé pour le consommateur. D’une part car c’est à ce moment pratiques managériales et leurs effets
que doit être posée la question de l’utilité réelle de la possession d’un véhicule. D’autre part parce que le choix du véhicule
- Contrôler les transports publics :
déterminera l’importance des impacts environnementaux durant toute sa durée de vie. Une fiscalité adéquate à l’achat
pratiques, résistances et alternatives
permettrait de réorienter correctement ces choix d’acquisition ;
- Gratuité des transports publics : la
- Utilisation d’une voiture : l’impact environnemental de l’utilisation d’une voiture est très important ; peut être atténué par mesure oubliée
l’ajustement des accises en fonction de considérations environnementales, l’instauration d’une taxe kilométrique intelligente - Repenser la ville à partir de la mobilité
ou d’un péage urbain ; des mères
- Arrêter de cacher la poussière sous le
- Transport aérien : le transport aérien jouit actuellement d’une distorsion de concurrence face aux autres modes de transport,
tapis
notamment du fait de la non-taxation du carburant et de l’exonération de la TVA sur les billets d’avion. L’instauration d’une
taxe sur les billets, à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres pays européens (dont le Danemark, la France et le Royaume- - Anatomie d’une mécanique binaire : Good
Uni) serait un premier pas sur la voie d’une utilisation plus raisonnée du mode de transport le plus polluant. move vs. Bad move
- Cause toujours, cause perdue… la
Autres mesures proposées : politique du fait accompli

- Une taxe sur les pesticides, différemment appliquée en fonction du type d’utilisateurs (professionnels ou particuliers), - Moins de voitures en ville
limiterait non seulement les impacts négatifs de ceux-ci (santé, environnement, biodiversité, etc.) mais inciterait également au - Autriche : une autoroute dans les choux !
développement d’alternatives durables. Une partie des recettes pourrait être reversée aux organismes publics et privés qui - Le métro 3, une histoire de nombres…
aujourd’hui supportent les coûts externes liés à l’utilisation des pesticides ; - Feu vert ! Bruxelles trace la route au
véhicule électrique
- Révision de la fiscalité liée au logement : un réajustement du revenu cadastral et du précompte immobilier devrait rendre la
ville plus attrayante et limiter ainsi l’exode urbain avec toutes ses répercussions négatives en termes d’espace, de mobilité, - E. Rupture de charge : Anti-balade dans
etc. Les recettes supplémentaires générées pourraient être dédiées au renforcement de politiques de base des villes et le centre-ville et sur la moyenne ceinture
communes ou encore à l’abaissement des droits d’enregistrement. - Qui est De werkvennootschap ?

Les quatre fédérations environnementales ont rencontré les responsables et experts des partis du Nord et du Sud du pays afin
1 2 3 4 5 6
de leur présenter et expliciter ces mesures. Elles espèrent désormais que leur analyse sera partagée par les politiques présents
à la table des négociations en vue de la constitution du prochain gouvernement et en particulier par le formateur Elio Di Rupo... 7 8 9 … 11

Vous trouverez en annexe le cahier de revendications « fiscalité verte » des quatre Fédérations environnementales dans sa
version intégrale.

[1] Études économiques de l’OCDE : Belgique 2011.

# Cahier de revendications en matière de fiscalité environnementale des 4 fédérations environnementales belges – PDF,
22.08.2011

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