Vous êtes sur la page 1sur 41

SUPPORT DE COURS

ECOLE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

OPTION : COMPTABILITE GESTION FINANCIERE

MATIERE : FISCALITE DES ENTITES

Support cours : Fiscalité des Entités


Préparé par Séraphin KABOULOU
Professeur certifié en sciences économiques et Gestion
Tél : +(242) 06 956 50 39/ 04 449 31 11
E-Mail : skaboulou@gmail.com

Année Académique : 2023 – 2024


Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

SOMMAIRE Pages

GENERALITES SUR LA FISCALITE 02


Introduction générale 02
Objectifs généraux 02
02
Objectifs spécifiques
CHAPITRE I : DÉFINITIONS DE QUELQUES NOTIONS
FONDAMENTALES ET GRANDS PRINCIPES DE LA FISCALITÉ 04

Section I : Définitions de quelques notions fondamentales 04

Section II : Les grands principes de la fiscalité 07

CHAPITRE II : L'EVOLUTION DE LA FISCALITE 09

Section I : Historique
de la fiscalité 09
Section II : Evolution de la notion d’impôt 10
SECTION III : L'EVOLUTION DE LA FISCALITE CONGOLAISE 11

CHAPITRE III : LES SOURCES DU DROIT FISCAL 12

SECTION I : LES SOURCES INTERNES ET EXTERNES 12

SECTION II : LES NORMES DU DROIT FISCAL COMMUNAUTAIRE AFRICAIN 14

CHAPITRE IV : LA CLASSIFICATION DES IMPOTS ET TAXES 17

SECTION I : CLASSIFICATION ECONOMIQUE 17

SECTION II : CLASSIFICATION D'APRES LA FONCTION DE L'IMPOT ET ADMINISTRATIVE 38

CHAPITRE V : L'ADMINISTRATION FISCALE ET LES ÉLÉMENTS DE 36


LA TECHNIQUE FISCALE

SECTION I : L'ADMINISTRATION FISCALE 36

SECTION II : LES ÉLÉMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE 38

1
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

GENERALITES SUR LA
FISCALITE
INTRODUCTION GENERALE

Loin de constituer comme on le fait parfois une matière austère et rébarbative, la fiscalité est une
matière particulièrement intéressante, pour deux raisons essentielles.
Tout d'abord, elle constitue un champ d'intérêt pour de nombreuses disciplines. L'économiste ne
peut la négliger compte tenu de son importance dans le circuit économique et de son caractère
d'outil de politique économique. Elle concerne au premier chef le comptable et le gestionnaire,
d'une part parce que la fiscalité des entreprises trouve sa source dans leur comptabilité, et d’autre
part parce que la gestion de cette fiscalité (voire son optimisation) constitue bien souvent une
dimension cruciale de la gestion de l'entreprise en général. Elle constitue un champ de recherches
sans fin pour le juriste, qui dispose avec le droit fiscal d'une matière en perpétuel renouvellement.
Surtout, la fiscalité constitue pour l'individu et le citoyen un centre d'intérêt - voire de préoccupation
- de tout premier plan, et elle occupe sans aucun doute à cet égard une place particulière dans notre
inconscient collectif.
OBJECTIFS GÉNÉRAUX
 Développer son esprit d’analyse.
 Développer son jugement professionnel et se sensibiliser aux dimensions éthiques entourant les
choix fiscaux.
 Connaître de façon détaillée la majorité des mesures fiscales s’appliquant aux particuliers et être
en mesure de les appliquer adéquatement à des situations courantes.
 S’initier aux notions d’impôts des sociétés.
 Solutionner certains problèmes concrets relevant de la fiscalité des particuliers et de la
planification fiscale.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
Plus spécifiquement, ce cours devra permettre à l’étudiant de :
 Connaître les mécanismes de législation ;
 Connaître la structure de la Loi de l’impôt sur le revenu et savoir l’utiliser ;
 Identifier sommairement les personnes assujetties à l’impôt ;
 Maîtriser les règles fiscales suivantes relativement aux particuliers : détermination du revenu
net, détermination du revenu imposable, calcul de l'impôt à payer, nature et source des revenus ;
 Produire, pour un particulier, des déclarations d'impôt d'une certaine complexité ;
 Connaître les notions de base de l’impôt des sociétés ;
 Développer son sens critique et son sens de la planification fiscale pour les particuliers. Ainsi, il
devra être en mesure de comprendre comment les règles fiscales s'intègrent dans les décisions
des contribuables, de prévoir les impacts fiscaux d'une transaction personnelle ou commerciale,
d'organiser les affaires du contribuable de façon à minimiser et/ou reporter sa charge fiscale tout
en respectant les enjeux éthiques ;
 Déceler les situations qui demandent l'intervention d'un expert ;

2
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

 Se familiariser avec les nombreux documents mis à sa disposition pour faciliter l'interprétation
de la Loi de l'impôt sur le revenu et s'habituer à la recherche personnelle ;
 Acquérir les connaissances et compétences nécessaires en vue de l'obtention d'un titre
professionnel comptable.
Le système fiscal congolais est principalement déclaratif en contrepartie duquel le fisc
exerce un droit de contrôle et un droit de reprise sur quatre ans, à moins que le fisc découvre et
justifie des manipulations frauduleuses pour permettre un recul de deux ans au-delà de la durée
normale du droit de reprise.
Ce système fiscal a un dispositif juridique fondé sur la loi. Il constitue la première partie de ce
support. La deuxième partie est l’une des raisons principales de l’impôt : contribuer au financement
de l’économie du pays, autrement dit ce que le dispositif rapporte sur le plan financier.
Nous présentons ci-après les premiers outils permettant de se familiariser avec cette matière.
Après un premier chapitre essentiellement axé sur les définitions fondamentales, la structure du
système fiscal congolais, le second sera consacré aux sources du droit fiscal. Il sera ensuite opéré
une classification des impôts et taxes entre différentes catégories puis, pour fixer les idées autour
des éléments de la technique fiscale, sera examiné le poids économique et financier de ses différents
impôts. Nous étudierons ensuite un peu plus en détail l’administration fiscales, avant de conclure
par les règles applicables au contrôle et au contentieux fiscal.

3
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

CHAPITRE I : DÉFINITIONS DE QUELQUES NOTIONS


FONDAMENTALES ET GRANDS PRINCIPES DE LA FISCALITÉ

SECTION I : DÉFINITIONS DE QUELQUES NOTIONS FONDAMENTALES


Les quelques notions rappelées ci-après sont nécessaires à la compréhension générale du domaine
fiscal. La fiscalité mérite tout d'abord d'être défini avec précision car il ne doit pas être confondu
avec d'autres notions, ensuite définir l’impôt. Il convient également de rappeler que sa création obéit
à une procédure strictement encadrée par notre Constitution et que, loin de constituer simplement
une ressource de l'Etat, il remplit plusieurs fonctions économiques et sociales importantes. On
terminera par quelques définitions empruntées à la technique fiscale.

I. DEFINITION DE LA FISCALITE :
La fiscalité désigne l’ensemble des règles, lois et mesures qui régissent le domaine fiscal d’un pays.
En d’autres termes, c’est l’ensemble des lois qui se rapportent aux impôts.
Ces règles sont consignées dans le code Général des Impôts (C.G.I) qui représente le guide des
fiscalistes.
Le Système Fiscal congolais est principalement déclaratif c’est-à-dire qu’il revient au contribuable
la charge de présenter librement à l’Administration Fiscal, les éléments de l’assiette des impôts
auxquels il est redevable.
Pour sauvegarder les intérêts du Trésor Public, la législation fiscale, autorise à l’administration
fiscale de procéder au contrôle des déclarations à travers le contrôle fiscal sur place.
Ce contrôle fiscal a pour but de juger :
1. Si les déclarations sont sincères et complètes
2. Si les impôts déclarés ont été acquittés dans le respect des délais. D’où l’existence d’un
calendrier fiscal.
Le contrôle fiscal comporte trois (03) étapes :
1. La notification d’un avis de vérification ;
2. La vérification de la comptabilité en vue d’apprécier la sincérité des déclarations, et d’en
dégager les conséquences fiscales ;
3. La rédaction des actes mettent un terme au contrôle, notamment la notification de
redressement.

II. DÉFINITIONS DE L'IMPÔT


1- L'impôt est, selon une définition traditionnelle, un prélèvement de caractère obligatoire,
sans contrepartie, perçu au profit d’une collectivité publique.
2- L’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers, par voie d’autorité, à titre
définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques (Gaston JEZE).
Cette définition est plutôt neutre ; l’impôt peut avoir d’autres aspects comme instrument de
politique économique, facteur social ou même moral et facteur de politique étrangère.
Le terme ancien de contribution peut en général être considéré comme synonyme du terme impôt.
Le droit fiscal regroupe toutes les notions juridiques ayant trait à l'assiette et au recouvrement de
l'impôt.

4
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Il y’a deux (02) catégories d’impôts : les Impôts Indirects et les Impôts Directs.

1. Les Impôts Directs : sont normalement ceux qui restent à la charge du contribuable (et qui
ne peuvent donc pas être répercutés sur autrui). Par ailleurs, ils frappent de manière
périodique des situations ayant un certain caractère de permanence.
Ce sont des impôts perçus par le trésor Public, payés, supportés et versés par la même
personne, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale.

Les principaux impôts directs sont l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés.
Exemple :
 L’Impôt sur les sociétés, (I.S)
 La Taxe spéciale sur les sociétés, (TSS)
 La Taxe sur les véhicules de tourisme (TVTS)
 La taxe unique sur les salaires (TUS)
 La contribution des Patentes.

2. Les impôts Indirects : par opposition aux précédents, désignent des contributions qui
peuvent être répercutées sur d’autres contribuables, et qui sont perçues le cas échéant à
l’occasion de certains événements particuliers.
Ils sont supportés par le contribuable, mais sont versés par une tierce personne qui peut être
une société, le redevable légal.
Sont notamment désignés sous ce terme les taxes sur le chiffre d’affaires (et notamment la
TVA), ainsi que les droits d’enregistrement et de mutation.

Exemple 1 : La Taxe spéciale sur les contrats d’Assurances (TSCA).


 La TSCA est supportée par l’Assuré (le contribuable)
 La TSCA est collectée et reversée à l’administration fiscale par l’Assureur (le redevable
légal).

Exemple 2 : L’impôt sur le revenu des personnes physiques/salaires.


 L’IRPP est supporté par le travailleur (le contribuable)
 L’IRPP est collectée et reversée à l’administration fiscale par la société ou l’employeur (le
redevable légal).
Parmi les impôts Indirects, nous avons :
 Les retenues à la source de toutes sortes
 La TVA
 La taxe sur les billets d’avion en vol international.
En d’autres termes, les impôts Indirects sont ceux qui ne sont pas supportés ou ne sont pas à la
charge des entreprises, mais qui sont obligées par la loi de collecter ou de retenir à la source, et de
verser à l’Administration Fiscale.

5
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Dans cette catégorie, le contribuable se confond au redevable légal. Le contribuable, c’est la


personne qui supporte effectivement l’impôt.
Le redevable, c’est la personne qui verse l’impôt à l’administration fiscale.

Chacun des mots de la définition ci-dessus est important, et permet de distinguer l'impôt de toute
une série de notions connexes (redevances, taxes parafiscales, etc.).
 Taxe parafiscale : prélèvement obligatoire sur les ressources de certains contribuables, et
qui ne sert pas à couvrir des dépenses d'intérêt général, mais des dépenses particulières très
diverses

3. Caractéristiques de l’impôt
3.1- L’impôt est prélèvement obligatoire
Tout impôt est forcément de nature obligatoire (il est imposé au contribuable, d'où son nom)
Cependant, la notion de prélèvement obligatoire est beaucoup plus large que la notion de l'impôt,
puisque la catégorie des prélèvements obligatoires recouvre également, outre les impôts et taxes,
toutes les cotisations sociales.

3.2- L'impôt est un prélèvement sans contrepartie


L’impôt est versé par le contribuable sans que celui-ci en retire une contrepartie directe. Son produit
vient se fondre dans les caisses de l’Etat sans que l'on puisse déterminer à quelle affectation ce
produit sera destiné (principe de l'universalité budgétaire, ou de non-affectation des recettes aux
dépenses).
Cette caractéristique différencie les impôts des redevances, qui sont également versées à titre
obligatoire mais comportent une contrepartie, un service rendu. Le montant des redevances doit par
ailleurs être proportionnel au service rendu. On peut citer à ce titre les redevances pour annuelle due
sur les établissements qui font courir des risques particuliers à l'environnement, la redevance fixe
des mines (due par les concessionnaires et les titulaires de permis d'exploitation de mines), ou
encore les redevances cynégétiques perçues lors de l'établissement des permis chasses. En revanche,
la redevance audiovisuelle, en dépit de son nom, n'est pas une redevance mais une taxe parafiscale .

III. LA TAXE :
La taxe représente en principe le coût du service rendu par la collectivité qui la perçoit. Elle est
donc la contrepartie monétaire d’un service rendu par une personne publique.
Comme l’impôt, elle est payée à titre obligatoire.
Exemple : La taxe de roulage, taxe d’enlèvement des ordures ménagères, taxe d’occupation des
locaux…
Toutefois, le terme est souvent utilisé comme synonyme de l’impôt pour désigner n’importe quel
prélèvement obligatoire.
De nombreuses taxes parafiscales sont perçues au profit de certaines personnes morales dans un but
économique ou social.

IV. LA REDEVANCE

6
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Elle est payée par les seuls utilisateurs du service fourni par la collectivité (redevance
audiovisuelle).

V. ASSIETTE, LIQUIDATION ET RECOUVREMENT DE L’IMPOT


1- Assiette
Elle peut être entendue comme la base elle-même de l’impôt et aussi de l’action d’asseoir, c’est-à-
dire d’établir l’impôt. Les modalités d’assiette sont :
 L’évaluation administrative ;
 La retenue à la source ;
 La déclaration contrôlée ;
 Le forfait ;
 Les signes extérieurs.

2- La liquidation
La liquidation de l’impôt est le calcul du montant à payer. Bien qu’on puisse la considérer comme
une opération distincte, la liquidation fait partie de l’assiette.

3- Le recouvrement
Le recouvrement est l’opération qui consiste à faire rentrer le produit de l’impôt dans les caisses du
trésor. Il correspond à des opérations qui peuvent être effectuées par des services différents de ceux
de l’assiette.
Le recouvrement de certains impôts peut être effectué par voie de rôles (listes de contribuables)
transmis par les services d’assiette à ceux du recouvrement. Pour d’autres impôts, c’est le fait
générateur rendant l’impôt exigible qui amène la contribuable à payer « spontanément » l’impôt dû.

SECTION II : LES GRANDS PRINCIPES DE LA FISCALITÉ


La théorie fiscale permet d’identifier quatre (04) grands principes importants :
Légalité – annualité – nécessité - égalité.
1. Le Principe de légalité : Ce principe précise que les règles concernant l’assiette, le taux et les
modalités de recouvrement des impositions de toutes natures sont fixées par la loi, et sont donc
nécessairement et obligatoirement votées par le parlement.
2. Le Principe d’annualité : Selon lequel, le parlement doit donner chaque année au
gouvernement l’autorisation de percevoir l’impôt. Le budget de l’Etat étant prévu pour une
année civile, l’impôt est lui aussi basé sur l’année. Les barèmes et taux d’imposition peuvent
être aussi revus chaque année par le législateur.
3. Le principe de nécessité : Selon lequel l’impôt n’est légitime que pour autant qu’il est
indispensable pour couvrir les besoins publics.
4. Le principe d’égalité : Selon lequel, deux entreprises se trouvant dans la même situation
doivent être traitées de manière identique.

Au regard de ces quatre (04) grands principes de la Fiscalité, les entreprises soumises à imposition
doivent respecter les principes suivants :

7
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

a) Etablir une déclaration sincère et complète : la déclaration doit être conforme à la


réalité ;
b) S’acquitter de l’impôt dans le respect des délais : Lorsque l’Entreprise ne s’acquitte pas
de sa dette fiscale à la date prévue (date d’exigibilité), l’Administration Fiscale peut
procéder à une majoration du montant à payer appelé Pénalité.

Donc les sociétés soumises à imposition doivent respecter la règle : « Déclaration sincère et
complète dans les délais ».

8
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

CHAPITRE II : L'EVOLUTION DE LA FISCALITE

Section I. HISTORIQUE DE LA FISCALITE


Le mot fiscalité vient du latin « fiscus » qui signifie « panier ». Il est l'ensemble des phénomènes
financiers concernant l'Etat et les collectivités publiques. Les romains employaient ce terme pour
recevoir de l'argent.
Il a donné également naissance au fisc, qui désigne couramment l'ensemble des administrations
publiques qui ont en charge l'impôt1
La fiscalité a des sources historiques qui remontent à l'Antiquité. Elle est présente dans toutes les
grandes civilisations mais a beaucoup évolué dans le temps et selon les pays, en fonction de l'état de
développement socio-économique, environnemental et industriel, des besoins financiers et
stratégies des États et de l'idéologie économique dominante.
Depuis que la fiscalité existe, elle semble avoir intégré une composante commerciale et douanières,
des composantes directes et indirectes et avoir été associé à des régimes d'exemption2, qui selon les
époques et les systèmes fiscaux favorise des privilèges (religieux ou sociaux) ou tantôt vise à
alléger la pression fiscale sur les plus pauvres. Elle peut avoir un lien sur la démographie3 et peut
être affectée (dès l'empire romain) par la spéculation financière et des dévaluations de la valeur de
la monnaie3. Plusieurs formes de fiscalité pouvaient s'additionner dans un même pays (comme avec
la fiscalité pontificale gérée par le Vatican dans l'Europe catholique). La fiscalité peut inciter à
surexploiter ou au contraire à gérer avec plus de parcimonie une ressource plus ou moins
renouvelable (ressource forestière par exemple4).

En Chine, et dans la Grèce antique, puis l'Empire romain, la fiscalité est souvent associée au
territoire5. Elle alimente le "trésor public" (ou de l'empereur...) qui permet la vie de la cité, la
défense du territoire et qui finance les guerres et les alliances.

La fiscalité est royale, seigneuriale, religieuse et l'impôt peut être payé en nature (travail, intégration
dans une armée...)6
Toutefois, l'existence de source sur la fiscalité c'est-à-dire de traces sur le fait fiscal, est liée à
l'évolution des appareils de l'administration publique, à la politique du gouvernement, au projet et
critique du législateur, aux commentaires des intellectuels et, parfois souvent même, aux intérêts
des partenaires sociaux tant nationaux qu'étrangers.

1
Claude et AUGE., Dictionnaire encyclopédique, Larousse, Paris, 1958, p.411.
2
Oikonomidès, N. (1996). Fiscalité et exemption fiscale à Byzance (IXe-XIe s.) (Vol. 2). Fondation nationale de la
recherche scientifique, Institut de recherches byzantines.
3
Klapisch, C. (1969). Fiscalité et démographie en Toscane (1427-1430). Annales, 1313-1337.
4
Corbier, M. (1978). Dévaluations et fiscalité (161-235). Les dévaluations à Rome, part, 1.
5
Karsenty, A. (2004). Enjeux des réformes récentes de la fiscalité forestière dans le bassin du Congo. Bois et forêts des
tropiques, (281), 51-59.
6
Corbier, M. (1991). Cité, territoire et fiscalité [archive] (Vol. 143, No. 1, pp. 629-665). École Française de Rome.

9
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Ainsi donc, l'augmentation de charge publique est le premier aspect quantitatif de l'évolution de la
fiscalité.

Section II. L'EVOLUTION DE LA NOTION DE L'IMPOT


L'impôt était déjà alors un acte de finances publiques, un prélèvement effectué par voie d'autorité
pour couvrir les charges de l'Etat. Mais au moyen âge, après la désagrégation de l'empire romain,
l'impôt changera de caractère, il deviendra un prélèvement privé. La redevance payée par tenancier
au propriétaire foncier, la contrepartie de service rendus par le seigneur à ses vaisseaux aux sujet
(Serfs ou routiers).

Ce n'est qu'avec le développement du pouvoir royal à partir du 15 ème siècle que l'on revient à l'impôt
public. En vertu de la coutume féodale, l'impôt est désormais contenu par le redevable pour une
période limitée.

A partir du 16ème siècle, les Etats généraux ne sont plus réunis. L'impôt s'est prélevé
discrétionnairement par le pour royal. La conception discrétionnaire du pouvoir fiscal du souverain
va se limiter jusqu'au 17ème siècle, date à laquelle triompheront les idées des philosophes.

Pour les théoriciens du 18ème siècle, l'impôt procédait d'une idée de contrat d'échange entre les
citoyens et l'Etat, il est consenti par le représentant de la nation en contrepartie des services rendus
par l'Etat. La notion du contrat et d'échange cède alors le pas à celle d'obligation découlant du
principe de la solidarité nationale. L'impôt est la participation demandée à chacun en vertu de ce
principe et en fonction de ses capacités contributives au financement des dépenses publiques.

Bien entendu, l'impôt ainsi conçu répond exclusivement à un but fiscal, sans préoccupation
d'interventionnisme économique ou de réformisme social.

On est en effet à l'époque du capitalisme libéral et l'impôt, comme la dépense publique ou la


monnaie doit rester neutre. Lorsqu'au lendemain de la première guerre mondiale et de la grande
crise économique de 1929, il apparait que l'initiative privé et la libre concurrence n'est pas en
mesure d'assurer la croissance régulière de la production et de la juste répartition de richesse, les
doctrines interventionniste et réformiste l'emportent peu à peu. Les responsables de finances
publiques prennent conscience des conséquences indirectes de l'impôt et échappent bientôt comme
instrument d'une politique économique et sociale. L'impôt cesse aussi d'être neutre, il prend
l'exclusivité de son caractère fiscal, la définition que l'on donne de l'impôt produit dès lors cette
évolution.

SECTION III : L'EVOLUTION DE LA FISCALITE CONGOLAISE


Le système fiscal congolais a été créé le 12 novembre 1960, par décret n°60-308 du 12 novembre
1960, portant code des impôts. Ce code reprenait dans ses grandes lignes les dispositions fiscales en
vigueur dans le cadre de l’ex-Afrique équatoriale française.
Dès 1962, un nouveau code a été institué par la loi n°39-62 votée par l’Assemblée nationale. Ce
nouveau code est entièrement inspiré des dispositions du système fiscal français.
10
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Le bilan sommaire des 63 ans d’existence du système fiscal congolais se présente de la manière
suivante :
• L’évaluation de la législation fiscale en harmonie avec les autres pays de la Communauté
économique et monétaire de l’Afrique centrale ;
• L’amélioration de la productivité du système fiscal congolais, avec une moyenne mensuelle
des recettes de 3 milliards de francs CFA en 1989, 9 milliards en 2004, 68 milliards en 2015.
Cette moyenne se situe autour de 56 milliards de francs CFA en 2017.
• Les infrastructures n’ont pas connu une évolution satisfaisante.

LES DIFFERENTS TYPES D’IMPOTS PRELEVES AU CONGO


Les impôts sont assis sur trois types d’assiette, à savoir le revenu, la dépense et le capital, c’est-à-
dire la propriété. Le nombre d’impôts s’articule autour de chacun des trois types d’assiette.
1. Les impôts sur le revenu dont les principaux sont :
- L’impôt sur les sociétés (IS) ;
- L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) ;

2. L’impôt sur la dépense dont :


- La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
- Les droits d’accise : Impôt indirect frappant certains produits de consommation
(notamment les boissons alcoolisées) ;

3. Les impôts sur la propriété dont les principaux sont :


- Les droits d’enregistrement : somme fixe ou proportionnelle à payer lors d'un
enregistrement ;
- Les impôts sur les propriétés immobilières.

CHAPITRE III : LES SOURCES DU DROIT FISCAL

Par source du droit fiscal, il faut entendre tous les textes édictant des règles ou principes applicables
à la matière fiscale. Ces sources sont d’bord constitutionnelles.
Comme les autres domaines du droit, le droit fiscal est régi par toute une série de normes qui
obéissent à une Hiérarchie : en effet, chacune des normes juridiques doit être conforme aux normes
de valeur supérieure. C'est ainsi que les actes réglementaires (décrets, arrêtés) doivent être

11
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

conformes à la Loi, et que les lois doivent être conformes à la constitution. Par ailleurs, les accords
internationaux se voisent conférer une valeur particulière puisque, en application, ils ont une valeur
supérieure à la loi interne.
On peut envisager successivement les sources internes, puis les sources externes, qui tendent à
prendre de plus en plus d'importance.

SECTION I : LES SOURCES INTERNES ET EXTERNES


I. LES SOURCES INTERNES
1. La constitution
Il s'agit non seulement de la constitution de 2015 elle-même, mais de tout ce qui avec ce texte forme
le « bloc de constitutionnalité » auquel les lois doivent se conformer : lois organiques, déclaration
des droits de l'homme et du citoyen de 1789, préambule des autres constitutions, et autres principes
fondamentaux reconnus par les lois de la république.
Certains principes constitutionnels touchent très directement le droit fiscal, comme l’égalité devant
l’impôt, la nécessité et le consentement à l’impôt.

2. La loi
Le Gouvernement (pouvoir exécutif) ne peut décider de percevoir un impôt sans l'aval du parlement
(pouvoir législatif) puisque, en vertu de la Constitution, le droit fiscal ressort directement du
domaine de la loi, laquelle fixe les règles concernant l'assiette, le taux et les modalités de
recouvrement des impositions de toute nature.
Les lois fiscales découlent essentiellement des lois de finances annuelles publiées dans les tout
derniers jours de l’année, dont la procédure d’élaboration est régie très précisément par la
constitution.
Les lois de finance déterminent les ressources et les charges de l’Etat dans les conditions et sous les
réserves prévues par une loi organique.
Exemple : Les lois de financement de la sécurité sociale déterminent les conditions générales de
son équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de
dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique (loi complétant la
constitution).

On distingue trois types de lois de finances :

2.1- Les Lois de finances initiales (LFI)


La loi de finances initiale est la loi prévoyant et autorisant, pour chaque année civile (principe de
l’annualité budgétaire), l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat.
Les nouvelles règles budgétaires permettent de passer d’une logique de moyen à une logique de
résultats axées sur la performance. Les crédits de l’ensemble des départements ministériels sont
présentés sous formes de « missions », c’est-à-dire un ensemble de programme concourant à une
politique définie.

2.2- Les lois de finances rectificatives (LFR)

12
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

La loi de finances rectificative (appelée aussi « collectif budgétaire ») est la loi modifiant en cours
d’exercice les dispositions de la loi de finances de l’année. Au moins une loi de finances
rectificative est votée en fin d’année pour autoriser des mouvements de crédits ou réestimer le
niveau des recettes. En cas de cap de la politique gouvernementale, un collectif budgétaire est
également généralement discuté.

2.3- Les lois de règlement (LR)


La loi de règlement est la loi constatant les résultats financiers de chaque année civile et approuvant
les différences entre les résultats et les prévisions de la loi de finances initiale éventuellement
modifiée par sa ou ses lois finances rectificatives. Celle de l’année N est votée au cours de l’année
N+1, avant l’examen du projet de loi de finances pour l’année N+2 et permet ainsi de suivre en
« dynamique » l’évolution du budget (principe du « chaînage vertueux »).

3. Les actes réglementaires


Il s'agit principalement des décrets et arrêtés pris par le pouvoir réglementaire (c'est-à-dire
Gouvernement). Très souvent ces actes sont pris sur délégation législative, la loi fixant dans un
premier temps les principaux caractères d’un impôt, puis renvoyant à un décret le soin d’en fixer les
modalités d’application (formalités déclaratives par exemple)

4. La résultante de ces dispositions : Code Générale des impôts


Toutes les dispositions fiscales, qu'elles émanent d'une loi, d'un décret ou d'un arrêté, sont
rassemblées sous la forme d'un classement méthodique dans le Code Général des Impôts (CGI)
qui répertorie, impôt après impôt, les dispositions légales en vigueur. A ce code est annexé un livre
des procédures fiscales (LPF) qui recense les dispositions applicables en matière de contrôle fiscal
et contentieux.

5. La jurisprudence
Il s’agit de l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux sur une question donnée. En droit
strict, une décision de justice n’est susceptible d’avoir d’effets qu’à l’égard des seules parties à
l’instance (c’est-à-dire, en matière fiscale, l’administration et le contribuable ayant initié le
contentieux et lui seul). Néanmoins, une question tranchée dans un sens par un tribunal a une forte
probabilité d’être tranchée ultérieurement dans le même sens par le même tribunal (sauf
« revirement de jurisprudence »), voir par un autre.

6. Une spécificité du droit fiscal : la doctrine administrative


Il s’agit des réponses ministérielles aux questions écrites des députés et sénateurs (publiées au
journal officiel), ainsi que des textes élaborés par l’administration centrale à destination de ses
agents : circulaires et instructions publiées au « bulletin officiel des impôts » et « documentation
administrative de base » publiée sous forme de recueils récapitulatifs. Les commentaires que l’on y
trouve permettent de connaitre l’interprétation des textes fiscaux retenue officiellement par
l’administration.

13
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

II. LES SOURCES EXTERNES


Comme on l’a vu plus haut, les sources « externes » c’est-à-dire les traités internationaux ont une
valeur supérieure à la loi interne (et a fortiori aux décrets). L’application de la loi doit donc
s’effacer en cas de contradiction avec les dispositions d’un traité, ce qui arrive fréquemment en
matière fiscale.

1. Les traités bilatéraux (conventions fiscales internationales)


Le développement des transactions commerciales internationales a conduit les Etats à conclure des
conventions pour éviter que ces transactions se traduisent par des situations de « double
imposition ». Ces traités fiscaux (ou conventions fiscales) sont qualifiés de « bilatéraux » puis
qu’ils sont conclus entre deux Etats.

2. Les sources communautaires


Elles peuvent être de deux sortes : les traités fondateurs de la CEMAC, ou le droit dérivé
essentiellement de la CEMAC.

SECTION II : LES NORMES DU DROIT FISCAL COMMUNAUTAIRE AFRICAIN


Le droit fiscal communautaire africain est le produit du droit dérivé des normes conventionnelles
fiscales bilatérales et multilatérales. Il est essentiellement constitué des actes juridiques produits par
des institutions communautaires. L’effort pour assurer ou restaurer l’unité africaine par l’intégration
économique rend compte de diverses mesures devenues nécessaires pour asseoir les bases
juridiques de l’intégration et en déployer les modes et les mécanismes. Diverses normes produites
par des institutions communautaires sont par leur incidence ou leur objet, sources du droit fiscal.
Ainsi, à côté de la première catégorie de normes fiscales communautaires que constituent les
règlements, il y’a une autre dont l’action est en moins certaine et importante : celle des directives.

I. LES REGLEMENTS
Au nombre des normes produites par les institutions communautaires africaines, les règlements sont
celles qui affirment et marquent le plus d’autonomie du droit dérivé. En effet, ils sont à « effet
direct » dans l’ordre interne des Etas membres, c'est-à-dire qu’ils relèvent d’un régime
« d’applicabilité directe ». Les règlements communautaires entrent en vigueur dès leur publication
au journal officiel des communautés, sans être soumis à une procédure particulière de réception
dans l’ordre interne des Etats membres. Ils sont donc les éléments de la légalité s’imposant à
l’administration.
En matière fiscale, les règlements communautaires s’appliquent tant à l’administration fiscale
qu’aux contribuables, et les institutions communautaires africaines disposent d’un pouvoir normatif
résultant de la force juridique à effet immédiat dont sont dotés leurs règlements. S’il est à espérer
que diverses occasions puissent permettre d’affirmer et mettre en œuvre un tel pouvoir, dans le
cadre de la CEMAC, deux mesures importantes déjà prises et en application paraissent en avoir
amorcé l’effectivité, dès lors qu’elles marquent de façon claire et évidente son début d’application.
La première est la décision prise d’harmoniser le système comptable ouest africain (SYSCOA).

14
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

La décision prise un an plus tôt a pu déboucher sur un règlement communautaire africain dont
l’entrée en vigueur depuis le 1er janvier 1998 témoigne d’un tel pouvoir créateur. La deuxième,
intervenue en matière douanière, institue désormais un prélèvement communautaire de solidarité
(PSC) de 0.5% sur la valeur en douane des marchandises importées des pays tiers des Etats
membres de la CEMAC. Ces deux exemples permettent de se convaincre du pouvoir normateur des
institutions communautaires, et notamment celui exercé en matière de directives .

II. LES DIRECTIVES


Le recours aux directives en droit fiscal est amorcé dans les politiques d’harmonisation 7 et
d’uniformisation, illustrées dans le cadre l’OHADA 8 a conduit à poser le problème de l’effet des
directives communautaires. En principe, les directives lient les Etats membres. Toutefois, elles
laissent à la compétence des autorités nationales le choix des moyens permettant de leur faire
produire des effets. Toutefois, lorsqu’un contribuable se trouve confronté à l’applicabilité
immédiate de la directive avant l’intervention des autorités nationales, le problème est tout entier. Il
n’en va pas de même des règlements communautaires qui sont dotés d’effets directs. Le droit
comparé offre un exemple.

La cour de justice des communautés Européennes (CJCE) admet l’effet direct circonstancié
de la directive, depuis l’arrêt Van Duyn du 04 décembre 1974 plusieurs fois confirmé (par exemple
dans l’arrêt du 19 février 1982, Becker). De même, dans son arrêt du 1èr février 1977, Biens
d’investissement, la CJCE a estimé que les conventions fiscales, bien qu’internationales, visent les
situations très concrètes du justiciable contribuable, et celui-ci peut toujours « invoquer une
disposition d’une directive devant les juridictions nationales dans le but de faire vérifier par celle-ci
si les autorités nationales compétentes , dans l’exercice de la faculté qui leur est réservée quant à la forme
et aux moyens pour la mise en œuvre de la directive, sont restées dans les limites d’appréciation tracées par
la directive ».

Il revient donc aux juridictions communautaires africaines de construire en matière de directive leur propre
jurisprudence confirmant la gestation d’un droit fiscal d’option supranationale dont, à n’en point douter, les
directives n°2 et n°3 de l’UEMOA ont déjà jeté les bases le 22 décembre 1998. Ces deux directives
expriment la volonté d’harmonisation des législations des Etats membres. Cette harmonisation, qui
a commencé en matière de TVA et de droits d’accises (Annexe fiscale la loi de finances pour la
gestion 2000, art. premier ; art. 2 ; art. 4), a été entendu aux principaux secteurs de l’activité
économique couverts par les politiques d’harmonisation et d’unification du droit des affaires.

Les normes fiscales internationales et communautaires constituent un complément


nécessaire des sources nationales du droit fiscal. Ces normes dessinent l’environnement fiscal, ordre
juridique au sein duquel se déploient les manifestations du droit fiscal.

7
J. Issa-Sayegh, « L’intégration juridique des Etats africains dans la zone Franc » in Penant 997, n°823 pp. 5-31
8
J. Issa-Sayegh, « L’intégration juridique des Etats africains dans la zone Franc » in Penant 997, n°824 pp. 125-1633 et
Issa-Sayegh, « quelque aspect techniques de l’intégration juridique : l’exemple des actes uniforme de l’OHADA », in
revue de Droit Uniforme 1999-1, p.5

15
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

16
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

CHAPITRE IV: LA CLASSIFICATION DES IMPOTS ET TAXES

On peut rencontrer plusieurs modes de classifications des différents impôts existants. Les plus
utilisées sont la classification économique, ainsi que la classification traditionnelle entre impôts
directs et indirects, mais il existe d’autres classifications qui ne sont pas dépourvues de mérites

SECTION I : CLASSIFICATION ECONOMIQUE


Cette classification est opérée en examinant quel type de grandeur économique est visé par l’impôt.
En effet, l’impôt peut soit chercher à appréhender des mouvements de capitaux c’est-à-dire des flux
monétaires (au niveau des recettes, ou bien au niveau des dépenses), soit chercher à opérer un
prélèvement sur les capitaux existants, c’est-à-dire sur un stock de capital (patrimoine)

I. IMPOTS SUR LES REVENUS


Il s’agit d’impôts prélevés sur les sommes perçues par les agents économiques, personnes physiques
ou personnes morales.

En ce qui concerne les personnes physiques, il s’agit bien entendu de l’impôt sur le revenu, qui peut
lui-même prendre plusieurs formes, selon qu’il touche des revenus salariaux, des revenus
commerciaux, des revenus des capitaux, des revenues d’immeubles, etc.

En ce qui concerne les personnes morales, le prélèvement opéré sur les revenus prend
essentiellement la forme de l’impôt sur les sociétés, qui est assis sur le montant des bénéfices
réalisés par les entreprises ayant la forme commerciale (les bénéfices des entreprises individuelles
étant imposés par le biais de l’impôt sur le revenu).

1. Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)


Il est établi un impôt annuel sur le revenu des personnes physiques.
Cet impôt frappe le revenu net global du contribuable déterminé conformément aux dispositions des
articles 1 à 101 du CGI.
Ce revenu net global est constitué par le total des revenus nets des catégories suivantes :
1) Revenus fonciers ;
2) Bénéfices des activités industrielles, commerciales et artisanales ;
3) Traitements, salaires, indemnités, émoluments, pensions et rentes viagères ;
4) Bénéfices des professions non commerciales et revenus assimilés ;
5) Revenus des capitaux mobiliers ;
6) Plus-values réalisées par les personnes physiques ;
7) Bénéfices de l’exploitation agricole.

Ces catégories de revenus sont pour la plupart administrées avec des retenues à la source, qui sont
soit libératoire si le bénéficiaire est une personne étrangère (non résidente), et soit un acompte si le
bénéficiaire est résidente et donc soumise à l’obligation déclarative de l’ensemble des revenus
gagnés dans l’année fiscale.

Catégories de
Type de retenue à la source Taux de la RAS
revenus

17
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

1/12ème des loyers annuels


Revenus fonciers ; Taxe immobilière
reversés au fisc par le locataire
- 3%, pour entrepreneurs
- RAS BIC des BTP relevant du régime réel ;
(art 185 quinquies, CGI, tome 1) - 10%, pour les entrepreneurs
relevant du régime du forfait.
- 20% des revenus réalisés au
Bénéfices des activités - RAS des non-résidents (art. 185 ter)
Congo
industrielles,
- RAS sur les paiements effectués par le
commerciales et
Trésor Public concernant les livraisons de
artisanales ; (BICA)
biens et matériels, les prestations de services
et travaux 10% des sommes payées
exécutés auprès de l’Etat, des collectivités
locales et des Etablissements publics (LF
2011)
Montant variable, retenu
Traitements, salaires, mensuellement par l’employeur
indemnités, pensions et Barème progressif IRPP et reversé au fisc (art. 172 et 185
rentes viagères ; bis,
du CGI, T1)
Bénéfices des - RAS BNC (art. 96 CGI, T1) 20% des sommes payées
professions non
commerciales et - RAS BNC (art. 42, 47 ter, 48 et 49 du CGI,
revenus assimilés ; tome 1) 5% des sommes payées
IRVM
Revenus des capitaux 20% des sommes payées,
 Libératoire pour les personnes étrangères
mobiliers ; reversées au fisc par le payeur
 Acompte pour les personnes résidentes
PV réalisées par les
personnes physiques et Impôt libératoire (art. 185 quater B et C) 20% de la plus-value imposable
assimilées ;
Bénéfices de
Pas de RAS Néant
l’exploitation agricole.

1.1 Personnes imposables


Art.2.- (LF 2020) Sous réserve des dispositions des conventions internationales, sont imposables :
 Les personnes physiques de nationalité congolaise ou étrangère ayant leur domicile
fiscal au Congo ou y résidant habituelle.
 Les personnes physiques de nationalité congolaise ou étrangère n’ayant ni domicile,
ni résidence au Congo, pour autant qu’elles ont des revenus réalisés dans l’État du
Congo ou en provenance, et à raison desdites revenus.

Notre travail porte essentiellement sur : les éléments qui rentre dans le champ de calcul des IRPP
dans le cas des traitements, salaires, indemnités, émoluments, pensions et rentes viagères ;

18
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

1.2 éléments de calcul des IRPP


a) Salaire brut
Le salaire brut correspond à la rémunération que l’employeur doit verser au salarié en contrepartie
du travail fourni il comprend :

 Salaire de base
 Heures supplémentaires
 Les avantages en nature et primes

Salaire Brut = Salaire de base + Heures supplémentaires + Primes imposables + Congés payés
+ Gratifications

b) Retenues sociales salariales: CNSS


La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) représente la contribution du travailleur à sa
couverture sociale. Son taux est de 4% du salaire brut.
CNSS = Salaire brut x 4%

c) Détermination du nombre de parts


Les nombres de parts à prendre en considération pour la détermination du quotient familial
et le calcul de l’IRPP est fixé comme suit

Sit.
Sans 1 2 3 4 5 6 7
Familiale enfan enfan enfant enfant enfant enfant enfant enfant
t t s s s s s s
Célibatair 1 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
e
Marié 2 2 ,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5
Divorcé 1 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Veuf 1 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5

Chaque part augmente ainsi d’une demi-part par enfant à charge jusqu’à un maximum de
6,5 parts.
d) Calcul de la Base imposable (BI)
Base imposable = [(Salaire brut – CNSS) x 80%] x 12

e) Calcul du quotient familial et application du barème :


Le quotient familial (annuel) est appliqué au barème dont les tranches de revenu sont fixées pour
une rémunération annuelle. Aussi, pour le calcul du quotient familial le SNT doit- elle ramenée sur
une base annuelle, soit 12 mois.
Base imposable
Quotient familial=
nombre de parts

Tranches de revenus Taux somme à déduire Cumul


De 0 à 464.000 1% 4.640 4.640
De 464.000 à 1.000.000 10% 53.600 58.240
De 1.000.000 à 3.000.000 25% 500.000 558.240 19
De 3.000.000 à 8.000.000 40% 2.000.000 2.558.240
Au-delà 8.000.000 45% Variable Variable
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

f) Détermination de l’IRPP
- IRPP annuel
IRPP (A)=∑ (des sommes à déduire) ou cumul
- IRPP mensuel
IRPP annuel
IRPP mensuel=
12
2. L’impôt sur les sociétés (IS)
Art.106.- Il est établi un impôt sur l’ensemble des bénéfices ou revenus réalisés par les sociétés et
autres personnes morales.
Cet impôt est désigné sous le nom d’impôt sur les sociétés.
2.1 Personnes imposables
Art.107.- Sous réserve des dispositions de l’article 108 du CGI et des régimes fiscaux particuliers.
a) Sont imposables à l’impôt sur les sociétés en raison de leur forme :
 les sociétés de capitaux ou assimilées quel que soit leur objet : les sociétés anonymes
et les sociétés à responsabilité limitée ;
 les sociétés coopératives et leurs unions ;
 les sociétés unipersonnelles.

b) Sont imposables en raison de leur activité :


 les établissements publics, les organismes d’État jouissant de l’autonomie financière,
et toutes autres personnes morales se livrant à une exploitation ou à des opérations de
caractère lucratif ;
 les sociétés civiles qui :
 se livrent à une exploitation ou à des opérations de nature commerciale, industrielle,
artisanale ou agricole ;
 comprennent parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de capitaux ou qui ont
opté pour ce régime d’imposition.
 les sociétés de fait ;
 sous réserve des exonérations prévues à l’article 107 A du CGI, les établissements
publics, autres que les établissements scientifiques, d’enseignement et d’assistance,
ainsi que les associations et collectivités sans but lucratif non soumises à l’impôt sur
les sociétés en vertu d’une autre disposition, à raison de la location ou de l’occupation
de leurs immeubles ainsi que des revenus de capitaux mobiliers dont ils disposent ;
 les sociétés unipersonnelles.
c) Sont imposables sur option :
 les sociétés de personnes : sociétés en nom collectif et sociétés en commandite simple
;
 les sociétés en participation, les sociétés de copropriétaires de navires ou
d’immeubles bâtis et non bâtis, pour la part des associés indéfiniment responsables et
dont l’identité est connue de l’administration ;

20
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

 les syndicats financiers ;


 les sociétés civiles de personnes.
L’option est irrévocable et ne peut être exercée par les sociétés de personnes issues de la
transformation antérieure de sociétés de capitaux.

A défaut d’option, l’impôt sur les sociétés s’applique sur la part des bénéfices correspondant aux
droits:
 des commanditaires dans les sociétés en commandite simple ;
 des associés non indéfiniment responsables ou dont les noms et adresses n’ont pas été
indiqués à l’administration dans les sociétés en nom collectif, les sociétés en
participation et les syndicats financiers.

2.2 Exonérations
Art.107A.- Sont exonérés de l’impôt sur les sociétés :
a) les sociétés coopératives de production, transformation, conservation et vente de
produits agricoles, ainsi que leurs unions, à condition que ces sociétés fonctionnent
conformément aux dispositions qui les régissent et qu’elles revêtent la forme civile ;
b) les syndicats agricoles et les coopératives d’approvisionnement et d’achat fonctionnant
conformément aux dispositions qui les régissent; dans le cas contraire, les opérations
réalisées par ces entités sont imposables ;
c) les caisses de crédit agricole mutuel ;
d) les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel ;
e) les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif organisant avec le concours
des communes ou des organismes publics locaux, des foires, des expositions, réunions
sportives et autres manifestations publiques correspondant à l’objet défini par leurs
statuts et présentant un intérêt économique ou social certain ;
Pour ne citer que ça………………

2.3 Taux de l’I.S


Impôts ou taxes Personnes imposables Base imposable Taux d’imposition
- 30 % Taux général
(droit commun)
- selon la forme : sociétés de - 30 % pour
capitaux et assimilées ; exploitation
- selon l’activité : Etablissements immobilière, les mines
IS de droit commun Publics avec autonomie financière, Résultat fiscal et les carrières ;
sociétés civiles, société de fait - 25 % pour activité
- suivant option : société de agricole, ou Agropastorale ;
personnes micro finance,
et enseignement privé
organisée en société.
IS Forfaitaire - Sociétés étrangères CA déduction faite des 35% de 22% du CA soit
- Sociétés de droit frais de mobilisation et 7,7% du CA
congolais ayant un CA de démobilisation du

21
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

pétrolier ≥ 70% matériel et du personnel

2.4 Calcul de l’impôt sur les bénéfices


Lorsqu'une structure est mise sur pied, elle a pour but principal la réalisation des profits et
l'extension de l'unité de production, de livraison ou de service. Seulement, ces bénéfices
représentent les revenus possibles d'impôts.
Le calcul de l'impôt est fait sur la base du résultat fiscal qui est déterminé selon les règles
spécifiques du droit fiscal, à partir du résultat comptable.

Le résultat final peut être imposé au titre de l'Impôt sur les Sociétés ou de l'Impôt sur le
Revenu des Personnes Physiques.

Le résultat comptable encore appelé bénéfice professionnel est obtenu par la différence entre les
produits d'un exercice et les charges du même exercice.

Une fois ce bénéfice professionnel obtenu, des corrections doivent être faites conformément aux
règles du droit fiscal, autorisant la déduction de certaines charges et imposant la réintégration
d'autres.

La fiscalité des entreprises repose sur la comptabilité des engagements. Même si les produits n’ont
pas été encaissés ou les charges décaissées.

Selon la personnalité juridique de l’entreprise, son bénéfice peut être imposé :


- soit au régime de l’Impôt sur les Sociétés ;
- soit au régime de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques;

Il est déterminé sur le Résultat fiscal.


Le principe de détermination du résultat fiscal est donné dans le tableau de passage du résultat
comptable avant impôt au résultat fiscal de la Déclaration Statistique et Fiscale :
Résultat comptable avant impôt
+ Réintégration des charges non fiscalement déductibles
- déduction des charges non comptabilisés et reconnues par l’Administration Fiscale
- déduction des produits non imposables.
= Résultat fiscal

Résultat fiscal (RF)= Résultat comptable (RC) + Réintégration (R) – Déduction (D)
Résultat comptable (RC) = Produit (P)- Charge (C)
IS = RF X 30%

Sous réserves des conventions internationales, l'IS est un impôt territorial qui ne s'applique qu'au
bénéfice tiré des opérations réalisées au Congo ou des entreprises exploitées sur le sol national.

II. IMPOTS SUR LES DEPENSES

22
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Au Congo, l’essentiel des recettes fiscales est procuré par un impôt appartenant à cette catégorie, à
savoir la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). De nombreuses autres impositions sont prélevées au
stade de la dépense, dont la plus marquante est la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP). Il
s’agit également des différents droits indirects (sur le tabac, l’alcool, etc.)

1. Taxe sur la valeur ajoutée


Il est institué sur les activités économiques exercées en République du Congo, un régime de Taxe
sur la Valeur Ajoutée, en abrégé TVA.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt indirect (inclus dans le prix à payer) qui concerne
la plupart des produits consommés au Congo. Sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée (NA) les
opérations réalisées à titre onéreux par des personnes physiques ou morales relevant d'une activité
économique.
Sont réputées activités économiques, les activités industrielles, commerciales, agricoles, extractives,
artisanales ou non commerciales.

Cet impôt calculé sur les ventes est collecté par les entreprises et reversé à l’Etat. La base de calcul
(l’assiette) de cet impôt est le chiffre d’affaires hors taxes.
1.1 Le mécanisme de la TVA
a) Principe
En théorie, l’entreprise doit encaisser pour le compte de l’Etat la TVA sur ses ventes. A contrario,
elle doit payer la TVA incluse dans le prix de ses achats de matières, marchandises, services et
immobilisations.

La TVA sur les ventes représente une dette vis à vis de l’Etat, c’est la TVA collectée ou facturée ;

La TVA sur les achats et acquisitions d’immobilisation ; elle est appelée TVA déductible, ou
récupérable car elle représente une créance de l’entreprise sur l’Etat ; elle est en réalité déductible
de la TVA collectée
Tous les mois, l’entreprise assujettie doit procéder au calcul de sa position en matière de TVA, vis à
vis de l’Etat. Trois situations sont possibles :

POSITION DE L’ENTREPRISE SITUATION


TVA collectée > TVA déductible L’entreprise doit payer la différence à l’Etat,
on parle de TVA à décaisser ; payé ou due
TVA collectée < TVA déductible Il y a crédit de TVA
TVA collectée = TVA déductible Pas de créance ni dette envers l’Etat
Quelle que soit la situation, l’entreprise doit faire sa déclaration périodique de TVA.

b) Le calcul de la TVA
La TVA est calculée en appliquant aux éléments de la facture soumis à la taxe le taux prévu par la
loi.
Les éléments de la facture sont :
 Le prix de vente hors taxes

23
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

 Les frais accessoires de ventes facturés (commissions, frais de transport, assurance etc.) elle
ne prend pas en compte les rabais, remises et ristournes ainsi que les débours
 Certaines taxes parafiscales.

c) Les différents taux prévus par la loi sont les suivants :


Les taux de la taxe sur la valeur ajoutée sont les Suivants :
- Taux normal : 18 % applicable à toutes les opérations taxables à l'exclusion de celles visées
ci-dessous ;
- Taux réduit : 5 % applicable sur certains biens de consommation courante ci-après cités en
annexe V du CGI, ainsi que le gas-oil et les lubrifiants importés du Cameroun par les sociétés
forestières installées au Congo ;
- Taux zéro, applicable :
 aux exportations, aux transports internationaux et à leurs accessoires. S'agissant des
exportations, le taux zéro s'applique uniquement à celles ayant fait l'objet de déclaration
visée par les services des douanes ;
 à la vente locale du bois débité.

Les taux de NA sont applicables aussi bien aux marchandises et services produits localement qu'aux
biens importés.

1.2 Le champ d’application de la TVA


a) Opérations imposables
Il est institué sur les activités économiques exercées en République du Congo, un régime de Taxe
sur la Valeur Ajoutée, en abrégé TVA.

Sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée (NA) les opérations réalisées à titre onéreux par des
personnes physiques ou morales relevant d'une activité économique.

Sont réputées activités économiques, les activités industrielles, commerciales, agricoles, extractives,
artisanales ou non commerciales, et notamment :

- Les importations
Par importation, il faut entendre le franchissement du cordon douanier du territoire de la République
du Congo pour la mise à la consommation des marchandises provenant de l'extérieur et la mise à la
consommation par suite d'un régime douanier
suspensif ;

- Les livraisons de biens faites à des tiers ou les livraisons à soi-même


- Les prestations de services à des tiers et les prestations de services à soi-même
La prestation de service s'entend de toute opération qui ne constitue pas une livraison de biens.
- Les ventes d'articles d'occasion faites par les professionnels ;
- Les cessions d'éléments d'actifs non compris dans la liste des biens exonérés visés à l'article 241
du Code des Douanes, modifié par les actes n° 2/92- UDEAC-556- CD-SE1 du 30 avril 1992 et
2/98- UDEAC-1508-CD-61 du 21 juillet 1998 (annexe 1)

24
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

- Les locations de terrains non aménagés et de locaux nus effectuées par des professionnels de
l'immobilier ;
- Les subventions à caractère commercial quelle qu'en soit la nature, perçues par les assujettis à
raison de leur activité imposable ;
- Les remises de prêts et les abandons de créances ;
- Le raffinage, la distribution et la mise à la consommation des produits pétroliers ;
- Les remboursements de frais engagés pour le compte d'autrui autres que ceux refacturés au franc
le franc ;
- D'une manière générale, toutes opérations qui ne sont pas expressément exclues du champ
d'application par la présente loi.

b) Assujettis :
Sont assujetties à la TVA les personnes physiques ou morales, y compris les Collectivités Publiques
et les Organismes de droit public, qui réalisent à titre habituel ou occasionnel et de manière
indépendante, des opérations imposables entrant dans le champ d'application de la taxe et
accomplies dans le cadre d'une activité économique effectuée à titre onéreux.
Les personnes ci-dessus définies sont assujetties à la TVA quel que soit leur statut juridique et leur
situation au regard des autres impôts, la forme ou la nature de leurs interventions.

Toutefois, les personnes morales de droit public ne sont pas assujetties à la TVA pour l'activité de
leurs services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et sportifs lorsque leur non-
assujettissement n'entraîne pas de distorsion dans les conditions de la concurrence.

Ne sont pas assujettis à la TVA, les contribuables qui relèvent du régime du forfait.
On désigne par assujetti, toute personne qui réalise des opérations taxables entrant dans le champ
d’application de la TVA.
L’assujetti est donc l’agent économique qui facture la TVA, la collecte auprès de ses clients et
opère la déduction de la TVA qui a grevée le coût de ses opérations taxables. Il faut distinguer le
redevable légal qui est l’assujetti du redevable réel qui est le consommateur final.

c) Les exonérations
En dehors des biens ou services visés ci-dessous, aucune exonération ou exemption n'est accordée
ni dans le cadre des mesures d'incitation à la création d'entreprise et à l'investissement, ni dans le
cadre des mesures ou dispositions visant des secteurs particuliers, soit ni enfin dans le cadre de
conventions particulières :
 Les produits du cru obtenus dans le cadre d'activités accomplies au Congo par les
agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs et les chasseurs ;
 Les opérations suivantes dès lors qu'elles sont soumises à des taxations spécifiques
exclusives de toute taxation sur le chiffre d'affaires :
 Les ventes de produits des activités extractives ;

25
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

 Les opérations ayant pour objet la transmission d'immeubles par des personnes autres
que les promoteurs immobiliers et passibles de droits d'enregistrement ;
 Les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs ;
 Les intérêts rémunérant les dépôts auprès des établissements de crédits ou des
établissements financiers par des non- professionnels ;
 Les jeux de hasard et de divertissement ;
 Les opérations bancaires et les prestations d'assurance et de réassurance ;
 Les mutations d'immeubles, de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de
commerce soumises aux droits de mutation ou à une imposition équivalente.
 Les services ou opérations à caractère social, éducatif, sportif, culturel, philanthropique
ou religieux rendus à leurs membres par les organismes sans but lucratif, agréés par
l'Etat, dont la gestion est bénévole et désintéressée, lorsque ces opérations se rattachent
directement à la défense collective des intérêts moraux ou matériels de leurs
membres…………..

1.3 La territorialité
Sont soumises à la TVA toutes les affaires réalisées en République du Congo non comprises dans la
liste des exonérations, alors même que le domicile, la résidence de la personne physique ou le siège
social de la personne morale assujettie serait situé hors des limites territoriales du Congo.

Une affaire est réputée faite au Congo :


- s'il s'agit d'une vente, lorsqu'elle est réalisée aux conditions de la livraison au Congo ;
- s'il s'agit d'une prestation de services, lorsque le service rendu, le droit cédé ou l'objet loué
sont utilisés ou exploités au Congo.
Par exception, en ce qui concerne les transports internationaux, les opérations sont réputées faites
dans l'Etat du lieu de domicile, ou de résidence du transporteur individuel ou du siège social de la
société, alors même que le principal de l'opération s'effectuerait hors de cet Etat.
Les commissions sont réputées être perçues au Congo à l'occasion des ventes de titres de transport
par les agences de voyage ou les entreprises ayant une activité de cette nature quels que soient la
destination, le mode de transport ou le siège de la société de transport.
Le terme Congo s'entend du territoire national, de l'espace aérien, des eaux territoriales et autres
zones maritimes sur lesquelles, en conformité avec le droit international, la République du Congo
exerce ses droits souverains aux fins de l'exploration ou de l'exploitation des ressources naturelles
des fonds marins, de leurs sous-sols et des eaux sus-jacentes.
Toute affaire réalisée avant le franchissement du cordon douanier, mais dans les limites du territoire
congolais, tel qu'il est reconnu par le droit international, est réputée faite au Congo.
Le redevable non résident est tenu de désigner à l'Administration Fiscale un représentant solvable
accrédité, résidant sur le territoire Congolais, qui est solidairement responsable avec lui du paiement
de l'impôt. Ce représentant doit être lui-même assujetti à la TVA.

26
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

En cas de non-désignation d'un représentant, la TVA, et le cas échéant, les pénalités y afférentes,
doivent être payées par la personne cliente pour le compte de la personne n'ayant pas au Congo un
établissement stable ou une installation permanente.

1.4 Le fait générateur et l’exigibilité de la TVA


a) Fait générateur :
Le fait générateur est l’événement qui donne naissance à la créance de l’Etat.

Le fait générateur de la NA est défini comme le fait par lequel sont réalisées les conditions légales
permettant l'exigibilité de l'impôt.
Il est constitué par :
- La livraison des biens et marchandises s'agissant des ventes, des échanges et des travaux à façon
;
- L'exécution des services et travaux ou de tranches de services et travaux en ce qui concerne les
prestations de services et les travaux immobiliers ;
- L'encaissement du prix pour les autres opérations imposables ;
- L'introduction des biens et marchandises sur le territoire telle que définie dans le code des
Douanes CEMAC, en ce qui concerne les importations ;
- L'acte de mutation ou de transfert de propriété, pour les opérations immobilières réalisées par
les promoteurs immobiliers ;
- L'acte de mutation de jouissance ou à défaut d'acte de mutation, l'entrée en jouissance, pour les
locations de terrains non aménagés ou de locaux nus effectuées par des professionnels de
l'immobilier.

b) L’exigibilité :
L'exigibilité de la TVA est constituée par le droit dont disposent les services de recouvrement de
l'Administration Fiscale pour exiger du redevable, à une date donnée, le paiement de la taxe.

Le fait générateur et l’exigibilité peuvent être simultanés ou dissociés.

OPERATIONS FAIT GENERATEUR EXIGIBILITE


les ventes, les livraisons de Délivrance du bien Réalisation du fait générateur
biens y compris les livraisons
à soi-même.
Prestations de services Exécution de la prestation Encaissement d’acompte ou
du prix
Travaux immobiliers Exécution des travaux Encaissement d’acompte ou
du prix
Importations de marchandises Mise à la consommation Réalisation du fait générateur
Travaux à façon Livraison du bien Réalisation du fait générateur

27
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

En cas d’option pour le régime de débit, les prestataires de services et les entrepreneurs de travaux
publics et des travaux immobiliers peuvent être autorisés à acquitter la TVA selon les débits. Dans
ce cas, ils doivent apposer sur leurs factures la mention « TVA acquittée selon les débits ».

En cas d'escompte d'un effet de commerce, la TVA est exigible à la date de l'échéance.
En cas de perception d'acomptes avant la note de débit, la taxe reste exigible lors de l'encaissement.

1.5 Déduction
a) Principes
- La TVA ayant frappé en amont les éléments du prix d'une opération imposable est déductible
pour les assujettis immatriculés et soumis au régime du réel. Les biens et services pour lesquels
la TVA est admise en déduction doivent être nécessaires et affectés à l'exploitation ;
- La TVA qui a grevé les éléments du prix d'une opération imposable au cours d’un mois donné
est déductible au titre de ce mois ;
- Pour être déductible, la TVA doit figurer sur la facture délivrée par le fournisseur immatriculé et
mentionnant son numéro d'identification unique (NIU) ;

b) Limitation du droit à déduction


Les entreprises qui ne réalisent pas exclusivement des opérations ouvrant droit à déduction doivent,
dès la réalisation de leurs dépenses, les affecter soit à leurs activités imposables, soit à leurs
activités non imposables.

1.6 La liquidation de la TVA


La TVA est un impôt sur la consommation perçue à des taux variables selon la nature des produits
ou services.
La TVA n’est pas à la charge des entreprises, elle est supportée par le consommateur final et
l’entreprise ne joue que le rôle de collecteur d’impôt.
A la fin de chaque mois, il convient de déterminer le montant des taxes à reverser à l’Etat.

TVA à payer = TVA facturée - TVA récupérable

 Si la TVA facturée est inférieure à la TVA récupérable, l’entreprise bénéficie d’un


crédit de TVA qui sera imputable sur la TVA exigible au titre du ou des mois
suivants :

Crédit de TVA = TVA récupérable – TVA facturée

 Le mois suivant la TVA due se déterminera comme suit :

TVA due (ou à payer) = TVA facturée – TVA récupérable – Crédit de TVA reporté

2. Autres impôts sur la dépense


2.1 Droits d’accises
Des droits d'accises ad valorem sont applicables aux produits cités à l'annexe 2 du CGI.

28
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Le fait générateur et l'exigibilité du droit d'accises sont définis comme en matière de TVA.

La base d'imposition au droit d'accises est identique à celle définie en matière de TVA.
Le taux applicable au droit d'accises est de 25 %.

Ces droits sont étendus au caviar et au foie gras.


Par dérogation aux dispositions ci-dessus, le taux applicable en matière de droits d'accises est fixé à
10 % sur les produits de fabrication locale.
Les droits d'accises sont perçus au profit du budget de l'Etat.

2.2 Centimes additionnels


Les centimes additionnels sont applicables aux opérations soumises à la TVA.
Le fait générateur et l'exigibilité des centimes additionnels sont définis comme en matière de TVA.

La base d'imposition aux centimes additionnels est le montant de la TVA collectée.


Le taux applicable aux centimes additionnels est de 5 %.

Les centimes additionnels ci-dessus définis sont perçus et contrôlés par l'administration fiscale au
profit des collectivités locales.

Les centimes additionnels à la TVA ne donnent pas droit à déduction.

2.3 Droits d’enregistrement et de timbres


Les droits d’enregistrements sont perçus sur les actes passés par les personnes physiques et morales
pour :
 Les actes judiciaires et extrajudiciaires, contrats des sociétés, augmentation de capital,
fusion où
 La transformation de sociétés, mutation des biens meubles, etc.
Le droit du timbre est perçu sur les actes soumis à la formalité de de l’enregistrement, sur les pièces
d’identités (passeport, carte de séjour, carte nationale d’identité…), les titres de transport aériens,
etc.

2.4 taxe sur les billets d’avions, taxes sur les assurances, taxe sur les transferts de fonds,
etc

29
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Impôts ou taxes Personnes imposables Base imposable Taux d’imposition


Taux spécifique :
Redevable réel= Le 6.000 FCFA en
voyageur classe
taxe sur les billets Le billet de voyage
1ère et affaires ;
d’avions aérien
Redevable légal 3.000 FCFA en
=Transporteur aérien classe
éco
Redevable réel = Donneur
Taxe sur les Montant transféré à
d’ordre du transfert de fonds
transferts l’étranger hors 1%
Redevable légal =Banque ou
de fonds CEMAC
établissements financiers
Redevable réel
Personne qui prend la
Taxe spéciale sur les Montant de la prime
police d’assurance 5 à 25 %
contrats d’assurances d’assurance
Redevable légal = la
compagnie d’assurance

III. IMPOTS DIRECTS SUR LE CAPITAL (DETENTION ET TRANSMISSION) : FB


ET NB
Ces prélèvements, destinés non pas à appréhender a un flux (revenu ou dépense), mais un capital
accumulé, peuvent frapper soit la détention, soit la transmission dudit capital.
En matière de d’imposition frappant la détention d’un capital.
Cependant, d’autres impôts sur le capital atteignent une plus large partie de la population, comme
par exemple la taxe foncière, qui frappe les détenteurs d’un bien immobilier, qu’il s’agisse d’une
propriété bâtie (immeuble) ou non bâtie (terrain).
 Détention d’un immeuble ou d’un terrain : Impôt foncier bâti et impôt foncier non bâti
 Transmission d’un immeuble ou d’un terrain :
 cession onéreuse (Ventes et autres actes translatifs de propriété ou d’usufruit de biens
immeubles à titre onéreux): 15% (art. 263 du CGI, tome 2)
 donation mutation à titre gratuit entre vif ou par décès) : gratuité et 10 à 18% selon les
liens de famille (art. 243 et suivants du CGI, tome 2, livre 1)
 échange d’immeuble : 15 % sur la valeur la plus élevée (art. 224 du CGI, tome 2, livre 1)
 Immatriculation au registre foncier (art. 263 bis du CGI, tome 2, livre 1) :
 3 % pour les immeubles situés au centre-ville, avec un droit minimum de 10.000
FCFA ;
 2 % pour les immeubles situés en zone urbaine et en zone rurale ;
 Taxe immobilières sur les foyers : Elle est égale à 1 /12 des foyers perçus. Elle est
déductible de l’IRPP, catégorie des revenus fonciers.

En ce qui concerne les impôts frappant la transmission d’un capital, on distingue traditionnellement
plusieurs catégories.

30
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

 Les droits d’enregistrement sont les droits qui sont prélevés au moment de la formalité de
l’enregistrement, laquelle consiste à déposer un exemplaire de certains actes (ex. actes
notariés) à la recette des impôts ou au bureau des hypothèques.
 Les droits de mutation à titre onéreux sont ceux qui sont prélevés par exemple au
moment des ventes d’immeubles ou des cessions de fonds de commerce.
 Les droits de mutation à titre gratuit sont les droits perçus sur les mutations de propriété
qui s’effectuent sans contrepartie monétaire, c’est-à-dire les successions ou les donations.

III. AUTRES TAXES ET IMPOT DIRECTES ASSIMILEES SUR L’ACTIVITE


ECONOMIQUE
1. Tableau reccapulatif
Impôts ou taxes Personnes imposables Base imposable Taux d’imposition
Les personnes morales, de
Salaires brutes, y
Taxe unique sur les droit public ou de droit privé,
compris avantages en 7,5%
salaires (TUS) employant un ou plusieurs
nature
travailleurs
Chiffre d’affaires HT des
Entreprises pétrolières et
entreprises pétrolières et
Taxe de pollution minières en phase de 0,2 %
minières en phase de
production
production
Taxe sur les transferts Donneur d’ordre du transfert Montant transféré à
1%
de fonds de fonds l’étranger hors CEMAC
Taxe spéciale sur les Personne qui prend la police Montant de la prime
5 à 25 %
assurances d’assurance d’assurance
Taux spécifiques :
- appareil non
électrique :
40.000 FCFA pour
Taxe sur les appareils Nombre et type de BZV et PNR, 15.000
automatiques (CGI, L’exploitant des jeux machines ou d’appareils FCFA pour les autres
tome 2, livre 7) procurant les jeux localités
- appareil électrique :
100.000 FCFA
- machine à sous :
200.000 FCFA
Les exploitants des courses
le montant global des
Taxe sur les jeux de hippiques et des casinos
enjeux ou sommes 10 %
hasard et d’argent organisant les jeux de hasard et
misées par les parieurs
d’argent
Taxe spéciale sur les Les sociétés Chiffre d’affaires global -1% - 2% (si deux
sociétés (TSS) ou y déficits successifs)
Impôt Minimum compris les produits et (art.170)
forfaitaire profits divers et minimum 1 million
de FCFA si le résultat
fiscal est déficitaire ou
31
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

si l’IS est inférieur à la


TSS
Taxe sur les Véhicules Véhicule de moins de 10 - 200 000 FCFA
de Tourisme des Les sociétés ans, suivant puissance - 500 000 FCFA
Sociétés fiscale en CV (art. 171 F)
Taxe spéciale sur les montant de la plus-value 30% du montant de la
plus-values imposable plus-value imposable
20% Taux normal,
Impôt sur le revenu
appliqué aux actionnaires appliqué aux
des valeurs mobilières
par retenu à la source actionnaires par retenu
(IRVM)
à la source
Taxe sur la valeur
du loyer annuel ou de la
locative des locaux 10%
valeur locative annuelle
professionnels
1% du montant de
du montant de transfert
Taxe sur les transferts transfert brut
brut augmenté des frais
de fonds augmenté des frais de
de transfert
transfert
Taxes spécifiques sur 25FCFA par litre de
Le producteur local et par litre de boissons
les boissons boissons alcoolisées.
l’importateur grossiste sont les alcoolisées.
alcoolisées et sur le 40FCFA par paquet de
redevables légaux de cette taxe par paquet de tabac
tabac tabac
2% sur la valeur des
Droits sur la valeur des actes
actes passés par les
d’enregistrement et de passés par les personnes
personnes physiques
timbre physiques et morales
et morales

2. Taxe sur les sociétés (TSS)


Elle est calculée sur le chiffre d’affaires global hors taxes y compris les produits et profits divers.
 La taxe est fixée à 500.000 FCFA, lors que le chiffre d’affaires est inférieur à 10.000.000
FCFA ;
 La TSS est de 1.000.000 FCFA, quand le chiffre d’affaires est compris entre 10.000.000 et
100.000.000 FCFA ;
 La TSS est de 1%, lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 100.000.000 FCFA ;
 Pour les contribuables dont le résultat est resté déficitaire durant deux (02) exercices
consécutifs, le taux de la taxe est porté à 2%. Cette disposition s’applique à compter des
exercices clos le 31 décembre 1998.

3. La patente
La patente est une taxe professionnelle directe qui est payée par les personnes physiques et morales.
Elle et due pour une année entière par toutes les personnes exerçant au cours du premier trimestre
une profession imposable.

Le taux de la contribution de la patente est fixé à partir d’un barème.


32
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

3.1 Contribution de la patente


La contribution des patentes est régie par les articles 277 et suivants du tome 1 du CGI ainsi que par
les dispositions de la loi de finance pour 2014

3.2 Droit à la patente


La contribution annuelle des patentes est due par toute personne physique ou morale qui exerce au
Congo un commerce, une industrie, une activité non expressément exemptée. L’activité concernée
peut être permanente, saisonnière ou ponctuelle.
En effet, au terme de l’article 277, tome 1 du CGI,

 (Toutes personne physique ou morale qui exerce au Congo un commerce, une industrie, ou
toute autres activité à but lucratif non compris dans les exemptions, est assujettis à la
contribution des patentes)
 Les contribuables assujettis à la patente sont répertoriés suivant trois groupes:
 Les contribuable soumis au régime du réel : la contribution de la patente est calculée à
partir du chiffres d’affaires comptable annuel hors taxe, c’est-à-dire hors TVA et centime
additionnels, de l’exercice clos au 31 décembre de l’année N-1 et déclaré à
l’administration fiscale entre le 10 et le 20 mars de l’année N;
 Les contribuables soumis au régime du forfait : la contribution de patente est calculée à
partir du chiffre d’affaires servant de base de calcul de l’impôt globale forfaitaire dû au
cours de l’année d’imposition, c’est-à-dire celui retenu par l’administration fiscale selon
les dispositions des prescrites par les articles 27 et 28 du code général des impôts (CGI),
tomes 1 ;
 Les contribuables qui ne réalisent pas de chiffre d’affaires : la base de calcul de la
contribution de la patente est l’ensemble des dépenses de fonctionnement desdits
contribuables. Sont ainsi visées, les sociétés en phase de non production (prospection
recherche, exploitation, développement installation, etc.) et certaines succursales.
Ne sont pas assujettis de la patente :
 L’ Etat, les collectivités décentralisées, les établissements publics et les organismes d’Etat,
pour leurs activité à caractère culturel éducatif, sanitaire, sociale, sportif ou touristique;
 Les établissements publics ou privés ayant pour but de recueillir les enfants pauvres et de
leur donner une profession;
 Les ouvriers et couturiers n’ayant qu’une machine et travaillant seuls.
 Les entreprises nouvelles bénéficient d’une exonération de la contribution de patente pour
la première année civile. Sur la base de la déclaration d’existence, il est délivré aux
entreprises nouvelles un titre de patente portant la mention EXONERE
La loi de finance pour 2014, en son article 281, consacre le terme (contribuable) à la place du terme
(patentable) celui (d’entité fiscale) à celui (d’établissement) et fait mention de la localité ou s’exerce
les commerces, industries ou activités Ainsi :
 Dans une localité, un contribuable soumis au régime du forfait qui possède plusieurs entités
fiscales dans une même résidence fiscale fera une déclaration unique du chiffre d’affaires
33
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

des entités uniquement dans cette résidence et s’acquittera de la patente pour chacune
d’elles dans la même résidence;
 Un contribuable soumis au régime du forfait dans une localité données qui possède entités
fiscales dans plusieurs résidences fiscales doit les déclarer dans chacune de ces résidences et
s’acquittera de la patente pour chacune d’elles
 Un contribuable soumis au régime du réel qui possède plusieurs entités fiscales dans une
localité donnée fera une déclaration unique de ces entités et ne s’acquittera que de la
contribution de la patente de son principal établissement;
 Un contribuable soumis au régime du réel qui possède des entités fiscales hors de la localité
de l’entité principale doit les déclarer dans chacune de leur résidence fiscale et s’acquittera
que de la contribution de la patente pour chacune d’elles.
L’article 282 présente trois catégories d’entités fiscales :
 Les immeubles ou parties d’immeubles nettement séparés dans lesquels, le contribuable
exerce des activités de production, de vente ou de prestation de services directement
adressées à la clientèle;
 Le chantier ouvert dans une localité en dehors du siège social de la société;
 Le véhicule, pour les entrepreneurs de transports par terre, qui constitue une entité fiscale.

3.3 Annualité de la patente


La contribution de la patente est due pour l’année entière. Aux termes des dispositions de l’article
287, la contribution de la patente est due pour une période de douze mois allant du 1er janvier au
31 décembre de l’année d’imposition, par tout contribuable exerçant au Congo un commerce, une
industrie ou toute activité à but lucratif.

La contribution de la patente est payée en totalité par le contribuable. La contribution de la patente


payée au comptable publique n’est remboursable. Elle reste acquise au Trésor public.

La contribution de la patente d’une année étant assise sur le chiffre d’affaire réalisé au cours de
l’année précédente ou sur une valeur prévisionnelle, en fin de période d’activité ou en cours
d’année d’imposition, il est procédé aux régularisations éventuelles. En effet, si la valeur définitive
du ou des contrats ou le chiffre d’affaires de l’année d’imposition dépasse les montants déclarés lors
de la liquidation de la contribution payée au comptable public, un montant complémentaire relatif
au redressement opéré est du par le contribuable.

3.4 Tarification et calcul de la patente


A compter du 1er janvier 2014, la contribution de la patente est liquidé à partir d’un barème à taux
marginaux dégressifs qui s’appliquent sur des tranches de chiffre d’affaires.
Le chiffre d’affaire déclaré par le contribuable est fractionné en tenant compte des intervalles de
chiffres contenus dans le barème assortis des taux correspondants qui permettent de déterminer la
contribution de chaque intervalle.

34
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

La contribution de la patente due est égale au cumul des montants déterminés pour chaque
intervalle conformément au tableau ci-après présentant le barème de la patente :

35
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

Chiffre d'affaire imposable Montant Patente


Tranche d'imposition
Variation taux Variation Patente dû Centime additionnel
0 1 000 000 1 000 000 10 000
1 000 000 20 000 000 19 000 000 1,000% 190 000
20 000 000 40 000 000 20 000 000 0,750% 150 000
40 000 000 100 000 000 60 000 000 0,500% 300 000
100 000 000 300 000 000 200 000 000 0,250% 500 000
300 000 000 500 000 000 200000000 0,200% 400 000
500 000 000 1 000 000 000 500 000 000 0,180% 900 000
2 000 000
1 000 000 000 3 000 000 000 0,175% 3 500 000
000
2 000 000
3 000 000 000 5 000 000 000 0,150% 5 000 000
000
150 00 000
5 000 000 000 20 000 000 000 0,125 % 18 750 000
000
Patente Principale

36
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

SECTION II : CLASSIFICATION D'APRES LA FONCTION DE L'IMPOT ET


ADMINISTRATIVE

I. CLASSIFICATION D'APRES LA FONCTION DE L'IMPOT


Les fonctions de l'impôt sont de trois ordres :
1. Fonction financière : Faire participer les contribuables au financement des dépenses
publiques.
2. Fonction économique :
Influencer le comportement des agents économiques par des actions :
- conjoncturelles (baisse ou hausse de la TVA...) ;
- structurelles (mesures en faveur de la création d'entreprises...).
3. Fonction sociale : Combattre les inégalités sociales par une fiscalité de redistribution et de
solidarité nationale
II. LA CLASSIFICATION ADMINISTRATIVE
Elle comprend :
1. Les impôts directs :
La circulation de l'impôt est la suivante :
Acquitté par le contribuable Versé à l'administration
Par exemple :
- l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) ;
- l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IS) ;
- les taxes sur les salaires ;
- les droits d'enregistrement;

2. Les impôts indirects


La circulation de l'impôt est la suivante :
Acquitté par le contribuable Versé à un tiers collecteur Reversé à l'administration
Par exemple :
- la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
- les droits de timbre ;
- la taxe sur les assurances ;
- les droits indirects sur les alcools.

37
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

CHAPITRE IV : L'ADMINISTRATION FISCALE ET LES ÉLÉMENTS DE LA


TECHNIQUE FISCALE

SECTION I : L'ADMINISTRATION FISCALE


I. PRÉSENTATION L'ADMINISTRATION FISCALE ET SON ORGANISATION
1. Présentation l'administration fiscale
La Direction Générale des Impôts et des Domaines, sous l’autorité de son Directeur Général, est l'organe
technique qui assiste le Ministre dans l'exercice de ses attributions en matière fiscale.

2. Son Organisation
La Direction Générale des Impôts et des Domaines comprend :
 des directions opérationnelles au niveau national :
 la direction du contrôle des services;
 la direction de la réglementation et du contentieux;
 la direction de l'enregistrement, de la fiscalité foncière et domaniale;
 la direction de la fiscalité des grandes entreprises;
 la direction de la fiscalité des petites et moyennes entreprises;
 la direction de la fiscalité des particuliers;
 la direction de la fiscalité pétrolière;
 la direction des études et de la prévision;
 la direction des vérifications générales et de la recherche;
 la direction des affaires administratives et financières.
 et des directions départementales en relais dans les préfectures.
Toutes ces directions bénéficient de l’appui logistique au quotidien :
 du secrétariat de direction, chargé de la gestion du courrier, l’analyse, la saisie et la reprographie
des correspondances et autres documents administratifs, et de toutes autres tâches à la demande;
 du service informatique qui assure la définition des besoins informatiques des directions,
organise les ressources techniques sur les sites informatisés et gère l’exploitation, la maintenance
et l’assistance des applications.

II. SON CHAMP DE COMPÉTENCES


La Direction Générale des Impôts et des Domaines est notamment chargée de :
 mettre en œuvre la politique du Gouvernement en matière fiscale;
 élaborer les avant-projets de textes législatifs et réglementaires et les projets de conventions
internationales en matière fiscale;
 déterminer l'assiette fiscale. assurer la liquidation et le contrôle des impôts directs et indirects,
des droits d'enregistrement, de timbre, de publicité foncière et des taxes assimilées;
 connaître du contentieux des impôts et taxes assimilées;
•rechercher et sanctionner les omissions, les dissimulations, les insuffisances et, d'une manière
générale, les infractions fiscales;

38
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

•participer à la constitution et à la gestion des biens du domaine privé mobilier et immobilier de


l'État;
• aliéner des biens du domaine privé mobilier et immobilier de l'État;
•assurer la gestion de la curatelle, des successions, des biens vacants et des biens placés sous
séquestre;
• assurer la collecte et le traitement de l'information fiscale;
• ester en justice pour le compte de l'État en matière fiscale;
•tenir, en collaboration avec les administrations partenaires, le registre national de la propriété
foncière de l'État;
•veiller, de concert avec les administrations partenaires, au respect de la législation en matière
d'immatriculation des propriétés.

SECTION II : LES ÉLÉMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE


Pour l'établissement de l'impôt, I‘Administration fiscale agit dans un cadre rigide qui prend en compte
plusieurs principes :
1. Champ d'application
Il comprend:
- les personnes imposables : personnes physiques ou personnes morales désignées comme
contribuables ou assujettis par la loi ;
- les opérations imposables : actes définissant si une opération ou un événement est soumis à
l'impôt ou exonéré ;
- les règles de territorialité : règles qui définissent le champ d'application de l'impôt au regard de
la législation Congolaise.

2. Territorialité
Elle précise :
- les limites du territoire auquel s'applique la législation Congolaise ;
- les règles à appliquer lors d'opérations réalisées avec d'autres pays.

3. Fait générateur : Événement qui fait naître une créance au profit du Trésor.

4. Exigibilité de l'impôt : Date à partir de laquelle le Trésor est en droit de réclamer le montant de
l'impôt ou de la taxe.

5. Assiette
Elle représente la base d’imposition sur laquelle sera calculé l'impôt. La classification suivante est
prévue par !'Administration :
- revenu imposable (salaires, revenus fonciers, revenus de capitaux...);
- bénéfice imposable ;
- chiffre d'affaires (CA);
39
Cours de Fiscalité des Entités Mr Séraphin KABOULOU

- prix de vente (PV) ;


- valeur du patrimoine ;
- valeur des immobilisations;

6. Assiette
Plusieurs modes d'évaluation de la base d'imposition sont retenus par !'Administration :
- Évaluation réelle : montant réel de la base imposable (comptabilité détaillée).
- Évaluation forfaitaire : montant évalué de façon approximative par
l'administration (cas des petites entreprises).
- Évaluation indiciaire : montant fondé sur des critères extérieurs et comparatifs
(valeur locative d'un bien, éléments du train de vie).
7. Liquidation de l'impôt
Représente le calcul du montant exigible :
a) Base :
- Application du barème (IRPP)
- Application d’un taux (TVA, IS…….)
- Application d’un tarif (droit fixe d’enregistrement…..)

b) Calcul :
- Effectué par le redevable
- Effectué par l’administration
- Effectué par un tiers collecteur

8. Recouvrement de l'impôt
- Paiement effectif de l'impôt, soit :
- de manière spontanée ;
- après réception d'un avis d'imposition (extrait du rôle d'imposition) ;
- par une retenue à la source.

40

Vous aimerez peut-être aussi