Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Savoir devant quelle juridiction on va devoir trancher le litige et quelle loi nationale
on va devoir appliquer.
Un français se plaint d’un contenu publié sur internet ⇒ Quelle loi applicable ?
Couple mixte Germano-Italien qui veulent divorcer ⇒ Quelle loi applicable ?
Dans ces situations on a une incertitude qui pèse sur la loi nationale et les
juridictions compétentes parce qu'elles présentent un caractère international.
Elles ne sont pas totalement ancrées dans un même ordre juridique. Elles se
rattachent par leurs circonstances a deux ou plusieurs pays différents. On n’est
pas face à des situations homogènes avec des éléments qui pointent tous vers le
même pays.
Les règles du DIP qui détermine la loi applicable ne sont pas les mêmes qui
déterminent les compétences des juridictions internationales ⇒ Ce n’est pas parce
que la loi française est applicable que le juge français est compétent.
Dans le DIP on retrouve d’autres disciplines comme le droit des conflits de lois, droit
des conflits de juridictions, droit de nationnalité, droit de la condition des étrangers.
→ Il existe des situations mixtes, d'un côté une personne privée et de l’autre
une personne publique. Dans certaines situations les États se comportent comme
des personnes privées par exemple lorsqu’il passe un contrat de commande, de
prêt auprès d’une banque.
➞ Les règles du DIP qui nous ont permis de déterminer la loi applicable est
conflictuelle : Elle ne répond pas directement à la question juridique mais
tranche un conflit de loi.
➞ La règle de la loi française qui nous a permis de savoir que le contrat en
l’espèce pouvait être annulé est matérielle : Elle répond directement à la
question juridique posée en l’espèce.
→ Le DIP forme un méta-droit (règle sur les règles). Les enjeux pratiques
sont cruciaux car la détermination de la loi nationale et des juridictions
compétentes va dépendre de la question juridique posée au fond.
3 phénomènes de globalisation contribue à faire exploser le DIP :
➞ Ainsi pour résoudre un conflit de loi on n’est obligé de passer par une loi
interne et donc nationale.
Pour les universalistes les solutions aux conflits de loi devraient être
universelles (peu importe le juge national saisi, pour une même situation la loi
applicable devrait être toujours la même) pour atteindre l’harmonie des solutions à
l’international.
➞ Arrêt Lotus 1927 : Le 2 août 1926 un pagot français du nom du Lotus qui
navigue à destination de Constantinople (Istanbul), il va aborder un navire turc qui
s’appelle le Boz kourt qui se casse en deux et sombre. 8 Marins meurt malgré que
quelques-uns soient sauvés. Le 15 août le capitaine du navire Lotus est arrêté et est
condamné pour les dommages causés au navire turc. ⇒ Est-ce que l’exercice de la
compétence juridictionnel Turque est légitime ici ?
Français pas content car pour eux c’est la loi française qui est applicable car tout
bateau doit battre pavillon → Le bateau français est considéré comme une
extension du territoire français. Sauf que les turques considèrent que non car ils
ont percutés un bateau turque donc même arguments.
B. Particularistes
Bartin -> part d’un constat factuel d’une observation du réel. Les solutions du DIP
sont particulières à chaque Etat. Les particularistes sont plus réalistes que les
universalistes. Force est de constater que le constat des particularistes est loin
d’être faux pcq le DIP universel est aujourd’hui embryonnaire. Il y a très peu de
règles de conflit de loi qui sont véritablement internationale. Chaque Etat en principe
possède son propre système de DIP. Autrement dit ces propres critères de sélection
du droit applicables, ses propres règles de conflit de loi.
Mais une rupture est venue tout changer, elle est le fruit de la création européenne.
Pour structurer son marché intérieur, développer les échanges en son sein et
augmenter la croissance, l’UE s’est dotée de nombreuses règles de DIP, communes
aux Etats membres. Elle l’a fait s’agissant des règles de conflit de loi mais aussi pour
les règles de conflits de juridiction. Le juge français ne va plus appliquer son
système de DIP mais le système européen. Le domaine couvert par ces règles est
considérable : contrats, délits, divorces, successions, régimes matrimoniaux. Cette
uniformisation est très poussée car le monopole d’interprétation de ces règles relève
de la CJUE.
C. Régionalistes
Concernant les conventions EU de droit privé en matière de conflit de loi, la
première convention de Rome de 1980 a été adoptée sur la loi applicable aux
obligations contractuelles. Les compétences ont ainsi évolué et l’UE s’est permis
d'adopter des règlements sans avoir besoin de mettre en place un protocole
spécifique (pas besoin de faire ratifier le texte aux nouveaux membres de l’Union).
➞ Les conventions ont ainsi été communautarisé (transformé en règlement)
comme celle de Rome qui est devenu le règlement Rome 1 en 2008. Le règlement
du 11 juillet 1997 (Rome 2), le règlement du 18 décembre 2008 relatif aux
obligations alimentaires, le règlement du 20 décembre 2010 relatif au divorce (Rome
3), juillet 2012 relatif aux succession, juillet 2015 insolvabilité, juin 2016 régime
matrimoniaux, juin 2016 effet patrimoniaux des partenariats enregistrés ⇒ Ces règlements
contiennent ainsi des règles de conflits de loi et de juridiction.
Les sources de règle de conflit de loi sont donc multiples mais qu’en est il
aujourd’hui ? Les trois : Régionalistes, international et national.
A) Le caractère indirect
La règle de conflit de loi est indirecte au sens où elle ne répond pas directement à la
question posée au fond pas la situation de DIP. Elle a pour seule fonction de désigner la loi
nationale applicable à cette situation. C’est sur la base de cette loi nationale désignée par la
règle de conflit de loi que l’on déduira la réponse à la question juridique.
Question juridique posée en l’espèce : le contrat passé entre un vendeur résidant
habituellement en France et un acheteur résidant habituellement au Brésil est-il valable ? la
règle de conflit de loi du règlement Rome 1 va désigner la loi applicable à cette situation.
Donc la loi applicable est la loi française.
Mais l’article du règlement ne dit pas si le contrat est valable ou non. Pour le savoir il faut
consulter la loi matérielle française : le CC.
On distingue la règle de conflit de loi indirecte et la loi matérielle qui elle est directe.
B) Le caractère bilatéral
La règle de conflit de loi Savinienne est bilatérale. Cela signifie qu’en fonction de la situation,
elle est susceptible de désigner comme applicable tout autant la loi du for que la loi
étrangère.
Loi du for = loi du juge saisi.
Dans notre ex de contrat international, on a dit que la loi applicable était la loi française.
Mais si la situation des parties était inversé ; que le vendeur habitant habituellement au
Brésil et que l’acheteur résidait habituellement en France alors la règle de confit de loi aurait
désigné applicable la loi brésilienne.
Mais il est possible d’avoir une règle de conflit de loi qui n’indique que lorsque la loi
française s’applique ; elle serait donc unilatérale.
C) Le caractère abstrait
En principe le silence ne vaut pas acceptation en France. Si on imagine que la question de
la validité du contrat se pose c’est pcq une partie était silencieuse. Si on applique la loi
française, le contrat n’est pas valable. Mais si on imagine qu’au Brésil le silence vaut
acceptation et que l’on applique cette loi le contrat est formé. En fonction du contenu des
lois en concurrence la solution au litige ne sera pas la même.
Or la règle de conflit de loi Savinienne est abstraite ; c’est-à-dire qu’elle est aveugle
au contenu des lois en concurrence. Le juge qui applique la règle de conflit de loi n’a
pas besoin de connaître le contenu matériel des lois en conflit. C’est après la mise
en œuvre de la règle de conflit de loi et une fois la loi applicable identifiée que le juge
va observer, découvrir le contenu de la loi nationale applicable.
Pour appliquer la règle de conflit de loi de l’art. 4 §1A il n’est pas nécessaire pour le juge
d’aller voir le contenu de la loi française ou le contenu de la loi brésilienne. Le contenu des
lois en présence n’a pas d’influence sur la détermination de la loi finalement applicable. La
règle de conflit de loi Savinienne est relativiste ou RRR ; elle met sur un pied d’égalité la loi
du for et la loi étrangère.
Autrement dit, elle ne privilégie pas l’application de la loi du for au nom de son éventuel
supériorité.
D) Le caractère neutre
Le caractère neutre se rapproche du caractère abstrait. La règle du conflit de loi Savinienne
dans sa version la plus pure, se désintéresse de la réponse concrète apportée à la question
de droit au fond.
Autrement dit, le juge ne doit pas déterminer la loi applicable en fonction de la solution au
fond apporté par l’une des loi en présence dans le litige.
Les caractères abstraits et neutres ont été l’objet de critique vigoureuse de la part de la
doctrine américaine à partir des années 60. C’est la fameuse « crise du conflit de loi ». Ils
pensaient que cette méthode était trop aveugle et mécanique/robotique. De plus, elle
cacherait selon eux, une forme d’hypocrisie ; cette critique est le produit de l’école de
pensée américaine. Selon celle-ci le juge, lorsqu’il applique la règle de conflit de loi fait
semblant de se désintéressé du contenu et du conflit de loi caractérisé en présence. Or en
réalité, le juge aurait l’habitude de manipuler les règles de conflit de loi par des interprétation
tortueuse de la qualification ou du critère de rattachement afin d’obtenir le résultat au fond
qu’il souhaite.
Plusieurs alternative ont alors été pensé : théorie des intérêts gouvernementaux ; l’un des
représentant était Breinerd Currie. Pour lui, il faut observer les objectifs politique poursuivi
par les lois en conflit. Son idée est que les loi ont des objectifs politique. Il dit qu’on peut
alors remarquer qu’il y a des faux conflits, tel est le cas lorsqu’une seule des lois en
présence verraient son objectif politique satisfait par son application. Elle seule a intérêt à
être appliquée.
Ex : accident de voiture en Californie entre 2 floridiens et le litige porte sur l’assurance. La loi
californienne en matière d’assurance vise à protéger les assureurs californiens de la fraude.
Il y a parfois des vraies conflits lorsque toutes lois ont intérêt à être appliquées pour
satisfaire leur objectif politique. Dans ce cas Currie privilégiait l’application de la loi du for ;
lex forisme.
Toutes ses analyses américaines n’ont eu aucun succès en France et en Europe c’est pk on
ne s’attarde pas dessus.
A) La qualification
Il faut tout d’abord faire entrer la situation internationale de droit privé dans une catégorie de
rattachement. Plus précisément, c’est la question de droit posée par la situation
internationale de droit privé qu’il faut qualifier -> faire entrer dans une catégorie de
rattachement.
Ex : le contrat de vente passé entre un Français et un Brésilien en l’espèce est-il formé
malgré le silence de l’un des contractant ? Il faut classer cette question de droit dans une
catégorie ; ici « validité au fond du contrat ». Une fois la qualification opéré, on pourra
connaître la loi applicable grâce au critère de rattachement qui est associé à ladite
catégorie.
Le pb est que cette qualification n’est pas toujours évidente. D’une part pcq le nb de
catégorie de rattachement s’est démultiplié dans le temps. Aujourd’hui il existe une multitude
de catégories, cet éclatement a conduit à la multiplication des catégorie de rattachement.
Plus il y a de catégorie, plus il y a des règles de conflit de loi différentes. C’est ainsi que l’on
fait face à un phénomène de spécialisation des règles de conflit de loi.
D’autre part, une question de droit classé dans une catégorie X selon les conceptions du for
peut être classé dans une catégorie Y selon les conceptions étrangères. Pour une même
question de droit le juge français peut penser qu’elle entre dans une catégorie X tandis que
le juge brésilien peut penser qu’elle entre dans une catégorie Y. cela donne lieu à un conflit
de qualification.
Ex : litige porté devant le juge français qui entretient des liens avec l’ordre juridique français
et l’ordre juridique chilien. Le litige porte sur la prescription d’une créance contractuelle. Du
point de vue de l’ordre juridique français, la question est à classer dans la catégorie contrat.
Mais du point de vue de l’ordre juridique chilien, la question est à classer dans la catégorie
procédure.
Le pb est que le critère de rattachement des 2 catégories ne sont pas les mêmes.
Dans ce cas, soit on retient une qualification lege fori : on retient uniquement les
conceptions de l’ordre juridique du for soit on retient une qualification lege causae :
on retient exclusivement les conceptions de l’ordre juridique étranger (chilien ici).
Cour de cass, 22 juin 1955 « Caraslanis » : tranche en faveur de la qualification lege fori.
C’est-à-dire que lorsque le juge français classe la question de droit dans l’une des catégorie
de rattachent, il va le faire en fonction de ses conceptions nationales, donc le droit français.
Français et Grec se marient en France et l’un des deux veulent remettre en cause la validité
du mariage. Ils ont donc célébré le mariage en France devant le maire (mariage civil). C’était
l’époux grec qui voulait se séparer de sa femme mais il ne voulait pas divorcer en raison de
ses convictions religieuses. Donc il essaye de faire prononcer la nullité du mariage pour faire
comme s’il n’avait jamais existé. A l’époque en Grèce pour être marié il fallait un mariage
religieux. En appliquant la loi Grecque on peut donc faire annuler le mariage car il n’y avait
pas eu de mariage religieux entre les époux.
Or, pour connaître la loi applicable à la validité du mariage, il fallait tout d’abord
procéder par l’étape de qualification.
La question de droit était de savoir si un mariage célébré non religieusement est
valable ou nul. On peut ici hésiter entre 2 catégories dans le classement ; la condition de
validité de fond du mariage et condition de validité de forme du mariage. La question du
caractère religieux était-elle une question de fond ou de forme. Si on faisait entre la question
de droit dans la catégorie validité au fond ; alors le critère associé est la nationalité de
chacun des époux. Mais si on estimait que la question entrait dans la catégorie de forme, le
critère était pays de célébration du mariage.
Première catégorie (validité de fond) : on applique la loi de façon distributive. Chacun la loi
de son pays de nationalité.
Cela aurait donné la nullité du mariage pour M
Deuxième catégorie (validité de forme) : loi française.
Donc le mariage aurait été valable
Au regard des conceptions françaises, le caractère religieux ou non est une question de
forme. Mais dans les conception grecques le caractère religieux rentrait dans la catégorie
condition de fond du mariage. Donc les avocat de M on dit qu’il fallait qualifier selon les
conceptions grecques et les avocats de Mme on dit qu’il fallait qualifier selon les conditions
du for.
Donc la Cour de cass a retenu une qualification lege fori et depuis ça n’a jamais été changé.
Donc toute opération de qualification se fait au regard des conceptions du juge saisi.
2. Le conflit mobile
Lorsque le critère de rattachement va être modifié au cours du temps
(Ex : Lorsque le bien est situé dans un pays (France) puis se retrouve dans un autre
(Allemagne) Si le critère de rattachement est situé sur l’endroit du bien, faut il
prendre en compte la première position ou la seconde ? Une personne avait la
nationalité Sud-Coréen mais change de nationalité pour obtenir la britannique, si le
critère est fondé sur la nationalité faut il prendre l'ancienne ou la nouvelle ?) ⇒ Le
conflit mobile est ainsi le fruit de la règle lacunaire du conflit de loi.
Art 311-14 Civ pose les règles de filiation : La filiation est régie par la loi perso de
la mère au jour de la naissance de l’enfant.
3. Le renvoie
Certains auteurs ont dit que si notre RCL choisit un autre ordre juridique
c’est forcément les règles matérielles qui sont concernés et non les RCL
étrangères et d’autres ont dit pb car on peut dire qu’au premier renvoie on décide
d’appliquer notre propre règle matérielle → Aujourd’hui dans le règlement EU le
renvoie est exclu.
A. Le contenu
L’OPI est un standard de valeur, ce n’est pas une règle mais un ensemble
de valeurs, c’est une notion juridique vague, plastique dont le contenu ne peut pas
être précisément délimité.
Plusieurs principes sont retrouvés :
1. On y trouve des principes de justice universel, Arrêt Autour 25 Mai 1948 :
la Cass vise les principes de justice universel considéré dans l’opinion
française comme doué de valeur inter absolu. Ex : L’interdiction de
l’esclavage, le travail des enfants, le racisme.
2. Principes non universels mais considérés comme des fondements
politiques et sociaux de la France. Ex : Polygamie, égalité des sexes.
⇒ Il faut prendre en compte les conventions auxquelles la France est partie et qui
porte sur la défense des droits de l’Homme (CEDH). Le DF issu des traités inter
influence énormément le contenu de l’OPI.
D’une part, l’OPI n’est pas vraiment inter car ce n’est pas une notion dans
laquelle tous les Etats sont d’accord. Le contenu de l’OPI est déterminé par le
juge français et non par une autorité supranationale. D’autre part, l’OPI peut
évoluer dans le temps. Ex : Le mariage pour tous.
Arrêt Cass du 28 juin 2015 : Elle a estimé qu’en l'espèce la loi marocaine qui
prohibait le mariage entre personne de même sexe était contraire à l’ordre public
inter.
→ Certains auteurs ont estimé qu’il pouvait exister un mécanisme
intermédiaire, une loi étrangère qui est contraire à une loi interne est ok mais on
ne l’applique pas tout de même (mais on va pas te sanctionner). Ex : Un mariage
de même sexe fait en France ne sera pas reconnu au Maroc.
B. Condition
1. Appréciation in concreto
Le déclenchement de l’ordre public inter dépend d’une appréciation in
concreto de la situation. On va regarder si en l'espèce l’application de la loi
étrangère au faits accouche d’un résultat inadmissible. Ex : Mariage dès 12 ans
Néanmoins, in abstracto cela ce ne paraîtra pas choquant (mariage dès 12
ans et non pas à 12 ans).
C. Les conséquences
L’exception d’OPI a pour effet d’évincer la loi étrangère à laquelle on va substituer la
loi du For. Ex : On va évincer la loi du maroc qui prohibe le mariage homo pour
substituer la loi française.
➞ En principe on va écarter les dispositions précise de la loi étrangère qui
sont contraires à notre ordre public inter et les remplacer par les dispos de la loi
française applicable dans la même situation. → Parfois ce n’est pas possible pour
des raisons pratiques car les lois peuvent dans son ensemble être cohérentes on
est donc obligé de remplacer dans son ensemble la loi étrangère par la loi
française.
➞ Affaire Patinot trancher par la cour de cassation le 15 Mai 1963 : Les
époux voulaient une séparation de corps mais la loi bolivienne applicable en l’espèce
conduisait à refuser le divorce et même la séparation de corps. Elle devait donc être écartée
pour contrariété à l’OPI ⇒ Le juge français voulait au moins accorder la séparation de
corps et il fallait alors transformer le régime matrimonial des époux en régime de séparation
de bien mais la loi bolivienne ne prévoyait rien quant à cette transformation. Il fallait
donc étendre l’application de la loi française sur ce point.
Paragraphe 2 : La fraude
Il se peut que les parties ou l’une d’entre elles fausse le jeu de la règle de conflit
de loi.
➞ Arrêt Princesse du Beaufremont 18 mars 1878 : Elle vivait en france dans la
seconde moitié du 19è siècle et s’est séparée de son mari français, or la loi français
a cette époque interdisait le divorce et la séparation de corps était la seule option
mais elle voulait marier quelqu'un d’autre un duché (allemand). Elle décide alors
d’obtenir la nationalité allemande car après obtention de la nationalité allemande
cela aurait permis l’opération mais le juge français a refusé cela car elle a obtenu
cette nationalité de manière frauduleuse.
A. Condition
Il y a deux conditions pour que la loi à la fraude soit caractérisée, il faut un
élément objectif et un élément subjectif :
➔ Élément objectif : Il s’agit d’une manipulation du critère de rattachement
(déplacer un meuble). Il peut aussi être rattaché à un critère de
qualification.
Affaire Caron 20 mars 1995 : M est domicilié au USA et il veut déshériter ses
enfants et il a un immeuble en France. Mais il ne peut pas déplacer l’immeuble donc
pas possible d’utiliser le critère de rattachement ⇒ Il a créé une société américaine
en transformant son immeuble en meuble ce qui fait que son critère de
rattachement change pour un critère de qualification.
➔ Élément subjectif : Il doit être intentionnel, en caractérisant une intention
exclusive ou quasi exclusive d’échapper à la loi normalement applicable
pour satisfaire ses intérêts.
B. Conséquences
La situation à laquelle le fraudeur a voulu échapper sera rétablie si besoin
au moyen de l'application de la loi française. (Dans l’affaire Caron, on a appliqué
la loi française et rétablit les droits sur la succession.)
➞ Ce critère peut désigner en fct de la situation soit la loi du For soit une loi
étrangère.
Ex : En matière immobilière on a une règle de conflit de loi bilatérale qui a pour
critère de rattachement le pays de l’immeuble, la loi applicable est donc en principe
la loi du pays de l’immeuble. En fct de la position de l’immeuble dans l’espace, la loi
applicable sera soit la loi du For, soit une loi étrangère (loi japonaise si l’immeuble
est à tokyo).
→ Au contraire, la règle de conflit de loi unilatérale repose sur un critère de
rattachement unilatéral, càd que ce critère peut simplement désigner en fct de la
situation la loi du For mais jamais une loi étrangère.
En somme, la règle de CLU ne doit servir qu'à délimiter le champ
d'application dans l’espace de la loi du For et ne peut décider de l’application
d'une loi étrangère. ⇒ L’une des raisons avancées c’est le respect de la
souveraineté des autres Etats.
→ L’auteur d’une règle de conflit de loi cad un Etat a le pouvoir de fixer
l'application dans l’espace de ses propres lois mais n’a aucunement le pouvoir
d’imposer ou refuser l'application d'une loi étrangère malgré la volonté de l‘Etat étranger.
⇒ Le conflit de loi est un conflit de souveraineté.
Dès lors, si la règle de conflit français ne désigne pas la loi française pour
déter la loi applicable à la situation, le juge français doit consulter une règle de
conflit de loi étrangère par hypo aussi unilatérale.
Ceci pose deux problèmes :
➔ Dans le domaine du travail, CE 29 juin 1973 à propos d’une loi sur les comités
d’entreprise
➔ Dans le domaine de la consommation 1ère Civ le 19 oct. 1999 a proposé la loi sur le
crédit à la consommation du 31 dec. 1975.
➔ Dans le domaine des funérailles, Civ 1ère 19 dec. 2018 à propos de la loi du 15
dec 1887 sur la liberté des funérailles. Une personne s’était fait piquer par un frelon
et est décédé.
➔ Dans le domaine de la protection des vulnérable Cour de cass, 27 oct. 1964 à
propos d’une loi sur l’assistance éducative des mineurs en danger.
➔ Dans le domaine de la concurrence : arrêt « Expedia » du 8 juillet 2020, à propos
de la législation français réprimant les pratiques de concurrences. Il s’agissait d’une
interdiction entre commerçant, de soumettre (ou tenter de soumettre) l’autre partie à
des oblig créant un déséquilibre significatif dans les droits et oblig des parties. La
Cour de cass a estimé que cette règle était une loi de police car elle estime qu’il y a
une procédure pour mettre en œuvre cette règle, qui donne la possibilité aux
pouvoirs publics d’agir eux-mêmes. Le ministre chargé de l’économie par ex peut lui-
même introduire une action devant les TJ pour faire sanctionner ces pratiques.
➔ Dans le domaine de la sous-traitance, plusieurs arrêts à propos de la loi du 31 dec.
1975 ; ChC du 27 avril 2011 + ChC du 20 avril 2017 -> chaque arrêt détermine que
cette loi est une loi de police, elle permet au sous-traitant en cas d’impayé, d’exercer
une action directe contre le maitre de l’ouvrage. Cette loi est considérée comme
particulièrement important d’un point de vue macro-économique ; la construction est
un chantier très important dans l’économie d’un Etat. De plus on souhaite éviter les
phénomènes de faillite en cascade
La JP a identifié des lois de police dans des domaines très divers. La technique des lois de
police est très utile pour limiter le principe d’autonomie de la volonté en matière
contractuelle (ce principe veut que les parties aient la liberté de choisir la loi nationale qui va
s’appliquer). Permet aux parties d’échapper ou de contourner l’application de certaines
législations considérées comme importante pour les Etats. Le choix de loi par les parties ne
permet pas de contourner une loi de police.
L’influence de l’UE sur l’émergence et la def des lois de police : lorsque la règle analysé
résulte d’un règlement ou d’une directive européenne (CJUE, 16 fev. 2017 « Ingmar »). Les
règles protectrice de l’agent commercial, découlant d’une directive européenne du 18 dec.
1986, exige « qu’elle trouve application dès lors que la situation présente un lien étroit avec
la communauté. Notamment lorsque l’agent commercial exerce son activité sur le territoire
d’un Etat membre quel que soit la loi à laquelle les parties ont entendus soumettre le contrat.
- La dimension matérielle :
le Rome 1 s’applique aux oblig contractuelles relevant de la matière civile et
commerciales. Art. 1§2 liste de secteurs exclus de ces matières (le droit de sté par
ex).
Rome 2 aux oblig non contractuelles relevant de la matière civile et commerciale. Ne
s’applique pas à la responsabilité encourue par l’Etat pour les actes et omissions
commis dans l’exercice de la puissance publique. Les atteintes à la vie privée ne
sont pas concernées.
Rome 3 s’applique aux divorces et à la séparation de corps mais principalement à
son principe et à ses causes. Les effets du divorce sont majoritairement exclus du
règlement (capacité mat, nom, etc…). Arrêt Sahuni : le règlement Rome 3 n’est pas
applicable aux divorces extra judiciaires.
- La dimension spatiale : les règlement Rome 1 et Rome 2 sont applicables dans tous
les Etats membres de l’UE, peu important les liens entretenu par la situation juridique
avec l’UE. Il suffit que le juge compétent ait saisi celui d’un Etat membre pour qu’il
soit applicable.
Pour le règlement Rome 3 c’est un règlement de coopération renforcé ; il met en
œuvre une coopération renforcée dans le domaine de la loi applicable au divorce et
à la séparation de corps. Les Etats participant à cette coopération renforcée sont au
nombre de 17 : Belgique, Bulgarie, Allemagne, Estonie, Grèce, Espagne, France,
Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Hongrie, Malte, Autriche, Portugal, Roumanie,
Slovénie.
Le règlement est applicable si le juge saisi est celui de l’un de ces 17 Etats
membres ; mais aucun lien entre la situation juridique des parties et l’UE n’est
nécessaire.
Ces 3 règlements (Rome 1 art. 1, Rome 2 art. 3 et Rome 3 art. 4) ont un caractère
universel : ils peuvent désigner applicable la loi d’un Etat tiers à l’UE.
A partir du moment ou le juge saisi est européen, les règlements s’appliqueront dans tous
les cas, peu importe la situation spatial des parties et leur lien avec l’Europe.
1. Les parties ne sont pas limitées dans leurs choix ⇒ elles peuvent choisir la
loi de n’importe quel pays même si cette loi ne présente aucun rapport
avec le contrat.
2. Les parties peuvent choisir la loi pour régir la totalité du contrat ou
seulement une partie ⇒ Optimisation juridique.
3. Les parties peuvent choisir la loi du contrat à n'importe quel moment de la
vie du contrat et peuvent même changer d’avis en modifiant leur choix au
cours de la vie du contrat.
4. Ce choix n’est soumis à aucun formalisme particulier. ⇒ Ce choix peut être
expresse ou résulter de façon certaine des dispositions du contrat ou des
circonstances de la cause ⇒ Le plus souvent le choix de loi apparaîtra sous
forme de clause : “clause de choix de loi” ou “clause d'élection juris”
2. Le rattachement général
Il joue dès lors que l’on est pas dans la liste des 8. L’article 4 énonce que : si
le contrat ne correspond à aucun des contrats de la liste des 8 ou plus d’un des
contrats des 8 alors le critère de rattachement est le pays de résidence habituelle
de la prestation caractéristique.
Ex : Un contrat de dépôt entre une soc belge et un dépositaire soc française ce qui
est un contrat non dans les 8 donc on applique critère de rattachement du pays de
résidence habituelle de la prestation caractéristique.
3. Le rattachement subsidiaire
Il peut arriver qu’un contrat qui n’intègre pas la liste des 8 de l’article 4, ne
présente pas non plus de prestation caractéristique aisément identifiable (contrat
d’échange). ⇒ Dans ce cas l'article 4/4 dit qu’il faut appliquer la loi du pays qui
entretient les lois les plus étroites avec le contrat : très ambiguë c’est pourquoi il
faudra appliquer au cas par cas.
Ex : Si dans le contrat d’échange l’une des parties est française et que l’ensemble
des biens échangés sont situés en France, on peut penser que la France est le pays
qui entretient les liens les plus étroits avec le contrat malgré le fait que l’autre partie
soit Irlandaise.