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Noureddine BENSOUDA
Directeur Général des Impôts
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Thierry de MONTBRIAL, « l’action et le système du Monde », éd. PUF, Paris 2002, p.314.
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Par ailleurs, dans un contexte de plus en plus internationalisé, l’amélioration
de l’attractivité du pays devient un atout majeur auquel la fiscalité participe
incontestablement.
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contribuables ont réagi exigeant, à leur tour, des avantages fiscaux qu’ils ont
fini par obtenir.
Tous ces régimes dérogatoires ont fini par altérer le sens de la réforme initiale
avec pour conséquence « une aggravation des distorsions économiques et
sociales ». L’impôt devenait de plus en plus interventionniste et l’équité
fiscale perdait tout sens face au pouvoir des groupes d’intérêts.
En fait, le principal défaut des régimes dérogatoires résulte du fait que leur
adoption n’est pas toujours le résultat d’une politique claire. Leur octroi, qui
ne procède pas toujours d’une logique socio-économique d’ensemble, et la
diversité des instruments utilisés (lois, règlement convention, accord-cadre,
charte, circulaire 2…) sont à l’origine d’une dispersion et d’un
chevauchement des avantages fiscaux.
C’est pour engager une réflexion sur le nouveau sens à donner à notre
système fiscal que des Assises nationales sur la fiscalité ont été organisées, en
novembre 1999. Cette rencontre, de deux jours, a permis de recueillir les avis
et positions de représentants politiques, experts fiscaux, opérateurs
économiques et universitaires marocains et étrangers sur l’évolution de notre
système fiscal.
Au fil des lois de finances, d’autres changements plus ou moins importants ont
été apportés au système fiscal. On peut citer, à cet égard, la refonte totale
des droits d’enregistrement en 2004. Ces derniers n’avaient pas été
concernés par la réforme fiscale des années 1980.
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Loi de finances, accord cadre sur l’enseignement privé, convention d’investissements…
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Enfin, la révision du barème de l’impôt sur le revenu a été décidée en 2007.
Dans ce cas, il s’est plutôt agi d’une baisse des taux du barème que d’une
véritable réforme de l’impôt sur le revenu.
En fait, le taux marginal peut paraître élevé par rapport à ceux en vigueur
dans d’autres pays, mais il faut savoir que l’assiette de l’impôt sur le revenu
est fortement réduite par le jeu des abattements opérés. Cet élément est
souvent oublié lors des comparaisons internationales alors que le revenu
imposable n’est pas toujours calculé de la même manière d’un pays à
l’autre.
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II- Le contenu et la démarche
Chaque pays doit agencer ses impôts de sorte qu’ils soient compatibles avec
son niveau de développement, ses contraintes économique et sociale. Sur le
plan financier, le contexte actuel est plus favorable. Mais si les finances
publiques s’améliorent, les efforts doivent se poursuivre.
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démarche implique au préalable un changement de culture imprégnant
aussi bien les décideurs que les citoyens.
Pour progresser dans la mise en œuvre d’une véritable réforme fiscale, il faut
élaborer des projets et les évaluer en faisant deux choix préliminaires qui
touchent à la durée de la réforme et à sa conception.
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La réforme de la T.V.A se poursuit, mais les contours du véritable
changement n’ont pas été bien définis. La suppression des exonérations est
un fait établi, reste à savoir si le délai pour y parvenir sera respecté compte
tenu des oppositions qu’elle soulève.
A ce propos, il est important de savoir que si l’on agit sur les deux
paramètres, en même temps, on peut parvenir à rapprocher le taux facial
du taux réel en gardant la pression fiscale inchangée. C’est en fait une
option car, au Maroc, les taux de l’I.S., comparés aux taux en vigueur
ailleurs, paraissent élevés mais cela est compensé par des bases fiscales qui
sont relativement étroites et des régimes dérogatoires avantageux.
Pour ce faire, la comparaison avec d’autres pays, surtout ceux qui évoluent
dans notre environnement est nécessaire, mais sans être astreint à épouser la
même démarche. En effet, une surenchère dans la réduction de l’imposition
n’est pas une solution viable pour le Maroc.
Mais force est de constater que les systèmes fiscaux ont connu, ces deux
dernières décennies, des changements profonds qui ont contribué à les faire
converger et la tendance générale se caractérise par une baisse de la
pression fiscale.
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adoptée après une hausse de 3 points de la T.V.A. en janvier 2007, passant
ainsi de 16% à 19%.
D’ailleurs, il est des réalités statistiques que nous devrions prendre en compte
dans toute refonte devant être menée au Maroc et les chiffres dont nous
disposons le confirment clairement.
Il est donc important de souligner que les recettes fiscales proviennent d’un
nombre limité de contribuables. Ainsi, en 2006, 50 sociétés ont versé 56%
des recettes totales de l’I.S.
La part du secteur public représente à elle seule 17,5%, celle du secteur des
télécommunications 13,4%, soit un total de 30,9%. C’est dire l’étroitesse de
l’assiette imposable en matière d’impôt sur les sociétés.
Le même constat peut être fait en matière de T.V.A. à l’intérieur. En 2006, sur
les 50 sociétés citées précédemment, 32 seulement ont effectué des
versements qui ont atteint 48% des recettes totales de la T.V.A. Les 18
sociétés restantes n’ont fait aucun versement.
Il y a lieu de préciser à ce titre que le ratio TVA /PIB s’est maintenu pendant
une longue période autour d’un taux variant entre 5,6% en 1995 et 5,4% en
2000. Il n’a commencé à enregistrer une progression plus marquée qu’à partir
de 2005, date du début de la réforme de la T.V.A engagée en partenariat
avec l’Union Européenne.
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A cet égard, rappelons que dans les pays de l’O.C.D.E et de l’U.E,
l’augmentation de la fiscalité indirecte exprimée par le ratio TVA/PIB qui est
passé, à titre d’exemple, de 5,2% en 1995 à 6,3% en 2005 en Espagne, de
7,1% à 8,1% au Portugal et de 4,5% à 8,4% en Turquie, a favorisé la baisse de
la pression fiscale directe à partir des années 2000. Ainsi, le ratio I.S/P.I.B est
passé de 3,6% en 2000 à 3,2% en 2005 dans les pays de l’O.C.D.E.
Il est clair que les voies de réforme sont nombreuses et le Maroc doit trouver le
meilleur dosage entre les différents impôts qui fondent son système fiscal
pour, tout à la fois, garantir les ressources nécessaires au financement des
dépenses publiques, élargir la base imposable, assurer l’équité fiscale et
favoriser l’attractivité du pays.