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INTRODUCTION

La fiscalité, définie comme un « ensemble de lois, règlements, procédures et pratiques


administratives relatifs à l’impôt », est une nécessité pour toute société organisée ; « l’impôt est
source de vie pour l’Etat…», et apparaît par conséquent comme un moyen d’exercice du pouvoir
politique.

Le fondement de l’impôt a été expliqué par diverses théories. En réalité, l’impôt est un fait
institutionnel, un attribut essentiel de la souveraineté de l’Etat. Par conséquent, il repose sur une
base juridique.
Ainsi le droit fiscal tire sa substance de diverses sources.

QUELLES SONT LES SOURCES DU DROIT FISCAL?

Les sources du droit fiscal sont les instruments juridiques qui donnent naissance aux règles
applicables à l'impôt. En côte d’ivoire, les règles applicables aux impôts ont une source
essentiellement nationale, en ce qu'elles proviennent d'abord des autorités nationales. Toutefois,
certaines règles fiscales ont une origine internationale et proviennent des engagements
internationaux souscrits par la côte d’ivoire.
- La constitution est la source fondamentale du droit fiscal. Elle donne à
l'impôt son fondement juridique et désigne les autorités habilitées à consentir l'impôt
et celles compétentes pour l'exécuter. Ainsi la constitution pose le principe de l'impôt en
disposant que « Le devoir de s'acquitter de ses obligations fiscales conformément à la loi,
s'impose à chacun ». L’Assemblée Nationale a le pouvoir de consentir l'impôt et de
contrôler l'action du gouvernement dans ce domaine, de même pouvoir lui est donné de«
fixer les règles concernant l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toutes natures ».
- La loi est la principale source de référence du droit fiscal, dans la mesure
où elle autorise, conformément à la constitution, le gouvernement à prélever les
impôts, fixe les règles relatives à l'assiette, aux taux et aux modalités de recouvrement
des différents impôts. Exemple: les lois de finances adoptées chaque année par
l'Assemblée Nationale.
- Les règlements, qui émanent du pouvoir exécutif, ont pour fonction de
préciser les modalités d'application de la loi fiscale. Ce sont notamment les décrets, les
arrêtés et surtout les instructions administratives intervenant dans le domaine fiscal.
Destinées à préciser le sens de la loi fiscale, les dispositions réglementaires, jouent un
rôle déterminant dans le calcul de l'impôt.
- La jurisprudence fiscale, elle provient des décisions rendues par les cours
et tribunaux en matière fiscale. Ces décisions ne peuvent être, en principe, considérées
comme de véritables sources de droit fiscal, dans la mesure où les juges n'ont pas de
pouvoir de création de normes juridiques et doivent se borner à appliquer la loi fiscale.
Tout au plus peuvent-ils interpréter celle-ci. Cependant, le juge étant toujours obligé de
dire le droit, il peut être conduit à donner naissance à de nouvelles règles de droit.
- La doctrine fiscale, elle concerne l'ensemble des écrits et opinions des
théoriciens et praticiens de la fiscalité. Bien que n'étant pas une source formelle directe
du droit fiscal, la doctrine contribue à faciliter la connaissance de celui-ci et, par ses
réflexions, peut inspirer le législateur sur la politique fiscale.
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- Les circulaires : Ce sont l’ensemble des commentaires formulés par l’administration à propos des
textes législatifs et réglementaires. Ces commentaires sont rédigés dans le but d’interpréter le
contenu des dispositions fisc

- Les conventions internationales : La côte d’ivoire s'est engagée dans de


nombreux accords internationaux traitant de questions fiscales. Certains de ces accords
ont pour objet d'éviter des situations de double imposition ; ces accords peuvent être
bilatéraux (CI- France) ou multilatéraux (UEMOA, CEDEAO). D'autres sont de simples
accords commerciaux visant à réaliser le désarmement douanier entre les produits
importés et les produits nationaux. Exemple : O.M.C. Il faut noter enfin l'importance
des traités d'intégration régionale qui visent l'harmonisation des fiscalités intérieure et
de porte ; exemples : U.E.M.O.A., C.E.D.E.A.O.

. L'autonomie du droit fiscal.

On parle d'autonomie d'une discipline juridique lorsque celle-ci a ses finalités, ses
sources et ses techniques propres distinctes des finalités, des sources et des techniques d'autres
disciplines.
Ainsi, le droit fiscal peut être considéré comme une discipline autonome dans la mesure où
il a une finalité propre (fournir des ressources à l'Etat et à ses démembrements en vue de
leur permettre de couvrir leur dépenses), ses sources distinctes (législation spécifique), et
ses techniques particulières (recours à la contrainte, absence de consensualisme).
Dans de nombreux cas, le droit fiscal adopte des solutions qui s'écartent de celle du droit
administratif, du droit civil, du droit commercial etc. Ainsi il qualifie certains meubles
d'immeubles ; il considère comme revenu ce que l'on appelle capital dans les rapports régis par le
code civil ; il appelle « commerçant » des personnes qui n'ont pas cette qualité d'après le code de
commerce ; il entend les notions de domicile et de résidence, ainsi que la nationalité de manière
différente.
Ces différentes conceptions propres au droit fiscal confirment le caractère autonome
de celui qui se distingue ainsi du droit administratif, du droit civil et du droit commercial.
Lorsque le législateur a expressément fixé les rapports, il n'y a pas de difficultés. Cependant, des
difficultés sérieuses peuvent surgir, dès lors que la loi est silencieuse sur des situations qui relèvent
à la fois du droit privé et du droit fiscal

QUEL SYSTEME FISCAL POUR LA COTE D’IVOIRE ?

Le système fiscal peut être défini comme l'ensemble des impôts et taxes en vigueur dans un
pays. Il tient compte également des modalités de gestion desdits impôts.

. Caractéristiques du système fiscal ivoirien.

Les systèmes fiscaux des pays en voie de développement sont caractérisés comme étant à
faible rendement, sous administrés et inadaptés. Les caractéristiques du système fiscal
ivoirien sont les suivantes :

-. Système d'imposition cédulaire.


La cédule peut être définie comme une catégorie de revenu. Il en est ainsi du salaire, du
bénéfice, du dividende, du loyer, etc.
Avec ce système, à chaque revenu correspond un impôt déclaré et payé séparément.

-. Système d'impôts multiples


La caractéristique majeure des impôts ivoiriens est leur diversité. Ceci s'explique
par le système d'imposition cédulaire. Il faut noter le nombre élevé de taxes

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Spécifiques : Taxe sur les produits pétroliers, taxe sur le café, le cacao, les assurances
etc.

- Système déclaratif avec un droit de contrôle de l'administration: Le système fiscal


ivoirien est déclaratif ; ce qui signifie qu'il revient au contribuable seul, de calculer le
montant de son impôt, de le déclarer et de le payer, charge à l'administration d'exercer son
droit de contrôle.
Le système déclaratif tel qu'il est pratiqué fait appel à une certaine dose de
confiance du fisc vis à vis du contribuable, donc sa collaboration loyale. En effet, c'est ce
dernier qui fournit les éléments de l'imposition qu'il va supporter. Malheureusement, cette
collaboration volontaire fait souvent défaut. Aussi, la confiance faite au contribuable
n'est pas absolue ; l'administration se réserve le droit de contrôler les déclarations, fait des
recoupements, des droits de communications et surtout des vérifications de situation
fiscale dans un cadre légal strict. Ce cadre de contrôle est défini par le Livre de Procédures
fiscales.
Le bon fonctionnement d’un tel dispositif implique que les contribuables aient une
connaissance suffisante des règles fiscales qu’ils doivent mettre en œuvre pour remplir leurs
obligations.
Consciente de cette importante condition qui détermine et réoriente son action, le
gouvernement, à travers la Direction Générale des Impôts, a engagé plusieurs réformes :
1 - La rationalisation, la simplification et la modernisation du dispositif fiscal pour le
rendre accessible et compréhensible au plus grand nombre
2 - La décentralisation géographique des centres et des recettes des impôts afin de
rapprocher l’Administration fiscale du contribuable
3 - Des campagnes d’information et de sensibilisation des citoyens et des organisations
socioprofessionnelles quant à leurs droits et devoirs en matière de fiscalité (exemple :
émission télévisée l’impôt et vous)

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TITRE I :
ELEMENTS DE SCIENCES ET
TECHNIQUES FISCALES

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CHAPITRE 1:LA NOTION DE PRELEVEMENT
FISCAL

SECTION 1 : DEFINITIONS

1. DEFINITION ET CARACTERES DE L’IMPOT

- L’impôt est un prélèvement pécuniaire subi par les contribuables, individus, sociétés
ou organismes en vue de la couverture des charges publiques.

La définition classique de l’impôt est celle donnée par Gaston jèze qui soutient que l’impôt « est une
prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité, à titre définitif, et sans contrepartie,
en vue de la couverture des charges publiques. »
A cette définition classique, il convient d’ajouter que l’impôt est dû en fonction des capacités contributives
des contribuables et qu’il sert d’instrument d’intervention économique et social.
De ces définitions se dégagent les caractéristiques suivantes :

 L’impôt : un prélèvement pécuniaire


Dans ses modalités de paiement, l’impôt moderne est en principe un prélèvement sous forme pécuniaire ; des
modalités de règlement ont pu exister dans un passé lointain ou dans les sociétés traditionnelles. Même
aujourd’hui, certains systèmes fiscaux prévoient la dation en paiement qui consiste à la remise d’un bien en
paiement de son impôt. Les débiteurs de droits de succession ou de donation sont par exemple autorisés à
s’acquitter de leurs dettes fiscales par la remise d’une œuvre d’art.

 L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité


L’impôt a le caractère de prélèvement obligatoire, dès lors qu’il est effectué par voie d’autorité par
l’Administration sur la base de ses prérogatives de puissance publique.

 L’impôt : un prélèvement effectué à titre définitif


A la différence de l’emprunt, l’impôt régulièrement acquitté n’est en principe ni restituable, ni
remboursable.

 L’impôt : un prélèvement sans contrepartie immédiate qui sert à


couvrir les charges publiques
« Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu.
Aussi, le contribuable ne peut-il, pour contester sa dette, arguer de la mauvaise utilisation des
deniers publics. Il ne peut davantage exiger que l’impôt qu’il paie soit affecté à tel ou tel service
public ou au financement de telle ou telle opération. De même, il ne peut refuser de payer l’impôt au
motif que celui-ci financerait des dépenses contraires à ses principes »
Par ailleurs, l’impôt est la principale ressource du budget de l’Etat.

 L’impôt sert aux pouvoirs publics d’outil d’interventionnisme


économique, social et culturel
L’interventionnisme fiscal est essentiellement un instrument d’orientation socio-économique et culturelle
dont se servent les pouvoirs publics. Son champ d’application va de l’investissement à l’emploi et de
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l’épargne à l’aide aux familles. L’interventionnisme utilise l’impôt comme instrument de politique
économique, sociale et culturelle.

2. LA DEFINITION DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES AUTRES QUE


L’IMPOT

a. LA REDEVANCE

la différence de l’impôt qui ne comporte pas de contrepartie directe, la redevance est perçue à l’occasion d’un service
rendu. La redevance s’apparente donc au prix du service public devant être supporté par l’usager. Elle est
facultative dans la mesure où seuls les citoyens qui utilisent les services sont soumis à son paiement.

Exemple : Péage des autoroutes, redevance pour occupation du domaine public,


redevance RTI

b. LA TAXE

Les taxes, à l’instar des redevances, se caractérisent par leur perception à l’occasion d’un service ; à la différence de
l’impôt qui est perçu sans contrepartie.
Les taxes se distinguent des redevances sur le fait qu’elles peuvent être exigées des usagers effectifs, mais
également des usagers potentiels.

Exemple : taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

c. LA TAXE PARAFISCALE

Les taxes parafiscales sont des prélèvements perçus dans un intérêt économique ou social
au profit d’une personne morale de droit public ou privé autre que l’Etat, les collectivités
territoriales et leurs établissements publics administratifs.

Exemple : les taxes dévolues au FDFP (la taxe d’apprentissage et la taxe additionnelle à la
formation professionnelle continue).

SECTION 2 : LES FONCTIONS DE L’IMPOT

Les fonctions de l’impôt s’apprécient à trois (3) niveaux : financier, économique, sociale.

1. LA FONCTION FINANCIERE : COUVERTURE DES


CHARGES PUBLIQUES

Le rôle classique de l’impôt consiste en la couverture des charges publiques. L’impôt sert à renflouer les
caisses de l’Etat en vue de la couverture des dépenses publiques. C’est avec les recettes fiscales que l’Etat
construit les routes, les écoles, les hôpitaux, paye les salaires des fonctionnaires, et finance l’éclairage public,
l’adduction d’eau potable etc.

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2. LA FONCTION ECONOMIQUE:OUTIL D’INTERVENTIONNISME

Aujourd’hui, l’Etat, sur la base des conceptions économiques interventionnistes et dans le


respect de son ordre légal, utilise l’impôt pour orienter sa politique économique.Cette
fonction s'est, tout comme la fonction sociale, développée avec le passage du concept
d'Etat-Gendarme (armée, police, justice et certains travaux d'infrastructure) à celui
d'Etat-providence, censé assurer l'intérêt général.

L'Etat-providence doit, entre autres, assurer une fonction de stabilisation ou de


régulation qui sert à lutter contre les déséquilibres économiques (notamment le sous-emploi),
qui ne peuvent être corrigés par le marché seul. Dès lors, le prélèvement fiscal sera utilisé
comme moyen de régulation et de relance économique. Ex : promotion des investissements
à travers des incitations fiscales (exonérations et autres facilités fiscales) ; subvention
des entreprises fournissant des biens et services d'intérêt général ; orientation de la
consommation en surtaxant ou en sous taxant certains produits,...

3. LA FONCTION SOCIALE

Cette fonction n'est pas négligeable même si elle n'est pas très perceptible. Ce rôle social de
l'impôt exige d'une part qu'il soit tenu compte de la capacité contributive de chaque
citoyen (notion d'équité) et d'autre part qu'à partir des produits de l'impôt, l'Etat procède à
une redistribution des ressources en direction des couches les plus défavorisées (à travers
des bourses, allocations familiales, aides sociales,...).

Comme on peut l'imaginer, il peut y avoir conflit entre la fonction financière et


les fonctions économique et sociale. En effet, l'exonération de certains contribuables ou de
certains produits (pour des raisons économiques et sociales) est de nature à réduire le
montant des recettes fiscales (rendement financier de l'impôt). Les pouvoirs publics doivent,
en fonction de l'orientation politique, effectuer un dosage entre ces différentes fonctions.

SECTION 3 : LES QUALITES DE L’IMPOT

Tout système fiscal repose principalement sur deux grandes qualités


 L`impôt juste et équitable
 Le bon rendement de l`impôt
1 - L`IMPOT JUSTE ET EQUITABLE

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La détermination de l`impôt est basée sur la faculté contributive des contribuables. Pour
atteindre cet objectif on utilise généralement deux méthodes :
 La détermination de l`impôt du minimum vital.
Cette méthode consiste à définir une base imposable en tenant compte des charges
familiales du contribuable ou en déduisant de la base imposable une quôte part du
revenu, ensuite le reste de la base imposable subit une imposition à partir d`un taux
défini .exemple : les ITS
 La méthode de l`impôt progressif

Cette méthode consiste déterminer des taux d`imposition qui augmente en même temps que
les tranches de revenus augmentent.

2 - L`IMPOT AYANT UN BON RENDEMENT


L`impôt constitue la ressource de l`ETAT, or le rendement de l`impôt est souvent en
contradiction avec la qualité d`impôt juste et équitable, cependant pour que l`impôt est
un bon rendement il doit être : universel et dynamique.
 Universel

Tous les contribuables doivent payer leur quôte part d`imposition

 dynamique.

L`impôt est dynamique lorsqu`il augmente avec les recettes de l`Etat ;on dit alors que l`impôt
est élastique mais cette élasticité a des limites car lorsque le taux d`imposition de passe un
certain seuil, toute augmentation du taux d`imposition entraine non pas une augmentation des
recettes fiscales mais la baisse des recettes fiscales ;on dit alors que « trop d`impôt tue
l`impôt » cela a été démontré à travers une courbe par Arthur Laffer qui devint célèbre sous
le nom de courbe de Laffer

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LA COURBE DE LAFFER
Arthur Laffer est un économiste américain né en1941

CHAPITRE 2: LA TYPOLOGIE DES IMPOTS

La pluralité des impôts rend difficile leur classification. Toutefois, l’approche retenue ici sera
fondée sur les classifications techniques, administratives et économiques.

SECTION 1 : LA CLASSIFICATION TECHNIQUE

Sur une base technique, on opère les distinctions suivantes :


- Impôts directs et impôts indirects ;
- Impôts réels et impôts personnels ;
- Impôts fixes, impôts proportionnels et impôts progressifs ;
- Impôts spécifiques et impôts ad valorem.

1 - Impôts directs et impôts indirects

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Est impôt direct tout impôt payé par le contribuable sans que celui-ci puisse légalement
en répercuter la charge exacte sur un tiers.

Exemple : l’impôt sur le bénéfice

Est impôt indirect tout impôt dont le payeur n’est que le payeur apparent ; la charge
définitive de l’imposition étant répercutée sur la charge d’un tiers.

Exemple : la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

2 - Impôts réels et impôts personnels

Les impôts réels sont ceux qui frappent les biens d’un contribuable sans considération de sa
situation personnelle.

Exemple : la contribution foncière ou impôt foncier.

Par contre, l’impôt personnel s’entend d’un impôt qui tient compte de la situation
personnelle ou familiale du contribuable.

Exemple : l’impôt général sur le revenu avec la notion de quotient familial.

3 - Impôts fixes, impôts proportionnels et impôts progressifs

L’impôt fixe est une contribution définie pour chaque contribuable d’après un caractère précis
de la matière imposable.
Exemple : le droit fixe d’enregistrement exigé pour la cession de certains biens meubles.

L’impôt proportionnel consiste à appliquer à la base imposable, un taux fixe

Exemple : le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés est de 25%.

Contrairement aux impôts proportionnels, les impôts progressifs sont déterminés en


appliquant à la base imposable un taux variable ou croissant.

Exemple : l’impôt général sur le revenu, les droits de succession.

4 - Impôts spécifiques et impôts ad valorem

Les impôts spécifiques sont obtenus en multipliant un poids, un volume, par un tarif unitaire
déterminé.

Exemple : la taxe sur les boissons alcoolisées.

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Quant aux impôts ad valorem, ils sont obtenus par l’application à une base imposable
d’un taux prévu.

Exemple : l’impôt sur les bénéfices

SECTION 2 : LA CLASSIFICATION ADMINISTRATIVE

C’est une classification fondée sur la nature des budgets destinataires ou bénéficiaires.
On distingue :
- Les impôts d’Etat (impôt sur le bénéfice, taxe sur la valeur ajoutée…)
- Les impôts locaux qui sont ceux dévolus aux collectivités locales (taxe forfaitaire sur
les petits commerçants et artisans) ;
- Les impôts perçus au profit du Fonds de Développement de la Formation
professionnelle (FDFP)

Remarque : certains impôts ont une destination mixte. Ils sont à la fois impôts d’Etat et
impôts locaux (impôt synthétique, patente, contribution foncière).

SECTION 3 : LA CLASSIFICATION ECONOMIQUE

Elle se fonde sur les revenus, la consommation et le capital.

1 - Impôts sur les revenus

Ce sont les impôts qui frappent les revenus au moment de leur réalisation.

Exemple : impôt sur les bénéfices.

2 - Impôts sur la consommation

Ces impôts sur la dépense frappent le revenu au moment où il est dépensé.

Exemple : la taxe sur la valeur ajoutée.

3 - Impôts sur le capital

Ce sont les impôts qui frappent le revenu consolidé. L’imposition du capital peut
s’effectuer soit en raison de son existence, soit en raison de sa transmission onéreuse à titre
onéreux ou gratuit.

Exemple : droits de mutation

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CHAPITRE 3: LES MODALITES D`IMPOSITION
LA TECHNIQUE FISCALE

Le prélèvement fiscal comporte trois étapes essentielles : l'assiette, la liquidation et


le recouvrement, précédé d'une étape préliminaire : le champ d’application.

SECTION 1 LE CHAMP D`APPLICATION

Définir le champ d'application revient à préciser : les personnes imposables, les


opérations imposables et les règles de territorialité :

1. Les personnes imposables


Ce sont celles qui sont désignées comme contribuables ou assujettis par la loi. Une
personne est imposable en fonction des opérations qu'elle réalise. C'est le cas des
commerçants qui, par nature réalisent des actes de commerce imposables dans le cadre de la
fiscalité des entreprises : il peut s'agir d'une personne physique ou morale.

2. Les opérations imposables


Ce sont les événements ou actes relatifs au revenu, à la dépense ou au capital devant
être soumis à l'impôt. Selon les impôts et taxes concernés, certaines opérations sont
imposables par nature, d'autres par option et d'autres par disposition de la loi et d'autres
enfin sont exonérées.

3. Les règles de territorialité


Les règles de territorialité précisent les limites du territoire au quel s'applique la
législation fiscale ivoirienne, ainsi que les règles applicables en cas d'opération mettant en
jeu des personnes hors de la CÔTE D`IVOIRE.

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SECTION 2 L’ASSIETTE DE L’IMPOT

Asseoir l'impôt est une étape essentielle du prélèvement fiscal. L'opération


comporte : la détermination de la matière imposable et le fait générateur.

1. La matière imposable
La définition de la matière imposable est du ressort de l'administration. Cette
phase implique une double opération : Il faut dans un premier temps que soient qualifiés les
éléments susceptibles d'entrer dans la base d'imposition. Il faut ensuite qu'ils soient évalués.
C'est l'indicateur de la ressource ou de l'opération économique à atteindre, à savoir, le
revenu ou bénéfice, la dépense, le capital ou opération sur le capital.

2. Le fait générateur
C'est la situation, l'événement ou l'acte qui créé les conditions d'existence de la dette
fiscale, dont il fixe le régime juridique. Il est constitué par l'écoulement d'une année
d'exploitation ou la clôture d'un exercice pour le BIC ou BNC le franchissement du cordon
douanier pour les droits de douane, la livraison de la marchandise ou l'accomplissement
du service pour la TVA.
Le fait générateur doit être distingué de l'exigibilité qui est le droit pour le trésor
public de réclamer, à partir d'une certaine date, le paiement de l'impôt. Ces deux
notions peuvent cependant coïncider dans le temps comme les droits de douane et
d'enregistrements.

3. L'évaluation de la matière imposable.


Il s'agit de définir la base imposable et de l'évaluer. La législation fiscale définit
les modalités de détermination de la base imposable et les procédés retenus pour son
évaluation, avec une extrême précision. On rencontre trois procédés d'évaluation :

a) L'évaluation réelle ou directe


Elle vise à connaître le montant réel de la base imposable ; ce qui suppose la
tenue d'une comptabilité détaillée. Le plus souvent, le fisc se contente de la
déclaration du contribuable ; mais cette confiance a pour contrepartie le droit de
contrôle et de vérification que se réservent les services fiscaux. C'est le mode
d'évaluation le plus usité et qui semble avoir les faveurs de l'administration fiscale.

b) L'évaluation approchée ou forfaitaire


Elle revient à renoncer à l'évaluation réelle parce que douteuse ou peu sûre. La base
est déterminée de façon approximative par l'administration à partir d'éléments jugés
significatifs de l'activité du contribuable ou de sa capacité contributive. C'est le cas en
particulier en matière de bénéfices pour certaines petites entreprises dans la détermination
du forfait. Ici, c'est l'administration qui fixe le forfait.

c) L'évaluation indiciaire
Cette dernière est encore plus approximative et se fonde sur des critères
extérieurs à la base imposable elle même. Il s'agit par exemple de l'évaluation des
valeurs locatives des bâtiments en matière d'impôts locaux ou d'impôt sur les revenus

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fonciers fondé sur le classement des immeubles en catégories présentant des
caractéristiques de confort ou de qualité communes.
Une fois l'impôt assis, c'est-à-dire la base d'imposition déterminée, il va falloir le
liquider.

SECTION 3 LA LIQUIDATION DE L’IMPOT

La liquidation intervient après que la base d'imposition ait été déterminée. Elle
consiste à appliquer à la base d'imposition un ensemble de règles qui forment le tarif de
l'impôt. En pratique, il s'agit le plus souvent d'appliquer un taux ou un barème (impôt
sur le revenu) ou un tarif (taxe de résidence).
Elle est effectuée soit par le contribuable lui même, (TVA, ITS) ou par
l'administration (Patente, Taxe de résidence).
En plus du taux, la liquidation peut faire intervenir des éléments complémentaires
tels que les abattements, les exonérations et déductions.

SECTION 4LE RECOUVREMENT DE L`IMPOT

Recouvrer l'impôt, c'est le percevoir. Cette opération est conduite par un


comptable public relevant de la Direction Générale du Trésor (impôts locaux) ou de la
Direction Générale des Impôts (TVA, droits d'enregistrement), ou encore de la Direction
Générale des Douanes (droits de douane).
Il consiste à faire entrer l'impôt dans les caisses publiques. C'est l'opération
essentielle, celle qui réalise le but de l'impôt.
C'est également celle qui entraîne le plus de problèmes entre l'administration
fiscale et les contribuables.

SECTION 5LES MODES DE PAIEMENT DE L’IMPOT

1. Le paiement ordonné
C'est le système applicable aux impôts directs faisant l'objet d'avis d'imposition. Il
se caractérise par le fait qu'il y a un temps qui sépare le fait générateur de
l'exigibilité : exemple : L`impôt foncier

2. Le paiement spontané
Il y a paiement spontané lorsque l'impôt est dû dès que survient le fait générateur ou
dès qu'il est liquidé. C'est le cas des droits de douane, d'enregistrement et de timbre.

3. Le tiers payeur ou retenue à la source


C'est un système applicable en matière d'impôt sur le revenu. Avec ce système, un
tiers, le payeur, qui détient le revenu va défalquer le montant de l'impôt au profit du
fisc. Le bénéficiaire reçoit un montant net d'impôt. C'est le cas de l'ITS, de L'IRC et de
l'IRVM.

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CHAPITRE 4: LES REGIMES D’IMPOSITION
Il existe quatre (4) régimes d’impositions en Côte d’Ivoire : le Réel Normal
d’Imposition, le Réel Simplifié d’Imposition, le régime de l’Impôt Synthétique et le régime de
la Taxe Forfaitaire des Petits Commerçants et Artisans.

SECTION 1LE REEL NORMAL D’IMPOSITION (RNI)

1 - Les personnes imposables

Les personnes concernées sont les sociétés, les personnes morales, en général, les
membres de professions libérales, les particuliers et les prestataires de service dont le chiffre
d’affaires est supérieur à 150 millions.

2 - Les obligations des contribuables

a - Les formalités déclaratives

Les contribuables au Réel Normal d’Imposition ont jusqu’au 30 avril pour


déclarer leurs résultats à l’Administration fiscale, sur un imprimé établi à cet effet.
Tous les contribuables sont tenus d’arrêter leur exercice comptable le 31 décembre
de chaque année.

b - L’assujettissement à la TVA et au BIC

1 - La TVA
En matière de taxe sur le chiffre d’affaires, les assujettis doivent déclarer au plus
tard le 15 de chaque mois le montant de leur chiffre d’affaires du mois précédent
accompagné de la liste de leurs fournisseurs et le détail des différentes imputations (TVA
supportée sur les achats).

2 - L’impôt sur les bénéfices industriels et


commerciaux
Les contribuables au régime normal d’imposition sont redevables d’un impôt sur
les bénéfices exigible après la clôture de l’exercice en trois fractions égales payables le 20
avril, le 20 juin et le 20 septembre de chaque année.
Le taux est de 25% pour les personnes morales 20% pour les entreprises
individuelles.

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SECTION 2 LE REEL SIMPLIFIE D’IMPOSITION (R.S.I)

1- Les personnes imposables

Sont obligatoirement soumis au RSI :


Les commerçants (personnes morales ou physiques) qui achètent pour revendre des biens y
compris les prestataires de services lorsque leur chiffre d’affaires annuel toutes taxes
comprises se situe entre 50 et 150 millions.

2- Les obligations du contribuable

a- La tenue d’une comptabilité simplifiée

Les contribuables au RSI ont la faculté de tenir une comptabilité simplifiée


comportant obligatoirement :
- Un livre des achats
- Un livre des frais généraux
- Un livre des salaires et des prestations réalisées
- Un livre de caisse retraçant jour après les recettes, les dépenses les prélèvements et les
apports effectués par l’exploitation
- Un livre d’inventaire des stocks, des immobilisations, des créances et des dettes.

b- L’assujettissement à la TVA et au BIC

- La TVA
Au niveau de la TVA, il s’agira pour les contribuables au RSI de faire des
versements trimestriel au plus tard les 15 avril, 15 juillet, 15 octobre et 15 janvier de chaque
année sur la base du chiffre d’affaires réalisé au cours de chaque trimestre échu, sur une
déclaration conforme au modèle prescrit par l’Administration fiscale. Ils doivent tenir un livre
côté et paraphé par la DGI, relatant jour par jour, le montant de chaque opération en faisant
apparaître d’une manière distincte :
 Les opérations non soumises à TVA
 Les opérations soumises à TVA

-L’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux


Les contribuables imposés suivant le régime du Réel Simplifié d’Imposition (RSI)
sont tenus de s’acquitter de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux après la
clôture de l’exercice en trois fractions égales payables au plus tard le 15 avril, le 15 juin et le
15 septembre de chaque année.
La déclaration des résultats doit être établie sur un imprimé conforme au modèle
prescrit par l’administration fiscale.
SECTION 3L’IMPOT SYNTHETIQUE

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1- Les personnes imposables

Le régime de l’impôt synthétique a été institué par la loi de finance pour la gestion
1994. Il s’adresse aux personnes physiques exerçant une activité de commerce au détail,
d’artisanat, de restauration, d’élevage, y compris les prestataires de services lorsque le chiffre
d’affaire annuel est compris entre 5 000 001 et 50 millions
Sont exclues du régime de l’impôt synthétique, quel que soit le montant de leurs
chiffres d’affaires annuel, les personnes morales quelles que soit leur forme juridique, y
compris les sociétés de fait, et les associations en participation.

2- Les obligations des contribuables

a- Les obligations déclaratives

Les contribuables à l’impôt synthétique sont tenus de souscrire à une déclaration


fiscale d’existence et une déclaration d’impôt synthétique auprès du centre des impôts dont ils
dépendent. Ils doivent également tenir à jour les documents suivants :
 Un livre relatant les achats effectués en rapport avec l’exploitation
 Un livre indiquant la valeur des stocks au début et à la fin de l’exercice
 Un livre retraçant les ventes ou les prestations réalisées

b- Le paiement de l’impôt synthétique

Le montant du chiffre d’affaire annuel sert de base à la détermination de la cotisation exigible.


Son estimation est opérée au moyen des éléments suivants :
- Le chiffre d’affaire réalisé l’année précédente ou le chiffre d’affaires prévisionnel en
cas de début d’activité ;
- L’importance des locaux professionnels ;
- L’importance du matériel d’exploitation et du personnel ;
- Le montant des achats, des frais généraux, des stocks, des marges pratiquées ;
- La nature de l’activité et la clientèle ;
- Le train de vie de l’exploitant.
Le chiffre d’affaires ainsi évalué permettra de retenir la cotisation annuelle (l’impôt dû).
Des coefficients particuliers sont à appliquer à la cotisation de ceux dont le chiffre
d’affaires n’excède pas 15 millions :
- 0,5 pour ceux dont le chiffre d’affaire est < 10 millions
- 0,7 pour ceux dont le chiffre d’affaires est < à 15 millions et > 10 millions.
Le paiement de l’impôt synthétique est libératoire de la patente, de l’impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux, de la taxe sur la valeur ajoutée et de l’impôt sur le
revenu.

SECTION 4LE REGIME DE LA TAXE FORFAITAIRE DES


PETITS COMMERCANTS ET ARTISANS

17
Les petits commerçants et artisans dont le chiffre d’affaires annuel est en inférieur ou égal à
cinq millions sont passibles d’une taxe forfaitaire instituée par l’ordonnance n° 61-123 du 14
avril 1961 portant taxes forfaitaires municipales.
La taxe forfaitaire est perçue au profit des municipalités sur le territoire des
communes et au profit des départements en dehors de celles-ci. L’assiette, le recouvrement et
le contrôle sont assurés par les services communaux.

18
TITRE II : LES DROITS
D`ENREGISTREMENTS ET
DE TIMBRES

CHAPITRE 1 : LES DROITS D’ENREGISTREMENTS

19
Dans le cadre de la fiscalité des entreprises, les droits d’enregistrement sont
constitués des droits que l’entreprise paie sur les apports des associés lors de la création de la
société, lors de l’augmentation du capital, de la réduction et de l’amortissement du capital, de
la fusion, scission et d’apport partiel de société.
Ce sont également les droits à payer lors de la dissolution de la société et des droits à payer
lors de la cession de certains éléments du patrimoine de l’entreprise.
Sont exemptées de droit d’enregistrement :
- Les sociétés d’Etat, les sociétés coopératives agricoles.
- Les sociétés d’Etat ou d’économie mixte de crédit, les sociétés mutualistes, les
sociétés immobilières d’économie mixte.

SECTION 1 LES DROITS DUS LORS DE LA CREATION DE LA SOCIETE

Les droits sont fonction des types d’apport. Les apports constituent la base
imposable.
On distingue deux catégories d’apports : les apports à titre pur et simple (APS) et les
apports à titre onéreux (ATO)

I -LES APPORTS A TITRE PUR ET SIMPLE (APS)

On appelle APS, l’apport net de la société ou l’apport réel de l’associé.


Ce sont des apports qui sont rémunérés par des droits sociaux (action, part sociale, part
intérêt…) la somme de ces apports forme le capital social de départ.
Ils peuvent être des apports en nature ou des apports en numéraire.

1. La taxation des Apports Purs et Simples (article 754 du CGI)

Le taux applicable suit un régime de barème dégressif quelque soit la forme juridique de la
société et la nature du bien.
Si le montant de l’apport est inférieur ou égal à 10 millions alors il est exonéré (pas de droit à
payer)
Si le montant de l’apport est supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 5 milliards, alors le
taux applicable est de 0,3% du montant total
Si le montant de l’apport est supérieur à 5 milliards, on a la taxation suivante :
 La première fraction correspondant à 5 milliards est taxée au taux de 0,3%.
 La deuxième fraction, l’excédent des 5 milliards est taxé au taux de 0,1%.

Exemple ; déterminer les droits d`apport pour les montants ci-dessous ;


 Montant total APS est 1 000 000 F
 Montant total APS est 10 000 000 F
 Montant total APS est 5 000 000 000 F
 Montant total APS est 7 500 000 000 F

NB :

20
 Pour l’application des taux, on tient compte de l’ensemble des apports effectués
par les associés à titre pur et simple, c'est-à-dire le capital social. Il faut éviter de
taxer les APS par associé.
 En ce qui concerne les immeubles bâtis et non bâtis (terrains et constructions) et
les droits immobiliers en plus du droit d’apport, il est perçu une taxe
additionnelle au titre de la contribution foncière de 1,2%dont 0,8% pour la
publicité foncière et 0,4% pour le salaire du conservateur.
 La taxation prend en compte aussi bien les apports en numéraire libérés que la
fraction non libérée.
 Pour les apports en nature réestimés, les droits se calculent sur les valeurs
réestimés et non sur les valeurs au bilan.

2. LE PAIEMENT DES DROITS


Les droits doivent être payés dans un délai d’un mois à compter de la date de l’acte qui
constate la réalisation de l’apport. Le paiement des droits sur les APS peut, lorsqu’il excède
25 millions de francs, être fractionné. Les conditions à réunir sont :
La société débitrice doit en faire la demande expresse au pied de l’acte ;
Le paiement doit intervenir en 3 versements égaux, le premier étant acquitté lors de
l’enregistrement de l’acte ; les autres versements, majorés des intérêts au taux légal (taux
d’escompte de la BCEAO sont exigible d’année en année

Dans le cas de fusion, le plancher est réduit à 5 millions et il en est ainsi pour le cas de
l’incorporation des réserves (droit d’apport majoré).

II -LES APPORTS A TITRE ONEREUX (ATO)

Les ATO sont des apports dont la contrepartie peut être une reconnaissance de dette,
un remboursement ou la prise en charge d’un passif par la société à l’égard de l’associé. Les
ATO sont effectués en cas d’apport mixte. Cas où l’associé fait des apports purs et simple et
des apports à titre onéreux. Les ATO sont assimilés à une mutation et imposé comme telle.

Exemple :
Il est fait les apports suivants lors de la constitution d`une entreprise :un fonds de commerce
de 4 500 000 000, un chèque de 2 000 000 000 et des dettes de 700 000 000 Prises en charge
par l`entreprise en constitution. Identifier les apports.

1-La taxation des ATO

Les taux applicables en cas d’ATO


Les ATO sont passibles du droit de mutation dont relèvent les cessions portant sur
les biens de même nature. (les ATO sont analysés comme des cessions)

TABLEAU RECAPITULATIF DES TAUX

21
Eléments Taux
Trésorerie 0%
Créances 0%
Droits sociaux (Action, part sociale) 0%
Marchandises neuves 18 000 F
Biens meubles (apporté en dehors du fonds de commerce) 18 000 F
Bail de meubles, location-vente 18 000 F
Mutation d’immeuble installé à l’étranger 1,5% + CF
Bail à durée limitée, droit au bail (location fonds de commerce, bail
2,5%
d’immeuble et fonds de commerce)
Echange d’immeuble avec retour 5% + CF + mutation
Echange d’immeuble sans retour 6% + CF
Acquisition d’immeuble à usage industriel et commercial par les
4% + CF
redevables soumis au régime du réel normal des BIC
Acquisition d’immeuble par les redevables qui ne sont pas régime du
4% + CF
réel
Bail à durée illimitée, droit au bail 10%
Fonds de commerce (corporels + incorporels) 10%
Coût d’acquisition (location-vente à la fin du contrat) 10%

NB : les marchandises neuves sont des marchandises destinées à être vendues après ou
sans transformation.

 Principe de taxation

Il existe deux principes de taxation :

- Cas où la société donne un ordre d’imputation


Dans ce cas, les ATO seront imputés sur les éléments qui subissent les taux les plus faibles
vers les éléments qui supportent les taux les plus élevés (méthode avantageuse pour
l’entreprise).
- Cas où la société ne donne pas un ordre d’imputation
La taxation se fera sur la base que chaque élément est supporté à titre onéreux et à titre pur et
simple (imputation proportionnelle au passif). Cette méthode est avantageuse pour
l’administration fiscale. La partie de l’élément d’actif apporté à titre onéreux est calculé à
partir d’un coefficient à titre onéreux.

ATO
Coefficient à ATO =
Apport brut

NB : le calcul du coefficient s’impose lorsque l’associé apporte au moins deux éléments.


La partie de l’élément d’actif apporté à titre pur et simple est calculée à partir du
coefficient à titre pur et simple.

22
Apport APS
Coefficient à APS =
Apport brut

(Le calcul du coefficient APS n’est pas obligatoire dans les exercices étant donné que les
APS sont taxées globalement)

Exemple :

2-Paiement des droits

Les droits doivent être payés dans un délai d’un mois à compter de la date de l’acte
qui constate la réalisation de l’apport sans possibilité de fractionnement.
SECTION 2 : LES DROITS DUS LORS DE L’AUGMENTATION DU
CAPITAL

1 - L’augmentation de capital par apports nouveaux


Par apports nouveaux, il faut entendre :
- Les apports en nature
- Les apports en numéraire (espèces)
- Les conversions de dettes, de comptes courants d’associés
- Les conversions d’obligations
Le calcul des droits d’enregistrement se fait sur les montants des apports (au prix
d’émission : nominal + primes) dans les mêmes conditions que pour les actes de constitution
de sociétés, selon qu’ils sont purs et simples ou à titre onéreux.
Toutefois, pour l’application du barème dégressif applicable aux APS, il est tenu compte du
capital primitif et des augmentations précédentes (capital social en APS + primes) pour la
taxation des APS.
En cas d’apport d’immeuble, la conservation foncière est calculée au taux de 1,2%
comme à la constitution.

Exemple : La SA ILCOFORM au capital de 3 500 000 000 dont 500 000 000 d’actions
d’apport en nature procède à une augmentation de capital par émission de 30 000 actions au
prix d’émission de 100 000F (valeur nominale 80 000 F). Calculer les droits d’enregistrement
dus lors de cette opération.

2 - Augmentation du capital par incorporation des réserves, bénéfices ou


provisions (art 758 du CGI)

Cette forme d’augmentation de capital réalisée par les sociétés soumises à


L’I.R.V.M est taxée à un droit d’apport majoré au taux de 6%.
Ce droit est perçu sur le montant des sommes incorporées au capital sans tenir compte du
capital ancien.
Dans le cas de sociétés de personnes et dans les entreprises individuelles, il convient
d’appliquer le barème dégressif (valable pour les APS)
23
NB :
- L’incorporation ultérieure de la prime d’émission, de fusion ou d’apport échappe à la
taxation car ces primes ont été déjà taxées lors des apports.
- Le paiement des droits dus lors des incorporations peut se faire en trois versements si
leur montant est supérieur à 5 000 000.

SECTION 2 : LES DROITS DUS LORS DE LAREDUCTION ET


AMORTISSEMENT DU CAPITAL

1 - Réduction due aux pertes

Une telle opération a pour but d’annuler les pertes subies par la société. L’acte
constatant cette réduction est enregistrée au droit fixe de 18 000 F.

2 - Réduction par remboursement aux associés

Cette opération de prélèvement est analysée comme un partage partiel d’actif


effectué entre associées.
Il est perçu un droit de partage de 1% sur le montant du capital réduit. Lorsque le
remboursement est fait par attribution à un associé autre que l’apporteur initial des biens en
nature, c’est le droit de mutation qui est dû. Le taux de droit de mutation est fonction de la
nature du bien concerné (théorie de la mutation conditionnelle).

SECTION 3 : LES DROITS DUS LORS DESFUSIONS, SCISSIONS ET


APPORTS PARTIELS

Les opérations de fusion de sociétés et autres opérations assimilées bénéficient d’avantages


fiscaux en matière de droits d’enregistrement.

1 - Définitions

La fusion
La fusion s’analyse comme la dissolution d’une société ayant préalablement apporté
l’ensemble de son patrimoine à une autre société (dite absorbante), préexistante ou
spécialement constituée à cet effet.
En contrepartie de ses apports, la société absorbée reçoit de l’absorbante des titres qui seront
remis à ses associés ou actionnaires lors de sa liquidation.

La scission
La scission constitue l’opération par laquelle une société (dite scindée) disparait du
fait, soit qu’elle apporte son patrimoine à des sociétés existantes, soit qu’elle participe avec de
telles sociétés à la constitution de sociétés nouvelles.

Les apports partiels d’actif

24
L’apport partiel d’actif ne porte que sur une partie d’éléments d’actifs (ex : secteurs
d’activités ou immeubles) et n’entraîne donc pas dissolution de la société apporteuse.

2 - Régime fiscal spécial

a - Les conditions d’application du régime spécial

L’application du régime spécial en matière de fusions, scissions et apports partiels


est soumise aux conditions suivantes :
- Les sociétés absorbantes ou nouvelles doivent avoir leur siège social en CI.
- Les sociétés apporteuses et les sociétés bénéficiaires doivent être des sociétés de
capitaux ;
- Pour ce qui concerne les apports partiels d’actif, la société apporteuse et la société
bénéficiaire de l’apport doivent expressément manifester dans l’acte d’apport leur
volonté de bénéficier du régime spécial ;
- Dans le cas des fusions et scissions, les apports résultant de convention prennent effet
à la même date pour les différentes sociétés qui en sont bénéficiaires et doivent
entraîner dès leur réalisation, la dissolution immédiate de la société apporteuse.

NB : Le non-respect de l’une des conditions entraîne le régime de droit commun

b - Taxation des apports

Les dispositions des articles 755, 756 et 757 du code général des impôts prévoient le
régime fiscal suivant :
- Un droit d’apport réduit de moitié sur la valeur de l’actif net (APS) apporté, soit :
 De 0 à 5 milliards : 0,15%
 Au-dessus de 5 milliards : 0,05%

Pour l’application de ces taux, il faut tenir compte du capital déjà taxé au droit des
A.P.S dégressif de la société absorbante ou bénéficiaire.
- La prise en charge du passif par la société bénéficiaire est taxée au droit fixe de
18 000F.

NB : Le régime institué par les articles 755 et suivants est obligatoire en ce qui concerne les
fusions et les scissions et optionnel pour les apports partiels d’actif.
- Les droits de conservation foncière, dans les cas d’apport d’immeuble, sont limités au
taux de 0,4% sauf en cas de morcellement des immeubles qui entraîne en sus la
perception du droit de publicité de 0,8% sur les parcelles entraînant changement du
titre foncier.

SECTION 4 :LES DROITS DUS LORS DESCESSIONS DES DROITS


SOCIAUX

1 - Droits sociaux reçus en contrepartie d’apports en numéraire

25
Les cessions de parts sociales et actions sont exonérées de droits.

2 - Droits sociaux reçus en contrepartie d’apports en nature

Les cessions des droits sociaux reçus en contrepartie des apports en nature sont
soumises aux droits de mutation lorsque ces droits sont cédés pendant la période de son non
négociabilité qui est de 2 ans pour les actions et de 3 ans pour les parts sociales.
Les droits sont calculés sur le prix de cession. S’il s’agit de droits issus d’apports
d’immeubles, il est perçu la contribution foncière au taux de 1,2% sur le prix de cession.

SECTION 5 :LES DROITS DUS LORS DE LADISSOLUTION DES


SOCIETES

1 - L’acte constatant la dissolution

L’enregistrement de l’acte qui constate la dissolution d’une société est soumis au droit fixe de
18 000 F. ce droit n’est perçu qu’en absence de droit de partage d’un montant supérieur.

2 - Le partage des acquêts sociaux

Le partage des biens acquis par la société (acquêts sociaux) est passible du droit de partage de
1%. En cas de soulte (c’est-a-dire si la valeur du bien attribué à un associé excède sa part dans
le partage de l’actif social), il est perçu un droit de mutation sur le montant de la soulte ; le
taux de droit de mutation est de la nature du bien générateur de ladite soulte.

3 - Le partage des apports en nature

Le partage des apports en nature précédemment effectués lors de la constitution de


la société ou de l’augmentation de capital ne donne pas lieu à taxation si l’associé reprend le
bien qu’il avait auparavant apporté à la société. En cas de soulte, la soulte est soumise au droit
de mutation.
Si le bien est attribué à un associé autre l’apporteur initial, il est perçu un droit de
mutation. En cas de soulte, la soulte est exonérée de droit.

26
TITRE III:
LES IMPOTS DIRECTS

27
CHAPITRE 1: L`IMPÔT SUR LES
TRAITEMENTS ET SALAIRES
FISCAL
Les traitements, salaires, et rentes viagères sont soumis cumulativement à l’impôt sur
les traitements et salaires (ITS), à la contribution nationale (CN), et à l’impôt général sur le
revenu (IGR).
Par ailleurs, il existe des charges sociales (CNPS) qui incombent aussi bien aux salariés
qu’à l’employeur.

1 - LE CHAMP D’APPLICATION

L’impôt est établi sur les traitements publics et privés, les salaires, les indemnités, les
émoluments, les pensions et les rentes viagères.

1.1. Les traitements, salaires et émoluments

Les traitements et salaires proviennent d’un louage de service.


- Les salaires rémunèrent un travail manuel et sont habituellement payés à la journée, à la
semaine ou à la quinzaine.
- Les appointements et traitements rémunèrent généralement un travail intellectuel et sont
ordinairement versés mensuellement.
- Les commissions rémunèrent les employés des professions libérales
- Les indemnités représentent soit des allocations s’ajoutant aux traitements ou salaires
destinées à compenser des charges spéciales (indemnités de résidence, de responsabilité)
soit des rétributions versées à des personnes dont on ne peut dire qu’elles touchent un
traitement ou salaire (indemnité parlementaire par ex.)

1.2. Les pensions

Ce sont des allocations périodiques qui ne constituent pas des rémunérations de services
présents mais souvent de services passés et dont le paiement est garanti au bénéficiaire durant
toute leur vie.

1.3. Les rentes viagères

Ce sont des allocations périodiques versées en exécution d’un engagement ou d’un


jugement. Les rentes viagères sont imposables lorsqu’elles remplissent les deux conditions ci-
après :
- Etre payé à titre obligatoire faute de quoi il n’y aurait que de simple libéralité
- Avoir pour terme extinctif, normal, la mort du bénéficiaire (autrement il n’y aurait pas
de rente viagère)

1.4. Les rémunérations des associés gérants majoritaires des SARL


28
Les rémunérations allouées à l’associé gérant majoritaire, à l’actionnaire ou à l’associé
unique personne physique des sociétés sont assimilées à des salaires aux fins d’imposition à
des conditions qu’elles correspondent à un travail effectif.

2 - LA TERRITORIALITE DE L’IMPOT SUR LES SALAIRES

2.1. Les traitements et salaires

Ils sont imposables lorsque le bénéficiaire est domicilié en CI alors même que
l’activité rémunérée s’exerce hors du territoire de l’Etat ou que l’employeur est domicilié hors
de CI à la condition que l’activité rétribuée soit exercée en CI.

2.2. Les pensions et les rentes viagères

Elles sont imposables lorsque le bénéficiaire est domicilié en CI alors même que le
débiteur serait domicilié à l’étranger ou lorsque le bénéficiaire est domicilié hors de CI à la
condition que le débiteur soit domicilié ou établi en CI.

3 - LES ELEMENTS IMPOSABLE DU SALAIRE

3.1. Le salaire catégoriel

C’est le salaire minimum fixé pour la catégorie professionnelle par le barème des
salaires.

3.2. Le sursalaire

C’est la partie du salaire brut (salaire réel) payé en supplément du salaire minimum de
la catégorie, c’est-à-dire l’excédent de la rémunération brute versée par l’employeur sur le
salaire catégoriel.

3.3. Les avantages en nature

Un avantage en nature alloué à un salarié peut être défini comme la mise à disposition
gratuite (ou pour un prix dérisoire) d’un bien ou d’un service non indispensable à l’exercice
de la fonction du salarié dont il a le libre usage.
Ainsi un logement attribué à un supérieur constituera un avantage en nature s’il a la libre
jouissance de ce logement dans sa vie extraprofessionnelle (week-end, congé…)
Par contre, un local situé sur le lieu de travail et affecté à l’usage du gardien, par exemple,
pendant les heures de travail est un outil de travail et non un avantage en nature.
Les avantages en nature sont pris en compte dans le calcul de la base imposable selon
les dispositions de l’art. 50 du CGI :
- Estimation précisée par le barème établi le 20 mai 1996
- Valeur réelle pour les avantages non visés par le barème

a - Le barème administratif des avantages en nature

29
Le nouveau barème administratif instauré par la loi de finance pour la gestion 1997 est le
suivant :
NB : ces montants sont valables en intégralité pour tous les secteurs d’activité y compris le
secteur agricole uniquement pour la ville d’Abidjan. Pour les villes de l’intérieur du pays, on
retiendra les montants réels.

Tableau N°1 : LOGEMENT ET ACCESSOIRES

NOMBRE DE
ELECTRICITE EAU
PIECES LOGEMENT MOBILIER
(a) (b)
PRINCIPALES
1 60 000 10 000 10 000 10 000
2 80 000 20 000 20 000 15 000
3 160 000 40 000 30 000 25 000
4 300 000 60 000 40 000 30 000
5 480 000 80 000 50 000 40 000
6 600 000 100 000 60 000 50 000
7 et plus 800 000 150 000 70 000 60 000

(a) Montant à majorer de 20 000 FCFA par appareil individuel de climatisation ou par
pièce climatisée pour les installations centrales.
(b) Montant à majorer de 30 000 FCFA pour les logements dotés d’une piscine.

Tableau N°2 : DOMESTICITE

ELEMENTS MONTANTS

Gardien, Jardinier 50 000

Gens de maison 60 000

Cuisinier 90 000

b - Avantages en nature estimé selon la valeur réelle

Les avantages en nature qui ne sont pas mentionnés sur le barème susvisé (pour la
ville d’Abidjan) doivent être intégrés dans l’assiette des impôts à leur montant réel. Il s’agit
notamment :
- Nourriture fournie par l’employeur,
- Billets d’avion pour congés et les frais de déménagement des travailleurs autres que le
personnel bénéficiant d’un contrat d’expatrié,
- Frais de scolarité, frais de Télécommunication, etc.….

c - Evaluation des avantages en nature pour le calcul des cotisations


sociales
Pour le calcul des cotisations CNPS le barème des avantages en nature est le même
que celui des impôts. Cependant pour la CNPS, le montant du barème est le minimum

30
c’est-à-dire qu’on retiendra dans la base de calcul le montant réel des avantages en
nature si celui-ci est supérieur au montant du barème.

3.4. Les avantages en argent


Est considéré comme avantage en argent certaines contributions patronales faites au
profit du personnel notamment :
- Toutes indemnités en argent représentative d’avantage en nature (allocation de
logement par exemple),
- Toute participation des employeurs au paiement des primes de contrat d’assurance vie
groupe ou individuel souscrit par le personnel,
- Versement par l’employeur des frais de scolarité des enfants du personnel,
- Etc.

Les avantages en argent sont intégralement imposables. Ils ne bénéficient pas du


barème des avantages en nature.

3.5. Gratification et prime de fin d’année

Les primes de fin d’année et gratifications constituent des rémunérations additionnelles


dues en fin d’année au salarié. Le montant de ces rémunérations ne peut être inferieur au ¾ du
salaire minimum conventionnel de la catégorie.
Bien sûr l’employeur, ne peut payer en prime 100% et même plus si les résultats de
l’entreprise le permettent. Le travailleur engagé dans le courant de l’année démissionnaire ou
licencié a droit à une part de cette allocation au prorata du temps de travail effectué au cours
de ladite année. Ces allocations sont imposables au même titre que les salaires et sont
passibles de charges sociales.

3.6. La prime d’expatriation

Cette prime est destinée à dédommager le travailleur recruté hors de la côte d’ivoire.
Cette indemnité est fixée à 40% du salaire de base du contrat (salaire catégoriel + sursalaire)
comme le cas des heures supplémentaires. Cependant elle est généralement calculée sur le
salaire de base catégoriel.

3.7. La prime d’ancienneté

C’est une prime destinée à récompenser la stabilité et l’expérience du travailleur dans


l’entreprise. La prime d’ancienneté est calculée sur le salaire minimum catégoriel. Elle est
accordée après 24 mois de travail effectif dans l’entreprise. Le taux est de 2% à partir du 25 ème
mois ; ce taux est majoré de 1% par année supplémentaire jusqu’à la 25ème année incluse.

Exemple : Monsieur TAPE FRANCIS est embauché dans l’entreprise le 02/07/1996 avec un
salaire de base de 150 000 F, un sursalaire de 250 000 F et une prime de technicité de 35 000
Déterminer sa prime d’ancienneté au 30/08/2012.

3.8. Les heures supplémentaires

31
L’article 21-2 du code du travail de janvier 1995 et l’article 5 du décret N°96-203 du 07
mars 1996 relatif à la durée de travail stipule que la durée hebdomadaire du travail en CI est
de :
- 40 heures pour les entreprises non agricoles
- 48 heures pour les entreprises agricoles
- 56 heures pour le personnel domestique et le personnel de gardiennage.

Ainsi est qualifié d’heures supplémentaires, les heures de travail effectuées au-delà la
durée normale à l’entreprise. En cas de surcroît extraordinaire de travail en vue de maintenir
ou d’augmenter la production, l’employeur est tenu, lorsqu’il obtient l’autorisation de faire
effectuer des heures supplémentaires, d’informer le personnel par voie d’affichage au moins
une semaine avant l’application (48 heures en cas d’urgence).

En raison d’impératif de sécurité pour l’entreprise, de sécurité et de sante pour les


travailleurs, le nombre d’heures supplémentaires est limité à 15 heures par semaine au
maximum sans que la durée de travail puisse être prolongée de plus de trois (03) heures par
jour au maximum. En outre, le nombre d’heures supplémentaires ne peut excéder 75 heures
par travailleur par an.

a) Décompte des heures supplémentaires

Traditionnellement, c’est dans le cadre de la semaine qu’il faut apprécier si des heures
supplémentaires ont été réalisées pour les travailleurs mensuels.
Il ne peut avoir compensation entre heures normales et heures supplémentaire d’une semaine
à l’autre. Pour un travailleur journalier, les heures supplémentaires au titre d’une journée sont
celles effectuées au-delà de la journée normale journalière de service adoptée par l’entreprise
qui est de 8 heures. Sauf si l’entreprise bénéficie d’une dérogation permanente à l’horaire
journalier de travail. Dans ce dernier cas, les heures normales journalières sont de 10 heures.

b) Taux de majoration des éléments d’assiette

En Côte d’Ivoire, dans les établissement publics ou privés même d’enseignement ou de


bienfaisance, la durée légale de travail des employés ou des ouvriers de l’un ou de l’autre
sexe, de tout âge, travaillant à temps, à la tâche ou à la pièce est de 40 heures par semaine.
Le nombre d’heures de travail mensuel est obtenu par la formule suivante :

40 H x 52
DUREE MENSUELLE DE TRAVAIL = 12 = 173,33 H
Pour les salariés dont la rémunération est mensuelle, le taux horaire utilisé pour le calcul des
heures supplémentaires ou chômées est donné comme suit :

SALAIRE DE REEL MENSUEL


TAUX HORAIRE = 173 ,33

Le salaire réel se compose :


- Salaire de base
32
- Sursalaire
- Primes (Représentation, Fonction, Technicité, Rendement, Responsabilité)
Sont à exclure du salaire réel :
- Primes (Ancienneté, Assiduité)
- Indemnité (transport)
- Remboursement de frais

Sont consignés dans le tableau ci-dessous les différents taux de majoration des heures
supplémentaires selon le régime de 40 H par semaine.

LIBELLES (Semaines et Jours) MAJORATIONS


ème ème
De la 41 heure à la 46 heure 15%
De la 47ème heure à la 55ème heure 50%
Heures de nuit (21 heures à 5 heures) en semaine 75%
Heures de jour (Dimanches et jours fériés) 75%
Heures de nuit (Dimanche, jours fériés) 100%
Les heures d’absences non justifiées sont imputées en cas d’heures supplémentaires
sur les heures rémunérées au taux le plus fort.
Sont exclus du bénéfice des heures supplémentaires :
- Le personnel de statut "cadre"
- Le travailleur payé au rendement.

Exemple :

Dans l’entreprise SYLLA où M. DIARRA travaille, il perçoit comme salaire de base


mensuel la somme de 242 662 FCFA. Au cours de la 3ème semaine du mois d’Avril 2013, il a
effectué 2 heures de jour pendant un jour férié et 1 heure de nuit pendant le même jour. Son
relevé de présence nous fournit les informations suivantes :
SEMAINES HEURES
ère
1 Semaine 43
2ème Semaine 42
3ème Semaine 48
4ème Semaine 45
5ème Semaine 16

Travail à faire :
1- Faite le décompte des heures supplémentaires.
2- Calculez le salaire brut de M. DIARRA.

Solution
1- Décompte des heures supplémentaires

TOTAL HEURES
SEMAINES HS à 15% HS à 50% HS à 75% HS à 100%
HEURES NORMALES
1ère Semaine
2ème Semaine
3ème Semaine

33
4ème Semaine
5ème Semaine
TOTAUX

2- Calcul du salaire brut de M. DIARRA

Calcul du taux horaire : ………………………………………... = …………….…………..…

SALAIRE DE BASE MENSUEL: ……………………. = …………….…………..



HS à 15% (………….. x 115%) x ……..………………...= ……………….……….….
HS à 50% (…………. x 150%) x ……………………….. = …………………………..
HS à 75% (…………. x 175%) x … …………………….. = ………………….….…….
HS à 100% (……….. x 200%) x ……………………..….. = ………………..….………

SALAIRE BRUT……………………………………….......... = …………………..……..

4 - INDEMNITES ET PRIMES NON IMPOSABLES

4.1. Eléments exonérés dans la limite de 10%

Si les éléments de salaire précédents sont intégralement imposables, ce n’est pas le


cas des primes et indemnité suivantes :
- L’indemnité de déplacement ;
- L’indemnité de représentation ;
- La prime de panier ;
- La prime de salissure ou prime de salubrité ;
- La prime d’outillage ;
- L’indemnité de tournée et de mission ;
- La prime de responsabilité, de fonction, de tenue, de caisse, etc.…

Ces allocations spéciales destinée à couvrir les frais inhérents à la profession et


effectivement utilisées conformément à son objet, sont exonérés à concurrence de 10% de la
rémunération totale en espèce (indemnité compris) perçus par le contribuable. Cette limite est
impérative et elle ne doit pas être dépassée sous aucun prétexte sauf si le salarié est remboursé
de ses débours sur présentation des justifications des frais préalablement engagés par lui.
Il convient en pratique de réintégrer dans le traitement imposable la part des
indemnités qui excèdent 10% de la rémunération totale.

NB :
- On entend par la rémunération totale en espèce (RTE) le salaire brut à l’exclusion des
avantages en nature.
- Le montant des 10% doit être déterminé globalement. Mais ces indemnités spéciales
ne doivent pas se cumuler avec des remboursements de frais réels.

34
4.2. La prime de transport
La prime de transport est exonérée actuellement à 25 000 F (alignement sur la carte
permanente mensuelle SOTRA).
NB : L’utilisation personnelle d’une voiture de fonction n’est pas prise en compte pour la
détermination des avantages en nature.
4.3. Les indemnités de stage des étudiants

Les indemnités de stage versées aux étudiants pour une période d’un stage n’excèdent
pas 6 mois sont exonérées pour un montant inférieur ou égale à 100 000 F par mois.

4.4. Les cotisations patronales pour la retraite et prévoyance


complémentaires

Les cotisations patronales versées par les employeurs à des organismes de retraite et
de prévoyance complémentaires sont exonérés dans la double limite du dixième de la
rémunération mensuelle brute imposable, hors avantages en nature, et d’un montant mensuel
de 300 000 F.
Les allocations familiales ne sont pas imposables.

Exemple : Monsieur KOFFI perçoit un salaire brut égal à 500 000 F dont une indemnité de
déplacement de 140 000 F, et des avantages en nature de 180 000 F.
TAF : Calculer le salaire brut imposable.

5 - CALCUL DES IMPOTS

Les impôts sur salaires demeurent aussi bien à la charge des employés qu’à la charge
de l’employeur.

5.1. Les impôts à la charge des salariés

Le revenu net imposable (RNI) est égal à 80% du revenu brut, avantage en nature
compris. Le barème des impôts sur les salaires tient compte de cet abattement et il donne une
lecture directe du montant des retenus sur le barème.

a - L’impôt sur les traitements et salaires (ITS)

L’ITS est calculé au taux de 1,5% du RNI soit un taux de 1,2% sur le salaire brut en
espèces augmenté des avantages en nature.

b - La Contribution Nationale (CN)

La CN représente un prélèvement additionnel appliqué selon un tarif progressif par


tranche après abattement des 20%.

35
1. Le barème mensuel

Tranche de Revenu Net Imposable mensuel Taux


- Jusqu’à 50.000 F 0%
- De 50.001 à 130.000 F 1.5%
- De 130.001 à 200.000 F 5%
- Au dessus de 200.000 F 10%

2. Le barème mensuel calcul direct

Revenu Net Imposable annuel = R Cotisation


Inférieur à 50.000 Néant
Compris entre 50.000 et 130.000 (R x 1,5%) - 750
Compris entre 130.000 et 200 000 (R x 5%)- 5 300
Supérieur à 200.000 (R x 10%) – 15 300

Ou
Tranche de Revenu Net Imposable annuel Taux
0%
- Jusqu’à 600.000F

1,5%
- De 600.001 à 1.560.000F

5%
- De 1.560.001 à 2.400.000F

- Au dessus de 2.400.000F 10%

Remarque : Les rémunérations versées au personnel des entreprises agricoles échappent à


l’impôt sur les salaires (ITS) et la contribution nationale (CN)

Exemple : Calculer l’ITS et la contribution nationale de Mr KOFFI (voir exemple précédent)

c - L’Impôt Général sur le Revenu (IGR)

L’IGR est en principe un impôt sur le revenu global. Il est établi d’après le montant
total des revenus de toute nature dont dispose le contribuable au cours de l’année. L’IGR sur
les salaires n’est donc pas un cas spécial de l’IGR global. Il se perçoit sur la même base que
l’ITS et la CN mais après un abattement de 15% et déduction des impôts déjà supportés (ITS
et CN).

BASE IGR = 85% [80% Salaire brut imposable - (ITS+CN)]


36
Le principe général d’application de l’IGR c’est que l’IGR est fonction de la charge de
la famille. Les contribuables qui ont une charge de famille très élevée connaissent un
allègement de la charge fiscale par application des parts IGR.
 Tableau du nombre de part en fonction de la situation familiale.
NOMBRE DE
SITUATION FAMILIALE ENFANT A CHARGE
PART
Célibataire ou Divorcé ou Veuf Sans enfant - 1 Part
Pour lui-même 1,5 Part
Célibataire ou divorcé Avec enfants
Par enfant 0,5 Part
Marié Sans enfant - 2 Parts
Pour lui-même 2 Parts
Marié ou Veuf Avec enfants
Par enfant 0,5 Part

NB :
- Le maximum de parts par salarié est de 5.

Art. 250 du CGI : sont considérés comme étant à charge du contribuable, à la condition de
n’avoir pas de revenus distincts de ceux qui concourent à la base d’imposition de ce dernier,
les enfants légitimes, les enfants naturels reconnus et les enfants adoptés qui sont mineurs ou
âgés de moins de 27 ans lorsqu’ils poursuivent leurs études et l’enfant infirme.

Un barème établi par l’administration donne en lecture directe les cotisations IGR ; ces
cotisations peuvent être calculées à partir des formules suivantes :

Le barème de l’IGR

Quotient familial R/N = Q Formules donnant la cotisation IGR

Inferieur à 25.000 Néant


Compris entre 25.000 et 45.583 R X 10/110 – (2 273 X N)
Compris entre 45.584 et 81.583 R X 15/115 – (4 076 X N)
Compris entre 81.584 et 126.583 R X 20/120 – (7 031 X N)
Compris entre 126.584 et 220.333 R X 25/125 – (11 250 X N)
Compris entre 220.334 et 389.083 R X 35/135 – (24 306 X N)
Compris entre 389.084 et 842166 R X 45/145 – (44 181 X N)
Supérieur à 842.167 R X 60/160 – (98 633 X N)

Exemple : Calculer l’IGR de Mr KOFFI (marié et père de 4 enfants)

5.2. Les impôts à la charge de l’employeur

a) Liquidation des impôts

Les versements effectués par les entreprises au titre des charges fiscales comprennent :
La contribution des employeurs à laquelle s’ajoute une contribution nationale pour le
développement économique, culturel et social de la nation.

37
En plus de ces contributions, l’entreprise doit s’acquitter pour le compte du fonds de
développement et de la formation professionnelle, FDFP une taxe d’apprentissage et une taxe
pour la formation professionnelle continue :
Impôts à verser à la DGI

Personnel local Personnel expatrié

1 - Contribution employeur 9,2%

2 - Contribution nationale pour le


développement économique, culturel et 1,2% 1,2%
social
Total 1,2% 10,4%

Taxes à verser au FDFP

Personnel local Personnel expatrié

1 - Taxe d’apprentissage 0,4% 0,4%

2 - Taxe pour la formation continue 1,2% 1,2%

Total 1,6% 1,6%

En ce qui concerne la taxe pour la formation continue, l’employeur paie pendant


l’exercice la moitié de l’impôt soit 0,60% et conserve l’autre moitié soit 0,60% pour la
formation continue du personnel. Une régularisation étant faite en fin d’année.
La base retenue pour la contribution employeur est celle retenue pour le calcul des
impôts sur les traitements et salaires sans abattement.
Il convient de souligner aussi que les salaires exonérés d’ITS font partie de cette base.

NB : Les impôts sur les salaires (ITS, CN, IGR) sont prélevés à la source par l’employeur
qui les reverse au Trésor en même temps qu’il acquitte la contribution employeur.

b) Les obligations des employeurs et des débirentiers :

 La tenue d’un livre de paie

L’employeur ou le débirentier doit tenir un livre de paie ou fichier de paie ou autre


document devant contenir les informations suivantes :
f) La date de paiement de l’impôt
g) La nature de l’impôt
h) Le montant
i) L’évaluation des avantages en nature
j) Le montant des retenues opérées
k) La référence de la déclaration englobant le paiement

38
Ce livre doit être conservé au moins pendant 3 ans.

 La délivrance d’une pièce justificative à l’employé

L’employeur est tenu de délivrer à chaque employé une pièce justificative des
paiements ayant supportés les retenues fiscales. Il s’agit de l’établissement du bulletin de paie.
Le bulletin de paie comporte les éléments suivants :
1 / Salaire de base + HS + primes + indemnités soumises à retenue = Salaire brut imposable
2 / Salaire brut – retenues précomptées = Salaire net
3 / Salaire net + indemnités non imposable – avances et acomptes = salaires net à payer.

 La déclaration mensuelle et le versement de l’impôt

Dans les 15 premiers jours de chaque mois l’employeur doit déposer auprès de la sous
direction des impôts sur les salaires une déclaration sur modèle CDIR 300 et verser les
retenues afférentes au paiement effectué, pendant le mois précédent.
Lorsque le montant total des redevances mensuelles n’excède pas 25 000 F,
l’employeur est autorisé à déposer des déclarations trimestrielles avant le 16 Avril, le 16
Juillet, le 16 Octobre et le 16 Janvier.

 La déclaration annuelle des salaires

Avant le 31/01 de chaque année les employeurs sont tenus de remettre à la sous
direction des impôts sur les salaires, un état sur formulaire spécial (Etat 301).
Cet état devra contenir les informations relatives à chacun des bénéficiaires à savoir :
- Nom, prénoms et adresse ;
- Montant des sommes payées sous forme de traitement et salaire et rétribution brute
(espèces ou en nature) ;
- Montant des indemnités pour frais d’emploi et services.
Cette déclaration annuelle aboutie à une régularisation des impôts versés en cours d’année, en
versant le complément d’impôt si l’impôt annuel est supérieur à l’impôt déjà versé en cours
d’année.

6 - LES CHARGES SOCIALES

6.1. Assiette des cotisations CNPS

L’assiette des cotisations tient compte de tous les éléments de salaire, les primes et indemnités
diverses y compris les avantages en nature, le 12 ème de la gratification ; le 12ème de la prime de
fin d’année ; le 12ème du congé payé…
Sont exclus de l’assiette des cotisations sociales, les primes ci-dessous :
- Les prestations familiales ;

39
- Prime de panier : 3 fois le SMIG horaire ;
- Prime mensuelle de salissure : 13 fois le SMIG horaire
- Indemnité mensuelle de tenue : 7 fois le SMIG horaire
- Prime mensuelle d’outillage : 10 fois le SMIG horaire
- Prime mensuelle de transport : 20 000 F

6.2. Les charges sociales salariales

Lors de chaque versement du salaire, une retenue à la source est opérée par l’employeur
sur le salaire brut social du salarié au profit de la CNPS. Cette retenue représente la cotisation
du salarié à l’assurance vieillesse ou cotisation à la caisse de retraite. Le taux pour le salarié
est de 6,3% pour l’employeur. Par ailleurs, le plafond des rémunérations à retenir est fixé à 45
fois le salaire minimum interprofessionnel garanti SMIG par employé. Soit actuellement
45 x 36 607 = 1647 315 F.

6.3. Les charges sociales patronales

Les charges sociales qui incombent à l’employeur sont les suivants :


- Cotisation patronale aux prestations familiales 5,75% dont 0,75% pour l’assurance
et 5% pour les prestations familiales proprement dites. La rémunération mensuelle est
plafonnée à 70 000 F par employé ;
- Cotisation pour la couverture des risques d’accidents de travail
Le taux varie suivant les professions entre 2% à 5% avec un plafond de 70 000 F par employé.
 2% pour les bureaucrates
 3% pour les entreprises de nettoyages, entreprises commerciales et de production.
 4% pour les garages.
 5% pour le transport, entreprise de travaux publics. Certaines entreprises de
production où le risque au travail est très élevé.
- Cotisation patronale à la caisse de retraite
Le taux est de 7,7% du salaire brut plafonné à 45 fois le SMIG soit 1 647 315 (complément de
la cotisation à la charge du salarié calculé au taux de 6,3%).

6.4. Déclaration et paiement des cotisations sociales

Les charges sociales font l’objet d’une déclaration à la CNPS chaque mois.
Le paiement doit intervenir au plus tard le 15 mois suivant.

SOUS-TITRE :L`IMPOT SUR LES


BENEFICES INDUSTRIEL ET
COMMERCIAL
40
CHAPITRE I- DETERMINATION DU RESULTAT COMPTABLE
Pour la détermination du résultat, les entreprises doivent tenir une comptabilité en partie
double, susceptible de justifier l’exactitude du résultat déclaré:

 En Cours d’Exercice, les opérations sont enregistrées en appliquant uniquement les règles
comptables ;
 A la Clôture de l’Exercice, après la réalisation des opérations d’inventaire, l’entreprise
dégage son résultat comptable (« sans se préoccuper du régime fiscal de ses produits ou de
ses charges »).
SECTION 1- DETERMINATION DU RESULTAT COMPTABLE SELON LE
SYSCOHADA.

Le résultat net de l’exercice peut être défini de deux façons :

 Différence entre les produits (reçus ou à recevoir) et les charges (payées ou à payer) de
la période ;

 Variation des capitaux propres entre le début et la clôture de l’exercice, hors nouveaux
apports et retraits d’apport et hors évaluation.

Quel que soit son signe, le résultat net de l’exercice est inscrit au passif du bilan sur la ligne
correspondante, parmi les capitaux propres
SECTION 2- METHODES DE DETERMINATION DU RESULTAT COMPTABLE

§ 1 - Méthode de détermination du résultat comptable par la différence des produits et


des charges

 Les produits : ce sont les créances certaines et exigibles pour un exercice donné

 Les charges : ce sont les dépenses :

 Exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ;

 Soutenues par un justificatif ;

 Liées à l’exercice concerné ;

 Entrainant une diminution de l’actif net.

Le bénéfice peut être déterminé suivant la formule ci-après :

Bénéfice (Résultat) = Produits


41
- Charges
§ 2 - Méthode de détermination du résultat comptable par la variation de l’actif net

L’actif net s’entend de l’excédent des valeurs d’actif sur le total formé au passif par les
créances des tiers, les amortissements ou les provisions justifiées, c’est-à-dire :

(+) TOTAL ACTIF


(-) Amortissements (justifiés fiscalement)
(-) Provisions (justifiées fiscalement)
(-) Créances des tiers justifié fiscalement) = Passif réel

= ACTIF NET

Donc :

( + ) ACTIF NET à la clôture


( - ) ACTIF NET à l’ouverture

= VARIATION DE
L’ACTIF NET

( - ) Apports effectués en cours d’exercice


(+) prélèvements effectués en cours d’exercice

= BENEFICE NET
COMPTABLE

42
CHAPITRE II- PASSAGE DU RESULTAT COMPTABLE AU
RESULTAT FISCAL
Le résultat fiscal est déterminé par retraitement extracomptable du résultat comptable.

Ce passage se fait par la déduction de certains produits et la réintégration de certaines charges.


Ces deux opérations aboutissent au résultat fiscal avant imputation (RFAI). L’imputation
éventuelle des déficits (déficits ordinaires et amortissements réputés différés), permet
d’obtenir le résultat fiscal imposable (RFI).
SECTION 1 - DETERMINATION DU RESULTAT FISCAL AVANT IMPUTATION
(RFAI)

§ 1 - LES GENERALITES SUR LA DETERMINATION DU RESULTAT


FISCAL

A- DEDUCTIONS EXTRACOMPTABLES

Les déductions concernent les produits comptabilisés mais non imposables totalement ou
partiellement sur la base des dispositions fiscales. Ce sont :

 les intérêts de bon de caisse (100%);


 les reprises de provisions antérieurement taxées et réintégrées dans les résultats
comptables de l’exercice ;
 les revenus des capitaux mobiliers (50%) ;
 les revenus des dividendes des sociétés cotées en Bourse (90%);
 les revenus des valeurs mobilières provenant des sociétés bénéficiant du régime fiscal des
sociétés-mères (95%);
 les plus-values de cession d’actif immobilisé en cours d’exploitation sous condition de
réemploi (100% art.28 CGI);
 les plus values exonérées en cas de fusion et d’apport partiel d’actif ;
 les plus values de cession d’actif réalisées par les Holding ;
 la réduction d’impôt pour bénéfice réinvesti en Côte d’ivoire (100% art. 110 CGI) ;
 etc.

B- LES REINTEGRATIONS EXTRA-COMPTABLES

Les réintégrations extracomptables concernent les charges comptabilisées mais fiscalement


exclues comme telles.
En effet, en plus des conditions comptables de déduction des charges, celles-ci doivent
satisfaire les conditions fiscales ci-après :
- Ne pas être exclue par une disposition fiscale spéciale ;

- Satisfaire aux conditions déclaratives de déduction.

43
I- LES CHARGES FISCALEMENT EXCLUES A REINTEGRER

- Les amortissements non déductibles ;


- Les amendes et pénalités (art. 18) ;
- Les dons et libéralités fiscalement non déductibles (art. 18;
- Les provisions non déductibles (provision pour congés payés, les provisions pour perte
de change. Art.18 E)
- Les intérêts excédentaires des comptes courants d’associés ;
- Les distributions occultes ;
- L’excédent des indemnités de fonction des administrateurs (art. 18.)
- Les rémunérations de l’exploitant individuel ;
- L’impôt BIC ;
- L’IGR de l’exploitant individuel
- Etc.

II-LES CHARGES SOUMISES A OBLIGATION DECLARATIVE

- les charges d’honoraires (état 302) ;


- les provisions (état des provisions) ;
- les rémunérations des employés (état 301) ;
- les loyers (attestation de retenue à la source des acomptes d’impôt foncier) ;
- les amortissements (tableau des amortissements) ;
- frais financiers (tableau de remboursement des emprunts) ;
- etc.

NB : Le montant des charges à retenir est :


- net de TVA déductible (=montant hors taxes) : si la TVA est récupérable.
- ou exceptionnellement toute taxe comprise (= montant TTC) si la TVA est non
déductible.

§2- LES CAS SPECIFIQUES

A- LES CAS SPECIFIQUES RELATIFS AUX PRODUITS

I- CAS DES ECARTS DE CONVERSION (GAINS DE CHANGE)


En application des dispositions de l’article 17 du CGI « les écarts de conversion des devises
ainsi que les créances et dettes libellées en monnaie étrangère par rapport au montant
initialement comptabilisé, sont déterminés à la clôture de chaque exercice en fonction du
dernier cours de change et pris en compte pour la détermination du résultat imposable de
l’exercice ».
Il y a gain de change lorsque le solde global des changes de l’exercice, est constitué par un
excédent des gains sur les pertes de change

44
Il en résulte que les gains de changes comptabilisés, constituent des produits imposables de
l’exercice de réalisation.
II- CAS DES SUBVENTIONS
1- Définition des subventions
De façon générale, la subvention peut être définie comme une aide, ou un secours que
l’entreprise reçoit soit des pouvoirs publics, soit d’une autre entreprise. Il existe diverses
sortes de subventions qui peuvent être classées selon leur objet. Ainsi on distingue :

- les subventions d’exploitation :  Elles sont allouées à l’entreprise pour lui


permettre de compenser l’insuffisance de prix de vente de certains produits ou de faire
face à certaines charges d’exploitation.

- les subventions d’équilibre :  Elles sont allouées de façon à compenser en tout ou


partie de la perte globale que l’entreprise aurait subie ou constatée si cette subvention
ne lui avait pas été accordée. C’est le cas des subventions accordées par l’Etat ou les
organismes pour relever les entreprises en difficultés.

- les subventions de recherche – développement :  Elles sont allouées par l’Etat, les
collectivités publiques, les organismes internationaux ou des tiers à des entreprises
engagées dans (dans le cadre) un programme de recherche scientifique ou
technologique y compris la conception de logiciels informatiques.

- les subventions d’équipement : Les subventions d'équipement ou


d'investissement sont des aides financières non remboursables accordées aux
entreprises, en vue d'acquérir ou de créer des immobilisations (à l’exception de titres
de participations), ou de financer ces activités à long terme.

2- Traitement fiscal des subventions

 Les subventions constitutives de produits imposables

Il s’agit principalement des subventions d’exploitation et d’équilibre. Ces subventions


constituent un enrichissement immédiat pour l’entreprise bénéficiaire. De ce fait, elles sont
comptabilisées comme un produit de l’exercice au cours duquel elles sont allouées et sont
imposables lorsqu’elles sont certaines dans leur principe et déterminées dans leur montant.

Accessoirement, il en va de même pour les subventions de recherche – développement


lorsqu’elles ne sont pas inscrites en charge à repartir sur plusieurs exercices.
 Les subventions non constitutives de produits imposables

Il s’agit principalement des subventions d’équipement considérées comme un accroissement


des capitaux.

45
Leur traitement fiscal est fonction du caractère amortissable ou non des biens financés par ces
subventions.

 Modalité d’imposition de la subvention servant à financer des biens


amortissables

L’imposition de la subvention est étalée sur la durée d’amortissement du bien. Le montant de


la subvention est rapporté par fractions aux résultats imposables de chacun des exercices sur
la durée d’amortissement du bien, à concurrence du montant des amortissements pratiqués.

 Modalité d’imposition de la subvention servant à financer des biens non


amortissables

Lorsque la subvention porte sur le financement d’une immobilisation non amortissable, le


montant de la subvention est repris chaque année dans le résultat par fractions égales
calculées sur la durée d’inaliénabilité du bien ou en l’absence d’une telle clause
d’inaliénabilité, sur une durée de cinq (05) ans.

III- CAS DES ABANDONS DE CREANCES


A- DEFINITION

L’abandon de créances est une remise de dettes. Il est au sens strict, une renonciation à une
créance détenue sur une entreprise. D’une manière générale, il constitue une aide qu’une
entreprise peut être amenée à accorder ou à une autre dans des conditions particulières.
B- LES DIFFERENTS TYPES D’ABANDON DE CREANCES

L’abandon de créance peut être de nature :


- commerciale : lorsqu’il relève d’une gestion commerciale et qu’il est consenti dans le
cadre de relations commerciales avec le bénéficiaire, soit pour maintenir des
débouchés, soit pour préserver des sources d’approvisionnement. Tel est le cas des
abandons de créances consentis par les fournisseurs à leurs clients ;

- financière : lorsqu’il existe des liens financiers avec l’entreprise bénéficiaire et que
ces liens financiers, consistant en l’octroi de prêts ou d’avances de fonds sont la
principale justification de cet abandon de créances. Il s’agit notamment d’abandon de
créances consenti entre entreprises au sein d’un même groupe, ou entre sociétés mères
et filiales.

C- TRAITEMENT FISCAL DES ABANDONS DE CREANCES

Les abandons de créances constituent un produit imposable de l’entreprise bénéficiaire pour


l’exercice d’obtention.
IV- CAS DES REEMPLOIS DES PRODUITS DE CESSION
D’ELEMENTS D’ACTIF

46
Le réemploi des produits de cession des éléments d’actif concerne les plus values réalisées sur
ces cessions.

A- NOTIONS

I- DEFINITION DES CESSIONS D’ELEMENT D’ACTIF

Par cession d’élément d’actif, il faut entendre tout acte qui a pour conséquence de soustraire
une ou plusieurs immobilisations du patrimoine de l’entreprise. Cette sortie peut se traduire
notamment par :
- une vente (cas le plus courant)
- un échange
- un apport en société
- un retrait pur et simple par les associés ou l’exploitant individuel (bien transféré dans
le patrimoine privé) ;
- un partage ;
- une donation ;
- etc.…

II- DEFINITION DE LA PLUS-VALUE DE CESSION D’IMMOBILISATIONS

Il y a plus-value lorsque le prix de cession (ou valeur vénale) est supérieur à la valeur
comptable des cessions d’immobilisations (ou valeur nette comptable des immobilisations
cédées).
La plus-value "diluée dans le résultat" est calculée de manière extracomptable, pour chaque
immobilisation cédée (chaque bien cédé pris séparément) selon la formule suivante :

Prix de cession du bien Valeur comptable de cession


Plus value = cédé (enregistré au - - valeur nette comptable du
(ou
compte 754 ou 82) bien cédé, enregistré au
compte 654 ou 81.)
1- Quand doit-on déterminer la plus-value ?
 La plus-value est calculée (de manière extracomptable) dans les seuls cas suivants :
1) Lorsque le contribuable décide d’appliquer et de bénéficier des dispositions de
l’article 28 du CGI (réemploi ou réinvestissement des plus values) ;
2) Ou d’appliquer les dispositions fiscales relatives à la plus value résultant :
 des fusions de société et d’apport partiels d’actif ;
 de l’imposition des plus values provenant de la cession d’éléments d’actif en
fin d’exploitation ou en cas de cession partiel d’entreprise.
2- L’exonération des plus-values réemployées

Les plus values de cession d’élément d’actif sont exonérées d’impôt BIC sous les conditions
suivantes (art. 28 CGI):

47
 engagement de l’entreprise, lors de sa déclaration BIC, à réinvestir en immobilisation
une somme égale au montant de la plus value majorée du prix de revient des éléments
cédés ;
 réaliser l’investissement dans ses entreprises en Côte d’Ivoire ;
 réaliser l’investissement dans un délai de trois ans, à compter de la clôture de
l’exercice d’engagement.

Les plus- values ainsi distraites du bénéfice imposable de l’exercice viennent en déduction du
prix de revient des nouvelles immobilisations, soit pour le calcul des amortissements (s’il
s’agit d’éléments amortissables), soit pour le calcul des plus-values réalisées ultérieurement.

Le bien affecté au réemploi de la plus value est inscrit en comptabilité pour son prix de
revient et est amorti sur cette valeur sur sa durée normale d’utilisation.

Au moment de la cession du bien acquis en réemploi, le solde de la plus value de cession à


réinvestir est réintégré dans le résultat comptable.

Par ailleurs, si le contribuable vient à cesser sa profession ou à céder son entreprise au cours
du délai ci-dessus, les plus values à réinvestir seront immédiatement imposées (art.71 CGI).

B- LES CAS SPECIFIQUES RELATIFS AUX CHARGES

I- CAS DES DONS ET LIBERALITES ART. 18-G CGI


1- Les dons et libéralités déductibles
Les dons et libéralités déductibles sont ceux consentis :
 aux associations sportives reconnues par le ministère en charge des sports et désignes par
arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du ministre en charge des sports;
 aux organismes de recherche scientifique désignés par arrêté conjoint du ministre chargé
des finances et du ministre de la recherche scientifique ;
 aux associations et organismes œuvrant dans les domaines de la santé publique et de
l’action sociale désignés par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du ministre
de la santé et de la protection sociale ;
 aux associations œuvrant dans le domaine de la culture et de l’enseignement reconnu par
le ministre de la culture et de l’enseignement et désigné par arrêté conjoint du ministre
chargé des finances et du ministre de tutelle concerné ;
 a l’Etat, ses démembrements ou aux populations dans les domaines de l’éducation de la
santé ou des infrastructures collectives;
 aux associations religieuses reconnues par le ministère en charge des cultes sur la base
d’un programme ou d’un bilan d’action sociale prouvé ;
 aux malades démunis présentés par les services sanitaires ou sociaux ou par les centres de
santé publique ;
 aux élèves et étudiants ivoiriens non boursiers de l’Etat sous la forme de bourse d’étude
annuelle ;
 aux personnes handicapées, par les entreprises qui engagent des dépenses pour la
fourniture d’installations de rééducation, de matériels orthopédiques et autres matériels
spécifiques ;
 aux associations de jeunes et de femmes pour les aider à initier ou développer une activité
lucrative ;

48
 aux associations qui œuvrent à la réadaptation des toxicomanes et des alcooliques ;
 aux organismes privés à but non lucratif qui œuvrant à la conservation de
l’environnement ;
 aux mutuelles pour leurs opérations de financement, de construction, de réhabilitation ou
d’équipement d’écoles, de centres de santé ou de centres polyvalents au profit d’une
collectivité ;

 par la LONACI à la demande de l’Etat et approuvées par son conseil d’administration sont
déductibles en totalité des résultats de la dite société.

2- Traitement fiscal des dons et libéralités déductibles


 Les dons et libéralité consentis ne doivent pas excéder 2,5% du Chiffre d’Affaires annuel
hors taxes de l’entreprise et 200 000 000 de francs par an.

 Les bourses d’études annuelles ne doivent pas excéder 600.000 francs par étudiant
bénéficiaire et 12.000.000 de francs par entreprise donatrice.

NB :

¨ Ce seuil de 600.000 francs est reporté à 1.000.000 de francs pour les étudiants en
cycle de recherche.

¨ Les bourses octroyées ne doivent être versées ni aux conjoints, ni aux ascendants
et descendants des membres de la direction et des cadres de l’entreprise.

 Les dons d’infrastructures à l’Etat, ses démembrements ou aux populations ne doivent pas
excéder 3% du Chiffre d’Affaires annuel Hors Taxe de l’entreprise donatrice et
500 000 000 F CFA par an.
NB :
Cette déduction est subordonnée à la condition que soient jointes à la déclaration des
résultats les pièces justificatives attestant du montant et de la date de chaque versement,
ainsi que de l’identité du bénéficiaire. A défaut, les sommes déduites sont réintégrées
d’office au résultat imposable.
II- CAS DES ECARTS DE CONVERSION (PERTE DE CHANGE)
En application des dispositions de l’article 17 du CGI précité, il y a perte de change lorsque le
solde global des changes de l’exercice, est constitué par un excédent des pertes sur les gains
de change
Il en résulte que les pertes de changes comptabilisés, constituent des charges déductibles pour
l’exercice de réalisation.
III- CAS DES ABANDONS DE CREANCES

49
Les abandons de créance à caractère commercial constituent une charge déductible pour
l’entreprise qui les consent l’abandon, à conditions qu’elles procèdent d’un acte normal de
gestion.
Les abandons de créance à caractère financier constituent une charge déductible pour
l’entreprise qui les consent l’abandon, sous trois (03) conditions :
 l’abandon doit procéder d’un acte normal de gestion ;
 l’abandon ne doit pas revaloriser les titres de participations détenues dans
l’entreprise bénéficiaire
 l’abandon ne doit pas excéder le montant de la situation nette négative de la
société bénéficiaire

SECTION 2 - DETERMINATION DU RESULTAT FISCAL IMPOSABLE


(RFI)

§ 1- GESTION DES DEFICITS

Selon l’art.26 du CGI :


 Les déficits subis par l’entreprise pour un exercice donné, constituent une charge
déductible pour les exercices suivants ;
 Ces déficits sont immédiatement imputables sur le premier exercice bénéficiaire
suivant l’exercice de constitution du déficit ;
 En cas d’insuffisance du bénéfice réalisé pour absorber le déficit constitué, celui-ci est
reporté sur les exercices suivants ;
 Le délai maximum d’imputation du déficit constitué est de 5 ans consécutifs à compter
de l’exercice de constitution du déficit.

L’imputation est obligatoire sur les résultats du ou des premiers exercices bénéficiaires : le
contribuable n’a pas la faculté d’échelonner à sa guise le report de ses déficits antérieurs
(notamment dans le but de faire échec à la progressivité de l’IGR ou au minimum de
perception en matière d’IMF).
§ 2- GESTION DES AMORTISSEMENTS REPUTES DIFFERES

En contrepartie de l’obligation qui leur est faite de pratiquer un amortissement minimal


obligatoire, l’article 18 B – 1° du CGI autorise au plan fiscal les entreprises à réputer
« différés » les amortissements pratiqués en période déficitaire.

A- DEFINITION ET CONSTITUTION DES AMORTISSEMENTS REPUTES


DIFFERES EN PERIODE DEFICITAIRE

A la différence des amortissements réellement différés, les amortissements réputés différés


(ARD) sont des amortissements qui ont été effectivement constatés en comptabilité.

Le CGI subordonne la faculté de constituer des ARD à leur inscription obligatoire à un


compte spécial « amortissements différés ».

Le montant des ARD est limité à la seule partie des amortissements qui rend déficitaire le
résultat fiscal.

B- APPRECIATION DU CARACTERE DEFICITAIRE DE L’EXERCICE

50
Le caractère déficitaire de l’exercice s’apprécie par référence au résultat fiscal déduction faite
des amortissements de l’exercice et des déficits antérieurs reportables.

C- REPORT ET IMPUTATION DES ARD


A la différence des déficits ordinaires dont le report est limité à cinq ans par l’article 26 du
CGI, le report des ARD n’est soumis à aucune condition de durée.
Ils doivent cependant, au même titre que les déficits ordinaires, être obligatoirement imputés
sur les résultats du ou des premiers exercices qui laissent apparaître un bénéfice fiscal
suffisant.
En d’autres termes les entreprises n’ont pas la faculté d’échelonner à leur guise le report de
leurs ARD, bien que leur imputation ne soit pas limitée dans le temps.
Les amortissements réputés différés en période déficitaire au cours des exercices antérieurs
s’imputent après l’annuité normale d’amortissement de l’exercice et les déficits ordinaires
reportables.

CHAPITRE III- DETERMINATION DE L’IMPOT A PAYER


L’impôt à payer peut être l’impôt BIC ou l’Impôt Minimum Forfaitaire(IMF).

SECTION 1- DETERMINATION DE L’IMPOT BIC


§ 1 - LES PERSONNES CONCERNEES

L’impôt BIC est dû par les personnes physiques et morales relevant :


- du régime du réel simplifié d’imposition ;
- du régime du réel normal d’imposition.

§ 2 - DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION


En principe, la base d’imposition des Bénéfices Industriels et Commerciaux est constitué par
le bénéfice net hors impôt BIC de l’exercice considéré.

51
Cependant, cette base d’imposition n’est pas retenue dans certains cas. Il s’agit notamment de
celui :
- des marchands forains et acheteurs de produits ; l’impôt est assis sur une base
forfaitaire prédéfinie par le CGI
et payé par anticipation à
l’occasion du paiement de la
Patente)

- des transporteurs publics ;

- des travailleurs à domicile et artisans (l’impôt BIC est assis sur la moitié du bénéfice
net);

- des sociétés de recherche et d’exploitation d’hydrocarbure (l’impôt BIC représente 70


% de la part de l’Etat convenue dans le contrat de partage de production avec lesdites
sociétés);

- des constructions de logements à caractère économique et social (l’impôt BIC est assis
sur la moitié du bénéfice net).

§ 3 - LIQUIDATION (CALCUL) DE L’IMPOT BIC

La liquidation consiste à appliquer à la base d’imposition retenue le taux correspondant.


Ce taux est de :
- 25 % pour les personnes morales ;
- 20% pour les personnes physiques.
SECTION 2 - DETERMINATION DE L’IMF (ART. 39 A 41 ET 53 A 54 DU CGI)
§ 1- CHAMPS D’APPLICATION

A- LES PERSONNES ASSUJETTIES

I- LES PERSONNES ASSUJETTIES DE DROIT COMMUN


Il s’agit des entreprises assujetties à l’impôt sur les BIC relevant d’un régime du réel (RRNI
ou RRSI).
II- LES PERSONNES ASSUJETTIES D’OFFICE

Il s’agit des structures ci après :

1- Les bureaux de liaison

Leur régime relève des dispositions de la note N° 0071/MEF/DGI-DLCD du 05/01/2011.


Ce sont des représentations d’entreprises étrangères installées en Côte d’Ivoire.
Il faut distinguer entre les bureaux de liaisons exerçant des activités à caractère préparatoire
ou auxiliaire, de ceux exerçant tout ou partie de l’activité d’une entreprise.

52
Les bureaux de liaison exerçant exclusivement des activités à caractère préparatoire ou
auxiliaire (recherches scientifiques, collecte d’information,…), sont assujettis d’office à l’IMF
à l’exclusion de tout impôt sur le bénéfice.
Les bureaux de liaison exerçant tout ou partie de l’activité d’une entreprise, sont assujettis à
l’impôt sur les BIC ou à l’IMF suivant le régime de droit commun.
2- Les entreprises en sommeil

Leur régime relève des dispositions de la note N° 0062/MEF/DGI-DLCD du 05/01/2011.


Ce sont des entreprises qui, sans avoir souscrit une déclaration fiscale de cessation d’activité
se trouvent dans un état de suspension d’activité. Ces entreprises, pour l’exercice d’arrêt de
l’activité, doivent acquitter l’IMF si cet arrêt intervient à partir du 1 er juillet de l’année
considérée.
L’impôt BIC ou l’IMF n’est dû pour l’exercice suivant qu’en cas de reprise d’activité.

3- Les entreprises en liquidation

Une entreprise en liquidation existe juridiquement tant que les opérations de liquidation n’ont
pas permis de dégager le boni ou le mali de liquidation. Pendant toute la période de la
liquidation, elle est soumise à l’IMF.

B- LES PERSONNES EXONEREES

I- LES ENTREPRISES NOUVELLES (ART 40 CGI)

Les entreprises nouvelles relevant du RRNI ou du RRSI sont exonérées de l’impôt minimum
forfaitaire au titre de leur premier exercice comptable.
A contrario, l’impôt BIC reste dû si le résultat fiscal est bénéficiaire.
II- LES ENTREPRISES EXONEREES TOTALEMENT OU
PARTIELLEMENT D’IMPOT BIC (ART. 41 CGI)

Les entreprises assujetties à l’impôt BIC qui bénéficient d’un régime d’exonération totale ou
partielle de cet impôt, sont exonérées dans les mêmes conditions et quotités que l’IMF.

§ 2 - L’ASSIETTE DE L’IMF
Selon l’art. 39-1° du CGI L’IMF est assis sur le chiffre d’affaires annuel toutes taxes
comprises (TTC) de l’entreprise.
3
µ

Suivant l’article 39-2° du CGI, le chiffre d’affaires s’entend de l’ensemble des recettes et
produits acquis dans le cadre de l’exercice de l’activité, y compris toutes les sommes
provenant des activités annexes et accessoires ou de la gestion de l’actif commercial.
3

La notion d’actif commercial doit être comprise dans un sens large. Il s’agit de tous les
revenus provenant de l’exercice de l’activité et de la gestion des actifs de l’entreprise. On peut
citer notamment :
A- LES PRODUITS IMPOSABLES

Ainsi, doivent notamment être pris en compte pour la détermination de la base de l’IMF :

53
- Les revenus locatifs (immeubles commerciaux ou d’habitation) ;
Les intérêts des créances commerciales ;
- Les redevances provenant de la location de fonds de commerce, de marques etc. ;
- Les jetons de présence et les rémunérations des administrateurs ;
- Les subventions d’exploitation et d’équilibre ;
- Les gains nets de change réalisés à propos des produits pris en compte pour l’assiette
de l’IMF ainsi que ceux provenant de placements financiers.
- Les dividendes et les intérêts de créances exonérés des impôts sur les revenus des
capitaux mobiliers.

A l’opposé de ces produits imposables, certains produits ne sont pas inclus dans la base IMF.
B- LES PRODUITS NON IMPOSABLES

Ne constituent pas des produits imposables et doivent être exclus de la base imposable à
l’IMF les postes suivants :
- Variation de production stockée ;
- Récupération produite à reverser à tiers ;
- Récupération charges imputables à tiers ;
- Travaux et charges couverts par provisions ;
- Rentrées sur créances amorties ;
- Reprise sur subventions d’équipement ;
- Reprise sur fonds de dotation ;
- Les produits financiers tels que les dividendes, les produits des actions et parts
sociales, les revenus des créances qui ont supporté l’IRVM ou l’IRC ;
- Reprises sur amortissements ;
- reprises sur provisions.
§ 3 - LES CAS D’EXIGIBILITE DE L’IMF

L’IMF est exigible dans les cas suivants :


- résultat déficitaire (assujettis de droit commun au BIC) ;
- défaut de résultat (bureau de liaison, entreprise en sommeil et entreprise en
liquidation);
- résultat nul (assujettis de droit commun au BIC) ;
- montant de l’IMF supérieur à celui de l’impôt BIC (assujettis de droit commun au
BIC)
§ 4- CALCUL DE L’IMF

A- LES TAUX DE L’IMF

I- AU REGIME REEL NORMAL D’IMPOSITION (RRNI) : ART. 39 A 41 DU


CGI

Le taux de l’impôt minimum forfaitaire du au titre d’un exercice est fixé à :


0,5% du chiffre d’affaires TTC pour les entreprises de droit commun ;
0,10 % du chiffre d’affaires TTC pour les entreprises de production, transformation et ventes
de produits pétroliers, et pour les entreprises de production et de distribution d’eau et
électricité ainsi que pour les entreprises de distribution de gaz butane ;

54
0,15 % pour les établissements bancaires et financiers et les entreprises d’assurance et de
réassurance.
II- AU REGIME REEL SIMPLIFIE D’IMPOSITION (RRSI) : ART. 53 A 54 DU
CGI

Le taux de l’impôt minimum forfaitaire du au titre d’un exercice est fixé à 2% du chiffre
d’affaires TTC.
B- LES MONTANTS MINIMUM

I- AU REGIME REEL NORMAL D’IMPOSITION (RRNI)

Le minimum de perception exigible au titre d’un exercice est de 3 000 000 FCFA à compter
de l’exercice clos au 31/12/2013. Pour les exercices non prescrits et antérieurs à 2013, ce
minimum est de 2 000 000 FCFA.
Le minimum de 2 000 000 FCFA est réduit à 1 000 000 pour les établissements hôteliers
Ce montant est ramené à 500 000 FCFA pour les entreprises distributrices de gaz butane (à
compter de l’exercice 2013) et pour les stations services.
II- AU REGIME REEL SIMPLIFIE D’IMPOSITION (RRSI) : ART. 53 A 54 DU
CGI

Pour les entreprises relevant de ce régime depuis la loi de finance pour la gestion 2014 le
minimum est fixé à 400 000 F
C- LES MONTANTS MAXIMUM

I- AU REGIME REEL NORMAL D’IMPOSITION (RRNI)

Le maximum de perception exigible au titre d’un exercice est de 35 000 000 FCFA à compter
de l’exercice clos au 31/122013. Pour les exercices non prescrits et antérieurs à 2013, ce
minimum est de 30 000 000 FCFA.
Ce maximum de 30 000 000 FCFA est réduit à 15 000 000 pour l’exercice 2010, non encore
prescrit et pour la même période à 10 000 000 FCFA pour les établissements hôteliers.
II- AU REGIME REEL SIMPLIFIE D’IMPOSITION (RRSI) : ART. 53 A 54 DU
CGI

Pour les entreprises relevant de ce régime il n’y a pas de maximum de perception.


Lorsque l’impôt BIC est déterminé, il peut faire l’objet de réduction en cas d’investissement.

D- PAYEMENT DE L’IMPÔT

I- LA DÉCLARATION DE L’IMPÔT

L’impôt BIC ou l’IMF dû est déclaré au moyen d’un imprimé conforme au modèle prescrit
par l’administration. La déclaration est faite au service des impôts du lieu d’exercice de
l’activité au plus tard le 20 avril de l’année suivant la date de clôture de l’exercice comptable.

55
II- L’IMPÔT DÛ

L’impôt dû est déterminé par la comparaison entre l’impôt BIC et l’IMF calculés. Le montant
dû est celui qui est le plus élevé.

III- LES DÉLAIS DE PAIEMENT

L’impôt BIC ou l’IMF dû au titre d’un exercice est payable spontanément en trois fractions
égale au plus tard les 20 avril, 20 juin et 20 septembre de chaque année. Le paiement est
effectué auprès de la recette des impôts du lieu d’exercice de l’activité, au vue d’un bordereau
avis de versement établit en trois (03) exemplaires.

CHAPITRE IV- CAS DE REDUCTION DE L’IMPOT BIC (ART 110 CGI)

SECTION 1- CONDITIONS D’OCTROIE DE L’AGREMENT


§ 1 - PERSONNES ELIGIBLES

Sont éligible au bénéfice de la réduction d’impôt BIC, les personnes morales ou physiques qui
investissent en Côte d’Ivoire tout ou partie de leurs bénéfices peuvent sous certaines
conditions.

§ 2 - CONDITIONS TENANT A LA NATURE DES INVESTISSEMENTS

Pour le bénéfice de la réduction d’impôt visé à l’art 110 du CGI, certains investissements sont
éligibles quand d’autres en sont exclus.

A- LES INVESTISSEMENTS ELIGIBLES

Il s’agit des investissements visant :


- La création d’une activité nouvelle ;
- le développement d’une activité existante (extension, diversification, modernisation) ;

B- LES INVESTISSEMENTS EXCLUS (ART 110-9° CGI)

Sont exclus du bénéfice de la réduction d’impôt sur les BIC au titre de l’art 110 du CGI :
- tous les investissements réalisés dans le cadre du réemploi de la plus-value de cession
d’éléments d’actif (Art.28 CGI) ;
- tous les investissements réalisés par les entreprises qui bénéficient des dispositions du
code minier.

C- LES BIENS EXCLUS

L’art. 110 -3° exclu du bénéfice de la réduction d’impôt sur les BIC :
- les biens d’équipement acquis d’occasion ;
- les véhicules de toute nature, à l’exception des engins de manutention et de travaux
publics, des aéronefs, des bateaux et des navires autres que de plaisance et des
véhicules de transport public de personnes et de marchandises. ;
56
- les mobiliers et les matériels de bureau, à l’exception du matériel informatique.

NB : les biens meubles affectés à l’exploitation des activités des entreprises commerciales et
de prestations de services ne sont pas concernées par cette dernière exclusion.
§ 3- CONDITIONS TENANT AU MONTANT DES INVESTISSEMENTS (ART.110-2°)

La réduction d’impôt n’est accordée que si l’investissement, hors valeur des biens exclus, est
au moins égal à 10 millions de francs hors taxe sur la valeur ajoutée récupérable.

§ 4- CONDITIONS TENANT AU DELAI DE REALISATION DES


INVESTISSEMENTS (ART.110-2°)

Le programme d’investissement doit être réalisé dans un délai de deux ans à compter du 31
décembre de l’année au cours de laquelle il est agrée.

SECTION 2 - LA PROCEDURE D’AGREMENT

Pour le régime de l’art 110 du CGI, l’entreprise intéressée doit en faire une demande adressée
au directeur général des impôts (DGI) ;
Cette demande est accompagnée du programme détaillé de l’investissement ;
La décision d’octroi ou de rejet total ou partiel de l’agrément est prise par le ministre en
charge des finances sur proposition du directeur général des impôts ;
La décision du ministre ne donne lieu a aucun recours ;
Cette décision est notifiée, sous pli recommande, au contribuable par le DGI.
SECTION 3 - MODALITES DE DEDUCTION DE L’IMPOT (ART. 110-6° CGI)
La déduction de l’impôt est soumise à une double limite tenant à la fois au lieu de réalisation
de l’investissement et à la proportion du bénéfice.

§ 1- MODALITES TENANT AU LIEU DE REALISATION DE L’INVESTISSEMENT

La déduction est admise dans une limite de :


- 35 % du montant des sommes réellement investies pour la région d’Abidjan
(départements d’Abidjan, d’Aboisso, d’Adzopé et d’Agboville) ;
- 40 % pour les autres régions.
§ 2- MODALITE TENANT A LA LIMITATION DE LA DEDUCTION
Les déductions sont également limitées à 50% du bénéfice imposable.
Le reliquat éventuel des sommes à déduire peut être imputé les bénéfices des quatre exercices
suivant celui de l’achèvement du programme agréé et ce, dans la limite des 50% sus indiqués.
SECTION 4- TRANSFERT DU DROIT A REDUCTION (ART 110-10° ET 11 °CGI)

Lorsque les biens qui ont donné lieu à une réduction d’impôt en application de l’Art 110 font
l’objet d’une aliénation (cession, don, destruction etc.) totale ou partielle, l’impôt non
acquitté est immédiatement exigible dans la proportion de l’amortissement restant à courir au
moment de l’aliénation.

Les droits à déduction d’impôt acquis sur les biens apportés mais non utilisés à la date de
l’apport, peuvent être transférés à la société bénéficiaire des apports si l’acte d’apport le
mentionne expressément.
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Les sociétés de crédit bail peuvent transférer à leurs clients leur droit à réduction d’impôt. Ce
transfert ne peut avoir lieu qu’après le transfert de propriété du bien à la fin du contrat de
crédit bail et seulement après autorisation du Directeur Général des Impôts.

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