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[1]

INTRODUCTION

Ce cours de législation, fiscale vient compléter les enseignements


de sciences et techniques fiscales qui avaient pour objectif de
permettre aux étudiants de comprendre la genèse de la science
fiscale, les raisons du prélèvement fiscal par l’Etat, les techniques
d’évaluation de la matière imposable, de liquidation de
recouvrement et du contentieux de l’impôt, ainsi que le système
fiscal congolais1

Le prélèvement fiscal ne peut être effectué de manière arbitraire.


Il doit respecter des principes universels et des dispositions
particulières, édictées dans chaque pays selon son mode
d’organisation et son environnement. La discipline qui étudie tous
les aspects (science, techniques et réglementations) de
prélèvement des ressources de l’Etat est droit fiscal.

Notons cependant qu’il n’est pas besoin de souligner la place


qu’occupe le prélèvement fiscal dans la vie d’une nation.
Aujourd’hui, tous les Etats sont confrontés aux mêmes
préoccupations fondamentales, celles de trouver des ressources
financières nécessaires pour favoriser le fonctionnement continu
et normal de la machine de l’Administration et de répondre aux
problèmes économiques et sociaux de membres de la
collectivité nationale.

C’est à ce titre que tout pays, au nom de sa souveraineté et de sa


politique fiscale met en œuvre des techniques, des systèmes de
lois et des réglementations pouvant lui permettre de drainer vers
le trésor public, le maximum de ressources financiers dont il peut
disposer pour couvrir les dépenses publiques.

A cet effet, la fiscalité, demeure jusqu’à la preuve du contraire un


déterminant fondamental de l’unité d’un système économique et

1
TAYAYE N’TONDA Aimé : Cours de législation fiscale, G3 comptabilité, ISC/GOMBE, 2014, inédit
[2]

reste un moyen capital dont dispose l’Etat pour financer le


développement.

L’impôt constituant l’élément de base c’est-à-dire principal de la


fiscalité. De ce fait : « Il ne peut être établi d’impôt que par la loi.
La contribution aux charges publiques constitue un devoir pour
toute personne vivant en République Démocratique du Congo2

Notons cependant que l’impôt est intimement lié à l’évolution des


sociétés et à celle de leurs institutions politiques, juridiques et
économiques.

L’histoire de l’Etat se révèle indissociable de celle de l’impôt, il


reste également très significatif que l’entrée de notre organisation,
sociale dans la modernité politique c’est-à-dire celle des lumières,
ait été précisément marquée par un élément essentiel à savoir le
transfert du pouvoir fiscal aux représentants du peuple.

C’est autant dire que l’utilisation judicieuse des impôts, taxes,


redevances et autres droits…, peut jouer un rôle prépondérant
dans le redressement économique d’un pays.

Ainsi, le législateur congolais devait tout mettre en œuvre pour


que le système des lois et des réglementations administratives
qu’organise l perception des impôts, taxes, redevances et autres
droits deviennent réellement opérant.

En RDC, l’essentiel des lois qui organisent la perception des


impôts remontent à l’indépendance. La plupart de ces lois ont été
reprises mutatis mutandis après l’indépendance dans le système
fiscal congolaise et l’année 1969 peut être considérée comme un
tournant décisif dans la fiscalité congolaise sur les impôts à

2
Article 147 de la constitution de la République Démocratique du Congo, in journal officiel de la RDC, 47 ème
Année, numéro spécial du 20 Février 2006, p.59
[3]

percevoir soit sur les revenus (locatif, professionnels, …), soit sur
les propriétés (foncières, sur les véhicules, sur les concessions
minières et d’hydrocarbures), soit sur les opérations de
consommation sur le marché local ou international (droit de
douane, impôt sur le chiffre d’affaire).
Notons que l'impôt sur les chiffres d'affaires(ICA) est
remplacé depuis janvier 2012 par la taxe sur la valeur ajoutée en
sigle TVA3

3
O-L n°10/001 du 20 Août 2011 portant institution de la taxe sur valeur ajoutée, en lieu et place de l’ICA
[4]

IERE PARTIE :
GENERALITE SUR LA FISCALITE
[5]

CHAPITRE I. GENERALITE SUR LA FISCALITE

Ce syllabus des impôts perçus dans le système fiscal


congolais a été conçu en vue d’un double objectif; initier les
lecteurs qui sont principalement les étudiants … aux
mécanismes, procédures et enjeux de l’impôt, d’une part et les
familiariser également à la diversité des terrains d’analyse que
requiert la compréhension du phénomène fiscal, d’autres part.

Nous partageons à cet égard avec d’autres chercheurs,


auteurs enseignants … la conviction qu’au-delà des techniques
qui masquent parfois sa réalité fondamentale, la fiscalité doit être
comprise comme un fait politique et social.

Section I : Notions sur la Fiscalité


I.1.0. Définition des Concepts
I.1.1. Fiscalité

I.1.1.1. Origine

Le mot « Fisc » d’où est tiré l’adjectif « FISCAL » tire son


origine du latin « FISCUS » qui signifie « panier ». Dans la Rome
antique, il désignait une sorte de panier (corbeille) dans lequel on
récoltait l’argent que les citoyens romains devaient verser pour le
compte du Roi.

Aujourd’hui le mot « FISC » désigne l’Administration chargée


du prélèvement (perception) des impôts4 ou le trésor public.

Ainsi, parler de la fiscalité c’est parler des impôts qui


constituent de nos jours la ressource principale des Etats
modernes.

1.1.1.2. Définition

La fiscalité est définie comme étant un ensemble des lois,


règlements, procédures et pratiques administratives relatifs à
l’impôt (5). Le parlement dispose seul du pouvoir de fixer les règles
concernant l’assiette, le taux, les modalités de recouvrement des
4
Administration chargée de la perception des impôts telle que : La Direction Générale des Impôts (DGI), la
Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), la Direction Générale des douanes et Accises (DGDA), les
Régies financières provinciales (DGRK, DGRB, DGRMA,...)
5
BARILARI (A) et DRAPE (R), Lexique fiscal, éd. DALLOZ, Paris, 1987, p 73
[6]

impôts et de son contentieux. Dans le cadre de la loi, le


gouvernement en définit l’application par voie réglementaire.

I.1.2. Droit fiscal

Le droit fiscal est l’étude des règles juridiques qui régissent


les opérations de la détermination, la liquidation et le
recouvrement des impôts ainsi que celles relatives à la procédure
et à l’exercice du pouvoir fiscal(6). C’est-à-dire, une branche du
droit public qui étudie les règles qui organisent l’établissement, le
contrôle, le recouvrement et le contentieux de l’impôt. Autrement
dit « le droit fiscal est la discipline qui a pour objet l’étude des
impôts auxquels sont assujettis les membres d’une collectivité
étatique, en vue de leur participation aux charges publiques.

I.1.2.1. Les sources du droit fiscal

 La constitution : Elle est la loi fondamentale qui détermine


la forme du gouvernement d’un Etat.
 La loi : Elle est la règle obligatoire établie par l’autorité
souveraine d’une société et sanctionné par la force
publique. (Une disposition prise par le pouvoir législatif).

La loi constitue la principale source du droit fiscal. Le cas de


la loi de finances, qui autorise chaque année la perception des
impôts, en indiquant les taux et/ou les b… applicables pour
chaque impôt.

 Le Règlement : C’est une décision Administrative, c’est-à-dire


ensemble des règles de fonctionnement. Les règlements sont
pris par le ministre en conformités avec la loi :
 La jurisprudence : Elle est une décision rendue par les cours
et tribunaux en matière fiscale qui en cas de vide juridique,
peuvent être considérées comme sources de droit.

6
KOLA GONZE, Support du Séminaire de droit fiscal, UNIKIN, Inédit, p6.
[7]

1.1.3. La doctrine administrative

I.1.4. Législation fiscale

La législation fiscale est la science qui étudie l’impôt dans sa


partie législative. Autrement dit l’ensemble des lois édictées dans
un pays pour permettre la perception des impôts.

Il se dégage de ce fait que le droit fiscal est la partie


scientifique ou théorique de la science de l’impôt, tandis que la
législation fiscale est la partie technique ou pratique.

Section 2 : Principes fondamentaux du droit fiscal interne.

 Le principe de légalité fiscale

Dans toutes les constitutions du monde, il est reconnu que


c’est la loi qui institue (établit) l’impôt. Ainsi la constitution de la
République Démocratique du Congo dans son article 174 stipule
que : « Il ne peut être établi d’impôts que par la loi. La
contribution aux charges publiques constitue un devoir pour
toute personne vivant en République Démocratique du Congo. Il
ne peut être établi d’exemption ou d’allègement fiscal qu’en vertu
de la loi »7

 Principe d’ordre public

Les lois fiscales sont d’ordre public dans la mesure où elles


mettent en jeu les intérêts essentiels de l’Etat.

Il découle de ce principe les conséquences suivantes :

1) L’interdiction pour l’administration de transiger sauf en


vertu d’une disposition spéciale et expresse du droit.
2) Les lois fiscales s’imposent à tous, à commencer par
l’administration fiscale elle-même.
3) L’administration ne peut renoncer au délai d’imposition, ni
au temps écoulé d’une prescription.

7 ème
Article 174 de la constitution de la République Démocratique du Congo, in journal officiel de la RDC, 44
année numéro spécial du 18 février, p. 59
[8]

4) La violation d’une disposition légale au cours du


processus de l’Etablissement de l’impôt entraine la nullité
de la cotisation établie
5) L’Administration ne peut déroger à la loi par voie d’arrêté,
de circulaire d’instruction.

 Principe de l’égalité et de la non-discrimination.

Ce principe s’oppose à toute différence de traitement fiscal et


notamment à celle qui serait liée à la nationalité des personnes.
Ce principe est à la base de la recherche de la justice fiscale c’est-
à-dire que tout le monde doit être égal devant l’impôt.

 Principe de Liberté fiscale

Il s’entend de la liberté fiscale comme de la liberté de


commerce ou de l’industrie. Ce principe est repris plusieurs fois
dans la déclaration universelle des droits de l’homme (Art. 1, 4, 5,
7, 10, 11,14).

 Principe de nécessité de l’impôt :

Ce principe est repris à l’article 13 de la déclaration


universelle des droits de l’homme qui précise que : « Pour
l’entretien de la force publique et pour les dépenses de
l’administration, une contribution commune est indispensable ».
Ce texte fonde en même temps la légitimité au contrôle fiscal et de
la répression en matière fiscale.

 Principe de l’Annualité fiscale :

Ce principe signifie que le prélèvement fiscal s’effectue pour


une année entière. L’année fiscale correspond à l’année civile.

 Principe de l’Universalité de l’impôt ou de la Généralité ou


encore du rendement de l’impôt.

Ce principe signifie que chacun doit s’acquitter de sa dette


fiscale et qu’il ne saurait y avoir d’exception. Il justifie également
la légitimité du contrôle fiscal.
[9]

 Principe d’imposition en raison des facultés contributives du


contribuable.

D’après ce principe, la contribution doit également être


repartie entre tous les contribuables en raison de leurs facultés
ou de leurs capacités contributives.

 Principe de territorialité de l’impôt :

L’impôt est établi dans l’Etat où les biens sont situés, où les
activités sont exercées où les revenus sont réalisés.

 Principe de non rétroactivité de la loi fiscale :

Ce principe constitue un des fondements de la sécurité


juridique des sujets de droit fiscal. Mais, son application n’est pas
toujours prise en compte. La loi fiscale est parfois ainsi
rétroactive en ce qui concerne les impôts directs du seul fait que
la loi applicable à des revenus qui ont pris naissance au cours de
l’année qui vient de s’écouler.

 Principe du contradictoire :

Le caractère contradictoire de la procédure judiciaire


s’applique en droit au-delà de la phase juridictionnelle. Ce
principe s’applique également tout au long de la procédure du
contrôle fiscal et constitue une garantie importante pour le
contribuable vérifié. A tout moment le contribuable dont les
déclarations sont contrôlées, doit avoir la possibilité de se
défendre et de répondre aux éventuelles notifications que
l’administration se propose de lui adresser.

 Principe de non bis in idem :

Cela signifie qu’une même matière imposable ne peut être


frappée plus d’une fois dans le Chef du même contribuable pour
un impôt de même nature.

Section 3. Principe de l’impôt ou règles d’Adam SMITH

L’établissement de l’impôt droit respecter certains principes


traditionnels, dont :
[10]

1.3.1. La justice
Elle signifie que les lois fiscales doivent être élaborées de
manière à ce que l’impôt soit proportionnel à la capacité
contributive du contribuable.
Autrement dit, la contribution d’un citoyen aux dépenses
publiques doit être proportionnée à ses facultés contributives.
C’est-à-dire qu’elle doit être proportionnée aux revenus dont il
jouit sous la protection de l’Etat.
1.3.2. La certitude
Pour éviter l’arbitraire, le législateur doit être précis et
certains c’est-à-dire il doit fixer à l’avance, l’époque, le mode de
perception et la quotité du paiement de l’impôt(8).
1.3.3. La commodité
Elle signifie que la levée de l’impôt doit se faire à l’époque et
selon le mode qui soient plus aisés (favorables) pour le
contribuable.
1. 3.4. L’économie
Elle signifie que l’impôt doit être établi de manière à
maximiser les recettes de l’Etat, c’est-à-dire à soustraire du
contribuable pour autant que cela est possible au-delà de ce qui
devait entrer dans la caisse de l’Etat ou mieux dans le Trésor
public.
Section 4 : Rapport entre les ressources provenant de la
législation fiscale et les taxes administratives
La législation fiscale est constituée de manière
générale, des règles qui permettent la perception des sommes
d’argents qui entrent définitivement et sans contrepartie
immédiate au compte du trésor public.

Cette législation est mise en application par deux régies


financières importantes à savoir la Direction Générale des Impôts
(DGI) créée par le décret n°017/2003 du 02 mars 2003 (9) et de la

8 BONKIE NDWAYA (N), Ce qu’il faut servir pour une bonne gestion fiscale des entreprises en RDC, 2 ème
éd. INADOF, Kinshasa, 2003. p9.
9 Décret n°017/2003 du 02 mars 2003 portant création de la Direction Générale des Impôts
[11]

Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) créée par le


décret n°09/43 du 03/12/2009 (10).
Par contre, la législation sur les taxes administratives,
judiciaires et de participation permet la perception des droits en
contrepartie des services rendus aux usagers par les
administrations publiques concernées.
Cette catégorie des droits est perçue à l’initiative d’une
troisième régie financière, appelée « Direction Générale des
Recettes Administratives, Domaniales, judiciaires et de
Participation (DGRAD) créée par décret n°0058 du 27 décembre
1995(11).

I.4.1. La différence entre l’impôt et l’emprunt

La différence principale réside dans le fait que l’impôt est un


prélèvement définitif tandis que l’emprunt fait l’objet d’un
remboursement au prêteur, parfois avec intérêt.

I.4.2. Différence entre l’impôt et les revenus domaniaux

Les revenus domaniaux sont les ressources que l’Etat tire de


ses biens (revenus des immeubles publics, redevances
d’occupations du domaine public, la vente est location
d’immeubles, la vente des bois de forêt, droit de chasse, droit de
pêche, droit de stationnement sur le domaine public, les revenus
du portefeuille de l’Etat, …

Ces revenus sont, suivant le cas affectés au budget de l’Etat,


au budget des collectivités locales ou à celui des entreprises
publiques. Par contre l’impôt ne fait pas l’objet d’une affectation
spéciale.

I.4.3. Différence entre l’impôt et la taxe administrative

La taxe administrative est le prix acquitté par l’usage d’un


service public, en contrepartie des prestations ou avantages qu’il
tire de ce service. Tel est le cas de la taxe sur les ordures, la taxe
de stationnement sur les parkings publics, ... bref la taxe est une
10 Décret n°09/43 du 03 décembre 2009, portant création et organisation de la Direction Générale des
Douanes et Accises.
11 Décret n°058 du 27 décembre 1995, portant création, organisation et fonctionnement de la Direction

Générale des Recettes Administratives, Domaniales, judiciaires et de la Participation, in Journal Officiel,


47 année, numéro spéciale du 18 août 1996.
[12]

rémunération pour service rendu(12), mais l’impôt est sans


contrepartie.

I.4.3.1. Caractéristiques communes entre l’impôt et la taxe

• L’impôt et la taxe sont des prélèvements pécuniaires opérés


sur les individus pour le besoin d’intérêt public ;
• Les deux prélèvements sont perçus par voie de contrainte ;
• Les deux sont normalement établis par la loi ;
• Les deux ont un caractère unilatéral, c’est-à-dire aucun
consentement n’est demandé ni au contribuable, ni à
l’usager.
I.4.3.2. Différence entre l’impôt et la taxe
• La taxe comporte une contrepartie, il ya de ce fait équilibre
entre le prix payé et le service rendu, par contre le paiement
de l’impôt se fait sans aucune contrepartie directe ;
• La taxe est facultative. On est libre de payer ou non la taxe.
Il suffit de ne pas recourir au service pour lequel on paierait
la taxe.
Mais on est obligé de payé l’impôt.
I.4.4. Différence entre l’impôt et le taxe parafiscale
Les taxes parafiscales sont des prélèvements opérés sur les
usagers par certains organismes publics ou semi-publics,
économiques ou sociaux en vue d’assurer leur financement
autonome. Tel est le cas des cotisations versées par les
employeurs et travailleurs à l’INSS, à l’INPP…
La parafiscalité où la fiscalité para-budgétaire se distingue
de la fiscalité (impôt) en ce sens que les ressources qui la
constituent ne sont pas comptabilisées au budget de l’Etat, alors
que l’impôt est budgétaire.

12
DUVERGER (M), op.cit, p 109.
[13]

CHAPITRE II : IMPOT
Section I : Notions

L’impôt constitue l’élément fondamental, c’est-à-dire de base


de la fiscalité. Les auteurs proposent plusieurs définitions, selon
que l’on met l’accent sur l’un ou l’autre de ses aspects. La
définition la plus classique et la plus connue est celle de Gaston
JEZE, dans son cours de Finances Publiques, que les auteurs
modernes n’ont jamais contredit sur le plan de fond.

Pour cet auteur : « l’impôt est une prestation pécuniaire,


requise des particuliers, par voie d’autorité, à titre définitif, et
sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques
(13).

Dans cette définition comme dans celles proposées par


d’autres auteurs à la fin du XIXème et au début du XXème siècle,
l’idée essentielle est que l’impôt est un prélèvement obligatoire,
sans contrepartie immédiate, visant à couvrir les charges
publiques. Eu égard à l’évolution de la notion de l’impôt, la
définition de Gaston JEZE, ne peut être acceptée aujourd’hui que
moyennant quelques retouches.

Même fort incomplète au regard des évolutions sensibles qui


se sont produites dans la société contemporaine, cette approche
classique reste utilisable pour aborder à ce jour la notion d’impôt.
Son intérêt primaire, c’est-à-dire principal est qu’elle comporte
l’essentiel des éléments qui, depuis le temps les plus éloignés,
forment la nature intime de l’impôt, en particulier le caractère de
contrainte qui lui est intimement attaché.

Au regard de cet évolution sensible, l’impôt peut être définit


comme : « une prestation pécuniaire requise des personnes
physiques ou morales de droit privé voire de droit public, d’après
leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à titre définitif et
sans contrepartie déterminée en vue de la couverture des charges
publiques ou à des fins d’interventions de la puissance
publique(14).

13 BOUVER (M), Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt, 6ème éd. LDGJ, Paris, 2004, p19
14 MEHL (L) et BELTRAME (P), Science et technique fiscale, éd. PUF, Paris, 1984, p17
[14]

Section 2 : Caractéristiques de l’impôt

En dépit du caractère mouvant et évolutif que présente la


notion de l’impôt, celle-ci s’organise toujours autour de quelques
éléments stables. Ainsi, découpant les différentes parties de la
définition de l’impôt, on peut représenter les caractéristiques de
l’impôt de la manière suivante :

2.1.1. L’impôt est une prestation pécuniaire

L’impôt se paie toujours en argent et se distingue des autres


prestations en nature comme les réquisitions qui peuvent aussi
être exigées des citoyens. En effet, l’Etat a besoin de la monnaie
pour s’acquérir des biens et des services au même titre que les
particuliers, il a aussi besoin de financer la production des biens et services non
marchands.

Cette présence dans le circuit économique exige de sa part


des ressources en numéraires.

2.1.2. L’impôt est payé d’après la faculté contributive


Cela signifie que l’on doit payer l’impôt en fonction de ses
capacités et en fonction des charges supportées.
2.1.3. L’impôt est payé par voie d’autorité
Le prélèvement fiscal a fondamentalement le caractère forcé,
obligatoire, dès lors qu’il est effectué par voie d’autorité par
l’administration sur le fondement des prérogatives de la
puissance publique qui sont les siennes. C’est-à-dire que c’est un
prélèvement imposé par l’Etat au moyen de son pouvoir de
contrainte et non d’un prélèvement volontaire.
2.1.4. L’impôt est un prélèvement définitif
En principe, le contribuable qui a payé son impôt ne se verra
jamais restituer l’argent de l’impôt, à l’exception des cas de la
double imposition et de l’erreur matérielle.
2.1.5. L’impôt est payé sans contreparties déterminée
Il est certain, que le contribuable bénéficie de la sécurité, de
l’assurance et d’autres avantages que lui procure l’existence de
l’Etat, mais il n’y a aucune proportion ni relation directe entre les
avantages reçus et l’impôt. C’est ici que se situe la différence
entre l’impôt et la taxe.
[15]

A ce titre, les sommes payées à l’Etat au titre de l’impôt ne


constituent pas le prix d’un service rendu.
En effet, en ce qui concerne la taxe administrative, l’Etat
rend un service immédiat et direct à un usager et la taxe payée
est le prix acquitté par l’usage d’un service public.
2.1.6. L’impôt est payé en vue de la couverture des charges
publiques ou à des fins d’interventionnisme de la
puissance publique
Les charges publiques sont des services, des activités ou des
travaux qui concernent l’ensemble de la population.
La notion de la charge publique ne peut plus être entendue
de la manière restrictive, à des dépenses concernant
exclusivement les fonctions régaliennes de l’Etat. En effet, l’Etat
assure maintenant des fonctions économiques, sociales,
culturelles, etc. dont la couverture est assurée par les revenus
tirés de la fiscalité. Cela signifie que l’impôt sert non seulement à
fiancer les services traditionnels mais permet aussi à l’Etat
d’intervenir dans la vie économique et sociale.
Section 3 : Objectif de l’impôt
Tout Etat, au nom de sa souveraineté et de sa politique
fiscale, met en œuvre des techniques pour drainer vers le trésor
public les maximums des ressources financières nécessaires pour
répondre aux objectifs dévolus à l’impôt.
3.1. L’objectif financier
C’est l’objectif primaire de l’impôt, celui, de permettre à
l’Etat de réunir les ressources financières nécessaires en vue de
la couverture des charges publiques (15).
Exemple :
• Les ressources financières nécessaires pour la construction
et aménagement des infrastructures publiques ;
• Les ressources financières nécessaires pour les paiements
des rémunérations des fonctionnaires et agents de l’Etat, les
policiers, les militaires …

15 MABIALA UMBA (L), Note de cours de Gestion fiscale, L1 Fiscalité, ISC/Gombe, Inédit, 2003-2004
[16]

3.2. L’objectif économique

La levée de l’impôt peut servir de régulation économique.


L’Etat peut utiliser l’impôt comme levier ou banquette
d’orientation de l’investissement par le système de la surtaxe ou
de la détaxe.
En effet, l’influence des impôts sur la vie économique est
considérable. Ils augmentent le coût de la vie dans la mesure où
ils sont incorporées dans les coûts de production où les prix de
vente.
Ils peuvent ainsi diminuer le pouvoir compétitif des produits et
des entreprises spécialement touchés.
Ils sont des moyens efficaces de politique économique. Ils
peuvent servir tout autant pour encourager tel investissement,
telle importation, exportation ou telle activité économique, par des
exonérations, des réductions d’impôts, que pour décourager tel
autre investissement, telle importation, exportation ou telle autre
activité économique par une imposition plus sévère.
Lorsqu’elle est trop lourde et aboutit à prélever plus de la
moitié des bénéfices, la fiscalité paralyse l’esprit d’entreprise.
Notons qu’une fiscalité exagérée est un terrain favorable pour la
fraude.

3.3. L’objectif social


L’impôt permet la redistribution des revenus. Il est un
moyen par excellence, pour niveler les différents revenus et établir
ainsi une plus grande égalité entre les citoyen(16).
• Les revenus élevés, l’Etat les amputent par une imposition
très lourde ;
• Les revenus modestes, l’Etat les impose faiblement, ou
même leur accorde des exonérations.
Notons que, certaines considérations d’ordre social
déterminent les modalités de l’impôt : réduction pour charge
familiale, imposition élevée, sur les produits de luxe et
exonération d’impôts sur les produits de première nécessité etc.

16VAN LIERDE (C), Notions de législation social, des Finances publiques et de droit fiscal, ITC/Limete,
Kinshasa, sd, p78
[17]

Section 4 : Classification techniques des impôts

Ces classifications prennent pour critères les techniques et


modalités administratives de la taxation. Ce sont les
classifications les plus classiques et les plus utilisées.

4.1. Les impôts directs et les impôts indirects

4.1.1. L’impôt direct

Est celui qui frappe directement soit, les revenus du


contribuable (les revenus professionnels, locatifs ou mobiliers),
soit la fortune ou le capital du contribuable (la propriété foncière,
les véhicules) sans être répercutée sur autrui.

DJOUNIDI, le définit comme étant « l’imposition assise


directement sur les biens où les personnes qu’il soit levée par voie
de rôle ou par voie du cadastre son montant passe de la poche du
contribuable à la caisse du percepteur (17).

Maurice COZIAN, définit l’impôt direct comme étant un


impôt assis sur des données constantes ; revenu ou capital, ce
qui permet la perception à intervalles réguliers, une fois par an en
principe (18).

Notons cependant que son montant à payer reste


définitivement à charge de la personne physique ou morale qui l’a
payé sans être répercuté sur autrui.

4.1.2. L’impôt indirect

C’est un impôt qui frappe la dépense (la consommation). En


d’autres termes, les revenus et la fortune du contribuable ne sont
pas frappés directement mais indirectement, à l’occasion de leur
emploi. En effet, si l’impôt direct frappe le gain des revenus,
l’impôt indirect frappe la dépense des revenus.
La charge fiscale de cet impôt est répercutée sur autrui
(celui qui paie l’impôt auprès du fisc, « le redevable » n’est pas
17
DJOUNDI (H), Droit fiscal, éd. Hachette, Paris, 2000, p 31
18
COZIAN (M), Précis de fiscalité des entreprises, éd. Litec, Paris, 1993, p3
[18]

celui qui supporte le poids de l’impôt, « le contribuable »). Ce


dernier est atteint indirectement par le truchement du redevable.
Maurice DUVERGER, le définit comme : l’impôt à incidence
indirect, dans lequel le fisc utilise le phénomène de la
répercussion : le contribuable est donc imposé indirectement par
le fait que le payeur de l’impôt récupère sur lui l’argent qu’il verse
au fisc (19).
Cependant, l’imposition indirect est moins équitable que
l’imposition directe, car elle ne tient pas compte de la fortune du
contribuable, elle frappe le riche et le pauvre de la même manière.
4.2. L’impôt global et l’impôt cédulaire
42.1. L’impôt global
C’est un impôt synthétique, frappant en bloc la totalité des
revenus du contribuable. Il n’est pas encore d’application en
RDC.
4.2.2. L’impôt cédulaire
C’est un impôt fragmentaire qui atteint distinctement
chaque catégorie des revenus. C’est le système fiscal appliqué en
RDC.
Exemple :
 Impôt sur les revenus locatifs
 Impôt sur les revenus mobiliers
 Impôt sur les revenus professionnels
4.3. Impôt de répartition et impôt de quotité
4.3.1. L’impôt de répartition
II est celui dont le montant global à percevoir est fixé
d'avance par le législateur et ensuite reparti entre les différentes
subdivisions de l'administration du pays depuis les provinces
jusqu’aux collectivités, lesquelles repartissent des lors le montant
qui leur incombe entre les citoyens.
• L'avantage de cet impôt est que le fisc connaît à l'avance le
montant qu'il va percevoir ;

19
DUVERGER (M), Finances publiques, éd. PUF, Paris, 1988, p 120
[19]

• Son inconvénient est qu’il crée des inégalités et des


injustices entre les contribuables des différentes provinces
du pays, car du reste, tous n'ont pas le même nombre
d'habitants, ni les mêmes richesses réelles. Le système fiscal
congolais actuel ne consacre pas cet impôt.
4.3.2. Impôt de Quotité :
Il est celui dont le taux de 1'impôt est connu d’avance par
l’administration, mais le montant à percevoir, reste inconnu. La
quasi-totalité des impôts perçus en R.D. Congo répond à cette
définition.
Il est vrai que, l'administration congolaise ne trouve pas
souvent son compte dans ce système, tant la fraude y sévit en
affectant la base de calcul de l'impôt.
L’avantage de 1'impôt de quotité est que son taux est
applicable équitablement à tous sans exception, ce qui entraîne
l'équité et la justice fiscale. Mais il a l’inconvénient d’occasionner
la fraude massive par le fait que le montant à percevoir reste
inconnu au fisc.
4.4. Impôt proportionnel et impôt progressif
4.4.1. Impôt proportionnel
II est celui qui frappe la matière imposable suivant un taux
qui demeure constant, quelle que soit l'importance des
patrimoines ou des revenus imposés.
Tel est le cas de l'impôt sur les revenus locatifs en RDC dont le
taux est de 22%.
4.4.2. Impôt Progressif
L'impôt est dit progressif lorsque le taux d'imposition
augmente à mesure que les revenus deviennent plus élevés.

On distingue deux sortes d'impôts progressifs :


• Impôt progressif global et
• Impôt progressif par tranche.
[20]

a) L'impôt progressif global


L'impôt progressif global est une modalité d'imposition
selon laquelle les revenus imposables sont affectés, dans leur
globalité, par des taux d'imposition qui varient à la hausse en
fonction des revenus imposables, en d'autres termes, les
revenus imposables sont atteints, dans leur globalité, par des
taux d'impositions qui augmentent en même temps que les
tranches des revenus.
Exemple : Les taux d'imposition des revenus sont fixés comme suit
par le législateur :
• 0% pour les revenus situés entre 0 à 1.000.000Fc
• 5% pour les revenus situés entre 1.000.001 à 2.000.000Fc
• 10% pour les revenus situés entre 2.000.001 à 3.000.000Fc
• 15% pour les revenus situes entre 3.000.001 à 4.000.000Fc
• Etc.
Prenons le cas selon lequel Messieurs: KAMARDO,
JOSUE, PICA, BENAYA, disposent chacun des revenus respectifs
de : 990.000 Fc, 1.100.000 Fc, 2.950.000 Fc et 3.020.000 Fc.
De quel impôt chacun d'entre eux va-t-il s'acquitter, au
regard des taux progressifs global ci-dessus indiqués ?
• KAMARDO: est exempte d'impôt car son revenu se situe dans
la tranche de la fourchette imposable au taux 0.
• JOSUE : payera 1.100.000Fc x 5% = 55.000Fc
• PICA : payera 2.950.000Fc x 10% = 295.000Fc
• BENAYA : payera 3.020.000Fc x 15% = 453.000Fc
De l'analyse du résultat, il ressort que le grand reproche fait
à l'imposition progressive globale est l'injustice, qu'elle fait naître
à l’égard des revenus situés aux frontières des paliers fixés par le
législateur.
En effet, entre KAMARDO et JOSUE, il n'existe qu'une
différence de revenus de 110.000Fc. Cependant, KAMARDO est
exonéré alors que JOSUE est assujetti à un impôt de 55.000Fc.
Et entre PICA et BENAYA, la différence de revenus est de
70.000Fc. PICA paie 295.000Fc tandis que BENAYA paie
453.000Fc, soit un écart de 158.000Fc d'impôt. D’où, dans bon
nombre des pays, notamment en RDC, la progressivité globale est
[21]

abandonnée à cause de l'injustice qu'elle affiche, au profit de la


progressivité par tranche.
b) L'impôt progressif par Tranche
D'après Christian VAN LIERDE, 1'impôt progressif par
tranche est un impôt qui comporte, non pas un taux uniforme,
mais un barème d'impôt gradué dont les taux applicables à
chaque tranche de revenu s'élèvent par paliers successifs, de telle
sorte que la charge fiscale incombant en définitive au
contribuable qui représente une fraction d' autant plus
importante de revenu imposable que celui-ci est élevé20.
II vise à frapper faiblement la tranche de revenus
nécessaires à la subsistance du contribuable et lourdement la
tranche supérieure, considérée comme inutile à la survie.
En R.D. Congo, ce mode de calcul de l'impôt est notamment
utilisé dans les impôts cédulaires sur les revenus, essentiellement
dans les rémunérations, versées aux employés par les
employeurs.
Exemple d’un barème progressif par tranche suivant l’article 84
de la loi de finance n° 19/005 du 31/12/2019 modifiant et
complétant certaines dispositions de l’O-L., n°69 /009 du 10
février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus21
Ce barème est fixé comme suit :
1) 0% la tranche des revenus de 0,00Fc à 1.944.000Fc
2) 15% la tranche des revenus de 1.944.001Fc à 21.600.00OFc
3) 30% la tranche des revenus de 21.600.001Fc à 43.200.00OFc
4) 40 % pour le surplus.

En aucun cas, l'impôt total ne peut excéder 30% du revenu


imposable.
Au sens de la loi précitée, les rémunérations versées au
personnel domestique et aux salariés relevant des micro-
entreprises sont imposées suivant les taux forfaitaires fixés par
voix d’Arrêté du ministre ayant les finances dans ses attributions.
L’impôt y afférent est versé par quotité trimestrielle (22).

20
VAN LIERDE (c) op.cit P.57
17
CODE DES IMPOTS MISE A JOUR AU 31 MARS 2021 ;p115
22 Article 84 §4 de l’O-L n°13/008 du 23 février 2013, op. cit. p112
[22]

IIème PARTIE :
LE SYSTEME FISCAL CONGOLAIS

Notions sur les impôts perçus dans le système fiscal


Congolais

Un système fiscal est défini comme l’ensemble des impôts


appliqués à un moment donné dans un pays déterminé(23). Pour
BARILARI et DRAPE, les systèmes fiscaux varient avec les
domaines sociales, politiques, économiques du pays. Les
systèmes fiscaux des pays en voie de développement, c’est-à-dire
pays du tiers monde sont plutôt orientés vers les ressources
extérieures, tandis que ceux des pays industrialisés sont axés sur
l’impôt.
Le présent support de législation fiscale sera consacré
essentiellement au système fiscal congolais.
Ainsi, le système fiscal congolais tourne essentiellement
autour des impôts perçus à l’initiative de la Direction Générale
des Impôts (DGI) et des droits perçus à l’initiative de la Direction
Générale des Douanes et Accises (DGDA). Ce système fiscal est
déclaratif et cédulaire.

On note cependant, que la législation fiscale congolaise


actuelle est issue de la réforme de 1969 telle que modifiée et
complétée à ce jour.
Elle est constituée de quatre grandes catégories d’impôts à
savoir :
1) Les impôts réels :
• L’impôt foncier ;
• L’impôt sur les véhicules ;
• L’impôt sur la superficie des concessions minières et
d’hydrocarbures ;
• La taxe spéciale de circulation routière.

2) Les impôts cédulaires :


• L’impôt sur les revenus locatifs ;
23 ème
GAUDETMET ET (PM) et MOLINIER (J), Finances publiques, fiscalité, Tome 2,5 éd. Montchrestien, Paris, 1992, p62
[23]

• L’impôt mobilier ;
• L’impôt professionnel.
3) L’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés ;
4) Les impôts indirects :
• La taxe sur la valeur ajoutée ;
• Les droits de douanes et d’accises.

Au terme de la constitution en vigueur en RD Congo, édictée


le 18 février 2006 et sans préjudice des dispositions de l’article
204 § 16 de la même constitution24:
L’article de l’ordonnance-loi n°13/001 du 23 février 2013
apporte une innovation, donnant la nomenclature des impôts
provinciaux et locaux comprenant notamment :
a) Les impôts provinciaux et locaux.

 L’Impôt sur la superficie des propriétés bâties et non bâties


 L’Impôt sur les véhicules automoteurs
 L’impôt sur les revenus locatifs
 L’impôt personnel minimum.

b) Les textes et redevances d’intérêt commun :

 La taxe spéciale de circulation routière ;


 La taxe annuelle pour la délivrance de la patente
 La taxe de consommation sur la bière, l’alcool, de spiritueux
et le tabac
 La taxe de superficie sur les concessions forestières ;
 La taxe de superficie sur les concessions minières ;
 La taxe sur les ventes des matières précieuses de production
artisanale ;
 Toutes autres taxes ou redevances instituées par la loi.

24 Ordonnance-loi, n°13/001 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des impôts, Droit, taxes et
redevances des provinces et des entités territoriales décentralisées ainsi que leurs modalités de
réparation, in journal officiel de la RDC, 54 ème année, numéro spécial du 27 février 2013 p. 2
[24]

CHAPITRE III. LES IMPOTS REELS

Section I : Notions
Sans préjudice des autres dispositions de la loi fiscale
en vigueur en République démocratique du Congo, la loi
n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux
relatifs à la libre administration des provinces, autorise, à celles-
ci d’organiser les mécanismes nécessaires de recouvrement des
impôts, taxes, droits, redevances… qui leur sont rétrocédés.
Notamment les impôts réels ou autrement appelés les impôts
locaux et provinciaux sont issus de l’Ordonnance-loi n°69/006 du
10/02/1969 tel que modifié et complété par l’article 13 de
l’ordonnance loi n°13/001du 23/02/2013.

C’est ainsi que chaque province au nom de sa


souveraineté et sa politique fiscale a mis en place une régie
financière provinciale. C’est le cas de :

 La DGRK (Direction Générale des recettes de Kinshasa) pour


la ville de Kinshasa
 BRB (Brigade des recettes de BANDUNDU) pour la Province
de Bandundu ;
 La DRMA (Direction des Recettes du Maniema) pour la
province de MANIEMA
 La RPR (Régie pour l’encadrement et la perception des
recettes du Bas-Congo)
 La DRPO (Direction des Recettes de la Province Orientale) ;
 La DGRDE (Direction Générales des Recettes de l’Equateur) ;
 La DIRKAT (Direction des Recettes de Katanga) ;
 La DGRKOC (Direction Générale des Recettes du Kasaï-
Occidental) ;
 Etc.

Notons que les règles de perception des impôts, droits


taxes et redevances provinciaux et locaux sont fixées par voie
d’édits ou des décisions des organes délibérantes, conformément
à la législation nationale.
[25]

Toutefois, les taxes spécifiques à chaque province sont


prélevées sur les matières locales non imposées par les pouvoir
central, elles sont soit, rémunératoires, soit fiscales
conformément à la législation sur la nomenclature des taxes et
des droits provinciaux.

Cependant il faut savoir que les impôts sont prélevés


sur les biens palpables notamment :

- Les propriétés foncières bâties et non bâties,

- Les véhicules automoteurs ;

- Les concessions minières et d’hydrocarbures.

Section 2 : L’impôt sur la superficie des Propriétés Foncières


bâties et non bâties (impôt foncier).
L’impôt foncier fait partie des impôts réels.
L’impôt réel est établi sur des biens immobiliers ou
mobiliers nomment déterminés par la loi. Le mot réel, tire son
origine du latin « Res » qui veut dire « chose ». En l’occurrence des
choses suivantes : (Article 1 de l’ordonnance-loi 69-006 du 10
février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour).
 La Superficie des propriétés foncières bâties et non bâties
situées en RDC
 Les véhicules
 La superficie des concessions minières et d’hydrocarbure
2.2.1. Base juridique (Texte de base)

C’est un impôt créé par l’ordonnance-loi n°69.006 du


10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour.
2.2.2. Définition

L’impôt foncier est un impôt perçu sur les propriétés


foncières bâties et non bâties suivant, la nature des immeubles et
le rang des localités. Il s’agit d’un impôt sur le capital qui frappe
un élément économique en tant que tel sans considération de la
situation particulière du contribuable. Cet élément économique
est la propriété foncière bâtie ou non bâtie située dans la
circonscription urbaines.
[26]

2.2.3. L’assiette de l’impôt

Les propriétés bâties et non bâties soumises à l’impôt


foncier comprennent notamment :
 Les villas et immeubles autres qu’à étage ;
 Les immeubles à étages ;
 Les appartements ;
 Les Aéroports et les ports
 Les terrains
 Les autres constructions
Sont notamment considérés comme autres constructions :
 Le Hangar à usage commercial et/ou industriel
 La toilette et vestiaire isolé ;
 La citerne et tank fixé au sol ;
 La piscine ;
 Le local moteur piscine ;
 La station service ;
 Le garage isolé ;
 La terrasse ;
 L’entrepôt ;
 L’émetteur ou récepteur fixé au sol.
 La station terrienne réceptrice ;
 Le container fixé ou immobilisé au sol ;
 L’antenne de communication.

2.2.4. Classification des villes et localités congolaises par


rang.

En vue de l’application des taux de cet impôt, les


différentes villes et localités du pays sont classifiées par niveau de
développement ou rang, de telle sorte que les maisons situées
dans les quartiers huppés supportent un impôt beaucoup plus
important que d’autres.
Les rangs établis par le législateur ne tiennent pas
compte de la réalité sur terrain. Dans une localité relevant de tel
rang, on retrouve en effet des maisons de haut standing à côté
des taudis.
Ainsi dans le système fiscal congolais on distingue les
localités de 1er, 2ème, 3ème et de 4ème Rang.
[27]

2.2.5. Le taux de l’impôt

Deux sortes de taux sont prévues pour cet impôt :


 Un taux superficiaire pour les villas (l’imposition est faite en
fonction des la superficie bâtie)
 Un taux forfaitaire pour les autres propriétés foncières
bâties et non bâties.
N.B. le taux de cet impôt est fixé par voie d’édit ou des décisions
des organes délibérants conformément à la législation
nationale (Article 1, de l’ordonnance-loi n°13/001 du 23
février fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et
redevances des provinces et des entités territoriales
décentralisées).

Pour le besoin de simplification dans ce support nous ne


prendrons que l’exemple des taux applicables à Kinshasa.
Pour la ville de Kinshasa, les taux de l’impôt sont
définis dans l’article 6 de l’arrêté n°SC/115/BGV/FINECO &
IPMEA/CEFFI/2012, du 23 juillet 2012 modifiant et complétant
l’arrêté n°0218/BGV/MINECOFIN/PLS/2009 portant
modification des taux de l’impôt sur la superficie des propriétés
foncières bâties et non bâties).
A) Propriétés bâties.

1) Villas, appartements et immeubles autres qu’à étage.


Personne Personne
Rang de localité Taux ($)/m2= Taux($) m2
Morale physique

1ère Rang 1,60 0,50

2ème Rang 1,28 Forfait 50.000 Fc

3ème Rang 0,98 Forfait 25.000 Fc

4ème Rang 0,66 Forfait 5.000 Fc


[28]

2) Immeubles à étage
Rang de Personne Personne
Taux ($)/m2= Taux($) m2
localité Morale physique
1ère Rang 1,60 0,50
2ème Rang 1,28 Forfait 50.000 Fc
3ème Rang 0,98 Forfait 30.000 Fc
4ème Rang 0,66 Forfait 10.000 Fc

3. Autres constructions

Rang de Personne Personne


Taux ($)/m2= Taux($) m2
localité Morale physique
1 à 5000 = 0,80 1 à 5000 = 0,32
5001 à 10.000=0,60 5001 à 10.000 = 0,24
1ère Rang
10001 et plus = 0,30 10001 ET PLUS =
0,12
2ème Rang 1à 5000 = 0,64 Forfait de 50.000 Fc
5001 à 10.000 = 0,48 Forfait de 50.000 Fc
10.001 et plus = 0,24 Forfait de 50.000 Fc
3ème Rang 1 à 5000 = 0,48 Forfait 40.000 Fc
5001 à 10.000 = 0,36 Forfait 40.000 Fc
10.001 et plus 0,18 Forfait 40.000 Fc
4ème Rang 1 à 5000 = 0,32 Forfait 30.000 Fc
5001 à 10.000= 0,24 Forfait 30.000 Fc
10001 et plus 0,12 Forfait 30.000 Fc
B) Propriétés non bâties

Rang de Personne Taux ($)/m2= Personne Taux($) m2


localité Morale physique
1 à 5000 = 0,64 1 à 5000 = 0,32
1ère Rang 5001 à 10.000=0,48 5001 à 10.000 = 0,20
1001 et plus = 0,24 10001 ET PLUS = 0,10
2ème Rang 1à 5000 = 0,426 Forfait de 30.000 Fc
5001 à 10.000 = 0,32 Forfait de 30.000 Fc
10.001 et plus = 0,16 Forfait de 30.000 Fc
3ème Rang 1 à 500 = 0,213 Forfait 15.000 Fc
5001 à 10.000 = 0,16 Forfait 15.000 Fc
10.001 et plus 0,08 Forfait 15.000 Fc
4ème Rang 1 à 5000 = 0,106 Forfait 5.000 Fc
5001 à 10.000= 0,08 Forfait 5.000 Fc
10001 et plus 0,04 Forfait 5.000 Fc
[29]

C) Ferme

Tranche Taux (forfaitaire)


1 à 10 ha 25.000 Fc
11 à 20 ha 35.000 Fc
21 à 30 ha 45.000 Fc
31 à 40 ha 65.000 Fc
41 à 50 ha 85.000 Fc
51 ha et plus 100.000 Fc

NB : L’arrêté ministériel n°019 au 8 octobre 1997 fixe les rangs de


localité. (Voir exposé du cours).

2.2.6. Redevable de l’impôt (article 8, 9, 11 de l’O-Ln°69/006


du 10 février 1969).

Le redevable de l’impôt foncier est soit, le titulaire de droit de


propriété, de possession, de l’emphytéose, de superficie, de
concession ou d’usufruits des biens imposables, ainsi que les
personnes occupant, en vertu d’un bail, des biens immobiliers
faisant partie du domaine privé de l’Etat

2.2.7. Déclaration

Le redevable de l'impôt foncier est tenu chaque année de


souscrire une déclaration au plus tard le 1er février, de tous les
éléments imposables ou non imposables, dont il est propriétaire
ou concessionnaire, au 1er janvier (article 6 de la loi 004/2003 du
13 mars 2003, portant reforme des procédures fiscales).

2.2.8. Exemption (article 2 de l’o-l n°69-006 du 10 février


1969)

Sont exemptés de 1'impôt foncier :

1) les propriétés appartenant à l'Etat, aux provinces, aux villes,


aux districts, aux territoires, aux circonscriptions
administratives, ainsi qu'aux offices et autres établissements
publics de droit congolais n'ayant d’autres ressources que
celles provenant des subventions budgétaires ;

2) les institutions religieuses, scientifiques et philanthropiques


créées en application de la loi sur les ASBL ;
[30]

3) les Etats étrangers, pour les immeubles affectés


exclusivement à l'usage des bureaux d'ambassades ou de
consulats ou encore au logement des diplomates, mais sous
réserve de réciprocité ;

4) Les personnes âgées de 55 ans et les veuves, à condition


d'occuper leur habitation principale soit seul, soit avec des
personnes considérées comme a leur charge, soit avec toute
personne de même condition d’âge.

Il importe cependant de noter que les personnes exemptées


ou exonérées ne sont pas dispensées de l'obligation de souscrire
leur déclaration fiscale.

Section 3 : Impôt sur les véhicules

La construction ainsi que l’entretien régulier des routes


nécessitent des moyens financiers importants devant être
mobilisés par le Gouvernement, soit dans le cadre budgétaire
interne, soit dans le cadre des financements à obtenir des
partenaires Bilatéraux et multilatéraux. Même dans ce cadre,
l’Etat se retrouve placé devant une dépense à payer par les
moyens budgétaires propres aux échéances prévues.

Ainsi, l’impôt sur les véhicules procède des l’idée que


celui dont l’activité nécessite des routes ou détruit les routes doit
participer à leur construction et à leur réhabilitation. Par
conséquent, l'impôt sur les véhicules est assis sur les véhicules
au sens général du terme, à savoir les moyens de transport
modernes dont les motos, voitures, camions, bateaux, baleinières,
avions, ...

2.3.1. Matière imposable

Ce sont les véhicules, à prendre comme souligné ci-haut,


dans leur sens général, notamment : les véhicules terrestres,
maritimes, aériens, lacustres, fluviaux, ...

L'impôt sur les véhicules est dû par les personnes physiques


ou juridiques qui utilisent un ou plusieurs véhicules (article 40,
[31]

O-L n°69/006 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à


ce jour, l’Arrêté Ministériel n°49 du 28 octobre 1987 portant
application de l’O-L n°87/075 du 04 octobre 1987) ...

II faut noter cependant que cette formulation du législateur


voudrait sans doute signifier qu'il importe peu que l'utilisateur du
véhicule en soit le propriétaire. Le fait d'utiliser le véhicule durant
la période d'imposition expose ce dernier au paiement de cet
impôt.

2.3.2. Taux de l'impôt

Le taux est variable et applicable en fonction de 1a


puissance du véhicule exprimée en cheval-vapeur, O-L 001.009
du 27 mars 1981, A-M. n°081 du 26 février 2002. (Voir exposé du
cours).

2.3.3. Déclaration

Le redevable de 1'impôt sur les véhicules souscrit


préalablement une déclaration par véhicule avant sa mise en
usage (Art. 46, 47, 48, O-L 69.006 du 10 février 1969 ; Art.7 de la
loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant reforme des procédures
fiscales.

2.3.4. Exonérations

Les exonérations au titre de cet impôt concernent les véhicules


appartenant :

• à l'Etat, aux provinces, aux villes, aux communes, aux


territoires, aux circonscriptions administratives, ainsi
qu'aux Offices et aux Etablissements publics de droit
congolais n'ayant d'autres ressources que celles provenant
de subventions budgétaires ;
• aux organismes internationaux et utilisés exclusivement à
l'usage d'agents ayant le statut d'agents diplomatiques.
Cette exemption n’est consentie que sous réserve de
réciprocité (Art.39 O-L 69/006 du 10 février 1969).
• Les véhicules appartenant aux institutions, Associations et
Etablissements visés par le décret n°004/2001 du 20 juillet
2001 portant dispositions générales applicables aux
[32]

associations sans but lucratif et aux établissements d’utilité


publique.
• Les véhicules appartement aux Etats Etrangers et affectés
exclusivement à l’usage d’agents ayant le statut d’agents
diplomatiques, sous réserve de réciprocité ;
• Les véhicules à moteurs équipés spécialement pour
l’extinction des incendies ;
• Les auto-ambulances ;
• Les navires de mer ;
• Etc.

Section 4 : Impôt sur la superficie des concessions minières


et d’hydrocarbures

Les concessions foncières attribuées soit pour


l’exploitation et la recherche, des mines et d’hydrocarbures
constituent des indices de richesses. Elles permettent un accès
direct à cette potentialité qui fait qu’aujourd’hui la RDC soit
considérée comme un scandale géologique et minier. Elles
constituent, par conséquent, la matière imposable d’un impôt
spécifique appelé « impôt sur la superficie des concessions
minières et d’hydrocarbures ».

2.4.1. Matières imposables

La superficie des concessions, tant pour l'exploitation que


pour la recherche.

Il faudrait préciser que cet impôt, à caractère annuel, n’est


pas à confondre avec les droits miniers perçus à l’initiative du
ministère des mines (cadastre Minier) lors de l’attribution de la
concession ou en cours d’exploitation.

2.4.2.. Redevables

Ce sont les titulaires des concessions.


[33]

2.4.3. Déclaration

Tout redevable de l'impôt sur la superficie des concessions


minières et d’hydrocarbures est tenu de souscrire chaque année,
une déclaration au plus tard le 1er février de l'exercice, pour les
éléments dont il est titulaire au 1er janvier (Art. 10 : loi 004/2003
du 13 mars 2003). Portant réforme des procédures fiscales.
2.3.4. Taux de l'impôt

L’O-L n°76/072 du 16 mars 1976, modifiée par l’O-L


n°007/2002 du 11 juillet 2002, l'arrêté ministériel n°039 du 23
Novembre 1998 l’article 238 du code minier, modifiant les taux de
l'impôt sur la superficie des concessions minières et
d'hydrocarbures, fixent le taux à :
1. Des concessions ayant pour objet la recherche :

• 0,02USD par hectare pour la 1ère année ;


• 0,03USD par hectare pour la 2ème année ;
• 0,035USD par hectare pour la 3ème année ;
• 0,04USD par hectare pour les années suivantes.

2. Des concessions ayants pour objet l’exploitation :

• 0,04USD par hectare pour la 1ère année ;


• 0,06USD par hectare pour la 2ème année ;
• 0,07USD par hectare pour la 3ème année ;
• 0,08USD par hectare pour les années suivantes.
Note : L’impôt sur les revenus locatif fait partir des impôts
provinciaux et locaux, pour des raisons d’ordre pédagogique nous
l’étudions parmi les impôts cédulaires, tout en gardant sa
classification d’impôt provincial.
[34]

CHAPITRE IV. IMPOTS CEDULAIRES SUR LES REVENUS

Section I : Notions
Cette catégorie d'impôts vise à assujettir les revenus du
capital investi. Il s'agit des revenus réalisés, soit par le capital
foncier, mobilier, soit par les activités professionnelles entreprises
au Congo (bénéfices, salaires, profits des professions libérales).

Les impôts sur les revenus sont assis sur ce que le


contribuable gagne, qu'il s'agisse des revenus du travail, du
capital ou de l'entreprise acquis sous forme des salaires,
d'intérêts ou de profits25. Le terme cédulaire signifie : catégorie,
subdivision de même matière imposable en plusieurs catégories
sur chacune desquelles s’applique un impôt différent, appelé
impôt cédulaire.

En RDC, cette catégorie d’impôts cédulaires comprend :

• l'impôt sur les revenus locatifs ;


• l'impôt mobilier;
• l'impôt sur les revenus professionnels ou impôt
professionnel : dans cette dernière catégorie, nous avons :

• l'impôt professionnel sur les rémunérations;


• l'impôt professionnel sur les bénéfices.

3.1.1. Texte de base

La base légale des impôts cédulaires sur les revenus est


l'ordonnance-1oi n°69/009 du 10 février 1969 telle que modifiée
et complétée à ce jour.

3.1.2. Bases d'imposition

Les impôts cédulaires sur les revenus sont assis sur trois
importantes bases à savoir :

• Les revenus provenant de 1a location des bâtiments et des


terrains situés en RDC;
• Les revenus des capitaux mobiliers investis;
• et les revenus provenant des activités professionnelles.

25 DE WANTHY (E) : législation fiscale ; la procédure de Namur, Namur, éd. P.17


[35]

Section II : Impôt sur les revenus locatifs


Il sied de signaler que cet impôt fait partie des impôts
provinciaux et locaux (Articles 3 ordonnance-loi 13/001 du 23
Fév. 2013).
3.2.1. Matières imposables

II s'agit des revenus nets provenant de la location des


bâtiments et des terrains situés en RDC, quel que soit le pays du
domicile ou de la résidence des bénéficiaires desdits revenus.
II en est ainsi du profit net de la sous-location totale ou
partielle des biens pris en location (Art. 4, O-L n°69/009 du 10
février 1969, modifiée par la loi n°77/016 du 25 juillet 1977,
articles 5 du l’O-L n°109/2000 du 19 juillet 2000).

Le critère à prendre en considération est la localisation


en RDC d’un bâtiment ou d’un terrain mis en location (principe
de territorialité d’un immeuble) quelque soit le pays de résidence
ou de domicile du propriétaire dudit bien foncier ou immobilier.

Toutefois, la loi assimile à des revenus de la location,


les indemnités de logement attribuées à des cadres et agents qui
occupent leurs propres habitations ou celle de leurs épouses
(Article 4 de l’Ordonnance-loi 69/009 du 10 Février 1969,
modifiée et complétée à ce jour).
Est également imposable à l’impôt sur les revenus
locatifs, la mise à disposition, à titre gratuit, des bâtiments et
terrains en faveur d’une entreprise ou de toute autre personne
pour usage professionnel. Cette disposition ne s’applique pas à la
personne physique qui utilise ses bâtiments et terrains pour une
exploitation professionnelle. (Article 4 bis du décret-loi,
n°109/2000 du 19 juillet 2000).

L’impôt sur les revenus locatif est assis (Article 5 du


D.L. n°109/2000 du 19 juillet 2000).
 sur le revenu brut des bâtiments et terrain donnés en
location.
 Sur le profit brut de la sous-location totale ou partielle des
mêmes propriétés.
[36]

3.2.2. Contribuable

Les propriétaires des bâtiments et des terrains loués ainsi


que les bénéficiaires du profit net de la sous location.

3.2.3. Déclaration

Le redevable de l'impôt sur les revenus locatifs souscrit


chaque année une déclaration au plus tard le 1er février de
l'année qui suit celle de la réalisation de revenu (Art. 11 de la loi
004/2003 du 13 mars 2003).

3.2.4. Taux

L’article 11 de l’ordonnance-loi n°69/009 du 10 février 1969,


modifiée par le Décret-loi n°109/2000 du 19 juillet 2000 modifie
le taux de 35% à 22%.

L'article 10 de l’ordonnance-loi n°69/009 du 10 février 1969


institue un système de la retenue à la source de 20% effectuée
au profit du trésor par le débiteur des loyers sur le montant de
ceux-ci. Cette dernière disposition ne concernait que les
locataires et sous locataires qui ont la qualité de personne
morale.

Cependant, le Décret-loi n°119/2000 du 19 juillet 2000,


comme évoqué ci-dessus, généralise le mécanisme de la retenue à
la source mensuelle de 20% des loyers, par les locataires tant
personne physique que morale, à valoir sur l'impôt sur les
revenus locatifs annuels dû par le bailleur.

Au niveau de la province de Kinshasa, l’arrêté


n°36/0229/BGV/MINECOFIN/PLS/2009 du 20 octobre 2009
modifiant et complétant l’arrêté
N°SC/0219/BGV/MINECOFIN/PLS/2009 du 25 septembre 2009
portant modification des taux de l’impôt. Apporte une légère
modification quant aux taux de la retenue mensuelle pour le loyer
inférieur ou égal à 300 $.
[37]

Les taux de la retenue locative modifiés sont fixés comme


suit :

N° Loyer mensuel équivalent en Fc Taux de la retenue


1 De 1 à 100 $ 8%
2 De 101 à 200 $ 10%
3 De 201 à 300 $ 12,5%
4 De 301 et plus 20%

3.2.5. Exemptions

Sont exemptés de l'impôt sur les revenus locatifs (O-L


n°69/009 du 10 février 1969, telle que modifiée par la loi
n°73/003 du 5 janvier 1973) :
• l'Etat, les provinces, les villes, les communes, territoire ainsi
que les Offices et autres établissements publics de droit
congolais n'ayant d'autres ressources que celles provenant
de la subvention budgétaire de l’Etat;
• les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques
• les organismes internationaux, etc.

Section III : L'impôt Mobilier (IM)

Le professeur AZAMA LANA, le définit comme un impôt qui


ne frappe que les revenus produits par les capitaux mobiliers
investis au Zaïre26.

3.3.1. Base de l’impôt

(O-L n°69/059 du 10 décembre 1969, modifiée par l’O-L n°70/086


du 23 décembre 1970 par la loi n°73/003 du 5 janvier 1973)

L'impôt mobilier s'applique:

• aux revenus d'actions ou parts que1conques et aux revenus


d'obligations à charge des sociétés par actions civiles ou
commerciales ayant au Congo leur siège social et leur
principal établissement administratif;

26
AZAMA LANA, Droit fiscal zaïrois, éd. Cadicec, Kinshasa, 1986, P.47
[38]

• aux revenus des parts des associés non actifs dans les
sociétés autres que par actions qui possèdent au Congo leur
principal établissement administratif ;
• aux revenus, y compris tous intérêts et avantages, des
capitaux empruntés à des fins professionnelles par des
sociétés ou par des personnes physiques qui ont au Congo
leur domicile, leur résidence ou un établissement;
• aux tantièmes alloués, dans les sociétés par actions de droit
national, aux membres du conseil général;
• Aux revenus d'actions ou parts quelconques à charge des
sociétés par actions civiles ou commerciales étrangères,
ayant un établissement permanent ou fixe au Congo.
• aux revenus des parts des associés non actifs dans les
sociétés autres que par action, étrangères, ayant un
établissement fixe au Congo ;
• aux tantièmes alloués, dans les sociétés étrangères par
actions ayant un établissement permanant ou fixe au
Congo, aux membres du Conseil Général;
• au montant net des redevances.

Par le terme « redevance » il faut entendre les rémunérations


de toute nature payées pour l'usage ou la concession de l'usage
d'un droit d'auteur sur une œuvre littéraire, artistique ou
scientifique.
Bref, la matière imposable est les revenus, c'est-à-dire les
dividendes et les intérêts de tous les capitaux mobiliers. On
appelle capitaux mobiliers, les actions, les obligations, les fonds
publics et les capitaux prêtés, etc.
3.3.2. Redevables
Les redevables de 1'impôt mobilier sont les entreprises et les
personnes physiques. Elles retiennent à la source, le montant de
l'impôt sur les revenus mobiliers, avant de les distribuer aux
bénéficiaires (Art. 23 et 24 de l’O-L n°69/009 du 10 février 1969,
modifiée par l’O-L n°69/059 du 5 décembre 1969). Sont également
redevables les personnes physiques ayant emprunté de l’argent à
des fins professionnelles (redevables du droit).
[39]

3.3.3. Contribuables

Les contribuables sont les bénéficiaires des revenus.


Autrement dit les détenteurs des actions et des obligations ayant
généré un revenu (redevables de fait).

3.3.4. Taux de l'impôt

Le taux de l'impôt est fixé à 20% (Art. 26, O-L n°69/009 du


10 février 1969, modifiée par l’O-L n°69/059 du 5 décembre 1969).

3.3.5. Mode de perception

L'impôt mobilier est perçu par la retenue à la source opérée


par les sociétés ayant délivré des actions ou des obligations ainsi
que les personnes physiques ayant emprunte de l'argent à des
fins professionnelles (Loi n°73/003 du 5 janvier 1973).

3.3.6. Déclaration:

Les personnes physiques ou morales redevables de l'impôt


mobilier sont tenues de souscrire une déclaration dans les dix
jours qui suivent le mois au cours duquel les revenus ont été
payés ou mis à la disposition des bénéficiaires (Art. 19 de la loi
n°004/2003 du 13 mars 2003).

Section IV : Impôt sur les revenus professionnels (impôt


professionnel)
3.4.1. Base de l'impôt

Au sens des artic1es 27 à 29 de l'O-L n°13/008 du 23 février


2013, modifiant et complétant certaines disposition de l’O-L
n°69/009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur
les revenus, l’impôt professionnel atteint les revenus, provenant
des activités professionnelles exercées au Congo, alors même que
le bénéficiaire n'aurait pas son siège social, son principal
établissement administratif, son domicile ou sa résidence
permanente au Congo.
[40]

3.4.2. Matière imposable

(Art. 27, O-L n°13/008 du 23 février 2013)

• les bénéfices de toutes entreprises industrielles27,


commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières, y
compris les libéralités et avantages quelconques accordés
aux associés non actifs dans les sociétés autres que par
actions ;
• les rémunérations diverses de toutes personnes rétribuées
par un tiers de droit public ou de droit privé, sans être liées
par un contrat d’entreprise. Celles des associés actifs dans
les sociétés autres que par actions ou que l’exploitant d’une
entreprise individuelle s’attribue ou attribue aux membres
de sa famille pour leur travail, ainsi que les pensions, les
rémunérations diverses des administrations, gérants,
commissaires, liquidateurs des sociétés et de toutes
personnes exerçant des fonctions analogues.
• les profits, quelle que soit leur dénomination, des
professions libérales, charges ou offices ;
• les sommes payées en rémunération des prestations de
services de toute nature fournies par des personnes
physiques ou morales étrangères non établies en RD Congo.
• L’impôt professionnel atteint également les bénéfices,
rémunération ou profits provenant d’une activité
professionnelle quelconque, alors même que ces bénéfices,
rémunération ou profits sont recueillis après cessation de
l’activité.
N.B. : L’impôt atteint tous les bénéfices réalisés par une société. La
circonstance qu’une entreprise effectue des opérations illicites
ou nulles n’empêche pas le fixe de prélever l’impôt.

3.4.3. Impôt sur le bénéfice et profit

Au sens de l’article 30 de l’O-L n°69/009 du 10 février 1969


telle que modifiée et complétée à ce jour ; « les bénéfices d’une
entreprise industrielle, commerciale, artisanale, agricole où
immobilière sont ceux qui proviennent de toutes les opérations
traitées par ce établissements au Congo, ainsi que tous les
27
Peu importe donc que l’entreprise soit exploitée sous forme individuelle ou non et peu importe le secteur
d’actualité dans lequel ladite entreprise œuvre.
[41]

accroissements des avoirs investis en vue des susdites activités, y


compris les accroissements qui résultent de plus-values et moins-
values soit réalisées, soit exprimées dans les comptes ou
inventaires du redevable.
Il convient de préciser que pour que le bénéfice soit établi, il
est nécessaire que l’entreprise concernée tienne une comptabilité.
Notons que plusieurs, stratégies sont utilisées par les
contribuables pour réduire le montant du bénéfice imposable.
C’est à ce titre que les dépenses ci-après doivent être réintégrées
dans le bénéfice imposable, c’est-à-dire taxable avant le calcul de
l’impôt :

• les rémunérations que l’exploitant individuel s’attribue pour


son travail, si elles ne sont pas déclarées à l’impôt
professionnel sur les rémunérations « IPR » ;
• les profits et avantages dont l’exploitant jouit en nature ;
• les bénéfices, rémunérations, profits, et avantages
quelconques revenant à quelque titre que ce soit, accordés
aux associés non actifs où à leur héritier dans les sociétés
autres que par actions ;
• les sommes affectées au remboursement total ou partiel des
capitaux empruntés, à l’extension de l’entreprise ou à la
plus-value de l’outillage, comptabilisée au débit d’un compte
de résultat au mépris de toute règle comptable ;
• les réserves ou fonds de prévisions quelconques, le report à
nouveau de l’année et toute affectations analogues.

3.4.3.1. Charges professionnelles déductibles


Sont notamment considérées comme dépenses
professionnelles déductibles des revenus imposables au sens de
l’article 43 du Décret-loi n°109/2000 du 19 juillet 2000, tel que
modifier par l’O-L n°13/008 du 23 février 2013, ci-haut évoquée :

• le loyer réellement payé et les charges locatives afférentes


aux immeubles ou parties d'immeubles affectés à l'exercice
de la profession et tous frais généraux résultant de leur
entretien, éclairage ;
• les frais généraux résultant de l'entretien du matériel et des
objets mobiliers affectés à l'exploitation ;
[42]

• les traitements, salaires, gratifications et indemnités des


employés et des ouvriers au service d'exploitation, les
avantages en nature pour autant qu'ils aient été ajoutés aux
rémunérations ;
• les intérêts des capitaux empruntés à des tiers et engagés
dans l'exploitation et toutes charges, rentes, ou redevances
analogues et relatives à cel1e-ci ;
• les frais de transport, d'assurance, de courtage et des
commissions. En ce qui concerne les commissions et
courtages, ristournes commerciales ou non, gratification et
autres rétributions quelconque ne sont admises en
déduction que s’il en est justifié par indication exacte du
nom et du domicile des bénéficières ainsi que de la date de
paiement et des sommes alloués à chacun d’eux. A défaut de
déclaration exécuté, des sommes précitées ou de leurs
bénéficiaires, les dites sommes précitées ou de leurs
bénéficières, les dites sommes sont ajoutés aux bénéfices de
celui qui les a payées ;
• les amortissements des immobilisations servant à l'exercice
de la profession;
• les impôts réels ayant le caractère d'une charge
d'exploitation acquittée dans le délai; pour autant qu'il n'ait
pas été établi d'office ;
• les charges professionnelles afférentes aux bâtiments et
terrains donnés en location par les sociétés immobilières.

3.4.3.2. Redevables
(Article 77 de l’O-L n° 13/008 du 23 février 2013)

• les bénéficiaires en RD Congo des revenus mentionnées à


l’article 27, 1er, 3ème, 4ème même s’ils résident ou ont leur
principal établissement à l’étranger ;
• ceux qui paient ou attribuent à un titre quelconque des
revenus mentionnés à l’article 27, 2ème et 5ème même si le
bénéficiaire résident à l’étranger.
[43]

3.4.3.3. Déclaration
Toute personne physique ou morale redevable de l’impôt sur
les bénéfices et profits est tenue de souscrire chaque année, une
déclaration au plus tard le 31 mars de l'année qui suit celle de la
réalisation des revenus (Art.12 de la loi n°004/2003 du 13 mars
2003).

3.4.3.4. Charges non déductibles

Ne sont pas déductibles des revenus imposables (Art. 46 de


l’O-L n° 69/009 du 10 février 1969, modifiée par l’O-L n°69/059
du 5 décembre 1969 et par la loi n°77/016 du 25 juillet 1977) :

• les dépenses ayant un caractère personnel, tel1es que


notamment : l'entretien du ménage, les frais d'instruction,
de congé et de toutes autres dépenses non nécessitées par
l'exercice de la profession;
• les impôts sur les revenus d'une part, et d'autre part, l'impôt
réel pour autant que ce dernier n'ait pas le caractère d'une
charge d'exploitation;
• les amendes judiciaires ou administratives fixées, à titre
transactionnel ou non, de quelque nature qu'elles soient,
ainsi que les honoraires et frais relatifs aux infractions
quelconques relevées à charge du bénéficiaire des revenus;
• les tantièmes alloués dans les sociétés par actions aux
membres du Conseil général;
• les dépenses relatives aux biens donnés en location y
compris les amortissements desdits biens ;
• les provisions constituées en vue de faire face a des pertes,
des charges ou à des dépréciations d'élément de l'actif, à
l'exception des provisions pour reconstitution des gisements
miniers.
3.4.3.5. Taux de l’impôt
(Art. 83 de l’O-L n°13/008 du 23 février 2013)

• le taux de l’impôt est fixé à 35% pour les bénéfices des


sociétés ;
• le taux de l’impôt est fixé à 14% sur les sommes payées en
rémunération des prestations de services de toute nature
[44]

fournies par des personnes physiques ou morales étrangères


non établies en République Démocratique du Congo.
3.4.3.6. Exonérations

Des exonérations de 1'impôt professionnel peuvent être


accordées en vertu des dispositions du code d'investissement ou
par lois particulières.

N.B. : La série des ordonnances signées le 23 février 2013


apportent une innovation en matière de régime fiscale
applicable en matière de l’impôt sur les bénéfices et profit en
distinguant les entreprises imposables au régime de droit
commun c’est-à-dire celles réalisant un chiffre d’affaires
annuelle supérieur à 80.000.000 Fc, et celles imposables au
régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille
(petites entreprises et micro entreprise). Les petites
entreprises ont un chiffre d’affaire annuelle inférieur à
80.000.000 Fc et les micro-entreprises ont un chiffre d’affaire
annuel ne dépassant pas 10.000.000 Fc.

3.4.4. Impôt Professionnel sur les Rémunérations (I.P.R)

3.4.4.1. Revenus imposables :(Article 47 de l’Ordonnance-loi


13/008 du 23 Fév 2013)

Sont imposables à l’IPR, les rémunérations des personnes


rétribuées par un tiers sans être liées par un contrat d'entreprise
comprenant notamment les salaires, les émoluments, les
indemnités qui ne représentent pas le remboursement de
dépenses professionnelles effectives, les gratifications, primes et
toutes rétributions fixes ou variables, quelle que soit leur
qualification, les traitements des administrateurs, gérants,
commissaires, liquidateurs des sociétés par actions, gouverneurs,
régents, censeurs et toutes personnes exerçant des fonctions
analogues.

II s'agit ici de toutes les sommes perçues par les salariés, de


même que celles perçues par les associés, agissant en tant que
[45]

salariés par l'occupation des fonctions permanentes dans


l'entreprise.
Sont ajoutés aux rémunérations, les avantages en nature
autres que ceux se rapportant au logement, au transport et aux
frais médicaux dans la mesure où ils ne revêtent pas un caractère
exagéré.
Pour le personnel expatrié, la base minimum d’imposition
ne peut être inférieure au salaire minimum interprofessionnel
garanti appliqué dans le pays d'origine du travailleur concerné.
(Art. 47 de la loi n°73/003 du 5 janvier 1973, loi n°77/016 du 25
juillet 1977, O-L n°84/002 du 30 mars 1984 et de l’O-L 109/2000
du 19 juillet 2000).
3.4.4.2. Immunités
Sont immunisées au sens de 1'article 48 de l'O-L n°
69/009 du 10 février 1969, modifié et complété à ce jour par l’O-L
13/008 du 23 Février 2013:
• les indemnités et allocations familiales réellement accordées
aux employés et salariés dans la mesure où elles ne
dépassent pas les taux légaux ;
• les indemnités et avantages en nature concernant le
logement, le transport et les frais médicaux pour autant
qu'ils ne revêtent pas un caractère exagéré ;
• les pensions, rentes et indemnités accordées en vertu des
lois qui régissent les pensions de vieillesse, l'octroi de
secours en cas d'invalidité prématurée ou de décès.

3.4.4.3. Contribuables
L’impôt professionnel sur les rémunérations est à charge de :
• l'employé mais retenu à la source par l'employeur à qui
incombe l'obligation de le reverser au compte du Receveur
des impôts;
• l'exploitant d'une entreprise individuelle ;
• l'associé actif dans une société autre que par actions;
• travailleurs occasionnels auxquels un employeur peut faire
recours pour exécuter quelques taches ponctuelles.
[46]

3.4.4.4. Redevables de l'impôt :

Sont redevables de 1'IPR, les personnes physiques, les communautés, les


sociétés et les autres personnes juridiques qui attribuent des rémunérations
diverses. Les engagés locaux des missions diplomatiques et des organismes
internationaux souscrivent personnellement leur déclaration.

3.4.7.5. Taux de l'impôt :

• l’IPR est calculé suivant un barème à taux progressif, (voir


1.3.4.2 b. impôt progressif par tanche). Mais il ne peut être
inférieur à l'équivalent en Fc de 0,5 Ff, ni supérieur à 30%
du revenu impassable (Article 84, §1, 2, 3 du code des
impôts).
• pour les employés occasionnels, l'employeur a l'obligation de
retenir à la source 15% de la rémunération payée;
• pour l'indemnité de fin de carrière 1'employeur retient 10%
du montant versé.

3.4.4.6. Déclaration

Le redevable de L'IPR est tenu de souscrire une déclaration


chaque mois, dans les quinze jours qui suivent les mois au cours
duquel, les rémunérations ont été versées ou mises à la
disposition des bénéficiaires. Elle doit être souscrite même si les
rémunérations ne sont pas versées. L'impôt est payé au moment
du dépôt de la déclaration (Art. 17 de la loi n°004/2003 du 13
mars 2003).
3.4.4.7. Exemptions
Les exemptions concernent les rémunérations versées aux :
• diplomates et aux agents diplomatiques.
• consuls et aux agents consulaires (Art. 94 de l’O-L n°69/059
du 5 décembre 1969).
• les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques.
3.4.5. Régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille

Il est institué, en dérogation au droit commun, un régime


d’imposition des entreprises de petite taille en matière de l’impôt
sur les bénéfices et profit.
[47]

3.4.5.1. Notions

Au sens de l’O-L n°13/006 du 23 février 2013, il faut


entendre, au plan fiscal, par entreprise de petite taille constituée
en micro-entreprise ou petite entreprise, toute entreprise, quelle
que soit sa forme juridique, qui réalise un chiffre d’affaires annuel
inférieur à 80.00.000Fc.

La micro-entreprise est toute entreprise qui réalise un chiffre


d’affaires annuel ne dépassant pas 10.000.000Fc.

Les professions libérales et les professions constituées en


charges ou offices dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à
80.000.000Fc sont considérées comme micro-entreprise et petite
entreprise suivant le cas.

Il est à noter que les petites entreprises ont l’obligation de


tenir une comptabilité suivant les dispositions réduites.(Article 4,
O-L n°13/006 du 23 Février 2013)

3.4.5.2. Régime fiscal

(O-L n°13/006 du 23 février 2013)(28)

Les petites entreprises sont imposées, en matière d’impôts


sur les bénéfices et profits sur le chiffre d’affaires annuel réalisé
ou à raison de toute somme proportionnellement équivalence
pour les périodes inférieures à un an.

Le taux de l’impôt à charge des petites entreprises est de :

• 1% pour les activités de vente ;

• 2% pour les activités de prestation de service.

Lorsqu’un contribuable exerce à la fois les activités de vente


et de service, le chiffre d’affaires respectives sont cumulés et
imposés suivant l’activité principale.
L’impôt à charge des petites entreprises est acquitté en deux
quotité de : 60% représentant l’acompte et de 40% au titre de

28 O-L n°13/006 du 2013, portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en
matière d’ilpôt sur les bénéfices et profit, in journal officiel de la République Démocratique
du Congo, 54ème année, numéro spécial du 27 février 2013, p 91
[48]

solde ; du taux de l’impôt correspondant à la vente ou la


prestation de service.
3.4.5.3. Déclaration
L’acompte de 60% est versé à l’aide d’un bordereau de
versement d’acompte au plus tard le 31 janvier de l’année qui suit
celle de la réalisation des revenus, et le solde de 40% est acquitté
à la souscription de la déclaration auto-liquidative au plus tard le
31 mai de la même année.
Notons que les petites entreprises dont le chiffre d’affaires
vient à déposer au cours de deux années successives, la limite de
80.000.000Fc, accèdent, sur décision de l’Administration des
impôts au régime de droit commun. Et en cas de minoration
avérée dans le chef de la petite entreprise ayant faussé sa
catégorisation, celle-ci est reclassée et imposée au régime de droit
commun. (Art. 8 ; O-L n°13/006 du 23 Fév. 2013).
3.4.5.4. Les micro-entreprises (Article 11 et 12, de l’O-L,
n°13/006 du 23 Fév. 2013 portant régime fiscal
applicable aux entreprises de petite taille en matière
de l’IBP)
Les micro-entreprises acquittent un impôt forfaitaire annuel
de 50.000Fc. L’impôt forfaitaire à charge des micro-entreprises
est acquitté au moyen d’une déclaration auto-liquidative
conforme au modèle défini par l’Administration des impôts, au
plus tard le 1er mars de l’année qui suit celle de réalisation des
revenus.
Les micro-entreprises ne sont pas soumises à la vérification
de comptabilité. Les activités de l’Administration des impôts se
limitent au recensement, à l’immatriculation, à l’éducation, à
l’évaluation du chiffre d’affaires et à la facilitation en vue du
paiement de l’impôt forfaitaire (art. 12, O-L n°13/006 du 23 février
2013, précitée).
3.4.6. Disposition relative à la double imposition
Au sens de l’article 59 de l’O-L n°69/059 du 05 décembre
1969, il est stipulé qu’en vue d’éviter la double imposition fiscale
d’un même revenu dans le chef d’un même redevable, les
éléments déjà imposés au cours d’un exercice sont déduits du
montant des revenus imposables à l’impôt professionnel réalisés
[49]

durant cet exercice, à concurrence de la partie nette des éléments


déjà imposés qui se retourne dans lesdits revenus imposables, à
l’impôt professionnel(29).
3.4.7. Disposition particulières applicables aux sociétés
étrangères

Au sens des articles 68,69 de l’O-L précitée :


• Les sociétés étrangères qui exercent une activité en RD
Congo sont imposables sur les bénéfices réalisés par leurs
établissements permanents ou leurs établissements fixes qui
y sont situés ;
• Soit lorsqu’elles disposent dans le pays une installation
naturelle telle que siège, direction effective, succursales,
fabriques, usines, ateliers, agences, magasins, bureaux,
laboratoires, comptoirs d’achats ou vente, dépôts,
immeubles donnés en location, ainsi que toute autre
installation fixe ou permanente quelconque de caractère
productif ;
• Soit en l’absence d’installation matérielle, lorsqu’elles
exercent directement sous leur propre raison sociale, une
activité professionnelle pendant une période au moins égale
à six mois, dans la mesure où celle-ci ne peut être
considérée comme une activité d’assistance à une entreprise
de droit national.

29
Article 59 de l’O-L n°69/059 du 05 décembre 1969, telle que modifiée et complète à ce jour, in code des
Impôts mis à jour au 30 septembre 2003, p 75
[50]

CHAPITRE V. IMPOT EXCEPTIONNEL SUR LES


REMUNERATIONS VERSEES PAR LES EMPLOYEURS A LEUR
PERSONNEL EXPATRIE

Le régime de cet impôt est défini par l'ordonnance loi n°


69/007 du 10 février 1969 et telle que modifiée et complétée à ce
jour par l’O-L n°81/009 du 27 mars 1981 ; la loi n°005/2003 du
13 mars 2003.
Section 1 : Matière imposable (base de l'impôt).

L'impôt est assis sur le montant des rémunérations payées


par chaque employeur à son personnel expatrié (Art. 2 de l’O-L
n°69/007 du 10 février 1969).

Cependant le personnel expatrié originaire des pays


limitrophes de la RDC n’est pas concerné par cet impôt.
Section 2. Redevable et le taux de l’impôt
4.2.1. Redevable

L'impôt est dû par les personnes physiques et par les


sociétés qui payent les rémunérations à des étrangers. En aucun
cas cet impôt ne peut être mis à la charge du bénéficiaire de
rémunération (Art. 5 de l’O-L n°69/007 du 10 février 1969).
4.2.1. Taux de l'impôt

Le taux de l'impôt est fixé à 25% (art. 6 de l'O-L n° 69/007


du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour par
l’O-L n°76/072 du 26 mars 1976, O-L n°81/009 du 27 mars
1981, A-M n°082 du 26 février 2002.

Section 3 : Exemptions et déclarations


4.3.1. Exemption

Sont exemptés de l'IER (Art. 7 de l’O-L n°69/007 du 10


février 1969, modifiée par l’O-L n°081/009 du 27 mars 1981):
• l'Etat, les provinces, les villes, les territoires, les
communes, les circonscriptions administratives, ainsi que
les offices et autres établissements publics de droit
[51]

congolais n'ayant d'autres ressources que celles


provenant des subventions budgétaires ;
• les institutions religieuses, scientifiques ou
philanthropiques ;
• les diplomates et agents diplomatiques, les consuls et
agents consulaires accrédités en RDC sous réserve de
réciprocité.
4.3.2. Déclaration

Le redevable de l'IER est tenu de souscrire une déclaration


chaque mois, dans les 15 jours qui suivent le mois au cours
duquel les rémunérations ont été versées ou mises à la
disposition des bénéficiaires. Cette déclaration doit être souscrite
même si les rémunérations ne sont pas versées.
[52]

CHAPITRE VI. IMPOTS INDIRECTS

Les impôts indirects en République Démocratique du


Congo, comprennent la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les droits
des douanes et de consommation. Ces impôts frappent les
revenus ou la fortune du contribuable au moment de la dépense.
Section I : Taxe sur la valeur ajoutée « TVA »
Au sens de l’O-L n°10/001 du 20 août 2010 et
conformément aux dispositions de l’article 122 point 10 et 174 de
la constitution il est institué un impôt général sur la
consommation dénommé « taxe sur la valeur ajoutée TVA en
sigle», portant institution de la taxe sur la valeur ajoutée, la TVA
est un impôt général sur la consommation qui frappe tous les
biens et services de toutes origines, économiques ou utilisés en
RD Congo. Elle est une taxe à paiements fractionnés perçue à
chaque stade du circuit économique et supportée par la
consommation final, la taxe payée en amont par l’assujetti étant
déductible de la taxe collectée en aval.
6.1.1. Champ d’application

La TVA vise toutes les opérations qui relèvent d’une activité


économique (qu’il s’agisse des activités commerciales,
industrielles, extractives, agricoles et artisanales).
Il est, cependant, fait une distinction entre les opérations
obligatoirement imposables à la TVA qui sont : les livraisons des
biens et les prestations de services et celles qui le sont par
détermination de la loi, comme les importations, les cessions
d’immeubles.
La qualité d’assujetti est reconnue à toute personne
physique ou morale privée (société, association, fondation) ou
publique (Etat, collectivité, territoire ou entreprise publique) qui
effectue des opérations imposables à la TVA.
Notons que les personnes morales publiques sont hors
champ d’application de la loi en matière de la TVA pour ce qui est
de leurs activités éducatives, sociales et culturelles sauf en cas de
distorsion à la concurrence.
La livraison d’un bien meuble corporel consiste en un
transfert du pouvoir de disposer de ce bien comme propriétaire et
[53]

ce compris le transfert opéré en vertu d’une réquisition de


l’autorité publique (30).
Au sens de l’article 08 de l’O-L n°13/007 du 23 février 2013
modifiant et complétant certaines dispositions de l’O-L n°10/001
du 20 août 2010 portant institution de la taxe sur la valeur
ajoutée : « les prestations de services sont toutes les opérations
autres que les livraisons de biens meubles corporels. Elles
constituent toutes les activités relevant du louage d’industrie ou
du contrat d’entreprise par lequel une personne s’oblige à
exécuter un travail quelconque moyennant contreparties.

Les livraisons des biens meubles corporels sont notamment :


 l’échange de biens ;
 l’apport en société ;
 la location vente ;
 la vente à tempérament ;
 les ventes d’articles et matériels d’occasion faites par des
professionnels ;
 les cessions d’éléments d’actifs ;
 les exportations de marchands et opérations assimilés.

Les prestations de services sont notamment :


 les locations des biens meubles
 les locations d’immeubles meubles
 les opérations portant sur des biens meubles incorporels
 les opérations de crédit-bail
 le transport des personnes et de marchandises, le transit et
les manutentions ;
 les opérations réalisées dans le cadre d’une activité libérale,
de travaux d’études, de conseil, d’expertise et de recherche
 la fourniture des télécommunications
 la fourniture d’eau, d’électricité, de Gaz, d’énergie et des
biens similaires ;
 les opérations d’entremise ;

30
O-L n°13/007 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de l’O-L n°10/001 du 20 Août
2010 portant institution de la taxe sur la valeur ajoutée.
[54]

 les ventes à consommer sur plaie ;


 les travaux immobiliers ;
 les jeux de hasard et de divertissement ;
 Etc.

6.1.2. Modalités d’imposition

Sont assujetti de plein droit, toutes les entreprises relevant


du régime de droit commun, le critère étant le chiffre d’affaires.
Les personnes physique ou morale sont assujetties à la TVA
lorsqu’elles réalisent un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur
à 80.000.000 Fc
Lesdits entreprises doivent être susceptibles de remplir les
obligations comptables liées à la TVA notamment celles
concernant la facturation.
Les personnes morales et physiques sont assujetties à la
TVA lorsqu’elles réalisent un chiffre d’affaire annuel égal ou
supérieur à 80.000.000Fc.
Toutefois, les personnes morales et physiques dont le chiffre
d’affaires annuel est inférieur au seuil d’assujettissement à la
TVA, peuvent opter pour le régime de la TVA.

6.1.2.1. Fait générateur et exigibilité article 24 et 25 de


l’Ord-Loi n°10/001 du 20 Août 2010 portant
l’institution de la TVA
a) Le fait générateur

Le fait générateur de la TVA est l’événement qui donne


naissance à la créance de l’Etat, il est constitué par :
 la livraison des biens et marchandises, pour les ventes de
biens meubles corporels et les travaux à façon ;
 l’exécution de services et de travaux ou de tranches de
services et de travaux en ce qui concerne les prestations
de services et les travaux immobiliers ;
 le franchissement du cordon douanier de la RDC pour les
importations et l’exportation ;
[55]

 l’acte de mutation ou de transfert de propriété pour les


opérations immobilières réalisées par les promoteurs
immobiliers.
 La mise à la consommation pour les marchandises placées
sous les régimes douaniers suspensifs ;
 La sortie des marchandises de la Zone franche en vue de
leur mise à la consommation en RDC ;
 L’encaissement du prix ou d’un acompte pour les autres
opérations imposables.
 Etc.

b) Exigible

L’exigibilité de la TVA est le droit dont dispose les services


de l’Administration fiscale pour exiger au redevable à une date
donnée le paiement de la taxe. Elle intervient :

 Lors de la réalisation du fait générateur, pour les


livraisons de biens y compris les livraisons à soi-même ;
 Au moment de l’encaissement du prix, des acomptes ou
avances pour les prestations de services et les travaux
immobiliers ;
 Au moment de l’enregistrement de la déclaration de mise
en consommation en RDC pour les biens et
marchandises :
 Importés définitivement
 Places sans l’un des régimes suspensifs
 Sortir d’une zone franche.
 Etc.

6.1.3. Base d’imposition

Elle correspond au prix réel hors TVA que perçoit le vendeur


ou le prestataire de service.
[56]

6.1.4. Le taux article 35 de l’O-L n°10 n°10/001 du 20 Août


2010

Le taux de l’impôt initialement repris dans l’article 35 de


l’ordonnance loi n°10/001 du 20/08/2010 et modifiée par la loi
de finance n°21/029 du 31/12/2021 pour l’exercice 2022.

Ainsi le taux de l’impôt sont fixés comme suit :

- 16% applicable à toutes les opérations imposables ;

- 8% taux réduit applicable aux produits de premières


nécessités ;

- 0% applicable aux exportations et opérations assimilées.

NB : Les produits de premières nécessités taxables au taux réduit


de 8% sont les suivants : les chinchards congelés, les poissons
salés (harengs), les poissons salés (morues), les poissons salés
(anchois), les poissons salés (tilapia), les viandes des animaux de
l’espèce bovine, fraiches ou réfrigérés, les viandes des animaux de
l’espèce bovine congelés, les viandes des animaux de l’espèce
porcine, fraiches, réfrigérés ou congelés, les viandes et abats
comestibles des volailles frais ou réfrigérés ou congelés, le riz
décortiqué (riz cargo ou riz brun) ; autres sucres de canne, autres
laits en poudre, eaux conditionnées pour la table, sel table,
savons à usages de savons ordinaires de ménage, allumettes.

6.1.5. Régime des déductions article 36 O-L. N°10/001 du 20


Août 2010

Chaque assujetti est autorisé à déduire de la TVA collectée,


la TVA ayant grevé en amont le prix des biens et services
nécessaires à son exploitation. Il n’est en définitive, redevable au
Trésor que de la différence entre le montant de la TVA collectée et
celui de la TVA qu’il a supporté en amont.
Notons cependant que, la taxe ayant grvé les biens et
services non affectés à l’exploitation n’est pas déductible.
Il en est de même de celle frappant le prix de certains biens
ou dépenses strictement déterminées par la loi par ce principe de
la déductibilité, la TVA demeure un impôt économiquement
neutre.
[57]

6.1.5.1. La règle du prorata


Les entreprises qui ne sont soumises à la TVA que pour une
partie de leurs activités, ne peuvent déduire qu’une fraction de la
taxe qui grève leur prix de revient.
Toutefois, pour tempérer la portée de cette règle, il est prévu
la possibilité pour l’entreprise de constituer des secteurs
d’activités distincts.
6.1.6. Obligation des redevables

Les assujettis à la TVA doivent répondre de certaines


obligations dont les plus importantes sont :

• Tenir une comptabilité régulière et une facturation conforme


aux normes ;
• Obtenir la prise en charge et la lettre d’assujettissement du
service gestionnaire notamment le CDI et la DGE ;
• Le reversement de la taxe due au moment du dépôt de la
déclaration.

Il est à noter qu’un redevable ne peut se prévaloir de la


qualité d’assujetti qu’après l’immatriculation auprès de
l’administration fiscale.
6.1.7. Les exonération

Les exonérations en matière de la TVA sont prévues par les


articles 15, 17, 18 et 19 de la loi n°13/007 du 23 février 2013.
Supposons un circuit économique composé de fermier
agriculteur, de l’industriel, des grossistes et de détaillant.
 L’agriculteur cultive les Maïs qu’il revient à l’industriel ;
 L’industriel produit la farine de semoules qu’il vend au
grossiste ;
 Le grossiste vend au demi-grossiste et au détaillant
 Le détaillant vend au consommateur final.
Nous supposons encore que la TVA est acquittée par chaque
intervenant et tout le circuit est imposable à la taxe au taux de
16%, le taux de la marge étant de 20%. L’Agriculteur n’ayant
supporté aucun coute de production et vend son maïs à
100.000Fc à l’industriel.
[58]

6.1.8. Exemple de modalité de calcul de la TVA


CIRCUIT TVA VALEUR P.V. TVA P.V. TVA
PATTC
ECONOMIQUE DEDUCTIBLE AJOUTEE H.T. CALCULEE TTC NETTE
Producteur du 0 0 100.000 100.000 16.000 16.000 16.000
Maïs
Industriel 116.000 16.000 20.000 120.000 19.200 139.200 3.200
fabricant de la
semoule
Grossiste 139.200 19.200 24.000 144.000 23.040 167.040 3.840
Demi-grossiste 167.040 23.040 28.800 172.800 27.648 200.448 4.608
et/ou
détaillant
Consommateur 172.800 172.800 - 27.648

6.1.9. Déclaration (Article 60 l’O-L n°10/001)

Le redevable de la TVA est tenu de souscrire une déclaration chaque


mois au plus tard le 15 du mois qui suit celui de la réalisation des
opérations.

Section II : Droits de douane (droits d'entrée et de sortie)


6.2.1. Texte de base:

Le Décret du 29.01.1949 et O-L n°33/9 du 06/01/1950 tels


que modifié et complété à ce jour.

6.2.2. Matière imposable :

Les marchandises qui entrent ou qui sortent du pays.

6.2.3. Redevables :

Les importateurs ou les exportateurs selon les cas (Art. 2 de


l’O-L n°68/010 du 6 janvier 1968).

6.2.4. Contribuables

Les consommateurs supportent les droits d'entrée et les


exportateurs, les droits de sortie.

6.2.5. Taux

Le taux est fixé par voie d'Arrêté du Ministre ayant les


finances dans ses attributions. Ce taux est appliqué, à
l'importation, sur la valeur CIF du produit, et à l'exportation, sur
la valeur de base qui est une valeur arrêtée par le Ministre des
[59]

finances, pour chaque produit, en fonction des cours mondiaux


(Mercuriales) des matières premières.

6.2.6. Exemption

En principe, on parle des droits d'entrée ou de sortie sur


toutes les marchandises qui entrent ou qui sortent, excepté
celles qui sont exonérées par la loi.

Section III : Droits d’accises ou droits de consommation


Les droits d’accises sont des impôts qui frappent la
consommation de certaines marchandises, tant celles qui sont
importées que celles fabriquées dans le pays (O-L n°68/010 du 6
janvier 1968).

6.3.1. Matières imposables

Les marchandises d’accises sont les suivantes :

• les alcools et les boissons alcooliques ;


• les eaux de table et les boissons sucrées ;
• les huiles minérales ;
• le sucre ;
• le ciment ;
• les allumettes ;
• les parfums, etc.
6.3.2. Redevables

Lorsque les marchandises d'accise sont importées, les droits


d'accise sont payés par 1'importateur en même temps que les
droits de douane.

Quant aux marchandises qui sont fabriquées dans le pays,


les droits sont versés par le fabricant au moment où les
marchandises quittent l'usine.

6.3.3. Contribuables

Les consommateurs, car les droits d'accise sont incorporés


dans le prix de vente.
[60]

6.3.4. Taux

Ce sont des droits fixes, variables suivant les produits et


portant sur une échelle allant de 32 à 100%.
[61]

CHAPITRE VII. LA LEGISLATION DES SECTEURS


SPECIFIQUES

Ce chapitre est consacré à la législation fiscale applicable à


certains secteurs de droit commun qui relève un certain nombre
d’exception.
Section I : Imposition des ASBL
7.1.1. Texte de base
Loi n°004/2001 du 20 juillet portant dispositions générales
applicables aux Associations Sans But Lucratif et aux
Etablissements d’Utilité Publique.
7.1.2. Bénéficiaires
• Les ASBL légalement constituées de droit national et/ou
étranger (ONG, Association Confessionnelle) ;
• Les Etablissements d’utilité Publique.
7.1.3. Conditions d’éligibilité
L’obtention d’un Arrêté interministériel des Ministres des
Finances et du Plan portant octroi de certaines facilités à
caractère administratif, technique, financier après avis préalable
des Ministres compétents concernés.
7.1.4. Avantages
Exemption et exonération aux impôts ci-après :
Impôts Réels :
• Impôts fonciers (art. 2 2° O.L n°69-060 du 05 décembre
1969) ;
• Impôts sur les véhicules (art. 39 2°) ;
• La taxe spéciale de circulation routière (art. 3bis 2° O-L
n°88-029 du 15 juillet 1988).
Impôts Cédulaires sur les revenus :
• Impôts sur les revenus locatifs (art. 12 5° O-L n°69/009 du
10 février 1969) ;
• Impôts mobilier ;
• Impôts sur les bénéfices et profits.
[62]

7.1.5. Obligations

Obligations fiscales :
• L’ASBL doit se faire connaître auprès de l’Administration
Fiscale dans les quinze jours qui suivent le début de ses
activités en formulant une demande de numéro impôt (art.
1er Loi n°004/2003 du 13 mars 2003) ;
• Elle doit également faire la déclaration des impôts collectés
et les reverser dans les délais (art. LOI n°004/2003 du 13
mars 2003).
• Tenir une comptabilité conforme aux dispositions du Plan
Comptable Générale Congolais (PCGC) ;
• Ne pas chercher à procurer à ses membres un gain matériel
(art. 1er Loi n°004/2001 du 20 juillet 2001) ;
• Déclarer par écrit au Ministre de la Justice avec copie au
Ministre des Finances, dans un délai de 3 mois à compter de
la date de l’acte de réalisation, les acquisitions et les
aliénations d’immeubles ainsi que toute opération en
conférant l’usage ou la jouissance ou en entraînant la perte
de l’usage ou de la jouissance. Le prix d’acquisition ou
d’aliénation doit être indiqué dans la déclaration (art. 15 al.2
Loi n°004/2001 du 20 juillet 2001).
• Souscrire une déclaration trimestrielle des sommes versées
aux tiers.

Section II: Fiscalité Pétrolière


Les sociétés concessionnaires d’hydrocarbures sont
soumises exclusivement au régime fiscal d’imposition
conventionnelle.

Elles sont régies par deux conventions particulières et les


différents avenants y relatifs, à savoir :
• La convention du 09 août 1969 entre la RDC et le groupe
CHEVRON ;
• la convention du 11 août 1969 entre la RDC et le groupe
PERENCO REP.
[63]

7.2.2. Caractéristiques

Le régime fiscal des hydrocarbures est «conventionnel», c'est-


à-dire, c'est la convention entre l'Etat congolais et une société
pétrolière qui détermine les droits et les obligations fiscales
applicables à cette dernière.

II convient de noter que les pétroliers producteurs sont


soumis tous aux mêmes obligations, et ce, conformément à
l'article 12 des conventions originaires qui dispose que « l'Etat
garantit aux sociétés le bénéfice de toutes dispositions législatives
ou réglementaires plus favorables qui seraient accordées à une
autre entreprise exerçant une activité similaire dans la
République Démocratique du Congo ».
7.2.3. Bénéficiaires

Les sociétés pétrolières qui acceptent d'exploiter le pétrole


au Congo.

7.2.4. Conditions d'éligibilité

Pas de conditions spéciales, la société qui accepte de mener


des recherches et d'exploiter le pétrole au Congo doit signer une
convention avec l'Etat congolais, laquelle déterminera les droits et
les obligations des parties.

7.2.5. Avantages

Les sociétés concessionnaires d'hydrocarbures bénéficient,


pour leurs activités au Congo, des exemptions d'impôts suivantes
prévues par l'article 93 de l'Ordonnance-Loi n° 67-231 du 11 mai
1967 portant législation générale sur les mines et hydrocarbures
(art. 6 paragraphe 1 er des conventions de base) :

1) l'impôt sur le revenu ;


2) l'impôt mobilier ;
3) l'impôt personnel ;
4) l'impôt sur le chiffre d'affaires à l'exportation
5) l'impôt sur les concessions minières et d'hydrocarbures ;
6) l'impôt sur les véhicules.
[64]

7.2.6. Obligations et Sanctions

 Obligations :

Les sociétés pétrolières payent à l'Etat des obligations


fiscales suivantes :

• Une royaltie :

Au début, l'article 6 des conventions originaires prévoyait


un prélèvement au profit de l'Etat au taux de 10% de la
valeur à la tête de puits des hydrocarbures liquides
produits ou gazeux vendus.
Mais, depuis la signature des avenants n°1 des deux
conventions de base, ce prélèvement au profit de l'Etat en
terme de royaltie est passé de 10% à 12,5% de la valeur de
la production au point d'exportation, c'est-à-dire, le prix
FOB au jour de ventes déduit des frais de passage et de
stockage dans le terminal MIOC ou CHEVRON (art. 1er
des avenants n° 1 des deux conventions de base).
• Un impôt spécial forfaitaire sur les bénéfices
L'article 6 des conventions de base prévoyait un impôt
spécial forfaitaire au taux de 50% sur les bénéfices nets
imposables. Cependant, sous les avenants n° 5 du 08
janvier 1982 pour CHEVRON et n° 8 du 17 novembre
2001 pour PERENCO REP, cet impôt est rabattu au taux
de 40%.
Des impôts pour lesquels elles sont redevables légaux, c'est-à-dire,
des simples collectrices d'impôts notamment :

• L'impôt professionnel sur les rémunérations des


nationaux et des expatriés ;
• La retenue locative ;
• Le précompte BIC sur les prestations de services et
sur travaux immobiliers lorsqu'elles sont
bénéficiaires des services ou des travaux effectués
par les entreprises ne relevant pas de la compétence
de la DGE et celle des Centres des Impôts.
[65]

En dehors de la redevance et des impôts énumérés ci-haut,


aucune mitre luxe, impôt, droit, redevable de quelque nature que
ce soit, nationale, provinciale ou communale, présente ou future
ne sera supportée par les sociétés pétrolières ni par leurs
actionnaires et leurs acheteurs à l'exportation sur leurs revenus
et leurs activités en RDC (art. 6 paragraphe 5 des conventions de
base).

 Sanctions :
 La déchéance :
L’Etat peut prononcer « la déchéance » des sociétés
titulaires des droits sur les hydrocarbures au cas où
celles-ci après avoir été régulièrement mise en demeure,
n'auraient pas remédié dans les six mois à l'inexécution de
leurs obligations (art. 17 paragraphe 1er des conventions
de base, qui renvoie pour son application aux articles 67
et 64 de l'Ordonnance-Loi n° 67/231 du 11 mai 1967
portant législation générale sur les mines et
hydrocarbures).
• Exception à la déchéance
La déchéance ne peut être prononcée :
• S'il y a contestation entre la société et l'Etat à la suite
d'une infraction ;

• Si la société a entamé la procédure d'arbitrage dans le


délai de deux mois suivant la mise en demeure (art. 17
paragraphe 1er des conventions de base).
Les différends nés de l'application ou de l'interprétation
des conventions de base sont tranchés, en dernier ressort,
à Paris (France) suivant le Règlement de conciliations et
d'arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale
(art. 18 des conventions de base).
[66]

Section III: Fiscalité Minière


7.3.1. Textes de base

• Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier


(C.M) ;
• Décret n° 038/2003 du 26 mars 2003 portant Règlement
Minier (R.M).

7.3.2. Caractéristiques

Le Régime fiscal et douanier institué par le Code Minier est :

• Unique pour tous les exploitants miniers (art. 219 et 220)

Le Code Minier a mis en place un régime fiscal et douanier


unique applicable à tous les exploitants miniers en ce sens que
toutes les activités minières réalisées sur le territoire national
sont soumises uniquement au Régime fiscal et douanier défini
par le Titre IX du Code Minier.

• Fondé sur le principe de non exonération

Les avantages fiscaux accordés par le Code Minier se limitent


principalement au rabattement du taux d'imposition.

• Exhaustif (art. 220 C.M et 509 du R.M)

Le Code Minier présente l'avantage d'énumérer et de régir tous les


impôts perçus par la DGI et tous les droits perçus par POFIDA et
la DGRAD.

• Exclusif (art. 220 C.M et 509 R.M)

Le caractère exclusif signifie que seuls les impôts et droits de


douane prévus dans le Code Minier s'appliquent au titulaire des
titres miniers à l’exclusion de toutes autres formes d'impositions
présentes et à venir.
[67]

• Extensif (art. 219,223 C.M et 509 R.M)

Le Code Minier étend les avantages fiscaux du titulaire des titres


miniers aux sous-traitants et aux sociétés affiliées.

• Stable (art. 221 et 276 C.M)

Le Code Minier assure la stabilité du régime fiscal à travers


certaines de ses dispositions en l'occurrence les dispositions des
articles 221 et 276 qui prévoient notamment que « l'Etat garantit
que les dispositions du présent code ne peuvent être modifiées
que si, et seulement si, le présent code fait lui-même l'objet d'une
modification législative adoptée par le Parlement ».
7.3.3. Bénéficiaires (art. 5 et 223 C.M)

Les bénéficiaires du régime fiscal et douanier du Code Minier


sont :
1) le titulaire des titres miniers, ses sociétés affiliées et les
sous-traitants ;
2) le Détenteur d'une carte d'exploitant artisanal ;
3) le Détenteur d'une carte de négociant ;
4) les comptoirs agréés. 6.3.4. Conditions d'éligibilité

 Pour les droits miniers et de carrières (art. 23 C.M)


 être personne physique majeure de nationalité congolaise
ou personne morale de droit congolais ;
 avoir son siège social et administratif dans le Territoire
National Congolais;
 l'objet social doit porter sur toutes les activités minières.

 Pour les droits miniers et de carrière de recherches (art.


23 C.M)
 Etre personne physique majeure de nationalité étrangère
ou personne morale de droit étranger et d'élire domicile
auprès d'un mandataire en mines et carrières établi dans
le territoire congolais et d'agir par son intermédiaire.
 Etre un organisme à vocation scientifique.
[68]

 Pour l'exploitation artisanale (art. 26 C.M)


 Etre une personne physique majeure de nationalité
congolaise ;
 Acquérir et détenir la carte d'exploitant artisanal et la
carte de négociant.
 Peuvent être éligibles au titre de comptoir :
 toute personne physique majeure de nationalité
congolaise ;
 toute personne physique majeure de nationalité étrangère
ayant un domicile dans le Territoire Congolais ;
 toute personne morale de droit congolais ayant son siège
social et administratif dans le Territoire Congolais ;
 il doit s'agir des personnes poursuivant comme objet
social l'achat et la vente des substances minérales
d'exploitation artisanale.
7.3.5. Avantages

 Pour l'exploitant minier industriel

• Exonérations :

1) de l'impôt foncier pour les immeubles situés à l'intérieur de la


superficie des concessions minières assujetties à l'impôt réel
y afférent (art. 521 R.M)
2) de l'impôt sur les véhicules de transport de personnes ou de
matériaux, de manutention ou de traction et de la taxe
spéciale de circulation routière, pour les véhicules qui sont
utilisés exclusivement dans l'enceinte du projet minier (art.
237 C.M et 522 R.M).
3) de l'impôt mobilier sur les intérêts payés par le Titulaire en
vertu des emprunts contractés en devises à l'étranger sous
réserve du respect des conditions requises quant à ce. (art.
246 point a, C.M.).
4) de l'impôt sur le chiffre d'affaire à l'intérieur sur les produits
vendus à une entité de transformation située sur le Territoire
National (art. 259 C.M).
[69]

 Rabattement des taux :

1) de l'impôt sur la superficie des concessions minières et


d'hydrocarbures (art. 238 C.M) :

• Le Titulaire d'un Permis de recherches est redevable de cet


impôt aux taux de :

 0,02 USD par hectare pour la première année ;


 0,03 USD par hectare pour la deuxième année ;
 0,035 USD par hectare pour la troisième année ;
 0,04 USD par hectare pour les autres années.

• Le titulaire d'un Permis d'exploitation est redevable de cet


impôt aux taux de :

 0,04 USD par hectare pour la première année ;


 0,06 USD par hectare pour la deuxième année ;
 0,07 USD par hectare pour la troisième année ;
 0,08 USD par hectare pour les autres années suivantes.
2) de l'impôt mobilier, au taux de 10%, sur les dividendes et
autres distributions versés par le titulaire (art. 246 point
b, C.M).

3) Le Titulaire est redevable de l'impôt sur les bénéfices et


profits au taux de 30% (art. 247 C.M).

4) L'impôt sur le chiffre d'affaires à l'intérieur est payable


par le Titulaire au taux de :

 10% sur les ventes de produits à l'intérieur du Territoire


National autres que les ventes de produits à une entité de
transformation située en RDC ;
 5% lorsque le Titulaire est bénéficiaire des prestations de
services liés à son objet social ;
 3% pour l'acquisition par le Titulaire de biens liés à l'activité
minière.
5) Le Titulaire est redevable de l'impôt exceptionnel sur les
rémunérations des expatriés au taux de 10%.
[70]

Remarque :
Le titulaire du Titre minier d'exploitation est assujetti à une
redevance minière (prélevée par la DGRAD) dont les taux et les
modalités de calcul sont fixées par les articles 240 et 241. Cette
redevance le rend bénéficiaire d'un crédit d'impôt égal à un tiers
de la redevance payée sur les produits vendus à une entité de
transformation établie sur le territoire congolais (art. 243. C.M.).
La redevance minière versée par le Titulaire est déductible
de la base imposable à l'impôt sur les bénéfices et profits (art. 255
C.M).
 Pour l'exploitant minier à petite échelle
• La libre option du régime imposable (art. 262 C.M)
L'exploitant de la petite mine peut opter soit de demeurer
dans le régime de taxation unique soit d'être régi par les
dispositions du Titre IX du Code Minier. Cependant, l'option ainsi
faite devient irrévocable.
• Du régime de taxation unique ou d'imposition forfaitaire (art.
262 C.M)
Le taux de l'imposition unique pour les activités
d'exploitation minière à petite échelle est de 10% du chiffre
d'affaires résultant de la valeur de vente des produits marchands.
Le paiement de l'impôt forfaitaire exempte le Titulaire du
paiement des droits ci-après :
1) la redevance minière ;
2) l'impôt mobilier ;
3) l'impôt sur les bénéfices et profits ;
4) l'impôt exceptionnel sur les rémunérations des
expatriés ;
5) l'impôt sur le chiffre d'affaires à l'intérieur.
 Pour l'exploitation artisanale

Cette expression désigne non seulement l'activité des


exploitants artisanaux, mais aussi celle des négociants et des
comptoirs agréés.
[71]

L'art. 261 du Code Minier prévoit que le régime fiscal de


cette catégorie d'exploitants est régi par voie réglementaire
conformément aux modalités fixées par le Règlement Minier.
En ce qui concerne les impôts, le Règlement Minier énonce
comme principe dans son article 538 que cette catégorie
d'exploitants n'est pas soustraite des obligations fiscales et du
paiement des autres impôts ; et détermine de façon lacunaire, en
son article 537, la nature d'impôts sur lesquels ce régime fiscal
doit porter.
En ce qui concerne aussi bien le taux d'assiette et les
modalités de perception que les sanctions applicables en cas de
contravention, l'article 537 alinéa 3 prévoit que ceux-ci sont
conjointement fixés par voie d'Arrêté Interministériel des
Ministres ayant les Mines et les Finances dans leurs attributions.
Remarque : II existe encore un vide juridique au sujet des textes
réglementaires appelés à régir le régime fiscal de cette catégorie
d'exploitants. C'est en définitive les dispositions du droit commun
en matière des PME telles que définies par le Code des Impôts qui
sont d'application en vertu de l'article 538 du Règlement Minier.
7.3.6. Autres Avantages

• Le titulaire d'un droit minier est bénéficiaire d'un crédit


d'impôt égal à un tiers de la redevance minière payée sur les
produits vendus à une entité de transformation établie sur
le territoire congolais (art. 243 C.M.).
• Au jour de l'octroi d'un Permis d'exploitation, le montant des
dépenses de recherches et de développement réalisées par le
Titulaire d'un droit minier, autres que celles liées à
l'acquisition
• d'immobilisation, est actualisé et est amorti par la société
• d'exploitation pendant les deux exercices suivants en raison
de 50% l'an.

La perte professionnelle d'un exercice comptable résultant


de l'application des dispositions de l'alinéa précédent est reportée
sans limitation dans le temps sur les exercices subséquents (art.
252 C.M.).

Le Titulaire est autorisé à constituer, en franchise d'impôt


professionnel sur les bénéfices, une provision pour reconstitution
[72]

de gisement dont le montant maximal est égal à 5% du bénéfice


imposable au titre de l'exercice au cours duquel elle est
constituée.

Cette provision doit être utilisée avant l'expiration d'un délai


de trois ans à compter de la clôture de l'exercice au cours duquel
la provision a été constituée, soit dans les activités de recherche
sur le Territoire National soit dans des participations au capital
des sociétés qui détiennent exclusivement un ou plusieurs permis
de recherche sur le Territoire National. Faute d'avoir été employée
dans les conditions définies à l'alinéa précédent, la provision pour
reconstitution du gisement est réintégrée dans le bénéfice
imposable au titre du quatrième exercice suivant celui au cours
duquel elle a été constituée (art. 257 C.M.)

Le Titulaire est tenu de constituer, en franchise de l'impôt


professionnel sur les bénéfices, une provision pour réhabilitation
du site sur lequel sont conduites les opérations minières.

Le montant maximal de la dotation au titre de cette


provision est de 0,5% du chiffre d'affaires au titre de l'exercice au
cours duquel elle est effectuée.

Si le Titulaire est tenu de constituer une provision ou de remplir


d'autres obligations financières en application de la
réglementation sur la protection de l'environnement, le montant
de cette seconde provision ou de ces obligations, est déduit du
montant maximal autorisé pour la dotation au titre de provision
pour la réhabilitation du site.

La provision est à utiliser avant l'expiration d'un délai de dix


ans.

A la onzième année, le solde non utilisé de cette provision


est réintégré dans les bénéfices imposables (art. 258 C.M.).

7.3.7. Obligations Et Sanctions

 Obligations

Outre les obligations relatives à la validité du Droit Minier et


de carrières (art. 196 et 197 C.M) ainsi que celles relatives à la
protection de l'environnement (art. 202 à 204 C.M et 404 à 410
R.M), les obligations d'ordre fiscal incombant aux opérateurs
[73]

miniers sont celles prévues par les dispositions de droit commun


contenues dans le Code des Impôts et ses actes subséquents.

• Obligation de payer la redevance minière ;


• Obligation d'immobiliser les dépenses de recherche et de
développement réalisées ;
• Constituer une provision pour reconstitution du gisement et
de l'utiliser dans un délai de trois ans ;
• Constituer une provision pour réhabilitation du site.

 Sanctions spécifiques au Code Minier

Réintégration dans le bénéfice imposable de la provision


pour reconstitution de gisement non utilisée, au quatrième
exercice suivant celui au cours duquel elle a été constituée (art.
257 C.M.).

Réintégration dans le bénéfice imposable du solde non


utilisé de la provision pour réhabilitation du site au onzième
exercice suivant celui au cours duquel ladite provision a été
constituée (art. 258 C.M. al. 3).

Par ailleurs, le Code Minier prévoit à rencontre de


l'opérateur minier défaillant un certain nombre de sanctions à
caractère administratif telles que la déchéance des droits miniers
et de carrières (art. 196, 286 et 289 C.M.), l'annulation des droits
miniers et de carrières (art. 290 C.M.), l'interdiction (art. 291
C.M.), la suspension (art. 292 C.M. et 565, 567 R.M.), la
confiscation de la provision pour réhabilitation du site (art. 294
C.M.) et les amendes (art. 299 à 311 C.M.).

 Autres sanctions

Les pénalités fiscales de droit commun prévues au Titre IV


de la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant reformes des
procédures fiscales, s'appliquent aussi aux contribuables du
secteur minier.
[74]

Section IV: Régimes des Entreprises Publiques


7.4.1. Régime Fiscal Des Etablissements Publics Et Services
Publics

Le régime fiscal applicable aux Etablissements publics et


Services publics, est défini dans les statuts de chaque
Etablissements publics et Services publics respectifs.

Néanmoins, tous les Etablissements publics et Services


publics sont soumis au droit commun pour les opérations qu'ils
effectuent et, conformément à leurs statuts, ils bénéficient du

L'Etablissement public a l'obligation de collecter les impôts,


droits et taxes dont il est redevable légal et de les reverser auprès
de son service gestionnaire.
Toutefois, les Etablissements Publics et les Services Publics,
peuvent bénéficier des exonérations et exemptions de paiement
des impôts, droits et taxes, en vertu des textes particuliers.
7.4.1.1. Régime fiscal des entreprises publics ou services
publics transformées en sociétés commerciales
Les statuts des Entreprises publics ou Services publics
transformées en sociétés commerciales ne prévoient pas des
dispositions particulières.
Toutefois, le Titre VII, relatif à l'élection de domicile, droit
commun et arbitrage des statuts de ces sociétés stipule à l'article
53 que : « pour tous ce qui n'est pas prévu au présent statuts, les
parties miaulent se conformer entièrement à la législation en
vigueur en République Démocratique du Congo et, en
conséquence, les dispositions de cette législation auxquelles il
n'est pas dérogé licitement sont réputées inscrites dans les
statuts et les autres clauses qui seraient contraires aux
dispositions impératives de cette législation sont réputées non
écrites ».
[75]

CHAPITRE VIII : LA RECLAMATION ET LES PENALITES


FISCALES

Section 1 : La réclamation et les recours


Le contribuable qui se sent lésé a le droit d’introduire
par écrit une réclamation auprès du Directeur du Service qui est
à l’origine des impositions contestées lorsqu’il estime que des
droits payés ou qui lui sont exigés n’ont pas de fondement légales
ou encore excèdent ses obligations.
Il dispose pour ce faire d’un délai de six mois à compter
du paiement ou de la réception de l’avis de mise en recouvrement.
Il s’agit ici de la réclamation contentieuse.
L’administration des impôts qui dispose des pouvoirs
appropriés pour procéder à l’instruction de la réclamation, doit
répondre à celle-ci par une décision du Directeur ou du
responsable précité dans un délai de six mois à compter de la
réception de la réclamation.
Les décisions de rejet ou ne donnant pas satisfaction
aux réclamants peuvent être attaquées devant la Cour d’Appel
dans un délai de six mois à compter de la notification de la
décision.
L’absence de décision de l’administration équivaut à
une décision de rejet.
[76]

Section 2 : Les Pénalités (Ordonnance-loi n°13/005 du 23


Fév. 2013)
Les pénalités fiscales comprennent les pénalités
d’assiettes, les pénalités de recouvrement ou intérêts moratoires,
les astreintes, les amendes administratives et les sanctions
pénales.
 Les pénalités d’assiettes : répriment le défaut de déclarations
au regard des délais légaux, les déclarations inexactes,
incomplètes ou fausses
 Les pénalités de recouvrement sanctionnent le retard dans le
paiement des impôts et autres droits dûs
 Les amendes répriment le non-respect des formalités
comptables et fiscales ainsi que le mauvais comportement
du contribuable.
 Les astreintes fiscales sont des sanctions pécuniaires
frappant les personnes mises en demeure pour n’avoir pas
donné suite, dans les délais, à une demande de
renseignement de l’administration des impôts dans le cadre
du droit de communication.
Les taux de pénalités (Ordonnance-loi n°13/005 du 23
Fév. 2013 modifiant et complétant la loi n°004/2003 du 13 Mars
2003.
Pénalités d’assiettes :

 50% en cas de taxation d’office pour absence de déclaration


servant au calcul d’impôt et 100% en cas de récidive.
 25% dans les autres cas de taxations d’office et 50% en cas
de récidive.
 20% en cas de redressement et 40% en cas de récidive
 50% pour le défaut de paiement de l’acompte provisionnel

Pénalités de recouvrement :

 4% par mois pour tout retard de paiement


 Astreinte fiscale : Le refus de répondre dans les délais à une
demande de renseignements, est sanctionné d’une astreinte
fiscale égale à 100.000 Fc pour les personnes morales et
25.000 Fc pour les personnes physiques par jour de retard
[77]

jusqu’au où les informations demandées seront


communiquées, etc.
 L’absence de la déclaration ne servant pas au calcul de
l’impôt est sanctionné par une amende de 500.000 Fc pour
les personnes morales et de 250.000 Fc pour les personnes
physique ;
 L’absence d’annexes à la déclaration de l’impôt sur les
bénéfices et profits est sanctionnée par une amende de
100.000 Fc par annexe. En cas de récidive, cette amende est
portée à 200.000 Fc.
 La communication de faux renseignements est sanctionnée
par une amende de 1.500.000 Fc pour les personnes
morales et de 250.000 Fc pour les personnes physiques.
 La communication des renseignements incomplets est
sanctionnée par une amende de 750.000 Fc pour les
personnes morales et de 125.000 Fc pour les personnes
physiques.
[78]

BIBLIOGRAPHIE

I. Textes officiels & réglementaires

• Constitution de la République Démocratique du Congo, in


Journal Officiel de la RDC, 47ème année, numéro spécial du
28 février 2006.
• O.L. n°69/009 du 10 février 1969 relative aux impôts
cédulaires sur les revenus.
• O.L. n°10/OO1 du 20 AOÛT 2010 portant institution de la
taxe sur la valeur ajoutée
• O.L., n°13/008, du 23 fév. 2013 modifiant certaines
dispositions de l’O.L. n°69/009 du 10 Fév. 1969, relative aux
impôts cédulaires sur les revenus.
• Loi, n°004/2003 du 13 Mars 2003, portant reforme des
procédures fiscales.
• Décret, N°017/ 2003 du 02 Mars 2003 portant création de la
Direction Générale des impôts.
• Décret n°09/43, du 03 Décembre 2009, portant création et
organisation de la Direction Générale des douanes et accises.
• Décret n°0058 du 27 Décembre portant création organisation
et fonctionnement de la Direction Général des recettes
Administration, Domaniales, judiciaires et de participations.
• O.L. n°13/001 du 23 Février 2013, fixant la nomenclature
des impôts, Droits, taxes et redevables des provinces et des
entités territoriales décentralisées.
• O.L. n°13/006 du 23 Fév. 2013, portant régime fiscal
applicable aux entreprises de petite taille.

II. Ouvrages

• AZAMA LANA, Droit fiscal zaïrois, éd. Cadicec, Kinshasa,


1986.
• BERNARD & LOLLY, Dictionnaire Economique et Financier,
éd. Seuil, Paris, 1996.
• BARILARI (A) et DRAPE (R) : Lexique fiscal, éd. DALLOZ,
Paris, 1987
[79]

• BOUVIER (M), Introduction au droit fiscal général et à la


théorie de l'impôt, 6ème, éd, Paris, 2004.
• MEHL (L) et BELTRAME (P) : Science et technique fiscale, éd.
PUF, Paris, 1984.
• VAN LIERDE (C), Notions de législation sociale des finances
publiques et de droit fiscal, ITC/Limete, Kinshasa, sd.
• BONKIE NDWAYA (N), Ce qu’il faut savoir pour une bonne
gestion fiscale des entreprises en RDC, éd INADOF, Kinshasa,
2003.
• DJOUNDI (H), Droit fiscal, éd. Hachette, Paris, 2000.
• GOZIAN (M) : précis de fiscalité des Entreprises, éd. LITEC,
Paris, 1993
• DUVERGER (M) : Finances publique, éd, PUF, Paris, 1988,
• GAUDERET (PM) et MOLINIER : Finances publiques, fiscalité,
tome 2, 5ème éd, Manchettes, Paris, 1992.
• DE WANTHY (E) ; législation fiscale, la procédure de Namur,
Namur éd.

III. Note des cours


• KOLA GONZE Support du séminaire de droit fiscal, faculté de
Droit UNIKIN. Inédit, 2005
• MABIALA UMBA (L), Notes de cours de gestion fiscale, Ll
Fiscalité, ISC-Gombe, 2003-2004, inédit.
[80]

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ..........................................................................1
Chapitre I. Généralité sur la fiscalité............................................5
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS ..................................5
SECTION II : IMPOT ..................................................................13
SECTION IV : RAPPORT ENTRE LES RESSOURCES PROVENANT
DE LA LEGISLATION FISCALE ET LES TAXES
ADMINISTRATIVES ...................................................................10
CHAPITRE II. LES IMPOTS PROVINCIAUX ET LOCAUX (Article3
de l’Ordonnance-loi n°13/001 du 23/02/2013) .........................24
Section I : Notions .....................................................................24
SECTION 2 : L’IMPOT SUR LA SUPERFICIE DES PROPRIETES
FONCIERES BATIES ET NON BATIES (IMPOT FONCIER). ........25
SECTION 3 : IMPOT SUR LES VEHICULES ...............................30
SECTION 4 : IMPOT SUR LA SUPERFICIE DES CONCESSIONS
MINIERES ET D’HYDROCARBURES ..........................................32
CHAPITRE III. IMPOTS CEDULAIRES SUR LES REVENUS ........34
SECTION I : NOTIONS ...............................................................34
SECTION II : IMPOT SUR LES REVENUS LOCATIFS .................35
SECTION IV : IMPOT SUR LES REVENUS PROFESSIONNELS
(IMPOT PROFESSIONNEL) .........................................................39
CHAPITRE IV. IMPOT EXCEPTIONNEL SUR LES
REMUNERATIONS VERSEES PAR LES EMPLOYEURS A LEUR
PERSONNEL EXPATRIE ............................................................50
SECTION 1 : MATIERE IMPOSABLE (BASE DE L'IMPOT). .........50
SECTION 2. REDEVABLE ET LE TAUX DE L’IMPOT ..................50
SECTION 3 : EXEMPTIONS ET DECLARATIONS........................50
CHAPITRE V. IMPOTS INDIRECTS ............................................52
SECTION I : TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE « TVA » ..............52
SECTION II : DROITS DE DOUANE (DROITS D'ENTREE ET DE
SORTIE) ....................................................................................58
SECTION III : DROITS D’ACCISES OU DROITS DE
CONSOMMATION ......................................................................59
[81]

CHAPITRE VI. LA LEGISLATION DES SERCTEURS SPECIFIQUES


..................................................................................................61
SECTION I : IMPOSITION DES ASBL .........................................61
SECTION II: FISCALITE PETROLIERE .......................................62
SECTION III: FISCALITE MINIERE .............................................66
SECTION IV: REGIMES DES ENTREPRISES PUBLIQUES..........74
CHAPITRE V : LA RECLAMATION ET LES PENALITES FISCALES
..................................................................................................75
SECTION 1 : LA RECLAMATION ET LES RECOURS ..................75
SECTION 2 : LES PENALITES (Ordonnance-loi n°13/005 du 23
Fév. 2013) .................................................................................76
BIBLIOGRAPHIE........................................................................78
TABLE DES MATIERES .............................................................80

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