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TD Débat N°3 : « La taxe carbone pénalise- t-elle les pauvres ? » – semaine du 25/09
Objectifs :
- Comprendre le fonctionnement d’une taxe carbone pour réduire les externalités à
partir d’une représentation graphique.
- Analyser les effets redistributifs d’une taxe carbone
- Discuter des conditions de conciliation entre efficacité environnementale et justice
sociale
Travail en séance :
Vous disposerez de 10 minutes pour préparer 5 arguments, et vous serez ensuite invité à débattre
pendant 10 minutes.
Document 1
Document 1 Les objectifs écologiques d’une taxe carbone
L1-Eco-gestion TD Questions économiques et contemporaines Semestre 1-2023
Document 3
L1-Eco-gestion TD Questions économiques et contemporaines Semestre 1-2023
Source : Audrey Berry, Eloi Laurent, taxe carbone, le retour, à quelles conditions ? 2019
https://hal-sciencespo.archives-ouvertes.fr/hal-03403204
Après l’échec du projet de taxe carbone Fillon en 2010 et celui de l’écotaxe en 2014, on
observe le retour d’un mouvement contre la fiscalité environnementale. Cette levée de
boucliers contre la hausse du prix des carburants était-elle inévitable ? Les gouvernements
et l’opinion publique sont-ils condamnés à devoir choisir entre social et environnement ?
Quelques éléments de contexte. Pour lutter contre le changement climatique, il n'y a pas
de remède miracle et la hausse du prix des carburants fait partie des réponses à mettre en
œuvre. Mais comme les autres taxes sur la consommation (telle que la TVA), une taxe sur
le CO2 est régressive. En l'occurrence, la fiscalité carbone pèse cinq fois plus sur le budget
des 10 % les plus modestes que sur celui des 10 % les plus aisés. Bien conscient de cela, le
gouvernement de Jean-Marc Ayrault décide en 2014 d'introduire une taxe carbone tout en
douceur, à un taux effectif de… 0 euro. Résultat : aucune levée de boucliers et la taxe est
désormais inscrite dans la loi. La fiscalité carbone augmente alors progressivement pour
atteindre, l'année dernière, près de 40 euros par tonne, ce qui correspond à une hausse
d'environ 3 centimes par litre d'essence. De nombreux experts, qui anticipaient
l'impopularité de la mesure, se frottent les yeux sans y croire. Après les échecs passés,
aurait-on réussi à introduire enfin la fiscalité carbone en France ? Il faut dire que le
L1-Eco-gestion TD Questions économiques et contemporaines Semestre 1-2023
gouvernement bénéficie alors d'un réel coup de pouce : le prix du baril, de 100 dollars en
2014, est divisé par plus de deux en 2015 du fait des dynamiques du marché mondial. Pour
le consommateur, c'est une baisse de 30 centimes sur chaque litre.
Mais depuis environ un an, le cours du brut remonte. Dans ce contexte, Emmanuel Macron
décide d’accélérer la montée en puissance de la taxe carbone et du rattrapage de la fiscalité
du diesel sur l’essence. A la pompe, cela se traduit par une nouvelle hausse des taxes (6
centimes d’euros pour le diesel et 3 centimes pour l’essence en 2018). Au total, pour
l’ensemble de l’économie, c’est environ 4 milliards de taxes énergétiques en plus
ponctionnés sur les ménages cette année par rapport à l’an dernier. La suite, nous la vivons
dans la séquence politico-médiatique, avec la grogne actuelle contre le carburant cher et
la mobilisation des gilets jaunes samedi 17 novembre. Si l’on veut rectifier le tir, sans
renoncer ni à la protection du climat, ni à la justice sociale, il convient de se poser trois
questions.
Document 5
BUREAU Dominique, HENRIET Fanny, SCHUBERT Katheline, « Pour le climat : une taxe juste, pas juste
une taxe », Notes du conseil d’analyse économique, 2019/2 (n° 50), p. 1-12. DOI :
10.3917/ncae.050.0001.