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MODULE : FISCALITE D’ENTREPRISE

CHAPITRE INTRODUCTIF A LA FISCALITE D’ENTREPRISE

PLAN DU COURS

INTRODUCTION

I-DEFINITIONS DES NOTION DE BASE DU LEXIQUE FISCAL

1- LA FISCALITE
2- L’IMPOT
3- LA PERSONNALITE JURIDIQUE
4- L’ASSUJETTI ET LE REDEVABLE

II-LE SYSTEME FISCAL ALGERIEN

1-PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN

2-LES DIFFERENTS IMPOTS APPLIQUES EN ALGERIE

INTRODUCTION

L’impôt a été, tout au long des siècles, le sujet qui préoccupe manifestement les
responsables publics ainsi que les agents économiques (la population fiscale, représentée par
les contribuables) en raison de son importance capitale, car le fonctionnement normal de
toute société suppose visiblement la couverture des charges publiques qui ne peuvent être
assurées que par l’impôt (Allais, 1990, 16). Par ailleurs, le fonctionnement normal de toute
société suppose visiblement la couverture des charges publiques qui ne peuvent être assurées
que par l’impôt.

I-DEFINITIONS DES NOTION DE BASE DU LEXIQUE FISCAL

1- LA FISCALITE

1-1- Définition :
La fiscalité se réfère à l'ensemble des règles, des lois et des pratiques qui régissent la
perception, la liquidation et au recouvrement des impôts et des taxes.

Elle désigne donc l'ensemble des règles et des lois qui concernent les impôts. C'est
un système mis en place par le gouvernement pour collecter des contributions pécuniaires
(sommes d’argent) auprès des citoyens et des entreprises. Ces sommes seront déterminées,
collectées et gérées par les autorités fiscales.

1-2-Rôle de la fiscalité
Le rôle de la fiscalité est multiple. Parmi ses aspects, on retrouve le financement des
dépenses publiques, la redistribution des revenus, la régulation et la stabilisation de
l’économie, ainsi que l’encouragement de la croissance économique.
Ce terme englobe également la défiscalisation (dispositifs de réduction d’impôt mis en place
par l'État pour le contribuable) et les différents moyens adaptés à chaque individu, lui
permettant de contribuer selon sa situation.

2- L’IMPOT

2-1-Définition
Les impôts sont des contributions financières obligatoires imposées aux individus et aux
entreprises en fonction de leurs revenus, de leurs transactions et de leur propriété. Les
recettes fiscales ainsi générées sont ensuite utilisées pour financer les dépenses publiques,
telles que les infrastructures, l'éducation, les soins de santé et autres services essentiels.
L’impôt se caractérise par trois critères :
-Le caractère pécuniaire ;
- Le caractère obligatoire et Le caractère législatif.
-Une prestation sans contrepartie ;
-Une prestation qui est perçue au profil des collectivités publiques que sont : l’état et les
wilayas et communes ;

2-2- DISTINCTION

Il est nécessaire de distinguer l’impôt d’un certain nombre de prélèvements qui


pourraient présenter les mêmes apparences ; ce sont notamment : les taxes fiscales, les taxes
parafiscales et les redevances.
 La taxe :
Les taxes sont intimement liées à une prestation de service (public). Elles sont
perçues lors du fonctionnement d’un service public ou de l’utilisation d’un ouvrage public.
Le montant de la taxe n’est pas proportionnel au service rendu. Même si un contribuable ne
bénéficie pas du service, il doit s’acquitter de cette taxe fiscale. La taxe sur l’enlèvement des
ordures ménagères est une taxe, par conséquent tout le monde doit la payer, même si ils ne
bénéficient pas du service. De plus, le montant de cette taxe sera toujours le même, peu
importe l’importance des déchets. Au contraire, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ne
constitue pas une taxe, c’est un impôt puisque non perçu en raison d’un fonctionnement d’un
service public.

 La redevance :
C’est une somme d'argent versée régulièrement par l'usager en contrepartie de
l'utilisation d'un service public, la redevance est proportionnelle à la prestation fournie.
Par exemple, la redevance audiovisuelle est seulement réglée au fisc par les contribuables
qui possèdent une télévision. Le montant correspond au coût du service.

 La taxe parafiscale

Les taxes parafiscales sont des taxes qui sont calculées sur la valeur de la marchandise
importée et qui ont principalement pour but la protection des industries nationales (exemple :
produits textiles). La taxe est applicable à l'importation des biens destinés à être mis à la
consommation.

2-3- Les missions de l’impôt

L’impôt remplit une mission principalement financière et deux autres accessoires.

 Mission financière :

La mission essentielle de l’impôt est d’ordre financière, la collecte de fonds nécessaires


à l’accomplissement des missions de l’État. Le prélèvement de l’impôt est un attribut
essentiel de l’État, c’est un acte de souveraineté.

 La mission de redistribution sociale:

L’état prélève sur les contribuables riches pour financer les dépenses sociales en vue
d’améliorer la situation des citoyens économiquement faibles ce qui permettrait de resserrer
l’éventail des revenus qui est le gage de l’homogénéité nécessaire à la paix sociale.

 Le rôle de régulation:

L’impôt participe à la régulation des grands équilibres : stimule l’activité


économique et lutter contre le chômage. La législation fiscale prévoit des avantages fiscaux
au profit des opérateurs économiques, ils consistent dans des exemptions ou réductions
d’impôts.

-Exemptions d'impôt permet à une personne, association ou fondation de ne pas être taxée sur
une certaine somme et sous certaines conditions.

-Réductions d’impôts, C’est un avantage fiscal qui peut prendre la forme de taux réduits
d’imposition en faveur de certain opérations comme le bénéfice réinvestie et certaines activités de
production

2-4-Classification de l'impôt

Des critères principaux permettant de réaliser plusieurs classifications des différents impôts

 Première classification : selon le mode de recouvrement

a)- Les impôts Directs :


Comme l’impôt sur le revenu globale ou la l’impôt sur les bénéfices des sociétés,
sont payés et supportés par la même personne. Le "redevable", celui qui verse le montant de
l’impôt, est alors également le contribuable, c’est-à-dire celui qui supporte effectivement
l’impôt.
b)- Les impôts indirects :
Comprennent des droits indirects proprement dits et les taxes sur le chiffre d'affaires.
Ils sont inclus dans le prix de la vente d'un bien ou d'un service de sorte que c'est l'acheteur
qui supporte la charge (contribuable) mais le vendeur qui en verse le montant au fisc
(redevable) ; ils frappent la dépense ou la consommation.

 Deuxième classification : En fonction des modalités d'assiette

a)- Impôt réel:

Il frappe directement la matière imposable sans tenir compte de la situation


personnelle du contribuable ; On voit immédiatement que les taxes sur le chiffre d'affaires
(TVA et droits indirects) répondent à cette définition

b)-Impôt personnel:

Il est modulé en fonction de la situation personnelle du contribuable ; cet impôt est censé
prendre en considération l'ensemble de la situation économique, financière et sociale du
contribuable

 Troisième classification : en fonction des taux d’imposition

a)- Impôts proportionnels :


Même taux d’imposition pour tous les contribuables. (TAP, IBS, TVA…)
b)-Impôts progressifs :
Le taux s’accroît avec le montant imposable. (Barème de l’IRG, impôt sur le
patrimoine)

3-LA PERSONNALITE JURIDIQUE

3-1-Personne morale :
C’est un groupement doté de la personnalité juridique. La personnalité juridique donne
à la personne morale des droits (nom, domicile, nationalité, droit d'acquérir, d'administrer et
de céder un patrimoine...) et des devoirs.

3-2- Personne physique :


C’est un être humain doté, en tant que tel, de la personnalité juridique. Pour jouir
directement et pleinement de sa capacité (ou personnalité) juridique, une personne physique
doit être majeure (sauf en cas d'émancipation avant l'âge de la majorité) et ne pas être en
incapacité partielle ou totale (mise en tutelle ou curatelle) ; sinon cette capacité est exercée
en son nom par un représentant légal.

4-L’ASSUJETTI ET LE REDEVABLE

4-1-L’ ASSUJETTI

La qualité d’assujetti résulte de la réalisation de manière indépendante d’opérations


relevant d’une activité industrielle, commerciale, artisanale ou libérale. En d’autres termes,
l’assujetti s’entend de toute personne qui effectue des opérations situées dans le domaine
d’application des impôts que ces opérations donnent effectivement lieu au paiement de
l’impôt ou soient exonérées.

4-2-LE REDEVABLE

C’est la personne à qui incombe le paiement de l’impôt à raison d’une opération imposable.

II-LE SYSTEME FISCAL ALGERIEN

1-PRESENTATION DU SYSTEME FISCAL ALGERIEN

Le système fiscal algérien est un système essentiellement déclaratif sous réserve de droit de
contrôle et de vérification. Il se compose de deux grandes parties distinctes :
 La première partie s’intéresse à la fiscalité ordinaire.

Cette dernière s’applique sur l’ensemble des activités des personnes physiques et
morales, des biens et des services, elle est constituée de la fiscalité directe et indirecte.

 La deuxième partie touche à la fiscalité pétrolière

Elle vise les produits pétroliers ainsi que les activités propres au secteur des
hydrocarbures.

Par ailleurs, ce système à l’instar des architectures fiscales observées dans les pays voisins,
notamment celles du Maroc et de la Tunisie, représente un héritage historique du régime
français, bien entendu suivi de plusieurs réformes fiscales, fondamentalement celle de
l’année 1992. Cette dernière vise la simplification du système fiscal à travers l’institution de
trois nouveaux impôts à savoir la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), l’institution de l’Impôt
sur les Bénéfices des Sociétés (IBS) et la création de l’Impôt sur le Revenu Global (IRG). De
surcroit, la politique fiscale algérienne, après la réforme de 1992, s’est suivie d’un processus
permanant de réforme, de modernisation et de reconstruction de l’administration fiscale qui
ont accompagné les différentes périodes de croissance économique.

Ces réformes ont été bien adoptées dans l’espoir d’aménager l’émergence des PME/PMI,
d’encourager l’investissement productif, de poursuivre le processus de simplification et
l’élargissement de l’assiette fiscale des différents impôts et taxes.

L’administration fiscale dispose de plusieurs techniques permettant de vérifier l’exactitude


des informations fiscales déclarées, à l’instar du contrôle fiscal interne et externe afin de
lutter contre la fraude et l’évasion fiscale.

2-LES DIFFERENTS IMPOTS APPLIQUES EN ALGERIE

Le système fiscal actuel englobe plusieurs impôts et taxes, on distingue parmi les
principaux impôts directs

2-1-Impôt Sur Le Revenu Global (IRG)


C’est impôt annuel unique sur le revenu des personnes physiques, il s‘applique au revenu net
global du contribuable : les personnes imposables sont :

 Personnes physiques
 Associés de sociétés de personnes
 Associés de sociétés civiles professionnelles
 Membres de sociétés en participation indéfiniment et solidairement responsables
 Membres de sociétés civiles soumises au même régime que les sociétés en nom
collectif. (Art 7 CIDTA) Un précompte d’Impôt sur le revenu global (IRG) suit un
barème progressif
2-2-Impôt Forfaitaire Unique (IFU)

Sont soumis au régime de l’impôt forfaitaire unique, les personnes physiques exerçant
une activité industrielle, commerciale, non commerciale, artisanale ainsi que les coopératives
d’artisanat d’art et traditionnelles, dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas huit millions
de dinars (8.000.000 DA), à l’exception de celles ayant opté pour le régime d’imposition
d’après le bénéfice réel ou le régime simplifié des professions non commerciales (BNC).
(Art.282 ter CIDTA et art. 7 LFC 2022).

Le régime de l’impôt forfaitaire unique demeure applicable pour l’établissement de


l’imposition due au titre de la première année au cours de laquelle le chiffre d’affaires limite
prévu pour ce régime, est dépassé. Cette imposition est établie compte tenu de ces
dépassements. Ce régime demeure également applicable pour l’année suivante.

2-3-Impôt Sur Les Bénéfices Des Sociétés (IBS)

Sont soumis au régime de l’IBS:

 Sociétés de capitaux (SPA, SARL, EURL, Sociétés en commandite par actions, etc.) ;
 Entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée ;
 Sociétés de personnes et sociétés en participation au sens du code de commerce ayant
opté pour leur imposition à l’IBS ;
 Sociétés civiles ayant opté pour l’assujettissement à l’IBS.

Les sociétés exclues du champ d’application de l’IBS :(Art.136 du CIDTA) :

 Les sociétés de personnes et les sociétés en participation au sens du code de commerce


n’ayant pas opté pour l’imposition à l’IBS.
 Les sociétés civiles qui ne sont pas constituées sous la forme de sociétés par actions
(SPA) n’ayant pas opté pour l’imposition à l’IBS.
 Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM).
 Les groupements, dont la création, l’organisation et le fonctionnement sont prévus par
les dispositions du code de commerce.(Art 136 bis du CIDTA/ 33 LF 2022)
 Le fonds de soutien à l’investissement pour l’emploi (FSIE).

Taux d’imposition : Le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés est fixé à :
(Art 150 du CIDTA)

2-4-Taxe Sur L’Activité Professionnelle (TAP)


Au titre de mesures fiscales de soutien à l’investissement et à l’économie nationale, la
Direction Générale des Impôts a cité, entre autres, la suppression de la taxe sur l’activité
professionnelle (TAP),
Selon la loi de finance 2024

2-5-Taxe Foncière (TF)

La taxe foncière est une taxe annuelle qui frappe toutes les propriétés bâties et les
propriétés non bâties, selon un barème de calcul, quelle que soit leur situation juridique, sises
sur le territoire national à l’exception de celles qui en sont expressément exonérées. Cette
taxe est acquittée auprès de la recette des impôts du lieu de situation du bien. (Art.13 LF
2023).

2-6-Taxe Sur La Valeur Ajoutée (TVA)

Sont soumis à cette taxe, les activités industrielles, commerciales ou artisanales, de banque
et d’assurance ainsi que de professions libérales exercées par des producteurs, grossistes et
prestataires de services.

La T.V.A comporte deux (02) taux :

 Un taux normal de 19% qui s’applique aux produits, marchandises, denrées, objets et
opérations qui ne sont pas soumis au taux réduit ;
 Un taux réduit de 9 % : qui s’applique aux opérations et produits définis dans l’article 23 du
code des TCA.

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