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Droit international privé

Introduction
Le monde est divisé en différents états, chaque état est souverain et indépendant. Si le
personnes habitant dans un état n’en franchissent jamais la frontière dans ce cas les relations à
l’intérieur de cet état sont de pur droit interne. Dès lors qu’il n’y a pas de relation avec
l’extérieur on ne raisonne pas en droit international. Sont purement internes les relations entre
français résident en France cependant, à partir du moment ou des personnes originaires de
différents états entrent en relation apparaît le droit international privé.
Il y a a encore quelques années les relations internationales entre les personnes n’existaient
que dans la vie réelle, aujourd’hui plus besoin de voyager pour contacter un contrat
international.
Le DIP n’est pas un seul droit pour tous les pays il y a autant de règles de DIP qu’il y a d’états
au monde sauf si les états ont conclu des conventions internationales ou sont soumis à des
règlements communs.
I- La définition du DIP
Le DIP peut se définir « comme le droit applicable aux personnes privées impliquées dans les
relations internationales ».
A) Droit applicables aux personnes privées
Le DIP s’oppose au DI public qui régit les états entre eux et les organisations internationales.
Le DIP ne concerne que les relations entre les personnes privées (physiques ou morales).
La distinction entre les deux droits internationaux n’est pas tjrs évidente pendant longtemps
on ne les distinguait pas. Les principes de DI public lié à la souveraineté des états ont une
forte incidence en DIP.
Le DIP s’oppose au droit public international qui régit l’aspect international des rapports entre
un état et des personnes privées. Le droit pénal ne relève pas du DIP c’est matière mixte qui
en général applique le principe de la territorialité de la loi pénale.
B) Droit applicable à des relations internationales
Le DIP s’applique à une relation présentant un élément d’extranéité, un élément étranger à un
ordre juridique. Lorsque la relation en question met en cause deux ou plusieurs ordre
juridiques différents. Ex : un bolivien se marie avec une espagnole en Espagne et vivent en
Espagne et en France, M. demande le divorce en Bolivie et Mme en France la séparation de
corps. Lieu de célébration du mariage, domicile. Arrêt de 1963
Il existe des situations qui ne présent qu’un seul éléments d’extranéité, l’existence de ce seul
élément suffit-il à faire de la situation d’une situation internationale ?
Elément d’extranéité pertinent. Le plus simple dès lors qu’il existe une élément d’extranéité
c’est suffisant.
Si la situation est internationale le mode de raisonnement est modifié.
II- L’objet du DIP
Il y en a plusieurs, certains relèvent du droit public, c’est la nationalité française et la
condition des étrangers.
L’objet essentiel reste le conflit de loi, à côté il y a le conflit de juridiction. Question de la
compétence internationale des tribunaux et de la réception des jugements étrangers.

A) La nationalité française
Les règles sur la nationalité française définissent les conditions dans lesquelles la nationalité
française est attribuée à la naissance d’une personne physique, elles définissent les conditions

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dans lesquelles la nationalité française est acquise ou perdue au cours de la vie d’une
personne.
Acquisition des personnes étrangers de la nationalité française.
B) La condition des étrangers
Il s’agit d’étudier la différence de traitement entre les nationaux et les étrangers. A quelle
condition les étrangers peuvent entrer et séjourner et rester sur le territoire français, étudier la
jouissance des droits. En principe un étranger jouit des mêmes droits civils qu’un français.
C) Le conflit de lois
Il s’agit de savoir quelle loi est applicable à une situation juridique présentant des éléments
d’extranéité.
La règle de conflit de lois va permettre de désigner la loi applicable au litige. La règle de
conflit ne donne pas directement la solution au litige, elle ne fait que désigner la loi dans
laquelle le juge trouvera la solution du litige.
D) La compétence internationale directe des tribunaux français
Il s’agit de savoir si les tribunaux français peuvent être compétent lorsqu’un litige présente un
élément d’extranéité.
E) La réception des jugements étrangers
Un jugement a été rendu à l’étranger, est-ce qu’un jugement étranger produit des effets en
France et à quelles conditions ?

III- Les sources du droit internationale privé


Le DIP a été bouleversé en 10-15 ans.
A) Les sources internes
1) La loi
L’intervention du L diffère selon l’objet en cause. En ce que concerne le conflit de loi, le L
n’est intervenu qui très récemment. De 1804 à 1972 il n’y avait qu’un seul article dans le CC
concernant le conflit de loi art 3 du CC.
Depuis 1972 des nombreuses lois sont venues :
- Loi de 1972 sur la filiation intègrent les art 311-4 du CC
- Loi du 11 juillet 1975 sur le divorce art 310 du CC qui est devenu l’art 311.
- Loi du 6 février 2001 sur l’adoption internationale et les art 370-3 et 370-4 du CC. Loi
du 17 juin 2008 art 2221 du CC.
- Loi du 12 mai 2009 art 5515-7-1 du CC.
- Loi du 17 mai 2013 mariage pour tous.
Le L est muet sur le conflit de juridictions : art 14 et art 15 en 1804. Dans le code de
procédure civile on trouve plus d’articles.
2) La jurisprudence
A pendant très longtemps palliée des carences du législateur, même si des textes de plus en
plus nombreux ont été édictés, le DIP reste un droit jurisprudentiel.
3) La doctrine
Elle un rôle très important en droit privé, les méthodes de raisonnement spécifique en la
matière ont suscité l’intérêt de la doctrine.

B) Les a-nationales
Ce sont des sources qui n’ont pas de nationalité, il s’agit essentiellement de la lex mercatoria,
loi des marchands. Il s’agit d’usages internationaux suivi dans un milieu professionnel lié au
commerce international. Une sorte de coutume internationale crée par et pour les
professionnels.
C) Les sources supranationales
Il s’agit des conventions internationales mais également du droit européen.

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1) Les conventions internationales
Il y a une multitude de conventions, la majorité d’entre elles sont des conventions bi latérales.
Il existe des conventions multilatérales, applicables entre plusieurs états ces conventions ont
essentiellement deux origines :
- La conférence de la Haye de DIP (www.hcch.net) c’est une organisation inter
gouvernementale composée de près 80 états membres, il y a une organisation
régionale qui est membre de la conférence de la Haye (l’UE). Elle se réunie en session
depuis 1993 elle a pour objet l’unification progressive des règles de droit international
privé. Il existe à peu près une 40 de conventions internationales.
- C’était l’UE, dans le cadre de l’UE deux conventions ont été conclues, la convention
de Bruxelles et la convention de Rome 1980. Depuis l’UE est compétente en DIP donc
les nouvelles règles sont des règlements
- La commission des nations unis pour le droit de commerce international
2) Le droit européen
A l’origine le traité de Rome ne prévoyait rien concernant le DIP, toute réglementation en la
matière prenait en la forme de convention internationale nécessitant l’accord de toutes les
parties. Le traité de Maastricht instaurera un troisième pilier qui prévoyait la simple
coopération en matière civile. Le traité d’Amsterdam a prévu la communautarisation du DIP,
l’UE a alors eu compétence pour prendre toutes les mesures de DIP. Le traité de Lisbonne a
été plus loin puisqu’il prévoit que l’UE peut prendre toute mesure notamment lorsque cela est
nécessaire au bon fonctionnement du marché intérieur. Depuis le traité de Lisbonne on parle
d’unionisation du DIP.
Le règlement de Bruxelles I du 12 décembre 2012, le règlement de Bruxelles II bis, le
règlement de Rome I, Rome II, Romme III loi applicable aux divorces.
Certains auteurs ne s’y intéresse pas au DIP européen.
Conflit entre une convention internationale et une loi ? on applique la hiérarchie des normes,
la convention internationale est supérieure à la loi.
Règlement intérieur et une loi ? principe de primauté du droit européen arrêt Costa c/ Enel.
Conflit entre plusieurs conventions ? on utilise la méthode le spécial déroge au général.
Conflit entre un règlement européen et une convention internationale ?

PARTIE I : Les règles de conflit


Quelle loi va être applicable à un litige présentant un élément d’extranéité ?
S’il y a un élément d’extranéité le juge ne peut pas résoudre directement le litige il doit faire
jouer la règle de DIP qui désignera la loi applicable c’est dans cette loi qui le juge trouvera la
disposition substantielle qui donnera la solution.
I- Historique
Dans les temps les plus anciens il n’y avait pas de conflit de loi, les étrangers n’étaient pas
considérés des sujets de droit, il n’existait donc aucun litige présentant des éléments
d’extranéité. Il y a eu quelques traités qui soumettaient l’étranger à la loi locale.

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En droit romain, les rapports commerciaux entre romain et pérégrins étaient résolus par le rus
gentium (le droit des gens). A la fin de l’empire les conflits furent supprimés puisqu’il ne
subsistait qu’un droit unique : le droit romain.
Vers l’époque des invasions barbares, à partir du 5ème ont fait renaitre les conflits. Chacun de
ces peuples avait ces propres coutumes alors que la population locale vivait selon le droit
romain plus ou moins adaptée. Malgré la diversité des règles une solution simple s’appliqua,
c’est le principe de la personnalité des lois : chaque individu était régi par la loi du groupe
auquel il appartenait.
Lorsque des relations se sont créent entre des personnes dépendant des coutumes différentes
fut appliqué alors cumulativement les deux lois. Par la suite la population a eu tendance à
s’installer sur le territoire et se mélangeant avec les autochtones, la vie sociale s’organisait
autour des seigneuries.
Territorialité des lois, chaque coutume était applicable dans le territoire de la seigneurie.
Avec la territorialité est apparu le conflit de droit, les rares conflits existant étaient résolus par
l’application systématique de la loi locale : la loi du for (loi de l’autorité saisi).
Au MA la situation change, la circulation des personnes et des biens se développe ainsi que
les relations commerciales. Se forme alors les premières doctrines en la matière. Les doctrines
anciennes.
II- Les doctrines anciennes
La première doctrine concernant les conflits des lois est la doctrine des statuts, le juge doit
envisager d’appliquer dans certains domaines les statuts d’autres lieux. Ces doctrines
consistaient à partir des statuts de droit pour en déterminer le champ d’application du
problème de droit. On détermine la champs d’application des lois en fonction des avantages
qu’il trouverait à régir l’objet du litige. On va distinguer entre les droit réels (attaché aux
choses) et les droits personnels (attachés à la personne).
Bartolé oppose les statuts qui concernent les personnes et ceux qui concernent les choses. Les
premiers ne concernent que les sujets de droit et doivent donc les suivre où qu’il se trouvent.
Les statuts réels restent choses d’application territoriale et ne s’applique aux choses situés sur
le territoire. D’autres statuts ont été élaborés ça été le cas des délits, des contrats. On a
développé de plus en plus de statuts.
En France la question des conflits s’est posé sous forme de conflit de coutume les auteurs les
plus connus furent Dumoulin et D’Argenteuil. Certains statuts pouvaient être choisi par des
parties selon Dumoulin.
Dans une célèbre consultation en 1525, Dumoulin plaida pour que la question du régit
matrimonial des époux soit traité comme une question de statuts contractuel et non pas
comme un statut réel. On laisse les époux choisir le droit applicable à leur régime
matrimonial. Le choix du premier domicile à Paris par les époux démontrait que ceux-ci
avaient voulu implicitement soumettre l’ensemble de leurs biens à la coutume de Paris.
Cette solution a été appliquée en France jusqu’en 1992.
D’Argentré a simplifié la doctrine des statuts à la prolifération des différents statuts il préfère
la distinction entre coutume réelle et personnelle. Par principe selon lui une coutume est
d’application territoriale lorsqu’elle est réelle, ce n’est qu’exceptionnellement que la coutume
sera analysée comme étant personnelle lorsqu’elle s’attache strictement à la qualité des
personnes. Pour les statuts mixtes il les rattache ou statuts réels. Cette théorie a eu un grand
succès au Pays-Bas elle va même plus loin dans la seconde moitié du 17s. cette doctrine
territorialiste considère que même les coutumes personnelles sont d’application territoriale.
Les statuts aux coutumes ne s’appliquent qu’au ressort du territoire où elles existent. Cette
doctrine est d’inspiration du droit international public. La loi est l’émanation de la
souveraineté d’un Etat. Elle ne peut s’appliquer qu’aux personnes se trouvant sur le territoire
de cette souveraineté.

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Cependant si l’application d’une loi étrangère ne peut pas être imposé un Etat souverain, le
souverain peut par simple courtoisie internationale accepter d’appliquer une loi étrangère.
Cette vision publiciste des difficultés a eu beaucoup d’influence dans les pays anglo-saxons.

III- Les doctrines modernes


Deux facteurs ont été à l’origine du développement d’une nouvelle doctrine, le monde est
divisé en systèmes juridiques exclusifs des uns des autres, internationalisation croissant des
activités.
Suite à ces phénomènes plusieurs théories ont été envisagées, l’auteur moderne qui a le plus
marqué au 20s c’est le juriste allemand Friedrich Karl Savigny 1779-1861. Avant lui on
considérait que le conflit de loi était un conflit de souveraineté entre les Etats, un problème de
droit international public. Pour Savigny le conflit de loi n’est pas un conflit de souveraineté,
pour lui l’intérêt de l’Etat n’est pas remis en cause lorsqu’il y a un conflit de loi puisque la
relation est une relation est une relation purement privée. Il faut donc selon lui raisonner en
termes privés. A partir de cette constatation Savigny élabore des règles, il va analyser chaque
type de rapport entre les particulier et va, en déduire la loi qui convient le mieux d’appliquer.
C’est le raisonnement inverse de la théorie des statuts.
Dans la théorie des statuts on parle de la loi et on s’interroge de son domaine d’application
dans l’espace. Savigny part d’une situation juridique pour déterminer la loi la plus appropriée.
La règle de conflit de Savigny a été quasiment le mode exclusif depuis une 60 d’années la
règle de conflit savinienne est remise en cause notamment par les doctrines des pays de
Common Law certains auteurs n’hésitent pas a parler de crise de conflit de loi. Cette crise
viendrait du fait que l’on a trop longtemps raisonné qu’avec cette méthode de raisonnement or
une pluralité de normes ce sont développé pour régler un litige international.
L’européanisation du droit international privé, des nombreux règlements sont applicables, le
droit international privé est devenu un droit écrit ce qui modifie quelques fois les méthodes
applicables.

Titre I : La pluralité de méthodes de


règlement
Le conflit de loi apparaît lorsque les législations de deux ou plusieurs Etats ont
cumulativement vocation à régir une question de droit donnée. Or un juge saisi d’un litige
présentant des éléments extranéité ne peut pas appliquer à la question de droit cumulativement
des lois différentes.
Lorsqu’il y a conflit entre plusieurs lois le juge devra en choisir qu’une. Chaque loi de
différent pays peut donner potentiellement la réponse à la question posée.
Il faut donc une règle spécifique dans l’objet la loi applicable au litige.
En droit public tout conflit est exclu parce qu’on retrouve la souveraineté des Etats, le droit
public met en cause l’Etat, le principe de souveraineté interdit qu’un état puisse d’immiscer
dans les affaires d’un autre. Il n’y a jamais de concurrence ou conflit entre des règles de droit
public.
Chaque Etat détermine une unilatéralement l’application de ses règles de droit public sauf
convention international. Sont des règles de droit public : Toutes les règles de compétence des
tribunaux, les questions de la nationalité, fiscalité, le droit mixte. Il peut arriver qu’une
personne se voit imposer la législation de deux Etats pour une même question.

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On peut voir appliquer cumulativement deux lois pour un même litige : ex, une double
imposition pour une société, une personne peut avoir une double nationalité. Il peut y avoir au
pénal une double condamnation sauf convention internationale.
Lorsque la question est de pur droit privé et comporte des éléments d’extranéité le juge saisi
ne peut pas donner directement la solution au litige il doit préalablement la loi applicable au
litige. Et c’est dans cette loi qu’il recherchera la solution au litige.
Dans cette hypothèse va appliquer une règle de conflit de loi mais dans certains cas le juge
appliquera une règle matérielle qui est une règle spécifiquement internationale et qui va
donner directement la solution au litige. Depuis peu on a vu apparaître des règles à coloration
matérielle, ces règles se situent entre la règle de conflit de loi et la règle matérielle.
Doit être également envisager le cas de lois de police qui sont des règles impératives qui vont
s’imposer à un litige international.
On s’interrogera sur une méthode qui est relevé par la doctrine qui est celle de la
reconnaissance.

Chapitre 1 : La règle de conflit de loi


La règle de conflit de loi permet de déterminer la loi substantielle applicable à un litige
présentant un élément d’extranéité. Le postulat de base est que le juge français va être saisi
pour résoudre le litige international et appliquera la règle de droit du for, il s’agit un conflit de
loi français.
Cette règle va désigner l’ordre juridique applicable dans lequel on va trouver la loi
substantielle.
La règle de conflit de loi présente deux caractères spécifiques :
- Un caractère indirect
- Est en principe neutre

Section 1 : Le caractère indirect de la règle de conflit de loi


Ce qui distincte la règle de conflit de loi a toute autre loi c’est son caractère indirect cela
signifie que la règle de conflit de loi ne permet pas de résoudre au fond le litige. La règle de
conflit de loi va nous dire où il faut chercher, dans quelle loi il faut chercher la solution.
C’est une étape supplémentaire mais ne résout pas la question posée. Elle ne fait que désigner
la loi applicable au litige.
Une règle de conflit est composée d’un présupposé et d’un effet juridique. Dans le présupposé
on retrouve une question de droit à laquelle correspond une catégorie juridique, les faits
juridiques désignent un nombre juridique dans lequel on retrouvera la loi applicable au litige.
Le fait de litige est appelé l’élément de rattachement.
La règle de conflit de loi :
- Catégorie
- Elément de rattachement
Une fois choisi l’élément de rattachement le juge va raisonner puisque l’extranéité du litige a
été traité par la règle de conflit de loi. Les auteurs parlent de loi applicable ou de loi
compétent mais il faut faire attention avec loi compétent il ne faut pas confondre la loi
compétente avec le tribunal compétent ce sont deux règles différentes. La règle de conflit de
loi est une méthode indirecte.
Section 2 : La neutralité de la règle de conflit
En principe la règle de conflit de loi est neutre, cette neutralité se déroule tout d’abord quant à
la solution du litige ensuite elle est neutre quant à la loi appliquée peu importe que la loi
applicable soit française ou loi étrangère.
§1 : La neutralité quant au résultats

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Certains auteurs disent que la règle de conflit de loi est abstraite, cela signifie que le juge
lorsqu’il choisit la loi applicable n’en connaît pas le contenu, il ne connaît ni le contenu de la
loi ni la solution que la loi va donner au litige. Il va appliquer le conflit de loi à l’aveugle
La neutralité de la règle de conflit découle de son caractère indirect. Donc c’est un
raisonnement à l’aveugle. Le caractère abstrait est remis en cause par des règles à coloration
matérielle.

§2 la neutralité quant à la loi appliquée


Il faut distinguer selon que la règle de conflit est bilatérale et selon qu’elle est unilatérale.
A) Le règle de conflit bilatérale
Ou règle de conflit savinienne, à cette spécificité qu’elle désigne indistinctement la loi du for
ou la loi étrangère. Ce sont des règles conflits les plus courantes. Elle met sur un pied
d’égalité la loi du for et la loi étrangère.
Peu de critiques ont été faites à la règle de conflit bilatérale :
- Elle revient à évincer des lois étrangères qui pourraient avoir un titre à s’appliquer,
elle s’exclut l’application de la loi du domicile.
- Elle fait un choix de rattachement qui exclue l’application d’autres lois qu’auraient
vocation à s’appliquer.
- Elle peut amener à appliquer une loi étrangère que ne se veut pas applicable. Ex : on
applique la loi nationale mais un anglais est domicilié en France, sauf que les anglais
soumettent la capacité à la loi du domicile et non à la loi nationale, on va appliquer la
loi anglaise. On peut jouer le jeu du renvoi. Dans ce cas c’est un conflit de système.
C’est un conflit de règle de conflit.
B) Le règle de conflit unilatérale
La règle de conflit unilatérale ne désigne que la loi du for, elle n’est pas neutre quant à la loi
appliquée.
Nick Boyer. L’Etat ne peut pas appliquer une loi étrangère si celle-ci ne si veux pas
applicable, par conséquent chaque Etat doit alors déterminer les cas où sa propre loi sera
applicable. C’est donc chaque Etat qui détermine le domaine d’application de ses propres
règles. Ainsi la règle unilatérale ne désigne que la loi du for.
L’art 3 du CC dans sa rédaction contient une règle de conflit unilatérale « les immeubles
même ceux possédés par des étrangers sont régis par la loi française », « les lois françaises
concernant l’état et la capacité des personnes régissent les français même résident en pays
étranger ». Seule la loi française est désignée.
La difficulté est de savoir quelle loi régit les immeubles situés en étranger ? quelle loi va régir
l’état et la capacité des immeubles des étrangers ?
La méthode unilatéraliste part du constat que chaque état doit déterminer le domaine
d’application de sa propre loi, seul Etat français peut déterminer de la loi française.
Il faut rechercher les règles de conflit de loi étrangères pour déterminer si une loi si veux
applicable.
Que décider si plusieurs lois étrangères si veulent applicables ? on est donc dans l’hypothèse
de cumul de lois applicables. Deux théories ont été proposées :
- Quadri proposait de retenir la loi étrangère la plus effective
- Boyer proposait de retenir la loi qu’on aurait appliqué si le conflit avait été bilatéral
Se pose la question de la capacité d’une personne étrangère en France.
La JPD de la Cour de cassation a très vite bi latéralisé l’art 3 du CC, et nous dit que la
capacité est soumise à la loi nationale et pour les immeubles c’est la loi du lieu de situation
qui s’applique.

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La loi française ne se veut pas applicable mais aucune loi dans le monde ne se veut
applicable ?
Le juge est obligé de prendre une décision, Boyer propose d’appliquer la loi du for, c.à.d. la
loi française.
En 1975, le législateur a rédigé une règle de conflit de loi en matière de divorce cet article
était l’art 310 du CC et 309 du CC maintenant. Lorsqu’une loi ne se reconnaît compétente
alors que les tribunaux sont compétents alors les tribunaux français sont compétents. L’article
309 ne prévoit pas l’hypothèse du cumul.
Des très nombreuses critiques on était faites sur le conflit unilatérale
- Elle favorise le forum shopping (ex les parents qui on recourt à la GPA vont dans des
pays qu’autorisent la GPA)

Chapitre 2 : Les règles matérielles


Contrairement aux règles de conflit de loi les règles matérielles donnent directement la
solution à un litige international. Elles peuvent avoir plusieurs origines : nationales, et
essentiellement d’origine internationales. Ex : La Convention de Vienne contient uniquement
des règles matérielles.
La règle matérielle supprime l’intervention d’une règle de conflit de loi ?

Section 1 : Les caractères de la règle matérielle


§1 : Le caractère direct de la règle matérielle
Les règles matérielles sont à l’opposé des règles conflictuelles, elles donnent directement la
solution à une question présentant un élément d’extranéité, l’auteur Op petit définissait
comme des normes propres aux rapports internationaux qui énoncent directement la solution
applicable au fond.
La question qui s’est posé devant la Cour de cassation était de savoir si l’état français
compromettre (insérer une clause d’arbitrage dans un contrat) dans un contrat international ?
En droit français interne interdisait à l’époque aux personnes morales de droit public de
compromettre. La question fut d’abord par l’intermédiaire d’une règle de conflit de loi San
Carlo Civ 14 avril 1964. Une clause compromissoire conclue par un établissement français
dans un contrat international est-elle valable ?
Les parties au contrat avaient soumis le conflit à la loi italienne la discussion devant la Cour
de cassation était de savoir quelle était la loi applicable à la capacité d’un établissement public
pour compromettre. La loi italienne ou était-ce la loi française ?
La Cour de cassation a appliqué la loi italienne, la loi applicable au contrat donc la Cour de
cassation raisonne de façon indirecte.

La règle matérielle : c’est une méthode directe, elle donne directement la solution au litige.
La Cour de cassation a complètement modifié son raisonnement : Civ 2 mai 1966 le problème
était de savoir si l’état français pouvait compromettre dans un litige international. Dans cet
arrêt la Cour de cassation décide que la prohibition prévue pour les contrats internes n’est pas
applicable aux contrats internationaux. La Cour de cassation déclare valable la clause
compromissoire dans un contrat international par une personne morale publique. Dans un
contrat international la clause compromissoire est valable.

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§2 le caractère spécifiquement international de la règle matérielle
Les règles matérielles sont des règles substantielles, spécifiquement internationales. Elles ne
s’appliquent que lorsque la situation est internationale. Concrètement, la règle matérielle
donne donc directement la solution à une question de droit présentant u élément d’extranéité.
Ainsi les règles matérielles ne se distinguent des autres règles substantielles que par le fait
qu’elles soient destinées spécialement aux relations internationales. Soit dans la règles il est
indiqué internationale ou alors c’est dans le titre de la convention internationale.

Section 2 : De la suppression de toute règle de conflit dans l’application des règles
matérielles ?

La question est de savoir si la règle matérielle est indépendante de toute règle de conflit de
loi ?
La règle matérielle en ce qu’elle donne directement la solution est applicable sans
l’intervention d’une règle de conflit. Cependant cette solution ne fait pas l’unanimité en droit.
§1 : L’intervention de la règle de conflit de loi
La difficulté se pose pour les règles matérielles d’origine nationale. Certains auteurs dont Paul
Lagarde et Pierre Mayer considère que l’application d’une règle matérielle nationale est
subordonné à sa désignation par les règles de conflit de lois. Ainsi, une règle matérielle
nationale serait applicable comme n’importe quelle autre règle de droit interne. Une règle
matérielle française ne serait applicable que si la loi française est désignée par la règle de
conflit de loi.
Une de raison de ces opinions est l’hypothèse où un juge français est saisi d’un litige qui n’a
aucun point de contact avec la France à part la compétence du juge. Ces auteurs s’interroge
sur le fait de savoir pourquoi on devrait appliquer à ce litige la règle matérielle française qui
n’a aucun lien avec le litige.
Cette solution était celle prévu dans le code de commerce international tchécoslovaque
élaboré en 1963, ce code ne comportait que des règles matérielles d’origine nationale. Il
prévoyait son application uniquement si l’ordre juridique tchécoslovaque était désigné par une
règle de conflit de loi.
Ces propositions n’ont pas été retenu par la jurisprudence, la Cour de cassation applique
directement la règle matérielle.

§2 : L’application d’une règle de conflit spécifique


Pierre Mayer : considère que la règle matérielle quel qu’elle soit, ne peut pas évincer le
conflit. C’est une règle substantielle spécifiquement internationale, ce que veut dire que dans
un ordre juridique il aura deux réglementation que portent sur la même question, une règle
interne et une règle spécifiquement internationale.
Pour appliquer une de ces règles, il faut savoir si le litige est une litige interne ou un litige
international. Une règle que détermine quand un litige est interne et quand il est international.
Cette règle selon Mayer est une règle de conflit puisqu’elle permet de choisir entre deux
règles.

Chapitre 3 : Les règles à coloration matérielle


Elles sont à mi-chemin entre la règle de conflit de loi et la règle matérielle. Elles remettent en
cause la neutralité quant au résultat de la règle de conflit de loi.

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Les règles à coloration matérielle sont à la recherche d’objectif concrets, sont influencés par
des considérations substantielles.
Les règles à coloration matérielle viennent de la doctrine de la Common Law et de la critique
faite à la règle bilatérale.

Section1 : Les doctrines américaines


§1 : Le principe de préférence
Vient de l’auteur Carves reprochait à la règle de conflit de loi son abstraction et son
application trop mécanique quant à l’application de la loi, il propose que pour effectuer son
choix le juge pourra tenir compte de la solution substantielle à laquelle l’application de la loi
conduit.
Le juge va donc tenir compte du contenu des lois en présence et il appliquera celles dont le
résultat lui paraît le plus juste.
Des principes de préférence doivent guider le juge pour déterminer la loi applicable.
Ainsi, comme principe de préférence on peut appliquer la loi la plus favorable.
Un arrêt a fait l’objet de ce principe de préférence ; Chambre des Lords : arrêt boys contre
Chaplin, en espèce un accident a eu lieu à Malte dans lequel était impliqué que des véhicules
anglais. La chambre des Lords au lieu d’appliquer la loi maltaise, appliqua la loi anglaise en
ce qu’elle était plus favorable au litige.

§2/ La théorie des intérêts gouvernementaux


Currie propose d’analyser les intérêts gouvernementaux en vue de déterminer la loi la plus
intéressante à appliquer.
Les intérêts gouvernementaux c’est le but du législateur. Lorsque l’état édicte une règle il a en
vue une politique, un but précis. Par conséquent cet état a intérêt à ce que sa loi soit appliquée
toutes les fois que le but visé peut être atteint.
Cour suprême de New Babcock vs Jackson : deux américains résidant à NY partent au
Canada en automobile, ils sont un accident au Canada et le passager assigne le conducteur
(américain) en responsabilité.
En principe la loi canadienne devait s’appliquer or la loi canadienne excluait toute
indemnisation au passager bénévole contrairement à la loi de NY. Le juge américain analysa
les deux lois en présence. La loi canadienne était édictée afin d’éviter les collusions
frauduleuses entre le conducteur et son passager au détriment des compagnies d’assurance.
La loi de NY, quant à elle était édictée dans la but d’indemniser toutes les victimes. Le juge
américain a décidé d’appliquer la loi NY qu’avait un intérêt prépondérant à s’appliquer. Ces
doctrines n’ont reçu aucune application en France, on leur reproche leur caractère incertain
puisque le choix de la loi applicable dépendant uniquement du juge et de l’analyse de la
situation.

Section 2 : les rattachements multi


La règle de conflit de loi classique (bilatérale), ne comporte qu’un rattachement puisque la
question posée ne relève d’une seule loi.
Si la règle de conflit bilatérale comporte plusieurs rattachements, alors ceux-ci sont
d’application distributives.
Dans les règles de conflit a coloration matérielle, les rattachements multiples introduisent des
considérations substantielles et rattache la question de droit à plusieurs législations. Les
rattachements multiples marquent ainsi une préférence quant à la solution à donner au litige.

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Cette préférence se retrouve dans l’énoncé de la cour. Il y a deux sortes de rattachements, plus
rarement ce sont des rattachements cumulatifs, plus utilisé des rattachements alternatifs.

§1 : Les rattachements alternatifs


Ils ont pour objet de favoriser une situation juridique donnée. S’ils rassemblent a une règle de
conflit ils s’ne éloignent en ce qu’ils ne sont pas indifférent au résultat. Leur objectif est
d’obtenir un résultat substantiel.
Ainsi est une règle à coloration matérielle à rattachement alternatif l’art 311-17 CC
reconnaissance volontaire de paternité ou de maternité « la reconnaissance volontaire de
paternité ou de maternité est valable si elle a été faite en conformité soit de la loi personnelle
de son auteur soit de la loi personnelle de l’enfant ».
Cette règle n’est pas abstraite, n’est pas neutre quant aux résultats, elle vise la validité de la
reconnaissance. Une règle de de conflit classique n’indique jamais la volonté d’aboutir à un
résultat. La règle prévoit des rattachements alternatifs qui favorisent le but recherché c.à.d. la
validité de la reconnaissance. Il suffit qu’une des lois en présence valide la reconnaissance
pour que celle-ci soit appliquée.
L’article 202-1 alinéa 2 du CC contient également une règle à rattachement alternatif même si
le but recherché par le législateur n’est pas spécifiquement indiqué. Concerne la loi applicable
au fond du mariage. En principe la loi applicable au fond est soumis à la loi personnelle des
futurs époux. Cet article prévoit une règle pour les mariages des personnes de mêmes sexes :
« deux personnes de même sexes peuvent contracter mariage lorsque pour au moins l’une
d’elles soient sa loi personnelle, soit la loi de l’état sur le territoire duquel elle a son domicile
ou sa résidence, le permet ».
Un marocain qui veut se marier avec un français. On tient en compte la loi personnelle d’un
seul des époux.
Pierre Mayer a eu une analyse de l’article 317 CC, il serait une règle matérielle, dont
l’application serait subordonnée à la prise en considérations des lois étrangères. L’art pourrait
se traduire ainsi la reconnaissance est valable à la condition que la loi personne de l’auteur ou
de l’enfant, la considère comme tel.

§2 : Les rattachements cumulatifs


Ils visent à mettre un obstacle à un certain résultat. Ils soumettent la question e droit à
plusieurs lois. Cela revient en pratique à appliquer la loi la plus sévère. La JPD a fait une
application cumulative de l’art 311-17 dans l’hypothèse d’une contestation, elle a considéré
que la contestation était possible si elle était admise selon la loi nationale de l’auteur et selon
la loi nationale de l’enfant.

Section 3 : Les autres règles mettant en cause la neutralité de la règle de conflit
Ces autres règles ne font pas l’unanimité en doctrine.
§1 : La loi d’autonomie
Elle est présentée traditionnellement comme une règle de conflit bilatérale, il s’agit de la
règle de conflit de loi applicable en matière contractuelle, elle peut se traduire ainsi, la loi
applicable aux contrats est la loi désignée par les parties.
Pour certains auteurs cette règle revêt un caractère substantiel. Le choix de la loi va être fait
en fonction de l’intérêt des parties au contrat. Ce qui révèle déjà une coloration matérielle de
la loi d’autonomie puisque les parties vont choisir la loi en fonction du contenu des lois
présentes et en fonction de leurs intérêts.

§2 : La clause d’exception

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La règle de conflit bilatérale en ne retenant qu’un seul élément de rattachement exclu
l’application e lois qu’auraient eu vocation à s’appliquer.
Il peut y avoir des hypothèses où la loi désignée par la règle de conflit de loi n’est pas loi qui a
les liens les plus étroits avec la situation.
La clause d’exception est lorsque le législateur, peut considérer que le choix du rattachement
de la règle de conflit n’est que relative. Il ne s’agirait que d’une présomption simple de
localisation du rapport de droit.
Dans ces cas le législateur prévoit une clause d’exception qui porte aussi le nom d’une clause
échappatoire, celle-ci prévit alors d’appliquer une loi présentant des liens plus étroits avec la
situation juridique. Le règlement de Rome du 17 juin 2008 prévoit que loi applicable aux
obligations contractuels en l’absence de choix est la loi du débiteur de la prestation
caractéristique. Le règlement prévoit la possibilité d’appliquer une autre loi « lorsqu’il résulte
des circonstances de la cause, que le contrat présente des liens plus étroits qu’avec un autre ».
Le lien le plus étroit avec un pays est purement objectif, il n’y a pas d’influence substantielle.
Le contenu de la loi étrangère n’est pas recherché. C’est la localisation du rapport de droit qui
est adaptée à la situation.

Chapitre 4 : Les lois d’application immédiate


Les lois d’application immédiate sont appelées lois de police ou loi internationalement
impératives ou encore lois d’ordre public. La diversité des termes utilisés montre la difficulté
à appréhender cette méthode de règlement des litiges.
Pierre Mayer :la loi d’application immédiate « comme une règle qui est applicable même si
l’ordre juridique auxquelles elle appartient n’est pas désigné pas la règle de conflit, dès lors
que l’état qui l’édicté estime nécessaire de l’avoir appliquée aux situation présentant un
certain avantage.

Section 1 : les caractères des lois d’application immédiate


Une loi d’application immédiate est une loi purement interne dont la fonction sociale exige
qu’elle soit appliquée à une situation internationale alors même que la règle de conflit désigne
la loi d’un autre état.
- Règle substantielle purement interne, elle s’oppose à la règle matérielle
- Méthode direct de règlement

§1 : La loi d’application immédiate est une règle substantielle purement interne
Ce qui différencie une loi d’application immédiate d’une règle matérielle c’est qu’à l’origine
la loi d’application immédiate est une règle purement interne. La règle matérielle ne
s’applique qu’aux relation internationales. Il n’y a donc pas de différence entre une loi
d’application immédiate et une autre loi purement interne lorsque le litige est interne.
Ce qui différencie une loi d’application immédiate et une autre loi purement interne c’est
lorsque le litige est international. La loi d’application immédiate est applicable directement
sans l’intervention de la règle de conflit de loi. Alors qu’une loi purement interne ne sera
applicable que si elle est désignée par la règle de conflit de loi.
Les lois d’application légale sont des lois impératives dont la fonction sociale impose son
application à un litige international.

§2 : La loi d’application immédiate est une méthode directe du règlement des litiges
internationaux
Les lois d’application immédiate s’appliquent directement au litige en absence de toute
désignation par la règle de conflit de loi.

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Certains auteurs distinguent deux types de lois d’application immédiate :
- Stricto sensu
- Des lois de police

A) L’application directe
Les lois d’application immédiate sont des règles d’application direct, elles s’appliquent sans
l’intervention de la règle de conflit de loi. Elles excluent la loi normalement applicable
désignée par la règle de conflit. La loi d‘application immédiat est une règles substantielle
interne, elle donne directement la solution au litige. Elle est tellement importante pour l’ordre
juridique auquel elle appartient qu’elle va s’imposer au litige international, alors même
qu’une loi étrangère aurait vocation à s’appliquer.

B) La distinction de loi de police et loi d’application immédiate


La différence tient à leurs domaine d’application. Les lois de police s’appliqueraient à cause
de leur fonction sociale, les lois d’application immédiate s’appliqueraient par volonté du
législateur.
1) Le domaine d’application fondé sur la fonction sociale
Selon Franceskakis une loi interne est qualifiée de loi de police lorsqu’elle tend « à la
sauvegarde de l’organisation politique sociale ou économique d’un pays ».
La difficulté est d’identifier les lois de police.
Loussouarn : entre une loi interne et une loi de police il n’y a pas e différence de nature mais
une différence de degré. C’est le juge qui va chercher la fonction sociale de la loi et voir si
cette fonction exige l’application de cette loi à une situation internationale. Le juge doit au cas
par cas déterminer les objectifs du législateur et leur permettre de se réaliser. La protection de
mineur relève d’une loi de police.
La détermination des objectifs politiques, économiques et social d’un pays est difficile, il faut
éviter de voir des lois de police partout et à l’inverse nul part. de même que les lois de police
n’ont pas tjrs des objectifs politiques, économiques et sociaux.
Que faire lorsque la loi normalement applicable au litige (celle désigne par la règle de conflit)
désigné une loi qui n’est plus favorable que la loi de police ? Il n’y a pas de solution.
Que faire si plusieurs lois de police entrent en concurrence ?

2) Le domaine d’application fondé sur la volonté du législateur


Selon certains auteurs ne constitue pas des lois de police au sens strict les lois dans la domaine
d’application dépend de la seule volonté du législateur et non de la fonction sociale de la
règle.
C’est le cas de l’art 311-15 CC qui fait suite de l’art 311-14 CC soumet la filiation à la loi
nationale de la mère. L‘art 331-15 CC « toute fois si l’enfant et ses pères et mères ont en
France leur résidence habituelle la possession d’état produit toutes les conséquences qui en
découlent selon la loi française alors même que les autres éléments de la filiation auraient pu
dépendre d’une loi étrangère ». La question de la possession d’état sera soumise à la loi
française.
E n’est pas une règle matérielle l’article 311-15.

Section 2 : Les différentes lois de police


§1 : Les lois de police du for
Elles ont toutes un critère qui déterminent leur application immédiate. Ça peut-être la
résidence en France. Ça peut être le lieu de la conclusion du contrat, le lieu de l’exécution du
contrat. Le critère de déclenchement des lois de police dépend de la fonction sociale qui la loi
peut sauvegarder. Ce critère déclenche l’application de loi en tant que loi de police parce qu’il

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est lié à la fonction sociale qui la poursuit. Si ce critère n’existe pas la loi redevient une pure
loi interne qui ne s’appliquera que lorsqu’elle sera désignée par la règle de conflit de loi.

§2 : Les lois de police étrangère


Se pose la question de savoir si les lois de police étrangères peuvent recevoir application en
France. La plupart des auteurs considère qu’un juge français peut appliquer une loi de police
étrangère alors même qu’elle n’est pas désignée par la règle de conflit, cette solution est prévu
dans certaines conventions internationales.
Comment une loi de police étrangère se veut applicable ? Certains auteurs proposent de
bilatéraliser le critère de rattachement de loi de police.
Que faire si plusieurs lois de police étrangère se veulent applicables ?
Il n’y a pas de solution
Que faire si la loi de police étrangère est contraire à notre conception d’ordre public ? On va
l’évincer.

§3 : Les lois de police en droit européen


Cumul entre les lois de police d’origine national et les lois de police européennes.
A) Les lois de police nationales
Plusieurs règlements européens réservent l’application des lois de police , le premier est le
règlement du 17 juin 2008 sur la loi applicable aux obligations contractuels : le règlement
Rome I, ce règlement donne pour la première fois une définition européenne des loi de police
nationales, art 9 du RE. Loi de police est une disposition impérative dont le respect est jugé
crucial par un pays pour la sauvegarde de ses intérêts publics, telle que son organisation
politique, social ou économique, au point d’en exiger l’application à toute situation entrant
dans son champs d’application quel que soit par ailleurs la loi applicable aux contrats. C’est
une règle impérative.
Le règlement va distinguer selon que la loi de police est une loi de police du for et selon une
loi de police étrangère.
L’art 9-2 du règlement vise les lois de police du for il est indiqué dans ce cas que le juge doit
appliquer les lois de police du for.
L’art 9-3 concerne les lois de police étrangères et le règlement prévoit que le juge peut
appliquer les lois de police étrangères à certaines conditions, il s’agit d’une simple faculté.

B) Les lois de police européennes

Deux décisions de la cour de justice sont venues apporter des précisions concernant les lois de
police :
- Les lois de police nationales doivent respecter les grands principes du droit européen
(23 novembre 1999 Arblade)
- Le droit communautaire peut être à l’origine des lois de police qui s’imposeraient aux
litiges : 9 nov. 2000 Ingmar. Les règles d’une directive européenne, la cour de justice
tire d’une directive concernant les agents commerciaux indépendant une loi de police
européenne qui va s’imposer dès lors que l’gant commercial a exercé son activité dans
un Etat membre et alors que le commettant est établi dans un état tiers (à l’UE) et
qu’en vertu d’une clause du contrat ce dernier est régi par la loi de ce pays tiers.

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Chapitre 5 : La reconnaissance des situations
juridiques
Traditionnellement la méthode de la reconnaissance est réservée à la question des jugements
étrangers. C’est le juge étranger qui va modifier la situation juridique, la question n’est plus la
loi applicable à la situation mais la question est de savoir si on fait produire effet à la décision
du juge étranger. La reconnaissance d’une décision c’est le fait de tenir pour acquis la
situation juridique prononcé par le juge étranger.
Depuis quelques années certains auteurs parlent de reconnaissance de situation juridique alors
même qu’il n’y a pas de jugement. L’hypothèse est la suivante une situation juridique
nouvelle a été consacrée par une autorité publique qui n’est pas un juge : ex un officier qui va
célébrer un mariage, l’enregistrement d’un PACS, un acte notarié. En principe puisqu’aucun
juge n’est intervenu o devrait raisonner en termes de conflit de loi. Mais certains auteurs à
cause d’une intervention d’une autorité publique proposent de raisonner en termes de
reconnaissance de la situation juridique. Ainsi la situation juridique constaté dans un acte
public devrait être reconnu en France en dehors de toute rechercher de la loi applicable. La
méthode de reconnaissance est consacrée dans certains conventions internationales :
Convention de La Haye sur la célébration et la reconnaissance de la validité des mariages,
Convention de La Haye du 1er juillet 1985 relative de la loi applicable Trust et à sa
reconnaissance. Certains auteurs parlent donc d’une nouvelle méthode de reconnaissance des
situations juridiques crées à l’étranger qui éclipserait le conflit de loi. Ainsi selon cette
méthode on s’interroge plus sur la loi applicable lors de la création de ce droit mais sur les
conditions de la reconnaissance de la situation juridique du droit. L’avantage d’une telle
méthode est que la situation juridique crée dans un pays sera identique dans tous les autres
pays et ne sera pas soumis aux aléas des lois applicables.
Cette méthode dite de reconnaissance n’est pas appliquée en droit positif français. Les deux
conventions n’ont pas été ratifiés par la France. Ce qui est vrai c’est qui se pose l’influence
d’un intervention d’une autorité publique dans la consécration d’un droit privé.

Titre II : La structure de la règle de


conflit
La règle de conflit est composée d’un présupposé qui est la catégorie juridique auquel est
attaché un effet juridique que consiste à un élément de rattachement.
Il y a autant de règles de conflits qu’il y a de catégories applicables. Ex : dans un divorce il
demande le payement d’une prestation compensatoire, la garde des enfants, la liquidation du
régime matrimonial. A toutes ces questions correspondent des catégories différentes sachant
que pour chaque catégorie on peut avoir des sources différentes.
Chapitre 1 : L’application de la règle de conflit
C’est l’application de la règle de conflit par le juge que va nous intéresser. Il n’y aura aucune
difficulté de l’application de la règle de conflit dès lors qu’une des parties du litige invoque
l’application d’une loi étrangère. Le juge va alors vérifier si cette loi est effectivement
désignée par la règle de conflit. Mais qui décider quand aucune des parties n’évoque pas cette
règle alors même que le conflit est international. Le juge doit-il d’office (sans que l’on

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demande au juge), ou est-ce qu’il peut ignorer la règle de conflit de loi ? s’il décide de
l’ignorer les parties peuvent-elles y renoncer ?

Section 1 : L’office du juge


Cette question a fait l’objet d’une longue évolution jurisprudentielle.
§1 : L’évolution jurisprudentielle
On a trois étapes.
A) La JPD Bisbal
Dans cette JPD, le juge n’était pas obligé d’appliquer la règle de conflit de loi. Le premier
arrêt Civ 12 mai 1959, la cour de cassation décidait que les règles de conflit de loi entendu
moins qu’elles prescrivent n’ont pas à caractère l’ordre public en ce sens qu’il appartient aux
parties de réclamer l’application.
La Cour de cassation estime que, si les juges n’étaient pas obligés d’appliquer la règle de
conflit ils l’auraient était possible de rechercher la règle de conflit Chémony Civ 2 mars 1960.
Le juge avait une simple faculté d’appliquer d’office une règle de conflit mais en aucun cas
était une obligation. Cette solution fût largement critiquée par la doctrine. La critique
principale tenait aux principes directeurs du procès.
Art 12 CPC « le juge doit trancher le litige conformément aux règles de droits qu’ils lui sont
applicables or quand les éléments d’extranéité le juge devrait chercher les conflit applicable
au litige ».
B) La JPD Rebouch Schule
Il a fallu attendre 1988 pour que la Cour de cassation opère un revirement dans deux arrêts
successifs :
- Civ 1ère 11 octobre 1988
- Civ 1ère du 18 octobre 1988 Shule
Le juge doit appliquer d’office la règle de conflit de loi. Il ne s’agit plus d’une simple faculté
mais d’une obligation. Mais la JPD n’a pas été maintenu.
C) La JPD Cobeco
Revirement Civ 1 du 4 déc. 1990 : « lorsque les parties n’ont pas invoqué d’autre loi, que
ère

celle tirée spécialement du droit français en une matière que n’est soumise à aucune
convention internationale et où elles ont la libre disposition de leur loi, il ne serait reproché
aux juges du fond de ne pas avoir procédé d’office à la recherche de la loi applicable ». Le
juge doit d’office appliquer la règle de conflit de loi dans deux hypothèses :
- S’il existe une convention internationale
- Lorsque les parties n’ont pas libre disposition de leurs droits.
Quelle est l’office du juge lorsqu’il n’y a pas de convention internationale et que les parties
ont la libre disposition de leurs droits ?
Arrêt est venu préciser le rôle du juge ; arrêt Sarkis Civ 1ère 10 décembre 1991 en l’absence
des deux critères de la JPD le juge n’a pas à rechercher d’office la règle de conflit de loi, s’il
n’en a pas l’obligation il en revanche la faculté.
§2 la JPD société mutuelle du Mans
En 1999 deux arrêts reviennent sur la JPD Cobeco la JPD apporte un tempérament au devoir
du juge qui tient à l’équivalant aux résultats
A) Le critère de la libre disposition du droit
La Cour de cassation en 1999 ne retient plus qu’un seul critère à l’application du juge par la
règle de conflit c’est celui de l’absence de disponibilité de droit. Abandon du critère de la
convention internationale.
- Civ 1ère 26 mai 1999 : la Cour décida « s’agissant des droits dont les parties ont la
libre disposition la CA a légalement justifié sa décision sur le fondement de la loi
française, dès lors qu’aucune des parties n’avait invoqué la convention de La Haye

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pour revendiquer l’application du droit étranger ». Malgré l’existence d’une
convention internationale le juge n’avait pas à l’appliquer.
- Civ 1ère 26 mai 1999 : en l’espèce il s’agissait d’une action de recherche de paternité
naturelle la CA applique la loi française la Cour de cassation casse : « statuant ainsi
sans rechercher d’office quelle suite devait être donné à l’action en application de loi
personnelle de la mère la CA a violé l’art 311-14 CC ». La cour reproche à la CA de
ne pas avoir recherche d’office la règle de conflit de loi en matière de filiation alors
même que la mère était étrangère.
Il n’existe qu’un seul critère d’application d’office, le critère de la non disponibilité des lois,
Le juge peut appliquer la règle de conflit de loi lorsque les parties ont la libre disposition de
des droits.
B) L’équivalence des résultats
Civ 1ère 13 avril 1999  compagnie royale belge, un accident de la circulation est survenu en
Belgique au cours duquel un automobiliste heurte un cheval, la cour d’appel applique la loi
Belge alors que c’tait la loi française qui était applicable en application d’une convention de la
Haye. Avant la JPD du Mans. Le juge devait appliquer d’office la règle de conflit mais il n’a
pas appliquée la bonne. L’arrêt de là ÇA aurait dû être casée car elle avait fait une mauvaise
application de la règle de conflit.

La Cour cassation ne casse pas l’arrêt de la Cour d’appel « attendu que l’équivalence entre la
loi appliquée et celle désignée par la règle de conflit justifie la décision qui fait application
d’une loi autre que la loi compétente ». La situation de fait constaté par le juge avait les
mêmes conséquences juridiques en application des deux lois.
L’équivalence des résultats était déjà connu en DIP c’était un principe appliqué dans le cadre
de la réception des jugements étrangers. Dans cet arrêt c’est la 1 ère fois que la Cour de
cassation fait application de cette méthode dans le cadre des conflit de lois. La solution est
justifiée en pratique puisque la solution au fond du litige est la même selon les deux lois.
En l’espèce la Cour de cassation justifie sa solution en ce que l’art 385 français et belge
étaient identiques (responsabilité du fait et des animaux).
Depuis le revirement des arrêts du Mans 1999, la solution a été confirmé par la Cour de
cassation. Arrêt Mme White Civ 3 avril 2001 revue 2001 p 513, en l’espèce une des parties
avait invoqué l’application du droit espagnol et là ÇA applique la loi française. La Cour de
cassation ne casse pas l’arrêt d’appel en raison de l’équivalence des résultats auquel
aboutissait les deux lois. Restait la question de savoir si l’équivalence des résultats était
applicable dans les hypothèses les parties n’ont pas la libre dispositions des droits ? La Cour
de cassation a confirme l’équivalence des résultats pour des droits indisponibles notamment
en matière de protection de meneurs vulnérables Civ 1ère 11 janvier 2005 Berthont.

Section 2 : La renonciation par les parties de la règle de conflit


Avant l’arrêt Cobeco un arrêt avait envisagé la renonciation par les parties en faisant
référence à l’art 12 al 3 de procédure civile Civ 1 ère 1998. Il est interdit au juge de changer le
fondement urique de la demande lorsque les parties l’ont lié par un accord expresse pour les
matières où elles ont la libre disposition de leur droit. De cette disposition la Cour de
cassation décida « que pour les droits dont les parties avaient la libre disposition celles ci
pouvaient demander l’application d’une loi différente qui celle désigné par une convention
internationale. Cette JPD fut maintenue après les différents revirements opéré par le Cour de
cassation. L’accord procédural c’est lorsque les parties se mettent d’accord en cours de
procès. La Cour cassation est allée plus loin, elle a admis que la renonciation pouvait être
tacite càd implicite : Hannover 6 mai 1987 Civ 1ère pour les droits dont elles ont la libre
disposition les parties peuvent s’accorder sur l’application de la loi française du for malgré

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l’existence d’une convention internationale ou d’une clause contractuelle désignant la loi
compétente.
La Cour de cassation ajoute un tel accord peut résulter des conclusions des parties invoquant
une loi autre que celles désignés par une convention internationale ou par le contrat ». La
Cour de cassation n’exige même plus un accord expresse il suffit pour les droits disponibles
que les parties désignent la loi française dans leur conclusion pour qu’on y voit une
renonciation de conflit de loi.
Cet arrêt a été largement critiquée par le doctrine mais la solution a été confirmé par la Cour
de cassation : Civ 1 1ère juillet 1997.
Le seul fait de ne pas invoquer la règle de conflit et d’invoquer la loi française vaut
renonciation ou accord procédurale lorsque les parties ont la libre disposition de leur droit.

Chapitre 2 : La catégorie


Le présupposé d’une règle de conflit n’est constitué par les fait à l'origine du litige mais d’une
question de droit. En DIP la qualification a un sens très précis, placer la question de droit dans
une catégorie.
Section 1 : La détermination de la catégorie

Il s’agit de savoir dans quelle catégorie va s’intégrer la question de droit. On part de ce que
l’ont connaît. Pour déterminer les catégories de droit internationale privé on va partie des
catégories de droit interne.
La référence de catégorie aux lois internes est assez limite quelque fois il faut envisager une
adaptation des catégories internes été d'autres fois une élargissement des catégories internes.
§1 : L'adaptation des catégories internes
Il arrive qu’une adaptation soit nécessaire pour intégrer la dimension internationale du litige
Sylvia Civ 25 juin 1957 une femme de nationalité italienne demande l’annulation de deux
actes conclu avec son frère sur des biens conclu en Tunisie elle invoque son état dépressif au
moment de la conclusion du contrat qui aurait vicié. Dans quel catégorie intégrer la question
de droit ?
En droit interne on cherche dans la validité des contrats, l’art 1108 impose 4 conditions de
validité du contrat si on avait retenu une catégorie de droit international privé des contrats
c’est la loi choisit par les parties, en l’espèce il s’agissait de la loi française
Ce n'est pas la solution choisit par le Cour de cassation, elle a classée la question de droit dans
la catégorie capacité qui est soumis a la loi nationale en l’espèce la loi italienne. Sauf que la
loi italienne déclarait la demande Côme tardive et ne permettait pas l’annulation des
donations.
« L’insanité d’esprit et la démence relevait en réalité des cas d’incapacité naturel soumis à la
loi personnelle et non pas à la loi régissant des actes juridiques incriminés comme les vices du
consentement ».
Si la donatrice avait était sous tutelle au moment des actes on allait chercher dans la capacité
dans le code civil.

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Selon le Doyen Batiffol « la loi personnelle doit régir les matières qui touchent l’état
permanent de la personne télé que les incapacités que la personne bénéficie d’une mesure de
sécurité ou pas ».
§2 : L’élargissement des catégories internes
Les catégories de droit interne ne peuvent pas prendre en compte des institutions étrangères,
elles doivent être comprises largement pour intégrer la situation national du litige.

Section 2 : La qualification


En DIP la qualification consiste à classer la question de droit dans une catégorie, il s’agit de la
catégorie de la règle de confit du for.
Une question se pose cependant quelle influence peut exercer la qualification étrangère sur la
qualification française, l’hypothèse du conflit de qualification.
Le système du for et système étranger ne classe pas le problème dans la même catégorie.
La JPD a retenu la qualification léguée fou rhi, la qualification selon la loi du for. En France
on retient la qualification selon le droit français. Pour autant la lex causae, la loi étrangère
pourra avoir une influence sur la qualification.
§1 : Le principe de qualification légué fou rhi
A) L'origine du principe
Franceskakis n’a pas hésité à considérer le pb lié à la qualification à un historique « des plus
fameux et sans doutes aussi un des plus encombrants dans le monde entier ».
Arrêt Bartholo CA 24 déc 1989, deux époux maltais ses sont mariés à Malte, le mari s’installe
en France où il acquiert des immeubles à son décès sa veuve prétend avoir de droits sur ces
immeubles contrairement à ce qui prétend une héritière.
La CA devait savoir si les prétentions de la veuve devaient se classer dans la catégorie
régimes matrimoniaux ou dans la catégorie successions. La CA retient la qualification des
régimes matrimoniaux. Dans cet arrêt il n’y a aucun conflit de qualification c’est le
commentateur de l’arret que s’est posé la question d’un été conflit.
Bartin se pose la question, en effet selon la loi maltaise la veuve pouvait bénéficier de la
quarte du conjoint pauvre selon le droit maltais le conjoint sans ressources pouvait obtenir un
quart des biens en usufruit. Bartin se pose la question de savoir si la quarte du conjoint pauvre
devait être considéré comme un bien héréditaire ou comme un bine se rattachant au régime
matrimonial. Selon le droit maltais la quarte du conjoint à ouvre relevait de la catégorie
régime matrimonial. Selon Bartin le droit français aurait classé cette institution inconnue dans
la catégorie succession. Bartin y voit donc un conflit de qualification été propose de le
résoudre par la qualification léguée.
La JPD a toujours appliquée la qualification léguée fou rhi, la cour de cassation a mis pas mal
de temps avant d'en énoncer le principe : arrêt Caraslanis Civ 22 juin 1955, monsieur est grec
et il épouse une française en France, madame assigné monsieur en divorce, monsieur se
défend et invoque la nullité du mariage. Là mariage a été célébré selon la forme civile en
France or la loi grecque impose une célébration religieuse. Selon le droit grec la célébration
religieuse du mariage doit être classée dans la catégorie condition de fond du mariage, elle
soumise doc à la loi nationale. La cour de cassation décida « que la question e savoir si un
élément de célébration mariage appartient à la catégorie de règles de forme ou des règles de
fond devait être tranché par le juge français suivant les conceptions du droit français selon
lesquels le caractères religieux laïques du mariage est une question de forme » le mariage était
donc valable.

B) Les arguments en faveur du principe


Plusieurs arguments ont été avancés, tous n’ont pas obtenir l’unanimité en dot rien.

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- Euj interpretari cujus est condere : c’est à celui qui pose les règles de les interpréter,
or en principe la règle à interpréter c’est la règle du for et il convient de l’interpréter
selon les règles du for. La question que se pose au juge français est l’application d’une
règle française. Il convient donc de raisonner selon les conceptions du droit français.
- Si on ne qualifie pas en fonction du droit français on va qualifier en fonction du droit
étranger. Or l’objet de la qualification est de déterminer une catégorie, a cette
catégorie rattaché  un élément de rattachement qui va désigner la loi applicable.
Comment qualifier légué de causae alors même que la lex causae n’est pas encore
déterminée ?

§2 : Le rôle de la lex causae dans la qualification


La lex cause est la loi applicable à la cause, au fond du litige.
Le droit peut prendre en compte la lex causae pour effectuer une qualification. Il faudra
distinguer cette hypothèse d’une autre, il s’agit des catégories de droit interne.

A) La prise en compte de le lex cause dans la qualification légué four rhi


On applique la règle de conflit de loi française, on v classer la question dans la catégorie
française DIP. Comment classer la question de droit lorsqu’elle concerne une institution
inconnu du droit français ?
Trust est une institution inconnue du droit français. Seul la lex causae, la loi étrangère peut
nous permettre sa propre institution. On va faire appel à la lex causae on va la prendre en
considération pour comprendre le fonctionnement de l’institution en cause une fois
l’institution de droit étranger comprise on va pouvoir la faire entrer dans une catégorie du for.

B) L’application des catégorie de doit interne de la lex causae


Cette difficulté est appelé selon les auteurs la qualification en sous ordre ou la qualification au
second degré. Il faut savoir que la règle de conflit de loi a joué, a désigné une loi étrangère, la
lex causae, puisque la la règle de conflit de loi a joué il ne s’agit donc plus d’un problème de
qualification au sens du droit international privé càd de classer une question de droit dans une
catégorie. La question que se pose si on doit appliquer les catégories de la lex causae il s’agit
des catégories de droit interne de la lex causae et non des catégories de DIP de la lex causae.
Une exception qui concerne les meubles et les immeubles : lorsqu’il s'agit d’une question
successorale qui s’est posée en 2015, avant 2015 la règle de conflit française en matière de
succession distinguait les successions mobilière des succession immobilières (soumis à la loi
de lieu de situation du bien).

Chapitre 3 : L’élément de rattachement


Il correspond à l’effet juridique de la règle conflit de loi. L’élément de rattachement va
localiser le litige. Il a pour effet la désignation d'un ordre juridique.
Mais il peut arriver qu’il ait changé entre le moment que la situation juridique a été crée et le
moment où la question se pose. Il même des hypothèses où on va devoir faire jouer la règle de
conflit de loi étrangère c’est l’hypothèse du renvoi.

Section 1 : La désignation d’un ordre juridique

20
L’élément de rattachement de la règle de conflit de loi désigne la loi applicable au litige, il
désigne l’ordre juridique dans lequel le une va rechercher a loi substantielle applicable au
litige. En matière de délit l’élément de rattachement est le lieu du délit. Si le dommage a été
causé en Italie, l’élément de rattachement désigne l’ordre juridique d’Italie. Dans l’ordre
juridique italien le juge français va chercher la loi substantielle applicable qui pourra être soit
une responsabilité des choses, du fait d’autrui etc. Mais il est des cas où la règle de conflit est
malmenée, soit il coexiste plusieurs éléments de rattachement soit une absence de
rattachement.

§1 : La pluralité de rattachement


Cette hypothèse est celle de la double nationalité, comment appliquer la règle de conflit dont
l’élément de rattachement désigne la loi nationale lorsque la personne a une double
nationalité ?
La JPD a eu l’occasion de résoudre la difficulté lorsque l’une des nationalités en cause est la
nationalité française c’est cette dernière qui va être seule prise en compte par le juge français.
Arrêt Kasapyan civ 17 juin 1968.
Lorsque la personne se titulaire de deux nationalités étrangères le juge retient la nationalité la
pus effective : arrêt Martinelli civ 1 15 mai 1974. Ces règles s’appliquent sous réserves du
droit européen, dans différents affaires la cour de justice de l’UE a refusé de choisir entre
deux nationalités dès lors que la personne avait deux nationalités de pays membres de l’UE :
arrêt Garcia Avello : un couple a deux enfants avec la double nationalité (espagnole et belge).
Les parents veulent que soit appliqué la loi espagnole permettant d’accoler au nom du père
celui de la mère. La cour de justice a donné raison aux parents en leur permettant de choisir la
loi espagnole.
Le mari et la femme sont franco hongrois veulent divorcer, le règlement applicable donne
compétence aux tribunaux de la nationalité commune des époux, les tribunaux français sont
saisis, pour le juge français on dit tenir en compte que de la nationalité française et refuse de
se dessaisir au bénéfice des tribunaux hongrois.
La Cour de justice de l’UE a condamné l’état français arrêt Hadadi 16 juillet 2009, on ne
peut pas choisir entre les deux nationalités, les époux avaient une option de compétence ils
pouvaient choisir l’un des tribunaux compétents.
Certains règlements européens prennent en compte la question de la double nationalité.

§2 : L’absence de rattachement


Il peut arriver que le rattachement prévu par le règle de conflit de loi soit défaillant, plusieurs
hypothèses :
- L’élément de rattachement n’existe pas (les époux n’ont pas de nationalité commune,
domicile commun des époux les époux ne vivent plus ensemble)
- L’élément de rattachement existe mais il n’est pas connu (loi du lieu de situation du
bien, mais on ne sait où il est )
- L’élément de rattachement existe, il est connu mais il ne désigne aucune ordre
juridique (celle de l’abordage de deux navires en pleine mer)
En cas de défaillance d’un élément de rattachements, deux solutions peuvent être envisagées:
- On peut créer un élément de rattachement subsidiaire qui va remplacer l’élément de
rattachement défaillant le droit français en prévu deux : le domicile à défaut de
nationalité, le domicile commun à défaut de nationalité commune. (C’est une règle de
conflit bilatérale)
- Appliquer la loi du for en ce qu’elle a une vocation subsidiaire.
Si on ne peut pas appliquer la règle de conflit on appliquera la loi française dans sa vocation
subsidiaire.

21
Section 2 : Le conflit mobile

L'élément de rattachement a changé, il s’est déplacé géographique ou a été modifié dans le


temps : Bartin est a l’origine de l’expression conflit mobile. Il y'a conflit mobile lorsque
l’élément de rattachent retenu par la RC connaît un déplacement ou une modification.

§1 : Les causes du conflit mobile


Le conflit mobile n’est possible que pour les éléments de rattachements susceptibles de
changements, il n’y aura jamais de conflit mobile en matière immobilière car l’immeuble ne
peut pas de déplacer. D’autres éléments sont instantanés sont qui exclu les modifications dans
le temps. Ex : la loi d’autonomie qui s’apprécie au moment du contrat.
Le conflit mobile concerne trois éléments de rattachements :
- le lieu de situation du meuble
- La nationalité
- Le domicile
Si la règle de conflit désigne la loi nationale et que la personne a changé de nationalité peut-il
retenir la nationalité au jour de la création de la situation juridique ou la nationalité au jour où
se pose la question au juge ?
Ex : Vente de véhicules conclues en Allemagne qui comportai une clause de réserve de
propriété, le véhicule est introduit en France et fait l’objet d’une mesure conservatoire. La
question : la loi applicable à la sûreté mobilière ? Les sûretés sont soumis à la loi du lieu de
situation.
La Cour de cassation dans un arrêt DIAC Civ 1 8 juillet 1969 : a retenu l’application de la loi
française, elle tenu compte du lieu de la nouvelle situation du bien.

§2 : La solution au conflit mobile


A) L’application des règles de droit transitoire du for
Certains auteurs comme Lagarde, proposent de résoudre le conflit mobile comme un conflit
de loi dans le temps, l’analogie peut se faire entre deux difficultés si on se réfère au droit
subjectif en cause. Vis à vis du droit subjectif deux lois sont applicables successivement entre
lesquelles on doit choisir. Devrait donc être appliqué les principes des lois transitoires du for,
le principe de l'application de la loi nouvelle. Cette proposition a été largement critiquée en
doctrine en effet si on hésite entre deux lois applicables dans le cadre du conflit mobile, on
hésite entre deux lois en vigueur dans deux états différents alors qu’en droit transitoire la loi
nouvelle abroge la loi ancienne dans le même ordre juridique. Certains auteurs proposent
donc un traitement spécifique du conflit mobile.

B) Le traitement spécifique du conflit de loi


Certains auteurs ont proposé de respecter les droits acquis à l’étranger par conséquent on
devrait toujours appliquer la loi à l’origine de la situation juridique. Pour d’autres auteurs et
pour cherchée la solution au conflit mobile selon les objectifs poursuivis par la règle de conflit
il n’y aurait donc pas une mais des solutions au conflit mobile selon la règle de conflit en
cause.
On n’a pas de réponse pour certaines lois de conflit.
On a une solution qui est simple pourtant, c’est lorsque la règle de conflit de loi apporte un
élément temporaire, qui exclu toute difficulté de conflit mobile, Ex en matière de filiation
l’art 311-14 retient la nationale de la mère au jour de la naissance

22
Section 3 : L’application de la règle de conflit étrangère

La règle de conflit bilatérale, choisit un élément de rattachement qui localise dans l’espace le
litige. Une des critiques adressées à la règle de conflit bilatérale est qu’en choisissant une
seule élément de rattachement elle évincé des lois qui se voudraient applicable, ou elle
entraine l’application de lois qui ne se voudraient pas applicables. En effet tous les systèmes
juridiques n’appliquent pas les mêmes rattachements pour une catégorie donnée.
En cas de différence entre la règle de conflit française été étrangère concernant l’élément de
rattachement nous sommes face à un conflit de système, le conflit de système c’est lorsqu’une
situation donnée obéit à des règles différentes selon le système en présence. Dans ce cas il
peut arriver que le juge saisi doive appliquer une règle de conflit de loi étrangère.
Notre règle de conflit du for est une règle de conflit bilatérale, plusieurs hypothèses
d’application doivent être envisagées.
§1 : Le renvoi
La diversité des systèmes juridiques peut entraîner un conflit positif, deux lois se veulent
applicables en raison de leur règle de conflit. Le droit français ne reconnaît pas le conflit
positif il n’en tient pas compte, il sera toujours résolu eu bénéfice de la loi française. Reste le
conflit négatif. Aucune des lois en présence ne se veut applicable, c’est l’hypothèse du renvoi.
Le renvoie est propre à la règle de conflit bilatérale puisqu’il suppose que la loi désigne par la
règle de conflit du for soit une loi étrangère or cette loi étrangère ne prévoit pas la même
règle de conflit que celle du for. Il y'a renvoie lorsque la loi désigné par la règle de conflit de
loi du for ne se veut pas applicable càd que la règle de conflit étrangère désigne soit la loi du
for soit une loi tiers.

A) Le renvoi dans la JPD


C’est la JPD qui accepta en premier la notion de renvoi contra l’avis quasi unanime de la
doctrine il faut distinguer le renvoi eu premier degré et le renvoi au deuxième degré.
1) Le renvoi au premier degré
On part toujours de la règle de conflit du for, la règle de conflit du for désigne un ordre
juridique étranger, la elle de conflit étrangère désigne comme loi applicable la loi du for.
Arrêt Forgo chambre des requêtes 22 février 1882 : premier arrêt à admettre le renvoi.
Forgo est bavarois à l’âge de 5 ans il vient s’installer en France et y décède, il n’a jamais été
naturalisé français, sans testament en laissant une succession mobilière importante en France.
Les seuls parents qui lui restent sont des collatéraux ordinaires, l’état français prétend à la
succession, selon le droit bavarois les collatéraux peuvent succéder même les ordinaires, selon
le droit français ils ne sont pas héritiers donc ça revient à l’état.
Un premier arrêt de la Cour de cassation fût rendu, elle considère que les successions
mobilières sont soumises au dernier domicile du défunt. À l’époque il s’agissait du dernier
domicile en droit or à cette époque les étrangers ne pouvaient être domiciliés légalement en
France que s’il y étaient autorisés. Forgo n’avait jamais été autorisés à être domiciliés en
France par conséquent le domicile de droit de Forgo était la Bavière.
La cour d’appel de renvoi appliqua la succession française. La Cour de cassation rejette le
pourvoi et approuve la CA et considère que la ou bavaroise renvoi à la loi française, la règle
de conflit bavaroise retenait comme élément de rattachement soit la loi de la résidence, soit la
loi du lieu de situation du bien si on retenait le statut réel.
La règle de conflit française désigne la loi bavaroise pour régler le succès son de Forgo, le
juge français n’applique la loi substantielle bavaroise en matière de succession mais la règle
de conflit de loi bavaroise, celle-ci renvoie à la loi française.

2) Le renvoi au seconde degré

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On part toujours de la règle de conflit du for qui désigne la loi étrangère il y'a renvoi au 2 nd
degré lorsque la règle de conflit étrangère revoie a une loi tiers càd une autre loi que celle du
for. Ex : la capacité d’un anglais domicilié en Espagne.
JPD française n’a jamais fait une application très nette du renvoi au seconde degré mme si
elle l’a affirmé dans ses attendus : arrêt De Marchi 7 mars 1938 : un argentin habitait en
France sans y avoir été admis en domicile à son décès il laisse des parents par le sang et une
veuve, la veuve réclame l’application de la loi argentine en tant que loi nationale du défunt,
les parents invoquait l’application de la loi française après le renvoi de la loi argentine à la loi
française.
Cour de cassation « mais attendu qu’aspres avoir reconnu le caractère en principe obligatoire
du renvoi fait par la loi nationale d’un étranger à la législation successorale d’un autre état,
pouvant être le cas échéant la législation française, bien qu’lle ait appliqué un renvoie en
espèce la généralité est interprété Côme acceptant le principe du renvoi au 2nd degré ».
Arrêt Ballestrero Civ 1 21 mars 2000 : en l’espèce un immeuble est situé en Italie il avait
fait l’objet d’une donation, la question se posait de savoir si cette donation excédait la quotité
disponible. La Cour de cassation confirme que le montant de la réserve héréditaire est
déterminé par la loi successorale qui s’agissant de succession immobilières est celle du lieu de
situation de l’immeuble. Cet arrêt admet le principe du renvoi au 2 degré lorsque la Cour de
cassation énonce l’application du renvoi opéré par la loi d’application situation du lieu de
l’immeuble, a une autre loi, et spécialement, exclusivement a celle du for.
La difficulté est que la JPD a admis des renvois spécifiques

3) Le renvoi conditionnel
La JPD a admis le renvoi à certaines conditions, admission du renvoi conditionnel est à
chaque fois justifié par les faits d’espèce. Il n’est ps certain que le renvoi conditionnel puisse
être généralisé, on a deux arrêts :
- Moatti c/ Zagha Civ 1 15 juin 1982 : deux syriens de confession israélite se sont
mariés en Italie selon les règles de la ou mosaïque devant le grand rabbin de Milan.
Les époux viennent s’installer en France. 40 ans après le mari demande la nullité du
mariage suite à une demande de divorce de sa femme. Les conditions de forme du
mariage sont soumises a la loi du lieu de célébration en l’espèce la loi italienne qui
imposait une célébration laïque avant toute célébration religieuse. Le juge française
n’a pas fait application de la loi substantielle italienne mais de la règle de conflit
italienne ( la règle de conflit italienne désigne la loi nationale des époux soit la loi
syrienne). La Cour de cassation a admis ce renvoi a certaines conditions « le jeu du
renvoi se justifié en l’espèce dès lors qu’il conduisait à l’application de la loi mosaïque
au forme de laquelle les intéressés avaient voulu se soumettre et qu’ils validaient leur
union ». Le renvoi a été admis parce qu’il a permis de valider le mariage. Le renvoi a
été admis in favorem.
- Le renvoi n’est qu’accepté une certaine conditions : arrêt Riley Civ 1 11 février
2009 : « attendu qu’en matière de succession immobilière le renvoi opéré par la loi de
situation de l’immeuble ne peut être admis que si assure l’unité successorale et
l’application d’une même loi aux meubles et aux immeubles ». En droit français il
existe deux règles de conflit e matière de succession, on distingue les succession
mobilières soumises à la loi du dernier domicile du défunt et les successions
immobilières soumis à la loi du lieu de l’immeuble. La Cour de cassation a dit que
l’on accepte le renvoi en matière de succession immobilières si et uniquement si
elle permettent l’unité de la loi successorale.
4) Le renvoi juridictionnel

24
Arrêt en matière de succession immobilière Tasser-Carvalho, M. Tasses est de nationalité
française est domicilié en Espagne et est propriétaire d’un appartement en Espagne et il a un
appartement en France ses comptes bancaires sont en Espagne. A son décès une action est
intenté en France, sa fille soulève l’incompétence des tribunaux français concernant
l’immeuble situé en Espagne. À l’époque la règle de compétence des tribunaux est que les
tribunaux français sont compétents lorsque les immeubles sont situés en France. La CA se
déclare compétente même pour l’immeuble située en Espagne. La Cour estime Les
juridictions françaises étaient compétentes pour connaître la succession tant mobilière en
application de l’art 14 du CC, tant qu’immobilière en raison la situation d’un immeuble en
France, la CA constatant que la loi espagnole applicable aux meubles et à l’immeuble situé en
Espagne, renvoyait à la loi française, loi nationale du défunt, en exactement déduit que les
juridictions françaises étaient par l’effet de ce renvoi compétentes pour règles l’ensemble de
la succession.
Par application de la seule de compétence les tribunaux française éteint incompétents pour
l’immeuble situé en Espagne, la Cour de cassation a admis la compétence des tribunaux
français parce que la loi espagnole renvoyait à la loi française.

B) Le renvoi en doctrine
Plusieurs opinons doctrinales ont été proposées pour justifier le renvoi. À l’origine la doctrine
était contre le renvoi, puis une fois admis par le JPD il a fallu lui trouver un fondement
juridique.
1. Le refus du renvoi
La doctrine fût très hostile à l’admission du renoi par la JPD à l’époque elle considérait que
l’application de la loi désigné par la règle de conflit étranger entraînait un abandon de notre
souveraineté. Selon la doctrine de l’époque il appartient à la seule règle de conflit de loi
française de désigner la loi applicable au litige.
Une autre critique est effectué concernant le renvoi au premier degré. Pour appliquer la loi du
for qui ne se veut pas plus applicable que la loi étrangère. Pour certains auteurs c’est un cercle
sans fin.

2. Le renvoi désistement
Le Rebours-Pigeonnier proposa cette justification au renvoi , la règle de conflit française fait
une offre à la loi étrangère de s’appliquer, la loi étrangère est libre d’accepter ou de refuser. Si
la loi étrangère refuse l’offre alors le droit français doit lui proposer une nouvelle offre. La
refus de la première offre oblige à modifier l’élément de rattachement de la règle de conflit
française et à découvrir un rattachement subsidiaire. La critique que peut être faite à cette
théorie c’est qu’elle n’applique pas le renvoi, car elle n’applique pas la règle de conflit
étrangère. Elle applique une règle de conflit française subsidiaire.
Une variante a été proposé par Boyer, il propose d’appliquer la loi du for dès que la règle
désigné par notre règle de conflit refusait notre offre. Le refus de l’offre rendait le rapport de
droit apatride qui ne pouvait être régit que par la loi du for.

3. Le renvoi coordination
Batifole a analysa de façon fonctionnel le renvoi, moyen d’obtenir des résultats utiles il est
alors un mode de coordination des règles de conflit des différents états. Il n’est pas un
abandon de la règle de conflit de loi. « Il n’y a pas abandon parce que la règle de conflit
étrangère n’entre pas en juge par miracle, mais par désignation de notre règle de conflit ; il y'a
donc coordination de deux lois ». L’argument varie selon qu’il s’agit du renvoi au second
degré ou au premier.
a) Le renvoi au second degré

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Il favorise l’harmonisation des solutions de conflit de loi des pays successivement désignés à
condition que l’un de ces pays accepte que sa loi soit appliqué.
Un auteur allemand Raape trouva un exemple de renvoi coordination qu’il le trouvait
tellement convaincant qu’il el qualifia de rocher de bronze Hypothèse : un suisse domicilié à
Moscou où il épouse sa nièce elle aussi de nationalité suisse. La règle de conflit de loi russe
désigne l’application de la loi russe. La règle de conflit de loi désigne la loi russe. La loi russe
valide la mariage. Quelques temps après la validité de ce mariage est remis en cause devant
les tribunaux allemands. La règle de conflit allemande désigne l’ordre juridique suisse en tant
que loi nationale. Si le juge allemand n’applique pas le renvoi il va appliquer la loi
substantielle suisse qui décide que le mariage est nul. Si le juge allemand admet le jeu du
renvoi, la règle de conflit suisse désignant elle même l'orde juridique suisse et que um valide
le mariage. L’auteur justifie le juge du renvoi par le fait que si la question c’était posé en
Suisse ou en Russe la mariage aurait été valable, càd selon les règles de conflit concernait par
la situation. Les règles de conflits désignent une même loi il n’est pas raisonnable alors
d’exclure le jeu du renvoi.
b) Le renvoi au premier degré
L’harmonisation des solution est peu visible lors du renvoi eu premier degré puisque le juge
va appliquer le loi du for. La Cour de cassation a trouvé une justification au renvoi au
premier degré qui a rien avoir avec une harmonisation des solutions : Soulier 1 mars 1910
chambre des requêtes. La Cour considéra que « la loi française de droit international privé ne
souffre d’aucune manière du renvoi qui est fait à la loi interne française par la loi de droit
international privé, il n’y'a qu’avantage à ce que tout conflit se trouve ainsi supprimé et a ce
que la loi française régisse d’après ses propres vues des intérêts qui naissent sur son
territoire ».

C) La mise en œuvre du renvoi


Le renvoi suppose que l’on applique une règle de conflit de loi classique ce qu’exclu du
renvoi lors de l’application d’une règle de conflit unilatérale, lors de l’application des règles à
coloration matérielle, exclu également des principaux règlements internationaux. Il ne reste
donc que la règle de conflit bilatérale pour accepter le jeu du renvoi.
1. L’exclusion du renvoi dans les règles de conflit unilatérale
Le renvoi suppose comme point de départ que la règle de conflit de loi du for désigne un e loi
étrangère or la règle de conflit unilatérale ne désigne que l’application de la loi française.
Lorsque le critère d’application de la loi française n’existe pas, la règle de conflit unilatéral
exige de rechercher si une loi étrangère si veut applicable. Le jeu du renvoi est exclu puisque
ce dernier suppose que la loi étrangère ne se veuille pas applicable.
2. L’exclusion du renvoi lors de l’application des règles à coloration matérielle
Nous comprenons non seulement les règles à rattachement alternative mais également la loi
d’autonomie (choisi par les parties).
Le renvoi est exclu parce qu’il remettrait en cause le résultat recherché par le législateur ou
par les parties.
Qu'on décidait si le renvoi permet de valider la situation alors que le juge normal des lois e
présence ne le permet pas ? Reconnaissance en matière de paternité. Si on l’accepte le renvoi
celui-ci change de nature, il s’agit d’un renvoi in favorem.
3. L’exclusion du renvoi dans les règlements européens et dans les conventions
internationales
L’essentiel des conventions internationales comportant conflit de loi et de règlements
européens exclu le jeu de renvoi. Soit il comporte un article spécifique excluant le jeu du
renvoi soit il ne désigne que la loi interne. La référence à la loi interne exclu l’application des

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règles de conflit de loi de DIP, le jeu du renvoi. Certaines conventions admettent dans
certaines hypothèses le jeu du renvoi.

§2 : Les autres hypothèses proposées en doctrine d’application de la règle de la règle de


conflit étrangère
A) La question préalable
Très importante en pratique. Il y'a un problème de question préalable lorsque la solution à
donner a la question principale suppose que soit réglé la question préalable posée au juge ;
ex : invoque le divorce mon mari va invoquer la nullité du mariage. La validité du mariage
doit être résolu avant.
La question se posait de savoir qu’elle était la loi applicable à la question préalable. Des
auteurs dont Lagarde en France ont proposé d’appliquer à la question préalable la règle de
conflit de loi applicable à la question principale. En divorce on appliquerait donc à la question
de validité du mariage la règle de conflit de loi applicable au divorce. Ces auteurs invoquent
le respect de la logique interne de la loi applicable à la question principale.
L’inconvénient majeur de cette théorie est qu’il y aura autant de règles de conflit de loi
différents à la question posée selon qu’elle est posée à titre principale selon qu’elle est posée à
titre préalable.
Cette théorie n’a pas reçu d’application en JPD. Le premier arrêt a avoir proposé
une ;solution : arrêt Ponnoucannamallé 21 avril 1931 chambre de requêtes. La question
principale à régler était un problème de succession immobilier, l’immeuble était situe en
France, la question préalable concernait une filiation adoptive, la Cour de cassation appliqua à
la question préalable la loi interne applicable à la question principale sans même passer par un
conflit de loi. Cette solution a été critiquée et la Cour de cassation appliqua un revirement 1 er
chambre civil 3 janvier 1980 : la Cour de cassation applique la règle de conflit propre proposé
à la question principale et la règle de conflit propre à la question préalable.

B) Les situation juridiques constitué sans contact avec le for


Une question se pose doit-on toujours appliquer la règle de conflit de for en absence de tout
lien de la situation juridique avec le for ?
Si l’on admet ne pas appliquer comme pont de départ la règle de conflit du for il faudrait se
demander par quel critère on va appliquer la règle de conflit étrangère. Plusieurs propositions
ont été faites pour évincer la règles de conflit du for :
La règle de conflit à la deuxième puissance dans cette hypothèse on ne distingue plus la règle
de conflit de la loi substantielle puisqu’il existe un conflit entre les lois substantielles qui ont
vocation à s’appliquer il existe tout autant un conflit de règle de conflit. Pour déterminer
quelle est la règle de conflit applicable au litige il faut une règle de conflit spéciale càd une
règle de conflit des règles de conflit. L’élément de rattachement de cette règle de conflit
pourrait être le lieu de constitution de la situation juridique. Des critiques ont été avancées. Un
arrêt Machet CA 24 octobre 1950 grands arrêts numéro 23.
2. Le respect des droits acquis
Dans cette théorie on considère que lorsque la situation juridique a été constituée sans contact
avec le for on ne doit pas lui appliquer la règle de conflit du for. Deux conditions cumulatives
doivent être réunies :
- La situation doit être née sans aucun rapport avec le for
- Les règles de conflit de tous les pays concernés avec la situation doivent désigner la
même loi

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Francescakis exigeait que la majorité des pays désignent la même loi. Cette théorie s’explique
par le respect des prévisions des pratiques. Ex du divorce : Les époux n’ont envisagé
l’application que des loi russes et des lois suisses si plus tard la validité du mariage est remise
en cause en Allemagne pourquoi leur appliquer la ou de conflit de loi allemande qui n’a aucun
lien avec la situation juridique. La théorie propose de passer outre l’application de conflit de
loi et rechercher si les règles de conflit de loi étrangère en contact avec situation désignent
une seule et même loi. Cette théorie revient ne pratique à la même solution que le jeu du
renvoi au second degré. Elle pose des sérieuses difficultés quand les lois étrangères ne
désignent pas la même loi applicable.
4. Le foreign court theory
Cette théorie vient des pays de comme law, propose aux juges saisis de raisonner uniquement
comme l’aurait fait le juge dont la compétence est la plus adaptée, le juge à anglais emprunte
tout le raisonnement judiciaire du juge qu’aurait dû être saisi. Le juge anglais applique la
règle de conflit étrangère du pays, et appliquée éventuellement le renvoi. Cette théorie n’est
appliquée en droit français puisque le juge français considère que sa compétence est adaptée.

Titre III : La loi étrangère


Une fois que la règle de conflit désigne une loi étrangère se pose la question de la preuve du
contenu de celle-ci.
Que faire si la loi étrangère a changé dans le temps ? Qui décider si la loi étrangère est
contraire a nos propres conceptions de l’orde public ?

Chapitre 1 : Le contenu de la loi étrangère


La règle de conflit de loi du for a été appliqué par la demande des parties avec ou sans renvoi,
une loi est désignée il faut donc appliquer le loi étrangère. Avant de pouvoir l’appliquer il faut
encore la connaître. Si le juge français est présumé connaître la loi française cette présomption
ne joue pas pour la loi étrangère. Une fois prouvé il faut encore savoir comme l’interpréter et
savoir si cette interprétation est contrôlée par le Cour de cassation.
La nature de la loi étrangère est sujet de controverse en France. La loi étrangère est-elle
constitutif d’un fait ou est-elle constitutif d’un droit ?
La loi étrangère est une règle de droit au même titre sue la loi française c’est ce qu’a affirmé
la Cour de cassation arrêt Coucku 13 janvier 1993. La seule différence avec une loi française
est que l’o doit prouver son contenu pour pouvoir l’appliquer et la Cour de cassation ne
contrôle pas son application. Il existe des règles de droit en France que doivent être prouvées (
ex la coutume).

Section 1 : La preuve du contenu de la loi étrangère


§1 : L’évolution jurisprudence

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A) La jurisprudence Lautour

Civ 25 mai 1948, une personne décède suite à un accident de la circulation intervenu en
Espagne. L'auteur invoque pour sa défense l’application de la loi espagnole. Alors se pose la
question de qui doit prouver le contenu de la loi de conflit. La Cour de cassation considéra
que la charge de la preuve revenait aux ayants cause càd aux demandeurs initiales même si la
loi étrangère est invoqué par le défendeur. Cette solution fût atténué par la Cour de cassation
1er civ 24 janvier 1964, l Cour de cassation a considéré que lorsque le défendeur invoque une
demande séparable de La Défense principale il lui appartient de trouver le contenu de la loi
étrangère. En pratique cette JPD n’était pas applicable.
B) La JPD Masson
5 novembre 1991. Cette JPD a durée deux ans. La Cour de cassation considère qu’il incombe
à la partie qui prétend qu’un contrat est soumis à la loi étrangère d’établir le contenue. Il
appartient a celui qu’invoque une loi étrangère de la prouver.

Section 2 : L’interprétation de la loi étrangère

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