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écran-législatif
avril 14, 2019 par Cours droit
I ). La théorie de la loi-écran
Cette théorie constitue en effet une limite au principe selon lequel les règles de
valeur constitutionnelle s’imposent à l’administration. En réalité, l’obligation de
conformité à la Constitution n’est sanctionnée par le juge administratif que si l’acte
administratif viole directement la Constitution. Si l’inconstitutionnalité découle du fait
que l’acte administratif est pris en application d’une loi elle-même
inconstitutionnelle, elle n’est pas sanctionnée. Car le juge administratif ne pourrait
annuler l’acte qu’en affirmant l’inconstitutionnalité de la loi. Or le Conseil d’Etat a
toujours refusé de contrôler la constitutionnalité d’une loi. C’est un arrêt de section
du Conseil d’Etat du 6nov 1936, ARRIGHI. En effet, c’est au Conseil constitutionnel
qu’est réservé en France ce type de contrôle. Et dans cette hypothèse, on dit que la
loi fait écran entre l’acte administratif et la constitution ce qui fait obstacle au
contrôle du juge administratif.
En réalité, les effets de la théorie de la loi écran sont limités par quatre facteurs
d’évolution :
Le Conseil d’Etat considère depuis quelques années que l’écran disparait dès lors
que la loi se contente d’habilité le gouvernement à intervenir sans préciser les
principes à respecter. Autrement dit, chaque fois que la loi fait écran transparent.
Arrêt du 17 mai 1991, QUINTIN.
Ces quatre facteurs cumulés vont dans le sens d’une certaine relativité de la
théorie de la loi écran (situation qui arrive donc peu souvent).
La Constitution est la source essentielle de toute légalité car c’est elle qui organise
toutes les compétences qui s’exercent dans notre système juridique. La
Constitution c’est la norme première de l’Etat et dans l’Etat. En réalité, cette
supériorité est restée très théorique tant qu’il n’existait pas de véritable contrôle de
constitutionnalité. Aujourd’hui encore, la suprématie de la Constitution n’est pas
assurée de façon absolue par le juge administratif. C’est ce qu’on expliquera en
étudiant la théorie de la loi écran. Avant cela, encore faut-il préciser quelles sont
les diverses règles de valeur constitutionnelle.
C’est ce qu’on appelle souvent le Bloc de constitutionnalité, qui s’étend au-delà des
seuls articles de la constitutionnel de 1958, puisqu’il englobe les principes énoncés
par son préambule, lequel renvoi à divers textes (la DDHC, du préambule de la
Constitution de 1946 et de la Charte de l’environnement adopté en 2004).
:
On remarque que le Conseil constitutionnel comme le Conseil d’Etat ont reconnu
une pleine valeur constitutionnelle au préambule de 1958 et donc par voie de
conséquence à la DDHC et au préambule de la Constitution de 1946. Arrêt
d’assemblée du 12 février 1960, société EKY : solution implicite, considère
implicitement que la DDHC et que le préambule de 46 ont valeur constitutionnelle.
Et aussi la décision numéro 44 DC du 16 juillet 1971 sur la liberté d’association.
1. La jurisprudence constitutionnelle
Il est clair que la jurisprudence constitutionnelle constitue elle aussi une source
importante de la légalité de l’action administrative. C’est d’ailleurs prévu par l’article
62 de la Constitution (article qui prévoit que les décisions du conseil constitutionnel
s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et
juridictionnelles. Décision 18 L du 16 janvier 1962 loi d’orientation agricole, qui
précise que l’autorité de chose jugée s’attache à deux éléments de cette décision à
savoir le dispositif et les motifs qui en sont le soutien nécessaire. Le dispositif d’une
décision de justice c’est sa partie finale sous forme d’article. Quant au motif, ce
sont les raisons de faits et de droit qui constituent le fondement même de la
décision. Le juge administratif est tenu d’assurer le respect de ces deux éléments,
et le Conseil d’Etat en a pris acte dans un arrêt d’Assemblée du 20 décembre 1985,
:
société anonyme, établissement OUTTERS. Il faut ajouter que l’interprétation des
textes faite par le juge constitutionnel s’impose également au juge ordinaire. C’est
la décision numéro 455 DC du 12 janvier 2002, loi de modernisation sociale. Le
Conseil d’Etat a même devancé cette jurisprudence puisque c’est en 1994 dans un
arrêt d’Assemblée du 11 mars 1994, société anonyme L’A5 qui considère que les
réserves d’interprétation émises par le Conseil constitutionnel s’imposent au juge
administratif.
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