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Résumé
Notre travail porte sur la problématique de l’efficacité de la pratique du contrôle sur pièces
des moyennes entreprises à la DGI du Bénin. Il vise à mettre en reliefs les facteurs explicatifs
de l’inefficacité du contrôle sur pièces dans les CIMEs de la DGI. La méthodologie adoptée
tourne autour de la collecte des données, le traitement des données et l’analyse des résultats.
Nous avons fait la recherche documentaire, la collecte des données par le guide d’entretien et
le questionnaire. L’enquête porte sur les 95 agents du fisc chargés du contrôle dans les CIMEs
à la Direction Générale des Impôts. Les résultats ont montré que le contrôle sur pièces est
inefficace pour plusieurs raisons. Il s’agit de l’insuffisance de moyens, le faible taux de
couverture du contrôle et les difficultés de localisation des contribuables. Des suggestions ont
été proposées pour l’amélioration de l’efficacité du contrôle sur pièces des CIMEs à la DGI.
Mots clefs : Contrôle sur pièces, contrôleurs, informatique, couverture, impôt
Introduction
Le contexte économique international, marqué de plus en plus par la mondialisation et le
souci d'une libéralisation plus affirmée des échanges commerciaux, ont amené les Etats-
parties de la coopération entre les pays d'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique et de l'Union
Européenne (ACP-UE), à signer de nouveaux Accords de Partenariat Economique. Ces
Accords ont pour principale retombée, la suppression des barrières tarifaires. Dans ces
circonstances, l'un des défis auxquels les pays du Sud vont faire face les années à venir, est la
collecte des ressources intérieures suffisantes pour compenser le vide qu'occasionnera le
désarmement douanier qui interviendra avec l'entrée en vigueur desdits accords. Ce défi sera
d'autant plus difficile à relever que les pays en question, n'ont, pour la plupart, d'autres
ressources propres que celles issues de la fiscalité. Cette dernière englobe les différents
impôts et taxes (Monnier, 2004). Les impôts prélevés aux entreprises et aux particuliers sont
des sources de financement dont l’Etat dispose. Ils sont également les acteurs majeurs de la
politique économique d’un pays. Pour pouvoir subsister et être performant dans cette
économie mondiale, chaque Etat doit avoir ses propres ressources et ses propres fonds
(OCDE, 2006 ; Drèze et Stern, 1990 ; Frederickson, 1983).
En outre, les marges de manœuvre des pouvoirs publics sur les charges publiques sont
de plus en plus étroites, en ce sens qu'elles sont encadrées par des contraintes fortes touchant à
des domaines aussi variés que la bonne gouvernance, l'incitation des investissements, la
démocratie et la lutte contre la pauvreté. Dès lors, l'administration fiscale se place au centre de
toutes les stratégies d'amélioration du niveau des recettes internes. Il s'agit pour
l'administration fiscale, de se doter des moyens d'actions indispensables à l'accroissement de
ses réalisations. Elle devra donc œuvrer pour optimiser le rendement de toutes ses structures ;
en l'occurrence celles ayant à charge, la gestion des dossiers des moyennes entreprises dont le
nombre est de plus en plus important. L'administration fiscale béninoise n'échappe pas à cet
impératif et doit être une administration compétente et intègre, devant lutter contre la fraude
afin d'élargir l'assiette de l'impôt. Cela d'autant que, le système fiscal prévalant au Bénin,
comme dans la plupart des pays du monde, est celui de la déclaration contrôlée. L’efficacité
d’un tel système est tributaire de la qualité du contrôle fiscal. En effet, le contrôle fiscal est la
faculté laissée à l’administration fiscale lui permettant d’une part, de vérifier les déclarations,
actes et opérations servant de base à l’impôt et d’autre part d’assujettir à l’impôt tout
contribuable qui s’est partiellement ou entièrement soustrait, en vue de réparer les omissions,
insuffisances et inexactitudes constatées dans l’assiette ou le recouvrement des impôts et
taxes, ou simplement le contrôle fiscal vise la recherche des contribuables et l’analyse des
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Au Bénin, plusieurs dispositions, lois et codes comme loi de finances, le Code Général
des Impôts, cadrent l’administration fiscale. Ce chapitre présente le cadre contextuel de
l’étude et des observations faites sur le terrain.
Section 1 : Cadre contextuel de l’étude
Cette section présente la direction générale des impôts, son cadre physique ainsi que le
cadre environnemental de l’étude.
Paragraphe 1. Historique, compétences, attributions et missions de la DGI
1.1 Historique
Il s’agit ici d’évoquer les domaines de compétences de la DGI ainsi que les
attributions qui lui sont dévolues.
1.1.2.1 Compétences
La Direction Générale des Impôts est compétente en ce qui concerne les impôts directs
et taxes assimilées, les impôts indirects et taxes assimilées autres que ceux exigibles à
l’importation et à l’exportation et les droits d’enregistrement de timbre et taxes assimilées.
1.1.2.2 Attributions
Dans le cadre de l’exercice de ses compétences, la DGI est chargée entre autres de :
- la détermination de l’assiette, du contrôle et de la liquidation, de tous les impôts, taxes,
droits, amendes et pénalités fiscales de toute natures prévus ou à prévoir par les lois et
règlements au profil de l’Etat et des collectivités territoriales ;
- du contentieux, du recours gracieux et du dégrèvement des impôts, taxes, droits, amendes et
pénalités fiscales de toutes natures prévus ou à prévoir par les lois et règlements au profit de
l’Etat et des collectivités territoriales ;
- du recouvrement des recettes fiscales et parafiscales et de leur reversement au Trésor ;
- du contrôle fiscal ;
-de la proposition des textes à caractère législatif et règlementaire en matière d’impôts et de la
rédaction des instructions de portée générale y relatives ;
- de l’identification, de la localisation et de l’immatriculation des contribuables ;
- de la gestion des exonérations fiscales ;
- de l’appréciation des clauses des contrats de marchés à elle soumis pour avis ;
- de la représentation dans les commissions de passation des marchés publics ;
-de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales ;
- de la fiscalisation du secteur informel ;
- d’assurer le suivi et l’encadrement des centres de gestion agréés ;
- de la gestion du Guichet Unique des Etats Financiers ;
- de l’élaboration conjointe avec le Direction Générale du Trésor et de la comptabilité
Publique (DGTCP) de la note d’accord relative aux recettes fiscales et parafiscales recouvrées
et réservées au Trésor Public et de la situation des restes à recouvrer ;
- de l’élaboration des comptes administratifs et de gestion et de leur transmission à la cour des
comptes.
Trois missions essentielles sont reconnues à la DGI, à savoir :la mission financière, la mission
socio-économique et la mission politique.
La mission financière de la DGI consiste à procurer des ressources financières à l’Etat
en vue de la couverture des dépenses publiques. Cette mission se réalise par la mise en
exécution des attributions qui sont les siennes en matière d’assiette, de contrôle et de
recouvrement des impôts et taxes ;
Par sa mission socio-économique, la DGI permet à l’Etat de réaliser ses objectifs
économiques et sociaux. Aussi, le niveau des recettes réalisées par la DGI
conditionne-t-il le niveau de décaissement des prêts, dons ou aides mis à la disposition
de l’Etat par les institutions de Bretton Wood (FMI et BM) ainsi que les remises des
dettes par les divers créanciers et partenaires étrangers comme le club de Paris,
l’Union Européenne etc. ;
Quant à sa mission politique, la DGI se doit de renforcer la crédibilité de l’Etat vis-à-
vis des partenaires au développement. Celle-ci passe par la réalisation des objectifs
politiques.
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- L’exécution des tâches de toute nature ou de mission particulières qui lui sont
confiées.
Elle comprend, outre le secrétariat, deux services :
- une Brigade des Enquêtes, du Renseignement et Analyse-risque ;
- deux (02) Brigades de Vérification et d’Intervention Rapide.
Chaque brigade est placée sous l’autorité d’un chef de service.
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Bien que nous ayons effectué notre stage dans plusieurs services de la DGI, nous nous
limiterons à présenter ceux qui ont une implication dans notre sujet d’étude. Il s’agit du
Centre des Impôts Moyennes Entreprises du Littoral (CIME 2/Littoral), et la Direction du
contrôle fiscal et des renseignements (DCFR)
Le département du littoral compte deux Centres des Impôts des Moyennes Entreprises
(CIME) que sont le CIME1 du littoral et le CIME 2 du Littoral. Chaque centre est dirigé par un
Chef Centre ayant rang de Directeur. Le directeur est chargé de coordonner les activités du
CIME.
Attribution
Créé dans le but de désengorger le CIME 1 du littoral autrefois asphyxié par l’effectif
des dossiers fiscaux gérés, le Centre des Impôts des Moyennes Entreprises 2 du littoral a pour
attribution la gestion des moyennes entreprises. Les moyennes entreprises sont celles dont le
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chiffre d’affaires annuel hors taxes est supérieur ou égal à cinquante millions (50 000 000)
mais inférieur à un milliard (1.000.000.000) de francs CFA quelle que soit la nature de leurs
activités, Conformément à la note de service n° 010/MEF/DC/SGM/DGI du 09 janvier 2017
portant fixation du seuil de gestion.
En outre, relèvent désormais de la compétence des CIME, les entités non classées et
autres structures qui n’ont pas la qualification d’entreprises soumises à un impôt sur les
bénéfices, mais qui en vertu des dispositions du code général des impôts ou d’autres textes
législatifs ou réglementaires, sont assujetties à des obligations de retenues d’impôts, taxes ou
acomptes d’impôts. Il s’agit notamment des :
Il convient de noter que ces moyennes entreprises et structures, association et ONG doivent
relever de la territorialité des cinq premiers arrondissements de Cotonou.
-de veiller à la réalisation des objectifs assignés aux services qu’il comprend ;
-de centraliser les tableaux de bord, les rapports d’activités périodiques et tous les
documents statistiques ;
-de veiller à une bonne gestion des dossiers, notamment ceux des gros contribuables
du fichier ;
Organisation
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Le CIME -2 Littoral est composé de deux Services de Gestion (le Service de Gestion
n°1 et le Service de Gestion n° 2), d’un service de contrôle et d’une Recette des Impôts.
Placé sous l’autorité d’un chef de service, le service de gestion est chargé :
- de l’assiette et de la liquidation des impôts d’Etat dont sont redevables les moyennes
entreprises ;
- des contrôles formel, ponctuel et sur pièces ainsi que du suivi des dossiers ;
- de la confection des états de dégrèvements d’office ;
- de l’instruction des réclamations et des recours gracieux ;
- du suivi des suspensions et fermetures d’entreprises ;
- de mettre à jour le fichier des contribuables ;
- de fournir aux moyennes entreprises les services nécessaires à la bonne
compréhension de la loi et des obligations fiscales ;
- d’assurer le suivi des défaillants ;
- d’assurer la tenue, la gestion et l’archivage des dossiers fiscaux ;
- de la gestion de l’acompte sur impôts assis sur les bénéfices et autres acomptes
assimilés.
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La recette des impôts est placée sous l’autorité d’un receveur des impôts qui peut être
assisté d’un fondé de pouvoir. La recette des impôts est chargée :
- du recouvrement des impôts et taxes gérés par le Centre des Impôts des Moyennes
Entreprises 2 du littoral ;
de la gestion des crédits d’impôts ;
de la confection des états des cotes indûment imposées et de côtes irrécouvrables ;
de l’instruction des réclamations et des recours gracieux ;
de la réception des déclarations ;
de l’établissement et la délivrance des situations fiscales sur demande des
contribuables ;
de l’établissement des Avis de Mise en Recouvrement (AMR) pour les acomptes non
payés à l’échéance et des déclarations non suivies de paiement ;
de la tenue des statistiques.
L’état des lieux relatif au Centre des Impôts des Moyennes Entreprises sera axé sur les
prestations réalisées par le Centre des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) 2 du Littoral.
Les Services de gestion du CIME 2 Littoral réalisent les mêmes prestations que ceux de la
DGE à la différence que le niveau du chiffre d’affaires des dossiers gérés au CIME est
inférieur à celui de la DGE. En effet, Le Service de Gestion n° 1 du CIME.2 Littoral est
compétente pour gérer les moyennes entreprises dont la raison sociale commence par les
lettres « K à Z » et dont leur siège est situé dans la territorialité des cinq premiers
arrondissements de Cotonou. Elle compte aujourd’hui cinq cent seize (1012) dossiers gérés
par sept (10) inspecteurs. Le service de gestion n° 2 s’occupe des dossiers des moyennes
entreprises dont la raison sociale commence par les lettres « A à J » ainsi que les dossiers des
notaires, avocat et huissiers, dont le siège est situé dans la territorialité des cinq premiers
arrondissements de Cotonou. Il en résulte une bonne répartition des dossiers au CIME. 2
du Littoral.
Les Services de gestion sont compétents pour effectuer le contrôle sur pièces et le contrôle
ponctuel de tous les impôts.
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Ce contrôle est prévu par les dispositions des articles 533 et 534 du Code Général des Impôts.
Il ne peut porter que sur un seul exercice comptable. Le contrôle sur pièces est constitué par
l’ensemble des travaux au cours desquels l’inspecteur procède à l’examen critique des
différents éléments de la déclaration souscrite par le contribuable. Cet examen consiste
notamment à :
Le contrôle sur pièces a également lieu au bureau du service de gestion. Il a pour objectif de
détecter les anomalies et de relancer les contribuables défaillants. Il doit prendre en compte
tous les impôts auxquels le contribuable est assujetti. Il faut noter que l’agent gestionnaire du
dossier procède au contrôle sur pièces de tous les impôts dus par l’entreprise contrôlée. Au
cours de l’examen du dossier dans le cadre de ce contrôle, l’inspecteur peut demander au
contribuable des explications, des éclaircissements et des justifications dont la réponse du
contribuable peut déclencher un contrôle ponctuel ou conduire l’inspecteur à lui adresser une
proposition de rectification. Les résultats du contrôle sur pièces peuvent également conduire à
l’inscription du dossier au programme de vérification générale de comptabilité. Notons que,
malgré la multiplicité des activités à accomplir au niveau de ce service, le personnel est
dévoué à la tâche. Nous pouvons donc conclure à un dévouement à la tâche du personnel.
2- Le contrôle ponctuel
Ce contrôle est prévu par l’article 535 du Code Général des Impôts. Les agents des services de
gestion ayant au moins le grade d’inspecteur peuvent effectuer des contrôles ponctuels qui ne
constituent pas une vérification de comptabilité. Les inspecteurs des services de gestion
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peuvent effectuer le contrôle ponctuel, sur place des seuls contribuables dont la gestion relève
de leur compétence, soit après en avoir informé le contribuable au moyen d’un avis de
contrôle ponctuel, soit inopinément en lui remettant sur place l’avis. Le contrôle ponctuel est
un contrôle léger et rapide. La durée de ce contrôle est limitée à trois demi-journées dans un
délai de quinze (15) jours.
Les inspecteurs, sont également confrontés à d’autres problèmes lors des contrôles. Il s’agit
essentiellement :
-du refus de communication des livres, documents comptables, renseignements exacts par le
contribuable ;
Le tableau n°2 ci-dessous présente le point des contrôles sur pièces et ponctuel effectués par
les Services de gestion du CIME 2 du Littoral sur la période allant de 2019 à 2021.
Tableau n° 1 : Point des contrôles ponctuels et des contrôles sur pièces effectués par les
Services de Gestion du CIME 2 du Littoral
Pour 1012 états financiers déposés en 2019, les Services de gestion n’ont pu opérer que 46
contrôles ponctuels. Il en est de même pour les années 2020 et 2021 au cours desquelles ont
été respectivement effectués 26 et 32 contrôles ponctuels pour 1223 et 1603 états financiers
déposés. En ce qui concerne le contrôle sur pièces, Pour 1012 états financiers déposés en
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2019, les Services de gestion n’ont pu opérer que 188 contrôles sur pièces. Il en est de même
pour les années 2020 et 2021 au cours desquelles ont été respectivement effectués 202 et 264
contrôles sur pièces pour 1223 et 1603 états financiers déposés. Nous notons donc la faiblesse
du contrôle ponctuel et du contrôle sur pièces au CIME 2 du Littoral par rapport aux états
financiers souscrits.
Au niveau du Service du Contrôle Fiscal, les vérificateurs exercent le contrôle sur place par
une descente sur le terrain. En effet les inspecteurs vérificateurs se déplacent vers les locaux
professionnels des entreprises concernées pour comparer les réalisations aux différentes
déclarations souscrites. Compte tenu du nombre important de moyennes entreprises
implantées sur le département du Littoral et considérant les dossiers devant être contrôlés dans
chaque entreprise, les inspecteurs se trouvent submergés de travail.
Le tableau n°2 suivant retrace le point des vérifications générales de comptabilité sur
la période de 2019 à 2021
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Le seul véhicule mis à la disposition de ce service ne suffit pas pour exécuter la masse du
travail.
Avec l’avènement des télé- procédures et des télés déclarations le CIME.2 littoral ne
dispose pas de service informatique. Nous notons à ce niveau l’inexistence de cellule
informatique au sein du CIME2 littoral (faiblesse).
Dans le but de rendre notre administration fiscale en une Administration sans papier, multi-
accès et multiservices qui s’appuie sur l’apport des Technologies les plus récentes de
l’Information et de la Communication et qui permet à l’usager de choisir librement et à tout
moment le moyen d’entrer en relation avec elle afin d’obtenir l’accomplissement d’un service,
le Système Intégré de Gestion des Impôts du Bénin (SIGIBe) a été créé. Ainsi, le contribuable
-client fait ses déclarations et ses paiements en ligne. Par conséquent, le problème d’affluence
de contribuables en période de pointe est réglé. Il faut donc signaler que la création de
SIGIBe au sein des moyennes entreprises de la DGI est une force.
Cependant, les contribuables clients demandent l’aide de l’Administration pour faire leur télé
déclaration et télépaiement quand ils rencontrent des difficultés sur LA plâtre forme. Mais le
CIME2 littoral ne dispose pas d’informaticien pour les aider en temps opportun. Il faut
signaler l’inexistence du personnel informaticien dans les CIME de la DGI (faiblesse).
Nous assistons à des baisses répétées de connexion internet. Cette situation ralentie
l’exécution des tâches à nous assignées. Nous pouvons donc conclure à une insuffisance de
réseau internet (faiblesse).
L’état des lieux relatif à la DCFR se fera à travers des prestations réalisées par la Brigade des
Enquêtes, des Renseignements et Analyse-risque et la Brigade de Vérification et
d’Intervention Rapide. Il faut signifier que la DCFR est une direction technique à compétence
nationale.
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La BERAR, service à compétence nationale, est jusque-là la seule brigade chargée des
enquêtes fiscales. Elle est installée à Cotonou et n’a pas de relais dans les autres départements.
Elle s’occupe de la recherche et du traitement des informations. A partir des informations
données par les indicateurs, ou toute direction de la Direction Générale des Impôts, les
inspecteurs du service vont sur le terrain, généralement avec les officiers de police judiciaire.
L’enquête consiste à cet effet d’abord à avoir tous les renseignements généraux sur le
contribuable. C’est-à-dire : sa raison sociale, son adresse, sa date de création, son objet, son
registre de commerce, son N°IFU, son nom, et enfin sa nationalité. Ensuite à vérifier, si le
contribuable a régulièrement souscrit sa déclaration dans le délai. A partir de l’exercice de
droit de communication, le service vérifie si par exemple le contribuable effectue des
opérations frauduleuses, par le biais d’autres sociétés. Si oui, il procède à la vérification des
documents d’achat de marchandises en déchargement, au constat de l’entrée en stock des
marchandises et au besoin à la fermeture de l’entrepôt en le mettant sous scellé. Il procède aux
recoupements d’informations en vérifiant les factures de vente, les relevés bancaires. S’il
s’avérait alors qu’il existe une discordance entre les recettes réellement réalisées et celles
déclarées, les inspecteurs procèdent à la détermination du montant exact à payer par le
contribuable. Ainsi donc, un rapport d’inspection est adressé aux inspecteurs d’assiette, du
répertoire dont relève le contribuable ; mentionnant les irrégularités constatées. Ceux-ci
auront à vérifier la véracité des faits, mais tout en ayant à l’idée qu’ils ont des comptes à
rendre à la BERAR. Il faut aussi noter, que ces recoupements d’informations faits par le
service, se réalisent également à partir de certaines applications telles que :
- SIGFiP : pour vérifier le montant des paiements reçu au trésor par le contribuable ;
Aujourd’hui, il est difficile au service, même aux autres directions dont le CIME 2 Littoral par
exemple, d’avoir toutes les informations sur les contribuables à cause des difficultés
d’interconnexion entre la Direction Générale des Douanes (DGD), et les structures de la DGI.
Toutes ces situations ne favorisent alors guère les recoupements d’informations.
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La BERAR dispose actuellement de six (6) inspecteurs y compris le chef service et d’un
secrétaire pour effectuer les missions de cette brigade. Cet effectif semble insuffisant pour
cerner les entreprises exerçant sur toute l’étendue du territoire national. Ceci réduit par
conséquent le bon rendement de la BERAR. Il en résulte l’insuffisance des enquêtes fiscales.
La BERAR agit en vertu du droit de communication. A ce titre, elle peut apporter son
concours aux vérificateurs au cours de leurs investigations sur place.
Par ailleurs, la DCFR et les SCF se mettent ensemble pour effectuer des contrôles de masse. Il
faut faire remarquer l’existence d’une bonne collaboration entre les diverses structures
chargées du contrôle fiscal.
Dans le cadre de notre stage, plusieurs tâches ont été exécutées. Elles sont liées
essentiellement aux services du CIME 2 littoral et à la DCFR. De façon générale, le stage
d’immersion nous a permis de nous confronter aux difficultés du milieu professionnel. Nous
avons acquis quelques aptitudes d’un agent de l’Etat en service, notamment le respect des
horaires d’arrivée et de départ, l’accueil des usagers, l’écoute des contribuables-clients et la
manière de répondre ainsi que le respect de la hiérarchie. En effet, les activités des CIME se
résument à l’assiette, la liquidation, le contrôle et le recouvrement des impôts et taxes des
moyennes entreprises.
Les activités secondaires comme la délivrance des attestations fiscaux, des certificats
d’assujettissement à la TVA, des certificats d’imposition et de non-imposition, les corrections
de déclaration mal souscrite suite à la demande des contribuables, l’assistance des
contribuables au remplissage de la liasse fiscale dans la base en cas d’instabilité de la
plateforme e-services sont également courantes.
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Nous procéderons d’une part à l’inventaire des éléments de l’état des lieux, et nous passerons
d’autre part au regroupement des problèmes spécifiques par centre d’intérêt, en vue de la
justification de la problématique.
Plusieurs atouts sont recensés au sein d’Administration des impôts au Bénin. Nous pouvons
citer entre autres :
Bonne organisation du travail, entre les services de gestion du CIME LITTORAL ;
déroulement des travaux dans une ambiance conviviale, au sein des services gestion
du CIME-LITTORAL ;
utilisation de diverses applications, pour les recoupements d’information ;
atmosphère apaisée et conviviale entre les Services du CIME LITTORAL ;
l’organisation des services pour un contrôle efficace ;
la segmentation des contribuables pour des vérifications ponctuelles ;
une meilleure prise en charge des dossiers des contribuables ;
la promptitude à relever les erreurs de déclaration des contribuables ;
la présence de l’outil informatique et de la connexion internet dans les services
opérationnels ;
l’intégration des logiciels de contrôle fiscal permettant d’une part la connaissance par
chaque agent de son répertoire, de toutes les informations sur les dossiers gérés et
d’autre part de réduire la fraude fiscale ;
le réseau d’information basé sur la coopération inter administrative ;
le droit de communication et le droit de visite ;
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Mais nous ne saurions les retenir toutes, raison pour laquelle nous choisirons celle qui nous
parait plus déterminante.
En effet, une amélioration des ressources humaines et matérielles et leur utilisation rationnelle
contribuerait inévitablement à accroître le niveau des recettes fiscales. Mais cette
problématique ne relève pas de notre compétence compte tenu de notre domaine de formation.
Quant à la problématique d’une gestion optimale des télé procédure et télépaiement, elle
mérite une attention particulière ; mais elle nous parait toutefois moins déterminante que celle
d’un meilleur contrôle fiscal, car cette dernière inclut plusieurs points sensibles, pouvant
conduire à une mobilisation efficiente des recettes fiscales.
L’administration fiscale, détenant des pouvoirs qui lui permettent, dans le respect des
garanties reconnues aux contribuables, de contrôler l’exactitude et la sincérité des déclarations
souscrites, dans le but d’effectuer éventuellement des redressements nécessaires ; la prise de
connaissance des mécanismes de fonctionnement des services de gestion des Centres des
Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) , nous a incité à axer nos réflexions sur le contrôle
fiscal. Cette problématique se rapporte au problème général identifié, qui est l’inefficacité du
contrôle fiscal, et regroupe les problèmes spécifiques suivants :
1- faible taux de couverture du contrôle sur pièces et ponctuel ;
2- non maitrise du répertoire des contribuables, par les inspecteurs gestionnaires ;
3- difficultés de localisation de certaines entreprises ;
4- difficultés de recoupement d’informations.
En vue d’apporter notre contribution à la résolution des problèmes liés à cette problématique,
nous avons choisi de mener la présente étude sous le thème : « Analyse de l’efficacité de la
pratique du contrôle sur pièces des moyennes entreprises à la DGI »
Paragraphe 2 : Spécification et séquence de résolution de la problématique choisie
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I. Spécification de la problématique
Le système fiscal béninois est fondé pour l’essentiel sur un système déclaratif, un système
caractérisé donc par un dialogue avec le contribuable, en vue de la détermination de la
cotisation fiscale. Ce dialogue est engagé par le contribuable, lors de la souscription d’une
déclaration. Le contrôle fiscal, permet alors à l’administration fiscale de s’assurer de la
véracité des déclarations faites par les contribuables. Mais l’efficacité et la pérennité du
système de mobilisation des recettes fiscales, ne peuvent dépendre étroitement des services
gestionnaires. Car sans service de gestion de qualité, le contrôle fiscal ne peut que connaitre
des limites tant au niveau de sa programmation ; qu’au niveau de son exécution. Le contrôle
fiscal est normalement l’aboutissement d’une démarche initiée au niveau de la gestion et
tenant compte des principaux défis que sont :
l’analyse fine du tissu fiscal permettant de définir les zones à risque ;
la détermination des thèmes de contrôles sur pièces en rapport avec ces zones à
risque ;
la définition des mécanismes de sélection des dossiers à contrôler ;
l’établissement des fiches techniques destinées à éclairer les intervenants sur les
modalités pratiques du contrôle à engager ;
la disposition d’un outil de mesure des résultats afin d’orienter le contrôle fiscal.
C’est ce qui nous amène, à maintenir tous les problèmes spécifiques identifiés en vue de leur
résolution. Il sera retenu, pour cette étude quatre (4) problèmes spécifiques à savoir :
1- faible taux de couverture du contrôle sur pièces et du contrôle ponctuel ;
2. non maùitrise du répertoire des contribuables par les inspecteurs gestionnaires ;
3. difficultés de localisation de certaines entreprises ;
4. difficultés de recoupements d’informations ;
Il convient à présent de décrire, les séquences de résolution de ces problèmes spécifiques.
II. Séquences de résolution de la problématique spécifiée
La problématique étant spécifiée, il convient de préciser la vision globale de résolution de
cette problématique. Dans le but de proposer des solutions aux problèmes spécifiques
identifiés, nous envisagerons dans un premier temps de définir les objectifs à atteindre ;
d’identifier les causes supposées être à la base des problèmes en vue de formuler les
hypothèses de l’étude et d’élaborer le tableau de bord de l’étude. Dans un second temps, une
revue de littérature nous permettra de faire le point de l’apport de certains auteurs en matière
de contrôle fiscal. Enfin une démarche méthodologique sera définie. Nous terminerons notre
étude par :
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1.1 Problématique
Le système fiscal béninois est un système déclaratif. À travers ce système, le
contribuable souscrit sa déclaration d’impôts présumée sincère et exacte, liquide et paie
spontanément le montant de l’impôt qu’il estime devoir. Il existe alors un risque dans ce
système qui peut conduire le contribuable à commettre, de bonne ou de mauvaise foi des
erreurs, des omissions, des insuffisances, des dissimulations ou même des manœuvres
frauduleuses visant à réduire le juste impôt. Aussi, pour une raison ou une autre, de bonne ou
de mauvaise foi, le contribuable peut-il manquer de souscrire sa déclaration dans le délai
imparti (retard ou absence) ; il peut même arriver que le contribuable change fréquemment
son siège dans le vilain but d’échapper au fisc. Pour une justice fiscale, le législateur béninois
a institué le droit de contrôle des déclarations. On distingue deux grandes catégories de
contrôle fiscal à savoir les contrôles de bureau et les contrôles externes. Au nombre des
contrôles de bureau, nous pouvons distinguer le contrôle formel, le contrôle sur pièces et
l’examen contradictoire de la situation fiscale personnelle. Les contrôles externes quant à eux
comportent le contrôle ponctuel et la vérification générale de comptabilité.
Par ailleurs, il faut constater que le contrôle sur pièces, est le premier niveau de
contrôle de l’administration fiscale. Il est constitué par l’ensemble des travaux de bureau au
cours desquels le service procède à l’examen critique global des déclarations à l’aide de
renseignements et documents figurant au dossier ou obtenus dans le cadre de l’exercice du
droit de communication ou des recoupements. Il permet de vérifier, à partir de tous les
renseignements et documents en possession du service ou figurant au dossier, que les
contribuables ont satisfait leurs obligations déclaratives ; il permet également de rectifier les
erreurs, insuffisances, inexactitudes, omissions ou dissimulations dans les éléments servant de
base au calcul de l’impôt à partir de la déclaration elle-même et des documents figurant au
dossier et enfin de s’assurer que le revenu global défini en matière d’impôt sur le revenu est
cohérent avec les informations disponibles au dossier du contribuable. De ce fait, le fisc
dispose d’un droit de visite, d’un droit de communication et d’un droit de vérification ainsi
qu’éventuellement d’un droit à des justifications et à des éclaircissements sur les situations
tant financières que familiales. Les activités de contrôle fiscal visent à renforcer à la fois
l’équité fiscale et le rendement du système fiscal. Pour faire face au nombre important de
contribuables et aux déclarations soumises au contrôle, l’administration fiscale diversifie son
action en un examen sommaire opéré par le biais d’un contrôle formel et sur pièces et un
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manquements à la loi fiscale qu’ils soient commis de manière intentionnelle ou non, de bonne
foi ou de manière délibérée.
Directives
Les vérificateurs (inspecteurs des impôts) reçoivent des directives nationales et locales les
invitant à contrôler tel ou tel secteur d’activité ou telle profession, davantage une année que
les autres. Par exemple, ils peuvent être priés de vérifier moins les commerces de proximité et
plus les importateurs de divers produits.
Absence de déclaration
Ne jamais rien déclarer puis déclarer du jour au lendemain, déclarer des informations
manifestement incomplètes, ou encore faire des déclarations d’impôt une année sur deux est
le genre d’attitude à déclencher de façon quasi automatique un contrôle fiscal. Dans certains
cas, comme en matière de TVA, l’absence de déclaration peut même donner lieu à une
imposition d’office sans mise en demeure.
Déclarations divergentes
Lorsqu’elles sont identifiées par le fisc, les déclarations divergentes donnent lieu à un
contrôle. En corrélant les différentes déclarations faites tous les ans, le fisc détient une
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Le contrôle formel
Il consiste à :
-s’assurer que les mentions obligatoires telles que la raison sociale, IFU, les adresses, la
nature de l’activité, l’identité du gérant, ses associés, la forme juridique de la société, la
qualité de la personne qui a certifié ou établi les états financiers figurent sur les déclarations ;
-vérifier l’exactitude des sommes arithmétiques des différentes rubriques des déclarations
(comptes du bilan, du résultat et de la liasse fiscale, déclarations TVA, déclaration AIB,
déclaration IRPP/TS etc.) ;
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Il est indispensable pour l’administration fiscale de s’organiser pour faire un CSP de chaque
contribuable avant que les années ne soient prescrites. Le CSP est un préalable à la
programmation des dossiers pour un contrôle fiscal externe.
- le délai de prescription trois (03) ans prolongé à six (06) ans en cas agissements
frauduleux ou recours à l’assistance administrative étrangère ;
- il ne porte en aucun cas sur les éléments de la comptabilité ;
- il porte sur un seul exercice, en l’occurrence le dernier exercice non prescrit.
L’ESFP est une forme de contrôle sur place. Mais depuis la Loi de Finances pour la gestion
2022 ce contrôle n’est plus classé dans la catégorie des contrôles sur place mais du bureau.
- Il porte uniquement sur l’impôt sur le revenu ;
- Il est exécuté par un agent des impôts ayant au moins le grade d’inspecteur et porteur
de sa commission ;
- Il est précédé d’un avis d’ESFP auquel est jointe la charte du contribuable
- Il porte sur la cohérence entre les revenus déclarés, la situation patrimoniale, la
situation de trésorerie et les éléments du train de vie du contribuable.
- Cet avis doit préciser les années soumises à l’examen et les impôts soumis à contrôle
ainsi que la mention que le contribuable a la faculté de se faire assister d’un conseil de
son choix ;
- Les demandes de justificatifs se font sur place ;
- La durée du contrôle ne peut excéder 6 mois ;
- ce délai peut être prorogé de 30 jours ;
- La période mentionnée ci-dessus est portée à un (01) an en cas de découverte en cours
de contrôle d’une activité occulte ;
- séance de synthèse sanctionnée par un Procès-Verbal effectuée dans la transparence.
- L’ESFP peut donner lieu à un redressement ou à une absence de redressements ;
- L’ESFP s’exerce dans le respect des garanties du contribuable.
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le contrôle ponctuel
- Le contrôle ponctuel est une forme de contrôle sur place qui fait suite à un CSP ;
- Il porte uniquement sur les impôts à paiement mensuel échus de l’année en cours
(TVA, AIB, VPS, ITS, TVM, droits d’accises) ;
- Il est exécuté par un agent des impôts ayant au moins le grade d’inspecteur et porteur
de sa commission ;
- L’avis de contrôle ponctuel auquel est jointe la charte du contribuable ;
- Les demandes de justificatifs se font sur place ;
- La tenue des livres comptables doit être appréciée ;
- La durée de ce contrôle est limitée à trois demi-journées dans un délai de quinze (15)
jours ;
- Sauf cas exceptionnel, les contrôles ponctuels font l’objet d’une programmation
périodique ;
- Une synthèse est , effectuée dans la transparence;
- Le contrôle ponctuel s’exerce dans le respect des garanties du contribuable.
Vérification générale de comptabilité
- elle peut être limitée à un ou plusieurs impôts et taxes ou porter sur l’ensemble des
déclarations fiscales échues de la période non prescrite ;
- elle est exécutée par un agent des impôts ayant au moins le grade d’inspecteur et
porteur de sa commission ;
- l’avis de vérification générale est accompagné de la charte du contribuable;
- l'avis de vérification peut être envoyé à l’avance (deux jours plus tôt par lettre
recommandée ou par remise directe, avec accusé de réception) au contribuable (article
538 point 1 du CGI)
- l’avis doit préciser la période et les impôts soumis à contrôle ainsi que la mention que
le contribuable a la faculté de se faire assister d’un conseil de son choix;
- La première intervention est fondamentale pour faire les constations matérielles et
faire un calendrier pour la poursuite des travaux.
- La tenue des livres comptables doit être appréciée à travers un Procès-Verbal ;
- la vérification générale se déroule dans les locaux de l’entreprise.
- elle peut se dérouler dans les locaux du comptable ou de l’Administration si le
contribuable en exprime la demande express;
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- la durée des interventions sur place ne peut excéder trois (03) mois pour les entreprises
dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 500 millions de francs et de six mois
dans le cas contraire (article 539 du CGI) ;
- recours aux conseils techniques d’experts mandatés par le DGI,
- la VGC fait l’objet d’une programmation validée par le DCF et le DGI
- le début des opérations de vérification générale de comptabilité doit être précédé d’un
contrôle sur pièces approfondi. axes ou pistes de validité par le chef ou le comité ;
- le débat oral et contradictoire formalisé tout au long de la vérification ;
- la séance de synthèse formalisée à travers un Procès-Verbal dans la transparence
- le respect des garanties du contribuable.
L’évasion fiscale
Elle consiste à se soustraire du paiement de l’impôt en utilisant toutes les subtilités juridiques
offertes par le système fiscal. Autrement dit l'évasion fiscale correspond à un comportement
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de fuite face à l'impôt, de minoration de l'imposition en jouant sur la règle fiscale et son
interprétation dans le cadre de ce que l'on appelle de manière assez synonyme la gestion
fiscale ou l'optimisation fiscale. Exemple lorsqu’une entité décide du placement de ses fonds
dans des paradis fiscaux (dissimulation des activités économiques, du chiffre d’affaires, vente
illicite). La complexité de la législation fiscale constitue également un facteur d'évasion
fiscale d'autant moins admissible qu'il favorise de manière indubitable certaines fractions des
catégories aisées.
L’optimisation fiscale
Elle vise à permettre à l’entité ou à un particulier de tirer le meilleur profit de la fiscalité en :
L'abus de droit
Il permet à l'administration fiscale de procéder à la requalification de certains actes juridiques
afin de " restituer " aux opérations en cause leur véritable caractère, sur la base du principe
selon lequel ne peuvent être opposés à l'administration les actes qui dissimulent la portée
véritable d'un contrat ou d'une convention à l'aide de clauses destinées à la diminution de
certains impôts (taxes sur le chiffres d'affaires, droits d'enregistrement etc.) ou tendant à
déguiser soit la réalisation, soit un transfert de revenus. La question peut être soumise soit sur
demande d'un contribuable qui conteste le bien-fondé d'un redressement opéré, soit par
l'administration, pour la répression des abus de droit. Selon la jurisprudence, la notion d'abus
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de droit permet de sanctionner l'acte présentant un caractère fictif ou ne reposant sur aucun
autre motif que d'éluder ou d'atténuer les charges fiscales.
Il est important de savoir que cette procédure ne se fait pas sur place. Elle est au contraire
organisée à distance. Par courrier, le contribuable qui doit être contrôlé sera avisé de cette
procédure. Un avis complet mentionnant les impôts concernés et les justificatifs souhaités sera
transmis avec accusé de réception.
Par contre, pendant toute sa durée, l’agent chargé de ce contrôle sur pièces peut demander à
l’entreprise concernée de transmettre tous types de documents et de justificatifs. Une lettre
sera transmise avec tous les éléments nécessaires à l’instruction du dossier. L’entreprise
dispose de seulement trente 30 jours pour les transmettre à l’administration fiscale.
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La demande d’informations
L’objectif de ce type de demande est de donner une explication sur certains chiffres ou
certaines opérations. Ce type de demande n’exige pas de donner des preuves concrètes à ce
stade. L’administration fiscale se base alors sur la bonne foi de l’entreprise contrôlée. Cette
demande se fait généralement par écrit. Lorsque la voie écrite est préférée, le délai mis à
disposition pour répondre est clairement indiqué. Aucune obligation de réponse pour
cette demande de renseignements et aucune sanction n’a été prévue. Par contre, l’absence de
réponse peut mener à un contrôle fiscal plus poussé.
Dans ce cas précis, il faut par contre offrir des preuves par rapport à certaines écritures
comptables. Pour les particuliers, ce type de demande peut également être utilisé. Il faut par
contre savoir que l’absence de réponse peut mener à une taxation d’office. Des réponses
insuffisantes peuvent également mener à cette sanction.
Cette demande peut porter sur la situation et les charges familiales, les charges déduites, les
avoirs et revenus à l’étranger, les éléments justifiant les revenus patrimoniaux, les plus-values
immobilières, le montant du revenu global. Il ne faut donc pas sous-estimer le contrôle sur
pièces car il va se pencher sur un grand nombre d’informations présentes dans les déclarations
effectuées.
Le contribuable dispose d’un mois pour transmettre les justifications aux demandes réalisées
par l’administration fiscale. Une prolongation peut être accordée sur demande. Lorsque la
réponse est jugée incomplète ou insuffisante, une mise en demeure de compléter les points
mis en avant sur le formulaire 2172 bis sera envoyée. Lorsqu’une rectification peut être
décidée compte tenu des justificatifs transmis, elle sera signalée au contribuable. Lorsque les
réponses sont évasives, une taxation d’office peut être décidée.
Pendant le délai, l’agent chargé de ce contrôle sur pièces peut également demander un certain
nombre de documents ou de justificatifs à des tiers. Dès lors qu’ils ont été en contact avec
l’entreprise, cette recherche d’éléments supplémentaires sera utile au dossier.
En l’occurrence, elle peut faire jouer son droit de communication auprès des tiers
suivants :
• Des administrations : Urssaf, Sécurité sociale, CAF…
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La première étape du contrôle sur pièces consiste à vérifier que l’entreprise a bien procédé à
toutes ses déclarations. Il s’agit aussi bien des impôts sur les sociétés que sur la TVA et tous
les autres impôts dont l’entité est redevable. Les documents comptables obligatoires doivent
également avoir été tenus par l’entreprise. Il s’agit notamment des bilans, des comptes de
résultats et des annexes utiles.
Tous ces éléments vont mener à des observations. Elles peuvent être conformes aux attentes
de l’administration fiscale. Lorsque des erreurs ou omissions sont relevées, ces incohérences
seront notées pour éventuellement commencer une procédure de contrôle fiscal à partir de ces
éléments.
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• Les salaires et les retraites : concordance avec les informations recueillies par des tiers tels
que l’employeur, la caisse de retraite ou l’assurance chômage
• Les revenus fonciers avec l’étude du patrimoine, les revenus générés par ce patrimoine et les
charges déclarées
Le dossier fiscal fera également l’objet d’une vérification afin de s’assurer que tout est en
ordre. Il est important que les éléments suivants soient cohérents :
• Les mouvements concernant le patrimoine
• Des évènements nouveaux concernant la situation professionnelle
• Une variation significative des revenus
• Une modification du portefeuille d’actions
Enfin, le contrôle sur pièces pour un particulier va se pencher également sur la balance de
cohérence. Il s’agit de la différence entre les revenus déclarés et les dépenses courantes, le
train de vie adopté par le contribuable.
Une fois que le contrôle sur pièces a été effectué, trois cas peuvent survenir :
• L’administration fiscale a reçu les documents et justificatifs souhaités et le dossier est donc
classé.
• Les pièces justificatives ont mis en évidence des irrégularités, une proposition de
rectification pourra donc être décidée.
• L’administration n’a pas réussi à recevoir toutes les informations demandées. Elle estime
que l’entreprise ou le particulier est de mauvaise foi et ne fait pas preuve de transparence.
Dans ce cas, un contrôle fiscal plus approfondi pourra être décidé avec notamment
une vérification de comptabilité ou un ESFP.
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résultats obtenus sur un support papier ont été traités manuellement et saisis minutieusement
dans le Logiciel Statistique SPSS (Statistique Package for Social Science). Nous avons donc
pu, à cette étape, séparer et ordonner les données collectées, c'est-à-dire organiser les
informations recueillies durant l'enquête. Dans un premier temps, à l’aide des fréquence issues
de la statistique descriptive, le poids de chaque item de mesure a été apprécié. Ensuite, un test
de corrélation est effectué pour apprécier le lien entre les variables de la recherche. Une
régression linéaire multiple est effectuée pour mettre en évidence les relations entre les
variables. En ce qui concerne l’analyse de régression, les résultats obtenus sont évalués sur la
base d’indicateurs tels que le coefficient de corrélation bêta (β) qui représente la proportion de
chaque variable utilisée dans le modèle. Enfin nous avons apprécié l’intensité de cette
corrélation grâce à la P-value qui est la probabilité que ce lien soit dû au hasard. Lorsqu’il est
inférieur à 5% on peut conclure que le lien est significatif et ne relève donc pas du hasard.
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Tableau 5 ; Il existe des moyens suffisants dédiés aux contrôles sur pièces
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Les résultats de ce tableau montrent que la grande majorité des inspecteurs interrogés
soit 85,2% estiment que l’effectif du personnel chargé du contrôle est insuffisant au regard
des besoins, alors que seulement 10,6% pensent le contraire.
Tableau 8: Les agents chargés du contrôle sur pièces travail dans de bonnes conditions
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Tableau 10: Les entreprises sont localisées facilement dans le cadre du contrôle sur pièces
Les résultats affichés dans ce tableau montrent que la majorité des personnes
interrogées soit 95,78% affirment que les entreprises sont localisées difficilement par les
inspecteurs dans le cadre du contrôle sur pièces.
Tableau 11: Le recoupement des informations est difficile dans le cadre du contrôle sur
pièces.
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Tableau 35: Le contrôle sur pièces est important pour l’atteinte des objectifs des CIME
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2.2 Effet du faible taux de couverture sur l’efficacité du contrôle sur pièces
Tableau 59: Test de corrélation sur l'effet du faible taux de couverture sur l’efficacité du
contrôle sur pièces
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2.3 Effet des insuffisances informatiques sur l’efficacité du contrôle sur pièces
Tableau 20: Test de corrélation de l'effet des insuffisances informatiques sur l’efficacité du
contrôle sur pièces
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Concernant la première hypothèse, les résultats de notre enquête montrent que les CIME
ne disposent pas de moyens suffisants dédiés au contrôle sur pièces. Le personnel en charge
du contrôle est insuffisant et ne travaille pas dans de bonnes conditions, malgré leur
compétence. Enfin le test de corrélation effectué pour confirmer ces résultats montre que le
manque de moyens affecte négativement l’efficacité du contrôle sur pièces. On peut donc
conclure l’hypothèses H1 qui stipule que le manque de l’insuffisance de moyens influence
négativement l’efficacité du contrôle sur pièces dans les moyennes entreprises est confirmée
Hypothèse 2 :
La deuxième hypothèse aborde la question du taux de couverture des dossiers par les
inspecteurs dans les CIME. Les résultats montrent qu’ils ne maîtrisent pas le répertoire des
contribuables et éprouvent de grandes difficultés à localisé les contribuables et de
recoupement des informations dans le cadre du contrôle sur pièces. En outre, le test de
corrélation effectué met en évidence un effet négatif et significatif du faible taux de
couverture sur l’efficacité du contrôle sur pièces. On peut donc, à la lumière de ces résultats
que l’hypothèse 2 qui postule que le faible taux de couverture explique négativement
l’efficacité du contrôle sur pièces des moyennes entreprises est confirmée.
Hypothèse 3 :
Paragraphe 2 : Suggestions
Afin de permettre à l’administration fiscale d’optimiser les contrôles sur pièces qui
unanimement ont été reconnus comme une activité de contrôle très importantes, et à la vue
des résultats obtenus, nous venons faire les suggestions suivantes :
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Conclusion
Notre travail porte sur la problématique de l’efficacité de la pratique de contrôle sur pièces
des les moyennes entreprises à la DGI du Bénin. Il vise a mettre en reliefs les facteurs
explicatifs de l’inefficacité du contrôle sur pièces dans les CIME du Littoral. La méthodologie
adoptée tourne autour de la collecte des données, le traitement des données et l’analyse des
résultats. Nous avons fait la recherche documentaire, la collecte des données par le guide
d’entretien et le questionnaire. L’enquête porte sur les 95 agents du fisc chargés du contrôle
dans les CIME du Littoral et la Direction Générale des Impôts. Les résultats ont montré que le
contrôle sur pièces est inefficace pour plusieurs raisons. Il s’agit de l’insuffisance de moyens,
le faible taux de couverture des dossiers et les insuffisances au plan informatique. En somme,
nous pouvons retenir que le contrôle sur pièces est une activité prioritaire et très capitale car
elle permet de partir des informations fournies par le contribuable et de mener des
recoupements et des croisements d’informations afin de dégager des irrégularités qui pourront
se cacher derrière les informations fournies. De même, il faut noter que c’est une activité qui
ne coûte presque rien à l’administration fiscale car même les compléments d’informations
demandées par la suite est envoyé directement à l’administration fiscale sans que l’inspecteur
chargé de contrôle ne se déplace. Ainsi, l’administration fiscale devra prendre en compte nos
différentes suggestions afin de permettre un meilleur déroulement desdits contrôle et de
permettre au personnel d’être plus efficace en réalisant des contrôles sur pièces plus efficace
et plus pertinents
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