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CONFERENCE DU 22 OCTOBRE 2022 A

SASSANDRA
‘’ LE SYSTEME FISCAL IVOIRIEN’’

Résumé
La fiscalité recouvrant tous les domaines de la vie, son étude
requiert dans un premier temps de voir les notions fondamentales
de l’impôt, puis dans un second temps présenter l’élaboration
juridique et technique de l’impôt.

LE système FISCAL IVOIRIEN 2022


DOUHOT Olivier, Fiscaliste d’entreprise 0789436047.
SOMMAIRE

INTRODUCTION.

I) LA PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL IVOIRIEN.

A) Un Système Déclaratif et Composite.

B) Régime d’imposition et Typologie des Impôts.

II) L’ANALYSE DU SYSTEME FISCAL : (ses performances et ses


limites).

A) Performance du Système.

B) Limites du Système fiscal.

III) LES REFORMES ENTREPRISES PAR L’ADMINISTRATION


FISCALE.

IV) DROITS ET GARANTIES DES CONTRIBUABLES DANS LE


SYSTEME FISCAL IVOIRIEN.

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INTRODUCTION

Le système fiscal ivoirien trouve son fondement dans la constitution qui en son
article 93 dispose que : ‘’ l’Assemblée nationale vote la loi et consent
l’impôt’’ » ; l’article 111 du même code stipule à son tour que : « la loi
détermine l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des
impositions de toute nature » ; et de la déclaration des droits de l’homme et
du citoyen de 1789 (art 13) : « Pour l’entretien de la force publique et pour
les dépenses d’administration, une contribution commune est
indispensable…). De ces fondements découle un ensemble de dispositions
légales et réglementaires qui constituent des moyens de mise en œuvre de la
politique économique et sociale de l’Etat. Cette politique étant marquée ces
dernières années par l’ambition du Président de la République de faire de la
Côte D’Ivoire un pays émergent, il est nécessaire de procéder à un diagnostic du
système fiscal par une analyse critique de ses performances et ces limites en
cette période de pandémie mondiale de la Covid-19. En d’autres termes, on se
pose la question de savoir si l’organisation théorique de ce système et sa mise
en pratique se traduise par des performances et par un apport significatif à
l’économie nationale, au regard des objectifs qui lui sont assignés.
La réponse à cette problématique s’articulera autour des axes suivants :
- La présentation du système fiscal ivoirien ;
- L’analyse du système fiscal : ses performances et ses limites ;
- Les reformes entreprises ;
- Les droits et garanties des contribuables dans ce Système.

I) PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL IVOIRIEN.

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La présentation du système fiscal se fera au travers de son dispositif en lui-
même, qui pour une bonne approche de notre thématique sera précédé de la
définition de la Fiscalité, l’Impôt et la technique fiscale mise en œuvre pour le
recouvrement de l’Impôt.

 Définition de la Fiscalité :
La fiscalité peut être définie comme un « ensemble de lois, règlements,
procédures et pratiques administratifs relatifs à l’impôt ». Aussi, au-delà des
techniques mêmes qui masquent parfois sa réalité fondamentale, la fiscalité doit
être comprise d’abord comme un fait politique et social, comme une « chose de
l’homme ».
Les sources du Droit Fiscal :
1 La Constitution 7 Les Arrêtés
2 Les Ordonnances 8 Les notes et circulaires
3 Les traités internationaux ; 9 La jurisprudence : les arrêts
4 Les conventions internationales 10 La doctrine
5 Les lois des Finances et 11 Les « lettre-réponse » ou « solutions
particulièrement les Annexes individuelles »
fiscales
6 Les décrets 12 Etc...

Bien vrai que la fiscalité tire son origine des sources de droit sus évoqué, dans
son fonctionnement elle traite une matière importante qui est l’impôt.
 Définition de l’Impôt :
L’impôt peut être défini Selon ‘’ Gaston JEZE’’ comme une :
- Une prestation pécuniaire
- Requise des particuliers (personnes physiques et morales de droit privé,
exceptionnellement les personnes de droit public).
- En fonction de leurs capacités contributives
- Par voie d’autorité
- A titre définitif
- Sans contrepartie directe

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- Afin de servir aux pouvoirs publics d’outils d’interventionnisme
économique, social et culturel.
L’impôt quant à son fonctionnement technique est une certaine somme d’argent
que chaque membre de la société (Citoyen) verse à l’Etat selon :
 Ce qu’il gagne ; salaire (ITS, Bénéfices (IBNC, IBIC, IBA, les
intérêts sur crédits (IRC), les dividendes tirés des achats
d’actions (IRVM) ;
 Ce qu’il possède comme biens ; maisons, bâtiments, terrains
(Impôts fonciers), Véhicules (Vignette) ;
 Certaines opérations ou affaires qu’il réalise, commerce,
transport, Industrie (TVA, Patente, IBIC, Impôt synthétique
etc.),

en vue de la couverture des charges publiques.

NB : il faut préciser qu’aucun texte de loi ne définit l’impôt, sa définition est


plutôt doctrinale et technique.
 La technique fiscale :
La technique fiscale comporte quatre phases ou opérations :
 L’assiette ;
 La liquidation ;
 Le recouvrement ;
 Le contrôle.
 L’assiette :
L’assiette peut être définie comme la base imposable ou base d’imposition.
Autrement dit, ceux sur quoi on pourrait déterminer l’impôt.
 La liquidation :
La liquidation est l’opération de calcul de l’impôt : elle consiste à appliquer à la
base d’imposition le taux prévu en vue d’obtenir le montant de l’impôt.
 Le recouvrement :
Le recouvrement, c’est la perception de l’impôt par le comptable public ou le
paiement de l’impôt par le contribuable.
 Le contrôle : Voir le Livre de Procédure Fiscale (L.P.F).
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C’est le pouvoir reconnu à l’Administration fiscale de vérifier l’exactitude des
informations fournies par le contribuable et du montant de l’impôt dû. Elle tient
comptes des garanties accordées au contribuable.

A) Un Système déclaratif et Composite.

a) Un dispositif déclaratif.
Le système fiscal ivoirien est essentiellement déclaratif. Il consiste à laisser
l’initiative au contribuable de déterminer conformément à la loi, son impôt et de
le déclarer sous sa propre responsabilité. En contrepartie, l’Administration
fiscale se réserve le droit de contrôler les éléments déclarés dans un cadre
juridique précis.
b) Un dispositif composite.
Le système fiscal ivoirien est composite et concerne l’ensemble des activités
économiques réalisées en côte d’ivoire. A l’instar des autres pays modernes, il
comporte une nomenclature d’impôts divers qui permet d’imposer les revenus,
la consommation et le capital.
Ce système regroupe d’une part, les impôts cédulaires qui frappent les
différentes catégories de revenus, et d’autre part, un impôt général sur le
revenu qui permet en ce qui concerne l’imposition des personnes physiques.

B) Régime d’imposition et Typologies des impôts.

a) Les régimes d’imposition.

 Régime d’imposition (Ancien) :


Avant l’annexe fiscale du 08 janvier 2021, le dispositif fiscal comprenais
quatre principaux régimes d’imposition suivant le niveau de chiffre d’affaires
des contribuables, à savoir :

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- Le régime du réel normal d’imposition :
Il concernait les contribuables dont le chiffre d’affaire était supérieur à 150
millions de francs toutes taxes incluses. (Article 34 du C.G.I)
- Le régime du réel simplifié d’imposition :
Il s’appliquait aux contribuables dont le chiffre d’affaires était compris entre 50
millions et 150 millions de francs toutes taxes incluses. (Article 45 du C.G.I)

- Le régime de l’impôt synthétique :


C’est un régime forfaitaire qui visait les contribuables dont le chiffre d’affaires
annuel est compris entre 5 millions et 50 millions de francs toutes taxes
incluses. (Article 73 du C.G.I)

- Le régime de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans :


Il concernait les contribuables dont le chiffre d’affaires est inférieur à 5 millions
de francs toutes taxes incluses. (Ordonnance n° 61-123 du 15 avril 1961
portant création de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisan)

 Régime d’imposition nouveau (Annexe


fiscale 2021).
L’article 33 de l’Annexe fiscale à la loi n° 2020-972 du 23 décembre 2020
portant Budget de l’Etat pour l’année 2021, a introduit dans la législation
nationale une réforme de la fiscalité des petites et moyennes entreprises (PME).
Par cette disposition il a été procédé à :
- L’institution de deux nouveaux régimes à savoir le régime de
l’entreprenant en lieu et place de la taxe forfaitaire des petits
commerçants et artisans et de l’impôt synthétique, et le régime des
microentreprises ;

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- L’aménagement du régime du réel simplifié et du régime du réel
normal, par le relèvement des seuils minimum de chiffre d’affaires requis
pour relever desdits régimes.
En outre, la réforme introduit un minimum de perception des impôts cumulés
des régimes réels simplifié et réels normal, ne pouvant être inférieur au montant
maximum de l’impôt dû au titre du régime de l’impôt des microentreprises,
affecté le cas échéant d’un coefficient.
Les dispositions de la réforme appellent les commentaires suivants :
Institution des régimes de l’entreprenant et des microentreprises.

- Le régime de l’entreprenant : (Article 72 du CGI).


Les personnes concernées par le régime de l’entreprenant sont les entreprises
(personnes physiques ou morales) dont le chiffre d’affaires annuel toutes taxes
comprises n’excède pas 50 millions de francs, quelle que soit la nature de
l’activité exercée.
Le chiffre d’affaires s’entend de l’ensemble des recettes et produits acquis dans
le cadre de l’exercice de l’activité, y compris toutes les sommes provenant des
activités annexes et accessoires ou de la gestion de l’actif commercial.
Le dispositif opère au sein du régime de l’entreprenant, une distinction entre la
taxe communale de l’entreprenant et la taxe d’Etat de l’entreprenant.

La taxe communale de l’entreprenant : (Article 1 des Taxes


applicables aux collectivités).
La taxe communale de l’entreprenant se substitue à la taxe forfaitaire des
petits artisans et commerçants et s’applique aux contribuables dont le chiffre
d’affaires annuel est inférieur à cinq millions (5 000 000) de francs toutes taxes
comprises.
La gestion de cette taxe relève de la compétence des collectivités territoriales,
sous l’encadrement technique de la Direction générale des Impôts.

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La taxe communale de l’entreprenant est déterminée par application d’un taux
de 2 % et de 2,5 % au chiffre d’affaires.

La taxe d’Etat de l’entreprenant : (Article 72 du CGI).


Elle se substitue à l’impôt synthétique et est due par les contribuables dont le
chiffre d’affaires annuel toutes taxes incluses et compris entre cinq millions
(5 000 000) de francs et cinquante millions (50 000 000) de francs.
La gestion des contribuables assujettis à cette taxe relève de la compétence des
services de la Direction générale des impôts.
Les taux de la taxe sont de :
- 4 % applicable au chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises, réalisé
ou prévisionnel déclaré pour les activités de commerce et de négoce.
- 5 % en ce qui concerne les autres activités, notamment l’industrie,
l’artisanat et les prestations de services.
Ces taux sont réduits de moitié en cas d’adhésion à un Centre de Gestion Agréé
(CGA).

- Régime des Microentreprises : (Article 71 Bis du CGI).


Le régime des microentreprises concerne les contribuables dont le chiffre
d’affaires toutes taxes comprises se situe entre cinquante millions (50 000 000)
de francs et deux cent millions (200 000 000) de francs sans distinction de la
nature de l’activité.
Ainsi, avec l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2021, le chiffre d’affaires
requis pour être assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée, est désormais fixé à
200 millions de francs.
Toutefois, le dispositif prévoit pour les entreprises qui relèvent du régime des
microentreprises, la possibilité d’opter pour leur assujettissement à ladite taxe
lorsqu’elles réalisent un chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises d’au
moins (100 000 000) millions.
Pour la détermination de l’impôt des contribuables qui relèvent du régime des
microentreprises, il est fait application du taux de 7 % au chiffre d’affaires
annuel toutes taxes comprises.

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Ce taux est ramené à 5 % pour les adhérents des Centres de Gestion agréés
(CGA). Pour bénéficier de ce taux réduit, les entreprises immatriculées au
fichier de la Direction générale des impôts, doivent adhérer à un Centre de
Gestion agréé (CGA) au plus tard le 31 janvier de l’année en cours.

- Régime du réel simplifié d’imposition :(Article


Sont désormais soumis au régime réel d’imposition, les contribuables dont le
chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises est situé entre (200 000 000) et
cinq cent (500 000 000) de francs. La détermination de leurs impositions
s’effectue dans les conditions existant antérieurement à l’entrée en vigueur de
l’annexe fiscale 2021. Il convient de préciser que les contribuables qui relèvent
du régime réel simplifié ne sont plus autorisés à adhérer à un Centre de Gestion
Agréé (CGA).
 Conditions d’exigibilité de l’impôt minimum forfaitaire
des entreprises au régime réel d’imposition.
Le dispositif de l’article 33 de l’annexe fiscale 2021 aménage les conditions
d’exigibilité de l’impôt minimum forfaitaire (IMF) en prévoyant que l’IMF est
exigible dans les cas suivant :
 Le montant de l’impôt sur les bénéfices de l’exercice est inférieur à l’IMF
dudit exercice ;
 Le montant cumulé des impôts et taxes dus au titre d’un exercice, hors
impôts de tiers, est inférieur au montant maximum de l’impôt des
microentreprises déterminé sur la base du seuil supérieur du chiffre
d’affaires du régime des microentreprises.
La cotisation d’IMF due au titre d’un exercice comptable donné est égale à 0,5
% du chiffre d’affaires, toutes taxes comprises de cet exercice. Cette cotisation
ne peut être inférieure à un minimum de perception de (3 000 000) de francs.
Quant au maximum de perception, il est fixé à (35 000 000) de francs. Pour les
stations-services et les distributeurs de gaz butane, ce montant est ramené à
500 000 francs. Toutefois, lorsque l’impôt minimum forfaitaire est dû à
raison de la condition définie au 2ème point ci-dessus, le minimum de
perception est majoré de la différence entre le montant cumulé des impôts
et taxes dus au titre d’un exercice et le montant maximum de l’impôt des
microentreprises déterminé sur la base du seuil supérieur du chiffre
d’affaires du régime des microentreprises.
A titre d’exemple :
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Ainsi, le montant minimum que doit acquitter l’entreprise au RSI, ne doit pas
être inférieur à : 200 000 000 * 4 % = 8 000 000 de francs.
Si le montant cumulé acquitté par le contribuable est inférieur à 8 000 000 de
francs, une régularisation est donc à effectuer.
Cas Pratique :
L’entreprise ‘’ Guéassémon’’ relève du RSI et elle réalise un chiffre d’affaires
annuel toutes taxes comprises de 350 000 000 de francs au cours de l’année
2021. Elle acquitte au titre de ladite année, un montant cumulé des impôts et
taxes (BIC, contribution des patentes, ITS à la charge de l’employeur...) hors
impôts de tiers, s’élevant à six millions quatre cent mille (6 400 000) francs.
- Le montant minimum cumulé des impôts et taxes professionnels admis =
200 000 000* 4 % = 8 000 000.
- Montant des impôts et taxes acquittés = 6 400 000 francs.
- Montant de la régularisation = montant minimum cumulé des impôts et
taxes admis – montant cumulé des impôts et taxes acquittés
= 8 000 000 – 6 400 000
= 1 600 000 francs.
L’entreprise ‘’ Guéassémon’’ doit donc effectuer au titre de l’impôt minimum
forfaitaire, une régularisation de 1 600 000 francs.

- Régime du réel normal d’imposition :


L’article 33 de l’annexe fiscale 2021 aménage également le seuil
d’assujettissement au régime du réel normal en relevant ledit seuil de cent
cinquante millions (150 000 000) à cinq cent millions (500 000 000) de francs.
Ainsi, pour relever dudit régime, le contribuable devra désormais réaliser un
chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises supérieur à cinq cent millions
(500 000 000) de francs.
 Conditions d’exigibilité de l’impôt minimum forfaitaire
des entreprises au régime réel normal d’imposition
A l’instar du régime réel simplifié, l’article 33 de l’annexe fiscale 2021 aménage
également les conditions d’exigibilité de l’IMF. En effet, avec l’entrée en
vigueur de l’annexe fiscale 2021, l’IMF est exigible dans l’un des cas suivants :
a) le montant de l’impôt sur les bénéfices de l’exercice est inférieur à l’IMF
dudit exercice ; 2ème point) le montant cumulé des impôts et taxes dus au titre
d’un exercice, hors impôts de tiers, est inférieur au montant maximum de

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l’impôt des microentreprises déterminé sur la base du seuil supérieur du chiffre
d’affaires du régime des microentreprises.
Toutefois, lorsque l’impôt minimum forfaitaire est dû à raison de la condition
définie au 2ème point) ci-dessus, le minimum de perception est majoré de la
différence entre le montant cumulé des impôts et taxes dus au titre d’un exercice
et le montant maximum de l’impôt des microentreprises déterminé sur la base du
seuil supérieur du chiffre d’affaires du régime des microentreprises, affecté d’un
coefficient de 1,2.
Il en résulte que le montant minimum des impôts de tiers cumulés que doit
acquitter un contribuable au régime réel normal, ne doit pas être inférieur à : 200
000 000 x 4 % x 1,2 = 9 600 000 de francs. Il faut préciser qu’il répond au
même cas pratique illustré.

b) La Typologie des impôts et taxes.


Le dispositif fiscal comprend deux principaux groupes d’impôts, à savoir : les
impôts directs et les impôts indirects.
 Les impôts directs
- L’impôt sur les bénéfices :
Cet impôt appréhende aussi bien les bénéfices industriels, commerciaux,
agricoles que les bénéfices non commerciaux (professions libérales). Son taux
est de 25 % pour les personnes morales et 20 % pour les personnes physiques.
Un impôt minimum forfaitaire (IMF) est exigible des contribuables exerçant les
activités sus indiquées, lorsque le montant de l’impôt sur les bénéfices d’un
exercice donné lui est inférieur. (Voir les régimes réels normal d’imposition
stipulé par l’article 33 de l’Annexe fiscale 2021).
- La contribution des patentes :
Sont assujetties à la contribution des patentes, toutes les entreprises qui exercent
une activité professionnelle en Côte d’ivoire.
Elle est composée d’un droit sur le chiffre d’affaires au taux de 0,5 % et d’un
droit sur la valeur locative des locaux professionnels au taux de 18,5 %. Elle est
due par établissement.
Certains secteurs sont exonérés du droit sur la valeur locative, mais acquittement
d’un droit sur le chiffre d’affaires à un taux particulier. Il s’agit notamment des

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entreprises de téléphonie, des ports ivoiriens et des concessionnaires de la
distribution d’eau.
- L’impôt foncier :
C’est un impôt annuel composé de l’impôt sur le revenu foncier au taux de 3 %
dû en cas de location d’immeuble et de l’impôt sur le patrimoine foncier au taux
de 9 %. Cet impôt est dû aussi bien pour les propriétés bâties que pour les non
bâties. Ce taux de l’impôt foncier est ramené à 15 % pour les personnes morales
qui exercent leurs activités dans leur propre local.
- La contribution à la charge de l’employé
Les impôts sur les traitements et salaires regroupent tous les prélèvements assis
sur les revenus, indemnités, émoluments, salaires, pensions, rentes viagères et
autres rémunérations versées aux salariés (IS, CN, IGR).
L’ensemble de ces impôts est retenu à la source par l’employeur et versé
mensuellement au Trésor public.
- La contribution à la charge des employeurs : (TA, FPC, CN).
C’est un impôt dû à raison de personnes employées en qualité de salariée en
Côte d’ivoire. La contribution à la même base imposable que celle des impôts
sur les salaires. Son taux est de 1,5 % auquel s’agrègent notamment la taxe
d’apprentissage et la taxe additionnelle pour la formation professionnelle
continue. Le produit de ces deux taxes est affecté au fonds de Développement de
la Formation Professionnelle (FDFP).
- L’impôt sur le revenu des valeurs mobilières :
L’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) est perçu sur les sommes
distribuées par les sociétés (dividendes, intérêts, produits d’actions, etc..). Le
taux de droit commun est de 15 %.
- L’impôt sur le revenu des créances :
Cet impôt s’applique sur toutes les créances à l’exception des créances
commerciales (Article 192 CGI), aux intérêts versés par les banques et autres
établissements financiers (intérêts, arrérages, produits des comptes courants, des
emprunts non obligatoires, etc.…). Il est perçu au taux de droit commun de
18%. Le dispositif fiscal prévoit en la matière, l’application de taux particuliers
qui sont notamment de :
- 13,5 % pour les comptes de dépôts des particuliers dont l’échéance est
inférieure ou égale à un an.

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- 10 % pour les comptes des entreprises dont l’échéance est supérieure à un
an et inférieure ou égale à 3 ans.
- 13,5 % pour le compte courant des particuliers ;
- 16,5 % pour le compte courant des entreprises qu’il s’agisse de personnes
physiques ou morales.

- Les droits d’enregistrement :


Les droits d’enregistrement sont perçus sur les actes juridiques et autres
opérations effectués par les personnes physiques ou morales. Il s’agit
notamment des actes de transmission de propriété, d’usufruit ou de jouissance de
biens, meubles ou immeubles et apports en société.
Les taux pratiqués sont fixes, proportionnels, ou progressifs, suivant la nature
des actes qui y sont assujettis.
En ce qui concerne le droit proportionnel appliqué sur les actes de mutation
portant sur les biens immeubles, le taux est passé de 10 % à 4 %.
- L’impôt général sur le revenu :
C’est impôt annuel assis sur le revenu net global annuel des personnes physiques
ayant en Côte d’ivoire, une résidence habituelle ou des revenus de source
ivoirienne. Le calcul de cet impôt tient compte de la situation familiale.
En ce qui concerne les salaires, il est appliqué une formule de calcul qui tient
compte du quotient familial.

 Les impôts indirects :


- La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
La TVA est perçue sur les transactions commerciales. Le taux de droit commun
est de 18 %. Il existe un taux réduit de 9 % applicable à des produits
spécifiques. La taxe est payée mensuellement après déduction de celle acquittée
sur les achats de biens et services. La neutralité de la TVA est assurée d’une
part, par le mécanisme de déduction et d’autre part, par le remboursement des
crédits de cette taxe.
- La taxe sur les opérations bancaires :

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Cette taxe est de 10 % de la matière imposable de l’impôt dû. Elle est assise sur
les agios et les commissions bancaires et d’une manière générale, sur le
commerce des valeurs et de l’argent. Les assujettis à la taxe sont les banques et
les établissements financiers. Elle est payée mensuellement.
- La taxe sur les contrats d’assurances :
Cette taxe est perçue sur les conventions d’assurances et de rentes viagères
conclues avec une société ou une compagnie d’assurances ivoirienne ou
étrangère. Elle est exigible sur le montant des sommes stipulées au profit de
l’assureur et de tout accessoires dont celui-ci bénéficie directement ou
indirectement du fait de l’assuré.
- Les droits d’accises :
Il s’agit de taxes spécifiques qui s’appliquent à certains produits particuliers,
notamment les produits pétroliers, les boissons, et les tabacs.

II) L’ANALYSE DU SYSTEME FISCAL : (ses performances et ses


limites).
Le système fiscal ivoirien comporte des éléments de performance qui peuvent
être améliorés si certaines situations qui entravent leur optimisation sont
corrigées.
A) Performances du système fiscal
Les performances du système fiscal ivoirien se traduisent essentiellement par
l’apport significatif aux recettes fiscales à l’économie, la maîtrise de la
pression fiscale et la politique d’ouverture au secteur privé.

1/ Apport significatif aux recettes fiscales et à l’économie.


Les recettes fiscales ont connu une évolution significative entre 2000 et 2013.
Elles sont passées de 576 milliards en 2000 à 1 432 milliards en 2013, soit un
taux de croissance de 149 %. Ces dernières années la direction générale des
Impôts (DGI) a collecté en 2021 de 2 351,2 milliards de FCFA de recettes
fiscales sur un objectif global de 2 295,5 milliards de FCFA en 2020, soit un
écart positif de 56,2 milliards de FCFA pour un taux de réalisation de 102,4%
Cette croissance a été presque continue sur toute la période avec un taux annuel
moyen de 7,5 %.

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Cette performance dans la mobilisation des recettes fiscales intérieures a permis
de soutenir antérieurement l’économie au cours de la période de crise que la
Côte d’ivoire a traversée de 2000 à 2011, dans un contexte marqué par la baisse
des recettes douanières en raison notamment des effets de la transition fiscale et
au ralentissement des flux commerciaux extérieurs.
2/ Maîtrise de la pression fiscale (Poids de l’impôt sur l’économie Générale).
La pression fiscale reflète le coût de fonctionnement de l'État à la charge de ses
citoyens, particuliers et entreprises. Elle se mesure en pourcentage du PIB
Le taux de pression fiscale qui représente le montant des recettes fiscales
rapporté au produit intérieur brut (PIB), a été évalué en 2013 à 15.6 %. Ce taux
est en deçà des seuils préconisés par l’UEMOA qui se situent entre 17 % et 20
%.
3/ Politique d’ouverture au secteur privé.
Dans le cadre d’une approche consensuelle de la politique fiscale, la Direction
générale des impôts a initié la mise en place de plates-formes d’échanges avec le
secteur privé et certaines administration partenaires.
Il s’agit notamment du cercle d’échanges et de réflexions (CER) animé
conjointement avec le patronat ivoirien, du comité mixte DGI-CNPS, du comité
DGI-Trésor public.
Le CER est un comité paritaire comprenant les représentants de la Direction
générale des impôts et ceux du secteur privé. Il a pour objet de créer un cadre
permanent de concentration sur les préoccupations d’ordre fiscal du secteur
privé et de l’Administration, en vue de proposer des mesures fiscales idoines
dans l’intérêt des deux parties. C’est notamment dans ce cadre que les
propositions du secteur privé sont discutées pour l’élaboration des projets
d’annexe fiscale.

B) Limites du système fiscal.


La performance du système fiscal ivoirien est entravée par des limites qui
tiennent essentiellement au nombre excessif des exonérations, à la fraude et à
l’évasion fiscale ainsi qu’aux difficultés liées à la mise en œuvre d’une
organisation plus performante.

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1/ Nombre excessif d’exonérations
Le nombre excessif d’exonérations constitue l’une des faiblesses du système
fiscal ivoirien. En effet, outre les avantages fiscaux contenus dans le Code
générale des impôts, d’autres exonérations sont prévues par des codes
spécifiques (le code des investissements, le Code minier, le Code pétrolier, les
conventions particulières et divers textes fiscaux.
2/Fraude et évasion fiscales préjudiciables à l’Etat
La fraude constitue une entrave à la performance du système fiscal en raison de
ses effets sur les recettes fiscales et les distorsions qu’elle crée dans les règles de
la concurrence.
A cet effet, en vue de réduire le montant de l’impôt à payer, certaines
multinationales transfèrent de façon déguisée une partie de leurs revenus vers les
pays à fiscalité modérée à travers les opérations réalisées avec une société
apparentée.
3/ Difficultés liées à la mise en œuvre d’une organisation plus performante
L’insuffisance des ressources humaines et matérielles, la résistance au
changement et les problèmes d’éthique constituent des difficultés à la mise en
œuvre d’une organisation plus performante.
 Insuffisance des ressources humaines et matérielles
L’Administration fiscale ivoirienne a payé un lourd tribut à la crise qu’a connue
la Côte d’ivoire. Plusieurs de ses services ont fait l’objet de pillages et de
destructions. Par ailleurs, les services des impôts nouvellement créés demeurent
encore insuffisamment dotés en personnels et en matériels en raison des
contraintes financières de l’Etat.
 Résistance au changement
La résistance au changement est un facteur limitant de la performance de
l’Administration fiscale, en ce sens que les équipements modernes mis à la
disposition des services et les simplifications de procédures élaborées pour la
gestion des contribuables, ne sont pas toujours mis en œuvre à la hauteur des
attentes de la hiérarchie.
 Problèmes d’éthique

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Les problèmes d’éthique et de déontologie constituent de graves entorses à la
mission de service public assignée à l’Administration fiscale.
Les comportements contraires aux règles de l’éthique et de la déontologie qui se
traduisent par des actes de concussion et/ou de corruption, impactent gravement
le niveau des recettes fiscales ainsi que la réputation de tout le système.

III) LES REFORMES ENTREPRIS PAR L’ADMINISTRATION


FISCALE. (Voir limitation des exonérations revue FIDAFRICA.

- Amélioration du dispositif Fiscal portant sur le renforcement des mesures


de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, la rationalisation des
exonérations.
- Modernisation de l’Administration au travers de la plateforme de
déclaration e-impôt pour les contribuables du Réel normal.

Modification du montant minimum des impôts de tiers (BIC, Patentes) cumulés


que doit acquitter un contribuable au régime réel normal, ne doit pas être
inférieur à : 200 000 000 x 4 % x 1,2 = 9 600 000 de francs. Il faut préciser
qu’il répond au même cas pratique illustré en Amont. (Annexe fiscale 2022).

- Elargissement au niveau de l’optimisation fiscale (Article 110, 111 et


suivants du CGI).
- Aménagement de l’ITS Régule et de l’état 301. (Annexe fiscale 2022).

IV) DROITS ET GARANTIES DES CONTRIBUABLES DANS LE


SYSTEME FISCAL IVOIRIEN.
L’administration fiscale dispose d’un droit de contrôle sur la déclaration faite en
amont par le contribuable. Le contrôle fiscal apparaît ainsi comme le corollaire
nécessaire du système déclaratif et constitue une prérogative de l’Administration
fiscale pour s’assurer de la sincérité des déclarations souscrites par les
contribuables.
Les contribuables qui estiment que les garanties qui leur sont accordées ne sont
pas respectées disposent de voies de recours.

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1) Le Droit de reprise de l’Administration.
Le droit de reprise désigne le pouvoir dont dispose l’Administration fiscale pour
contrôler un contribuable dans un délai imparti.
A) Notion et Délai de Prescription.

a) Notion Prescription.
La prescription est le délai prévu par la loi qui, lorsqu’il est passé, empêche
l’Administration d’exercer une action, rendant ainsi impossible toute poursuite.
b) Délai de Prescription de l’Assiette de l’impôt.
En matière de prescription de l’assiette de l’impôt, le droit dont dispose
l’Administration fiscale pour sanctionner les fraudes, erreurs ou inexactitudes
commises par un contribuable s’exerce généralement sur trois (3) ans. Ce délai
passe à cinq (5) ans en ce qui concerne les droits d’enregistrement.
L’Administration ne peut exercer de Contrôle ou de poursuite après ce délai.
Toutefois, en cas de déficits reportables en matière d’impôt sur les bénéfices ou
de situation de crédits de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’Administration peut
remonter à l’origine du déficit ou des crédits de Tva.

c) Délai de prescription de l’action en recouvrement.


En matière de recouvrement des impôts, taxes, redevances et prélèvements de
toute nature prévus par le code général des Impôts ou tout autre texte, le Trésor
public dispose d’un délai de 10 ans à compter de leur date de mise en
recouvrement ou d’exigibilité (article 156 du LPF).

B) Impossibilité Pour l’Administration de Renouveler une vérification


de Comptabilité.
Lorsque la vérification de comptabilité pour période déterminée au regard d’un
impôt ou d’un groupe d’impôts est achevée, l’Administration ne peut plus
procéder à une nouvelle vérification sur place de ces impôts et pour la même
période. Cependant cette règle n’est pas applicable lorsque la première
vérification a été limitée à un impôt a une période ou à des opérations
déterminées (droits à déduction, frais généraux, etc.).

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Elle n’est pas non plus applicable aux taxes indirectes, pour les périodes
comprises dans des exercices comptables soumis à vérification au regard des
impôts sur les bénéfices. La règle d’interdiction de renouveler la vérification de
la comptabilité ne s’applique pas également lorsque les observations et
réclamations du contribuable nécessitent le réexamen des écritures et documents
comptables.
Par ailleurs, après une vérification de comptabilité, l’Administration fiscale peut,
dans le cadre d’un contrôle sur pièces, notifier de nouveaux redressements sur la
même période et sur les mêmes impôts, si elle obtient des renseignements qui
établissent l’existence d’opérations non déclarées.
En cas de doute sur la sincérité du contrôle en raison des indices de collusion
entre le vérificateur et le contribuable vérifié, l’Administration est en droit
d’entamer une nouvelle procédure de redressements dans un délai d’un an, mais
seulement sur autorisation expresse du Directeur général des Impôts.

2) Les Différents types de recours


Il existe trois types de recours ouverts au contribuable auxquels s’ajoute
l’Observatoire du contrôle fiscal. Il s’agit du :
 Le recours hiérarchique ;
 Le recours juridictionnel ;
 Le recours devant la commission mixte
paritaire.

A) Le recours Hiérarchique ou recours Administratif


Le contribuable demande l’arbitrage du supérieur hiérarchique de l’agent ayant
réalisé l’imposition ou effectué le contrôle à l’origine du contentieux.
Le recours administratif comprend trois types de recours à savoir le recours
contentieux, le recours gracieux, la transaction fiscale.
a) Le recours contentieux (article 182 et suivant du LPF).
Le dispositif prévoit une déconcentration de la gestion du contentieux par une
attribution de compétence en la matière, dans le respect des seuils fixés comme
suit :
- 500 000 000 de francs pour les Directions centrales ;

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- 100 000 000 de francs pour les Directions régionales.
Ainsi, les réclamations contentieuses dont les montants excèdent les seuils ci-
dessus indiqués, demeurent de la compétence du Directeur général des Impôts.
Toutefois, le Directeur général des Impôts est autorisé à se saisir d’office de tout
contentieux vidé par les services sus indiqués et dont il juge le résultat non
conforme au droit, dans un délai de douze mois à compter de la date de
notification de la réponse au contribuable par lesdits services.
Les réclamations contentieuses doivent être adressées sur support papier ou par
voie électronique soit au Directeur général des Impôts, soit aux Directeurs
centraux ou aux Directeurs régionaux dont les travaux sont à l’origine des
réclamations.
Les décisions du Directeur général saisi en premier ressort, en appel, ou qui
s’autosaisit, peuvent être portées devant le Ministre en charge du budget ou le
juge.
Le recours contentieux permet d’obtenir :
- La réparation d’erreurs commises dans la fixation des bases de
l’impôt ou le calcul de l’impôt lui-même ;
- L’application d’une disposition législative réglementaire dont le
contribuable s’estime avoir été privé.
Le recours contentieux obéit à des conditions de délai et de forme qui, si elles ne
sont pas remplies, rendent irrecevables les réclamations du contribuable. Mais
celles-ci peuvent toujours être complémentées par les éléments manquants.

b) Le recours gracieux (article 202 du LPF).


Le recours gracieux consiste à demander une atténuation ou une relise totale des
droits, pénalités et amendes fiscales de toute nature.
La remise gracieuse ne peut être sollicitée par un contribuable que si les
impositions ne sont pas ou ne sont pas ou ne sont plus susceptibles de faire
l’objet d’un recours contentieux.
c) La transaction fiscale (article 203 et suivi du LPF).
La transaction fiscale, tout comme la remise gracieuse, aboutit à une atténuation
des impositions (droits simples, amendes fiscales, intérêts de retard,
majorations).

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Toutefois, elle ne peut être sollicitée que si les impositions sont encore
susceptibles de donner lieu à contestation.
B) Le Recours Juridictionnel (article 194 du LPF)
Le contribuable dont la réclamation à fait l’objet d’une décision de rejet total ou
partiel du Directeur Général des Impôts ou du Ministre en charge du Budget,
peut saisir le tribunal dans les (2) mois à compter du jour de la réception de la
décision. Le délai de recours est prolongé de deux mois pour les demandeurs qui
résident hors de la Côte d’Ivoire.
Le contribuable qui n’a pas reçu de réponse de l’Administration suite à sa
réclamation dans un délai de deux (2) mois peut saisir le tribunal dès
l’expiration de ce délai. Pour sa part, l’Administration fiscale peut soumettre
d’office au tribunal, la réclamation présentée par le contribuable et elle est tenue
de l’en informer.
C) Le recours devant la commission Mixte Paritaire (article 94 du LPF).
La commission mixte paritaire (CMP) est une instance de conciliation entre
l’Administration fiscale et les contribuables. Elle peut être saisie par le
contribuable ou par l’Administration. Elle a une compétence limitée.
a) Les litiges ressortant de la compétence de la commission.
La commission ne peut être saisie qu’a l’issue d’une vérification sur place de la
comptabilité et seulement en cas de procédure contradictoire.
Elle ne connait que des questions de fait.
En effet, seuls les litiges qui portent sur l’appréciation des circonstances ou des
faits tels que l’appréciation des valeurs locatives, du taux de marge etc., sont
susceptibles d’être porté devant la (CMP).
b) Le Délai de saisine de la Commission.
La commission mixte paritaire comprend trois (3) membres représentant les
contribuables et trois (3) membres représentant l’Administration fiscale. Elle est
présidée par un magistrat et rend un avis sur le litige. La partie qui n’entend pas
se conformer à l’avis de la commission peut saisir le tribunal, mais elle a la
charge de la preuve.
D) L’Observatoire du contrôle fiscal.
L’observatoire du contrôle fiscal n’est pas un organe juridictionnel. C’est une
commission créée par la décision du Directeur général des Impôts en vue de la

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surveillance des actions de contrôle et de recouvrement effectuées par
l’Administration fiscale.
Il peut être saisi soit à la demande de la Confédération général des entreprises de
Côte d’Ivoire (CGECI), soit à la demande de la Direction général des Impôts
(DGI) ou directement par les contribuables.
a) Les compétences de l’Observatoire du Contrôle fiscal.
Il est chargé d’examiner toutes les situations de dysfonctionnement dans la mise
en œuvre des actions de contrôle notamment les superpositions ou les
successions de contrôles, les actes de menaces ou d’intimidations avérées.
Les avis ou recommandations de l’observatoire du contrôle fiscal sont transmis
pour information au cercles d’Echanges et de réflexions (CER) où ils pourront
faire l’objet de débat. Ils sont soumis au Directeur général des Impôts.
b) La Composition de l’Observatoire du Contrôle fiscal.
Il est composé de dix (10) membres répartis comme suit :
- Cinq (5) personnes du secteur privé représenté par la Confédération
générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) ;
- Cinq (5) personnes de l’Administration fiscale, représentant la
Direction générale des Impôts (DGI).

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