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Le droit fiscal est une branche du droit public dont l'objet est
d’étudier les règles juridiques relatives à l’impôt.
Il existe une double notion du droit fiscal:
a) La conception étroite du droit fiscal: le domaine de l'exorbitant,
des dérogations au droit commun…/
b) La conception extensive du droit fiscal…. un droit de référence
le doyen Vedel, le droit fiscal est un peu «l’enfant perdu des
disciplines juridiques. Dans la grande famille du droit, il fait
figure, sinon d’orphelin recueilli, du moins d’enfant un peu
singulier ».
Le droit fiscal ne saurait cependant être réduit au seul aspect juridique.
L’impôt constitue le principal prélèvement obligatoire qui assure le
financement des budgets publics.
L’impôt est un instrument incontournable de la politique économique et de
la régulation de l’économie, des politiques sociales et de redistribution des
revenus.
Plan :
Chapitre premier : la théorie générale de l’impôt….
Deuxième chapitre : le système fiscal marocain…./
Troisième chapitre : procédures fiscales et le contentieux fiscal./…
Premier chapitre : La théorie générale
de la l’impôt
Section première : définition de
l’impôt
L'impôt peut être défini comme un prélèvement pécuniaire, de caractère
obligatoire, effectué en vertu de prérogatives de puissance publique, à titre
définitif, sans contrepartie déterminée, en vue d'assurer le financement des
charges publiques de l'Etat, des collectivités territoriales et des
établissements publics administratifs.
Sous section 1: les éléments de définition
L’impôt de quotité est un impôt qui s’applique à une base imposable et est assorti d’un tarif
préalablement déterminé.
l’impôt de répartition est généralement défini à l’avance et réparti ensuite entre les
contribuables en fonction des éléments imposables et souvent sur un territoire déterminé.
Les taux des impôts peuvent alors résulter de cette répartition.
Parag. 4: impôt proportionnel et de l’impôt
progressif
L’impôt proportionnel est un impôt dont le taux est constant quelle que soit l’importance de
la matière imposable.
L’impôt progressif est un impôt dont le taux varie avec la matière imposable, le taux
augmente à mesure que le volume de la base d’imposition s’accroît. Il réalise une égalité
réelle et non arithmétique.
L’impôt progressif global: Ainsi, par exemple, pour le revenu compris entre 0 et 99, le
taux sera de 5 %, de 101 à 500 il sera de 10 %, de 501 à 1000 il s’élèvera à 15 % etc… Ce
système est simple, mais il introduit une certaine injustice aux limites des différentes
classes. Puisque dans notre exemple, quand le contribuable A qui déclare un revenu de 99
paye un impôt de 4,95, le contribuable B qui lui a perçu un revenu de 101 va payer un
impôt de 10,1 soit pratiquement le double.
L’impôt progressif par palier : L'impôt est alors établi sous forme de barème. Celui-ci
divise l'assiette en tranches successives. Chacune des tranches se voit appliquer un taux
différent. Plus la tranche du barème est élevée, plus le taux d'imposition est fort. C'est le
cas de l'impôt sur le revenu.
1ER 24 000
2EM 1 000
Paragraphe 5: Classification
économique
Classification économique :
L’impôt sur les revenus
L’impôt sur les dépenses
L’impôt sur le capital
Cette typologie, actuellement la plus employée, distingue entre l’impôt sur le revenu et
l’impôt sur le capital.
Le revenu est l’ensemble des ressources régulières du contribuable. Le capital est constitué
par les biens possédés par le contribuable qu’il a acquis soit par l’Epargne d’une partie de
son revenu, soit par donation, successions….
Impôt sur les Revenus
Généralement, le revenu est considère comme l’ensemble des sommes perçues par une personne
pendant une période préalablement définie
La notion fiscale de revenu présente certaines particularités:
• Le caractère monétaire n'est pas exclusif. Certains revenus non monétaires sont pris en
considération par le droit fiscal Par exemple les avantages en nature.
• le caractère périodique n'est pas toujours retenu. Ainsi, les plus-values sont-elles imposées
en tant que revenu.
• Certains revenus au sens économique sont exonérés, tels que l'indemnité de licenciement ,
l’indemnité de départ volontaire, les prix littéraires et artistiques dont le montant ne dépasse pas
annuellement cent mille (100 000) dirhams...
Impose le revenu quelle que soit son origine.
Exemple : IR - IS
L’impôt sur la dépense
Les impôts dits spécifiques sont calculés en multipliant un poids, un volume, une surface
de matière imposable par une somme donnée. Il existe peu d'impôts de ce type; on peut
citer parmi eux les droits sur les alcools (x MAD par hectolitre), certaines taxes locales (x
MAD par m2).
l'impôt est basé non sur des valeurs mais sur des éléments matériels non monétaires
exempts la taxe intérieure sur la consommation des produits pétroliers (m3, kg ou
Hectolitre)
Les impôts ad valorem sont calculés par application d'un tarif à la base imposable. Ce
procédé est le plus communément utilisé.
Dahir portant loi n° 1-77-340 du 25 chaoual 1397
(9 octobre 1977) déterminant les quotités applicables aux marchandises
et ouvrages soumis à taxes intérieures de consommation
le principe de légalité suppose que les règles concernant l’assiette, le taux et les modalités
de recouvrement des impôts sont fixées par la loi, et sont donc nécessairement et
obligatoirement votées par le Parlement.
La légalité fiscale suppose aussi que les actes de l’administration fiscale soient conforme
à la loi .
Ce principe supporte cependant plusieurs limites, atténuant par là même le rôle du
législateur. Limites résultant de la constitution, et de la doctrine administrative… Ce qui
peut conduire à écarter le parlement du processus de décision à caractère fiscal.
Ainsi c’est l’AF qui est a l’origine des lois fiscales et c’est elle qui l’interprète via les
décrets et aussi par la doctrine administrative qui se substitue à la loi au moins dans l’esprit
des agents du fisc.
II: Le principe d’égalité devant l’impôt
la loi traite toute personne de même façon. Personne ne doit avoir de privilèges garantis
par la loi.
Le principe d’égalité fiscale consiste en l’égalité des contribuables devant la loi fiscale. Un
même régime fiscal doit alors s’appliquer à tous les contribuables placés dans la même
situation.
Cependant, La loi doit apprécier les facultés contributives, et en conséquences, peut
prévoir des régimes différents entre les contribuables dès lors qu’il existe des différences
de situation objectives.
III: Le principe de la non-rétroactivité de
l’impôt.
Ce principe ne concerne pas que le loi fiscale, mais il représente une règle générale en
matière de droit. La loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a pas d’effet rétroactif.
La non-rétroactivité présente toutefois un intérêt particulier en droit fiscal en raison des
enjeux financiers et elle garantie la sécurité juridique des contribuables. Or, le reproche
est souvent fait au législateur de changer les dispositions fiscales alors que le contribuable
a déjà organisé sa situation fiscale.
Dans une décision, la cour constitutionnelle a estimé que le législateur a la faculté
d’adopter des dispositions fiscales rétroactives, il ne peut le faire qu’en considération d’un
motif d’intérêt général suffisant et sous réserve de ne pas le priver de garanties légales des
exigences constitutionnelles.
Il ressort de cette décision qu’une distinction doit donc être faite entre:
✓ La loi fiscale en matière répressive
✓ La loi fiscale en matière non-répressive
La loi fiscale en matière répressive: Principe absolu de non-rétroactivité de la loi
fiscale en matière répressive: afin d’éviter des dispositions législatives
rétroactives, on ne saurait permettre aux autorités d’infliger des sanctions à des
contribuables en raison d’agissements antérieurs à la publication de nouvelles
dispositions qui ne tombaient pas sous le coups de la loi ancienne, ce qui
permettra une certaine sécurité et stabilité fiscale.
La loi de fiances est rétroactive de fait: ainsi rien n’interdit à la loi de revenir sur
une exonération fiscale acquise sous l’empire d’une loi antérieure ou d’en réduire
la durée.
IV : Le principe de la territorialité de l’impôt :
A la différence des principes précédents qui trouvent leur origine dans la constitution, le
principe de la territorialité de l’impôt résulte essentiellement de la loi. Il implique que la
loi fiscale s’applique sur le territoire de l’Etat qui l’a adopté pour tous les contribuables
présents sur ce territoire.
Néanmoins, cette règle souffre de nombreuses exceptions. Dans certaines situations, la loi
fiscale ne s’applique pas sur tout le territoire national. La création de zone d’accélération
industriels , ou des zones d’investissement s’est accompagnée d’un système d’exonération
ou d’allégements d’impôts à l’intérieur du périmètre de ces zones.
A l’inverse, l’application de la loi fiscale peut parfois s’étendre au-delà des frontières et ne
pas se limiter à la seule matière imposable située sur le territoire national. C’est le cas
notamment pour les contribuables qui sont fiscalement domiciliés dans leur pays d’origine
au titre de l’impôt sur le revenu et qui sont soumis à l’obligation fiscale illimitée. Cela
implique qu’ils seront soumis sur la totalité de leurs revenus quel que soit le lieu où ils ont
été acquis.
Un contribuable qui n’a pas de domicile au Maroc est en principe soumis à l’obligation
fiscale limitée. « Limitée » signifie que l’impôt est calculé seulement sur les revenus en
provenance du Maroc. Inversement, « soumis à l’obligation fiscale illimitée » signifie que
l’ensemble du revenu au niveau mondial, donc même les revenus étrangers sont pris en
compte dans le calcul du montant de l’impôt.
Deuxième chapitre : le système fiscal marocain, Les
opérations applicables à l’impôt
C’est l’ensemble des opérations administratives qui ont pour but de rechercher et
d’évaluer la matière imposable. Ainsi asseoir l’impôt conduit à déterminer la base
d’imposition.
L'assiette est une base de calcul. Elle représente la somme d'un ensemble d'éléments
financiers, qui sert de base pour le calcul d'une obligation financière.
Le but consiste à identifier la quantité ou le montant chiffré de la matière à imposer.
Deux procédés peuvent être tenus pour déterminer la matière imposable
1. Le dénombrement physique: Le fait de compter ou de mesurer la matière imposable
afin de calculer l’impôt à payer. Elle peut être une réalité physique (hectolitre Kg, M2)
ou une réalité juridique (propriété, par exemple).
2. L’évaluation de l’assiette : il y a l’évaluation directe (le système déclaratif) et
l’évaluation indirecte (l’évaluation indiciaire et l’évaluation administrative) c’est une
réalité économique (chiffre d'affaires, revenus) ;
LA PERSONNE IMPOSABLE
La personne imposable sur laquelle pèse la charge fiscale et qui procède au paiement de
l’impôt. Il existe plusieurs vocables qui désignent la personne imposable (l’assujetti, le
redevable, le contribuable…).
Le redevable ou le redevable légal est La personne imposable de droit est celle qui est
définit expressément par le législateur.
Le contribuable ou le redevable réel est La personne imposable de fait est celle qui
supporte effectivement l’impôt
Le tier-collecteur d’impôt qui procède à la collecte de l’impôt à la place et pour le compte
de l’administration (le procédé de la retenu à la source)
Prenons l’exemple de la TVA : à supposer que vous achetiez une voiture à 100 hors taxes,
la TVA sera 20% du montant hors taxe c’est-à-dire 20 . Lorsque vous règlerez la facture,
vous allez payer la somme Toutes Taxes Comprises (TTC) de 120 (100 + 20).
Cependant le payement ne se fera pas auprès du trésor public mais auprès du
fournisseur car vous n’êtes pas redevable de la TVA par contre vous êtes le
contribuable car vous l’avez supportée. Vous avez payé 120.
C’est le fournisseur qui doit collecter la TVA et la reverser à l’Etat, il doit 20 au Trésor. Il
est le redevable.
LE FAIT GENERATEUR
Le fait générateur est défini comme « L'événement qui crée la dette fiscale. Il s'agit soit
d'un acte juridique, soit d'une situation économique »
Le fait générateur est le phénomène, l’événement, l’opération, l’acte,… ou la situation
juridique qui fait naître ou créer la dette fiscale.
Le fait générateur engendre l’impôt sans le rendre exigible.
L’exigibilité de l’impôt: la période (mois ou trimestre) pendant laquelle le redevable peut
se voir réclamer le paiement de l’impôt. La détermination précise du fait générateur
présente un intérêt important. Il détermine le champ d’application de la loi dans l’espace
(la territorialité de l’impôt). Il détermine aussi l’application de la loi dans le temps : la
connaissance du fait générateur fixe la date de la législation applicable.
Parag I: L’évaluation de la matière
imposable
Trois méthodes peuvent être utilisées pour déterminer les bases
d’imposition du contribuable.
L’évaluation indiciaire, l’évaluation forfaitaire et l’évaluation réelle.
1- L’évaluation indiciaire :
Elle consiste à évaluer les bases d’imposition d’un contribuable à partir des signes
extérieurs, ou indices facilement dénombrables et difficiles à dissimuler. Ces impôts
indiciaires dont l’application dépend de la constatation des signes extérieurs, ne sont plus
guère employés dans les systèmes fiscaux modernes.
Cependant, les indices étant par définition difficiles à dissimuler, la détermination des
bases d’imposition par la méthode indiciaire est parfois utilisée à titre de moyen de
contrôle fiscal.
2- L’évaluation forfaitaire :
Le bénéfice forfaitaire est déterminé par application au chiffre d’affaires de chaque année
civile d’un coefficient fixé pour chaque profession, conformément au tableau annexé au
Code général des Impôts..
C’est une technique d’évaluation simplifiée pour évaluer les bases d’imposition d’un
contribuable. Bien qu’il tende à disparaître dans les systèmes fiscaux modernes au profit de
l’évaluation réelle, il joue encore un rôle non négligeable.
3- L’évaluation réelle
Le contribuable doit établir une déclaration dans laquelle il procède, conformément aux
dispositions de la législation fiscale, à la détermination de sa base d’imposition sous le
contrôle de l’administration. Cette méthode est utilisée en matière d’impôt sur le revenu, de
l’Impôt sur les sociétés, et de la TVA, des droits d’enregistrement et de douane.
La déclaration contrôlée peut être considérée comme une confession fiscale qui a des
avantages et des inconvénients.
L’avantage fiscal est que le contribuable est le mieux placé pour connaître le montant exact
de la matière imposable qui le concerne.
Parag II: La liquidation de l’impôt.
Le recouvrement est l’ensemble des procédures par lesquelles l’impôt passe du patrimoine
du contribuable dans les caisses de l’Etat.
1 : Le recouvrement ordonné
Par voie de rôle. Le rôle est une décision administrative ( titre de perception) qui fixe pour
chaque contribuable les éléments retenus pour l’assiette de l’impôt, qui liquide le montant
de l’impôt et qui forme à la fois titre de recette et titre exécutoire pour son recouvrement,
dans lequel l’administration notifie au contribuable le montant de l’impôt à payer.
2 : Le recouvrement spontané
Retenue à la source : Lorsque des tiers doivent retenir puis verser à l’administration le
montant des impôts dû par les contribuables c’est le cas pour le recouvrement de l’impôt
sur le revenu.
Le prélèvement de l’impôt est effectué directement par la partie versante (employeur)
4- Le recouvrement forcé