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Puis,
il résume les trois grandes divisions du droit civil à savoir le droit de la personne, le droit des
biens et le droit des obligations.
I/ La notion de droit
Le terme juridique vise tout ce qui se trouve lié à la notion de droit alors qu’en revanche le terme de
judiciaire englobe tout ce qui a trait à la justice.
Définition du mot droit : Le terme de droit désigne les règles qui gouvernent la vie des Hommes en
société.
La règle de droit est générale car elle s’applique à tous sans distinction, elle est permanente
puisqu’elle doit être abrogée pour disparaître et elle est obligatoire. La règle juridique ou de droit se
distingue des autres règles par son caractère obligatoire ce qui sous-entend une sanction en cas de
non-respect de la règle.
Cette sanction est socialement organisée : elle est prévue au préalable et elle est infligée par des
organes étatiques.
La contrainte peut émaner de deux organes : soit il s’agit du juge, soit il s’agit de l’agent.
A/ Droit et religion
Le lien entre droit et la religion : Toute religion influence le droit, cette influence sera plus ou moins
forte selon le degré de laïcité de l’Etat. Nos règles ont subi l’influence judéo-chrétienne,
Ex : tout enfant doit respect et honneur à ses parents d’où le secours familial dans le droit civil
D’autre part, le juge va souvent se trouver confronter à des questions qui le renvoient à sa propre
morale, en effet il y a des questions où le juge ne peut trancher car il n’y a pas d’article de loi y
faisant référence, or le juge a obligation de juger sous peine de déni de justice.
On constate dans les décisions de justice une évolution du droit en fonction de l’évolution de la
morale, ex : en 1995, arrêt Perruche où la cours de cassation a admis la possibilité d’être indemnisé
pour être né handicapé.
Le droit privé est l’ensemble des règles qui concernent la vie juridique des particuliers entre eux mais
aussi des groupements qu’ils vont constituer (ex : association, société, fondation…).
1. Le droit civil
Le droit civil est l’ensemble des règles qui régissent la vie des citoyens (ici les personnes vivant dans
un même pays), ex : le droit d’affiliation, le droit des obligations, le droit des contrats, le droit des
régimes matrimoniaux, le droit des biens, le droit de succession.
Le droit constitutionnel vise à organiser le rapport des organes de l’Etat entre eux (essentiellement
les trois pouvoirs) et avec les citoyens, la source étant la constitution et son préambule (Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen).
Le droit administratif organise le rapport des différentes administrations entre elles et avec les
administrés.
Le droit fiscal.
Le droit international public.
La loi renvoie aux sources écrites mais il existe également la coutume et la jurisprudence.
A/ La loi
Tout texte est inférieur à la constitution. La constitution est la source mère du droit. Il peut être saisi
par le Président de la République, par le président de l’Assemblée ou par celui du Sénat, par 60
députés ou par 60 sénateurs.
– la Constitution
– la loi par le parlement
– les décrets par le Président de la République ou par le Premier Ministre
– les arrêtés par les ministres, par les préfets ou par les maires
Les traités ont une valeur supra législative qu’à condition d’avoir été ratifiés, ex : le traité de Rome. Il
est une autorité supérieure à la loi.
*La généralité : la loi est applicable à tous sur tout le territoire. Il n’y a pas de distinctions de classes,
ni de discriminations. Il y a beaucoup d’exceptions, ex : le président de la république, droit de vote
des femmes en 1946, plus besoin d’autorisation maritale pour travailler depuis 1965, droit d’avoir un
logement différent de celui du mari dans les années 80, en France une distinction sur la loi de
maternité.
*La permanence : tant qu’elle subsiste dans les écrits la loi demeure et s’applique, pour la faire
disparaître il faut l’abroger. L’abrogation peut être express quand un texte nouveau précise
expressément que la loi ancienne se trouve abrogée, ex : la loi du 19 octobre 2000.
L’abrogation peut être tacite quand un texte nouveau contient des dispositions contraires ou
incompatibles avec des textes anciens.
*L’obligatorièté : la loi s’impose à tous. Une loi impérative s’applique indépendamment de la volonté
des citoyens, ex : droit pénal, respecter les bonnes mœurs comme ne pas louer des chambres à
l’heure. Une loi supplétive s’applique sauf en cas de volontés contraires des deux parties
contractantes. Tout le droit des contrats est un droit supplétif, l’article 1134 du code civil précise
que les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à ceux qui les ont faites.
La loi doit être connue, cette connaissance passe par sa publication dans le Journal Officiel : nul ne
doit ignorer la loi.
1° La coutume
La coutume se définit comme la répétition d’usage au sein d’un groupe qui au bout d’un certain
temps la considère comme une loi, ex : la femme en se mariant prend le nom de son époux. Elle est
orale (pas écrite), application locale. Cette coutume doit faire l’objet d’un consensus, c’est-à-dire que
les personnes se soumettent à cette coutume.
2° La doctrine
Il s’agit des écrits effectués par les auteurs juristes. Leurs écrits portent soit sur la loi, soit sur les
décisions de justice.
3° La jurisprudence
Il s’agit de l’ensemble des décisions de justice qui posent principes et solutions sur des problèmes
posés. Plus la juridiction saisie est haute et plus la décision aura de portée, une décision d’assemblée
plénière s’impose aux juridictions du fond. La jurisprudence comporte certains défauts par rapport à
la loi. En effet elle est relative car la décision est rendue pour un procès qui n’oppose que deux
personnes. Elle est fragile, on n’est jamais à l’abris d’un retournement de jurisprudence. Il n’en
demeure pas moins que la jurisprudence est créatrice de lois, ex : un arrêt de 1976 qui précise quand
une entreprise est en cessation de paiement sera repris plus tard par une nouvelle loi.
Il s’agit de prérogatives qui permettent à toute personne de se défendre contre des attaques qui
portent atteinte à son corps et à son esprit.
On trouve ce droit au sein de l’article 12 de la déclaration des droits de l’Homme, au sein de l’article
8 de la convention européenne des droits de l’Homme et au sein de l’article 9 du code civil.
Toute atteinte à une image, quelque soit le support, est condamnable. Pendant très longtemps fondé
sur l’article 1382, mais depuis un arrêt du 13 juillet 1998 la protection de l’image est désormais fondé
sur l’article 9 du code civil : » Chacun a le droit de s’opposer à la reproduction de son image et
l’utilisation dans un sens volontairement dévalorisant de l’image d’une personne justifie que soit
prise par le juge toute mesure propre à faire cesser l’atteinte portée au droit de la personne «.
Le principe de dignité humaine est depuis peu (1995) un fondement constitutionnel. En effet, le
Conseil d’Etat se fondant sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen a érigé la dignité
humaine en principe constitutionnel en interdisant les lancers de nains. En conséquence, le corps
humain ne doit pas être considéré comme une chose mais bel et bien comme une personne et ne
doit donc pas faire l’objet de contrats, de conventions. Toute convention ayant pour objet le corps
humain serait nulle de façon absolu.
Une loi sur la bioéthique (29 juillet 1994) a posé trois principes nouveaux :
– chacun a droit au respect de son corps
– le corps humain est inviolable
– le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent être le fruit d’un commerce
Ces principes sont généraux et ils sont d’ordre public. La loi nouvelle a substitué à l’ancien principe
d’indisponibilité du corps humain celui de non patrimonialité. En conséquence, il ne peut y avoir
d’atteinte au corps humain sans le consentement de la personne. Dorénavant on ne peut donc pas
prendre un organe de quelqu’un mort cliniquement sans son consentement préalable. Cela pose
également un problème dans les cas d’urgence puisque l’on doit avoir le consentement du patient
pour toute opération. Un prélèvement d’organe ou une opération sans le consentement de la
personne est considéré comme coups et blessures volontaires.
Il s’agit des caractéristiques de la (…) auquel le droit accorde de l’importance (le droit familial, le droit
matrimonial, le statut physique de la personne. Toutes les actions en justices relèvent de la
compétence du Tribunal de Grande Instance. Ex : Congé de paternité 15 jours.
– Article 261 du code civil : Chacun a l’obligation de porter son nom sous peine de sanction, en
conséquence tous les actes officiels doivent être passés sous le patronyme.
*L’attribution du patronyme ou filiation: l’enfant en principe prend le nom de son père (article 311
indice 21 du code civil). Dans la famille légitime, l’enfant prend le nom du père puisque tout enfant
né pendant le mariage est présumé du mari. Dans la famille naturelle (deux parents qui ne sont pas
mariés), l’enfant acquiert le nom de celui des parents à l’égard de qui la filiation est établie en
premier (dès le septième mois). Cette règle cependant connaît des dérogations, si les deux parents
établissent la filiation simultanément alors l’enfant porte le nom du père, si l’affiliation est établie en
second lieu alors l’enfant portera le nom du père après déclaration des deux parents auprès du juge
des affaires familiales, si la mère se marie avec un tiers alors l’enfant pourra porter le nom du beau-
père après déclaration auprès du juge des affaires familiales, si l’enfant naît de père et de mère
inconnus alors l’Etat lui donne trois prénoms et le dernier devient son nom (avant prénom du saint
du jour et nom du mois). Dans la famille adoptive, il y deux hypothèse, celle de l’adoption plénière où
il y a une rupture totale avec la famille d’origine alors l’enfant prend le nom du père adoptif, dans le
cas de l’adoption simple, l’enfant garde un lien avec sa famille naturelle alors l’enfant portera les
noms des deux familles, cependant on peut procéder à une substitution lorsque l’enfant, dès treize
ans, le désire. Il existe des dérogations possibles pour les enfants qui ont moins de 13 ans au
1er septembre 2003.
*Le nom des époux : la femme prend le nom de son mari. Quand il y a divorce la femme reprend son
nom de jeune fille, cependant elle peut conserver le nom de son mari avec son accord et celui du
juge des affaires familiales. Il y a plusieurs causes, soit l’intérêt de l’enfant est en cause, soit la femme
est connue sous son nom d’épouse (ex : showbiz, professions libérales…).
*Le changement de nom : en principe, l’obligation de porter son nom est absolu, on ne peut pas y
déroger. En effet, le nom est soumis au principe d’immutabilité. Toutefois, ce principe connaît
quelques dérogations. Ainsi, la cours de cassation a admis le changement de nom en cas de
possession prolongée : il faut que le nom ait été changer sans fraude c’est à dire de bonne fois (ex :
une erreur de l’officier de l’Etat civil) et il faut que le nom ait été porté pendant cent ans (65 ans pour
le cas Ricard). Il y a également des dérogations légales pour changer partiellement ou totalement un
nom ridicule ou sujet à la moquerie. Dans ce cas, c’est le Conseil d’Etat qui tranche et il s’écoule
ensuite un an après la publication au Journal Officiel pour que le changement soit officiel. La loi de
1993 a permis aux étrangers vivant en France de franciser leur nom (ex : raccourcissement,
traduction, nom des marins disparus sans descendance…).
*Il faut avoir qualité pour agir. Se trouvent visées toutes les personnes appartenant à un groupe
autorisé à défendre un nom, ce sont les personnes qui portent un nom (ex : l’affaire Le Neuf) ce sont
mais aussi toutes les personnes qui descendent de ce nom sans limite de degré (ex : l’affaire Boissy
d’Auglas dans un roman). Il ne faut pas confondre le droit de porter un nom et celui de le défendre.
*Il faut avoir un intérêt à agir. Il consiste dans le dommage ou le préjudice subi par la personne du
fait de cette usurpation de nom, dans la pratique les juges rechercheront s’il y a ou non risque de
confusion (ex : la personne dans le roman a la même profession). Les juges feront donc un
rapprochement entre le nom usurpé et le nom défendu, et ils chercheront si l’usurpation jette le
discrédit sur la personne qui fait l’action. Cette usurpation du nom peut se faire dans une œuvre de
l’esprit, dans une œuvre cinématographique ou dans le cas d’un rapport commercialiste (une
marque, une enseigne…).
2° Le domicile
Il s’agit du lieu où se trouve le principal établissement. Toutefois, il est possible d’avoir plusieurs
domiciles, notamment pour des raisons professionnelles. Dans ce cas, on retient le domicile fiscal. On
est libre de choisir son domicile et liberté de changement. Loi de 1975 : suppression de l’obligation
de domicile de l’épouse chez le mari mais néanmoins, ils doivent prouver qu’ils ont un domicile
commun. Le mineur est obligatoirement logé chez ses parents.
Il résulte des dispositions de l’article 8 du Code civil que » toute personne française jouira de ses
droits civils «. Or certaines personnes ne peuvent le faire : les mineurs, les débiles, les malades… Il
faut donc protéger ces personnes incapables.
1° La majorité et la minorité
1. L’incapacité de jouissance
Le mineur peut acquérir tous les droits et faire tous les actes de la vie juridique à condition
d’être représenté. Obligation nouvelle inscrite dans le code civil en 2002 : Les parents
associent l’enfant aux décisions qui le concerne selon son âge et son degré de maturité
(article 371-1).
Il y a deux effets :
– l’émancipation provoque une coupure du mineur avec sa famille. Elle est frauduleuse si elle a pour
but d’éviter aux parents la mise en œuvre de leur responsabilité du fait des activités dommageables
de l’enfant, il s’agit en effet de donner plus de liberté à l’enfant et non pas de retirer de la
responsabilité aux parents.
Toute incapacité, même si c’est une atteinte à la liberté, doit être comprise comme une mesure de
protection. L’incapable est celui qui ne peut se défendre tout seul.
La restriction de la liberté qu’implique l’incapacité impose une part de contrôle judiciaire très strict et
une aide médicale permanente.
Leur statut juridique a été complètement modifié par la loi du 3 janvier 1968. En effet, la législation
antérieure était complètement dépassée dans la mesure où elle liait l’attribution d’une protection à
un internement. Est mis en place d’un système de protection très varié suivant la gravité du handicap
qui frappe la personne :
– la tutelle
– la curatelle
– la sauvegarde de justice
Il n’y a pas que les handicapés mentaux qui sont visés, mais toute personne dont l’altération de ses
facultés personnelles met dans l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts.
Le juge des tutelles intervient dans chaque décision engageant le patrimoine ou la vie personnelle de
l’handicapé.
La loi a prévu des sanctions pour les actes accomplis par les majeurs agissant seuls : nullité des actes
juridiques, contrats, mariage, procès…
1. La tutelle
C’est le régime de protection le plus complet de notre droit, il concerne les plus gravement
handicapés, ceux qui ont besoin d’être représenté de manière continue dans les actes de la vie civile.
Les actes de la vie courante (administration, gestion, location, vente de meubles d’usage courant…)
peuvent être accomplis par le tuteur seul.
Mais les actes les plus graves (ex : disposition, emprunt…) doivent être accomplis par le tuteur sur
autorisation du conseil de famille.
A la fin de la tutelle, le tuteur doit rendre des comptes dits » comptes de tutelle « .
Pour ses fautes de gestion, sa responsabilité peut être engagé.
1. La curatelle
C’est un système beaucoup plus souple, moins contraignant car dans ce cas, le majeur est en état de
comprendre ses actes.
Il s’applique au majeur qui a besoin d’être conseillé et contrôlé pour accomplir les actes de la vie
civile.
Le seul organe de la curatelle est le curateur.
La sanction des actes accomplis sans le curateur est la nullité.
1. La sauvegarde de justice
C’est un régime très souple.
Le majeur placé sous sauvegarde de justice conserve l’exercice de ses droits. Sauf que les
actes qui lui sont préjudiciables pourront être par la suite modifiés.
Elle n’intervient pas de plein droit lors de la conclusion du contrat de société. Elle suppose que la
société ait été immatriculée au registre du commerce (Code civil, article 1842 et loi n° 66-537, 24
juillet 1966, article 5 : » les sociétés commerciales jouissent de la personnalité morale à dater de leur
immatriculation au registre du commerce et des sociétés » et selon l’article 1871 du Code civil, seules
sont exclues de ce bénéfice les sociétés en participation). Dès lors, c’est l’immatriculation qui
conditionne la personnalité morale. Dans cette perspective, elle est beaucoup plus qu’une simple
mesure de publicité car elle ne fait pas que reconnaître l’existence d’un être juridique nouveau, elle
lui donne vie. Ce lien entre l’immatriculation et la reconnaissance de la personnalité morale, qui
existait déjà dans les sociétés commerciales et le G.I.E., a été étendu à toutes les sociétés par la loi du
4 janvier 1978 ainsi qu’aux GEIE (article 1er, loi n° 89-377, 13 juin 1989).
Le statut des groupes de sociétés donne lieu à controverses car on se demande si malgré le silence
de la loi, le groupe ne constituerait pas une personne morale plutôt qu’une situation de fait.
B/ Les effets
Les personnes morales ont un nom, c’est leur dénomination sociale qu’elles choisissent librement.
Elles peuvent changer de nom. Cela suppose une décision prise par les personnes physiques qui la
composent à une forte majorité. Il faut ensuite publier cette modification afin d’informer les tiers.
Elles ont un domicile, c’est le siège social qu’elles choisissent librement. En principe, elles n’ont qu’un
seul domicile. Cependant, les sociétés commerciales ont plusieurs établissements et peuvent être
jointes pour les affaires relatives à leurs établissements à l’adresse de ces derniers. On n’écrit pas
toujours au siège social. Elles peuvent également changer de domicile par décision des personnes
physiques qui la composent à une forte majorité qualifiée par la loi ou par les statuts. Cette
modification doit être publiée afin d’informer les tiers.
La capacité d’exercice est grande dès lors que les sociétés se trouvent représentées pour
l’accomplissement de ces actes par une personne physique. Elles peuvent donc passer des contrats,
ester en justice (ce qui signifie intenter, soutenir une action en justice), obtenir des dommages
intérêts, être responsables civilement et pénalement.
Parmi les principales personnes morales de droit privé, on peut citer les sociétés, civiles et
commerciales, les associations, les GIE, les syndicats, les fondations, les coopératives.
Il s’agit de situations où plusieurs personnes sont titulaires d’un droit de propriété sur un bien
unique. Trois situations peuvent être rencontrées:
– la copropriété
– la mitoyenneté
– l’indivision
1. La copropriété
L’ensemble des copropriétaires, appelé syndicat des copropriétaires désigne un syndic qui administre
l’immeuble en appliquant les décisions de l’assemblée des copropriétaires et le règlement de
propriété.
1. La mitoyenneté
On appelle mur mitoyen un mur qui appartient de manière indivise aux deux propriétaires dont les
fonds joignent les murs de chaque côté.
Il existe une règle de présomption de mitoyenneté. La preuve contraire peut être apportée par un
titre, c’est-à-dire un papier signé du propriétaire voisin qui reconnaît que le mur a été construit par
l’autre propriétaire. Le titre de propriété peut aussi parfois mentionner la nature du mur. La preuve
contraire peut également être faite par des marques. Ainsi quand le sommet du mur est en pente, le
propriétaire du mur est réputé être celui qui est propriétaire du terrain qui reçoit l’écoulement des
eaux. En revanche, si le sommet du mur a été construit d’une telle façon que les eaux vont s’écouler
de part et d’autre, sur les deux fonds, le mur est réputé mitoyen. Toute dissymétrie de construction
doit être considérée comme une marque de mitoyenneté.
1. L’indivision
Il s’agit de l’hypothèse où plusieurs sujets de droit ont sur une chose unique des droits identiques
sans division de cette chose, par exemple:
– l’indivision post-successorale : celle qui naît entre héritiers appelés à venir recueillir une succession.
Du jour du décès jusqu’au partage de l’hérédité les héritiers sont en indivision.
– l’indivision post-communautaire : celle qui s’établit à la dissolution du régime de communauté, soit
entre les époux mêmes s’ils divorcent, soit entre le conjoint survivant et les héritiers de l’époux
décédé. De la date de la dissolution au partage des biens communs, les ayants droits sont dans
l’indivision.
– l’acquisition à plusieurs personnes d’un bien.
Ces exemples témoignent que l’indivision peut avoir plusieurs sources, légales ou volontaires.
Il existe un grand principe posé à l’article 815 du Code civil en vertu duquel » nul n’est censé
demeuré dans l’indivision « En principe chaque coïndivisaire désireux de sortir de l’indivision est en
droit de provoquer et donc d’imposer le partage. Mais cette prérogative n’est pas absolue et le juge
pourra maintenir l’indivision. A cet égard, il existe deux sources de maintien dans l’indivision :
– le maintien judiciaire, même à défaut d’accord entre les intéressés, le partage peut être retardé à la
demande de l’un ou plusieurs d’entre eux par décision de justice (recours au TGI). Le maintien
judiciaire de l’indivision peut revêtir deux modalités :
– le sursis au partage par lequel le tribunal peut surseoir (c’est-à-dire remettre à plus tard) au
partage pour deux années au plus si la réalisation immédiate de celui-ci risque de porter atteinte à la
valeur des biens indivis. Il s’agit d’une mesure de conjoncture destinée à attendre un e situation plus
favorable pour la vente des biens.
– l’aportionnement d’un indivisaire. Lorsqu’un seul indivisaire demande le partage et que les autres
entendent demeurer dans l’indivision, les autres peuvent, à la demande de l’un ou de plusieurs de
ces derniers et en fonction des intérêts en présence pour attribuer sa part, soit en nature, soit en
argent, à celui qui désire sortir de l’indivision.
Ce sont tous les deux des droits patrimoniaux, ils peuvent donc être cédés.
Le droit personnel exprime le pouvoir d’une personne, appelée créancier, d’exiger d’une autre
personne,appelée débiteur, une prestation (en argent ou en nature), dès lors il se crée un lien entre
les deux que l’on appelle tantôt créance tantôt dette. Le débiteur est donc le sujet passif, le créancier
quant à lui est le sujet actif. Le droit réel en revanche est un droit qui exprime le pouvoir d’une
personne sur une chose.
Le droit personnel est un droit relatif, c’est-à-dire qu’il ne produit d’effet qu’entre le créancier et le
débiteur. Le droit réel, en revanche, est absolu ce qui signifie que son titulaire peut l’opposer à tous.
Les droits personnels existent en quantité quasi-illimité, il y a une limite de temps et des limites
légales qui sont dues à la seule capacité juridique (ex : on ne peut contracter avec un mineur).
Le droit réel confère à son titulaire un pouvoir direct et immédiat sur la chose. L’exemple type est le
droit de propriété, en effet le droit de propriété est le droit le plus parfait des droits réels en ce sens
où il confère les trois prérogatives de la propriété:
– l’usus
– le fructus
– l’abusus
Il existe des droits démembrés en ce sens où ils confèrent à leurs titulaires une partie des
prérogatives du droit de propriété.
ex : – l’usufruit complété par la nu-propriété. L’usufruit confère l’usus et le fructus, l’usus étant
détenu par le nu-propriétaire. Le conjoint survivant dispose d’un droit d’usus fruit sur une partie du
patrimoine du défunt. Le plus souvent l’usufruit portera sur le domicile.
– la servitude donne tantôt un droit d’usage au profit du fond dominant sur le fond servant, tantôt au
contraire la servitude vient limiter l’abusus, ainsi les servitudes de vue empêchent certaines
constructions.
Il s’agit de garanties qui sont prises par un créancier sur un bien. Si le bien est un immeuble on
parlera alors de sûreté réelle immobilière (ex : l’hypothèque), si la sûreté est prise sur un bien
meuble on parle alors de sûreté mobilière, c’est le gage qui en principe entraîne la dépossession des
biens (ex : le mont piété) mais de plus en plus le bien reste à la disposition du débiteur (ex : un
véhicule), c’est aussi le nantissement qui est un gage sans dépossession d’un fonds de commerce.
Pour être efficace ces sûretés doivent être publiées.
B/ Les différentes sortes de biens
Le droit distingue deux catégories de biens, à savoir d’une part les immeubles et d’autre part les
meubles. Est immeuble le sol et tout ce qui s’y rattache. Est meuble tout ce qui peut être transporté.
Cette distinction présente plusieurs intérêts :
– un intérêt en matière de publicité, en effet tous les droits qui viennent grever un immeuble doivent
obligatoirement être publiés (ex : l’hypothèque, la vente d’un immeuble).
ex : Mr. Dupont vend son immeuble 2 millions de francs à Mr. Durand le 8 novembre 2001, son
notaire la publie le 17. Mr. Dupont fait une deuxième promesse de vente pour 2.5 millions de franc à
Mr. Duroc le 12, son notaire la publie le 13. La vente sera réalisée avec Mr. Duroc car la publication a
été réalisée plus tôt. Au mieux, si Mr. Durand intente une action, il ne gagnera que 10% du montant
en jeu.
– un intérêt fiscal, les droits d’enregistrement et de mutation sont différents selon qu’il s’agisse de
meubles ou d’immeubles.
– les conditions d’acquisitions sont différentes selon qu’il s’agisse de meubles ou d’immeubles. En
effet, la vente d’un immeuble exige la rédaction d’un écrit en la forme authentique. Un meuble, en
revanche, se vend par simple tradition, c’est-à-dire de la main à la main.
– en matière successorale les immeubles sont soumis à la loi du lieu où il se trouve, un meuble en
revanche se trouve soumis à la loi du domicile du défunt.
1° Les immeubles
Il résulte de l’article 517 du Code civil que les biens sont immeubles soit par leur nature, soit par leur
destination ou soit par l’objet auquel il s’applique.
Il s’agit là du sol et de tout ce qui s’y rattache et donc la propriété du sol emporte la propriété du
dessus et du dessous. Cette règle peut poser quelques problèmes lorsque les biens composant
l’immeuble ont des origines différentes. Ainsi, un couple marié sous le régime légal fait construire
une maison sur un terrain que madame a reçu en héritage. Le terrain est un bien propre, la maison
n’est donc pas un bien commun mais un bien propre à madame du fait de cette règle.
Il s’agit de biens meubles par nature que le droit considère fictivement comme des immeubles. Dès
lors, ils constituent en quelque sorte l’accessoire de l’immeuble et sont donc soumis à son régime
juridique en vertu de la règle selon laquelle l’accessoire suit le principal. Il existe à cet égard deux
hypothèses d’immobilisation par destination
– l’hypothèse légale prévue à l’article 524 du Code civil, selon cet article lorsque le bien meuble se
trouve attaché à perpétuelle demeure il devient immeuble, pour cela il doit être scellé, rivé ou fixé et
que son retrait vienne altérer la substance de l’immeuble (ex : la cheminée, les trumeaux, les
boiseries, les plaques de cuisson, les piscines…). Un problème s’est posé à propos d’un immeuble
spécialement aménagé pour recevoir un meuble, les propriétaires vendeurs ont dû restituer la
statuette aux acheteurs.
Il s’agit là des droits qui portent sur des immeubles et qui donc deviennent des droits immobiliers, à
savoir l’usufruit, les servitudes.
2° Les meubles
Cette catégorie recouvre toutes les choses qui peuvent être déplacées (à l’exclusion des meubles
meublante).
Il s’agit là d’immeubles que l’on va considérer comme meubles dans le but de les soumettre au
régime juridique des meubles (pour une vente). Il s’agit notamment des récoltes vendues sur pieds
(ex : un producteur de roses, lorsqu’il vend par anticipation vend des roses comme meubles alors
qu’elles sont à l’état d’immeubles, les maisons vendues pour être démolies).
1.
La loi attribue la nature juridique de meuble à des biens qui n’ont pas d’existence matérielle et que
l’on qualifie de meubles incorporels.
» Il s’agit, en premier lieu, des droits intellectuels qui recouvrent trois catégories :
– la Propriété Littéraire et Artistique (PLA) permet à l’auteur d’une œuvre littéraire ou artistique de
tirer profit de son œuvre en vendant les droits d’exploitation de celle-ci (ex : » La bicyclette bleue »
de Régine Deforges pour faire un téléfilm).
– la Propriété Industrielle permet à un inventeur de protéger son droit sur l’invention, notamment
par l’intermédiaire du brevet. L’inventeur peut soit exploiter lui-même ce brevet, soit le vendre. Les
marque relèvent également de la propriété intellectuelle, en effet elle peut être exploitée ou cédée.
La marque peut être nominative (ex : Renault, Inès de la Fressange), dessinée (ex : logo de Nike) ou
musicale (ex : Dim).
– la Propriété Commerciale ne signifie pas que l’on est propriétaire de son fonds de commerce mais
que le commerçant a droit au renouvellement de son bail commercial, à défaut, il doit percevoir ce
que l’on appelle une indemnité d’éviction, celle-ci étant souvent exempte car il faut verser
l’équivalent d’une année de chiffre d’affaire.
» Les créances et les droits d’associés, il en existe deux sortes à savoir les actions et les obligations :
– l’action est un droit de créance détenu par l’ actionnaire qui lui a été retenu en contrepartie d’un
apport fait à la société. L’ensemble des actions représente le capital social. Ces actions peuvent être
vendues ou elles peuvent être données en garantie, on parle alors de nantissement.
– les obligations sont des titres qui sont remis à l’obligataire en contrepartie d’un prêt qu’il fait à la
société, il se trouve alors rémunéré par un intérêt et il sera remboursé à la fin du prêt. Ces
obligations peuvent être aussi vendues ou nanties.
» Les nouveaux biens (ex : les slogans, les idées publicitaires…).
C/ Le droit de propriété
Le droit de propriété est défini à l’article 544 du Code civil comme le droit d’user, de jouir et de
disposer de la chose de la manière la plus absolue pourvu que l’on n’en fasse pas un usage contraire
aux lois et aux règlements. Par ailleurs, la déclaration de 1789 précise que le droit de propriété est un
droit inviolable et sacré. A l’heure actuelle, c’est un droit constitutionnel.
Cela signifie que le titulaire du droit de propriété peut utiliser seul son bien. Il existe des limites
comme les servitudes de passage, de même, certaines législations (ex : en Suisse on oblige les
propriétaires de forêt à laisser les gens aller librement).
Un droit absolu est un droit qui n’est pas contrôlé, c’est-à-dire qu’il n’est pas soumis à la surveillance
ou à l’avis du juge. Cependant ce principe connaît de plus en plus de limites :
– les limites légales, certaines lois, en urbanisme et en construction, viennent limiter les propriétaires
dans l’exercice de leurs droits. Ainsi on ne peut construire où l’on veut (ex : interdiction de construire
en littoral), comme l’on veut (ex : couleurs de la façade, matériaux utilisé pour les toits…).
– les limites jurisprudentielles qui se fait à travers la théorie de l’abus de droit qui est apparu avec
l’affaire Clément Bayard (des ballons dirigeables venaient s’échouer sur un terrain privé, le
propriétaire, excédé y a planté des pieux). L’abus de droit est défini par l’intention de nuire.
Ultérieurement, dans l’affaire du docteur Secret (radiologue dont les appareils faisaient des parasites
au vendeur de radio voisin) on a retenu la négligence coupable sans intention de nuire. La
jurisprudence, à l’heure actuelle, a tendance à se placer du côté du voisin. Elle sanctionne lorsque la
nuisance est anormale, le propriétaire doit soit compenser en nature (ex : détruire une construction
si elle cache le soleil), soit compenser en équivalent.
L’usus permet au propriétaire de tirer toute l’utilité de son bien économique (ex : cultiver ses terres).
Par ailleurs, l’usus, en principe, est exclusif mais il existe des limites qui peuvent émaner soit du juge,
soit du législateur :
– les limites par le biais du juge reposent sur la théorie d’abus de droit, le juge va venir contrôler
l’utilisation du bien et vérifier qu’il ne nuît pas aux autres et notamment aux voisins.
– les limites par le biais du législateur, en effet tout le droit de l’environnement et celui de
l’urbanisme contribuent à venir limiter l’usus (ex : le périmètre classé impose l’avis de l’architecte des
bâtiments de France).
On appelle fruit tout ce qui est produit à intervalle régulier sur le capital sans en altérer la substance.
Un produit se trouve également prélevé sur le capital mais il n’est pas régulier et il altère la
substance du capital (ex : le charbon).
En principe, la propriété du capital emporte la propriété des fruits (l’accessoire suit le principal), de
même la perception des fruits est exclusive et absolue.
Le législateur est venu limiter le fructus, d’une part les fruits industriels se trouvent fortement limités
par des quotas, la jachère ou encore les appellations contrôlées, d’autre part les fruits civils sont
limités avec notamment les limites d’augmentation de loyer voire les plafonnements.
Le législateur est venu restreindre cet abusus par différentes mesures, d’une part par l’obtention du
permis de démolir pour l’abusus matériel, d’autre part par le droit de préemption qui empêche le
propriétaire de choisir librement son acheteur (ex : le droit de préemption de la ville pour faire
construire, du fisc quand il estime que le prix est trop bas, du locataire qui est prioritaire) pour
l’abusus juridique.
L’article 711 du Code civil précise que la propriété des biens s’acquiert et se transmet par succession,
par donation entre vifs ou testamentaires et par l’effet des obligations.
L’article 712 du Code civil précise que la propriété s’acquiert aussi par accession, par incorporation et
par prescription.
1. Propriété et possession
La possession se définit par la détention ou la jouissance d’une chose ou d’un droit que nous tenons
ou que nous exerçons par nous-même ou par une autre personne qui le fait en notre nom. On dit
que la possession est la situation de fait alors que la propriété est la situation de droit. Le possesseur
au vu et au su de tous s’affirme propriétaire de la chose.
Lorsque la possession réunit toute les conditions, au bout de trente ans, la propriété est acquise.
L’usucapion produit alors un double effet :
– un effet translatif, le bien va passer du patrimoine du véritable propriétaire dans celui du
possesseur.
– un effet rétroactif, tous les actes accomplis sur ce bien seront réputés avoir été faits par le
possesseur en tant que propriétaire et seront donc validés (ex : les loyers perçus lui seront
définitivement acquis).
» L’usucapion abrégé : le délai de trente ans se trouve réduit lorsque d’une part le possesseur est de
bonne foi, c’est-à-dire qu’il doit avoir la croyance qu’il a obtenu le bien du vrai propriétaire, et
d’autre part il faut avoir un juste titre qui est un acte qui s’il émanait aurait donc entraîné un
véritable transfert de propriété. Le délai est soit de dix ans lorsque le bien se situe dans le ressort de
la cours d’appel du domicile du propriétaire, soit de vingt ans lorsque le bien se situe en dehors du
ressort de la cours d’appel du lieu où vit le propriétaire (ex : un bien situé à Paris et propriétaire à
Paris : délai de dix ans, un bien situé à Paris mais propriétaire à Versailles : délai de vingt ans).
Elle consiste soit dans la croyance que les marchandises ont été acquises du vrai propriétaire, soit
dans l’ignorance de l’existence de la clause de réserve de propriété. La bonne foi est toujours
présumée et donc c’est à celui qui allègue la mauvaise foi de la prouver. La bonne foi s’apprécie au
moment de la prise de possession.
Lorsque les conditions de l’article de 2279 se trouvent réunies, cet article produit un double effet :
– un effet translatif, le possesseur est réputé être propriétaire comme s’il avait acquis le bien dans les
conditions normales.
Dans ces deux hypothèses, il va de soi qu’il y a à l’origine dépossession involontaire. L’inventeur ou le
voleur est forcément de mauvaise foi. En conséquence, l’article 2279 ne peut opérer. Le problème
surgit lorsque les meubles en question se trouvent revendus à un sous-acquéreur de bonne foi mais il
ne peut invoquer l’article 2279, en effet dans cette hypothèse l’article 2280 permet au véritable
propriétaire de revendiquer son bien entre les mains du sous-acquéreur dans un délai de trois ans à
compter du vol ou de la perte. Le sous-acquéreur possède alors la possibilité d’une action récursoire
contre son vendeur au titre de la garantie d’éviction. Il pourra donc demander le remboursement du
prix plus des dommages et intérêts. En ce qui concerne le possesseur de mauvaise foi, c’est-à-dire
soit l’inventeur (celui qui a trouvé la chose), soit le voleur, soit le sous-acquéreur (en fonction du prix
et des conditions de vente), il doit posséder l’objet pendant trente ans pour que celui-ci lui
appartienne.
Il s’agit de la règle selon laquelle l’accessoire suit le principal, en cas de construction par un tiers sur
le terrain d’autrui on envisage deux solutions :
– remise des parties en l’état, c’est-à-dire la destruction de l’édifice
– l’attribution au profit du constructeur d’une indemnité dans l’hypothèse où celui-ci est de bonne
foi
Un fait juridique est un événement involontaire qui produit des effets juridiques (ex : le passage à la
majorité, un accident).
L’acte juridique est en revanche un événement volontaire qui produit des effets juridiques (ex : le
mariage).
1° La charge de la preuve
Lors d’un procès se rencontrent trois personnages, le demandeur, le défendeur et le juge. Il s’agit de
savoir sur qui va peser la charge de la preuve.
On distingue deux procédures:
– la procédure inquisitoire, le juge va chercher des preuves et l’initiative du procès émane du juge
– la procédure accusatoire, l’initiative appartient au partie et la charge de la preuve pèsera tantôt sur
le demandeur, tantôt sur le défendeur
1. Le rôle du juge
En procédure accusatoire, le juge a un rôle neutre, passif : il écoute les parties et reçoit leurs preuves.
L’évolution contemporaine fait que la procédure est de plus en plus souvent inquisitoire. Ainsi,
l’instruction préalable est obligatoire en matière criminelle, facultative en matière délictuelle et très
rare en matière contraventionnelle. Le juge d’instruction a alors un rôle actif en ce sens où c’est lui
qui va chercher les preuves.
Mais en matière civile, le juge assis peut demander des expertises.
Selon l’article 1315 du Code civil, celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. Dès
lors, la charge de la preuve va peser d’abord sur le demandeur et puis s’il arrive à prouver qu’il a
raison alors la charge de la preuve va peser sur le défendeur et ainsi de suite pendant tout le procès.
2° L’objet de la preuve
Les prétentions des parties se fondent tantôt sur des faits juridiques, tantôt sur des actes juridiques.
Dès lors, l’objet de la preuve va porter sur un fait ou sur un acte. Parfois, il est difficile d’apporter
cette preuve, dès lors la loi vient au secours du plaideur par le biais de présomptions légales.
Il s’agit là de déduire d’un fait connu un fait inconnu. Ainsi l’article 312 du Code civil précise que
l’enfant conçu pendant le mariage est présumé être du mari.
Notre système de procédure civile repose sur la légalité des modes de preuve, le juge ne peut
accepter un mode de preuve qui ne serait pas prévu par la loi.
L’empreinte digitale n’est pas une signature authentique. De même, la griffe (ex : le tampon) n’est
pas reconnue. Un problème s’est posé avec la signature électronique, mais le législateur depuis le 19
mars 2000 a adapté la preuve aux nouvelles technologies, dorénavant l’écrit informatique à la même
valeur probante que l’écrit manuscrit. Pour cela il doit répondre à deux conditions, d’une part elle
doit permettre l’identification de la personne dont l’écrit émane et d’autre part il faut que cet écrit
soit établi dans des conditions de nature à en conserver l’intégrité. De même, la signature
électronique vaut la signature manuscrite (ex : chiffres de la carte bancaire) si elle remplit les mêmes
conditions.
L’acte authentique fait pleine foi de la convention, le juge ne peut donc contester cet acte. La partie
doit alors inscrire l’acte en faux et donc prouver que cet acte est un faux.
L’acte sous seing privé a une valeur inférieure à l’acte authentique car il ne fait pas foi de son origine
(un crime). Dès lors, le plaideur qui conteste l’acte doit alors démontrer qu’il s’agit d’un faux en
écriture privé (un délit).
1. a. L’aveu
1. Le serment
Le serment consiste à jurer que ce que l’on allègue est vrai. C’est un mode de preuve de moins en
moins pratiqué. On distingue deux types de serment :
– le serment décisoire à l’initiative du plaideur
– le serment déféré d’office à l’initiative du juge
Il s’agit là de réparer les lésions patrimoniales ou extrapatrimoniales qui ont été subies par une
personne du fait d’une autre personne. Le fondement de la responsabilité délictuelle se trouve dans
l’article 1382 du Code civil qui énonce que: » tout fait quelconque de l’homme qui cause un
dommage à autrui oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer «. L’article 1383 concerne
la responsabilité quasi-délictuelle, il précise que la faute peut être due à la négligence ou à
l’imprudence.
A/ Le dommage
1° La réparation du dommage
– il doit être direct et socialement reconnu, le préjudice est donc la suite de l’accident ou de la faute.
Un préjudice est reconnu lorsque la victime peut se prévaloir d’un intérêt légitime qui peut être
déterminé soit par la loi, soit par la jurisprudence. Ainsi, les juges contribuent à l’évolution des
mœurs, par exemple l’arrêt Dangereux de 1970 où la cour de cassation a, pour la première fois,
indemnisé un concubin pour le décès de sa concubine. Il y a toutefois des conditions, le concubinage
doit être stable c’est-à-dire notoire et public, mais aussi licite c’est-à-dire qu’aucun des concubins ne
doit être marié. Récemment un concubin homosexuel a été indemnisé. En conséquence, sauf
situation choquante, tout préjudice peut être indemnisé.
1. L’action en réparation
Deux juridictions sont compétentes :
– la juridiction civile où la victime bénéficie d’un délais de prescription de trente ans.
– la juridiction répressive où la faute se confond souvent avec une contravention, avec un
délit ou avec un crime. La victime pourra alors saisir la juridiction répressive en se constituant
partie civile. Lorsque le faute est aussi une faute pénale plusieurs règles s’appliquent. Tout
d’abord le délai de la prescription est celui de la faute. Ensuite, le criminel tient le civil en
l’état, tant que la juridiction répressive n’a pas statué, le juge civil ne peut pas statuer à son
tour et doit donc attendre. Enfin, il y a autorité de la chose jugée du criminel sur la chose
civile, en effet si le juge a relaxé le juge civil ne pourra plus indemniser, il faudra au mieux
trouver une faute civile distincte.
2. Les modes de réparations
Il s’agit là de faire disparaître toutes les conséquences du dommage. La réparation pourra se
faire soit en nature, soit en équivalent. Le juge, quant à lui, doit réparer tout le préjudice et
rien que le préjudice. Si l’état de la victime s’aggrave, il sera possible de recourir à une
nouvelle indemnisation. Si l’état de la victime s’améliore, en aucun cas elle n’aura à restituer
une partie de son indemnisation.
Pour qu’il y ait responsabilité il faut d’abord et avant tout une faute. Celle-ci se définit comme un
manquement à une obligation préexistante, elle peut avoir un contenu légal ou un contenu
indéterminé de prudence et de diligence. Dans cette hypothèse, le juge aura recours à deux
méthodes pour apprécier la faute, soit il apprécie la faute in concreto c’est-à-dire au cas par cas en
appréciant le comportement global de l’individu, soit il apprécie le comportement in abstracto c’est-
à-dire qu’il va se référer à un standard soit du bon père de famille, soit du bon professionnel. Parfois
cependant il est difficile de savoir qui a commis la faute, on a alors du mal à établir le lien de causalité
entre la faute et le dommage. Dans cette hypothèse, le juge pourra déplacer la cause du dommage
(ex : la cours de cassation dans l’arrêt Bertelot).