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Fiscalité de l'Entreprise

Professeur: Younesse EL Menyari

(Conformément aux dispositions de la loi de finance 2022)

Année Universitaire 2021-2022

1
Introduction générale
La fiscalité peut être définie comme l'ensemble des principes, règles et techniques relatives à la
perception des impôts et autres prélèvements obligatoires qui permettent de financer les besoins
des Etats et des collectivités.

La fiscalité est un domaine extrêmement important, mais également une discipline complexe en
raison de sa nature volumineuse, de sa complexité technique et de sa mouvance constante.
L'ampleur de son impact socio-économique et de sa pratique, la rend particulièrement utile à
étudier. Elle soulève également de nombreuses questions théoriques, éthiques et philosophiques
intéressantes, ce qui en fait une discipline à examiner à des fins purement académiques.

C'est la principale source de financement pour la plupart des gouvernements; elle affecte la
consommation, l'investissement et l'emploi. Elle constitue une grande importance dans le domaine
commercial, puisqu'elle influence fortement la façon dont les entreprises sont structurées et les
investissements sont tenus. Par ailleurs, il est impossible d'apprécier comment fonctionne l'Etat ou
l'économie sans comprendre les notions de base de la fiscalité. Cette dernière est également une
question omniprésente qui occupe une place prépondérante dans les médias. Les articles relatifs à
la fiscalité apparaissent fréquemment dans les journaux quotidiens, et plus particulièrement dans la
presse financière et économique.

Dans cette introduction, on examinera les notions fondamentales de la fiscalité, la classification


des impôts ainsi qu'aux divers éléments de la technique fiscale.

1.1 Définitions
1.1.1 L'impôt

L'impôt est généralement défini comme un prélèvement pécuniaire requis des assujettis par voie
d’autorité au profit de l’Etat suivant les règles générales à titre définitif et sans contrepartie
immédiate (contrairement à la taxe et à la redevance) en vue de la couverture des charges
publiques (ou financement des dépenses publiques) et de réaliser d’autres objectifs économique et
sociaux.

1.1.2 Les autres prélèvements


1.1.2.1 La Taxe fiscale
Une taxe est un prélèvement pécuniaire au profit de l’Etat, des collectivités locales ou des
entreprises publiques, par voie d’autorité sur les bénéficiaires d’un avantage particulier procuré à
l’occasion du fonctionnement d’un service public. La taxe suppose donc l’existence d’une
contrepartie (ce qui les distingue de l'impôt); cependant cette contrepartie n’est pas proportionnelle
au coût du service rendus (ce qui les distingue de la redevance).

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1.1.2.2 La redevance
Il s'agit d'une somme acquittée en contrepartie d'un service public rendu et de manière plus au
moins proportionnelle à ce service.

Ex:

- La redevance audiovisuelle.
- La redevance pour l’occupation temporaire de la voie publique.
- La redevance pour l’exploitation de la forêt ou autre ressources naturelles.
- Redevance pour la protection du milieu aquatique payée au profit des agences de bassins.

1.1.2.3 La parafiscalité
Il s'agit d'un prélèvement obligatoire et sans contrepartie directe au profit de personnes morales
publiques ou privées, autres que l'Etat et les collectivités locales, en vue d'assurer leur
fonctionnement propre.
Ex:
- Taxe de promotion touristique au profit de l’ONMT;
- taxe de recherche halieutique au profit de l'institut national de recherche halieutique.

1.2 Classification des impôts


Les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères. A côté de la classification qu’on peut
qualifier d’administrative ou classique, qui distingue entre impôts directs et impôts indirects, on
peut retenir au moins deux autres classifications : celle qui classe les impôts selon la nature de
l’assiette et celles qui les classe en fonction des modalités de liquidation.

1.2.1 Classification administrative

C’est la classification la plus répandue et qui est d’ailleurs reprise dans les textes législatifs et
réglementaires. Cette classification se base sur la dissociation entre la personne qui acquitte
l’impôt et celle qui le supporte effectivement en dernier ressort.

1.2.1.1 Impôts directs


Il s’agit d’impôts payés et supporté définitivement par la même personne. C’est le cas des impôts
sur le revenu des personnes physiques et morales (IR, IS).

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1.2.1.2 Impôt indirects
Il s’agit en général d’impôts acquittés par une personne appelée redevable légal, qui le répercute
sur une autre personne qui est le redevable réel. C'est le cas de la TVA payée par les entreprises, en
tant qu'intermédiaires entre le consommateur final et l'Etat.

1.2.2 Classification en fonction des types d’assiette

Selon l'assiette ou la matière imposable on distingue trois types d'impôts :

1.2.2.1 L'impôt sur le revenu


Ce sont les impôts qui frappent la richesse en voie d'acquisition des personnes physiques et
morales. Ils sont fondés, en général sur le principe de la déclaration. C'est le cas de l’IR et de l’IS.

1.2.2.2 L'impôt sur les dépenses


Il s'agit d'un impôt qui frappe la richesse en circulation. c'est le cas de la TVA qui taxe les biens et
services aux différents stades de leur circulation ;la taxe sur le débit des boissons, etc..

1.2.2.3 L'impôt sur le capital


C'est un impôt qui frappe la richesse est déjà acquise. C'est le cas de l'impôt sur la fortune en
France.

1.2.3 Calcification selon les modalités de liquidation au type de tarifs appliqués

La liquidation d'un impôt signifie la détermination de sa base de calcul (ou assiette) et l'application
du tarif correspondant. Ainsi les impôts sont classés selon la nature des tarifs appliqués pour le
calcul des sommes dues au Trésor public. On distingue entre impôt à taux fixe, à taux
proportionnel et à taux progressif.

1.2.3.1 Impôt à taux fixe


Il s'agit d'impôt représenté par une somme prédéterminée indépendamment de la qualité de la
personne imposable.
Ex : droits de timbres ; vignettes de voitures.

1.2.3.2 Impôt à taux proportionnel


L'impôt proportionnel est calculé en application d'un pourcentage à une base imposable. L’impôt
s’accroît proportionnellement à l'augmentation de la valeur de la base imposable.
Exemple : droits d'enregistrement…

1.2.3.3 Impôt à taux progressif


Il s'agit d'un impôt dont le taux augmente au fur et à mesure que s’accroît la base imposable. La
progressivité est justifiée par la recherche d'une certaine équité fiscale entre les contribuables.
Ex : l’IR dont le taux va augmenter(de 0 %, 10 %… jusqu'à 38 % selon la LF 2010).

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1.3 Les sources du droit fiscal
Le droit fiscal est l’ensemble des règles juridiques qui organisent les relations financières entre les
pouvoirs publics et les contribuables à travers un certain nombre de prélèvements fiscaux sous
formes d’impôts et taxes. On distingue entre les sources internes et les sources internationales du
droit fiscal.

1.3.1 Les sources internes


1.3.1.1 La loi
Elle constitue la source principale du droit fiscal. En effet, la loi de finances autorise chaque année
la perception de l'impôt en fixe les barèmes et les taux. Le parlement (pouvoir législatif) vote la loi
qui est préparée par les services du Ministère de l'Economie et des Finances, pouvoir exécutif. Ce
dernier est chargé également d'en préciser les modalités d'application.

1.3.1.2 Les circulaires et règlements


En cas de besoin, les lois fiscales sont complétées par des règlements qui prennent souvent la
forme de décrets et d'arrêtés ministériels qui sont dans un niveau hiérarchique inférieur à la loi, et
par conséquent tendent souvent à la compléter et non de s'y substituer ou de le contredire. Ces
dispositions reconnues comme doctrine administrative ne constituent pas une source officielle du
droit fiscal, elles ne font qu'indiquer l'interprétation que l'administration donne aux textes légaux et
réglementaires. D'où la possibilité pour le contribuable d'invoquer l'illégalité d'une circulaire
lorsqu'il estime que celle-ci déforme ou dépasse l'esprit de la loi.

1.3.1.3 La jurisprudence
Les jugements rendus par les tribunaux constituent également une source du droit fiscal. Ces
jugements rendus à l'occasion de contentieux entre le contribuable et l'administration peuvent être
utiles lorsque ni la loi ni la doctrine administrative ne se prononcent clairement et de façon précise
sur certaines notions.

1.3.2 Les sources internationales du droit fiscal

En matière de droit commun, la convention fiscale est le cadre juridique de référence dans les
relations fiscales internationales. Elle permet de résoudre le problème de double imposition et a
pour objectifs la promotion de l'investissement et la coopération pour lutter contre l'évasion fiscale.

1.4 La technique fiscale:


L'établissement de l'impôt repose sur cinq étapes :
- Le champ d'application de l'impôt,
- L'assiette de l'impôt,
- La liquidation de l'impôt,
- L'exigibilité de l'impôt,

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- Le recouvrement de l'impôt.

1.4.1 Le champ d'application de l'impôt

La définition du champ d'application d'un impôt consiste à préciser les personnes imposables, les
opérations imposables et les règles de territorialité.

1.4.2 L’assiette

Asseoir un impôt consiste à chercher sa base d'imposition c'est-à-dire le montant auquel


s'appliquera le tarif de cet impôt.

1.4.3 La liquidation de l'impôt

Après avoir déterminé l'assiette (matière imposable), il importe de lui appliquer le tarif de l'impôt
pour en déterminer le montant. C'est donc le calcul de l'impôt et sa régularisation.
En ce qui concerne le tarif fiscal, Il est en général représenté par:
- Un taux ou pourcentage . Ex : TVA: 20%, 14%, 10%, 7%.
- Un barème. Ex : l’IR dont le barème est représenté par un tableau établi par le ministère des
finances en application de la loi.
- Une quotité. Ex: la TVA sur l'or est de 5 DH le gramme, l’argent 0,10 DH le gramme ; elle
est de 100 DH / hl pour ce qui est du vin.

1.4.4 L'exigibilité de l'impôt

L'exigibilité est la situation qui donne naissance de l’obligation de déclarer l’impôt qui correspond
aussi à la date à partir de laquelle l’Administration fiscale est en droit de le réclamer. Par exemple,
l'impôt sur le salaire devient exigible au moment du paiement du salaire. La TVA devient exigible
au moment de l'encaissement du prix de la vente ou au moment de la facturation.

1.4.5 Le recouvrement de l'impôt

Il se fait en général au profit du trésor public. Il existe trois types de recouvrement :


i) Paiement spontané de l'impôt: c'est l’assujetti qui prend l’initiative de payer l'impôt. Ex:
IS,TVA.
ii) Le recouvrement par voie de rôle : c'est l'administration qui prends l’initiative en
préparant les registres des assujettis ainsi que le montant à payer et demande aux
contribuables de verser des sommes dues au Trésor public. Ex: TP, TH et TSC.

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iii) La retenue à la source : elle consiste à prélever le montant de l'impôt au contribuable au
moment du paiement de celui-ci. C'est la personne amenée à payer le contribuable
(employeur pour salaire, banque pour les intérêts, société pour les dividendes...) qui est
chargée d'effectuer ce prélèvement au profit de l'Etat ou de la collectivité locale.

1.5 Les objectifs de la fiscalité


La fiscalité répond à trois objectifs essentiels :
i) Fonction financière : La fiscalité permet à l’Etat d’avoir des ressources afin de financer
les dépenses publiques.
ii) Fonction économique : La fiscalité permet à l’Etat d’intervenir dans la vie économique.
L'État peut créer de nouveaux impôts et annuler certains parmi ce qui existe déjà. De
même qu'il peut accroître ou réduire le poids de certains des impôts pour favoriser ou
défavoriser un bien, une catégorie sociale ou un secteur économique.
iii) Fonction sociale : La fiscalité est un instrument de redistribution des revenus.

1.6 Les normes d'un bon fonctionnement du système


fiscal
Ces normes sont de cinq au moins:
i) La neutralité fiscale : ce qui signifie que le système fiscal doit en principe assurer le
même traitement pour les différentes activités économique, il ne doit pas porter atteinte à
la compétitivité et ne pas porter atteinte au libre jeu du marché.
Remarque : cette norme est plus respectée dans certains cas c'est pourquoi on ne peut
parler que d’une neutralité approximative (dans les faits, la fiscalité ne peut être
totalement neutre).
ii) L'équité fiscale : elle suppose que la charge fiscale doit être répartis de manière équitable
en fonction de la capacité contributive des redevables ( voir Art.39 de la constitution
marocaine 2011). L'impôt joue un rôle distributif notamment à travers la personnalisation
des prélèvements, la progressivité de celui-ci, les abattements et les exonérations.
iii) L'efficacité fiscale :l’efficacité d'un système fiscale en tant qu'instrument de politique
économique et social s'apprécie en général à travers trois critères:
Sa simplicité : qui fait de lui un système bien compris et facilement gérable ;
Sa rentabilité : c'est-à-dire sa capacité à mobiliser des ressources financières;
Son coût : un coût peu élevé en raison de bonnes méthodes de gestion et de la
performance de l'administration fiscale.
iv) La cohérence et l'harmonisation du système fiscal: la cohérence fiscale exigent une
complémentarité des impôts ce qui suppose que les objectifs d'un impôt ne doivent pas
être en contradiction avec ceux d'un autre impôt. Il peut signifier aussi une certaine
ressemblance avec les systèmes fiscaux des partenaires économiques du pays. Ainsi,
la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des

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travailleurs imposent aux États d'harmoniser leurs systèmes fiscaux et de les rendre plus
simples et plus cohérents.
v) La flexibilité: le système fiscal doit être capable de répondre facilement aux changements
conjoncturels de l'économie.

1.7 La fiscalité et l'économie


Le concept de l'impôt et son rôle diffère selon les différents courants de la pensée économique.
- Pour les classiques : l'impôt doit être neutre (sans impact sur l'activité économique), sa raison
d'être est représentée par la nécessité de couvrir les charges publiques.
- Pour les néoclassiques : l'impôt est conçu exclusivement comme un moyen de réallocation
optimale des ressources car le mécanisme du marché à lui seul n'est pas en mesure de le faire.
Donc la doctrine libérale est pour une intervention budgétaire qui doit être réduite. Elle considère
par ailleurs que l’impôt demeure un frein à l'activité économique.
- Pour les auteurs socialistes: l’impôt se justifie par l'intervention de l'État. L'impôt est considéré
comme un facteur de rationalité dans le comportement des entreprises de l'État et un moyen
d'orientation des activités économiques et notamment la consommation. Par ailleurs, l'impôt peut
jouer un autre rôle à savoir la correction des insuffisances en matière de répartition des revenus.
- Pour les keynésiens: l’impôt n’est pas seulement un mode normal de financement des dépenses
publiques, il est l'expression de l'interventionnisme étatique. L'impôt a pour rôle essentiel de
contribuer à définir les conditions d’une croissance optimale en plus de sa fonction de réallocation
des ressources.

1.8 Aperçu sur le système fiscal marocain


Jusqu'au début des années 80 du siècle dernier, le système fiscal marocain comptait plusieurs
impôts et taxes disparates:(IBP, TPS, PSN…). Mais à partir de 1984, une réforme fiscale a été
adoptée et s’étala sur six ans. Cette réforme portait sur la refonte du système fiscal marocain pour
mieux l’adapter à l'évolution de l'environnement économique et social national et international.
Cette réforme a permis au Maroc de se doter d'un système fiscal moderne et synthétique qui s'est
substitué au système cédulaire devenu dépassé1.
Les principaux impôts composant le système fiscal Maroc actuellement sont:
- La T.V.A. : introduite en 1986, elle s'applique aux dépenses ;
- L'I.S. : instauré en 1987, il frappe les revenus et bénéfices réalisés par les sociétés et
autres personnes morales ;
- L’I.R. : instauré en 1990, il frappe le revenu est bénéfice acquis par les personnes
physiques et les sociétés de personnes.
- À ses principaux impôts s’ajoutent d'autres impôts et taxes mais de moindre importance
budgétaire tels que: la taxe professionnelle (T.P.) ;les droits d'enregistrement et timbres
(D.E.T.); les prélèvements sur les revenus des placements financiers (PRPF); Et d'autres
impôts et taxes fiscales et parafiscales.

1
Le Maroc a abandonné le système cédulaire, où chaque catégorie de revenus était imposée distinctement, pour adopter un
régime de globalisation des revenus. Dans ce régime, un seul impôt frappe l'ensemble des revenus du contribuable.

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Remarque: l’administration fiscale au Maroc comporte trois grandes directions relevant du
ministère de l'économie et des finances, à savoir :
 La Direction Générale des Impôts (DGI) ;
 L'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) ;
 Et la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).
Le rôle essentiel de ses départements et de procéder à la liquidation et au recouvrement des impôts
et taxes.

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Chapitre 2: L’impôt sur les sociétés: I.S.
L’impôt sur les sociétés a été instauré au Maroc en 1987 en remplacement de l'ancien impôt sur les
bénéfices professionnels (IBP).

L’I.S. s'applique aux entreprises qui ont le statut juridique de sociétés. Il impose le résultat et
revenus des sociétés en tant que personnes morales ; le montant de l'impôt est acquitté par la
société elle-même, suite aux différents travaux extracomptables réalisés à la clôture de chaque
exercice. Son paiement est effectué spontanément sous forme de quatre acomptes provisionnels de
25% chacun, versés au cours de l'année, à la fin de chaque trimestre, sur la base de l'impôt acquitté
au titre de l'exercice N-1. La régularisation des sommes dues est effectuée avant l'expiration du
troisième mois suivant celui de la clôture de l'exercice.

2.1 Champ d'application de l’I.S.

Déterminer le champ d'application de l'I.S. consiste à étudier les personnes imposables et celles
exclues, les critères de territorialité, et enfin les différentes formes d'exonération.

2.1.1 Les personnes imposables

L'I.S. est un impôt direct qui s'applique sur l'ensemble des bénéfices ou revenus des sociétés et
autres personnes morales visées à l'article 2 du C.G.I, dont certaines sont imposables de plein droit
et d'autres par option.

2.1.1.1 Les personnes obligatoirement imposables


Il s'agit selon l'article 2.I du CGI:
1- Des sociétés quels que soit leur statut juridique et leur objet à l'exception de celles qui sont exclues
par des dispositions législatives. Rentre dans cette catégorie:
- Les sociétés de capitaux (société anonyme SA et société en commandite par actions SCA).
- Les sociétés à responsabilité limitée SARL.
- Les sociétés civiles.
- Les sociétés de personnes dont les associés ne sont pas tous des personnes physiques.
2- Les établissements publics et autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à des
opérations à caractère lucratif ;
3- Les associations et organismes légalement assimilées, exerçant une activité lucrative.
4- Les fonds créés par voie législative ou par convention, ne jouissant pas de personnalité morale et
dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne sont pas
expressément exonéré par une disposition d'ordre législatif. L'imposition est établie au nom de leur
organisme gestionnaire (conditions : existence de comptabilités séparées).
Ex: - Fonds public de réserve (F.P.R.) relatif à l'assurance à l'exportation. La gestion de ce fonds a
été confiée à la société marocaine d'assurance à l'exportation (SMAEX).

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- Fonds de garantie Logement Education-Formation (FOGALEF).
5- les établissements des sociétés non résidentes ou des groupements desdites sociétés.

2.1.1.2 Les personnes imposables sur option irrévocable


Il s'agit des sociétés de personnes (SNC, SCS) constituées au Maroc et ne comprenant que des
personnes physiques. Ainsi que les sociétés en participation (ou associations en participation).
N.B: l'option qui devient irrévocable doit être mentionnée sur la déclaration d'existence, ou
formulée par écrit (art 2-II du CGI).

2.1.2 Les personnes exclues du champ d'application de l’IS

Quatre types de personnes sont exclus du champ d'application de l’IS (art.3 du CGI):
1- Les sociétés de personnes (SNC et SCS ne comprenant que des personnes physiques) et les
sociétés en participation;
Ces sociétés sont en principe exclues du champ d'application de l'IS, mais elles ont la possibilité
d'opter pour cet impôt si elles le veulent.
2- Les sociétés de faits ne comportant que des personnes physiques.
Par société de fait on entend toute association entre deux ou plusieurs personnes (physiques ou
morales) qui mettent en commun leurs apports en vue de partager les bénéfices ou les pertes
éventuelles sans qu'elles aient à établir un contrat écrit.
Remarque: les sociétés de fait constituées uniquement par des personnes physiques sont exclus
du champ d'application de l'IS, mais contrairement aux sociétés de personnes, n'ont pas le droit à
l'assujettissement par option à cet impôt.
3- Les sociétés à objet immobilier dites aussi sociétés immobilières transparentes:
Ce type de sociétés qui ont un objet immobilier sont exclus du champ d'application de l'IS
lorsqu'elles sont transparentes fiscalement, et ce, quelle que soit leur forme juridique.
Est réputée transparente fiscalement toute société immobilière qui répond aux conditions
suivantes:
- Avoir un capital divisé en parts sociales ou actions nominatives ;
- Avoir pour actif un logement occupé en tout ou partie par les membres de la société ;
- Avoir pour objet l'acquisition ou la construction d'un immeuble collectif en vue d'accorder
statutairement à chacun de leurs membres, nommément désigné, la libre disposition de la
fraction d'immeuble correspondant à ses droits sociaux.
Remarques:
Les sociétés immobilières qui ne remplissent pas l'une ou l'autre de ces conditions se voient
obligatoirement soumises à l'IS, abstraction faite du caractère civil de leur activité.
Comme pour les sociétés de fait, les sociétés immobilières transparentes n'ont pas la
possibilité d'être assujetti par option à l'IS ;

4- Les groupements d'intérêt économique(GIE)


Le GIE est une entité constitué de deux ou plusieurs personnes morales pour une durée déterminée
ou non, en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter, ou à développer l'activité

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économique de ses membres et à améliorer ou accroître le résultat de cette activité.
Le GIE jouit d'une personnalité morale quel que soit son objet. Mais n'ayant pas pour but la
réalisation de bénéfices pour lui-même, le GIE ne peut exercer qu'une activité à caractère auxiliaire
par rapport à celle de ses membres.

2.1.3 Produits soumis à l’impôt retenu à la source

Sont soumis à la retenue à la source au titre de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le
revenu, les produits ci-dessous:

- Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés (boni de liquidation, réserves mises
en distribution etc. ), versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques
ou morales bénéficiaires qu’elles aient ou non leur siège ou leur domicile fiscal au Maroc ;

- Les produits de placements à revenu fixe versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des
personnes physiques ou morales bénéficiaires, qu’elles soient imposables, exonérées ou exclues
du champ d’application de l’impôt et ayant au Maroc leur siège social, leur domicile fiscal ou un
établissement auquel se rattachent les produits servis.

- Les revenus des certificats de Sukuk versés, par les fonds de placements collectifs en titrisation
(FPCT) aux porteurs des certificats de Sukuk.

- Les produits bruts visés à l’article 15 du CGI, versés, mis à la disposition ou inscrits en compte
des personnes physiques ou morales non résidentes. Ces droits bruts se présentent comme suit:

 Redevance pour l'usage du droit d'auteur relatif aux œuvres littéraires, artistiques et
scientifiques.
 Redevance pour la concession de licence d'exploitation, de brevets, de dessins et modèles.
 Rémunération pour la fourniture d'informations scientifiques, techniques et pour travaux
d'études effectués au Maroc ou à l'étranger.
 Rémunération pour assistance technique.
 Rémunération pour l'exploitation, l'organisation ou l'exercice d'activités artistiques ou
sportives et autres rémunérations analogues.
 Droits de location et des rémunération analogues, versées pour l'usage d'équipement de
toute nature.
 Intérêts des prêts et autres placements à revenu fixe.
 Rémunération pour le transport routier de personnel ou de marchandises effectué du
Maroc à l'étranger, pour la partie du prix correspondant aux trajets parcouru au Maroc.
 Commissions et honoraires.
 Rémunération des prestations de toute nature, réalisées au Maroc ou fournies par des
personnes non résidentes.

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2.1.4 Territorialité de l'IS

On distingue (art.5 du CGI):

2.1.4.1 Sociétés ayant leur siège au Maroc


Les sociétés de droit marocain sont passibles de l’impôt sur les sociétés à concurrence de la
totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au Maroc.

2.1.4.2 Sociétés n’ayant pas leur siège social au Maroc


Ces sociétés sont imposables sur les bénéfices ou revenus qui ont leur source au Maroc et ce au
titre de la possession de biens au Maroc (loyers, fermage, profits immobiliers etc..).

Remarque: Il convient de noter que les produits bruts (énumérés à l'article 15 du C.G.I.) ne sont
pas imposables en tant que tel s'ils résultent de services ou prestations rendus par une
succursale ou un établissement au Maroc de la société étrangère, sans intervention du siège situé à
l'étranger. Dans ce cas, les produits en question sont incorporés au résultat fiscal de la succursale
de l'établissement qui sera imposée comme une société de droit marocain.

2.1.5 Exonérations

Plusieurs cas d'exonération des personnes morales sont à distinguer (art. 6 et 7 du CGI).

2.1.5.1 Exonérations et impositions au taux réduit permanente

2.1.5.1.1 Exonérations totales et permanentes de l'IS


Sont totalement exonérés de l'I.S. :
1- Les associations et organismes légalement assimilés à but non lucratif, pour les seules
opérations conformes à l'objet défini dans leurs statuts.
Remarque : exonération ne concerne pas les établissements de vente et de services
appartement à ses institutions.
2- La ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires.
3- La fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer.
4- Les associations d'usagers des eaux agricoles, pour les activités nécessaires à leurs
fonctions ou à la réalisation de leur objet.
5- La fondation Cheikh Zaid Ibn Sultan.
6- La fondation Mohammed V pour la solidarité.
7- La fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales, de l'éducation et de
la formation.
8- L'office national des œuvres universitaires sociales et culturelles.
9- Les coopératives et leurs unions, légalement constituées, dont les statuts, le
fonctionnement et les opérations sont reconnus conformes à la législation et à la
réglementation en vigueur, régissant la catégorie à laquelle elles appartiennent (exonération
sous conditions, art.7-I).
- si leurs activités se limitent à la collecte de matières premières auprès des adhérents et à
leur commercialisation.

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- Lorsque leur CA annuel est inférieur à 10 MDH HT, si elles exercent une activité de
transformation de matières premières collectées auprès de leurs adhérents, ou d'intrants, à
l'aide d'équipements matériels et autres moyens de production correspondent à ceux utilisés
par les entreprises industrielles et de commercialisation des produits qu'elles ont transformés.
10- Les sociétés non résidentes au titre de plus-values réalisées sur la cession de valeurs
mobilières cotées à la bourse des valeurs du Maroc, à l'exception de celles réalisées à partir de
cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière.
11- La banque islamique de développement (B.I.D.).
12- La banque africaine de développement (B.A.D.).
13- La société financière internationale (S.F.I.).
14- L'agence Bayt Mal Al Quods Acharif.
15- L'agence de logements et d'équipements militaires (A.L.E.M.).
16- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), pour les
bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal.
17- Les fonds de placement collectif en titrisation (FPCT), pour les bénéfices réalisés dans le
cadre de leur objet légal.
18- Les Organisme de placement en capital risque (OPCR) réalisé dans le cadre de leur objet
légal.
19- La société nationale d'aménagement collectif (SONADAC) au titre d'activités, opérations
et bénéfices résultant de la réalisation de logements sociaux, afférents aux projets Ànassim
situés dans les communes de Dar Bouazza et Lissasfa et destinés au recasement des habitants
de l'ancienne médina de Casablanca.
20- La société de Sala Al Jadida pour l'ensemble de ses activités et opérations et pour les
revenus éventuels y afférents.
21- L’agence pour la promotion et le développement des provinces et préfectures du Nord.
22- L’agence pour la promotion et le développement des provinces du Sud.
23- L'agence pour la promotion et le développement des provinces et préfecture de la région
de l'oriental.
24- L'agence spéciale Tanger Méditerranée pour les revenus liés aux activités qu'elle exerce
au nom et pour le compte de l'État.
25- L’Université Al Akhawayne d’Ifrane pour l'ensemble de ses activités ou opérations et
pour les revenus éventuels y afférents.
26- La fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaid pour l'ensemble de ses activités ou opérations et
pour les revenus éventuels y afférents.
27- Les exploitations agricoles réalisant un chiffre d'affaires inférieur annuel inférieur à 5
millions de dirhams au titre de leurs revenus agricoles (pendant trois ans au moins). Cette
exonération ne s'applique pas aux revenus non agricoles de ces sociétés.
28- La Fondation Lalla Salma de prévention et traitement des cancers, pour l'ensemble de ses
activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents.
29- Les organismes de placement collectif immobilier (OPCI) pour les bénéfices relatifs aux
produits provenant de la location d'immeubles construits à usage professionnel (exonération
sous condition art.7 XI):
- Evaluer les éléments apportés à ces organismes par un commissaire aux apports.

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- Conserver les éléments apportés pendant une période d'au moins 10 ans à compter de la date
dudit apport.
- Distribuer: au moins 85% du résultat de l'exercice afférent à la location des immeubles
construits à usage professionnel;
- 100% des dividendes et parts sociales perçus;
- au moins 60% de la plus-value réalisée au titre de la cession des valeurs mobilières.

2.1.5.1.2 Exonérations totales suivies de l'imposition permanente au taux réduit

1- Les entreprises hôtelières bénéficient au titre de leurs établissements hôteliers, pour la


partie de la base imposable correspondant à leur CA réalisé en devises dûment rapatriées
directement par elles, ou pour leur compte, par l'intermédiaire des agences de voyage :
- De l'exonération totale de l’IS pendant la période de 5 ans consécutifs qui court à compter
de l'exercice au cours duquel la première opération d'hébergement a été réalisée en devises ;
- Et de l’imposition à taux proportionnels de 10% ou 20% selon le bénéfice net réalisé, au-
delà de cette période. Cette exonération et ce taux réduit sont accordés ce conditions prévues
au IV de l'art.7 du CGI.
2- Bénéficient également de l'exonération pendant 5 ans et de l'imposition à taux réduit:
Les sociétés de gestion des résidences immobilières de promotion touristique pour la partie de
la base imposable correspondant au chiffre d'affaires réalisé en devises. L'exonération pendant
5 ans et l'imposition à taux proportionnels de 10% ou 20% selon le bénéfice net réalisé sont
soumises aux conditions prévues à l'Art.7-IV.
3- Les sociétés de services ayant le statut de "Casablanca Finance City" bénéficient:
- De l'exonération totale de l'IS pendant les cinq années consécutives à l'obtention du statut
en question;
- Et de l'imposition à taux réduit 15 % au-delà de cette période (L.F. 2020).
NB : L’exonération de 5 ans et le taux de 15% précités s’appliquent au résultat fiscal
résultant de l’ensemble du chiffre d’affaires local et à l’export.
4- Les sociétés sportives bénéficient :
 de l'exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5) exercices
consécutifs, à compter du premier exercice d’exploitation, et de l'imposition aux taux
proportionnels de 10% ou 20% selon le bénéfice net réalisé.
5- Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones
2
d’accélération industrielle bénéficient de l'exonération totale durant les cinq (5) premiers
exercices consécutifs, à compter de la date du début de leur exploitation, et de l'imposition au
taux spécifique de 15% de manière uniforme au bénéfice global sans distinction entre le
chiffre d’affaire local et le chiffre d’affaire à l’export, et ce, à partir de la sixième année
suivant la période d’exonération quinquennale susvisée.
Toutefois, sont soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de
droit commun, les sociétés qui exercent leurs activités dans lesdites zones
dans le cadre d’un chantier de travaux de construction ou de montage.

2
Il est à signaler que la L.F. 2020 a remplacé l’expression « zones franches d’exportation » par « zones
d’accélération industrielle » dans le CGI et dans les textes pris pour son application.

15
2.1.5.1.3 Exonérations permanentes en matière d'impôt retenu à la source

Sont exonérés de l'IS retenu à la source :


1- Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés suivants :
- Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la disposition ou
inscrits en compte, par des sociétés soumises ou exonérées de l'IS à des sociétés ayant leur
siège social au Maroc est soumises audit impôt, à condition qu'elles fournissent à la société
distributrice ou à l'établissement bancaire délégué une attestation de propriété de titres
comportant le numéro de leur identification à l'IS.
Ces produits, ainsi que ceux de source étrangère, sont compris dans les produits financiers de
la société bénéficiaire, avec un abattement de 100 % sous réserve de l'application de la
condition précité.
- Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour
l'amortissement du capital des sociétés concessionnaires de services publics.
- les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour le rachat
d'actions ou de parts sociétaires des OPCVM.
- Des dividendes perçus par les OPCVM.
- Des dividendes perçus par les OPCR.
- Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la disposition
ou inscrit en compte de non-résidents par les sociétés installées dans les zones d'accélération
industrielle et provenant d'activité exercées dans lesdites zones.
- les dividendes et autres produits de participations similaires versés, mis à la disposition ou
inscrits en compte par les sociétés ayant le statut "Casablanca Finance City" conformément
aux textes législatifs et réglementaires en vigueur (L.F. 2020).
- Les bénéfices distribués et les dividendes des titulaires d’une concession d'exploitation de
gisements d'hydrocarbures et ceux des actionnaires dans les entreprises concessionnaires
d'exploitation desdites gisement.
- Les produits des actions appartenant à la banque Européenne d'investissement (B.E.I.)
suite aux financements accordés par celle-ci au bénéfice d' investisseurs marocains et
européens dans le cadre de programmes approuvés par le gouvernement.
2- Les intérêts et autres produits similaires servis aux:
- Établissement de crédit est organismes assimilés, au titre des prêts et avances consentis
par ces organismes.
- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.)
- Les organismes de placement en capital-risque (O.P.C.R.)
- Les fonds de placement collectif en titrisation (F.P.C.T.)
- Les organismes de placements en capital-risque (O.P.C.R.)
3- Les revenus des certificats de Sukuk servis aux :
-organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.) ;
-fonds de placements collectifs en titrisation (F.P.C.T.);
-organismes de placement collectif en capital (O.P.C.C.) ;
- organismes de placement collectif immobilier (O.P.C.I.).
4- Les intérêts perçus par les sociétés non-résidentes au titre:

16
- Des prêts consentis à l'État ou garantie par lui ;
- Des dépôts en devises ou en DH convertibles ;
- Des prêts octroyés en devises pour un délai égal ou supérieur à 10 ans ;
- Des prêts octroyés en devises par la BEI dans le cadre de projets approuvés par le
gouvernement.
5- Les droits de location et les rémunérations similaires relatives à l'affrètement, la location
et la maintenance d'aéronefs affectés au transport international.

2.1.5.1.4 Imposition permanente au taux réduit


Deux types d'entreprises sont concernés :
1.Les entreprises minières exportatrices bénéficient du taux de l'IS de 10% ou 20 % selon le
bénéfice net réalisé, à compter de l'exercice au cours duquel la première opération d’exportation a
été réalisée.
Bénéficient également de ce taux réduit les entreprises minières qui vendent leurs produits à des
entreprises qui les exportent après leur valorisation.
2. Les entreprises exportatrices de produits ou de services, à l’exclusion des entreprises
exportatrices des métaux de récupération, qui réalisent dans l'année un chiffre d'affaires à
l'exportation, bénéficient pour le montant dudit chiffre d'affaires de l’imposition aux taux 10% ou
20 % selon le bénéfice net réalisé.
Cette imposition s’applique également au chiffre d’affaires réalisé par les entreprises au titre de
leurs ventes de produits aux entreprises installées dans les zones d’accélération industrielle.
3. Les exploitations agricoles imposables bénéficient des taux de 10% ou 20 % selon le bénéfice
net réalisé.

2.1.5.2 Exonérations et impositions temporaires au taux réduit


Deux cas sont à distinguer :

2.1.5.2.1 Exonérations temporaires


Ce type d'exonération est prévu dans les cas suivants:

1- Les titulaires, ou le cas échéant les co-titulaires de toute concession d'exploitation des gisements
d'hydrocarbures bénéficie d'une exonération de l'IS pendant une période de 10 ans consécutives
courant à compter de la date de mise en production régulière de toute concession d'exploitation.
2- Les sociétés exploitant des centres de gestion de comptabilité agréés sont exonérées de l'IS au
titre de leur opération pendant une période de 4 ans suivant la date de leur agrément.
3- Les sociétés industrielles exerçant des activités fixées par voie réglementaire et les sociétés
exerçant les activités d’externalisation de services à l’intérieur ou en dehors des plateformes
industrielles intégrées dédiées à ces activités, conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur bénéficient d'une exonération de l'IS pendant les 5 premiers exercices
consécutifs à compter de la date du début de leur exploitation.

2.1.5.2.2 Imposition temporaire au taux réduit


Bénéficient du taux de 10% ou20 % de l'IS, selon le bénéfice net réalisé, pendant les 5 premiers
exercices consécutives suivant la date du début de leur exploitation :

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1.Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d'un travail essentiellement manuel.

2.Les établissements privés d'enseignement ou de formation professionnelle.

3.Bénéficient pour une période de 5 ans à compter de la date d'obtention du permis d'habiter du
taux du 10% ou 20% (selon le bénéfice net réalisé), au titre des revenus provenant de la location
des cités, résidences et campus universitaires réalisés en conformité avec leur destination, les
promoteurs immobiliers personnes morales, qui réalisent pendant une période maximum de 3 ans
courant à compter de la date de l'autorisation de construire, des opérations de construction de cités
résidences et campus universitaires constitués d'au moins 50 chambres dont la capacité
d'hébergement est au maximum de 2 lits par chambre dans le cadre d'une convention conclue avec
l'État , Assortie d'une cahier de charge (conditions précisées à l'Art. 7-II du CGI).

2.1.5.3 Réduction d'impôt en faveur des sociétés dont les titres sont introduits en bourse
1. Les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par ouverture ou par augmentation de leur
capital, bénéficient d'une réduction pendant 3 ans consécutifs à compter de l'exercice qui suit celui
de leur inscription à la cote.

Le taux de la réduction est fixé comme suit :

- 25% pour les sociétés qui introduisent leurs titres de capital en bourse par ouverture de leur
capital au public et ce, par la cession d'actions existantes ;
- ou 50% pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par augmentation de leur
capital d'au moins 20%, avec abandon du droit préférentiel de souscription destinée à être
diffusée dans le public, concomitamment à l'introduction en bourse desdites sociétés.
N. B : La réduction précitée s’applique sur le montant de l’IS calculé, au taux en
vigueur, au titre de chaque exercice concerné par la réduction.
Toutefois, sont exclus du bénéfice de la réduction de l'IS :
- les établissements de crédit et organismes assimilés, y compris les sociétés de
financement ;
- les entreprises d'assurance et de réassurances ;
- les sociétés concessionnaires de services publics ;
- les sociétés dont le capital est détenu totalement ou partiellement par l'Etat ou
une collectivité publique ou par une société dont le capital est détenu à au
moins 50% par une collectivité publique.
2.Pour bénéficier de la réduction visée ci-dessus, les sociétés doivent fournir au service local
des impôts du lieu de leur siège social ou de leur principal établissement, en même temps que la
déclaration du résultat fiscal et du chiffre d'affaires, une attestation d'inscription à la cote de la
bourse des valeurs délivrée parla société gestionnaire visée à l'article 4 de la loi n° 19-14
relative à la bourse des valeurs, aux sociétés de bourse et aux conseillers en investissement
financier.

18
2.1.5.4 Réduction d’impôt en faveur des entreprises qui prennent des participations dans le
capital des jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies
Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés bénéficient d’une réduction d’impôt égale au
montant de l’impôt correspondant au montant de leur prise de participation dans le capital des
jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies. Cette réduction est appliquée sur le
montant de l’impôt sur les sociétés dû au titre de l'exercice au cours duquel a eu lieu ladite
participation, après imputation, le cas échéant, du montant de l’impôt retenu à la source sur les
produits de placements à revenu fixe et sur les revenus des certificats de sukuk et avant
l’imputation des acomptes provisionnels versés au cours de l’exercice.

Le reliquat éventuel de la réduction d’impôt non imputé ne peut faire l’objet de report sur les
exercices suivants ou de restitution.

Sont considérées comme jeunes entreprises innovantes précitées, les sociétés dont la création
date de moins de cinq (5) ans à la date de la prise de participation et dont :

- le chiffre d’affaires au titre des quatre derniers exercices clos est inférieur à cinq millions
(5.000.000) de dirhams par an, hors taxe sur la valeur ajoutée ;

- les charges de recherche et développement, engagées dans le cadre de ses activités


d’innovation, représentent au moins 30% des charges admises en déduction de son résultat
fiscal.

Toutefois, le bénéfice de cette réduction est subordonné aux conditions suivantes :

- le montant de la participation ouvrant droit à la réduction d'impôt est plafonné à cinq cent
mille (500.000) dirhams, par jeune entreprise innovante en nouvelles technologies ;
- le montant global de la réduction d'impôt ne doit pas dépasser 30%du montant de l'impôt dû
au titre de l'exercice de la prise de participation ;

- la participation dans le capital desdites entreprises innovantes précitées doit être réalisée par
des apports en numéraire ;

- le capital souscrit doit être entièrement libéré au cours de l’exercice concerné ;

- les titres acquis en contrepartie de la participation doivent être conservés pendant une période
minimale de quatre (4) ans à compter de leur date d’acquisition ;

- le dépôt de l’acte constatant la prise de participation dans la jeune entreprise innovante en


nouvelles technologies, en même temps que la déclaration du résultat fiscal de l'exercice de la
prise de participation.

19
2.2 LA BASE IMPOSABLE DE L'I.S.

2.2.1 Détermination de la base imposable

Le résultat fiscal est établi à partir des règles fiscales qui diffèrent des règles comptables.
Comme la loi exige la tenue d'une compatibilité qui permet de dégager les résultats
comptables, la détermination du résultat fiscal se base sur le résultat comptable auquel vont
être porté des corrections fiscales nécessaires.
Le calcul du résultat net fiscal s'effectue par voie extracomptable selon la méthode suivante:

Résultat fiscal net = Résultat comptable (produits-charges) + Réintégrations


(charges non déductibles) - Déductions (produits non imposables) - Report
déficitaire antérieur

2.2.2 Passage du résultat comptable au résultat fiscal

Ce passage se fait en quatres étapes:


1- Détermination du résultat comptable en faisant la différence entre les produits et les
charges comptabilisées.
Résultat comptable = produits – charges
2- La détermination des corrections fiscales en procédant à l'appréciation fiscale des produits
et des charges, qui engendre une liste de rectification fiscales à apporter aux résultats
comptables.
- Certains produits comptabilisés ne sont pas imposables, ou ne sont que partiellement, ils
doivent donc être déduit du résultat comptable, on parle alors de déductions.
- Certaines charges supportées par l'entreprise peuvent ne pas être acceptées en déduction
par le fisc, soit en totalité, soit en partie, il convient donc de les réintégrer au résultat
comptable, on parle alors de réintégrations.
3- L'établissement du tableau extra comptable du passage du résultat comptable au résultat
fiscal : le résultat fiscal est le résultat comptable rectifié conformément aux dispositions
légales régissant l'IS.
Le résultat brut fiscal est obtenu en ajoutant au résultat comptable (avant impôt) des
réintégrations et en retranchant de celui-ci les déductions.
Résultat fiscal = résultat comptable + réintégrations - déductions
*Réintégration = charge non déductible à réintégrer dans le résultat comptable car elles sont
non déductible fiscalement.
Ex : pénalités, amendes et majorations…

20
*Déductions= produits non imposables qui sont à déduire car ils sont totalement ou
partiellement exonérés.
4- Imputation des déficits
Il y a lieu également de prendre en considération des déficits sur exercices précédents dans la
limite des déficits des quatre exercices précédant l'exercice en cours.

2.2.3 L'appréciation fiscale des produits

L'entreprise réalise deux types de produits, produits imposables et produits exonérés en totalité ou
en partie.

2.2.3.1 Les produits imposables


Il s'agit des produits d'exploitation, des produits financiers et des produits non courant.

2.2.3.2 Les produits d'exploitation


- Le chiffre d'affaires : comprenant les recettes et les créances acquises se rapportant aux
produits livrés et services rendus et aux travaux immobiliers réalisés;
- La variation de stocks de produits ;
- Les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même.
- Les subventions d'exploitation;
- Les autres produits d'exploitation ;
- Les reprises d'exploitation et transfert de charges.

2.2.3.3 Les produits financiers


Il s'agit principalement :
- Des produits de titres de participation et autre titre immobilisé, ses produits ainsi que ceux
de source étrangère (LF. 2008) sont compris dans les produits financiers de la société
bénéficiaire avec un abattement de 100 %;
- Les gains de charge;
- Les écarts de conversion passif relative aux augmentations des créances et aux
diminutions des dettes libellées en monnaies étrangères qui sont évalués à la clôture de
l'exercice selon le dernier cours de change ;
- Les intérêts courus et autres produits financiers ;
- Les reprises financières et transfert de charges.

2.2.3.4 Les produits non courants


Il s'agit:
- Des produits de cessions d'immobilisations;
- Des subventions d'équilibre;
- Des reprises sur subventions d'investissement;
- Des autres produits non courant y compris le dégrèvement obtenu de l'administration au
titre des impôts déductibles ;
- Des reprises non courantes et les transferts de charges ;

21
- Les subventions et donc reçus de l'État ou des collectivités locales ou des tiers; (s'il s'agit
de subventions d'investissement, la société peut les répartir sur la durée d'amortissement
des biens financés par cette subvention).

2.2.4 Le traitement fiscal des charges

Le résultat fiscal dépend en grande partie des charges supportées par l'entreprise. Fiscalement,
la déduction des charges suppose la réunion de 4 conditions:
1. Les charges doivent être liées à l'exploitation de l'entreprise, ce qui exclut toute
charge à caractère personnel et privé.
2. Les charges doivent correspondre à des dépenses effectives et être appuyées par des
pièces comptables justificatives.
3. Elles doivent être comptabilisées et rattachées à l'exercice d'engagement.
4. Elles doivent se traduire par une diminution de l'actif net de l'entreprise, ce qui
exclut les dépenses relatives aux acquisitions d'immobilisation des grosses réparations
(augmentation d'actif).

2.2.4.1 Charges déductibles


Il s'agit des :

2.2.4.1.1 Charges d'exploitation


Elles sont constituées par :
a- Les achats de marchandises revendues en l'état et les achats consommés de matière et de
fourniture;
b- Les autres charges externes engagées et supportées pour les besoins de l'exploitation y
compris:
* Les cadeaux publicitaires , deux conditions sont requises pour leur déduction:
- La valeur unitaire du cadeau ne doit pas dépasser 100 DH.
- Le cadeau doit impérativement porter le nom ou le sigle de l’entreprise ou la marque des
produits qu’elle fabrique.
*Les dons en argent et en nature octroyés:
- aux Habous publics est à l'entraide nationale ;
- aux associations reconnues d'utilité publique ;
- aux établissements publics ayant pour mission essentielle de dispenser des soins de santé
ou d'assurer des actions dans le but charitable, scientifique, littéraire, culturel, éducatif,
sportif…;
- aux établissements publics ayant une mission similaire à celle des associations reconnues
d'utilité publique ;
- à l'université Alakhawayne d'Ifrane;
- à la ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires;
- à la fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer;
- à la fondation Cheikh Zayd Ibn Soltan;
- à la fondation Mohamed V pour la solidarité;
- à la fondation Mohamed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation - formation;

22
- au comité olympique national marocain et aux fédérations sportives régulièrement
constituées ;
- au fonds national pour l'action culturelle ;
- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et
provinces du Nord ;
- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et
provinces du Sud.
- à l'agence pour la promotion développement économique et social des préfectures et
provinces de la région orientale;
- à l'agence spéciale Tanger Méditerranée;
- à l'agence de développement social (A.D.S.);
- à l'agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (A.N.A.P.E.C.).
- à l'Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles ;
- aux associations de micro crédit;
- aux œuvres sociales des entreprises publiques ou privées et aux œuvres sociales des
institutions qui sont autorisées par la loi qui les institue à percevoir des dons, dans la
limite de deux pour mille (2°/oo) du chiffre d’affaires HT du donateur .
c- Les impôts et taxes à la charge de la société y compris les cotisations supplémentaires
émises au cours de l'exercice, (à l'exception de l'impôt sur les sociétés, l'IR sur salaire et la TVA
récupérable);
d- Les charges de personnel et main d’œuvre et les charges sociales y afférentes, y compris
l'aide au logement, les indemnités de représentation et les autres avantages en argent ou en nature
accordés aux employés de la société.
e- Les autres charges d'exploitation : jetons de présence, pertes sur créances irrécouvrables…
f- Les dotations d'exploitation qui comprennent :
f.1 Les dotations aux amortissements
- Les dotations aux amortissements des immobilisations en non-valeur.
- Les dotations aux amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles.
Ces dotations aux amortissements sont déductibles à partir de premier jour du mois d'acquisition
des biens.
Les biens concernés doivent être inscrit à un compte d'actif immobilisés et leur amortissement
régulièrement comptabilisé. Une annuité comptabilisée ne peut être déduite des exercices
suivants.
Concernant les voitures de transport de personnes dites voitures de tourisme : le taux
d'amortissement ne peut être inférieur à 20 % par an, et la valeur totale fiscalement déductible,
répartie sur 5 ans à parts égales, ne peut être supérieur à 300 000 dirhams TTC par véhicule.
Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par l'entreprise dans le cadre d'un contrat de crédit-bail ou
de location, la part de la redevance ou du montant de la location supporté par utilisateur, et
correspondant à l'amortissement au taux de 20 % par an, sur la partie du prix du véhicule
excédant les 300 000 dirhams n'est pas déductible pour la détermination du résultat fiscal de
l'utilisateur.
Remarques:
Les dispositions précédentes ne s’appliquent pas :

23
- aux véhicules utilisés par le transport public;
- aux véhicules de transport collectif du personnel de l'entreprise et de transports scolaires;
- aux véhicules appartenant aux établissements qui pratiquent la location de voiture affecté
conformément à leur objet;
- et aux ambulances.
- La société qui n'inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements rapportant à un
exercice comptable déterminé perd le droit de déduire ladite dotation résultat de l'exercice et des
exercices suivants.
- Lorsque le prix d'acquisition des biens amortissables été compris par erreur dans les charges
d'un exercice non prescrit et que l'erreur est relevée soit par l'administration, soit par la société
elle-même, la situation de la société et régularisée et les amortissements normaux sont pratiqués à
partir de l'exercice qui suit la date de la régularisation.
Les dotations aux amortissements :Taux admis fiscalement
Type d’actif Taux généralement admis

Immeubles d’habitation et à usage commercial 4%

Immeubles industriels construits en matériaux résistants 5%

Construction légères 10%

Matériel les agencements et installations 10% à 15%

Gros matériel informatique 10% à 20%

Matériel informatique, périphérique et programmes 20% à 25%

Mobilier et logiciels 20%

Matériel roulant 20% à 25%

Outillage de faibles valeurs 30%

Le cas de l’amortissement dégressif


Le code général des impôts autorise les entreprises à pratiquer l’amortissement dégressif, et ce
pour les biens d’équipements à l'exclusion des immeubles, des véhicules de transport de
personnes, des biens d’occasion. Ce genre d'amortissement est pratiqué sur option irrévocable de
la société.
Le taux d’amortissement est obtenu en multipliant le taux d'amortissement constant par
un coefficient fiscal. Ce dernier dépend de la durée d’utilisation du bien amortissable.
- 1,5 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 3 ou 4 ans ;
- 2 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 5 ou 6 ans ;
- 3 pour les biens dont la durée d’amortissement est supérieure à 6 ans.

24
f.2. Les dotations aux provisions :
Il s'agit de provisions constituées en vue de faire face, soit à la dépréciation des éléments de
l'actif, soit à des charges ou pertes non encore réalisés et que des événements en cours rendent
probables.
Conditions de déductibilité:
- La provision doit être destinée à faire face à une dépréciation, à une perte ou à une charge
déductible;
- Les charges et les pertes doivent être nettement précisées est susceptible d'évaluation
approximative ;
- Les pertes ou les charges doivent trouver leur origine dans l'exercice en cours;
- Les provisions doivent être effectivement comptabilisées;
- Les pertes et les charges doivent être probables et non pas éventuelles;
La déductibilité de la dotation pour créances douteuses est conditionnée par l'introduction d'un
recours judiciaire dans un délai de 12 mois suivant celui de la constitution.

Provisions exclues du droit à déduction:


- provisions pour amendes et pénalités non déductibles;
- provisions pour propre assureur;
- provisions pour garanties données aux clients.
NB : les provisions sans objet ainsi que celles qui sont irrégulièrement constituées doivent être
réintégrées.

2.2.4.1.2 Les charges financières


Sont déductibles:
- Les charges d’intérêts dus aux tiers sont déductibles à condition que les emprunts ont servis au
financement de l’entreprise.
- Les intérêts rémunérant les comptes courants des associés pour les besoins de l’exploitation
sont déductibles sous réserve que:
 le capital social soit totalement libéré;
 le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le montant du
capital social;
 le taux pratiqué ne doit pas dépasser celui fixé par arrêté du Ministre des finances pour la
rémunération des comptes courants associés au titre de l’année en cours.
- Les pertes de change relatif aux dettes et créances libellés en monnaie étrangère;
- Les autres charges financières: escomptes de accordés;
- Et des dotations financières.

2.2.4.1.3 Charges non courantes


Ces charges sont déductibles quand elles sont liées à l'exercice de l'activité de l'entreprise et
rattachées à l'exercice.
Il s'agit:
- de la VNA des immobilisations cédées.
- des autres charges non courantes telles que les dons accordés à certains organismes
(habous, associations reconnues d'utilité publique…) ;

25
- des dotations non courantes : il s'agit des dotations aux amortissements dégressifs,
enregistrées en comptabilité sous forme de dotations non courantes pour amortissement
dérogatoire.

2.2.4.2 Les charges non déductibles


Ce sont les charges dont le fisc n'admet pas la déduction même si elles sont engagées dans le
cadre de l'exploitation, il faut donc les réintégrer(art. 11 du CGI).
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal :
1. Les amendes, pénalités et majorations de toute nature, notamment pour infractions en matière:
- d'assiette des impôts directs et taxes;
- de paiement tardif de ces impôts et taxes;
- de la législation au travail;
- de la réglementation de la circulation;
- de la réglementation du contrôle des changes ;
- de la réglementation des prix.
2. Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de 5.000 DH TTC par jour et par
fournisseur sans dépasser 50.000 DH TTC par mois et par fournisseur, les dépenses afférentes
auxcharges ainsi que les dotations aux amortissements relatives aux acquisitions d'immobilisation
et dont le règlement n'est pas justifié par CBNE, Effet de commerce, moyen magnétique de
paiement, virement bancaire ou procédé électronique (L.F. 2019).

NB : cette disposition ne s'applique pas aux transactions portant les animaux vivants et les
produits agricoles bruts à l'exclusion des transactions effectuées entre commerçants.

3. Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, l'ensemble des achats des travaux et des prestations
de services non justifié par une facture régulière ou autre pièces probantes établie au nom des
contribuables. (Pénalité de 6 % pour les entreprises acceptant le paiement en espèces de facture
dont le montant est supérieure à 20 000 dirhams).

4. Ne sont pas déductibles également les achats et les prestations revêtant un caractère de
libéralité.

2.2.5 Le déficit reportable

- Lorsqu'un exercice comptable est déficitaire, la législation fiscale permet de déduire ce


déficit du résultat de l'exercice suivant.
- Lorsque le résultat de l'exercice suivant ne permet pas d'absorber le déficit en question,
celui-ci ou le reliquat éventuel, peut-être déduit des exercices comptable suivants jusqu'au
quatrième exercice qui suit l'exercice déficitaire.
NB: Cette limitation du délai de déduction n'est pas applicable au déficit correspondant à
des amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges déductibles de
l'exercice.

26
2.2.6 La base imposable de l'impôt retenu à la source

- Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés:


Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés soumis à la retenue à la source
sont ceux versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou
morales, qu'elles aient ou non leur siège au Maroc, au titre des dividendes, intérêts du capital,
boni de liquidation , réserves mises en distribution.
- Les produits de placements à revenu fixe (PPRF):
Il s'agit des intérêts des obligations, bons de caisse, des dépôts à terme, versés, mis à la
disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales bénéficiaires qu’elle
soient imposables, exonérés ou exclues du champ d'application de l'I.S. et ayant au Maroc leur
siège social, leur domicile fiscal ou un établissement et des pensions.
- Les produits bruts:
Il s'agit de redevances diverses commissions et honoraires… versés, mis à la disposition ou
inscrits en compte les personnes physiques ou morales non résidentes.

2.2.7 Base imposable de l'impôt forfaitaire des sociétés non résidentes

Les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux de construction ou de montage


peuvent opter (lors du dépôt de leur bilan ou après la conclusion de chaque marché) pour
l'imposition forfaitaire 8 % sur le montant HT des marchés.

2.3 LA LIQUIDATION DE L'I.S.


2.3.1 Période et lieu d'imposition

L'IS est calculé d'après le bénéfice réalisé au cours de l'exercice comptable qui ne peut être
supérieur à 12 mois. Il est établi selon le barème en vigueur sur la base du résultat fiscal
déterminé en respectant des règles fiscales déterminées.
Il est à préciser que l'impôt ainsi déterminé ne peut être inférieur à une cotisation minimale.
C'est la société elle-même qui est tenue de procéder au calcul et au versement spontané de l'IS
sous forme de tranches dites acomptes provisionnels, et ce, au cours de l'exercice concerné.
À la fin de l'exercice est dans un délai de 3 mois suivant sa clôture, l'entreprise doit régulariser sa
situation vis-à-vis de l'administration fiscale.
Les sociétés sont imposables au lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au
Maroc.

2.3.2 Les taux de l'IS

Selon l'article 19 du CGI, on distingue les taux proportionnels, les taux spécifiques , les tarifs
forfaitaires et les taux de la retenu à la source.
27
A- Taux normal:
La L.F pour l’année budgétaire 2022 a modifié les dispositions de l’article 19-I-A du CGI en
remplaçant le barème progressif par un barème comportant des taux proportionnels. A noter que
le nouveau barème à taux proportionnels de l’IS se présente comme suit :

Montant du bénéfice net Taux

Inférieur ou égal à 300 000 10%

de 300 001 à 1 000 000 20%

Supérieur à 1 000 000 31%

A noter que le taux de 20% est appliqué à la tranche dont le montantdu bénéfice net est
supérieur à 1 000 000 de dirhams, pour :
- Les entreprises exportatrices des produits ou de services (à l’exception des entreprises
exportatrices des métaux de récupération) qui réalise dans l'année un chiffre d'affaires à
l'exportation.
- Les entreprises hôtelières pour la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre
d'affaires réalisé en devises.
- Les entreprises minières exportatrices.
- Les entreprises artisanales dont le travail est essentiellement manuel, pendant les 5
premiers exercices.
- Les établissements privés d'enseignement ou de formation professionnelle, pendant les 5
premiers exercices ;
- Les promoteurs immobiliers réalisant 50 chambres dans les cités, résidences ou campus
universitaire, pendant les 5 premiers exercices.
- Les sociétés sportives.
- Les exploitations agricoles.
- les sociétés exerçant les activités d’externalisation de services à l’intérieur ou en dehors
des plateformes industrielles intégrées dédiées à ces activités.
Pour les sociétés exerçant une activité industrielle, à l’exclusion de celles dont le bénéfice net est
égal ou supérieur à 100 000 000 DH, le taux du barème de 31% est ramené à 26 % (L.F 2022).
L’activité industrielle s’entend de toute activité qui consiste à fabriquer ou à transformer
directement des biens meubles corporels moyennant des installations techniques, matériels et
outillages dont le rôle est prépondérant.

28
Barème avec un taux marginal de 26% applicable aux sociétés
industrielles dont le bénéfice net est inférieur à 100 000 000 DH

Montant du bénéfice net


Taux
(en dirhams)
Inférieur ou égal à 300 000 10%
de 300 001 à 1 000 000 20%
de 1 000 001 à 99 999 999 26%

Toutefois certains organismes à caractère financier tels que les établissements de crédit (BAM,
CDG, et les sociétés d'assurances et réassurance) sont soumis à l'IS au taux de 37 % depuis
janvier 2008 (39,6 % avant cette date).

B- Les taux spécifiques de l'IS:


 15 % applicable:
- Aux entreprises exerçant leur activités dans les zones d'accélération industrielle après le
5ème exercice d'exonération totale.
- Aux sociétés de services ayant le statut de Casa Finance City après les 5 ans
d'exonération.

C- Les taux et montants de l'IS forfaitaire:


Les taux et montants de l’impôt forfaitaire sont fixés comme suit :
- Le taux de 8 % du montant HT sur la valeur ajoutée des marchés, pour les sociétés
étrangères non résidentes, adjudicataires de marché de travaux de construction ou de
montage ayant opté pour l'imposition forfaitaire. Cet impôt est libératoire de l'impôt
retenu à la source.

D- Taux de l'impôt retenu à la source:


Il s'agit de 3 taux actuellement 10 %, 15 % et 20 %.
1- Le taux de 10 %:
Il s'applique au produit brut hors TVA perçus par les personnes physiques ou morales non-
résidentes.
2- Le taux de 15 %:
Il s'applique aux produits des actions parts sociales et revenus assimilés.
3- Le taux de 20 %:
Il s'applique au montant hors TVA des produits de placements à revenu fixe (énumérés à
l'article 14 de la loi), versés, mis à la disposition ou inscrit en compte de personnes physiques
ou morales au titre des intérêts et autres produits assimilés :
- des obligations, bons de caisse et autres titres d'emprunt comme les créances
hypothécaires privilégiées ou chirographaires, les cautionnements en numéraire, les bons de
trésor, les titres OPCVM...
- des dépôts à terme ou à vue auprès des établissements de crédit ou tout autre organisme.

29
- des prêts et avances consentis par des personnes physiques ou morales à toute personne
physique ou morale passible à l'IS ou de l'IR selon le régime du résultat net réel ou à toute
autre personne.
- des prêts consentis par l'intermédiaire des établissements de crédit et organismes
assimilés, par des sociétés et autres personnes physiques ou morales à d'autres personnes.
- des opérations de pensions.

Sont soumis également à la retenue à la source de 20% , au taux applicable aux produits de
placements à revenu fixe, les revenus versés par les fonds de placements collectifs en
titrisation (FPCT) aux porteurs des certificats de Sukuk, correspondant à la marge bénéficiaire
réalisée par ces derniers au titre de l’opération de titrisation.

2.3.3 Calcul de l'IS

L'impôt exigible de la société est obtenu en appliquant le tarif fiscal à la base imposable (résultat
fiscal net)

IS = résultat fiscal net * taux d'I.S.

Toutefois, l'impôt exigible ne peut être inférieur à un minimum appelé cotisation minimale
annuelle.
A- Cotisation minimale (Art.144):
C'est le minimum d'impôt qu'une entreprise passible de l'IS devrait acquitter à l'État.
Ce minimum est dû par toute société redevable de l'IS, sauf les sociétés étrangères ayant opté
pour une imposition forfaitaire.
La CM est calculée en même temps que l'IS, elle devient exigible si son montant dépasse celui de
l'IS.
La CM ne peut être inférieur à 3000 dirhams par exercice.

1- La base de calcul de la cotisation minimale


La base de la cotisation minimale est constituée de 5 éléments :
- le chiffre d'affaire : ensemble des recettes et des créances acquises, se rapportant aux
produits livrés au services fournis et aux travaux immobiliers totalement ou partiellement
réceptionnés;
- des autres produits d'exploitation (jetons de présence…) ;
- des produits financiers (sauf éléments exonérés) ;
- des subventions ou dons reçus de l'État ou collectivités locales ou des tiers (subventions
d'exploitation, subventions d'investissement…)
- Et des autres produits non courant (Cf. plan comptable).
2- Exonération:
les sociétés nouvellement créé (autre que celle des concessionnaires de service public)
sont exonérés de la CM pendant les 36 premiers mois suivant la date du début de leur

30
exploitation, cette exonération peut aller dans certains cas jusqu'à 60 premiers mois
suivant la date de constitution des sociétés (ce droit cesse après la 60 mois d'existence).
3- Le taux de la cotisation minimale:
Le taux de la cotisation minimale est fixé à :
- soit à un taux normal de 0,5 %. Toutefois, ce taux est ramené à 0,40% pour les
entreprises dont le résultat courant hors amortissement est déclaré positif et porté à 0,60%,
lorsqu’au-delà de la période d’exonération, le résultat courant hors amortissement est
déclaré négatif par l’entreprise, au titre de deux exercices consécutifs.
- Soit de 0,25 % taux réduit applicable aux opérations effectuées par les entreprises au titre
des ventes portant sur les:
 Produits d’énergie (Gaz, Eau , Electricité)
 Produits Pétroliers
 Produits de 1ére nécessité (Huile, Farine , Beurre, Sucre)
 Médicaments.

Calcul de la CM:

CM = taux * (CA HT + autres produits d'exploitation + produits


financiers hors dividendes + Subventions et dons reçus +autres
produits non courants).
B- Calcul et détermination de l'impôt exigible:
Toute société doit calculer à la fois l'IS et la CM et comparer les deux montants.
Le montant le plus élevé des deux sera l'impôt exigible de l'exercice.
C- Le paiement de l'IS:
L'IS est payable spontanément par les contribuables dans les délais précis et selon les
modalités prévues par la loi, sous forme d'acomptes au cours de l'exercice. A la fin de l'année,
une régularisation s'impose.
C1- Les acomptes provisionnels (trimestriels):
La société soumise à l'IS doit verser à l'État 4 acomptes provisionnels dont chacun est égal à 25
% du montant de l'impôt exigible (IS ou CM) de l'exercice précédent (appelé exercice de
référence).
Ses acomptes doivent être versés au Trésor respectivement avant l'expiration du 3e, 6e, 9e et 12e
mois suivant la date d'ouverture de l'exercice comptable.
Toutefois, le paiement du montant de la cotisation minimale doit être effectué en un seul
versement avant l'expiration du 3e mois (soit avant le 31 Mars) suivant la date d'ouverture de
l'exercice comptable en cours.

Remarque: Les versements prévus par le CGI 2017 (notamment de l'IS et CM) doivent être
souscrits par procédés électroniques auprès de l'administration fiscale (art. 169; télépaiement).

31
C2- Les régularisations fiscales:
Lorsque l'impôt au titre de l'exercice en cours est déterminé à la fin de l'année, la société doit
comparer son montant à la somme des 4 acomptes déjà versés.
- Si cet impôt est supérieur aux acomptes versés, le reliquat constitue une dette à payer par
la société à l'État avec le premier acompte de l'exercice suivant (avant le 31/03/N + 1).
- Si l'impôt dû est inférieur au montant des acomptes versés, l'excédent payé constitue pour
la société une créance à imputer d'office sur le premier acompte de l'exercice suivant, et le
cas échéant, sur le deuxième et suivant.
Remarques:
- La société peut être dispensée de verser des acomptes supplémentaires si elle juge qu'un
ou plusieurs acomptes versés sont suffisants pour couvrir l'impôt dont elle sera finalement
redevable.
- À cet effet, elle doit souscrire une déclaration 15 jours avant l'exigibilité du prochain
versement à effectuer. Toutefois si le montant de l'impôt dû s'avère supérieur de plus de 10
% à celui des acomptes versés, la société encourt une pénalité de 10% (ou de 5% si le
paiement est effectué dans un délai de retard n'excédant pas 30 jours) et une majoration de
5% pour le premier mois de retard et de 0,50% par mois ou fraction de mois
supplémentaire.
- Les acomptes provisionnels dus au titre d'un exercice sont calculés sur la base de l'impôt
ou la CM acquittés au titre de l'exercice précédent.
- Lorsque l'exercice de référence est inférieur à 12 mois, les acomptes sont calculés sur la
base de l'impôt rapporté à une période de 12 mois.
- Dans le cas où une société bénéficierait d'une période d'exonération de l'IS ou de la CM,
l'exercice de référence pour le calcul des acomptes provisionnels est le dernier exercice clos
de la période d'exonération.
- Les acomptes sont calculés à la base de l'impôt ou de la CM qui aurait été normalement
dus en l'absence d'exonération.

2.4 Les obligations et sanctions des assujettis à l'I.S.

2.4.1 Les Obligations

Les sociétés imposables à l’IS sont soumises à un certain nombre d'obligations d’ordre comptable
(art 145 à 147) et fiscal (art.20; art 148 à 155).
Elles sont tenues de respecter certaines mesures en matière de déclaration et de paiement, de
produire certains documents et les converser pendant une période minimale.

32
2.4.1.1 Les obligations déclaratives
- Déclaration du résultat fiscal (art.20) : A déposer dans les 3 mois qui suivent la date de
clôture de l’exercice comptable.État explicatif de l’origine du déficit (art 20-4) ;
Déclaration de la contribution sociale (art 10 LF2013).
- Déclaration du Chiffre d’Affaire : Il s'agit d'une déclaration obligatoire pour les sociétés
non résidentes imposées au régime forfaitaire. A déposer avant le 1 er Avril de chaque
année.
- Déclaration de l'existence (art 148) :à déposer dans un délai maximum de 30 jours suivant
la date de leur constitution.
- Déclaration de transfert du siège social (art 149): à déposer dans un délai maximum de
30 jours suivant la date du transfert.
- Déclaration de cessation , cession, fusion…(art 150): à déposer dans un délai maximum
de 45 jours.
- Déclaration des rémunérations allouées à des tiers (art 151): à déposer dans les 3 mois
qui suivent la date de clôture de l’exercice comptable.
- La télédéclaration ( art 155): une déclaration par procédé électronique.

2.4.1.2 Les obligations comptables


1. Tenue de la comptabilité (Art 145):les contribuables doivent tenir une comptabilité
conformément au Code général de normalisation comptable. Ainsi, les documents
comptables prévus par le CGNC:
- Livre journal : côté et paraphé par le juge du tribunal de première instance.
- Livre d'inventaire des biens figurant à l'actif, des stocks et des éléments du passif.
- Les pièces justificatives des différents produits et charges.
- Les comptes de synthèse : bilan et CPC.
L'ensemble de ses documents doit être conservé par l'entreprise pendant au moins 10 ans en vue
de les reproduire en cas de contrôle fiscal.

2. Délivrance de factures: doivent mentionner, en plus des indications habituelles


d’ordre commercial :
1°- l’identité du vendeur ;
2°- le numéro d’identification fiscale (IF), de la taxe professionnelle (TP) et l'Identifiant commun
de l'entreprise (ICE)
3°- la date de l’opération ;
4°- les nom, prénom ou raison sociale et adresse des acheteurs ou clients ;
5°- les prix, quantité et nature des marchandises vendues, des travaux exécutés ou des services
rendus ;
6°- d’une manière distincte le montant de la taxe sur la valeur ajoutée réclamée en sus du prix ou
comprise dans le prix;

33
7°- les références et le mode de paiement.
3. Pièces justificatives de dépenses (Art 146): Tout achat de biens ou services effectué par un
contribuable auprès d’un fournisseur soumis à la taxe professionnelle doit être réellement
réalisé et doit être justifié par une facture régulière et probante établie au nom de l’intéressé.

4. Obligations des entreprises non résidentes (Art 147):

- Tenue des livres légaux par opérations réalisées au Maroc par la société dont le siège
social est à l’étranger.
- Tenue des registres de comptabilité par les sociétés optant pour l’imposition forfaitaire:
honoraires, commissions, transferts, livre de paie, encaissement.

2.4.2 Les sanctions


2.4.2.1 Les sanctions en matière d'assiette
1. Défaut/retard dans dépôt du résultat fiscal : art 184
- 5% de l’impôt dû dans le cas de dépôt du résultat fiscal dans un délai ne dépassant pas 30
jours de retard;
- 15% de l’impôt dû dans un délai supérieur à 30 jours de retard;
- 20% dans le cas d’imposition d’office pour défaut de dépôt, déclaration incomplète (avec
un minimum de 500 Dh en cas de déclaration incomplète)
2. Défaut/retard dans dépôt de déclaration de rémunérations allouées à des tiers: art 194-I
- 5% dans le cas de dépôt de ladite déclaration dans un délai ne dépassant pas 30 jours de
retard;
- 15% dans le cas de dépôt de ladite déclaration dans un délai supérieur à 30 jours de retard;
- 20% dans le cas de défaut de dépôt, déclaration incomplète.
- Minimum 500 DH.
3. Défaut de déclaration d’existence : art 188
- Amende de 1000 Dh
4. Défaut de dépôt d’avis de transfert : art 189
- Amende de 500 DH

2.4.2.2 Les sanctions en matière de recouvrement


1. Paiement tardif d’impôt : art 208
- Pénalité de 10% (5% si le paiement des droits dus est effectué dans un délai inférieur à 30
jours);
- Intérêt de retard de 5% pour le 1er mois de retard;
- Intérêt de retard de 0,5 % par mois.

2. Infraction aux dispositions relatives au télépaiement : art 208 bis


- Majoration de 1% sur les droits dus, en cas de non respect des obligations de télépaiement
avec un minimum de 1000 DH.

34
Chapitre 3: Impôt sur le revenu (IR)

3.1 Introduction
L’impôt sur le revenu est un impôt d’Etat. Il est introduit au Maroc en 1990, sous la
dénomination " impôt général sur le revenu" ou IGR dans le cadre de la réforme fiscale entamée
en 1984. Il a remplacé l'impôt sur les bénéfices professionnel (IBP) qui frappait auparavant
l'ensemble des personnes physiques et morales.

L'impôt sur le revenu présente un certain nombre de caractéristiques:


- C’est un impôt progressif : son barème est établi de telle sorte que le taux d’imposition est
d’autant plus important que les revenus sont élevés.
- C'est un impôt direct aussi bien sur le plan juridique (perçu par voie de rôle nominatif) et
économique (supporté à titre définitif par le contribuable).
- C'est un impôt personnel, car il prend en considération la situation personnelle et
familiale du contribuable.
- C'est un impôt global, c’est-à-dire qu’il concerne tous les revenus quelle que soit leur nature et
quelles que soient les activités qui les procurent exclusion faite des revenus exonérés.
- C'est un impôt déclaratif: il est établi par l'administration (par voie de rôle) en se basant sur
les déclarations des contribuables. Cependant, certaines catégories de contribuables sont
dispensées de la déclaration de revenu notamment les salariés dont l'impôt est retenue à la source
par leurs employeurs, et les détenteurs de revenus de valeurs mobilières.

3.2 Le domaine de l’impôt


3.2.1 Champ d'application

I’IR s’applique aux revenus et profits des personnes physiques et des sociétés de personnes.

3.2.1.1 Les revenus imposables


La loi fiscale distingue 5 catégories de revenus :
 les revenus des professionnels ;
 les revenus salariaux et assimilés;

35
 les revenus agricoles ;
 les revenus et profits fonciers ;
 les revenus et profits des capitaux mobiliers.
Chacune de ces 5 catégories de revenus est soumise à des règles particulières en matière de
détermination de l’assiette de l’I.R.

3.2.1.2 Les Personnes imposables


L’I.R. frappe deux catégories de contribuables :
- Les personnes physiques;
- Les sociétés et les groupements de personnes: les sociétés en nom collectif, en
commandite simple et de fait ne comprenant que des personnes physiques et n'ayant pas
opté pour l'I.S; les sociétés immobilières transparentes.

3.2.1.3 Les personnes exonérées


Deux catégories sont exonérées de l’IR (Art.24) :
- les revenus de sources étrangères des ambassadeurs et des agents diplomatiques, des
consuls et des agents consulaires sont exonérés sous réserve de réciprocité.
- Les revenus sous forme de droits d’auteurs sur les œuvres littéraires, artistiques ou
scientifiques sont également exonérés (cas des écrivains, des musiciens et autres).

3.2.1.4 La territorialité
Sont imposés par l’IR quelle que soit leur nationalité, les personnes physiques (Art.23):
 Ayant au Maroc leur domicile fiscal, en raison de leur revenu global de sources marocaine
et étrangère.
 N’ayant pas au Maroc leur domicile fiscal, en raison de leur revenu global de source
marocaine.
N.B: Le principe de territorialité peut cependant être entravé par les conventions bilatérales
signées entre le Maroc et certains pays.

3.3 L’assiette de l’impôt sur le revenu


L'assiette de l'IR est constituée par le revenu global imposable. Ce dernier est composé de la
somme des revenus nets catégoriels du contribuable, somme sur laquelle sont opérées certaines
déductions:

Revenu net global imposable= Revenu brut global imposable


(somme des revenus nets catégoriels) – Déductions sur le revenu

3.3.1 Revenu global imposable

36
Le revenu global imposable à déclarer par le contribuable est obtenu en additionnant l’ensemble
des revenus nets acquis pendant l’année de référence.
Pour chaque catégorie de revenu, le revenu net est déterminé compte tenu des règles qui lui
sontpropres. En règle générale : chaque revenu net catégoriel est obtenu en déduisant des produits
réalisés des charges supportées ou engagées pour la réalisation dudit revenu.

3.3.2 Déduction sur la base imposable (RGI)

Selon l'article 28 du CGI, on distingue les déductions suivantes:

3.3.2.1 Dons en argent ou en nature


- les dons octroyés aux habous publics, à l’entraide nationale et aux associations
reconnues d’utilité publique ainsi que les dons octroyés à certaines établissements publics,
fondations et agences.
- les dons octroyés aux œuvres sociales des entreprises publiques et privés dans la limite
de 2‰ du CA du donateur.

3.3.2.2 Les intérêts de prêts contractés ou de la rémunération convenue d’avance


Dans le cadre d’un contrat « Mourabaha » ou de la marge locative dans le cadre du
contrat « Ijara Mountahia Bitamlik », pour l’acquisition ou la construction de logement destiné à
l’habitation principale
- Déduction dans la limite de 10% du revenu global imposable

3.3.2.3 Primes ou cotisations relatives aux contrats d’assurance retraite


- Déduction est limitée à 10% du revenu global imposable.

Conditions de déductibilité:
 Le contrat d’assurance doit être souscrit pour une période totale au moins de 8 ans;
 La rente ou le capital ne doivent être servis qu’à partir de l’âge de 50 ans révolus;
 Le contrat doit être souscrit auprès d’une société d’assurance établie au Maroc;
 Une copie certifiée conforme au contrat d’assurance ainsi que l’attestation des paiement
sont à joindre à la déclaration annuelle du revenu global.

3.4 La liquidation de l’impôt sur le revenu


3.4.1 Modalités d’imposition
3.4.1.1 Période d’imposition
- Le contribuable est imposé chaque année, sur son revenu global acquis au cours de
l’année antérieure.

37
- Les revenus salariaux et assimilés de source marocaine, l'impôt est établi au cours de
l'année de leur acquisition. Toutefois, si le contribuable a déposé d’autres revenus
pendant la même année, il devra régulariser sa situation en fonction de l’ensemble de
ses revenus.3

3.4.1.2 Lieu d’imposition


- L'IR est établi au lieu soit du principal établissement au Maroc soit au lieu du domicile
fiscal.4

3.4.1.3 Barème unique de calcul de l’impôt


Le barème est unique mais la détermination des bases imposables au niveau de chaque
catégorie est spécifique .

Barème annuel d’IR applicable à partir du 1er Janvier 2010


Tranche du revenu Taux Somme à déduire
imposable

0 - 30 000 0% 0
30 001 à 50 000 10% 3 000
50 001 à 60 000 20% 8 000
60 001 à 80 000 30% 14 000
80 001 à 180 000 34% 17 200
+ de 180 000 38% 24 400

3.4.1.4 Taux spécifiques


On distingue les taux de 10%, 15%, 17%, 20%, 30%.5
a. Taux de 10% pour: les produits bruts hors taxe versés par les entreprises marocaines à
des sociétés étrangères non résidentes.
b. Taux de 15% :
- produits des actions, parts sociales et revenus assimilés;
- profits nets résultant des cessions d’actions cotées en bourse;
- profits nets résultant des cessions d’actions ou parts d’O.P.C.V.M dont l’actif est investi
en permanence à hauteur d’au moins 60% d’actions;
- des revenus bruts de capitaux mobiliers de source étrangère.
c. Taux de 17% :
Les rémunérations occasionnelles versées à des enseignants vacataires.
d. Taux de 20%:

3
art 71 du CGI
4
art 72 du CGI.
5
art 73-II du CGI

38
- Les profits nets des cessions d’actions non cotées et autres titres de capital; d’actions ou
parts d’O.P.C.V.M non action, des valeurs mobilières émises par les FPCT, des titres
d’O.P.C.R.;
- Les profits nets résultant des cessions de capitaux mobiliers de source étrangère…;
- Les profits nets résultant des cessions d’obligations et autres titres de créance;
- Les traitements et salaires des employés qui travaillent pour le compte des sociétés ayant
le statut « Casablanca finance City ». Cette imposition au taux libératoire de 20% est
accordée pour une période maximale de cinq (5) ans à compter de la date de prise de
fonctions desdits salariés.
- les jetons de présence et toutes autres rémunérations brutes versées aux administrateurs
des banques offshores ainsi que les traitements, émoluments et salaires versés par les
banques offshores et les sociétés holding offshore à leur personnel salarié.
e. Taux de 30%:
Les produits des placements à revenu fixe à l'exclusion de celles qui sont assujetties à l’IR
selon le régime du RNR ou du RNS.

3.4.2 Déductions d’impôt

a. Charges de famille (Art 74 du CGI)


Le montant de la réduction pour charge de famille est de 360 DH. Le nombre de
personnes à charge bénéficiant de la réduction reste limité à 6 personnes, soit un montant
de 2 160 DH.
b.L'imputation des crédits d'impôt
Les crédits d'impôt concernent les retenues à la source opérées sur certains revenus du
contribuable imposables au cours de l'année. Ces retenues viennent en déduction de
l'impôt annuel lorsqu'elles ne sont pas libératoires de l'impôt.
c. L’impôt étranger
Le contribuable qui réside au Maroc et perçoit des pensions de source étrangère, il
bénéficie d’une réduction égale à 80% du montant de l’impôt dû au titre de sa pension qui
correspond aux sommes transférées au Maroc à titre définitif en dirhams non convertibles.
d. L'imputation de l'impôt étranger
Lorsque le contribuable dispose de revenus de source étrangère, il peut déduire de l'impôt
(brut) sur le revenu dont il est redevable, le montant de l'impôt étranger que ses revenus
auront subi dans le pays de leur source.
Les revenus de source étrangère sont intégrés au revenu global imposable pour leur
montant brut, et l'impôt étranger payé par le contribuable est déductible de l'IR. La
déduction est toutefois opérée dans la limite de l'IR correspondant à ces revenus.
L'imputation de l'impôt étranger suppose l'existence d'une convention de non double
imposition entre le Maroc et le pays source des revenus, et l'application du principe de

39
réciprocité, c'est à dire la prise en considération dans le pays étranger de l'imposition des
revenus de source marocaine.

3.5 Les revenus professionnels


3.5.1 Champ d'application
3.5.1.1 Les revenus assujettis
On entend par les revenu professionnelles, les revenus provenant des activités commerciales,
industrielles, artisanales, les professions libérales, la promotion immobilière, les lotisseurs de
terrains ou de marchand de biens. Tous les revenus ayant un caractère répétitif mais ne relevant
pas des professions visées ci-dessus, mais rattachés à cette catégorie.

3.5.1.2 Exonérations et réductions


Selon l'article 31 du CGI, on distingue:

3.5.1.2.1 Exonérations suivies de l’imposition permanente au taux réduit


- Les Entreprises hôtelières bénéficient pour la partie imposable correspondant au chiffre
d'affaires réalisé en devise soit directement soit par l'intermédiaire d'une agence de voyage:
 Exonération totale de l'impôt sur le revenu pendant une période de 5 ans consécutives à
compter de l'exercice au cours duquel la première opération d'hébergement est réalisée en
devise.
 De l'imposition au taux réduit de 20% au delà de la période précitée.
- Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones d’accélération industrielle bénéficient:
 de l'exonération totale durant les cinq (5) premiers exercices consécutifs à compter de la
date du début de leur exploitation ;
 et de l'imposition au taux réduit de 20%, au-delà de cette période.
Toutefois, sont soumises à l’impôt sur le revenu dans les conditions de droit commun, les
entreprises qui exercent leurs activités dans les dites zones dans le cadre d’un chantier de travaux
de construction ou demontage.

3.5.1.2.2 Réductions permanentes


- Les entreprises minières exportatrices bénéficient d’une imposition de 20%.
- Les entreprises exportatrices de biens ou de services bénéficient d’une imposition à taux réduit
de 20% (L.F 2020).

3.5.1.2.3 Réductions temporaires


Bénéficient du taux de réduit de 20% pendant les 5 premiers exercices suivant la date de début
d’activité:

40
 Les entreprises artisanales nouvelles dont la production est le résultat d’un travail
essentiellement manuel.
 Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle.

3.5.2 Régimes d’imposition de l’I.R

Plusieurs régimes d’imposition à l’I.R. professionnel sont prévus par la législation fiscale:

3.5.2.1 Régime du résultat net réel


 Le bénéfice des SNC, des SCS et des associations en participation sont obligatoirement
soumises au RNR.
 Le RNR est arrêté à la fin de chaque exercice comptable qui doit coïncider avec l’année
civile.
 Le résultat fiscal est déterminé par la différence entre les produits et les charges qui se
rattachent à l’activité, rectifié de manière extracomptable en appliquant les dispositions
d’ordre fiscal.

Résultat comptable = ∑ Produits - ∑ Charges


Résultat fiscal = Produits imposables – charges déductibles
Résultat fiscal = Résultat comptable + charges non déductibles (réintégrations) –
produits exonérés (déductions)

Remarque: Les règles appliquées au régime RNR sont les mêmes qu’en matière de l’I.S (Voir
partie I: Impôt sur les Sociétés).

3.5.2.2 Résultat net simplifié


Peuvent opter pour le régime du résultat net simplifié, les entreprises individuelles et les
sociétés de fait dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas certaines limites.
Conditions d’application du RNS
Pour opter à ce régime, le chiffre d’affaires annuel (HT) ne doit pas excéder les limites
suivants:
 2 000 000 Dh, si elle exerce une profession commerciale, industrielle, artisanale
ou armateur de pêche;
 500 000 Dh, pour les prestations de services, les professions libérales et autres
revenus professionnels à caractère répétitif.
Note: l’option pour le RNS reste valable tant que le chiffre d’affaires n’a pas dépassé les limites
ci-dessus pendant 2 ans consécutifs.
Le résultat net simplifié est établi à l’instar du résultat net réel à partir de la comptabilité de
l'intéressé mais avec quelques nuances notamment:

41

En matière du RNS, les provisions ne sont pas déductibles.

Le report déficitaire n'est pas admis en déduction en matière de détermination du
résultat fiscal sous le régime net simplifié.
Il convient de noter que la loi de finance 2020 a institué un abattement de 25% sur la base
imposable correspondant au chiffre d’affairesréalisé, par paiement mobile 6 , par les personnes
physiques disposant de revenusprofessionnels déterminés selon le régime du résultat net simplifié
(RNS).

3.5.2.3 Régime de la contribution professionnelle unique (LF 2021)


Le régime de la contribution professionnelleunique(CPU) est applicable sur option formulée par
les contribuables intéressés dans les conditions suivantes:
 Le CA=<2.000.000 Dhs (TTC)7 pour les professions commerciales, industrielles
ou artisanales et armateurs pour la pêche.
 Le CA=<500.000 Dhs (TTC) 8 pour les prestations de services, professions
libérales, et les revenus ayant un caractère répétitif et ne se rattachant pas aux
revenus salariaux, fonciers, agricoles ou de capitaux mobiliers.
 L’adhésion au régime de l’assurance maladie obligatoire de base, conformément à
la législation et à la réglementation en vigueur.
Les contribuables qui entendent opter pour le régime de la CPU doivent en formuler leur option
dans les délais suivants:
 En cas de début d’activité: Avant le premier avril de l’année suivant celle du début
d’activité. L’option prend effet à partir de l’année du début d’activité.
 En cas d’activité: Avant le premier mai de l’année en cours. L’option prend effet à
partir de l’année suivante.
Base de détermination de la CPU
Les contribuables dont les revenus professionnels sont déterminés selon le régime fiscal de la
CPU sont soumis à l’impôt sur le revenu sur la base du chiffre d’affaires réalisé, auquel
s’applique un coefficient fixé pour chaque catégorie de professions (voir le tableau ci-dessous).

Catégoriesdeprofes Coefficient
sions
Alimentationgénérale 6%
Autres produitsalimentaires 8%

6
Selon la décision n° 392/W/2018 de Bank Al Maghrib, le paiement mobile est un mode de paiement émis soit sur un compte de
paiement tenu par un établissement de paiement, soit sur un compte bancaire tenu par une banque. Il permet de réaliser, de manière
électronique etdématérialisée, les opérations suivantes :- Transferts d’argent de personne à personne ;- Opérations de paiement
commerçant ;- Retrait et dépôt d’espèces.
Ainsi, en ouvrant un compte de paiement chez un établissement de paiement, le client peut, grâce à son mobile, transférer de l’argent,
payer ses achats chez les commerçants partenaires de l’établissement, retirer du cash depuis son compte ou même s’abonner à des
services.
7
Loi de finance 2020.
8
Loi de finance 2020.

42
Commerce - Matièrespremières
8%
- Matériauxdeconstruction
Produitschimiquesetengrais 10%
Autres produits nonalimentaires 12%
Restaurationlégèreourapide 10%
Prestationdeservice
s Exploitantderestaurantetdébitantdeboissons 20%

Transportdepersonnesetdemarchandises 10%

Activités d’entretien 15%

Locationdebiensmeubles 20%
Autres activitésdelocationet degestion 25%
Coiffureetesthétique 20%
- Mécanicienréparateur
- Réparateurd’appareilsélectroniques 30%
- Activités artistiquesetdedivertissement
- Exploitantdemoulin

Autresartisansdeservices 12%
Courtiers 45%
Autresprestations 20%
- Produitsalimentaires
Fabrication 10%
- Produitsnon alimentaires
Chevillard 4%
Marchanddetabac 3%
Commercesetac Marchanddegazcomprimé,liquéfiéetdissous 4,5%
tivitésspécifiqu Marchanddefarine,fécules,semoules ouson 5%
es Armateur,adjudicataireoufermier(pêche) 7%
Boulanger 8%

Il convient de noter que dans le cas où le contribuable exerce plusieurs professions ou activités
relevant de coefficients différents, le revenu professionnel global est égal au total des revenus
déterminés séparément pour chaque profession ou activité.

La CPU comporte deux composantes :


1- Impôt correspondant au revenu professionnel
Pour déterminer la première composante de la CPU relative au revenu professionnel, il est
appliqué un taux libératoire de 10% à la base du chiffre d’affaires réalisé.
2- Droit complémentaire
Le montant de la 1 ère composante de la CPU calculé ci-dessus détermine sur la base du
tableau ci-après, le droit complémentaire correspondant à verser au titre de la 2 ème
composante relative à la couverture médicale:

43
Tranches des droits annuels Montant trimestriel des droits Montant annuel des droits
(en dirhams) complémentaires (en dirhams) complémentaires (en dirhams)
Moins de 500 300 1200
De 500 à 1000 390 1560
De 1001 à 2500 570 2280
De 2501 à 5000 720 2880
De 5001 à 10 000 1050 4200
De 10001 à 25 000 1500 6000
De 25001 à 50 000 2250 9000
Supérieur à 50 000 3 600 14 400
3.5.2.4 Régime de l’auto-entrepreneur

3.5.2.4.1 Champ d’application


Par auto-entrepreneur, il faut entendre toute personne physique exerçant, à titre individuel, une
activité professionnelle selon la réglementation en vigueur.
Les personnes exerçant les professions libérales sont exclus du régime de l’auto-entrepreneur.

3.5.2.4.2 Conditions d’option


Le régime de l’auto-entrepreneur est applicable sur option dans les conditions suivantes:
Le montant du CA annuel encaissé ne doit pas dépasser les limites suivantes:
- 500 000 DH pour les activités commerciales industrielles et artisanales,
- 200 000 DH pour les prestations de services.

3.5.2.4.3 Base de détermination de l’impôt


L’auto-entrepreneur, est soumis à l’impôt sur le revenu en appliquant au chiffre d’affaires
annuel réalisé les taux suivants:
 0,5% sur le montant qui ne dépasse pas 500 000DH pour les activités commerciales,
industrielles et artisanales.
 1% sur le montant qui ne dépasse pas 200 000DH pour les prestations de service.

3.6 Les revenus et profits fonciers


3.6.1 Les revenus fonciers

- Les revenus provenant de la location des immeubles bâtis et non bâtis et des constructions
de toute nature;
- Les revenus provenant de la location des propriétés agricoles y compris les constructions
et le matériel y affectés;
- La valeur locative des immeubles et constructions mis par leurs propriétaires gratuitement
à la disposition des tiers;

44
- Les indemnités d’éviction versées aux occupants des biens immeubles par les
propriétaires desdits biens.

3.6.2 Détermination de la base imposable


3.6.2.1 Pour les immeubles urbains
- Revenu Brut= montant brut des loyers + dépenses à la charge du propriétaire et qui sont
supportées par le locataire- dépenses à la charge du locataire et qui sont supportées par le
propriétaire.

3.6.2.2 Pour les propriétaires agricoles


- le montant du loyer ou du fermage stipulé en argent dans le contrat;
- le montant obtenu en multipliant le cours moyen de la culture pratiquée par les quantités
prévues dans le contrat, lorsque le propriétaire est rémunéré en nature;
- la fraction du revenu agricole forfaitaire, convenue entre propriétaire et locataire dans le
cas de location à part de fruit.

3.6.2.3 Taux libératoires de l’impôt


- 10% pour les revenus fonciers bruts imposables inférieurs à 120 000 DHS ;
- 15% pour les revenus fonciers bruts imposables égaux ou supérieurs à 120 000 DHS.9

3.6.3 Les profits fonciers

Sont considérés comme profits fonciers, les profits réalisés à l’occasion:


- De la vente d’immeubles ou de la cession de droits réels immobiliers portant sur de tels
immeubles.
- De l’expropriation d’immeuble pour cause d’utilité publique.
- De l’apport en société d’immeubles ou de droits réels immobiliers.
- De la cession à titre onéreux ou d’apport en société d’actions ou de parts sociales
nominatives émises par les sociétés à objet immobilier, réputées fiscalement
transparentes.
- De la cession à titre onéreux ou d’apport en société d’actions ou de parts sociales des
sociétés à prépondérance immobilière.(société dont l’actif brut immobilisé est constitué
pour 75% au moins par des immeubles ou par des titres des sociétés à objet immobilier);

9
La loi de finance 2019.

45
- De l’échange, considéré comme une double vente portant sur les immeubles, les droits
réels immobiliers.
- Du partage d’immeuble en indivision avec soulte, l’impôt ne s’applique qu’au profit
réalisé sur la cession partielle qui donne lieu à la soulte.
- Des cessions à titre gratuit portant sur les immeubles, les droits réels immobiliers.

3.6.3.1 Exonérations
Sont exonérés de l'impôt(article 63 du CGI) :
- Cessions d'immeubles dont la valeur totale est inférieur à 140.000DH.
- Cession d'un immeuble ou partie d'immeuble occupé à titre d'habitation principale
depuis au moins 6 ans au jour de ladite cession. Pour le logement social, la durée
d’occupation est au moins 4 ans.
- Cession d'un immeuble ou partie d'immeuble occupé à titre d'habitation principale par
son propriétaire ou par les membres des sociétés à objet immobilier réputées
transparentes, avant l'expiration du délai de six (6) ans précité, dans les conditions
suivantes10 :
 l’engagement de réinvestir le prix de cession dans l’acquisition d'un
immeuble destiné à l’habitation principale dans un délai ne dépassant
pas six (6) mois à compter de la date de cession du premier immeuble
destiné à l’habitation principale ;
 le contribuable ne peut bénéficier qu’une seule fois de cette
exonération ;
 le prix de cession de l’immeuble précité ne doit pas excéder quatre
millions (4 000 000) de dirhams ;
 le montant de l’impôt sur le revenu afférent au profit résultant de la
cession de l’immeuble précité qui aurait dû être payé, doit être
conservé auprès du notaire jusqu’à la date de l’acquisition d’un autre
immeuble destiné à l’habitation principale.

- Cession de droits indivis d'immeubles agricoles, situés à l'extérieur des périmètres


urbains entre cohéritiers.
Les cessions à titre gratuit portant sur les biens précités
effectuées entre ascendants et descendants, entre époux, frères et sœurs et entre la personne
assurant la Kafala (L.F 2018).

3.6.3.2 La base imposable


Le profit net imposable est obtenu par la différence suivante:

10
La loi de finance 2020.

46
- Profit net imposable = [ Prix de cession ou de vente – Frais de cession dûment
justifiés]- [Prix d’acquisition+ Frais d’acquisition+ Dépenses d’investissements]*
coefficient de réévaluation
- Les frais d’acquisition sont retenus soit forfaitairement pour un montant égal à 15% du
prix d’acquisition, soit pour le montant réel justifié s’il excède 15% dudit prix.

3.6.3.3 Le taux de l'impôt


- Le taux de l'impôt est fixé à un taux proportionnel de 20%, avec un minimum de 3% du
prix de cession.
De ce fait, toute cession imposable, qu'elle dégage ou non un profit, donne lieu à la
perception d'un montant minimum de 3% du prix de cession, lorsque le montant de
l'impôt calculé au taux de 20% sur le profit réalisé lui est inférieur. Soit:

IR= Profit net imposable * 20%


CM= Prix de cession* 3%

3.6.3.4 Institution d’une cotisation minimale


Institution d’une cotisation minimale de 3% au titre de la fraction du prix de cession qui excède le
montant de 4.000.000 DH pour les opérations de cession portant sur un
immeuble ou partie d'immeuble, occupé à titre d'habitation principale et dont le profit
est exonéré(L.F 2019).

3.6.3.5 Le paiement de l'impôt


L'impôt ainsi calculé doit être payé spontanément, en même temps que le dépôt de la déclaration
dans un délai de 30 jours à partir de la date de cession, à la caisse de receveur de l'administration
fiscale du lieu de situation du bien cédé.

3.7 Les revenus salariaux et assimilés


Les revenus salariaux regroupent les traitements , les salaires et les autres formes de rémunération
perçus par les contribuables en contrepartie de leur travail dans les entreprises privées ou
des les administrations publiques.
L'IR applicable aux revenus salariaux présente certaines particularités:
- l'IR salarial est calculé mensuellement,
-Il est retenu à la source par l'employeur,
- Le salarié disposant d'un salaire unique est dispensé de toute déclaration,
- La démarche du calcul de l'IR salarial est différente de celle appliquée dans le cas de l'IR global.

3.7.1 Champ d’application


47
Les revenus salariaux et assimilés visés l' article 56 du CGI comprennent les salaires et
traitements, les avantages en argent ou en nature, les indemnités et émoluments et les
pensions et rentes viagères.

3.7.2 Détermination de la base imposable

La base imposable de l'IR sur salaire est déterminée selon les étapes suivantes :
- Etape 1: Détermination du salaire brut global (SBG)
- Etape 2: Détermination du salaire brut imposable (SBI)
- Etape 3: Détermination du salaire net imposable (SNI)
- Etape 4: Calcul de l’IR brut
- Etape 5: Calcul de l’IR net

3.7.3 Détermination du salaire brut global (SBG)


3.7.3.1 Salaire brut
- Salaire de base: Rémunération initiale du travail. Il est déterminé en multipliant le nombre
d’heures par le taux horaire.
Le salaire de base est déterminé par le contrat de travail après un libre accord entre le
salarié et l'employeur. Cependant, les pouvoirs publics interviennent pour la
détermination de la rémunération des fonctionnaires du secteur public et la fixation d'un
minimum pour le salaire de base dans le secteur privé. Il s'agit:
* Du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) applicable dans le commerce,
l'industrie, les services, l'artisanat, les professions libérales.
* Et du salaire minimum agricole garanti (SMAG).
Le SMIG était fixé à 13,46 dh l'heure jusqu'au 30 juin 2019. Il connaîtra une
augmentation de 10% (1,34 dh) répartie sur deux tranches:
 A partir du mois de juillet 2019, SMIG horaire = 14,13 dh;
 A partir du mois de juillet 2020, SMIG horaire = 14,81 dh.
Quant au SMAG, il était fixé à 69,73 dh par jour jusqu'au 30 juin 2019. Il augmentera
dans les mêmes proportions que le SMIG (+10%, soit 6,97 dh, réparti sur deux tranches).
- Les heures supplémentaires: La durée légale de travail est 44 heures par semaine (2288
heures par an). Les heures de travail effectuées en dehors de la durée réglementaire de
travail hebdomadaire correspondent à des heures supplémentaires. Leur rémunération
est majorée. Le taux de majoration peut aller de 25% à 100% selon le cas comme le
montre le tableau suivant:
Horaire Majoration
Jour ouvrable Jour férié ou de repos
Entre 6 heures et 21 heures 25% salaire horaire 50% salaire horaire
Entre 21 heures et 6 heures 50% salaire horaire 100% salaire horaire

48
- Indemnités: destinées à couvrir les frais engagés dans l’exercice de la fonction (exemple:
frais de déplacement justifiés ).
- Primes: majorations de salaire octroyées aux salariés à titre d’aide et de motivation.
Exemple (prime d’ancienneté; prime de rendement, primes d’encadrement et de
responsabilité…).
- Avantages en argent ou en nature: tous les montants versés en sus du salaire et n’ayant
pas une contrepartie directe sont considérés comme des avantages: exemple, logement de
fonction, remboursement de loyers, frais scolaire, prime de fête, facture d'eau et
d'électricité, etc.
- Allocations familiales: ces allocations concernent les enfants à charge, et sont versées par
les organismes de prévoyance sociale. Leur montant s'élève à 300DH par mois et par
enfant pour les 3 premiers et de 36 DH pour les trois suivants (dans la limite de 6 enfants)11.

3.7.3.2 Détermination du salaire brut imposable (SBI)


SBI = SBG - Exonérations

3.7.3.3 Les éléments exonérés


Sont exonérés (Art.57 du CGI) :

 Les indemnités destinées à couvrir des frais engagés dans l’exercice de la fonction dans la
mesure où ils sont dûment justifiés (exemple : frais de déplacement justifiés);
 les allocations familiales et d’assistance à la famille (prime de naissance, allocation décès,
aide exceptionnelle au logement) ;
 Rentes viagères et allocations temporaires versées aux victimes d’accidents du travail;
 Indemnités journalières accordées aux personnes bénéficiaires de congés de maladie,
d’accidents ou de maternité.
 Les indemnités de licenciement ainsi que toute indemnité de dommages et intérêts
accordés par les tribunaux en cas de licenciement;
 Les retraites complémentaires souscrites parallèlement auxrégimes réglementaires et dont
les cotisations n’ont pasété déduites pour la détermination du revenu net imposable;
 Prestations servies au terme d’un contrat d’assurance sur la vie ou d’un contrat de
capitalisation dont la durée est au moins égale à 8 ans;
 La part patronale des cotisations sociales et des primes d'assurance groupe;
 Les montants relatifs aux frais de nourriture ou d’alimentation versés par les employeurs
aux salariés dans la limite de 30 DH 12par jour (La loi de finance 2019) sans que cela
dépasse 20% du salaire brut imposable;
 L’abondement supporté par la société employeuse dans le cadre de l'attribution d'options
de souscription ou d'achat d'actions par ladite société à ses salariés décidée par
l'assemblée générale extraordinaire. Par "abondement" il faut entendre la part du prix de

11
Le montant était de 200 DH par enfant pour les 3 premiers et de 36 DH pour les trois suivants (dans la limite de 6
enfants) jusqu'en juin 2019.
12
Les montant était de 20 DH avant l'année 2019.

49
l’action supportée par la société et résultant de la différence entre la valeur de l'action à la
date de l'attribution de l'option et le prix de l'action payé par le salarié. Toutefois,
l’exonération est subordonnée aux deux conditions suivantes :
a) L’abondement ne doit pas dépasser 10 % de la valeur de l'action à la date de
l'attribution de l'option ; A défaut, la fraction excédant le taux d'abondement tel que fixé
ci-dessus est considérée comme un complément de salaire imposé au taux du
barème, au titre de l'année de la levée de l'option.
b) les actions acquises doivent revêtir la forme nominative et leur cession ne doit pas
intervenir avant une période d’indisponibilité de 3 ans à compter de la date de la levée de
l’option. Dans ce cas, la différence entre la valeur de l’action à la date de la levée de
l’option et sa valeur à la date d’attribution de l’option sera considérée comme une plus-
value d’acquisition imposable au titre des profits de capitaux mobiliers au moment de la
cession des actions. En cas de cession d'actions avant l'expiration de la période
d'indisponibilité précitée, l'abondement exonéré et la plus-value d’acquisition précités
seront considérés comme complément de salaire soumis à l'impôt sans préjudice de
l'application de la pénalité et de la majoration de retard.
 Les salaires versés par la Banque Islamique de Développement à son personnel ;
 Les indemnités de stage mensuelle brute plafonnée à 6.000 dirhams versée au stagiaire,
lauréat de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle ou titulaire d’un
baccalauréat recruté par les entreprises du secteur privé, pour une période de 24 mois;
 Les bourses d'études;
 Les salaires mensuels bruts inférieurs à 10.000 DH, pour une durée de 24 mois à compter
de la date de recrutement du salarié, versé par une entreprise, association ou
coopérative créée durant la période allant du 1er janvier 2015 au 31
décembre 2022.
 qui recrutent au cours des deux premières années de leur existence et dans le cadre de
contrats de travail à durée indéterminée. Elle est limitée à 10 salariés;
 Les indemnités et rémunérations versées par une entreprise à des étudiants inscrits dans le
cycle de doctorat sous les conditions suivantes:
- Elles doivent être accordées dans le cadre d'un contrat de recherche;
- Leur montant ne doit pas dépasser 6000 DH;
- les étudiants bénéficiaires doivent être inscrits dans un établissementqui assure la
préparation et la délivrance du diplôme de doctorat ;
- L'exonération est accordée pour une période de 36 mois à compter de la date de
conclusion du contrat de recherche.

3.7.3.4 Détermination du salaire net imposable (SNI)


SNI= SBI- Déductions sur salaire

Déductions sur salaire


Elément Calcul Plafond
Frais professionnels (SBI-Avantages)*20% 2500 DH/ mois (30 000 / an)

50
(1)
Cotisation à la CNSS CNSS= SBI*4,48% (2) 6000DH/mois (72 000/ an)
Cotisation à l’AMO AMO = SBI*2,26% Sans plafond
Cotisation à la retraite CIMR= SBI*taux (de 3% à Sans plafond
complémentaire (CIMR) 10%)
Assurances retraite Selon le contrat 50% du salaire net imposable13
Cotisation à l ’assurance Sans plafond
groupe
Intérêts des prêts contractés ou 10% du Salaire net imposable
de la rémunération convenue
d’avance dans le cadre d’un
contrat « Mourabaha » ou de
la marge locative payée dans
le cadre d’un contrat «Ijara
Mountahia Bitamlik »
accordés pour l’acquisition et
la construction d’un logement
destiné à l’habitation
principale du salarié
Remboursement en principal Principal et intérêts Aucun
et intérêts des prêts contractés
pour l'acquisition d'un
logement social
(1) Ce taux de 20% est considéré comme un taux normal. Toutefois, certaines catégories professionnelles disposent des
taux spécifiques: 25% pour le personnel de casino; 35% pour les artistes dramatiques, lyrique, cinématographique,
musiciens et chefs d'orchestre, ouvriers mineurs; 40% pour le personnel navigant de la marine marchande; 45% pour le
personnel navigant de l'aviation marchande, journalistes et directeurs de journaux, inspecteur et contrôleurs des
compagnies d'assurance des branches vie, capitalisation et épargne, voyageurs, représentants et placiers de commerce et
d'industrie.
(2) cotisation sociale à partir du 01-01-2015. Avec: prestation sociale à court terme (dont l'indemnité pour perte
d'emploi)à un taux de 0,52% et prestation sociale à long terme un taux de 3,96%.

3.7.3.5 Les pensions et rentes viagères


Le montant brut imposable des pensions et rentes viagères est obtenu en éliminant les
éléments exonérés cités ci-dessus comme en matière des salaires normaux.
Le montant net imposable de la pension ou de la rente viagère est obtenu en appliquant
un abattement de:
- 60% sur le montant brut qui ne dépasse pas annuellement 168 000 DH.
- 40% sur le surplus.
Exemple:
Un contribuable marié bénéficie au titre de l’année 2020 d’une pension de retraite annuelle
desource marocaine d’un montant brut de 200.000 DH.

Calcul de l’impôt :
100.800 DH
Montant de l’abattement :

13
La loi de finance 2020.

51
- 168.000 X 60% =
- 32.000 X 40% = 12.800 DH
Total : 113.600 DH
Montant net imposable
86.400 DH
200.000 – 113.600 =
I.R. correspondant :
12.176 DH
(86.400 x 34%) - 17.200 =
I.R. exigible :
11.816DH
12.176 - 360 =

3.7.3.6 Les revenus salariaux versés aux sportifs professionnels

Pour la détermination du revenu net soumis à l’impôt sur le revenu au


titre des salaires versés aux sportifs professionnels, il est appliqué un
abattement forfaitaire de 50% sur le montant brut imposable desdits
salaires. Cet abattement n’est cumulable avec aucune autre déduction.

3.7.3.7 Calcul de l’IR


- IR Brut= SNI* taux – somme à déduire
- IR Net = IR brut- les déductions sur impôt (*)
- (*) voir la liquidation de l’impôt.

Barème mensuel de l'impôt sur le revenu


Salaire net imposable Taux Somme à déduire
0-2500 0 0
2501-4166,66 10 250
4166,67-5000 20 666,67
5001-6666,66 30 1166,67
6666,67-15 000 34 1433,33
Au delà de 15 000 38 2033,33

3.8 Les revenus et profits des capitaux mobiliers


3.8.1 Revenus des capitaux mobiliers

52
L’IR sur les revenus des capitaux mobiliers est prélevé par retenue à la source. Sont considérés
comme des revenus de capitaux mobiliers:
- les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés (droit de propriété) ;
- les revenus de placements à revenu fixe (droit de créance).

3.8.1.1 Fait générateur de l’impôt


Le fait générateur de l’impôt est constitué par l’encaissement, la mise à la disposition ou
l'inscription en compte du bénéficiaire.

3.8.1.2 L’imposition des revenus des titres de propriété


Ce sont les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés distribués par les
sociétés ayant leur siège au Maroc et relevant de l’impôt sur les sociétés. Il peut s’agir des :
- Produits relevant de la distribution des bénéfices (dividende et produits de participation);
- Sommes prélevées sur les bénéfices pour l’amortissement du capital;
- Sommes prélevées sur les bénéfices pour racheter les actions;
- boni de liquidation augmenté des réserves constituées depuis moins de 10 ans;
- Distributions occultes dissimulés dans les charges et découvertes par l’administration
fiscale à l’occasion des rectifications du résultat fiscal.

3.8.1.3 Les revenus des placements à revenu fixe


Ce sont des produits de placements à revenu fixe versés ou inscrits en compte des
personnes physiques ou morales qui n’ont pas opté pour l’impôt sur les sociétés et ayant
leur résidence habituelle, leur domicile fiscale ou leur siège au Maroc. Il s’agit :
- des intérêts et autres produits des obligations et autres titres d’emprunt émis par les
personnes morales ou physique, des bons de caisse, des bons de Trésor, des certificats de
dépôt, des bons de sociétés de financement… ;
- des primes de remboursement payées aux porteurs des même titres ;
- des intérêts des créances hypothécaires, privilégiés ou chirographaires, des
cautionnements ou dépôts des sommes d’argent à vue ou à échéance fixe ;
- des intérêts sur prêts consentis par l’intermédiaire d’organismes bancaires et de crédit par
des personnes physiques ou morales relevant de l’IR à d’autres personnes ;
- des intérêts sur prêts et avances consentis par des personnes physiques ou morales.

3.8.1.4 Base imposable


La retenue à la source sur les revenus de capitaux mobiliers au titre de l’IR est opérée sur
le montant brut des produits assujettis. Les frais d’encaissement, de tenus de compte ou de
garde ainsi que les agios sont compris dans les charges d’exploitation. Soit:
Le revenu net imposable (RNI) = (Revenus brut de produit de
placements à revenu fixe + produits des actions, parts sociales et revenus
assimilés) – les agios et les frais d’encaissement, de tenue de compte ou
de garde
53
3.8.1.5 Taux d'imposition
Le taux de 15% libératoire s'applique aux:
- pour les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés;
- les revenus bruts de capitaux mobiliers de sourceétrangère.
Le taux de 20% non libératoire s'applique aux:
- revenus de placements à revenu fixe et les revenus des certificats de Sukuk lorsqu'ils sont
perçues par les personnes morales et les personnes physiques imposables à l'IR selon le
régime du RNR ou RNS.
Le taux de 30% libératoire s'applique aux produits des placements à revenu fixe versés aux
personnes physiques imposables dans le cadre des revenus professionnels selon le régime
du résultat forfaitaire ou celui de l'auto-entrepreneur, et aux personnes physiques
assujetties à l'IR.

3.8.2 les profits sur cessions des valeurs mobilières


3.8.2.1 Profits imposables

Les profits annuels réalisés par les personnes physiques résidentes sur les cessions de
valeurs mobilières et autres titres de capital ou de créances émis par les personnes morales
de droit public ou privé, ayant leur siège au Maroc ou à l’étranger, les organismes de
placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), les fonds de placement collectif en
titrisation (FPCT) et les organismes de placement de capital risque (OPCR) à l’exception des
sociétés à prépondérance immobilière et des sociétés immobilières transparentes.

3.8.2.2 Exonérations
Sont exonérés de l’impôt :

- les profits ou la fraction des profits sur cessions de valeurs mobilières et autres titres de
capital et de créance correspondant au montant des cessions réalisées au cours d’une
année civile, n’excédant pas le seuil de 30.000 DH ;
- la donation des valeurs mobilières et autres titre de capital et de créance effectuée entre
ascendants et descendants, entre époux et entre frères et sœurs et entre la personne
assurant la Kafala;
- les dividendes et autres produits de participation similaires distribués par les sociétés
installées dans les zones d’accélération industrielle et provenant d'activités exercées dans
lesdites zones, lorsqu'ils sont versés à des non-résidents ;
- les intérêts perçus par les personnes physiques titulaires de comptes d’épargne auprès de
la caisse d’épargne nationale ;

54
- les intérêts servis au titulaire d’un plan d’épargne logement à condition que :
 les sommes investies dans ledit plan soient destinées à l’acquisition ou la
construction d’un logement à usage d’habitation principale ;
 le montant des versements et des intérêts y afférents soient intégralement
conservés dans ledit plan pour une période égale au moins à trois (3) ans à
compter de la date de l’ouverture dudit plan ;
 le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse
pas 400 000 DH.
- les intérêts servis au titulaire d’un plan d’épargne éducation à condition que :
 les sommes investies dans ledit plan soient destinées au financement des études
dans tous les cycles d’enseignement ainsi que dans les cycles de formation
professionnelle des enfants à charge ;
 le montant des versements et des intérêts y afférents soient intégralement
conservés dans ledit plan pour une période égale au moins à cinq (5) ans à compter
de la date de l’ouverture dudit plan ;
 le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan ne dépasse
pas 300 000 DH par enfant.

- les revenus et profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un plan d’épargne en
actions constitué par :
 des actions et des certificats d’investissement, inscrits à la cote de la bourse des
valeurs du Maroc, émis par des sociétés de droit marocain ;
 des droits d'attribution et de souscription afférents auxdites actions ;
 des titres d'O.P.C.V.M actions.
Toutefois, sont exclus les titres acquis dans le cadre d’attribution d’options
de souscription ou d’achat d’actions de sociétés au profit de leurs salariés
et qui bénéficient de l’abondement.
Le bénéfice de l’exonération susvisée est subordonné à la condition que :
 les versements et les produits capitalisés y afférents soient intégralement conservés
dans ledit plan pendant une période égale au moins à cinq (5) ans à compter de la date
de l’ouverture dudit plan ;
 le montant des versements effectués par le contribuable dans ledit plan, ne dépasse
pas deux millions 2 000 000 DH.

- les revenus et profits de capitaux mobiliers réalisés dans le cadre d’un plan d’épargne
entreprise au profit des salariés constitué par :
 des actions et certificats d’investissement, inscrits à la cote de la Bourse des valeurs
du Maroc, émis par des sociétés de droit marocain ;
 des droits d'attribution et de souscription afférents auxdites actions ;
 des titres d'O.P.C.V.M actions.

55
Toutefois, sont exclus les titres acquis dans le cadre d’attribution d’options de
souscription ou d’achat d’actions de sociétés au profit de leurs salariés et qui ont bénéficié
de l’abondement.
Le bénéfice de l’exonération susvisée est subordonné aux conditions suivantes :
 les versements et les produits capitalisés y afférents soient intégralement conservés
dans ledit plan pendant une période au moins égale à cinq (5) ans à compter de la date
de l’ouverture dudit plan ;
 le montant des versements effectués dans ledit plan, ne dépasse pas 2 000 000 DH.

3.8.2.3 Base imposable


Le profit net de cession est constitué par la différence entre :
Profit net imposable= (Prix de cession – frais de courtage et de commission)- (Prix
d’acquisition + frais de courtage et de commission)

N.B: En cas de cession de titres de même nature acquis à des prix différents,
le prix d’acquisition à retenir est le coût moyen pondéré des différents prix d'achat.

3.8.2.4 Report des moins values


- Les moins values subies au cours d’une année sont imputables sur les plus-values de
même nature réalisées au cours de la même année. Pour les moins-values qui subsistent en
fin d’année elles sont reportables sur l’année suivante.
- A défaut de plus-value ou en cas de plus-value insuffisante pour que l’imputation puisse
être opérée en totalité, la moins-value ou le reliquat de la moins value peut être imputée
sur les plus-values des années suivantes jusqu’à l’expiration de la quatrième année qui
suit la réalisation de la moins value.

3.8.2.5 Taux de l’impôt


Les profits de cessions de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance sont
soumis aux taux libératoires suivants:
 15% pour les profits nets résultant des cessions :
 d’actions cotées en bourse ;
 d’actions ou parts d’OPCVM dont l’actif est investi en permanence à hauteur d’au
moins 60% d’actions.
 20% pour les profits nets résultant :
 des cessions d’obligations et autres titres de créance ;
 d’actions non cotées en bourse et autres titres de capital ;
 O.P.C.V.M obligations, monétaires ou diversifiés…
 des cessions des valeurs mobilières émises par les fonds de placement collectif en
titrisation (FPCT) ;
 des cessions des titres d’organismes de placements en capital risque (OPCR) ;
Le taux de 20% s’applique également pour les profits bruts de capitaux mobiliers de
source étrangère.

56
3.9 Les revenus agricoles
3.9.1 Définition

Sont considérés comme revenus agricoles, les bénéfices réalisés par unagriculteur et/ou éleveur et
provenant de toute activité inhérente àl’exploitation d’un cycle de production végétale et/ou
animale dont lesproduits sont destinés à l'alimentation humaine et/ou animale, ainsi quedes
activités de traitement desdits produits à l’exception des activités detransformation réalisées par
des moyens industriels.

3.9.2 Exonération permanente

Sont exonérés de l’IR de manière permanente les contribuables disposant des revenus agricoles et
réalisant un CA annuel inférieur 5.000.000 DH au titre desdits revenus agricoles.14
Toutefois, lorsque le chiffre d’affaires réalisé au cours d’un exercice donné
est inférieur à 5.000.000 DH, l’exonération précitée n’est accordée que lorsque ledit chiffre
d’affaires est resté inférieur à ce montant pendant trois (3) exercices consécutifs.

3.9.3 Imposition temporaire au taux réduit

Les exploitants agricoles imposables bénéficient de l’imposition au taux réduit de 20% pendant
les cinq (5) premiers exercices consécutifs, à compter du premier exercice d’imposition.

14
La disposition concernant l'exonération permanente entre en vigueur à partir du 1er janvier 2020.

57
Chapitre 4: Taxe sur la valeur ajoutée(TVA)

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt sur la consommation qui a été introduit au
Maroc dans le cadre de la réforme fiscale entreprise par le Maroc au sein du fameux programme
d'ajustement structurel. La TVA a été promulguée la première fois par la loi 30-85 du 20
décembre 1985 publiée au BO N° 3818 du 1/1/86 en remplacement de la taxe sur les produits et
les services (TPS) en vigueur depuis 1961 au Maroc. Mais depuis 2007, la TVA a été incorporée
dans le Code général des impôts (CGI) par la loi de finances 2007.

Le champs d'application de la TVA s'étend à toutes les opérations de nature commerciales,


industrielles, artisanales et de prestations de services réalisés sur le marché local ou à
l'importation.

La TVA impose les produits et les services, de façon fractionnée, durant tout le cycle de
production et de commercialisation. Elle s'applique au prix de revient y compris tous les frais et
droits liés à l'opération à l'exception de la TVA elle-même.

En principe, la TVA est :


- Un impôt indirect : qui n’appréhende le revenu qu’au moment où il est dépensé.
- Un impôt réel : lié à la matérialité de l’opération et ne tenant compte ni de la situation, ni de
la qualité de la personne effectuant la dite opération (par opposition à l’impôt personnel).

A noter que ce sont les entreprises (redevables légaux) qui assurent la déclaration et le paiement
de la TVA à l'Etat. Cependant, le consommateur final est le redevable réel qui supporte cette taxe
en dernier ressort.

4.1 Champ d’application de la TVA


D'après l'article 87 du CGI, la TVA s'applique aux opérations de nature industrielle,
commerciale, artisanale ou relevant de l’exercice d’une profession libérale, accomplies au Maroc.
Elle s’applique aussi aux opérations d’importation.

A l'exception de l'agriculture et les activités à caractère non commercial, ou non industriel et les
activités à caractère civil, et sous réserve des exonérations prévues par le C.G.I, le législateur
soumet à la T.V.A. la quasi-généralité des opérations économiques.

En vertu des dispositions des articles 89 et 90 il y a lieu de distinguer deux catégories


d’opérations imposables:
- Opérations obligatoirement imposables;
- opérations imposables par option (assujettissement volontaire).

4.1.1 Opérations obligatoirement imposables

58
Sont soumis à la TVA :
1. Les ventes et les livraisons par les entrepreneurs de manufactures de produits extraits,
fabriqués ou conditionnés par eux directement ou à travers un travail à façon ;
2. les opérations de vente et les prestations de services effectuées par:
- Les commerçants importateurs;
- Les commerçants grossistes;
- Les commerçants revendeurs ayant réalisé l’année précédente un chiffre d’affaires
total égal ou supérieur à 2.000.000 DH. Ces derniers ne peuvent remettre en cause
leur assujettissement à la TVA que si leur chiffre d’affaires devient inférieur
pendant 3 ans à ce seuil. Exemple: les pharmaciens.
- les fabricants et prestataires de services dont le chiffre d’affaires taxable réalisé au
cours de l’année précédente est égal ou supérieur à 500.000 DH.
3. Les opérations d’échanges ainsi que les cessions de marchandises et des biens mobiliers
d’occasion corrélatives à une vente de fonds de commerce, effectuées par les assujettis.
4. Les travaux immobiliers, les opérations de lotissement et de promotion immobilière.
5. Les livraisons à soi-même d’opérations visés ci-dessus (immobiliers, lotissement…).
6. Les opérations d’hébergement et/ou de ventes de denrées ou de boissons à consommer sur
place.
7. Les opérations d’installation ou de pose, de réparation ou de façon.
8. Les opérations de banque de crédit et commissions de change
9. Les opérations effectuées dans le cadre de leur profession, par toute personne physique ou
personne morale au titre des professions de:
- avocats, adouls, notaires, huissiers de justice, interprète;
- architecte, vérificateur, géomètre, topographe, ingénieur, conseil et expert en toute
matière etc;
- Vétérinaire.

4.1.2 Opérations imposables sur option

Bien qu'effectuant des opérations exonérées ou situées hors champ, certaines personnes
sont autorisées à opter pour l'assujettissement à la TVA:
1. Les commerçants exportateurs de biens et de services hors champ, pour leurs C.A à
l ’exportation;
2. Les «petits fabricants», les exploitants de taxis et les «petits propriétaires» qui réalisent un
chiffre d’affaires annuel égal ou inférieur à 500.000 DH. En effet, au-delà de 500.000 DH
de chiffre d’affaires par an, la TVA devient obligatoire ;
3. Les revendeurs en l’état de produits dont le CA réalisé l’année précédente est inférieur à
2.000.000 dh).
Cette option est subordonnée à l’envoi d’une déclaration, au service des impôts, laquelle
prend effet à l’expiration d’un délai de 30 jours à compter de la date de son envoi.

59
L’option, peut porter sur toute, ou une partie de l’activité : elle doit être maintenue pour
une période d’au moins trois ans consécutifs.
4. Les fabricants et prestataires de services qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur ou
égal à 500 000 DHS (LF 2020).

4.1.3 Les exonérations en matière de TVA

Pour des raisons d’ordre social, économique, fiscal, culturel ou politique, certaines
opérations, bien qu’entrant dans le champ d’application de la TVA, en sont expressément
exonérées par la loi.

Toutes les exonérations ont pour point commun la non application de la TVA en aval (au
moment de la vente ou de la livraison) néanmoins elles, peuvent être différenciées selon qu’elles
sont de droit ou soumises à formalités (critère administratif) ou encore selon que la taxe payée en
amont pour leur réalisation est récupérable, ou non (critère économique).

Ainsi, le critère administratif permet de distinguer l’exonération automatique, c’est à dire


de droit - comme celle dont bénéficient, par exemple, les produits de première nécessité - de
l’exonération subordonnée à une autorisation préalable de l’administration, le plus souvent
matérialisée par une attestation délivrée par le service d’assiette ( biens d’équipements et autres
matériels exonérés).

Le critère économique quant à lui permet de distinguer entre trois catégories d’exonérations
selon l’incidence de la TVA amont sur le prix de revient et sur la trésorerie de l’assujetti.

Les trois catégories sont :

 L’exonération sans droit à déduction (article 91)


 L’exonération avec droit à déduction (art. 92)
 Le régime suspensif (art.94).

4.1.3.1 Opérations exonérées sans droit déduction


En vertu de l’article 91 du CGI, sont exonérées de la TVA, sans droit à déduction :

A. Exonérations de plein droit (sans formalités)

- Ventes de denrées et de produits de première nécessité : le pain,le couscous, les farines et


semoules, le lait et le beurre en vrac de fabrication artisanale, le sucre brut, les produits de
la pêche et la viande fraîche, les dattes conditionnées au Maroc ainsi que les figues et les
raisins secs, l’huile d’olive de production artisanale, les bougies et paraffines, le crin
végétal.
- Ventes portant sur: les métaux de récupération, les pompes à eau qui fonctionnent à
l’énergie solaire ou à touteautre énergie renouvelable utilisée dans le secteur agricole, les
tapis d’origine artisanale de production locale, les timbres fiscaux, les prestations fournies
60
par les compagnies d’assurances15, les ouvrages en métaux précieux fabriqués au Maroc,
les journaux, les livres, les films cinématographiques documentaires ou éducatifs.
- Ventes et prestations effectuées par les petits fabricants et les petits prestataires dont le C.A
annuel ne dépasse pas 500.000 DH (sous certaines conditions d’exercice de leur activité),
les exploitants de douches publiques de hammams et de fours traditionnels.
- Les activités et opérations réalisées par les fédérationssportives reconnues d'utilité publique
(LF 2018).
- Les prestations de services fournies par: les professions libérales liées à la médecine, à
l’exclusion des docteurs vétérinaires, les centres de gestion de comptabilité agrées.
- Les opérations financières de l’Etat notamment:
 les opérations d'escompte, de réescompte et les intérêts desvaleurs de l'Etat et
des titres d'emprunt garantis par lui ainsi que lesdiverses commissions allouées
pour le placement des mêmes valeurs;
 les opérations et les intérêts afférents aux avances et aux prêtsconsentis à l'Etat
par les organismes autorisés à cet effet.
- Les intérêts des prêts accordés par les établissements de crédit et
organismes assimilés aux étudiants de l'enseignement privé ou public 16 ou de la
formation professionnelle et destinés à financer leurs étudesau Maroc ou à l’étranger ;
- Les opérations de crédit effectuées par les associations de microcrédit au profit de leur
clientèle.
- Les produits provenant des opérations de titrisation pour l’émission
des certificats de sukuk par les Fonds de Placement Collectif en Titrisation.
- Les prestations de services afférentes à la restauration, au transport et aux loisirs scolaires
fournis par les établissements de l’enseignement privé.
- Les opérations et les prestations fournies par: les coopératives et leurs unions, les
associations reconnues d’utilité publique, les associations d’usagers des eaux agricoles,
l’office national des œuvres universitaires sociales et culturelles.
- L’ensemble des activités et opérations réalisées par les sociétés sportives pour une période
de 5 ans, allant du 1er janvier 2020 au 31décembre 2024 (LF 2020).
B. Exonérations sans droit à déduction soumises à formalités :
Les opérations concernées sont:
- Ventes de papier destiné à l’impression des journaux lorsqu’il est dirigé vers une
imprimerie.
- Ventes d’appareillages spécialisés pour handicapéset sur les implants cochléaires (L.F
2020).

4.1.3.2 Exonérations avec droit à déduction


A. Exonérations avec droit à déduction sans formalités:

- Les produits livrés et les services rendus à l’exportation.


15
Il s’agit des prestations réalisées par les entreprises d'assurances et de réassurance, qui relèvent de la taxe sur les
contrats d'assurances, ainsi que les prestations réalisées dans le cadre des opérations d’assurances Takaful et de
réassurance Takaful (L.F 2022).
16
L.F 2022.

61
- Les engrais.
- Les produits phytosanitaires et le matériel agricole (voir liste art 92,5°).
- Produits et équipements pour hémodialyse, les médicaments pour le traitement du diabète,
de l’asthme, des maladies cardio-vasculaire et du sidaet de la maladie de la méningite,
lesvaccins, les médicaments dont la liste est fixée par un arrêté conjoint du
ministre chargé de la santé et du ministre chargé des finances et qui sont
destinés au traitement de la fertilité et au traitement de la sclérose en
plaques ainsi que les médicaments dont le prix fabricant hors taxe fixé par voie
réglementaire, dépasse 588 dirhams.
- Les opérations de transport international.
- La construction de campus et de cités universitaires réalisés dans le cadre d’une convention
avec l’État (délai de 3 ans, 50chambres au moins, 2lits au maximum par chambre).
- Les opérations réalisées par: les sociétés SO.NA.D.A.C et SALA ALJADIDA, la fondation
Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation formation, la fondation
Mohammed V pour la solidarité,la fondation Mohammed VI pour la protection de
l’environnement, la Ligue Marocaine pour la protection del’enfance, , l’Institut de
Recherche sur le Cancer et l’agence spéciale Tanger Méditerranée.
- Les opérations et activités de Bank Al Maghreb, des banques offshore, des sociétés holding
offshore.
- Les produits livrés et les prestations de services rendues aux zones d'accélération
industrielles.
- Les fournitures de bureau acquises par les banques offshore.
- Les intrants destinés exclusivement à l’aquaculture (LF2018).
B. Exonérations avec droit à déduction soumises à formalités

- Les engins et filets de pêche acquis par les professionnels de la pêche maritime.
- Biens d’équipement, matériel et outillage à inscrire dans un compte d’immobilisation
acquis par: les entreprises assujettis à l’exclusion des véhicules acquis par les agences de
locationde voitures (L.F 2017), les diplômés de la formation professionnelle, les
établissements de l’enseignement privé et de la formation professionnelle, pendant les 36
mois à partir du début d’activité. Par début d’activité, il faut entendre la date du premier
acte commercial qui coïncide avec la première opération d’acquisition de biens et services à
l’exclusion :
 des frais de constitution des entreprises ;
 et des premiers frais nécessaires à l’installation des entreprises dans la limite de
trois (3) mois. Pour les entreprises qui procèdent aux constructions de leurs projets
d’investissement, le délai de trente six (36)mois commence à courir à
partir de la date de délivrance de l’autorisation de construire.
- Biens d’équipement, matériel et outillage acquis par: les associations s’occupant
d’handicapés, le croissant rouge marocain, la fondation Cheikh Zaid Ibn Soltan , la
fondation Cheikh khalifa Ibn Zaid et par les banques offshore.
- Les autocars, les camions et les biens d’équipement y afférents acquis par les T.I.R.
- Les véhicules neufs à utiliser comme taxi acquis par les personnes physiques.

62
- Les biens, marchandises, travaux et prestations destinés à être livrés à titre de dons à l’État
aux collectivités locales,aux établissements publiques et aux associations reconnues
d’utilité publique par les personnes physiques ou morales marocaines ou étrangères, ces
mêmes dons lorsqu’ils sont financés par l’U.E ou accordés par le Maroc aux pays étrangers.
- Les matériels éducatifs scientifiques ou culturels importés en franchise de taxe
conformément aux accords de l’UNESCO.
- L’acquisition des biens et services nécessaires à l’activité des titulaires de permis de
recherche d’hydrocarbures ainsi que leurs contractants et sous contractants.
- Acquisitions de biens et de marchandises par les non-résidents d’une valeur de 2000dh et
plus.
- Les biens et services acquis ou loués par les entreprises étrangères de tournage de films.
- Les opérations de cession de logements sociaux àusage d'habitation principale dont la
superficie couverte est compriseentre cinquante (50) et quatre vingt (80) m2 et leprix de
vente n’excèdepas deux cent cinquante mille (250.000) dirhams, hors taxe sur la valeur
ajoutée.
- Les opérations de construction de mosquées.
- Les travaux de restauration des monuments historiques classés.
- Les produits et matières entrant dans la fabrication des panneaux photovoltaïques, acquis
par les fabricants desdits panneaux (L.F 2022).
- Les marchandises, travaux ou prestations qu’acquièrent: les missions diplomatiques et leurs
membres ayant le statut diplomatique (sous réserve de la réciprocité) ainsi que les
organisations internationales et régionales et leurs membres accrédités au Maroc.

4.1.3.3 Régime suspensif


Les entreprises exportatrices de produits et de services peuvent, sur leur demande, être
autorisées à recevoir en suspension de la TVA les marchandises, matières premières et
emballages et services nécessaires aux opérations d’exportation.Le montant de cette
suspension ne peut être supérieur au montant du chiffre d’affaires réalisé au cours de
l’année écoulée.

4.2 Règles d’assiettes de la TVA


Le calcul de la TVA met en œuvre des règles qui se résument dans les paramètres suivants :
- situer le moment d’exigibilité de l ’impôt (fait générateur).
- déterminer son assiette(ou base).
- appliquer le tarif correspondant.
- imputer les déductions autorisées.

63
4.2.1 Le fait générateur

Régime de l’encaissement: la déclaration de la TVA exigible doit être faite après le règlement du
client quelle que soit la date de facturation. Le fait générateur est constitué par l’encaissement
effectif de la créance.

Régime de débit : La déclaration de la TVA exigible doit être faite après dès la constatation de la
créance sur le client quel que soit le mode de règlement. Le fait générateur est constitué par
l’inscription de la créance au débit du compte clients qui correspond à la facturation.

Les deux régimes intéressent seulement la TVA facturée (ou exigible). Pour la TVA récupérable
(sur charges et sur immobilisations), le montant payé ne peut être déduit de la TVA facturée
qu’après le paiement effectif de la charge ou de l’immobilisation. Sauf dans le cas où la société
aurait opté pour le régime des débits et aurait réglé ses achats par traite, dans ce cas seulement
elle pourra déduire la TVA dès l’acceptation de la traite.

4.2.2 La Base imposable

La base imposable est constituée par tout ce que perçoit l’assujetti, en contrepartie de l ’opération
imposable.

Principaux éléments constitutifs de la base imposable sont:

• Valeur nue de la marchandise


• Frais à la charge du vendeur (transport, emballages).
• Complément de prix (révision de prix, montants compensatoires).
• Produits financiers (intérêt de crédit ou de dépôt).
• Recettes accessoires (ventes de déchets, d’emballages).
• Droits et taxes (droits de douane).
Eléments à retrancher sont:

• Réductions de prix (rabais, remises, ristournes justifiées)


• Echange et compensation.
Exemple :

Le 12 septembre 2019, la facture établie par une entreprise à son client comprend les éléments
suivants:

Eléments Montant

64
- Prix catalogue 300 000

- Remise 1% 3 000

- Frais de transport 4 600

- Frais d’emballage 12 000

- Frais de montage 28 000

- Acompte versé le 20 Août 72 000

1- Déterminer la base d’imposition de la TVA sachant que le taux est de 20%.


2- Préciser la date d’exigibilité de la TVA sachant que le montant net à payer sera versé le
25/10/2019 et que:
- 1er cas: l’entreprise était soumise au régime des encaissements.
- 2ème cas : l’entreprise était soumise au régime des débits.

Solution :
1- Déterminer la base imposable de la TVA:

Eléments Montant

Prix catalogue 300 000


- Remise 1% 3 000
= Net commercial 297 000
+ Frais de transport 4 600
+ Frais d’emballage 12 000
+ Frais de montage 28 000
= Prix de vente (HT) 341 600
+ TVA 68 320

= Prix de vente (TTC) 409 920


- Acompte 72 000
= Net à payer (TTC) 337 920

2- Préciser la date d’exigibilité de la TVA:

1er cas: Selon le régime des encaissements

65
- TVA sur acompte: (72000/1,2)*20% = 12 000 DH, exigible au titre de mois d’août et à
verser avant la fin du mois de septembre 2019.
- TVA due = (337 920/1,2)*20% = 56 320, exigible au titre de mois d’octobre et à verser
avant la fin du mois de novembre 2019.
- Total de TVA exigible = 12 000+56 320 = 68 320 DH.
- 2ème cas : selon le régime des débits
- TVA sur acompte: (72000/1,2)*20% = 12 000 DH, exigible au titre de mois
d’encaissement (août )et à verser avant la fin du mois de septembre 2019.
- TVA due = (337 920/1,2)*20% = 56 320, exigible au titre de mois de facturation
(septembre) et à verser avant la fin du mois d'octobre 2019.
- Total de TVA exigible = 12 000+56 320 = 68 320 DH.

4.2.3 Les taux de TVA

La TVA s’applique à des taux «ad valorem » suivants:

i) Le taux réduit de 7%
Denrées et produits de large consommation,( le sucre raffiné ,les conserves de sardines ,le savon
de ménage ,le lait en poudre , les produits pharmaceutiques et les fournitures scolaires ainsi que
leurs composants) l’eau et la location de compteurs d’eau et d’électricité et la voiture
économique.

ii) Le taux réduit de 10%


- Les hydrocarbures liquides ou gazeux,
- L’hébergement dans les hôtels, la consommation sur place de nourriture et de boissons
dans les hôtels et les restaurants ainsi que les exploitants de cafés.
- Les opérations de vente des billets d’entrée aux musées, cinéma et
théâtre.
- Les opérations de vente et de livraison portant sur les œuvres etles objets d’art.
- Les huiles fluides alimentaires, le sel de cuisine,le riz usiné et ses farines, les pâtes
alimentaires.
- Les chauffe-eaux solaires et les panneaux photovoltaïques (L.F 2022).
- Les aliments pour bétail et animaux de basse cours
- Les opérations de banque et de crédit et les commissions de change,
- Les opérations de financement réalisées dans le cadre des contrats:« Mourabaha » et «
IjaraMountahiyaBitamlik » pour les acquisitions d’habitation personnelle effectuées par
des personnes physiques.

66
- Les transactions sur valeurs mobilières effectuées par les sociétés de bourses et les
OPCVM.
- Les professions libérales liées à la justice (avocat, notaire, interprète, adel, huissier de
justice).
- Les ventes de billets d'entrée auxmusées, cinéma et théâtre
- Matériels à usage agricole (voir la liste détaillée Art 99 -2° du C.G.I) à l'exclusion: des
abris-serres;des moteurs à combustion interne stationnaire, des pompes à axe vertical et
desmotopompes dites pompes immergées ou pompes submersibles ; - de scarificateur ;
des tarières, qui sont soumis à un taux de 20%.

iii) Le taux réduit de 14%


- Le transport de voyageurs et de marchandise à l’exclusion des opérations de transport
ferroviaire
- Le beurre à l’exclusion du beurre de fabrication artisanale
- L’énergie électrique
- Prestations rendues par les courtiers d’assurances (sans droit à déduction)
iv) Le taux normal de 20% (pour les autres opérations taxables)

4.2.4 Les déductions


4.2.4.1 Les déductions autorisées
L’assujetti est autorisé à déduire de la taxe collectée celle ayant grevé ses achats:
1°) De biens constituant des immobilisations et figurant en tant que telles en comptabilité.
2°) de biens ne constituant pas des immobilisations(valeurs d’exploitation)
3°) de services
Les conditions d’exercice du droit à déduction sont:
• Le paiement de la taxe
• La mention de la taxe sur la facture

4.2.4.2 Sont exclus du droit à déduction


- Les biens, produits et services non nécessaires à l’exploitation.
- Les biens et services utilisées pour la réalisation d’opérations exonérées(art91)ou
situées hors champ
- Les produits pétroliers utilisés comme carburants, sauf le gasoil utilisé par les
entreprises de transport ou par les entreprises pour le transport de leurs marchandises
- Les véhicules de transport privé de personnes, à l’exclusion de ceux acquis par les
entreprises de location de voitures
- Les frais de mission et de réception.
- Les taxes spécifiques (sans droit à déduction Art 99-3-b).

67
- N’est déductible la taxe ayant grevé les achats, travaux ou services dont le montant
dépasse 5.000 DH par jour et par fournisseur dans la limite de 50.000 DH par mois et
par fournisseur et dont le règlement n’est pas justifié par chèque barré non endossable,
effet de commerce, moyen magnétique, virement bancaire, procédé électronique ou
par compensation avec une créance à l’égard d’une même personne. La compensation
doit être effectuée sur la base de documents dûment datés et signés par les parties
concernées et portant acceptation du principe de la compensation.
- N'ouvre pas droit à déduction pour les établissements de créditet organismes
assimilés, la taxe sur la valeur ajoutée ayant grevé :
- les acquisitions de logements d’habitation destinés à la locationdans le cadre du
contrat « Ijara Mountahia Bitamlik» ;
- les acquisitions destinées à être vendues dans le cadre du contrat« Mourabaha ».

4.2.4.3 Remise en cause de la déduction (régularisations)


- Disparition de marchandises non justifiée : Reversement de la TVA déduite.
- Défaut de conservation des biens immeubles à savoir les constructions pendant le délai de
dix (10) ans: le contribuable est tenu de reverser le 1/10ème du montant de la TVA
initialement déduite ou de celui de la TVA exonérée dont il a bénéficié (L.F2017). Ne
donnent pas lieu à cette régularisation :
 les opérations de transfert d’actifs relatifs aux installations des énergies renouvelables;
 les opérations de cession temporaire des biens immeubles inscrits
dans les immobilisations, réalisées dans le cadre des opérations de
titrisation entre l’établissement initiateur et les fonds de placements
collectifs en titrisation (LF 2022).

- Biens utilisés à un usage mixte :


i) Déduction initiale = TVA payée X Prorata(calculé sur la base année(n-1))
ii) Régularisation dans le temps(quand la variation du prorata d’une année à l’autre est
supérieure à 5%) =( #ce entre déduc.initiale et déduc.réelle)/5

4.2.4.4 Principe d’application du prorata


Le prorata doit être défini chaque fin d’année à partir des opérations réalisées au cours de la
dite année. Il sera utilisé pour le calcul des déductions au cours de l’année suivante.

Pn = prorata calculé à partir des éléments de l’année «n »applicable durant l’année « n+1 ».

Le prorata de déduction doit représenter l'activité courante de l'assujetti. Tous les éléments à
caractère exceptionnel sont exclus de son calcul, tel est le cas, par exemple, des produits de

68
cession d'immobilisations, des indemnités d'assurance, débours17 et les recettes encaissées
pour le compte de tiers.

NB: Les entreprises nouvelles sont autorisées par la loi, à utiliser pour la première année
d’activité, un prorata prévisionnel.

Calcul du prorata (Cas du bien à usage mixte) :

De manière simplifiée, on peut donc dire que le prorata est le rapport entre les recettes qui
ouvrent droit à déduction et le montant du chiffre d’affaires total:

𝑪𝑨𝒕𝒂𝒙𝒂𝒃𝒍𝒆𝑻𝑻𝑪 + 𝑪𝑨𝑬𝑨𝑫𝑫𝑻𝑻𝑪(𝒂𝒓𝒕. 𝟗𝟐) + 𝑪𝑨𝒓é𝒈𝒊𝒎𝒆𝒔𝒖𝒔𝒑𝒆𝒏𝒔𝒊𝒇𝑻𝑻𝑪 (𝒂𝒓𝒕. 𝟗𝟒)


𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 =
𝑵𝒖𝒎é𝒓𝒂𝒕𝒆𝒖𝒓 + 𝑪𝑨𝑬𝑺𝑫𝑫(𝒂𝒓𝒕. 𝟗𝟏) + 𝑪𝑨𝒉𝒐𝒓𝒔𝒄𝒉𝒂𝒎𝒑𝒅𝒆𝑻𝑽𝑨

Application n° 1

Une entreprise imposée sous le régime du RNR a réalisé en 2018 les opérations suivantes:

Nature de l’opération Montant H.T


Exportation de conserves de tomates 2 000 000

Ventes à l’intérieur de conserves de 3 000 000


tomates
Ventes à l’intérieur de tomates fraiches 500 000

Le 15 juin 2019 cette entreprise achète un camion sur lequel elle a payé un montant de TVA
de 100 000 dh. Quel sera le montant de TVA à déduire par l’entreprise au titre de
l’acquisition du camion?

Solution A. n° 1

1°Calcul du prorata

Numérateur = 6000 000

Dénominateur = 6500 000

Prorata= 92%

2°Calcul de la déduction autorisée

17
Ce sont en principe les frais légalement à la charge du client et que le contribuable se borne à avancer pour le
compte de celui-ci.

69
TVA payée sur camion= 100 000*92%=92 000

Application n°2

Une entreprise imposée sous le régime du RNR a réalisé en 2017 les opérations suivantes:

Nature de l’opération Montant H.T


Exportation de conserves de tomates 2 000 000

Ventes à l’intérieur de conserves de 3 000 000


tomates
Ventes à l’intérieur de tomates fraiches 500 000

Le 15 juin 2018 cette entreprise achète un camion sur lequel elle a payé un montant de TVA
de 100 000 dh. Quel sera le montant de TVA à déduire par l’entreprise au titre de
l’acquisition du camion?

A la fin de l’année 2018 elle constate que le prorata réel de l’exercice est de 86%.

Procéder à la régularisation qui s’impose début 2019.

Solution A. n°2

Pi = 92% Pn = 86% Pi - Pn = - 6%

Di = 92 000 Dn = 100 000x86% = 86 000

Régularisation Pn Pi-Pn Dn (Di-Dn)/5


(n+1)
2019 86% 6% 86 000 1200

Pi - Pn est supérieur à 5% d’où régularisation

(Di - Dn)/5 étant positif l’entreprise doit procéder à un reversement de 1200 dh.

4.2.5 Le remboursement de la TVA

Le remboursement est ouvert aux assujettis effectuant des opérations exonérées avec droit à
déduction ou sous les régimes suspensifs .Les entreprises qui cessent leur activité peut
obtenir le remboursement du crédit de la TVA.

Il s’agit là d’une dérogation à la règle du report de crédit

70
Il est cependant prévu un plafond de remboursement(égal à la taxe fictive calculée sur la base
du CA réalisé sous le bénéfice des opérations sus visées).

Si le plafond est inférieur au remboursement demandé, la différence est reporté comme crédit
à rembourser sur la période suivante

Si le plafond est supérieur au remboursement demandé, le reliquat non utilisé viendra


s’ajouter au plafond de la période suivante.

Le remboursement est donc le prolongement de la déduction : Pour être remboursable une


taxe doit remplir toutes les conditions de déductibilité.

Le remboursement est trimestriel et doit être liquidé dans les quatre mois : Avec un délai de
forclusion d’une année

Le remboursement n’est pas automatique; il est subordonné à la souscription d’une demande


et au dépôt d’un dossier.

Une demande +Le dossier de remboursement qui doit comprendre :

- Les justificatifs du CA réalisé sous le régime des exonérations sus visées : Factures, avis
d’exportation, attestations d’exonérations, bon de commande.
- Les justificatifs des taxes ouvrant droit à (déduction) remboursement : Factures d’achats
comportant mention apparente de la taxe et les références de paiements.

Exemple
Une entreprise exportatrice a livré à l'exportation durant le 1er trimestre 2016
des marchandises pour une valeur (HT) de 1.000.000 DH. Pour cela elle
a acheté des biens et services sur lesquels elle a payé 220.000 DH de taxe sur
la valeur ajoutée.

- Calcul du plafond (1.000.000 x 20 %).................... ……...= 200.000

- Taxes ayant grevé ses achats.. ……………..…….………= 220.000

- Taxes remboursables………..……………….……………= 200.000

- Crédit reportable (220.000 - 200.000)…….………..…….= 20.000

Lors du 2ème trimestre, elle a encore exporté pour 1.000.000 de DH, ces achatsn'ont été grevés
que de 170.000 DH de taxe.

- Plafond (1.000.000 x 20 %)....................................= 200.000

71
- Taxes ayant grevé ses achats..……….…………..…..…..= 170.000

- Crédit de taxes......................................................= 20.000

- Taxes remboursables (170.000 DH + 20.000)..…..….= 190.000

- Reliquat de plafond ( 200.000 - 190.000)….……..……= 10.000

Les exportations du 3ème trimestre s élèvent à 1.500.000 DH et la taxe ayant grevé ses achats à
200.000 DH.

- Plafond (1.500.000 x 20 %)……………………….= 300.000

- Taxes ayant grevé les achats…………..…………= 200.000

- Nouveau plafond (300.000+10.000)……………= 310.000

- Taxes remboursables…..…………………..…....= 200.000

- Reliquat de plafond ( 310.000- 200.000)…..….= 110.000

Enfin, les exportations du 4ème trimestre s’élèvent à 2.000.000 DH et la taxe ayant grevé ses
achats est de 560.000 DH. Sachant que ladite société a bénéficié de 200.000 DH et 100.000 DH
de TVA au titre respectivement des achats en suspension et des admissions temporaires.
La liquidation du dossier de remboursement relatif au 4ème trimestre s’effectue comme suit :
- Plafond: 2.000.000 x 20%……………………………………= 400.000

- Taxes fictives sur les achats en suspension et l’AT(200.000 + 100.000) = 300.000

- Nouveau plafond(110.000+ 400.000- 300.000) ………………………= 210.000

- Taxes remboursables……………………………………………………= 210.000

- Crédit de taxes à reporter sur la période suivante : 560.000-210.000= 350.000

4.3 Déclaration et paiement de la TVA


L’entreprise paie la TVA lorsque la taxe qu’elle a collectée est supérieure à la taxe qu’elle est en
droit de déduire. Dans le cas contraire, on assiste à un crédit de taxe dit butoir.
Après avoir déterminé la TVA collectée et la TVA déductible de la période, les entreprises
doivent calculer la TVA à payer. Cette opération est effectuée à l’occasion de l’établissement de
la déclaration périodique de la TVA. Le règlement est ensuite effectué au receveur de
l’administration fiscale.Deux régimes d’imposition sont prévus pour la TVA : le régime de la
déclaration mensuelle et le régime de la déclaration trimestrielle.

4.3.1 Régime de la déclaration mensuelle


72
Sous ce régime, la TVA est exigible au titre des opérations taxables réalisées au cours d’un mois.

4.3.1.1 Personnes soumises au régime de la déclaration mensuelle

Le régime de la déclaration mensuelle est obligatoire pour :

- les entreprises qui ont réalisé, au cours de l’année précédente, un chiffre d’affaires taxable
(horsTVA) supérieur ou égal à 1.000.000 DH ;

- les entreprises n’ayant pas d’établissement au Maroc et y effectuant des opérations imposables.
Il faut préciser que les affaires exonérées ou situées hors champ d’application de la taxe ne sont
pas à prendre en considération pour l’appréciation du seuil de 1.000.000 DH.

La détermination de la TVA due se fait par application de la formule générale suivante:

TVA due au titre du mois M = TVA facturée (M) - TVA récupérable sur immobilisations
(M) - TVA récupérable sur charges (M) - Crédit de TVA (M-1)

4.3.1.2 Délai de déclaration et de paiement sous le régime mensuel

Les contribuables imposés sous le régime de la déclaration mensuelle doivent déposer avant le 20
de chaque mois auprès du receveur de l’administration fiscale, une déclaration du chiffre
d'affaires réalisé au cours du mois précédent et verser, en même temps, la taxe correspondante.
Toutefois, pour les contribuables qui effectuent leur déclaration par procédé électronique, celle-ci
doit être souscrite avant l’expiration de chaque mois.

4.3.2 Régime de la déclaration trimestrielle

Sous ce régime, la TVA est exigible au titre des opérations taxables réalisées au cours d’un
trimestre.

4.3.2.1 Personnes soumises au régime de la déclaration trimestrielle

Ce régime est obligatoire pour :

- les entreprises dont le chiffre d’affaires taxable, réalisé l’année précédente, est inférieur à
1.000.000 DH ;

- les entreprises nouvellement assujetties ;

-les entreprises dont l’activité est saisonnière, périodique ou occasionnelle.

73
Les entreprises qui déclarent sous le régime de la déclaration trimestrielle sont autorisées à être
imposés sous le régime de la déclaration mensuelle si elles en font la demande avant le 31
janvier.

La détermination de la TVA due trimestrielle se fait par application de la formule suivante:

TVA due au titre du trimestre T = TVA facturée (M, M+1, M+2) - TVA récupérable sur
immobilisations (M, M+1, M+2)- TVA récupérable sur charges (M, M+1, M+2)- Crédit de
TVA (T-1)

4.3.2.2 Délai de déclaration et de paiement sous le régime de la déclaration trimestrielle

Les contribuables imposés sous le régime de la déclaration trimestrielle doivent déposer avant le
20 du premier mois de chaque trimestre auprès du receveur de l’administration fiscale, une
déclaration du chiffre d'affaires réalisé au cours du trimestre précédent et verser, en même temps,
la taxe correspondante.

Toutefois, pour les contribuables qui effectuent leur déclaration par procédé électronique, celle-ci
doit être souscrite avant l’expiration du premier mois de chaque trimestre.

Annexes
Tableau N° Raison social :
PASSAGE DU RESULTAT NET COMPTABLE AU RESULTAT NET FISCAL

Patente : Exercice
INTITULES Montant Montant
I. RESULTAT NET COMPTABLE
.Benefice net
.Perte nette
II. REINTEGRATIONS FISCALES
1. Courantes
- Charges des exercices antérieurs
-
-
-
-
2. Non courantes
- Charges non courantes non dèductibles
- Impôts sur les bénéfices

74
-
-
-

III. DEDUCTIONS FISCALES


1. Courantes
-
-
-
-
2. Non courantes
- Produits non courants
-
TOTAL
IV. RESULTAT BRUT FISCAL Montants
Bénéfice brut si T1 > T2 (A)
Déficit brut fiscal si T2 > T1 (B)
V. REPORTS DEFICITAIRES IMPUTES (C) (1)
. Exercice N - 4
. Exercice N - 3
. Exercice N - 2
. Exercice N - 1
VI. RESULTAT NET FISCAL
Bénéfice net fiscal (A - C)
ou Déficit net fiscal (B)

Montants
VII. CUMUL DES AMORTISSEMENTS FISCALEMENT DIFFERES
VIII.CUMUL DES DEFITS FISCAUX RESTANT A REPORTER
. Exercice N - 4
. Exercice N - 3
. Exercice N - 2
. Exercice N - 1

(1) Dans la limite du montant du benefice brut fiscal (A)

Bibliographie
Ouvrages :
 ABOULJAOUAD M. (2010): Fiscalité appliquée de l’entreprise marocaine;les Editions
Maghrébines, 3éme édition.
 KESRAOUI M . (2003) : Gestion Fiscale de l’entreprise marocaine; Edition Cabinet Kasraoui ;
 MOUNIR M. (2019) : Fiscalité de l'entreprise, 3éme édition ;
 NMILI M. (2010) : Les impôts au Maroc; Editions maghrébines, 3éme édition.

75
 RIGAR M. (2015) : Précis de fiscalité marocaine de l’entreprise; Editions Al Maarifa.

Autres documents :
 BACHIRI M. : Fiscalité des entreprises au Maroc- 2015-2016.
 Code général des Impôts 2020; Ministère de l'Economie et des Finances
 Notes circulaires du Ministère des Finances

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE ...............................................................................................................................2

1.1 DEFINITIONS ..................................................................................................................................................... 2


1.1.1 L'impôt...................................................................................................................................................... 2
1.1.2 Les autres prélèvements ........................................................................................................................... 2
1.1.2.1 La Taxe fiscale ...........................................................................................................................................................2
1.1.2.2 La redevance .............................................................................................................................................................3

76
1.1.2.3 La parafiscalité .......................................................................................................................................................... 3
1.2 CLASSIFICATION DES IMPOTS ................................................................................................................................ 3
1.2.1 Classification administrative .................................................................................................................... 3
1.2.1.1 Impôts directs ........................................................................................................................................................... 3
1.2.1.2 Impôt indirects .........................................................................................................................................................4
1.2.2 Classification en fonction des types d’assiette ......................................................................................... 4
1.2.2.1 L'impôt sur le revenu ............................................................................................................................................... 4
1.2.2.2 L'impôt sur les dépenses.......................................................................................................................................... 4
1.2.2.3 L'impôt sur le capital ................................................................................................................................................ 4
1.2.3 Calcification selon les modalités de liquidation au type de tarifs appliqués ............................................ 4
1.2.3.1 Impôt à taux fixe....................................................................................................................................................... 4
1.2.3.2 Impôt à taux proportionnel .....................................................................................................................................4
1.2.3.3 Impôt à taux progressif ............................................................................................................................................4
1.3 LES SOURCES DU DROIT FISCAL.............................................................................................................................. 5
1.3.1 Les sources internes.................................................................................................................................. 5
1.3.1.1 La loi .......................................................................................................................................................................... 5
1.3.1.2 Les circulaires et règlements ...................................................................................................................................5
1.3.1.3 La jurisprudence ....................................................................................................................................................... 5
1.3.2 Les sources internationales du droit fiscal................................................................................................ 5
1.4 LA TECHNIQUE FISCALE: ...................................................................................................................................... 5
1.4.1 Le champ d'application de l'impôt ........................................................................................................... 6
1.4.2 L’assiette .................................................................................................................................................. 6
1.4.3 La liquidation de l'impôt ........................................................................................................................... 6
1.4.4 L'exigibilité de l'impôt............................................................................................................................... 6
1.4.5 Le recouvrement de l'impôt ...................................................................................................................... 6
1.5 LES OBJECTIFS DE LA FISCALITE .............................................................................................................................. 7
1.6 LES NORMES D'UN BON FONCTIONNEMENT DU SYSTEME FISCAL .................................................................................. 7
1.7 LA FISCALITE ET L'ECONOMIE ................................................................................................................................ 8
1.8 APERÇU SUR LE SYSTEME FISCAL MAROCAIN ............................................................................................................ 8

CHAPITRE 2: L’IMPOT SUR LES SOCIETES: I.S. ............................................................................................... 10

2.1 CHAMP D'APPLICATION DE L’I.S. ......................................................................................................................... 10


2.1.1 Les personnes imposables ...................................................................................................................... 10
2.1.1.1 Les personnes obligatoirement imposables .........................................................................................................10
2.1.1.2 Les personnes imposables sur option irrévocable ...............................................................................................11
2.1.2 Les personnes exclues du champ d'application de l’IS ............................................................................ 11
2.1.3 Produits soumis à l’impôt retenu à la source ......................................................................................... 12
2.1.4 Territorialité de l'IS ................................................................................................................................. 13
2.1.4.1 Sociétés ayant leur siège au Maroc ......................................................................................................................13
2.1.4.2 Sociétés n’ayant pas leur siège social au Maroc ..................................................................................................13
2.1.5 Exonérations ........................................................................................................................................... 13
2.1.5.1 Exonérations et impositions au taux réduit permanente ...................................................................................13
2.1.5.1.1 Exonérations totales et permanentes de l'IS ..................................................................................................13
2.1.5.1.2 Exonérations totales suivies de l'imposition permanente au taux réduit.....................................................15
2.1.5.1.3 Exonérations permanentes en matière d'impôt retenu à la source .............................................................16
2.1.5.1.4 Imposition permanente au taux réduit ...........................................................................................................17
2.1.5.2 Exonérations et impositions temporaires au taux réduit ....................................................................................17
2.1.5.2.1 Exonérations temporaires ................................................................................................................................17

77
2.1.5.2.2 Imposition temporaire au taux réduit .............................................................................................................17
2.1.5.3 Réduction d'impôt en faveur des sociétés dont les titres sont introduits en bourse .......................................18
2.1.5.4 Réduction d’impôt en faveur des entreprises qui prennent des participations dans le capital des jeunes
entreprises innovantes en nouvelles technologies ..................................................................................................................19
2.2 LA BASE IMPOSABLE DE L'I.S. ...................................................................................................................... 20
2.2.1 Détermination de la base imposable ...................................................................................................... 20
2.2.2 Passage du résultat comptable au résultat fiscal ................................................................................... 20
2.2.3 L'appréciation fiscale des produits ......................................................................................................... 21
2.2.3.1 Les produits imposables ........................................................................................................................................21
2.2.3.2 Les produits d'exploitation ....................................................................................................................................21
2.2.3.3 Les produits financiers ...........................................................................................................................................21
2.2.3.4 Les produits non courants .....................................................................................................................................21
2.2.4 Le traitement fiscal des charges ............................................................................................................. 22
2.2.4.1 Charges déductibles ...............................................................................................................................................22
2.2.4.1.1 Charges d'exploitation ......................................................................................................................................22
2.2.4.1.2 Les charges financières .....................................................................................................................................25
2.2.4.1.3 Charges non courantes .....................................................................................................................................25
2.2.4.2 Les charges non déductibles..................................................................................................................................26
2.2.5 Le déficit reportable ............................................................................................................................... 26
2.2.6 La base imposable de l'impôt retenu à la source.................................................................................. 27
2.2.7 Base imposable de l'impôt forfaitaire des sociétés non résidentes ........................................................ 27
2.3 LA LIQUIDATION DE L'I.S. ............................................................................................................................ 27
2.3.1 Période et lieu d'imposition .................................................................................................................... 27
2.3.2 Les taux de l'IS ........................................................................................................................................ 27
2.3.3 Calcul de l'IS ............................................................................................................................................ 30
2.4 LES OBLIGATIONS ET SANCTIONS DES ASSUJETTIS A L'I.S. .......................................................................................... 32
2.4.1 Les Obligations ....................................................................................................................................... 32
2.4.1.1 Les obligations déclaratives ...................................................................................................................................33
2.4.1.2 Les obligations comptables ...................................................................................................................................33
2.4.2 Les sanctions .......................................................................................................................................... 34
2.4.2.1 Les sanctions en matière d'assiette ......................................................................................................................34
2.4.2.2 Les sanctions en matière de recouvrement .........................................................................................................34

CHAPITRE 3: IMPOT SUR LE REVENU (IR) ..................................................................................................... 35

3.1 INTRODUCTION ............................................................................................................................................... 35


3.2 LE DOMAINE DE L’IMPOT ................................................................................................................................... 35
3.2.1 Champ d'application............................................................................................................................... 35
3.2.1.1 Les revenus imposables .........................................................................................................................................35
3.2.1.2 Les Personnes imposables .....................................................................................................................................36
3.2.1.3 Les personnes exonérées.......................................................................................................................................36
3.2.1.4 La territorialité ........................................................................................................................................................36
3.3 L’ASSIETTE DE L’IMPOT SUR LE REVENU ................................................................................................................ 36
3.3.1 Revenu global imposable ....................................................................................................................... 36
3.3.2 Déduction sur la base imposable (RGI) ................................................................................................... 37
3.3.2.1 Dons en argent ou en nature ..................................................................................................................................37
3.3.2.2 Les intérêts de prêts contractés ou de la rémunération convenue d’avance ..................................................37
3.3.2.3 Primes ou cotisations relatives aux contrats d’assurance retraite .....................................................................37
3.4 LA LIQUIDATION DE L’IMPOT SUR LE REVENU ......................................................................................................... 37

78
3.4.1 Modalités d’imposition........................................................................................................................... 37
3.4.1.1 Période d’imposition ..............................................................................................................................................37
3.4.1.2 Lieu d’imposition ....................................................................................................................................................38
3.4.1.3 Barème unique de calcul de l’impôt .....................................................................................................................38
3.4.1.4 Taux spécifiques .....................................................................................................................................................38
3.4.2 Déductions d’impôt ................................................................................................................................ 39
3.5 LES REVENUS PROFESSIONNELS ........................................................................................................................... 40
3.5.1 Champ d'application............................................................................................................................... 40
3.5.1.1 Les revenus assujettis ............................................................................................................................................40
3.5.1.2 Exonérations et réductions....................................................................................................................................40
3.5.1.2.1 Exonérations suivies de l’imposition permanente au taux réduit .................................................................40
3.5.1.2.2 Réductions permanentes ..................................................................................................................................40
3.5.1.2.3 Réductions temporaires ...................................................................................................................................40
3.5.2 Régimes d’imposition de l’I.R ................................................................................................................. 41
3.5.2.1 Régime du résultat net réel ...................................................................................................................................41
3.5.2.2 Résultat net simplifié .............................................................................................................................................41
3.5.2.3 Régime de la contribution professionnelle unique (LF 2021) .............................................................................42
3.5.2.4 Régime de l’auto-entrepreneur ............................................................................................................................44
3.5.2.4.1 Champ d’application .........................................................................................................................................44
3.5.2.4.2 Conditions d’option...........................................................................................................................................44
3.5.2.4.3 Base de détermination de l’impôt ...................................................................................................................44
3.6 LES REVENUS ET PROFITS FONCIERS...................................................................................................................... 44
3.6.1 Les revenus fonciers................................................................................................................................ 44
3.6.2 Détermination de la base imposable ...................................................................................................... 45
3.6.2.1 Pour les immeubles urbains ..................................................................................................................................45
3.6.2.2 Pour les propriétaires agricoles.............................................................................................................................45
3.6.2.3 Taux libératoires de l’impôt ..................................................................................................................................45
3.6.3 Les profits fonciers.................................................................................................................................. 45
3.6.3.1 Exonérations ...........................................................................................................................................................46
3.6.3.2 La base imposable ..................................................................................................................................................46
3.6.3.3 Le taux de l'impôt ...................................................................................................................................................47
3.6.3.4 Institution d’une cotisation minimale...................................................................................................................47
3.6.3.5 Le paiement de l'impôt ..........................................................................................................................................47
3.7 LES REVENUS SALARIAUX ET ASSIMILES ................................................................................................................. 47
3.7.1 Champ d’application .............................................................................................................................. 47
3.7.2 Détermination de la base imposable ...................................................................................................... 48
3.7.3 Détermination du salaire brut global (SBG) ........................................................................................... 48
3.7.3.1 Salaire brut ..............................................................................................................................................................48
3.7.3.2 Détermination du salaire brut imposable (SBI)....................................................................................................49
3.7.3.3 Les éléments exonérés...........................................................................................................................................49
3.7.3.4 Détermination du salaire net imposable (SNI) .....................................................................................................50
3.7.3.5 Les pensions et rentes viagères ............................................................................................................................51
3.7.3.6 Les revenus salariaux versés aux sportifs professionnels ...................................................................................52
3.7.3.7 Calcul de l’IR............................................................................................................................................................52
3.8 LES REVENUS ET PROFITS DES CAPITAUX MOBILIERS ................................................................................................. 52
3.8.1 Revenus des capitaux mobiliers.............................................................................................................. 52
3.8.1.1 Fait générateur de l’impôt .....................................................................................................................................53
3.8.1.2 L’imposition des revenus des titres de propriété ................................................................................................53
3.8.1.3 Les revenus des placements à revenu fixe ...........................................................................................................53

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3.8.1.4 Base imposable .......................................................................................................................................................53
3.8.1.5 Taux d'imposition ...................................................................................................................................................54
3.8.2 les profits sur cessions des valeurs mobilières ........................................................................................ 54
3.8.2.1 Profits imposables ..................................................................................................................................................54
3.8.2.2 Exonérations ...........................................................................................................................................................54
3.8.2.3 Base imposable .......................................................................................................................................................56
3.8.2.4 Report des moins values ........................................................................................................................................56
3.8.2.5 Taux de l’impôt .......................................................................................................................................................56
3.9 LES REVENUS AGRICOLES ................................................................................................................................... 57
3.9.1 Définition ................................................................................................................................................ 57
3.9.2 Exonération permanente ........................................................................................................................ 57
3.9.3 Imposition temporaire au taux réduit .................................................................................................... 57

CHAPITRE 4: TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE(TVA) ....................................................................................... 58

4.1 CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA ..................................................................................................................... 58


4.1.1 Opérations obligatoirement imposables ................................................................................................ 58
4.1.2 Opérations imposables sur option .......................................................................................................... 59
4.1.3 Les exonérations en matière de TVA ...................................................................................................... 60
4.1.3.1 Opérations exonérées sans droit déduction ........................................................................................................60
4.1.3.2 Exonérations avec droit à déduction ....................................................................................................................61
4.1.3.3 Régime suspensif ....................................................................................................................................................63
4.2 REGLES D’ASSIETTES DE LA TVA.......................................................................................................................... 63
4.2.1 Le fait générateur ................................................................................................................................... 64
4.2.2 La Base imposable .................................................................................................................................. 64
4.2.3 Les taux de TVA ...................................................................................................................................... 66
4.2.4 Les déductions ........................................................................................................................................ 67
4.2.4.1 Les déductions autorisées .....................................................................................................................................67
4.2.4.2 Sont exclus du droit à déduction...........................................................................................................................67
4.2.4.3 Remise en cause de la déduction (régularisations) .............................................................................................68
4.2.4.4 Principe d’application du prorata .........................................................................................................................68
4.2.5 Le remboursement de la TVA ................................................................................................................. 70
4.3 DECLARATION ET PAIEMENT DE LA TVA ............................................................................................................... 72
4.3.1 Régime de la déclaration mensuelle....................................................................................................... 72
4.3.1.1 Personnes soumises au régime de la déclaration mensuelle .............................................................................73
4.3.1.2 Délai de déclaration et de paiement sous le régime mensuel ............................................................................73
4.3.2 Régime de la déclaration trimestrielle ................................................................................................... 73
4.3.2.1 Personnes soumises au régime de la déclaration trimestrielle ..........................................................................73
4.3.2.2 Délai de déclaration et de paiement sous le régime de la déclaration trimestrielle ........................................74

ANNEXES ........................................................................................................................................................ 74

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 75

TABLE DES MATIERES ...................................................................................................................................... 76

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