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L'UNIVERSITÉ LIBRE DE TUNIS

Cours d’Introduction à la fiscalité

2ème année Sciences de Gestion


Volume horaire : 4,5H/semaine : 3H de cours+1,5H de travaux dirigés

Enseignante : Dr. Hend GUERMAZI

Année universitaire : 2022 -2023


Références bibliographiques

Le code de la TVA et de l’IRPP et de L’IS sont les principales références


bibliographiques. Ce cours a été réalisé en se référant à divers ouvrages et cours de
fiscalité et notamment les cours de Mr. Mehdi Ellouz et Mr. Faycel Derbel.

Nous citons à titre indicatif et non limitatif les principales références


bibliographiques :

- Raouf Yaich (2015) : « La TVA et les autres taxes sur le chiffre d’affaires »,
ED Raouf Yaich,
- Système Comptable des Entreprises
- www.profiscal.com
- www.finances.gov.tn
© Introduction à la fiscalité - 2éme LSG

Plan du cours
Partie 1 : Introduction à la fiscalité
Chapitre 1 : Notion d’impôt
1- Impôt direct
2- Impôt indirect
3- Autres taxes
Chapitre 2 : Détermination du montant de l’impôt
1- Fait générateur
2- Assiette imposable
Chapitre 3 : Recouvrement de l’impôt
1- Notion d’ordonnateur
2- Notion de comptable
3- Modalités de recouvrement
Chapitre 4 : Bases juridiques du système fiscal tunisien
1- Les textes du droit commun
2- Les textes particuliers

Partie 2 : Taxe sur la valeur ajoutée et droit de consommation


Chapitre 1 : Champ d’application de la TVA
1- Caractéristiques de la TVA
2- Opérations imposables
3- Exonérations
4- Notion d’assujetti
5- Les activités se trouvant en dehors du champ d’application de la TVA
6- Territorialité
Chapitre 2 : Détermination de la TVA
1- Fait générateur
2- Assiette de la TVA
3- Taux de la TVA
Chapitre 3 : Liquidation de la TVA
1- Conditions de déductions

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2- Modalités de déductions
3- Règles particulières
4- Régularisation
5- Régime suspensif
Chapitre 4 : Droit de consommation
1- Champ d’application
2- Assiette et taux

Partie 3 : Impôt sur le revenu – Règles générales


Chapitre 1 : Champ d’application
1- Personnes imposables
2- Règles d’imposition
Chapitre 2 : Assiette de l’impôt sur le revenu
1- Définition du revenu imposable
2- Détermination des revenus nets catégoriels
Chapitre 3 : Liquidation de l’impôt sur le revenu des personnes physiques
1- Déductions communes et particulières
2- Liquidation de l’impôt sur le Revenu Net Global (RNG)

Partie 4 : Impôt sur les sociétés


Chapitre 1 : Champ d’application
1- Personnes imposables
2- Territorialité
Chapitre 2 : Détermination du Bénéfice imposable
1- Règles particulières aux charges
2- Règles particulières aux produits
Chapitre 3 : Liquidation
1- Les acomptes provisionnels pour et taux d’imposition
2- Le minimum d’impôt

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Partie 5 : Plus-value immobilière et plus-value sur valeurs


mobilières
Chapitre 1 : L'impôt sur les plus-values des particuliers et liquidation annuelle de l’IRPP
1- Plus-value immobilière
2- Plus-value sur valeurs mobilières

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Partie 1 : Introduction à la fiscalité

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Chapitre 1 : Notion d’impôt


Pourquoi payons-nous des impôts ?
Pourquoi payons-nous des impôts ? C’est une question qui a été posée sûrement par
la plupart des contribuables. Toutefois, personne n'est vraiment convaincu de la
nécessité de payer l'impôt surtout s'il lie cette question avec celle de la répartition
des impôts et celle des dépenses publiques. L’idéal pour les contribuables serait de
vivre dans une société sans impôts.
Différents arguments ont été présentés pour convaincre les contribuables du sort de
l'impôt. Pour les uns l'impôt est la contrepartie des services rendus par l'Etat
essentiellement la protection de la propriété et de l'individu contre toute agression
interne et externe. Pour d'autres, l'impôt est nécessaire pour financer la croissance et
inciter à l’investissement.
La vie en communauté exige la couverture de quelques besoins collectifs 1 financés
par l'impôt. Cet argument est pour plusieurs auteurs suffisant pour rendre l’impôt
légitime.
1. Définitions de l’impôt
L’impôt a fait l’objet de plusieurs définitions.
➢ « L’impôt est un prélèvement pécuniaire, qui, en vue de subvenir aux besoins
publics, l’Etat opère par voie de contraintes sur les ressources des particuliers à
raison de leurs facultés contributives sans que ce prélèvement ne corresponde à des
services déterminés procurés à qui y est astreint ». LAFERRIERE ET WALINE –
1952.
➢ « L’impôt est un prélèvement opéré par voie de contrainte par la puissance
publique, et ayant pour objectif essentiel de couvrir les charges publiques et de les
répartir en fonction des facultés contributives des citoyens ». PM GAUDEMET –
1981

1
La vie en société engendre des frais généraux qu'il faut couvrir. Il faut des policiers pour veiller au respect par
chaque individu des lois engendrées par cette société. Il faut une armée pour défendre la société des risques
d'agression d'une autre société étrangère. Il faut un administrateur pour gérer et organiser la vie en société. Il faut des
entreprises publiques pour produire les biens et les services nécessaires à la société. La vie en société exige donc des
dépenses sociales qui doivent être financées par les différents membres de la société

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La définition la plus célèbre qui a été donnée à l’impôt et qui demeure applicable à
ce jour et ce, malgré les développements qui ont connu les finances publiques dans
le temps et dans l’espace et celle de Gaston JEZE et qui stipule que :
➢ « L’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie
d’autorité à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques »2.
Dans cette définition classique, l’idée essentielle est que l’impôt est un prélèvement
obligatoire, sans contrepartie immédiate, visant à couvrir les charges
publiques.
Ces définitions font apparaître les 7 caractéristiques suivantes de l’impôt :
1- Le caractère autoritaire des impositions.
2- Le caractère général de l'imposition.
3- L'absence de contrepartie directe.
4- Le caractère pécuniaire de l'impôt.
5- Le caractère définitif de l'impôt.
6- La nature législative de l'impôt.
7- La finalité de couverture des charges publiques.
1.1. Le Caractère autoritaire des impositions
Imposer c'est "faire payer autoritairement" explique le Petit Robert. Le caractère
autoritaire des impositions signifie tout simplement que le contribuable3 est dans
l'obligation de s'y conformer.
Le trait fondamental de l'impôt est son caractère obligatoire. Le caractère obligatoire
des impositions implique l'application de pénalités aux contribuables qui ne
remplissent pas leurs obligations selon les règles et dans les délais impartis.
1.2. Le caractère général de l'imposition
Les impositions sont instituées pour une application générale et impersonnelle. Elles
sont exigées de tous les contribuables qui remplissent les conditions d'imposition.
Le caractère général de l'imposition implique l'universalité de l'imposition et pose
un problème de territorialité fiscale4.

2
Gaston JEZE (1935) : cours de Finances publiques 1934-1935. LGDJ
3
En outre, le terme contribution qui signifie dans le langage courant, l'impôt payé à l'État, d'où la classification des
impôts et taxes en contributions directes et contributions indirectes, et qui a donné naissance au terme contribuable,
est utilisé dans certains cas pour désigner un impôt généralement de solidarité. Il en est de même du terme droit qui
est parfois utilisé pour désigner une imposition.
4
La territorialité rend la loi fiscale applicable à tous ceux qui se trouvent dans le champ territorial de l'impôt et à tous
les biens qui s'y produisent ou s'y consomment.

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1.3. L'absence de contrepartie directe


L'impôt est dû sans contrepartie directe. Il n'est pas la rémunération d'un service ou
d'un bien reçu en échange mais la participation par voie d'autorité au financement de
l'Etat.
1.4. Le caractère pécuniaire de l’impôt
L'impôt est payé en argent ayant cours légal. Il ne peut faire l'objet de dation en
paiement.
1.5. Le caractère définitif de l'impôt
Contrairement à l'emprunt, l'impôt est payé à titre définitif. Il ne peut faire l'objet de
remboursement. Néanmoins, lorsqu'il est payé par erreur, l'impôt indu est
remboursable sur demande écrite et motivée déposée auprès des services compétents
de l’administration fiscale. En pratique, toute demande de remboursement
déclenche, généralement, un contrôle fiscal.
1.6. La nature législative de l’impôt
L’impôt doit être voté par le pouvoir législatif. Le vote des députés exprime le
consentement populaire à l’impôt.
1.7. La finalité de couverture des charges publiques
L'impôt est prélevé en vue de faire face aux dépenses nécessaires au fonctionnement
de l'État.
Il ne peut par conséquence être prélevé que dans le cadre de l'autorisation donnée
annuellement au gouvernement par la loi de finances.

NB : Distinction entre impôt, taxe et redevance

• Impôt - L'impôt est versé à l'État ou aux collectivités locales à titre obligatoire par
le contribuable sans contrepartie directe.
Le professeur Gaston Jèse définit l'impôt comme étant une prestation pécuniaire,
requise des particuliers par voie d'autorité à titre définitif et sans contrepartie, en vue
de la couverture des charges publiques.

Les impôts et taxes tunisiens s'appliquent, en principe, au territoire tunisien (terrestre, maritime et aérien). Néanmoins,
certains revenus de source étrangère peuvent être imposés en Tunisie ; de même que certains revenus de source
tunisienne ne sont imposés qu'à l'étranger ou sont soumis en Tunisie selon un mode spécifique.

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• Taxe - La taxe est versée, à titre obligatoire, à l'État ou à une collectivité en


contrepartie d'un service dont profite le payeur ou dont il aurait pu profiter. Les taxes
rémunèrent un service mais sans lien de proportionnalité avec le service rendu.5
• La redevance : Contrairement à l’impôt, la redevance s’apparente à un prix. Elle
peut être définie comme étant le prix d’un service rendu. Elle n'est par conséquent
acquittée que par les usagers volontaires d'un service public6.
• Distinction entre taxe et redevance : Le critère généralement retenu pour
distinguer la taxe de la redevance est celui de l’équivalence :
- En appliquant ce critère, on est en présence d'une taxe lorsque le montant dû
n'est pas équivalent au service fourni ou qu'on aurait pu obtenir.

- En revanche, il s'agit de redevance lorsqu'il y a équivalence entre le montant


du prélèvement et la prestation obtenue par l'usager.
Le critère de distinction entre l’impôt et les autres prélèvements est donc l’existence
ou non d’une contrepartie. En effet, ces prélèvements sont réclamés en contrepartie
de certains services rendus ou mis à la disposition des citoyens. En tant que gage de
citoyenneté, l’impôt est dû sans aucune contrepartie.
2. Classification des impôts en impôts directs et en impôts indirects
Cette distinction entre l’impôt direct et indirect est l’une des classifications les plus
utilisées.
Ainsi, l’impôt direct est un impôt permanent supporté définitivement par le
contribuable lui-même dont le fait générateur tombe à date fixe et qui frappe
régulièrement la matière imposable. L’impôt direct est acquitté directement par le
contribuable sur ses revenus ou sur son patrimoine.
Au contraire, l'impôt indirect est un impôt intermittent qui peut être répercuté par le
contribuable sur une autre personne, atteignant des faits accidentels, dont la date de
survenance est inconnue. Le contribuable n'est donc qu'un intermédiaire qui le rejette
sur d'autres.

Les impôts directs frappent les personnes, les impôts indirects frappent des choses.

5
Exemple : La taxe sur le voyage à l’étranger, la taxe professionnelle, la taxe sur les tomates destinées à la
transformation, la taxe sur les produits de la pêche, la taxe due par les organisateurs de spectacles, la taxe pour la
protection de l’environnement, la taxe à l’exportation d’huile d’olive non conditionnée.
6
Exemple : Les redevances de séjour dans les bassins des ports, des prestations douanières, les redevances
aéronautiques (La redevance d’atterrissage) etc.

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Exemples concrets d'impôts directs


L'exemple le plus connu d'impôt direct est l'impôt sur le revenu qui est payé
directement au service des impôts par le contribuable. L’impôt sur le revenu finance
le budget de l’Etat. L’impôt sur les sociétés (IS) est également un impôt direct.
➔ La notion d'impôt direct s'oppose à celle d'impôt indirect qui fait intervenir
un tiers dans le processus de paiement de l'impôt.
Exemples concrets d'impôts indirects
La taxe sur la valeur ajoutée est la référence même de l’impôt indirect. En effet, la
TVA n’est pas acquittée directement par le contribuable auprès du Trésor public.
Chaque entreprise qui vend un produit à un consommateur donné reverse une part
du montant obtenu à l’État. Les véritables payeurs dans ce cas sont les
consommateurs.
On peut citer parmi les impôts indirects, les droits de douane.
Les ressources fiscales fixées à 31.759 MDT en 2020, se détaillent comme suit :
2018 2019 2019 2020
Résultats LF LF actualisée LF
Impôts Directs 9.065 10.047 12.460 13.662
IRPP 6.359 7.003 8.525 9.651
IS 2.706 1.944 2.637 4.011
Impôts Indirects 15.438 17.033 16.622 18.097
TVA 7.425 8.303 8.200 8.975
Droits de Consommation 2.864 3.214 2.967 3.157
Droits de Douanes 1.208,3 1.338 1.343 1.521
Autres Impôts indirects 3941,3 4.178 4.112 4.444
TOTAL 24.503 27.080 29.082 31.759
Part des impôts directs 37% 37,10% 42,84% 43,02%
Part des impôts indirects 63% 62,90% 57,16% 56,98%
La répartition des recettes fiscales se présente comme suit :

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Recettes fiscales

Impôts directs

37%
63% Impôts indirects

3. Autres taxes
3.1. Taxes sur les salaires à la charge des employeurs
➢ La taxe de formation professionnelle (TFP) au taux de 1% de la masse
salariale brute pour le secteur des industries manufacturières et au taux de 2% pour
les autres secteurs. Cette taxe est déduite des montants afférents aux dépenses
effectuées pour la formation du personnel, dans la mesure ou le programme de
formation a été préalablement approuve par le ministère de l’Emploi et de la
Formation Professionnelle.
➢ La contribution au fonds de promotion des logements (FOPROLOS) pour les
salariés au taux de 1% de la masse salariale brute à la charge de tout employeurs
publics ou privés exerçant en Tunisie à l’exclusion des exploitants agricoles privés.
3.2. Taxe sur les contrats d’assurance
Au taux de 5% du montant des primes émises pour les contrats d’assurance des
risques de la navigation maritime et aérienne et au taux de 10% pour les contrats
d’assurance des autres risques.
L’article 48 de la loi de finances pour l’année 2018 a prévu le relèvement des taux
de la taxe unique sur les assurances comme suit :
- De 5% à 6% pour les contrats d’assurance des risques de la navigation
maritime et aérienne.
- De 10% à 12% pour les contrats d’assurance des autres risques.

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Chapitre 2 : Détermination du montant de l’impôt

1. Fait générateur
Le fait générateur est le phénomène, l’événement, l’opération, l’acte juridique, ou la
situation juridique qui fait naître ou créer la dette fiscale. La naissance de la dette
fiscale dépend de l’intervention du fait générateur. Le fait générateur engendre
l’impôt sans le rendre exigible.
L’exigibilité de l’impôt est le droit qui fait valoir le Trésor à partir d’un moment
déterminé auprès du redevable pour obtenir le paiement immédiat de l’impôt. La
notion de fait générateur revêt une importance certaine car elle détermine la
naissance de la créance fiscale mais aussi le champ d’application de la loi fiscale
dans le temps et dans l’espace. Elle permet d’apprécier la nature de l’impôt et la loi
applicable dans le temps et dans l’espace.
Exemple :
- On ne peut parler de droits d’enregistrement qu’à partir de l’établissement de l’acte
de vente.
-En matière de TVA, le fait générateur pour les importations est déterminé par le
dédouanement de la marchandise.
Toutefois, si le fait générateur est nécessaire pour le paiement de la dette fiscale, le
paiement de celle-ci peut être différé dans le temps. En effet, le fait générateur relève
du domaine de la loi sous l’empire de laquelle il intervient puisqu’il fait
immédiatement naitre la créance fiscale malgré le délai dont dispose le contribuable
pour se libérer de cette dette. Ce délai ne suspend pas l’obligation fiscale mais retarde
son exécution.
Le fait générateur présente par ailleurs un intérêt pratique. Il détermine l’application
de la loi fiscale dans le temps, en précisant les conditions et délais d’application de
la loi nouvelle. Il définit également le champ d’application de la loi dans l’espace,
en fixant les règles de territorialité. Ainsi, l’impôt sur le revenu s’applique à toute
personne ayant sa résidence habituelle en Tunisie. Quant à la valeur ajoutée, elle
n’est supportée qu’en cas de livraison des biens ou de la marchandise sur le territoire
tunisien...
1.1. Le fait générateur définit le champ d’application de l’impôt
La nature de l’impôt est souvent fonction du fait générateur.

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1.2. Le fait générateur détermine le champ d’application de la loi dans


l’espace
C’est ainsi qu’il permet de préciser et de limiter la territorialité de l’impôt. On peut
savoir dans quel territoire l’impôt est appliqué.
1.3. Le fait générateur détermine l’application de la loi dans le temps
La connaissance du fait générateur fixe la date à laquelle il convient de se placer
pour déterminer la législation applicable relative aux modalités d’assiette et des
tarifs de recouvrement. Les impôts ultérieurs soit au titre d’une imposition
volontaire, soit au titre d’une déclaration volontaire ou d’une taxation d’office
doivent établir d’après la législation en vigueur au moment du fait générateur.
2. Assiette imposable
Pour déterminer l’assiette imposable, il faut tout d’abord déterminer la matière
imposable puis évaluer la base d’imposition.
2.1. La constatation de la matière imposable
C’est une étape essentielle du processus d’imposition. La matière imposable désigne
la richesse économique du contribuable, qui est prise en compte soit lorsqu’elle se
forme suite à la réalisation du revenu, soit lorsqu’elle est générée grâce à la
constitution d’un capital ou enfin lorsqu’elle est utilisée pour dépenser ou
consommer. En effet, elle peut représenter un bien qui est soumis à des droits
d’enregistrement lors d’une opération d’acquisition, ou encore un revenu salarial qui
est imposable au titre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, ou même un
produit qui supporte lors de son achat ou de sa consommation, la taxe sur la valeur
ajoutée.
2.2. L’évaluation de la base imposable
On s’intéresse ici à la deuxième étape du processus d’imposition. Elle consiste à
quantifier de manière exacte la matière imposable. Il est important de signaler à cet
égard que la base imposable se distingue de la matière imposable même si elles se
retrouvent réunies sous la même appellation d’assiette imposable. En effet, la base
imposable est définie comme le montant chiffré relatif à l’élément sur lequel on
assoit l’impôt.

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Exemple :
- En cas de cession, le bien immeuble représente la matière imposable et la plus-
value représente la base imposable.
- Un bien meuble étant la matière imposable à la TVA, la base imposable étant le
prix de vente
Deux procédés sont utilisés pour l’évaluation de la base imposable : le
dénombrement et l’évaluation
➢ Le dénombrement consiste à compter ou mesurer la matière imposable, afin
de calculer l’impôt à payer. C’est le cas par exemple de l’impôt agricole dû sur le
bétail ou le contribuable est tenu de compter le nombre de tête dont il dispose afin
d’asseoir l’impôt.
➢ L’évaluation : elle se fait soit par le recours à la méthode directe (réelle) ou
bien à la méthode indirecte (forfaitaire).
- L’évaluation réelle : Elle a pour but de déterminer la valeur exacte de la
matière à imposer. Elle nécessite la tenue d’une comptabilité régulière, appuyées
par des pièces justificatives.
- L’évaluation forfaitaire : C’est une méthode qui permet à l’administration
d’évaluer la matière imposable de manière approximative.

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Chapitre 3 : Recouvrement de l’impôt

L'exécution de la loi de finances s'effectue suivant un ensemble de procédures et


d'opérations. La phase administrative et comptable de cette exécution se traduit par
des opérations de recettes (encaissements) et des opérations de dépenses
(décaissements). Cette phase fait appel aux services de deux catégories d'agents de
l'ordre administratif : les administrateurs de crédits et les ordonnateurs d'un côté et
les comptables de l'autre.
L'article 15 du décret 2003-101 dispose à cet effet : « Les opérations relatives à
l'exécution du budget de l'État et des autres organismes publics font intervenir deux
catégories d'agents : d'une part les administrateurs de crédits et les ordonnateurs,
d'autre part les comptables. Les fonctions d'administrateur et celles d'ordonnateur
peuvent être cumulées ; les fonctions d'ordonnateur et celles de comptable public
sont incompatibles ».
1. Notion d’ordonnateur
La séparation des ordonnateurs et des comptables implique avant tout une séparation
des tâches qui leur sont confiées. Il y a donc une division rationnelle du travail qui
découle du principe et qui voudrait que chacun de ces deux acteurs assure en ce qui
le concerne toutes les tâches et seulement les tâches qui lui seront dévolues dans le
cadre de l'exécution du budget.
Selon l’article 6 du code de comptabilité publique : « Les ordonnateurs provoquent
les opérations budgétaires. A cet effet, ils établissent constatent et mettent en
recouvrement les créances publiques, sous réserves des exceptions admises pour les
droits payables au comptant, engagent, liquident et ordonnancent les dépenses ».
2. Notion de comptable
Selon l’article 10 du code de comptabilité publique : « Les comptables publics sont
chargés du recouvrement des recettes, du paiement des dépenses, de la garde et de
la conservation des fonds, valeurs, produits et matières appartenant ou confiés à
l’Etat, aux établissements publics ainsi qu’aux collectivités locales. Ils sont chargés
également du contrôle de la régularité des recettes et des dépenses lesdites
organismes ainsi que de la régularité de la gestion de leur patrimoine. »
➔ Les fonctions d’ordonnateur et celles de comptable public sont incompatibles.

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3. Modalités de recouvrement
Le recouvrement est l'ensemble des procédures financières par lequel l'impôt passe
du patrimoine du contribuable dans les caisses du trésor Public .
3.1. Principes généraux
On distingue plusieurs procédés pour obtenir le paiement de l’impôt :
a. Au comptant : tel est le cas des impôts indirects
b. Par retenue à la source : En Tunisie, la retenue à la source est la plus courante
des pratiques en matière de collecte de l’impôt. La retenue à la source ou l’avance
sur impôt représente une technique de prélèvement et de contrôle de l'impôt. Elle est
réalisée pour le compte de l'État par un tiers payeur et elle revêt en général le
caractère d'avance sur le montant final de l'impôt.
La retenue à la source s’applique aux :
- Traitements, salaires, pensions et rentes viagères.
- Les revenus fonciers (loyers, plus-values immobilières).
- Les revenus de capitaux mobiliers et les jetons de présence
c. Par versement d'acompte : Le contribuable est tenu de verser l'impôt
anticipativement et spontanément sous forme d'acompte. Ceux-ci sont calculé sur
base des revenus de l'exercice précèdent. Les acomptes provisionnels sont perçus
selon trois (3) échéances forfaitaires égale chacune à 30% du montant de l’impôt sur
le revenu dû au titre de l’année précédente.
3.2. Procédures de recouvrements
Les comptables publics ont le monopole du recouvrement des impôts. Dès qu’ils ont
en charge l’impôt, ils sont personnellement et pécuniairement responsable de son
recouvrement

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Chapitre 4 : Bases juridiques du système fiscal


tunisien
1. Les textes du droit commun et les textes particuliers
Le droit fiscal tunisien repose sur des textes d'origines variées. Pour des raisons de
légitimité et de consentement à l'impôt, la loi a été le moyen privilégié de création
du droit fiscal.
Le pouvoir judiciaire ainsi que la doctrine administrative jouent également un rôle
non négligeable dans l'interprétation des textes.
Les sources du droit fiscal sont dans l'ordre hiérarchique décroissant :
➢ La constitution ;
➢ Les conventions fiscales internationales ;
➢ La loi ;
➢ La loi de finances ;
➢ Le règlement (Décrets et arrêtés) ;
➢ Les principes généraux du droit ;
➢ La jurisprudence fiscale ;
➢ La doctrine administrative (BODI7 et réponses aux questions posées par les
contribuables) ;
➢ La doctrine.
1.1. La constitution
Les dispositions relatives à l'impôt et aux fondements de l'obligation fiscale
s'imposent à toutes les autres sources du droit fiscal qui doivent être conformes à la
constitution.
L’obligation fiscale est prévue par l’article 10 de la constitution tunisienne du
17/01/2014 qui stipule que « Le paiement de l’impôt et la contribution aux charges
publiques constituent un devoir conformément à un régime juste et équitable. L'Etat
met en place les mécanismes à même de garantir le recouvrement de l'impôt et la
lutte contre l'évasion et la fraude fiscale ».

7
Bulletin Officiel de la Direction des Impôts

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La constitution contient (dans le contexte actuel est censée contenir) des dispositions
relatives :
➢ Au devoir fiscal du citoyen,
➢ A la règle de l'équité fiscale,
➢ A l'autorité compétente pour instituer un impôt, définir son assiette et fixer
son taux,
➢ A la procédure d'adoption des conventions internationales,
➢ A l'égalité devant la loi fiscale.
1.2. Les conventions fiscales internationales
Les conventions fiscales internationales sont des traités conclus entre deux Etats ou
plus en vue de définir les règles d'imposition des revenus qu'un citoyen de l'un des
Etats réalise dans l'autre Etat. Elles visent aussi à éviter ou du moins à limiter la
double imposition de ces revenus. Il s'agit des conventions internationales et des
traités qui ont une force supérieure aux lois internes des pays signataires.8
On peut distinguer principalement les conventions internationales dites de "non
double imposition" qui sont passées entre deux Etats pour régler la situation fiscale
des personnes susceptibles d'être imposées, du fait de leur activité, de leur domicile
ou de leur revenu, dans chacun des deux Etats concernés.
Ces conventions conduisent le plus souvent à l'imposition dans un Etat et à
l'exonération dans l'autre ou bien l'imposition dans l'Etat de la résidence principale
ou de l'activité professionnelle, déduction faite de l'imposition subie dans l'autre Etat
au titre des activités qui y sont exercées.
1.3. La loi
La loi constitue la source principale du droit fiscal. Ceci est confirmé par l'article
34 de l’ancienne constitution tunisienne selon lequel : « Sont pris sous forme de lois,
les textes relatifs à l'amnistie, à l'assiette, aux taux et aux procédures de
recouvrement des impôts, sauf délégation accordée au Président de la République
par les lois de finances et les lois fiscales ».
De plus, avant la fin de chaque année, le Parlement tunisien vote la loi de finances
qui définit les recettes fiscales de l'Etat et indique les nouvelles dispositions fiscales
structurelles ou conjoncturelles résultant des choix politiques du gouvernement.
Ainsi, seule la loi peut instituer un impôt, définir son assiette, fixer son taux et les
procédures de recouvrement. Néanmoins, les lois fiscales et la loi de finances

8
L'article 32 de la constitution stipule que les conventions dûment approuvées ont une force supérieure à celle des
lois et ceci pour mettre les conventions internationales à l'abri des modifications postérieures apportées par les lois
internes

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peuvent déléguer au Président de la République d'instituer des règles fiscales


régissant l'assiette, les taux et les procédures de recouvrement par décret.
1.4. La loi de finances
Le budget annuel de l'État est voté par une loi de finances qui autorise annuellement
la perception des impôts et détermine les charges publiques. En plus des données
budgétaires, la loi de finances comporte généralement des dispositions fiscales.
Hormis les cas de réforme fiscale ou d'institution d'un nouvel impôt, l'essentiel des
changements en matière fiscale de l'année est édicté par la loi de finances d'où
l'importance majeure qu'elle occupe en matière fiscale.
Lorsque, en cours d'année, le budget connaît une évolution non conforme aux
prévisions, le gouvernement peut recourir à une loi de finances complémentaire.
1.5. Le décret-loi
Le décret-loi permet à l’exécutif, en la personne du Président de la République, de
légiférer en prenant des mesures du domaine de la loi en cas de vacances ou de
carence des instances parlementaires.
1.6. Le règlement - décrets et arrêtés
a. Les décrets
Les décrets relèvent de la compétence du Président de la République. Ils sont pris
soit en vertu d'une délégation d'une loi fiscale ou d'une loi de finances soit en vertu
des pouvoirs généraux de réglementation qui sont conférés à la fonction de Président
de la République par la constitution.
Dans le domaine fiscal les décrets présidentiels sont pris en exécution des lois
fiscales.
b. Les arrêtés
La réglementation par voie d'arrêté se limite en matière fiscale au pouvoir dont
dispose le ministre pour prendre des arrêtés de taxation.

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1.7. La jurisprudence
La jurisprudence constitue une source d'enrichissement du droit par le fait qu'elle
l'interprète pour l'appliquer d'une part et qu'elle est tenue d'apporter une solution au
litige même en présence d'un vide juridique.
Dans son deuxième aspect, la jurisprudence peut précéder l'élaboration de la loi et
l'influencer. Ainsi, de nombreuses lois viennent consacrer une position
jurisprudentielle ; mais l'inverse existe aussi (c'est-à-dire, il arrive que des lois soient
établies pour contrecarrer une jurisprudence).
1.8. La doctrine administrative
Elle est constituée par les circulaires, bulletins et notes administratives de nature à
expliquer et à interpréter les dispositions fiscales. L'interprétation est destinée
essentiellement aux agents de l'administration chargés de l'application desdits textes.
D'ailleurs, ces notes sont publiées dans un Bulletin Officiel de la Direction des
Impôts (BODI).
En théorie, la doctrine administrative est obligatoire pour les agents de
l'administration alors qu'elle peut faire l'objet d'une contestation par le contribuable
qui s'estime lésé par une interprétation non conforme à la loi. Mais en pratique, la
doctrine administrative domine les usages fiscaux en Tunisie et constitue de ce
fait presque l'unique source d'interprétation opérante des textes.
1.9. La doctrine
La doctrine des auteurs est toujours utile à la diffusion d'une culture fiscale. Elle
peut, lorsqu'elle est dotée d'une force logique, aider à l'interprétation des textes et
faire un contre poids, bien que de portée pratique limitée, par rapport à la doctrine
administrative.

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Partie 2 : Taxe sur la valeur ajoutée et


droits de consommation

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Chapitre 1 : Champ d’application de la TVA

La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand rendement dans le
système fiscal tunisien. Elle frappe la valeur ajoutée au fur et à mesure de sa
formation. Le mécanisme général de la TVA fait que chaque entreprise agit sur ordre
et pour le compte de l'Etat et se trouve collecteur d'impôt en aval de son activité tout
en subissant la collecte des impôts par ses fournisseurs en AMONT.
L'imposition à la TVA implique la tenue d'une comptabilité régulière et fiable et
l'imposition à l'impôt sur le revenu des personnes physiques et l'impôt sur les sociétés
selon le régime réel.
1. Caractéristiques de la TVA

1.1. La TVA est un impôt indirect


C’est un impôt supporté par les consommateurs finaux (redevables réels). Sa collecte
est assurée par les entreprises (redevables légaux) appelées assujetties, pour le
compte de l’Etat.
Le rôle des entreprises assujetties à la TVA consiste donc à collecter cet impôt par
le biais de sa facturation aux clients et à son reversement au Trésor.
C’est ainsi que le prix d’achat supporté par le consommateur est majoré d’une
somme correspondant à un pourcentage du prix initial. Le consommateur paie donc
une charge supplémentaire que l’entreprise collecte mais ne conserve pas puisqu’elle
la reverse ensuite à l’Etat.
1.2. La TVA est un impôt réel
C’est un impôt facturé au consommateur par l’entreprise chargée de sa collecte et
effectivement payé par lui en sus du prix du produit ou du service qu’il acquiert.
L’impôt ne tient pas compte de la situation personnelle du consommateur au regard
de ses revenus ou de ses charges de famille ;
1.3. La TVA est un impôt global
La TVA est un impôt global, dans la mesure où elle frappe, sauf exception,
l'ensemble des biens et services vendus en Tunisie quel que soit leur origine -
produits tunisiens ou importés.
En revanche, les produits exportés sont exonérés de TVA en Tunisie. Ils supportent,
en principe, la TVA du pays destinataire de l'exportation tunisienne selon le principe

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dit de la compensation à la frontière qui exonère les exportations et impose les


importations.
1.4. La TVA est un impôt neutre
Le paragraphe 2 de l'article 1er du code de la TVA annonce le principe de la
neutralité de la TVA en disposant :
La TVA s'applique quels que soient :
- Le statut juridique des personnes qui interviennent pour la réalisation des
opérations imposables ou leur situation au regard de tous autres impôts ;
- La forme ou la nature de leur intervention et le caractère habituel ou
occasionnel de celle-ci.
Seul le consommateur dit « final » acquitte véritablement la TVA, car pour les
intermédiaires, à savoir les entreprises chargées de sa collecte, cet impôt est
déductible. Il s’agit donc d’un impôt neutre sur les résultats de l’entreprise qui le
collecte.
En effet, L’intermédiaire redevable :
➔ Calcule la taxe exigible sur ses ventes ou ses prestations de services ;
➔ Déduit de cet impôt la taxe qui a grevé les éléments constitutifs de son prix
de revient ;
➔ Ne verse au Trésor que la différence : chacun acquitte la taxe sur la « valeur
ajoutée » par lui.
• Neutre : La TVA n’a pas d’incidence sur le résultat de l’entreprise.
Exemple 1:
Un industriel de bicyclette a produit pendant le mois d’avril 1.000 pièces qu’il a
vendues au comptant à un grossiste au prix HT de 100 DT la pièce.
Le grossiste en vend au comptant pendant le même mois 600 pièces à un détaillant
assujetti au prix HT de 120 DT la pièce.
Le détaillant vend à des particuliers toutes les pièces achetées à crédit et à prix de
150 DT la pièce HT. Pour des raisons de simplification, on suppose que l’industriel
n’a pas supporté de TVA à l’occasion de ses achats.
Le fait générateur de la TVA relatif à la vente des marchandises est la livraison. Le
taux de TVA applicable aux bicyclettes est de 19%.
La liquidation de la TVA chez les 3 intervenants est la suivante :

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Chez l’industriel :
C.A.H.T: 100x1.000 100.000 DT
TVA collectée 100.000x19% = 19.000 DT
TVA déductible 0 DT
TVA à verser au trésor 19.000 DT
La TVA perçue par l’industriel va être automatiquement verser au trésor, l’assujetti
ne pouvant profiter d’aucune avance de TVA.
Chez le grossiste :
C.A.H.T 120x600= 72.000DT
TVA collectée 72.000DT x19% =13.680 DT
TVA déductible 19.000 DT
Crédit de TVA à reporter 5.320 DT
La TVA payée par le grossiste à son fournisseur à l’occasion de ses achats dépasse
celles reçues. Le reliquat sera reporté sur la TVA du mois suivant.
Chez le détaillant
CA HT 150x600 = 90.000 DT
TVA collectée 90.000x 19% = 17.100 DT
TVA déductible 13.680 DT
TVA à verser au trésor 17.100-13.680 =3.420 DT
Bien que n’ayant pas encaisser de TVA (la vente étant à crédit) le détaillant devra,
en sus de la TVA décaissée à l’occasion de ces achats, requitter au trésor le surplus
dégagé par ces ventes à crédit.
Le total des montants perçus par le trésor : 19.000+ 3.420 =22.420.
La consommation finale n’a concerné que la valeur de 90.000 HT ce qui ouvrirait à
l’État une créance de TVA de 17.100.
Le trésor est alors en avance sur sa créance de 5.320.

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Exemple 2:
Supposons que des articles de sport sont soumis à la TVA au taux de 19% au stade
de la production et de la vente, le circuit économique va alors se présenter ainsi :

Fournisseur Producteur Commerçant Client

(HT) 100 D (HT) 150 D (HT) 200 D


+(TVA) 19D +(TVA) 28,5 D +(TVA) 38D
= 119 D = 152,5 D = 238 D

Reversement Reversement Reversement


au trésor au trésor au trésor
19D 28,5 D 38 D
- 0D -19 D - 28,5
= 19D =9,5 D = 9,5D
TVA / consommation finale = 38 D
TVA payée aux différents stades = 19 D + 9,5 D + 9,5 D = 38 D

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2. Opérations imposables
Les opérations imposables à la T.V.A. sont de 3 catégories :
- Les opérations imposables par nature
- Les opérations expressément désignées par la loi.
- Les opérations normalement non soumises à la T.V.A. mais qui peuvent devenir
imposables sur option de la personne qui les effectue.
Les deux premières sont obligatoires, la troisième est facultative.
2.1. Les opérations imposables par nature
Aux termes de l’article 1er du code de la TVA, « sont soumises à la taxe sur la valeur
ajoutée les affaires faites en Tunisie qui, quels qu’en soient les buts ou les résultats,
revêtent le caractère industriel, artisanal9, libéral ainsi que les opérations
commerciales autres que les ventes10».
Les activités agricoles ne sont pas dans le champ d’application de la TVA.
Cependant, les entreprises agricoles peuvent opter pour le régime de la TVA.
Le terme affaire désigne toute opération réalisée entre deux personnes
juridiquement distinctes moyennant une contrepartie en espèce ou en nature.
L’exemple type de l’affaire est la vente.
Ceci ne suppose pas nécessairement le gain, contrairement au sens courant du terme
affaire, ainsi, le terme affaire n’exclut pas du champ d’application de la TVA, les
opérations effectuées à prix coûtant ou à perte.

9
Son activité doit figurer parmi la liste des activités artisanales prévues par le décret n° 2005-3078 du 29 novembre
2005,
- Son activité doit être essentiellement manuelle et le recours au matériel mécanique doit être limité et à faible
rendement,
- Ne pas recourir à des procédés de travail automatisés,
- Le dirigeant technique de l’entreprise artisanale doit être titulaire d’un certificat de qualification professionnelle.
10
Les opérations commerciales autres que les ventes comportent plusieurs opérations.
a) Les prestations de services
b) Les opérations de locations
c) Les opérations de commission, de courtages et d’intermédiation
d) Les services et prestations de banque
e) Les travaux à façon
f) Le transport
g) La promotion immobilière

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Le champ d’application de la TVA couvre donc :


➢ Les opérations industrielles et artisanales A titre purement indicatif on peut
citer :
- Les opérations réalisées par les secteurs de l’industrie chimique, agro-
alimentaire, textile, électroménager, énergie (électricité, gaz ...
- La fabrication par les artisans : des tapis, poterie, céramique…

➢ Les opérations réalisées par les professions libérales : On entend par


professions libérales, celles où l’activité intellectuelle joue le rôle principal et
qui consiste en la pratique personnelle d’un art ou d’une science que
l’intéressé exerce en toute indépendance. On peut citer à titre indicatif comme
professions libérales :
- Professions médicales et paramédicales (Médecins, Chirurgiens, Infirmiers,
Masseurs, Kinésithérapeutes, Sage-femmes, Rééducateurs,
Physiothérapeutes, Exploitants de laboratoires d’analyses médicales…)
- Professions juridiques (Avocats, Commissaires aux comptes, Conseils
juridiques et fiscaux, Huissiers, Huissiers-notaires)
- Professions techniques : Exploitants de cabinets d’études, Architectes,
Urbanistes, Décorateurs paysagistes, Métreurs, Géomètres, Ingénieurs
conseils, Inventeurs, Comptables et Experts comptables, Transitaires,
Exploitants d’auto-école…
- Professions artistiques et littéraires : Artistes peintres, Artistes plasticiens,
Dessinateurs, Sculpteurs, Ecrivains, Professeurs libres, Interprètes...
➢ Les opérations commerciales autres que les ventes : Les opérations
commerciales autres que les ventes couvrent d’une façon générale les
prestations de services. Parmi les prestations de services concernées par la
TVA, on peut citer à titre d’exemple :
- Les opérations de confection, de réparation (mécanique, automobiles...)
d’intermédiation (courtage ...) le transport, l’hôtellerie, la publicité ... ;
- Les travaux de bâtiments et les travaux publics ;
- Les services informatiques ;
- Les services de télécommunications réalisées par les entreprises ayant la
qualité d’opérateur de réseaux publics de communication ;
- Les opérations bancaires ;
- Les opérations de leasing ;
- Les opérations de location (y compris des immeubles) ;
- Le transport ;
- La promotion immobilière.

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2.2. Les opérations imposables par détermination de la loi11


Il s'agit des opérations énumérées au paragraphe II de l'article 1er du code de la
TVA.
a. Les importations :
Sont soumises à la TVA, toutes les importations quels que soient le produit, le statut
de l'importateur (personne physique ou morale, commerçant ou non commerçant,
assujetti ou non assujetti...) ou la destination du produit (revente après
transformation ou en l'état, consommation personnelle, etc...).
La TVA est due à l'importation nonobstant le régime des produits similaires locaux
(exemple : les produits agricoles qui sont hors champ d'application de la TVA en
régime intérieur et soumises à la TVA à l’importation) et l'imposition à l'importation
s'applique indifféremment aux biens neufs ou d'occasion, avec ou sans payement et
même s'il n'y a pas transfert de propriété. (Ventes en consignation).
La TVA s'applique à l'importation pour certains produits exonérés en marché
intérieur lorsque la disposition instituant l'exonération ne traite que la production
et/ou la vente du produit.
b. Les reventes en l'état

- Effectuées par « les commerçants détaillants qui réalisent un chiffre


d'affaires annuel global égal ou supérieur à 100.000 dinars12. Ce seuil couvre
toutes les ventes quel que soit leur régime fiscal »13. Toutefois, Sont exonérés
de la taxe sur la valeur ajoutée lors de la vente par les commerçants détaillants,
les produits alimentaires14, et les produits soumis au régime de l'homologation
administrative des prix ;
- Effectuées par les commerçants grossistes en matériaux de construction ; et
les commerçants grossistes exerçant dans d'autres secteurs et qui
approvisionnent d'autres commerçants revendeurs15 ;

11
Expressément désignées par la loi
12
Il faut s’assurer au début de chaque année civile si le chiffre d’affaires de l’année précédente (N-1) atteint oui ou
non 100.000D. Si oui il y a assujettissement à la TVA à compter du 1er janvier de l’année (N) sinon il faut attendre la
fin de l’année et ainsi de suite.
13
Selon l'article 1er du code de la TVA.
14
La notion de produits alimentaires couvre les produits destinés à l’alimentation humaine et ceux destinés à
l’alimentation animale.
15
Cependant, ne sont pas concernés par la TVA au stade de la distribution en gros les produits alimentaires même
s’ils supportent la TVA au stade de la production. A titre indicatif ne sont pas concernés par la TVA au stade de la
distribution en gros, les produits laitiers et dérivés, les eaux minérales et les boissons gazeuses, les levures alimentaires,
les aliments composés pour volaille et bétail etc.

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- Effectuées par les concessionnaires de biens d'équipement industriels et de


biens d'équipement de travaux publics.

c. La présentation commerciale des produits autres qu'agricoles ou de la


pêche
La présentation commerciale d'un produit consiste à procéder aux opérations ayant
pour but de donner au produit l'aspect sous lequel il est offert au consommateur
(conditionnement, étiquetage...).
Exemple : un commerçant qui achète des savons à l'état nu et procède lui-même à
leur habillage, sort du cadre normal de son activité qui consiste à acheter pour
revendre pour s’adonner à la présentation commerciale.
d. La vente de lots effectuée par les lotisseurs16 immobiliers17 ;
e. Les travaux immobiliers
Les travaux immobiliers englobent tous les travaux de bâtiment exécutés par les
différents corps du métier qui participent à la construction, les travaux publics.
Relèvent aussi des travaux immobiliers, les travaux accessoires et préliminaires à
des travaux immobiliers proprement dits. Il s’agit à titre indicatif des :
- Travaux de démolition ;
- Travaux de nivellement préliminaires à la construction de route, d'immeuble
- Travaux de dragage, de lotissement, travaux hydrauliques d’assainissement,
- Travaux d'aménagement et de viabilisation des terrains à bâtir : pose de
canalisation, d'eau et d'égouts, électrification, construction des chaussées,
bordures, trottoirs etc. ...
- Travaux d'installation électrique, téléphonique, sanitaire, chauffage, etc
f. La vente d'immeubles ou de fonds de commerce effectuée par les
personnes qui, habituellement, achètent ces biens en vue de leur revente
(marchands de biens);
g. Les affaires portant sur la consommation sur place
Il s'agit de toute opération de consommation sur place de boissons ou de produits
alimentaires réalisées par les cafetiers, les restaurateurs, les pâtissiers, les cantines,

16
Sont considérés comme des lotisseurs immobiliers les personnes qui procèdent au lotissement et à la vente de
terrains leur appartenant quelle que soit l’origine du terrain : acquis à titre onéreux ou à titre gratuit, acquis entre
vif ou par décès.
17
Aux termes de l’article 58 du code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme « est considéré lotissement,
toute opération de division d’une parcelle de terrain en un nombre de lots supérieur ou égal à trois, destinés après
aménagement, à la construction des locaux à usage d’habitation, à usage professionnel, industriel, touristique ou à
recevoir des équipements collectifs sociaux et culturels conformément aux dispositions du présent code ».

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les self-services, les lieux de divertissement (parcs d’attraction, salles de cinéma...)18


h. Les livraisons à soi-même19 d'immobilisations corporelles par les
assujettis :
Les livraisons à soi-même d'immobilisations par les assujettis sont imposables à la
TVA dans tous les cas y compris lorsqu'elles sont concomitamment suivies par la
déduction intégrale de la TVA ainsi collectée sur soi-même.
L'imposition systématique des livraisons à soi-même d'immobilisations par les
assujettis n'a pas pour but uniquement d'éviter toute distorsion de concurrence, elle
vise aussi à donner une date et un montant de taxe de référence à la production
interne d'immobilisation qui pourraient servir au calcul des régularisations
susceptibles d'intervenir au cours des années subséquentes (cession, échange, apport
en société, changement d'affectation, disparition injustifiée, cessation d'activité,...).
i. Les livraisons de biens autres qu'immobilisations corporelles que les
assujettis se font à eux-mêmes pour leurs propres besoins ou ceux de leurs
diverses exploitations, dans la mesure où ces biens ne concourent pas à la
réalisation d'opérations passibles de la taxe sur la valeur ajoutée et qu'ils
ne sont pas admis au bénéfice du droit à déduction.
La TVA n’est donc pas exigée sur les livraisons à soi-même portant sur :
- Des services ;
- Des biens ou produits non exclus du droit à déduction et utilisés pour les besoins
de l’exploitation ;
- Des biens ou produits incorporés ou consommés à l’occasion de la fabrication
de produits soumis à la TVA.
Exemple 1

Soit une entreprise qui fabrique des machines à partir des pièces importées. En même
temps elle fabrique des pièces pour les utiliser dans le montage desdites machines.
Les pièces fabriquées par l’entreprise sont soumises à la TVA en tant que produit
final.

18
Le traiteur qui fournit des plats à emporter est soumis à la TVA en sa qualité d'assimilé au restaurateur par l'arrêté
du 3 novembre 1984 portant nomenclature des activités artisanales et ce en application de l'article 1er du code de la
TVA.
Il importe à ce propos de signaler que les cantines des entreprises privées ou publiques sont soumises à la TVA en
raison de leurs livraisons de repas ou de boissons, que les repas ou boissons ainsi servis soient préparés par la cantine
ou qu'ils lui soient livrés préparés
19
NB : L’opération de livraison à soi - même est l’opération par laquelle une personne obtient personnellement ou
avec le concours de tiers un bien, à partir de biens, éléments ou de moyens lui appartenant.

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Donc la livraison à soi-même de ces pièces, qui sont incorporées dans ces machines,
n’est pas soumise à la TVA.
Exemple 2
Soit une entreprise qui fabrique des pâtes alimentaires ordinaires (exonérées de la
TVA en vertu du tableau A annexé au code de la TVA) dispose d’une machine pour
fabriquer les emballages nécessaires à ces pâtes.
La livraison à soi-même de ces emballages est soumise à la TVA car ces derniers ne
concourent pas à la réalisation d’opération passible de TVA.
En effet, si l’entreprise avait acheté ces emballages auprès d’un autre fabricant, elle
aurait payé la TVA au titre de ces achats.
2.3. Les produits, opérations et personnes imposables par option
Sont imposable à la TVA par option :
- Les produits et opérations situés hors du champ d'application de la TVA sur
option globale.
- Les personnes éligibles au forfait BIC sur option à l'imposition à la TVA et
corrélativement au régime réel en matière d'impôt sur le revenu.
- Les produits imposables par nature exonérés par la loi mais imposés sur option
totale ou partielle dans les cas suivants :
❖ Produits et services exportés,
❖ Approvisionnement d'assujettis à la TVA en produits et services exonérés.

3. Exonérations20
L’exonération légale dans le système de TVA tunisienne s’applique selon le cas :
- À un produit ou à une opération de façon absolue, ou
- À un ou plusieurs stades (tels à l’importation, à la production et à la vente),
ou
- En fonction de certaines conditions liées au domaine d’utilisation du produit.
En vertu de l’article 4 du code de la TVA, sont exonérées de la taxe sur la valeur
ajoutée les opérations énumérées par le tableau A nouveau.
Voici quelques exemples du tableau A du code de TVA sont :

20
L’exonération se distingue de :
-L’exemption : une opération est exemptée lorsqu’elle se trouve hors champ d’application de la TVA.
-La suspension : c’est la procédure qui a pour but de ne pas réclamer la TVA exigible ou de différer éventuellement
son paiement.

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- « Les travaux agricoles effectués à l’intérieur des exploitations agricoles ainsi


que les travaux forestiers, la location de matériels à usage agricole, le transport
des produits agricoles effectué par les agriculteurs pour leur propre compte, la
location d'étalages dans les marchés publics ainsi que les services afférents aux
produits agricoles et de la pêche.
- La production, la diffusion et la présentation des œuvres théâtrales, scéniques,
musicales, littéraires et plastiques à l’exclusion des représentations réalisées dans
des espaces servant des repas et des boissons pendant le spectacle ;
- La vente des farines, des semoules, du pain, du couscous et des pâtes alimentaires
de qualité ordinaire
- La vente d'huile d'olives ou de grignon ainsi que les sous-produits de la trituration
des olives.
- a. Le transport maritime et la consignation des navires.
b. Le transport aérien international à l’exclusion des services rendus en
contrepartie de la vente des billets de voyage.
c. Les services aériens sous réserve de réciprocité.
d. Le transport
-Les opérations d'assurances et de réassurances soumises à la taxe unique sur les
assurances. »
L’exonération entraîne la perte du droit à déduction, sauf pour les exportations en
cas d’option à l’assujettissement du produit par l’exportateur.
4. Notion d’assujetti21
Est assujettie à la TVA, toute personne physique ou morale qui est soumise aux
dispositions du code de la TVA. L’assujettissement peut être obligatoire, volontaire
par option ou par erreur. L'assujettissement peut être total ou partiel.
4.1. Les assujettis à titre obligatoire (de droit)
Sont considérés comme assujettis et sont, à ce titre, soumis à la taxe sur la valeur
ajoutée :
- Les personnes physiques ou morales qui réalisent des opérations imposables,
dans les conditions de l’article 1er du code de la TVA, sauf les personnes
physiques imposées selon le régime du forfait d'impôt BIC.
- « Les entreprises dépendantes d’entreprises assujetties quelle que soit leur forme
juridique.

21
La notion d’assujetti à la TVA résulte de l’article 2 du code

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Est considérée comme placée sous la dépendance d'une autre entreprise ou


effectivement dirigée par elle, toute entreprise, dans laquelle directement ou par
personnes interposées, cette autre entreprise exerce en fait le pouvoir de décision.
Il en est de même d'une entreprise dans laquelle une autre entreprise, directement ou
par personnes interposées exerce des fonctions comportant le pouvoir de décision ou
possède, soit une part prépondérante dans le capital, soit la majorité absolue des
suffrages susceptibles de s'exprimer dans les assemblées d'associés ou
d'actionnaires.
Il en est également ainsi lorsque le siège de l'entreprise dirigeante est situé hors de
Tunisie, ou lorsque celle-ci n'assure qu'un rôle de gestion et n'exploite
personnellement aucun établissement industriel ou commercial.
Sont réputées personnes interposées au sens de ce qui précède tant le propriétaire,
les gérants et administrateurs, les directeurs et employés salariés de l'entreprise
dirigeante, que le père et la mère, enfants et descendants, conjoint du propriétaire,
des gérants, des administrateurs ou directeurs de ladite entreprise subordonnée.
- Les entrepositaires et les marchands en gros de boissons alcoolisées, de vins et
de bières. »22
Exemple :
Soit une entreprise "A " qui a pour activité la fabrication des ustensiles de cuisines
sise à Tunis, et qui a participé au capital d’une société " B " sise à Sousse, dont
l’activité est le commerce de détail. Le taux de participation est de 60%, et le chiffre
d’affaires de cette dernière en 2019 est de 91.000 dinars.
-L’entreprise "A " est obligatoirement assujettie à la TVA du fait qu’elle exerce une
activité industrielle.
-L’entreprise " B " aura obligatoirement la qualité d’assujettie du fait qu’elle est
dépendante de l’entreprise " A ".
4.2. Les assujettis par option
La TVA tunisienne comporte deux types d'option :
- L'option pour l'assujettissement des activités hors du champ de la TVA qui est
nécessairement globale23.

22
Article 2 du code de la TVA
23
Les non assujettis de droit (à titre obligatoire) peuvent, aux termes du point 3 du § I de l'article 2 du code de la
TVA, opter pour le régime de la TVA pour l’ensemble de leurs activités dès lors qu'il ne s'agit pas d'un produit exonéré
de TVA. Il s’ensuit que les assujettis par option pour les activités hors du champ d'application de la TVA ne peuvent
être assujettis partiels.

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- L'option pour l'assujettissement des produits et opérations exonérés24 qui peut


être totale ou partielle c'est-à-dire ciblée par les personnes qui réalisent des
opérations à l'exportation ou approvisionnement des assujettis.
➢ Modalités de l'option
L’option s’exerce par simple demande déposée au centre ou bureau de contrôle des
impôts dont relève le redevable.
Elle prend effet à compter du 1er jour du mois qui suit celui de son acceptation par
l’administration
L’option peut être demandée à toute période de l’année. L’option est faite par
période de quatre ans expirant le 31 décembre de la quatrième année qui suit celle
au cours de laquelle elle a pris effet.
Selon l’article 2 § I point 3 du code de la TVA, « elle est renouvelable par tacite
reconduction par période de 4 ans » et ne peut être dénoncée que trois mois au plus
tard avant l’expiration de chaque période de quatre ans.
➢ Effets et conséquences de l'option
A l'acceptation de la déclaration d'option par le centre ou le bureau de contrôle, le
contribuable devient de droit assujetti à la TVA et de ce fait bénéficie d'un crédit de
départ de TVA sur les immobilisations et stocks ouvrant droit à déduction à la date
d'effet de l'option.
L'option met à la charge du contribuable toutes les obligations fiscales et comptables
qui pèsent sur les assujettis.
L'option à la TVA d'un forfaitaire le place, dans le régime réel d'imposition sur les
revenus.
Si l’entreprise ayant opté pour le régime de la TVA devient soumise de droit à la
TVA elle ne pourra plus quitter le régime de la TVA.
Exemple :
Le 10 avril 2015 un commerçant détaillant en pièces de rechange dont le chiffre
d’affaires est égal en 2017 à 60.000 D dépose une demande d’option à la TVA.
Cette demande a été acceptée par l’administration le 25 avril 2015.

24
Les personnes réalisant des opérations exonérées ne peuvent pas, en principe, opter pour le régime d’assujetti.
Néanmoins, depuis le 1er janvier 1999, les personnes qui réalisent des opérations exonérées peuvent opter pour la
qualité d'assujetti à la TVA totalement ou partiellement lorsqu'elles
- Réalisent des opérations exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée destinées à l'exportation,
- Approvisionnent les personnes assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée en produits et services exonérés de
ladite taxe.

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- L’option prend effet le 01/05/2015


- Elle couvre la période allant du 01/05/2015 jusqu’au 31/12/2019.
- Si ce commerçant veut renoncer à cette option, il doit formuler une demande
d’abandon de la qualité d’assujetti à la TVA, 3 mois avant l’expiration de ce
délai c.a.d avant le 30 septembre 2019.
On suppose que le chiffre d’affaires réalisé par ce commerçant en 2019 est de
110.000D.
Ce détaillant devient assujetti de droit à la TVA à partir du 1er janvier 2020 et il ne
peut plus quitter ce régime même si son chiffre d’affaires réalisé au cours des années
ultérieures est inférieur à 100.000D.
4.3. Les assujettis partiels
Il existe deux types d'assujettis partiels :
- Les assujettis partiels en raison de leurs activités ;
- Les assujettis partiels en raison de l'exonération de certains produits
commercialisés.

a. Les assujettis partiels en raison de leurs activités


Alors que les assujettis par option pour des produits hors du champ d'application de
la TVA sont nécessairement assujettis pour la totalité de leurs activités, les assujettis
de droit ainsi que ceux qui réalisent des opérations exonérées de la TVA peuvent
être partiellement assujettis, et disposer de deux secteurs distincts :
- L'un assujetti de droit ou par option,
- L'autre se trouvant non assujetti de droit.
Tel est par exemple le cas d'un prestataire qui exerce en même temps un commerce
de détail (sans option à la TVA pour l'activité de commerce de détail) et dont le
chiffre d'affaires global annuel des deux activités est inférieur à 100.000 dinars.
Les entreprises partiellement assujetties peuvent opter pour l'assujettissement total
dans le cas où le secteur non assujetti est hors du champ. Mais, elles peuvent aussi
conserver leur statut d'assujetti partiel.
Les entreprises qui réalisent des opérations assujetties de droit et d'autres exonérées
peuvent opter pour l'assujettissement total ou partiel des opérations exonérées à
l'exportation ou qui approvisionnent des assujettis en produits et services exonérés
de la TVA.

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b. Les assujettis partiels en raison de l'exonération de certains produits


commercialisés
Lorsqu'une entreprise commercialise à la fois des produits soumis à la TVA et des
produits exonérés relevant du tableau A ou exonérés en vertu du dernier alinéa de
l'article 1 du code de la TVA, elle a le statut d'entreprise partiellement assujettie
avec deux secteurs fiscaux d'activité.
- Le secteur des produits soumis dans lequel il convient d'intégrer, par option,
les ventes de produits exportés y compris (par option) les produits exonérés
du tableau A ainsi que les ventes en suspension de taxes,
- Le secteur des produits exonérés du tableau A, vendus sur le marché local.
c. Les entreprises qui approvisionnent des assujettis par des produits
exonérés de droit
Ces entreprises peuvent opter partiellement ou totalement à l'assujettissement des
produits exonérés qui approvisionnent des assujettis. Dans ce cas, les produits
exonérés de droit deviennent soumis à la TVA par option au taux de 19% sauf
application d'un autre taux spécifique au produit par ailleurs taxé à un autre stade.
5. Les activités se trouvant en dehors du champ d’application de
la TVA
Se trouvent en dehors du champ d'application de la TVA
- La production agricole interne à l'exception de la production du maïs qui est
taxable au taux de 7%. En revanche, l'importation de produits agricoles est soumise
à la TVA sauf exonération prise par décret (ayant une portée temporaire limitée à
l'année civile) dans le cadre de l'article 8 du code de la TVA ainsi que l'importation
de produits agricoles relevant du tableau A.
- La représentation commerciale des produits agricoles. La représentation
commerciale des produits agricoles n'est pas soumise à la TVA qu'elle porte sur des
produits locaux ou des produits étrangers et même lorsque le produit agricole
étranger a subi la TVA à l'importation.
- Viande fraîche et abattage des animaux25
- Syndicat de propriétaires d'immeubles 26
- Le commerce de détail dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 100.000
dinars.

25
Le BODI n° 89/24 précise que « conformément à l'article 2 du code de la TVA, les personnes physiques ou morales
qui procèdent à l'abattage des animaux de boucherie ne sont pas considérées comme des assujettis à la TVA.
26
Dans une prise de position (4) du 4 janvier 2000 la DGELF a précisé que si le syndicat de copropriétaires
d'immeubles se limite à sa mission de base, il reste en dehors du champ d’application de la TVA. En revanche, toute
autre activité peut être régie par la TVA.

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- Le commerce de gros de produits alimentaires qui est hors champ


contrairement au commerce de détail de produits alimentaires qui est exonéré de
TVA.
- Les récoltes des propriétés frontalières27
- Les produits de la pêche tunisienne.
5.1. Conséquences des activités hors champ
La TVA supportée par les secteurs se trouvant en dehors du champ d’application sur
leurs achats n’ouvre, bien entendu, aucun droit à déduction.
Contrairement aux produits exonérés du tableau A qui peuvent donner lieu à une
option partielle ou totale lorsque l'entreprise réalise des opérations d'exportation ou
approvisionne des assujettis en produits et services exonérés de ladite taxe, les
entreprises qui exercent des activités placées en dehors du champ d'application de la
TVA ne peuvent opter pour leur assujettissement que d'une façon globale pour
l'ensemble des produits se trouvant hors du champ.
6. Territorialité
Le principe de la territorialité de l’impôt rend une loi applicable à toutes les
opérations réalisées sur un territoire donné. Les opérations réalisées en dehors de ce
territoire échappent donc à l’imposition.
6.1. Règles de la territorialité
En matière de TVA, le code a édicté des présomptions légales selon lesquelles une
affaire est réputée faite en Tunisie :
- S’il s’agit d’une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison
de la marchandise en Tunisie ;
- S’il s’agit de toute autre opération, lorsque le service rendu, le droit cédé ou
l’objet loué sont utilisés ou exploités en Tunisie.
Il en découle que le lieu d’imposition diffère selon la nature de l’opération, vente
d’un bien ou prestation d’un service.
➢ Pour les ventes :
Selon l’article 3 susvisé l’imposition à la TVA d’une opération de vente de biens,
produits, marchandises etc. est considérée faite en Tunisie si elle est réalisée aux

27
L’article 16 de la LF 2017 a prévu la suppression de l’exonération de la TVA au titre des opérations de vente de la
récolte des propriétés frontalières et des produits de la pêche tunisienne puisque ces opérations sont hors champ
d’application de la TVA.

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conditions de la livraison en Tunisie. C’est donc la notion de livraison28 qui


détermine si oui ou non il y a imposition.
En outre le même article prévoit que « Une marchandise destinée à l’exportation est
considérée comme livrée en Tunisie au regard d’un vendeur lorsque la déclaration
d’exportation n’a pas été déposée au nom de celui-ci. ».
« Une marchandise importée est considérée comme livrée en Tunisie dès lors qu’elle
est livrée à une personne autre que celle dont le numéro d’identification en douane
a été utilisé pour le dédouanement »29.
De ce fait, pour qu’une marchandise destinée à l’exportation soit dispensée du
paiement de la TVA y afférente, et le vendeur de la collecte de l’impôt au titre de la
vente de cette marchandise, il faut que la déclaration d’exportation soit faite au nom
du vendeur en question.
A défaut et si la déclaration en douane est faite au nom d’une personne tierce au
vendeur et même si la marchandise quitte effectivement le territoire tunisien
(exportée), il y a lieu de soumettre à la TVA l’opération de livraison de la
marchandise ayant précédé l’opération d’exportation effective.
Exemple :
Soit un Algérien qui achète auprès d’un commerçant détaillant assujetti à la TVA
dont le point de vente est sis à Nabeul, des articles de poterie en vue de les exporter
vers l’Algérie.
Le sort fiscal de cette opération en matière de TVA diffère selon que la déclaration
d’exportation est faite au nom du commerçant tunisien ou au nom du client algérien.
Si la déclaration d’exportation est faite au nom du commerçant détaillant on
considère qu’il s’agit d’une opération d’exportation non précédée par une livraison
en Tunisie et donc il n’y a pas lieu de collecter de TVA au titre de cette opération.
Si par contre, la déclaration en douane est faite au nom du client algérien, on
considère que cette opération est précédée par une opération de livraison en Tunisie,
laquelle opération est soumise à la TVA en Tunisie. Le commerçant est donc tenu
de facturer la TVA à son client et de la reverser au Trésor.
Cette marchandise va donc devoir supporter la TVA à l’importation et au titre de la
livraison à une personne autre que l’importateur dont le nom a servi pour le
dédouanement.

28
D’après l’article 592 du code des obligations et des contrats (COC), il y a livraison de la marchandise en Tunisie
lorsque le vendeur ne peut plus disposer des marchandises pour toutes autres transactions. La livraison est considérée
faite par la remise matérielle du bien ou par la remise du titre qui le représente.
29
Article 3 du code de la TVA

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➢ Pour les services


Le lieu d’imposition pour une prestation de service est celui de son utilisation ou
exploitation. Le lieu où est réalisé le service, celui de la résidence des parties
concernées par l’opération et celui du paiement du prix du service n’a aucune
importance pour la détermination si oui ou non il y a imposition en Tunisie.
Pour les services de formation : Du fait que les services de formation réalisés à
l’étranger au profit de résidents ou d’établis en Tunisie sont utilisés à l’étranger, ils
ne sont pas soumis à la TVA en Tunisie. En revanche, les services de formation
réalisés en Tunisie restent soumis à la TVA conformément à la législation fiscale en
vigueur nonobstant la qualité du bénéficiaire.
Par ailleurs, Il y a lieu de préciser que les opérations de formation à distance (via
internet) réalisées au profit des personnes résidentes ou établies en Tunisie sont
considérées comme étant des services consommés en Tunisie et sont, de ce fait,
soumises à la TVA en Tunisie.
Pour les opérations de publicité : Dans ce cas, l’identification des personnes
consommatrices de la publicité est nécessaire pour déterminer le lieu de l’utilisation
du service.
En effet, une publicité à laquelle un résident ou un établi en Tunisie peut accéder
reste soumise à la TVA.
En revanche, la publicité réalisée à travers la location d’espaces ou les affiches ou
dépliants à l’étranger n’est pas concernée par la TVA en Tunisie.
Pour les services des avocats : Dans le cas où les services de l’avocat consistent à
représenter son client auprès des tribunaux Étrangers, ils ne sont pas concernés par
la TVA en Tunisie, du fait qu’ils sont utilisés à l’étranger.
Cependant, dans le cas où les prestations de l’avocat portent sur la réalisation
d’études ou de consultations juridiques non liées à un contentieux auprès des
tribunaux étrangers, la TVA reste exigible en Tunisie.
Pour les services des architectes : La confection des plans de locaux réalisée en
Tunisie par un architecte pour être exécutés dans le cadre d’un projet situé à
l’étranger n’est pas soumise à la TVA en Tunisie puisque le service serait consommé
à l’étranger.
Exemple 1 :
- La location d’une voiture à une touriste française pendant son séjour en
Tunisie est soumise à la TVA du fait que le service est exploité en Tunisie.

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- Les travaux d’études réalisés par un bureau d’études Tunisien relatifs à la


construction d’un barrage en Algérie ne sont pas soumis à la TVA car ces études
seront exploitées hors de la Tunisie.
- Le séjour des touristes dans les hôtels constitue un service exploité en Tunisie,
donc soumis à la TVA en Tunisie, et ce même si le paiement se fait en devise.
Exemple 2 :
1) Une société de transport de marchandises donne en location un camion pour
le transport d’un produit de Sfax à Tunis,
2) La même société loue un autre camion pour le transport d’un produit de Tunis
à Alger.

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Chapitre 2 : Détermination de la TVA

1. Fait générateur
Le fait générateur peut être défini comme étant l’événement qui fait naître une
créance au profit du fisc.
L’exigibilité est l’événement qui rend exigible une créance née au profit du fisc.
Aux termes de l’article 5 du code de la TVA, le fait générateur est déterminé en
fonction de la nature de l’opération comme suit :
«-Pour les importations, par le dédouanement de la marchandise ;
-Pour les ventes, par la livraison de la marchandise.»
L'événement juridique est donc constitué par la mise de la marchandise à la
disposition du client. Peu importe :
- qu'il y ait eu facturation immédiate ou que celle-ci serait établie postérieurement ;
- qu'il y ait eu payement au comptant ou qu'il soit stipulé expressément ou tacitement
que le payement se ferait à terme.
Toutefois, pour les ventes des biens immobiliers visées au paragraphe II 7 de
l’article 1 du code de TVA ainsi que pour les échanges, le fait générateur est
constitué par l'acte qui constate l'opération ou à défaut par le transfert de propriété ;
« Pour les prestations de service, par la réalisation du service ou par l'encaissement
du prix ou des acomptes lorsqu'il intervient antérieurement à la réalisation du
service. »
Exemple : Si le loyer n'est pas payé à l'échéance : Même non perçu, le loyer subira
la TVA au titre du mois de son échéance. Il sera intégré dans la déclaration du mois
qui suit l'échéance.
«Pour les travaux immobiliers, par l'exécution partielle ou totale de ces travaux.
Toutefois :
- La constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la facturation totale.
L'établissement des décomptes provisoires, de mémoires ou factures partiels rend
exigible la taxe sur la valeur ajoutée ;
- Les entreprises de travaux publics et de bâtiment effectuant des travaux pour le
compte de l'État, des collectivités publiques locales, des établissements publics à
caractère administratif, acquittent la taxe sur la valeur ajoutée sur leurs

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encaissements afférents auxdits travaux. » Dans ce cas, le fait générateur tel que
prévu au § 3 de l’article 5 du code de TVA détermine le taux de la taxe applicable.
Exemple1:
Soit une société de fabrication de meubles qui a vendu :
- Le 2 mars 2019, un bureau à la société ‘A’ pour une valeur de 100 D payable
dans 3 mois (vente à crédit),
- Le 13 mars 2019, une chambre à coucher à un client passager pour une valeur
globale de 1.190 d (1000 D + 190 D de TVA).

Supposons que la société ait reçu un acompte de 200 D au cours du mois de mars
2019 de ce passager pour lui fabriquer un salon qui coûte 700 D.

Exemple 2 :
Une marchandise livrée le 28 décembre 2016 pour une valeur hors taxe de 3.400
dinars avec un bon de livraison. La facture n’est établie que le 17 février 2017.
Quel est le fait générateur ?
Quel est le mois d’exigibilité de la TVA ?

Exemple 3:
Soit un architecte qui a réalisé des travaux pour le compte d’une société de
promotion immobilière au cours du mois de décembre 2018 évalués à 1000 D. La
société lui a versé un acompte de 600 D le même mois.

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2. Assiette de la TVA
L’assiette de la TVA est constituée par la valeur sur laquelle on calcule ledit impôt.
Elle est différente selon qu’il s’agit d’importation ou de régime intérieur. De même,
les ventes de biens faites par les fabricants ou les grossistes sont taxées différemment
selon qu'elles sont faites à un assujetti ou à un non assujetti.
2.1. Régime intérieur
Aux termes du Paragraphe I de l’article 6 du code de TVA, « le chiffre d’affaires
imposable comprend le prix des marchandises, des travaux ou des services, tous
frais, droits et taxes inclus, ainsi que la valeur des objets remis en paiement, à
l’exclusion :
1) de la taxe sur la valeur ajoutée elle-même,
2) des subventions d’exploitation30,
3) des prélèvements conjoncturels et de compensation,
En outre, les sommes perçues au titre de la consignation et du non-retour des
emballages consignés ne sont pas comprises dans la base imposable. »
a. Éléments faisant partie de l'assiette taxable
Ainsi, les éléments suivants font partie de l’assiette taxable :
- Le prix total du produit ou de la prestation après déduction des avoirs, des
réductions de prix et des éléments exclus de l’assiette taxable ;
- Toute majoration de prix à quelque titre que ce soit ;
- Tout impôt indirect autre que la TVA elle-même et autre que les prélèvements
conjoncturels et de compensation. Se trouvent ainsi inclus dans l’assiette imposable
la taxe professionnelle de compétitivité et le droit de consommation.
Exemple 1
« Soit un commissaire aux comptes soumis à l’impôt sur le revenu selon le régime
réel, ayant établi suite à sa mission d’audit, une note d’honoraires comportant un
montant de 9.750D à titre d’honoraires et un montant de 4.300D à titre de
remboursement des frais de déplacement d’hébergement et de restauration de ses
collaborateurs. » Note commune N° 12-2015

30
Reçues pour compenser une insuffisance de prix

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Dans ce cas, tout le montant facturé par le commissaire aux comptes est soumis à
la TVA :

Exemple 2 :
Soit un fabricant de téléviseurs qui vend à un commerçant détaillant assujetti à la
TVA cinq appareils de télévision au cours du mois de novembre 2019 pour un prix
unitaire de 1.000 D, soit un montant de 5.000 D HTVA.
La facture de vente se présente comme suit :

b. Éléments exclus de l'assiette taxable


- « Les sommes perçues au titre de la consignation et du non-retour des
emballages consignés » article 6 § I;
- Le timbre de quittance de 600 millimes par facture ;
- Les subventions d'exploitation destinées généralement à compenser le prix de
vente du produit lorsque ce prix est fixé par l'autorité administrative à un prix
à la vente inférieur au prix du marché. Bien que s'analysant comme un
complément de prix, les subventions d'exploitation ne sont pas passibles de
TVA.
- Les droits d’enregistrement et de timbres à la charge d’acquéreur.

Exemple1 (Note commune 12-2015)


Soit un huissier notaire soumis à l’impôt sur le revenu sur la base de l’assiette
forfaitaire, qui a établi suite à un constat d’une opération de vente publique, une note
d’honoraires ainsi libellée :

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Exemple 2
Un fabricant de savon ordinaire dont le prix de revient d’1 Kg est de 100 millimes.
Le prix de vente HTVA est fixé à 80millimes. Il perçoit de l’Etat une subvention
d’exploitation de 30 millimes par Kg pour tenir compte de sa marge bénéficiaire.
- Au cours de l’année N, ce fabricant a vendu 1.500 tonnes.
PHTVA Subvention reçue Assiette TVA
Montant des ventes 120.000 D 45.000 D 120.000 D
1500.000 x 80 millimes

2.2. Régime à l'importation


La fixation de l’assiette à l’importation diffère selon qu’il s’agit d’une importation
effectuée par un assujetti, par l’Etat ou une administration ou d’une importation
réalisée par un non assujetti.
- S’il s’agit d’une importation réalisée par un assujetti ou par l’Etat, les
collectivités publiques locales et les établissements publics à caractère
administratif, l'assiette soumise à la TVA est constituée par la valeur en
douane, tous droits et taxes inclus à l’exclusion de la taxe sur la valeur
ajoutée elle-même.
- S’il s’agit d’une importation réalisée par un non assujetti, l'assiette soumise à
la TVA est constituée par la valeur en douane tous droits et taxes inclus à
l’exclusion de la TVA, avec une majoration de 25%. (Demeure applicable
pour les importations réalisées par des non assujettis ou forfaitaires)
Cette majoration s’applique également lorsque l’importation est faite par un
assujetti, et ce pour une liste de produits de consommation fixée par décret. (Loi n°
2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour la gestion 2003).

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3. Taux de la TVA
Actuellement la TVA comprend trois taux nominaux :
- Le taux réduit de 7%31 applicable aux produits énumérés par le tableau B.
- Le taux intermédiaire de 13%32 qui frappe un nombre limité de produits,
figurant au tableau B bis annexé au code de la TVA
- Le taux normal de 19%33 qui se cumule exceptionnellement avec le droit de
consommation. Ce taux s’applique de façon résiduelle aux produits qui ne
figurent sur aucun autre tableau c’est-à-dire aux produits qui ne sont pas
exonérés et qui ne sont soumis ni au taux réduit de 7%, ni au taux
intermédiaire de 13%.
Les taux de 7%, 13% ou 19% s'appliquent au chiffre hors TVA.
3.1. Le taux de 7% :
Sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 7%, les produits et activités
figurant au tableau B nouveau annexé au code de la TVA. Voici quelques exemples
de secteurs qui sont soumis au taux de 7% :
- Le secteur de la santé : Les services effectués par les médecins, les médecins
spécialistes, les sage-femmes, les dentistes et les vétérinaires.
- Le secteur de l’enseignement et de la formation : Les services des
établissements d'enseignement de base, secondaire et supérieur, les crèches, les
jardins d’enfants, les garderies scolaires et les services des établissements de
formation professionnelle de base et les centres spécialisés en matière de formation
des moniteurs d’enseignement de la conduite des véhicules et les écoles de formation
de la conduite des véhicules34.
- Le secteur touristique : Les services rendus par les entreprises hôtelières, y
compris l’hébergement, la restauration, les ventes à consommer sur place et
l’animation et les affaires effectuées par les agences de voyages avec les hôteliers et
relatives aux séjours en Tunisie de non-résidents.
- Le secteur de l’artisanat : L’importation et la vente des matières premières
destinées au secteur de l’artisanat et la vente des produits de l'artisanat local.
Nous pouvons aussi citer à titre d’exemples les opérations effectuées par les
personnes physiques ou morales au titre des professions énumérées ci-après :
- Les exploitants de laboratoire d'analyse ;

31
Ayant remplacé le taux de 6% par application des dispositions de la LF 2018
32
Ayant remplacé le taux de 12% par application des dispositions de la LF 2018 et qui était de 10% avant le 1er janvier
2007
33
Ayant remplacé le taux de 18% par application des dispositions de la LF 2018
34
Modifié par l’article 27 de la LF 2017

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- Les infirmiers, les masseurs, les physiothérapeutes, les diététiciens et les


orthophonistes ;
- Les médecins, les médecins spécialistes, les dentistes, les sage-femmes et les
vétérinaires.
De plus, la production et la vente :
- Des engrais ;
- Des aliments composés pour bétail, des tourteaux de soja et des farines de
poissons ;
- Des conserves de tomate, d'harissa et de sardines ;
- Du savon ordinaire ;
- Des huiles acides utilisées dans la fabrication du savon ordinaire ;
- Du maïs ;
- Des matières premières destinées au secteur de l'artisanat.
Les activités, les services et produits suivants :
- Des produits de l'artisanat local ;
- L'hébergement, la restauration et les services effectués dans le cadre de leur
activité par les cliniques et polycliniques médicales ;
- L'entrée aux musées ;
- Les excursions et circuits réalisés à l’intérieur de la Tunisie par les agences de
voyage ;
- Les services relatifs à la plongée sous-marine et aux promenades en mer ;
- La thalassothérapie et le thermalisme.
3.2. Le taux de 13%
Sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 13%, les produits et activités
désignés ci-après :
-L’importation et la vente des produits pétroliers ;
-La vente de l’électricité basse tension destinée à la consommation domestique.
-Les services rendus par :
- Les architectes et les ingénieurs-conseils ;
- Les dessinateurs, les géomètres et les topographes à l’exclusion des services
relatifs à l’immatriculation foncière des terres agricoles ;
- Les avocats, les notaires, les huissiers-notaires et les interprètes ;
- Les conseils fiscaux ;
- Les entrepreneurs de tenue de comptabilité ;
- Les experts et les conseils quelle que soit leur spécialisation
- La vente des immeubles bâtis à usage exclusif d’habitation, réalisés par les
promoteurs immobiliers tels que définis par la législation en vigueur, ainsi

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que leurs dépendances y compris les parkings collectifs attenant à ces


immeubles, au profit des personnes physiques ou au profit des promoteurs
immobiliers publics.

3.3. Le taux normal de 19%


Le taux de 19% s'applique de façon résiduelle.
Sont soumis au taux de 19% les produits imposables qui ne figurent ni sur la liste
des produits exonérés ni sur les listes des produits soumis à 7%,13%. Les produits
qui se trouvent en dehors du champ d'application de la TVA de droit ainsi que les
produits exonérés sont passibles de la TVA au taux de 19% en cas d'option.
Certains produits soumis au taux de 19% sont aussi soumis au droit de
consommation. Nombreux sont les produits industriels soumis à la TVA au taux
de 19% qui sont aussi soumis à une taxe professionnelle.

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Chapitre 3 : Liquidation de la TVA

1. Conditions de déductions :
Il y a 3 types de conditions de déductibilité de la TVA :
- La condition générale de l'assujettissement des intervenants.
- Les conditions de fond.
- Les conditions de forme.
1.1. La condition générale de l'assujettissement des intervenants
La condition de l'assujettissement des intervenants est une condition préalable pour
bénéficier de la déduction.
Ainsi, pour qu'il y ait droit à déduction, l'acquéreur et le vendeur doivent être
des assujettis. Seuls les assujettis à la TVA peuvent récupérer la taxe sur la valeur
ajoutée facturée sur leurs achats de biens et services effectués auprès d'autres
assujettis.
Ne donnent aucun droit à déduction les acquisitions de produits exonérés, les
acquisitions auprès des entreprises dont les activités se situent en dehors du champ
d'application de la TVA ainsi que les acquisitions auprès des personnes soumises
selon le régime du forfait d'impôt.
1.2. Les conditions de fond.
Quatre conditions de fond régissent le droit à déduction :
- L'élément supportant la taxe doit concourir à une opération taxable ou
assimilée ;
- L'élément ouvrant droit à déduction doit être nécessaire à l'exploitation :
Cette condition s'apprécie en fonction des circonstances de fait de chaque
entreprise. L'application de cette condition amène à exclure du droit à
déduction la TVA qui grève les biens acquis pour les seuls besoins des
dirigeants sociaux ou du personnel en dehors de tout rapport avec
l'exploitation.
- L'élément ouvrant droit à déduction doit être acquis par l'entreprise : La règle
est que les assujettis ne peuvent déduire que la TVA ayant grevé les biens dont
ils sont propriétaires.
- L'élément ne doit pas être exclu du droit à déduction par la loi : l’article 10
du code de la TVA stipule que « N'ouvre pas droit à déduction la taxe sur la
valeur ajoutée ayant grevé les voitures de tourisme servant au transport de

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personnes autres que celles objet de l'exploitation35, ainsi que la location de


voitures de tourisme et tous frais engagés pour assurer leur marche et leur
entretien ». Par ailleurs, n’ouvrant pas droit a déduction, « les acquisitions de
marchandises, de biens et de services dont le montant en hors TVA est
supérieur à 5.000 DT et dont le règlement s’est opéré en espèces »36.
1.3. Les conditions de forme :
Le bénéfice du droit à déduction est subordonné à la justification du paiement de
la TVA par des pièces justificatives régulières et probantes à savoir :
- Une facture d'achat ;
- Les documents douaniers ;
- L'acquittement de la taxe sur les immobilisations produites par l'entreprise
pour elle même.
a. Les factures d’achat en Tunisie :
Seules les taxes figurant sur des factures régulières ouvrent droit à déduction. Les
conditions de régularité des factures sont fixées par l'article 18 du code de la
TVA.
Pour remplir les conditions fiscales, la facture doit comporter :
- L'identification de l'entreprise vendeuse et son adresse ;
- Une numérotation de la facture ;
- Le numéro de la carte d'identification fiscale d'assujetti à la taxe sur la
valeur ajoutée délivrée par l'administration fiscale au vendeur ;
- La date de l'opération ;
- La désignation de l'entreprise acheteuse ;
- La désignation du bien ou du service, des quantités et prix hors taxe ;
- Les taux et les montants de la taxe sur la valeur ajoutée ;
- Le montant net toutes taxes comprises.
Par ailleurs, et sans qu'elles ne constituent une condition de déductibilité de la
TVA, les mentions suivantes doivent figurer sur les factures.
- Le numéro du registre de commerce de l'entreprise vendeuse ;
- Le capital social si le vendeur est une société.

35
La notion d'objet de l'exploitation recouvre les voitures de tourisme acquises en vue de leur revente ou qui sont
destinées à être données en location avec ou sans chauffeur. Les taxes grevant ces voitures de tourisme ainsi que celles
grevant les frais qui leurs sont rattachés sont récupérables des taxes collectées en raison du fait que ces voitures sont
l'objet sur lequel porte l'activité de l'entreprise.
36
Ajouté art. 34 loi n°2013-54 du 30/12/2013

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Pour que la TVA soit déductible, il faut que la facture justificative ou le document
en tenant lieu soit établi au nom de l'entreprise sauf le cas de marché où le maître
de l'ouvrage achète en son nom tout ou partie des fournitures, objet du marché.
b. Les importations :
Les documents douaniers et leurs annexes font foi pour la déduction de la TVA
acquittée aussi bien au titre du bien importé que des services liés à l'importation
même si les pièces justificatives relatives aux services liés à l'importation sont
établies au nom du transitaire agissant pour le compte de l'entreprise et refacturés
par lui en tant que débours.
2. Modalités de déductions
Aux termes de l'article 9 du code de la TVA, « La taxe sur la valeur ajoutée qui a
effectivement grevé les éléments du prix d'une opération imposable est déductible
de la taxe sur la valeur ajoutée applicable aux opérations taxables ainsi que la taxe
sur la valeur ajoutée retenue à la source. »
La déduction de la TVA sur les acquisitions de biens et services est donc réservée
aux assujettis pour les opérations imposables et assimilées qu'ils réalisent alors que
la TVA retenue à la source est systématiquement déductible.
La taxe récupérable est imputée globalement sur le montant de la taxe collectée
sur les ventes.
Est déductible la taxe sur la valeur ajoutée ayant effectivement grevé les acquisitions
locales de biens auprès d'assujettis, les livraisons à soi-même d'immobilisations, les
importations ainsi que les services nécessaires pour les besoins de l'exploitation.
Au cas où la taxe due au titre d'un mois ne permet pas l'imputation totale de la taxe
déductible, le reliquat de la taxe est reporté sur les mois qui suivent.
La déductibilité de la taxe facturée sur les achats de biens et services auprès d'autres
assujettis est la règle et la non-déductibilité est la rare exception.

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3. Règles de déduction spécifiques aux entreprises partiellement


assujetties
Les entreprises partiellement assujetties sont des entreprises qui regroupent à la fois
des activités assujetties à la TVA et des activités exonérées relevant du tableau A ou
se situant en dehors du champ d'application de la TVA.
Ces entreprises ne peuvent déduire l'intégralité de la TVA ayant grevé l'ensemble de
leurs achats de biens et services. Pour déterminer le sort de chaque TVA subie en
amont, il y a lieu d'appliquer la règle de l'affectation.
3.1. La règle de l'affectation
Cette règle amène, après avoir divisé l'entreprise en secteurs d'activités distincts, à
déterminer pour chaque achat de bien et de service si son affectation est exclusive à
un secteur ou si elle est mixte aux deux secteurs.
Ainsi, la règle de l'affectation, qui favorise le principe de neutralité de la TVA,
amène à considérer qu'une entreprise partiellement assujettie utilise selon le cas des
biens et services :
- Affectés exclusivement à un secteur soumis et pour lesquels elle bénéficie de la
déduction totale, sauf les exclusions légales,
- Affectés exclusivement à un secteur non soumis et pour lesquels elle ne bénéficie
d'aucun droit à déduction,
- Affectés d'une façon commune au secteur soumis et au secteur non soumis, pour
lesquels elle ne bénéficie que de la déduction d'une partie de la taxe déterminée selon
la règle du prorata.
3.2. La règle du prorata
La règle du prorata de déduction applicable à la TVA grevant les achats de biens y
compris les investissements et les services utilisés communément par les deux
secteurs de l'entreprise (à savoir le secteur soumis et le secteur qui ne l'est pas) fait
que l'entreprise ne déduit que la quote-part de TVA correspondant aux activités
soumises selon le pourcentage des activités soumises et assimilées par rapport à
l'ensemble des activités de l'entreprise. Ce pourcentage est dit le prorata.
Le pourcentage général de déduction applicable à une année civile est dégagé d'après
les opérations réalisées au cours de l'année civile précédente ou selon les comptes
prévisionnels en cas d'entreprise nouvellement installée ou nouvellement assujettie.
Il est déterminé au début de l'année pendant laquelle il est utilisé37.

37
Ainsi, le prorata à utiliser pour la déduction des taxes communes grevant les biens et services acquis par une
entreprise partiellement assujettie en 2013 est celui dégagé début 2013 à partir des données de 2012

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Exemple :
Au titre de l’année N, un assujetti partiel a dégagé à partir des affaires de l’année
N-1 un prorata de 68%, et a acheté une immobilisation amortissable pour le prix hors
TVA de 100.000 D, la TVA facturée par le fournisseur s’élève à 19.000 D, la
machine est affectée aussi bien à des opérations imposables et non imposables, la
TVA déductible est égale à 19.000 x 68% = 12.920 D.
3.3. Règles de calcul du prorata
Le prorata d'une année résulte du rapport entre les recettes des ventes soumises
locales, à l'exportation ou en suspension de taxes et l'ensemble des revenus réalisés.
Les deux éléments du rapport étant ceux réalisés pendant l'exercice civil écoulé ou
la partie de l'exercice civil écoulé.
Selon la Direction des Impôts, l'emploi du terme "recettes" par le code de la TVA
vise le chiffre d'affaires réalisé avec les tiers, ce qui exclut :
- Les livraisons à soi-même, même taxées ;
- Les sommes reçues en consignation d'emballages qui constituent des dépôts
non acquis à l'entreprise. Ces sommes ne sont pas prises en considération
même en cas de non retour ;
- Les débours (remboursements de frais non imposables) ;
- Les cessions d'éléments d'actif soumis à un régime spécifique de
régularisation de TVA ;
- Les affaires réalisées en dehors du champ territorial tunisien ;
- Les indemnités d'assurance ;
- Les facturations complémentaires ou rectificatives ne se rattachant pas à
l'année concernée par le calcul du prorata (complément de prix, rabais,
ristournes...).
Compte tenu de ce qui précède, le calcul du prorata prend en compte :
Au numérateur :
- Les ventes soumises à la taxe sur la valeur ajoutée tenant compte de la date
d'exigibilité (toutes taxes comprises),
- Les ventes réalisées à l'exportation de produits ou de services taxables en
droit ou par option (taxe sur la valeur ajoutée fictive comprise) ;
- Les ventes assimilées à des exportations (taxe sur la valeur ajoutée fictive
comprise) ;
- Les ventes réalisées en suspension de taxe sur la valeur ajoutée (taxe sur la
valeur ajoutée fictive comprise) ;
- Les ventes de déchets (taxe sur la valeur ajoutée comprise).

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Au dénominateur :
- Les montants figurant au numérateur (toutes taxes comprises) ;
- Les ventes portant sur des affaires exonérées pour lesquels aucune option
n'est possible ou lorsqu'une telle option est possible aucune option n'a été
exercée ;
- Les ventes situées hors du champ d'application de la taxe sur la valeur
ajoutée ;
Le régime de la suspension de taxe doit être nettement distingué de celui de
l'exonération.
En effet, dans le régime de la suspension, l'exigibilité de la taxe normalement due
peut-être éventuellement réclamée à un stade ultérieur, tandis que dans
l'exonération la taxe n'est pas et ne sera jamais exigible.
L'exonération constitue un statut donné au produit de par sa nature en vertu de la
loi (Produit figurant sur une liste énumérée au tableau A annexé au code de la
TVA).
La suspension est un régime de faveur, un régime d'avantage octroyé à une vente
d'un produit normalement taxable mais pour lequel l'administration autorise la
suspension de la TVA en raison de sa destination.
En conséquence, les opérations faites en suspension donnent droit à la déduction
dans les mêmes conditions que celles soumises alors que celles faites en
exonération (Tableau A) ou situées en dehors du champ d'application de la TVA
n'en donnent pas droit. C'est d'ailleurs, pour cette raison que les ventes en
suspension figurent dans les deux termes du rapport, majorées du montant de la
taxe suspendue, alors que les ventes exonérées ainsi que celles situées en dehors
du champ d'application de la TVA ne figurent qu'au dénominateur.
Si les ventes de produits exonérés ou situés en dehors du champ d'application de
la taxe sur la valeur ajoutée sont considérées, pour la détermination du prorata,
pour leur montant réel, celles réalisées à l'exportation ou en suspension de taxes
sont majorées de la taxe fictive non perçue à leur réalisation. C'est ainsi que ces
ventes sont majorées de leur montant selon que l'un ou l'autre de ces taux leur
aurait été appliqué si elles avaient été réalisées en régime intérieur.

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Formule de calcul du prorata Le prorata de déduction se calcule, à l'année


civile, selon la formule suivante :
(A + B + C + D + E) x 100 / (CA global + F + G + H) où
A = Chiffre d'affaires ou recettes taxables de l'année, en tenant compte du fait
générateur et de la date d'exigibilité pour son montant TTC ;
B = Montant réel des exportations ;
C = Taxe fictive sur exportations ;
D = Ventes en suspension de taxes ;
E = Taxe non exigée sur ventes en suspension ;
F = Ventes exonérées de taxe y compris à l'exportation sans option ;
G = Ventes des produits hors du champ d'application de la TVA ;
H = Subventions reçues pour insuffisance de prix.
Ce pourcentage ainsi déterminé est retenu avec deux chiffres après la virgule.
3.4. Modalités de déduction pour les biens et services autres que les
immobilisations amortissables
La taxe sur les biens et services communs utilisés dans les deux secteurs soumis
et non soumis est déduite au fur et à mesure de leur acquisition dans la limite du
prorata établi en début d'année sur la base des chiffres de l'exercice précédent.
Une telle déduction est définitive puisque la révision de la déduction faite selon
la règle du prorata n'est prévue que pour les biens soumis à amortissement.
Exemple
Des biens non amortissables acquis au cours de l’année N pour un montant de 23.600
D dont 3.600 D de TVA est affectée à des opérations imposables et non imposables.
La taxe déduite, compte tenu de l’application d’un prorata de 68%, est de 2.448 D.
Même si ce prorata est porté à 77% la déduction initiale, à savoir 2.448 D, reste
cependant acquis.
En revanche, pour les immobilisations amortissables, la déduction initiale est à
réviser en fonction d’une éventuelle variation du prorata.
a. Modalités de déduction pour les biens amortissables.
En ce qui concerne les biens amortissables, les entreprises qui ne sont pas assujetties
à la taxe sur la valeur ajoutée à raison de l'ensemble de leurs activités ont la
possibilité de déduire une fraction correspondant au prorata de la taxe sur la valeur
ajoutée qui a grevé les immobilisations communes utilisées par les deux secteurs.

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Le prorata de déduction applicable à cette déduction initiale est celui calculé au titre
de l'exercice précédent.
Il est ensuite régularisé, une seule fois, sur la base du prorata définitif de l'année
d'acquisition s'il dégage une variation en plus ou moins supérieure à 5% par rapport
au prorata utilisé pour la déduction initiale.
b. Régularisation de la déduction initiale sur les biens soumis à amortissement
communs aux deux secteurs
Selon article 9 § III point 2 du code de la TVA, « en ce qui concerne les biens
soumis à amortissement une régularisation doit être opérée si le pourcentage de
déduction au cours de ladite année varie de plus de cinq centièmes en plus ou en
moins par rapport à celle effectuée. La déduction complémentaire ou le reversement
de taxe qui résulterait de cette variation de pourcentage est opéré au mois de janvier
de l'année suivant celle au cours de laquelle la déduction initiale est opérée. »
Autrement dit, en cas de variation du taux de (± 5,01 %), des corrections doivent
être apportées à la déduction initiale.
Cette régularisation est opérée, une seule fois, sur la base de la variation du prorata
au cours de l'année d'acquisition, au titre de la déclaration du mois de janvier de
l'année suivant celle au cours de laquelle la déduction initiale est opérée.
Ainsi, au cas où le pourcentage ayant servi à la déduction initiale est de 85% alors
que celui de fin d'année est de 94%, la variation est de : 95% - 84% = 9% > 5%.
L'entreprise est alors autorisée à déduire un complément de 9% de la taxe ayant
grevé les immobilisations, communes aux deux secteurs, acquises au cours de
l'exercice.
Ainsi, au cas où le pourcentage ayant servi à la déduction initiale est de 84% alors
que celui de fin d'année n'est que de 70%, la variation est de : 70% - 84% = -14
% < -5%.
L'entreprise est alors tenue de reverser la déduction opérée en trop, qui est de 15%
de la taxe ayant grevé les immobilisations communes aux deux secteurs, acquises
au cours de l'exercice.
« Exemple de calcul du prorata
Une entreprise de fabrication de machines réalise en 2011 les opérations suivantes
Ventes locales toutes taxes comprises 600.000
Ventes à l'exportation (19%) 100.000
Ventes en suspension (19%) 160.000
Ventes locales en exonération 270.860

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Son prorata 2012 (calculé à fin décembre 2011) qui lui servira pour la déduction
de la taxe supportée au titre de tous biens ou services à usage commun ou mixte
sera déterminé comme suit :
Au numérateur :
Ventes locales toutes taxes comprises.
Ventes à l'exportation
Taxe sur ventes à l'exportation
Ventes en suspension
Taxe sur ventes en suspension
Total
Au dénominateur :
Montant du numérateur.
Ventes locales en exonération

TOTAL PRORATA 2012 =


Exemple de déduction initiale
Supposons que l'entreprise ci-dessus achète en 2012 des biens et services communs
aux deux secteurs soumis et exonérés. L'achat porte sur :
-Des biens amortissables ayant supporté une TVA de 20.000 ;
-Et des biens non amortissables et des services taxés ayant supporté une TVA de
10.000.
La déduction en 2012 est la suivante :
-Au titre des biens amortissables : 20.000 x 77% = 15.400
-Au titre des autres biens et services : 10.000 x 77% = 7.700
Si la déduction ainsi opérée au titre des biens non amortissables et des services est
définitive, celle opérée au titre des biens amortissables est sujette à régularisation à
la fin 2012.
Hypothèses de variation :
1ère hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2012 devient 92%. La
variation du pourcentage initial est de : 92% - 77% = 15%.

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Cette variation en hausse excède le seuil de 5 centièmes, l'entreprise peut donc opérer
une déduction supplémentaire de 15% de la taxe ayant grevé l'immobilisation, soit
une déduction supplémentaire de : 20.000 x 15% = 3.000
La déduction complémentaire est effectuée au mois de janvier 2013 (déclaration
déposée en février 2013 (article 9 § III point 2 du code de la TVA).
2ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2012 devient 70%. La
variation du pourcentage initial est de : 70% - 77 % = - 7%
Cette variation en baisse excède le seuil de 5 centièmes, l'entreprise doit opérer un
reversement de la déduction opérée en reversant 7% de la taxe ayant grevé
l'immobilisation.
Le reversement à effectuer au mois de janvier 2013 dans le cadre de la déclaration à
déposer en février 2013 est égal à : 1.400 soit 20.000 x 7%
3ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2012 devient 80
centièmes. La variation du pourcentage initial est de : 80% - 77% = + 3%.
Cette variation à la hausse n'excède pas le seuil de 5 centièmes, l'entreprise n'a
aucune déduction supplémentaire à opérer, la déduction initiale étant considérée
comme définitive.
4ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2012 devient 74
centièmes. La variation du pourcentage initial est de : 74% - 77% = - 3%.
La variation étant inférieure à 5%, aucune régularisation n'est à effectuer. »38
Régularisation
Les assujettis à la TVA liquident leur position vis-à-vis du fisc tous les mois en
déclarant sur un modèle d'imprimé fourni par l'administration la taxe collectée et les
assiettes d'une part et la taxe imputée assortie du montant des achats ainsi que le
crédit éventuel reporté du mois précédent d'autre part.
L'obligation de déposer une déclaration mensuelle de TVA pèse sur tous les
assujettis qu'ils soient redevables ou non de TVA.

38
Raouf Yaich (2015) : « La TVA et les autres taxes sur le chiffre d’affaires », ED Raouf Yaich,

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4.1. Délais de dépôt de déclaration


a) Régime général : La TVA fait l'objet d'une déclaration mensuelle dans les délais
suivants
- Pour les personnes physiques : les quinze premiers jours du mois qui
suit le mois au titre duquel l'imposition est due.
- Pour les personnes morales : les vingt-huit premiers jours du mois qui
suit le mois au titre duquel l'imposition est due.
La déclaration de TVA doit être datée et signée.
La liquidation de la TVA peut faire ressortir deux situations :
Solde de TVA à payer : Ce solde est acquitté au comptant au moment du dépôt de
la déclaration. Le défaut de dépôt de la déclaration accompagnée du paiement dans
les délais impartis entraîne des pénalités.
Crédit de TVA : Lorsque le montant de la taxe récupérable, y compris
éventuellement le report créditeur du mois précédent, dépasse le montant de la TVA
collectée, la déclaration dégage un crédit d'impôt au profit de l'entreprise.
Dans ce cas la déclaration déposée est dite négative. Le reliquat de la taxe qui n'a
pas pu être imputé sur la taxe due est reporté sur le mois suivant et ainsi de suite d'un
mois à un autre. Il peut aussi faire l'objet d'une demande de restitution si les
conditions sont remplies.
b) Cas particulier des assujettis occasionnels : Lorsqu'une personne effectue
occasionnellement une opération passible de la taxe sur la valeur ajoutée, elle doit
souscrire une déclaration dans les deux jours qui suivent la réalisation de l'opération
imposable et déposer cette déclaration accompagnée du paiement à la recette des
finances du lieu où s'est effectuée ladite opération.
4.2. Les obligations du contribuable
Les obligations des contribuables comportent l'accomplissement des démarches et
la réalisation des formalités d'identification fiscale, des obligations comptables, des
obligations liées à la facturation et au transport de marchandises ainsi que les
obligations déclaratives et de régularisation en cas d'abandon du régime d'assujetti,
de cessation et de cession d'activités.

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4. Régime suspensif
Le régime suspensif permet à un assujetti d’acquérir ou de recevoir des biens, des
services ou des matières non grevés de TVA.
On peut définir le régime suspensif de la TVA comme étant une mesure fiscale
dérogatoire au régime fiscal du droit commun et par lequel l’État renonce
délibérément à la perception de certaines recettes fiscales normalement dues par une
catégorie de contribuables en vue d’atteindre des objectifs économiques et sociaux.
Plusieurs régimes suspensifs sont prévus par la législation tunisienne ; certains sont
énoncés par le code de la TVA, d’autres sont accordés par le code d’incitations aux
investissements dans le cadre des avantages fiscaux.

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Chapitre 4 : Droits de consommation

Les droits de consommation ont été institués en Tunisie par le décret du 20 décembre
1919. Le DC est régi par la loi 88-62 du 2 juin 1988 portant refonte de la
réglementation relative au droit de consommation et par le décret n° 97-1368 du
24/7/1997 relatif à la fiscalité des produits relevant des n° 22-03 à 22-08 du tarif des
droits de douane tel que modifié par les textes subséquents et notamment le décret
n° 98-952 du 27/4/1998 relatif à la fiscalité des produits pétroliers, de l’électricité et
du gaz tel que modifié et complété par le décret n° 99-894 du 19/4/1999.
Le DC est dû sur un nombre limité de produits cités au tableau annexé à la loi n° 88-
62 sus- mentionnée telle que modifiée et complétée par les textes subséquents et ce
abstraction faite qu’ils soient importés ou fabriqués localement.
1. Champ d’application
Sont soumis au droit de consommation, selon les taux prévus à cet effet, les produits
repris au tableau figurant en annexe de la loi n° 88 - 62 du 2 juin 1988 qu'ils soient
importés ou fabriqués localement.
Sont assujettis au droit de consommation selon l’article 2 de la loi N° 88-62 du 2
juin 1988 :
«1- les fabricants de bière39;
2-les embouteilleurs de vin ;
3-les fabricants de tout autre produit soumis au droit de consommation ;
4- les entrepositaires et les commerçants de gros de boissons alcoolisées, de vins et
de bières.
5- la société tunisienne de l’électricité et du gaz au titre des ventes du gaz naturel
destiné à l’utilisation en tant que carburant pour les véhicules automobiles. (Ajouté
art. 58 LF 2007-70 du 27/12/2007). »

39
La vente de la bière, en vrac ou en bouteilles ou en boite, par les fabricants de bière, est soumise aux droits de
consommations. En revanche, la mise en boite ou en bouteille de la bière par toute personne autre que celle l’ayant
fabriquée n’est pas soumises à ces droits.

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2. Assiette et taux
« Le fait générateur du droit de consommation est constitué :
- à l'importation, par le dédouanement40 du produit ;
- en régime intérieur, par la livraison du produit » article 3 de la loi N° 88-62 du 2
juin 1988 (code la TVA).
« L'assiette du droit de consommation est constituée :
a) pour les produits soumis à un taux ad-valorem41 :
- à l'importation, par la valeur en douane ;
- en régime intérieur par le prix de vente tous frais, droits et taxes compris à
l'exclusion du droit de consommation et de la taxe sur la valeur ajoutée
b) pour les produits soumis à un taux spécifique, par le volume ou le poids.
Toutefois, le droit de consommation applicable aux boissons alcoolisées, aux vins et
aux bières n'a pas d'incidence sur le calcul des marges des entrepositaires et des
marchands desdits produits. Il est retransmis à leurs clients pour les mêmes montants
qu'ils ont supportés. » article 4 de la loi N° 88-62 du 2 juin 1988 (code la TVA).
Dans le cas où il existe une relation de dépendance au sens de l’article 242 du code
de la TVA, entre les embouteilleurs, les fabricants des vins et de boissons alcoolisées
et les entrepositaires et commerçants de gros de ces produits, la base imposable pour
les produits soumis aux taux ad valorem au niveau des embouteilleurs et des
industriels des vins et boissons alcoolisées est le prix de vente réalisé par les
entrepositaires et les commerçants grossistes desdits produits.
Exemple : Note commune N°12 / 2013
« Soit une société de fabrication de vins et de boissons alcoolisées qui a vendu au
cours du mois de janvier 2019, 2 produits alcoolisés à un commerçant grossiste avec
lequel elle a une relation de dépendance.
Produit n°1 :
- Prix de vente du fabricant hors DC et TVA = 2530 millimes

40
Le dédouanement est matérialisé par l’accomplissement des formalités douanières et la liquidation des droits et
taxes à l’importation
41
C’est une expression d'origine latine qui signifie "suivant la valeur".
42
«Est considérée comme placée sous la dépendance d'une autre entreprise ou effectivement dirigée par elle, toute
entreprise, dans laquelle directement ou par personnes interposées, cette autre entreprise exerce en fait le pouvoir de
décision. »

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- Taux de DC = 100% ; Taux de la TVA = 19%


- Prix de vente du commerçant grossiste hors DC et TVA = 3334 millimes
Produit n°2 :
- Prix de vente du fabricant hors DC et TVA = 2500 millimes
- Taux de DC = 597% ; Taux de la TVA = 19%
- Prix de vente du commerçant grossiste hors DC et TVA = 3468 millimes

Un extrait du tableau des produits soumis au droit de consommation

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Partie 3 : Impôt sur le revenu – Règles


générales

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Chapitre 1 : Champ d’application

1. Personnes imposables
Selon l’article premier du code de l’IRPP et de l’IS CIRPPIS, « l’impôt sur le
revenu est dû par toute personne physique, quelle que soit sa situation de famille, au
titre de son revenu net global ».
Le droit interne différencie entre deux catégories de contribuables soumises à
l’impôt sur le revenu à savoir :
➢ Les personnes physiques résidentes en Tunisie (critère de la résidence),
➢ Les personnes physiques non-résidentes en Tunisie mais qui réalisent des
revenus de source tunisienne (critère de la source du revenu).

1.1. Personnes physiques résidentes


L’impôt sur le revenu est dû selon l’article 2 du CIRPPIS au «1er janvier de chaque
année, par toute personne physique ayant en Tunisie une résidence habituelle sur
l'ensemble de ses revenus réalisés pendant l'année précédente » (la nationalité de la
personne n'est pas décisive43).
« Sont considérés comme ayant une résidence habituelle en Tunisie :
1- Les personnes qui y disposent d'une habitation principale ;
2- Les personnes qui, sans disposer d'habitation principale en Tunisie, y séjournent
pendant une période au moins égale à 183 Jours d'une façon continue ou
discontinue durant l'année civile44 ;
3- Les fonctionnaires et agents de l'Etat45 exerçant leur fonction ou chargés de
mission dans un pays étranger dans la mesure où ils ne sont pas soumis, dans ce
pays, à un impôt personnel frappant l'ensemble de leur revenu. »46
Ainsi, toute personne qui remplit l’un de ces trois critères définissant la résidence
habituelle au sens fiscal est soumise à l’impôt sur le revenu tunisien, sous réserve,

43
Le terme” Personnes Physiques” couvre aussi bien les tunisiens que les étrangers.
44
Quelles que soient les modalités de ce séjour (hôtel, chambre meublée etc...);
45
Selon la doctrine administrative, la personne est considérée comme un agent de l'État Tunisien exerçant ses fonctions
ou chargée de mission dans un pays étranger lorsqu'elle n'est pas soumise dans ce pays à un impôt personnel sur
l'ensemble de ses revenus ; c'est à dire qu'elle est exonérée de l'impôt sur le revenu ou imposée sur une partie de ses
revenus dans le pays où elle exerce (y compris donc celui de revenu de source tunisienne).
46
Article 2 du CIRPPIS

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pour les personnes qui exercent leur activité au niveau de plusieurs pays, des
dispositions des conventions fiscales internationales conclues entre la Tunisie et un
certain nombre d’autres pays.
1.2. Personnes physiques non-résidentes
Aux termes de l’article 3 du CIRPPIS « L’IRPP est également dû par les personnes
physiques non-résidentes qui réalisent des revenus ou plus-values de source
tunisienne. »
Sous réserve de dispositions résultant des conventions fiscales internationales
lorsqu’elles sont plus favorables pour elles, les personnes physiques, qui ne sont pas
résidentes en Tunisie, mais qui réalisent des revenus de source tunisienne, sont
soumises à l'impôt sur le revenu uniquement à raison de ces revenus.
Le même article stipule que certains revenus réalisés par les personnes physiques
non-résidents sont expressément exonérés de l’impôt, il s’agit :
➢ « Des intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars convertibles ;
➢ Des rémunérations pour affrètement de navires ou d'aéronefs affectés au trafic
international. »

2. Personnes exonérées
D’après l’article 6 du CIRPPIS « sont exonérés de l'impôt sur le revenu, les agents
diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère sous réserve de réciprocité ».
En dehors des agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère, une
personne physique demeure soumise à l’obligation de déclarer ses revenus, même si
ceux-ci sont exonérés de l’impôt sur le revenu.
3. Règles d’imposition
L’article7 du CIRPPIS énonce les règles suivantes de détermination de l’IRPP :
- « L'impôt est établi chaque année sur le montant total des bénéfices ou revenus
réalisés ou perçus pendant l'année précédente.
- Lorsqu'un contribuable précédemment non-résident en Tunisie, s'y établit en
cours d'année, son imposition est déterminée à raison des revenus réalisés ou
perçus à compter du jour de son établissement en Tunisie.
- Lorsqu'un contribuable, auparavant résident en Tunisie, transfère son
domicile hors de Tunisie, l'impôt est établi sur ses revenus réalisés ou perçus
pendant l'année de son départ jusqu'à la date de ce départ ainsi que sur ceux
qui lui sont acquis sans en avoir la disposition avant cette date.

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- En cas de décès, l'impôt est établi à raison des revenus dont le contribuable a
disposé ou qu'il a réalisé jusqu'au jour de son décès ».

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Chapitre 2 : Assiette de l’impôt sur le revenu

1. Définition du revenu imposable


Pour la détermination du revenu net imposable, il est procédé ainsi :
1. Détermination du revenu net catégoriel pour chacune des catégories de revenu
compte tenu des règles qui lui sont propres.
2. Détermination du revenu net global avec compensation entre catégories
bénéficiaires et autres déficitaires lorsque le déficit est justifié par une comptabilité
régulière, y compris la comptabilité simplifiée tenue conformément aux dispositions
de l’article 62 du code de l’IRPP et de l’IS.47
Revenu net global = Somme des revenus catégoriels – Déficits des années antérieures non imputés

3. Détermination du revenu net soumis à l’impôt après la déduction des charges et


déductions communes, c’est-à dire celles qui ne se rapportent pas à une catégorie
déterminée de revenus ou bénéfices.
Revenu net soumis à l’impôt = Revenu net global – Déductions communes

4. Calcul de l’IRPP par application du barème progressif.


2. Détermination des revenus nets catégoriels
La fiscalité tunisienne distingue entre huit catégories de revenus :
-« Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) (articles 9 à 15 ainsi que l’article 44) ;
-Les bénéfices des professions non commerciales (BNC) (articles 21 et 22) ;
-Les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche (articles 23 et 24) ;
-Les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères (articles 25 et 26) ;
-Les revenus fonciers (articles 27 et 28) ;
-Les revenus des valeurs mobilières (articles 29 à 33) ;
-Les revenus des capitaux mobiliers (articles 34 et 35) ;
-Les autres revenus (articles 36 et 37). »48

47
Lorsque le revenu global n’est pas suffisant pour que le déficit subi au niveau d’une catégorie de revenu puisse
être intégralement imputé, le reliquat non imputé est reportable successivement sur le revenu net global des années
suivantes jusqu’à la 4ème année qui suit celle du déficit.
48
Article 8 CIRPPIS

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Chacune des catégories de revenu est régie par des règles propres de détermination
du revenu imposable.
2.1. Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)

➢ Définition du revenu catégoriel


Aux termes de l’article 9 du code de l’IRPP et de l’IS « sont considérés comme des
bénéfices industriels et commerciaux pour l’établissement de l’impôt sur le revenu,
les bénéfices réalisés dans des entreprises exerçant une activité commerciale au sens
du code de commerce ».
La doctrine administrative assimile à la catégorie des BIC, les bénéfices des activités
artisanales49.
Selon l’article 2 du code de commerce, « Est commerçant, quiconque, à titre
professionnel, procède à des actes de production, circulation, spéculation, entremise,
sous réserve des exceptions prévues par la loi. Notamment, est commerçant,
quiconque, à titre professionnel, procède50 :
-à l'extraction des matières premières ;
-à la fabrication et à la transformation des produits manufacturés ;
-à l'achat et à la vente ou à la location des biens quels qu'ils soient ;
-à des opérations d'entrepôt ou de gestion de magasins généraux ;
-au transport terrestre, maritime et aérien des biens et des personnes ;
-à des opérations d'assurance terrestre, maritime et aérienne, quelles qu'en soient
les modalités ;
-à des opérations de change, de banque ou de bourse ;
-à des opérations de commission, de courtage51 ;
-à l'exploitation d'agences d'affaires ;
-à l'exploitation d'entreprises de spectacles publics ;
-à l'exploitation des entreprises de publicité, d'édition, de communication ou de
transmission de nouvelles et renseignements.
Toutefois n'est pas commerçant, quiconque exerce une profession agricole dans la
mesure où l'intéressé ne fait que transformer et vendre les produits de son fonds. »

49
Nonobstant le fait que les artisans n’aient pas la qualité de commerçant.
50
Certaines opérations visées ne peuvent être exercées que par des sociétés anonymes
51
Opérations d’intermédiations réalisées par des personnes indépendantes, qui consistent, contre rémunération, à
mettre en relation deux personnes qui désirent contracter.
NB : Le courtier réalisant des opérations de courtage de nature non commerciale (exemple : courtier en produits
agricoles) est considéré comme un commerçant.

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Ainsi, les artisans, les commerçants, les prestataires de services commerciaux et les
industriels personnes physiques sont classés dans la catégorie des BIC.
Par ailleurs, les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus
réalisés par les entités fiscalement transparentes exerçant des activités commerciales
relèvent aussi des bénéfices industriels et commerciaux.
➢ Régimes d’imposition des BIC
Les revenus relevant de la catégorie des BIC sont soumis à l’impôt selon deux
régimes :
- Le régime réel : Le mode réel consiste à déterminer le bénéfice provenant de
l’activité sur la base d’une comptabilité.
Le bénéfice fiscal est déterminé à partir du résultat comptable sur lequel, le
contribuable opère des retraitements (réintégrations, déductions, etc.) pour aboutir
au résultat fiscal.
L’imposition selon le régime réel implique la tenue d’une comptabilité régulière et
complète conformément aux règles édictées par le système comptable des
entreprises.
L’imposition selon le régime réel peut dégager un résultat bénéficiaire comme elle
peut dégager un résultat déficitaire qui peut s’imputer sur les autres catégories de
revenus et en cas d’insuffisance, se reporter en avant sur les années suivantes.
- Le régime du forfait d’impôt :
- Aux termes de l’article 44 bis du CIRPPIS : « Sont soumises à l'impôt sur le
revenu selon le régime forfaitaire d'imposition, les entreprises individuelles
qui réalisent des revenus de la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux dans le cadre d’un établissement unique, lorsqu'il s'agit
d'entreprises :
- - Non importatrices,
- - Non rémunérées par des commissions, à l’exception des personnes visées au
quatrième tiret du paragraphe « g » du paragraphe I de l’article 52 du présent
code, (Modifié Art 30-2 LF 2014-59 du 26 décembre 2014)
- - Ne fabricant pas de produits à base d'alcool,
- - N'exerçant pas l'activité de commerce de gros,
- - Ne possédant pas plus d'un véhicule de transport en commun de personnes
ou de transport de marchandises dont la charge utile ne dépasse pas 3 tonnes
et demi ,

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- - Dont les exploitants ne réalisent pas des revenus de la catégorie des


Bénéfices des professions non commerciales,
- - Non soumises à la taxe sur la valeur ajoutée selon le régime réel,
- - N’ayant pas été soumises à l'impôt sur le revenu des personnes physiques
selon le régime réel suite à une vérification fiscale,
- - Dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 100 mille dinars ».52
Le tarif de l’impôt forfaitaire est fixé comme suit :

200 dinars par an


pour les entreprises
implantées dans les
zones communales
CA égal ou inférieur
à 10.000 dinars
100 dinars par an
pour les entreprises
Le tarif de l’impôt implantées dans les
forfaitaire autres zones

CA compris entre
10.000 dinars et 3% du chiffre
d’affaires
100.000 dinars

Exemple :
Soit une personne physique, soumise à l’IR selon le régime forfaitaire exerçant
l’activité de vente de vêtements dans une zone communale qui a réalisé au cours de
l’exercice 2020 un CA de 65.000 dinars.
Dans ce cas, son impôt forfaitaire exigible est calculé comme suit :

52
Le seuil maximum du chiffre d’affaires permettant de bénéficier du régime forfaitaire dans la catégorie des
bénéfices industriels et commerciaux est unifié à 100.000 dinars, pour tous les secteurs.
L’unification du chiffre d’affaires peut entrainer l’éligibilité au régime forfaitaire des personnes physiques exerçant
dans le secteur des services et soumis au régime réel avant l’entrée en vigueur de la loi de finances pour l’année 2016.

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2.2. Les bénéfices des professions non commerciales (BNC)


Aux termes de l’article 21 du CIRPPIS, « sont considérés comme provenant de
l'exercice d’une profession non commerciale, les bénéfices réalisés par les
professions libérales, par les charges et offices dont les titulaires n'ont pas la qualité
de commerçant, et par toutes les occupations ou exploitations non commerciales à
but lucratif. »
Les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par les
entités fiscalement transparentes exerçant des activités non commerciales relèvent
aussi des BNC.
➢ Régimes d’imposition des BNC
Les revenus relevant de la catégorie des BNC sont soumis à l’impôt selon deux
régimes :
- Le régime réel : Déterminé à partir d'une comptabilité conformément à
la législation comptable des entreprises, le bénéfice net des activités non
commerciales est constitué par la différence entre les produits bruts réalisés au cours
de l'année civile et les charges nécessitées par l'exploitation au titre de la même
année.
- Le régime du forfait d’assiette : Le bénéfice net est déterminé « sur la
base d'un bénéfice forfaitaire égal à 80% de leurs recettes brutes réalisées ». 53

NB : Dans le cas ou les intéressés ont été soumis au titre d’une année donnée à
l’impôt sur le revenu selon le régime réel, ledit régime demeure définitif et ne peut
faire l’objet de renonciation.
2.3. Les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêches
Aux termes de l’article 23 du CIRPPIS, « sont considérés comme bénéfices
d’exploitation agricole ou de pêche, les revenus que l’exploitation de biens ruraux
procure soit aux propriétaires exploitants eux-mêmes, soit aux métayers ou autres,
ainsi que les revenus provenant de la pêche.
Ces bénéfices comprennent notamment les produits provenant de la céréaliculture,
de la viticulture, de l'agrumiculture, de l'oléiculture, de l'arboriculture, de
l'aviculture, de l'apiculture, de l'horticulture, des cultures maraîchères, des forêts, de
l'élevage du bétail, ainsi que de l'élevage des produits de la mer et de la concession
du droit de pacage, réalisés par toute personne qui exploite à titre de propriétaire ou
de locataire. »

53
Article 22 CIRPPIS

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Par ailleurs, les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus
réalisés par les entités fiscalement transparentes exerçant des activités agricoles et
de pêche relèvent aussi des bénéfices industriels et commerciaux.
➢ Régimes d’imposition des bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche
Aux termes de l'article 24 du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques
et de l'impôt sur les sociétés, le bénéfice net des exploitations agricoles peut être
déterminé selon l'un des trois modes ci-après développés
-Le régime de l'excédent des recettes sur les dépenses : Aux termes de l’article
24 du code de l’IRPP et de l’IS, « le bénéfice net des exploitations agricoles ou de
pêche peut être constitué par l’excédent des recettes totales54 réalisées au cours de
l’année civile sur les dépenses nécessitées par l’exploitation pendant la même année
compte tenu du jeu des stocks55. »
Ce mode de détermination du revenu net agricole n’implique pas la tenue d’une
comptabilité, mais tout simplement l’existence des pièces justifiant les recettes et les
pièces justifiant les dépenses d’exploitation56.
- Le régime réel : Le bénéfice net de l’exploitation agricole et de pêche est
déterminé sur la base d’une comptabilité conformément à la législation comptable
des entreprises.
- Le régime de détermination forfaitaire : En pratique, ce régime s’applique
exclusivement à certains revenus agricoles, il s’agit :
➢ De l’agrumiculture,
➢ De l’oléiculture ;
➢ De la céréaliculture ;
➢ Et de la viticulture.
En l'absence de justifications des recettes et des dépenses ou de la tenue d'une
comptabilité, le bénéfice net est déterminé sur la base d'une évaluation forfaitaire 57,
et ce, après consultation des experts du domaine et tenant compte de la nature des
spéculations selon les régions.

54
Par recettes totales, il est entendu toutes sommes encaissées au cours de l'année précédant celle de l'imposition
indépendamment de l’année à laquelle elles se rattachent. Sur la base du même principe sont retenues pour la
détermination du résultat net toutes les dépenses payées au cours de l'année indépendamment de l'exercice de leur
engagement.
55
L’activité de commerce des produits agricoles doit être limité exclusivement à ceux produits par l’entreprise.
(DGAFF 1746 du 2 décembre 1999)
56
Texte DGI 93/22 - Note Commune n° 15
57
Cette évaluation forfaitaire peut être faite en fonction de certains éléments reconnus caractéristiques des
exploitations en cause tels que la superficie, le nombre d’animaux, le nombre d’hectolitres, le nombre d’arbres.

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Par exemple, il est établi chaque année, un forfait d’assiette par catégorie de culture
(à l’hectare ou par pied d’arbre, par exemple) et après classement en différentes
régions selon le rendement en fonction des conditions climatiques de chacune des
régions58.
2.4. Les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes
viagères
Cette catégorie de revenu comprend :
- Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y
rattachant, et
- Les pensions et rentes viagères.

2.4.1. Les traitements et salaires


Selon l’article 26 du CIRPPIS, le revenu catégoriel net imposable est « déterminé
en déduisant notamment du montant brut des éléments du revenu 59 y compris les
avantages en nature :
- Les retenues obligatoires effectuées par l'employeur en vue de la constitution
de rentes, de pensions, de retraite ou pour la couverture de régimes
obligatoires de sécurité sociale,60
- Les frais professionnels fixés forfaitairement à 10% du reliquat après
déduction de ces retenues et sans que la déduction dépasse 2.000 dinars par
an. » En effet, l’article 14 de la loi de finances pour l’année 2017 a fixé un «
plafond pour la déduction des frais professionnels fixée à 10% pour les
salariés à 2.000 dinars par an. »

58
Les tarifs annuels prévus par des barèmes à l’occasion de chaque campagne agricole sont fixés suivant la nature du
produit agricole et par référence à la zone de situation des exploitations.
59
La contribution de l’employeur au régime de l’assurance maladie ou de l’assurance groupe est un élément du salaire
brut
60
Par conséquent, sont exclus de la déduction les participations à l’assurance collective qui ne revêtent pas le caractère
obligatoire. Sur cette base, les participations des salariés à une assurance collective revêtant le caractère obligatoire
sont admises en déduction pour la détermination du salaire net imposable et les participations de l’employeur ne
constituent pas, dans ce cas, un revenu complémentaire imposable au niveau des salariés bénéficiaires du régime de
l’assurance collective obligatoire.
Dans le cas contraire, et lorsque l’assurance collective ne revêt pas le caractère obligatoire, la participation des salariés
n’est pas admise en déduction et la participation de l’employeur est prise en compte pour la détermination de la base
imposable à l’IR.

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En vertu du paragraphe III de l’article 26 « les avantages en nature sont évalués61


d’après leur valeur réelle62».
De plus, en vertu du même article « les personnes qui bénéficient de droit d’une
indemnité de logement et qui occupent un logement, propriété de l’employeur sans
bénéfice de l’indemnité, sont soumises à l’impôt sur la base du montant de
l’indemnité qui devait leur être servie ».
Par ailleurs, les avantages en nature octroyés par nécessité de service ne sont pas
imposables.63 A titre d’exemple, n’est pas imposable, l’avantage en nature sous
forme de logement mis à la disposition de l’employé par l’employeur suite à une
obligation de présence sur les lieux du travail.64
➢ Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y
rattachant exonérés de l’IRPP
Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y rattachant
exonérés de l’IRPP incluent selon l’article 38 :
- « Les traitements, salaires et indemnités servis par les Etats étrangers au profit
du personnel détaché auprès du gouvernement tunisien dans le cadre de la
coopération technique ;
- Les allocations, indemnités et prestations servies sous quelle que forme que
ce soit en application de la législation relative à l'assistance, à l'assurance et à la
sécurité sociale : C’est le cas des allocations familiales, de l’allocation pour salaire
unique, des remboursements des frais de soins ;
- La gratification de fin de service ;
- Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction
ou à l'emploi supportés par les salariés dans la mesure où elles sont justifiées : Il
s’agit notamment des primes et avantages alloués par nécessité de travail, 65 des
indemnités accordées au personnel astreint à rester sur les lieux du travail en dehors
des heures de travail... ;
- L'indemnité d'expatriation, émoluments, indemnités et autres avantages reçus
par les salariés au titre de leur activité à l'étranger » ;

61
Cette règle s’applique à tous les avantages qu’ils portent sur un logement, un véhicule automobile ou sur une
consommation de bien et service
62
Coût supporté par l’employeur
63
Note commune n°2/1990
64
Lorsque, le salarié bénéficie en même temps d'un avantage en nature exonéré et d'une prime ou d’une indemnité
pour le même objet, cette dernière constitue un élément de rémunération imposable. C'est le cas d'un salarié qui est
hébergé gratuitement par l’entreprise et qui reçoit une indemnité de logement
65
L’uniforme de travail, le matériel de sécurité (casques, lunettes, gants...) ainsi que les avantages octroyés pour des
raisons de protection sanitaire (lait, savon...) ne constituent pas des avantages imposables à l’impôt sur le revenu
(DGELF (48) du 7 janvier 2003)

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Règles de calcul du revenu net au titre des traitements et salaires :


Aux termes de l'article 26 et de l'alinéa 2 de l'article 37 du code de l'IRPP et de l'IS, le revenu net
imposable au titre des traitements et salaires est déterminé comme suit :
+ Montant brut des éléments du revenu y compris les avantages en nature
- (Moins) les retenues obligatoires effectuées par l'employeur en vue de la constitution de rentes,
de pensions de retraite ou pour la couverture des régimes obligatoires de sécurité sociale
= Revenu brut fiscal (c'est-à-dire net des retenues sociales obligatoires)
- (Moins) les frais professionnels fixés forfaitairement à 10% du reliquat net des retenues sociales
obligatoires sans que la déduction dépasse 2.000 dinars par an.
= Revenu catégoriel net

2.4.2. Les pensions et rentes viagères

➢ Cas des pensions et les rentes viagères de source tunisienne


En vertu du paragraphe III de l’article 26 « les pensions et rentes viagères
bénéficient pour leur imposition d'un abattement de 25% de leur montant brut. »
Ainsi, le revenu catégoriel est déterminé comme suit :
Règles de calcul du revenu net au titre des pensions et rentes viagères :
Aux termes du paragraphe II de l'article 26 et l'alinéa 2 de l'article 37 du code de l'IRPP et de
l'IS, le revenu net imposable au titre des pensions et rentes viagères est déterminé comme suit :
+ Montant brut de la pension ou de la rente viagère
- (Moins) 25% du montant brut
= Revenu catégoriel net (équivalent à 75% du montant brut de la pension ou de la rente viagère)
➢ Pensions et les rentes viagères exonérées de l’IRPP
L’article 38 du CIRPPIS énumère les pensions et les rentes viagères qui sont
exonérées ou hors champ d’application de l’IRPP comme
- « Les rentes viagères et allocations temporaires accordées aux victimes
d’accident de travail ou aux ayants droit.
- Les rentes viagères servies en représentation de dommages et intérêts en vertu
d’un jugement pour la réparation d’un préjudice corporel. »
- Les pensions prévues par le décret 2011-97 du 24 Octobre 2011 accordés aux
familles des martyrs et aux blessés de la révolution.

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2.5. Les revenus fonciers


Il existe deux catégories de revenus fonciers :
➢ Les revenus provenant de la location d’immeubles,
➢ et la plus-value de cession d’immeubles et des titres assimilés (dite plus-value
immobilière).
Cette partie est donc exclusivement réservée aux revenus provenant de la location
d’immeubles. La plus-value immobilière est libératoire de l’impôt sur le revenu des
personnes physiques. Elle sera traitée dans la dernière partie du cours
Les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par les
entités fiscalement transparentes réalisant des revenus fonciers relèvent également
de cette catégorie.
2.5.1. Régimes d’imposition des revenus fonciers
Les RF peuvent être soumis à l’impôt
selon trois régimes d’imposition:

Le régime réel

Le régime du forfait partiel


d’assiette réservé aux revenus des
immeubles bâtis

Le régime des recettes nettes de


dépenses applicable aux revenus
des terrains non bâtis

➢ Le régime réel
Le bénéfice net est déterminé sur la base d’une comptabilité conformément à la
législation comptable des entreprises.

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© Introduction à la fiscalité – 2ème LSG

➢ Le régime du forfait partiel d’assiette réservé aux revenus des immeubles


bâtis
Le revenu catégoriel est déterminé comme suit :
Règles de calcul du revenu net au titre des propriétés bâties :
a) + Recettes TVA comprise (revenu brut)
b) - 20% des recettes TVA comprise au titre des charges de gestion, des rémunérations de
concierge, des assurances et des amortissements
c) - Frais de réparation et d'entretien justifiés66
d) - La taxe sur les immeubles bâtis acquittée
= Revenu net soit (a) - {(b) + (c) + (d)}

➢ Le régime des recettes nettes de dépenses applicable aux revenus des


terrains non bâtis.
Le revenu catégoriel est déterminé comme suit :
Règles de calcul du revenu net au titre des propriétés non bâties :
a) + Recettes TVA comprise (revenu brut)
b) - Dépenses justifiées
c) - La taxe foncière sur les terrains non bâtis acquittée
= Revenu net soit (a) - {(b) + (c)}

66
La déduction des frais de réparation et d’entretien (exemple : travaux de réparation des installations comme l’eau
le gaz, l’électricité…) doit être limitée à celles qui sont nécessaires pour le maintien de l’immeuble ou pour sa remise
en bon état afin d’en permettre l’usage normal sans en modifier la consistance, l’agencement ou les équipements
antérieurs. En conséquence, sont exclues de la déduction, les dépenses d’investissement (achat et installation
d’équipements, travaux de démolition et reconstruction, grosse réparation.).

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Remarque commune aux régimes autres que le régime réel applicables aux
revenus fonciers :
Selon l’article 28 du CIRPPIS, le revenu brut des immeubles ou parties d'immeubles
donnés en location est constitué par
Le revenu brut :
+ Le montant des recettes brutes perçues par le propriétaire,
+ montant des dépenses incombant normalement à ce dernier et mises par convention à la charge
du locataire
- montant des dépenses supportées par le propriétaire pour le compte du locataire

Par revenu brut, il convient d'entendre le montant des recettes brutes perçues par le
propriétaire. Ces recettes brutes incluent :
➢ Les loyers encaissés, y compris la TVA le cas échéant, au cours de l’année
qui précède celle du dépôt de la déclaration quelle que soit la période à
laquelle ils se rattachent, c’est-à-dire les loyers de l’année ainsi que ceux
encaissés à titre d’avance ou d’arriérés.67
➢ Les recettes exceptionnelles68
Exemple :
Madame Mona, médecin dont le mari est au chômage, vous demande de calculer son
IRPP au titre de l’exercice N, sachant qu’elle a réalisé au cours de cet exercice les
revenus suivants :
- Revenus encaissés en N provenant de son cabinet en HTVA : 35.000 DT
- Revenus provenant de la location d’un appartement à usage professionnel :
Loyer mensuel 850 DT HTVA
Pour la location susvisée, Madame Mona vous informe qu’elle a payé 300 dinars de
TIB et 1.750 DT TTC au titre de frais d’entretien (justifiés par des pièces).

67
Les sommes perçues par le propriétaire à titre de garantie, tant qu’elles n’ont pas été utilisées pour le paiement
d’arriérés de loyers ne sont pas prises en considération
68
Exemple : Les revenus accessoires, tels que la location du droit d’affichage

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2.6. Les revenus des valeurs mobilières


Constituent des revenus distribués imposables :
- Les jetons de présence,
- Les intérêts excédentaires par rapport au taux de 8% servis aux associés à
raison des sommes qu'ils versent à la société en sus de leur apport dans le
capital social,
- Les dividendes distribués à partir du premier Janvier 2015, par les sociétés
soumises à l’impôt sur les sociétés, au profit des :
• Personnes physiques dont les revenus distribués dépassant les 10.000
Dinars par an
• Personnes non-résidentes ni établies en Tunisie.
- Autres.
2.6.1. Les revenus de valeurs mobilières exonérés de l’IRPP
Les distributions officielles des bénéfices reçues par les personnes physiques sous
forme de dividendes sont exonérées de l’impôt ; dans la limite de 10.000 Dinars par
an, (possibilité de demander la restitution de la retenue à la source de 10% ou
imputation de cette retenue à la source sur l’IRPP)69.
2.6.2. Détermination de la base imposable
Lorsqu’un revenu assimilé aux valeurs mobilières est imposable, l’assiette soumise
à l’impôt est constituée par le revenu brut avant toute déduction de retenues à la
source.
Ainsi, les bénéfices que l’assemblée générale des associés décide de distribuer, sont
réputés acquis aux associés l’année de la prise de la décision de distribution.
Sur cette base, les associés doivent déclarer les bénéfices distribués au cours de
l’année qui suit celle au cours de laquelle l’assemblée générale a décidé la
distribution des bénéfices, et ce, indépendamment de la date d’encaissement desdits
dividendes.
2.7. Les revenus de capitaux mobiliers
En vertu de l’article 34 du code de l’IRPP et de l’IS, sont considérés comme revenus
de capitaux mobiliers, les produits suivants :
- Les revenus des parts et le boni de liquidation du fonds commun de créances
69
Le même régime fiscal s’applique pour les revenus des parts des fonds communs de placement en valeurs mobilières prévus par
la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement collectif, ainsi que des parts des
fonds d’amorçage et des parts des fonds communs de placement à risque prévus par la législation les régissant.

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- Les intérêts des créances70


- Les intérêts et les rémunérations des cautionnements
- Les intérêts des dépôts de sommes d'argent71
- Les intérêts, les lots, les arrérages et primes de remboursement et autres
produits des obligations, effets publics et autres titres d'emprunt négociables
émis par l'Etat, les établissements publics, les collectivités publiques locales,
les associations de toute nature et les sociétés civiles et commerciales ;
- Les produits des comptes courants ;
- Les revenus des parts et le boni de liquidation du fonds commun de créances.
Le revenu net catégoriel est constitué par le montant brut des intérêts et autres
produits et avantages que le créancier perçoit au cours de l’année précédant celle de
l’imposition, ce qui implique la prise en compte des revenus :
- Perçus au titre de l'année ;
- Perçus au titre d'arriérés ;
- Perçus par anticipation ;

2.7.1. Revenus des capitaux mobiliers exonérés


Selon l’article 38 du code de l’IRPP et de l’IS, ne sont pas soumis à l’impôt, les
revenus de capitaux mobiliers suivants :
- « Les intérêts de l’épargne logement servis aux titulaires de contrats
d’épargne-logement.72
- Les intérêts des dépôts et de titres en devises ou en dinars convertibles.
- Les intérêts des comptes courants ouverts entre industriels, commerçants ou
exploitants agricoles à la condition que les opérations inscrites au compte
courant se rattachent exclusivement à la profession.
- Les intérêts des comptes d’épargne pour les études73, ouverts auprès des
banques par les parents au profit de leurs enfants. »

70
Quelle que soit leur cause et la nature juridique du contrat dont elles découlent
71
à vue ou à échéance fixe
72
L'exonération des intérêts de l'épargne-logement servis aux titulaires des contrats d'épargne-logement (article 38 -
point 7 du code de l'IRPP et de l'IS) s'applique à l'épargne-logement des personnes physiques chez toute banque dès
lors qu'elle fait l'objet d'un contrat d'épargne-logement conforme au modèle approuvé par le ministère des finances
(DGELF (172) du 21 février 2000)
73
Les « comptes épargne-études » sont destinés à recevoir les dépôts des parents en vue de faire bénéficier leurs
enfants poursuivant l’enseignement de base ou des études secondaires, de crédits bancaires leur permettant de
poursuivre des études universitaires et ce, selon des modalités à fixer par la banque (Article 2 décret 99-1923)

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2.8. Les autres revenus


La catégorie « autres revenus » comprend les revenus de source étrangère n'ayant
pas été soumis au paiement de l'impôt dans le pays d'origine.
A titre d’exemple, les dividendes de source étrangère reçus par des résidents en
Tunisie sont soumis à l’impôt en Tunisie, s’ils n’ont pas subi d’impôt à l’étranger,
et ce, sous réserve des dispositions conventionnelles.
Apport de la LF2016
En vertu de la LF2016, « font également partie de la catégorie autres revenus, les
revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie. »

2.8.1. Détermination du revenu net


Aux termes de l’article 37 du code de l’IRPP et de l’IS : « Le revenu net est constitué
par les sommes effectivement perçues de l'étranger et par le montant brut provenant
des jeux de pari, de hasard et de loterie et par le revenu déterminé selon les dépenses
personnelles ostensibles et notoires et selon l’accroissement du patrimoine. »
Cas particulier des revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie
Les revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie sont soumis à une RS
libératoire au taux de 25 %.
Néanmoins, l'article 56 de la loi n° 2017-66 du 18 décembre 2017 portant loi de
finances pour l’année 2018 a exonéré « les sommes provenant des jeux de pari
mutuel sur les courses de chevaux et des concours de pronostics sportifs, organisés
par les établissements publics conformément à la législation les régissant, de la
retenue à la source libératoire au taux de 25%. »74

74
L'article 56 susvisé a prévu que la retenue à la source libératoire au taux de 25% concerne exclusivement les sommes
provenant des jeux de pari, de hasard et de loterie soit à l'exception des prix en nature accordés dans ce cadre. Dans
tous les cas, la retenue à la source libératoire de 25% ne s’applique pas aux prix octroyés en contrepartie de la
participation aux compétitions culturelles, sportives, artistiques ou religieuses dont le hasard n'intervient ni pour
participer ni pour remporter la compétition, mais se basent sur les capacités intellectuelles ou culturelles ou sur les
conditions physiques…

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8.1.3. Cas particulier des traitements et salaires de source étrangère


Le revenu net des traitements et, salaires est déterminé après une déduction
forfaitaire de 10% conformément aux dispositions de l'article 26 du code de l’IRPP
et de l’IS.75
Exemple :
Soit une personne physique résidente en Tunisie qui a été recrutée par une société
pétrolière établie à l'étranger pour exercer son activité d'ingénieur chimiste à
l'étranger, moyennant un salaire brut mensuel de 5.200 dinars.
Dans la mesure où l'intéressé n'a pas subi l'impôt sur le revenu au titre dudit salaire
à l'étranger, l'impôt sur le revenu à sa charge sera calculé comme suit :

8.1.4. Cas particulier des pensions et des rentes viagères de source


étrangère
Selon l’article 37 du code de l’IRPPP et de l’IS « le revenu net des pensions et rentes
viagères de source étrangère est déterminé après une déduction de 80% de son
montant brut et ce, en cas de transfert desdites pensions et rentes viagères à un
compte bancaire ou postal en Tunisie ou en cas de déclaration de l’importation des
pensions et rentes viagères en question et à condition de joindre à la déclaration
annuelle de l’impôt les justificatifs nécessaires ».
Cette mesure s’applique à tous les résidents de la Tunisie percevant des pensions de
l’étranger et ce nonobstant leur nationalité y compris les Tunisiens.

75
En vertu du paragraphe III de l’article 52 du code de l’IRPP et de l’IS, les bénéficiaires des salaires provenant de
l’étranger sont tenus d’opérer la retenue à la source au titre des sommes leur revenant à ce titre et de la reverser au
trésor dans les délais fixés par la législation fiscale en vigueur.

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Chapitre 3 : Liquidation de l’impôt sur le revenu


des personnes physiques

Le revenu global imposable est déterminé en appliquant à la somme algébrique des


différentes catégories de revenus nets les déductions communes énumérées par les
articles 39 et 40 du code de l’IRPP et de l’IS.
Il est à noter qu’outre les déductions communes énumérées par les articles susvisés,
des déductions supplémentaires peuvent être appliquées dans le cadre de la
législation régissant les avantages fiscaux.
1. Déductions communes et particulières
Pour être déductibles, les charges communes du revenu global doivent présenter les
caractéristiques suivantes :
- Être prévues par la loi.
- Ne pas faire l’objet d’une double déduction.
- Hormis les abattements forfaitaires liés à la famille, pour être déductible, la charge
du revenu global doit avoir fait l’objet d’un paiement au cours de l’année au titre de
laquelle l’impôt est dû.
- La charge doit être justifiée de façon probante.
La fiscalité tunisienne comprend les déductions communes suivantes :
1.1. La déduction pour chef de famille
Le chef de famille tel que défini dans le code de l’IRPP et de l’IS, a droit à une
déduction de 300 D selon l’article 54 de la LF 2018.
1.2. La déduction pour enfants à charge
Le même article donne aussi droit le droit au chef de famille « à une déduction
supplémentaire au titre des quatre premiers enfants à sa charge de 100 D au titre de
chaque enfant ».
Aux termes de l’article 40 du CIRPPPIS « sont considérés comme étant à la charge
du contribuable, à la condition de n'avoir pas de revenus distincts de ceux qui servent
de base à l'imposition de ce dernier, ses enfants ou les enfants adoptés âgés de moins
de 20 ans au 1er janvier de l'année d'imposition.
La déduction pour enfants à charge est portée à :

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- 1.000 dinars par enfant poursuivant des études supérieures sans bénéfice de
bourse et âgé de moins de 25 ans au 1er janvier de l'année d'imposition76,
- 2.000 dinars pour chaque enfant infirme quels que soient son âge et son rang.»
1.3. La déduction pour parents à charge
En vertu du paragraphe IV de l’article 40 du code de l’IRPP et de l’IS « tout
contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge dans la limite
de 5% du revenu net soumis à l'impôt avec un maximum de 450 dinars par parent à
charge (450 dinars par an pour la mère et 450 D par an pour le père), à la triple
condition que :
- Le montant déduit chez le contribuable figure en revenus sur la déclaration
des revenus du parent bénéficiaire en tant que pension reçue.
- La déclaration annuelle des revenus du parent bénéficiaire est déposée en
même temps avec la déclaration annuelle du contribuable qui mentionne la
déduction au titre du parent à charge.
- Le revenu du ou des parents à charge, augmenté du montant de la déduction,
n'excède pas le double du salaire minimum interprofessionnel garanti.
Lorsque la charge des parents est assurée par plus d'un enfant, le montant de la
déduction est réparti entre tous les enfants. »
1.4. Les arrérages des rentes payées à titre obligatoire et
gratuit (article 39.I.1 du code de l’IRPP et de l’IS)
Pour être déductible du revenu global, la rente ou la pension doit remplir trois
conditions cumulatives :
(1) être due à titre obligatoire : le caractère obligatoire résulte d’un jugement (tel
est le cas par exemple d’une pension alimentaire versée en cas de divorce). Il peut
aussi résulter d’un engagement contractuel lorsqu’il découle d’un titre faisant preuve
d’une obligation.
(2) la rente ou la pension doit être due à titre gratuit.
(3) le montant déductible est limité au montant effectivement payé au cours de
l’année au titre de laquelle l’imposition est due dans la limite de la somme exigible
en vertu de l’obligation légale.

76
Dans la limite des quatre premiers enfants à charge. La déduction s’applique nonobstant le caractère de
l’établissement d’enseignement, qu’il soit public ou privé et nonobstant son lieu d’implantation qu’il soit en Tunisie
ou à l’étranger.

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1.5. Les primes afférentes aux contrats d’assurance vie


Selon l’article 39.I.2 du code de l’IRPP et de l’IS « les primes payées par le
souscripteur dans le cadre des contrats assurance-vie et des contrats de capitalisation
dans la limite de 10.000 dinars par an, et ce, lorsque ces contrats comportent l’une
des garanties suivantes :
➢ Garantie d'un capital ou d’une rente au profit de l'assuré, de son conjoint, de
ses ascendants ou descendants d'une durée effective au moins égale à huit ans,
➢ Garantie des unités de compte (actions, obligations, parts sociales…)77 au
profit de l'assuré, de son conjoint, de ses ascendants ou descendants servies
après une durée minimale qui ne doit pas être inférieure à huit ans,
➢ Garantie d'un capital ou d’une rente en cas de décès au profit du conjoint, des
ascendants ou des descendants. »

Après la baisse du niveau d’épargne en Tunisie et la chute de l’investissement local


et étranger, la LF 2021, a prévu d’encourager l’épargne à moyen et à long terme
grâce aux comptes d’épargne en actions (CEA) et les contrats d’assurance-vie en
rehaussant du plafond de déduction au titre des contrats d’ASSURANCE VIE et
de capitalisation de 10.000 Dinars à 100.000 Dinars par an.

Ainsi, la déduction ne concerne pas les primes d’assurance non vie (assurance
automobile…) ainsi que les contrats d’assurance vie ne comportant pas les garanties
susvisées (exemple : l’assurance vie ne comportant les caractéristiques de l’épargne
tels que celles contractés pour le garantie du remboursement des crédits…).
1.6. Les sommes payées au titre du remboursement des prêts
universitaires (article 39-I-3 du code de l’IRPP et de l’IS)
Sont déductibles du revenu global, les sommes payées en principal et en intérêts, au
titre du remboursement des prêts universitaires dont a bénéficié un contribuable
durant sa vie universitaire, et ce, quelle que soit la qualité de l'organisme prêteur,
Trésor Public, Banques, Caisses sociales (CNSS-CNRPS).

77
Les produits d'assurance vie en unités de comptes sont des contrats pour lesquels la garantie n'est pas exprimée en
dinar tunisien mais en fonction d'un support constitué de titres. La valeur de ces contrats est déterminée en fonction
des placements pour lesquels le souscripteur supporte le risque ou en fonction d'un indice quelconque. En cas de
réalisation du risque assuré ou au terme du contrat, les sommes équivalentes auxdits supports et payées aux
bénéficiaires sont calculées sur la base de la valeur commerciale des supports en question à la date de leur versement
(Note commune N°22 / 2014)

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1.7. La déduction des intérêts payés au titre des prêts relatifs


à l’acquisition ou à la construction d’un logement (article 39-
I-4 du code de l’IRPP et de l’IS) :
La loi n° 2015-30 du 18 août 2015, portant loi de finances complémentaire pour
l’année 2015 permet aux personnes physiques de déduire les intérêts payés au titre
des crédits relatifs à l’acquisition ou à la construction d’un local à usage d’habitation
dont le coût d'acquisition ou de construction ne dépasse pas 200.000 dinars.
La déduction des intérêts payés au titre
des prêts relatifs à l’acquisition ou à la
construction d’un logement

Un local à usage d’habitation

Le cout d’acquisition ou de
construction ne dépasse pas
200.000D

Le bénéficiaire du crédit ne doit


pas être propriétaire d’un autre
local à usage d’habitation

Ces dispositions s'appliquent aux montants dont la date de remboursement aura lieu
à partir du 1er janvier 2016.
Sur cette base :
- La déduction a lieu, en cas de copropriété, pour chacun des copropriétaires
dans la limite de la quotepart des intérêts relatifs à ses droits dans l’immeuble,
et ce, nonobstant la possibilité pour l’un des copropriétaires de bénéficier ou
non de la déduction des intérêts correspondant à ses droits dans la propriété
- Les intérêts payés par une personne pour l’acquisition ou la construction d’un
local à usage d’habitation dans lequel il n’a pas des droits de propriété ne sont

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pas déductibles, c’est le cas notamment des intérêts payés en exécution d’une
caution.
La déduction ne couvre pas dans tous les cas :
- Le principal du crédit ;
- Les intérêts relatifs à un crédit pour l’acquisition ou la construction d’un local à
usage d’habitation dont le coût dépasse 200.000 dinars même si le montant du crédit
est inférieur à 200.000 dinars ;
- Les dépenses engagées par l’emprunteur pour l’obtention du crédit, tels que les
frais d’assurance, les droits d’enregistrement, ... ;
- Les commissions de gestion telles que les commissions pour étude de dossier, les
commissions exigibles pour le remboursement anticipé du crédit... ;
- Les intérêts de retard exigibles en cas de paiement des annuités du crédit hors
délais.
1.8. La franchise sur les intérêts de l’épargne et des obligations
Sont déductibles du revenu global selon l’article 39-II du code de l’IRPP et de l’IS:
➢ « Les intérêts perçus par le contribuable au cours de l'année au titre des
comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des banques, ou de la Caisse
d'Epargne Nationale de Tunisie ou
➢ Les intérêts au titre des emprunts obligataires. »
En vertu de la LF2022, la déduction s’effectue dans la limite d'un montant annuel de
dix mille dinars (10000 D) sans que ce montant n'excède six mille dinars (6000 D)
pour les intérêts provenant des comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des
banques et auprès de la Caisse d'Epargne Nationale de Tunisie.
1.9. Les autres déductions
Il s’agit généralement d’avantages fiscaux sous forme de déductions de revenus
provenant de l’exploitation ou de déductions pour réinvestissements.
2. Liquidation de l’impôt sur le Revenu Net Global (RNG)
2.1. Les retenues à la source
La retenue à la source est à l’origine une perception anticipée opérée pour le compte
de l’Etat par un tiers payeur, à valoir sur l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les
sociétés dû par le bénéficiaire à raison de ses revenus
Sont concernés par la retenue à la source :
- Les traitements, salaires, pensions et rentes ;

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- Les revenus des professions non commerciales : les honoraires des professions
libérales, les rémunérations occasionnelles ainsi que toute autre activité non
commerciale tels que les artistes et les sportifs ;
- Les revenus fonciers : loyers et plus-values immobilières ;
- Les bénéfices industriels et commerciaux : les commissions et courtages,
l’importation de certains biens de consommation et les ventes locales des entreprises
totalement exportatrices ainsi que les marchés conclus avec les personnes morales
et les personnes physiques soumises au régime réel ;
- Tout paiement effectué en contrepartie d'une opération réalisée avec l'Etat, les
collectivités locales, les entreprises et organismes publics dont le montant atteint
1.000 D TTC ;
- Les revenus de capitaux mobiliers et les jetons de présence.
-Autres
➢ Champ d’application et taux de la Retenue à la source au titre de l’IR ou de l’IS
(quelques exemples)
Champ d’application Taux de la retenue à la source
Honoraires, commissions, courtages, loyers et rémunérations des activités Local : 10%
non commerciales qu’elle qu’en soit l’appellation
Dividendes Non-résidents ou PP : 10%
Les sommes provenant des jeux de pari de hasard et de loterie 25%
Traitements, salaires, pensions et rentes viagères (Paie informatisée) : L’impôt annuel calculé selon le barème
salaire de base divisé par le nombre de paies.
Rémunérations payées aux salariés et aux non-salariés en contrepartie 15%
d’un travail occasionnel 78ou accidentel en dehors de leur activité
principale

2.2. Les acomptes provisionnels


Selon l’article 51 du code de l’IRPP et de l’IS « les acomptes provisionnels payables
à compter de la deuxième année d'activité sont perçus par échéances égale chacune
à 30% de l'impôt dû au titre des revenus ou bénéfices de l'année précédente ». Ils
sont dus par les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu, à raison des
bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et des bénéfices des professions non
commerciales (BNC).
Autrement dit, sont exonérées du paiement des acomptes provisionnels :

78
Dans une prise de position (858) du 17 avril 2003, la DGELF a précisé le régime fiscal applicable aux Rémunérations
versées par une agence de voyage au profit d'un guide touristique : Cas 1 : Activité de guide touristique exercée d'une
façon occasionnelle en plus de l'activité Principale : Dans ce cas les rémunérations versées au guide touristique sont
qualifiées de rémunérations occasionnelles soumises à la retenue à la source au taux de 15% sur leur montant brut.
Cas 2 : Activité de guide touristique exercée en tant qu'activité principale Dans ce cas les rémunérations versées au
guide touristique sont qualifiées d'honoraires et sont passibles de la retenue à la source au taux de 15% ou 5% s'il est
soumis au régime réel.

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- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des revenus
ou bénéfices réalisés dans des exploitations agricoles et de la pêche ;
- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des
traitements et salaires ;
- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des
revenus fonciers ;
- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des revenus
de capitaux mobiliers et de valeurs mobilières.
- les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu selon le régime
forfaitaire.
Lorsqu’une des catégories de revenu d’un contribuable ne donne pas lieu aux
acomptes provisionnels, ces derniers sont alors dus sur la base de la fraction de l’IR
correspondant aux seuls revenus donnant lieu aux acomptes provisionnels.
L’impôt donnant lieu aux acomptes provisionnels est obtenu en appliquant à l’impôt
global dû le pourcentage résultant du rapport suivant :

Revenu net donnant ouverture aux acomptes / Revenu net global

En vertu du paragraphe IV de l’article 51 du code de l’IRPP et de l’IS « les


déclarations d’acomptes provisionnels et leur paiement s’effectuent pendant les
vingt-cinq premiers jours du sixième, neuvième et douzième mois qui suivent la date
de clôture de l’exercice pour les personnes physiques ».
Ainsi, si la date de clôture de l’exercice correspond au 31 décembre, les acomptes
provisionnels sont alors à déclarer en juin, septembre et décembre N à titre d’avance
sur l’IRPP dû au titre de la même année et dont l’exigibilité se situe en N+1.
Les acomptes provisionnels payés au cours d’une année constituent des crédits
ouverts sur le trésor public, imputables sur l’impôt sur le revenu dû.
2.3. Régularisation et paiement de l’impôt
L’article 51 du code de l’IRPP et de l’IS stipule que « Sur justification, les acomptes
provisionnels, l'avance et les retenues, autres que libératoires et payés par tout
contribuable ou pour son compte au titre d'un exercice, sont imputables sur l'impôt
sur le revenu ou l'impôt sur les sociétés dû à raison des revenus ou bénéfices réalisés
par l'intéressé ou lui revenant pendant ce même exercice ».
A l’exception du régime particulier du forfait d’impôt réservé aux forfaitaires
relevant des BIC, l’IRPP est déterminé comme suit :
- Arrondissement au dinar supérieur
- Calcul de l’IRPP par application du barème progressif.

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L’article 14 de la loi de finances pour l’année 2017 a révisé le barème de l’impôt


sur le revenu, sur la base duquel est calculé l’impôt dû sur le revenu annuel global
net réalisé au titre de l’année 2017 et des années ultérieures comme suit :
Tranches Taux Taux effectif à la tranche
supérieure
0 à 5 000 DT 0% 0%
De 5 000,001 à 20 000 DT 26% 19.50%
De 20 000.001 à 30 000 DT 28% 22.33%
De 30 000,001 à 50 000 DT 32% 26.20%
Au-delà 50 000 DT 35%

Instauration d'une contribution sociale solidaire (CSS) de 1% (Article 53 – LF 2018)


Selon l’article 53 de la LF2018 « est instituée une contribution sociale de solidarité
au profit des caisses sociales ». Ainsi, les personnes physiques soumises l'IRPP et
les entreprises et sociétés qu'elles soient soumises ou non à l'IS sont soumises à la
CSS, au titre des revenus et bénéfices réalisés à partir du premier janvier 2018.

Barème d’imposition sur les revenus des personnes physiques (Article 44 CIRPPIS)
Tranches Taux Taux effectif à la tranche
supérieure
0 à 5 000 DT 1% 1%
De 5 000,001 à 20 000 DT 27% 20.50%
De 20 000.001 à 30 000 DT 29% 23.33%
De 30 000,001 à 50 000 DT 33% 27.20%
Au-delà 50 000 DT 36%
A ce titre, la loi de finances 2020 a exonéré les revenus inférieurs à 5.000 dinars du
paiement de cette contribution. Les revenus supérieurs à 5.000 dinars demeurent
imposables au niveau de cette tranche.
2.4. Minimum d’impôt
Minimum d'impôt pour les personnes physiques exerçant une activité relevant
des BIC et BNC déficitaires ou insuffisamment bénéficiaires :
Les personnes physiques soumises au régime réel qui exercent une activité
commerciale ou non commerciale (libérale) sont passibles d’un minimum d’impôt
lorsque ledit minimum est supérieur à l’impôt résultant de l’application du barème
d’impôt sur le revenu, ce qui est principalement le cas des exploitations déficitaires.
Ainsi, selon l’article 44 du code de l’IRPP et l’IS, l’impôt annuel calculé sur la
base du barème ne peut pas être inférieur pour les activités commerciales et les
activités non commerciales à un montant égal à :

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• 0,2% du montant brut (TTC) du chiffre d’affaires ou des recettes avec un


minimum égal à 300 dinars exigible même dans le cas de non-réalisation de
chiffre d’affaires.
• 0,1% du montant brut du chiffre d’affaires ou des recettes :
- provenant des opérations d’exportation,
- provenant de la commercialisation de produits ou de services soumis au
régime de l’homologation administrative des prix (pain subventionné,
farine, semoule, sucre subventionné, thé, allumettes, etc) dont la marge
bénéficiaire brute ne dépasse pas 6%, et
- réalisé par les établissements de santé prêtant la totalité de leurs services
aux non- résidents.
Ce MI au taux réduit de 0.1% ne peut être inférieur à 200D (minimum du
minimum).
Ce minimum ne s’applique pas aux entreprises nouvelles durant la période de
réalisation du projet, sans que cette période dépasse dans tous les cas trois ans à
compter de la date du dépôt de la déclaration d’existence.
Le minimum d’impôt visé par le présent paragraphe est majoré de 50% en cas de
paiement après un mois de l’expiration des délais légaux.
Exemple :
Supposons que M. Slim exploite une entreprise individuelle exerçant une activité
industrielle selon le régime réel d’imposition, et qui a réalisé au cours de l’année N
un bénéfice fiscal égal à 25.000DT et un chiffre d’affaires brut de 3.000.000DT.
T.A.F : Déterminer l’IR dû par M. Slim au titre de l’année N sachant qu’il est
célibataire.

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Reprenons les mêmes données de l’exemple précédent et supposons que le bénéfice


fiscal réalisé est égal à 5.500DT et que le chiffre d’affaires brut s’élève à 140.000
DT.
T.A.F : Déterminer l’IR dû par M. Sami.

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Partie 4 : Impôt sur les sociétés

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Chapitre 1 : Champ d’application

L’impôt sur les sociétés (IS) s’applique aux personnes morales soumises à l’impôt
sur les sociétés, aux établissements stables de sociétés de capitaux étrangères établis
en Tunisie ainsi qu’à certains revenus versés aux personnes morales étrangères non
établies en Tunisie.
Contrairement à l'impôt sur le revenu des personnes physiques qui est établi sur la
base du revenu mondial et en vertu des dispositions de l'article 47 du code de l'impôt
sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés, les bénéfices passibles de l'impôt sur les
sociétés sont ceux réalisés notamment dans le cadre d'établissements situés en
Tunisie.
1. Champ d’application de l’impôt sur les sociétés
1.1. Personnes morales imposables
Sont soumises à l’IS les personnes morales suivantes qui exercent leurs activités en
Tunisie quel que soit leur objet.
- Les sociétés de capitaux : Il s’agit des sociétés commerciales visées à l’article
7 du code des sociétés commerciales à savoir : les SA, SARL, SUARL, les sociétés
en commandite par actions.
- Les personnes morales assimilées aux sociétés de capitaux : Il s’agit des
établissements publics à caractère non administratif (EPNA), les organismes de
l'Etat, des gouvernorats et des communes, à caractère industriel et commercial et
jouissant de l'autonomie financière ainsi que les coopératives79 et leurs unions80.
- Les sociétés civiles ayant les caractéristiques des sociétés de capitaux : Les
sociétés civiles sont normalement traitées selon le régime de la transparence fiscale
applicable aux sociétés de personnes. Toutefois, dans le cas particulier où elles
présentent de fait les caractéristiques de sociétés de capitaux, elles deviennent
passibles de l’IS.81

79
De production, de consommation ou de services
80
A l’exception des coopératives suivantes qui sont exonérées d’impôt :
- Coopératives de services dont l’activité concourt à la commercialisation des produits agricoles ou de pêche et
opérant dans l’enceinte des marchés de gros ;
- Coopératives de services agricoles et de pêche ;
- Coopératives ouvrières de production.
81
Selon la doctrine administrative, une société civile est considérée comme présentant les caractéristiques des
sociétés de capitaux lorsque les trois conditions cumulatives suivantes sont simultanément réunies :
1. Le capital social est divisé en parts sociales librement cessibles et négociables entre associés et avec des tiers ;
2. La responsabilité des associés vis-à-vis des tiers est limitée à leurs apports ;
3. La société n’est pas dissoute à la suite du décès de l’un des associés.

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1.2. Personnes morales exonérées de l’IS :


Certaines personnes morales qui devraient normalement être passibles de l’IS sont
par l’effet de dispositions spéciales de droit commun exonérées de l’IS, alors que
d’autres personnes morales en sont exonérées de façon permanente ou durant une
période limitée en vertu d’avantages fiscaux.
Aux termes de l’article 46 du code de l’IRPP et de l’IS, « sont exonérés de l'impôt
sur les sociétés dans la limite de leur objet social :
1- Les groupements interprofessionnels qui ne réalisent pas à titre principal des
activités lucratives et dont les ressources sont d'origine fiscale ou parafiscale ;
2- Les caisses d'épargne et de prévoyance administrées gratuitement ; (Exemple :
CNSS, CNRPS)
3- Les établissements publics, les organismes de l'Etat ou des collectivités publiques
locales sans but lucratif ;
4- Les coopératives et mutuelles suivantes :
➢ Les coopératives de services dont l'activité concourt à la commercialisation
des produits agricoles ou de pêche et opérant dans l'enceinte des marchés de
gros ;
➢ Les sociétés mutuelles de services agricoles ;
➢ Les coopératives ouvrières de production ;
5- La Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivités Locales ;
6- Les sociétés d'investissement à capital variable (SICAV). »
Il y a lieu de noter que l’exonération de l’impôt sur les sociétés est limitée aux
activités qui relèvent de l’objet social.82 Tout revenu provenant d’activités autres
que celles réalisées dans le cadre du régime légal propre régissant l’organisme
bénéficiaire de l’exonération reste soumis à l’IS.
1.3. Personnes morales hors champ d’application de l’IS
Certaines personnes morales sont hors champ d’application de l’IS :
➢ Les associations et organismes à but non lucratif qui exercent leur activité
conformément aux dispositions de la législation les régissant.
➢ Les établissements publics à caractère administratif à but non lucratif.

82
Dans une prise de position (187) du 15 janvier 2019, la DGELF a précisé que le centre informatique du ministère
de la santé publique n’ayant pas un but lucratif, et il est par conséquent exonéré de l’IS dans la limite de son objet
social. En revanche, les opérations à but lucratif réalisées en dehors de l’objet social du centre sont soumises à l’IS au
titre des bénéfices provenant de ces opérations.

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➢ Organismes dépourvus de personnalité morale hors du champ d’application


de l’IS :
o Les fonds communs de placement en valeurs mobilières.
o Les fonds communs de placement à risque.
o Les fonds d’amorçage.

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Chapitre 2 : Détermination du Bénéfice imposable

L’administration fiscale s’appuie, sur l’information comptable pour la détermination


de l’assiette imposable. Compte tenu des différences d’approche et de critère de
mesure des résultats, il est normal qu’il existe des divergences entre comptabilité et
fiscalité.
Dans ce contexte, la règle qui va gouverner les rapports comptabilité fiscalité est la
suivante :
- Lorsqu’une règle comptable formulée dans le système comptable des
entreprises heurte une autre règle divergente résultant d’une disposition fiscale
expresse, la norme comptable appliquée est retraitée pour les besoins de la
détermination du résultat fiscal. En revanche, toutes les règles comptables formulées
dans le système comptable des entreprises qui ne sont pas en contradiction avec la
réglementation fiscale s’imposent comme règles communes aux deux matières.
A ce niveau, on dénombre cinq types de divergences :
- Les divergences résultantes des incitations fiscales.
- Les divergences liées à la sanction des règles de forme.
- Les divergences liées à la différence de concepts comptables et fiscaux
d’exercice de rattachement des charges et produits (ces divergences sont
dites temporelles).
- Les divergences liées aux traitements comptables non admis par
l’administration fiscale.
- Les divergences structurelles liées au rejet par l’administration fiscale de
certaines charges ou l’exonération de certains produits.
Par conséquent, le bénéfice fiscal est déterminé à partir du bénéfice comptable tout
en procédant à des ajustements.
La prise en compte de ces ajustements conduit à établir un tableau de détermination
du résultat fiscal qui regroupe les différentes réintégrations et déductions fiscales.
Les entreprises soumises à la tenue d’une comptabilité telle que prévue par la
législation comptable doivent déterminer un résultat fiscal à partir de leur résultat
comptable et en y apportant les ajustements et retraitements suivants :

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Résultat comptable
(Bénéfice comptable ou perte comptable)

+
Réintégrations
(Charges non déductibles)

-
Déductions
(Produits non imposables)

=
Résultat fiscal avant déduction des provisions
-
Déductions des provisions
(Provisions déductibles fiscalement)

=
Résultat fiscal avant déduction des déficits fiscaux
-
Déductions des déficits fiscaux
(Reports déficitaires ordinaires et amortissements différés)

=
Résultat fiscal avant avantages fiscaux
-
Déductions des bénéfices d’exploitation
(export, développement régional, développement agricole,
etc.)
-
Réinvestissements fiscaux
(Réinvestissements physiques et financiers)

=
Résultat fiscal soumis à l’impôt sur les sociétés

Taux

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1. Règles particulières aux charges (Les réintégrations)


Pour être admises en déduction, les charges doivent remplir les conditions
suivantes :
- La charge doit se traduire par une diminution de l’actif net ;
- La charge doit être nécessitée par l’exploitation ;
- La charge doit être appuyée de justifications suffisantes et probantes ;
- La charge doit être comptabilisée et déduite de l’exercice auquel elle se
rattache ;
- La charge doit être portées sur certaines déclarations lorsqu’une telle
condition est exigée par la loi.
- La charge ne doit pas être exclue du droit à déduction par une disposition
expresse de la loi ;
1.1. Charges non déductibles expressément prévues par la note communes
2016-26
a. Charges et amortissements relatifs aux résidences secondaires, avions et
bateaux de plaisance ne faisant pas l’objet de l’exploitation
N’est pas admis en déduction pour la détermination du bénéfice, l’amortissement :
➢ Des avions et bateaux de plaisance mis à la disposition des dirigeants ou
employés de l’entreprise et dont l’utilisation ne concerne pas directement
l’objet de l’entreprise ainsi que des résidences secondaires.
➢ Toute charge se rapportant aux résidences secondaires, avions et bateaux de
plaisance visés à l’article 15 du code.
On entend par l’objet de l’entreprise l’outil de production ou la marchandise
commercialisée. Seules les entreprises qui louent ou rendent des prestations avec ou
vendent les bateaux de plaisance, avions, sont autorisées d’inclure les charges y
afférentes parmi les charges fiscales.
En revanche, les charges afférentes aux avions privés utilisés pour le déplacement
des dirigeants, du personnel ou des clients ainsi que les bateaux de plaisance utilisés
par les dirigeants, le personnel, les clients ou les fournisseurs ne sont pas admis en
déduction du résultat fiscal.
De même, toutes les dépenses de quelque nature que ce soit se rattachant aux avions
; bateaux de plaisance et résidences secondaires sont exclues du droit à déduction.

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b. Charges et amortissements relatifs aux véhicules de tourisme d’une


puissance fiscale supérieure à 9 CV ne faisant pas l’objet de
l’exploitation.83
Ne sont pas admis en déduction pour la détermination du bénéfice :
Les loyers, les dépenses d’entretien, de fournitures, de carburant ou de vignette,
engagés au titre des véhicules de tourisme d’une puissance fiscale supérieure à 9
chevaux vapeur à l’exception de ceux constituant l’objet principal de l’exploitation.
En sus de l’amortissement, les dépenses de location ainsi que les dépenses
d’entretien, de fournitures, de carburant et de vignette engagées au titre des véhicules
de tourisme d’une puissance de 10 chevaux fiscaux et plus utilisés pour le transport
des dirigeants ou du personnel de l’entreprise ne sont pas déductibles pour la
détermination du résultat fiscal.
Ces dépenses doivent être réintégrées pour leur montant total.
En revanche, les primes d’assurance, les frais de gardiennage de ces véhicules, les
frais de personnel y afférents (chauffeur), les droits de visite technique et les droits
d'accès à l'autoroute restent totalement déductibles.
Exemple
Soit une société qui a réalisé au titre de l’exercice N un bénéfice comptable de 50.000
DT, qui tient compte des charges suivantes engagées au titre d’un véhicule de
tourisme à essence d’une puissance fiscale égale à 10 chevaux vapeurs acquis le 1 er
janvier N-2 pour un montant de 40.000D :
Amortissements (40.000*20%) 8.000
Frais d’entretien 1.500
Frais de carburant 800
Vignette 300

83
Article 14-5 du code de l’IRPP et de l’IS

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c. Les réceptions, cadeaux, frais de restauration et de spectacle


excédentaires
En vertu de l’article 14 du code de l’IRPP et l’IS, « ne sont pas admis en déduction
pour la détermination du bénéfice les cadeaux de toutes natures, les frais de réception
y compris les frais de restauration et de spectacle qui dépassent un centième du
chiffre d'affaires brut réalisé par l'entreprise avec un maximum déductible de vingt
mille dinars par exercice ».
Exemple
Soit une entreprise qui a réalisé un chiffre d'affaires annuel toutes taxes comprises
de 400.000 dinars et qui a organisé une réception pour un montant de 6.000 dinars.

Reprenons l'exemple, mais avec un CA TTC de 3.000.000 DT, et des frais de


réception s'élevant à 25.000 D.

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d. Dons et subventions excédentaires ou accordés à des associations ou


organismes qui n’ouvrent pas droit à la déduction.

Exemple
Une société commerciale réalisant un chiffre d’affaires TTC de 6.000.000 DT, a
comptabilisé parmi ces charges les dons suivants (obligation déclarative accomplie):
Don à une association visant à contribuer aux 15.000 D
efforts de développement régional et au
développement agricole :
Don à une municipalité 7.000 DT
Don à un jardin d'enfant privé : 2.000 DT
Don à un projet commercial : 1.000 DT
Don à une entreprise publique : 15.000 DT
Don à une société du groupe 5.000 DT
Total des dons passés en charges : 45 000 DT

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e. Rémunérations et gratifications accordées aux membres des conseils, des


comités et des commissions constituées au sein des sociétés anonymes et
les sociétés en commandite par actions et non déclarées
Les rémunérations et gratifications accordées aux membres des conseils, des comités
et des directoires constitués au sein des sociétés anonymes et les sociétés en
commandite par actions sont déductibles de l’assiette imposable à condition de les
porter à la déclaration de l’employeur.
f. Abandon de créances non déductibles
Conformément à la législation fiscale en vigueur, ne sont pas déductibles pour la
détermination du bénéfice imposable, les pertes résultant de l’abandon total ou
partiel par l’entreprise de ses créances s’agissant d’un abandon volontaire de
créances.
g. Pertes de change non réalisées sur dettes et créances courantes en
devises
Fiscalement, seules les différences de change entre le cours de la date d'acquisition
et le cours effectif de paiement peuvent être prises en compte.
Comptablement, à chaque date de clôture de l'exercice, les dettes et créances en
devises étrangères sont évaluées en utilisant le taux de change en vigueur à la date
de clôture. Le gain ou la perte est ainsi pris en compte en résultat de l'exercice.
Toute perte de change ainsi comptabilisée n'est pas fiscalisée tant qu'il n'y a pas
encaissement ou paiement de la créance ou de la dette.
Ainsi, la perte de change non réalisée sur dettes et créances courantes en devises
n'est pas déductible.
Corrélativement, la différence de change sera déterminée, sur le plan fiscal, pendant
l'exercice où intervient le paiement par la différence entre le cours historique et le
cours effectif de règlement.
h. Gains de change non réalisés antérieurement non imposés
Les gains de change non réalisés antérieurement non imposés doivent être réintégrés.
i. Rémunérations excédentaires des comptes courants associés (cas des Intérêts
excédentaires des comptes courants associés)
Les intérêts alloués par la société aux associés ou aux actionnaires en contrepartie
des sommes qu’ils mettent à sa disposition sont déductibles dans la limite de 8% par
an à condition que :
➢ Le capital soit au préalable totalement libéré.

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➢ Les sommes génératrices des intérêts sont plafonnées pour l’ensemble des
associés pris globalement à 50% du capital social ne dépassent pas 50% du
capital.
Tout intérêt n’ouvre pas droit à déduction si le capital n’est pas intégralement libéré
et tout intérêt versé en dépassement des deux plafonds susvisés n’est pas déductible.
Sur la base de ce qui précède, seront réintégrés aux résultats imposables :
➢ La quote-part des intérêts qui dépasse 8% calculée sur la base d'un montant
n'excédant pas 50% du capital
➢ La quote-part des intérêts relatifs aux sommes mises à la disposition de la
société par les associés qui dépasse 50% du capital et ce, quel que soit le taux
d'intérêt décompté.
Exemple
Soit une société anonyme dont le capital est de 200.000D entièrement libéré au 1er
janvier N. Le 2 mai N, elle réduit son capital à 120.000D pour l’augmenter à la date
du 1er septembre N à 170.000D. Les soldes des dépôts en comptes courants des
associes au cours de l’exercice N sont comme suit :
120.000D durant le premier trimestre N
100.000 durant le 2ème trimestre N
140.000 durant le 3ème trimestre N
Et 90.000 durant le 4ème trimestre N

L’entreprise en question a rémunéré lesdits dépôts à un taux de 10%.

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j. Les charges dont le montant est supérieur au seuil légal et dont la


contrepartie est payée en espèces
Pour la détermination du résultat imposable, la déduction des charges relatives aux
biens ou services et des amortissements relatifs aux actifs nécessités par
l’exploitation dont la valeur est égale ou supérieure à 5.000 dinars84 hors taxe sur
la valeur ajoutée est subordonnée au non-paiement de leur valeur en espèces.
Ainsi, la déduction est subordonnée, outre la satisfaction de toutes les conditions
prévues par la législation fiscale en vigueur, au paiement au moyen d’un virement à
un compte bancaire ou postal, ou au moyen d’un chèque ou d’un billet à ordre, ou
au moyen de n’importe quel autre moyen de paiement électronique ou bien par
compensation.
Le non-respect de cette condition entraine la réintégration des charges et des
amortissements relatifs aux actifs au résultat de l’exercice au titre duquel la
déduction a été effectuée.
Apport de la doctrine administrative
Dans le cas d’un paiement partiel en espèces des acquisitions susvisées, les
dispositions des articles 34 et 35 s’appliquent sur la seule partie du montant payé en
espèces s’il est égal ou supérieur à 5.000 dinars hors taxe sur la valeur ajoutée.
Les dispositions des articles 34 et 35 ne s’appliquent pas aussi aux montants et
factures d’un montant inférieur au plafond susvisé même si le total du montant
recouvré durant l’année auprès du même client dépasse ledit plafond.
Toutefois, les dispositions des articles 34 et 35 susvisés s’appliquent aux opérations
commerciales dont la valeur est égale ou supérieure à 5.000 dinars hors taxe sur la
valeur ajoutée et dont le paiement a été fractionné même si chaque montant payé est
inférieur au plafond susvisé.

84
Conformément à l’article 34-4 de la loi de finances 2014, le montant initial de 20.000Dinars a été réduit à 10.000
dinars à partir du premier janvier 2015 et à 5.000 dinars à partir du premier janvier 2016

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Exemples85
Exemple n°1 :
Supposons qu’une entreprise industrielle ait acquis des marchandises soumises à la
TVA au taux de 19% pour un montant global égal à 55.000 D Hors TVA, dont la
valeur a été payée comme suit :
-30.000 D par chèque à titre d’avance,
- Le reste soit 25.000 D, en espèces lors de la réception des marchandises ayant eu
lieu en 2016,
Dans ce cas, et étant donné que le non-respect de la condition prévue à l’article 34
de la loi de finances pour l’année 2014 ne concerne que le montant de 25.000 D,
la quotepart des charges non déductible pour la détermination du résultat fiscal pour
l’année 2016 est limitée à 25.000 D. Ce montant est à réintégrer au résultat
imposable de l’exercice 2016.
Exemple n°2 :
Reprenons les données de l’exemple n°1 et supposons que la valeur des acquisitions
soit égale à 7.000 D, que la moitié soit payée en espèces à titre d’avance et que l’autre
moitié soit payée par chèque. Dans ce cas, les dispositions des articles 34 et 35 ne
s’appliquent pas étant donné que les montants payés en espèces sont inférieurs à
5.000 D.
k. La taxe sur les voyages
La taxe sur les voyages est non déductible de l’assiette de l’impôt.
l. Transactions, amendes, confiscations et pénalités non déductibles86
Selon l’article 14 du code de l’IRPP et de l’IS « ne sont pas admis en déduction pour
la détermination du bénéfice, les transactions, amendes, confiscations et pénalités de
toutes natures mises à la charge des contrevenants aux dispositions légales régissant
les prix, la commercialisation, la répartition de divers produits, le contrôle des
changes, l'assiette des impôts, contributions ou taxes et d'une manière générale toute
infraction à la législation en vigueur ».
L’exclusion du droit à déduction ne couvre pas les pénalités contractuelles.

85
NOTE COMMUNE N° 7 /2014
86
Les charges se rapportant au principal de la dette relative à des cotisations au régime légal de sécurité sociale
résultant d’un contrôle de la CNSS et relatives à des années sont prescrites, ne sont pas admises en déduction pour la
détermination du résultat soumis à l’impôt (DGELF (0107) du 12 janvier 2018)

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1.2. Amortissements non déductibles


Le régime fiscal des amortissements a prévu un régime général, des régimes
particuliers et des exclusions du droit à amortissement.
1.2.1. Les principes à prendre en considération pour la détermination des
amortissements déductibles :
a. Harmonisation entre les règles comptables et les règles fiscales
Sur le plan comptable, l'amortissement est la répartition systématique du montant
amortissable d'une immobilisation sur sa durée d'utilisation estimée. Il traduit la
diminution irréversible de la valeur d'une immobilisation résultant de l'usage, du
temps, du changement de technique et toute autre cause. La dotation aux
amortissements de l'exercice est constatée en charges.
Sur le plan fiscal, l'amortissement constitue une charge déductible du bénéfice
imposable sous certaines conditions et dans certaines limites.
En vertu de l’article 12 BIS du code de l’IRPP et de l’IS : « Sont admis en déduction,
pour la détermination du bénéfice imposable, les amortissements effectués par
l’entreprise selon les règles fixées par la législation comptable ». Ainsi, la législation
fiscale permet la déduction des amortissements relatifs aux actifs immobilisés
propriété de l’entreprise87 y compris les constructions sur sols d’autrui88 selon les
mêmes règles fixées par la législation comptable soit sur la base des avantages
économiques futurs des actifs tenant compte notamment :
- De l’usage attendu par l’entreprise de l’actif immobilisé,
- Des politiques de l’investissement et de maintenance,
- De l’usure physique,
- De l’obsolescence causée par les changements technologiques et
économiques.
Par conséquent, les méthodes d’amortissement préconisées par la législation
comptable sont acceptées fiscalement (l’amortissement constant (linéaire),
l’amortissement variable et l’amortissement décroissant) dans la mesure où elle

87
Il en découle que l'amortissement n'est pas admis :
-lorsque le bien amortissable n'est pas la propriété de l'entreprise; tel est le cas des biens dont l'exploitant est locataire
ou usufruitier. Toutefois, ce principe admet quelques exceptions (des biens exploités sous forme de leasing ou dans le
cadre des contrats d’ijara ou constructions sur sols d’autrui)
-Des logiciels informatiques lorsque l’entreprise dispose seulement d’un droit d’usage
88
La loi de finances pour l’année 2008 a élargi le champ d’application des amortissements pour couvrir :
- les brevets, les marques de fabrique et les frais de développement capitalisés,
- les redevances des concessions,
- les constructions sur sols d’autrui.

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reflète la manière dont les avantages futurs liés à l’actif sont consommés par
l’entreprise.
En outre, l’harmonisation des règles fiscales avec les règles comptables en matière
d’amortissement entraine l’acceptation en fiscalité de la durée d’utilisation de
l’immobilisation déterminée selon les principes comptables comme durée
d’amortissement.

1.2.2. Annuités d’amortissement déductibles pour la détermination du


résultat fiscal

a. Taux d’amortissement
La loi de finances pour l’année 2008 a limité les annuités d’amortissements
déductibles à celles calculées sur la base des taux maximum fixés par le décret
n°2008-492 du 25 février 2008.89
Ainsi, sur le plan fiscal, l'amortissement déductible est celui qui résulte de
l'application des règles du système comptable des entreprises sans dépasser les seuils
de taux admis fiscalement.
Etant précisé que l’annuité d’amortissement déterminée selon les dispositions de la
LF2008 aussi bien en ce qui concerne les biens propriété de l’entreprise que les biens
exploités dans le cadre des contrats de leasing est une annuité maximale, l’entreprise
reste habilitée à déduire une annuité inférieure sous réserve de respecter la même
annuité pour toute la durée d’utilisation des actifs.

89
Ledit décret a fixé des taux d’amortissement des actifs corporels et des actifs incorporels qui prennent en
considération les spécificités de certains éléments d’actif. Il a été également tenu compte des spécificités de certains
secteurs à savoir :
➢ Les industries manufacturières
➢ Le secteur de transport
➢ Le secteur de l’agriculture
➢ Le secteur des travaux publics et de bâtiments
➢ Le secteur de tourisme.

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Les principaux taux maximums fixés par le décret sont fixés comme suit :
Actifs Taux
I. Frais préliminaires90 100%
II. Brevets, marques de fabrique et frais de développement capitalisés 20%
III. Constructions à l'exception de la valeur du terrain
1. Constructions légères 10%
2. Constructions en dur 5%
IV. Machines, matériels et équipements
1- Machines, matériels et équipements industriels 15%
2- Dépenses des grosses réparations des machines, matériels, et équipements 33,33%
industriels
3- Équipements et logiciels informatiques 33,33%
4- Mobilier et matériel de bureau 20%
5- Moyens de transport des personnes ou de marchandises 20%
6_Dépenses des grosses réparations des moyens de transport Terrestre 33, 33%
b. Cas particulier des amortissements non admis en déduction en
application des limites maximales prévues par la législation fiscale
Les amortissements constatés en comptabilité et excédant les quotités admises
fiscalement, et réintégrés91, demeurent reportables et imputables sur les résultats des
exercices suivants dans les mêmes conditions et limites prévues par la législation
fiscale en vigueur.
Exemple :92
Soit une entreprise qui a acquis un matériel de transport le 1er janvier 2011 pour une
valeur hors TVA de 30.000D. Si on suppose que l’entreprise ait comptabilisé les
amortissements relatifs au matériel en tenant compte d’une période d’utilisation de
3 ans. Les annuités d’amortissements déductibles sont de 10.000D et ce, pour les
exercices 2011, 2012 et 2013.
Etant donné que les amortissements déductibles se calculent sur la base du taux fixé
par le décret n°2008-492 à 20% soit sur une période d’utilisation de 5 ans, la

90
Dans une prise de position (1317) du 27 octobre 2011, la DGELF a précisé qu’il est possible de comptabiliser en
charges reportées et de les amortir, les charges afférentes au développement de la société, engagées après la
constitution, telles les dépenses de publicité d’un nouveau produit, ou de formation du personnel et d’études ; et ce, à
condition que :
- les dépenses ne représentent aucune valeur commerciale ni valeur additionnelle aux actifs immobilisés ou bien pour
la société dans son ensemble, et qu’elles ne correspondent pas à la production de marchandises ou de services,
- les dépenses se rapportent à la création, à l’extension ou au développement de la société, de sorte qu’elles n’aient
pas le caractère répétitif,
- il est possible d’identifier les dépenses individuellement, devant se rattacher uniquement à une opération de
développement ou d’extension,
- le montant des dépenses est relativement important
91
Soit spontanément soit après intervention des services des impôts
92
Note commune 2008-22/ Texte n° DGI 2008/46

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quotepart excédentaire de l’amortissement annuel est dans ce cas réintégrée soit


4.000D au niveau du tableau de détermination du résultat imposable pour les
exercices en question soit 2011, 2012 et 2013.
A la fin de la 3ème année, le matériel de transport est totalement amorti sur le plan
comptable, il n’est amorti sur le plan fiscal qu’à concurrence de 18.000D, le montant
de (4.000D x3) = 12.000D a fait l’objet de réintégrations.
Les amortissements ainsi réintégrés (la différence entre la valeur d’acquisition et les
amortissements déduits soit 30.000D – 18.000D = 12.000 D) continuent à être
déduits des résultats des exercices ultérieurs soit 2014 et 2015 et ce selon le même
taux soit 20% de la valeur d’acquisition soit 6.000 D (30.000*20%) par l’année 2014
et 6.000 D par l’année 2015.
1.2.3. Biens exclus du droit à l’amortissement
Par dérogation aux dispositions de l’article 12 bis du présent code, n'est pas admis
en déduction pour la détermination du bénéfice, l'amortissement :
- Des fonds de commerce ;
- Des avions et bateaux de plaisance ainsi que des résidences secondaires mis à la
disposition des dirigeants ou employés de l'entreprise et dont l'utilisation ne fait
pas l'objet de l’exploitation de l'entreprise ;
- Des terrains ;
- Des immobilisations acquises auprès des personnes résidentes aux Etats dont le
régime fiscal est privilégié.
- Des voitures de tourisme dont la puissance fiscale est supérieure à 9 chevaux
vapeurs à l'exception de ceux constituant l'objet principal de l'exploitation93.
- Des actifs dont le coût d’acquisition est supérieur ou égal à 5.000 dinars HTVA
et dont la contrepartie est payée en espèces (voir note commune n° 7/2014).94

1.3. Provisions non déductibles

En déterminant le résultat fiscal, l’entreprise doit, dans une première étape,


réintégrer toutes les provisions constituées et enregistrées dans sa comptabilité.
Ensuite, elle doit calculer un résultat fiscal avant déduction des provisions (qui est
égal au résultat comptable augmenté de toutes réintégrations et notamment des
93
Dans ce cadre, les voitures utilitaires ainsi que les voitures de tourisme affectées à l'objet de l'entreprise (location
de voiture) ouvrent droit à l'amortissement quelle que soit leur puissance.
94
La déduction est subordonnée, outre la satisfaction de toutes les conditions prévues par la législation fiscale en
vigueur, au paiement au moyen d’un virement à un compte bancaire ou postal, ou au moyen d’un chèque ou d’un
billet à ordre, ou au moyen de n’importe quel autre moyen de paiement électronique ou bien par compensation.
Le non-respect de cette condition entraine la réintégration des amortissements relatifs aux actifs au résultat de
l’exercice au titre duquel la déduction a été effectuée.

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réintégrations des provisions et diminué des déductions). Le résultat fiscal avant


déduction des provisions est la base du calcul du plafond général de déductibilité des
provisions.
Ce plafond est de 50% du résultat fiscal avant déduction des provisions.
1.4. Produits non comptabilisés ou insuffisamment comptabilisés
1.4.1. Intérêts non décomptés ou décomptés à un taux inférieur au taux
prévu pour la rémunération des comptes courants associés
Tout compte courant associé débiteur est réputé productif d'un intérêt imposable au
taux de 8% l'an, que ledit intérêt soit facturé ou non à l'associé personne physique
ou personne morale bénéficiaire.
Exemple :
Soit une société qui a mis à la disposition de l’un de ses associés durant l’exercice
2003 la somme de 100.000D moyennant un taux d’intérêt de 5%.
Dans ce cas, il y a lieu de réintégrer aux résultats imposables de ladite société au titre
dudit exercice, les intérêts non décomptés soit :
100.000D x (8% - 5%) = 3.000 D.

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2. Règles particulières aux produits (Les déductions)

2.1. Reprise sur provisions réintégrées au résultat fiscal de l’année de leur


constitution
Le régime fiscal des reprises sur provisions est fonction du traitement fiscal initial
de cette provision

Exemple:
En N-1, le résultat comptable avant impôt de la société « XYZ » s’élève à 100.000
DT. Cette société a inscrit parmi les charges de l’exercice N-1, les provisions
suivantes :
- Provisions pour risques et charges :10.000 DT.
- Provisions pour créances douteuses (remplissant les conditions fiscales de
déductibilité) : 5.000 DT
En N, le résultat comptable avant impôt de la société « XYZ » s’élève à 20.000 DT
et tient compte d’une reprise sur provision pour risques et charges d’un montant de
2.000 DT ainsi que d’une reprise sur la provision pour créances douteuses d’un
montant de 3.000 DT.

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2.2. Amortissements excédentaires réintégrés aux résultats des années


antérieures.
Les amortissements constatés en comptabilité et excédant les quotités admises
fiscalement, et réintégrés, soit spontanément soit après intervention des services des
impôts demeurent reportables et imputables sur les résultats des exercices suivants
dans les mêmes conditions et limites prévues par la législation fiscale en vigueur.
Exemple:
Supposons qu’une société amortisse des actifs au taux de 25% alors que le décret
fixe à 20% le taux maximum d’amortissement (date d’acquisition 01/01/2007) ; coût
d’acquisition =100.000 DT.
Immobilisations 2007 2008 2009 2010 2011 Total
Amortissement comptable (25%) 25.000 25.000 25.000 25.000 100.000
Amortissement admis en déductibilité 20.000 20.000 20.000 20.000 20.000 100.000
(20%)
Charges d’amortissement à réintégrer 5.000 5.000 5.000 5.000 20.000
Charges d’amortissement à déduire -20.000 -20.000
extra comptablement

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2.3. Les autres déductions :


Les déductions à opérer dans cette étape sont celles déduites indépendamment du
montant du résultat fiscal, c'est-à-dire les déductions pouvant aboutir à
l’enregistrement d’un déficit fiscal ou à l’augmentation du déficit enregistré.
Exemple1 : Déduction des gains de change non réalisés sur dettes et créances en
devises ou perte de change réintégrés aux résultats des années antérieures
Exemple 2 : Déduction de la plus-value non réalisée sur les titres cotés très liquides.
Exemple 3 : Déduction de la quotepart dans les pertes des sociétés de personnes et
assimilées.
Exemple 4 : Déduction de 50% des salaires servis aux demandeurs d’emploi recrutés
pour la première fois
Exemple 5: Déduction de l’assiette de l’impôt, d’un montant calculé au taux de 5%
des fonds propres affectés au financement des investissements en question, et ce, des
résultats de l’exercice de l’entrée en activité effective de l’investissement.95
2.4. Détermination du résultat fiscal avant déduction des provisions :
A la suite des réintégrations opérées dans la première section et des déductions
opérées dans les paragraphes de cette section, la société détermine le résultat fiscal
avant déduction des provisions qui sert de base pour le calcul de la limite des
provisions déductibles.
2.5. La déduction des provisions
2.5.1. Provisions déductibles
En dehors du régime spécifique pour certains secteurs, la législation fiscale prévoit
la déduction des catégories de provisions suivantes :
- Les provisions pour créances douteuses
- Les provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente
- Les provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse

95
L’article 24 de la loi n° 2014-54 du 19 août 2014 portant loi de finances complémentaire pour l’année 2014 a prévu
la Déduction de l’assiette de l’impôt, d’un montant calculé au taux de 5% des fonds propres affectés au financement
des investissements en question, et ce, des résultats de l’exercice de l’entrée en activité effective de l’investissement.
L’avantage concerne les investissements de création ou d’extension portant sur une unité économique indépendante :
- ayant fait l’objet de dépôt d’une attestation d’investissement au cours des années 2014 et 2015, et - entrés en activité
effective avant le 1er janvier 2017

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Les provisions autres que celles se rapportant aux créances douteuses, à la


dépréciation des stocks destinés à la vente ou à la dépréciation des actions cotées en
bourse ne sont pas déductibles de l’assiette de l’impôt. Il en est ainsi des provisions
suivantes :
- Les provisions pour risques et charges
- Les provisions pour dépréciation des immobilisations corporelles ou
incorporelles
- Les provisions pour dépréciation des actions non cotées ou des parts sociales 96
- Les provisions pour dépréciation des actifs courants.

96
Sous réserve des dispositions particulières pour les établissements de crédit et les SICAR.

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2.5.2. Les catégories des provisions déductibles

Les provisions pour Les provisions pour


Les provisions pour
dépréciation des stocks dépréciation des actions
créances douteuses
PF cotées en bourse
• L'engagement • Le montant des • Le montant de la
d'une action en provisions provision pour
justice contre le déductibles au titre dépréciation des
débiteur défaillant de la dépréciation actions en question
sauf si l'entreprise des stocks est est égal à la
est en difficultés constitué par la différence entre
économiques différence entre le leur coût
• Régime particulier prix de revient du d'acquisition ou
des créances produit constaté en de souscription et
douteuses dont le comptabilité et la leur cours moyen
nominal n'excède valeur de journalier à la
pas 100 dinars réalisation nette bourse du dernier
mois de l'exercice

NB :
-Les créances définitivement compromises sont déductibles, sous forme de
comptabilisation en pertes, lorsque le débiteur est déclaré en faillite ou en liquidation
judiciaire ayant abouti à une perte définitive ou lorsque l ’insolvabilité est constatée
par un procès-verbal de carence établi par un huissier notaire sur la base d’un
jugement.
-Les stocks pouvant faire l'objet de provisions déductibles sont constitués des
produits destinés à la vente. Il s'agit donc des stocks de produits finis détenus par
l'entreprise pour être vendus dans le cadre de la réalisation de l'objet social .97

97
En conséquence, sont exclus de la déduction les provisions constituées au titre :
- des stocks en cours de production,
- des stocks de matières ou des fournitures devant être consommées au cours du processus de production.

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2.5.3. Conditions communes de déduction des provisions


a. Limite des provisions déductibles
Le montant global à déduire au titre des trois catégories de provisions ne peut
excéder 50% du bénéfice imposable déterminé précédemment.
b. Provisions excédant les limites de déductibilité
La fraction des provisions qui n'a pas pu être déduite du fait de la limite susvisée, est
reportable sur les bénéfices ultérieurs sans limitation dans le temps et ce dans les
mêmes conditions et limites.
Lorsque la dépréciation constatée des stocks dépasse 50% du prix de revient des
marchandises, le montant des provisions déductibles est limité à 50 % du prix de
revient ; le reliquat des provisions constituées n'est pas susceptible de report sur les
exercices ultérieurs.
c. Conditions de la déclaration
Pour bénéficier de ces déductions, les entreprises ayant pratiqué des provisions sont
tenues de joindre à leur déclaration annuelle de l'impôt sur le revenu un état détaillé
des provisions constituées.
L’état des provisions déductibles relatives aux créances des entreprises en difficultés
économiques doit mentionner les références de la décision de suspension des
procédures judiciaires.
d. Sort des provisions qui ne dépassent pas les limites de déduction et qui
n’ont pas été déduites de l’assiette imposable de l’exercice de leur
constitution
Les provisions constituées au titre d’un exercice donné sont déductibles du bénéfice
soumis à l’impôt du même exercice et ce dans les limites fixées par la législation
fiscale en vigueur.
Sur cette base, les provisions déductibles et qui n’ont pas été déduites bien qu’elles
n’aient pas dépassé lesdites limites de déduction, ne sont plus déductibles des
bénéfices des exercices ultérieurs du fait qu’il s’agit d’un abandon volontaire de
déduction d’une charge déductible pour la détermination du bénéfice imposable des
entreprises.98

98
Note commune N° 11/2006

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Exemples pratiques:

Exemple 1
Soit une société commerciale qui a réalisé au titre de l’exercice N un résultat
comptable avant impôt de 370.000 DT et dont les charges incluent des provisions
pour dépréciation de stocks pour 80.000 DT (le prix de revient des produits détenus
en stocks est égal à 150.000 DT alors que le prix de vente connu au 31 décembre N
est de 70.000 DT)

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Exemple 2 :
Soit une société anonyme qui a réalisé au titre de l’année N un bénéfice fiscal avant
imputation des provisions de 500.000 D et qui détient 10.000 actions de 10D
chacune dans le capital d’une société admise a la cote de la BVMT.
Si l’on suppose que le cours moyen journalier du mois de décembre N soit de 6,500D
et que la même société ait constitué en N :
- Des provisions pour créances douteuses pour 60.000 DT. (Les créances en question
ont fait l’objet d’une action en justice) ;
- Des provisions pour dépréciation des stocks destines à la vente pour 70.000 DT
(Le prix de revient est de 120.000 DT alors que la valeur de réalisation nette est de
50.000 DT)
- Des provisions pour dépréciation des actions cotées à la bourse de 35.000 DT
(10.000*(10-6,5))
-Total provisions constituées : 165.000 DT.
La détermination des provisions déductibles et du bénéfice imposable au titre de
l’année N s’effectue comme suit :

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Exemple 3 :
Reprenez les données de l’exemple précédant avec la seule différence que le
bénéfice comptable avant impôt s’élève à 135.000 DT.

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Exemple 4 :
Soit une société exerçant une activité commerciale soumise à l’impôt sur les sociétés
qui a réalisé au titre de l’année 2007 un bénéfice net de 600.000 DT avant déduction
des provisions.
Supposons que la société ait constitué au titre de la même année :
➢ Des provisions au titre des créances douteuses de 180.000D pour lesquelles
une action en justice a été engagée,
➢ Des provisions au titre de la dépréciation de la valeur des stocks destinés à la
vente de 120.000D.
Le prix de revient des marchandises enregistrées en comptabilité étant de 200.000D,
la valeur de réalisation nette connue au 31 décembre 2007 étant de 80.000D.

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Schéma de détermination du bénéfice fiscal imposable des sociétés soumises à l’IS (SA et SARL):
Société soumise à l’IS : Tableau de détermination du résultat fiscal
Opérations Réintégrations Déductions Justifications
- Charges non admises en - Produits non
déduction ou dépassent les limites imposables (Intérêts
fiscales, des comptes en
- Charges qui ne concernent pas devises, plus-value de
l’exercice en cours, cession des actions
- Produits imposables et non cotées à la BVMT,
comptabilisés, - Revenus personnels,
- Réintégration provisoire de toutes - Etc.
les provisions.
Résultat fiscal avant imputation des provisions (RFAIP) = Résultat comptable + Réintégrations – Déductions
Limite des provisions déductibles = 50% * RFAIP = L
Etude détaillée des provisions déductibles :
Les conditions de déduction :
- Provisions pour
▪ Une action en justice est engagée pour leur recouvrement par voie judiciaire avant la date
dépréciations des
de clôture de l’exercice,
comptes clients :
▪ Un état détaillant les provisions pour créances douteuses constituées doit être joint à la
(créances qui dépassent
déclaration annuelle des résultats.
100 D TTC)
La provision retenue ne doit pas dépasser la limite L (puis on détermine le reste de la limite RL1)
Les conditions de déduction :
▪ Stocks destinés à la vente (marchandises ou produits finis),
- Provisions pour ▪ Perte réelle = Coût de revient – Valeur de Réalisation Nette (VRN),
dépréciations des ▪ Limite spécifique = 50% * Coût de revient.
stocks : On classe ces valeurs par ordre croissant et on retient la plus faible (qui ne doit pas dépasser le
reste de la limite RL1)
Puis on calcule le reste de la limite fiscale RL2
Les conditions de déduction :
▪ Les actions doivent être cotées à la BVMT,
- Provisions pour
▪ Les actions sont évaluées d'après le cours moyen journalier à la BVMT du dernier mois de
dépréciations des actions
l'exercice au titre duquel les provisions sont constituées.
:
La provision retenue ne doit pas dépasser le reste de la limite RL2
Puis on calcule le reste de la limite fiscale RL3
- Provisions pour
dépréciations d’autres
éléments d’actifs Toutes les autres provisions ne sont pas admises en déduction.
- Provisions pour risques
et charges
Bénéfice fiscal

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Chapitre 3 : Liquidation

1. Les acomptes provisionnels


A l'exception des exploitants dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche, sont
soumises au paiement de trois avances au titre de l'impôt dû en raison de leurs
revenus ou bénéfices globaux appelés « Acomptes provisionnels ».
Ne sont pas prises en considération pour la détermination de l’assiette des acomptes
provisionnels la plus-value ou la moins-value résultant de la cession des actifs
immobilisés matériels et immatériels et de la cession du portefeuille titres sans que
l’assiette des acomptes provisionnels soit inférieure au minimum d’impôt.
Les acomptes provisionnels sont payables en trois échéances égale chacune à 30%
de l'impôt forfaitaire dû au titre de l'année précédente comme suit :

Les acomptes provisionnels:


sont payables en trois échéances égale
chacune à 30% de l'impôt dû au titre de
l'année précédente comme suit

30% du forfait 30% du forfait 30% du forfait


annuel à payer avant annuel à payer avant annuel à payer avant
le 28 juin le 28 septembre le 28 décembre

2. Le taux de l’impôt sur les sociétés :


Les personnes morales tunisiennes ou disposant d’un établissement stable en Tunisie
calculent leur IS en appliquant au résultat fiscal calculé à partir du résultat
comptable, un taux d’impôt sur les sociétés de 10%, 20%, 25% ou 35%.
Dans un cadre de refonte et de simplification du système fiscal visant à lever le
fardeau fiscal et d’éviter les taux d'imposition multiples sur les sociétés ; La LF 2021
prévoit d’unifier les taux d'imposition des sociétés en supprimant les taux
d'imposition spécifiques de 25%, 20% et 13,5%, et les ramener au niveau de 15%.

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Le taux de 15% sera appliqué aux bénéfices réalisés, à partir de 2021 et déclaré en
2022.
2.2. Le taux de 10% :
Le taux de l’IS est fixé à 10% pour :
➢ Les entreprises exerçant une activité artisanale, agricole, de pêche ou
d'armement de bateaux de pêche
➢ Les centrales d'achat des entreprises de vente au détail organisées sous forme
de coopératives de services régies par le statut général de la coopération ;
➢ Les coopératives de services constituées entre les producteurs pour la vente
en gros de leur production ;
➢ Les coopératives de consommation régies par le statut général de la
coopération ;
➢ Les bénéfices réalisés dans le cadre de projets à caractère industriel ou
commercial bénéficiant du programme de l'emploi des jeunes ou du fonds
national de la promotion de l'artisanat et des petits métiers.
➢ Les bénéfices provenant des opérations d’exportation telles que définies par
l'article 68 du présent code sous réserve des mêmes conditions et mêmes
exceptions prévues au même article, et ce, pour les bénéfices réalisés à partir
du 1er janvier 201499.sous réserve des dispositions de la LF2019
2.3. Le taux de 35% :
Le taux de l’IS est fixé à 35% pour les sociétés suivantes :
➢ Entreprises exerçant dans le secteur financier
- Etablissements de crédits,
- les établissements de crédit non-résidents exerçant dans le cadre du code de
prestation des services financiers aux non-résidents et ce, pour leurs opérations avec
les résidents
- Sociétés d’investissement prévues par la loi n°88-92 du 2 août 1988 (SICAF,
SICAR),
- les compagnies d’assurance et de réassurance exerçant conformément aux
dispositions du code des assurances promulgué par la loi n°92-24 du 9 mars 1992 tel

99
En application des dispositions de l’article 10 de la loi n° 2006-80 du 18 décembre 2006, les entreprises en activité
avant le 1er janvier 2008 et dont la période de la déduction totale de leurs bénéfices ou revenus provenant de
l'exportation n'a pas expiré continuent à bénéficier de la déduction totale jusqu'à la fin de la période qui leur est impartie
conformément à la législation en vigueur avant la date précitée.

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que modifié et complété par les textes subséquents et notamment la loi n°2005-86
du 15 août 2005.100
- Sociétés de recouvrement de créances ;
- Les assurances mutuelles.
➢ Les opérateurs de réseaux des télécommunications
➢ Entreprises exerçant dans le secteur des hydrocarbures
- Sociétés de services dans le secteur des hydrocarbures prêtant leurs services au
profit de sociétés exerçant dans le cadre de la législation relative aux hydrocarbures,
- Entreprises de production et de transport des hydrocarbures, des entreprises de
services dans le secteur des hydrocarbures.
3. Le minimum d’impôt
L’impôt sur les sociétés ne peut être inférieur à un montant égal à :
➢ 0,1% du chiffre d’affaires ou des recettes :
- Dont les revenus y provenant sont soumis à l’impôt sur les sociétés au taux de
10% ou
- Réalisés de la commercialisation de produits ou de services soumis au régime
de l’homologation administrative des prix et dont la marge bénéficiaire brute ne
dépasse pas 6%
Et ce, avec un minimum égal à 300 dinars exigible même en cas de non-réalisation
de chiffre d’affaires.
➢ 0.2% du chiffre d’affaires local brut avec un minimum égal à 500 dinars
exigible même en cas de non-réalisation de chiffre d’affaires pour les sociétés
non soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 10%.
Le minimum d’impôt visé par le présent paragraphe est majoré de 50% en cas de
paiement après un mois de l’expiration des délais légaux.
Le minimum d’impôt ne s’applique pas aux entreprises qui bénéficient de la
déduction totale de leurs bénéfices ou revenus provenant de l’exploitation, et ce,
durant la période qui leur est impartie par la législation en vigueur.

100
À l’exception des sociétés exerçant dans le domaine du courtage en assurance et des sociétés ayant la qualité
d’agent d’assurance

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Partie 5 : Plus-value immobilière et plus-


value sur valeurs mobilières

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Chapitre 1 : L'impôt sur les plus-values


des particuliers et liquidation annuelle de
l’IRPP
L’imposition des plus-values des particuliers fait l’objet d’un traitement séparé qui
la distingue de l’imposition des autres revenus à l’impôt sur le revenu des personnes
physiques. Ainsi, les plus-values réalisées sur les immeubles ou les plus-values
réalisées sur les actions et parts sociales, non affectées au bilan d’une activité
soumise selon le régime réel, sont passibles d’un prélèvement fiscal spécifique
libératoire de l’impôt sur le revenu.

Le régime applicable à la
plus-value immobilière
Les régimes d’impôt sur
la plus-value des
particuliers
Le régime applicable à la
plus-value mobilière
provenant de la cession des
actions et parts sociales

1. L’impôt sur la plus-value immobilière


1.1. Opérations imposables

L’impôt sur le revenu au titre de la plus-value immobilière est dû sur les opérations
de cession :
➢ Des droits sociaux dans les sociétés immobilières ,101
➢ Des immeubles bâtis ou partie d’immeuble bâtis,
➢ Des terrains,

101
Pour être imposable, la cession des droits sociaux dans les sociétés immobilières doit porter sur les droits sociaux
appartenant aux membres des sociétés civiles immobilières dont l’activité consiste essentiellement dans la gestion des
biens sociaux des membres la constituant et dont les droits sont représentés par des immeubles ou parties d’immeubles
du patrimoine social de la société.

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1.2. Opérations non imposables


Conformément aux dispositions de l’article 27 du code de l’impôt sur le revenu des
personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu au titre de
la plus-value immobilière n’est pas dû sur les opérations de cession102 :
a. Faites :
➢ «au conjoint, ascendants ou descendants, ou
➢ dans le cadre d’une expropriation pour cause d’utilité publique, ou
➢ dans le cadre du programme spécifique pour le logement social, ou
➢ des terrains situés à l’intérieur des périmètres de réserves foncières créées
conformément aux dispositions des articles 40 et 41 du code de
l’aménagement du territoire et d’urbanisme » au profit:
- de l’Etat,
- des collectivités locales,
- des agences foncières créées par la loi n° 73-21 du 14 avril 1973,
- de l’agence de réhabilitation et de la rénovation urbaine.
b. D’un seul local à usage d’habitation dans la limite d’une superficie globale ne
dépassant pas 1000 m2 y compris les dépendances bâties et non bâties, et ce, pour la
première opération103. L’exonération concerne un local à usage d’habitation, qu’il
soit principal ou secondaire et nonobstant son affectation par l’acquéreur soit même
s’il est réservé par l’intéressé pour l’exercice d’une activité professionnelle.
c. Des terrains agricoles situés dans des zones agricoles104 cédés au profit de
personnes qui s’engagent dans l’acte de cession à ne pas réserver le terrain objet de
la cession à la construction avant l’expiration des 4 années qui suivent celle de la
cession.

102
L’exonération ne s’applique pas, dans tous les cas, lorsque l’acquéreur est un promoteur immobilier.

103
Dans une prise de position (1285) du 28 septembre 2009, la DGELF a précisé que la première cession de
l’immeuble d’habitation est exonérée de l’impôt sur la plus-value immobilière dans la limite d’une superficie de 1000
m2 y compris les dépendances bâties et non bâties.
Lorsque la superficie de l’immeuble excède 1000 m2, la plus-value immobilière relative à la partie excédentaire reste
soumise à l’impôt et est calculée comme suit :
Quote-part de la plus-value imposable = Montant de la plus-value x superficie dépassant 1000 m2
----------------------------------------------------------------------
Superficie totale
104
Confirmée par une attestation délivrée par les autorités compétentes.

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1.3. Modalités de détermination de la plus-value immobilière imposable


La plus-value immobilière imposable, est égale à la différence entre :
➢ Le prix de cession des biens ou droits déclaré dans l’acte d’une part, et
➢ Le prix de revient de l’acquisition, de donation, d’échange ou de construction
y compris la valeur du terrain, majoré des montants justifiés des impenses et
de 10% par année de détention d’autre part.
1.3.1. Le prix de cession
Le prix de cession est constitué par la valeur déclarée dans l’acte par l’acquéreur en
contrepartie du terrain à bâtir, des immeubles bâtis ou des droits cédés, ou par le prix
révisé suite à une opération de vérification fiscale conformément aux procédures
applicables en matière des droits d’enregistrement.
1.3.2. Le prix de revient
Le prix d’acquisition ou de revient est constitué par le coût d’acquisition, de
donation, d’échange105 ou de construction des biens cédés y compris la valeur du
terrain ou celui révisé suite aux opérations de vérifications fiscales. Ce prix
comprend aussi les montants justifiés des dépenses engagées par le cédant soit dans
le cadre de l’opération d’acquisition ou d’échange (honoraires, commissions, droits
d’enregistrement...), soit dans le cadre des opérations de construction,
d’aménagement, de modernisation ou d’extension de l’immeuble objet de la cession
et d’une manière générale, les dépenses engagées par tous les travaux qui ont pour
effet d’augmenter la valeur de l’immeuble.
Pour être admises en déduction, ces dépenses doivent être justifiées par les pièces
probantes et notamment par des factures ou tout document en tenant lieu. En absence
de pièces justificatives de ces dépenses, un rapport d’un expert auprès des tribunaux,
à la date de l’achèvement des travaux, peut être admis comme justificatif de ces
dépenses.

105
Dans une prise de position (206) du 18 février 1999, la DGELF a assimilé le cas d'une expropriation indemnisée
par la remise d'un terrain à un échange pour la détermination du prix de base servant au calcul de la plus-value
immobilière imposable. Ainsi, le prix indiqué dans l'acte d'échange (expropriation) majoré des frais de l'échange, le
tout majoré de 10% par année de détention est comparé avec le prix de cession dudit terrain à un tiers pour la
détermination de la plus-value immobilière imposable.

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1.3.3. Cas particuliers


Les opérations de cession de biens acquis par donation entre ascendants et
descendants ou entre époux :
Le prix de revient est constitué par leur valeur à la date de leur possession par le
premier donateur. La durée de détention est calculée, aussi, à partir de la date de
possession par le premier donateur,
Les opérations de cession des biens hérités :
Le coût de revient des biens immeubles hérités est déterminé sur la base de la valeur
prescrite dans les déclarations déposées au titre des mutations par décès, à défaut de
dépôt de la déclaration au titre des mutations par décès, la plus-value est constituée,
du prix de cession.
1.4 Modalités de paiement de l’impôt sur le revenu au titre de la plus-
value immobilière
L’impôt sur le revenu au titre de la plus-value immobilière est payé par voie de
retenue à la source, d’avance, de déclaration initiale et de régularisation.
La plus-value immobilière est soumise à un régime d’imposition spécifique
libératoire de l’impôt sur le revenu aux taux suivants :
➢ 10% lorsque la cession intervient après cinq ans à compter de la date de la
possession ou lorsque les biens cédés sont des biens hérités, et ce, quelle que
soit la période de détention,
➢ 15% lorsque la cession intervient au cours de la période de 5 ans à partir
de la date de possession et que l’immeuble ne provient pas d’héritage.
La période de détention est décomptée à partir de la date d’acquisition, pour les biens
acquis et de la date d’achèvement des travaux de construction et pour les impenses.
Exemple (Note commune n° 23/2014)
Supposons que Monsieur "X" possède un terrain agricole situé dans une zone
agricole acquis en date du 10 mars 2007 dans le cadre d’une donation qui lui a été
faite par son père, qui lui-même l’a acquis par donation faite par sa mère en date du
15 Mai 2003. Supposons aussi que cette dernière l’ait acheté le 21 juin 2000 pour un
prix de 200.000 D. Supposons que monsieur "X" ait cédé le terrain agricole à un
promoteur immobilier en date du 20 février 2014 pour un prix de 1. 200.000D.
Dans ce cas, l’opération de cession est soumise à l’impôt sur le revenu au titre de la
plus-value immobilière puisque la cession du terrain agricole a été faite à un
promoteur immobilier et la plus-value immobilière provenant de la cession en
question est déterminée comme suit :

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2. L’impôt sur la plus-value mobilière


La catégorie des revenus des valeurs mobilières comprend la plus-value de cession
des actions et des parts sociales ou de leur rétrocession.
La plus-value de cession d’actions et de parts sociales réalisée par les personnes
physiques à titre particulier est soumise à un régime d'imposition spécifique
libératoire de l'impôt sur le revenu.
La cession s’entend de toute opération de vente, d’échange, de donation ou d’apport
en société.
Est exonérée de l’impôt sur la plus-value des actions et parts sociales : (Quelques
exemples)
1. La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions cotées à la
Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis souscrites ou acquises avant le 1er janvier
2011 ou les actions dans le cadre d’une opération d’introduction à la Bourse des
Valeurs Mobilières de Tunis.
2. La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions cotées à la
Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis souscrites ou acquises à partir du 1er
janvier 2011 lorsque leur cession ou rétrocession a lieu après l’expiration de
l’année suivant celle de leur souscription ou de leur acquisition ;
3. La plus-value provenant de la cession ou de la rétrocession des actions des
SICAV/SICAR
4. La plus-value provenant de la cession des actions ou parts sociales dans la limite
de 10.000 dinars par an ;
9. La plus-value, provenant de la cession des titres relatifs aux participations dans
les Startups.

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2.1. Taux d’imposition


La plus-value provenant de la cession par les personnes physiques résidentes
d’actions et de parts sociales non rattachées à un actif professionnel est soumise à
l’impôt sur le revenu au taux libératoire de 10%.
2.2. Calcul de l’assiette imposable
La plus-value imposable est égale à la différence entre le prix de cession des titres
et leur coût d’acquisition diminuée de la moins-value enregistrée au cours de la
même année et de 10.000D du reliquat.
Toutefois, n’est pas déductible, la moins-value découlant de la cession d’actions
dont la plus-value éventuelle serait exonérée de l’impôt conformément à la
législation en vigueur.

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