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COURS DE DROIT

INTERNATIONAL PRIVE

DROIT INTERNATIONAL
PRIVE
PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION

I- NOTION ET OBJET DU DROIT INTERNATIONAL


PRIVE
Le Droit international Privé est une branche de Droit, constituée d’un
ensemble des règles applicables aux rapports entre les personnes physiques et
morales, relevant du droit privé et comportant des éléments de rattachement
avec deux ou plusieurs pays.

Cette branche de droit de source traditionnellement nationale


s’internationalise et dans le cadre de l’Union Européenne, depuis notamment le
Traité d’Amsterdam se communautarise.

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A-NOTIONS ET HISTORIQUES
L’intensification des mouvements migratoires à l’échelle planétaire et le
développement spectaculaire de la mondialisation et de la globalisation des
relations internationales , soutenus par différentes mesures prises au niveau
régional, notamment en Europe visant à faciliter la libre circulation des
personnes , des biens et des capitaux ont entrainé une multiplication des
relations privées internationales, très hétérogènes ( de natures différente)
impliquant des personnes physiques ou des personnes morales de tous les
continents.

Les rapports entre individus, relevant du statut personnel, du statut réel,


des successions des régimes matrimoniaux, des contrats, des délits civils ou
d’autres catégories du Droit Privé, comportant un ou plusieurs éléments
d’extranéité, nécessitent une règlementation spécifique, étant donné leur
rattachement à au moins deux pays.
Exemple :

*Nationalité différente dans le droit familial

*Lieu étranger de situation de conclusion d’un contrat

En effet, il résulte que les règles nationales des différentes branches de


droit privé interne : telles que le droit de la famille, le droit des biens, le droit de
succession, le droit des obligations, le droit commercial, le droit de la procédure
civile sont insuffisant et inadaptées pour solutionner les problèmes spécifiques
relatifs à ces rapports. Par conséquent, les règles de Droit International Privé
sont conçues afin de répondre à cette nécessité.

Le droit international privé, en tant que branche de droit n’est pas


international du fait de ses sources, étant donné que les conventions et autres
sources internationales du droit ne sont pas prépondérantes. Ainsi, chaque pays
à son propre système de droit international privé, dont le caractère international
est plutôt propre à son objet.

Le terme « Droit International Privé » résulte donc la nature des rapports


de droit -privé-internationaux- visés et régis par cette règlementation
spécifique.

B-OBJET ET PROBLEMES SPECIFIQUES DU DROIT


INTERNATIONAL PRIVE
Les problèmes de méthode en droit international privé sont nés de la
particularité essentielle des relations privées internationales c’est-à-dire
l’autorité qui apprécie ces problèmes ne peut décider à priori qu’elle se fiera aux
seules normes (lois, jugement, décisions non judiciaire, actes publics) qui
constituent son propre ordre juridique dites normes du for lorsque l’autorité
saisie est juge.

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Pour résoudre le problème de conflit des lois, de juridiction, il existe deux types,
de solutions :

1°recours à des normes étatiques


2°recours à des normes non-étatiques

Mais, le premier est le plus employé.

La première méthode est la seule utilisable lorsque la relation, quoique


subjectivement internationale, est en fait purement interne à un ordre juridique
étranger : elle doit être soumise aux normes de droit commun de cet ordre.

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Des conventions existent notamment dans les domaines suivantes : transports


internationaux (maritimes, aériens, routiers, ferroviaires) ; propriété
intellectuelles, ventes internationales.

La première convention sur la vente internationale d’objets mobiliers corporels,


conclue à la Haye en 1964, se déclarait immédiatement applicable par les juges
de tous les Etats signataires, mêmes aux ventes internationales conclues
totalement en dehors du territoire de ces Etats.

C-DROIT INTERNATIONAL PRIVE FRANCAISE ET CES


QUATRES ENSEMBLES DES REGLES
En droit international privé français, il convient de distinguer quatre ensembles
des règles : le conflit de lois, le conflit de juridiction, la nationalité, la condition
des étrangers

a- Le conflit des lois

La compétence législative française ou étrangère est fixée par un ensemble de


règles dont la fonction est essentiellement de repartir les relations privées
internationales, entre l’ordre juridique français et les différents droits étrangers
auxquels ses relations sont rattachées. Ces nouvelles règles, inconnues de la
règlementation française régissant les rapports du droit interne sont appelées «
règles de conflit des lois »

b- Conflit de juridiction

La compétence des tribunaux français, dans les litiges internationaux de


droit privé, est déterminée par un corps de règles spécifiques qui se détachent
des règles de compétence territoriale interne. La cause de cette distinction est la
nouvelle fonction que ces règle doivent accomplir ou pas, à la juridiction
française dans son ensemble, ou à la compétence des tribunaux étrangers afin de
solutionner ces litiges.

En matière de jugements étrangers, il faut appliquer un ensemble des


règles relatives à leur reconnaissance et à leur exécution en France.

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c- Nationalité
Le Droit de nationalité détermine les modes et les conditions
d’attributions et d’acquisition, ainsi que la perte de nationalité française et
régir le contentieux et la preuve de la nationalité. Il permet également de
résoudre des conflits de nationalités, lorsqu’une personne cumule deux ou
plusieurs nationalités.

d- Conditions des étrangers


Les conditions des étrangers en France, déterminées par un ensemble
de règles sur l’aptitude des personnes physiques et morales étrangères à
jouir de certains droits en France, fait également du droit international
privé. S’agissant des personnes physiques, la police des étrangers
détermine les conditions d’entrée, de séjour ainsi que leur éloignement
éventuel du territoire, l’exercice des activités professionnelles et la
jouissance de certains droits (civils, sociaux, politiques et autres). Les
règles sur la condition des personnes morales déterminent notamment les
conditions dans lesquelles elles peuvent exercer des activités économique
en France.

II - SOURCES DU DROIT INTERNATIONAL PRIVE

Le mot international dans l’expression du « Droit International


Privé » fait référence à l’objet de ce droit mais non à ces sources. Celles-
ci comme de nombreuses autres branches de droit sont à la fois internes et
internationales.
Le Droit International Privé ne doit pas son
qualificatif « international » à ces sources. Les sources nationales sont
prépondérantes, malgré le développement progressif d’une règlementation
internationale, tendant à unifier aussi bien les règles de conflits que les
règles matérielles.

A-SOURCES NATIONALES

a- Loi

Le rôle et l’importance de la loi en tant que source ne sont pas les


mêmes pour l’ensemble des matières composent le droit international
privé. La plupart des règles de conflit des lois et de juridiction est
l’origine jurisprudentielle, tandis que le régime administratif des
étrangers et la nationalité sont soumis à une législation minutieuse.

Historiquement, la jurisprudence a toujours joue rôle


particulièrement important en Droit International Privé car le Code Civil
contient très peu des règles de Droit International Privé.

b-Jurisprudence

De nombreux arrêts rendus par la cour de cassation Française sont


devenus célèbres et servent encore de nos jours de référence pour
solutionner tout problème relatif à l’application d’une règle de conflit de
lois ou de juridiction ou pour expliquer une mécanisme spécifique à cette
matière, notamment en absence des textes précis.

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c-Doctrine

La doctrine française de Droit International Privé a toujours joué un rôle actif et


a profondément inspiré et influencé les solutions jurisprudentielles et législative

B-SOURCES INTERNATIONALES
a- Rôle des conventions internationales

Les sources internationales sont principalement sont constituées de


conventions et autres instruments internationaux, le rôle des coutumes
internationales demeurant limité en de Droit International Privé.
La portée des conventions internationales, dans les matières qui y sont
soumises est doublement limitée : premièrement par le champ d’application et
deuxièmement, par le nombre des pays signataire des conventions en vigueur.
Au sein de l’Union Européenne, il convient de souligner la multiplication des
règlements en matière de Droit International Privé, en tant qu’instruments
communautaires directement applicables dans les Etats membres, conformément
au traité instituant la Communauté Européenne. Les règlements Européens
portent sur la compétence juridictionnelle, la reconnaissance et l’exécution des
jugements étrangers, la loi applicable aux obligations contractuelles et non
contractuelles. Le dernier de ces règlements est le règlement de « Rome II », sur
la loi applicable aux obligations non contractuelles, dont l’entrée en vigueur est
prévue le 1er Janvier 2005.

b- Technique d’unification

En ce qui concerne les règles applicables, plusieurs techniques


d’unification sont envisageables dans les conventions internationales et autres
instruments internationaux.

- La première consiste en l’élaboration de règles de conflit de lois


uniformes.

- La deuxième technique d’unification a pour objectif d’élaboration d’une


règlementation matérielle uniforme des relations privées internationales.

-La troisième technique d’unification est le plus ambitieuse, car son but est
la règlementation matérielle uniforme, applicable à tous les rapports de droit
privé, internes et internationaux, sans aucune distinction.

Il est également possible que les trois techniques d’unification précédentes


soient combinées dans le cadre d’une convention internationale.

En matière de compétence internationale, les règles unifiées de conflit de


juridiction sont les plus souvent limitées aux litiges internationaux.

Quant à la condition des étrangers, les conventions bilatérales et


multilatérales ont pour objet de permettre aux personnes physiques et morales
des pays contractants, de bénéficier d’un traitement plus favorable et d’une
reconnaissance de leurs droits plus étendu, sur le territoire de pays d’accueil.
Cependant, la nationalité demeure un domaine soumis de manière quasi-
exclusive à la règlementation de chaque Etat.
c-Rapport entre une loi et traité

En principe les traités et les accords internationaux ratifiés ont dès leur
publication une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque
accord ou traité, de son application par l’autre partie.

La supériorité du traité sur la loi interne s’impose aussi bien dans l’hypothèse
d’un traité postérieur à une loi que dans celui d’une ultérieure à un traité.

d-Régime juridique des Traités

En ce qui concerne l’interprétation des Traités. « Il est de l’office de juge


d’interpréter les traités internationaux invoqués dans la cause soumise à son
examen, sans qu’il soit nécessaire de solliciter l’avis d’une autorité
juridictionnelle »

Le champ d’application d’un traité peut varier d’un pays contractant à


l’autre selon l’interprétation qui est faite de ses règles, dans leur application par
les juges nationaux. Par conséquent, il est important d’assurer une interprétation
uniforme dans les pays signataires. Certaines conventions énoncent la manière
dont ces dispositions doivent être interprétées, par conséquent, les tribunaux sont
alors tenus de les respecter indépendamment des méthodes adoptées dans leur
pays.

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III-METHODES DU DROIT INETRNATIONAL PRIVE

A-METHODE CONFLICTUELLE
En Droit International Privé deux méthodes prépondérantes sont utilisées
pour régir les relations privées internationales : la méthode conflictuelle
(indirecte) et la méthode matérielle ou directe.

La première méthode dont la fonction essentielle est de délimiter, de


manière unilatérale ou bilatérale, les sphères de compétences législatives
internes et étrangères.

Cette méthode spécifique est utilisée en matière de conflit des lois, pour
déterminer la loi applicable, ainsi qu’en matière de conflit de juridictions, pour
déterminer le tribunal internationalement compétent.
Dans les deux cas, la règle de conflit est composée d’une catégorie de
rattachement (contrat, délit civil, droit réel, statut personnel, succession …..etc)
et d’un critère de rattachement (lieu d’exécution, lieu de délit civil, lieu de
situation de bien, nationalité, etc…..)

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B-METHODE MATERIELLE (DIRECTE)


Cette deuxième méthode consiste en élaboration de règles matérielles dont
la fonction n’est pas de régler les conflits de compétence législative ou
juridictionnelles mais de régir directement au fond de la question ou le rapport
relevant du droit international privé.

Cette méthode caractérise notamment les règles sur la condition des


étrangers et sur la nationalité française.

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DEUXIEME PARTIE : CONFLITS DES LOIS

I-NOTIONS GENERALES SUR LES CONFLITS DE LOIS

A- Problème de conflit des lois


B- Structure de la règle de conflit
C- Caractère de la règle de conflit
D- Classification des règles de conflit
E- Fonction de la règle de conflit de lois
F- Lois de Police
a-Notion
b- Lois du Police For
c-Lois de Police Etrangères
II-LES PRINCIPALES REGLES DE CONFLITS DE LOIS

A- Le Statut personnel

a-Etat et Capacité des personnes physiques


b-Statut des personnes morales

B- Le Statut réel

C-Successions

a-Succession ab intestat

b-Succession testamentaires

D-Actes juridiques-contrats

a- Loi applicable au fond

b-Loi applicable à la forme

E-Les faits juridiques

F-Régimes matrimoniaux

III-LES CONVENTIONS INTERNATIONAUX, SOURCES DE REGLES DE


CONFLIT

I-NOTIONS GENERALES SUR LE CONFLIT DES LOIS


A- Problème de conflit des lois
Le conflit de lois est la partie centrale du droit international privé. La
question est de savoir quelle loi doit régir une relation internationale de droit
privé présentant des rattachements avec deux ou plusieurs pays.

L’intérêt de la recherche de solution au problème de conflit d’ordre


juridique divers ne se limite pas à la simple détermination de lois applicables
mais aussi la solution au fond du litige.

Etant donné la diversité des règles de conflit de lois dans les différents
droits nationaux et compte tenue de la prépondérance des sources nationales de
droit international privé, les personnes physiques et morales impliquées dans
une relation internationale privée auront tout intérêt à connaitre avec certitude la
loi applicable.

Lors de l’établissement de la règle de conflit de lois, les législateurs et les


autres créateurs de règles droits, s’efforcent d’identifier l’élément déterminant
de la situation sont liés.

Cas d’une succession testamentaire international, quel droit faut-il


appliquer lorsque le défunt, de nationalité britannique, était domicilié en France,
les héritiers sont de nationalité irlandaise et italienne, alors que les biens
mobiliers de la succession sont situé au Panama et les immeubles en Espagne, en
France et en Grande-Bretagne, le testament ayant été rédigé au Pays-Bas ?

Dans certains cas, la répartition des éléments de la situation peut mettre en


évidence le rattachement prépondérant à un pays donné.

B- Structure de la règle de conflit


La règle de conflit de lois contient trois éléments : La catégorie de
rattachement, le point de rattachement, et la loi applicable.

La catégorie de rattachement constitue l’objet de la règle. C’est le point


de départ dans la désignation de la loi applicable, aussi bien pour le législateur
que pour les praticiens de droit.

En effet, il convient d’abord de déterminer les types de situations qui sont


visées par la règle de conflit ; ce sont les différentes institutions ou rapports
juridiques de droit privé, relevant du statut personnel, du statut réel, du droit de
société…. Etc.

Le législateur doit fixer d’étendue de l’objet de la règle. Ainsi en matière


de contrat, il s’agit de décider si la règle de conflit portera sur tous les contrats,
sur un contrat spécial particulier (bail, vente, etc ….) ou bien sur une question
précise, comme celle de la garantie par exemple.

Sera-t-il opportun de soumettre la formation du contrat à une loi et ses


effets à une autre ? Faut-il soumettre les obligations respectives des parties
contractantes à des lois différentes ?

Une fois la catégorie de rattachement définie, il appartiendra aux


praticiens du droit de qualifier le problème du cas concret afin de la soumettre à
telle ou telle règle de conflit déterminée.
Le deuxième élément de la règle de conflit de lois est le point (critère) de
rattachement. Sa fonction est de repartir la situation, comportant un ou plusieurs
éléments d’extranéité, entre différentes lois nationales et de permettre la
désignation de la déterminée.

Dans un exemple relatif aux successions, les différents éléments ; tels que
la nationalité du défunt, son domicile, la nationalité des héritiers, le lieu de
situation des biens successoraux, sont liés à plusieurs pays et nécessite que le
conflit de lois que leur présence entraine, soit réglé en donnant à l’un deux la «
qualité » de point de rattachement, jouant un rôle décisif dans la détermination
de la loi applicable.

Le troisième élément de la règle de conflit est la loi désignée applicable,


celle qui est appelée à apporter la solution au fond du problème soulevé et à
régir définitivement le rapport donné.

Les modalités relatives à la recherche du contenu de cette loi et son application


par le juge, sont étroitement liées au fonctionnement de la règle de conflit de loi.

C- Caractère de la règle de conflit


La règlementation « indirecte » des relations privées internationales est le point
commun de toutes les règles de conflits de lois. Ce trait caractéristique
détermine la méthode essentielle du droit international privé. La « mission » de
ces règles est de designer la loi applicable. Elles ne donnent pas directement la
solution au fond, mais solutionnent seulement le conflit de lois par le biais de
point de rattachement dont la fonction régulatrice s’arrête là.

Exemple : La règle de conflit, en matière de contrats internationaux, ne


déterminera pas directement les conséquences de l’inexécution des obligations
contractuelles d’une partie : mais d’autre part elle désignera seulement l’ordre
juridique national qui apportera la solution matérielle. Ou bien, les causes d’un
divorce intervenant entre des époux de nationalités différentes seront régies
indirectement, en déterminant la loi applicable qui les précisera …Etc

La plupart des règles de conflit a un caractère bilatéral, étant donné


qu’elles peuvent désigner la loi nationale d’un pays concerné ou une loi
étrangère.

Une autre caractéristique de la règle de conflit en découle : l’effet


extraterritorial de la loi qu’elle désigne. En effet, la loi étrangère, applicable,
appelée à régir un rapport de droit trouvera son application hors du territoire de
l’état où le législateur l’a dictée. Le juge français pourra ainsi à titre d’exemple
appliquer la loi espagnole, la loi russe-ect .. ; Lorsqu’il est appelé à statuer sur
un litige régi au fond par l’une de ces lois, selon la règle française de conflit.

De même, un tribunal étranger qui se déclare compétent d’un litige


international, pourra appliquer la loi française lorsqu’elle est désignée par la
règle de conflit de lois étrangères.

En principe, la règle de conflit est neutre. Cela signifie qu’elle est indifférente
quant au contenu de la loi applicable. La règle de conflit traditionnelle est
conçue indépendamment des solutions apportées au fond de la question ou de
litige entre les parties. Il convient de mentionner que certaines règles plus
récentes prennent en considération les conséquences éventuelles d’adoption de
telle ou telle solution substantielle (considération). A ce titre, il convient de
mentionner les règles de conflits visant à assurer la protection d’une catégorie de
personne : le consommateur, le créancier d’aliments, le travailleur dans le
contrat individuel de travail. En tout état de cause, c’est la considération
substantielle (importante) qui inspire le créateur de telles règles dans la choix du
point de rattachement le plus approprié pour assurer la protection voulue.

D- Classification des règles de conflit :

a-Règles bilatérales et unilatérales

Les règles de conflit bilatérales, désignent indifféremment, l’application


d’un droit étatique, soit celui du for ou d’un pays étranger. La détermination de
la loi applicable est effectuée par le biais d’un point de rattachement, en fonction
de la catégorie juridique faisant l’objet de la règle. Ainsi, le statut réel est
traditionnellement rattaché au lieu de la situation du bien ; quelle que soit sa
nature, mobilière ou immobilière. Dans l’hypothèse où le bien est situé en
France, la loi française sera applicable. Si le même bien est situé dans un pays
étranger, c’est la loi de ce dernier qui sera appliqué.

Les règles unilatérales ne délimitent que le que champ d’application d’un


seul ordre juridique. Le plus souvent, une telle règle prévoit le cas où la loi du
for sera applicable. En autres termes, le champ d’application de la loi française
ou d’une loi étrangère peut dépendre de critères de rattachement différents.

b-Règles simples et complexes

Les règles de conflit simple (unitaire) contiennent un seul point de


rattachement, par exemple : le lieu du délit ou le lieu de conclusion de contrat.

Les règles complexes contiennent multiples, dont les modalités de la


possibilité d’opter pour l’un d’entre eux parmi plusieurs critères (résidence
habituelle, nationalité, lieu du tribunal saisi, etc.) Il en résulte, l’application
facultative, de tel ou tel droit désigné par ces critères.

D’autres rattachements sont cumulatifs, exigeant l’application


concomitante de deux ou plusieurs lois. Par exemple, les conditions de fond du
mariage des futurs époux de nationalités différentes doivent ainsi être satisfaites
en application de leurs lois nationales respectives, sinon le mariage ne pourra
pas être célébré.

c-Règles impératives et supplétives

Les règles de conflit impératives ne laissent, quant à la désignation de la loi


applicable, aucune place à la volonté des parties, ou à la volonté de la personne
impliquée dans une relation juridique. Elles s’imposent aussi bien aux parties
qu’au juge qui les applique. On les trouve dans les matières où les parties n’ont
pas la libre disposition de leur droit : par exemple en matière de statut personnel.
Les règles supplétives peuvent être modifiées, voire écartées, par les personnes
qui sont en droit de le faire en vertu de ces règles. Les choix effectué par ces
personnes peuvent alors porter sur une loi autre celle désignée par la règle de
conflit.

d-Règles ordinaires et règles d’exception

Les principales règles de conflit de lois sont formulées par le législateur


ou établies par la jurisprudence, de manière à ce que les critères de rattachement
retenus dans ces règles, pour chaque catégorie juridique qu’ils régissent,
traduisent le lien le plus étroit de la situation avec le pays dont la loi est désigné
applicable. Ainsi pour les accidents de la circulation routière, le rattachement
principal est de celui du lieu où l’accident est survenu. Cependant, ces
rattachements bien que reflétant le lien qui correspond à la nature du rapport
juridique, objet de la règle de conflit ne satisfont pas dans tous les cas, la
préoccupation initiale tendant à l’application de la loi du pays pour lequel
gravite le rapport considéré. Ainsi, l’importance du lieu d’accident du pays X
peut être peu significative, dans l’hypothèse où les personnes impliquées n’ont
ni leur nationalité, ni leur domicile dans le dit pays et que ces éléments sont tous
rattachés au Pays Y, où est également immatriculé le véhicule qui a provoqué
l’accident en cause.

Dans ces circonstances il pourrait être plus pertinent d’appliquer la loi du


Pays Y. Les règles d’exception, appelés aussi clauses d’exception ou clause
échappatoire ont pour but de pallier ce défaut, en écartant la règle principale
(ordinaire) et en lui substituant la règle d’exception. Ainsi, en matière de
contrat, la convention de Rome de 1980 sur la loi applicable aux obligations
contractuelles prévoit que les présomptions établis dans l’article 4, alinéas 2, 3 et
4 « sont écartées lorsqu’il résulte de l’ensemble des circonstances que le contrat
présente des liens la plus étroits avec un autre pays »

E- Fonction de la règle de conflit


Le rôle principal de la règle de conflit est de repartir une situation ou un
rapport de droit privé de caractère international, entre plusieurs ordres juridiques
nationaux, en déterminant celui qui sera applicable et donnera ainsi la solution
matérielle au litige ou aux questions soulevées en dehors d’un litige.

Cette fonction de régulation conflictuelle, c’est-à-dire la localisation


juridique de règlementation matérielle est commune à toutes les règles de
conflits. Cependant, la désignation du droit applicable peut être effectuée des
époux façons.

Premièrement, elle peut être objective et neutre, dépourvue de toute


considération qui serait relative au fond du problème. Mais il est possible que les
considérations substantielles soient prépondérantes lors de la détermination du
droit qui régira la situation, le législateur du pays for s’intéressant notamment à
la situation matérielle définitive.

Dans cette deuxième, le choix des critères de rattachement est intimement lié à
la régulation matérielle. La règle de conflit n’a pas ainsi la simple fonction de
désigner la loi applicable à la situation, mais aussi de lui apporter la solution de
fond que le législateur du pays du for estime préférable.
F- Lois de Police :
a-Notion

On désigne par les lois de police, en droit international privé, les règles
impératives du droit interne dont la teneur et le but nécessitent application
immédiate aux situations internationales, quelle que soit la règles de conflit
applicable. L’expression figure dans l’article 3 alinéa 1 er du code civil Français «
les lois de police et de sûreté obligent tous ceux qui habitent dans le territoire ».

La première caractéristique de ces règles, qui les distingue des autres


dispositions impératives, est un très haut degré d’impérativité, qui résulte de leur
teneur et de l’importance de la fonction que le législateur leur a conféré et de
l’objectif à atteindre qui leur est destiné.

La deuxième caractéristique de ces règles est le procédé de leur application.


Elles sont appliquées de façon immédiate, nécessaire et directe en faisant
abstraction de l’existence des règles de conflit applicables à la situation et d’une
éventuelle désignation d’une loi étrangère que ces dernières peuvent opérer. Les
lois de police écartent le raisonnement traditionnel de désignation d’une loi
applicable mais écartent cette pratique puisqu’elles sont applicables, en premier
lieu et donnent directement la solution définitive au problème posé, au lieu de
passer par la médiation d’une règle de conflit.

b-Lois de Police For

La principale difficulté liée à l’application des lois de Police est de les identifier
en l’absence de précision dans la législation, il appartient à l’autorité compétente
de donner cette qualification et reconnaitre, dans une disposition impérative, la
volonté du législateur à son application immédiate et nécessaire.

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Avant d’appliquer les règles françaises de l’ordonnance de 1945,


le conseil d’Etat n’a pas recherché la nature ou la catégorie de la relation en
cause, afin de déterminer si la règle de conflit française correspondante désignait
ou non l’impérativité des règles de l’ordonnance de 1945 peuvent être imposé à
une société étrangère ayant des établissements secondaires en France.
Les dispositions de la Loi de Police sont présentes dans des domaines
variées : la législation du travail et de la sécurité sociale, le régime de la police
contractuelle, la protection des enfants, la règlementation monétaire, le droit de
la concurrence, la régulation des crédits etc.

Ainsi concernant la protection des salariés, il a décidé que les lois relatives à
la représentation des salariés et à la défense de leurs droits et intérêts sont des
lois de Police que s’imposent à toutes les entreprises et organismes assimilés qui
exercent leurs activités en France.

Certaines conventions internationales exigent expressément de tenir


compte des lois de lois police.

c-Lois de police étrangères

Les règles impératives dont il s’agit d’assurer une application


immédiation en tant que lois de police sont celles de l’ordre juridique de l’Etat
du tribunal saisi. La question se pose de savoir s’il faut prendre en considération
également les lois de police étrangères. Jusqu’à une époque relativement
récente, on considérait qu’il n’appartient pas au juge de s’occuper et encore
moins d’appliquer, les règles étrangères de droit public ou qui étaient à la limite
du droit public, puisque le conflit de lois en droit international privé concernait,
quasi exclusivement les lois de droit privé et qu’en outre les règles de droit
public devaient rester cantonnées dans une application territoriale. Une
application extraterritoriale des lois de police étrangères, situées assez souvent
dans les domaines qui étaient à la frontière du droit public, était donc
difficilement convenable. Néanmoins, les besoins de sécurité juridique des
relations privées internationales ont progressivement mis en évidence la
nécessité du respect de ces règles impératives étrangères, caractérisées par le
procédé de l’application immédiate. Afin de reconnaitre les effets à l’étrangers
des situations acquises dans le pays du for, et notamment d’assurer les effets
extranationaux aux jugements rendus, il s’est avéré important de tenir compte
les règles étrangères de cette nature. La jurisprudence et certaines conventions
internationales ont admis cette nécessité, en prenant en considération non
seulement les règles de police de la loi étrangères qui est applicable au rapport
en cause mais aussi, les règles de police émanent des ordres juridiques des Etats
tiers, avec lesquels le rapport en cause présente les liens.

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II-LES PRINCIPALES REGLES DE CONFLIT DE LOIS
A-LE STATUT PERSONNEL
a-Etat et capacité des personnes physiques

Le statut personnel regroupe l’ensemble des problèmes dans lesquels la


personne se trouve non seulement impliquée mais aussi elle l’est dans tous les
problèmes juridiques et directement mise en cause. Les sous-catégories
principales de ce vaste ensemble sont le nom, la capacité, le mariage, la filiation.

Au statut personnel convient la loi personnelle c’est-à-dire une loi qui présente
un lien direct avec la personne. Les critères principaux qui répondent à cette
exigence sont : la nationalité, le domicile, la résidence.

 Règles de principe : lex nationalis

La règle de conflit de l’article 3 alinéa 3 du code civil Français soumet


l’Etat et la capacité des personnes physiques à leur loi nationale. La
nationalité en tant que critère de rattachement, garantie une certaine stabilité
du statut personnel ainsi, la sécurité juridique nécessaire, dans les relations
privées internationales. Les déplacements des personnes physiques d’un pays
à l’autre n’ont pas de conséquences quant à cette catégorie de rattachement.
Les lois sur l’état et la capacité suivent les personnes en dehors du pays dont
ils sont ressortissants. Cela concerne notamment l’âge de la majorité et les
conditions d’une incapacité. La tutelle est régie par la loi nationale des
pupilles.

 Exception à l’application de la loi nationale : Lex loci actus

Néanmoins, arrêt de de la cour de cassation, rendu le 16 janvier 1861, dans


l’affaire Lizardi, fait exception à l’application de la loi nationale sur l’Etat et
la capacité des personnes. Un ressortissant Mexicain, Lizardi , âgé de 22ans
mais encore mineur selon la loi Mexicaine qui fixe la majorité à l’âge de
25ans, réalise des acquisitions importantes de bijoux auprès des joailliers
Parisiens, effectuant le paiement en souscrivant des billets et des lettres de
change. A sa majorité, selon la loi nationale, il décide d’assigner les vendeurs
et demande que les obligations contractées auprès des joailliers soient
déclarées nulles, invoquant son statut de mineur à l’époque des achats.
L’arrêt énonce que « si en principe, on doit connaitre la capacité de celui
avec qui l’on a contracté, cette règle ne peut pas être aussi strictement et
aussi rigoureusement appliquée à l’égard des étrangers contractant en
France ; qu’en effet, la capacité peut être facilement vérifiée quand il s’agit
de transactions entre Français, mais qu’il en est autrement quand elles ont
lieu en France entre Français et Etrangers ;…. Dans ce cas, le Français ne
peut être tenu de connaitre les lois des diverses nations et leurs dispositions
concernant notamment la minorité, la majorité et l’étendue des engagements
qui peuvent être pris par les étrangers dans la mesure de leur capacité civile,
il suffit alors pour la validité du contrat, que les français ait traité sans
légèreté, sans l’imprudence et avec bonne foi ». Considérant que l’ignorance
des défendeurs était excusable, la Cour a maintenu les engagements pris en
France par Lizardi, appliquant de manière implicite le droit français, en tant
que lex loci actus règle de conflit unilatérale, coïncidant avec la lex fori (loi
nationale du tribunal saisi).

L’exigence de bonne foi et prudence dans les relations d’affaires,


implique le caractère exceptionnel de cette dérogation à l’application de la loi
nationale en matière de capacité. L’exception ne concerne que les contrats de
la vie courante, pour les autres contrats, il est du devoir du contractant, de se
renseigner avec plus de rigueur sur la personne et la capacité de son
contractant. La loi du pays où l’obligation a été contractée- lex loci actus
peut ainsi être exceptionnellement substituée ; dans les conditions
mentionnées, à la loi nationale de la personne considérée. La Convention de
Rome sur la loi applicable aux obligations contractuelles a bilatéralisé la
règle unilatérale de l’arrêt de Lizardi, aux termes de l’article 11 « dans un
contrat conclu entre personnes se trouvant dans un même pays, une personne
physique qui serait capable selon la loi de ce pays ne peut invoquer son
incapacité résultant d’une autre loi si, au moment de la conclusion du contrat,
le co-contractant a connu cette incapacité ou ne l’a ignoré qu’en raison d’une
imprudence de sa part ».

 Rôle du domicile et de la résidence habituelle

Certains ordres juridiques étrangers adoptent le domicile pour déterminer


la loi personnelle, c’est le cas notamment des pays de Common Law et de
pays scandinaves (Norvège, Danemark, Suède). Le domicile comprend en
principe, un élément matériel objectif, le fait d’une personne soit
effectivement établi dans un pays, et un élément subjectif, l’intention de
s’installer à demeure, pour une période indéterminée, dans ce même pays, ce
qui le rend plus difficile à prouver que la nationalité.

En outre, la définition et les catégories du domicile peuvent varier d’un


droit à l’autre, entrainant le problème de qualification de cette nation, et le
manque de prévisibilité et de sécurité juridique. C’est la raison pour laquelle
les conventions internationales récents en particulier celle de la Haye, ainsi
que certaines règle de conflit du Code Civil, remplacent le domicile par la
résidence habituelle de la personne, dont la nation est déterminée sans
considérations relatives à l’élément subjectif. L’existence en droit comparé,
de deux systèmes principaux de rattachement, fondés respectivement sur la
nationalité et sur le domicile, fait dépendre la solution qui sera donnée au
conflit de lois et en définitive, la solution au fond de la question relative à
l’état et à la capacité des personnes, de la compétence juridique.

a-1-Filiation (lien juridique entre parents et enfants)

La Filiation appartient au statut personnel et appelle l’application de la loi


nationale, Autrement dit selon la jurisprudence, cette règle de conflit impérative
désigne les règles substantielles de la loi nationales de la mère et du père si
l’enfant et ses deux parents sont de même nationalité.

La jurisprudence distinguait entre filiation légitime et filiation naturelle.

Si l’enfant légitime fait partie de la famille fondée par le mariage de ses


auteurs, la loi « des effets du mariage » était donc la loi de la famille.

En cas d’une filiation naturelle, la règle de conflit applique la loi nationale de


l’enfant. On distingue la légitimation par mariage et la légitimation par autorité
de justice. En ce qui concerne la filiation adoptive, lorsqu’une seule personne
demande l’adoption, les conditions de l’adoption sont soumises à la loi nationale
de l’adoption.

En cas d’adoption par deux époux, les conditions de l’adoption sont déterminées
par la loi qui régit les effets de leur union.

L’adoption ne peut toutefois être prononcée si la loi nationale de chaque époux


la prohibe (interdit légalement).
La coopération internationale ainsi que la reconnaissance de l’adoption
prononcée à l’étranger ont été félicitées par la Convention de la Haye du 29 Mai
1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption
internationale. Elle est entrée en vigueur, à l’égard de la France, le 1 er Octobre
1998.

a-2-Le Mariage

Le Mariage relevait dans l’ancien Droit des juridictions ecclésiastiques, qui


appliquaient le droit canon.

Par définition, le mariage est l’union de l’homme et de la femme résultant


d’une déclaration reçue en forme solennelle par l’Officier d’Etat Civil qui a reçu
auparavant les consentements des futurs, en vue de la création d’une famille et
d’une aide mutuelle dans la traversée de l’existence.

Ce terme mariage désigne également l’acte juridique créateur de l’union.

 La formation du mariage
 Condition de fond du mariage

Les conditions de fond du mariage sont régies par la loi nationale des futurs
époux. La loi nationale de chaque futur époux sera applicable s’ils sont de
nationalité différente.

L’application des lois nationales différentes peut être distributive ou cumulative.

Les conditions qui ne concernent qu’un seul des futurs époux tels que l’âge, la
capacité ou le consentement sont appréciées distinctement pour chaque époux,
selon la loi nationale. Dans ce cas la, pour déterminer si la solution est satisfaite
ou s’il y a un empêchement unilatéral au mariage, l’application des différents
lois en présence est distributive.

Certaines conditions exigées à l’égard de l’un des futurs époux affectant l’autre,
comme celle de l’article 147 du code civil français aux termes duquel, on ne
peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier ; d’autres
conditions concernant nécessairement les deux futurs époux, car elles exigent
l’absence d’un lien qui existe entre eux, comme de lien de parenté, d’alliance
etc. Ces empêchements bilatéraux sont soumis à l’application cumulative de
leurs lois nationales.

 Conditions de forme
Les conditions de forme du mariage sont régies par la loi du lien de célébration
lex loci celebrationis.

La forme du mariage civil devant un officier d’état civil est impérative.

L’application bilatérale de la règle de conflit implique la reconnaissance d’un


mariage célébré à l’étranger, si les formes prévues au lieu de célébration ont été
respectées.

Toutes les conditions de formes du mariage sont en principe régies par le code
civil de chaque pays.

 Nullité du mariage

Le non-respect des conditions de fond ou de forme peut entrainer la nullité du


mariage.

Si la nullité est demandée en invoquant qu’une condition de fond ou de forme


n’a pas été satisfaite, c’est la loi nationale des époux qui déterminera si la nullité
du mariage peut être prononcée ou non.

 Effet du mariage

Les effets du mariage obéissent à la loi nationale des époux, lorsqu’elle est
commune.

A défaut, c’est la loi du domicile commun qui les gouverne.

Si les époux, de nationalités différentes, n’ont pas de domicile commun, selon la


jurisprudence rendue en matière de divorce, la loi du for est applicable, cette
situation a été critiquée par la doctrine à cause de l’implication possible de la
fraude à la loi, il est en effet préférable de substituer la loi dernier domicile
commun des époux à la lex fori.

 Dissolution du mariage

Le divorce et la séparation de corps sont régis par la règle de conflit unilatérale.

Contenue dans l’article 310 du code civil. Selon cette règle, la loi française est
applicable :

-Lorsque l’un et l’autre époux sont de nationalité française


-Lorsque les époux ont, l’un et l’autre leur domicile sur le territoire
français

-Lorsqu’aucune loi étrangère ne se reconnait compétence, alors que les


tribunaux français sont compétents pour connaitre du divorce t de la séparation
de corps.

Il ressort de la règle ainsi formulée que la nationalité étrangère commune des


époux ne peut être retenue comme critère de rattachement, si les époux ont leur
domicile commun en France.

En cas de nationalité commune étrangère ou de nationalité différentes des époux


dont le domicile commun n’est pas situé en France, la seule condition à
l’application d’une loi étrangère est qu’elle se reconnaisse compétence et ce quel
que soit le critère de rattachement.

Aux termes d’un arrêt de la Cour de Cassation du 1 er Juin 1994, lorsque les
époux dont l’un est étranger ne sont pas tous domiciliés en France, le juge doit
rechercher si la loi étrangère reconnait compétence t dans l’affirmative en faire
application.

Selon un autre arrêt de la même Cour, il résulte de l’article 310, que lorsque des
époux sont étrangers, dont un seul est domicilié en France, leur divorce est régi
par la loi étrangère qui se reconnait compétence. Si cette dernière condition n’est
pas satisfaite, le tribunal français appliquera la loi française en tant que Lex
Fori.

La solution de l’article 310 abandonne la bilatéralité de la règle de conflit en


matière de divorce, adoptée dans un arrêt Rivière qui permettait, en cas de
nationalité différente des époux, d’appliquer la loi de leur domicile commun ;
qu’il soit situé en France ou à l’étranger.

b-Statut des personnes morales

b-1-Nationalité des personnes morales et conflit des lois

La loi applicable en matière de statut de personne morales- lex societatis,


dépend de leur nationalité, déterminée en droit français par le lieu où est situé le
siège social réel. Le siège social est le lieu où se trouve le centre de décision et
l’administration centrale de la personne morale, dans ce lieu se produisent les
manifestations principales de son existence juridique, même lorsque le centre
d’exploitation où s’exerce l’activité matérielle et technique des organes
subordonnés de la personne morale est situé dans un autre pays. Ce critère
consacré dans la législation française (code civil) est adopté dans la plupart des
pays du continent européen, à l’exception de la Suisse, de l’Italie et des Pays-
Bas.

Selon l’article 1837 du Code Civil Français. « Toute société dont le siège social
est situé sur le territoire français est soumisses aux dispositions de la loi
française »

La solution des conflits de lois, en matière de société, ne dépend pas de la


nationalité des dirigeants ou des associées, ni de l’origine des capitaux de la
société.

En droit comparé, on peut observer l’adoption d’un autre critère, le lieu où la


personne morale a été constitué et immatriculée dans les registres
correspondants place of incorporation. Le système d’incorporation détermine la
nationalité des personnes morales en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en
Russie.

b-2-Domaine de la lex societatis

Quel que soit le critère retenu, à première vue, la nationalité semble être
déterminée selon le lien de la personne morale au territoire d’un Etat. Ce lien est
cependant, plus fondamentale car les législateurs de pays divers, en adoptant tel
ou tel critère, expriment leur entendement du lien le plus étroit entre une
personne morale et un Etat. Le fondement de ce lien est la compétence
législative d’un Etat pour donner à une entité la personnalité juridique.

La question relevant du domaine de la loi nationale des personne morales sont


notamment : la forme juridique, la constitution, l’émission de titres,
l’organisation et le fonctionnement interne, l’appréciation des pouvoirs de ses
dirigeants, la dissolution, la liquidation.

B-LE STATUT REEL


Le statut réel est l’ensemble des règles juridiques régissant la condition de
biens.
Les biens d’une personne peuvent être considérés, soit individuellement ut
singuli, soit dans leur universalité- c’est le patrimoine.

a-Règle principale

Le droit réel son traditionnellement soumis à la loi de la situation du bien


concentré- lex rei sitae.

Selon la législation française dans l’article 3 alinéa 2 du code civil prévoit


que « les immeubles mêmes ceux possédés par des étrangers, sont régis par la
loi française ».

Cette règle unilatérale de conflit a été doublement bilatéralisée par la


jurisprudence.

D’une part, les immeubles sont régis par la loi du pays où ils sont situés à
l’étranger ; la compétence juridictionnelle est généralement régie par la loi du
pays de leur situation.

D’autre part, les meubles sont également régis par la loi du pays de leur
situation.

Le lieu de situation est donc devenu un point de rattachement neutre de la règle


de conflit bilatérale régissent les droits réels mobiliers.

b-Règle spécifique

Les règles spécifiques sont nécessaires pour les moyens de transports


internationaux et les marchandises en cour de transport rei in transitu.

b-1-Moyens de transports internationaux : lex banderae

Les droits réels sur les navires et les aéronefs sont régis, par la loi du pays de
l’immatriculation déterminant le pavillon qu’ils peuvent porter ou lex banderae

Le pavillon indique la nationalité d’un navire

Cette solution s’impose pour les moyens de transport en déplacement


permanents. La fiction juridique de leur situation fixe, dans le pays de leur
immatriculation remédie ainsi au changement continuel du lieu de leur situation
géographique effective. Il n’est pas moins important d’ajouter que tous les
changements du régime de propriété et autres droits réels sur ces biens, pour
pouvoirs être opposable aux tiers doivent être inscrits dans les mêmes registres.
Pour les automobiles et autres moyens de transport terrestre, la lex rei sitae
demeure applicable.

b-2-Rei in stransitu : lex loci destinatinis

Les biens en transport ou res in transitu traversant plusieurs pays, soulève un


problème semblable, car leur passage temporaire et de courte durée, sur le
territoire d’un pays n’est pas suffisant pour justifier d’y localiser la loi
applicable. S’agissent notamment de marchandises en cours de transport,
l’application de la loi de leur destination (lex loi destinationis) semble être la
solution la plus appropriée, quel que soit le moyen par lequel ils sont transportés
(par avion, bateau, train etc.) à condition que la destination de la marchandise
soit bien déterminée.

c-Lex rei sitae et problème de conflit mobile et de liquidation

Les biens mobiliers en général, peuvent susciter une autre sorte de problème, car
le lieu de situation peut changer, bien que le déplacement ne soit pas leur
finalité.

Faut-il, dans un tel cas, appliquer la loi de la situation ancienne ou la loi de la


situation nouvelle, afin de déterminer la loi qui régit leur régime réel ? C’est le
problème de conflit mobile dont la solution doit être recherchée dans l’ordre
juridique du For.

Les questions se pose également de savoir à quelle loi il faut se référer pour
qualifier la nature mobilière ou immobilière d’un bien, notamment en ce qui
concerne certains meubles dont la destination, la fonction et rattachement à un
immeuble peuvent entrainer leur qualification immobilière. Les problèmes de
conflit mobile et de qualification seront abordés ultérieurement.

C-SUCCESSIONS
a-Succession ab instestat

Ab intestat : sans testament c’est-à-dire quand le défunt n’a pas laissé du


testament

En matière de successions ab intestat, transmise par voie légale, il convient


d’établir une distinction entre biens mobiliers et immobiliers.
-La succession immobilière est régie par lex rei sitae

Si les immeubles successoraux sont situés dans plusieurs pays, la loi


de sa situation, pour chaque immeuble sera appliquée.

L’inconvénient majeur de cette solution est l’application de plusieurs


lois à une même succession.

-La succession mobilière est régie par la loi du dernier domicile


du défunt.

Des régimes successoraux séparés pour les meubles et les immeubles,


accentuent l’importance de la nette distinction fais, entre ces deux catégories de
bien avant de déterminer la loi applicable. Cette qualification préalable, dont
dépend l’application des règles de conflit de lois, est effectué selon la loi du for.

-Domaine de la loi successible

La loi successorale, ainsi désigné, régit l’ensemble des questions


concernant la dévolution successorale, notamment la réserve héréditaire, les
personnes qui peuvent être héritiers, les qualités requises des héritiers, à
l’exception de la qualité de parent ou de conjoint qui doit être appréciée selon la
loi applicable aux questions préalables.

b-Successions testamentaires

 Loi applicable au fond

La succession testamentaire est régie, quant au fond, par la loi applicable à la


succession ab intestat. Le testateur n’est pas autorisé à modifier la loi
applicable, car l’autonomie de la volonté n’est pas permise et ce notamment afin
de garantir la réserve héréditaire à ses bénéficiaires.

 Loi applicable à la forme

La loi applicable à la forme du testament est déterminée par la Convention de la


Haye du 05 Novembre 1961 sur les conflits de lois en matière de forme des
dispositions testamentaire. La condition s’applique sans conditions de
réciprocité et prévoit des rattachements alternatifs, dont le but est d’assurer la
validité du testament. Ainsi une disposition testamentaire est valable si elle
respecte la loi interne du pays de la nationalité, du domicile, de la résidence
habituelle du testateur, au moment de la rédaction ou au moment du décès, du
lieu de rédaction du testament ou pour les immeubles du lieu de leur situation.
Les règles matérielles relatives à la forme du testament sont prévues dans la
Convention de Washington du 26 0ctobre 1973. Le testament international
uniforme, prévu, par la Convention échappe ainsi à la règlementation
conflictuelle.

D-ACTES JURIDIQUES- CONTRATS


a-Loi applicable au fond

 L’autonomie de la volonté des parties en tant que principe fondamental


des contrats est reconnue aussi bien en droit interne, qui en droit
international privé des contrats.

L’objectif final est le même et consiste à déterminer les règles matérielles qui
gouverneront les droits et les obligations des parties, l’extinction du contrat et
autres questions relevant du fond du contrat.

Cependant, les procédés différents dans les deux cas. En droit interne des
contrats, les parties se mettaient d’accord pour régler directement se mettent
d’accord pour régler directement ces questions remplaçant ou complétant ainsi
les dispositions supplétives légales.

Par exemple, les clauses contractuelles limitant la responsabilité d’une partie ou


précisant les délais prévus pour l’exécution d’une obligation sont l’expression de
cette liberté de choix.

En droit international privé des contrats, l’autonomie de la volonté s’exprime


d’une autre manière.

Elle consiste en la liberté de désignation de l’ordre juridique dont les règles


matérielles régiront le contrat. La volonté des parties devient ainsi le point de
rattachement de la règle de conflit.

La principale source du droit en la matière est la convention de Rome du 19 Juin


1980, sur la loi applicable aux obligations contractuelles. Elle consiste le droit
commun en France de la règlementation de conflit de lois. La loi désignée par la
convention s’applique, s’il s’agit d’une loi d’un Etat ni signature, dans les
situations comportant un conflit de lois.

 Choix de la loi applicable


 Liberté de choix
Le choix de la régissant le fond du contrat, est entièrement libre. Il n’est donc
pas limité aux législations des pays avec lesquels le contrat présent des
rattachements, par le lieu de conclusion, le lieu d’exécution, la nationalité des
parties, leur domicile ou leur siège social, ect.

A titre d’exemple, les parties de nationalités françaises et australienne, ayant


respectivement en Belgique et en Nouvelle Zélande, qui ont conclu un contrat en
Allemagne et dont les obligations respectives, aux termes du contrat, doivent
être exécutées en Espagne et aux Etats-Unis peuvent en principe décider de
soumettre leur contrat au droit Britannique.

Les contractants peuvent décider que la loi désignée s’applique à la totalité ou à


une partie seulement de leur contrat. De cette dernière hypothèse, résulte un
dépeçage du contrat, les différentes parties du contrat étant soumise aux
différentes lois. Il est préférable que le contrat, dans son ensemble, soit régit par
une seule loi, afin d’éviter les solutions contradictoires et incompatibles.

 Limite
 Limites applicables à tous les contrats

Les contrats peuvent convenir de soumettre le contrat à la loi d’un Etat tiers, qui
n’a pas de rapport particulier avec le contrat. Cependant ce choix ne doit pas être
frauduleux. Néanmoins, il doit avoir pour but d’écarter certaines règles
impératives de la loi normalement applicable en vertu des règles de conflit du
for.

En outre, le choix par les parties d’une loi étrangère, ne peut lorsque tous les
autres éléments de la situation sont localisés au moment de ce choix dans un seul
pays, porter atteinte aux dispositions impératives du droit de ce pays.

 Limites spécifique aux contrats conclus par les consommateurs

Pour les contrats conclu par les consommateurs, dans certains cas, le choix par
les parties de la loi applicable ne peut avoir résultat de priver le consommateur
de la protection que assurent les dispositions impératives de la loi du pays dans
lequel il a sa résidence habituelle.

 Limites spécifique au contrat individuel de travail

De même dans le contrat de travail, le choix par les parties de la loi applicable
ne peut avoir pour résultat de priver le travailleur de la protection que lui
assurent les dispositions impératives de la loi du pays où le travailleur en
exécution du contrat, accompli habituellement sont travail.

 Choix exprès et implicite

Le choix exprès est effectué par une clause contractuelle désignant telle ou telle
loi nationale.

Le choix peut être également implicite, dans ce cas il doit résulter de façon
certaine, des dispositions du contrat ou des circonstances de la clause.

Les indices permettant d’établir la loi choisie, sont en particulier, la présence


dans le contrat d’une clause de prorogation de la juridiction compétente en cas
de litige, la référence des parties à un contrat-type prévu dans un ordre juridique
déterminé, le choix exprès de la loi régissant le contrat principal dans la loi
applicable au contrat accessoire ect. En règle générale, si les parties se réfèrent à
des dispositions légales d’un ordre juridiques national, on peut supposer qu’elles
ont voulu soumettre leur contrat au droit de ce même pays.

Cependant, l’utilisation de la terminologie juridique étrangère ou d’une langue


étrangère dans le contrat ou d’une monnaie de paiement étrangère, ne
constituent pas des indices fiables, permettant de supposer que les parties ont
choisi le droit d’un pays déterminé.

Le tribunal doit rechercher la véritable volonté des parties, en aucun cas il ne


doit être influencé par un propre jugement, se contentant d’établir une volonté
seulement hypothétique, traduisant l’appréciation subjective du juge quant à la
loi applicable, plutôt que le choix des parties.

-Loi applicable en absence de choix

 Principe de solution

En l’absence de choix de la loi applicable, le contrat sera régi par la loi du pays
avec lequel il présente les liens les plus étroits (Art 4 de la Convention de Rome)

Afin de déterminer cette loi, la convention établit deux présomptions.

 Présomptions

1°Prestation caractéristique
Premièrement, il est présumé que le contrat présent les liens les plus étroits avec
le pays où la partie qui doit fournir la prestation caractéristique, au moment de la
conclusion du contrat, sa résidence habituelle ou, s’il s’agit d’une société, d’une
association ou d’une personne morale, son administration centrale.

Cette présomption peut soulever des difficultés dans la mesure où le contractant


qui doit fournir la prestation caractéristique doit encore être déterminé.

Etant donné que la convention ne donne pas l’avantage de précision, il convient


de constater que l’obligation monétaire, quelle que soit son application (prix,
loyer, etc.) n’est pas caractéristiques dans la plupart des contrats.

Par conséquent, la loi applicable doit être déterminée selon la résidence


habituelle où le siège réel de la partie qui doit exécuter l’obligation non-
monétaire (vendeur, bailleur etc…)

En effet, dans le contrat de vente, la prestation caractéristique est celle du


vendeur qui doit transférer la propriété, et non celle de l’acheteur qui doit payer
le prix et accepter la livraison de la chose.

Néanmoins, les contrats conclus par les consommateurs sont à défaut de choix
de la loi applicable, et dans certaines conditions, régis par la loi du pays dans
lequel le consommateur a sa résidence habituelle.

Le contrat individuel de travail est à lui, soumis du pays ou le travailleur


accompli habituellement son travail, ou s’il n’accomplit pas habituellement son
travail dans un même pays, par la loi du pays où se trouve l’établissement qui a
embouché le travailleur. (Art 6.2 de la Convention de Rome).

2°Lieu de situation de l’immeuble

Selon la deuxième présomption prévue par la convention, lorsque le contrat a


pour objet un droit rée immobilier ou un droit d’utilisation d’un immeuble, il est
présumé que le contrat présente les liens les plus étroites avec le pays où est
situé l’immeuble.

a-Loi applicable à la forme

 Locus regit actum

La forme du contrat et des actes juridiques en général est déterminée par la loi
du lieu de conclusion du contrat ou du lieu où l’acte est rédigé, conformément à
l’ancienne règle locus regit actum. L’application de cette règle n’est plus
impérative, comme c’était le cas au XIXème Siècle. Elle est devenue facultative,
concurremment avec la loi régissant le fond du contrat (lex contractus) afin de
garantir la validité de forme. Le contrat est donc valable quant à la forme, s’il
satisfait aux conditions de forme de la loi qui régit au fond ou la loi du pays dans
lequel il a été conclu.

Un acte juridique unilatéral relatif à un contrat conclu ou à conclure est valable


quant à la forme, s’il satisfait aux conditions de forme de la loi qui régit ou
régirait au fond le contrat ou de la loi du pays dans lequel cet acte est intervenu.

 Contrat conclus entre absents ou par un représentant

Si le contrat est conclu entre des personnes qui se trouvent dans des pays
différents, il suffit que les conditions de forme prévues par la loi de l’un de ces
pays ou la loi régissant le fond du contrat soient satisfaites.

Lorsque le contrat est conclu par un représentant le pays ou ce dernier se


trouvent au moment de la conclusion du contrat sera pris en considération lors
l’application de la règle locus regit actum (art 9.3 de la convention de Rome)

E-LES FAITS JURIDIQUES


Les faits juridiques affectent les uns les droits réels, leurs autres les droits
personnels. Il reste donc à examiner les faits créateurs d’obligation.

LE DELIT : Au sens large, le délit est synonyme d’infraction (violation de la


loi) passible de peine correctionnelle.

 Règle principale

La qualification délictuelle du litige entraine l’application de la loi lex loci


delicti comissi ou lieu de survenance du délit étant le critère déterminant de
rattachement.

Les arguments en faveur de ce rattachement, sont nombreux : c’est le seul


rattachement neutre, en l’absence de raison déterminante de choisir la loi de la
victime plutôt que celle de l’auteur ou l’inverse, les conséquences des délits et
quasi-délits intéressent l’Etat sur le territoire duquel, ils sont commis une
fréquente coïncidence est assurée entre la loi du délit et la loi for, le tribunal du
lieu du délit étant compétant.
QUASI-DELIT : Fait de l’homme illicite mais commis sans intention de nuire,
qui cause un dommage à autrui et oblige son auteur à le réparer.

Le choix de ce critère suppose en effet, que ce dernier répond le mieux au besoin


de localisation de la situation litigieuse, du pays avec lequel elle présente les
liens les plus étroites. Or, il peut arriver que la plupart des éléments gravite vers
un autre pays d’où la mise en œuvre de cette règle principale par le juge ne
s’opère pas toujours sans difficultés.

Ainsi, lorsque le spectateur blessé au cours d’un spectacle de cirque qui se


déroule en France est un touriste ayant la nationalité et le domicile du pays ou le
cirque étranger établi son siège, on peut se demander s’il ne serait pas plus
opportun d’appliquer la loi de ce dernier.

La jurisprudence française a affirmé à plusieurs reprises, l’application de la lex


loci delicti

Selon la cour de cassation française « quelle que soit la nationalité des parties et
sous réserve de conventions internationales, les obligations extracontractuelles
sont régies par la loi du lieu où est survenu le fait qui leur a donné naissance.

 Détermination du lieu du délit

Dans certaines situations, la détermination de ce lieu cependant soulevé des


difficultés. Tel est le cas par exemple, lorsque le fait générateur du dommage a
eu lieu dans un pays, alors les conséquences, les préjudices ont été subies dans
un autre.

Par exemple, la blessure d’un ressortissant étranger est provoqué par un accident
survenu en France, la victime étant hospitalisée par la suite à l’étranger.

Face à cette dissociation géographique de l’évènement causal et du dommage


subi, et leur rattachement à des différents pays, la cour de cassation française a
dans un arrêt rendu en 1997, déclaré, que le lieu où le fait générateur que du lieu
de réalisation de ce dernier.

Cependant, cette formulation ne permet pas de déterminer précisément de


locus delicti et de solutionner ainsi le problème de dissociation.

Elle permet éventuellement d’appliquer la loi française toutes les fois qu’un
élément du délit est situé en France, indépendamment d’un rattachement effectif
plus étroit à un autre pays dans lequel est situé un autre élément du même délit.
La Cour de Cassation a tout récemment apporté une solution de principe à la
fois souple et adaptée aux circonstances, en approuvant les juges du fond d’avoir
recherche le pays présentant les liens les plus étroits avec le fait dommageable.

Il n’est pas possible d’adopter ici les mêmes solutions et le même raisonnement
qu’en matière de compétence juridictionnelle, ou de se contenter de l’application
de lex fori. Cependant, pour déterminer la lex fori delicti , le fait dommageable
devrait être considéré comme, étant localisé dans le pays avec lequel il présente
les liens les plus étroits.

Neutralité de la lex loci delicti

La désignation de la loi applicable par la règle de conflit s’opère


indépendamment de la manière dont elle le fond du litige. Si la loi désignée est
une étrangère, elle sera normalement applicable qu’elle soit la solution donnée à
la question de la responsabilité ou la détermination du montant de réparation des
préjudices. La règle de conflit est donc, en principe, neutre et indifférente au
contenu de la loi applicable.

Néanmoins, dans certains pays, la règle de conflit limite la responsabilité prévue


par la loi étrangère applicable, laquelle ne peut être plus étendue que celle
déterminée par la loi du for.

Domaine d’application de la loi du délit

La qualification délictuelle globale de la situation juridique n’exclut pas


certaines difficultés liées à la détermination du domaine d’application de la loi
du délit. En effet, des hésitations sont parfois possibles quant à l’appréciation
par le juge, de la nature de certaines questions litigieuses sur lesquelles il est
amené à se prononcer.

Serait-t-elle de nature délictuelle et ainsi incluse dans la sphère de lex fori delicti
ou relevant d’une autre catégorie juridique de droit privé (statut personnel,
contrat ….etc), voire même, éventuellement du droit de la procédure. Ainsi,
selon la Cour de cassation française, la prescription extinctive d’une obligation
est soumise à la loi qui régit celle-ci. Elle est donc déterminée par la lex loci
delicti, alors que la qualification procédurale avait été retenue, elle aurait été
régie par la lex fori.
F-REGIMES MATRIMONIAUX
a-Règles de conflit de lois de la Convention de la Haye du 14 Mars 1978

Les conflits de lois en matière de régimes matrimoniaux sont régis par la


convention de la Haye du 14 Mars 1978. Depuis son entrée en vigueur à l’égard
de la France, le 1er Septembre 1992, elle a intégré le droit commun, s’appliquent
aux époux mariés après cette date, quel que soit leur nationalité ou leur
domicile.

Selon la Convention de la Haye, les époux peuvent choisir la loi applicable à


leur régime matrimonial.

Ce choix portant sur le fond, qui doit être fait avant la célébration du mariage,
n’est pas entièrement libre, mais limité car l’option des époux peut porter sur
certaines lois, selon les critères préétablis. Les lois en question sont déterminées
selon la nationalité ou la résidence habituelle des époux à l’époque du mariage,
ou selon la nouvelle résidence habituelle des époux établiront après le mariage.

S’agissant des immeubles, la loi de leur situation pourra être désignée soit pour
tous les immeubles, soit pour une partie seulement et ce quelle que soit la loi
régissant les autres biens matrimoniaux.

Lorsque les époux n’ont pas choisi de loi applicable leur régime matrimonial
sera soumis à la loi de la première résidence habituelle, après la célébration du
mariage. A titre exceptionnel, la loi nationale des époux peut être applicable, en
particulier, dans la rare hypothèse où ils n’établissent pas, après le mariage, leur
première résidence dans le même pays.

La loi désignée demeure inchangée au cours du mariage, cependant la


Convention de la Haye laisse aux époux la faculté de choisir une autre loi, dans
les mêmes limites que celles valables pour le choix initial.

La forme de la désignation de loi applicable par les époux, dans le cadre du


contrat de mariage ou en dehors de celui-ci est déterminée selon la loi régissant
la forme du contrat, soit la loi du pays où le contrat est passé, soit la loi
applicable au fond.

b-Règles de conflit de lois du droit jurisprudentiel français

Les époux mariés antérieurement à l’entré en vigueur de la Convention de la


Haye de 1978, demeurent soumis aux solutions jurisprudentielles traditionnelles,
à moins qu’ils n’aient changé de loi applicable, tout en respectant les conditions
prévues par la Convention.

Les règles de conflits de lois du droit jurisprudentiel français sont différentes


selon qu’un contrat de mariage a été conclu ou pas.

Dans le premier cas, l’autonomie de la volonté est pleinement acceptée et le


choix de la loi applicable par les époux n’est pas limité. En règle générale, cette
hypothèse ne soulève pas des difficultés particulières, étant donné que les termes
du contrat sont conforment rédigés à un droit donné et que même si la
désignation n’est pas faite de manière expresse, la présence d’indice permet
d’établir la volonté des époux à l’époque du mariage expresse, la présence
d’indices permet d’établir la volonté des époux du mariage quant à la loi
applicable.

Dans deuxième cas, lorsque les époux n’ont pas conclu de contrat de mariage,
leur régime matrimonial est soumis à la loi de leur premier domicile
matrimonial.

Selon la Cour de Cassation, le fait de se référer à ce critère, permet d’établir la


volonté des époux quant à la localisation de leurs intérêts pécuniaires, d’où le
juge déduit la loi applicable.

Néanmoins, ce n’est qu’une présomption, puisque le juge peut l’écarter en


faveur d’autre loi, s’il se trouve, en présence de preuve suffisante, affirmant la
volonté des époux de localiser leurs intérêts communs dans un autre Etat,
notamment dans celui-ci de leur nationalité commune. Il convient de préciser
que la Cour de Cassation admet difficilement ces dérogations.

Les règles impératives des articles 214 à 226 du Code Civil qui constituent le
régime matrimonial primaire s’appliquent à tous les régimes matrimoniaux en
France. Ces règles échappent à la méthode conflictuelle et peuvent ainsi être
qualifiées de lois de Police, au sens de l’article 3 alinéa 1er du Code Civil.
III-LES CONVENTIONS INTERNATIONALES, SOURCES
DES REGLES DE CONFLIT
- Convention de la Haye du 1er Aout 1989 sur la loi applicable aux
successions à cause de mort.
- Convention de l’Istamboul du 04 Septembre 1958 sur les échangements
de nom et de prénom.
- Convention de de Lugano du 16 septembre 1988 sur la compétence et
l’effet des jugements.
- Conventions des Nations-Unies du 20 Juin 1956 sur le recouvrement des
aliments à l’étranger.
- Convention des Nations-Unies du 20 Février 1957 sur la nationalité des
femmes mariées.
- Convention de New York du 28 Septembre 1954 sur les apatrides.
- Convention de Rome du 10 Septembre 1970 sur la légitimation par
mariage.
- Convention de Vienne du 11 Avril 1980 sur la vente Internationale de
marchandises.
- Convention de Rome du 19 Juin 1980 sur la loi applicable aux obligations
contractuelles.
- Convention de la Haye sur la loi applicable aux contrats d’intermédiaire et
à la représentation de 1978.
- Convention de la Haye sur la loi applicable aux contrats de vente
internationale de marchandise de 1986
- Conventions de la Haye du 02 Octobre 1973 sur la loi applicable aux
obligations alimentaire.
- Convention de Washington du 26 Octobre 1973 sur le testament
international.
- Convention de la Haye du 01 Mai 1971 sur la loi applicable en matière
d’accidents de la circulation routière.
- Convention de la Haye du 02 Octobre 1973 sur la loi applicable à la
Responsabilité du fait des produits.
- Règlement Européen sur la loi d’application aux obligations non
contractuelles « Rome II ».
- Convention de la Haye du 14 Mars 1978 sur la loi applicable aux régimes
matrimoniaux.
- Convention de la Haye du 25 Octobre 1980 sur les aspects civils de
l’enlèvement international d’enfants.
- Convention de la Haye du 25 Octobre 1980 tendant à faciliter l’accès
international à la justice.
- Convention de la Haye du 29 Mai 1993 sur la coopération en matière
d’adoption.
- Convention de la Haye du 19 Octobre 1966 sur la responsabilité parentale
et les mesures de protection des enfants.
- Convention de la Haye du 13 Janvier 2000 sur la protection internationale
des adultes.
- Convention de la Haye du 01 Mars 1954 relative à la procédure civile
- Convention de la Haye du 15 Juin 1955 sur les ventes mobilières
internationales.
- Convention de la Haye du 15 Avril 1958, sur la loi applicable au transfert
de propriété.
- Convention de la Haye du 05 Octobre 1961 sur la forme des dispositions
testamentaires.
LES SOURCES NATIONALES DU DROIT
INTERNATIONAL PRIVE
Plus importante que les sources internationales

En droit Malgache

Code malgache de la nationalité, ordonnance 60-064 du 22- 07-60

L’ordonnance 62-041 du 19-09-1962 relative aux dispositions de droit


interne et de Droit International Privé

Conflits des lois : article 26 et suivant de l’ordonnance 62-041 du 19-09-62

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