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Droit international Privé

 Manuel : Mayer, Heuzé, Rémy, édition Dommah droit privé droit international privé
 Audit DAVOUT édition LGDJ droit international privé
 Niboyet Geouffre (absence de cours pour rattraper) ou le Clavel ou celui du prof Haftel
 Lire des encyclopédies de droit répertoire Dalloz

Introduction
Le droit privé est le droit qui s’intéresse aux relations privés donc toutes relations qui a un point de
contact avec un autre état (élément déstranalité). On se pose alors de nombreuses questions. La
premières que le juge ce pose est la compétence du juge est ce qu’il est compétent. Si le juge français
est compétent (ex : divorce entre une binationaux, lois d’origine de la personne ? Ou lois sur le
divorce international ? , ou lois international ? ) Car la personne engage des poursuites devant le juge
français. Mais il existe très peu de règle qui régissent au fond les règles matériel civil international
(très exceptionnelle car soit elle n’existe pas ou si elle existe elle n’aurait pas de sens exemple l’âge
minimum pour se marier est différents entre pays). La plus part du temps est alors est ce qu’il faut
appliquer la loi français ou celle étrangère (conflit de loi).
Quand deux juges est compétant la question est de savoir si l’une ou l’autres des décisions peuvent
produire des effets en France. Et savoir les effets des decisions étrangère en France. Dernière
hypothèse est quand une personne saisie le juge le plus favorable à ça situation (Conflit de procédure,
règle de litispendance international). Toute ces question sont appelé des conflits de juridiction car il y
a une pluralité d’ordre juridiction et ensuite le conflit de loi car il existe plusieurs lois compétente.
Le droit international ce définie par l’objet et donc les questions qu’on se pose car il y a des situations
international pas car il y a une loi international privé. Donc ce que on va voir le droit international
privé français qui règle certaine de ces questions. IL y a des sujet qui ont été longtemps liée par le
droit international privé (nationalité et condition des étranger) initialement en 1804 l’étranger ne peut
avoir de droit que ceux qui lui son conférer par traité (ex : pas de mariage, pas de travaille etc.) voir
article 11. Il n’a jamais été réécrit mais un certains assouplissement a été mené par la jurisprudence
(surtout sur le droit civil) finalement la Cour de cassation à opérer un revirement législatif arrêt l’effet
« il est de principe que les étranger jouissent de droit qui ne le sont pas refusé (renouvellement des
baux commerciaux jusqu’en 2011).
I- Les sources du droit international
Les sources du droit international privé est un droit qui est passé de savent et non écrite a un droit
technique écrite et technocratisé
A) Les source particulariste et non écrit « une droit savant »
C’est un droit qui dépendait de chaque pays car il y avait des liens assez fort en le droit civil et le droit
international privé ce qui faisait qu’il est très diffèrent d’autre droit (ex : Common law) et la deuxième
raison est qu’il n’existe pas de droit international privé qui fait qu’on a dû l’édicté ce qui fait qu’il
diffère entre pays.
C’est un droit non écrit car on a jamais codifié le droit international privé (que ce soit à l’époque
napoléonienne ou la révolution ou encore pendant la république) une réforme est envisagé mais très
peu de chance qu’elle soit adopté car mauvais. La cour de cassation par la suite avancer avec la
doctrine de 1804 à 1970 pour permettre l’édiction d’un droit international privé (appelée l’âge d’or)
ces derniers année il a fortement évolué et est passé à un droit écrit et universalisé (technocratique)
B) Le droit international privé un droit écrit
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Le législateur a rajouté peu à peu plusieurs règles du droit international privé à la suite d’une
réforme en 1970 (ex : article 3011 et suivant sur le divorce). Il y a aussi eu un développement écrit
du droit international privé national mais également international grâce à des traités entre différent
pays (convention avec d’ancienne colonie français) exemple : CNUDCI ou UNCITRAL. Un
organe a été créé spécialement pour cela la convention international du droit privé de Haye en
1993 la plus part des pays ont des représentant qui se réunisse tous les ans pour ce discuté d’un
sujet et signer une convention qui pour s’appliquer doit être signé et ratifié (ex : circulation et
accident routier, Vente d’objet corporel).
En 2001, il y avait encore un droit très écrit et national mais cela a changer avec le traité
d’Amsterdam qui a communautariser le 3e pillée et donc le droit international privé avant 1999 les
pays n’était donc pas compétente pour signer des traité il fallait passer par des accord
international. A la suite de cela on a une prolifération de texte de droit international privé (ex :
règle sur la compétence pour les accords commerciale, Bruxelles 2 terre, règlement sur les
contrats Rome 1, responsabilité civil Rome 2, Rome 3 sur le divorce, projet de règlement sur la
filiation). Il reste le mariage qui n’est pas couvert par un règlement mais en discussion, le droit
des biens aussi, les sûretés, La théorie générale ne sont pas codifier au niveau européen alors que
certaine règle spéciale national le sont.
Titre 1- L’ensemble de difficultés issus du conflit de juridiction
Chapitre 1 : La compétence internationale des juridictions française
Section 1 : Les principes généraux
A) L’incidence du droit international public
Pendant longtemps les auteurs ont estimé que il existait un lient entre le droit international privé et
le droit international publique mais cela est faux. Il existe plusieurs règles de compétence selon le
pays qui montre qu’il n’existe pas de répartition. La seul limitation est donnée par l’arrêt de la CIJ
1927 affaire lotus : la limitation primordiale qu’impose le droit international a l’état est celle
d’exclure sauf l’existence d’une règle permissive contre elle tous exercice de puissance sur un
autre état (ex : un juge ne peut envoyer des officiers public dans un autre état).
La première conséquence est donc le monopole de contrainte par un état. Le juge d’exécution de
la mesure est exclusivement compétant pour ordonner la mesure d’exécution (aux officiers publics
locaux) on se fond également par cela pour dire que le juge compétant en matière d’immeuble est
ou se situe l’immeuble.
La question des immunités : les personnes publiques (les états étrangers) jouissent de deux types
d’immunité qui est rattaché au droit international privé. Une immunité de juridictions et une autre
d’exécution.
1. L’immunité de juridiction permet à l’état étranger de refuser d’être jugé par l’un de ses
pères donc par un autre état. L’arrêt société le grand exprès de 1969 à fait évoluer certaine
chose : selon que les actes ont été édicté en tant que souverain ou commerçant la cours de
cassation la modifier par l’affaire école saoudien de paris 2003 elle adopte celle de l’acte
participant à la souveraineté de l’état (alors l’état bénéficie de son immunité de
juridictions en revanche si elle est conclus comme une personne privé pas d’immunité ex :
personnelles d’ambassade).

Cette immunité est pour l’état elle-même et les personnes publiques organiquement
distinctes de l’état. La question c’est posé pour une personne privé qui exercent pour la
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souveraineté d’un état (ex : société privé armement, énergie, Banques central « la Cour de
cassation estime qu’elles ont une immunité de juridiction même si elles sont privé » ex :
affaires Oranges). Si une personne est privée alors elle ne peut avoir d’immunité.

2. Si un état est quand même condamner car l’objet de l’affaire ne revêt pas de sa
souveraineté elle a une immunité d’exécution qui empêchent tout saisie de ces biens. Le
droit intérieur distinguait les biens appartenant à l’état lui-même et les biens appartenant
distinctement à l’état. S’il est distinct de l’état (université, région) il n’y a pas d’immunité
arrêt Sonacrate 1985 : si elle appartient directement à l’état elles sont présumées
appartenir pour une mission régalienne de la souveraineté de l’état donc insaisissable.

Cette présomption s’appliquait qu’à deux conditions cumulatives les biens doivent être
affectés à une mission commerciale et à l’activité commerciale elle-même qui a mené à
l’infraction. La loi sapin a modifié cela elle a inséré trois article sur la procédure
d’exécution article 1111-1 et suivant du code de procédure et d’exécution. Elle reprend le
droit intérieur mais il y a une procédure préalable (le juge doit rendre une requête avant
tout saisie) l’autre différence est que une protection des bien consulaire : si l’état a
renoncé son immunité d’exécution et si d’autre part et si il a renoncé a sont immunité sur
un bien spécifique.
B) L’incidence des droits fondamentaux
Elle a plusieurs sources : la CEDH (qui a un juge pour sanctionner), QPC, Préambule de la
constitution. Les droits fondamentaux on deux fonctions : un rôle imposant permettant d’édicter
des rôles de compétence et ensuite le role de supprimer des rôles de compétence.
La convention européenne des droits de l’homme article 6.1 « Toutes personnes a le droit à un
procès équitable et le droit à l’accès d’un juge ». Elle n’empêche pas les règles de compétence. Ou
article 4 du code civil interdiction du déni de justice.
Le droit français admet que le juge français peut même s’il n’est pas compétant de se saisir de
l’affaire car il y a un déni de justice (tous les juridictions des différents pays disent ne pas être
compétent voir affaires Moukarim de 2006).
Les règles fondamentales peuvent également écarter les règle de compétence quand la règles de
compétence rendrait illusoire l’accès au juge (clause attributive de juridictions : ex des partie en
litige donne compétence à une juridiction mais celle-ci se trouve dans un pays éloigné) article 15 :
Le français a le droit de saisir le juge français pour toutes affaires.
Section 2 : Les règles générale de compétence internationale
Ces règles sont nécessairement unilatéral les règles issue du droit français international répondent
à une seul question le juge français est-il compétent. De manière générale le juge compétent est
celui du défendeur (ex : si le défendeur se trouve au brésil cela ne veut pas dire que le juge
brésilien est compétant cela permet juste de savoir que le juge français n’est pas compétant le juge
brésilien utilisera ces propres règles de compétences pour savoir si il est compétant).
La plus part des règles international sont issu du droit européen ça veut dire quel sont le mêmes au
niveau européen et sont d’une certaine façon moins unilatéral. Une autre partie du droit
international sont issue du droit français et plus particulièrement de la jurisprudence. La hiérarchie
des normes est importante car si le droit européen est applicable alors le droit français passe outre
et inversement.
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1§ le droit commun (le droit jurisprudentiel français)


Le droit commun est subsidiaire il s’applique que si un droit spécial n’existe pas. Une question
assez récurrente apparait qu’est que c’est la compétence international en France on a deux type de
compétence en droit français (compétence d’attribution et territoriale). En 1804 il y avait très peu
de règle de compétence international donc la question se posait est ce qu’il faut utiliser la
compétence territoriale française ou d’attribution comme base. Cette dualité se retrouve également
en compétence international
A) les règles de compétence international déduit des règles interaction interne
En 1804 et encore aujourd’hui en droit français il n’existe pas de droit français international
propre. Dans le code civil on n’a pas de règle de compétence internationale sauf quelque
exception voire art 14 et 15 du code civil. Ces deux règle implique une conséquence indiscutable
le juge français n’est pas compétant pour les étranger. Avec la mondialisation aujourd’hui la
Cours de cassation reconnait les droits civils des étrangers. Pourtant va être maintenant les articles
et leur corollaire le principe d’incompétence du juge français pour les étranger ce qui a causer
deux revirement de jurisprudence (arrêt Pelassa et Scheffel). L’extranéité des parties n’est pas une
cause d’incompétence du juge français. La compétence international des juge français se
détermine par extension au droit international interne et donc ne dépende plus de l’article 14 et 15.
Ils sont devenus secondaire.
Ce principe d’extension veut dire qu’on va regarder les règles de droit international interne (article
42, 46 du code de procédure civil étendue à l’ordre international pour savoir si le juge français est
compétant ou non). Si le demandeur est domicilié en France dans une ville donnée alors le juge de
la ville sera compétant. Pareillement si il existe plusieurs défendeur et que l’un à un domicile en
France alors le demandeur peut assigner tous les défendeurs en France. Egalement, en
responsabilité extracontractuelle le demandeur peut assigner le juge ou s’est déroulé le délit ou
crime. En droit international, ça veut dire que si le crime ou délit se déroule en France alors le
juge français est compétant.
Article 48 du code de procédure civil en droit international se transpose comme le fait que les
clauses attributives sont réputées non écrite (clause qui impose une compétence d’un juge) sauf
s’ils sont conclus entre deux commerçants.
La Cour de cassation dans un arrêt compagnie de signaux de 1985 a décidé de ne pas transposer la
condition de commercialité donc les clauses attributive de compétence sont légale en matière
international. Toutes ces règles sont dite des règle ordinaire à côté de ces règles ont a des règles
propre aux contentieux international.
B) les règles de compétence international propre aux compétences du contentieux
international
Il en existe deux type article 14 et 15 du code civil mêmes si ils ne sont plus le socle du droit
international de compétence ces deux règle ont connu on déclin grâce au arrêt cité ci-dessus en
conséquence la Cours de cassation considère que ces article ont une valeur subsidiaire (arrêt
Cognac et brandy). Le juge français ne peut fonder ca compétence sur ces articles que s’il n’est
compétant par l’effet d’aucunes autres règles de compétence international il doit savoir tout
d’abord s’il est compétant par les règles expansive interne.
Deuxième déclin arrêt prieure de 2006 dans le quelle la Cours de cassation dit que les article cité
ne sont pas une compétence exclusive donc le fait que dans l’affaire il y a un français ne veut pas
dire que le juge français est le seul compétence (n’empêche pas de reconnaitre des décision
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étrangère). Le simple fait que une des partie soit française oblige le juge à se déclarer compétant il
ne peut se déclarer incompétent. Dans le cas du déni de justice le juge ne peut se déclarer
incompétent. Afin d’éviter aux partie de ce trouver sans juge pour leur affaire il faut toutefois que
celle-ci est un lien quelconque avec la France. Les decision du je français produisant des effets en
dehors de la France.
2§ Le droit spéciale (le droit de l’union européenne)
Une convention international est signé par tous les états membres et entré en vigueur pour tous les
états membres en 1968 et on donnée compétence a un tribunal pour interprété la convention. Cette
convention a été évolutive car avec l’expansion de l’UE c’est élargie elle a également connut une
expansion avec une autre convention dit de Lugano (suisse mais similaire a Bruxelles 1) et réviser
dernièrement en 2007. La convention a été communautarisé est donc signé Bruxelles 1 qui
légifère le droit international privé et la transformer en règlement (44 :2001) qui lui a été
transformé en Bruxelles 1 bis (1215/2012) qui est rentré en vigueur en 2015.
A) le champ d’application du règlement
Elle est hyper importante car elle détermine si on applique le règlement et donc le droit commun
ou pas. Il repose sur deux critères d’applicabilités (matérielle et géographique)
1) le champ d’application matérielle du règlement
Il s’applique de façons limité mais il est quand même assez vaste article 1 du règlement il
s’applique en matière civil et commerciale incluant le droit du travail etc. Donc tout contentieux
judiciaire sauf pénal. L’article apporte deux types de précision il précise ce qui est en dehors de la
matière commerciale (fiscal, douanière et administrative). La cour de justice européenne est saisie
pour savoir quels domaines sont exclus (arrêt Eurocontrol) (la question relevé de la question
administrative si il y a l’intervention d’une personne public et que elle utilise ces prérogative
public).
2) les champs d’application géographique du règlement
L’idée générale est que le règlement s’applique s’il a un lien fort avec le territoire de l’union
européenne (avec des critères bien précis). Le critère de principe : est le domicile du défendeur
résultant des articles 4 à 6 du règlement si le défendeur est domicilier sur le territoire d’un état
membres et qu’on est en matière civil et commerciale ont appliquent le règlement et inversement
alors on applique le droit commun. (Affaire Owusu de 2005 un litige entre un anglais et un
jamaïcain tout deux domicilier dans leur pays respectif tous les fait ce sont produits en Jamaïque
sauf le domicile du demandeur et le juge ne voulait pas annoncer sa compétence. En estimant
qu’il s’agit d’un état tiers et qu’il n’y a pas de relation intra-européenne donc il n’est pas
compétant il a porté la question a la cour de justice et elle a dit non que la présence du domicile du
demandeur suffit à rendre applicable le règlement pas besoin qu’il est une problématique intra
européenne.)
Les critères dérogatoires : le premiers est l’article 24 du règlement avec les règles d’exclusivité en
affirmant que 1 seul juge est compétant et exclut les autres juge (ex : les actions réel immobilière
juge du lieu de situation de l’immeuble ou la validité d’un brevet donner en France alors le juge
est le seul compétant). Les clauses attributive de jugement : c’est règles sont applicables sans
qu’on est besoin de dire ou est domicilier du demandeur le juge désigner par la clause soit le juge
d’un état membre. Troisième éventualité : les parties faibles il y a dans le règlement des règles qui
protège les partie faible en droit du travail ou droit de la consommation ( le consommateur joui
d’une tripe protection il ne peut être assigné que devant les tribunaux de son domicile, le
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consommateur a le droit d’assigner le professionnel devant le tribunaux de son domicile, les


clause attributive de juridictions sont réputé défavorable au consommateur et donc réputé non
écrite.
B) les principal règle de compétence du règlement
Le règlement prévoit une règle générale article 4 le juge compétant est celui des territoires
membres ou est domicilié le défendeur. Cette règle est impérative pour le juge de ce fait si il est
compétent sur le fondement de l’article 4 est obligé d’exercer sa compétence (arrêt Owusu)
« Voir TD n°1 »
Il existe des règles de compétence alternative prévus par l’article 7 du règlement elle offre une
option au demandeur qui permet de saisir le juge du domicile du défendeur et le tribunal de l’état
membres ou est exécuté le contrat. Pareillement, en matière délictuelle ou quasi délictuelle il
permet de saisir également le tribunal du lieu où c’est dérouler le délit (compétence pour les partie
faible « consommateur » conditions supplémentaire il faut que le professionnelle dirige ces
activité sur le territoire du consommateur/ clause attributive de juridiction conclus sous forme oral
ou écrite valable de manière large et souple et pas que en matière commerciale mais également en
civil sauf partie faible)
Lorsqu’il y a plusieurs défendeur l’ensemble peut être attrait dans un des pays des défendeurs car
l’un deux est domicilier dans le pays donnée elle ne peut aller contre une clause attributive de
juridiction (article 8) cette règle ne vaut que pour les défendeurs se trouvant (domicilier) dans
l’union européenne (règlement Bruxelles 1 bis) (arrêt pélacha et Scheffel). Il faut que ce soit un
défendeur réel et sérieux. L’article 8 ne doit pas servir de contournement du principe de l’article 4
du règlement.
Chapitre 2 : La reconnaissance des jugements étrangers
Pourquoi reconnaitre les jugements étrangers ? = a priori, il y a de bonnes raisons de ne pas
reconnaitre les jugements étrangers -> différence de résolution, pas la même culture juridique, …
La solution ne sera pas la même que le juge français aurait rendu.
Il faut néanmoins reconnaitre les décisions étrangères :
 Pour assurer la continuité juridique international des situations : une situation juridique
établit par une décision dans un pays doit être identiquement considéré dans un autre pays.
 Pour le respect des prévisions des parties : si les parties voit leurs situation fixé par une
décision de justice, celle-ci va cristalliser leurs prévisions de sorte que leurs situation doit
effectivement être celle-ci dans tout le pays du monde. Leurs prévision faut défaut si un
pays du monde ne l’a prend pas ne compte. Les parties vont agir en conséquence de ces
prévisions fixé par la décision de justice.
 pour ne pas avoir à rejugé en France tous les litiges déjà jugé à l’étranger. Cela pose deux
problèmes -> la compétence du juge français et l’engorgement des tribunaux.
Ce sont de très bonnes raisons de reconnaitre les décisions étrangères, mais il reste une réticence
qui tient au fait que les jugements étrangers et français ne présentent pas les mêmes garanties.
Les décisions ne sont alors pas automatiquement reconnues. Elles ne sont reconnues que dans
certains cas, au terme d’une certaine procédure permettant de s’assurer de leur satisfaction.
En France, on reconnait très facilement les décisions étrangères et elles sont reconnues d’autant
plus libéralement que l’on est dans l’UE où règne un principe de confiance mutuel.
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Section 1 : La reconnaissance des décisions en dehors de l’Union européenne le droit


commun jurisprudentielle français
La confiance mutuelle entre les états membres de l’Union européenne ne peut s’imposer. Le droit
français est donc moins libéral que le droit de l’UE.
§1 : Les conditions de reconnaissance
Initialement, à l’époque du code civil, le principe était celui de la révision au fonds -> arrêt
Parker, 1819 : pour qu’une décision soit reconnue en France, il était nécessaire que la décision soit
en tout point conforme à celle que le juge français aurait rendu s’il avait été saisit.
C’était un système très fermé, qui conduisait à une non reconnaissance des décisions et il y avait
de nombreux inconvénients.
Ce principe est devenu de plus en plus gênant = assouplit peu à peu, puis en 1964, la CASS a
opérer un revirement de JP dans l’arrêt Münzer, 1964 : il met fin au système de la révision au
fonds et le substitue à un système de reconnaissance basé sur un certain nombre de condition que
doit satisfaire le jugement étranger.

L’arrêt posait cinq conditions :


 La compétence international du juge étranger qui a rendu la décision ; - la régularité de la
procédure suivie devant le juge étranger ;
 L’application de la loi compètent d’après les règles françaises de confit de loi ;
 La conformité de la décision étrangère à l’ordre public international
 L’absence de toute fraude. De ces cinq conditions, il en subsiste trois aujourd’hui.
La condition de la régularité de la procédure suivie devant le juge étranger fut abandonné, mais
elle reste contestable aujourd’hui -> arrêt Bachir, 1967 : fusionne cette condition avec la condition
de la conformité de la décision à l’ordre public international.
La condition de l’application de la loi compètent d’après les règles françaises de conflit de loi a
aussi été abandonnée : elle entraînait une trop grande fermeture, car les règles de conflit de loi
sont variables d’un pays à l’autre, si bien que fréquemment les pays rendent des décisions en
application d’une autre loi que celle que l’on aurait appliquée en France.
En 2007, la CASS dans l’arrêt Cornelissen a abandonné cette condition.
Sur la compétence indirecte (première condition) = deux manières d’entendre cette condition : on
va contrôler si le juge étranger était vraiment internationalement compétent d’après ces propres
règles de compétence -> absurde selon le prof. Ou on va vérifier si le juge étranger était compétent
selon nos propres règles de compétence = solution très critiqué, car les règles de conflits de
juridiction sont très variables d’un pays à l’autre.
Tous cela a conduit à une évolution très importante avec l’arrêt Simitch, qui a maintenu cette
condition, mais en a changé la signification en disant que le juge étranger doit être tenu comme
indirectement compétent si « le litige se rattache d’une manière caractérisé au plus dont le juge a
été saisit, si le choix de la juridiction n’a pas était frauduleux et si la règle française de solution
des conflits de juridiction n’attribue pas compétence exclusive aux tribunaux français. »
Il faut qu’il y ait un lien caractérisé entre le litige et le juge et il ne faut pas qu’il y ait eu une
compétence exclusive du juge français, car cela excluait la compétence du juge étranger.
Droit international Privé

Jusqu’à un arrêt Prieur de 2006, la nationalité française des parties était auparavant une règle de
compétence exclusive pour le juge français. Mais depuis 2006, non = on ne peut plus s’opposer à
la compétence d’un juge étranger en raison de la nationalité française des parties.
Sur l’absence de fraude (condition un peu ambiguë), il y en aura une chaque fois que les parties
auront manipulé les éléments de la situation de manière à aller obtenir devant un juge étranger, ce
qu’elle n’aurait pas pu obtenir devant un juge français.
Il y ambiguïté dans le sens où :
 C’est une condition assez redondante avec la condition de l’arrêt Simitch = si le juge saisit
avait un lien caractérisé avec le litige = alors la saisit n’est pas frauduleuse. Cette
exception de fraude est assez inconsistante.
 Quant à la fraude à la loi (obtenir l’application d’une loi qui n’aurait pas dû être appliqué)
il y a aussi une ambiguïté, car depuis 2007, Cornelissen, on se fiche de la loi appliqué =>
certaine incohérence entre l’abandon du contrôle de la loi appliqué et l’absence de fraude.
Souvent, la fraude est difficile à distinguer de la simple habilité procédurale = cas d’une personne
ayant une bi-nationalité qui saisit le juge de son autre nationalité, plus favorable, ne commet pas
une fraude : c’est le forum shopping
. Deux déférences entre le droit commun et le droit de l’UE :
 En droit commun on contrôle la compétence du juge étranger tandis qu’en droit de l’UE
non : même si un juge étranger à mal appliqué le RB1bis, on ne peut pas refuser de
reconnaitre sa décision.

 En droit commun la décision doit être conforme à l’ordre public international du juge
requis tandis qu’en droit de l’UE, la décision est refusé que si elle est manifestement
contraire à l’ordre public international : il y a une différence dans la présentation et dans le
terme « manifestement » = la contrariété doit être manifeste et non juste présente, même
minime (comme c’est le cas en droit commun).
On voit donc, concernant les conditions de reconnaissance, que même si on a un système devenu
très libérale en droit commun, il reste plus strict que dans le cadre de l’Union.
§2 : La procédure de reconnaissance
Il y a des cas dans lesquels une procédure préalable de contrôle est nécessaire.
L’application de la solution de l’arrêt Parker est devenu très vite compliqué dans certains domaine
notamment en droit de la famille où l’exigence de continuité est la plus importante. Ainsi, la
CASS a très vite évolué sur le sujet avec un arrêt Bulkey de 1860, dans lequel elle décide que les
décisions rendus en matière d’état des personnes produisaient leurs effets de plein droit =>
contrôle a posteriori en cas de contestation.
La reconnaissance de la décision (substantielle) est reconnu de plein droit, mais pour l’exécution
forcé de la décision, le juge français doit être saisit d’une demande d’exequatur.
Les jugements patrimoniaux constitutifs produisent aussi leurs effets de plein droit, en revanche
une procédure préalable reste nécessaire pour les jugements patrimoniaux déclaratifs et pour
l’exécution forcé de tous les jugements.
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Le contrôle de la régularité du jugement peut être à titre principal = saisir le juge d’une demande
précise de vérifier la conformité du règlement étranger ou saisir le juge pour contester la décision.
Il peut aussi avoir lieu de manière incidente = au cours d’une autre instance.
Section 2 : la reconnaissance des décisions à l’intérieur de l’UE
On ne parlera que du règlement Bruxelles 1 bis qui stipule la reconnaissance des décisions en
matière civile et commerciale.
La reconnaissance des décisions dépend du règlement. Les règles du R sont applicable à la seule
condition que la décision provient de la juridiction d’un autre état membres = pas à se demander si
le défendeur est domicilié dans l’UE.
Le règlement prévoit un système très libéral, expliqué par le fait que dès 1968, la Convention de
Bruxelles, la logique était de se mettre d’accord sur des règles de compétences communes pour
faciliter la circulation des décisions.
Au moment de la transformation de la convention en 2001, les règles ont été assouplit, puis encore
une fois à la création du règlement.
§1 : Les conditions de reconnaissance

Le règlement ne présente pas les choses en terme de conditions de reconnaissance, mais pose des
hypothèses dans lesquels la reconnaisse est refusé. Elle est donc de principe, sauf tel ou tel
exceptions.
L’Art. 45 poses trois conditions de reconnaissance : la reconnaissance est refusée :
 Si la décision étrangère est manifestement incompatible avec l’ordre public de l’état
requis : l’ordre public international est l’ensemble des principes essentiels de l’ordre
juridique d’un pays donné. C’est la seul véritable condition de reconnaissance autonome,
dans le sens où les deux autres conditions sont des effets normal (autorité de chose jugé et
régularité de la décision) ;
 Si l’acte introductif d’instance n’a pas été régulièrement délivré ;
 S la décision étrangère est incompatible avec une décision qui a déjà autorité de chose
jugé dans l’état en question.
§2 : La procédure de reconnaissance
Subordonne-t-on la reconnaissance de la décision étrangère à un contrôle préalable ou à posteriori
(la décision produit ces effets et en cas de contestation de la décision on la contrôle) ?
Pendant longtemps, l’une des grandes avancées du règlement : était de prévoir une reconnaissance
de plein droit (« de plano ») = pas nécessaire de passer au préalable devant un juge. Elles peuvent
être contestées si une des parties saisit le juge pour en contester la reconnaissance.
Tant que personne ne saisit le juge, la décision est reconnue et produit ces effets.
Quels effets ? = On distingue l’effet substantielle du jugement, les attribues du jugement et la
force exécutoire.
Jusqu’au règlement, c’était uniquement l’effet substantielle qui était reconnu de plein droit = la
modification de l’ordonnancement juridique prévu par le jugement.
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A côté, le jugement a aussi des attribues = ce qui est rattaché à tous les jugements, soit l’autorité
de chose juge et la force exécutoire.
Jusqu’au règlement, les décisions n’était jamais exécutoire de plein droit = le juge tamponne le
jugement, ainsi la partie peut faire exécuter la décision à l’aide des puissances exécutoire
(huissier…). Le problème est que l’on n’imagine pas qu’un juge allemand mande et ordonne une
chose aux officiers publique français et inversement => pas de force exécutoire de plein droit ->
le juge français doit imprimer la force exécutoire à la décision étrangère (= un exequatur).
Au cours du règlement cela avait été simplifié = procédure simplifié, sur requête, où le juge ne
procédait qu’à un contrôle sommaire avant d’y apposer son tampon. L’autre partie pouvait
contester l’exequatur et là un contrôle en profondeur avait lieu (vérification des conditions de
l’Art. 45).
Cela a été supprimé du règlement, de tel sorte qu’aujourd’hui les autres décisions étrangères rendu
par d’autres états membres sont exécutoire de plein droit = des juges allemand ou italiens peuvent
mander et ordonné les officiers français ou croate.
Section 3 : le conflit de procédure
C’est la difficulté qui résulte du fonctionnement simultané d’ordre juridictionnelle appartenant à
plusieurs pays = plusieurs juges de pays différents saisit du même litige ou de litige tellement
propre qu’il y a un intérêt à les juger ensemble.
Le forum non conveniens est une institution de droit de common law qui permet aux juges de ne
pas se déclarer compétent. L’institution des injonctions (« anti suit injunctions »), toujours dans le
common law, permet au juge d’ordonner la partie à se désister d’une procédure qui a déjà lieu à
l’étranger pour un même litige. Le droit français lui, connait l’exception de litispendance et de
connexité.
§1 : L’exception de litispendance
Cela correspond à la situation dans laquelle deux juges de pays différents ont saisi simultanément
du même litige. C’est problématique, car peut déboucher sur deux décisions contradictoires = le
droit de l’UE et le DC prévoit des règles pour pallier ces problèmes.
A) le droit de l’UE
Il prévoit une règle simple -> Art. 29 RB1bis : lorsque deux juges sont saisit du même litige, le
juge saisit en second doit sursoir à statuer le temps que le premier juge saisit établisse sa
compétence, et s’il se déclare compétent, alors le juge saisi en second se dessaisit.
Le second juge ne se prononce pas sur la compétence du juge saisit en premier -> ressort de la
confiance présente entre les EM. Ce système fonction bien, mais pose un problème en cas de CAJ
-> si la clause prévoit que le juge comptent est le juge italien et qu’une partie saisit avant le juge
français => l’Art. 29 du R va s’appliquer. Cela paralyse la CAJ, alors qu’il y a de très grande
chance que le juge désigne dans la clause est compétent.
Révision dans le règlement 1215-2012 : en présence d’une CAJ -> la priorité est donné non pas au
juge saisit en premier, mais au juge élu par la clause.
B) le droit commun
En droit français c’est à peu près pareil. Il n’y a pas de règle sur la litispendance internationale,
mais conformément aux JP Palasse et Schieffle, on étend à l’échelle internationale les règles sur la
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litispendance interne--> Art. 100 et s. CPC. : Si le même litige est pendant devant deux
juridictions de mêmes degré, la juridiction saisit en second lieu doit se dessaisir au profit de
l’autre si l’une des parties le demande.
La logique de la litispendance est une exception de chose jugée anticipé => les conditions de
l’autorité de chose jugé sont alors vérifié.
En droit, il y a une différence avec le R qui est que le juge français ne va se dessaisir que si l’autre
décision est susceptible d’être reconnu en France -> pas besoin si l’autre décision est en Corée du
Nord.
La décision étranger n’est pas encore connu en France, car pas encore prise => le juge va alors
vérifier ce qu’il peut vérifier, soit la compétence indirecte du juge étranger et l’absence de fraude.
Il ne peut pas encore vérifier la conformité de la décision à l’OPI => risque qu’elle ne soit pas
conforme => le juge français ne se dessaisit pas, mais va juste sursoir à statuer dans l’attente de la
décision étrangère.
§2 : L’exception de connexité
Les juges de deux états différents sont saisit de litige différents mais proche de manière à ce qu’il
y ait un intérêt à les juger ensemble. Contrairement à la litispendance, le dessaisissement du juge
n’est pas une nécessité logique.
A) le droit de l’UE
Art. 30 du R : « lorsque des demandes connexes sont pendante devant des juridictions d’EM
différents, la juridiction saisit en second peut sursoir à statuer. »
Art. 30 : « des demandes sont connexes si elles sont liée entre elles dans un rapport si étroit qu‘il y
a un intérêt à les instruire et les jugé en même temps pour éviter des solutions qui pourrait être
inconciliable si les causes étaient jugé séparément. » Ce n’est pas le même litige, mais ils sont très
proches. La règle posé par l’Art, 30 revoit une simple faculté => elle « peut » se dessaisir mais
n’est pas obligé de le faire.
B) le droit commun
Conformément à la JP Pelassa et Schieffle, on étend les règles de la connexité interne à l’ordre
international. On étend précisément l’Art. 101 du CPC : « s’il existe, entre les affaires porté
devant deux juridictions distinctes, un lien tel qu’il soit de l’intérêt d’une bonne justice de les faire
instruire et juger ensemble, il peut être demander à une juridiction de se dessaisir et de renvoyer
en l’état la connaissance de l’affaire à l’autre juridiction. »
La CASS retient une acception assez stricte de la connexité => « lien de nature à créer une
contrariété de décision. » Plus souple en droit interne, qu’en droit international. En matière de
connexité, c’est n’importe lequel des deux juges qui peut se dessaisir au profit d’un autre, mais il
est logique que celui qui est saisit d’un petit point de détail se dessaisisse, même s’il a été saisit en
premier.
Titre 2 : le conflit de loi
On s’intéresse à la pluralité de conflit de loi dans le monde. On s’intéresse à la loi applicable. Il y
a une vraie autonomie de la question du conflit de loi et du conflit de juridiction -> pas car le juge
français est compétent qu’il appliquera le droit français. Il y a cependant un lien, car on va étudier
Droit international Privé

les règles de conflit de loi de droit international français. Il y a un état de relativité très fort des
solutions en droit international privé.
Chapitre 1 : les principes généraux du conflit de loi
S’agit d’envisage les conséquences de la pluralité de loi dans le monde et non plus la pluralité de
juridiction dans le monde. Il y a une autonomie de la question du conflit de loi par rapport à la
question du conflit de juridiction => ceux sont question indépendantes, mais avec un certain lien.
Nous allons voir les règles de conflit de loi françaises, soit celles que le juge français appliquera
s’il est saisit.
Section 1 : l’évolution historique du conflit de loi
Pendant très longtemps, il y avait très peu d’échange internationaux, voire même inter-régionaux
= très peu de question de DIP qui se posaient. Il y avait seulement quelque affaire. En revanche,
très tôt, la question s’est posée dans la doctrine, précisément chez les jurisconsultes. L’intérêt de
cette discussion est de comprendre pourquoi aujourd’hui on se pose telles question et pourquoi on
y répond de telle façon.
Le droit romain ne connaissait pas la question du conflit de loi, car à l'époque, il y avait un empire
en extension permanente et en dehors de l’empire, les barbares => il était inenvisageable
d’appliquer une loi barbare, donc pas de conflit de loi.
Il y avait tous classes de personnes :
-> Les citoyens romains qui bénéficient du juris privilèges ;
-> Les pérégrins, habitants romains qui bénéficient du juris pérégrin = moins de droits que les
Citoyens romaines ;
-> Et les esclaves qui ne disposaient d’aucun droit. Ce système s’effondre au moment de
l’effondrement de l’empire romain d’Occident à partir du 5°s. Le paysage est tout à fait différent,
car l’unicité qui caractérisait l’empire romain laisse place à une grande diversité : de nombreuses
tribus vivent sur le territoire de la Gaule en complète autarcie, chacune soumise à leurs propre
règles et sont nomades. C’est une période qu’on a appelée de « personnalité des lois » => chaque
individu est soumis aux lois de la tribu à laquelle il appartient, sans lien avec son territoire, car ils
sont nomades.
Peu à peu, à partir du 9°s, les tribus commencent à se sédentariser, soit à s’arrêter sur un territoire
donné et arrêter d’être nomade. On détache alors les coutumes des tribus et on commence à parler
des coutumes des territoires => « territorialité des lois ». On passe d’une logique de personnalité
de loi (attachée aux personnes) à une logique de territorialité des lois. Elles vont commencer à
avoir des contacts avec les tribus alentours,
C’est donc uniquement à partir de ce moment de territorialité du droit qu’il va y avoir des conflits
de coutume. C’est essentiellement les auteurs qui vont se poser la question. C’est à peu près à la
même époque qu’on commence à redécouvrir le droit romain (essentiellement en Italie et dans le
sud de la France). Les universitaires cherchent des solutions au conflit de coutume.
On arrive à une première période doctrinale : l’école ou la théorie des statuts ou statutiste. Les
glossateurs ne trouvent rien dans le droit romain quant au conflit de loi. Au 12°s, Tocco et
Accurse vont créer des réponses en s’attachant à la manière dont sont rédigés les textes du droit
romain de l’époque -> ils vont faire la glose et constater que la plupart des constitutions
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impérialistes (loi édictée par l’empereur) commencent d’une manière similaire : « à tous les
peuples qui sont soumis à l’empire de ma clémence. » La condition s’adresse au peuple soumis à
la souveraineté de l’empereur.
Accurse et Tocco en déduisent trois enseignements :
 que les constitutions impériales ne s’appliquant qu’à ceux qui sont soumis à l’empire de la
clémence de l’empereur -> le sujet étranger n’est pas nécessairement soumis à la loi de
l’empereur. La loi d’un souverain donné ne s’applique pas, a priori, aux sujets étrangers ;
 que la coutume elle-même va déterminer à quoi elle s’applique (il faut partir de la loi pour
déterminer le champ d’application) ;
 que les statuts ne lient en principe que les sujets du souverain qui les établit. L’idée de
penser que ce sont les statuts qui déterminent, par leurs contenu, leurs champs
d’application va perdurer jusqu’au 18°s.
Au 13° et 14°s, on voit apparaître une différence primordiale par les écoles française et italienne
entre les statuts réels et personnels. Bartole dit que parmi les statuts, certains sont personnels -> ils
ont alors pour objet des personnes et suivent les personnes qui y sont soumises en quelques lieux
qu’ils s’y trouvent. Ils sont par nature extra territoriaux. A l’inverse, les statuts réels sont des lois
qui ont pour objet des biens et qui s’appliquent à tous les biens situés sur le territoire couvert par
les statuts. Il suffit de lire le contenu pour déterminer si un statut est réel ou personnel, cela
dépend de sa finalité.
Au sens moderne, lorsqu’on parle du statut personnel, cela renvoie à l’état de la personne et le
statut réel, au régime juridique applicable aux biens. Au 16°s, un auteur français nommé Bertrand
D’Argentré va reprendre la distinction bartolienne, mais va dire que tous les statuts sont réels,
sauf ceux qui sont strictement personnels. C’est important car à l’époque il y a beaucoup de
statuts mixtes, qui concernent à la fois un bien et une personne. Selon D’Argentré, ces statuts
doivent être considérés comme réels dès lors qu’ils ne concernant pas exclusivement une
personne.
Il fait apparaître une logique de normalité => en principe les lois sont territoriales et l’exception
est l’extra-territorialité.
Toute la doctrine postérieure va justifier ce principe et ces dérogations. L’école hollandaise des
statuts du 17°s, dont VOET, va justifier la territorialité par la souveraineté = les lois ne peuvent en
principe pas excéder un territoire. Qu’est-ce qui peut expliquer les dérogations à ce principe ? Que
le juge français accepte d’appliquer le droit français à un étranger ? Que le droit français
s’applique en dehors du territoire français ?
La première raison qui est avancée par la doctrine hollandaise est l’idée de la courtoisie
internationale, la courtoisie entre les nations : « comitas juventus ». Cela est profitable à chacun.
Il y aussi l’idée du respect de la théorie des droits acquis à l’étranger -> chaque état va reconnaître
des effets aux lois étrangères, parce que lui-même a des lois extraterritoriale dont il y a l’espoir
que l’autre souverain applique aussi. C’est l’idée qu’on applique la loi étrangère dans l’intérêt des
personnes concernées : ex. si on refuse à un italien de lui appliquer des droits acquis en France,
cela remet en cause des droits valablement acquis en Italie.
Un auteur italien va défendre une position tout à fait différente de celle D’Argentré = c’est
Mancini. Il va défendre le personnalisme plutôt que le territorialisme. Il considère que le principe
doit être le principe inverse du territorialisme = en principe les individus doivent être soumis à la
loi de leurs souverains où qu’ils se trouvent.
Droit international Privé

Cette idée est très proche de la théorie des climats de Montesquieu : une loi est parfaitement
adaptée au ressortissant d’un pays, car ils entretiennent des liens culturels. Cette théorie n’a pas
été plus développée, car une autre théorie venant d’Allemagne est venue balayer tout le statut. En
1848, c’est la naissance de l’époque moderne. Savigny, spécialiste de droit romain (à l’époque
cela ne renvoie pas à l’histoire du droit, mais au droit positif), s’est très fortement opposé à la
codification, car selon lui, le droit c’est un sous-produit culturel qui apparaît spontanément et
évolue comme la langue. Ce n’est pas quelque chose qui s’édicte. Le droit commun de l’ensemble
de l’Europe est le droit romain selon lui.
Il va écrire un traité de droit romain en plusieurs tomes. Dans chacun d’eux, il développe un
aspect du droit romain. Il en arrive à la question des conflits de loi au tome 8. Il traite les
questions du conflit de loi dans le temps, puis dans l’espace et se heurte au problème du droit
romain qui ne connait pas le confit de lois dans l’espace.
Il va alors construire un système qui va être inspiré en partie de l’ancien droit, mais à vrai dire,
beaucoup plus par la solution du conflit de loi dans le temps. Lorsqu’on résout le conflit de loi
dans le temps, en l’absence de dispositions transitoires, on regarde le type de questions posées et
on applique la règle la plus adéquate.
En faisant en quelque sorte table rase du passé, Savigny va opérer un changement de paradigme.
En considérant « qu’il faut assigner à chaque classe de rapport de loi, un siège déterminé. Pour
chaque type de rapport de droit, il faut déterminer où ce rapport de droit à son siège. » Savigny ne
part pas des règles pour savoir quel sont leurs champs d’application (loi applicable), mais du
rapport de droit, de la situation juridique. Il considère que chaque situation juridique appartient à
un type de rapport de droit, à une classe de rapport de droit. En fonction du rapport de droit
concerné, il faut déterminer où ce rapport de droit à son siège et lui en associé son champs
d’application, la loi applicable. Il faut déterminer le critère qui permettra de le rattacher à un lieu,
puis à la loi applicable.
En matière d’acte juridique, la loi applicable est la loi du lieu de conclusion de l’acte. C’est un
changement considérable, car formellement Savigny part de la situation juridique, ainsi l’ordre du
raisonnement est formellement inversée.
Pour les statutistes, il faut regarder le contenu des règles en présence, alors que pour Savigny, la
détermination du champ d’application ne suppose pas de regarder le contenu. Pour lui, toutes ces
question se posent à l’intérieur de l’Europe continentale et il y a une certaine fongibilité entre les
règles de ces différents pays -> elles sont suffisamment proche pour que l’on n’ait pas à
s’interroger sur le contenu afin de déterminer la loi applicable.
C’est une rupture avec la position statutiste. On parle de changement de paradigme. Son idée va
être reçue très rapidement la plupart des pays européens, notamment en France. Dès la fin du
19°s, il n’y a plus d’auteurs statutistes.
Antoine Pillet, un auteur à cheval entre le 19 et le 20°s, écrit beaucoup entre la guerre de 1870 et
entre la 1erGM. Dans un contexte optimisme d’après-guerre, il développe une doctrine
universaliste. Il reprend l’idée que les conflits de loi sont des conflits de souveraineté, mais il
cherche à trancher ces conflits d’une manière très savinienne en ajoutant qu’il faut délimiter les
souverainetés de chaque état via le DI public, ce qui est assez logique, car la France ne peut pas
délimiter la souveraineté de l’Allemagne...
Son élevé, Niboyet, reprend une partie des idées de son maitre, notamment l’idée que le DIP pose
la question des conflits de souveraineté et qu’il s’agit de délimiter les empires des différents pays,
Droit international Privé

mais il y a une grande différence avec Pillet => il est pessimiste et nationaliste. Il vit plus
longtemps que
Pillet et est donc témoin de la crise des années 1930 et de la seconde GM. Il constate que le DI,
public ne dit rien sur la question du conflit de loi. Il en déduit donc que chaque état doit délimiter
pour lui-même l’empire de ses propres lois, mais ne peut pas délimiter l’empire des souverainetés
des autres états. C’est une position unilatéraliste publiciste. Cette logique a des inconvénients : il y
a des risques de cumul (plusieurs lois applicables) et de lacunes (aucune loi applicable), car les
états ne vont pas forcément se coordonner.
Dans la logique de Savigny, la règle fonctionne de manière bilatérale = elle fonctionne de la
même manière que le critère soit en France ou à l’étranger. Niboyet part de la même idée que
Pillet, mais la traite différemment -> le DI public ne détermine pas le conflit de loi et les états
doivent délimiter eux-mêmes leur propre souveraineté.
Bartin reprend complètement la logique de Savigny (la nature du rapport de droit). Il pose la
logique d’un système de conflits de loi, où les conflits de loi sont bilatéraux et dans lequel le
champ d’application des lois repose sur la catégorie juridique à laquelle correspond le rapport de
droit.
Il débarrasse la théorie savinienne du présupposé de la communauté de droit : les questions qui
sont posées au système juridique sont à peu près les mêmes, car partout dans le monde, sous des
formes et structures différentes, il y a un droit sur la filiation, sur le mariage, sur les successions,
sur la responsabilité délictuelle, etc. et ceux, même si on n’est pas dans une commuante de droit.
Il y a suffisamment de proximité entre les systèmes pour que les règles de droit soient étendues. Il
débarrasse complètement le système savinien de l’idée de souveraineté, car si on considère que le
conflit de loi est un confit de souveraineté, il y a un conflit de légitimé.
Dans la logique de Bartin, ce qu’il appelle la souveraineté, c’est la prépondérance du système
juridique français. On voit que le conflit de loi n’est plus vraiment considéré comme un conflit de
souveraineté, chez Bartin, mais comme un conflit d’intérêt privé => la règle de conflit n’a pas tant
pour fonction de limiter les souverainetés étatiques que de trancher de manière satisfaisante le
conflit d’intérêt privé.
Bartin était un civiliste, pour lui, le DIP est la projection du droit civil français dans l’ordre
international, ainsi, toutes les question de DIP sont des question de droit civil, que l’on doit
résoudre en ayant à l’esprit essentiellement les intérêts privés.
Section 2 : Bilan de l’évolution historique
Plusieurs théories se sont succédé dans la pensée des auteurs. Pendant 6 siècles, on était Statutiste
avant de devenir Savinien. On voit également une opposition avec les successeurs de Savigny
entre billatéraliste et unilatéraliste.
De manière générale, il y a des lois qui apparaissent plus appropriées dans certaines matières. Dès
lors, le raisonnement de Savigny à ce sujet est plutôt bon. Cependant, par exception, certaines
règles peuvent être appliquées par la doctrine statutaire. Ex : Le mariage d’un français même à
l’étranger requiert sa présence. On est ici dans des lois de police.
Les bases du statutisme paraissent par principe inexactes, mais par exception on va retrouver des
noyaux du statutisme : les lois de polices. Pour Niboyet, le conflit de loi est un conflit de
souveraineté. Mais chez Bartin, il n’est pas du tout sûr que ce soit un conflit de souveraineté.
Droit international Privé

Alors qu’en est-il ? Pour répondre à ça, il faut se demander si la loi est un acte de souveraineté. Ce
qui définit la loi est qu’il s’agit d’une proposition donnant une réponse à une situation juridique
donnée. Or, si le conflit de loi n’est pas un principe de souveraineté, cela met à mal l’idée de
Niboyet. En réalité, le conflit de loi est un conflit d’intérêts privés qui a un fonctionnement
régulateur de conflits privés.
Situation dans laquelle aucune loi ne sera applicable : On pourrait appliquer aux situations
internationales des règles internationales et aux situations nationales des règles nationales.
Cependant, tous les pays ne sont pas d’accord pour faire une règle internationale unique.
Conclusion, ce sont bien des règles internes qu’on applique à des situations internationales.
Exceptions : Celles dans lesquelles il y a une spécificité de la relation internationale qui justifie
une règle différente. Monnaie de paiement dans les contrats : En droit des contrats interne, il n’est
possible de payer que dans la monnaie du pays. En France, on ne peut payer qu’en Euro.
Les Etats peuvent aussi utiliser une règle différente pour unifier les règles dans plusieurs pays.
Ex : Convention de Vienne de 1980 sur la vente internationale de marchandise. Cette Convention
pose des règles de fond, adoptées pour être sur qu’en cas de contrat international, le contrat sera
régi avec les règles de la Convention de Vienne. C’est la Convention la plus ratifiée au monde.
Mais pour l’essentiel, on n’a pas réussi à se mettre d’accord. Quel droit doit-on utiliser ? Une
proposition a été faite par un auteur Américain qui proposait que le juge saisi applique sa propre
loi interne. L’avantage est que c’est plus facile pour le juge d’appliquer sa propre loi. C’est plutôt
logique car la fonction du juge est d’appliquer les règles de sa loi. Mais, si on applique tout le
temps la loi Française, cela remettrait en cause les prévisions légitimes des parties. Une bonne
règle DIP est celle respectant au mieux la prévisibilité des parties, l'harmonie internationale de
solutions (s’assurer que la situation sera traitée de la même manière que l’on soit en France ou
ailleurs). Et enfin, elle a pour fonction de garantir le respect des intérêts des Etats.
Les règles de conflit de Loi sont formulées de la même manière, en 2 parties. Elles vont venir
associer un type de rapport de droit (une catégorie juridique) à un élément permettant d’identifier
la loi applicable (élément de rattachement ou un critère de rattachement). On retrouve ce type de
règle dans tout le droit Privé.
En matière d’immeuble, c’est la Loi du lieu de situation du bien qui sera applicable. En matière de
meuble, la loi applicable sera la loi du lieu de situation du bien. On utilise la loi du lieu de
situation car pour les immeubles, tous les pays utilisent la loi du lieu de situation = souci
d’harmonisation. Pour autant, le plus important est de s’assurer du respect de la prévision des
parties.
En matière du Droit des personnes et de la famille, Est-ce le critère de nationalité, critère du lieu
de domicile ou critère de religion/confession ? En France, le critère de confession est impensable
car pays laïque. Pour les autres critères il faut se demander si on veut la même règle pour tous
ceux sur le territoire ou si on veut la même règle pour tous les nationaux. En France, on est plutôt
intéressé sur la situation des migrants venant en France que sur les Français partant de France.
Cependant, avant une décision du CC, le critère était celui du domicile car la nationalité n’existait
pas, on était les sujets d’un seigneur. Avec l’arrêt « Busqueta » du conseil constitutionnel en 1814,
on change de critère pour un critère national. Le droit positif reprend un peu le dessus, en théorie
un étranger bénéficie de sa propre loi mais si celle-ci est trop éloignée des principes de la loi
française, on restreint ce critère de nationalité.
Droit international Privé

Les règles de conflits ne prennent pas directement part à une question de droit posée. C’est la loi
interne désignée par la règle de conflit qui va répondre à la question de fond. La règle de conflit
désigne uniquement la Loi qui va trancher la question. Elle n’est pas neutre car le critère choisi va
prendre une certaine position sur la question posée.

Chapitre 2 : La règle de conflit de loi


Section 1 : La catégorie de rattachement
La première étape est celle de savoir dans quelle catégorie la question se pose (la
qualification). En général, c'est plutôt facile de qualifier. Mais il existe des difficultés de
qualification qui sont les mêmes que celles qu’on peut retrouver dans le domaine du droit et qui
sont accentuées par la situation internationale. Puis il y a des difficultés propres au DIP.
§1 : Les difficultés ordinaires
Les situations à classer sont parfois plus difficiles car configurées par un droit étranger différent
du nôtre.
A) Le conflit de qualification
Découvert par un français, Mr. Bartin. Il part d’une affaire Bartholo, qui a donné un arrêt de la CA
d'Alger en 1889. Dans cette affaire, une veuve a invoqué à son profit une règle du droit de Malte.
Cette règle permettait au conjoint survivant, à certaines conditions de pauvreté, d’appréhender 1⁄4
des biens de son mari. On pouvait donc voir la question comme une question des droits
patrimoniaux ou comme une question de droit des successions.
- Doute sur la qualification adéquate, en quelle matière on était ? Si on prenait le régime
matrimonial, c’était la Loi du 1er domicile (Malte) mais en matière de succession, on prenait le
dernier lieu de domicile (la France). Bartin va supposer qu’on a un problème supplémentaire, il
suppose que la qualification que retient le Droit de Malte n’est pas la même que celle retenue par
la France.
- Le droit de Malte adopte une qualification matrimoniale et le droit français une qualification
successorale. Donc selon quel droit doit-on qualifier ? Pour Bartin, même si toutes les lois du
monde ont les mêmes règles de conflit, il suffit d’imaginer que les lois ne soient pas ok sur la
qualification adoptée pour qu’aucune solution définitive ne soit possible. Bartin étant nationaliste,
pour lui, le juge français doit utiliser sa loi lorsqu’il est saisi.
Argument pratique (cercle vicieux) : Au stade de la qualification, on ne sait pas encore quelle sera
la loi applicable. Or, c’est précisément de cette qualification que dépend l’applicabilité de cette
loi.
Argument juridique : Solution prônée par Bartin. C’est le droit Français qui doit qualifier et dire
ce qu’il entend par droit patrimonial. Pour autant, ce n’est pas logique car en droit français, il
n’existe pas la règle de la quarte du conjoint pauvre.
Conclusion : La question de la qualification est une question de droit/projet, c’est-a-dire le rapport
entre l’objet d’une prétention et l’objet d’une demande.
B) Le droit positif
Principe de « lege fori » : Tribunal qui, pour résoudre un conflit de loi dans un litige, applique la
loi de l’Etat à la souveraineté duquel il est soumis.
Droit international Privé

Affaire Caraslanis : Dans cette affaire, un époux grec orthodoxe, marié civilement en France àune
Française, contestait la validité du mariage en raison de l’absence de consécration religieuse, qui
en Grèce est une obligation. Il fallait savoir quel droit on applique car cela aura des conséquences.
Pour trancher ce point, il convenait de déterminer si la question relevait du fond ou de la forme.
La Cour de cassation a tranché en annonçant que « la question de savoir si un élément de la
célébration du mariage appartient à la catégorie des règles de forme ou à celle des règles de fond
devait être tranchée par les juges français suivants les conceptions du droit français, selon
lesquelles le caractère religieux ou laïc du mariage est une question de forme ». On a donc
consacré clairement le principe de la qualification « lege fori ». Donc application de la Loi du lieu
de situation.
Dans l’esprit de Bartin, qualifier « legi fori » voulait dire transposer les solutions du droit interne.
Mais en réalité, ça n’a jamais vraiment été ça. Il y a toujours eu une autonomie des catégories du
DIP pour plusieurs raisons :
- Par hypothèse, en DIP, on est conduit à qualifier des situations qui n’existent pas en droit
interne. Ce qui conduit donc à élargir les catégories du droit interne en DIP pour intégrer des
choses différentes qu’il ne connaît pas.
- Il y a parfois des déformations. Il arrive que les qualifications adoptées en DIP soient différentes
voir opposé à celle du Droit interne. Arrêt Silvia : La Cour de cassation saisie d’une demande
d’annulation d’un contrat pour démence passagère alors qu’aucune mesure de protection n’avait
été mise en place. En droit interne, en raison de l’adage pas d’incapacité sans texte, et parce qu’à
l’époque aucun texte ne prévoyait la nullité dans ce cas, la Cour de cassation décida d’y voir une
absence de consentement. Mais une telle approche aurait eu un impact désastreux en DIP. En
effet, cela aurait permis au co-contractant de l’incapable de contourner la protection en choisissant
une loi ne prévoyant pas une telle protection. Pour éviter cette situation, la Cour de Cassation a
décidé de retenir en DIP une qualification différente en la rattachant à la question de la capacité.
Que faire des compétences adoptées en droit international ? Doivent-elles être applicables ? Ce
n’est pas très clair. On voit apparaître 2 idées : Moniste et Dualiste (prof contre la théorie
moniste).
Le droit positif n'est pas très clair, il pose d’un côté une qualification de type moniste mais d’un
autre côté, dans certaines décisions, il refuse de transposer la qualification qu’elle a opérée dans le
domaine de conflit de Loi car la problématique n’est pas la même.
§2 Le conflit de catégorie/méthode de qualification
C’est le problème classique qui, une fois le conflit de qualification tranché, reste encore la
question de savoir comment on va qualifier. Souvent, on va être dans des situations plus
complexes qu’en droit interne. Ex : Institution étrangère inconnue du droit français.
On peut distinguer 4 types de difficultés particulières :
 Institution étrangère inconnue
 Institution nouvelle
 Institution frontière
 Institution à cheval sur plusieurs catégories.
Institution étrangère inconnue et institution nouvelle : Par exemple, l’introduction du PACS en
droit français a fait apparaître un problème, fallait-il y voir des contrats, une forme de mariage ou
autre ?
Droit international Privé

Question frontière et à cheval : La question des loteries publicitaires a fait l’objet d’une célèbre «
foire aux qualifications » en droit interne. Est-ce un contrat, un délit, un quasi contrat ? Parfois, la
question posée ne se situera pas à la frontière de deux catégories, mais plutôt de manière
simultanée. Ainsi, la donation entre époux relève à la fois de matière contractuelle s'agissant d’un
contrat et des règles organisant les rapports entre époux, en raison des règles spécifiques qui
s’appliquent lorsque la donation intervient entre époux.
Section 2 : L’élément de rattachement
§1 Différents types d’éléments de rattachement
A) Principaux éléments de rattachement
1) Les rattachements objectifs
 Localisation objective : La quasi-totalité des éléments de rattachement étaient des
éléments de rattachements objectifs, c’est-a-dire indépendants de la volonté des parties.
Batiffol énonçait ainsi que « la localisation la meilleure d’un rapport juridique est celle
qu’indique son objet matériel, s’il en a un ».

 Statut réel : La matière des droits réels, c’est-a-dire des droits sur une chose, est
probablement celle qui suit le plus fidèlement l’idée de localisation. Ce qui explique que
les droits réels portant sur des meubles et immeubles relèvent de la loi de leur lieu de
situation.
 Statut personnel : En matière de statut personnel, aucun critère ne se dégage aussi
clairement. Les personnes étant conduites à se déplacer, surtout dans le monde moderne.
Leur localisation réelle ne saurait être prise en compte. On a donc une hésitation en
fonction des pays entre le critère de nationalité ou de domicile. Dans certains pays on
adopte également un rattachement par la religion.

 Procédure : On notera que de manière générale, en tout domaine, la procédure relève de la


seule loi du juge saisi. Autres solutions : La matière successorale est soumise à la loi du
dernier domicile du défunt. La matière des régimes matrimoniaux relève en principe de la
Loi de la première résidence habituelle des parties. La responsabilité extracontractuelle
est, en principe, soumise à la loi du lieu de survenance du dommage.
2) Les rattachements subjectifs
L’idée que les actes juridiques volontaires relèvent d’une approche subjective est très ancienne
(1566 avec Dumoulin). Cette solution est acquise de longue date en ce qui concerne les régimes
matrimoniaux ou encore pour les contrats. Cette règle repose sur l’adéquation entre le
volontarisme reconnu par le droit civil et celui qui consacre le droit international privé.
Extension au-delà des actes juridiques : De manière beaucoup plus récente, la faculté de choisir la
Loi applicable a été étendue dans d’autres domaines (responsabilité extracontractuelle, succession
ou encore le divorce).
B) Le problème lié à la modification du critère de rattachement
1) Le conflit mobile
Droit international Privé

C’est l’hypothèse où l’élément de rattachement a été modifié au cours du temps. Ce n’est pas
possible pour tous les éléments de rattachement, certains éléments ne peuvent pas donner lieu à un
conflit mobile, deux raisons expliquent cela :
 Soit car l’élément de rattachement, par nature, ne peut pas être déplacé. Ex : en matière de
société, en droit Français, la loi applicable est celle du siège social mais dans certains
pays, c’est la loi du lieu d’incorporation. Ex : Immeuble, le lieu de situation de
l’immeuble ne peut pas être déplacé. En réalité, possibilité de créer des conflits mobiles en
droit réel immobilier. Il s’agit de l’hypothèse où on détache un morceau de l’immeuble,
où on déplace pierre par pierre un immeuble. Hypothèse de mutation de souveraineté :
L’immeuble n’a pas bougé, le critère de rattachement est celui de l’immeuble mais on va
se demander si on doit prendre en compte le lieu de situation ancien, ou le nouveau.

 La règle prévoit parfois directement quel critère de rattachement il faut prendre en


compte, neutralisant ainsi le conflit mobile. C’est le cas par exemple en matière de
filiation. La loi applicable est normalement la loi nationale de la mère au jour de la
naissance de l’enfant, donc peu importe qu’elle change avant ou après de nationalité, donc
l’énoncé de la règle neutralise tout conflit mobile.
Hormis ces hypothèses, il y a toutes sortes de critères qui peuvent donner lieu à des conflits
mobiles. On peut changer de nationalité, que se passe-t-il en cas de mariage, résidence
principale ?
Lieu de situation du meuble : En matière de droit réel mobilier, la loi applicable est celle du lieu
de situation du bien, comme pour les immeubles, mais contrairement à l’immeuble, le meuble lui,
bouge facilement, et certains meubles bougent fréquemment (navire, voiture) donc donnent lieu à
des conflits mobiles. Cela pose des conflits, notamment en matière de sûreté car l’application de
la loi du lieu de situation du bien est normalement une garantie pour le tiers, et lorsqu’il change,
on se retrouve face à un dilemme :
 Soit protéger le tiers en tenant compte du lieu de situation du bien
 Soit respecter les prévisions des parties constituant la sureté en appliquant la loi qui était
celle de la situation du bien au moment où la sûreté a été faite.
En matière de conflit mobile, on applique quelle loi ? Pour la doctrine, l’idée est de se dire que le
conflit est proche de la question de la loi dans le temps. Par principe, la loi nouvelle n’est pas
rétroactive mais on applique la loi nouvelle à toutes les situations nouvelles = s’oppose au
principe de survie de la loi ancienne. Pour les meubles, la loi de la nouvelle situation ne vient pas
régir les faits qui ont eu lieu postérieurement à son entrée en vigueur, mais la nouvelle loi
s’applique à tout ce qui se passe après le changement de la situation.
Pourquoi ? Car lorsqu’une personne agit, elle ne peut pas connaitre les lois nouvelles, mais
seulement les lois qui s’applique au moment où le comportement a eu lieu = question de sécurité
juridique.
Pourquoi fait-on appliquer directement la loi nouvelle ? Car si le législateur a changé de loi, c’est
qu’il estime que la loi ancienne était mauvaise et qu’il était souhaitable de changer la loi, donc on
applique la nouvelle loi, sauf avec la rétroactivité de la loi nouvelle. En confit mobile, on ne
retrouve pas ce principe car il n’y a pas vraiment de loi nouvelle, un législateur n’a pas fait de
nouvelle loi. 2 législateurs ont fait 2 lois, pas de remplacement, donc cet aspect-là du conflit de loi
dans le temps n’est pas transposable dans le conflit de loi mobile. Donc si on peut
Droit international Privé

globalement s’inspirer des règles de lois dans le temps, il ne s’agit pas de transposer exactement
ces règles.

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