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Claude
Numérisé by JORDY
Première partie
Introduction générale
La définition du droit administratif est difficile, délicate, tant la notion fait objet de contreverses
doctrinales en fonction des écoles.
En tant que discipline juridique, c'est à dire objet d'étude et d'enseignement, le droit administratif
est la branche du droit public interne qui concerne l'organisation et le fonctionnement de
l'administration. En ce sens, il se distingue du droit constitutionnel qui a pour objet l'étude de
l'organisation et du fonctionnement des institutions politiques. Cependant il existe des liens
entre les disciplines (la théorie des bases constitutionnelles, du doyen vedel).
Le droit administratif est celui applicable à l'administration, quatre possibilités existent pour
définir le droit administratif :
- Pour la conception maximaliste, le droit administratif est l'ensemble des règles juridiques
qui régissent les organes et les activités de l'administration. (jugement n°84 CS/CA du
30 juin 1983 Atangana adalbert)
- La théorie organique quant à elle définit le droit administratif comme l'ensemble des
règles réagissant les organes qui se livrent à l'activité administrative, à savoir (président
de la République, ministres, gouverneurs, préfets, sous-préfets, maires etc…)
- Pour le point de vue fonctionnel, le droit administratif regit l'administration entendue
comme puissance publique, ayant pour finalité la satisfaction de l'intérêt général (chose
publique, utilité publique).
- La conception matérielle définit le droit administratif comme le droit réagissant les actes
pris par l'administration (acte administratif unilatéral, contrat administratif)
Le droit administratif n'existe pas tel quel et dans tous les pays notamment dans les pays de
tradition anglo-saxonne même s'il existe dans ces pays un droit applicable par ou pour les
autorités administratives le droit administratif est un droit essentiellement prétorien
(jurisprudentielle) il trouve sa source dans la jurisprudence mais cette affirmation est relative
notamment avec le processus en cours de codification du droit administratif dans un souci de
sécurité juridique c'est donc dire que le juge administratif est amené à élaborer lui-même par
une interprétation judicieuse les règles applicables à l'action administrative le droit administratif
est don l'œuvre historique du juge administratif. À l'heure des premiers arrêts du Conseil d'État
français il n'existait aucun code administratif à l'instar des grandes codifications napoléoniennes
du droit privé (code pénal, Code civil) faute de droit à appliquer, le juge a dû se résoudre à le
créer d'où le pouvoir normatif du juge administratif. Ainsi les principes fondateurs, la plupart des
catégories conceptuelles du droit administratif, les principes généraux de droit, les techniques
de contrôle de l'administration sons l'œuvre patiente et progressive du Conseil d'État français.
La jurisprudence a fait la force du droit administratif c'est pourquoi en droit administratif il est
difficile au préalable de savoir quel est le principe juridique applicable, il ne suffit pas de
connaître les lois et règlements en vigueur. il faut surtout savoir quel est l'état de la
jurisprudence en la matière. cette jurisprudence peut varier. c'est d'une Source d'instabilité,
sécurité juridique, ce qui était l'une des faiblesses du droit administratif et qui est contourné
aujourd'hui par le processus de codification. on assiste actuellement à l'émergence de
nombreux codes dans les champs disciplinaires du droit administratif (statut de la fonction
publique, cours des marchés publics, code de l'urbanisme)...
c'est la raison pour laquelle la doctrine africaine qualifie le droit administratif africain comme
étant un droit écrit c'est-à-dire légiféré et non jurisprudentielle. Ce droit se caractérise
essentiellement par le faible pouvoir normateur du juge.
pour la Doctrine française Bernard Pacteau, la jurisprudence administrative a certainement été
une chance pour le droit administratif en témoigne la théorie des principes généraux de droit.
Le nouveau droit administratif n'est plus toujours celui des dérogations des règles spéciales
(arrêt Blanco) des prérogatives exorbitantes mais il est celui de la soumission au droit voire au
droit commun avec le souci de protéger les finances publiques (l'argent public. Exemple les
femmes aux opérations « ouvertes » en Afrique subsaharienne). Cette transformation se traduit
par une certaine banalisation de la personne publique sur le plan organique, la digue étanche
les frontières entre personne publique et personne privée s'estompe progressivement.
L’interventionniste étatique en Afrique est remis en cause par l'idéologie issu des plans
d'ajustement structurel, les personnes privées participent désormais à la gestion d'activités
d'intérêt général. Ce qui peut entraîner une crise du droit administratif lato senso. L'intervention
administrative contemporaine apparaît donc comme une action éclatée , poursuivi par des
personnes différentes et suivant des formes différentes (Tribunal des conflits, 1921, société
commerciale de l'Ouest africain, arrêt du bac d'eloka). L'exigence de transparence
administrative exigent la réduction du pouvoir discrétionnaire de l'administration et obligation
pour l'administration de motiver la plupart de ses décisions transforme en administration
administré sous le couvert de la notion de bonne gouvernance.
De nouveaux champs se dessinent à l'horizon pour le droit administratif camerounais, le défi de
la décentralisation avec le prisme de la sécession identitaire , la réforme de l'entreprise publique
, issue des lois de 2017 constitue notre défi de la transformation du droit administratif
camerounais.
l'expression « principe de l'égalité » apparaît à une époque où n'existait pas encore le contrôle
de constitutionnalité des lois. La Constitution n'étant pas considérée comme une véritable
norme contrôlée . La loi était à son apogée, à Sa Majesté. Aujourd'hui la légalité doit s'entendre
dans un sens plus vaste comme ne visant pas seulement la loi, mais aussi les normes
constitutionnelles , les normes internationales, les principes généraux de droit.
Certaines sources de la légalité sont donc extérieures à l'administration. Le principe de l'égalité
se compose le deux éléments :l'obligation de conformité à la loi, et une obligation d'Initiative
pour assurer la mise en œuvre de la loi.
le professeur Charles Eisenmann en analysant le concept de l'Égalité, estime que dans son
fondement historique, comme dans son sens cognitif, la notion de l'Égalité stricto senso, signifie
donc la conformité de l'acte administratif par rapport à la loi. Or, l'auteur constate que dans sa
signification réelle, le principe de la légalité exprime l'idée que l'acte administratif doit respecter
non seulement la loi, au sens formel du terme, mais également d'autres normes juridiques tels
que la Constitution, les traités internationaux, les décisions administratives. Et pour Charles, on
devrait rebaptiser ce principe dont l'appellation évoque une réalité à laquelle ne correspond plus
le principe. En conséquence, il propose de l'appeler principe de juridicité. Mais cette notion ne
sera pas retenue par les doctrines majoritaires et le principe de l'égalité sera maintenu dans sa
conception actuelle, conformité initiative.
c'est l'obligation la plus traditionnelle qui a un caractère plutôt négatif, elle impose à
l'administration de ne prendre que des mesures qui ne soient pas contraire à la loi. D'une façon
générale, l'administration doit dans son action quotidienne, respecter la légalité. Il est constitué
d'un ensemble d'obligations, de facultés et d'interdiction. Cette définition n'est pas propre au
droit administratif, le droit se ramène toujours à ces trois éléments devoir, pouvoir, ne pas
pouvoir. On doit faire quelque chose c'est une obligation, on peut faire quelque chose c'est une
faculté, on ne peut pas faire quelque chose c'est une interdiction.
C'est l'aspect le plus connu, le plus vieux du principe de légalité. C'est sans doute aussi le
mieux appliqué et le mieux sanctionné.
Pour assurer l'exécution des lois et règlements, l'administration peut avoir à prendre soit des
mesures d'application, soit des mesures de coercition. La crise économique des années 90 a vu
se développer le principe de tolérance administrative (nouveau désordre normatif ?). Le juge est
toujours très attentif à faire respecter ses décisions (autorité de la chose jugée). Des mesures
ont été prises et progressivement renforcée, que des décisions de justice restent inexécutées.
la légalité est plus large que la loi au sens technique du terme. L'adage selon lequel « nul n'est
censé ignorer la loi » ne vise pasn seulement la loi votée par le Parlement, mais également
l'ensemble des sources de la légalité, d'où l'expression « blocs de lÉgalité ». Cette théorie des
sources de la légalité n'est pas propre au droit administratif elle s'applique au Droit pénal, au
droit privé.
La légalité s'est enrichie (1971 en France) de l'expression « bloc de constitutionnalité ». Cette
expression remplace progressivement l'expression ancienne de bloc de légalité. Elle veux dire
que le champ de la légalité s'est enrichi de nouvelles normes, dont la Constitution. Celle-ci
comporte un certain nombre de règles ou de dispositions qui encadrent l'action de
l'administration. les sources de la légalité seront subdivisées en deux sections.
paragraphe 1: la Constitution.
La Constitution est la norme supérieure de l'État (normes fondamentales selon Hans Kelsen)
elle est au sommet de la hiérarchie et s'impose à toutes les autres. Elle est relative au premier
chef aux autorités politiques, président de la République, au gouvernement, au Parlement. La
Constitution pourrait sembler ne s'intéresser qu’indirectement à l'administration, appareil
organisé dont dispose le pouvoir exécutif pour assurer ses missions. Deux facteurs se sont
toutefois contribués pour renforcer son importance à l'égard de l'administration. D'une part le
nombre d'articles de la Constitution concernant directement la vie administrative. D'autre part
les articles de la Constitution (le dispositif constitutionnel) s'ajoutant au principe issu de son
préambule et aux décisions du juge constitutionnel dont la portée s'est affirmée tout au long du
20e siècle
1- le preambule
une controverse doctrinale a longtemps nourri les débats juridiques. le problème était de savoir
si les principes inscrits dans le préambule ont valeur de droit positif. débat tranché par le juge
administratif camerounais dans les arrêts de 1972. le juge administratif camerounais estimait
alors que l'autorité administrative était tenue de respecter les principes inscrire dans le
préambule qu'evoquaient les requérants pour soutenir l'illégalité du décret présidentiel portant
dissolution de l'association des Témoins de Jéhovah.Au demeurant, la loi constitutionnelle du
18 janvier 1996 « article 65 » a clos le débat en affirmant la valeur juridique du préambule de la
Constitution. cette position a reçu une confirmation par la CS/CA 14 Décembre 2005, Noukong
A Ebon contre État du cameroun.
il s'agit des règles prescrites par le dispositif de la Constitution et qui déterminent par exemple
les pouvoirs du Président de la République et du Premier ministre relevant du domaine
réglementaire, l'organisation des services publics, la nomination aux emplois civile et militaire.
En outre, l'administration est tenue de respecter les distinctions du domaine de la loi et du
Règlement tel que contenu dans la Constitution et avoir toujours à l'esprit l'existence d'une
juridiction chargée de la juger à savoir les tribunaux administratifs, la chambre administrative de
la Cour suprême, le juge constitutionnel dans certains États en parenthèse Bénin, Gabon,
France), par la voie de l'exception d'inconstitutionnalité ou la question prioritaire de
constitutionnalité.
le droit d'origine internationale a pris une importance quantitative non négligeable au cours des
dernières décennies dans l'ordre juridique notamment parmi les sources de la légalité
administrative, le droit de l'intégration régionale (cemac, cobac, ohada ,) régie désormais les
activités administratives les plus diverses. D'autres traités imposent le respect à l'administration
des libertés publiques fondamentales (la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples,
Le Pacte des Nations Unies sur les droits civils et politiques, la Charte africaine sur la
décentralisation et la bonne gouvernance). Cette internationalisation des sources la légalité
administrative par l'émergence de standard universelle entre ce que l'on va appeler la notion de
droit administratif global.
la notion désigne toute norme juridique incluant un élément d'extranéité organique. Ce type de
normes n'emane pas de la volonté unilatérale des autorités nationales. Ce trait distingue
fondamentalement une telle norme des normes internes et autorise à rassembler seul sous le
même vocable divers types d'actes juridique (conventions internationales).
En relevant évidemment que les traités, conventions ou accords élaborés entre plusieurs états
peuvent devenir des sources de la légalité. Ainsi pour avoir une autorité en droit interne, le traité
doit avoir été signé, ratifié ou approuvé , puis publié. L'autorité des traités est subordonnée à
leur application réciproque par l'autre partie. L'applicabilité des normes internationales pour
partir est due à leur invocation dans le cadre d'un éventuel litige. S'agissant du droit
communautaire, Droit d'intégration par excellence, leur primauté sur le droit interne est due à la
notion d'effet direct des traités fondateurs.
Le Conseil d'État va maintenir cette jurisprudence de la théorie de la loi écran implicite jusqu'en
1989. Le juge judiciaire français quant à lui a immédiatement interprété la décision du Conseil
constitutionnel comme habilité les juges ordinaire à effectuer le contrôle de la conformité des
lois postérieurs au traité et a écarté la loi postérieure pour cause de contrariété. Ils fonde sa
compétence sur la supériorité des traités, Principe d'application général mais également sur la
loi sur la spécificité de l'ordre juridique des traités communautaires.
Le Conseil d'État français n'a pas résisté longtemps dans sa position souverainiste de gardien
de la Légalité stricte. Le virement de la jurisprudence tenta tendu a été opéré dans un arrêt
célèbre de 1989 (conseiller d'État du 20 octobre 1989, Nicolo).
Par ailleurs les lois françaises sont soumises au respect du droit international originaire et du
droit dérivé. Alors que les juridictions internationales, la primauté des normes internationales sur
toutes les autres normes internes y compris la Constitution tant le Conseil d'État que la Cour de
cassation que la suprématie conférer par l'article 55 de la Constitution aux engagements
internationaux ne s'applique que dans l'ordre interne aux dispositions de valeur
constitutionnelle.
Le juge administratif ne saurait s'eriger en censeur de la volonté du constituant, ils sont interdit
de faire prévaloir la Constitution lorsque la loi fait écran entre celle-ci est un acte administratif.
Le juge s'auto limite en terme de plénitude de la compétence. Cette position antérieure a été
relativisée par l'effectivité de la QPC février 2009.
Malgré leur affaiblissement par l'avènement de la norme internationale, une analyse strictement
juridique et positive interdit encore aujourd'hui de l'eriger des sources écrites du droit
administratif que demeure la loi et le règlement. « la loi est l'expression de la volonté générale »
la doctrine. La loi a été pendant les siècles la source du droit. Elle a occupé pendant longtemps
la hiérarchie des normes juridiques. Elle est même en pratique la règle suprême, intouchables,
tant que n'existait pas un véritable contrôle de constitutionnalité et de conventionnalité.
L'émergence de ces contrôles on porte un coup à la suprématie de la loi. Cependant la loi est le
règlement continue à rester dans certains États d'Afrique francophone (cameroun), les sources
du droit administratif
On trouve donc dans l'ordonnancement juridique un certain nombre de loi dont les dispositions
sont contraires à la constitution.
Les lois de 1979-1980 visant à empêcher les recours contentieux dirigés contre les actes de
l'autorité administrative portant désignation des chefs traditionnels, les arrêtés des autorités
administratives déconcentrer portant atteinte aux libertés publiques fondamental garanties par
la Constitution. En ce qui concerne les chefferies traditionnelles dans les jugements Essomba
marc Antoine, kouang Guillaume Charles et monkam tchientcheu David, la chambre
administrative de la Cour suprême avait fait application des principes dégagés par le Conseil
d'État français en 1950 dans l'arrêt dame Lamotte qui admet l'écran transparent par l'affirmation
des principes constitutionnels au détriment de la loi. le juge camerounais affirme que tout acte
administratif peut faire l'objet d'un recours et l'exclusion de tout recours serait contraire aux
principes constitutionnels, mais il est revenu sur cette question d'écran transparent en se
déclarant incompétent et dessaisi par l'application de la loi de 1980 sur les chefferies
traditionnelles.
la notion d'acte réglementaire et le régime juridique de ses actes seront mieux traités dans le
chapitre sur la administratif unilatéral. le règlement selon la logique hiérarchique, subordonné à
la Constitution et aux engagements internationaux. Les titulaires du pouvoir réglementaire sont
particulièrement nombreux et de nature fort variées . La valeur des règlements s’ordonne en
fonction de la place de leurs auteurs dans la hiérarchie administrative. un décret réglementaire
du président de la République s'impose à un décret du Premier ministre lequel a une autorité
plus élevé un arrêté ministériel quelle est la nature juridique des autres institutions présidentielle
qui s'impose dans le langage administratif camerounais ? Les règlements locaux sont assujettis
au respect des règles nationaux.
une controverse s’était développée sur la nature de règlement autonome. Certains l'avaient
qualifié d'acte quasi législatif, le professeur René chapus a démontré que ces règlements sont
des actes administratifs susceptibles comme tels d'un recours devant le juge administratif
Dans ses décisions, il arrive que le juge en l'absence de tout texte forge un principe dont le
respect s'impose à l'administration. Ces principes sont appelés PGD. ce sont des principes non
écrits non expressément formulés dans les textes, mais qui sont dégagés par le juge et qui
s'impose à l'administration dans ces diverses habilités.
Il s'agit d'une œuvre constructive de la jurisprudence administrative réalisée pour des motifs
supérieur d’équité afin d'assurer la sauvegarde des droits individuels des citoyens. Le juge
administratif camerounais en a formellement consacré l'existence dans son arrêt société des
grands travaux de l'Est de 1970. il a à la suite du juge administratif français qui en consacrait
l’existence en 1944. le juge administratif camerounais à précisé la place des principes généraux
de droit dans un jugement de 1980 assureur conseil franco-africain. Pour l'essentiel, la chambre
administrative a fait sienne la disposition du président de la République. René Chapus qui dit
que « les principes généraux de droit ont une valeur supra décrétale et infra législatives »
c'est-à-dire inférieur à la loi, supérieur au décret. La liste exhaustive des principes généraux de
Droit est difficile à établir. À titre indicatif la doctrine opère généralement une classification de
ses principes soit en les rattachant aux droits des administrés soit à l'organisation des services
publics et à l'organisation administrative. Le problème de la place des principes généraux de
droit dans la hiérarchie des normes se pose aujourd'hui en des termes nouveaux. lorsque le
Conseil constitutionnel français a considéré que la loi devait respecter non plus seulement les
principes généraux de droit mais les principes de valeur constitutionnelle comme les principes
fondamentaux reconnu par les lois de la République, d'où la tentation de certains à croire que
les principes généraux de droit sont dépassés et que les principes à valeur constitutionnelle ont
pris leur place et que ses principes n'appartiennent plus désormais au droit administratif mais
on voit constitutionnel.
Même dans le cas où l'administration dispose d'un pouvoir discrétionnaire elle ne décide pas
pour autant de manière arbitraire. En effet il n'existe plus d'acte totalement discrétionnaire car
l'action administrative est toujours subordonnée au respect des règles de compétence et à
l'exigence que le but poursuivi ait un caractère d’intérêt général. toute décision administrative
comporte donc des éléments du pouvoir discrétionnaire et des éléments de compétence liée, le
contrôle de l'action administrative sera plus ou moins poussé d'une part selon que
l'administration dispose plus ou moins important de pouvoir discrétionnaire d'autre part.
il peut arriver que le respect de la légalité paralyse l'action de l'administration dans certaines
situations de crise. la théorie des circonstances exceptionnelles des événements de la Première
Guerre mondiale qui a conduit l'administration à prendre un certain nombre de mesure excédant
ses pouvoirs normaux pour faire face aux circonstances. Le caractère pittoresque de cette
dernière affaire mérite d'être rappelé puisque le préfet maritime de Toulon avait interdit aux de
tenanciers de café, bar et débit de boissons de recevoir des filles dans leur établissement et les
dames dol et Laurent se disant fille galante avaient formé un recours à l'annulation de cette
mesure. le Conseil d'État a précisé que « les limites des pouvoirs de police dont l'autorité
publique dispose pour le maintien de l'ordre et de la sécurité ne sauraient être les mêmes en
temps de paix et en période de guerre où les intérêts de la Défense nationale donnent aux
principes de l'ordre public une extension plus grande, exige pour la sécurité publique des
mesures plus rigoureuses ».
Si l'application de cette jurisprudence n'est certes pas limitée aux événements de guerre, le
Conseil d'État exige toutefois la survenance brutale des événements graves mettant
l'administration dans l'impossibilité d'agir dans le respect des règles normalement applicables .
Les dérogations au principe de l'égalité ne peuvent durer que tant que l'exigent les
circonstances et un acte initialement justifiée par les circonstances exceptionnelles ne pourra
plus recevoir application lorsque celles-ci ont pris fin