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- Raouf Yaich (2015) : « La TVA et les autres taxes sur le chiffre d’affaires »,
ED Raouf Yaich,
- Système Comptable des Entreprises
- www.profiscal.com
- www.finances.gov.tn
© Introduction à la fiscalité - 2éme LSG
Plan du cours
Partie 1 : Introduction à la fiscalité
Chapitre 1 : Notion d’impôt
1- Impôt direct
2- Impôt indirect
3- Autres taxes
Chapitre 2 : Détermination du montant de l’impôt
1- Fait générateur
2- Assiette imposable
Chapitre 3 : Recouvrement de l’impôt
1- Notion d’ordonnateur
2- Notion de comptable
3- Modalités de recouvrement
Chapitre 4 : Bases juridiques du système fiscal tunisien
1- Les textes du droit commun
2- Les textes particuliers
2- Modalités de déductions
3- Règles particulières
4- Régularisation
5- Régime suspensif
Chapitre 4 : Droit de consommation
1- Champ d’application
2- Assiette et taux
1
La vie en société engendre des frais généraux qu'il faut couvrir. Il faut des policiers pour veiller au respect par
chaque individu des lois engendrées par cette société. Il faut une armée pour défendre la société des risques
d'agression d'une autre société étrangère. Il faut un administrateur pour gérer et organiser la vie en société. Il faut des
entreprises publiques pour produire les biens et les services nécessaires à la société. La vie en société exige donc des
dépenses sociales qui doivent être financées par les différents membres de la société
La définition la plus célèbre qui a été donnée à l’impôt et qui demeure applicable à
ce jour et ce, malgré les développements qui ont connu les finances publiques dans
le temps et dans l’espace et celle de Gaston JEZE et qui stipule que :
➢ « L’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie
d’autorité à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques »2.
Dans cette définition classique, l’idée essentielle est que l’impôt est un prélèvement
obligatoire, sans contrepartie immédiate, visant à couvrir les charges
publiques.
Ces définitions font apparaître les 7 caractéristiques suivantes de l’impôt :
1- Le caractère autoritaire des impositions.
2- Le caractère général de l'imposition.
3- L'absence de contrepartie directe.
4- Le caractère pécuniaire de l'impôt.
5- Le caractère définitif de l'impôt.
6- La nature législative de l'impôt.
7- La finalité de couverture des charges publiques.
1.1. Le Caractère autoritaire des impositions
Imposer c'est "faire payer autoritairement" explique le Petit Robert. Le caractère
autoritaire des impositions signifie tout simplement que le contribuable3 est dans
l'obligation de s'y conformer.
Le trait fondamental de l'impôt est son caractère obligatoire. Le caractère obligatoire
des impositions implique l'application de pénalités aux contribuables qui ne
remplissent pas leurs obligations selon les règles et dans les délais impartis.
1.2. Le caractère général de l'imposition
Les impositions sont instituées pour une application générale et impersonnelle. Elles
sont exigées de tous les contribuables qui remplissent les conditions d'imposition.
Le caractère général de l'imposition implique l'universalité de l'imposition et pose
un problème de territorialité fiscale4.
2
Gaston JEZE (1935) : cours de Finances publiques 1934-1935. LGDJ
3
En outre, le terme contribution qui signifie dans le langage courant, l'impôt payé à l'État, d'où la classification des
impôts et taxes en contributions directes et contributions indirectes, et qui a donné naissance au terme contribuable,
est utilisé dans certains cas pour désigner un impôt généralement de solidarité. Il en est de même du terme droit qui
est parfois utilisé pour désigner une imposition.
4
La territorialité rend la loi fiscale applicable à tous ceux qui se trouvent dans le champ territorial de l'impôt et à tous
les biens qui s'y produisent ou s'y consomment.
• Impôt - L'impôt est versé à l'État ou aux collectivités locales à titre obligatoire par
le contribuable sans contrepartie directe.
Le professeur Gaston Jèse définit l'impôt comme étant une prestation pécuniaire,
requise des particuliers par voie d'autorité à titre définitif et sans contrepartie, en vue
de la couverture des charges publiques.
Les impôts et taxes tunisiens s'appliquent, en principe, au territoire tunisien (terrestre, maritime et aérien). Néanmoins,
certains revenus de source étrangère peuvent être imposés en Tunisie ; de même que certains revenus de source
tunisienne ne sont imposés qu'à l'étranger ou sont soumis en Tunisie selon un mode spécifique.
Les impôts directs frappent les personnes, les impôts indirects frappent des choses.
5
Exemple : La taxe sur le voyage à l’étranger, la taxe professionnelle, la taxe sur les tomates destinées à la
transformation, la taxe sur les produits de la pêche, la taxe due par les organisateurs de spectacles, la taxe pour la
protection de l’environnement, la taxe à l’exportation d’huile d’olive non conditionnée.
6
Exemple : Les redevances de séjour dans les bassins des ports, des prestations douanières, les redevances
aéronautiques (La redevance d’atterrissage) etc.
Recettes fiscales
Impôts directs
37%
63% Impôts indirects
3. Autres taxes
3.1. Taxes sur les salaires à la charge des employeurs
➢ La taxe de formation professionnelle (TFP) au taux de 1% de la masse
salariale brute pour le secteur des industries manufacturières et au taux de 2% pour
les autres secteurs. Cette taxe est déduite des montants afférents aux dépenses
effectuées pour la formation du personnel, dans la mesure ou le programme de
formation a été préalablement approuve par le ministère de l’Emploi et de la
Formation Professionnelle.
➢ La contribution au fonds de promotion des logements (FOPROLOS) pour les
salariés au taux de 1% de la masse salariale brute à la charge de tout employeurs
publics ou privés exerçant en Tunisie à l’exclusion des exploitants agricoles privés.
3.2. Taxe sur les contrats d’assurance
Au taux de 5% du montant des primes émises pour les contrats d’assurance des
risques de la navigation maritime et aérienne et au taux de 10% pour les contrats
d’assurance des autres risques.
L’article 48 de la loi de finances pour l’année 2018 a prévu le relèvement des taux
de la taxe unique sur les assurances comme suit :
- De 5% à 6% pour les contrats d’assurance des risques de la navigation
maritime et aérienne.
- De 10% à 12% pour les contrats d’assurance des autres risques.
1. Fait générateur
Le fait générateur est le phénomène, l’événement, l’opération, l’acte juridique, ou la
situation juridique qui fait naître ou créer la dette fiscale. La naissance de la dette
fiscale dépend de l’intervention du fait générateur. Le fait générateur engendre
l’impôt sans le rendre exigible.
L’exigibilité de l’impôt est le droit qui fait valoir le Trésor à partir d’un moment
déterminé auprès du redevable pour obtenir le paiement immédiat de l’impôt. La
notion de fait générateur revêt une importance certaine car elle détermine la
naissance de la créance fiscale mais aussi le champ d’application de la loi fiscale
dans le temps et dans l’espace. Elle permet d’apprécier la nature de l’impôt et la loi
applicable dans le temps et dans l’espace.
Exemple :
- On ne peut parler de droits d’enregistrement qu’à partir de l’établissement de l’acte
de vente.
-En matière de TVA, le fait générateur pour les importations est déterminé par le
dédouanement de la marchandise.
Toutefois, si le fait générateur est nécessaire pour le paiement de la dette fiscale, le
paiement de celle-ci peut être différé dans le temps. En effet, le fait générateur relève
du domaine de la loi sous l’empire de laquelle il intervient puisqu’il fait
immédiatement naitre la créance fiscale malgré le délai dont dispose le contribuable
pour se libérer de cette dette. Ce délai ne suspend pas l’obligation fiscale mais retarde
son exécution.
Le fait générateur présente par ailleurs un intérêt pratique. Il détermine l’application
de la loi fiscale dans le temps, en précisant les conditions et délais d’application de
la loi nouvelle. Il définit également le champ d’application de la loi dans l’espace,
en fixant les règles de territorialité. Ainsi, l’impôt sur le revenu s’applique à toute
personne ayant sa résidence habituelle en Tunisie. Quant à la valeur ajoutée, elle
n’est supportée qu’en cas de livraison des biens ou de la marchandise sur le territoire
tunisien...
1.1. Le fait générateur définit le champ d’application de l’impôt
La nature de l’impôt est souvent fonction du fait générateur.
Exemple :
- En cas de cession, le bien immeuble représente la matière imposable et la plus-
value représente la base imposable.
- Un bien meuble étant la matière imposable à la TVA, la base imposable étant le
prix de vente
Deux procédés sont utilisés pour l’évaluation de la base imposable : le
dénombrement et l’évaluation
➢ Le dénombrement consiste à compter ou mesurer la matière imposable, afin
de calculer l’impôt à payer. C’est le cas par exemple de l’impôt agricole dû sur le
bétail ou le contribuable est tenu de compter le nombre de tête dont il dispose afin
d’asseoir l’impôt.
➢ L’évaluation : elle se fait soit par le recours à la méthode directe (réelle) ou
bien à la méthode indirecte (forfaitaire).
- L’évaluation réelle : Elle a pour but de déterminer la valeur exacte de la
matière à imposer. Elle nécessite la tenue d’une comptabilité régulière, appuyées
par des pièces justificatives.
- L’évaluation forfaitaire : C’est une méthode qui permet à l’administration
d’évaluer la matière imposable de manière approximative.
3. Modalités de recouvrement
Le recouvrement est l'ensemble des procédures financières par lequel l'impôt passe
du patrimoine du contribuable dans les caisses du trésor Public .
3.1. Principes généraux
On distingue plusieurs procédés pour obtenir le paiement de l’impôt :
a. Au comptant : tel est le cas des impôts indirects
b. Par retenue à la source : En Tunisie, la retenue à la source est la plus courante
des pratiques en matière de collecte de l’impôt. La retenue à la source ou l’avance
sur impôt représente une technique de prélèvement et de contrôle de l'impôt. Elle est
réalisée pour le compte de l'État par un tiers payeur et elle revêt en général le
caractère d'avance sur le montant final de l'impôt.
La retenue à la source s’applique aux :
- Traitements, salaires, pensions et rentes viagères.
- Les revenus fonciers (loyers, plus-values immobilières).
- Les revenus de capitaux mobiliers et les jetons de présence
c. Par versement d'acompte : Le contribuable est tenu de verser l'impôt
anticipativement et spontanément sous forme d'acompte. Ceux-ci sont calculé sur
base des revenus de l'exercice précèdent. Les acomptes provisionnels sont perçus
selon trois (3) échéances forfaitaires égale chacune à 30% du montant de l’impôt sur
le revenu dû au titre de l’année précédente.
3.2. Procédures de recouvrements
Les comptables publics ont le monopole du recouvrement des impôts. Dès qu’ils ont
en charge l’impôt, ils sont personnellement et pécuniairement responsable de son
recouvrement
7
Bulletin Officiel de la Direction des Impôts
La constitution contient (dans le contexte actuel est censée contenir) des dispositions
relatives :
➢ Au devoir fiscal du citoyen,
➢ A la règle de l'équité fiscale,
➢ A l'autorité compétente pour instituer un impôt, définir son assiette et fixer
son taux,
➢ A la procédure d'adoption des conventions internationales,
➢ A l'égalité devant la loi fiscale.
1.2. Les conventions fiscales internationales
Les conventions fiscales internationales sont des traités conclus entre deux Etats ou
plus en vue de définir les règles d'imposition des revenus qu'un citoyen de l'un des
Etats réalise dans l'autre Etat. Elles visent aussi à éviter ou du moins à limiter la
double imposition de ces revenus. Il s'agit des conventions internationales et des
traités qui ont une force supérieure aux lois internes des pays signataires.8
On peut distinguer principalement les conventions internationales dites de "non
double imposition" qui sont passées entre deux Etats pour régler la situation fiscale
des personnes susceptibles d'être imposées, du fait de leur activité, de leur domicile
ou de leur revenu, dans chacun des deux Etats concernés.
Ces conventions conduisent le plus souvent à l'imposition dans un Etat et à
l'exonération dans l'autre ou bien l'imposition dans l'Etat de la résidence principale
ou de l'activité professionnelle, déduction faite de l'imposition subie dans l'autre Etat
au titre des activités qui y sont exercées.
1.3. La loi
La loi constitue la source principale du droit fiscal. Ceci est confirmé par l'article
34 de l’ancienne constitution tunisienne selon lequel : « Sont pris sous forme de lois,
les textes relatifs à l'amnistie, à l'assiette, aux taux et aux procédures de
recouvrement des impôts, sauf délégation accordée au Président de la République
par les lois de finances et les lois fiscales ».
De plus, avant la fin de chaque année, le Parlement tunisien vote la loi de finances
qui définit les recettes fiscales de l'Etat et indique les nouvelles dispositions fiscales
structurelles ou conjoncturelles résultant des choix politiques du gouvernement.
Ainsi, seule la loi peut instituer un impôt, définir son assiette, fixer son taux et les
procédures de recouvrement. Néanmoins, les lois fiscales et la loi de finances
8
L'article 32 de la constitution stipule que les conventions dûment approuvées ont une force supérieure à celle des
lois et ceci pour mettre les conventions internationales à l'abri des modifications postérieures apportées par les lois
internes
1.7. La jurisprudence
La jurisprudence constitue une source d'enrichissement du droit par le fait qu'elle
l'interprète pour l'appliquer d'une part et qu'elle est tenue d'apporter une solution au
litige même en présence d'un vide juridique.
Dans son deuxième aspect, la jurisprudence peut précéder l'élaboration de la loi et
l'influencer. Ainsi, de nombreuses lois viennent consacrer une position
jurisprudentielle ; mais l'inverse existe aussi (c'est-à-dire, il arrive que des lois soient
établies pour contrecarrer une jurisprudence).
1.8. La doctrine administrative
Elle est constituée par les circulaires, bulletins et notes administratives de nature à
expliquer et à interpréter les dispositions fiscales. L'interprétation est destinée
essentiellement aux agents de l'administration chargés de l'application desdits textes.
D'ailleurs, ces notes sont publiées dans un Bulletin Officiel de la Direction des
Impôts (BODI).
En théorie, la doctrine administrative est obligatoire pour les agents de
l'administration alors qu'elle peut faire l'objet d'une contestation par le contribuable
qui s'estime lésé par une interprétation non conforme à la loi. Mais en pratique, la
doctrine administrative domine les usages fiscaux en Tunisie et constitue de ce
fait presque l'unique source d'interprétation opérante des textes.
1.9. La doctrine
La doctrine des auteurs est toujours utile à la diffusion d'une culture fiscale. Elle
peut, lorsqu'elle est dotée d'une force logique, aider à l'interprétation des textes et
faire un contre poids, bien que de portée pratique limitée, par rapport à la doctrine
administrative.
La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand rendement dans le
système fiscal tunisien. Elle frappe la valeur ajoutée au fur et à mesure de sa
formation. Le mécanisme général de la TVA fait que chaque entreprise agit sur ordre
et pour le compte de l'Etat et se trouve collecteur d'impôt en aval de son activité tout
en subissant la collecte des impôts par ses fournisseurs en AMONT.
L'imposition à la TVA implique la tenue d'une comptabilité régulière et fiable et
l'imposition à l'impôt sur le revenu des personnes physiques et l'impôt sur les sociétés
selon le régime réel.
1. Caractéristiques de la TVA
Chez l’industriel :
C.A.H.T: 100x1.000 100.000 DT
TVA collectée 100.000x19% = 19.000 DT
TVA déductible 0 DT
TVA à verser au trésor 19.000 DT
La TVA perçue par l’industriel va être automatiquement verser au trésor, l’assujetti
ne pouvant profiter d’aucune avance de TVA.
Chez le grossiste :
C.A.H.T 120x600= 72.000DT
TVA collectée 72.000DT x19% =13.680 DT
TVA déductible 19.000 DT
Crédit de TVA à reporter 5.320 DT
La TVA payée par le grossiste à son fournisseur à l’occasion de ses achats dépasse
celles reçues. Le reliquat sera reporté sur la TVA du mois suivant.
Chez le détaillant
CA HT 150x600 = 90.000 DT
TVA collectée 90.000x 19% = 17.100 DT
TVA déductible 13.680 DT
TVA à verser au trésor 17.100-13.680 =3.420 DT
Bien que n’ayant pas encaisser de TVA (la vente étant à crédit) le détaillant devra,
en sus de la TVA décaissée à l’occasion de ces achats, requitter au trésor le surplus
dégagé par ces ventes à crédit.
Le total des montants perçus par le trésor : 19.000+ 3.420 =22.420.
La consommation finale n’a concerné que la valeur de 90.000 HT ce qui ouvrirait à
l’État une créance de TVA de 17.100.
Le trésor est alors en avance sur sa créance de 5.320.
Exemple 2:
Supposons que des articles de sport sont soumis à la TVA au taux de 19% au stade
de la production et de la vente, le circuit économique va alors se présenter ainsi :
2. Opérations imposables
Les opérations imposables à la T.V.A. sont de 3 catégories :
- Les opérations imposables par nature
- Les opérations expressément désignées par la loi.
- Les opérations normalement non soumises à la T.V.A. mais qui peuvent devenir
imposables sur option de la personne qui les effectue.
Les deux premières sont obligatoires, la troisième est facultative.
2.1. Les opérations imposables par nature
Aux termes de l’article 1er du code de la TVA, « sont soumises à la taxe sur la valeur
ajoutée les affaires faites en Tunisie qui, quels qu’en soient les buts ou les résultats,
revêtent le caractère industriel, artisanal9, libéral ainsi que les opérations
commerciales autres que les ventes10».
Les activités agricoles ne sont pas dans le champ d’application de la TVA.
Cependant, les entreprises agricoles peuvent opter pour le régime de la TVA.
Le terme affaire désigne toute opération réalisée entre deux personnes
juridiquement distinctes moyennant une contrepartie en espèce ou en nature.
L’exemple type de l’affaire est la vente.
Ceci ne suppose pas nécessairement le gain, contrairement au sens courant du terme
affaire, ainsi, le terme affaire n’exclut pas du champ d’application de la TVA, les
opérations effectuées à prix coûtant ou à perte.
9
Son activité doit figurer parmi la liste des activités artisanales prévues par le décret n° 2005-3078 du 29 novembre
2005,
- Son activité doit être essentiellement manuelle et le recours au matériel mécanique doit être limité et à faible
rendement,
- Ne pas recourir à des procédés de travail automatisés,
- Le dirigeant technique de l’entreprise artisanale doit être titulaire d’un certificat de qualification professionnelle.
10
Les opérations commerciales autres que les ventes comportent plusieurs opérations.
a) Les prestations de services
b) Les opérations de locations
c) Les opérations de commission, de courtages et d’intermédiation
d) Les services et prestations de banque
e) Les travaux à façon
f) Le transport
g) La promotion immobilière
11
Expressément désignées par la loi
12
Il faut s’assurer au début de chaque année civile si le chiffre d’affaires de l’année précédente (N-1) atteint oui ou
non 100.000D. Si oui il y a assujettissement à la TVA à compter du 1er janvier de l’année (N) sinon il faut attendre la
fin de l’année et ainsi de suite.
13
Selon l'article 1er du code de la TVA.
14
La notion de produits alimentaires couvre les produits destinés à l’alimentation humaine et ceux destinés à
l’alimentation animale.
15
Cependant, ne sont pas concernés par la TVA au stade de la distribution en gros les produits alimentaires même
s’ils supportent la TVA au stade de la production. A titre indicatif ne sont pas concernés par la TVA au stade de la
distribution en gros, les produits laitiers et dérivés, les eaux minérales et les boissons gazeuses, les levures alimentaires,
les aliments composés pour volaille et bétail etc.
16
Sont considérés comme des lotisseurs immobiliers les personnes qui procèdent au lotissement et à la vente de
terrains leur appartenant quelle que soit l’origine du terrain : acquis à titre onéreux ou à titre gratuit, acquis entre
vif ou par décès.
17
Aux termes de l’article 58 du code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme « est considéré lotissement,
toute opération de division d’une parcelle de terrain en un nombre de lots supérieur ou égal à trois, destinés après
aménagement, à la construction des locaux à usage d’habitation, à usage professionnel, industriel, touristique ou à
recevoir des équipements collectifs sociaux et culturels conformément aux dispositions du présent code ».
Soit une entreprise qui fabrique des machines à partir des pièces importées. En même
temps elle fabrique des pièces pour les utiliser dans le montage desdites machines.
Les pièces fabriquées par l’entreprise sont soumises à la TVA en tant que produit
final.
18
Le traiteur qui fournit des plats à emporter est soumis à la TVA en sa qualité d'assimilé au restaurateur par l'arrêté
du 3 novembre 1984 portant nomenclature des activités artisanales et ce en application de l'article 1er du code de la
TVA.
Il importe à ce propos de signaler que les cantines des entreprises privées ou publiques sont soumises à la TVA en
raison de leurs livraisons de repas ou de boissons, que les repas ou boissons ainsi servis soient préparés par la cantine
ou qu'ils lui soient livrés préparés
19
NB : L’opération de livraison à soi - même est l’opération par laquelle une personne obtient personnellement ou
avec le concours de tiers un bien, à partir de biens, éléments ou de moyens lui appartenant.
Donc la livraison à soi-même de ces pièces, qui sont incorporées dans ces machines,
n’est pas soumise à la TVA.
Exemple 2
Soit une entreprise qui fabrique des pâtes alimentaires ordinaires (exonérées de la
TVA en vertu du tableau A annexé au code de la TVA) dispose d’une machine pour
fabriquer les emballages nécessaires à ces pâtes.
La livraison à soi-même de ces emballages est soumise à la TVA car ces derniers ne
concourent pas à la réalisation d’opération passible de TVA.
En effet, si l’entreprise avait acheté ces emballages auprès d’un autre fabricant, elle
aurait payé la TVA au titre de ces achats.
2.3. Les produits, opérations et personnes imposables par option
Sont imposable à la TVA par option :
- Les produits et opérations situés hors du champ d'application de la TVA sur
option globale.
- Les personnes éligibles au forfait BIC sur option à l'imposition à la TVA et
corrélativement au régime réel en matière d'impôt sur le revenu.
- Les produits imposables par nature exonérés par la loi mais imposés sur option
totale ou partielle dans les cas suivants :
❖ Produits et services exportés,
❖ Approvisionnement d'assujettis à la TVA en produits et services exonérés.
3. Exonérations20
L’exonération légale dans le système de TVA tunisienne s’applique selon le cas :
- À un produit ou à une opération de façon absolue, ou
- À un ou plusieurs stades (tels à l’importation, à la production et à la vente),
ou
- En fonction de certaines conditions liées au domaine d’utilisation du produit.
En vertu de l’article 4 du code de la TVA, sont exonérées de la taxe sur la valeur
ajoutée les opérations énumérées par le tableau A nouveau.
Voici quelques exemples du tableau A du code de TVA sont :
20
L’exonération se distingue de :
-L’exemption : une opération est exemptée lorsqu’elle se trouve hors champ d’application de la TVA.
-La suspension : c’est la procédure qui a pour but de ne pas réclamer la TVA exigible ou de différer éventuellement
son paiement.
21
La notion d’assujetti à la TVA résulte de l’article 2 du code
22
Article 2 du code de la TVA
23
Les non assujettis de droit (à titre obligatoire) peuvent, aux termes du point 3 du § I de l'article 2 du code de la
TVA, opter pour le régime de la TVA pour l’ensemble de leurs activités dès lors qu'il ne s'agit pas d'un produit exonéré
de TVA. Il s’ensuit que les assujettis par option pour les activités hors du champ d'application de la TVA ne peuvent
être assujettis partiels.
24
Les personnes réalisant des opérations exonérées ne peuvent pas, en principe, opter pour le régime d’assujetti.
Néanmoins, depuis le 1er janvier 1999, les personnes qui réalisent des opérations exonérées peuvent opter pour la
qualité d'assujetti à la TVA totalement ou partiellement lorsqu'elles
- Réalisent des opérations exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée destinées à l'exportation,
- Approvisionnent les personnes assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée en produits et services exonérés de
ladite taxe.
25
Le BODI n° 89/24 précise que « conformément à l'article 2 du code de la TVA, les personnes physiques ou morales
qui procèdent à l'abattage des animaux de boucherie ne sont pas considérées comme des assujettis à la TVA.
26
Dans une prise de position (4) du 4 janvier 2000 la DGELF a précisé que si le syndicat de copropriétaires
d'immeubles se limite à sa mission de base, il reste en dehors du champ d’application de la TVA. En revanche, toute
autre activité peut être régie par la TVA.
27
L’article 16 de la LF 2017 a prévu la suppression de l’exonération de la TVA au titre des opérations de vente de la
récolte des propriétés frontalières et des produits de la pêche tunisienne puisque ces opérations sont hors champ
d’application de la TVA.
28
D’après l’article 592 du code des obligations et des contrats (COC), il y a livraison de la marchandise en Tunisie
lorsque le vendeur ne peut plus disposer des marchandises pour toutes autres transactions. La livraison est considérée
faite par la remise matérielle du bien ou par la remise du titre qui le représente.
29
Article 3 du code de la TVA
1. Fait générateur
Le fait générateur peut être défini comme étant l’événement qui fait naître une
créance au profit du fisc.
L’exigibilité est l’événement qui rend exigible une créance née au profit du fisc.
Aux termes de l’article 5 du code de la TVA, le fait générateur est déterminé en
fonction de la nature de l’opération comme suit :
«-Pour les importations, par le dédouanement de la marchandise ;
-Pour les ventes, par la livraison de la marchandise.»
L'événement juridique est donc constitué par la mise de la marchandise à la
disposition du client. Peu importe :
- qu'il y ait eu facturation immédiate ou que celle-ci serait établie postérieurement ;
- qu'il y ait eu payement au comptant ou qu'il soit stipulé expressément ou tacitement
que le payement se ferait à terme.
Toutefois, pour les ventes des biens immobiliers visées au paragraphe II 7 de
l’article 1 du code de TVA ainsi que pour les échanges, le fait générateur est
constitué par l'acte qui constate l'opération ou à défaut par le transfert de propriété ;
« Pour les prestations de service, par la réalisation du service ou par l'encaissement
du prix ou des acomptes lorsqu'il intervient antérieurement à la réalisation du
service. »
Exemple : Si le loyer n'est pas payé à l'échéance : Même non perçu, le loyer subira
la TVA au titre du mois de son échéance. Il sera intégré dans la déclaration du mois
qui suit l'échéance.
«Pour les travaux immobiliers, par l'exécution partielle ou totale de ces travaux.
Toutefois :
- La constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la facturation totale.
L'établissement des décomptes provisoires, de mémoires ou factures partiels rend
exigible la taxe sur la valeur ajoutée ;
- Les entreprises de travaux publics et de bâtiment effectuant des travaux pour le
compte de l'État, des collectivités publiques locales, des établissements publics à
caractère administratif, acquittent la taxe sur la valeur ajoutée sur leurs
encaissements afférents auxdits travaux. » Dans ce cas, le fait générateur tel que
prévu au § 3 de l’article 5 du code de TVA détermine le taux de la taxe applicable.
Exemple1:
Soit une société de fabrication de meubles qui a vendu :
- Le 2 mars 2019, un bureau à la société ‘A’ pour une valeur de 100 D payable
dans 3 mois (vente à crédit),
- Le 13 mars 2019, une chambre à coucher à un client passager pour une valeur
globale de 1.190 d (1000 D + 190 D de TVA).
Supposons que la société ait reçu un acompte de 200 D au cours du mois de mars
2019 de ce passager pour lui fabriquer un salon qui coûte 700 D.
Exemple 2 :
Une marchandise livrée le 28 décembre 2016 pour une valeur hors taxe de 3.400
dinars avec un bon de livraison. La facture n’est établie que le 17 février 2017.
Quel est le fait générateur ?
Quel est le mois d’exigibilité de la TVA ?
Exemple 3:
Soit un architecte qui a réalisé des travaux pour le compte d’une société de
promotion immobilière au cours du mois de décembre 2018 évalués à 1000 D. La
société lui a versé un acompte de 600 D le même mois.
2. Assiette de la TVA
L’assiette de la TVA est constituée par la valeur sur laquelle on calcule ledit impôt.
Elle est différente selon qu’il s’agit d’importation ou de régime intérieur. De même,
les ventes de biens faites par les fabricants ou les grossistes sont taxées différemment
selon qu'elles sont faites à un assujetti ou à un non assujetti.
2.1. Régime intérieur
Aux termes du Paragraphe I de l’article 6 du code de TVA, « le chiffre d’affaires
imposable comprend le prix des marchandises, des travaux ou des services, tous
frais, droits et taxes inclus, ainsi que la valeur des objets remis en paiement, à
l’exclusion :
1) de la taxe sur la valeur ajoutée elle-même,
2) des subventions d’exploitation30,
3) des prélèvements conjoncturels et de compensation,
En outre, les sommes perçues au titre de la consignation et du non-retour des
emballages consignés ne sont pas comprises dans la base imposable. »
a. Éléments faisant partie de l'assiette taxable
Ainsi, les éléments suivants font partie de l’assiette taxable :
- Le prix total du produit ou de la prestation après déduction des avoirs, des
réductions de prix et des éléments exclus de l’assiette taxable ;
- Toute majoration de prix à quelque titre que ce soit ;
- Tout impôt indirect autre que la TVA elle-même et autre que les prélèvements
conjoncturels et de compensation. Se trouvent ainsi inclus dans l’assiette imposable
la taxe professionnelle de compétitivité et le droit de consommation.
Exemple 1
« Soit un commissaire aux comptes soumis à l’impôt sur le revenu selon le régime
réel, ayant établi suite à sa mission d’audit, une note d’honoraires comportant un
montant de 9.750D à titre d’honoraires et un montant de 4.300D à titre de
remboursement des frais de déplacement d’hébergement et de restauration de ses
collaborateurs. » Note commune N° 12-2015
30
Reçues pour compenser une insuffisance de prix
Dans ce cas, tout le montant facturé par le commissaire aux comptes est soumis à
la TVA :
Exemple 2 :
Soit un fabricant de téléviseurs qui vend à un commerçant détaillant assujetti à la
TVA cinq appareils de télévision au cours du mois de novembre 2019 pour un prix
unitaire de 1.000 D, soit un montant de 5.000 D HTVA.
La facture de vente se présente comme suit :
Exemple 2
Un fabricant de savon ordinaire dont le prix de revient d’1 Kg est de 100 millimes.
Le prix de vente HTVA est fixé à 80millimes. Il perçoit de l’Etat une subvention
d’exploitation de 30 millimes par Kg pour tenir compte de sa marge bénéficiaire.
- Au cours de l’année N, ce fabricant a vendu 1.500 tonnes.
PHTVA Subvention reçue Assiette TVA
Montant des ventes 120.000 D 45.000 D 120.000 D
1500.000 x 80 millimes
3. Taux de la TVA
Actuellement la TVA comprend trois taux nominaux :
- Le taux réduit de 7%31 applicable aux produits énumérés par le tableau B.
- Le taux intermédiaire de 13%32 qui frappe un nombre limité de produits,
figurant au tableau B bis annexé au code de la TVA
- Le taux normal de 19%33 qui se cumule exceptionnellement avec le droit de
consommation. Ce taux s’applique de façon résiduelle aux produits qui ne
figurent sur aucun autre tableau c’est-à-dire aux produits qui ne sont pas
exonérés et qui ne sont soumis ni au taux réduit de 7%, ni au taux
intermédiaire de 13%.
Les taux de 7%, 13% ou 19% s'appliquent au chiffre hors TVA.
3.1. Le taux de 7% :
Sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 7%, les produits et activités
figurant au tableau B nouveau annexé au code de la TVA. Voici quelques exemples
de secteurs qui sont soumis au taux de 7% :
- Le secteur de la santé : Les services effectués par les médecins, les médecins
spécialistes, les sage-femmes, les dentistes et les vétérinaires.
- Le secteur de l’enseignement et de la formation : Les services des
établissements d'enseignement de base, secondaire et supérieur, les crèches, les
jardins d’enfants, les garderies scolaires et les services des établissements de
formation professionnelle de base et les centres spécialisés en matière de formation
des moniteurs d’enseignement de la conduite des véhicules et les écoles de formation
de la conduite des véhicules34.
- Le secteur touristique : Les services rendus par les entreprises hôtelières, y
compris l’hébergement, la restauration, les ventes à consommer sur place et
l’animation et les affaires effectuées par les agences de voyages avec les hôteliers et
relatives aux séjours en Tunisie de non-résidents.
- Le secteur de l’artisanat : L’importation et la vente des matières premières
destinées au secteur de l’artisanat et la vente des produits de l'artisanat local.
Nous pouvons aussi citer à titre d’exemples les opérations effectuées par les
personnes physiques ou morales au titre des professions énumérées ci-après :
- Les exploitants de laboratoire d'analyse ;
31
Ayant remplacé le taux de 6% par application des dispositions de la LF 2018
32
Ayant remplacé le taux de 12% par application des dispositions de la LF 2018 et qui était de 10% avant le 1er janvier
2007
33
Ayant remplacé le taux de 18% par application des dispositions de la LF 2018
34
Modifié par l’article 27 de la LF 2017
1. Conditions de déductions :
Il y a 3 types de conditions de déductibilité de la TVA :
- La condition générale de l'assujettissement des intervenants.
- Les conditions de fond.
- Les conditions de forme.
1.1. La condition générale de l'assujettissement des intervenants
La condition de l'assujettissement des intervenants est une condition préalable pour
bénéficier de la déduction.
Ainsi, pour qu'il y ait droit à déduction, l'acquéreur et le vendeur doivent être
des assujettis. Seuls les assujettis à la TVA peuvent récupérer la taxe sur la valeur
ajoutée facturée sur leurs achats de biens et services effectués auprès d'autres
assujettis.
Ne donnent aucun droit à déduction les acquisitions de produits exonérés, les
acquisitions auprès des entreprises dont les activités se situent en dehors du champ
d'application de la TVA ainsi que les acquisitions auprès des personnes soumises
selon le régime du forfait d'impôt.
1.2. Les conditions de fond.
Quatre conditions de fond régissent le droit à déduction :
- L'élément supportant la taxe doit concourir à une opération taxable ou
assimilée ;
- L'élément ouvrant droit à déduction doit être nécessaire à l'exploitation :
Cette condition s'apprécie en fonction des circonstances de fait de chaque
entreprise. L'application de cette condition amène à exclure du droit à
déduction la TVA qui grève les biens acquis pour les seuls besoins des
dirigeants sociaux ou du personnel en dehors de tout rapport avec
l'exploitation.
- L'élément ouvrant droit à déduction doit être acquis par l'entreprise : La règle
est que les assujettis ne peuvent déduire que la TVA ayant grevé les biens dont
ils sont propriétaires.
- L'élément ne doit pas être exclu du droit à déduction par la loi : l’article 10
du code de la TVA stipule que « N'ouvre pas droit à déduction la taxe sur la
valeur ajoutée ayant grevé les voitures de tourisme servant au transport de
35
La notion d'objet de l'exploitation recouvre les voitures de tourisme acquises en vue de leur revente ou qui sont
destinées à être données en location avec ou sans chauffeur. Les taxes grevant ces voitures de tourisme ainsi que celles
grevant les frais qui leurs sont rattachés sont récupérables des taxes collectées en raison du fait que ces voitures sont
l'objet sur lequel porte l'activité de l'entreprise.
36
Ajouté art. 34 loi n°2013-54 du 30/12/2013
Pour que la TVA soit déductible, il faut que la facture justificative ou le document
en tenant lieu soit établi au nom de l'entreprise sauf le cas de marché où le maître
de l'ouvrage achète en son nom tout ou partie des fournitures, objet du marché.
b. Les importations :
Les documents douaniers et leurs annexes font foi pour la déduction de la TVA
acquittée aussi bien au titre du bien importé que des services liés à l'importation
même si les pièces justificatives relatives aux services liés à l'importation sont
établies au nom du transitaire agissant pour le compte de l'entreprise et refacturés
par lui en tant que débours.
2. Modalités de déductions
Aux termes de l'article 9 du code de la TVA, « La taxe sur la valeur ajoutée qui a
effectivement grevé les éléments du prix d'une opération imposable est déductible
de la taxe sur la valeur ajoutée applicable aux opérations taxables ainsi que la taxe
sur la valeur ajoutée retenue à la source. »
La déduction de la TVA sur les acquisitions de biens et services est donc réservée
aux assujettis pour les opérations imposables et assimilées qu'ils réalisent alors que
la TVA retenue à la source est systématiquement déductible.
La taxe récupérable est imputée globalement sur le montant de la taxe collectée
sur les ventes.
Est déductible la taxe sur la valeur ajoutée ayant effectivement grevé les acquisitions
locales de biens auprès d'assujettis, les livraisons à soi-même d'immobilisations, les
importations ainsi que les services nécessaires pour les besoins de l'exploitation.
Au cas où la taxe due au titre d'un mois ne permet pas l'imputation totale de la taxe
déductible, le reliquat de la taxe est reporté sur les mois qui suivent.
La déductibilité de la taxe facturée sur les achats de biens et services auprès d'autres
assujettis est la règle et la non-déductibilité est la rare exception.
37
Ainsi, le prorata à utiliser pour la déduction des taxes communes grevant les biens et services acquis par une
entreprise partiellement assujettie en 2013 est celui dégagé début 2013 à partir des données de 2012
Exemple :
Au titre de l’année N, un assujetti partiel a dégagé à partir des affaires de l’année
N-1 un prorata de 68%, et a acheté une immobilisation amortissable pour le prix hors
TVA de 100.000 D, la TVA facturée par le fournisseur s’élève à 19.000 D, la
machine est affectée aussi bien à des opérations imposables et non imposables, la
TVA déductible est égale à 19.000 x 68% = 12.920 D.
3.3. Règles de calcul du prorata
Le prorata d'une année résulte du rapport entre les recettes des ventes soumises
locales, à l'exportation ou en suspension de taxes et l'ensemble des revenus réalisés.
Les deux éléments du rapport étant ceux réalisés pendant l'exercice civil écoulé ou
la partie de l'exercice civil écoulé.
Selon la Direction des Impôts, l'emploi du terme "recettes" par le code de la TVA
vise le chiffre d'affaires réalisé avec les tiers, ce qui exclut :
- Les livraisons à soi-même, même taxées ;
- Les sommes reçues en consignation d'emballages qui constituent des dépôts
non acquis à l'entreprise. Ces sommes ne sont pas prises en considération
même en cas de non retour ;
- Les débours (remboursements de frais non imposables) ;
- Les cessions d'éléments d'actif soumis à un régime spécifique de
régularisation de TVA ;
- Les affaires réalisées en dehors du champ territorial tunisien ;
- Les indemnités d'assurance ;
- Les facturations complémentaires ou rectificatives ne se rattachant pas à
l'année concernée par le calcul du prorata (complément de prix, rabais,
ristournes...).
Compte tenu de ce qui précède, le calcul du prorata prend en compte :
Au numérateur :
- Les ventes soumises à la taxe sur la valeur ajoutée tenant compte de la date
d'exigibilité (toutes taxes comprises),
- Les ventes réalisées à l'exportation de produits ou de services taxables en
droit ou par option (taxe sur la valeur ajoutée fictive comprise) ;
- Les ventes assimilées à des exportations (taxe sur la valeur ajoutée fictive
comprise) ;
- Les ventes réalisées en suspension de taxe sur la valeur ajoutée (taxe sur la
valeur ajoutée fictive comprise) ;
- Les ventes de déchets (taxe sur la valeur ajoutée comprise).
Au dénominateur :
- Les montants figurant au numérateur (toutes taxes comprises) ;
- Les ventes portant sur des affaires exonérées pour lesquels aucune option
n'est possible ou lorsqu'une telle option est possible aucune option n'a été
exercée ;
- Les ventes situées hors du champ d'application de la taxe sur la valeur
ajoutée ;
Le régime de la suspension de taxe doit être nettement distingué de celui de
l'exonération.
En effet, dans le régime de la suspension, l'exigibilité de la taxe normalement due
peut-être éventuellement réclamée à un stade ultérieur, tandis que dans
l'exonération la taxe n'est pas et ne sera jamais exigible.
L'exonération constitue un statut donné au produit de par sa nature en vertu de la
loi (Produit figurant sur une liste énumérée au tableau A annexé au code de la
TVA).
La suspension est un régime de faveur, un régime d'avantage octroyé à une vente
d'un produit normalement taxable mais pour lequel l'administration autorise la
suspension de la TVA en raison de sa destination.
En conséquence, les opérations faites en suspension donnent droit à la déduction
dans les mêmes conditions que celles soumises alors que celles faites en
exonération (Tableau A) ou situées en dehors du champ d'application de la TVA
n'en donnent pas droit. C'est d'ailleurs, pour cette raison que les ventes en
suspension figurent dans les deux termes du rapport, majorées du montant de la
taxe suspendue, alors que les ventes exonérées ainsi que celles situées en dehors
du champ d'application de la TVA ne figurent qu'au dénominateur.
Si les ventes de produits exonérés ou situés en dehors du champ d'application de
la taxe sur la valeur ajoutée sont considérées, pour la détermination du prorata,
pour leur montant réel, celles réalisées à l'exportation ou en suspension de taxes
sont majorées de la taxe fictive non perçue à leur réalisation. C'est ainsi que ces
ventes sont majorées de leur montant selon que l'un ou l'autre de ces taux leur
aurait été appliqué si elles avaient été réalisées en régime intérieur.
Le prorata de déduction applicable à cette déduction initiale est celui calculé au titre
de l'exercice précédent.
Il est ensuite régularisé, une seule fois, sur la base du prorata définitif de l'année
d'acquisition s'il dégage une variation en plus ou moins supérieure à 5% par rapport
au prorata utilisé pour la déduction initiale.
b. Régularisation de la déduction initiale sur les biens soumis à amortissement
communs aux deux secteurs
Selon article 9 § III point 2 du code de la TVA, « en ce qui concerne les biens
soumis à amortissement une régularisation doit être opérée si le pourcentage de
déduction au cours de ladite année varie de plus de cinq centièmes en plus ou en
moins par rapport à celle effectuée. La déduction complémentaire ou le reversement
de taxe qui résulterait de cette variation de pourcentage est opéré au mois de janvier
de l'année suivant celle au cours de laquelle la déduction initiale est opérée. »
Autrement dit, en cas de variation du taux de (± 5,01 %), des corrections doivent
être apportées à la déduction initiale.
Cette régularisation est opérée, une seule fois, sur la base de la variation du prorata
au cours de l'année d'acquisition, au titre de la déclaration du mois de janvier de
l'année suivant celle au cours de laquelle la déduction initiale est opérée.
Ainsi, au cas où le pourcentage ayant servi à la déduction initiale est de 85% alors
que celui de fin d'année est de 94%, la variation est de : 95% - 84% = 9% > 5%.
L'entreprise est alors autorisée à déduire un complément de 9% de la taxe ayant
grevé les immobilisations, communes aux deux secteurs, acquises au cours de
l'exercice.
Ainsi, au cas où le pourcentage ayant servi à la déduction initiale est de 84% alors
que celui de fin d'année n'est que de 70%, la variation est de : 70% - 84% = -14
% < -5%.
L'entreprise est alors tenue de reverser la déduction opérée en trop, qui est de 15%
de la taxe ayant grevé les immobilisations communes aux deux secteurs, acquises
au cours de l'exercice.
« Exemple de calcul du prorata
Une entreprise de fabrication de machines réalise en 2011 les opérations suivantes
Ventes locales toutes taxes comprises 600.000
Ventes à l'exportation (19%) 100.000
Ventes en suspension (19%) 160.000
Ventes locales en exonération 270.860
Son prorata 2012 (calculé à fin décembre 2011) qui lui servira pour la déduction
de la taxe supportée au titre de tous biens ou services à usage commun ou mixte
sera déterminé comme suit :
Au numérateur :
Ventes locales toutes taxes comprises.
Ventes à l'exportation
Taxe sur ventes à l'exportation
Ventes en suspension
Taxe sur ventes en suspension
Total
Au dénominateur :
Montant du numérateur.
Ventes locales en exonération
Cette variation en hausse excède le seuil de 5 centièmes, l'entreprise peut donc opérer
une déduction supplémentaire de 15% de la taxe ayant grevé l'immobilisation, soit
une déduction supplémentaire de : 20.000 x 15% = 3.000
La déduction complémentaire est effectuée au mois de janvier 2013 (déclaration
déposée en février 2013 (article 9 § III point 2 du code de la TVA).
2ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2012 devient 70%. La
variation du pourcentage initial est de : 70% - 77 % = - 7%
Cette variation en baisse excède le seuil de 5 centièmes, l'entreprise doit opérer un
reversement de la déduction opérée en reversant 7% de la taxe ayant grevé
l'immobilisation.
Le reversement à effectuer au mois de janvier 2013 dans le cadre de la déclaration à
déposer en février 2013 est égal à : 1.400 soit 20.000 x 7%
3ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2012 devient 80
centièmes. La variation du pourcentage initial est de : 80% - 77% = + 3%.
Cette variation à la hausse n'excède pas le seuil de 5 centièmes, l'entreprise n'a
aucune déduction supplémentaire à opérer, la déduction initiale étant considérée
comme définitive.
4ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2012 devient 74
centièmes. La variation du pourcentage initial est de : 74% - 77% = - 3%.
La variation étant inférieure à 5%, aucune régularisation n'est à effectuer. »38
Régularisation
Les assujettis à la TVA liquident leur position vis-à-vis du fisc tous les mois en
déclarant sur un modèle d'imprimé fourni par l'administration la taxe collectée et les
assiettes d'une part et la taxe imputée assortie du montant des achats ainsi que le
crédit éventuel reporté du mois précédent d'autre part.
L'obligation de déposer une déclaration mensuelle de TVA pèse sur tous les
assujettis qu'ils soient redevables ou non de TVA.
38
Raouf Yaich (2015) : « La TVA et les autres taxes sur le chiffre d’affaires », ED Raouf Yaich,
4. Régime suspensif
Le régime suspensif permet à un assujetti d’acquérir ou de recevoir des biens, des
services ou des matières non grevés de TVA.
On peut définir le régime suspensif de la TVA comme étant une mesure fiscale
dérogatoire au régime fiscal du droit commun et par lequel l’État renonce
délibérément à la perception de certaines recettes fiscales normalement dues par une
catégorie de contribuables en vue d’atteindre des objectifs économiques et sociaux.
Plusieurs régimes suspensifs sont prévus par la législation tunisienne ; certains sont
énoncés par le code de la TVA, d’autres sont accordés par le code d’incitations aux
investissements dans le cadre des avantages fiscaux.
Les droits de consommation ont été institués en Tunisie par le décret du 20 décembre
1919. Le DC est régi par la loi 88-62 du 2 juin 1988 portant refonte de la
réglementation relative au droit de consommation et par le décret n° 97-1368 du
24/7/1997 relatif à la fiscalité des produits relevant des n° 22-03 à 22-08 du tarif des
droits de douane tel que modifié par les textes subséquents et notamment le décret
n° 98-952 du 27/4/1998 relatif à la fiscalité des produits pétroliers, de l’électricité et
du gaz tel que modifié et complété par le décret n° 99-894 du 19/4/1999.
Le DC est dû sur un nombre limité de produits cités au tableau annexé à la loi n° 88-
62 sus- mentionnée telle que modifiée et complétée par les textes subséquents et ce
abstraction faite qu’ils soient importés ou fabriqués localement.
1. Champ d’application
Sont soumis au droit de consommation, selon les taux prévus à cet effet, les produits
repris au tableau figurant en annexe de la loi n° 88 - 62 du 2 juin 1988 qu'ils soient
importés ou fabriqués localement.
Sont assujettis au droit de consommation selon l’article 2 de la loi N° 88-62 du 2
juin 1988 :
«1- les fabricants de bière39;
2-les embouteilleurs de vin ;
3-les fabricants de tout autre produit soumis au droit de consommation ;
4- les entrepositaires et les commerçants de gros de boissons alcoolisées, de vins et
de bières.
5- la société tunisienne de l’électricité et du gaz au titre des ventes du gaz naturel
destiné à l’utilisation en tant que carburant pour les véhicules automobiles. (Ajouté
art. 58 LF 2007-70 du 27/12/2007). »
39
La vente de la bière, en vrac ou en bouteilles ou en boite, par les fabricants de bière, est soumise aux droits de
consommations. En revanche, la mise en boite ou en bouteille de la bière par toute personne autre que celle l’ayant
fabriquée n’est pas soumises à ces droits.
2. Assiette et taux
« Le fait générateur du droit de consommation est constitué :
- à l'importation, par le dédouanement40 du produit ;
- en régime intérieur, par la livraison du produit » article 3 de la loi N° 88-62 du 2
juin 1988 (code la TVA).
« L'assiette du droit de consommation est constituée :
a) pour les produits soumis à un taux ad-valorem41 :
- à l'importation, par la valeur en douane ;
- en régime intérieur par le prix de vente tous frais, droits et taxes compris à
l'exclusion du droit de consommation et de la taxe sur la valeur ajoutée
b) pour les produits soumis à un taux spécifique, par le volume ou le poids.
Toutefois, le droit de consommation applicable aux boissons alcoolisées, aux vins et
aux bières n'a pas d'incidence sur le calcul des marges des entrepositaires et des
marchands desdits produits. Il est retransmis à leurs clients pour les mêmes montants
qu'ils ont supportés. » article 4 de la loi N° 88-62 du 2 juin 1988 (code la TVA).
Dans le cas où il existe une relation de dépendance au sens de l’article 242 du code
de la TVA, entre les embouteilleurs, les fabricants des vins et de boissons alcoolisées
et les entrepositaires et commerçants de gros de ces produits, la base imposable pour
les produits soumis aux taux ad valorem au niveau des embouteilleurs et des
industriels des vins et boissons alcoolisées est le prix de vente réalisé par les
entrepositaires et les commerçants grossistes desdits produits.
Exemple : Note commune N°12 / 2013
« Soit une société de fabrication de vins et de boissons alcoolisées qui a vendu au
cours du mois de janvier 2019, 2 produits alcoolisés à un commerçant grossiste avec
lequel elle a une relation de dépendance.
Produit n°1 :
- Prix de vente du fabricant hors DC et TVA = 2530 millimes
40
Le dédouanement est matérialisé par l’accomplissement des formalités douanières et la liquidation des droits et
taxes à l’importation
41
C’est une expression d'origine latine qui signifie "suivant la valeur".
42
«Est considérée comme placée sous la dépendance d'une autre entreprise ou effectivement dirigée par elle, toute
entreprise, dans laquelle directement ou par personnes interposées, cette autre entreprise exerce en fait le pouvoir de
décision. »
1. Personnes imposables
Selon l’article premier du code de l’IRPP et de l’IS CIRPPIS, « l’impôt sur le
revenu est dû par toute personne physique, quelle que soit sa situation de famille, au
titre de son revenu net global ».
Le droit interne différencie entre deux catégories de contribuables soumises à
l’impôt sur le revenu à savoir :
➢ Les personnes physiques résidentes en Tunisie (critère de la résidence),
➢ Les personnes physiques non-résidentes en Tunisie mais qui réalisent des
revenus de source tunisienne (critère de la source du revenu).
43
Le terme” Personnes Physiques” couvre aussi bien les tunisiens que les étrangers.
44
Quelles que soient les modalités de ce séjour (hôtel, chambre meublée etc...);
45
Selon la doctrine administrative, la personne est considérée comme un agent de l'État Tunisien exerçant ses fonctions
ou chargée de mission dans un pays étranger lorsqu'elle n'est pas soumise dans ce pays à un impôt personnel sur
l'ensemble de ses revenus ; c'est à dire qu'elle est exonérée de l'impôt sur le revenu ou imposée sur une partie de ses
revenus dans le pays où elle exerce (y compris donc celui de revenu de source tunisienne).
46
Article 2 du CIRPPIS
pour les personnes qui exercent leur activité au niveau de plusieurs pays, des
dispositions des conventions fiscales internationales conclues entre la Tunisie et un
certain nombre d’autres pays.
1.2. Personnes physiques non-résidentes
Aux termes de l’article 3 du CIRPPIS « L’IRPP est également dû par les personnes
physiques non-résidentes qui réalisent des revenus ou plus-values de source
tunisienne. »
Sous réserve de dispositions résultant des conventions fiscales internationales
lorsqu’elles sont plus favorables pour elles, les personnes physiques, qui ne sont pas
résidentes en Tunisie, mais qui réalisent des revenus de source tunisienne, sont
soumises à l'impôt sur le revenu uniquement à raison de ces revenus.
Le même article stipule que certains revenus réalisés par les personnes physiques
non-résidents sont expressément exonérés de l’impôt, il s’agit :
➢ « Des intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars convertibles ;
➢ Des rémunérations pour affrètement de navires ou d'aéronefs affectés au trafic
international. »
2. Personnes exonérées
D’après l’article 6 du CIRPPIS « sont exonérés de l'impôt sur le revenu, les agents
diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère sous réserve de réciprocité ».
En dehors des agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère, une
personne physique demeure soumise à l’obligation de déclarer ses revenus, même si
ceux-ci sont exonérés de l’impôt sur le revenu.
3. Règles d’imposition
L’article7 du CIRPPIS énonce les règles suivantes de détermination de l’IRPP :
- « L'impôt est établi chaque année sur le montant total des bénéfices ou revenus
réalisés ou perçus pendant l'année précédente.
- Lorsqu'un contribuable précédemment non-résident en Tunisie, s'y établit en
cours d'année, son imposition est déterminée à raison des revenus réalisés ou
perçus à compter du jour de son établissement en Tunisie.
- Lorsqu'un contribuable, auparavant résident en Tunisie, transfère son
domicile hors de Tunisie, l'impôt est établi sur ses revenus réalisés ou perçus
pendant l'année de son départ jusqu'à la date de ce départ ainsi que sur ceux
qui lui sont acquis sans en avoir la disposition avant cette date.
- En cas de décès, l'impôt est établi à raison des revenus dont le contribuable a
disposé ou qu'il a réalisé jusqu'au jour de son décès ».
47
Lorsque le revenu global n’est pas suffisant pour que le déficit subi au niveau d’une catégorie de revenu puisse
être intégralement imputé, le reliquat non imputé est reportable successivement sur le revenu net global des années
suivantes jusqu’à la 4ème année qui suit celle du déficit.
48
Article 8 CIRPPIS
Chacune des catégories de revenu est régie par des règles propres de détermination
du revenu imposable.
2.1. Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
49
Nonobstant le fait que les artisans n’aient pas la qualité de commerçant.
50
Certaines opérations visées ne peuvent être exercées que par des sociétés anonymes
51
Opérations d’intermédiations réalisées par des personnes indépendantes, qui consistent, contre rémunération, à
mettre en relation deux personnes qui désirent contracter.
NB : Le courtier réalisant des opérations de courtage de nature non commerciale (exemple : courtier en produits
agricoles) est considéré comme un commerçant.
Ainsi, les artisans, les commerçants, les prestataires de services commerciaux et les
industriels personnes physiques sont classés dans la catégorie des BIC.
Par ailleurs, les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus
réalisés par les entités fiscalement transparentes exerçant des activités commerciales
relèvent aussi des bénéfices industriels et commerciaux.
➢ Régimes d’imposition des BIC
Les revenus relevant de la catégorie des BIC sont soumis à l’impôt selon deux
régimes :
- Le régime réel : Le mode réel consiste à déterminer le bénéfice provenant de
l’activité sur la base d’une comptabilité.
Le bénéfice fiscal est déterminé à partir du résultat comptable sur lequel, le
contribuable opère des retraitements (réintégrations, déductions, etc.) pour aboutir
au résultat fiscal.
L’imposition selon le régime réel implique la tenue d’une comptabilité régulière et
complète conformément aux règles édictées par le système comptable des
entreprises.
L’imposition selon le régime réel peut dégager un résultat bénéficiaire comme elle
peut dégager un résultat déficitaire qui peut s’imputer sur les autres catégories de
revenus et en cas d’insuffisance, se reporter en avant sur les années suivantes.
- Le régime du forfait d’impôt :
- Aux termes de l’article 44 bis du CIRPPIS : « Sont soumises à l'impôt sur le
revenu selon le régime forfaitaire d'imposition, les entreprises individuelles
qui réalisent des revenus de la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux dans le cadre d’un établissement unique, lorsqu'il s'agit
d'entreprises :
- - Non importatrices,
- - Non rémunérées par des commissions, à l’exception des personnes visées au
quatrième tiret du paragraphe « g » du paragraphe I de l’article 52 du présent
code, (Modifié Art 30-2 LF 2014-59 du 26 décembre 2014)
- - Ne fabricant pas de produits à base d'alcool,
- - N'exerçant pas l'activité de commerce de gros,
- - Ne possédant pas plus d'un véhicule de transport en commun de personnes
ou de transport de marchandises dont la charge utile ne dépasse pas 3 tonnes
et demi ,
CA compris entre
10.000 dinars et 3% du chiffre
d’affaires
100.000 dinars
Exemple :
Soit une personne physique, soumise à l’IR selon le régime forfaitaire exerçant
l’activité de vente de vêtements dans une zone communale qui a réalisé au cours de
l’exercice 2020 un CA de 65.000 dinars.
Dans ce cas, son impôt forfaitaire exigible est calculé comme suit :
52
Le seuil maximum du chiffre d’affaires permettant de bénéficier du régime forfaitaire dans la catégorie des
bénéfices industriels et commerciaux est unifié à 100.000 dinars, pour tous les secteurs.
L’unification du chiffre d’affaires peut entrainer l’éligibilité au régime forfaitaire des personnes physiques exerçant
dans le secteur des services et soumis au régime réel avant l’entrée en vigueur de la loi de finances pour l’année 2016.
NB : Dans le cas ou les intéressés ont été soumis au titre d’une année donnée à
l’impôt sur le revenu selon le régime réel, ledit régime demeure définitif et ne peut
faire l’objet de renonciation.
2.3. Les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêches
Aux termes de l’article 23 du CIRPPIS, « sont considérés comme bénéfices
d’exploitation agricole ou de pêche, les revenus que l’exploitation de biens ruraux
procure soit aux propriétaires exploitants eux-mêmes, soit aux métayers ou autres,
ainsi que les revenus provenant de la pêche.
Ces bénéfices comprennent notamment les produits provenant de la céréaliculture,
de la viticulture, de l'agrumiculture, de l'oléiculture, de l'arboriculture, de
l'aviculture, de l'apiculture, de l'horticulture, des cultures maraîchères, des forêts, de
l'élevage du bétail, ainsi que de l'élevage des produits de la mer et de la concession
du droit de pacage, réalisés par toute personne qui exploite à titre de propriétaire ou
de locataire. »
53
Article 22 CIRPPIS
Par ailleurs, les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus
réalisés par les entités fiscalement transparentes exerçant des activités agricoles et
de pêche relèvent aussi des bénéfices industriels et commerciaux.
➢ Régimes d’imposition des bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche
Aux termes de l'article 24 du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques
et de l'impôt sur les sociétés, le bénéfice net des exploitations agricoles peut être
déterminé selon l'un des trois modes ci-après développés
-Le régime de l'excédent des recettes sur les dépenses : Aux termes de l’article
24 du code de l’IRPP et de l’IS, « le bénéfice net des exploitations agricoles ou de
pêche peut être constitué par l’excédent des recettes totales54 réalisées au cours de
l’année civile sur les dépenses nécessitées par l’exploitation pendant la même année
compte tenu du jeu des stocks55. »
Ce mode de détermination du revenu net agricole n’implique pas la tenue d’une
comptabilité, mais tout simplement l’existence des pièces justifiant les recettes et les
pièces justifiant les dépenses d’exploitation56.
- Le régime réel : Le bénéfice net de l’exploitation agricole et de pêche est
déterminé sur la base d’une comptabilité conformément à la législation comptable
des entreprises.
- Le régime de détermination forfaitaire : En pratique, ce régime s’applique
exclusivement à certains revenus agricoles, il s’agit :
➢ De l’agrumiculture,
➢ De l’oléiculture ;
➢ De la céréaliculture ;
➢ Et de la viticulture.
En l'absence de justifications des recettes et des dépenses ou de la tenue d'une
comptabilité, le bénéfice net est déterminé sur la base d'une évaluation forfaitaire 57,
et ce, après consultation des experts du domaine et tenant compte de la nature des
spéculations selon les régions.
54
Par recettes totales, il est entendu toutes sommes encaissées au cours de l'année précédant celle de l'imposition
indépendamment de l’année à laquelle elles se rattachent. Sur la base du même principe sont retenues pour la
détermination du résultat net toutes les dépenses payées au cours de l'année indépendamment de l'exercice de leur
engagement.
55
L’activité de commerce des produits agricoles doit être limité exclusivement à ceux produits par l’entreprise.
(DGAFF 1746 du 2 décembre 1999)
56
Texte DGI 93/22 - Note Commune n° 15
57
Cette évaluation forfaitaire peut être faite en fonction de certains éléments reconnus caractéristiques des
exploitations en cause tels que la superficie, le nombre d’animaux, le nombre d’hectolitres, le nombre d’arbres.
Par exemple, il est établi chaque année, un forfait d’assiette par catégorie de culture
(à l’hectare ou par pied d’arbre, par exemple) et après classement en différentes
régions selon le rendement en fonction des conditions climatiques de chacune des
régions58.
2.4. Les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes
viagères
Cette catégorie de revenu comprend :
- Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y
rattachant, et
- Les pensions et rentes viagères.
58
Les tarifs annuels prévus par des barèmes à l’occasion de chaque campagne agricole sont fixés suivant la nature du
produit agricole et par référence à la zone de situation des exploitations.
59
La contribution de l’employeur au régime de l’assurance maladie ou de l’assurance groupe est un élément du salaire
brut
60
Par conséquent, sont exclus de la déduction les participations à l’assurance collective qui ne revêtent pas le caractère
obligatoire. Sur cette base, les participations des salariés à une assurance collective revêtant le caractère obligatoire
sont admises en déduction pour la détermination du salaire net imposable et les participations de l’employeur ne
constituent pas, dans ce cas, un revenu complémentaire imposable au niveau des salariés bénéficiaires du régime de
l’assurance collective obligatoire.
Dans le cas contraire, et lorsque l’assurance collective ne revêt pas le caractère obligatoire, la participation des salariés
n’est pas admise en déduction et la participation de l’employeur est prise en compte pour la détermination de la base
imposable à l’IR.
61
Cette règle s’applique à tous les avantages qu’ils portent sur un logement, un véhicule automobile ou sur une
consommation de bien et service
62
Coût supporté par l’employeur
63
Note commune n°2/1990
64
Lorsque, le salarié bénéficie en même temps d'un avantage en nature exonéré et d'une prime ou d’une indemnité
pour le même objet, cette dernière constitue un élément de rémunération imposable. C'est le cas d'un salarié qui est
hébergé gratuitement par l’entreprise et qui reçoit une indemnité de logement
65
L’uniforme de travail, le matériel de sécurité (casques, lunettes, gants...) ainsi que les avantages octroyés pour des
raisons de protection sanitaire (lait, savon...) ne constituent pas des avantages imposables à l’impôt sur le revenu
(DGELF (48) du 7 janvier 2003)
Le régime réel
➢ Le régime réel
Le bénéfice net est déterminé sur la base d’une comptabilité conformément à la
législation comptable des entreprises.
66
La déduction des frais de réparation et d’entretien (exemple : travaux de réparation des installations comme l’eau
le gaz, l’électricité…) doit être limitée à celles qui sont nécessaires pour le maintien de l’immeuble ou pour sa remise
en bon état afin d’en permettre l’usage normal sans en modifier la consistance, l’agencement ou les équipements
antérieurs. En conséquence, sont exclues de la déduction, les dépenses d’investissement (achat et installation
d’équipements, travaux de démolition et reconstruction, grosse réparation.).
Remarque commune aux régimes autres que le régime réel applicables aux
revenus fonciers :
Selon l’article 28 du CIRPPIS, le revenu brut des immeubles ou parties d'immeubles
donnés en location est constitué par
Le revenu brut :
+ Le montant des recettes brutes perçues par le propriétaire,
+ montant des dépenses incombant normalement à ce dernier et mises par convention à la charge
du locataire
- montant des dépenses supportées par le propriétaire pour le compte du locataire
Par revenu brut, il convient d'entendre le montant des recettes brutes perçues par le
propriétaire. Ces recettes brutes incluent :
➢ Les loyers encaissés, y compris la TVA le cas échéant, au cours de l’année
qui précède celle du dépôt de la déclaration quelle que soit la période à
laquelle ils se rattachent, c’est-à-dire les loyers de l’année ainsi que ceux
encaissés à titre d’avance ou d’arriérés.67
➢ Les recettes exceptionnelles68
Exemple :
Madame Mona, médecin dont le mari est au chômage, vous demande de calculer son
IRPP au titre de l’exercice N, sachant qu’elle a réalisé au cours de cet exercice les
revenus suivants :
- Revenus encaissés en N provenant de son cabinet en HTVA : 35.000 DT
- Revenus provenant de la location d’un appartement à usage professionnel :
Loyer mensuel 850 DT HTVA
Pour la location susvisée, Madame Mona vous informe qu’elle a payé 300 dinars de
TIB et 1.750 DT TTC au titre de frais d’entretien (justifiés par des pièces).
67
Les sommes perçues par le propriétaire à titre de garantie, tant qu’elles n’ont pas été utilisées pour le paiement
d’arriérés de loyers ne sont pas prises en considération
68
Exemple : Les revenus accessoires, tels que la location du droit d’affichage
70
Quelle que soit leur cause et la nature juridique du contrat dont elles découlent
71
à vue ou à échéance fixe
72
L'exonération des intérêts de l'épargne-logement servis aux titulaires des contrats d'épargne-logement (article 38 -
point 7 du code de l'IRPP et de l'IS) s'applique à l'épargne-logement des personnes physiques chez toute banque dès
lors qu'elle fait l'objet d'un contrat d'épargne-logement conforme au modèle approuvé par le ministère des finances
(DGELF (172) du 21 février 2000)
73
Les « comptes épargne-études » sont destinés à recevoir les dépôts des parents en vue de faire bénéficier leurs
enfants poursuivant l’enseignement de base ou des études secondaires, de crédits bancaires leur permettant de
poursuivre des études universitaires et ce, selon des modalités à fixer par la banque (Article 2 décret 99-1923)
74
L'article 56 susvisé a prévu que la retenue à la source libératoire au taux de 25% concerne exclusivement les sommes
provenant des jeux de pari, de hasard et de loterie soit à l'exception des prix en nature accordés dans ce cadre. Dans
tous les cas, la retenue à la source libératoire de 25% ne s’applique pas aux prix octroyés en contrepartie de la
participation aux compétitions culturelles, sportives, artistiques ou religieuses dont le hasard n'intervient ni pour
participer ni pour remporter la compétition, mais se basent sur les capacités intellectuelles ou culturelles ou sur les
conditions physiques…
75
En vertu du paragraphe III de l’article 52 du code de l’IRPP et de l’IS, les bénéficiaires des salaires provenant de
l’étranger sont tenus d’opérer la retenue à la source au titre des sommes leur revenant à ce titre et de la reverser au
trésor dans les délais fixés par la législation fiscale en vigueur.
- 1.000 dinars par enfant poursuivant des études supérieures sans bénéfice de
bourse et âgé de moins de 25 ans au 1er janvier de l'année d'imposition76,
- 2.000 dinars pour chaque enfant infirme quels que soient son âge et son rang.»
1.3. La déduction pour parents à charge
En vertu du paragraphe IV de l’article 40 du code de l’IRPP et de l’IS « tout
contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge dans la limite
de 5% du revenu net soumis à l'impôt avec un maximum de 450 dinars par parent à
charge (450 dinars par an pour la mère et 450 D par an pour le père), à la triple
condition que :
- Le montant déduit chez le contribuable figure en revenus sur la déclaration
des revenus du parent bénéficiaire en tant que pension reçue.
- La déclaration annuelle des revenus du parent bénéficiaire est déposée en
même temps avec la déclaration annuelle du contribuable qui mentionne la
déduction au titre du parent à charge.
- Le revenu du ou des parents à charge, augmenté du montant de la déduction,
n'excède pas le double du salaire minimum interprofessionnel garanti.
Lorsque la charge des parents est assurée par plus d'un enfant, le montant de la
déduction est réparti entre tous les enfants. »
1.4. Les arrérages des rentes payées à titre obligatoire et
gratuit (article 39.I.1 du code de l’IRPP et de l’IS)
Pour être déductible du revenu global, la rente ou la pension doit remplir trois
conditions cumulatives :
(1) être due à titre obligatoire : le caractère obligatoire résulte d’un jugement (tel
est le cas par exemple d’une pension alimentaire versée en cas de divorce). Il peut
aussi résulter d’un engagement contractuel lorsqu’il découle d’un titre faisant preuve
d’une obligation.
(2) la rente ou la pension doit être due à titre gratuit.
(3) le montant déductible est limité au montant effectivement payé au cours de
l’année au titre de laquelle l’imposition est due dans la limite de la somme exigible
en vertu de l’obligation légale.
76
Dans la limite des quatre premiers enfants à charge. La déduction s’applique nonobstant le caractère de
l’établissement d’enseignement, qu’il soit public ou privé et nonobstant son lieu d’implantation qu’il soit en Tunisie
ou à l’étranger.
Ainsi, la déduction ne concerne pas les primes d’assurance non vie (assurance
automobile…) ainsi que les contrats d’assurance vie ne comportant pas les garanties
susvisées (exemple : l’assurance vie ne comportant les caractéristiques de l’épargne
tels que celles contractés pour le garantie du remboursement des crédits…).
1.6. Les sommes payées au titre du remboursement des prêts
universitaires (article 39-I-3 du code de l’IRPP et de l’IS)
Sont déductibles du revenu global, les sommes payées en principal et en intérêts, au
titre du remboursement des prêts universitaires dont a bénéficié un contribuable
durant sa vie universitaire, et ce, quelle que soit la qualité de l'organisme prêteur,
Trésor Public, Banques, Caisses sociales (CNSS-CNRPS).
77
Les produits d'assurance vie en unités de comptes sont des contrats pour lesquels la garantie n'est pas exprimée en
dinar tunisien mais en fonction d'un support constitué de titres. La valeur de ces contrats est déterminée en fonction
des placements pour lesquels le souscripteur supporte le risque ou en fonction d'un indice quelconque. En cas de
réalisation du risque assuré ou au terme du contrat, les sommes équivalentes auxdits supports et payées aux
bénéficiaires sont calculées sur la base de la valeur commerciale des supports en question à la date de leur versement
(Note commune N°22 / 2014)
Le cout d’acquisition ou de
construction ne dépasse pas
200.000D
Ces dispositions s'appliquent aux montants dont la date de remboursement aura lieu
à partir du 1er janvier 2016.
Sur cette base :
- La déduction a lieu, en cas de copropriété, pour chacun des copropriétaires
dans la limite de la quotepart des intérêts relatifs à ses droits dans l’immeuble,
et ce, nonobstant la possibilité pour l’un des copropriétaires de bénéficier ou
non de la déduction des intérêts correspondant à ses droits dans la propriété
- Les intérêts payés par une personne pour l’acquisition ou la construction d’un
local à usage d’habitation dans lequel il n’a pas des droits de propriété ne sont
pas déductibles, c’est le cas notamment des intérêts payés en exécution d’une
caution.
La déduction ne couvre pas dans tous les cas :
- Le principal du crédit ;
- Les intérêts relatifs à un crédit pour l’acquisition ou la construction d’un local à
usage d’habitation dont le coût dépasse 200.000 dinars même si le montant du crédit
est inférieur à 200.000 dinars ;
- Les dépenses engagées par l’emprunteur pour l’obtention du crédit, tels que les
frais d’assurance, les droits d’enregistrement, ... ;
- Les commissions de gestion telles que les commissions pour étude de dossier, les
commissions exigibles pour le remboursement anticipé du crédit... ;
- Les intérêts de retard exigibles en cas de paiement des annuités du crédit hors
délais.
1.8. La franchise sur les intérêts de l’épargne et des obligations
Sont déductibles du revenu global selon l’article 39-II du code de l’IRPP et de l’IS:
➢ « Les intérêts perçus par le contribuable au cours de l'année au titre des
comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des banques, ou de la Caisse
d'Epargne Nationale de Tunisie ou
➢ Les intérêts au titre des emprunts obligataires. »
En vertu de la LF2022, la déduction s’effectue dans la limite d'un montant annuel de
dix mille dinars (10000 D) sans que ce montant n'excède six mille dinars (6000 D)
pour les intérêts provenant des comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des
banques et auprès de la Caisse d'Epargne Nationale de Tunisie.
1.9. Les autres déductions
Il s’agit généralement d’avantages fiscaux sous forme de déductions de revenus
provenant de l’exploitation ou de déductions pour réinvestissements.
2. Liquidation de l’impôt sur le Revenu Net Global (RNG)
2.1. Les retenues à la source
La retenue à la source est à l’origine une perception anticipée opérée pour le compte
de l’Etat par un tiers payeur, à valoir sur l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les
sociétés dû par le bénéficiaire à raison de ses revenus
Sont concernés par la retenue à la source :
- Les traitements, salaires, pensions et rentes ;
- Les revenus des professions non commerciales : les honoraires des professions
libérales, les rémunérations occasionnelles ainsi que toute autre activité non
commerciale tels que les artistes et les sportifs ;
- Les revenus fonciers : loyers et plus-values immobilières ;
- Les bénéfices industriels et commerciaux : les commissions et courtages,
l’importation de certains biens de consommation et les ventes locales des entreprises
totalement exportatrices ainsi que les marchés conclus avec les personnes morales
et les personnes physiques soumises au régime réel ;
- Tout paiement effectué en contrepartie d'une opération réalisée avec l'Etat, les
collectivités locales, les entreprises et organismes publics dont le montant atteint
1.000 D TTC ;
- Les revenus de capitaux mobiliers et les jetons de présence.
-Autres
➢ Champ d’application et taux de la Retenue à la source au titre de l’IR ou de l’IS
(quelques exemples)
Champ d’application Taux de la retenue à la source
Honoraires, commissions, courtages, loyers et rémunérations des activités Local : 10%
non commerciales qu’elle qu’en soit l’appellation
Dividendes Non-résidents ou PP : 10%
Les sommes provenant des jeux de pari de hasard et de loterie 25%
Traitements, salaires, pensions et rentes viagères (Paie informatisée) : L’impôt annuel calculé selon le barème
salaire de base divisé par le nombre de paies.
Rémunérations payées aux salariés et aux non-salariés en contrepartie 15%
d’un travail occasionnel 78ou accidentel en dehors de leur activité
principale
78
Dans une prise de position (858) du 17 avril 2003, la DGELF a précisé le régime fiscal applicable aux Rémunérations
versées par une agence de voyage au profit d'un guide touristique : Cas 1 : Activité de guide touristique exercée d'une
façon occasionnelle en plus de l'activité Principale : Dans ce cas les rémunérations versées au guide touristique sont
qualifiées de rémunérations occasionnelles soumises à la retenue à la source au taux de 15% sur leur montant brut.
Cas 2 : Activité de guide touristique exercée en tant qu'activité principale Dans ce cas les rémunérations versées au
guide touristique sont qualifiées d'honoraires et sont passibles de la retenue à la source au taux de 15% ou 5% s'il est
soumis au régime réel.
- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des revenus
ou bénéfices réalisés dans des exploitations agricoles et de la pêche ;
- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des
traitements et salaires ;
- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des
revenus fonciers ;
- les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu à raison des revenus
de capitaux mobiliers et de valeurs mobilières.
- les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu selon le régime
forfaitaire.
Lorsqu’une des catégories de revenu d’un contribuable ne donne pas lieu aux
acomptes provisionnels, ces derniers sont alors dus sur la base de la fraction de l’IR
correspondant aux seuls revenus donnant lieu aux acomptes provisionnels.
L’impôt donnant lieu aux acomptes provisionnels est obtenu en appliquant à l’impôt
global dû le pourcentage résultant du rapport suivant :
Barème d’imposition sur les revenus des personnes physiques (Article 44 CIRPPIS)
Tranches Taux Taux effectif à la tranche
supérieure
0 à 5 000 DT 1% 1%
De 5 000,001 à 20 000 DT 27% 20.50%
De 20 000.001 à 30 000 DT 29% 23.33%
De 30 000,001 à 50 000 DT 33% 27.20%
Au-delà 50 000 DT 36%
A ce titre, la loi de finances 2020 a exonéré les revenus inférieurs à 5.000 dinars du
paiement de cette contribution. Les revenus supérieurs à 5.000 dinars demeurent
imposables au niveau de cette tranche.
2.4. Minimum d’impôt
Minimum d'impôt pour les personnes physiques exerçant une activité relevant
des BIC et BNC déficitaires ou insuffisamment bénéficiaires :
Les personnes physiques soumises au régime réel qui exercent une activité
commerciale ou non commerciale (libérale) sont passibles d’un minimum d’impôt
lorsque ledit minimum est supérieur à l’impôt résultant de l’application du barème
d’impôt sur le revenu, ce qui est principalement le cas des exploitations déficitaires.
Ainsi, selon l’article 44 du code de l’IRPP et l’IS, l’impôt annuel calculé sur la
base du barème ne peut pas être inférieur pour les activités commerciales et les
activités non commerciales à un montant égal à :
L’impôt sur les sociétés (IS) s’applique aux personnes morales soumises à l’impôt
sur les sociétés, aux établissements stables de sociétés de capitaux étrangères établis
en Tunisie ainsi qu’à certains revenus versés aux personnes morales étrangères non
établies en Tunisie.
Contrairement à l'impôt sur le revenu des personnes physiques qui est établi sur la
base du revenu mondial et en vertu des dispositions de l'article 47 du code de l'impôt
sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés, les bénéfices passibles de l'impôt sur les
sociétés sont ceux réalisés notamment dans le cadre d'établissements situés en
Tunisie.
1. Champ d’application de l’impôt sur les sociétés
1.1. Personnes morales imposables
Sont soumises à l’IS les personnes morales suivantes qui exercent leurs activités en
Tunisie quel que soit leur objet.
- Les sociétés de capitaux : Il s’agit des sociétés commerciales visées à l’article
7 du code des sociétés commerciales à savoir : les SA, SARL, SUARL, les sociétés
en commandite par actions.
- Les personnes morales assimilées aux sociétés de capitaux : Il s’agit des
établissements publics à caractère non administratif (EPNA), les organismes de
l'Etat, des gouvernorats et des communes, à caractère industriel et commercial et
jouissant de l'autonomie financière ainsi que les coopératives79 et leurs unions80.
- Les sociétés civiles ayant les caractéristiques des sociétés de capitaux : Les
sociétés civiles sont normalement traitées selon le régime de la transparence fiscale
applicable aux sociétés de personnes. Toutefois, dans le cas particulier où elles
présentent de fait les caractéristiques de sociétés de capitaux, elles deviennent
passibles de l’IS.81
79
De production, de consommation ou de services
80
A l’exception des coopératives suivantes qui sont exonérées d’impôt :
- Coopératives de services dont l’activité concourt à la commercialisation des produits agricoles ou de pêche et
opérant dans l’enceinte des marchés de gros ;
- Coopératives de services agricoles et de pêche ;
- Coopératives ouvrières de production.
81
Selon la doctrine administrative, une société civile est considérée comme présentant les caractéristiques des
sociétés de capitaux lorsque les trois conditions cumulatives suivantes sont simultanément réunies :
1. Le capital social est divisé en parts sociales librement cessibles et négociables entre associés et avec des tiers ;
2. La responsabilité des associés vis-à-vis des tiers est limitée à leurs apports ;
3. La société n’est pas dissoute à la suite du décès de l’un des associés.
82
Dans une prise de position (187) du 15 janvier 2019, la DGELF a précisé que le centre informatique du ministère
de la santé publique n’ayant pas un but lucratif, et il est par conséquent exonéré de l’IS dans la limite de son objet
social. En revanche, les opérations à but lucratif réalisées en dehors de l’objet social du centre sont soumises à l’IS au
titre des bénéfices provenant de ces opérations.
Résultat comptable
(Bénéfice comptable ou perte comptable)
+
Réintégrations
(Charges non déductibles)
-
Déductions
(Produits non imposables)
=
Résultat fiscal avant déduction des provisions
-
Déductions des provisions
(Provisions déductibles fiscalement)
=
Résultat fiscal avant déduction des déficits fiscaux
-
Déductions des déficits fiscaux
(Reports déficitaires ordinaires et amortissements différés)
=
Résultat fiscal avant avantages fiscaux
-
Déductions des bénéfices d’exploitation
(export, développement régional, développement agricole,
etc.)
-
Réinvestissements fiscaux
(Réinvestissements physiques et financiers)
=
Résultat fiscal soumis à l’impôt sur les sociétés
Taux
83
Article 14-5 du code de l’IRPP et de l’IS
Exemple
Une société commerciale réalisant un chiffre d’affaires TTC de 6.000.000 DT, a
comptabilisé parmi ces charges les dons suivants (obligation déclarative accomplie):
Don à une association visant à contribuer aux 15.000 D
efforts de développement régional et au
développement agricole :
Don à une municipalité 7.000 DT
Don à un jardin d'enfant privé : 2.000 DT
Don à un projet commercial : 1.000 DT
Don à une entreprise publique : 15.000 DT
Don à une société du groupe 5.000 DT
Total des dons passés en charges : 45 000 DT
➢ Les sommes génératrices des intérêts sont plafonnées pour l’ensemble des
associés pris globalement à 50% du capital social ne dépassent pas 50% du
capital.
Tout intérêt n’ouvre pas droit à déduction si le capital n’est pas intégralement libéré
et tout intérêt versé en dépassement des deux plafonds susvisés n’est pas déductible.
Sur la base de ce qui précède, seront réintégrés aux résultats imposables :
➢ La quote-part des intérêts qui dépasse 8% calculée sur la base d'un montant
n'excédant pas 50% du capital
➢ La quote-part des intérêts relatifs aux sommes mises à la disposition de la
société par les associés qui dépasse 50% du capital et ce, quel que soit le taux
d'intérêt décompté.
Exemple
Soit une société anonyme dont le capital est de 200.000D entièrement libéré au 1er
janvier N. Le 2 mai N, elle réduit son capital à 120.000D pour l’augmenter à la date
du 1er septembre N à 170.000D. Les soldes des dépôts en comptes courants des
associes au cours de l’exercice N sont comme suit :
120.000D durant le premier trimestre N
100.000 durant le 2ème trimestre N
140.000 durant le 3ème trimestre N
Et 90.000 durant le 4ème trimestre N
84
Conformément à l’article 34-4 de la loi de finances 2014, le montant initial de 20.000Dinars a été réduit à 10.000
dinars à partir du premier janvier 2015 et à 5.000 dinars à partir du premier janvier 2016
Exemples85
Exemple n°1 :
Supposons qu’une entreprise industrielle ait acquis des marchandises soumises à la
TVA au taux de 19% pour un montant global égal à 55.000 D Hors TVA, dont la
valeur a été payée comme suit :
-30.000 D par chèque à titre d’avance,
- Le reste soit 25.000 D, en espèces lors de la réception des marchandises ayant eu
lieu en 2016,
Dans ce cas, et étant donné que le non-respect de la condition prévue à l’article 34
de la loi de finances pour l’année 2014 ne concerne que le montant de 25.000 D,
la quotepart des charges non déductible pour la détermination du résultat fiscal pour
l’année 2016 est limitée à 25.000 D. Ce montant est à réintégrer au résultat
imposable de l’exercice 2016.
Exemple n°2 :
Reprenons les données de l’exemple n°1 et supposons que la valeur des acquisitions
soit égale à 7.000 D, que la moitié soit payée en espèces à titre d’avance et que l’autre
moitié soit payée par chèque. Dans ce cas, les dispositions des articles 34 et 35 ne
s’appliquent pas étant donné que les montants payés en espèces sont inférieurs à
5.000 D.
k. La taxe sur les voyages
La taxe sur les voyages est non déductible de l’assiette de l’impôt.
l. Transactions, amendes, confiscations et pénalités non déductibles86
Selon l’article 14 du code de l’IRPP et de l’IS « ne sont pas admis en déduction pour
la détermination du bénéfice, les transactions, amendes, confiscations et pénalités de
toutes natures mises à la charge des contrevenants aux dispositions légales régissant
les prix, la commercialisation, la répartition de divers produits, le contrôle des
changes, l'assiette des impôts, contributions ou taxes et d'une manière générale toute
infraction à la législation en vigueur ».
L’exclusion du droit à déduction ne couvre pas les pénalités contractuelles.
85
NOTE COMMUNE N° 7 /2014
86
Les charges se rapportant au principal de la dette relative à des cotisations au régime légal de sécurité sociale
résultant d’un contrôle de la CNSS et relatives à des années sont prescrites, ne sont pas admises en déduction pour la
détermination du résultat soumis à l’impôt (DGELF (0107) du 12 janvier 2018)
87
Il en découle que l'amortissement n'est pas admis :
-lorsque le bien amortissable n'est pas la propriété de l'entreprise; tel est le cas des biens dont l'exploitant est locataire
ou usufruitier. Toutefois, ce principe admet quelques exceptions (des biens exploités sous forme de leasing ou dans le
cadre des contrats d’ijara ou constructions sur sols d’autrui)
-Des logiciels informatiques lorsque l’entreprise dispose seulement d’un droit d’usage
88
La loi de finances pour l’année 2008 a élargi le champ d’application des amortissements pour couvrir :
- les brevets, les marques de fabrique et les frais de développement capitalisés,
- les redevances des concessions,
- les constructions sur sols d’autrui.
reflète la manière dont les avantages futurs liés à l’actif sont consommés par
l’entreprise.
En outre, l’harmonisation des règles fiscales avec les règles comptables en matière
d’amortissement entraine l’acceptation en fiscalité de la durée d’utilisation de
l’immobilisation déterminée selon les principes comptables comme durée
d’amortissement.
a. Taux d’amortissement
La loi de finances pour l’année 2008 a limité les annuités d’amortissements
déductibles à celles calculées sur la base des taux maximum fixés par le décret
n°2008-492 du 25 février 2008.89
Ainsi, sur le plan fiscal, l'amortissement déductible est celui qui résulte de
l'application des règles du système comptable des entreprises sans dépasser les seuils
de taux admis fiscalement.
Etant précisé que l’annuité d’amortissement déterminée selon les dispositions de la
LF2008 aussi bien en ce qui concerne les biens propriété de l’entreprise que les biens
exploités dans le cadre des contrats de leasing est une annuité maximale, l’entreprise
reste habilitée à déduire une annuité inférieure sous réserve de respecter la même
annuité pour toute la durée d’utilisation des actifs.
89
Ledit décret a fixé des taux d’amortissement des actifs corporels et des actifs incorporels qui prennent en
considération les spécificités de certains éléments d’actif. Il a été également tenu compte des spécificités de certains
secteurs à savoir :
➢ Les industries manufacturières
➢ Le secteur de transport
➢ Le secteur de l’agriculture
➢ Le secteur des travaux publics et de bâtiments
➢ Le secteur de tourisme.
Les principaux taux maximums fixés par le décret sont fixés comme suit :
Actifs Taux
I. Frais préliminaires90 100%
II. Brevets, marques de fabrique et frais de développement capitalisés 20%
III. Constructions à l'exception de la valeur du terrain
1. Constructions légères 10%
2. Constructions en dur 5%
IV. Machines, matériels et équipements
1- Machines, matériels et équipements industriels 15%
2- Dépenses des grosses réparations des machines, matériels, et équipements 33,33%
industriels
3- Équipements et logiciels informatiques 33,33%
4- Mobilier et matériel de bureau 20%
5- Moyens de transport des personnes ou de marchandises 20%
6_Dépenses des grosses réparations des moyens de transport Terrestre 33, 33%
b. Cas particulier des amortissements non admis en déduction en
application des limites maximales prévues par la législation fiscale
Les amortissements constatés en comptabilité et excédant les quotités admises
fiscalement, et réintégrés91, demeurent reportables et imputables sur les résultats des
exercices suivants dans les mêmes conditions et limites prévues par la législation
fiscale en vigueur.
Exemple :92
Soit une entreprise qui a acquis un matériel de transport le 1er janvier 2011 pour une
valeur hors TVA de 30.000D. Si on suppose que l’entreprise ait comptabilisé les
amortissements relatifs au matériel en tenant compte d’une période d’utilisation de
3 ans. Les annuités d’amortissements déductibles sont de 10.000D et ce, pour les
exercices 2011, 2012 et 2013.
Etant donné que les amortissements déductibles se calculent sur la base du taux fixé
par le décret n°2008-492 à 20% soit sur une période d’utilisation de 5 ans, la
90
Dans une prise de position (1317) du 27 octobre 2011, la DGELF a précisé qu’il est possible de comptabiliser en
charges reportées et de les amortir, les charges afférentes au développement de la société, engagées après la
constitution, telles les dépenses de publicité d’un nouveau produit, ou de formation du personnel et d’études ; et ce, à
condition que :
- les dépenses ne représentent aucune valeur commerciale ni valeur additionnelle aux actifs immobilisés ou bien pour
la société dans son ensemble, et qu’elles ne correspondent pas à la production de marchandises ou de services,
- les dépenses se rapportent à la création, à l’extension ou au développement de la société, de sorte qu’elles n’aient
pas le caractère répétitif,
- il est possible d’identifier les dépenses individuellement, devant se rattacher uniquement à une opération de
développement ou d’extension,
- le montant des dépenses est relativement important
91
Soit spontanément soit après intervention des services des impôts
92
Note commune 2008-22/ Texte n° DGI 2008/46
Exemple:
En N-1, le résultat comptable avant impôt de la société « XYZ » s’élève à 100.000
DT. Cette société a inscrit parmi les charges de l’exercice N-1, les provisions
suivantes :
- Provisions pour risques et charges :10.000 DT.
- Provisions pour créances douteuses (remplissant les conditions fiscales de
déductibilité) : 5.000 DT
En N, le résultat comptable avant impôt de la société « XYZ » s’élève à 20.000 DT
et tient compte d’une reprise sur provision pour risques et charges d’un montant de
2.000 DT ainsi que d’une reprise sur la provision pour créances douteuses d’un
montant de 3.000 DT.
95
L’article 24 de la loi n° 2014-54 du 19 août 2014 portant loi de finances complémentaire pour l’année 2014 a prévu
la Déduction de l’assiette de l’impôt, d’un montant calculé au taux de 5% des fonds propres affectés au financement
des investissements en question, et ce, des résultats de l’exercice de l’entrée en activité effective de l’investissement.
L’avantage concerne les investissements de création ou d’extension portant sur une unité économique indépendante :
- ayant fait l’objet de dépôt d’une attestation d’investissement au cours des années 2014 et 2015, et - entrés en activité
effective avant le 1er janvier 2017
96
Sous réserve des dispositions particulières pour les établissements de crédit et les SICAR.
NB :
-Les créances définitivement compromises sont déductibles, sous forme de
comptabilisation en pertes, lorsque le débiteur est déclaré en faillite ou en liquidation
judiciaire ayant abouti à une perte définitive ou lorsque l ’insolvabilité est constatée
par un procès-verbal de carence établi par un huissier notaire sur la base d’un
jugement.
-Les stocks pouvant faire l'objet de provisions déductibles sont constitués des
produits destinés à la vente. Il s'agit donc des stocks de produits finis détenus par
l'entreprise pour être vendus dans le cadre de la réalisation de l'objet social .97
97
En conséquence, sont exclus de la déduction les provisions constituées au titre :
- des stocks en cours de production,
- des stocks de matières ou des fournitures devant être consommées au cours du processus de production.
98
Note commune N° 11/2006
Exemples pratiques:
Exemple 1
Soit une société commerciale qui a réalisé au titre de l’exercice N un résultat
comptable avant impôt de 370.000 DT et dont les charges incluent des provisions
pour dépréciation de stocks pour 80.000 DT (le prix de revient des produits détenus
en stocks est égal à 150.000 DT alors que le prix de vente connu au 31 décembre N
est de 70.000 DT)
Exemple 2 :
Soit une société anonyme qui a réalisé au titre de l’année N un bénéfice fiscal avant
imputation des provisions de 500.000 D et qui détient 10.000 actions de 10D
chacune dans le capital d’une société admise a la cote de la BVMT.
Si l’on suppose que le cours moyen journalier du mois de décembre N soit de 6,500D
et que la même société ait constitué en N :
- Des provisions pour créances douteuses pour 60.000 DT. (Les créances en question
ont fait l’objet d’une action en justice) ;
- Des provisions pour dépréciation des stocks destines à la vente pour 70.000 DT
(Le prix de revient est de 120.000 DT alors que la valeur de réalisation nette est de
50.000 DT)
- Des provisions pour dépréciation des actions cotées à la bourse de 35.000 DT
(10.000*(10-6,5))
-Total provisions constituées : 165.000 DT.
La détermination des provisions déductibles et du bénéfice imposable au titre de
l’année N s’effectue comme suit :
Exemple 3 :
Reprenez les données de l’exemple précédant avec la seule différence que le
bénéfice comptable avant impôt s’élève à 135.000 DT.
Exemple 4 :
Soit une société exerçant une activité commerciale soumise à l’impôt sur les sociétés
qui a réalisé au titre de l’année 2007 un bénéfice net de 600.000 DT avant déduction
des provisions.
Supposons que la société ait constitué au titre de la même année :
➢ Des provisions au titre des créances douteuses de 180.000D pour lesquelles
une action en justice a été engagée,
➢ Des provisions au titre de la dépréciation de la valeur des stocks destinés à la
vente de 120.000D.
Le prix de revient des marchandises enregistrées en comptabilité étant de 200.000D,
la valeur de réalisation nette connue au 31 décembre 2007 étant de 80.000D.
Schéma de détermination du bénéfice fiscal imposable des sociétés soumises à l’IS (SA et SARL):
Société soumise à l’IS : Tableau de détermination du résultat fiscal
Opérations Réintégrations Déductions Justifications
- Charges non admises en - Produits non
déduction ou dépassent les limites imposables (Intérêts
fiscales, des comptes en
- Charges qui ne concernent pas devises, plus-value de
l’exercice en cours, cession des actions
- Produits imposables et non cotées à la BVMT,
comptabilisés, - Revenus personnels,
- Réintégration provisoire de toutes - Etc.
les provisions.
Résultat fiscal avant imputation des provisions (RFAIP) = Résultat comptable + Réintégrations – Déductions
Limite des provisions déductibles = 50% * RFAIP = L
Etude détaillée des provisions déductibles :
Les conditions de déduction :
- Provisions pour
▪ Une action en justice est engagée pour leur recouvrement par voie judiciaire avant la date
dépréciations des
de clôture de l’exercice,
comptes clients :
▪ Un état détaillant les provisions pour créances douteuses constituées doit être joint à la
(créances qui dépassent
déclaration annuelle des résultats.
100 D TTC)
La provision retenue ne doit pas dépasser la limite L (puis on détermine le reste de la limite RL1)
Les conditions de déduction :
▪ Stocks destinés à la vente (marchandises ou produits finis),
- Provisions pour ▪ Perte réelle = Coût de revient – Valeur de Réalisation Nette (VRN),
dépréciations des ▪ Limite spécifique = 50% * Coût de revient.
stocks : On classe ces valeurs par ordre croissant et on retient la plus faible (qui ne doit pas dépasser le
reste de la limite RL1)
Puis on calcule le reste de la limite fiscale RL2
Les conditions de déduction :
▪ Les actions doivent être cotées à la BVMT,
- Provisions pour
▪ Les actions sont évaluées d'après le cours moyen journalier à la BVMT du dernier mois de
dépréciations des actions
l'exercice au titre duquel les provisions sont constituées.
:
La provision retenue ne doit pas dépasser le reste de la limite RL2
Puis on calcule le reste de la limite fiscale RL3
- Provisions pour
dépréciations d’autres
éléments d’actifs Toutes les autres provisions ne sont pas admises en déduction.
- Provisions pour risques
et charges
Bénéfice fiscal
Chapitre 3 : Liquidation
Le taux de 15% sera appliqué aux bénéfices réalisés, à partir de 2021 et déclaré en
2022.
2.2. Le taux de 10% :
Le taux de l’IS est fixé à 10% pour :
➢ Les entreprises exerçant une activité artisanale, agricole, de pêche ou
d'armement de bateaux de pêche
➢ Les centrales d'achat des entreprises de vente au détail organisées sous forme
de coopératives de services régies par le statut général de la coopération ;
➢ Les coopératives de services constituées entre les producteurs pour la vente
en gros de leur production ;
➢ Les coopératives de consommation régies par le statut général de la
coopération ;
➢ Les bénéfices réalisés dans le cadre de projets à caractère industriel ou
commercial bénéficiant du programme de l'emploi des jeunes ou du fonds
national de la promotion de l'artisanat et des petits métiers.
➢ Les bénéfices provenant des opérations d’exportation telles que définies par
l'article 68 du présent code sous réserve des mêmes conditions et mêmes
exceptions prévues au même article, et ce, pour les bénéfices réalisés à partir
du 1er janvier 201499.sous réserve des dispositions de la LF2019
2.3. Le taux de 35% :
Le taux de l’IS est fixé à 35% pour les sociétés suivantes :
➢ Entreprises exerçant dans le secteur financier
- Etablissements de crédits,
- les établissements de crédit non-résidents exerçant dans le cadre du code de
prestation des services financiers aux non-résidents et ce, pour leurs opérations avec
les résidents
- Sociétés d’investissement prévues par la loi n°88-92 du 2 août 1988 (SICAF,
SICAR),
- les compagnies d’assurance et de réassurance exerçant conformément aux
dispositions du code des assurances promulgué par la loi n°92-24 du 9 mars 1992 tel
99
En application des dispositions de l’article 10 de la loi n° 2006-80 du 18 décembre 2006, les entreprises en activité
avant le 1er janvier 2008 et dont la période de la déduction totale de leurs bénéfices ou revenus provenant de
l'exportation n'a pas expiré continuent à bénéficier de la déduction totale jusqu'à la fin de la période qui leur est impartie
conformément à la législation en vigueur avant la date précitée.
que modifié et complété par les textes subséquents et notamment la loi n°2005-86
du 15 août 2005.100
- Sociétés de recouvrement de créances ;
- Les assurances mutuelles.
➢ Les opérateurs de réseaux des télécommunications
➢ Entreprises exerçant dans le secteur des hydrocarbures
- Sociétés de services dans le secteur des hydrocarbures prêtant leurs services au
profit de sociétés exerçant dans le cadre de la législation relative aux hydrocarbures,
- Entreprises de production et de transport des hydrocarbures, des entreprises de
services dans le secteur des hydrocarbures.
3. Le minimum d’impôt
L’impôt sur les sociétés ne peut être inférieur à un montant égal à :
➢ 0,1% du chiffre d’affaires ou des recettes :
- Dont les revenus y provenant sont soumis à l’impôt sur les sociétés au taux de
10% ou
- Réalisés de la commercialisation de produits ou de services soumis au régime
de l’homologation administrative des prix et dont la marge bénéficiaire brute ne
dépasse pas 6%
Et ce, avec un minimum égal à 300 dinars exigible même en cas de non-réalisation
de chiffre d’affaires.
➢ 0.2% du chiffre d’affaires local brut avec un minimum égal à 500 dinars
exigible même en cas de non-réalisation de chiffre d’affaires pour les sociétés
non soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 10%.
Le minimum d’impôt visé par le présent paragraphe est majoré de 50% en cas de
paiement après un mois de l’expiration des délais légaux.
Le minimum d’impôt ne s’applique pas aux entreprises qui bénéficient de la
déduction totale de leurs bénéfices ou revenus provenant de l’exploitation, et ce,
durant la période qui leur est impartie par la législation en vigueur.
100
À l’exception des sociétés exerçant dans le domaine du courtage en assurance et des sociétés ayant la qualité
d’agent d’assurance
Le régime applicable à la
plus-value immobilière
Les régimes d’impôt sur
la plus-value des
particuliers
Le régime applicable à la
plus-value mobilière
provenant de la cession des
actions et parts sociales
L’impôt sur le revenu au titre de la plus-value immobilière est dû sur les opérations
de cession :
➢ Des droits sociaux dans les sociétés immobilières ,101
➢ Des immeubles bâtis ou partie d’immeuble bâtis,
➢ Des terrains,
101
Pour être imposable, la cession des droits sociaux dans les sociétés immobilières doit porter sur les droits sociaux
appartenant aux membres des sociétés civiles immobilières dont l’activité consiste essentiellement dans la gestion des
biens sociaux des membres la constituant et dont les droits sont représentés par des immeubles ou parties d’immeubles
du patrimoine social de la société.
102
L’exonération ne s’applique pas, dans tous les cas, lorsque l’acquéreur est un promoteur immobilier.
103
Dans une prise de position (1285) du 28 septembre 2009, la DGELF a précisé que la première cession de
l’immeuble d’habitation est exonérée de l’impôt sur la plus-value immobilière dans la limite d’une superficie de 1000
m2 y compris les dépendances bâties et non bâties.
Lorsque la superficie de l’immeuble excède 1000 m2, la plus-value immobilière relative à la partie excédentaire reste
soumise à l’impôt et est calculée comme suit :
Quote-part de la plus-value imposable = Montant de la plus-value x superficie dépassant 1000 m2
----------------------------------------------------------------------
Superficie totale
104
Confirmée par une attestation délivrée par les autorités compétentes.
105
Dans une prise de position (206) du 18 février 1999, la DGELF a assimilé le cas d'une expropriation indemnisée
par la remise d'un terrain à un échange pour la détermination du prix de base servant au calcul de la plus-value
immobilière imposable. Ainsi, le prix indiqué dans l'acte d'échange (expropriation) majoré des frais de l'échange, le
tout majoré de 10% par année de détention est comparé avec le prix de cession dudit terrain à un tiers pour la
détermination de la plus-value immobilière imposable.