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Sujet 3 : Ordre et liberté.

Notre liberté s’arrête là ou commence celle des autres, a-t-on coutume de


dire. A cet effet on peut définir l’ordre comme l’ensemble des règles de bonne
conduite permettant de garantir l’harmonie et la stabilité sociales. Quant à la
liberté, elle est la faculté d’agir sans contrainte, de faire ce que l’on veut dans les
limites fixées par la loi. Dans ce sujet, il s’agit pour nous d’établir les rapports
entre l’ordre et la liberté. Autrement dit, il s’agit de mettre en lumière les effets
de l’un sur l’autre d’où ce sujet soumis à notre réflexion : « Ordre et liberté ».
Dans quelle mesure pouvons-nous affirmer que l’ordre constitue une limite à la
liberté ? En quoi l’ordre apparait également comme un garant de l’exercice de
la liberté ?
Dans un premier temps, l’ordre constitue une limite à l’exercice de la
liberté. Dans ce premier axe de la réflexion, l’ordre apparait comme un ennemi
de la liberté. En effet, à chaque fois qu’une liberté nous est garantie, cette liberté
connait des limites imposées par la loi pour permettre à d’autres personnes de
pouvoir jouir de leur liberté. Ainsi, le premier titre de la Constitution du Mali du
25 février 1992 garantit aux citoyens maliens un certain nombre de libertés dont
l’exercice est limité au nom de l’ordre social. A titre d’exemple, l’article 4 de la
Constitution du Mali dispose : « toute personne a droit à la liberté de pensée,
de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans
le respect de la loi ». Selon cet article, si nous jouissons de la liberté de pensée
et d’opinion, cette liberté n’est pas sans limite, elle s’exerce dans les limités
fixées par la loi, c’est-à-dire que nous ne pouvons pas diffamer ou insulter
quelqu’un d’autre au nom de la liberté de pensée ou d’expression. De même,
l’article 5 de la Constitution garantit à tout citoyen malien « dans les conditions
fixées par la loi, la liberté d’aller et venir, le libre choix de la résidence, la liberté
d’association, de réunion, de cortège et de manifestation ». Ce qui suppose que
la loi, c’est-à-dire, l’ordre a institué des restrictions quant à la liberté d’aller et
venir, c’est pourquoi dans l’exercice de cette liberté, nous devons respecter les
règles de la circulation imposées par le Code de la route. C’est en cela que Jean
Paul SARTRE définit la liberté en ces termes : « être libre ce n’est pas pouvoir
faire ce que l’on veut mais c’est vouloir ce que l’on peut ». De manière générale,
tant que l’Homme vit en société avec ses semblables, ses libertés ne peuvent
jamais être absolues et connaissent toujours des limites imposées par les lois

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pour permettre aux autres d’exercer leur liberté et permettre à toute la société
de vivre dans la paix, la stabilité et le bon ordre.
Dans un second temps, l’ordre constitue également un garant de l’exercice
de la liberté. Dans cet autre axe de la réflexion, l’ordre apparait comme un ami
de la liberté. En effet, sans ordre, les citoyens ne peuvent pas valablement
exercer leurs libertés publiques. A titre illustratif, pour permettre aux citoyens
d’exercer leur liberté d’aller et venir, de réunion, de manifestation, l’Etat a mis
en place des dispositifs légaux et institutionnels. Il s’agit par exemple des forces
de l’ordre et de sécurité qui s’assurent que chaque citoyen jouisse de ses libertés
à travers une certaine protection. C’est dans ce sens que nous affirmons
couramment que « sans ordre pas de liberté, c’est la loi du plus fort ». Prenons
l’exemple sur des localités du Mali où il n’y plus d’ordre comme Ténenkou,
Macina, une bonne partie de Niono. Les populations de ces localités n’ont plus
la possibilité d’exercer certaines libertés qui leur sont pourtant garanties par la
Constitution : les hommes n’ont pas le droit de fumer la cigarette par exemple
ou même de regarder le football à la télévision. De même, les femmes ne sont
plus libres de s’habiller comme elle l’entendent, on leur impose le port de la
burqa ou du hijab. C’est dans ce contexte que Pierre GAXOTTE, un membre de
l’Académie Française affirmait en 1953 : « la liberté n’est pas au
commencement mais à la fin. La liberté est le fruit du bon ordre ». C’est pour
dire qu’ici, l’ordre n’est pas contre la liberté, au contraire, il la protège, il la
garantit et il en facilite l’exercice.

En définitive, nous pouvons retenir que trop de liberté conduit au


désordre. De même trop d’ordre nuit à la liberté. Il faut donc chercher le bon
équilibre entre ordre et liberté pour ne pas qu’au nom de l’ordre public, on
n’empêche les citoyens de jouir de leurs libertés fondamentales.

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