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Introduction au droit international privé

Savoir devant quelle juridiction on va devoir trancher le litige et quelle loi nationale
on va devoir appliquer.

Un français se plaint d’un contenu publié sur internet ⇒ Quelle loi applicable ?
Couple mixte Germano-Italien qui veulent divorcer ⇒ Quelle loi applicable ?

Dans ces situations on a une incertitude qui pèse sur la loi nationale et les
juridictions compétentes parce qu'elles présentent un caractère international.
Elles ne sont pas totalement ancrées dans un même ordre juridique. Elles se
rattachent par leurs circonstances a deux ou plusieurs pays différents. On n’est
pas face à des situations homogènes avec des éléments qui pointent tous vers le
même pays.

→ Deux conflits vont apparaître : le conflit de loi et le conflit de juridiction ?

Les règles du DIP qui détermine la loi applicable ne sont pas les mêmes qui
déterminent les compétences des juridictions internationales ⇒ Ce n’est pas parce
que la loi française est applicable que le juge français est compétent.

Droit international privé : Ensemble de règles destinées à résoudre les conflits


de loi et de juridiction par la détermination de la loi applicable et des juridictions
compétentes dans le cadre de situations de droit privé à caractère international. ⇒
Droit transversal.

Dans le DIP on retrouve d’autres disciplines comme le droit des conflits de lois, droit
des conflits de juridictions, droit de nationnalité, droit de la condition des étrangers.

→ Il existe des situations mixtes, d'un côté une personne privée et de l’autre
une personne publique. Dans certaines situations les États se comportent comme
des personnes privées par exemple lorsqu’il passe un contrat de commande, de
prêt auprès d’une banque.

En second lieu, les règles de conflit de loi et de conflit de juridiction ne sont


pas directes. Cela signifie que les règles du DIP ne donnent pas directement la
réponse à la question juridique posée au fond par la situation de droit privé à
caractère international (SDCI).

Exemple : Le contrat de vente franco-coréen, la société française remet en cause la


validité du contrat international car elle estime qu’il y a un dol, qu'elle a reçu une
mauvaise information de la part d’un tiers de connivence. Mais le contrat peut-il être
annulé pour défaut de consentement et plus précisément pour un dol émanant d’un
tiers ? ⇒ Le DIP va nous dire au regard de quelle loi nationale on trouvera la réponse à cette
question et devant quel juge national on doit se tourner pour obtenir la réponse à cette
question.

Règle conflictuelle ⇒ Règle indirecte


Règle matérielle ⇒ Règle directe

➞ Les règles du DIP qui nous ont permis de déterminer la loi applicable est
conflictuelle : Elle ne répond pas directement à la question juridique mais
tranche un conflit de loi.
➞ La règle de la loi française qui nous a permis de savoir que le contrat en
l’espèce pouvait être annulé est matérielle : Elle répond directement à la
question juridique posée en l’espèce.

→ Le DIP forme un méta-droit (règle sur les règles). Les enjeux pratiques
sont cruciaux car la détermination de la loi nationale et des juridictions
compétentes va dépendre de la question juridique posée au fond.
3 phénomènes de globalisation contribue à faire exploser le DIP :

1. Amélioration du transport des personnes : contribue à l’immigration,


tourisme.
2. Amélioration du transport des marchandises.
3. Amélioration du transport de l’information.

Partie 1 : Le conflit de loi


Introduction :
● Qu’est ce que le conflit de loi ?
Les questions de conflit de loi ne se posent pas uniquement après l'apparition d’un
contentieux.
Face à une situation interne : toutes les questions juridiques trouveront des
réponses dans le droit interne // A contrario s’il n’est pas interne on va avoir un
conflit. Du point de vue des juridictions internes, une situation est internationale
en présence d’un élément d’extranéité. Ex : contrat conclu entre un fr et un
brésilien.
B.Goldman : Contrat conclu entre un épicier italien établi à Paris et un
autre établi à Cavaillon = DIP.

A cause d’un élément d'extranéité la loi française n’est pas forcément


applicable car on est en présence d’un conflit de loi car plusieurs législations ont
vocation concurrente à régir la situation ⇒ Ce conflit doit être résolu car dans
certains cas il n’est pas possible d’appliquer cumulativement plusieurs lois car
ce serait une charge déraisonnable et excessive pour les parties + juges et il est
possible que les lois concurrentes se contredisent entre elles ou n’ont pas le
même degré de sévérité.

● Pourquoi existe-il des conflits de loi ?


Lié à l’organisation politique de notre planète, Alain Supiot : “Le monde est
un pavage d’Etats souverains qui se reconnaissent mutuellement le droit de
s’imposer leur loi sur le territoire national. Le monde est divisé entre des Etats, c’est
l’unité d’organisation politique la plus fondamentale dans notre système
international.”
Le traité Westphalie 24 octobre 1648 vient pacifier l’Europe des guerres
de religion basé sur la reconnaissance d'États souverains et égaux sur leur
propre territoire. Les Etats acceptent de ne pas s’ingérer dans les affaires
internes des autres.

Il n'existe que quelques conventions internationales qui contiennent des


règles matérielles et qui font disparaître les conflits de loi. Ex : Convention des
nations unis Contrat de vente international de marchandise adopté en 1980
(Convention de Vienne).
⚠ Le champ matériel de la convention est toutefois limité, les contrats de
consommation sont par exemple exclus, les conditions de validité du contrat ne sont
pas traitées par la convention + Cela peut être supplétif de volonté : Les parties
peuvent se mettre d’accord pour y déroger. ⚠

➞ Ainsi pour résoudre un conflit de loi on n’est obligé de passer par une loi
interne et donc nationale.

● Ou trouver les solutions du conflit de loi ?


A. Universalites
On trouve ces solutions dans les règles internationales de droit privé (règle de
conflit loi).
→ L’expression DIP est trompeur car le mot International vise l’objet de la
matière qui est les situations inter de droit privé.

Pour les universalistes les solutions aux conflits de loi devraient être
universelles (peu importe le juge national saisi, pour une même situation la loi
applicable devrait être toujours la même) pour atteindre l’harmonie des solutions à
l’international.

Division des universalistes entre les personnalistes (Manet?) et les


territorialistes (Niboyet)
Le principe de souveraineté ne dit pas grand chose quant aux solutions de conflit de
lois, c’est un principe pauvre où on ne peut qu’hésiter entre la loi du territoire et la loi
de la nationalité pour privilégier l’une ou l’autre.

➞ Arrêt Lotus 1927 : Le 2 août 1926 un pagot français du nom du Lotus qui
navigue à destination de Constantinople (Istanbul), il va aborder un navire turc qui
s’appelle le Boz kourt qui se casse en deux et sombre. 8 Marins meurt malgré que
quelques-uns soient sauvés. Le 15 août le capitaine du navire Lotus est arrêté et est
condamné pour les dommages causés au navire turc. ⇒ Est-ce que l’exercice de la
compétence juridictionnel Turque est légitime ici ?
Français pas content car pour eux c’est la loi française qui est applicable car tout
bateau doit battre pavillon → Le bateau français est considéré comme une
extension du territoire français. Sauf que les turques considèrent que non car ils
ont percutés un bateau turque donc même arguments.

→ La Cour permanente du DIP a posé une limite au pouvoir de coercition


⇒ Ok un Etat est libre d'appliquer la loi qu’il détermine dans un litige (fait ce qu'il
veut le DIp ne dit rien) mais le DIp interdit à cette Etat de réaliser des actes de
coercition sur un autre Etat.

➞ Le concept de souveraineté au cœur du DIp n’impose rien aux Etats


s’agissant des règles de conflit de loi, ils sont libres de déterminer la loi
applicable lorsqu'ils sont confrontés à une situation inter de droit privé avec comme
seul limite le pouvoir de coercition sur un sol étranger.
→ Les universalistes aujourd’hui pour arriver à leur objectif, ne passent plus
par le DIp mais mise sur la création de convention Inter contenant des règles de
conflit de loi. Ex : La conférence de la Haye DIP, elle a donné lieu à sa première
session en 1893 (Mancini) et a posé bcp de convention comme celle du 2 octobre
de 1973 sur la loi applicable sur la responsabilité des faits des produits ou le
protocole du 23 novembre 2007 ou encore la convention du 15 juin 1955 sur la
vente à caractère international d’objet immobilier et corporel…
⇒ Domaine extrêmement parcellaire et tributaire de l'adhésion des Etats et qui est
parfois faible.

B. Particularistes

Bartin -> part d’un constat factuel d’une observation du réel. Les solutions du DIP
sont particulières à chaque Etat. Les particularistes sont plus réalistes que les
universalistes. Force est de constater que le constat des particularistes est loin
d’être faux pcq le DIP universel est aujourd’hui embryonnaire. Il y a très peu de
règles de conflit de loi qui sont véritablement internationale. Chaque Etat en principe
possède son propre système de DIP. Autrement dit ces propres critères de sélection
du droit applicables, ses propres règles de conflit de loi.

En pratique le tribunal d’un Etat va recourir au système de DIP de l’ordre juridique


dont il relève. Pendant très longtemps le DIP appliqué en France était national,
c’était une construction JP fondée sur l’art. 3 du CC (aujourd’hui projet de code
français de DIP).

Mais une rupture est venue tout changer, elle est le fruit de la création européenne.
Pour structurer son marché intérieur, développer les échanges en son sein et
augmenter la croissance, l’UE s’est dotée de nombreuses règles de DIP, communes
aux Etats membres. Elle l’a fait s’agissant des règles de conflit de loi mais aussi pour
les règles de conflits de juridiction. Le juge français ne va plus appliquer son
système de DIP mais le système européen. Le domaine couvert par ces règles est
considérable : contrats, délits, divorces, successions, régimes matrimoniaux. Cette
uniformisation est très poussée car le monopole d’interprétation de ces règles relève
de la CJUE.

C. Régionalistes
Concernant les conventions EU de droit privé en matière de conflit de loi, la
première convention de Rome de 1980 a été adoptée sur la loi applicable aux
obligations contractuelles. Les compétences ont ainsi évolué et l’UE s’est permis
d'adopter des règlements sans avoir besoin de mettre en place un protocole
spécifique (pas besoin de faire ratifier le texte aux nouveaux membres de l’Union).
➞ Les conventions ont ainsi été communautarisé (transformé en règlement)
comme celle de Rome qui est devenu le règlement Rome 1 en 2008. Le règlement
du 11 juillet 1997 (Rome 2), le règlement du 18 décembre 2008 relatif aux
obligations alimentaires, le règlement du 20 décembre 2010 relatif au divorce (Rome
3), juillet 2012 relatif aux succession, juillet 2015 insolvabilité, juin 2016 régime
matrimoniaux, juin 2016 effet patrimoniaux des partenariats enregistrés ⇒ Ces règlements
contiennent ainsi des règles de conflits de loi et de juridiction.

Les sources de règle de conflit de loi sont donc multiples mais qu’en est il
aujourd’hui ? Les trois : Régionalistes, international et national.

Titre 1 : Méthode de résolution des conflits


Chapitre 1 : La méthode conflictuelle
Section 1 : Naissance de la méthode
Paragraphe 1 : Le Haut-Moyen Âge : la personnalité et la
territorialité des lois
En Europe si on remonte au début du haut moyen âge aux alentours du Vème
chaque individu était régi par la loi de son groupe d’appartenance.
Des peuples barbares viennent s’installer dans les régions romaines. Ainsi
diff peuples cohabitent sur diff territoires et chaque individu est régi par la loi de
son peuple ⇒ Système de la personnalité des lois.
Ce système laissera place au système de la territorialité des lois ⇒ Ils seront
soumis aux lois dans le territoire présent.
Ce nouveau système s’est vu appliqué au regard de la fusion des différents
peuples dans le temps.

Paragraphe 2 : Le bas Moyen âge : la théorie des statuts


A cette époque en Italie, comme dans le sud de la France, le droit romain constitue le
droit commun ; donc dans ces régions on y applique le droit romain. Mais à partir du 11ème
siècle en Italie du Nord, les diverses villes indépendantes adoptent des codes municipaux.
Des règles applicables au sein de leur cité : ces codes sont aussi appelé statuts. Ces statuts
régissent notamment le droit privé. Dans ces villes, le droit romain reste applicable, sous
réserve de l’existence d’un statut contraire régissant une question donnée.
La doctrine universitaire a développé la théorie des statuts ; elle est née en Italie mais va
ensuite gagner le reste de l’Europe. La doctrine française va y contribuer, à tel point que l’on
parle de théorie italo-française des statuts.
Bartole à fait une première thèse de la théorie : il l’étudie sous 2 angles :
- Les statuts qui contiennent des règles relatives aux personnes sont
extraterritoriaux. Un tel statut ne s’adresse qu’aux sujets de l’autorité qui a émis ces
statuts
- Les statuts contenant des règles relatives aux choses sont territoriaux : le
statut ne s’applique qu’aux choses situées sur le territoire de l’autorité qui a émis le
statut.
En France Dumoulin à une autre classification : il distingue les questions de procédures de
formes (lex loci actus) et de de fond (reprend la distinction de Bartole entre les statuts relatif
aux personnes et les statuts relatifs aux biens). Il estime que pour les contrats et régimes
mat la volonté des parties devraient jouer un rôle au moins tacite ; elles devraient pouvoir
choisir la coutume applicable à leur contrat ou à leur régime mat.
En 1935 les époux De Ganay ont besoin d’avis juridique et Dumoulin va écrire une
consultation pour savoir les coutumes applicables à leur régime mat. Pour lui en l’espèce,
les époux De Ganay qui s’étaient mariés sans réaliser de contrat de mariage, s’étaient
tacitement soumis aux règles de la coutumes de leur choix à partir de leur premier domicile
commun. En s’installant dans ce lieu, le couple avait tacitement soumis leur régime mat à la
coutume de ce lieu. Cette solution sera celle du DIP français jusqu’au début des années 90.
Mais attention, Dumoulin n’est pas allé jusqu’à laisser aux parties le choix expresse de la
coutume de leur choix, ce n’est qu’un choix tacite que l’on décèle par des éléments objectifs.
D’Argentré est un autre auteur qui a poursuivi la réflexion autour de la théorie des statuts au
16ème. Pour certains c’est lui le fondateur de la théorie française des statuts. La Bretagne
intègre le royaume de France au 17ème et d’Argentré veut préserver les coutumes bretonnes
sur le territoire breton (c’est son origine). Il reprend la distinction de Bartole entre les statuts
personnels/réels, mais alors que pour Bartole il n’y avait pas que ces 2 -là, d’Argentré
estime que c’est la seule distinction.
 Les coutumes réelles sont territoriales et les coutumes sont extra territoriales ; en
principe les coutumes sont réelles donc il faut faire une application territoriales des
coutumes bretonnes. Il veut éviter au max qu’une coutume externe puisse
s’appliquer à des situations en lien avec la Bretagne.
Il a influencé de nombreux auteurs en France mais aussi en Hollande et en Allemagne. Mais
aujourd’hui on lui reproche d’avoir été excessivement territorialiste et d’avoir construire une
théorie trop rudimentaire, pas assez affinée, pas capable d’appréhender toutes les
situations. La distinction bipartite prônée par lui est souvent inapplicable.
Par ex : comment classer une coutume relative au contrat : ce n’est ni une chose ni une
personne, il ne rentre pas dans la distinction statut personnel/réel.

Paragraphe 3 : La période contemporaine : la méthode


savignienne (19ème)
Phénomène majeur observé en Europe : la constitution d’Etat-nation. C’est l’avènement
des Etats modernes, chacun étant souverain. Le droit romain s’efface peu à peu au profit de
législation nationale. Les conflits de loi mettent ainsi en jeu non pas des coutumes et des
statuts mais des législations nationales, celle des sté modernes.

A) Le conflit de loi perçu comme un conflit de souveraineté étatique


La position des auteurs jusqu’au 19ème est que le conflit de loi est un conflit de souveraineté,
l’objet étant d’arbitrer pour que la souveraineté de l’un de prime par sur l’autre. Le conflit de
loi est donc un conflit politique. On cherche alors des réponses dans le droit international
public (opposition personnaliste/territorialise).

B) Le conflit de loi non perçu comme un conflit de souveraineté


étatique
Savigny (1779-1861) : c’est l’auteur le plus important de la matière. Il est à l’origine de la
méthode conflictuelle. Pcq il en est le père, on l’appelle aussi la méthode Savignienne. Sa
pensée se retrouve dans son traité de droit romain et plus précisément dans le tome 8 de
cet ouvrage paru en 1849.
➞ Pour Savigny le conflit de loi n’est PAS un conflit de souveraineté étatique. Il écrit que le point de
vue dominant des législateur moderne n’est pas « le maintien jaloux de leur propre autorité ».
Lorsqu’il réfléchit aux règles de conflits de loi, il n’essaye pas d’arbitrer entre la souveraineté des
Etats. Il va rechercher une solution la plus convenable en fonction du litige, principalement au regard
de l’intérêt des parties et non pas des Etats. Il se concentre sur l’attente légitime des parties. Pour lui,
une bonne règle de conflit de loi c’est une règle qui va désigner une loi nationale qui correspond à
l’attente légitime des parties, c’est-à-dire au moins, qui ne va pas les surprendre, qui leur sera le +
convenable.
 Pour Savigny le conflit de loi n’est plus perçu comme un conflit de souveraineté, il ne
s’agit pas d’arbitrer un rapport de puissance mais de satisfaire au mieux les intérêts
privés en présence.
Pierre Mayer a une interprétation intéressante au sujet de ce revirement de pensée de la
part de Savigny. Son idée est que l’application d’une loi de droit privée affecte peu l’intérêt
d’un Etat, sa souveraineté n’est donc pas remise en cause. L’application des lois d’un Etat
dans le domaine du droit privé n’est pas crucial dans ses intérêts en principe.
Les législations de droit public ont un but d’IG ; tandis que les législations de droit privé ont
un but d’intérêt privé.
 Pour caricaturer, les législations de droit public veillent sur le bon fonctionnement de
la sté sur son ensemble
 Tandis que le droit privé veille sur la bonne relation entre 2 individus.
L’idée selon laquelle la solution au conflit de loi n’affecte jamais directement les intérêts des
Etats mais affecte les intérêts des personnes privées peut être nuancée. D’une part les
législation de droit privé ont vocation à trancher des intérêts particuliers, mais elles ont
également au moins indirectement vocation à structurer le comportement de l’ensemble des
individus de la Sté.
Ex : la législation en matière de divorce peut être plus ou moins libérale. Donc elle défend
des valeurs sociales et imposer une certaine conception du couple en Sté. Si on veut un
divorce simple et facile (comme le divorce extrajudiciaire) c’est qu’on veut qu’il y est une
liberté librement effective dans la notion de couple donc l’Etat a intérêt à ce que cette
conception soit respectée.
La nuance repose sur le fait que même dans le droit privé, l’Etat défend des valeurs ;
l’égalité du droit d’accès au divorce entre les hommes et les femmes par ex. De plus, si les
lois d’un Etat échappaient systématiquement aux situations purement interne à son ordre
juridique, cet Etat verrait l’autorité de ses lois complètement sapées. On eut même aller plus
loin ; dans le cadre d’une situation qui serait internationale, dès lors qu’un lien important
rattache cette situation à l’ordre juridique d’un Etat, la non-application de la loi de cet Etat
poserait problème.
Autrement dit, un Etat a tout de même intérêt à ce que ses lois même en droit privé
s’appliquent :
- Aux situations internes
- Aux situation internationales ayant un lien significatif avec son ordre juridique.
 Sur ces 2 points, la méthode Savignienne surmonte les difficultés.

Section 2 : Le fonctionnement de la méthode


Le point de départ de la méthode de Savigny est différent du point de départ généralement
adopté par les statutaires. Les statutaires partent de la loi (du statut) et réfléchissent à son
champ d’application. Ils se posent la question suivante : la loi X s’applique dans quelle
situation concrète ?
Avec la méthode de Savigny, on part de la situation concrète et on réfléchit à la loi
applicable à celle-ci. La question est donc différemment posée : face à cette situation
concrète, quelle est la loi qui doit s’appliquer. Le point de départ du raisonnement n’est donc
plus le même. On ne part plus de la loi pour se demander dans quelle situation elle
s’applique mais on part de la situation pour se demander quelle est la loi qui s’applique.
L’une des citation célèbre de Savigny qui résume sa méthode : « nous allons assigner à
chaque classe de rapport de droit, un siège déterminé ». Pour lui il faut classer les rapports
de droit dans des catégories :
Un rapport de droit : pour chaque catégorie de rapport de droit on va associer un siège dans
l’espace, c’est-à-dire un critère associé qui pointe vers un pays. C’est une façon de localiser
le rapport de droit dans l’espace.
Ce qu’il faut retenir c’est que la méthode consiste à partir du rapport de droit qui suscite le
conflit de loi à le localiser dans l’espace à travers un critère. Une fois le rapport de droit
localisé on connaître la loi applicable à ce rapport. La méthode Savinienne sera ensuite
enrichie par la doctrine contemporaine notamment Henri Batiffol (1905-1989).
 Il réfléchissait aux objectifs du DIP, au moyen de coordonner les systèmes juridiques
nationaux et aux façon d’arriver à l’harmonie internationale des solutions.

Paragraphe 1 : Les caractères de la règle de conflit Savinienne


La règle de conflit de loi Savinienne est un outil d’aiguillage. Elle va permettre de
désigner la loi applicable à la situation internationale de droit privé. Pour bien la comprendre
il faut revenir sur ses caractères essentiels.
 Elle est indirecte
 Elle est bilatérale
 Elle est abstraite
 Elle est neutre
Ex-type : règle de conflit posée à l’art 4 §1 A du règlement Rome 1 : la loi applicable à un
contrat de vente de bien est celle du pays dans lequel le vendeur à sa résidence habituelle.

A) Le caractère indirect
La règle de conflit de loi est indirecte au sens où elle ne répond pas directement à la
question posée au fond pas la situation de DIP. Elle a pour seule fonction de désigner la loi
nationale applicable à cette situation. C’est sur la base de cette loi nationale désignée par la
règle de conflit de loi que l’on déduira la réponse à la question juridique.
Question juridique posée en l’espèce : le contrat passé entre un vendeur résidant
habituellement en France et un acheteur résidant habituellement au Brésil est-il valable ? la
règle de conflit de loi du règlement Rome 1 va désigner la loi applicable à cette situation.
Donc la loi applicable est la loi française.
Mais l’article du règlement ne dit pas si le contrat est valable ou non. Pour le savoir il faut
consulter la loi matérielle française : le CC.
 On distingue la règle de conflit de loi indirecte et la loi matérielle qui elle est directe.

B) Le caractère bilatéral
La règle de conflit de loi Savinienne est bilatérale. Cela signifie qu’en fonction de la situation,
elle est susceptible de désigner comme applicable tout autant la loi du for que la loi
étrangère.
Loi du for = loi du juge saisi.
Dans notre ex de contrat international, on a dit que la loi applicable était la loi française.
Mais si la situation des parties était inversé ; que le vendeur habitant habituellement au
Brésil et que l’acheteur résidait habituellement en France alors la règle de confit de loi aurait
désigné applicable la loi brésilienne.
Mais il est possible d’avoir une règle de conflit de loi qui n’indique que lorsque la loi
française s’applique ; elle serait donc unilatérale.

C) Le caractère abstrait
En principe le silence ne vaut pas acceptation en France. Si on imagine que la question de
la validité du contrat se pose c’est pcq une partie était silencieuse. Si on applique la loi
française, le contrat n’est pas valable. Mais si on imagine qu’au Brésil le silence vaut
acceptation et que l’on applique cette loi le contrat est formé. En fonction du contenu des
lois en concurrence la solution au litige ne sera pas la même.
 Or la règle de conflit de loi Savinienne est abstraite ; c’est-à-dire qu’elle est aveugle
au contenu des lois en concurrence. Le juge qui applique la règle de conflit de loi n’a
pas besoin de connaître le contenu matériel des lois en conflit. C’est après la mise
en œuvre de la règle de conflit de loi et une fois la loi applicable identifiée que le juge
va observer, découvrir le contenu de la loi nationale applicable.
Pour appliquer la règle de conflit de loi de l’art. 4 §1A il n’est pas nécessaire pour le juge
d’aller voir le contenu de la loi française ou le contenu de la loi brésilienne. Le contenu des
lois en présence n’a pas d’influence sur la détermination de la loi finalement applicable. La
règle de conflit de loi Savinienne est relativiste ou RRR ; elle met sur un pied d’égalité la loi
du for et la loi étrangère.
Autrement dit, elle ne privilégie pas l’application de la loi du for au nom de son éventuel
supériorité.
D) Le caractère neutre
Le caractère neutre se rapproche du caractère abstrait. La règle du conflit de loi Savinienne
dans sa version la plus pure, se désintéresse de la réponse concrète apportée à la question
de droit au fond.
Autrement dit, le juge ne doit pas déterminer la loi applicable en fonction de la solution au
fond apporté par l’une des loi en présence dans le litige.
Les caractères abstraits et neutres ont été l’objet de critique vigoureuse de la part de la
doctrine américaine à partir des années 60. C’est la fameuse « crise du conflit de loi ». Ils
pensaient que cette méthode était trop aveugle et mécanique/robotique. De plus, elle
cacherait selon eux, une forme d’hypocrisie ; cette critique est le produit de l’école de
pensée américaine. Selon celle-ci le juge, lorsqu’il applique la règle de conflit de loi fait
semblant de se désintéressé du contenu et du conflit de loi caractérisé en présence. Or en
réalité, le juge aurait l’habitude de manipuler les règles de conflit de loi par des interprétation
tortueuse de la qualification ou du critère de rattachement afin d’obtenir le résultat au fond
qu’il souhaite.
Plusieurs alternative ont alors été pensé : théorie des intérêts gouvernementaux ; l’un des
représentant était Breinerd Currie. Pour lui, il faut observer les objectifs politique poursuivi
par les lois en conflit. Son idée est que les loi ont des objectifs politique. Il dit qu’on peut
alors remarquer qu’il y a des faux conflits, tel est le cas lorsqu’une seule des lois en
présence verraient son objectif politique satisfait par son application. Elle seule a intérêt à
être appliquée.
Ex : accident de voiture en Californie entre 2 floridiens et le litige porte sur l’assurance. La loi
californienne en matière d’assurance vise à protéger les assureurs californiens de la fraude.
Il y a parfois des vraies conflits lorsque toutes lois ont intérêt à être appliquées pour
satisfaire leur objectif politique. Dans ce cas Currie privilégiait l’application de la loi du for ;
lex forisme.
Toutes ses analyses américaines n’ont eu aucun succès en France et en Europe c’est pk on
ne s’attarde pas dessus.

Paragraphe 2 : Le fonctionnement de la règle de conflit Savinienne


La règle de conflit de loi Savinienne fonctionne sur un mode relativement simple. Elle
fonctionne sur un enchaînement spécifique. Qualification -> rattachement. En clair, on
qualifie la question de droit posée par la situation internationale de droit privé ; on l’a fait
entrer dans une catégorie et on applique ensuite le critère de rattachement associé à cette
catégorie pour désigner la loi nationale applicable.

A) La qualification
Il faut tout d’abord faire entrer la situation internationale de droit privé dans une catégorie de
rattachement. Plus précisément, c’est la question de droit posée par la situation
internationale de droit privé qu’il faut qualifier -> faire entrer dans une catégorie de
rattachement.
Ex : le contrat de vente passé entre un Français et un Brésilien en l’espèce est-il formé
malgré le silence de l’un des contractant ? Il faut classer cette question de droit dans une
catégorie ; ici « validité au fond du contrat ». Une fois la qualification opéré, on pourra
connaître la loi applicable grâce au critère de rattachement qui est associé à ladite
catégorie.
Le pb est que cette qualification n’est pas toujours évidente. D’une part pcq le nb de
catégorie de rattachement s’est démultiplié dans le temps. Aujourd’hui il existe une multitude
de catégories, cet éclatement a conduit à la multiplication des catégorie de rattachement.
Plus il y a de catégorie, plus il y a des règles de conflit de loi différentes. C’est ainsi que l’on
fait face à un phénomène de spécialisation des règles de conflit de loi.
D’autre part, une question de droit classé dans une catégorie X selon les conceptions du for
peut être classé dans une catégorie Y selon les conceptions étrangères. Pour une même
question de droit le juge français peut penser qu’elle entre dans une catégorie X tandis que
le juge brésilien peut penser qu’elle entre dans une catégorie Y. cela donne lieu à un conflit
de qualification.
Ex : litige porté devant le juge français qui entretient des liens avec l’ordre juridique français
et l’ordre juridique chilien. Le litige porte sur la prescription d’une créance contractuelle. Du
point de vue de l’ordre juridique français, la question est à classer dans la catégorie contrat.
Mais du point de vue de l’ordre juridique chilien, la question est à classer dans la catégorie
procédure.
 Le pb est que le critère de rattachement des 2 catégories ne sont pas les mêmes.
Dans ce cas, soit on retient une qualification lege fori : on retient uniquement les
conceptions de l’ordre juridique du for soit on retient une qualification lege causae :
on retient exclusivement les conceptions de l’ordre juridique étranger (chilien ici).
Cour de cass, 22 juin 1955 « Caraslanis » : tranche en faveur de la qualification lege fori.
C’est-à-dire que lorsque le juge français classe la question de droit dans l’une des catégorie
de rattachent, il va le faire en fonction de ses conceptions nationales, donc le droit français.
Français et Grec se marient en France et l’un des deux veulent remettre en cause la validité
du mariage. Ils ont donc célébré le mariage en France devant le maire (mariage civil). C’était
l’époux grec qui voulait se séparer de sa femme mais il ne voulait pas divorcer en raison de
ses convictions religieuses. Donc il essaye de faire prononcer la nullité du mariage pour faire
comme s’il n’avait jamais existé. A l’époque en Grèce pour être marié il fallait un mariage
religieux. En appliquant la loi Grecque on peut donc faire annuler le mariage car il n’y avait
pas eu de mariage religieux entre les époux.
Or, pour connaître la loi applicable à la validité du mariage, il fallait tout d’abord
procéder par l’étape de qualification.
La question de droit était de savoir si un mariage célébré non religieusement est
valable ou nul. On peut ici hésiter entre 2 catégories dans le classement ; la condition de
validité de fond du mariage et condition de validité de forme du mariage. La question du
caractère religieux était-elle une question de fond ou de forme. Si on faisait entre la question
de droit dans la catégorie validité au fond ; alors le critère associé est la nationalité de
chacun des époux. Mais si on estimait que la question entrait dans la catégorie de forme, le
critère était pays de célébration du mariage.
Première catégorie (validité de fond) : on applique la loi de façon distributive. Chacun la loi
de son pays de nationalité.
 Cela aurait donné la nullité du mariage pour M
Deuxième catégorie (validité de forme) : loi française.
 Donc le mariage aurait été valable
Au regard des conceptions françaises, le caractère religieux ou non est une question de
forme. Mais dans les conception grecques le caractère religieux rentrait dans la catégorie
condition de fond du mariage. Donc les avocat de M on dit qu’il fallait qualifier selon les
conceptions grecques et les avocats de Mme on dit qu’il fallait qualifier selon les conditions
du for.
Donc la Cour de cass a retenu une qualification lege fori et depuis ça n’a jamais été changé.
Donc toute opération de qualification se fait au regard des conceptions du juge saisi.

B) Les critères de rattachement


Un Allemand revendique la proprio d’un immeuble situé en France. La question de droit
porte sur le bien fondé de cette revendication. On range la question dans la catégorie « droit
réel immobilier ». Le critère de rattachement est le lieu de situation de l’immeuble : donc loi
applicable est la loi française.
Si la question de droit entre dans la catégorie X alors on applique le critère de rattachement
X.
Les critères de rattachement varient selon les catégories de rattachement. Il peut reposer
sur un élément matériel situé dans un pays ex : le lieu de situation du bien, le domicile
d’une personne, l’exécution d’un contrat, le dommage causé par un délit.
Mais le critère de rattachement peut aussi reposer non pas sur un élément matériel situé
dans l’espace mais sur un élément intellectuel qui a proprement parler ne peut pas occuper
une position dans l’espace : la nationalité.
La question est de savoir comment choisir le critère de rattachement. Aujourd’hui en cas de
délit (sans parler de droit pénal), le critère de rattachement est posé par l’art. 4 §1 du
règlement Rome 2 ; c’est le dommage. Donc la loi applicable est la loi du pays dans lequel
le dommage est intervenu.
 Pourquoi ce choix ?
Les critère de rattachement sont déterminés soit pas des textes soit par la JP en l’absence
de texte. De plus, le choix répond à des considérations propres à chaque catégories et il y a
des considérations politiques (politique sociale, juridique, procédurale, etc…) qui influence le
choix du critère de rattachement pour une catégorie.
En général les pays d’immigration préfèrent le critère fondé sur le domicile pour que tous
ceux habitant sur le territoire relèvent des mêmes règles. En revanche les pays d’émigration
préfèrent le rattachement de la nationalité.
On distingue 3 grands principes directeurs :
- Le principe de proximité : de nbeux critères de rattachement ont été choisis en ayant
à l’esprit le principe de proximité. Selon ce principe, le critère de rattachement
devrait toujours pointer vers le pays qui entretien les liens les plus étroits avec
la situation.
On a 2 procédés :
o Recourir à un critère souple non prédéterminé directement fondé sur la
recherche du pays entretenant les liens les plus étroits. Concrètement on
regarde au cas par cas quel est le pays le plus proche de la situation, c’est un
procédé casuistique. Pour connaître la loi applicable il faudra donc
nécessairement saisir un juge (on perd la prévisibilité juridique). Mais
l’avantage est que ça permet de déterminer la loi la plus convenable puisque
c’est la plus proche de la situation.
o Recourir à un critère rigide prédéterminé qui est censé pointé dans la
plupart des situations vers le pays le plus proche de la situation.
En matière délictuelle ; si on applique le premier critère on applique la loi la plus proche : où
résident les parties ? ou le préjudice est subi ? est-ce qu’il y avait un contrat entre les
parties ? leur nationalité ? si on a recours au deuxième procédé on pose un critère de
rattachement prédéterminé et par ex la loi du pays du délit. Et on va considérer que dans la
plupart des situations en la matière, c’est le pays ou le délit est intervenu qui entretiens les
liens les plus étroits avec la situation.
 On retrouve toute la prévisibilité, car les parties sauront tout de suite que la loi
applicable est celle du pays du délit. Mais il est possible que cette loi ne soit pas
réellement celle qui entretient les liens les plus étroits avec la situation.
- Principe de souveraineté : son influence devient marginale mais persiste dans
certains domaines notamment en matière immobilière ou dans quelques cas en
matière personnelle et familiale. Avec le principe de souveraineté la directive est
d’appliquer la loi du pays en tenant compte de l’intérêt des Etats pcq dans
certaines situations l’Etat a intérêt à ce que la loi s’applique à ses nationaux ou à des
faits entrés dans son territoire.
Ex : en matière immo, le critère est la loi du lieu de situation de l’immeuble et là , c’est
surement le principe de souveraineté qui fonde ce rattachement car si on le retient c’est pcq
on pense qu’un État à un intérêt souverain à garder le contrôle sur ses biens d’importante
valeur situés physiquement à l’intérieur de ses frontières. On ne veut pas que le commerce
sur ses biens dépende de la loi d’un autre territoire.
Ex 2 : en principe la détermination du nom dépend de sa loi nationale, il semble donc
approprié que la loi contrôle l’attribution des noms de ses ressortissants mais attention il ne
s’agit que d’un principe pcq la question de la transmission du nom devrait dépendre de la loi
applicable à la filiation ou au mariage. Depuis peu la question du changement du nom
échappe à la loi nationale (art. 61-3-1 al. 2 du CC).
- Le principe d’autonomie de la volonté : la directive est d’appliquer la loi en tenant
compte non pas des liens avec la situation, non pas de l’intérêt des Etats mais de la
pure volonté des parties. C’est donc un critère subjectif fondé sur un élément
intellectuel ; on laisse aux parties la liberté de choisir la loi applicable à leur rapport
de droit (art. 3 du règlement Rome 1).
Ce principe se retrouve en matière contractuelle aujourd’hui (95% des contrats
contiennent une clause de choix de loi).
 Les avantages sont nombreux ; certains critères de rattachement, qui ne sont pas
fondés sur la volonté des parties sont difficiles à localiser en pratique (lieu
d’exécution du contrat peut être exécuté dans plusieurs pays). Aujourd’hui c’est la
méthode de la focalisation qui est retenue c’est-à-dire le pays dans lequel une photo
compromettante a été diffusé selon la population visée par le site.
 Le risque est que la partie la plus puissante impose son choix à la partie la plus
faible. De plus, les parties n’arrivent pas toujours à se mettre d’accord sur une loi
applicable.

Section 3 : La mise en œuvre


Paragraphe 1 : Difficultés procédurales
A) Application d’office de la règle de conflit
Le juge français peut être saisi d’une affaire portant sur une situation de DIP. Il devrait
normalement appliquer une règle de conflit de loi pour déterminer la loi nationale applicable
à la situation avant de trancher le litige au fond. On distingue 2 cas de figure ; si les ou l’une
des parties revendique la loi étrangère au regard de l’aspect international de leur litige, le
juge va évidemment consulter la règles de conflit de loi adéquat et désigner la loi nationale
applicable que ce soit la sienne (loi du for) ou la loi étrangère.
Une loi nationale peut être utilement invoqué pour la première fois en appel puisqu’il ne
s’agit pas d’une nouvelle prétention (art. 64 du CPC : interdit de nouvelles prétentions en
appel). C’est simplement un nouveau fondement juridique à l’appui des prétention (art. 555
CPC).
Si les parties restent silencieuses sur l’aspect international de leur litige, et ne revendique
pas l’application d’une loi étrangère, le juge doit-il appliquer d’office la règle de conflit de loi
pour vérifier l’applicabilité de la loi française. Dans le silence des parties, le juge doit-il se
contenter d’appliquer sa propre loi, sans aller rechercher si une loi étrangère est applicable
en l’espèce ?
JP de la Cour de cass en dent de scie. On peut distinguer 4 étapes :
- Arrêt Bisbal du 12 mai 1959, la Cour de cass estime que les règles de conflit de loi
n’était pas d’OP. on a donc compris que dans le silence des parties, le juge a
simplement la faculté d’appliquer d’office la règle de conflit de loi mais il n’a aucune
oblig. Cette solution a été confirmé par un arrêt « Compagnie algérienne de crédit de
banque » en 1960.
1ère critique : trop de liberté au juge qui peut décider lui-même en fonction de ses convictions
d’appliquer ou non la loi étrangère.
2ème critique : le juge est tenu de trancher le litige conformément aux règles de droit qui lui
sont applicables (art. 12 al. 1 du CPC). Même si les parties sont silencieuse, le juge devrait
être obligé d’appliquer d’office la règle de conflit de loi pour ensuite appliquer finalement la
loi étrangère compétente. Car cette loi étrangère représente les règles de droit applicables
pour trancher le litige.
- Par les arrêts Rebouh et Schule rendus le 11 et 18 oct. 1988 ; la Cour de cass a
procédé à un revirement de JP. Les juges du fonds avaient l’obligation d’appliquer
d’office la règle de conflit de loi.
Critiques surtout d’ordre pratique : bcp de juge du fond ne maitrisent pas le DIP. La solution
est de nature à multiplier les pourvois en cassation pour méconnaissance de la loi étrangère
alors même que les parties n’y avaient pas prêté attention initialement.
- L’arrêt Coveco du 4 dec. 1990 est venu tempérer la solution précédente : le
juge à l’oblig d’applique d’office la règle de conflit de loi uniquement dans 2
situations : 1° lorsque les parties n’ont pas la libre disposition de leur droit 2°
lorsque la règle de conflit de loi applicable est issue d’une convention
internationale. Dans ces 2 situations, même si les parties sont restées
silencieuses concernant l’application de la règle de conflit de loi, le juge est
tenu d’appliquer d’office cette règle de conflit de loi.
- Enfin, l’arrêt « Mutuel du Mans » rendu le 26 mai 1999 : viens fixer la solutions
toujours en vigueur ajd. Reprend la solution Coveco mais elle estime que
l’oblig d’appliquer d’office la règle de conflit de loi ne concerne en réalité que
la première situation : lorsque les parties n’ont pas la libre disposition de leur
droits. Aujourd’hui dans le silence des parties il faut distinguer selon que le
litige porte sur des droits disponibles ou non. Mais la distinction n’est pas
toujours évidente et la JP procède au cas par cas.
On peut dire que les droits disponibles sont ceux dont les parties peuvent librement
disposer, c’est-à-dire y renoncer ou les aménager conventionnellement. En matière
personnelle et familiale les droits sont le plus souvent indisponible. En matière
contractuelle, les droits sont très souvent disponibles.
Lorsque le litige porte sur des droits indisponibles : le juge à l’oblig d’appliquer
d’office la règle de conflit de loi dans le silence des parties, il doit néanmoins veiller à
respecter le principe du contradictoire en instaurant un débat entre les parties sur les
conditions d’application de la règle de conflit (art. 16 CPC).
Lorsque le litige porte sur des droits disponibles : le juge a la faculté d’appliquer
d’office la règle de conflit de loi dans le silence des parties mais ce n’est plus une
oblig. Dans ce cadre, les parties peuvent conclure un accord procédural qui va
écarter cette faculté du juge. Cet accord consiste au moment du procès à rejeter
l’application de la loi étrangère et donc de la règle de conflit de loi au profit de
l’application de la loi française.
 Solution découlant d’un arrêt Civ 1ère le 19 avril 1988 « Roho ».
Par la suite cette JP a été critiquée par son libéralisme vis-à-vis de ces accords puisque la
Cour de cass considère qu’un tel accord peut résulter simplement du fait que les parties
dans leur conclusions ont invoquer la loi française.
Critiquable car il se peut qu’il n’y ait pas accord tacite mais ignorance des parties sur la
possible application d’une loi étrangère. De plus l’art. 56 du CPC oblige les parties à
préciser le fondement juridique de leurs prétentions. Dès lors, soit les parties soulèvent
l’application d’une loi étrangère dans leur conclusion, et nous ne sommes plus dans une
hypothèse de silence des parties, soit les parties se réfèrent à la loi française dans leurs
conclusions et nous serions alors dans le cadre d’un accord procédural tacite. Résultat :
dans quel cas le juge pourra user de sa faculté d’office d’appliquer la règle de conflit de loi ?
on ne sait plus trop.
31 mars 2022 : projet de code de DIP. L’application d’office de la règle de conflit de loi en
cas de silence des parties est toujours une oblig. Si le projet passe, on aurait plus à faire la
distinction entre droit disponible/indisponible.
JP « Seb » Civ, 1ère 26 mai 2021 : en l’espèce, la règle de conflit de loi était issue d’un
règlement européen (art. 6 du règlement Rome 2 : porte sur les actes de concurrences
déloyales et les actes restreignant la libre concurrence : abus de position dominante et les
entente – délits).
Cet arrêt, dans sa motivation vise les principes de primauté et d’effectivité du droit de l’UE.
Après avoir cité ces principes, la Cour de cass affirme que « le juge est tenu de faire
application des règles d’ordre public issus du droit de l’UE, tel une règle de conflit de loi
lorsqu’il est interdit d’y déroger, même si les parties ne les ont pas invoqués ».
 Lorsque la règle de conflit est issue d’un texte européen (elles sont nombreuses), la
distinction entre les litiges mettant en causes les droits disponibles et ceux les droits
indisponibles, n’est plus la distinction à retenir. On retiendrait, la distinction entre les
règles de conflit de loi d’ordre public et les règles de conflit de loi qui ne sont pas
d’ordre public.
Les règles de conflit de loi d’OP sont celles qui interdisent aux parties d’y déroger par un
accord ; c’était le cas de l’article en présence.
Donc à priori la JP mutuelle du mans continue à s’appliquer lorsque la règle n’est pas issue
du droit européen. En revanche lorsque la règle est issu d’un droit européen, il faudrait faire
la distinction de l’arrêt Seb. Si la règle est d’ordre public, le juge doit l’appliquer d’office.

B. La preuve de la teneur de la loi étrangère


Autre difficulté qui ne porte pas sur la règle de conflit de loi en elle-même mais sur
la loi étrangère qui pourrait être désignée en elle-même.
Si la règle de conflit de loi désigne une règle étrangère, qui doit établir
son contenu ? Est-ce au juge d'établir sa teneur ou est ce au parties (avocats)
?
➞ Deux arrêts du 28 juin 2005 Itraco et aubun : Estime qu’il incombe au
juge français qui reconnaît applicable un droit étranhger d’en rechercher soit d’office
soit à la demande d’une partie qui l’invoque, la teneur, avec le concour des parties
et personnellement s’il y a lieu et de donner à la question litigieuse une solution
conforme au droit étranger ⇒ Le juge peut alors ordonner une mesure d’instruction
et demander le concour des parties, inviter à fournir un certificat de couture
(document qui explique l'état du droit étranger).
S’il est impossible d’établir la teneur du droit étranger (situation
exceptionnelle) le juge doit le motiver sous le contrôle de la Cass ⇒ Dans ce cas
on établit la loi du For.
➞ Arrêt Cass du 21 novembre 2006 ⇒ Les raisons peuvent reposer sur le coût
excessif de l’opération ou l'impossibilité matérielle.

Comment prouver la teneur de la loi étrangère ? ⇒ Plusieurs mécanismes sont


prévus :
➢ Certificat de couture
➢ L’expertise.
➢ Demande de renseignement par un juge auprès du service des affaires
euro et international du ministère de la justice par un mécanisme prévu
par la convention euro dans le domaine du droit étranger le 7 juin 1968.

En France le juge va effectuer la demande auprès du service des affaires euro


qui va ensuite transmettre la demande auprès de l’organe de réception dans le
pays cosignataire de la convention.

Paragraphe 2 : Difficultés substantielles


Au-delà de toute dimension procédurale des diff affecte la mise en œuvre la règle de
conflit de loi ⇒ Diff d'interprétation.

A. L'interprétation de la règle de conflit


Les pb d'interprétations peuvent porter autant sur la qualification que sur
l'attachement.
➢ La qualification déjà vue au niveau de l’outil de qualification.
➢ Lorsque la loi étrangère est totalement étrangère d'interprétation. Ex : Est ce
que le juge doit interpréter la kafala comme une adoption ?
➢ Notion mixte. Ex : le Trust

B. Les difficultés d'interprétation du critère d’attachement


1. La localisation du critère de rattachement
Le critère de rattachement peut ê difficile à situer géographiquement.

Pour Pierre Mayeur, le rattachement peut ê défaillant dans 3 hypothèses :


1. Le critère de rattachement est inexistant. Ex : Il repose sur la nationalité, le
domicile.
2. N’a pas de position géographique connue Ex : Pays de situation du
meuble. Le critère de rattachement est situé dans un espace qui n’appartient
pas à un espace déterminé.
3. Territoire disputé
⇒ Soit on applique un rattachement subsidiaire, à défaut on applique la loi du For.
➞ On a le cas d’un rattachement plurilocalisé où on a plusieurs critères de
rattachement simultanément :
➔ On peut retenir la loi du pays où le critère de rattachement s’est
principalement manifesté dans l’espace : L’approche centralisatrice.
➔ On peut aussi appliquer distributativement les lois des différents pays
concurrences, chacune d’entre elles n’étant appliqué que dans le périmètre
de ces territoires : Approche mosaïque.
→ S’il y a une plurinationalité on va utiliser la nationalité du pays concerné,
mais si toutes les nationalités sont étrangères dans ce cas on va privilégier la
nationalité la plus effective (celle qui est mobilisé le plus).

2. Le conflit mobile
Lorsque le critère de rattachement va être modifié au cours du temps
(Ex : Lorsque le bien est situé dans un pays (France) puis se retrouve dans un autre
(Allemagne) Si le critère de rattachement est situé sur l’endroit du bien, faut il
prendre en compte la première position ou la seconde ? Une personne avait la
nationalité Sud-Coréen mais change de nationalité pour obtenir la britannique, si le
critère est fondé sur la nationalité faut il prendre l'ancienne ou la nouvelle ?) ⇒ Le
conflit mobile est ainsi le fruit de la règle lacunaire du conflit de loi.
Art 311-14 Civ pose les règles de filiation : La filiation est régie par la loi perso de
la mère au jour de la naissance de l’enfant.

➞ Ainsi lorsque la règle est lacunaire, le juge est obligé d'interpréter la


règle de conflit.

3. Le renvoie
Certains auteurs ont dit que si notre RCL choisit un autre ordre juridique
c’est forcément les règles matérielles qui sont concernés et non les RCL
étrangères et d’autres ont dit pb car on peut dire qu’au premier renvoie on décide
d’appliquer notre propre règle matérielle → Aujourd’hui dans le règlement EU le
renvoie est exclu.

B. L'interprétation de la loi étrangère


Le juge français, lorsqu’il applique une loi étrangère, doit appliquer le texte étranger
mais il doit aussi appliquer la JP étrangère interprétant le texte étranger. Il n’est donc
pas libre d’interpréter le texte à sa guise et doit se référer à la JP étrangère.
Parfois les règles matérielles étrangères applicables au litige sont purement JP. Aux
USA par ex , très souvent en droit des contrats il n’y a aucune loi, les solutions sont
fixées par les JP.
Comment faire si le juge doit appliquer un texte étranger qui n’a jamais été
interprété par la JP étrangère ?
Par ex si elle est très récente ; dans ce cas, il doit interpréter lui-même le cas en
question. La démarche est étrange car on demande au juge de raisonner comme le
juge étranger.
La Cass reconnaît la possibilité d'interpréter souverainement la loi
étrangère, autrement dit elle refuse de contrôler l'interprétation faite par les
juges du fond → Limite qui est la dénaturation, le juge français ne peut dénaturer
la loi étrangère.
➞ Arret Cas 21 novembre 1961 Montefiore : Ne lui sont pas autorisé les
erreurs d’inter les plus flagrantes et manifestes ⇒ Cette dénaturation peut porter
sur le texte étranger mais aussi une dénaturation de la jurisprudence étrangère
puisque le juge français doit également la respecter.

Section 5 : Limite de la méthode


La RCL savienne est une méthode de désignation de la loi étrangère, c’est la
principale méthode employé aujourd'hui mais dans certains cas elle ne peut aboutir :
➔ Ordre public international
➔ La fraude

Paragraphe 1 : Ordre public international


→ Il existe un seuil de tolérance de la loi étrangère. L’application de la RCL
peut conduire à la désignation d’une loi étrangère dont le contenu serait choquant
pour le juge français. Ex : Une loi qui autorise un enfant de 12 ans à se marier.
C'est pourquoi l’exception d’OPI est un garde fou essentiel sinon quoi le
juge pourrait se retrouver à appliquer des lois dont le contenu serait dégradant
au regard de ses conceptions nationales.

A. Le contenu
L’OPI est un standard de valeur, ce n’est pas une règle mais un ensemble
de valeurs, c’est une notion juridique vague, plastique dont le contenu ne peut pas
être précisément délimité.
Plusieurs principes sont retrouvés :
1. On y trouve des principes de justice universel, Arrêt Autour 25 Mai 1948 :
la Cass vise les principes de justice universel considéré dans l’opinion
française comme doué de valeur inter absolu. Ex : L’interdiction de
l’esclavage, le travail des enfants, le racisme.
2. Principes non universels mais considérés comme des fondements
politiques et sociaux de la France. Ex : Polygamie, égalité des sexes.
⇒ Il faut prendre en compte les conventions auxquelles la France est partie et qui
porte sur la défense des droits de l’Homme (CEDH). Le DF issu des traités inter
influence énormément le contenu de l’OPI.
D’une part, l’OPI n’est pas vraiment inter car ce n’est pas une notion dans
laquelle tous les Etats sont d’accord. Le contenu de l’OPI est déterminé par le
juge français et non par une autorité supranationale. D’autre part, l’OPI peut
évoluer dans le temps. Ex : Le mariage pour tous.
Arrêt Cass du 28 juin 2015 : Elle a estimé qu’en l'espèce la loi marocaine qui
prohibait le mariage entre personne de même sexe était contraire à l’ordre public
inter.
→ Certains auteurs ont estimé qu’il pouvait exister un mécanisme
intermédiaire, une loi étrangère qui est contraire à une loi interne est ok mais on
ne l’applique pas tout de même (mais on va pas te sanctionner). Ex : Un mariage
de même sexe fait en France ne sera pas reconnu au Maroc.

B. Condition
1. Appréciation in concreto
Le déclenchement de l’ordre public inter dépend d’une appréciation in
concreto de la situation. On va regarder si en l'espèce l’application de la loi
étrangère au faits accouche d’un résultat inadmissible. Ex : Mariage dès 12 ans
Néanmoins, in abstracto cela ce ne paraîtra pas choquant (mariage dès 12
ans et non pas à 12 ans).

2. Le lien avec la France


Si la loi heurte un principe de justice universel, on peut penser que cette loi
est si choquante que dans tous les cas le juge français refusera de l’appliquer
même si le litige ne présente pas de lien particulier avec l’ordre juridique du For.
Ex : Une loi qui ferait travailler des français

En revanche, si cela heurte des valeurs moins absolu/universel dans ce cas


afin de déclencher l'ordre public le juge français devra vérifier que la société
française est directement menacé ou du moins concerné par son impact. Ex :
Mariage polygame ⇒ Il faut toutefois vérifier que les parties n’ont pas commis de fraude en
allant dans un autre pays pour célébrer ce type d’union.
Dans ce cas, on fait jouer l’effet atténué de l’OPI ; il ne s’agit pas de faire jouer un
effet atténué mais de ne pas faire jouer les effets de l’OPI.
 Pour savoir si l’OP joue son effet atténué ou son effet plein, on distingue selon le lieu
ou les parties ont acquis leur droit. La solution est issu de l’arrêt « Rivière » rendu
par la Cour de cass le 17 avril 1953. Si les droits ont été acquis à l’étranger
régulièrement et sans fraude, alors l’OPI verra son effet atténué (on ne le fait pas
jouer).
Les droits obtenus par les parties ont été obtenu à l’étranger, régulièrement, et il n’est donc
en l’espèce pas question de les remettre en cause en France. Mais attention cette
acquisition à l’étranger ne doit pas être le fruit d’une fraude.
On a une certaine JP contemporaine en matière de statut personnel et familial qui a attiré
l’attention des commentateurs. Dans ses affaires, aucun droit n’avait été acquis à l’étranger,
donc l’OP devrait jouer son plein effet. Mais la JP a semblé exiger un rattachement avec la
France afin de faire jouer l’OPI. On a ainsi pu parler d’OP de proximité.

C. Les conséquences
L’exception d’OPI a pour effet d’évincer la loi étrangère à laquelle on va substituer la
loi du For. Ex : On va évincer la loi du maroc qui prohibe le mariage homo pour
substituer la loi française.
➞ En principe on va écarter les dispositions précise de la loi étrangère qui
sont contraires à notre ordre public inter et les remplacer par les dispos de la loi
française applicable dans la même situation. → Parfois ce n’est pas possible pour
des raisons pratiques car les lois peuvent dans son ensemble être cohérentes on
est donc obligé de remplacer dans son ensemble la loi étrangère par la loi
française.
➞ Affaire Patinot trancher par la cour de cassation le 15 Mai 1963 : Les
époux voulaient une séparation de corps mais la loi bolivienne applicable en l’espèce
conduisait à refuser le divorce et même la séparation de corps. Elle devait donc être écartée
pour contrariété à l’OPI ⇒ Le juge français voulait au moins accorder la séparation de
corps et il fallait alors transformer le régime matrimonial des époux en régime de séparation
de bien mais la loi bolivienne ne prévoyait rien quant à cette transformation. Il fallait
donc étendre l’application de la loi française sur ce point.

Paragraphe 2 : La fraude
Il se peut que les parties ou l’une d’entre elles fausse le jeu de la règle de conflit
de loi.
➞ Arrêt Princesse du Beaufremont 18 mars 1878 : Elle vivait en france dans la
seconde moitié du 19è siècle et s’est séparée de son mari français, or la loi français
a cette époque interdisait le divorce et la séparation de corps était la seule option
mais elle voulait marier quelqu'un d’autre un duché (allemand). Elle décide alors
d’obtenir la nationalité allemande car après obtention de la nationalité allemande
cela aurait permis l’opération mais le juge français a refusé cela car elle a obtenu
cette nationalité de manière frauduleuse.

A. Condition
Il y a deux conditions pour que la loi à la fraude soit caractérisée, il faut un
élément objectif et un élément subjectif :
➔ Élément objectif : Il s’agit d’une manipulation du critère de rattachement
(déplacer un meuble). Il peut aussi être rattaché à un critère de
qualification.
Affaire Caron 20 mars 1995 : M est domicilié au USA et il veut déshériter ses
enfants et il a un immeuble en France. Mais il ne peut pas déplacer l’immeuble donc
pas possible d’utiliser le critère de rattachement ⇒ Il a créé une société américaine
en transformant son immeuble en meuble ce qui fait que son critère de
rattachement change pour un critère de qualification.
➔ Élément subjectif : Il doit être intentionnel, en caractérisant une intention
exclusive ou quasi exclusive d’échapper à la loi normalement applicable
pour satisfaire ses intérêts.

B. Conséquences
La situation à laquelle le fraudeur a voulu échapper sera rétablie si besoin
au moyen de l'application de la loi française. (Dans l’affaire Caron, on a appliqué
la loi française et rétablit les droits sur la succession.)

➢ Autonomie de la volonté : Les parties peuvent choisir la loi applicable


➢ Le respect des libertés de circulation au sein de l’UE : Les sociétés qui
fixent leurs sièges statutaires dans un pays pour ensuite exercer leurs
activités dans un autre Etat (JP Centros).

Chapitre 2 : Les autres méthodes


A côté de la règle de conflit de loi savienne, d’autres méthodes permettent de
résoudre les conflits de lois. Certaines reposent sur une version dénaturée de la
règle de conflit de loi Savienne, d’autres s’en écartent.

Section 1 : Les autres méthodes conflictuelles


Paragraphe 1 : La règle de conflit de loi unilatérale
La règle de conflit de loi Savienne est indirecte, bilatérale, abstraite et
neutre. // La règle de conflit de loi unilatérale est aussi indirecte, abstraite et
neutre mais n’est pas bilatérale ⇒ C’est sur le caractère bilatérale que revient
l’unilatéralisme.

➞ Ce critère peut désigner en fct de la situation soit la loi du For soit une loi
étrangère.
Ex : En matière immobilière on a une règle de conflit de loi bilatérale qui a pour
critère de rattachement le pays de l’immeuble, la loi applicable est donc en principe
la loi du pays de l’immeuble. En fct de la position de l’immeuble dans l’espace, la loi
applicable sera soit la loi du For, soit une loi étrangère (loi japonaise si l’immeuble
est à tokyo).
→ Au contraire, la règle de conflit de loi unilatérale repose sur un critère de
rattachement unilatéral, càd que ce critère peut simplement désigner en fct de la
situation la loi du For mais jamais une loi étrangère.
En somme, la règle de CLU ne doit servir qu'à délimiter le champ
d'application dans l’espace de la loi du For et ne peut décider de l’application
d'une loi étrangère. ⇒ L’une des raisons avancées c’est le respect de la
souveraineté des autres Etats.
→ L’auteur d’une règle de conflit de loi cad un Etat a le pouvoir de fixer
l'application dans l’espace de ses propres lois mais n’a aucunement le pouvoir
d’imposer ou refuser l'application d'une loi étrangère malgré la volonté de l‘Etat étranger.
⇒ Le conflit de loi est un conflit de souveraineté.
Dès lors, si la règle de conflit français ne désigne pas la loi française pour
déter la loi applicable à la situation, le juge français doit consulter une règle de
conflit de loi étrangère par hypo aussi unilatérale.
Ceci pose deux problèmes :

➔ Que faire en cas de conflit positif ? Si la règle de CL désigne la loi française et


que la règle de CL étrangère désigne une loi étrangère : Conflit positif ⇒ Il faudra
ainsi appliquer uniquement la règle de CL du For.
➔ Mais s’il y a un conflit négatif ? Si la règle de CL ne désigne pas la loi française
et que la règle de CL étrangère ne désigne pas une loi étrangère : Conflit négatif. ⇒ Il
faudra ainsi appliquer uniquement la règle de CL du For.
Art 309 CC, loi applicable en matière de divorce : “Le divorce et la séparation de
corps sont régis par la loi française :
- lorsque l'un et l'autre époux sont de nationalité française ;
- lorsque les époux ont, l'un et l'autre, leur domicile sur le territoire français ;
- lorsque aucune loi étrangère ne se reconnaît compétence, alors que les
tribunaux français sont compétents pour connaître du divorce ou de la
séparation de corps.”
⇒ Plus applicable car le règlement ROME 3 détermine déjà les modalités en
matière de divorce.

Paragraphe 2 : La règle de conflit à coloration matérielle.


Pour la RCLM elle n’est pas abstraite et neutre, on parle aussi de règle de conflit
de loi orienté.
→ La RCLM vise à favoriser ou défavoriser un résultat matériel, elle n’est
donc pas indifférente à la solution en fond, pour ce faire, la RCLM prévoit des
critères de rattachements multiples. La règle peut chercher à favoriser un
résultat au fond et les diff rattachements seront alternatifs : La loi applicable sera
la loi du pays X ou la loi du pays Z.
Art 311-17 CC : “La reconnaissance volontaire de paternité ou de maternité
est valable si elle a été faite en conformité, soit de la loi personnelle de son auteur,
soit de la loi personnelle de l'enfant.” ⇒ Favoriser les reconnaissances filiatives.
Art 370-3 CC qui détermine la loi applicable à une adoption faite par un
couple : “L'adoption ne peut toutefois être prononcée si la loi nationale des deux
membres du couple la prohibe.” ⇒ Ici on vise à défavoriser une situation.

Section 2 : Les méthodes non conflictuelles


Dans le cadre de situation inter de droit privé il est possible de recourir à des
méthodes non conflictuelles : La méthode des lois de police, la méthode des règles
matérielles inter, et la méthode de la reco des situations.
Paragraphe 1 : La méthode de la police
Pour définir les lois de police, on a toujours recours à la def de Franceskakis
: Les lois de police sont celles dont l’observation est essentielle pour la
sauvegarde de l’organisation politique, social ou économique du pays. Ce sont
des lois qui relèvent du droit privé mais dont l’application est cruciale pour l'intérêt
des Etats.
Depuis Savigny fort mouvement doctrinal qui explique qu’en principe les Etats
n’avaient pas d’intérêt pressant à voir leurs lois s’appliquer dans les situations de droit privé
mais tout le monde est d’accord pour dire qu’en présence d’une loi de police, les choses
sont différentes. Ce sont des lois que l’on dit interventionnistes, par lesquelles l’Etat tente de
réguler les relations de droit privé afin de protéger l’IG et non pas uniquement pour protéger
des intérêts privés. Ce sont des lois à cheval entre le droit public et le droit privé.
En présence d’une loi de police, le juge doit l’appliquer immédiatement, sans recourir à la
règle de conflit de loi normalement applicable à la situation.
La méthode des lois de police joue en amont puisqu’on appliquera pas la règle de conflit de
loi, on mettra directement en œuvre la loi de police.

A) Identification des lois de police


L’identification n’est pas aisée ; la def de Franceskakis est une def doctrinale et a été
critiquée notamment par Loussouarn : « il n’y a pas de différence de nature entre les lois de
police et les autres lois ». Dans les Etats modernes, on peut dire que toute loi tend
pratiquement à garantir des intérêts économiques ou sociaux… en réalité, il existe entre les
loi de police et les autres lois, une simple différence de degré ce qui rend le clivage bcp plus
difficile…
S’agissant d’une question de degré, de mesure, la qualification de loi de police ne peut
résulter que d’un examen concret de chaque disposition législative.
A chaque fois c’est la JP qui détermine quelles sont les lois de police :

➔ Dans le domaine du travail, CE 29 juin 1973 à propos d’une loi sur les comités
d’entreprise
➔ Dans le domaine de la consommation 1ère Civ le 19 oct. 1999 a proposé la loi sur le
crédit à la consommation du 31 dec. 1975.
➔ Dans le domaine des funérailles, Civ 1ère 19 dec. 2018 à propos de la loi du 15
dec 1887 sur la liberté des funérailles. Une personne s’était fait piquer par un frelon
et est décédé.
➔ Dans le domaine de la protection des vulnérable Cour de cass, 27 oct. 1964 à
propos d’une loi sur l’assistance éducative des mineurs en danger.
➔ Dans le domaine de la concurrence : arrêt « Expedia » du 8 juillet 2020, à propos
de la législation français réprimant les pratiques de concurrences. Il s’agissait d’une
interdiction entre commerçant, de soumettre (ou tenter de soumettre) l’autre partie à
des oblig créant un déséquilibre significatif dans les droits et oblig des parties. La
Cour de cass a estimé que cette règle était une loi de police car elle estime qu’il y a
une procédure pour mettre en œuvre cette règle, qui donne la possibilité aux
pouvoirs publics d’agir eux-mêmes. Le ministre chargé de l’économie par ex peut lui-
même introduire une action devant les TJ pour faire sanctionner ces pratiques.
➔ Dans le domaine de la sous-traitance, plusieurs arrêts à propos de la loi du 31 dec.
1975 ; ChC du 27 avril 2011 + ChC du 20 avril 2017 -> chaque arrêt détermine que
cette loi est une loi de police, elle permet au sous-traitant en cas d’impayé, d’exercer
une action directe contre le maitre de l’ouvrage. Cette loi est considérée comme
particulièrement important d’un point de vue macro-économique ; la construction est
un chantier très important dans l’économie d’un Etat. De plus on souhaite éviter les
phénomènes de faillite en cascade

La JP a identifié des lois de police dans des domaines très divers. La technique des lois de
police est très utile pour limiter le principe d’autonomie de la volonté en matière
contractuelle (ce principe veut que les parties aient la liberté de choisir la loi nationale qui va
s’appliquer). Permet aux parties d’échapper ou de contourner l’application de certaines
législations considérées comme importante pour les Etats. Le choix de loi par les parties ne
permet pas de contourner une loi de police.
L’influence de l’UE sur l’émergence et la def des lois de police : lorsque la règle analysé
résulte d’un règlement ou d’une directive européenne (CJUE, 16 fev. 2017 « Ingmar »). Les
règles protectrice de l’agent commercial, découlant d’une directive européenne du 18 dec.
1986, exige « qu’elle trouve application dès lors que la situation présente un lien étroit avec
la communauté. Notamment lorsque l’agent commercial exerce son activité sur le territoire
d’un Etat membre quel que soit la loi à laquelle les parties ont entendus soumettre le contrat.

B) Application des lois de police


Une loi de police doit être immédiatement appliquée par le juge sans aucun égard à la règle
de conflit de loi pcq il est nécessaire de satisfaire son but politique. Pour appliquer une loi de
police directement, le juge doit vérifier que la loi à un rattachement avec la France. C’est en
fonction du but politique de la loi de police qu’un rattachement spatial va borner le champ
d’application territorial de cette loi. L’application d’une loi de police est donc subordonnée à
un rattachement qui permet de satisfaire sn but politique.
Ex : législation française encadrant les loyers -> mise en place de plafonds. La JP ne l’a pas
dit mais c’est surement une loi de police car il y a une volonté politique évidente de
stabilisation du marché immobilier français. Donc on n’applique pas cette loi de police pour
des baux situés en Angleterre. Le rattachement est déduit de ce but : les immeuble en
France.
La JP précise régulièrement le rattachement de la loi qui permet son application immédiate.

Paragraphe 2 : La méthode des règles matérielles internationales


La méthode des lois de police doit coexister avec la méthode conflictuelle classique,
c’est un tempérament. Elle ne peut pas être la seule méthode utilisée.
Les règles matérielles internationales sont des règles matérielles tout comme les règles
matérielles internes (règle matérielle = répond à la question juridique au fond). Les règles
matérielles internationales sont spécifiquement destinées aux situations internationales.
Autrement dit, ce sont des règles conçues pour être appliquée directement non pas aux
situations internes mais exclusivement aux situations internationales.
Ces règles matérielles internationales peuvent être de source nationale ou de source
internationale.
● Règle matérielle internationale de source internationale : ex de la convention de
Vienne de 1980 sur la vente internationale de marchandises. Cette convention
contient des règles de sources internationales puisque c’est une convention
internationale. Et ce sont des règles matérielles puisqu’elles régissent directement
les contrats. Ce sont des règles matérielles internationales pcq elles ne s’appliquent
qu’à des contrats internationaux, qu’a des situations internationales.
Art. 56 convention de Vienne : si le prix est fixé d’après le poids des marchandises, c’est le
poids net qui, en cas de doute, détermine ce prix.

● Règles internationales de sources nationales : le législateur peut décider d’en édicter


une qui ne s’appliquerait que dans les situations internationales. Mais la JP peut
aussi en créer elle-même (elle l’a déjà fait dans l’arrêt « Galakis » rendu le 2 mai
1966 par la 1ère Civ). Dans cet arrêt la Cour de cass a posé une règle matérielle
internationale : les clauses promissoires (clause permettant d’accéder à l’arbitrage
en cas de litige) passées par la PPU sont admises dans les contrats internationaux
passés pour les besoins et dans des conditions conformes aux usages du commerce
international.
Pour distinguer les règles matérielles internationales des lois de police :
- La méthode des lois de police ne fera jamais disparaître la méthode conflictuelle, elle
ne peut être qu’un complément. La méthode des lois de police vient ponctuellement
faire exception à la méthode conflictuelle en cas de loi extrêmement importante pour
la sté français
- La méthode des règles matérielles internationales, elle, pourrait faire disparaître la
méthode conflictuelle et être la seule méthode envisagée dans les situations
internationales de droit privé. Mais les règles matérielles internationales sont peu
nbeuses
- Les lois de police sont particulièrement importantes au regard de la sauvegarde de
l’organisation politique, sociale ou économique du pays. Les règles matérielles
internationales n'ont pas nécessairement cette importance.
- Les lois de police sont toujours des règles matérielles internes ; elles ne sont jamais
internationales. Les lois de police sont des règles matérielles initialement conçues
pour des situations internes mais qui, au regard de leur particulière importance, vont
jouer dans certaines situations internationales.
-

Paragraphe 3 : La méthode de la reconnaissance des situations


La place de cette méthode demeure rare et ponctuelle ; on en a vu quelques
applications restreintes avant tout dans le droit des personnes et de la famille.
L’idée de cette méthode est qu’on applique plus la règle de conflit de loi du for mais
d’appliquer la règle de conflit de loi de l’ordre juridique dans laquelle la situation juridique est
née. Si la situation juridique est née conformément à la loi désignée, par la règle de conflit
de loi, de cet ordre juridique, alors cette situation juridique doit en principe être reconnue
dans l’ordre juridique du for.
Avec la méthode de reconnaissance des situations, l’idée est de prendre en compte la
mobilité des personnes ; elles peuvent acquérir des droits à l’étranger et afin de respecter
leurs prévisions et de ne pas bouleverser leurs situations, il faut tenir compte du milieu dans
lequel ils ont acquis ces droits. C’est vraiment une méthode qui se soucis avant tout de la
liberté individuelle et du respect des droits individuels. Avec cette méthode, on peut toutefois
craindre la grande place accordée à la volonté des individus qui peuvent aller acquérir des
droits dans l’ordre juridique qui leur convient. Mais les théoricien de cette méthode posent
toutefois une limite ; la situation à reconnaître dans l’ordre juridique du for ne doit pas
heurter son ordre public.
On ajoute parfois d’autres limites ; la situation ne peut être reconnu dans l’ordre juridique du
for si elle a été constituée dans un ordre juridique étranger, avec lequel elle entretenait un
lien étroit ou au moins significatif.
TITRE 2 : Les solutions concrètes
Le DIP est une discipline transversale : elle concerne toutes les branches du droit
privé et les règles de conflit de loi sont différentes selon les branches considérées. La
méthode Savignienne conserve une place importante même si elle est concurrencée à la
marge par d’autres méthodes (on ne va pas toutes les évoquer).
Le DIP est majoritairement de source européenne. Il y a des règlements européens qui
portent sur la résolution des conflits de loi dans de très nombreux domaines : les contrats,
les délits les faillites, oblig alimentaires, divorces, successions, régimes mat et partenariats
enregistrés (pacs) et règlement sur les effets patrimoniaux des partenariats enregistrés. Le
domaine du DIP de l’UE est donc vaste et s’accroit avec le temps.
Le 7 dec. dernier, une proportion de règlement visant à harmoniser au niveau de l’UE, les
règles de DIP relatives à la filiation, a été adoptée.
En source nationale pour les règle de conflit de loi, il reste le droit des sté, le droit des
personnes ou encore, une partie de droit de la famille (le mariage).
On verra ici les règles de conflits de loi en matière de contrats, de responsabilités extra
contractuelle et le domaine des divorces :
- Règlement Rome 1 pour la loi applicable en matière contractuelle
- Règlement Rome 2 sur la loi applicable aux oblig non contractuelle
- Règlement Rome 3 sur la loi applicable aux divorces et à la séparation de corps
Pour déterminer le champ d’application des règlements, on regarde :
- La dimension temporelle : le Rome 1 s’applique aux contrats conclus après le 17
dec. 2009.
Le Rome 2 s’applique aux faits générateurs de dommages survenus après le 11
janv. 2009.
Le Rome 3 s’applique aux actions judiciaires engagées après le 21 juin 2012.

- La dimension matérielle :
le Rome 1 s’applique aux oblig contractuelles relevant de la matière civile et
commerciales. Art. 1§2 liste de secteurs exclus de ces matières (le droit de sté par
ex).
Rome 2 aux oblig non contractuelles relevant de la matière civile et commerciale. Ne
s’applique pas à la responsabilité encourue par l’Etat pour les actes et omissions
commis dans l’exercice de la puissance publique. Les atteintes à la vie privée ne
sont pas concernées.
Rome 3 s’applique aux divorces et à la séparation de corps mais principalement à
son principe et à ses causes. Les effets du divorce sont majoritairement exclus du
règlement (capacité mat, nom, etc…). Arrêt Sahuni : le règlement Rome 3 n’est pas
applicable aux divorces extra judiciaires.

- La dimension spatiale : les règlement Rome 1 et Rome 2 sont applicables dans tous
les Etats membres de l’UE, peu important les liens entretenu par la situation juridique
avec l’UE. Il suffit que le juge compétent ait saisi celui d’un Etat membre pour qu’il
soit applicable.
Pour le règlement Rome 3 c’est un règlement de coopération renforcé ; il met en
œuvre une coopération renforcée dans le domaine de la loi applicable au divorce et
à la séparation de corps. Les Etats participant à cette coopération renforcée sont au
nombre de 17 : Belgique, Bulgarie, Allemagne, Estonie, Grèce, Espagne, France,
Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Hongrie, Malte, Autriche, Portugal, Roumanie,
Slovénie.
Le règlement est applicable si le juge saisi est celui de l’un de ces 17 Etats
membres ; mais aucun lien entre la situation juridique des parties et l’UE n’est
nécessaire.
Ces 3 règlements (Rome 1 art. 1, Rome 2 art. 3 et Rome 3 art. 4) ont un caractère
universel : ils peuvent désigner applicable la loi d’un Etat tiers à l’UE.
A partir du moment ou le juge saisi est européen, les règlements s’appliqueront dans tous
les cas, peu importe la situation spatial des parties et leur lien avec l’Europe.

Chapitre 1 : Le choix de loi dans les


règlements ROME 1, ROME 2 et ROME 3
Le principe d’autonomie de la volonté trouve une place dans la plupart des
règlements européen. Selon des modalités variables, son influence dans les
règlements ROME 1, ROME 2 et ROME 3 est manifeste.

Section 1 : Le règlement Rome 1


Paragraphe 1 : Le choix de loi
Le règlement du 17 juin 2008 sur la loi applicable aux obligations contractuelles
accorde une grande importance au principe d’autonomie de la volonté.
➞ La règle de conflit de loi générale énoncé à l’article 3 du règlement repose sur
le choix des parties. Selon cet article : « Le contrat est régi par la loi choisi par les
parties ». ⇒ C’est un principe d’autonomie débridé que l’on retrouve dans le
règlement romain.

1. Les parties ne sont pas limitées dans leurs choix ⇒ elles peuvent choisir la
loi de n’importe quel pays même si cette loi ne présente aucun rapport
avec le contrat.
2. Les parties peuvent choisir la loi pour régir la totalité du contrat ou
seulement une partie ⇒ Optimisation juridique.
3. Les parties peuvent choisir la loi du contrat à n'importe quel moment de la
vie du contrat et peuvent même changer d’avis en modifiant leur choix au
cours de la vie du contrat.
4. Ce choix n’est soumis à aucun formalisme particulier. ⇒ Ce choix peut être
expresse ou résulter de façon certaine des dispositions du contrat ou des
circonstances de la cause ⇒ Le plus souvent le choix de loi apparaîtra sous
forme de clause : “clause de choix de loi” ou “clause d'élection juris”

Paragraphe 2 : Les limites


Il existe toutefois quelques limites :
- L’article 3 s’applique de manière générale mais la possibilité de choisir la
loi est exclue ou tempérée dans certains contrats ou l’une des parties est
réputée faible. ⇒ Le règlement Romain prévoit des règles spéciales pour les
contrats de travail, assurance et consommation.
- L’article 6 s’applique au contrat de consommation pour autant que le
professionnel exerce son activité dans le pays de résidence habituelle du
consommateur ou dirige par tout moyen son activité vers ce pays.
 Le pro « exerce » : lorsque le pro a un établissement physique dans le pays de
résidence habituelle du conso : agence, boutique, centre commercial, etc… mais
possibilité de contracter avec quelqu’un qui n’est pas dans le même pays physique -
> site internet qui s’adresse au conso de ce pays et donc la on parle du pro qui
« dirige ».
 La question qui se pose est de savoir si le pro à distance dirige son activité vers le
pays de résidence habituelle du conso. On procède donc par la méthode du faisceau
d’indice pour le savoir : langue sur le site, possibilité de sa faire livrer dans le pays,
choix de la monnaie, etc…

➞ L'arrêt Pammer 7 décembre 2010 : Il faut prendre en compte les intentions


du professionnel ⇒ On a recours à un faisceau d’indices.
→ Contrat de conso le pro exerce dans le pays du consommateur la
possibilité de choisir, ainsi la loi est menacé ⇒ Car article 6 implique une limite
important de choix le cas échéant.
Le choix est possible mais ne peut avoir pour résultat de priver le
consommateur de la protection que lui assurent les dispositions
impératives de la loi du pays de sa résidence habituelle.
Si tous les autres éléments de la situation sont localisés au moment
de ce choix, dans un pays autre que celui dont la loi est choisie, le choix
des parties ne porte pas atteinte à l’application des dispositions
impératives de la loi de cet autre pays.
- L’article 3 ne s’applique pas à la validité formelle du contrat, cela relève de
la règle de conflit énoncé à l’article 11.

Section 2 : Le règlement Rome 2


Paragraphe 1 : Le choix de loi
Le règlement du 11 juillet 2007 sur la loi applicable aux obligations non
contractuelles dit Rome 2 accorde également une place significative au principe
d’autonomie de la volonté.

➔ En matière contractuelle : Le choix de loi est consacré par un arrêt de la


Cour de Cass Américaine trading. Les contrats sont des figures conçues
par les parties et la loi intervient exceptionnellement.
➔ En matière délictuelle : Les règles sont souvent impératives (on ne peut
pas prévoir de clauses limitatives de resp). Ainsi les parties sont plus
limitées, après la survenance du dommage des transactions sont possibles
et les parties peuvent renoncer à certains de leurs droits.

L'article 14 : Les parties peuvent choisir la loi applicable à l'obligation non


contractuelle. Ce choix peut être expresse mais il peut également résulter de façon
certaine des circonstances et les parties peuvent choisir n’importe quelle loi
nationale.

Paragraphe 2 : Les limites


➔ Le règlement Rome 2 pose une limite temporel : Le choix de loi n’est
possible que si l’accord est intervenu après la survenance du délit.
Toutefois le texte précise qu’un accord peut intervenir avant la survenance
du délit si les deux parties exercent une action commerciale et qu’il a été
librement négocié entre elles.
➔ L’article 14 précise que le choix ne peut porter préjudice aux droits des
tiers.
⇒ Lorsque tous les éléments de la situation étaient au moment de la survenance du fait
générateur du dommage, localisé dans un pays autre que celui dont la loi a été choisie, le
choix d’une loi par les parties ne peut pas porter atteinte à l’application des dispositions
impératives de la loi de cet autre pays.

Section 3 : Le règlement ROME 3


Paragraphe 1 : Le choix de loi
Le règlement du 20 décembre 2010 mettant en œuvre une coopération
renforcée dans le domaine de la loi applicable au divorce et à la séparation de
corps permet au partie de choisir la loi applicable ⇒ article 1. → Il doit être écrit,
daté et signé par les deux époux. (article 7)
Toutefois au moment de la conclusion de l’accord, si les parties résident dans un
État membre participant dont la loi prévoit des exigences supplémentaires elles
seront applicables.

Paragraphe 2 : Les limites


Cette fois, les parties ne peuvent pas choisir n’importe quelle loi. Selon l’art. 5§1 elles
doivent obligatoirement choisir soit la loi de l’Etat de leur résidence habituelle (au moment
de la conclusion de l’accord), soit la loi de l’Etat de leur dernière résidence habituelle pour
autant que l’un d’eux y réside encore (au moment de la conclusion de l’accord), soit la loi de
l’Etat de la nationalité de l’un des époux, soit la loi du for
Par ailleurs, le choix peut intervenir à tout moment avant la saisine de la juridiction. Après la
saisine, c’est plus compliqué ; les époux peuvent trouver un accord devant la juridiction au
cours de la procédure mais uniquement si la loi du for le prévoit.
Ex : si la loi français est la loi du for, est-ce qu’elle prévoit la possibilité d’un choix après
saisine des juridictions ? en France, un choix après saisine des juridiction, est
communément appelé « accord procédural ». ces accords ne sont possibles que lorsque le
litige porte sur des droits disponibles (Roho, Civ 1ère du 19 avril 1988) or le divorce est le
terrain de droit indisponible. Cependant la doctrine observe un mouvement de
contractualisation du divorce qui aurait tendant à en faire le terrain de droit disponible. En
France, avec le divorce sans juge, le divorce par consentement mutuel s’est consensualisé.
En ce sens, la Cour de cass semble considérer que si la demande en divorce elle-même
revêt bien un caractère indisponible, celle qui concerne le montant de la prestation
compensatoire y échappe (Civ 1ère, 11 mars 2009 n°8-13. 431).
En outre, depuis le règlement Rome 3, certains auteurs estiment que c’est la preuve que les
droits dans cette matière sont devenus disponible. La doctrine est donc divisée sur le sujet,
mais elle semble favorable à la possibilité d’un choix de loi, post saisine des juridictions.
L’accord procédural en France à été retenu dans des hypothèses ou les parties réclamaient
l’application de la loi du for (donc la loi française). Un doute demeure dans le cas ou l’accord
procédural visait l’application d’une loi étrangère. Lorsque la loi français est la loi du for, et à
considéré qu’un accord procédural est possible en matière de divorce, est ce que les parties
peuvent choisir de donner application à une loi étrangère.

Chapitre 2 : Les critères objectifs dans les


règlements Rome 1, Rome 2 et Rome 3
Les règlements européen reposent sur un système dualiste. Dans ce système la
détermination de la loi applicable dépend prioritairement de la volonté des parties
dans les limites fixée par le rglmt et seulement à défaut du choix la deter de la loi
applicable dépend subsidiairement de critère de rattachement objectif.

Section 1 : Le rglmt Rome 1


Article 4 : critère de rattachement, il ne s’applique pas lorsque le contrat applique
une partie faible.

Paragraphe 1 : Les contrats entre pro


A. La loi applicable au fond du contrat
1. Les rattachements spéciaux
Article 4 qui prévoit 8 critères de rattachement objectif particulier pour 8 contrats
spéciaux : Contrat de vente, prestation de service, immobilier, bail d’immeuble au
vue d’un usage temporaire (période max de 6 mois), contrat de franchise,
distribution, vente aux enchères… ⇒ Si le contrat fait partie de la liste, il suffit
d’observer le critère de rattachement prévu à cet article.
Ex : Pour le contrat de prestation de service = pays de résidence habituelle du
prestataire. Pour le contrat de vente aux enchères = le pays où la vente aux
enchères a eu lieu .
On peut également croire ici à l’influence du principe du pays d’origine qui
consiste à appliquer le droit du pays d’établissement de l’opérateur économique, afin
de l’inciter à faire du commerce transfrontière. C’est une influence que l’on retrouve
aussi pour la vente et la prestation de service. Ces solutions reposent aussi sur
l’influence du principe de proximité car les pays désignés sont les plus proches des
situations.
Ces critères de rattachement ne joueront pas dans certaines situations ⇒
L’article 4 prévoit une clause d'exception : C'est un mécanisme qui va permettre
au juge en fct des circonstances de l’espèce de ne pas tenir compte des critères
de rattachement mais de retenir l’application de la loi d’un autre pays.
→ On a prévu ces clauses d’exception car les clauses de rattachement sont
fixes ce qui peut conduire à désigner une loi trop éloigné des circonstances de
l’espèce ce que corrige la clause d’exception au cas par la cas. Mais elle ne doit
pas jouer trop facilement car cela risquerait de ruiner la prévisibilité des
solutions de l’art 4.

2. Le rattachement général
Il joue dès lors que l’on est pas dans la liste des 8. L’article 4 énonce que : si
le contrat ne correspond à aucun des contrats de la liste des 8 ou plus d’un des
contrats des 8 alors le critère de rattachement est le pays de résidence habituelle
de la prestation caractéristique.
Ex : Un contrat de dépôt entre une soc belge et un dépositaire soc française ce qui
est un contrat non dans les 8 donc on applique critère de rattachement du pays de
résidence habituelle de la prestation caractéristique.

La prestation caractérisée est : L’obligation au contrat qui économiquement le


distingue des autres.

→ Ce n’est jamais la prestation qui consiste à rémunérer l’autre partie. Ex :


Contrat de bail c’est la mise à disposition du bien. Dans le contrat de prêt c’est la
remise de la chose, pour le contrat de dépôt c’est la bonne conservation de la
chose.
Art 19 Résidence habituelle : Si c’est une personne morale, la résidence
doit être considérée comme le lieu où elle a établi son administration centrale. Si
c’est une personne physique alors c’est le lieu de son établissement principal.
Même dans ce cas la clause d’exception peut jouer.
⇒ Dans le contrat de dépôt, on applique la loi français car c’est elle la
débitrice. Même dans ce cas, la clause d’exception de l’art 4§3 peut jouer.

3. Le rattachement subsidiaire
Il peut arriver qu’un contrat qui n’intègre pas la liste des 8 de l’article 4, ne
présente pas non plus de prestation caractéristique aisément identifiable (contrat
d’échange). ⇒ Dans ce cas l'article 4/4 dit qu’il faut appliquer la loi du pays qui
entretient les lois les plus étroites avec le contrat : très ambiguë c’est pourquoi il
faudra appliquer au cas par cas.
Ex : Si dans le contrat d’échange l’une des parties est française et que l’ensemble
des biens échangés sont situés en France, on peut penser que la France est le pays
qui entretient les liens les plus étroits avec le contrat malgré le fait que l’autre partie
soit Irlandaise.

B. La loi applicable à la forme


Art. 11 du règlement R1 qui détermine la loi applicable à la validité formelle du contrat. Il
procède à une distinction entre les contrats conclus à distance internationale ; les
contractants ne se trouvaient pas dans le même pays au moment de la conclusion, et les
contrats non conclus à distance internationale ; les contractant se trouvaient dans le même
pays au moment de la conclusion du contrat.
● Pour les contrats conclus à distance international : en ligne, pas téléphone, par
courriers
● Pour les contrats non conclus à distance internationale : signé, accord verbal en
présence des parties mais ça peut aussi être les contrat en ligne ou par téléphone
⇒ L’important est de savoir si les parties étaient dans le même pays au moment de la conclusion du
contrat.
Dans les 2 cas, le règlement prévoit une règle de conflit de loi à coloration matérielle
dont le but est de favoriser la validité formelle des contrats et d’éviter que les contrats soient
annulés pour des raisons de forme. Les critères de rattachement sont alternatifs et non
cumulatifs.
Pour les contrats qui n’ont pas été conclus à distance internationale ; ils sont valable en la
forme dès lors qu’ils satisfont aux exigences formelles prévues par la loi du pays ou le
contrat a été conclu ou, la loi du pays qui régit le fond du contrat.
Pour les contrats conclus à distance internationale ; ceux-ci sont valables en la forme :
- dès lors qu’ils satisfont aux exigences formelles prévues par la loi d’un des pays
dans lequel se trouve l’une ou l’autre des parties au moment de la conclusion du
contrat OU
- la loi d’un des pays dans lequel l’une ou l’autre des parties avait sa résidence
habituelle au moment de la conclusion du contrat OU
- la loi du pays qui régit le fond du contrat

Paragraphe 2 : Les contrats avec une partie faible : l’exemple des


contrats de consommation
Le R1 prévoit des rattachements propres aux contrats contenant une partie faible :
contrat de travail, de conso, d’assurance.
Pour les contrats de conso, la loi applicable est celle du pays ou le conso à sa résidence
habituelle ; c’est la solution de l’art. 6. Mais ce même art ne joue que si le pro exerce son
activité dans le pays du conso ou dirigeait son activité vers le pays du conso.
C’est aussi la loi applicable à la forme du contrat de conso (art. 11§4).

Section 2 : le règlement Rome 2


Il prévoit des rattachements généraux applicables en principe à tout type de délit,
mais il prévoit également des rattachements spéciaux applicables à certains types de délits.

Paragraphe 1 : Les rattachements généraux


Selon l’art. 4§1 du R2, la loi applicable en matière délictuelle est celle du pays ou le
dommage survient, quel que soit le pays ou le fait générateur du dommage se produit, et
quel que soit le ou les pays dans lesquels des conséquences indirects de ce fait,
surviennent. ⇒ La solution traditionnelle en matière délictuelle est la loi du pays ou est survenu
le délit car on estime que c’est la loi du pays le plus proche de la situation.
Le pb vient du fait que certains délits sont éclatés dans l’espace (= délit complexe). Le fait
générateur du dommage et le dommage lui-même sont spatialement dissociés, l’un
intervient dans un pays, l’autre intervient dans un autre. Or, dans le cadre d’un délit
complexe il n’est pas évident de situer le délit dans son ensemble de sorte que l’on hésitait
entre l’application de la loi du pays du fait générateur et l’application de la loi du pays du
dommage.
Avant l’apparition du R2, la JP française avait tendant à départager ces deux lois cas par
cas. Pour choisir entre les deux, la JP française examinait les liens qu’entretenait ces deux
pays avec la situation dans son ensemble et elle faisait application de la loi du pays qui
entretenait les liens les plus étroits.
⇒ Le R2 coupe court à toute discussion et retient la loi du pays du dommage. L’une des idée
derrière ce choix est de responsabiliser les entreprises, au regard de la conséquence de leur
actes à l’étranger. Le risque sinon, est que les entreprises choisissent un pays dans lequel
la législation est faible dans leur secteur.
Art 4§2 prévoit une exception à l’application de la loi du pays du dommage au moment de la
survenance du dommage si les deux parties résident habituelle dans le même pays, alors la
loi de ce pays est applicable.
Enfin l’art 4§3 prévoit une clause d’exception ; idem que pour le Rome 1. Précise qu’un
indice doit être pris en compte par le juge pour faire jouer la clause d’exception. C’est
l’existence d’une relation préexistante entre les parties, notamment un contrat.

Paragraphe 2 : Les rattachements spéciaux


Le R2 prévoit des rattachements spéciaux pour 5 délits particuliers :
- La responsabilité du fait des produits défectueux (art 5)
- La concurrence déloyale et les actes restreignant la libre concurrence (art. 6)
- Les atteintes à l’environnement (art. 7)
- Les atteintes au droit de propriété intellectuelle (art. 8)
- La responsabilité du fait de grève ou de lock out (= le patron fait grève et ferme
l’entreprise pour faire pression sur les salariés qui ne font pas grève et qui ne seront
pas payés ; art. 9)
Ex : atteinte au droit de propriété intellectuelle : la loi applicable est la loi du pays dans
lequel la protection est revendiqué.
Pour les atteintes à l’environnement c’est la loi du pays du dommage ou la loi du pays du fait
générateur en fonction au choix du demandeur.
Pour ce qui est des actes de concurrences déloyales c’est la loi du pays sur le territoire
duquel les relations de concurrence ou les intérêts collectifs des conso sont affectés.

Section 3 : le règlement Rome 3


Il prévoit à l’art 8 une série de rattachement alternatifs et hiérarchisés ; on parle aussi
de rattachement en cascade. Ainsi, à défaut de choix des parties, le divorce ou la séparation
de corps sont soumis à la loi :
1. De la résidence habituelle des époux au moment de la saisine de la juridiction ou à
défaut
2. De la dernière résidence habituelle des époux pour autant que cette résidence n’est
pas pris fin plus d’un an avant la saisine de la juridiction et que l’un des époux
résident encore dans cet état au moment de la saisine de la juridiction ou à défaut
3. De la nationalité des deux époux au moment de la saisine de la juridiction ou à
défaut
4. Dont la juridiction est saisi.
⇒ La 4. s’applique si aucune des autres hypothèses est applicable.

CHAPITRE 3 : L’OP international et les


lois de police dans les règlement R1 R2 et R3
Section 1 : l’OP international
Les 3 règlements réservent le jeu de l’exception d’OP international. Par ex selon l’art.
21 du règlement Rome 1, l’application d’une disposition de la loi désignée par le présent
règlement ne peut être écarté que si cette application est manifestement incompatible avec
l’OP du for. On retrouve la même formule à l’art. 26 du règlement Rome 2 et à l’article 12 du
règlement Rome 3.
« manifestement » : derrière cet adverbe on trouve la volonté du législateur européen de ne
pas voir cette exception être appliquée trop facilement. L’OP ne doit jouer que dans des cas
extrêmes ; lorsque l’incompatibilité est manifeste. Le juge ne doit donc pas en abuser et ne
doit pas y recourir par ex pour éviter l’application d’un droit étranger.
Pour le règlement Rome 3 ; art. 10 : selon cet art si la loi choisi par les parties ou en
l’absence de choix, la loi déterminée en fonction d’un critère objectif « ne prévoit pas le
divorce ou n’accorde pas à l’un des époux en raison de son appartenance à l’un ou l’autre
sexe, une égalité d’accès au divorce ou à la séparation de corps, la loi du for s’applique ».

Section 2 : les lois de police


S’agissant des lois de police, leur application est prévue dans l’application des
règlement Rome 1 et 2 à l’exception du règlement Rome 3.
Art. 9§1 Rome 1 définit ce qu’est une loi de police : « une loi de police est une disposition
impérative dont le respect est jugé crucial par un pays pour la sauvegarde de ses intérêts
publics tel que son orga politique, sociale ou économique, au point d’en exiger l’application à
toute situation entrant dans son champs d’application quel que soit par ailleurs la loi
applicable aux contrats d’après le présent règlement » (proche de la def de Franceskakis).
Mais si l’art. vise la sauvegarde des intérêts publics. Dès lors, certains auteurs
estiment que la protection d’intérêts catégoriels ne peut être le fondement d’une loi de
police. Par ex ; une loi de protection des conso protège un intérêt catégoriel : l’intérêt des
conso. Il faut donc voir si avec cette def, ce type de loi pourra continuer à être considéré
comme une loi de police.
L’art. 9§2 du règlement Rome 1 précise ensuite : « les dispositions du présent règlement ne
pourront pas porter atteinte à l’application des lois de police du juge saisi ».
L’art. 16 permet au juge de faire jouer la loi de police du for nonobstant la loi applicable
désignée par le règlement.
 Les règlements Rome 1 et 2 prévoit l’application des lois de police du for
Mais le règlement Rome 1 va plus lin ; puisque le for peut faire application de loi de police
étrangère ; en effet selon l’art. 9§3 du règlement Rome 1 le juge saisi peut (pas une oblig)
donner effet aux lois de police du pays dans lequel les oblig découlant du contrat doivent
être ou ont été exécutées dans la mesure ou les dites lois de police rendent l’exécution du
contrat, illégale. Un juge peut appliquer une loi de police étrangère si c’est la loi d’un pays ou
le contrat a prévu d’être exécuté.
Cet article ajoute aussi que pour décider si effet doit être donné à ces lois de polices, il est
tenu compte de leur nature et de leur objet, ainsi que des conséquences de leur application
ou de leur non-application.
L’app des lois de police étrangères est donc une faculté du juge saisi dans le cadre du
règlement Rome 1, il a tout latitude pour décider de les appliquer ou non.

PARTIE 2 : Le conflit de juridiction


Le conflit de juridiction est un volet du DIP qui recouvre essentiellement deux questions :
 Celle de la détermination des juridictions internationalement compétentes dans le
cadre d’un litige à caractère international (compétence internationale directe)
 Celle de la reconnaissance et de l’exécution d’un jugement rendu à l’étranger sur le
territoire du for (l’effet des jugements étrangers)
Entre ces deux questions, la temporalité est différente ; la question de la compétence
internationale directe se pose dans le cadre de l’instance directe : le litige est amené devant
un juge national et sa compétence doit être examinée afin de savoir s’il peut se prononcer
sur le litige malgré sa dimension internationale.
La question de l’effet des jugements étrangers, se pose quant à elle dans le cadre de
l’instance indirecte. Le jugement a été rendu par un juge national, et pour que celui qui
souhaite s’en prévaloir puisse bénéficier de ses effets, il faut vérifier que ce jugement puisse
être reconnu et/ou exécuté dans un ordre juridique étranger.
L’effet des jugements étrangers ; un jugement est reconnu dans un pays étranger lorsqu’il
peut être intégré dans son ordonnancement juridique. Le cas échéant, il aura autorité de la
chose jugée et le litige ne pourra pas faire l’objet d’un nouveau procès à l’étranger. Un
jugement est exécutoire dans un pays étranger, lorsqu’il peut être exécuté au moyen de la
contrainte, si nécessaire, sur son territoire. Autrement dit, il sera possible de demander si
besoin, l’appui de la force publique pour contraindre le débiteur à s’exécuter.
 Exequatur
RRR
- Le juge de l’Etat d’origine doit être compétent ; le juge français va vérifier que le litige
présentait un lien caractérisé avec le juge de l’Etat d’origine.
- Le jugement étranger doit être conforme à l’OP international du juge français. On
examine le jugement au regard de l’OP de fond (est-ce que le jugement sur le fond
heurte nos valeurs fondamentales ?) et l’OP de forme (est-ce que le jugement a été
rendu selon une procédure respectueuse de nos valeurs fondamentales et en
particulier des droits de la défense ?)
- Le jugement étranger ne doit pas avoir été rendu en conséquence d’une fraude à la
loi
Cette procédure d’exequatur n’existe plus lorsqu’un jugement en matière civile et
commerciale a été rendu par le juge d’un Etat membre de l’UE et doit être exécuté dans un
autre Etat membre de l’UE. Au nom du principe de confiance mutuelle au sein de l’espace
judiciaire européen, les jugements circulent librement. Encore faut-il que le jugement repose
sur le règlement Bruxelles 1. 10
 Le juge national saisi d’un litige à caractère international est-il compétent pour
le trancher ?
Aujourd’hui cette question est plus fréquemment discutée que celle de la loi applicable.

TITRE 1 : méthode de résolution des


conflits
CHAPITRE 1 : confit de loi/conflit de juridiction
Conflit de juridiction et conflit de loi ont une temporalité différente, des solutions
indépendantes, et des objectifs propres.

Section 1 : un temporalité différente


Le conflit de juridiction est nécessairement révolue avant le conflit de loi. Dans le cadre d’un
litige international, le juge commence toujours par examiner sa propre compétence avant de
déterminer la loi applicable. S’il estime qu’il n’est pas compétent, il n’a pas besoin de se
prononcer sur la loi applicable.
En droit pénal, il existe un principe de solidarité des compétences judiciaires et législatives
qui aboutit à cette temporalité inversée. En droit pénal, le juge pénal français ne peut
appliquer que la loi pénale française. Autrement dit, si la loi répressive française n’est pas
applicable le juge répressif français ne peut se saisir du litige. C’est pourquoi, selon l’art. 689
du CPP, les auteurs d’infraction commises hors du territoire de la République, ne peuvent
être poursuivis et jugé par les juridictions françaises, que si la loi française est applicable. Il
faut donc vérifier l’applicabilité dans l’espace de la loi répressive française, et si elle est
applicable, les juridictions répressive françaises pourront se prononcer.

Section 2 : des solutions indépendantes


En DIP, en principe, les solutions du conflit de juridiction et du conflit de loi sont
indépendantes. La compétence des juridictions françaises ne dépend pas de l’application au
fond de la loi française et inversement, l’applicabilité au fond de la loi française ne dépend
pas de la compétence des juridiction françaises.
La JP français a réaffirmé plusieurs fois ce principe d’indépendance entre conflit de loi et
juridiction (CIV 1ère 22 oct. 2008 Monster câble, ChC 24 nov. 2015 Lauterbach).
Il arrive cependant que les solutions du conflit de juridiction et les solutions du conflit de loi
coïncident. Le juge pourra appliquer la loi qu’il connaît le mieux (la sienne). Par ex ; la
compétence internationale des juridictions en matière de litige immobilier dépend du lieu de
situation de l’immeuble. Tout comme la détermination de la loi nationale applicable, dépend
dans ce domaine, du lieu de situation de l’immeuble (lex rei citae). La solution du conflit de
juridiction et la solution du conflit de loi dépendent ici d’un même critère mais il s’agit d’une
coïncidence qui est le résultat de l’utilisation d’un même critère au stade de l’examen de la
compétence et au stade de l’examen du droit applicable.
Toutefois, ce principe d’indépendance des compétences semble peu à peu s’éroder,
notamment sous l’effet des règlements de DIP. Ces règlements multiplient les coïncidences
de rattachement dans la détermination des juridiction compétente et de la loi applicable.
Certains textes prévoient des rattachement identiques similaires pour résoudre les deux
sortes de conflit : le règlement succession du 4 juillet 2012 à l’art. 4 prévoit pour
rattachement juridictionnel, l’Etat membre dans lequel le défunt avait sa résidence habituelle
au moment de son décès.
La détermination du droit applicable prévue par l’article 21 du même règlement tient compte
également du lieu dans lequel le défunt avait sa résidence habituelle au moment de son
décès. Or, à force de multiplier les coïncidences entre rattachement juridictionnelle et
législatif, le principe d’indépendance des compétences législatives et juridictionnelles ne
risque-t-il pas de ne devenir qu’une simple illusion ? En faisant coïncider les compétences,
le juge peut appliquer la loi qu’il maitrise le mieux ; la sienne.

Section 3 : Les objectifs propres poursuivis par la résolution des


conflits de juridiction
En principe en DIP, si la solution du conflit de juridiction est indépendante de la solution
du conflit de loi, c’est essentiellement pcq les objectifs poursuivis ne sont pas les mêmes ou
ne sont pas toujours les mêmes. Idéalement la résolution du conflit de juridiction et plus
précisément la détermination des juridictions internationalement compétentes devraient
répondre à des objectifs généraux que l’on ne retrouve pas dans la résolution du conflit de
loi.
 Objectif d’accessibilité : pour assurer l’accès effectif des parties à la justice, la
règle de compétence internationale devrait attribuer compétence à des juridictions
accessibles, c’est-à-dire proche de la situation des parties, des juridictions qui ne
soient pas trop éloignés de là où vivent les parties.

 Objectif de proximité : les juridictions reconnues internationalement compétentes


devraient être proches des faits litigieux. La règle de conflit de loi intègre très souvent
un critère de rattachement censé conduire à l’application de la loi qui entretient les
liens les plus étroits avec la situation internationales de droit privé.
Cette exigence en manière de compétence à d’autres raisons ; si l’on veut que le
juge soit proche des faits litigieux, c’est pour des raisons spécifiques ; c’est pour que
le juge qui se prononcera sur le litige puisse plus facilement collecter les preuves,
sans avoir à se déplacer à l’étranger. C’est aussi pcq l’on cherche à éviter
d’encombrer les tribunaux d’un Etat avec des litiges qui n’ont pas de liens évidents
avec cet Etat. Il faut économiser les ressources des Etats.
Ces deux objectifs ne sont pas forcément compatibles entre eux, pcq le tribunal le plus
accessible pour les parties, n’est pas forcément celui qui est le + proches des faits du litige.
Il y a souvent en DIP des option de compétences. Ces options conduisent à accorder
compétence à différents juges nationaux -> c’est le demandeur qui aura le choix.
Ex : si on prend art. 7§1 du règlement Bruxelles 1 bis concernant les ventes de
marchandises. Option de compétence entre le juge du domicile du défendeur et le juge du
lieu d’exécution du contrat.
Il est donc normal que les règles de compétences débouchent sur plusieurs compétences
tandis que pour les règles de conflit de loi, on attend d’elles, une plus grande sélectivité.
Elles devraient conduire idéalement à désigner une seule et unique loi national compétente,
là ou il est beaucoup moins gênant que la règle de compétence internationale conduise à
désigner plusieurs juges nationaux compétent.
CHAPITRE 2 : la résolution du conflit de juridiction :
une méthode indéfinie
Section 1 : des règles dans l’intérêt du souverain ou des
justiciables ?
I] D’une conception publiciste de la compétence
Jusqu’à la première moitié du 20ème, de nbeux auteurs avaient une conception publiciste
de la compétence internationale. On considérait que la détermination de la compétence
internationales des tribunaux était un aspect de l’autorité du souverain, c’est-à-dire de l’Etat
sur les individus et plus particulièrement, de l’Etat sur ses ressortissants.
 Au nom de ces considérations, les tribunaux d’un Etat (français) étaient réservé aux
nationaux. Cette conception a été portée notamment par la doctrine du juge naturel.
On retrouve des traces de cette conception dans l’histoire française de la compétence
internationale. Depuis 1804 on a dans le CC deux articles portant sur la compétence
internationale des tribunaux français. Il s’agit des articles 14 et 15.
 Selon ces textes, les tribunaux français sont compétents, dès lors que le demandeur
ou le défendeur est de nationalité française. Ce sont des privilèges de juridiction pour
les nationaux français.
Au début du 19ème, en procédant à une lecture a contrario de ces articles, la JP français à
retenue que les juridictions françaises étaient incompétentes dans les litiges entre étrangers

II]… a une conception privatiste de la compétence


A) L’abandon du principe d’incompétence dans les litiges entre étrangers
Le principe d’incompétence a perdu progressivement du terrain ; dès 1834, la JP a
abandonné ce principe en matière d’action délictuelle (Civ 17 nov. 1834). De même, dès
1845, la JP l’a abandonné au regard des actions réelles immobilières (Ch. des requêtes, 10
nov. 1845 et Ch. Civ 22 mars 1865).
Ce principe était critiqué notamment pcq il conduisait à refuser l’accès des tribunaux français
aux étrangers et que l’on pouvait considérer ceci comme un déni de justice infligé aux
étrangers. Dans certains cas la loi française était applicable ; refuser sa compétence dans
un litige entre étrangers alors même que la loi française était applicable, c’était une occasion
perdue pour le juge français d’appliquer lui-même sa propre loi. Ce principe d’incompétence
dans les litiges entre étrangers sera définitivement abandonné dan un célèbre arrêt Patino
rendu par la Cour de cass le 4 dec. 1935.
B) L’extension des règles de compétences territoriales internes dans l’ordre
international
On ne refuse pas l’accès aux tribunaux à des litiges entre étrangers. On ne les ouvre pas
non plus à tous ce type de litiges. Il fallait donc bien poser des critères de compétences pour
fixer celles des juridictions françaises dans les litiges entre étrangers.
La Cour de cass dans 2 arrêts célèbres a fixé l’orientation à cet égard : Pelassa (1959) et
Schellen (1952). La Cour a décidé que le principe était celui de l’extension des règles
françaises internes de compétence dans l’ordre international et plus précisément des règles
interne de compétence territoriales. Le CPC prévoit en effet des règles de compétences
territorial pour les litiges internes : art. 42 et s.
 Art. 42 §1 : « la juridiction territorialement compétente est, sauf dispositions
contraires, celle du lieu ou demeure le défendeur ».
 Transposé à l’ordre international : les juridictions françaises sont internationalement
compétentes lorsque le défendeur est domicilié en France.
 Art 44 : « en matière réelle immobilière, la juridiction du lieu u est situé l’immeuble est
seule compétente »
 Transposition : en matière réelle immobilière, les juridictions françaises sont
internationalement compétentes lorsque l’immeuble est situé en France.
La mouvement jurisprudentiel abandonne le principe d’incompétence des tribunaux français
dans les litiges entre étrangers et d’autre part, transpose les critères de compétences
territoriales internes dans ce type de litige -> marque une forme de privatisation de la
compétence. La conception publiciste de la compétence, selon laquelle les tribunaux
français sont réservés au litige impliquant des Français, cède le pas.
C) La marginalisation des articles 14 et 15 du CC
Cette évolution a une compétence privatiste de la compétence est encore plus nette lorsque
l’on observe la destinée des art 14 et 15 du CC. Ils ont été marginalisés par la JP française.
Dans un arrêt Cognac and brandies for France du 9 nov. 1985 ; la Cour de cass a affirmé
que l’art 14 et 15 du CC avaient un rôle subsidiaire par rapport aux articles 42 et s. du CPC.
Les critères territoriaux du CPC sont les critères ordinaires (prioritaires) de compétence
internationale et les critères de nationalité du CC sont des critères subsidiaires de
compétences ; on va transposer les règles de compétence territoriales du CPC même
lorsque le litige n’implique pas exclusivement deux étrangers.
 Il faut vérifier que la compétence internationale des juridictions français est fondé sur
l’un des critères territoriaux prévus par le CPC, que le litige implique exclusivement
ou non, des étrangers et si et seulement si, aucun de ces critères territoriaux ne
reconnaît cette compétence, les critères de la nationalité prévue par le CC pourront
être mobilisés pour justifier la compétence internationale des juridictions françaises.
Par ailleurs l’art. 15 du CC qui prévoit la compétence des juridictions française en cas de
nationalité française du défendeur n’est plus considéré comme exclusive depuis l’arrêt
Prieur : Civ 1ère ,23 mai 2006. La conséquences principale est la suivante : un jugement
rendu par un tribunal étranger ne sera pas nécessairement rejeté en France, peu important
la nationalité française du défendeur à l’instance directe.
La même solution a été retenue pour l’article 14 du CC qui prévoit la compétence des
juridictions françaises en cas de nationalité française des demandeur dans un arrêt
Fercométal (Civ, 1ère, 22 mais 2007).
L’abandon du principe d’incompétence des tribunaux français dans les litiges entre
étrangers, puis la transposition des critères de compétence territorial interne du CPC dans
l’ordre international et enfin, le déclassement des critères de nationalité prévue par les
articles 14 et 15 du CC est aujourd’hui compris comme la fin de toute conception publiciste
de la compétence.
Aujourd’hui c’est l’intérêt des justiciables qui est censé gouverner la compétence des
tribunaux français en tenant compte en particulier des objectif ci-dessus évoqué (proximité
et accessibilité).

Section 2 : des règles matérielles ou conflictuelles


Une partie de la doctrine estime que les règles de compétences internationales sont
des règles matérielles et non pas des règles conflictuelles.
Section 3 : des règles unilatérales ou bilatérales
Les règles de compétence internationale sont des règles qui, aujourd’hui, poursuivent la
satisfaction d’intérêt privé et non pas la satisfaction d’intérêt de souveraineté. Mais ces
règles sont-elles bilatérales ou unilatérales ?
Une règle de conflit de loi est bilatérale lorsqu’elle est susceptible de désigner en fonction
des circonstances, tout autant la loi du for, qu’une loi étrangère. Elle est unilatérale
lorsqu’elle ne détermine que les cas d’application de la loi française sans jamais se
prononcer sur les cas d’application d’une loi étrangère.

I] Les règles de compétence international de sources française : des règles


unilatérales ?
Les règles de compétence internationales, en principe, permettent uniquement de
savoir si le juge français est ou non compétent. Elle détermine les cas de compétences
internationales du juge français sans jamais se prononcer sur les cas de compétence
internationale des juges étrangers.

II] Les règles de compétence internationale de sources européenne : des


règles bilatérales ?
L’auteur ne peut pas dépasser les limites de son pouvoir. Donc si l’auteur est
européen il peut se prononcer sur es tribunaux des Etats membres de l’UE ; c’est d’ailleurs
ce que l’UE fait. Il existe depuis la fin des années 60, des règles de compétences
internationales de source européenne. Comme en matière de conflit de loi, l’UE édicte des
règlements qui prévoient des règles de conflit de juridictions.
Ex : il existe aujourd’hui un règlement général qui détermine la compétence juridictionnelle
en matière civile et commerciale au sein de l’espace européen : règlement Bruxelles 1 bis.
Le législateur européen à autorité pour déterminer la compétence des tribunaux de
n’importe quel tribunaux de l’UE
 Selon l’art ? 4 du règlement Bruxelles 1 bis : « les personnes domiciliées sur le
territoire d’un Etat membre sont attraites devant les juridictions de cet Etat membre »
 Le critère de compétence repose sur le pays de domicile du défendeur : la règle de
compétence ne se prononce pas uniquement sur les compétences internationales du
juge français. Si le défendeur est domicilié en France, la règle nous dis que les
juridictions françaises sont compétentes, mais si le défendeur est domicilié en
Bulgarie, la règle nous dis que les juridictions Bulgares sont compétentes.
 Dans le cadre d’un litige transfrontière la règle de compétence de source
européenne peut donc désigner tout autant la compétence juridictionnelle du for que
celle d’un autre pays.
Pour autant pas évident d’affirmer que ce sont des règles bilatérales car le législateur
européen à travers Bruxelles 1 bis, ne peut se prononcer que sur la compétence des Etats
membres de l’union et il n’a pas autorité pour se prononcer sur la compétences
juridictionnelle des Etats tiers. En somme, les règles de compétences de sources
européenne peuvent désigner tout autant la compétence juridictionnelle du for, que celle
d’un autre Etat membre de l’UE et non celle d’un Etat tiers.
Ex : art. 4 reconnait la compétence juridictionnelle de l’Etat membre du défendeur, ce qui
peut conduire à désigner le for (la France par ex) ou un autre Etat membre (Autriche par ex).
en revanche si le défendeur est domicilié dans un Etat tiers (Brésil), l’art 4 du règlement
Bruxelles 1 bis, ne dit plus rien et en réalité ne peut plus jouer. En définitive, l’UE à
bilatéralisé les règles de compétence internationales mais à l’échelle de l’UE uniquement.

TITRE 3 : les solutions concrètes


En fonctions des secteurs, règles différentes. Mais du point de vue des sources ; les
règle de compétence internationales de sources européennes priment les règles de
compétence international de source française. En matière civile et commerciale, R Bruxelles
1 bis détermine la compétence internationale des juridictions, à condition que le litige
implique un défendeur domicilié sur le territoire de l’UE (sauf exception).
En matière de succession, le R succession de 2012 détermine la compétence internationale
des juridictions, à condition que le litige implique un défunt dont la dernière résidence
habituelle était situé sur le territoire de l’UE.
En matière de faillite, le R faillite de 2015 détermine la compétence internationale des
juridictions, à condition que le litige implique u débiteur, dont le centre de ces intérêts
principaux est situé sur le territoire de l’UE, etc…
Le R Bruxelles 1 bis à pour ancêtre la Convention de Bruxelles du 17 sept. 1968 ;
concernant la compétence judiciaire et l’exécution des décisions en matière civile et
commerciale. L’ide était de faciliter la circulation des jugements entre les Etats membres de
la communauté européenne, ce qui passait notamment par un harmonisation des règles de
compétence internationale directe entre les Etats membres. le 22 dec. 2000, la convention
de Bruxelles est devenue le R Bruxelles 1. Et le 12 dec. 2012, ce dernier est devenu le R
Bruxelles 1 bis.
Ce texte à une compétence pratique considérable. Il traite à la fois de l’efficacité des R en
Europe et comporte des règles de compétences directes. Il s’applique aux actions judiciaires
intentés à partir du 10 janv. 2015 ; en matière civile et commerciale ce qui exclut les
matières fiscales douanières ou adm.
Applicable si le défendeur est domicilié sur le territoire de l’union.
Exceptions :
- En cas de compétences exclusives
- En cas de compétence dans les matières impliquant une partie faible (conso, salarié,
assuré)
- Clause attributive de juridiction désigne les juridictions d’un Etat membre de l’Union ;
la domiciliation européenne du défendeur importe peu.
Système dualiste ; possibilité de choisir le/les juridictions compétentes -> n’importe quelle
juridiction -> prorogation volontaire de compétences ou accord d’élection de for. Souvent cet
accord prend la forme de la clause attributive de juridiction.
A défaut e chois de juridiction, il y a des critères objectifs de compétences ; certaines
compétences exclusives en matière immobilière (art. 24). Compétence générale s’appliquant
en toute matière sauf en cas de compétence exclusive et la compétence générale est
accordée à la juridiction du domicile du défendeur.
Il y a aussi des compétences optionnelles (art. 7) , le §1 permet au demandeur de saisir à
son choix les juridictions du domicile du défendeur ou les juridictions du lieu d’exécution du
contrat. L’art 7 §2 permet au demandeur de saisir à son choix, les juridictions du domicile du
défendeur ou la juridiction du l du fait dommageable que l’on doit interpréter comme soit la
juridiction du fait générateur, soit la juridiction du lieu du dommage.
Compétences protectrices des parties faibles : contrat de conso, assurance ou travail.
L’essentiel du contentieux est focalisé sur l’art 7 du règlement Bruxelles 1 bis ; surtout §1 et
§2 ; car il est difficile de déterminer en toute hypothèse le pays d’exécution du contrat
(atteinte à a vie privée sur Internet).

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