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Thème : L’établissement et le recouvrement de l’impôt

Introduction :
Pour définir l’impôt, on se base le plus souvent sur la définition apportée par Gaston JEZE
(dans son ouvrage intitulé Cours de Finances Publiques) « l’impôt est une prestation
pécuniaire obligatoire, effectuée par voie d’autorité, à titre définitif, sans contrepartie
déterminée, en vue de la couverture des charges publiques ».

L’établissement est l'ensemble des opérations administratives ayant pour but de rechercher et
d'évaluer la matière imposable.
Quant au recouvrement, il s’entend de l’opération qui consiste à faire quitter l’impôt de la poche
du contribuable vers les caisses de l’Etat ou de la Collectivité.
Donc, dans ce sujet, il est question de se demander quelles sont les procédures par lesquelles
l’impôt est calculé et perçu sur les contribuables. Autrement dit, que font les services des impôts
pour que la contribution monétaire appelée impôt soit mobilisée pour renflouer les caisses de
l’Etat.

L’impôt a plusieurs caractéristiques qui le distinguent des autres contributions financières des
citoyens. Ainsi :

- l’impôt est une contribution, une prestation pécuniaire (prestation en argent), une
sorte d’amputation sur le revenu. Ce prélèvement a le caractère d’être douloureux. Ce
caractère douloureux entraîne parfois une fuite devant l’impôt ;

- l’impôt est un prélèvement obligatoire : il n’est pas nécessaire d’obtenir l’accord du


contribuable pour l’impôt. C’est en effet par l’effet de la loi que l’impôt devient
obligatoire et non la rencontre de volonté comme c’est le cas d’un contrat.

- l’impôt est prélevé à titre définitif : ce qui veut dire que lorsqu’il est recouvré, il n’est
plus retourné dans le patrimoine du contribuable.

- L’impôt est un prélèvement effectué sans contrepartie directe, ce qui signifie que le
contribuable ne doit pas s’attendre à une contrepartie donnée suite au paiement de
l’impôt. Cette contrepartie n’est pas directe, mais elle est indirecte et globale et est
ressentie dans les dépenses publiques de l’Etat (construction des hôpitaux, des routes,
des ponts etc.) ;

L’étude de l’impôt recouvre plusieurs aspects. Par ailleurs, ce sujet va strictement se limiter à
exposer les procédures de calcul et d’encaissement de l’impôt. C’est d’ailleurs tout l’intérêt
qu’il y a à étudier une telle question, car lorsque le citoyen sait comment et pourquoi il paye
l’impôt, cela l’amène à accepter les impositions fiscales et contribue ainsi au développement
du pays.
Ainsi, pour mieux appréhender ce sujet, nous nous posons les questions
suivantes : Comment l’impôt est-il établi ?
Comment est-il recouvré ?
En réponse à ces interrogations suscitées, un regard porté sur l’établissement de l’impôt (I) nous
conduira ensuite à jeter un aperçu sur le recouvrement de l’impôt (II).
I- L’établissement de l'impôt

L’établissement de l’impôt passe d’une part par la détermination de l’impôt (A) et d’autre part
par la liquidation de l’impôt (B).

A- La détermination de l'impôt

Il s’agit ici de déterminer le champ d'application de l'impôt. Ainsi, on distingue :


- le champ matériel de l'impôt : il faut rechercher la matière imposable. Pour cela, il existe
deux techniques : par recensement ou par déclaration d'existence.
- le champ personnel de l'impôt : il faut vérifier que la personne est imposable (on l'appelle
redevable de l'impôt). Exemple : pour l'impôt sur les traitements et salaires, on recherche les
salariés ; pour l’impôt sur les armes à feu, on recherche les détenteurs des armes à feu. Pour la
TVA, le redevable est le commerçant, mais c'est le consommateur qui supporte l'impôt.
- le champ temporel : il faut déterminer le fait générateur de l'impôt, c'est naissance de
l'obligation.
- le champ territorial : il faut rechercher si une prestation ou un revenu est imposable ou non
sur un territoire donné. Exemple : pour l'impôt sur le revenu, c'est le critère du domicile fiscal
; pour la TVA, le critère retenu dépend de l'opération en question (livraison de biens ou
prestation de services).

B- La liquidation de l'impôt

La liquidation est l’opération qui conduit à déterminer l’impôt exigible. Elle consiste à
appliquer à la base d’imposition ou assiette le taux ou le tarif de l’impôt pour en déterminer le
montant. Ainsi, par cette opération de liquidation, il s’agit dans un premier temps de fixer la
base imposable en déterminant l’assiette. Ensuite, appliquer le taux de l’impôt à cette somme
de référence.

Pour cela, il faut cerner la matière imposable qui est l’élément économique à la source de
l’impôt. C’est l’évaluation de cette matière imposable qui permet d’établir la base imposable,
c’est à dire le montant auquel s’appliquera le tarif de l’impôt (Emmanuel DISLE et Jacques
SARAF, Droit fiscal, Dunod). A titre d’illustration, le salaire constitue la matière imposable
en matière d’indemnité de traitement et salaire (’I.T.S).
L’évaluation de la matière imposable peut être réelle (déterminée de façon rigoureuse, au besoin
en se basant sur la comptabilité du contribuable) ou approchée (déterminée de façon
approximative) ou encore indiciaire (déterminée de façon encore plus approximative en
fonction des critères extérieurs à la base imposable).

II- Le recouvrement de l'impôt

Le recouvrement de l’impôt se fait soit à travers les procédures de droit commun (A) soit à
travers la procédure forcée (B).
A- Procédures de droit commun

Aux termes de l’article 228 du Livre de procédures fiscales, « les impôts directs, contributions,
taxes et produits assimilés sont recouvrés en vertu des rôles ou rapports de liquidation établis
par l’administration des impôts qui a procédé à l’établissement de l’assiette. Nonobstant les
dispositions de l’alinéa 1 du présent article, les rôles des impôts forfaitaires sur les revenus,
c’est-à-dire la taxe de développement local et régional, la taxe sur les armes à feu, la taxe sur le
bétail, la taxe de voirie sont établies par les autorités communales compétentes ».

Le rôle est la liste de contribuables domiciliés dans une localité et soumis au paiement de
l'impôt. Il est homologué par décision du directeur général des Impôts, qui peut toutefois en
donner délégation au sous-directeur des grandes entreprises, au directeur des Impôts du District
et au Préfet pour la fiscalité communale.

Les contribuables ainsi visés doivent s’acquitter de l’impôt dans un délai indiqué dans l’avis
d’émission ou d’avertissement. Passé ce délai, ils s’exposent à la procédure forcée de
recouvrement de l’impôt.

B- Procédures de recouvrement forcé

Aux termes de l’article 452 du livre de procédures fiscales (LPF) tout redevable d'impôt, taxe
et produits assimilés qui n'a pas payé l’impôt à la date d'exigibilité, est susceptible d'être
poursuivi pour la totalité des sommes dues.

En matière d'impôt direct et indirect, le comptable public chargé du recouvrement est tenu de
prévenir les contribuables par une sommation sans frais douze jours au moins avant le début
des poursuites non compris le jour de remise de la sommation.
Les impôts indirects non encore acquittés font l'objet de notification aux redevables par le
receveur du centre des impôts ou le chef de la division recouvrement de la sous-direction des
grandes entreprises au moyen d'avis de mise en recouvrement. Les poursuites en matière de
recouvrement d'impôt sont les suivants :
le commandement : Le commandement est un acte judiciaire procédant d'une contrainte
administrative décerné par le comptable public. Il doit comporter la notification de contrainte
de laquelle il procède, l'indication précise de l'impôt poursuivi, le montant à payer, l'ordre de
payer sous peine d'y être contraint par voies de droit ;

la fermeture pour non-paiement d'impôt : Lorsque le redevable ne s'acquitte pas de ses impôts
dus trois jours après la signification du commandement, il est procédé à la fermeture de son
établissement pour non-paiement d'impôt.

la saisie : La saisie, exécutée dans les formes prescrites par le code de procédure civile, sera
selon la nature des biens :
• la saisie vente des biens meubles corporels ;
• une saisie arrêt pour les sommes et meubles détenus par des tiers ;
• une saisie immobilière pour les immeubles.

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