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Cours DCG UE4

CHAPITRE 1 : Introduction générale à la fiscalité

La fiscalité est l’un des fondements de la souveraineté, car en l’absence de ressources financières,
nul gouvernement ne peut conduire de politiques publiques. La fiscalité est un puissant instru-
ment de régulation économique capable d’influencer la consommation, d’encourager l’épargne
ou d’orienter le mode d’organisation et de production des entreprises.
La fiscalité comprend les prélèvements obligatoires, les taxes parafiscales, les redevances pour
services rendus, les droits de douanes et les cotisations sociales.

I – Les sources internes et supranationales du droit fiscal

Le droit fiscal constitue une branche du droit public, qui repose sur des textes d’origines variées.
Pour des raisons de légitimité et de consentement à l’impôt, la loi a été longtemps le moyen privi-
légié de création du droit fiscal, renforçant ainsi la suprématie de la loi sur les sources réglemen-
taires.

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1.1 – Les principes constitutionnels

a) Le principe de nécessité de l’impôt


Dans son article 13, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) stipule :
« Pour l’entretien et la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution
commune est indispensable ».

b) Le principe d’égale répartition de l’impôt


Le même article (Cf. (a) principe de nécessité de l’impôt) pose le principe d’égale répartition :
« la contribution commune doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leur
facultés »

c) Le principe de légalité de l’impôt


Deux articles issus de sources différentes pose ce principe :

● L’article 14 de la DDHC : « tous les citoyens ont le droit de constater la nécessité de la contri-
bution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’as-
siette, le recouvrement et la durée ».
● Ce principe est consacré par l’article 34 de la Constitution aux termes duquel, la loi fixe les
règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute na-
ture.

Le pouvoir exécutif n’intervient donc que dans la mise en œuvre des règles fiscales définies par
le Parlement.
Le gouvernement propose chaque année au parlement le vote de la loi de finance qui précise les
recettes fiscales de l’État pour l’année suivante. Elle est votée le 31 décembre de chaque année.
Le 31 décembre de l’année N+1 une loi de finance rectificative est bien souvent votée en paral-
lèle de la nouvelle loi de finance.

1.2 – Les sources internationales

a) Conventions internationales et traités internationaux


Conformément à l’article 53 de la Constitution, les traités qui engagent les finances de l’État ou
qui en modifient des dispositions de nature législative ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu’en
vertu d’une loi. A cet égard, l’article 55 de la Constitution dispose que les traités ou accords ré-
gulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celles des
lois sous réserves, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie. Il en résulte
que la législation fiscale interne ne s’applique que sous réserves, le cas échéant, des dispositions
des traités et accords internationaux.

On peut distinguer principalement :


- Les conventions internationales dites de « non double imposition » qui sont passées entre
deux États dans le but de régler la situation fiscale des personnes susceptibles d’être
imposées dans chacun des deux États concernés.
- Les conventions internationales destinées à lutter contre la fraude fiscale.

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a) Directives et règlements
=> Directives : Les actes législatifs qui définissent leurs objectifs doivent être réalisés de manière
générale par les États membres de l'Union européenne, laissant à chaque membre le pouvoir d'in-
terpréter et de légiférer, afin de remplir l'objectif visé, ce sont les directives.

=> Les règlements : Un acte législatif qui lie tous les États membres est qualifié de règlement.
Les réglementations sont appliquées intégralement dans l’ensemble de l’Union européenne. Les
règlements entrent en vigueur dès qu'ils sont adoptés et ils ne sont pas moins que des lois du
pays. Les règlements sont adoptés conjointement par le Conseil européen et le Parlement euro-
péen, ou uniquement par la Commission européenne. Les pays membres n’ont nul besoin de
prendre des mesures, de les appliquer, car ils deviennent des lois pour eux-mêmes dès leur adop-
tion.

1.3 – La jurisprudence
Comme pour tous les autres droits en France, la jurisprudence n’est pas reconnue comme une
source officielle du droit, mais elle occupe cependant une place importante par son influence sur
l’interprétation. Il s’agit des jugements rendus en matières fiscale par les juridictions conten-
tieuses et qui concernent le plus souvent la contestation par un contribuable d’une interprétation
de la loi par la doctrine administrative (instruction, circulaire, etc…)

1.4 – La doctrine administrative


Elle regroupe l’ensemble des instructions rédigées par l’administration fiscale. C’est un moyen de
fournir une interprétation des textes fiscaux souvent complexes.

1.5 - Les sources de l’information fiscales


Il existe différentes sources qui font état de la législation fiscale, à savoir :

● Le Journal officiel de la République française est le quotidien officiel dans lequel sont consi-
gnés tous les évènements législatifs (lois) et réglementaires (arrêtés, décrets), les déclarations et
publications officielles.

● Le Code Général des Impôts (CGI) regroupe l’ensemble des lois, décrets et arrêtés.

● Les documentations spécialisées : revues et Memento Francis Lefebvre, Revue Fiduciaire etc…

● Le site internet du ministère des Finances et des Comptes publics : www.impots.gouv.fr (il de-

viendra votre meilleur ami 😊).

● Le précis de fiscalité qui est publié chaque année et qui est disponible en ligne gratuitement sur
le site www.impots.gouv.fr à la rubrique « documentation ». Il regroupe l’ensemble des disposi-
tions fiscales et permet des recherches simples grâce à un sommaire détaillé.

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II- L’organisation de l’administration fiscale

L’organisation de l’administration fiscale est d’abord hiérarchique et géographique. Elle est com-
plétée par une répartition fonctionnelle très détaillées des missions de chacun des services.

2.1 – La Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) – Organisation des services cen-
traux
Le ministère chargé de l’Économie et des Finances comprend, entre autres :
- La Direction Générales des Finances Publiques (DGFIP), qui regroupe la direction de la
fiscalité et la direction de la gestion publique. Elle a pour fonction le contrôle de la
production et de la qualité des comptes de l’État ;
- La Direction de la législation fiscale, qui conçoit les textes fiscaux et représente les
ministères dans les négociations internationales en matière de fiscalité ;
- la Direction des grandes entreprises (DGE), dont dépendent les très grandes entreprises.

2.2 – L’organisation départementale


Dans chaque département, une Direction Départementale des Finances Publiques (DDFIP) rem-
place les anciennes directions. Lorsque le chef-lieu du département est régional, la nouvelle di-
rection fusionnée porte le nom de Direction Régionale des Finances Publiques (DRFIP).

2.3 – L’organisation au niveau local


Le Centre des Finances Publiques et l’appellation qui désigne tous les services de la DGFIP ou-
vert au public. Deux services ont été créés au profit des particuliers et des entreprises.

a) Le Services des Impôts des Particulier (SIP)


C’est l’interlocuteur unique des particuliers, il permet aux usagers d’obtenir en une seule dé-
marche une réponse à leurs questions fiscales ou une prise en charges de leurs demandes.

b) Le Services des impôts des Entreprises (SIE)


C’est l’interlocuteur unique des entreprises. Le SIE assure la gestion des dossiers fiscaux. C’est
auprès de ce services que les entreprises doivent déclarer et régler l’intégralité de leurs impôts in-
direct (comme la TVA), régler l’impôt sur les sociétés, la taxe sur les salaires, la CVAE, la CFE
etc…
Le SIE est également compétent pour le dépôt des déclarations fiscales (liasse fiscale), des décla-
rations de succession, l’enregistrement des donations et le paiement des droits correspondants et
l’enregistrement d’actes non soumis à publicité foncière.

2.4 – Les autres services


Il existe d’autres services spécifiques comme :

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- La Direction des Résidents Etrangers et des Services Généraux (DRESG), ce service per-
met au français non-résident en France qui perçoivent des revenus de sources française de
s’acquitter l’impôt dû.

- La Direction Générale des Douanes et des Droit Indirects (DGDDI), ce service a pour
missions principales de percevoir les droits de douanes à l’importation, et de contrôler les
exportations.
III – Définition et caractéristique de l’impôt

3.1 - Définition
L’impôt est une prestation pécuniaire, mise à la charge des personne physiques ou morales,
requise par voie d’autorité à titre définitif sans contrepartie directe, en vue de couvrir les
dépenses publiques et de réaliser les objectifs économique et sociaux fixées par la puissance
publique.

3.2 - Caractéristique de l’impôt


 L’impôt est un prélèvement obligatoire et pécuniaire
 L’impôt est effectué par voie d’autorité. Il est lié à la légitimité de la puissance publique
et au principe de consentement à l’impôt.
 Un prélèvement effectué sans contrepartie et à titre définitif. La non-affectation de l’impôt
caractérise l’absence de contrepartie.

On distinguera de l’impôt les prélèvements suivants :


 Les cotisations sociales : Ce sont des prélèvements assis sur les salaires permettant le
financement des prestations sociales.
 Les taxes parafiscales : Elles servent à financer un organisme public particulier sans lien
de proportionnalité avec le service rendu (Taxe intérieur sur le gaz par exemple).
 Les redevances : Elles rémunèrent un service rendu (le péage ou droit d’entrée des musées
nationaux par exemple).

3.3 - Classification des impôts et taxes

a) Classification administrative

 Les impôts directs, sont les impôts périodiques supportés directement par les personnes
qui y sont assujetties. Ils sont souvent recouvrés à l’aide d’un rôle (l’impôt sur le revenu,
hors prélèvement à la source, IS) et versés directement par le contribuable à
l’administration fiscale.

 Les impôts indirects, sont les impôts sur les dépenses, qui s’incorporent dans le prix des
biens et des services consommés. Ils sont perçus sans émission de rôle nominatif. Ils sont
acquittés par le contribuable puis versé à un tiers collecteur, puis reverser à l’Etat (Ex : la
TVA, la TICPE, le prélèvement à la source de l’IR, la CSG et la CRDS).

a) Classification économique

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 L’impôt sur le revenu : Acquitté par le contribuable et versé à l’administration fiscale :


o L’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)
o L’impôt sur les bénéfices des sociétés (IS)

 L’impôt sur la consommation : C’est un impôt qui est effectué lors d’une consommation :
o La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
o La Taxe Intérieure de la Consommation Énergétique (TICPE)
o Les taxes sur certains spectacles et jeux

 Imposition du capital : C’est un prélèvement effectué à la suite d’une accumulation


(valeur d’un patrimoine) ou d’un mouvement (transmissions de biens) de capital :
o L’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière – anciennement ISF réforme 2018)
o La taxe foncière
o Les droits de succession perçus lors de la transmission du patrimoine par héritage
o Les droits de mutation

a) Autres classifications
 Impôt réel, est un impôt calculé sur la valeur d’un bien et ne prend jamais en compte la
situation personnelle du contribuable (Ex : la TVA et les droits indirectes)

 Impôt personnel, est un impôt qui prend en compte la situation personnelle du


contribuable et également sa situation familiale (Ex : l’IRPP)

3.4 – Structure des recettes fiscales de l’État


Les recettes de fiscales de l’État proviennent des différents impôts. Leur importance relative dans
le budget global diffère, de manière assez stable dans le temps.

IV – Vocabulaire fiscal

Abattement Somme forfaitaire déduite de la base imposable


Assiette Déterminer l’assiette de l’impôt consiste à rechercher et à évaluer

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la matière imposable. Cette évaluation peut être forfaitaire ou


réelle. L’assiette retenue sera la base d’imposition sur laquelle sera
calculé l’impôt.
Assujetti Personne soumise à un impôt.
Ensemble de biens, activité, situations ou opérations concernés par
Champ d’application une disposition fiscale et limites d’application de cette disposition
dans le temps et dans l’espace.
Personne qui supporte directement la charge des contributions, im-
Contribuable
pôts, droits et taxes dont le recouvrement est autorisé par la loi.
Opération de calcul de l’impôt par application du taux ou du tarif à
Liquidation
la base imposable.
La mise en recouvrement (procédure de paiement) est l’opération
par laquelle la créance du Trésor devient certaine à une date déter-
minée. Il en existe trois :
- La procédure ordonnée : avis d’imposition que l’on reçoit
- La procédure spontanée ou déclarative : La TVA par
Recouvrement
exemple, on doit connaître la date limite de paiement et
payer à cette date
- Le paiement par une tierce personne : Des tiers peuvent
payer des impôts pour le compte du contribuable à l’état
(ex : Prélèvement à la source de l’impôt)
Document administratif sur lequel figurent les éléments servant de
base de calcul de l’impôt, le montant des sommes à payer, les
Avis d’imposition
conditions de leur exigibilité et la date de leur mise en recouvre-
ment.
C’est la date à partir de laquelle l’administration fiscale est en droit
Exigibilité
de réclamer le montant de l’impôt.
C’est l’évènement qui fait naitre une créance au profit de l’admi-
Fais générateur
nistration fiscale.
Elle précise le territoire sur lequel s’appliquent la législation fran-
Territorialité çaise et les règles à suivre lors d’autres opérations avec d’autres
pays.
C’est la personne qui doit verser l’impôt car elle réalise des opéra-
Redevable tions soumises (on peut être assujetti sans être redevable : cas du
médecin exonéré de TVA).

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