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COURS 

: FICALITE DES ENTREPRISES

ENSEIGNANT : M. DIOUF

PRE REQUIS :
Notions en comptabilité et droit fiscal

OBJECTIF GENERAL

Le module a pour but d’amener les étudiants à comprendre les principes et


mécanismes de la fiscalité des entreprises avec les composantes ci-après :
La régularité pour appliquer les obligations fiscales qui pèsent sur
l’entreprise ;
La sécurité destinée à maitriser les changements de la réglementation
des dispositions fiscales en vigueur tant au plan national et
communautaire ;
L’efficacité en vue de gérer les questions fiscales au mieux des intérêts
de l’entreprise, en utilisant de façon optimale et opportune toutes les
mesures d’incitation et de faveur pour payer moins d’impôt en toute
légalité

OBJECTIFS SPECIFIQUES
Les étudiants seront capable de :
décrire les obligations fiscales qui pèsent sur l’entreprise compte tenu
de l’évolution fonction des contraintes budgétaires de l’Etat et des
impératifs d’harmonisation de la fiscalité au plan communautaire ;

Comprendre le retraitement des opérations comptables au plan fiscal

établir un bilan fiscal à partir d’un bilan comptable ;


Comprendre les documents qui accompagnent la déclaration fiscale et les délais de
paiement des acomptes provisionnels
PLAN DU COURS
Introduction et notion de fiscalité

Chapitre I : Généralités sur l’imposition des résultats des sociétés

Section 1 : le Champ d’application de l’impôt sur les sociétés.

I- Les assujettis à l’impôt sur les sociétés


II- Le principe de la territorialité de l’impôt sur les sociétés et ses
dérogations.

Section 2 : l’imposition du bénéfice de l’entreprise

I- La période d’imposition
II- La notion de bénéfice imposable

Chapitre 2 : la Détermination du bénéfice imposable ou résultat fiscal

Section 1 : les produits bruts imposables

I. Les produits financiers et revenus assimilés


II. l’imposition des plus values d’exploitation

Section 2 : le retraitement fiscal des charges décaissables

I. Généralités
II. Les frais généraux

III. Les frais divers

IV. Les charges financières

V. Les amortissements et provisions

Section 3 : le paiement de l’impôt sur les sociétés

I. Le taux de l’impôt
II. Les acomptes
III. La détermination des acomptes d’IS en considération de L’IMF
Introduction et notion de fiscalité

Pour financer ces équipements et services, l’Etat à besoin d’argent et fait


donc recours à l’impôt.

La définition la plus classique et la plus connue de l’impôt est celle donnée


par Gaston GEZE. Pour cet auteur, impôt est une prestation pécuniaire mise
à la charge des personnes physiques et morales en fonction de leur capacité
contributive et sans contrepartie directe en vue de la couverture des
dépenses publiques.

Cette définition met en valeur trois caractères de l’impôt :

- Le caractère forcé : il s’agit d’un prélèvement imposé par l’Etat au


moyen de son pouvoir de contrainte.
- Le caractère sans contrepartie : il n’y a aucune proportion ou
corrélation entre l’impôt et les avantages tirés par le contribuable du
fait de l’existence de l’Etat.
- Le caractère définitif : le contribuable ne se fera jamais restituer
l’argent de l’impôt bien assis.

Les sujets de chaque Etat (personnes physiques et morales) doivent donc


contribuer à ses dépenses autant que possible en raison de leurs facultés
respectives.

En effet, les entreprises sont concernées à la fois par une fiscalité qui
touche leurs revenus (IS), leurs activités (patente) ou encore parce qu’elles
interviennent en tant qu’intermédiaires fiscaux ou collecteurs de l’impôt
pour le compte du trésor public (TVA ou impôt retenue à la source sur les
salaires).

Les impôts que l’entreprise paie, constituent sa participation à la couverture


de ces charges de l’Etat. L’entreprise doit donc respecter la réglementation
fiscale.
Le présent support abordera uniquement l’impôt sur les sociétés qui frappe à
la fois, la forme juridique et certaines activités réalisées par les personnes
morales.

Mais il faut préciser que l’application d’un impôt nécessite d’en expliciter le
mécanisme ou autrement dit ses éléments constitutifs.

Il s’agit essentiellement, des outils de l’imposition et des personnes


imposables.

I. Les outils de l’imposition

1. L’assiette de l’impôt

La détermination de l’assiette d’un impôt consiste à cerner la matière et à


fixer les règles d’évaluation correspondantes. La matière imposable est
l’élément économique qui est à la source de l’impôt. Son évaluation permet
d’établir la base imposable, c'est-à-dire le montant auquel s’applique le tarif
de l’impôt. L’évaluation peut être réelle ou indiciaire ou encore forfaitaire.

2. La liquidation de l’impôt

Liquider un impôt consiste simplement à en calculer le montant exigible une


fois que la base a été définie et évaluée.

En pratique, il s’agit le plus souvent d’appliquer un taux sur la base, ou un


barème sur le revenu, ou un tarif sur une opération. La liquidation est
effectuée soit par le contribuable lui-même (ex : TVA), soit par
l’administration fiscale(IS).

3. Le fait générateur et l’exigibilité

Le fait générateur et l’exigibilité sont deux notions voisines mais différentes.


Le fait générateur est l’évènement par lequel sont réalisées les conditions
nécessaires à l’exigibilité de l’impôt.

L’exigibilité est la date à partir de laquelle le Trésor public est en droit de


réclamer au débiteur de l’impôt sa créance.
4. Le recouvrement de l’impôt

C’est la dernière phase et elle consiste à opérer l’encaissement réel de


l’impôt. Le recouvrement peut se faire selon trois modalités :

 Par voie d’appel : dans ce cas l’administration envoie au contribuable


un avertissement d’impôt pour lui demander de venir payer sa dette
fiscale.
 Spontanément : le contribuable adresse lui même sa contribution au
trésor public sans demande de la part de l’administration.
 Par voie de retenue à la source : un intermédiaire désigné par la loi
prélève avant paiement du revenu, l’impôt dû pour reverser au trésor
public (ex : Retenue à la source pour les salaires).
II. Les personnes imposables

Il s’agit de la personne sur laquelle pèsent les obligations et les charges


fiscales. A cet effet on note plusieurs vocables pour désigner la personne
imposable.

1. Le contribuable

Le contribuable est la personne au nom de qui la dette d’impôt est


juridiquement établie. On distingue le contribuable légal qui supporte
juridiquement le poids de l’impôt et le contribuable réel appelé aussi
redevable.

2. Le redevable

Il s’agit du collecteur d’impôt. Par exemple en matière d’impôt sur les


traitements et salaires, le contribuable de droit et de fait est le salarié : c’est
le contribuable légal. Le redevable est l’employeur, car il opère la retenue à la
source, ensuite il est tenu de la verser au trésor public ou à l’administration
fiscale sous peine de sanctions.
3. L’assujetti

En matière de taxe sur le chiffre d’affaires (TCA) notamment la TVA, on a


tendance à utiliser le terme assujetti. Ce terme est aujourd’hui entendu dans
un sens plus large que celui du redevable ou du contribuable. L’assujetti
peut être à la fois contribuable et redevable. L’assujetti peut être à la fois
contribuable et redevable. L’article 354 CGI définit l’assujetti à la TVA
comme toute personne qui exerce de manière indépendante et quel qu’en
soit le lieu, une activité économique, quels que soient les buts poursuivis ou
les résultats obtenus.

On conclut que les personnes ciblées sont les producteurs, les commerçants
grossiste, les prestataires de services, les importateurs, les négociants de
bien d’occasion, les représentants fiscaux et les assujettis volontaires.

Le présent support s’appesantira essentiellement sur l’IS.

Chapitre I : Généralités sur l’imposition des résultats des sociétés.

Aux termes de l’article 2 du nouveau code général des impôts, il est établi
un impôt annuel sur l’ensemble des bénéfices réalisés par les sociétés et
autres personnes morales visées à l’article 4 du CGI. Cet impôt est désigné
sous le nom d’impôt sur les sociétés. Les principales caractéristiques de cet
impôt sont les suivants :

 L’impôt est dû par certaines personnes morales, particulièrement les


SA et les SARL ;
 L’impôt frappe le bénéfice net annuel, c’est-à-dire la différence entre
d’une part les produits d’exploitation, les produits financiers et les
plus-values, et d’autre part les charges et pertes encourues pendant
l’exercice considéré ;
 Le taux de l’impôt est proportionnel et est fixé actuellement à 30% (loi
N°2012-31 du 31 décembre 2012) ;
 Le bénéfice imposable doit faire l’objet d’une déclaration sur un
imprimé spécial fourni par l’Administration fiscale. Cette déclaration
doit intervenir au plus tard à la fin du mois d’avril de l’année
d’imposition (c'est-à-dire l’année qui suit celle de la réalisation des
revenus);
 L’impôt doit être payé spontanément par le contribuable par voie
d’acomptes provisionnels versés le 15 février et le 30 avril de chaque
année, et le règlement du solde se fait le 15 juin (article 214 du CGI).

Section 1 : le Champ d’application de l’impôt sur les sociétés.

I/ les assujettis à L’IS

La loi fiscale fait une distinction de base entre les sociétés de capitaux et
les sociétés de personnes. Les sociétés de capitaux sont les sociétés dans
lesquelles les apports effectués se substituent à la personnalité des
associés. Ces derniers ne sont responsables des dettes de la société que
dans la limite de leurs apports. Dans les sociétés de personnes par
contre, la personnalité des associés est prépondérante. L’intangibilité du
capital des sociétés de personnes ne revêt pas un caractère aussi absolu
que pour les sociétés de capitaux. Les associés sont ainsi indéfiniment
responsables des dettes de la société.

Cette distinction entre société de capitaux et société de personnes reste le


critère objectif qui détermine le régime fiscal applicable. Dans le principe,
les premières relèvent de l’impôt sur les sociétés alors que les secondes
verront leurs associés supporter l’impôt sur le revenu, chacun sur sa part
des bénéfices.

Toutefois, la loi fiscale va au-delà de ce critère d’appréciation pour retenir


dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés, des personnes
morales qui ne sont pas constituées sous forme de société de capitaux. A
ce titre, certaines personnes morales sont obligatoirement assujetties à
l’IS alors que d’autres le sont volontairement ;

1. Les personnes morales obligatoirement assujetties à l’IS

En vertu des dispositions de l’article 4 du code général des impôts, il s’agit :

 Des sociétés de capitaux, quel que soit leur objet (SA et SARL).

Précision : la société unipersonnelle à responsabilité limitée dont l’associé


unique est une personne morale est soumise à l’IS. Dans le cas contraire,
elle relève sauf option du régime de l’IR.

Sont également soumises audit impôt:

 les sociétés civiles, quelle que soit leur forme, lorsqu’elles se livrent à
une exploitation ou à des opérations présentant un caractère
industriel, commercial, agricole, artisanal, forestier ou minier.
Toutefois, les sociétés civiles se livrant à des opérations de nature
agricole ou artisanale peuvent opter pour l’imposition selon le régime
des sociétés de personnes ;
 les commanditaires pour la part des bénéfices sociaux correspondant
à leurs droits, sauf option de la société en commandite simple à
l’impôt sur les sociétés ;
 la part de bénéfices correspondant aux droits des associés des
sociétés en participation, y compris les syndicats financiers et les
sociétés de copropriétaires de navires, dont les noms et adresses n’ont
pas été indiqués à l’administration ;
  les établissements publics, les organismes de l’Etat ou des
collectivités locales, à la condition qu’ils jouissent de l’autonomie
financière et se livrent à une activité à caractère industriel ou
commercial ou à des opérations à caractère lucratif ;
 les personnes morales domiciliées à l’étranger lorsqu’elles sont
bénéficiaires de revenus fonciers au Sénégal ou de plus-values
provenant de la cession d’immeubles sis au Sénégal ou de droits y
relatifs ou réalisent des plus-values à la suite de cessions de valeurs
mobilières ou de droits sociaux détenus dans des entreprises de droit
sénégalais ;
 les sociétés d’investissement à capital fixe prévues par la loi uniforme
2007-15 du 19 février 2007 ainsi que les sociétés d’investissement à
capital variable ;
 les sociétés coopératives de consommation lorsqu’elles possèdent des
établissements, boutiques ou magasins pour la vente ou la livraison de
denrées, produits ou marchandises ;
  les sociétés coopératives et unions de coopératives d’industriels, de
commerçants et d’artisans ;
 Les sociétés coopératives de production ;
 les sociétés d’assurances et de réassurances, y compris celles à forme
mutuelle ;
2. Les personnes morales assujetties volontairement

La loi fiscale offre à certaines sociétés de personnes la possibilité d’opter


pour leur imposition suivant le régime de l’impôt sur les sociétés.

Il s’agit :

 Des sociétés de fait ;


 Des groupements d’intérêt économiques ;
 Des sociétés en nom collectif ;
 Des sociétés en participation ;
 Des sociétés en commandite simple.

Précision :

 L’option pour le régime d’imposition des sociétés est définitive et


irrévocable ;
 Lorsque la société en commandite simple n’opte pas pour le régime
d’imposition des sociétés, la part des bénéfices correspondant aux
droits des commanditaires est imposée à l’impôt sur les sociétés. Les
commandités paient l’impôt sur le revenu dans la catégorie des
bénéfices industriels et commerciaux.

3. Les organismes exemptés de l’IS

Aux termes de l’article 5 du code général des impôts, certains organismes


sont exemptés de l’impôt pour des raisons d’ordre économique, social ou
technique.

Sont exemptés de l’impôt, dans la limite de leur objet social :

1. les groupements d’achat de consommation qui se bornent à réunir les


commandes de leurs adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôt
les denrées, produits et marchandises qui ont fait l’objet de ces commandes ;

2. les caisses de crédit agricole mutuel ;


3. les organismes coopératifs agricoles et leurs unions, visés par la
loi portant statut général des coopératives ;
4. les sociétés d’assurances ou de réassurances mutuelles agricoles, ainsi
que les sociétés de statut analogue ;
5.les sociétés de secours mutuels ;
6. les sociétés de développement et d’encadrement rural, à condition que les
ressources de celles-ci soient constituées pour 80 % au moins de
subventions publiques ;
7. les associations ou organismes privés sans but lucratif, ainsi que les
fondations et waqf reconnus d’utilité publique ;
8. les établissements publics, organismes, collectivités et autres personnes
morales de droit public sans but lucratif à l’exception :
- des revenus issus de la location des immeubles bâtis et non bâtis dont ils
sont propriétaires et de ceux auxquels ils ont droit en qualité de membres de
sociétés immobilières de copropriété visées au dernier alinéa de l’article 35
du présent Code ;
- de l’exploitation des propriétés agricoles et forestières ;
- des revenus de capitaux mobiliers dont ils disposent à l’exclusion des
revenus soumis à la retenue à la source en application des articles 203 et
208 du CGI.
Les personnes morales susvisées doivent tenir une comptabilité distincte qui
fait ressortir le résultat net imposable ;
9.  les sociétés coopératives d’habitat et les groupements, qui procèdent,
sans but lucratif, au lotissement et à la construction de logements au profit
exclusif de leurs membres ;
10.  les sociétés coopératives d’habitat et les groupements, qui procèdent,
sans but lucratif, au lotissement et à la construction de logements au profit
exclusif de leurs membres ;

II/ Le principe de la territorialité de l’impôt sur les sociétés et ses


dérogations.

1. Le principe

L’article 3 du CGI précise que l’impôt sur les sociétés est dû en raison des
bénéfices réalisés au Sénégal. En application de cette disposition, il convient
de retenir que seuls sont passibles de l’impôt sur les sociétés, les bénéfices
réalisés par une société sénégalaise dans des entreprises exploitées au
Sénégal, quelle que soit leur nationalité. Il en résulte que les bénéfices
réalisés par une société sénégalaise dans les entreprises exploitées à
l’Etranger ne sont pas soumis à l’impôt sur les sociétés au Sénégal.
A l’inverse une société étrangère est imposable à l’impôt sur les sociétés au
Sénégal à raison des bénéfices tirés des entreprises qu’elle y exploite. En
conséquence, les sociétés imposables au Sénégal ne peuvent faire état de
pertes réalisées par les entreprises qu’elles exploitent à l’étranger.

2. Dérogation au principe de territorialité

Les dispositions des conventions fiscales internationales dérogent souvent


au principe de territorialité. Ainsi l’imposition d’un revenu, qui relève
normalement de l’IS au Sénégal, compte tenu des règles de territorialité ne
s’applique pas, car le Sénégal a signé des conventions fiscales avec nombres
de pays et d’organismes étatiques.

Section 2 : l’imposition du bénéfice de l’entreprise

I/ La période d’imposition.

Aux termes de l’article 7 du CGI, l’impôt est établi chaque année sur les
bénéfices réalisés pendant l’année précédente. Les sociétés et les autres
personnes morales assujetties à l’impôt sur les sociétés sont tenues de
déclarer le montant de leurs bénéfices imposables ou de leur déficit de
l’année précédente au plus tard le 30 avril de chaque année.

Les sociétés et autres personnes morales exerçant leurs activités à la fois au


Sénégal et à l’étranger doivent déclarer, dans les mêmes délais, le montant
de leur bénéfice total réalisé au Sénégal et à l’étranger. A la demande de
l’administration, ces sociétés sont tenues de fournir les copies des
déclarations souscrites dans le ou les Etats où elles exercent des activités,
ainsi que les copies des pièces annexées à ces déclarations.

Lorsque les entreprises considérées ne tiennent pas une comptabilité


permettant de distinguer exactement le bénéfice ou le déficit réalisé au
Sénégal (comptabilité analytique), elles ne pourront procéder, pour la
détermination du bénéfice imposable au Sénégal, à la répartition de leur
résultat global au prorata des chiffres d’affaires réalisés dans chaque Etat.

II/ La notion de bénéfice imposable

Du fait de l’indépendance de la comptabilité et de la fiscalité, le résultat


comptable ne correspond pas nécessairement au résultat fiscal. En effet, on
détermine d’abord le résultat comptable.

Résultat comptable = produits comptabilisés – charges comptabilisées

Ensuite pour parvenir au résultat fiscal, on procède par un certain nombre


de traitement extra comptables pour tenir compte des dispositions fiscales.
Le résultat est ainsi obtenu en procédant à des réintégrations et des
déductions. Les réintégrations consistent essentiellement à ajouter au
résultat comptable, des charges qui ont été comptabilisés, mais qui ne sont
déductibles au regard des dispositions fiscales. Les déductions portent sur
des sommes comprises dans le résultat comptable et qui ne sont pas
imposables en raison de dispositions fiscales spécifiques.

Résultat fiscal= Résultat comptable + Réintégration extra comptable –


Déduction extra comptable.

A RETENIR

 Le GIE et la Société à Responsabilité Limitée Unipersonnelle dont l'associé unique est une personne
physique ne sont pas en principe passibles de l’I.S. Ils peuvent cependant, volontairement opter pour
être soumis à l'I.S. L’option alors faite est irrévocable et définitive c'est-à-dire on ne peut plus y
revenir.
 La déclaration fiscale et les documents comptables doivent être déposés au plus tard le 30 avril de
chaque année.
 L'IMF n'est payé que si l'entreprise est soumise à l'I.S

Chapitre 2 : la Détermination du bénéfice imposable ou résultat fiscal

Le résultat qui sert de base au calcul de l’impôt est la différence entre les
produits bruts imposables et les charges déductibles. Cette différence se
traduit par un bénéfice fiscal si elle est positive. Dans le cas contraire, elle
constitue un déficit fiscal.

Section 1 : les produits bruts imposables

Les produits imposables sont essentiellement composés par les produits


d’exploitation, les produits financiers et revenus assimilés et les plus values.

I/ Les produits d’exploitation

Les produits d’exploitation sont constitués des ventes ou services, de la


variation des stocks.
1. Les ventes de produits ou de services

Par vente, il faut entendre l’ensemble des sommes encaissées plus les
créances acquises et les remboursements des frais de vente (art 8 du CGI).
Les entreprises doivent à ce titre, comptabiliser leurs ventes hors taxes.

2. Analyse des stocks et produits en cours

Les stocks comprennent l’ensemble des marchandises, matières et produits,


qui sont à la propriété de l’entreprise et qui interviennent dans le cycle
d’exploitation, destinés d’une part à être vendus en l’état ou après
transformation, d’autre part à être consommés.

A la fin d’un exercice comptable, des produits peuvent encore être en cours
de fabrication, or les charges qui s’attachent à cette production sont déjà
passées en comptabilité. Il convient d’évaluer les produits en cours, à leur
prix de revient pour les comptabiliser au compte produit.

Les stocks sont aussi évalués à leur prix de revient au cours du jour (prix du
marché) si celui-ci est inferieur au coût de revient.

Il convient alors de préciser que les entreprises sont tenues de procéder au


moins une fois par an à l’inventaire physique de leurs stocks. L’inventaire
physique est réalisé de préférence en début ou en fin d’année. Il est admis
qu’à la date de l’inventaire, l’entreprise peut constituer des provisions pour
dépréciation de stocks en application du principe de prudence, lorsque le
cours du jour des stocks est inférieur au prix de revient.

Etant entendu que les stocks sont considérés comme produit de l’exercice.
Leur valorisation permet d’atténuer les charges que l’entreprise a supportées
et comptabilisées. Ainsi, en fiscalité, le stock n’est pas perçu comme une
réalité mais plutôt un concept qui permet de différer l’incidence des charges
sur le résultat.

a. Les règles de détermination du cout de revient


- Cas des produits d’approvisionnement

Le coût de revient des produits achetés est constitué par le prix d’achat
majoré des frais accessoires (assurance, transport et droits de douane) y
compris la TVA non déductible. Dans la mesure où l’entreprise est assujettie
à la tva, les stocks sont évalués hors TVA car celle-ci est récupérable à la
vente.

Il est à préciser par ailleurs que pour les biens interchangeables (fongibles),
la valorisation ne pourra se faire que par le biais des méthodes acceptées
par le SYSCOA, à savoir le PEPS ou FIFO et le CUMP.
- Cas des produits finis

Le coût de revient est constitué par l’ensemble des charges directes et


indirectes incorporées dans ces produits. Les charges administratives et
financières ne sont pas prises en considération. Ainsi les seules charges
constitutives du coût de revient sont celles dites d’exploitation c'est-à-dire
les charges d’approvisionnement et de production.

b- les règles de détermination du cours du jour

Le cours du jour est le prix du marché auquel les produits stockés sont
susceptibles d’être vendus le jour de l’inventaire. Lorsque le coût de revient
est supérieur au cours du jour, il convient de constituer une provision pour
constater cette dépréciation.

3. Les produits accessoires ou exceptionnels

Les entreprises peuvent réaliser des produits accessoires de natures


diverses. Tous ces produits sont en principe imposables. Il s’agit entre autres
des revenus fonciers, des dégrèvements d’impôts, des subventions, des
abandons de créances et des indemnités.

3.1 les revenus fonciers

Le loyer des immeubles figurant à l’actif du bilan d’une entreprise entre dans
son bénéfice imposable. Les charges relatives à ces immeubles sont en
conséquence déductibles suivant les principes généraux de déduction des
charges d’exploitation. Ces principes sont, à cet effet, nettement différents
des règles particulières prévues pour la détermination du revenu foncier des
personnes physiques.

3.2 les dégrèvements d’impôt

Un dégrèvement est une annulation totale ou partielle d’une imposition. Il


est considéré comme un produit de l’année au cours de laquelle il est
accordé. Il convient de retenir que si une entreprise bénéfice d’un
remboursement d’impôt, ce dégrèvement constitue un profit imposable si le
remboursement correspond à un dégrèvement accordé sur un impôt
antérieurement déduit. Dans le cas contraire, le dégrèvement n’est pas
imposable, et doit être déduit extracomptablement.

3.3 les subventions

Il y a plusieurs formes de subventions qui constituent toutes des produits


imposables mais selon des modalités différentes. Parmi ces subventions, on
distingue : les subventions d’équilibre, les subventions d’exploitation et les
subventions d’équipement.

- Les subventions d’équilibre et d’exploitation sont accordées pour


compenser des recettes trop faibles. Elles sont imposables dans
l’exercice au cours duquel elles ont été allouées et immédiatement.
- Les subventions d’équipement sont octroyées par l’Etat ou les
collectivités locales pour aider les entreprises à acquérir ou à financer
des activités à long terme. Elles ne sont pas comprises dans les
résultats de l’année de leur encaissement. Les subventions
d’équipement sont imposées à concurrence du montant des
amortissements pratiqués, à la clôture desdits exercices donc inscrits
comptablement au bilan. Elles sont imposées par fraction c'est-à-dire
reparties sur plusieurs exercices. La fraction imposable est égale à
l’annuité de l’amortissement si le bien est amortissable.

Les subventions d’exploitation ou d’équilibre font partie du résultat net de


l’exercice de leur encaissement.

Lorsque les biens d’équipement ne sont pas amortissables, l’imposition est


étalée sur la durée d’inaliénabilité des biens prévue par le contrat de
subvention. A l’absence de clause d’inaliénabilité, l’imposition s’étale sur les
dix années suivant celle du versement de la subvention.

3.4 Les abandons de créances

Compte tenu des liens existant entre deux sociétés, il peut arriver que l’une
abandonne sa créance au profit de l’autre. La conséquence cet acte est la
disparition de la dette inscrite au passif du bilan de la société bénéficiaire.
La croissance de l’actif net de cette dernière qui en résulte, se traduit par
une égale augmentation du bénéfice.

En conséquence, l’abandon de créance correspond pour la société


bénéficiaire à un produit imposable.

3.5 les indemnités

Les indemnités perçues en réparation d’un préjudice subi (vol, inondation


ou autre sinistre) sont imposés normalement. Les indemnités perçues
suite à la disparition d’une immobilisation suivent toutefois le régime des
plus- values. Le montant de l’indemnité représente le prix de cession.

II/ Les produits financiers et revenus assimilés

En plus du bénéfice brut d’exploitation, tous les revenus ou produits


accessoires réalisés par l’entreprise sont en principe imposables. Il s’agit
notamment des revenus de valeurs mobilières et des intérêts de créance.
1. Le retraitement des revenus de valeurs mobilières

Les revenus des valeurs mobilières tournent autour des dividendes et des
intérêts des obligations.

a. Les dividendes

Le dividende est la quote-part des bénéfices réalisés par une société et


attribuée à chaque associé. La loi fiscale fait une distinction entres les
dividendes provenant d’une société filiale et ceux provenant d’une société
non filiale.

 les Dividendes reçus d’une société filiale

Les dispositions de l’article 21 du CGI précisent que les produits bruts des
participations d’une société mère dans le capital d’une filiale sont rattachés
du bénéfice net total, déduction faite d’une quote-part représentative des
frais et charges. Cette quote-part est fixée forfaitairement à 5% du produit
total des participations. La conséquence qui en résulte est que 95% des
bruts doit être retranché du produit imposable.

Pour bénéficier de ce régime le CGI dispose en son article 22 les conditions


suivantes :

1. La société mère et la société filiale soient, quelle que soit leur forme,
imposables à l’impôt sur les sociétés ;
2. La société mère ait son siège social au Sénégal ;
3. Les actions ou parts d’intérêt possédées par la première société
représente au moins 10% du capital de la seconde société ;
4. Les actions, parts d’intérêts visées au 3 soient souscrites ou attribuées
à l’émission et soient inscrites au nom de la société ou que celle-ci
s’engage à les conserver pendant deux années consécutives au moins
sous la formes nominative. La lettre portant cet engagement doit être
annexée à la déclaration des résultats.

 Les dividendes provenant d’une société non filiale

Les dividendes reçus d’une société non filiale subissent une retenue à la
source de 10% opérée par la société qui verse les dividendes. Ils sont
imposés entre les mains de la société bénéficiaire. La retenue à la source de
10 % constitue un crédit d’impôt à déduire du montant de l’impôt sur les
sociétés dû par ladite société.

En vertu des dispositions de l’article 25 du nouveau code général des


impôts, lorsque les produits de participation ne sont pas éligibles au régime
des sociétés mère et filiale défini ci-dessus, la société participante n’est
soumise à l’impôt sur les sociétés que sur une quote-part représentative de
40 % du produit brut des participations.

b. les intérêts des obligations

Les obligations sont des titres de créance négociables, représentant une part
d’un emprunt à long terme et conférant à leur possesseur le droit de
percevoir un intérêt.

L’obligation est une valeur à revenu fixe par opposition à l’action qui est une
valeur à revenu variable. là aussi, la loi fiscale fait une distinction entre les
intérêts et produits d’obligation dont le remboursement est à échéance d’au
moins cinq (05) ans et les intérêts et produits à échéance de moins de cinq
(05) ans. Les premiers subissent une retenue à la source de 6%. Cette
retenue à la source est libératoire du paiement de tout autre impôt sur les
intérêts et produits considérés. Les seconds subissent une retenue à la
source de 13% qui constitue un crédit d’impôt imputable sur le montant de
l’impôt sur les sociétés.

2. intérêts de créance

Il faut faire la différence entre les intérêts exonérés, les intérêts de bons de
caisse et les autres intérêts.

a. Les intérêts exonérés en vertu de la loi fiscale

Les dispositions combinées des articles 12 et 105 du CGI font état des
intérêts de créances non imposables à l’impôt sur les sociétés et communes
à l’impôt sur le revenu (IR).

Sont exonérés de l’impôt sur le revenu :


 
1. les intérêts, arrérages et tous autres produits des titres d’emprunt émis
par l’Etat, les communes et les collectivités locales ;
2. les intérêts, arrérages et tous autres produits des comptes de dépôts
ouverts dans les écritures de la Banque de l’Habitat du Sénégal, ainsi que
des prêts et avances, quelle que soit leur forme, consentis à cet
établissement ;
3. les intérêts des sommes inscrites sur les livrets d’épargne des personnes
physiques, à condition qu’ils soient servis par une banque, un système
financier décentralisé, un établissement financier ou une caisse d’épargne
situés au Sénégal ;
4. les intérêts des prêts consentis aux coopératives ou unions de
coopératives créées et fonctionnant conformément à la législation en vigueur,
ou des prêts qu’elles consentent ;
5. les intérêts des prêts consentis par la Banque centrale des États de
l’Afrique de l’ouest ;
6. les intérêts des prêts consentis par l’Agence Française de Développement ;
7. les intérêts des prêts consentis à la Caisse nationale de Crédit agricole du
Sénégal ;
8. les intérêts, arrérages et tous autres produits des prêts et avances, quelle
que soit leur forme, consentis aux sociétés d’économie mixte qui ont pour
objet la promotion et le développement de la petite et moyenne entreprise
industrielle, commerciale ou artisanale ;
9. les intérêts, arrérages et tous autres produits des emprunts contractés
par la SNHLM ;
La même exonération est applicable aux sociétés d’économie mixte fondées
en vue de l’amélioration de l’habitat et à toutes autres sociétés qui se
consacrent, avec l’agrément et sous le contrôle de l’Etat, au développement
de l’habitat dans la mesure où les prêts sont contractés ou consentis en vue
de l’amélioration de l’habitat ou du développement des habitations
économiques.
10. les intérêts des valeurs d’Etat ;
11. les lots ainsi que les primes de remboursement rattachés aux bons,
lorsqu’ils sont expressément exonérés ;
12. les intérêts, arrérages et tous autres produits
- des prêts des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de
crédit ou d’associations créées et fonctionnant conformément à la loi
organique portant réglementation des systèmes financiers décentralisés et à
leur objet ;
- que les systèmes financiers décentralisés régis par la loi sus-indiquée
servent à leurs clients, dans la limite des montants fixés par arrêté du
Ministre chargé des finances ;
13. les intérêts, arrérages et tous autres produits des fonds déposés en
gestion, pour une durée minimale de trois (3) ans auprès des entreprises de
capital risque ;
14. les produits, les plus-values et les transactions se rapportant aux titres
émis par les Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africain (UEMOA) en représentation des concours consolidés de la Banque
Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
b. Les intérêts de bons de caisse

Les bons de caisse sont des titres à court ou moyen terme émis par un
organisme financier en représentation d’un prêt productif. Ils constituent un
déficit de dépôt nominatif ou libellé au porteur de l’établissement émetteur.

Les intérêts des bons de caisse subissent un prélèvement libératoire de 20%.


Ce prélèvement est opéré par l’organisme qui verse les intérêts et dispense le
bénéfice de les intégrer dans ses revenus (bénéfices) imposables.

c. Les autres intérêts de créance

Les autres intérêts de créance, dépôts, cautionnements et comptes courants


sont frappés d’une retenue à la source dont le taux est fixé à 16%. Toutefois,
pour les intérêts et autres produit de comptes de dépôts et des comptes
courants visés à l’article 105 du CGI ouverts dans les écritures d’une
banque, d’un agent de change, d’un courtier en valeurs mobilières et de
comptable du Trésor, quelle que soit la date de l’ouverture des comptes, le
taux de la retenue est fixée à 8%.

III/ l’imposition des plus-values d’exploitation

1. Le traitement fiscal des plus-values d’exploitation

Il y’ a plus value lorsque par la suite de cessions d’élément d’actifs, la valeur


réelle (Prix de Cession) dépasse la valeur Nette comptable, la quelle est égal
au prix de revient de l’élément déduction faite, le cas échéant des
amortissements.

Plus value = Prix de cession – Valeur Nette Comptable

Valeur Nette Comptable = Valeur D’origine – Somme des


Amortissements

Si le bien est complètement amorti, Sa valeur Nette comptable =0 et dans


cette hypothèse, Prix de cession= plus value.
Par ailleurs lorsque le prix de cession est inferieur à la valeur comptable, il
s’agit de moins value et non d’une perte sèche.

2. Les Critères d’exonération des plus-values


d’exploitation

En principe, les plus values réalisées sur les éléments d’actifs en cours
d’exploitation sont imposables selon le droit commun. Toutefois, aux termes
des dispositions de l’article 19 du nouveau code général des impôts, elles
peuvent échapper à l’impôt sur les sociétés lorsque les conditions suivantes
sont réunies :

- La plus-value doit provenir d’une cession volontaire ou forcée


- La plus-value doit être relative à la cession d’un élément d’actif
immobilisé
- L’entreprise doit prendre l’engagement de procéder à un
réinvestissement dans un délai de trois ans à compter de la clôture de
l’exercice. Cet engagement doit être annexé, à la déclaration fiscale
- Le montant réinvestit doit être égal au moins aux disponibilités c'est-
à-dire le prix de revient augmenté des plus-values ou le prix de cession
auquel on ajoute le cumul des amortissements
- Les fonds d’investissement doivent provenir de ressources propres de
l’entreprise c'est-à-dire des bénéfices antérieurs mis en réserve ou des
bénéfices réalisés au cours du délai de l’investissement.

Exemple sur les dividendes

- Une SA a dégagé au titre de l’exercice N, un bénéfice comptable de 12 000 000. Au


titre du même exercice, la SA a reçu d’une société non filiale des dividendes pour un
montant de 2 160 000. Calculer le montant de l’impôt sur les sociétés que la SA
reste devoir payer au titre de l’exercice considéré.

Solution:

Pour l’exercice considéré, la société a reçu un dividende net de 2 160 000. En considérant
que ces dividendes proviennent d’une société non filiale et ne sont imposables qu’à
concurrence de 40% de leur montant brut, il convient de déterminer ce montant brut qui a
par ailleurs servi à la détermination du montant de la retenue à la source, soit 2 160
000/0,9 =2 400 000

Ou bien, en considérant Y, la valeur brute du dividende reçu, on peut écrire

Y-10%Y=2 160 000

Y (1- 0,10)=2 160 000
Y(0,90)= 2 160 000

Y= 2 160 000/0,90

Y= 2 400 000

- Pour le calcul du bénéfice fiscal, il convient de déduire du bénéfice comptable un


montant égal à 60 % du montant brut (2 400 000 X 60%) soit 1 440 000.
Par ailleurs la retenue à la source (RAS) qui est égale à 960 000 sera réintégrée
extracomptablement et va constituer un crédit d’impôt.
RF= 12 000 000 + 960 000 – 1440 000
= 11 520 000
- L’IS dû est égal à 30% de 11 520 000 soit 3 456 000. Et sur ce montant, il faudra
déduire le montant de la retenue à la source qui constitue qui un crédit d’impôt. La
société restera devoir payer la différence, soit 3 456 000 – 960 000=.2 496 000

Section 2 : le retraitement fiscal des charges décaissables

I. Généralités

La comptabilisation des charges doit suivre la réglementation comptable


édictée par le SYSCOA. L’enregistrement des charges en comptabilité
n’implique pas forcément que sa déduction soit admise par le droit fiscal.

Pour être déductibles, les charges et frais doivent respecter certaines


conditions d’assiette pour la détermination de la base imposable à l’IS.

Ces conditions sont édictées par la directive n°01/2008/CM/UEMOA


portant harmonisation du résultat imposable des personnes morales au sein
de l’UEMOA en son article 12 et reprises par l’article 8, paragraphe 2 du
CGI.

Les charges pour être déductibles doivent remplir les conditions suivantes : 

 Etre exposées dans l’intérêt de l’entreprise ou se rattacher à la gestion


normale de la société. Pour la détermination du résultat fiscal, cette
condition a pour effet d’interdire la prise en charge de dépenses ayant
un caractère somptuaire et ne se rattachant pas de ce fait à
l’exploitation ou celles ne possédant pas d’un acte normal de gestion
commerciale ;
 Correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications
suffisantes. Ces justifications peuvent revêtir des formes diverses :
factures, livre de paie, mémoires …
 Se traduire par une diminution de l’actif net ou être destinées à parer
une diminution de l’actif net. Les charges ne doivent avoir ni pour
résultat l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif immobilisé, ni pour
effet de prolonger la durée probable d’utilisation d’un élément d’actif.
Les dépenses supportées à ce titre doivent être portées non pas parmi
les frais généraux, mais à un compte d’immobilisation et donner lieu,
le cas échéant, à un amortissement. Si une immobilisation a été
comptabilisée à tort en frais généraux, le prix d’acquisition doit être
rapporté au résultat. S’il s’agit d’une immobilisation amortissable, il
est admis que l’entreprise retrouve le droit de pratiquer un
amortissement dans les conditions de droit commun dés la
régularisation de ses écritures comptables, par l’inscription à l’actif, de
l’élément considéré ;
 Etre comprises dans les charges de l’exercice au cours duquel elles ont
été engagées. les charges doivent être rattachées au résultat de
l’exercice au cours duquel elles ont été engagées, dés lors qu’elles
présentent le caractère de dettes certaines dans leur principe et dans
leur montant ;
 Etre engagées pour la réalisation de produits imposables. Les charges
déductibles doivent concourir à la formation d’un produit soumis à
l’impôt sur les sociétés. Dans le cas contraire, elles ne sont pas
acceptées en déduction.

Sous réserve des conditions générales, les charges déductibles tournent


autour de trois éléments : les frais généraux, les charges financières et les
amortissements et provisions.

NB : IL convient de préciser que les dépenses d’approvisionnement ou


achats sont en principe déductible en vertu des dispositions de l’article 8,
car les achats de marchandises, matières premières et autres achats non
amortissables, directement liés à l’exploitation, correspondent aux charges
effectivement engagées dans le processus de l’exploitation. Elles sont
déductibles au cours de l’exercice pour leur montant égal au prix d’achat
majoré des frais accessoires (transports, assurances, dédouanement) et
diminué des remises consenties par les fournisseurs.

Mais en vertu du principe de la neutralité fiscale en matière de taxe sur la


valeur ajouté, les charges imposables pour être déductibles doivent être
effectivement imposées. Autrement dit, l’achat de matières non exonérées à
la TVA doit, pour être déductible supporter l’impôt.

II. Les frais généraux

Les frais généraux sont les dépenses faites pour la marche générale de
l’exploitation.

1. Les dépenses liées aux personnels et aux locaux

a. Les dépenses liées aux personnels

 Les charges salariales et sociales

Il s’agit des sommes versées aux salariés ou à des anciens salariés en contre
partie d’une prestation de travail en cours d’exercice ou effectuée dans le
passé.

Les charges salariales et sociales comprennent en sus du salaire de base, les


accessoires du salaire et indemnités diverses :

- Les avantages en nature (nourriture, logement etc.…)


- Les remboursements de frais
- Les versements à une caisse de retraite autonome.
- Les régimes des allocations familiales.
- Les régimes d’assurance maladie ou de maternité des travailleurs non
salariées.

Les charges sont déductibles si elles représentent la contre partie d’une


prestation effective sans être exagérée.

Force est de reconnaitre, que le caractère exagéré de ces rémunérations est


d’appréciation difficile surtout en l’absence d’évaluations exhaustives par des
textes légaux ou jurisprudentiels en la matière.
C’est ainsi que l’appréciation du caractère exagéré d’une rémunération doit
être faite suivant des critères qui peuvent varier d’une situation à une autre.
Il peut s’agir notamment du taux de rémunération attribuée au personnel
occupant des emplois analogues dans les entreprises similaires exerçant
dans la même zone, de la nature des fonctions exercées par le bénéficiaire et
de l’importance de ses responsabilités.

Pour l’imputation des frais du personnel, il faut préciser que seules les
rémunérations dont l’entreprise est devenue débitrice au cours d’un exercice
déterminé sont susceptibles d’être portées en déduction des bénéfices
imposables de cet exercice. A ce titre, les avances ou acomptes au personnel
constituent des prêts et ne sont pas déductibles pour la détermination du
bénéfice imposable, des résultats de l’exercice au cours duquel ils ont été
consentis.

Par contre, les dépenses de personnel non encore réglées à la clôture d’un
exercice sont déductibles du résultat imposable de cet exercice. Les sommes
correspondant à cette créance représentent dans ce cas des frais à payer
normalement compris dans les frais généraux de l’entreprise.

Précision : les salaires, pour être déductibles doivent avoir supportés les
impôts retenus à la source (l’impôt sur le revenu IR et la taxe représentative
de l’impôt du minimum fiscal TRIMF) et faire l’objet d’une déclaration avant
le premier février de l’année suivant la clôture de l’exercice.

 Les rémunérations des associés, actionnaires,


administrateurs de sociétés

Les salaires versés aux actionnaires et administrateurs constituent des


charges déductibles dés lors qu’ils correspondent à un travail effectif et ne
sont pas exagérés.

Les jetons de présence (indemnités de fonction) attribués à tous les


administrateurs en tant que membres du conseil d’administration sont
déductibles pour la détermination de l’assiette de l’impôt.

b. Les dépenses relatives aux locaux

La prise en location par une entreprise de locaux utilisés pour l’exercice de


la profession constitue une charge déductible du bénéfice imposable sous
réserve de supporter la TVA lorsque la société n’est pas exonéré. Aux loyers
bruts, il faut ajouter les charges accessoires (les dépenses d’entretien et de
réparation).

Par ailleurs, les charges locatives connaissent une restriction quant aux
montants déductibles lorsque la jouissance profite aux membres du
personnel. En effet, le maximum de loyers mensuels admis en déduction de
l’IS est établi selon qu’il suit en vertu de l’arrêté ministériel N°002886 du
06 mai 2003.

 100 000/mois loyer à 1 pièce principale


 200 000/mois loyer à 2 pièces principales
 300 000/mois loyer à 3 pièces principales
 400 000/mois loyer à 4 pièces principales

Le maximum de la déduction est fixé à 400 000 francs par mois.

Il résulte de cette émunération que si le montant alloué par l’entreprise


dépasse la limite fixée, la différence sera réintégrée au résultat
comptable.

2. Les impôts et primes d’assurance


 Les impôts

Les impôts à la charge de l’entreprise mis en recouvrement au cours de


l’exercice sont en principe déductibles.

Parmi les principaux impôts et taxes déductibles à l’IS on peut retenir :

 La patente ;
 La contribution foncière sur les propriétés bâties appartenant à
l’entreprise (CFPB) ;
 La contribution forfaitaire à la charge des employeurs (CFCE) ;
 La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) supportée non déductible ;
 Les droits de douane ;
 Les droits d’enregistrements et de timbres ;
 La contribution des licences (due par les vendeurs en gros ou
au détail de boissons alcoolisés)

En outre la loi fiscale n’admet pas en déduction de l’IS les impôts et taxes
qui suivent :

 L’impôt sur les sociétés (IS) ;


 L’impôt minimum forfaitaire sur les sociétés (IMF) ;
 L’impôt sur le revenu des salariés ;
 La taxe spéciale sur les voitures particulières des personnes
morales.

Il convient de signaler que la taxe sur la valeur ajoutée non récupérable et


les droits de douanes supportés sur les acquisitions d’immobilisation doivent
être compris dans le prix de revient de celles-ci. Ils ne viennent en
diminution du bénéfice imposable que par le biais des amortissements.
Précision : les transactions, amendes, confiscations, pénalités de toute
nature notamment celles mises à la charge des contrevenants à la
réglementation régissant les prix, le contrôle des changes ainsi que l’assiette,
la liquidation et le recouvrement des impôts, contributions, taxes et tous
droits d’entrée, de sortie, de circulation ou de consommation, ne sont pas
admises en déduction des bénéfices soumis à l’impôt. Article 9 item 9 CGI

 Les primes d’assurance

Pour les primes d’assurance, il convient de distinguer les assurances


contractées pour couvrir les risques de l’entreprise de celles contractées au
profit des salariés.

La première catégorie constitue des charges déductibles si les risques


couverts se rattachent à l’exploitation.

Quant à la seconde catégorie, les primes versées ne peuvent être considérées


comme des charges d’exploitation, et ne sont donc déductibles que si elles
constituent un élément normal de la rémunération de l’intéressé.

III. Les frais divers

1- Les dons et subventions

Dans le principe, les dons ne sont pas déductibles parce qu’ils ne


constituent pas des dépenses nécessitées par l’exercice de la profession,
mais représentent plutôt des libéralités.

Toutefois, l’article 9 du CGI pose le principe de la déductibilité des


versements effectués au profit d’ouvres ou d’organismes d’intérêt général, à
caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social ou familial désignés
par arrête du Ministre chargé des finances (arrêté n°012915 du 31 juillet
2013). La déduction de ces frais est cependant limitée à 0,5 % de leur chiffre
d’affaires.

Ainsi, aux termes de l’arrêté cité, les organismes visés sont :

- Fondation Nationale d’Action Sociale du Sénégal (FNASS)


- Association Sénégalaise d’Assistance aux Lépreux (ASAL)
- Caritas Sénégal
- Croix Rouge Sénégalaise
- Union Nationale des Aveugles du Sénégal (UNAS)
- Association Sénégalaise pour les Nations Unies (ASNU)
2- Les sommes versées à des tiers à titre de commissions et courtage

Les sommes versées à des tiers non salariés de l’entreprise (commissions,


courtage, ristournes, rabais, honoraires et autres rétributions à des
intermédiaires) sont déductibles de l’assiette de l’impôt à condition que
l’entreprise qui les verse en fasse la déclaration auprès de l’administration
fiscale.

3- Les charges de publicité, de sponsoring et les cadeaux

Les charges de publicité et les frais de réalisation de films publicitaires sont


déductibles à la seule exception de la publicité prohibée.

Dans cette rubrique on peut évoquer la déduction des dépenses de


parrainage engagées à l’occasion de manifestations à caractère social,
philanthropique, culturel, sportif, artistique, etc., destinées à améliorer
l’image de marque de l’entreprise.

Dans ce cas, il convient de respecter les conditions suivantes :

- Faire apparaitre l’identité de l’entreprise dans la manifestation


- Rapporter la dépense de parrainage au chiffre d’affaires de l’entreprise.

Les cadeaux sont en principe déductibles lorsqu’ils sont faits


économiquement dans l’intérêt général de la bonne marche de l’entreprise. Il
faudrait dans ce cas apprécier la qualité du bénéficiaire du cadeau (clients
ou fournisseurs) et la valeur du cadeau rapprochée au chiffre d’affaires né de
cette opération.

4- Les frais de mission

Ces frais sont déductibles lorsqu’ils sont engagés pour des motifs réellement
professionnels et que leur montant n’est pas exagéré par rapport à l’activité
ou au chiffre d’affaires de l’entreprise.

5- Les frais de siège

Sont concernés, les entreprises qui exercent leur activité au Sénégal et dont
le siège social se trouve à l’étranger.

Ces filiales ont la possibilité de déduire des frais de siège en franchise d’IS
sous réserve des conventions fiscales internationales.

Cependant le montant déductible est calculé au prorata du chiffre d’affaires


global de ces mémés entreprises participant aux dits frais de siège sans
pouvoir excéder 20% du bénéfice comptable réalisé au Sénégal avant
déduction de la quote-part des frais de siège.

6- Les aides
Les aides admises en déduction du résultat comptable, sont celles versées en
cas de situation de catastrophe déclarée par l’autorité publique. Pour être
déductible, la totalité de ces aides doit être versée dans des comptes ouverts
au nom de l’Etat sous réserve que soient jointes à la déclaration des
résultats, les pièces justificatives attestant de la date et du montant de
chaque versement.

IV/ Les charges financières

Les charges financières sont les intérêts, agios, et autres frais supportés à
l’occasion de prêts, avances ou crédits consentis à l’entreprise. D’une
manière générale, ce sont les intérêts alloués aux capitaux investis dans
l’entreprise.

1. Les intérêts versés à des tiers

Les intérêts servis aux prêts, avances ou crédits consentis par des tiers sont
des charges déductibles à condition que ces sommes aient été utilisées pour
les besoins de l’exploitation. Ces intérêts sont déductibles quel que soit le
mode calcul. Leur déduction s’opère sur les produits de l’exercice au cours
duquel ils sont courus.

2. Les intérêts versés des comptes courants d’associés

Il s’agit des intérêts rémunérant les prêts accordés par les associés ou
actionnaires à la société. Ces prêts ou avances sont mis à la disposition de la
société par les associés sans qu’il ait modification du capital.

Ils constituent des charges déductibles sous certaines restrictions posées


par l’article 9 du nouveau code général des impôts.

Ainsi les conditions à remplir sont les suivantes :

 En ce qui concerne les SA et SARL, le capital doit être


entièrement libéré ;
 Les sommes apportées ou mises en avance ne peuvent excéder
pour l’ensemble des associés le montant du capital social de la
société. Cette limitation ne s’applique pas aux sociétés à risque
illimité non imposable à l’IS ainsi qu’aux actionnaires ou
associés des sociétés holdings ;
 Les intérêts déductibles doivent être calculés en fonction du
taux d’escompte en cours de la BCEAO augmenté de 3 points.

NB : Toutes rémunérations de ces sommes, supérieures au maximum


déductibles, sont réintégrées au résultat comptable.

Exemple :
Soit une SA avec un capital social entièrement libéré.

Pour l’exercice 2014, elle a réalisé un chiffre d’affaire de 87 000 000 pour un bénéfice
comptable de 50 000 000.

Pour la réalisation de ce bénéfice provisoire, les opérations suivantes ont été correctement
enregistrées :

- Charges locatives : 10 000 000 dont les 4 000 000 représentent le loyer


professionnel et le solde est relatif à un loyer à usage d’habitation de 6 pièces
principales au profit du Directeur général ;
- Don au profit de l’Union Nationale des Aveugles du Sénégal 2 500 000 ;
- Don au profit de la Caritas, 1 400 000 ;
- Don au profit des sinistrés de la banlieue 2 000 000 ;
- Don au profit des imams 1 700 000 ;
- Versement d’honoraire à l’avocat de l’entreprise 2 400 000 pour un litige avec les
fournisseurs

Solution:

1. Charges locatives:
a. Les charges à usage professionnel sont des charges normales c’est-à-dire entrent
dans l’exploitation normale de l’entreprise donc pas de retraitement ;
b. Le loyer à usage d’habitation est une charge normale déductible mais limité. En
vertu de l’arrêté ministériel N°002886 du 06 mai 2003, le maximum de la
déduction est fixé à 400 000 francs par mois.
Montant versé = 6 000 000
Montant limité : 400 000 x 12 =4 800 000
Donc on dira que le montant versé est supérieur au montant limite et la différence
doit être réintégrée.
Montant à réintégrer : 6 000 000 – 4 800 000 = 1 200 000
2. Dons et subventions :

Les dons et subventions ne sont pas en principe déductibles mais l’arrête du Ministre
chargé des finances (arrêté n°012915 du 31 juillet 2013) prévoit une liste de certains
organismes habilités à recevoir un don. Toutefois la déduction de ces frais est limitée à 0,5
% de leur chiffre d’affaires.

En vertu de ces dispositions, les dons alloués aux sinistrés et aux imams sont à réintègre
soit 3 700 000.

Par contre, les dons montants alloués à l’UNAS et à la CARITAS sont déductibles dans la
limite de 0,5% du chiffre d’affaire.
Donc déterminons d’abord la limite autorisée à déduction :

87 000 000 x 0,5% = 435 000 donc le montant versé est supérieur au montant limite et
doit être réintégré soit :

2900 000 – 435 000 = 2 465 000


3. Honoraire de l’avocat

Les honoraires de l’avocat entre dans le fonctionnement normal de l’entreprise donc ce


montant ne doit pas faire l’objet d’un retraitement.

BF = BC + REC – DEC

REC = 1 200 000 + 3 700 000 + 2 465 000 =7 365 000

BF = 50 000 000 + 7 365 000 = 57 365 000

IS = BF x 30%

IS = 57 365 000 x 30% = 17 209 500

V / Les amortissements et provisions

1. les amortissements
a- Généralités sur les amortissements

Au plan comptable, l’amortissement permet une évaluation actuelle des


éléments d’actifs qui se déprécient par usure ou par obsolescence. Les biens
amortissables sont les immobilisations. Il faut ensuite qu’il s’agisse
d’immobilisations qui se déprécient avec le temps. En fin, les biens
amortissables doivent appartenir à l’entreprise et figurer dans son bilan.

b- Les types d’amortissement


 L’amortissement linéaire ou constant

C’est le régime normal d’amortissement. L’annuité est constante. Elle est


égale au quotient du Prix de Revient sur la durée probable d’utilisation du
bien.

Annuité = Prix de Revient du bien/ Durée d’utilisation du bien

Par ailleurs, on peut aussi trouver l’annuité en appliquant le taux


d’amortissement sur le prix de revient.
Annuité= Prix de Revient x Taux

Dans cette hypothèse, il faut déterminer d’abord le taux d’amortissement


linéaire :

Taux=100/durée d’utilisation du bien

 L’amortissement accéléré

C’est un régime spéciale d’amortissement dans le quel, la première annuité


est doublée, tandis que les annuités suivantes sont les mêmes que dans les
amortissements linéaires et, ainsi la durée d’amortissement se trouve réduite
d’une année.

Ce régime est autorisé pour les matériels et outillages remplissant à la fois


les conditions suivantes :

1) Le matériel et outillage doivent être neufs ;


2) Le matériel et outillage doivent être exclusivement utilisés pour des
opérations industrielles de fabrication, de manutention, de transports,
de pèche, d’élevage ou d’exploitation agricole etc.…
3) Le matériel et outillage doivent être utilisables pendant cinq(5) ans. En
d’autres termes, le taux d’amortissement accéléré doit etre égal ou
supérieur à 20%

 L’amortissement dégressif

Ce régime a été introduit dans le dispositif fiscal sénégalais par la loi 87-10
du 27 février 1987. Il permet à l’entreprise de déduire des amortissements
importants dés les premières années d’utilisations d’un bien par r apport aux
annuités de l’amortissement linéaire.

L’application est toutefois réservée aux sociétés remplissant les conditions


suivantes :

1) La société doit etre une entreprise industrielle ;


2) Le bien doit être un bien d’équipement neuf autre que les immeubles
d’habitation, les chantiers et les locaux professionnels acquis le
01/01/1987 ;
3) La durée d’utilisation doit être au moins égal à 5 ans.

Toutes ces conditions doivent etre cumulativement réunies pour que


l’amortissement soit applicable.

Le taux d’amortissement dégressif s’obtient en multipliant le taux


d’amortissement linéaire corresponds à la durée d’utilisation par l’un des
coefficients suivants :

-2 lorsque la durée normale d’utilisation est de 5 ans

-2,5 lorsque la durée normale d’utilisation est de plus de 5 ans

2. les provisions

a. Généralités sur les provisions

La provision est une déduction destinée à faire face soit à une


dépréciation d’un d’actif immobilisé, soit à une charge. Il doit s’agir d’une
dépréciation ou charge précise quant à son objet, incertaine quant à son
montant et probable quant à sa réalisation.

Les provisions ont pour objet de couvrir des pertes ou charges futures,
mais ayant leur origine dans l’exercice. En ce qui concerne la
déductibilité, une certitude existe sur un seul point, à savoir l’élément
d’actif auquel s’applique la provision. Il y a incertitude quant à la
réalisation effective et au montant exact de la perte. Cette dernière doit
cependant être probable. La déduction ainsi autorisée à titre provisoire
sera ultérieurement rapportée au résultat si la perte ou la charge
envisagée ne se réalise pas.

b. Les critères de gestion des provisions


 les conditions de déductibilité des provisions
Pour être fiscalement déductible, les provisions doivent respecter aussi bien
des conditions de fond que des conditions de forme.

 Les conditions de fond

Les conditions de fonds sont au nombre de quatre :

- Il faut que la provision ait un objet nettement précisé. Il faut qu’il y ait
individualisation précise de l’élément d’actif objet de la perte probable
ou de la nature de la charge à prévoir. N’est pas déductible à ce titre,
la provision pour créance douteuse calculée en appliquent un
abattement ou un pourcentage forfaitaire au montant des créances à
recouvrer.
- Il faut que les pertes ou charges soient probables et non purement
éventuelles. L’éventualité d’une perte ou d’une charge résulte d’un
simple risque d’ordre général, alors que sa probabilité est établie par
des circonstances précises, particulières. Aucune créance de
l’entreprise ne donne de crainte en particulier, mais un risque général
existe sur l’ensemble des créances. Une ou plusieurs d’elles peuvent
devenir irrécouvrables. On est en présence d’une perte éventuelle : pas
de provisions possibles. Par contre, si un débiteur montre des signes
notoires de défaillance (chèque irrécouvrable, société en liquidation,…),
la perte est probable et il est possible de passer une provision.
- les pertes ou charges doivent trouver leur origine dans l’exercice en
cours. C’est le principe de la séparation des exercices toutes les
charges qui trouvent leur source, notamment celles que les
événements en cours rendent probables. La probabilité de la perte ou
de la charge doit résulter des événements en cours à la clôture de
l’exercice sinon il sera par conséquent rejeté. C’est l’exercice suivant
qui devra supporter.
- Les pertes ou charges provisionnées doivent être déductibles. On ne
peut déduire par le biais d’une provision, une somme qui ne
correspondrait pas à une perte ou charge déductible si l’évènement
envisagé se réalisait (provision pour impôt sur les sociétés, provision
pour amende et pénalité par exemple).

 Les conditions de forme

Les conditions de forme son au nombre de deux et prévues par l’article 11


du CGI qui précise que, pour être déductible, une provision doit être
constatée effectivement dans les écritures comptable et figurer sur le
relevé des provisions qui doit être joint à la déclaration des résultats.

c. Surveillance de l’affectation définitive de la provision

La provision est une déduction motivée par une perte ou charge dont la
réalisation n’est pas certaine et dont le montant n’est pas évalué (estimé).
Elle n’a donc qu’un caractère provisoire et doit être par conséquent
surveillée.

 la perte ou charge provisoire se réalise

La déduction devient définitive et il est ajouté un supplément de


déduction à la différence entre le montant effectif de la perte ou charge et
celui de la provision initialement comptabilisée.

 la provision devient sans objet en partie ou en totalité

On acquiert la certitude que la perte ou charge ne se réalise pas ou ne se


réalise que partiellement (la créance douteuse est recouvrée en totalité ou
en partie par exemple). Dans ce cas, l’entreprise doit réintégrer la
provision (en totalité ou en partie) dans les bénéfices de l’exercice au
cours duquel elle est devenue sans objet.

Dans le cas contraire, l’administration peut procéder à cette réintégration


même si l’exercice en cause est atteint par la prescription (la provision est
alors rattachée au bénéfice du plus ancien exercice non prescrit).

 la provision est irrégulière dés l’origine


Lorsqu’elle ne répond pas aux conditions requises, la provision doit être
réintégrée par voie extra comptable dans le résultat fiscal de l’exercice au
cours duquel elle a été passée en comptabilité. En conséquence de la
réintégration des provisions non déductibles, l’entreprise doit également
déduire par voie extra comptable les provisions qui viendraient à être
réintégrées dans les résultats comptables. Au point de vue fiscal, les
provisions non déductibles sont considérées comme n’ayant jamais
existé.

 La provision reçoit tout ou partie d’une affectation autre


que la compensation de la perte.

La réintégration dans les résultats imposables de la provision pour


créance douteuses doit s’opérer dans le résultat de l’exercice au cours
duquel l’événement s’est produit compte tenu des règles de prescription
en matière d’impôt.

d. Les provisions pour charges de personnel

Les provisions du genre indemnités de départ à la retraite, gratifications


ou congés payés aux membres du personnel ne sont déductibles qu’au
titre de leur paiement.

Les dispositions de l’article 11 du CGI précisent en effet que les


provisions pour congés payés ne sont déductibles qu’au titre de l’exercice
de leur paiement effectif. Les entreprises doivent par conséquent
réintégrer de manière extra comptable la dotation au compte de provision
pour congés payés.

Il convient de noter une divergence entre l’approche fiscale et l’approche


comptable. L’administration fiscale considère que les congés payés sont
des charges futures, certaines et non probables, et ne peuvent par
conséquent faire l’objet de provisions.

e. Les provisions réglementées


Certaines provisions, revêtant des caractères particuliers en fonction de
la nature de la société sont admises en franchise d’impôt suivant une
certaine limitation prévue par l’article 11 du nouveau code générale des
impôts.

Parmi ces provisions réglementées, on peut citer :

-les provisions des banques, établissements financiers et sociétés de


crédits fonciers ;

- les provisions des compagnies d’assurances ;

- les provisions des compagnies de navigation maritime agréées ;

-les provisions du concessionnaire d’une convention de partenariat


public-privé.

3. les déficits fiscaux reportables et les amortissements réputés


différés.

A coté des charges admises en déduction sur le plan comptable, le


législateur sénégalais autorise la déduction des déficits fiscaux et les
amortissements réputés différés.

En effet, l’article 16 du nouveau code général des impôts dispose : en cas de


déficit subi pendant un exercice, ce déficit est déduit du bénéfice réalisé
pendant l’exercice suivant. Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour que la
déduction puisse être intégralement opérée, l’excédent du déficit est reporté
successivement sur les exercices suivants, jusqu’au 3éme exercice qui suit
l’exercice déficitaire.

Toutefois, cette limitation du délai de report ne s’applique pas aux


amortissements comptabilisés en période déficitaire.

On parle alors d’amortissements réputés différés en période déficitaire ARD.

Section 3 : le paiement de l’impôt sur les sociétés

I. Le taux de l’impôt
Le taux d’imposition est de 30% au Sénégal depuis la codification
portant loi 2012-31 du 31 décembre 2012. Il s’applique au bénéfice
imposable arrondi au millier de francs inférieurs.

II. Les acomptes

L’IS est payé par acomptes provisionnels calculés sur l’impôt dû sur le
résultat du dernier exercice, c’est-à-dire celui imposé au titre de l’année
précédente.

Les acomptes provisionnels sont exigibles dans les 15 premiers jours du


mois de février et le 30 du mois d’avril. Le solde doit être payé au plus
tard le 15 juin qui suit l’année d’imposition.

Chaque acompte est égal au tiers de l’impôt dû au titre de l’année


précédente sauf en cas d’un déficit ou d’insuffisance de résultat.

III. La détermination des acomptes d’IS en considération de


L’IMF

Le premier acompte est égal au 1/3 de l’impôt dû au titre de l’année


précédente.

Toutefois, ce premier acompte ne peut pas être inferieur au montant de


l’Impôt Minimum Forfaitaire (IMF).

Le second acompte est aussi égal au 1/3 de l’impôt dû au titre de l’année


précédente si le premier acompte est supérieur à l’IMF.

Pour le solde de l’IS, il faut retenir que les acomptes versés pour le
compte d’un exercice s’imputent sur le montant total de l’impôt dû au
titre de la même année :

Si l’impôt est supérieur au montant des acomptes versés, le contribuable


verse le complément pour solder l’IS
Par contre si l’impôt est inférieur au montant des acomptes versés,
l’excédent est soit imputé sur les exercices suivants, soit remboursé
lorsque le redevable cesse son activité.

Aux termes de l’article 40 du nouveau code général des impôts, l’impôt


minimum forfaitaire est dû sur le chiffre d’affaires hors taxes réalisé
l’année suivant celle de l’imposition, à raison de 0,5%. En aucun cas, le
montant dû ne peut être inferieur à 500 000 francs ni supérieur à 5
000 000 francs

Il est à noter que certaines personnes morales sont exonérées de l’IMF et


citées à l’article 39 CGI dont nous faisons l’économie ci-dessous

- Les sociétés nouvellement créées ayant clos leur premier bilan au


cours ou à la fin de la dite année de première activité à condition que
l’exercice ne dépasse pas douze mois ;
- Les sociétés ayant pour objet exclusif l’édition, l’impression ou la vente
de publications périodiques (les entreprises de presse qui se livrent à
l’édition et à la vente de journaux périodiques) ;
- Les sociétés ayant cessé toute activité professionnelle, antérieurement
au 1er janvier de l’année d’imposition, et non assujetties à la
contribution des patentes dans les rôles de l’année en cours ;
- Les titulaires de permis d’exploitation ou de concession minière ou
pétrolière, pendant une période de 3 ans, à compter de la date de
délivrance du titre d’exploitation.

Exemple : sur le paiement des acomptes provisionnels

Au 31 décembre 2014 « Faba industrie », une SA au capital social de 50 000 000 a réalisé
un bénéfice comptable de 35 000 000 CFA. Son chiffre d’affaires dans la même est de
450 000 000F, l’exercice de la SA coïncide avec l’année civile.

L’examen du traitement fiscal fait ressortir un montant de 3 890 050F affecté au titre des
déductions extracomptables et 7 095 830F de charges comptables non admises en
déduction fiscale.

Signalons qu’un 2013 le montant du résultat fiscal était de 30 000 000 CFA.

1. Calculer l’IS dû pour l’exercice 2014.


2. Déterminer les acomptes à payer et les périodes de paiement.

Solution :

L’impôt de l’exercice N est payé en N+1, sur la base du résultat fiscale de l’année N-1. On
définit d’abord le résultat fiscal de 2013 qui est connu.

RF2013 = 30 000 000

IS2013 =30 000 000 x 30%

IS2013 = 9 000 000

 Le premier acompte est payé au plus tard le 15 Février N+1 (2015) sans être
inferieur à IMF. L e montant du premier acompte est égal à 1/3 de l’IS de 2013
1eracompte = 9 000 000 /3 = 3 000 000
On calcul l’IMF qui est égal à 0,5% du chiffre d’affaires de 2014
IMF = 450 000 000 x 0,5% = 2 250 000
On retient comme premier acompte 3 000 000, car ce montant est supérieur à l’IMF.
1eracompte = 3 000 000
 Le paiement du second acompte est fixé au plus tard le 30 avril 2015.
Le montant du premier acompte étant supérieur à l’IMF, on retient ce même montant
comme second acompte.
2ndacompte = 3 000 000
Le solde de l’IS de 2014 doit intervenir au plus tard le 15 juin 2015.
On détermine le résultat fiscal de l’exercice 2014 qui doit être absolue connue, car la
date limite de dépôt des états financier était le 30 avril de la même année.
RF2014 = RC + REC – DEC
RF2014 =35 000 000 + 7 095 830 – 3 890 050
RF2014 = 38 205 780
RF arrondi au millier de francs inferieurs donne 38 205 000
IS2014 = 38 205 000 x 30% = 11 461 500
Solde = 11 461 500 – (3 000 000 + 3 000 000)
Solde IS2014 =5 461 500
NB:
La societe qui estime que le montant de l’acompte déjà versé au titre
d’un exercice est égal ou supérieur à l’impôt dont il sera finalement
redevable pour cet exercice, peut se dispenser d’effectuer le versement
du deuxième acompte en remettant au percepteur au plus tard le 30
avril, une lettre datée et signée.
A RETENIR

 Où déposer la déclaration de bénéfice imposable ?


La société doit récupérer auprès du Centre des services fiscaux du lieu du siège de son
entreprise un imprimé spécial pour y établir sa déclaration. Elle doit faire accompagner celle -
ci par deux exemplaires des états et documents comptables ci - après :

- le bilan
- le compte de résultats
- le tableau financier des ressources et des emplois
- l'état annexé
- l’état annexé
- l'état supplémentaire

Références bibliographiques

- Nouveau Code général des impôts de loi 2012-31 du 31 décembre 2012.

- Maurice COZIAN & Martial CHADEFAUX, -Fiscalité des entreprises-Ed Litec

- Lamy fiscal

- Directives et règlements UEMOA

- Précis de fiscalité des affaires, Mamadou NGOM Edition 2014/2015


-Thèse EL Hadji Dialigue BA : Le droit fiscal à l’épreuve de la mondialisation :
la réglementation des prix de transfert au Sénégal.
- Ndiaye Wade (MD) /Dièye (M) : la pratique fiscale sénégalais Dakar
Sénégalaise de l’imprimerie Edition 2004, 308 pages
http:// www.apix;sn
http:// www.gouv.sn
http:// www.ohada.org
http:// www.uemoa.int
www.impotsetdomaines.gouv.sn

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