Vous êtes sur la page 1sur 138

COURS FONDAMENTAUX DU DROIT FISCAL

Présenté par Mme DIOUF P. C. GUEYE


Experte Fiscale agréée
INTRODUCTION

´ L’Etat est attributif de trois fonctions selon la théorie économique : un rôle


distributif consistant à allouer et à distribuer des biens publics dans le but
d’améliorer le fonctionnement des marchés, l’équité et la justice distributive
consistant à lutter contre les inégalités engendrées par la répartition des revenus et la
stabilisation de l’économie (lutte contre l’inflation, le chômage et la relance de
l’activité économique). C’est ainsi que la politique fiscale est un instrument que l’Etat
utilise à côté de la politique budgétaire et monétaire pour assurer ses fonctions. La
notion de politique fiscale renvoie à l’ensemble des choix qui contribuent à fixer les
traits d’un système fiscal. C’est l’une des dimensions de la politique budgétaire qui
représente l’ensemble des actions menées par les pouvoirs publics ayant un support
financier, qu’il s’agisse de recettes ou de dépenses. La politique fiscale concerne donc
l’ensemble des stratégies et orientations prévues par la loi qui déterminent les
caractéristiques d'un système fiscal et qui permettent de financer les dépenses
publiques tout en soutenant l'activité économique.
INTRODUCTION

´ La politique fiscale a une fonction principale de détermination des modalités


d’établissement et de perception de l’impôt pour la couverture des
dépenses publiques; celle subsidiaire étant la régulation de l’économie par
l’allocation et la redistribution des revenus. En définissant sa politique fiscale,
l’Etat exerce en même temps sa souveraineté fiscale, c’est-à-dire l’exercice
de ses droits sur l’ensemble de son territoire, dont celui de prélever les impôts,
de fixer les modalités de recouvrement, d’en assurer le contentieux.
´ Au Sénégal, l’Assemblée nationale a une compétence exclusive dans la
création des normes fiscales : seule la loi peut créer, modifier ou supprimer un
impôt. L’article 67 de la Constitution pose le principe de la légalité de l’impôt
en ces termes : « la loi fixe les règles concernant l’assiette, le taux et les
modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ».
INTRODUCTION
´ Au Sénégal comme à l’instar des pays en voie de développement, l’Etat
est le principal artisan de l’action économique. Cette situation se
caractérise par une augmentation des dépenses publiques. Cette
intervention de l’Etat se fait à travers son budget, notamment par la mise
en place de biens collectifs. Or, au niveau de ce budget, l’ensemble des
ressources de l’Etat provient des recettes fiscales, c’est-à-dire de son
impôt.
´L’impôt est un prélèvement que l’Etat opère sur les ressources des
particuliers (ménages, entreprises) afin de subvenir à ses charges
publiques. Il est aujourd’hui un instrument de solidarité, un élément de
l’unité nationale, ainsi qu’un instrument fondamental de la politique
sociale et économique. En effet, ces prélèvements permettent à l’Etat de
jouer un double rôle :
INTRODUCTION
- un rôle essentiellement budgétaire car permettant d’alimenter
les caisses de l’Etat. Dans les pays en voie de développement
comme le Sénégal, ce rôle est important car l’Etat reste l’acteur
économique principal et le premier investisseur ;
- un rôle économique car l’impôt est un instrument de politique
économique ou social. Il peut par exemple servir à développer
une économie équilibrée en stimulant ou réduisant certaines
formes d’activités économiques.
- le système fiscal doit répondre aux exigences de la population,
à la justice sociale et à l’efficacité économique.
- « L’impôt est la vie des Etats; la clé de toute politique; c’est
l’art de maintenir et de perfectionner les sociétés » Marquis de
Mirabeau
INTRODUCTION
´ Certaines caractéristiques du système fiscal national laissent apparaitre un déséquilibre
qui se manifeste par :
Ø Une population fiscale étriquée :
´ au 31 décembre 2019 : 91 682 entreprises possédant un dossier fiscal, dont 25 000 qui
s’acquittent effectivement d’au moins une contribution.
´ 300 000 salariés du secteur privé et les 145 000 salariés du secteur public qui ne pouvant
pas échapper à la retenue à la source de leur impôt sur le revenu. Cela veut dire que
moins de 500 000 contribuables portent sur leurs épaules le système fiscal sénégalais, du
moins en ce qui concerne l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu sur une
population totale estimée à 15 726 037 habitants en 2018.
´ Pour mieux illustrer la situation, il faut apprécier le chiffre de 91 682 contribuables
enregistrés dans le fichier de la DGID par rapport, d’une part, aux 407 882 unités
économiques disposant d’un local aménagé (cela n’inclut pas l’activité agricole en
milieu rural et des entrepreneurs travaillant à domicile) et, d’autre part, aux 510 000 NINEA
actifs décomptés ;
INTRODUCTION
Ø Une répartition inéquitable du fardeau fiscal : environ 1% des contribuables enregistrés à la DGID
supportent 85% de l’ensemble des recettes fiscales ; le Sénégal affichait un Taux de Pression fiscale
(TPF) de 16% du produit intérieur brut (PIB) en 2018, contre une moyenne sous régionale 18,6% du PIB et
une cible de 20,6% selon les critères de convergence de l’UEMOA.
Ø Un potentiel fiscal inexploité :
´ le potentiel fiscal du Sénégal a été évalué à 25,3% du PIB ; soit un gap fiscal d’environ 10% par rapport
au TPF actuel ;
´ en matière d’impôt foncier, le potentiel exploité est estimé à moins de 7% : d’après les résultats du
recensement général de la population et de l’habitat, le Sénégal compte plus de 1,6 million de
logements dont 5,5% d’immeubles, 41,7% de maisons à étage et 48,8% de maisons basses ; soit plus de
1 536 000 logements (excluant les baraques et cases).
´ Cette soustraction quasi-générale au paiement de l’impôt induit des conséquences économiques et
politiques très dommageables. Sur le plan économique, cette situation provoque des distorsions de
concurrence car une entreprise qui s’acquitte bon gré mal gré de ses obligations fiscales, a peu de
chances de tenir face à la concurrence d’une autre entreprise qui échappe au paiement de l’impôt.
Et sur le plan politique, le défaut de paiement de l’impôt sape les fondements mêmes du vivre-
ensemble.
INTRODUCTION

2021
500 446,87
450
400
350
2023
300 249,79 700
250
600
200
150 500
100 400
50
0 300 663,4
Impôts sur bénéfices sociétés et Impôts sur le revenu des 200
autre pers morale personnes physiques 299,8
100
0
Impôts sur bénéfices Impôts sur le revenu des
sociétés et autre pers personnes physiques
2022 morale

639,4

242,4

Impôts sur bénéfices sociétés et autre pers Impôts sur le revenu des personnes
morale physiques
INTRODUCTION
´ Le droit fiscal est l’ensemble des règles qui régissent l’établissement et le
recouvrement des impôts. C’est l’ensemble des règles lois et mesures qui régissent
les rapports entre administration fiscale et les contribuables en matière fiscale. On
parlera dans sa mise en œuvre pratique de fiscalité même si cette notion est
beaucoup plus vaste et intègre des aspects autres que le droit. Définie autrement, la
fiscalité se résume aux pratiques utilisées par un État ou une collectivité pour
percevoir des impôts et autres prélèvements obligatoires.
´ C’est aussi une matière enseignée dans les universités ou école de commerce.
´ Le présent cours s’articulera autour des chapitres ci après. Il s’agira dans un
premier temps d’aborder l’objet du droit fiscal (chapitre 1) ses sources (chapitre 2)
ses principes (chapitre 3), le régime Juridique de la Fiscalité de l’Entreprise ou Droit
Fiscal des affaires au Sénégal (chapitre 4) et enfin l’imposition des personnes
physiques (chapitre 5).
CHAPITRE 1ER : L’OBJET DU DROIT FISCAL

´Pour définir le domaine du droit fiscal, il convient de définir la


notion d’impôt. En effet, le droit fiscal est étroitement lié à
l’impôt qui peut être défini, dans un sens large, comme une
forme spécifique de prélèvement obligatoire auquel sont
soumis les contribuables. Mais, l’impôt n’est pas la seule forme
de prélèvement obligatoire. Il convient donc de le distinguer
des notions voisines, par conséquent cerner la nature de l’impôt
(1) avant de terminer par les différentes classifications qui en
sont proposées (2).
Section 1ère : La Notion d’impôt
La définition la plus classique de l’impôt et la plus connue est celle qu’en
a donnée Gaston JEZE dans son livre intitulé « Cours de finances
publiques » (LGDJ, 1936). Selon cet auteur, l’impôt est « une prestation
pécuniaire, requise des particuliers, par voie d’autorité, à titre définitif, et sans
contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques ».
Cette définition a évolué dans le temps puisque désormais s’y ajoute « et
de la réalisation de la politique économique et sociale ».
De cette définition, il ressort les caractéristiques suivantes: que l’impôt est
un prélèvement pécuniaire (A), qu’il est obligatoire et effectué par voie
d’autorité (B), qu’il est effectué à titre définitif (C) et qu’enfin il est sans
contrepartie immédiate et sert à couvrir les charges publiques (D).
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
´ Dans ses modalités, l’impôt est bien en principe un prélèvement sous forme
pécuniaire et ce contrairement aux modalités de règlement en nature qui ont pu
exister dans le passé. Le caractère pécuniaire peut être examiné aux trois points
de vue de l’assiette, de la liquidation et du recouvrement de l’impôt.
´ L’assiette de l’impôt correspond aussi la base imposable. Elle déterminée
qualitativement puis quantitativement. La détermination qualitative de l’assiette
correspond à l’identification ou au choix des éléments, faits ou personnes qui
seront soumis à l’impôt. Dans cette hypothèse l’assiette renvoie au champ
d’application de l’impôt. Une fois que les éléments, opérations, faits soumis à
l’impôt sont retenus, il faut leur donner une valeur pour pouvoir les imposer.
Trois méthodes d’évaluation seront utilisées : L’évaluation réelle ( déclaration et
délation fiscale), l ’évaluation forfaitaire et enfin l’évaluation indiciaire.
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
- L’assiette ou base imposable est le plus souvent constituée elle-même
d’éléments monétaires. L’impôt est alors prélevé sur une certaine
somme d’argent ou sur une valeur convertie en termes monétaires
(lorsqu’il faut, par exemple, évaluer des avantages en nature). C’est le
cas de l’impôt sur le revenu (IR), de l’impôt sur les sociétés (IS), de la
taxe sur la valeur ajoutée (TVA), etc.
L’impôt peut aussi être basé sur des éléments matériels. La taxe sur les
alcools et les boissons alcooliques est calculée ainsi sur le nombre, et
non pas la valeur pécuniaire d’hectolitres d’alcool pur. De même, la
taxe sur les produits pétroliers (TPP). L’unité de perception est
l’hectolitre et non pas la valeur de ces produits.
A. L’impôt un prélèvement pécuniaire
- En ce qui concerne la liquidation, le taux de l’impôt consiste le plus souvent en un
certain pourcentage arithmétique par exemple du montant des revenus (IR) ou
des bénéfices (IS), du chiffre d’affaires (TVA) ou des évaluations (droits
d’enregistrement).
- C’est surtout au stade du recouvrement que le caractère pécuniaire de l’impôt
prend toute sa signification. L’impôt est perçu en argent (remise d’espèces ou de
chèques, virement à un compte bancaire ou postal).
L’une des rares exceptions qui subsistent aujourd’hui concerne le paiement par
remise d’œuvres d’art. Cette procédure, d’abord limitée au paiement des droits de
succession, a été rendue applicable aux droits dus sur les mutations à titre gratuit
entre vifs ainsi qu’au droit de partage. Cette technique vise à permettre à l’Etat de
réaliser des acquisitions intéressantes enrichissant le patrimoine national, en
autorisant les débiteurs de droits de succession ou de donation à s’acquitter de
leur dette par la remise d’œuvre d’art.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire
effectué par voie d’autorité
L’impôt est le nerf de la puissance publique. Quelles que soient ses modalités de
paiement, le prélèvement fiscal a fondamentalement le caractère d’un
prélèvement obligatoire, dès lors qu’il est effectué par voie d’autorité par
l’administration sur le fondement des prérogatives de puissance publique qui
sont les siennes. On ne saurait concevoir que les contribuables aient la faculté
de déterminer eux-mêmes le principe de leur imposition, le montant de leurs
cotisations et d’en fixer les modalités de recouvrement. L’idée de consentement
à l’impôt se situe sur un tout autre plan ; elle exprime simplement un idéal
commun qui s’affirme dans le principe de la légalité fiscale.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie
d’autorité
Le principe d’autorité revêt deux aspects différents mais qui, compte tenu de la
nature du prélèvement fiscal, sont étroitement liés. L’impôt n’est pas
seulement obligatoire. Il est encore établi et recouvré en vertu des prérogatives
de puissance publique.
- Le caractère obligatoire de l’impôt n’est que l’expression juridique d’une réalité
pleinement conforme au sens étymologique du mot. Il s’agit d’un prélèvement
imposé unilatéralement, d’une obligation qui pèse sur le contribuable. Un
versement dont la détermination est subordonnée à l’accord de la personne qui
doit le régler ne peut présenter le caractère d’une imposition.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par
voie d’autorité
Le lien de droit en vertu duquel le contribuable peut être contraint
par l’Etat de payer la dette d’impôt découle directement de la loi
qui le constitue débiteur. Aucun acte de volonté du contribuable
n’est susceptible d’intervenir dans ce rapport juridique qui, dans
son principe et son contenu, est déterminé unilatéralement.
L’obligation fiscale traduit essentiellement une relation de
dépendance.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué
par voie d’autorité
Ce double caractère unilatéral et contraignant explique cependant la limite que comporte
l’obligation fiscale dans tout Etat de droit: à savoir que l’impôt ne peut être établi que par la
loi. Le caractère obligatoire de l’impôt et le principe de la légalité fiscale sont ainsi étroitement
liés ;
- L’impôt est établi et perçu en vertu de prérogatives exorbitantes du droit commun, qui n’ont
d’équivalent ni en droit privé, ni même, pour certaines d’entre elles, en droit administratif. La
généralisation de la formule de la déclaration contrôlée et des régimes d’imposition d’après le
bénéfice réel a entraîné un accroissement et une extension des prérogatives conférées à
l’administration fiscale pour contrôler les déclarations et évaluer elle-même les bases
d’imposition en cas de carence du contribuable.
Ces pouvoirs sont exorbitants du droit commun : droit de communication, vérification de
comptabilité, examen contradictoire de la situation fiscale personnelle, droit de perquisition des
locaux professionnels ou même du domicile.
B : L’impôt : un prélèvement obligatoire
effectué par voie d’autorité
Le contribuable est constitué débiteur par voie de décision unilatérale ; l’administration se délivre
à elle-même un titre exécutoire, en vertu de son privilège du préalable (par exemple le rôle en
matière d’impôts directs). Le caractère obligatoire de l’impôt n’implique pas nécessairement le
recours à des prérogatives de puissance publique du moins pour le recouvrement ; c’est une
raison supplémentaire de faire la distinction entre ces deux éléments pour définir l’impôt.

Effectivement, les comptables chargés du recouvrement ont la faculté d’utiliser les procédures du
droit commun, notamment les différentes formes de saisies (saisie-attribution, saisie des
rémunérations, saisie-vente des meubles, saisie-immobilière), l’action paulienne, l’hypothèque
judiciaire etc. Mais aux mesures conservatoires et aux voies d’exécution du droit commun
s’ajoutent des procédures spéciales, dont certaines sont inconnues non seulement en droit
privé, mais même en droit administratif : c’est le cas de la procédure redoutable de l’avis à tiers
détenteur.
C : L’impôt : un prélèvement effectué à titre
définitif
- L’impôt ne peut faire l’objet d’une restitution de la part de la
personne publique qui en est bénéficiaire.
- On notera surtout que l’impôt n’est un prélèvement effectué à titre
définitif que s’il a été légalement établi. Dans le cas contraire, le
contribuable peut demander, dans un certain délai, la décharge ou
la réduction de son imposition.
- L’action dont il dispose alors obéit aux règles spéciales de la
procédure fiscale ; ce n’est pas l’action du droit commun en
restitution de l’indu. L’administration a elle-même la faculté de
prononcer d’office le dégrèvement ou la restitution des impositions
qui comportent une surtaxe.
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie immédiate et
servant à couvrir les charges publiques
´ Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu.
L’absence de contrepartie déterminée est l’un des éléments essentiels
de l’impôt. Cet élément de la définition doit être examiné sous deux
aspects. Un prélèvement qui est perçu sans contrepartie pour celui qui
le paie est, par définition, un impôt. Trois séries d’observations doivent
être faites :
- Le paiement de l’impôt n’est pas une condition de l’accès aux services
publics. L’impôt n’est pas le prix payé par chaque contribuable pour les
services qui lui sont rendus par les collectivités publiques qui en sont
bénéficiaires. Qu’il paie l’impôt ou qu’il ne le paie pas, tout citoyen a
accès aux services publics. Un autre principe se trouve en cause ici : le
principe de l’égalité de tous devant les services publics ;
D : L’impôt : un prélèvement sans contrepartie immédiate et
servant à couvrir les charges publiques

´ L’absence de contrepartie déterminée entraîne une autre conséquence : à savoir


que les conditions dans lesquelles le produit des impôts est utilisé ne peuvent
être utilement contestées devant le juge de l’impôt ;
- L’impôt, parce qu’il est prélevé sans contrepartie déterminée, constitue une
recette sans affectation spéciale.
- Il convient aussi de préciser que l’impôt est perçu exclusivement au profit de
personnes morales de droit public : l’Etat, les collectivités territoriales (régions,
communes, communautés rurales), des établissements publics administratifs.
- Ce dernier caractère de l’impôt permet de le distinguer des notions voisines :
Distinction entre impôt et les autres prélèvements
obligatoires
Impôt et prix des Impôt et redevance
biens et services Impôt et ou rémunération pour
publics contributions : service rendu :
La redevance ou rémunération
pour service rendu est la somme
Le prix est la valeur monétaire La contribution est exigée par
versée par l’usager d’un service
qui est attribuée à un bien ou la collectivité publique à public ou d’un ouvrage public
à un service. Il exprime le l’occasion de certains travaux déterminé et qui trouve sa
rapport d’échange qui existe ou opérations accomplis par contrepartie directe et immédiate
à un moment donné entre ce une personne privée. dans les prestations fournies par ce
bien ou ce service et la service ou dans l’utilisation de
monnaie. Exemple de prix Contribution Economique l’ouvrage. Exemple de redevance :
d’un service public : le prix du Local est perçue au profit des redevance domaniale ;
péage sur les autoroutes au communes (CEL-VL et CEL VA): redevance minière ; redevance
Sénégal. commerce, industrie, pétrolière; Redevance sur l’accès
profession, Soumis au réel: ou l’utilisation du réseau des
télécommunications public « RUTEL

Distinction entre impôt et les autres prélèvements
obligatoires
Impôt et cotisations Impôt et taxe
Impôt et taxe : sociales : parafiscale :
Les cotisations sociales Les taxes parafiscales sont
La taxe est la somme exigée en s’entendent de toutes les perçues dans un intérêt
contrepartie des prestations sommes versées aux institutions économique ou social au profit
offertes par un service public ou de
la possibilité d’utiliser un ouvrage de protection sociale, publiques d’une personne morale de droit
public. ou privées, par des personnes public ou privé autre que l’Etat,
protégées ou par leurs les collectivités territoriales et
Elle est requise des particuliers à leurs établissements publics
l’occasion d’un service rendu. employeurs, en exécution administratifs. Elle est créée par
Exemple de taxe : la taxe d’obligations légales ou
d’enlèvement des ordures Décret contrairement à l’impôt
d’obligations conventionnelles qui est institué par la Loi.
ménagères: 3,6% pour la
commune de Dakar;3% pour les instituant un régime
autres communes du Sénégal supplémentaire de prévoyance Exemple de taxe parafiscale : la
(maladie, retraite etc.). taxe instituée au profit du Conseil
Sénégalais des chargeurs
Exemple: les retenues sur salaires (COSEC), la taxe d’usage de la
versées à l’IPRES ou à la Caisse route (TUR) instituée au profit du
de Sécurité sociale, IPM Fonds d’entretien routier
automobile (FERA)
Section 2 : Classification des impôts

La diversité des impôts et de leurs mécanismes n’exclut pas leur


classement possible par grandes catégories. L’intérêt de la
démarche de classification est qu’elle s’efforce de restituer une
approche d’ensemble et ordonnée des structures fiscales.
L’effort de classification à permis de retenir quatre grandes
catégories à savoir la classification administrative (paragraphe
1), la classification économique (paragraphe 2), la classification
budgétaire (paragraphe 3) et les classifications techniques
(paragraphe 4).
Paragraphe 1 : La Classification administrative
´ Cette classification est utilisée par la comptabilité nationale. Elle consiste à classer
les impôts selon la collectivité bénéficiaire. On distingue traditionnellement les
impôts d’Etat (IR, TVA, etc.) et les impôts locaux (patente, licence, etc.).
´ C’est cette classification que reprend la loi de finance (voir annexe I Prévisions
des recettes par chapitre) ainsi que les textes fiscaux au Sénégal particulièrement
le Code Général des Impôts en différents livres.
´ Le critère est basé sur l’incidence de l’impôt, la personne qui en dernier ressort
supporte le coût de l’impôt.
´ De cette classification, il ressort qu’on a les impôts directs au Livre I CGI (impôt
sur le revenu, patente, licence, etc.), les impôts indirects au Livre II CGI (taxes
sur le chiffre d’affaires : TVA, TAF ; taxes spécifiques : taxes intérieures) et les
droits d’enregistrement au Livre III CGI (droits d’enregistrement proprement
dits, droits de timbre, droits de publicité foncière et taxes assimilées).
´ Les différences entre impôts directs et impôts indirects sont à la fois de nature
économique et juridique.
👉 Economiquement car l’impôt direct est définitivement supporté par le contribuable
qui s’en acquitte. Son fait générateur intervient à date déterminée par le législateur.
L’impôt indirect est répercuté par le redevable qui l’acquitte, le répercute sur
d’autres contribuables par le mécanisme du prix.
ü Exemple d’impôt indirect: la taxe sut la valeur ajoutée (TVA)
Une entreprise redevable de la TVA facture cet impôt lorsqu’elle vend un bien ou un
service à ses clients. Elle récupère donc de la TVA pour le compte du Trésor Public et
lui reverse ensuite ; on parle de « collecte de TVA ».
Parallèlement à la collecte, l’entreprise engage des dépenses et supporte donc elle-
même de la TVA. L’entreprise va néanmoins pouvoir déduire, sous conditions, la TVA
qu’elle aura supportée. On parle de « déduction de la TVA ».
´ Illustration :
Une entreprise vend à ses clients 100 imprimantes dans le mois pour un montant
total de 100 000 FCFA hors taxes. La TVA étant au taux de 18%, l’entreprise facture
donc 118 000 FCFA TTC. Elle collecte donc 18 000 FCFA de TVA qu’elle doit
reverser au Trésor Public. Parallèlement, l’entreprise acquiert des matières
premières nécessaires à sa production. Ces dernières lui sont facturées 70 800 FCFA
TTC. L’entreprise a donc supporté 10 800 FCFA de TVA.
L’entreprise va imputer la TVA qu’elle a supportée sur la TVA qu’elle a collectée.
Au final, elle ne reversera que 7 200 FCFA au Trésor Public (18 000 – 10 800).
L’impôt indirect est intermittent puisqu’il est fondé sur des événements
économiques liés à l’activité de l’entreprise et tire sa substance des transactions
économiques réalisées par cette dernière.

👉L’impôt direct est perçu par voie de rôle nominatif (le rôle est un document fait
par l’administration au nom du contribuable et mentionnant la base imposable et
le montant de l’impôt dû.
Paragraphe 2 : Classification économique
L’impôt suppose une valeur économique: le revenu (l’ensemble des sommes
perçues par une personne durant une année et provenant soit du travail, soit du
capital), la dépense ou le capital. La classification économique distingue les
impôts selon l’élément taxé, les facteurs et acteurs économiques supportant la
taxation ou selon l’objet ou la catégorie socio-économique visés.
1. Classification selon les éléments taxés
´ Cette classification distingue les impôts selon la nature économique de la
matière économique. On distingue ici l’impôt sur le revenu qui atteint les
revenus des personnes physiques ou morales (IR et IS), l’imposition de la
dépense qui frappe la consommation du revenu (TVA, taxes indirectes) et
l’imposition du capital ou du patrimoine qui appréhende les biens
mobiliers ou immobiliers des personnes lors de leur acquisition ou cession
(droits de mutation, taxes foncières).
´ L’imposition des revenus consiste à taxer une personne ou une entreprise
selon les gains obtenus ou réalisés dès lors que ces gains sont acquis et
quel que soit leur emploi ultérieur. Le revenu peut être considéré comme
l’enrichissement net de quelqu’un pendant un laps de temps déterminé, la
variation de son patrimoine.
´La taxation de la dépense consiste à taxer un bien ou service
lors de son acquisition. Elle frappe en fait un emploi du
revenu ou de l’épargne lorsque ceux-ci sont affectés à
l’acquisition de biens ou de services. L’impôt sur la dépense
frappe un bien ou un service au moment de son acquisition.
´La taxation de la dépense n’est pas loin de celle du capital.
Cette dernière vise un patrimoine car est réalisée soit à
l’occasion de la transmission d’un élément de patrimoine, soit
à raison de l’existence même de ce capital (il s’agit dans ce
dernier cas d’une imposition en raison de la propriété d’un
bien immobilier ou mobilier). C’est une forme indirecte de
taxation du revenu.
2. La classification selon les facteurs et acteurs
économiques
Elle permet d’opposer les impositions pesant sur les ménages, les
impositions à la charge des entreprises et les impositions grevant les
produits. On parlera alors de fiscalité des ménages ou fiscalité
personnelle, fiscalité professionnelle ( exemple IR/ IS et Patente).

3. La classification selon les secteurs économiques


Elle permet de classer les impôts selon les secteurs d’activités qu’ils
frappent. On parlera ainsi de fiscalité de l’épargne, des assurances,
immobilières, etc.
Paragraphe 3 : La classification budgétaire
Elle classifie les impôts en fonction de la collectivité qui en bénéficie.
L’impôt est perçue au profit du budget de l’Etat, soit au profit des
collectivités territoriales.
- Les impôts d’Etat: ils sont perçus au profit du budget de l’Etat.
C’est la cas de l’IR, l’IS, les taxes indirectes, les droits
d’enregistrement, les droits de timbre etc.
- Les impôts locaux sont perçus au profit du budget des collectivités
territoriales qui sont des personnes morales de droit public
(l’Impôt du minimum fiscal (IMF), CFPB, CFPNB, CEL, TEOM,
TRIMF).
- Les impôts mixtes perçus à la fois au profit de l’Etat et des
collectivités territoriales. Une clé de répartition est prévue dans la
mesure où l’impôt est représentatif d’impôts d’Etat et d’impôts
locaux.
Paragraphe 4 : Les classifications techniques

Ce sont les classifications les plus classiques et les plus


utilisées. Elles prennent pour critères les techniques et
modalités administratives d’imposition.
1. Impôts directs et impôts indirects
C’est la classification la plus communément employée. La
distinction repose sur deux critères : leur caractère permanent
ou récurrent et l’existence d’un rôle.
´Les impôts directs sont les impôts qui atteignent
annuellement un contribuable déterminé à raison soit des
revenus ou des bénéfices qu’il réalise, soit des salaires qu’il
verse, soit de son patrimoine.
1. Impôts directs et impôts indirects
´Les impôts indirects frappent essentiellement le revenu au
moment de son utilisation à des fins d’acquisition de biens
ou de services. Comme leur nom l’indique, les impôts
indirects n’atteignent le contribuable qu’indirectement,
c’est-à-dire à l’occasion de l’emploi de ses ressources ou
des dépenses qu’il fait. Les impôts indirects sont donc assis
sur des faits ou opérations de production, d’échange ou de
consommation.
1. Impôts directs et impôts indirects
Le mode de recouvrement fournit aussi un critère assez sûr de distinction.
En effet, l’existence ou non d’un rôle pour recouvrer l’impôt permet de
distinguer les impôts directs des impôts indirects.
- Ceux recouvrés par voie de rôle (IR, IS, CFPB, CFPNB, Patente, licence)
sont classés parmi les impôts directs. En effet, les impôts directs sont
recouvrés par voie de rôle nominatif, c’est-à-dire en vertu d’un titre
exécutoire préalablement établi par l’administration. Le rôle est apparu
au cours des XIII-XIV siècles. C’était un parchemin que l’on roulait et
sur lequel figurait la liste des contribuables ainsi que le montant de leur
cotisation. C’est aujourd’hui à partir de ce document, qui a évolué dans
la forme, qui constitue un titre exécutoire, que les comptables du Trésor
procèdent au recouvrement des impôts dits directs.
1. Impôts directs et impôts indirects
Du point de vue économique, les impôts directs, qui sont recouvrés
auprès de chaque contribuable, sont, en principe, supportés
définitivement par celui qui les paie. Au contraire, le redevable
d’impôts indirects n’en est le plus souvent que le redevable légal ; il en
transfère la charge effective sur d’autres personnes en majorant
d’autant le montant de ses prix de vente.
2. Impôts réels et impôts personnels
C’est la distinction la plus ancienne. L’impôt réel est celui qui frappe une
opération, un bien ou une somme d’argent uniquement dans sa nature, sa
valeur monétaire ou sa quantité, abstraction faite de la personne du
contribuable.
Aux impôts assis sur les biens, on opposait autrefois les impôts assis sur les
personnes, telle la capitation, établie par tête, qui frappait directement le
contribuable. Par impôts personnels, on entend les impôts qui tiennent
compte de la situation familiale ou de fortune du contribuable pour taxer un
revenu, un produit ou un capital : impôt sur le revenu, droits de succession.

La personne même du contribuable n’est plus considérée aujourd’hui comme «


matière imposable », encore que l’impôt sur le revenu puisse être considéré
comme une imposition sur la personne, dans la mesure où il frappe les
produits du travail ...Les impôts sont assis uniquement sur des revenus, des
activités, des opérations, des biens.
2. Impôts réels et impôts personnels

La distinction de l’impôt réel et de l’impôt personnel présente


toujours une grande importance. On peut même parler d’un
progrès de l’impôt personnel dans les systèmes fiscaux
modernes. Mais la personnalité de l’impôt revêt une
signification totalement différente.
La détermination de la matière imposable est opérée de deux
manières. Lorsqu’elle est atteinte telle quelle, comme seule
base de taxation, sans que la personne du contribuable soit
prise en considération, l’impôt est dit réel : c’est le cas, par
exemple, de l’impôt sur les sociétés ou de la TVA.
2. Impôts réels et impôts personnels
L’impôt est dit personnel lorsqu’il est aménagé de façon à assurer une
adaptation individuelle de la charge fiscale à la situation particulière
du contribuable, spécialement à sa situation familiale. La personnalité
de l’impôt répond à la préoccupation de réaliser plus de justice. Le
système conduit ainsi logiquement à retenir l’ensemble des «facultés»
du contribuable. L’impôt personnel est donc le plus souvent un impôt
de caractère global, par opposition aux impôts réels, qui ont un
caractère particulier. Les impôts qui se prêtent le mieux à l’application
du système de la personnalité sont l’impôt sur la fortune et l’impôt
général sur le revenu. Divers procédés peuvent être utilisés pour
réaliser la personnalité de l’impôt sur le revenu, soit au stade de
l’assiette proprement dite, notamment par les mécanismes de
l’exonération de certains revenus ou l’exemption fiscale du minimum
vital, soit au stade de la liquidation de l’impôt, en particulier par les
systèmes de la progressivité de l’impôt et du quotient familial.
3. Impôts proportionnels et impôts progressifs

L’impôt proportionnel consiste à appliquer à la base


imposable un taux d’imposition fixe quel que soit le
montant de celle-ci (TVA, impôt sur les sociétés).
Au contraire, pour l’impôt progressif, le taux croit en
fonction de la progression de la base d’imposition (impôt
sur le revenu).
4. Impôts analytiques et impôts synthétiques
L’impôt est dit analytique quand il est assis sur les éléments d’un patrimoine
ou sur une opération isolée, ou encore sur une catégorie unique du revenu
appelé cédule (impôt cédulaire: désigne un impôt qui taxe en fonction de
la nature de chaque type de revenus. Cet impôt taxe donc différemment
les revenus du travail, le capital, ou encore les revenus mixtes.).
Il est synthétique quand il appréhende un ensemble d’opérations ou de
revenus pour les taxer ensemble en une seule fois. L’exemple même est la
contribution globale unique (CGU) et l’impôt sur le revenu des personnes
physiques qui frappe le revenu global du foyer.
Il existe deux impôts synthétiques au Sénégal : la contribution globale unique
(BIC, IMF, CEL, TVA, CFCE, Licences. <ou= à 50M TTC)
et la contribution globale foncière (impôt sur les revenus fonciers, Impôt du
minimum fiscal, CFPB ;CFCE). Loyer brut annuel <ou= à 30M)
5. Impôts spécifiques et ad valorem
Les impôts dits spécifiques sont calculés en multipliant un poids, un
volume, une surface de matière imposable par une somme donnée.
Par exemple la taxe sur l’alcool.
Les impôts ad valorem sont calculés par application d’un tarif à la base
imposable. Exemple des droits d’enregistrement sur le capital de
sociétés.
6. Impôts de répartition et impôts de quotité
L’impôt de répartition est celui dont le produit total attendu est fixé à
l’avance, puis réparti entre les contribuables. En effet, on parle d’impôt de
répartition lorsque la loi fixe d’abord le rendement total, pour l’ensemble
du territoire et pour l’ensemble des contribuables, qu’on attend de l’impôt
et que celui-ci est ensuite réparti successivement entre les différents
contribuables.
C'est une technique qui existait depuis la fin du XVIIe siècle, depuis la
refondation du système fiscal de l'Etat en 1791. A l'époque, on ne fixait pas
un taux d'imposition. Les quatre grandes taxes sont issues de la fin du
XVIlle siècle, ce sont des impôts donnés par l'Etat aux collectivités locales
dans les années 1920. Il leur a donc donné des impôts de répartition.
C'est une technique qui existait depuis la fin du XVIlle siècle, depuis la
refondation du système fiscal de l'Etat en 1791. A l'époque, on ne fixait pas
un taux d'imposition. Les quatre grandes taxes sont issues de la fin du
XVIlle siècle, ce sont des impôts donnés par l'Etat aux collectivités locales
dans les années 1920. Il jeur a donc donné des impôts de répartition.
6. Impôts de répartition et impôts de quotité
L’impôt de quotité procède de manière inverse. Il consiste à définir initialement un
taux d’imposition qui sera ensuite appliqué à la manière imposable. Cette
technique est celle qui est maintenant en vigueur dans tous les systèmes fiscaux
modernes. L'avantage de l'impôt de quotité est la visibilité pour le contribuable, il
y a un affichage de l'impôt et un tarif de l'impôt (=le montant de l'impôt).
Cette visibilité témoigne d'une sécurité juridique. Progrès dans la transparence et la
sécurité juridique avec l'impôt de quotité.
Les pouvoirs publics peuvent moduler de faire varier la répartition de la charge
fiscale entre différentes catégories de contribuables en déterminant des taux
différents.
Le produit de l'impôt recouvré est incertain, cela représente une insécurité pour le
Trésor public. Cet inconvénient ne se retrouve pas avec la technique de l'impôt de
répartition (sécurité pour les caisses du Trésor public puisque l'impôt était réparti
entre les contribuables en fonction du montant attendu).
En cas d'impôt de répartition, la fraude était inoffensive pour le Trésor parce que les
contribuables identifiés payaient pour ceux qui n'étaient pas identifiés.
Chapitre 2ÈME : Les sources du Droit Fiscal
´On distinguera ici les sources internes du droit fiscal et
les sources externes
Section 1ère : Les sources internes du Droit
Fiscal
Il s’agit essentiellement de la loi qui est la source principale et des
règlements; la constitution en pose le principe ( Sources internes directes). Il y
a aussi la jurisprudence et la doctrine administrative ( Sources internes
dérivées).
Paragraphe1 : Les sources internes directes
´ La constitution
La Constitution est la charte fondamentale de l'État. Elle se situe au sommet de la
hiérarchie des normes. Elle consacre le principe de l'impôt et attribue à la loi le
pouvoir d'en déterminer les modalités.
L'article 67 de la Constitution, d'une portée générale, précise qui «la loi fixe les règles
concernant [...] l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de
toutes natures ». Cet article pose le principe de la légalité de l'impôt, dans le
prolongement de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
La compétence fiscale du législateur sénégalais trouve son fondement dans la
constitution suivant les dispositions de l’article 67 de la constitution.
Paragraphe1 : Les sources internes directes
´ La loi
A la différence des lois civiles dont certaines ont un caractère facultatif, les lois fiscales
sont des lois impératives d’ordre public.
A l’instar des règles du droit pénal, les règles du droit fiscal doivent être interprétés
de façon restrictive.
La loi fiscale de référence en vigueur actuellement au Sénégal est la loi 2012-31 du
31/12/2012 portant code générale des impôts. Il existe toutefois divers autres textes
contenant les dispositions fiscales.
La loi est un acte voté par le parlement suivant la procédure législative. Selon leur
objet et leur procédure d'adoption, on distingue les lois organiques et les lois
ordinaires. La loi est par excellence la source du droit : du droit surgi de la loi. Les
normes contenues dans les lois parviennent souvent à donner des solutions
porteuses d'informations et de modes de solutions des conflits acceptés et tenus
pour justes. La loi est la source fondamentale en droit fiscal.
Paragraphe1 : Les sources internes directes
La plupart des textes législatifs sont rassemblés dans le Code général des impôts. Le
principe de base est celui de la légalité de l'impôt. En d'autres termes, il n'y a pas
d'impôts sans loi. Aux termes de l'article 3 de la loi organique relative aux lois de
finances, les dispositions relatives à l'assiette, au taux et aux modalités de
recouvrement des impositions de toute nature sont du domaine de la loi. Mais comme
les lois organiques sont soumises à un calendrier précis et contraignant, ce sont
souvent des lois ordinaires qui interviennent. Cette possibilité est largement utilisée.
Les dispositions fiscales ne sont pas au nombre de celles qui sont exclusivement
réservées à la compétence des lois de finances, elles peuvent par conséquent figurer
dans une loi ordinaire.
Par ailleurs, le législateur peut seul autoriser l'impôt. L'impôt ne peut être recouvré que
dans la mesure où il a fait l’objet d'une autorisation. En absence d'une telle
autorisation, le comptable public commettrait le délit de concussion. L'autorisation est
donnée par la loi de finances de l'année. C'est pourquoi l'autorisation de percevoir des
impôts est annuelle.
Exemples : code de la douane, code minier, code pétrolier etc.
Paragraphe 1 : Les Sources internes directes
L’édiction de la règle fiscale appartient donc au législateur à qui il revient donc de
créer, de modifier ou de supprimer un impôt. Il arrive aussi que le parlement
délègue aussi son pouvoir à l’exécutif.
Exemple : la loi 91-04 du 11/02/1991 portant loi d’habitation qui a permis au
président de la république de modifier par voie d’ordonnance plusieurs
disposition du code générale des impôts.
Si la loi est la seule vraie source du droit fiscal, il arrive que le pouvoir
règlementaire soit amené à préciser les modalités d’application de la loi fiscale.
Cette situation se rencontre dans les cas suivants :
Première hypothèse : la loi se suffit à elle-même sauf pour certains points
secondaires pour lesquels interviendront les degrés d’application.
Exemple : déductibilité des dons en matière d’IS et IR.
´ Deuxième hypothèse : la loi ne se suffit pas à elle-même et se contente d’énoncer
le principe d’une mesure. Le gouvernement étant chargé de la mise en
application. Exemple : imposition à l’impôt sur les revenus salariaux des
avantages en natures.
Paragraphe 1 : Les Sources internes directes

´ Le règlement
Le règlement est un acte unilatéral, impersonnel et de portée générale. Les
règlements sont des actes émis par une des autorités administratives auxquelles
les lois constitutionnelles ont conféré un pouvoir réglementaires. Ce sont des
décisions du pouvoir exécutif, du gouvernement. Les règlements en matière
fiscale sont pour l'essentiel des règlements d'application. La technicité de la
matière fiscale et la lenteur de la procédure législative nécessitent l'intervention
du pouvoir réglementaire.
En ce qui concerne les mesures détachables d'une règle d'assiette, de liquidation et
de recouvrement, elles entrent dans le champ du pouvoir réglementaire de
l'article 67 de la Constitution. Le pouvoir réglementaire peut aussi se
développer dans le domaine fiscal en période exceptionnelle. En effet, sur la
base de l'article 77 de la Constitution, le législateur peut déléguer de manière
ponctuelle son pouvoir législatif au gouvernement. Celui-ci prend par
ordonnance les dispositions en matière législative.
Paragraphe 2 : Les Sources internes dérivés :
La Doctrine Fiscale et La Jurisprudence

Comme toute règle juridique, la loi fiscale est susceptible


d’interprétation. On rencontre généralement deux cas de
figures à savoir la doctrine administrative et la jurisprudence.
´La doctrine administrative est constituée par l’ensemble des
circulaires, des instructions, des notes, ainsi que les réponses
du ministre des finances et directeur général des impôts et
domaines.
´Il est à préciser que la doctrine administrative n’est pas une
source officielle du droit fiscale mais constitue une source
d’interprétation de cette dernière. Il est d’ailleurs en dehors
du droit (la loi) la source la plus importante à laquelle il
convient de se référer.
Paragraphe 2 : Les Sources internes dérivés

´ La doctrine administrative est destinée à éclairer les agents de


l’administration mais aussi les contribuables et leur conseil sur la façon
dont il convient d’interpréter la loi.
´ Si la doctrine s’impose aux agents de l’administration fiscale, elle n’est pas
opposable au contribuable qui peut toutefois s’en prévaloir. Article 601
CGI « Le contribuable peut opposer à l’Administration des impôts
l’interprétation des dispositions résultant d’une prise de position formelle
à travers des instructions, circulaires ou réponses publiées du ministre
chargé des Finances ou de toute autorité ayant reçu délégation dans cette
matière ».
´ la jurisprudence quant à elle est l’ensemble des décisions ou jugements
rendu par les cours et tribunaux compétent pour juger les litiges d’ordre
fiscal (TGI). Il convient de souligner que cette jurisprudence n’est pas
fleurissante au Sénégal. Les décisions rendues par les cours et tribunaux
s’imposent à tous, contribuables comme administration.
Section 2 : Les sources externes du Droit Fiscal

´On abordera ici les conventions internationales, et les actes


communautaires.
Paragraphe 1 : Les conventions internationales

´Ce sont des traités internationaux qui ont une valeur juridique
supérieure à la loi. Il convient à ce niveau de distinguer deux types de
conventions internationales : il y’a ceux de portée générale touchant
plusieurs domaines notamment la fiscalité, c’est l’exemple de la
convention de Viennes sur les privilèges et immunités diplomatiques.
Il y a les conventions purement fiscales liant le Sénégal avec un ou
plusieurs Etat à la fois et dont l’objectif est d’éviter la double
imposition des revenus, l’évasion ou la fraude fiscale par l’entraide et
la collaboration des administrations fiscales des pays signataires.
´Le Sénégal a signé cinq conventions multilatérales et vingt
conventions bilatérales.
Paragraphe 1 : Les conventions internationales

´La double imposition est définie par l’Organisation de Coopération et


de Développement Economique (O.C.D.E) comme le fait de payer un
impôt identique dans plusieurs pays, impôt qui frapperait une même
matière imposable sur une période similaire et au près d’un
contribuable. Dans la pratique, la double imposition peut être
économique ou juridique. Elle est économique lorsqu’un même
revenu est imposé deux fois entre deux mains différentes. La double
imposition juridique c’est lorsqu’un individu supporte deux fois
l’impôt sur un même revenu.
´S’agissant de l’évasion fiscale, elle consiste à se soustraire à la
législation fiscale d’un pays pour ne point être imposé, ou pour se
soumettre à celle d’un autre, plus favorable.
Paragraphe 2 : Les actes communautaires
´On parlera essentiellement des actes pris dans le cadre de l’UEMOA
dont le traité est rentré en vigueur en 1998. Plusieurs directives et
règlements ont été pris par les organes de l’UEMOA pour assurer
aux Etats membres une intégration par l’harmonisation des règles
fiscales.
´La directive impose aux Etats membres de modifier dans un certain
délai leur système juridique pour le rendre conforme aux
prescriptions de cette directives et assurer ainsi sa parfaite
transposition.
´S’agissant du règlement il est d’application immédiate sans
modification du droit interne.
Chapitre 3 : Les principes fondamentaux du Droit
Fiscal
Il s’agit des principes qui ont une portée constitutionnelle et
des principes qui ont la valeur de principe généraux du
droit.
Section 1ère : Les Principes à portée constitutionnelle

Ces principes figurent dans le texte de la constitution ainsi


que dans la déclaration universelle des droits de l’homme
et du citoyen à laquelle fait référence la constitution
sénégalaise dans son préambule. Il s’agit notamment :
1. Le Principe de légalité et d’annualité de l’impôt

´Ce principe tire son origine du consentement à l’impôt. Ce


principe repose en effet sur le consentement à l’impôt exprimé
par les représentants du peuple au parlement qui vote les lois
fiscales.
´L’article 67 de la constitution dispose à cet effet « la loi est
votée par le parlement et fixe les règles concernant l’assiette,
le taux et les modalité de recouvrement des impositions de
toute nature ». En conséquence seul le parlement est habilité
dans le cadre d’une loi de finances ou d’une loi ordinaire à
créer, modifier ou supprimer un impôt, à en définir les règles
d’assiette de calcul et de recouvrement.
1. Le Principe de légalité et d’annualité de l’impôt

´Cette autorisation législative de l’impôt a pour objet d’en fixer les


règles, d’en autoriser chaque année la perception, d’entrainer
l’obligation pour l’administration fiscale qui a une compétence liée,
d’en déterminer l’assiette et d’effectuer le recouvrement. Le principe de
légalité est renforcé par le principe de l’annualité de l’impôt qui signifie
que la perception des impôts doit être autorisée pour une année (année
civile) par le parlement à travers la loi de finance.
´La portée du principe d’annualité de l’impôt ne doit pas prêter à
confusion. Il concerne seulement l’autorisation annuelle du parlement
pour la perception de l’impôt et non la validité dans le temps des
dispositions légales. Celle-ci demeure en vigueur tant qu’elles ne sont
pas expressément modifiées ou abrogé par le législateur.
1. Le Principe de Légalité et d’annualité de l’impôt

´Le principe d’annualité n’interdit pas le recouvrement de l’impôt au-


delà de la date à laquelle il a été voté dès lors que la perception a été
autorisée par la loi de finances de l’année en question.
´Enfin, le principe d’annualité ne fait pas obstacle à la réparation
d’insuffisance d’erreurs ou d’omission commises soit lors de
l’établissement de l’impôt, soit lors de la production des déclarations
par les contribuables.
´Le délai de reprise ( correction des erreurs et omissions des
contribuables est ainsi de 4 ans pour les impôts directs, 48 mois pour les
impôts indirects, 10 ans pour les droits d’enregistrement…)
2. Principe d’égalité devant l’impôt et d’imposition
suivant la capacité contributive du contribuable
´Le principe de l’égalité devant l’impôt signifie que tous les citoyens
sont égaux devant la loi fiscale. Aucun individu ne pouvant
bénéficier d’une exemption ou privilège fiscale du fait de sa
fonction, de sa croyance, etc. Il s’agit du pendant du principe
d’égalité des citoyens devant la loi et une manifestation de l’égalité
des citoyens. Ainsi toute personne remplissant les mêmes
conditions pour l’application d’une loi fiscale doit être soumise à
celle-ci. L’égalité devant l’impôt signifie que tous les citoyens sont
égaux devant l’impôt lui-même, chacun devant contribuer en
fonction de ses facultés. C’est pour cette raison que le principe
d’égalité a pour corollaire le principe d’imposition suivant les
capacités contributives.
3. Le principe de la progressivité de l’impôt

´Le principe de la progressivité de l’impôt participe lui aussi du


principe de l’égalité devant les charges publiques ainsi que de celui
de l’imposition suivant la capacité contributive.
´Le principe signifie que le montant de l’impôt dû par le
contribuable doit être progressif autrement dit augmenter au fur et
à mesure que le revenu croît.
´La déclaration universelle des droits de l`homme de 1789 Article
13.
´Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses
d'administration, une contribution commune est indispensable :
elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison
de leurs facultés.
4. Le principe du respect des droits de la défense

´Le principe veut qu’une sanction ne puisse être infligée sans


qu’au préalable la personne en cause n’ai été en mesure de
prendre connaissance des éléments et faits qui lui sont
reprochés et de présenter ses observations (article 607 CGI).
´D’autre part la sanction doit être motivée et doit être
susceptible de recours juridictionnel (Article 607 précité).
2ème Section : Les principes généraux du Droit Fiscal

Il s’agit notamment :
´ du principe de territorialité
´ du principe de la non rétroactivité de la loi fiscale
´ du principe du contradictoire
´ du principe de la compétence liée de l’administration
1. Le principe de Territorialité
´Le principe définit l’application de la loi fiscale dans
l’espace ; généralement l’espace fiscale et la sphère de
compétence dévolue aux organes politique sont les mêmes
et constitue l’espace de souveraineté fiscale.
´Cependant le pouvoir fiscal peut dans certains cas s’étendre
aux delà des frontières nationales (exemple l’UEMOA :
Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali,
Niger, Sénégal, Togo) ou inversement ne pas couvrir
l’ensemble du territoire nationale (exemple des Etats
confédérés) ou encore est limité par un droit fiscal supra
nationale (exemple des conventions fiscales internationales)
2. Le principe de la non rétroactivité de la loi fiscale
Ce principe signifie que « la loi ne dispose que pour l’avenir,
elle n’a point d’effet rétroactif ». Il s’agit de l’interdiction de
faire produire à une loi des effets à une date antérieure à son
entrée en vigueur. En raison de sa non-rétroactivité, la loi est
appliquée dès le jour d'entrée en vigueur. C'est l'application
immédiate, c'est-à-dire que la loi s'applique aux situations
existantes et aux situations à venir. L'application immédiate
signifie l'application de la loi nouvelle aux conséquences
futures des situations antérieures.
2. Le principe de la non rétroactivité de la loi fiscale
La législation applicable quant au fond est celle en vigueur à la
date du fait générateur de l'impôt, c'est-à-dire à la date de l'acte
ou de l'événement qui a fait naître la dette d'impôt et, s'il s'agit
de procédure contentieuse, au jour de la mise en recouvrement
du rôle, celui de la notification du titre de perception ou à celui
du versement de l'impôt.
Il convient toutefois de préciser que concernant les impôts
directes, la loi fiscale est nécessairement rétroactive.
Cela provient du fait que les impôts directs sont payés l’année
d’après ou qui suit la réalisation du revenu ou du gain.
3. Le principe du contradictoire
Ce principe signifie que la procédure contentieuse administrative
comme juridictionnelle doit être contradictoire. Au terme de
cet principe en effet, le contribuable dont les déclarations sont
contrôlées, doit avoir à tout moment la possibilité de se
défendre, de répondre aux éventuelles notifications de
redressement que l’administration se propose de lui faire ainsi
que de dialoguer avec l’agent chargé du contrôle en étant
éventuellement assister s’il le souhaite d’un conseil. Le principe
du contradictoire doit être rapproché de celui du respect des
droits de la défense; c’est une modalité d'exercice des droits de
la défense.
3. Le principe du contradictoire
Selon ce principe, nul ne peut être mis en cause sans avoir été en mesure de répondre
aux faits qui lui sont reprochés. En matière fiscale, le principe du contradictoire se
manifeste durant toutes les phases de la procédure: au niveau de l'imposition, du
contrôle fiscal et du contentieux.
Le principe du contradictoire s'applique partiellement à l'occasion de l'établissement
des impositions. L'imposition est établie sur la base du principe déclaratif. C'est le
contribuable lui-même qui détermine la matière imposable, sous le contrôle de
l'Administration. Toutefois, une procédure de taxation d'office est prévue à
l'encontre des contribuables qui n'ont pas respecté leurs obligations déclaratives ou
de tenue de comptabilité régulière.
L'article 606 du Code général des impôts dispose que la procédure de redressement
contradictoire n'est pas applicable dans les cas de taxation l'office (détermination
d’office des bases d’imposition article 617 CGI). Elle n'est pas, non plus, applicable
aux cas de rectification par l’administration d'erreurs matérielles évidentes
constatées sur les déclarations souscrites par les contribuables, sans application de
sanction.
4. Le principe de la compétence liée de l’administration

´Ce principe signifie que l’administration doit et ne peut agir que


dans le cadre des dispositions législatives et règlementaires qui
définissent ses missions et attributions.
3ème SECTION : LES PRINCIPES FISCAUX
Ce sont des principes propres au droit fiscal. a portée de ces principes n'est pas
absolue. Certains de ces principes sont même contestés ou fortement limités'. Il
s'agit de l'autonomie, du réalisme du droit fiscal et de la liberté de gestion.
1. L'autonomie du droit fiscal
Le droit fiscal est une discipline juridique qui a, cependant, développé une
certaine spécificité, voire une autonomie par rapport aux autres disciplines. Il a
sa logique, ses principes, ses méthodes d'interprétation, sa dialectique propres.
La loi fiscale et la jurisprudence ont forgé des concepts qui restent propres au
droit fiscal, même si la terminologie est empruntée à d'autres disciplines telles
que le droit commercial ou le droit comptable : domicile, revenu, bénéfice,
transparence, etc.
C'est ainsi que les principes d'interprétation, sans être propres au droit fiscal,
revêtent une importance particulière en ce domaine.
3ème SECTION : LES PRINCIPES FISCAUX
1. L'autonomie du droit fiscal
La loi fiscale est de stricte interprétation et son
application ne peut être étendue par analogie.
L'interprétation restrictive est en générale favorable au
contribuable.
Mais, même lorsqu'elle conduit à une solution
défavorable au contribuable, l'interprétation restrictive
s'impose, notamment dans le cas d'une disposition
établissant une exonération.
3ème SECTION : LES PRINCIPES FISCAUX
2. Le réalisme du droit fiscal et liberté de gestion
Le droit fiscal se contente de constater l'existence de la matière imposable, sans s'intéresser
au caractère licite ou illicite de son origine. Certains auteurs estiment que le droit fiscal n'a
rien d'original ou d'audacieux, car le réalisme dont il se réclame se retrouve également
dans les autres disciplines juridiques ou économiques. Mais, toujours est-il que la loi fiscale
frappe la matière imposable sans se préoccuper de savoir ce qu'elle vaut en droit. Elle
frappe des états de fait et non des situations de droit.
Fort de cela, l'Administration fiscale peut restituer à une opération juridique son caractère
véritable, pour déterminer les bases de l’impôt et réclamer en conséquence le montant de
l'impôt dû. En fait, le réalisme du droit fiscal est à la base du pouvoir de requalification.
Par ailleurs, il faut noter que la gestion d’une entreprise ou d’une exploitation est libre. En
principe, l’administration n’a pas à s’immiscer dans la gestion de l’entreprise et n’exerce
pas une fonction d’auditeur ou de censeur. En règle générale, l’administration fiscale ne
peut pas porter de jugement sur les résultats réalisés par une entreprise même s’il arrive
dans certains cas qu’elle estime que les charges exposées sont trop importantes eu égard
aux gains obtenus. Dans ce cas, l’administration fiscale s’intéressera à la normalité des
montants des dépenses supportées par l’entreprise.
3ème SECTION : LES PRINCIPES FISCAUX
2. Le réalisme du droit fiscal
L’administration fiscale peut remettre en cause des dépenses qui ne se
rattacheraient pas à une gestion normale ou n’auraient pas été exposées
dans l’intérêt de l’entreprise. Le principe est le suivant : tout acte posé dans
le cadre de la gestion d’une entreprise doit être exposé dans l’intérêt direct
de cette dernière.
-Notion d’abus de droit: La notion d'abus de droit renvoie à la relativité
du droit subjectif compte tenu des finalités privilégiées par le droit objectif.
Le contribuable ne saurait se prévaloir frauduleusement ou abusivement
des norme fiscales. Il ne peut pas opposer à l'Administration les pratiques
abusives d'opérations économiques. Il ne peut se prévaloir que d’
opérations effectuées dans le cadre de transactions commerciales normales,
non de celles réalisées dans le but de bénéficier abusivement des avantages
prévus par la réglementation fiscale.
3ème SECTION : LES PRINCIPES FISCAUX
2. Le réalisme du droit fiscal
- La théorie de l’acte anormal de gestion : est une construction
prétorienne que le législateur sénégalais a introduite dans le code
général des impôts. En droit fiscal, l’acte anormal de gestion est un
acte ou une opération qui se traduit par une écriture comptable
affectant le bénéfice imposable que l’administration entend écarter
parce qu’étrangère ou contraire aux intérêts de l’entreprise.
L’article 8.II du Code général des impôts du Sénégal pose le
principe de la non-déductibilité des charges qui ne sont pas «
exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la
gestion normale de la société ». L’administration fiscale qui constate
des actes manifestement anormaux, exposés à des fins autres que
l’intérêt direct de l’entreprise peut redresser le bénéfice imposable
en réintégrant les charges.
Chapitre 4 : Le Cadre Juridique de la Fiscalité de
l’Entreprise ou Droit Fiscal des affaires au Sénégal

´Il s’agira tout d’abord de voir la gestion fiscale de


l’entreprise, avant d’aborder le contrôle et le contentieux
fiscal pouvant découler de cette gestion fiscale.
Section 1ère : La gestion fiscale de l’entreprise

La gestion fiscale de l’entreprise pose un principe. C’est celui


de la liberté de gestion. L’administration fiscale n’a pas à
s’immiscer en effet dans la gestion fiscale de l’entreprise
(paragraphe 1). Ce principe souffre toutefois de
tempéraments (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : La liberté de gestion

1. Rappel du principe :
Le principe en matière fiscale est la liberté de gestion.
L'entrepreneur, personne physique ou morale, est seul "
maître à bord ". L’administration fiscale n’a pas à
s’immiscer dans la gestion et les choix de l’entreprise. Et,
puisque gouverner c'est choisir, l’entrepreneur reste libre de
choisir les orientations qui lui paraîtront les plus favorables
pour son entreprise, même si cela se fait au détriment du
trésor public.
Ce principe a été consacré par plusieurs arrêt de principe :

- CE 07/07/1958, n°35977, Dr. Fisc. 1958, n°44,Com. 938, prêt sans


intérêts à des filiales) : L’administration reprochait à une société
mère de ne pas avoir facturé des intérêts sur les avances en compte
courant associé, ce qui aurait conduit à une imposition
disproportionnée.
- CE 20/12/1963, Dr. Fisc. 1964, n°13, Doctr., concl. Martin. :
L’administration reprochait à la société d’avoir eu recours à des
emprunts rémunérés alors que les fonds propres de la société été
suffisants.
Ainsi et en présence de plusieurs possibilités, l'administration ne
peut reprocher à l'entreprise d'avoir choisi la voie la moins imposée.
2. Manifestations du Principe : Les choix fiscaux
´ Les choix juridiques et financiers à incidences fiscales :
- Choix de la forme d’entreprise : entreprise individuelle ou société? Choix de la
forme sociétale ( société de personnes ou société de capitaux??)….
- Choix des modes de financements de l’entreprise : fonds propres ou emprunts?
´ Choix purement fiscaux :
- Assujettissement ou non à l’IS ou à l’IR,
´ Choix du régime d’imposition:
• régime du forfait (la contribution globale unique (BIC, IMF, CEL,
TVA, CFCE, Licences. <ou= à 50M TTC) et la contribution globale
foncière (impôt sur les revenus fonciers, Impôt du minimum fiscal,
CFPB ;CFCE). Loyer brut annuel <ou= à 30M);
• régime du réel (réel normal: chiffre d'affaires annuel, TTC n'excède
cent millions de francs; chiffre d'affaires annuel TTC est compris
entre 50 et 100 millions de francs )
- Assujettissement ou non à la TVA
- Recours à des mécanismes fiscaux de faveur ( investissement via le
code de investissements, statut d’EFE….)
Paragraphe 2 : Les Limites à la liberté de gestion de
l’entreprise
Le contribuable n'est pas complètement libre de gérer son entreprise
comme il l'entend. Le principe de liberté de gestion comporte ainsi des
" garde-fous " sous la forme de deux théories essentielles. L'une
spécifique à la matière fiscale ; l'acte anormal de gestion. L'autre
empruntée au droit privé ; l'abus de droit.
1. L’acte anormal de gestion
Les contours de l’acte anormal de gestion sont dessinés, au Sénégal, par l’article
8 – II CGI. Cet article qui pose les conditions de déductibilité de la charge en
matière d’imposition du résultat. Cet article dispose ce qui suit :
« Le bénéfice est établi sous déduction de toutes charges remplissant les
conditions suivantes :
– être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la gestion
normale de la société;
-………………. ».
L’acte anormal de gestion ne concerne donc que l’imposition du
résultat.
Le critère de l'acte anormal de gestion est donc l'intérêt de
l'entreprise. Dès lors, on perçoit aisément combien le terrain
est " miné " tant il est vrai que ses contours sont mal définis.
Nous ferons deux affirmations :
• L’acte anormal de gestion est étranger à l’intérêt de
l’entreprise. Il suffit que le bénéficiaire soit un " tiers " par
rapport à l’entreprise au sens juridique du terme : associé,
dirigeant, salarié, ou toute personne qui n’est pas intéressée
à l’entreprise d’une façon ou d’une autre (un membre de la
famille du dirigeant ...).
• L’acte doit encore être contraire à l’intérêt de l’entreprise. Ainsi, l’acte
peut être anormal quant à son montant (Exemple : rémunérations
excessives des dirigeants de sociétés) ou quant à sa nature (les
libéralités et le problème des cadeaux d’entreprises, lorsque
l’intérêt de l’entreprise n’est pas démontré), ou quant à ses effets,
puisqu’il peut aussi bien résulter d’une dépense excessive que d’une
renonciation à un profit.
2. L’abus de Droit
Applicable à tous les impôts et à tous actes écrits ou non écrits,
l’abus de droit vise tous les actes ayant un caractère fictif ( on
parle alors d’abus de droit par simulation), et ceux qui,
recherchant le bénéfice d’une application littérale des textes ou
de décisions à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs
auteurs, ne sont inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder
ou de diminuer les charges fiscales qui auraient été,
normalement, supportées si lesdits actes n’avaient pas été
passés (on parle d’abus de droit par fraude à la loi).
´ L’article 610 CGI précise à cet effet que « Toute opération, conclue sous la forme
d'un contrat ou d'un acte juridique quelconque et dissimulant ou déguisant une
réalisation ou d'un transfert de bénéfices ou de revenus, effectuée directement ou par
personnes interposées n'est pas opposable à l'Administration.

´ Il en est également ainsi des actes donnant ouverture à des droits d'enregistrement
moins élevés ou permettant d'éviter en totalité ou en partie le paiement de taxes sur le
chiffre d'affaires.

´ Les qualifications données par les assujettis aux opérations et actes qu'ils réalisent, ne
sont pas opposables à l'Administration des impôts, qui a le droit de leur redonner leur
véritable qualification ».
Section 2 : Le Contrôle Fiscal
´Le contrôle fiscal est la conséquence du système déclaratif en vigueur
au Sénégal.
´Mais aussi de la liberté de gestion reconnue à l’entreprise ou à
l’entrepreneur personne physique.
´Suivant les dispositions de l’Article 568 CGI « L’administration fiscale
contrôle les déclarations des assujettis ainsi que les actes et documents
utilisés pour l’établissement des impôts, droits, taxes et redevances.
Elle contrôle également les documents déposés en vue d’obtenir des
déductions, restitutions, remboursements, dégrèvements, exonérations
ou d’acquitter tout ou partie d’une imposition au moyen d’une créance
sur l’État…. »
´Ce contrôle se fait sur la base de moyens de contrôle légaux
mis à la disposition de l’administration.
´Il peut être fait sur pièces, c’est-à-dire sur la base des
informations et documents fournies à l’administration fiscale
par le contribuable lui-même ( déclaration fiscale) ou une tierce
personne ( délation fiscale), sans que l’administration ait besoin
de se déplacer dans les locaux de l’entreprise. Le contrôle peut
aussi être fait sur la place.
1. Les moyens de contrôle
´ Le Code Général des impôts distingue les moyens de contrôles généraux,
des moyens de contrôle spécifiques.
§ Comme moyens généraux de contrôle nous avons :
ü La demande de renseignements, d’éclaircissements et de justifications;
ü Le Droit de communication
§ Au rang des moyens de contrôle spécifiques on note :
ü Le droit de visite
ü Le droit d’enquête
ü L’intervention en matière de restitution
ü Le contrôle simultanée et le contrôle conjoint
1.1 Les Moyens généraux de contrôle
a) La demande de renseignements, d’éclaircissements et de justifications
Aux termes de l’article 569 CGI « L’Administration des impôts peut
demander au contribuable, verbalement ou par écrit, tous les renseignements,
justifications ou éclaircissements qu’elle juge utiles.
Lorsque le contribuable a refusé de répondre à une demande verbale ou lorsque
la réponse faite à cette demande est considérée par l’agent chargé de l’assiette
comme équivalent à un refus de répondre sur tout ou partie des points à
éclaircir, ce dernier doit renouveler sa demande par écrit ».
´ La demande de renseignements doit comporter un certain nombre de
points essentiels notamment :
q indication des points sur lesquels l’agent juge nécessaire d’obtenir
des renseignements, éclaircissements ou justifications;
q préciser au contribuable, qu’il dispose d’un délai de vingt (20) jours à
compter de la date de réception de la demande pour fournir sa
réponse;
q indiquer au contribuable les sanctions qui lui sont applicables pour
défaut de réponse ou réponse insuffisante.
b) Le Droit de Communication
´« Pour permettre le contrôle et la détermination de l’assiette des
impôts, droits, taxes et redevances, qu’il y ait ou non déclaration
par les assujettis, les agents des Impôts et des Domaines
ainsi que ceux du Cadastre, ayant au moins le grade de
contrôleur ou de technicien supérieur, ont le droit d’obtenir
communication de tous titres, pièces de recettes, de dépenses et de
comptabilité, de toute police ou copie de police concernant des
assurances en cours ou renouvelées par tacite reconduction ou
venues à expiration, livres, titres, registres, documents annexes,
et tout autre document pouvant servir au contrôle de l’impôt,
quel que soit leur support, lorsque leur conservation est
obligatoire » (article 571 CGI)
´ Suivant les dispositions de l’article 571 CGI précité « Le droit de
communication s’exerce non seulement auprès des assujettis, mais
encore auprès des tiers autres que les assujettis, notamment les
officiers publics et ministériels, les administrations publiques et
assimilées, les entreprises, établissements ou organismes soumis au
contrôle de l’autorité administrative, les entreprises privées, les
sociétés, quelle que soit leur forme, les banques et établissements
assimilés, les assureurs, les représentants, courtiers, intermédiaires ».
´Ce droit de communication peut être exercée sur place. Dans cette
hypothèse l’administration est tenue d'adresser un avis de passage
sur lequel elle précise la nature des documents qui doivent être mis
à sa disposition.
´Tout dirigeant, salarié, fournisseur, client ou personne quelconque
en relation d’affaire, ayant un intérêt direct dans l’exploitation ou
ayant assisté le contribuable vérifié, peut être entendu et ses
déclarations consignées sur procès-verbal
´Le droit de communication ne peut s’exercer sur place que durant
les jours ouvrables et pendant les heures de service.
´Le droit de communication pour les sociétés peut concerner
également les registres de transfert d’actions,
d’obligations, aux ainsi qu’aux feuilles de présence aux
assemblées générales.
´Les dépositaires des registres de l’état civil et toutes autres
personnes chargées des activités et dépôts de titres publics,
sont tenus de les communiquer, sans déplacement, aux
agents des impôts ayant au moins le grade de contrôleur, à
toute réquisition, et de leur laisser prendre sans frais, les
renseignements, extraits et copies qui leur sont nécessaires
pour les intérêts du Trésor.
´Ces dispositions s’appliquent aussi aux notaires, huissiers, greffiers
et secrétaires des administrations, pour les actes dont ils sont
dépositaires, à l’exclusion des testaments et autres actes de
libéralité à cause de mort, du vivant des testateurs.
´Le secret professionnel n’est pas opposable à l’administration
fiscale dans le cadre de la mise en œuvre de son droit de
communication.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques
´A)Le droit de Visite
Pour la recherche et la constatation des infractions à la législation des impôts
indirects et taxes assimilées, les agents des impôts et des domaines assermentés
peuvent procéder à des visites en tous lieux, même privés, où les pièces,
documents, objets ou marchandises se rapportant à ces infractions ainsi que les
biens et avoirs en provenant directement ou indirectement sont susceptibles
d’être détenus et procéder à leur saisie, quel qu’en soit le support. Ils sont
accompagnés d’un officier de police judiciaire. Les agents habilités peuvent
procéder, à l’occasion de la visite, à la saisie des pièces et documents, quel
qu’en soit le support, ainsi que des objets ou des marchandises se rapportant
aux infractions précitées. Ils peuvent saisir les biens et avoirs provenant
directement ou indirectement des infractions précitées uniquement dans le cas
de visites autorisées. La visite est autorisée, sauf en cas de flagrance par le
Président du Tribunal de grande instance est doit être faite entre 6 heures du
matin et 21 heures.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques
B) Le Droit d’enquête
Pour rechercher les manquements aux règles de facturation auxquelles sont soumis les
contribuables, les agents des impôts assermentés peuvent se faire présenter les
factures, la comptabilité-matière ainsi que les livres, registres et documents
comptables et professionnels pouvant se rapporter à des opérations ayant donné ou
devant donner lieu à facturation et procéder à la constatation matérielle des éléments
physiques de l’exploitation.
Dans ce cadre, ils peuvent avoir accès, durant les heures d’activité professionnelle du
contribuable, aux locaux à usage professionnel ainsi qu’aux terrains et entrepôts. Ils
ont également accès aux moyens de transport et à leur chargement.
Ils peuvent obtenir ou prendre copie, par tout moyen et sur tout support des pièces se
rapportant aux opérations ayant donné ou devant donner lieu à facturation. Ils
peuvent recueillir sur place ou sur convocation, des renseignements ou justifications
relatifs aux opérations visées ci-dessus.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques
c) Intervention en matière de demande de restitution
L’Administration des impôts peut effectuer, sur place, tout
contrôle pouvant permettre l’instruction des demandes
introduites par les contribuables en vue d’obtenir la
restitution ou le remboursement d’impôts, de droits, de taxes
ou de redevances.
Un avis de passage est alors remis au contribuable avant le
début des opérations.
1.2 Les moyens de contrôle spécifiques
d) Contrôle simultané et contrôle conjoint
En matière d’impôts directs, lorsque la situation d’un ou plusieurs
contribuables présente un intérêt commun ou complémentaire pour
plusieurs États ayant conclu avec le Sénégal une convention de non
double imposition ou une convention particulière, l’Administration des
impôts peut convenir avec les administrations des autres États membres
de procéder à des contrôles simultanés, chacune sur le territoire de l’État
dont elle relève, en vue d’échanger les renseignements ainsi obtenus.
Les agents ayant au moins le grade de contrôleur peuvent effectuer des
opérations de contrôle sur place avec tout autre agent des
administrations publiques nationales spécialisées en matière de
contrôle.
2. Les formes de contrôle

´Il s’agit :
• du contrôle sur pièces (a)
• et sur place (b)qui peut avoir trois déclinaisons.
2. Les formes de contrôle
a) Le contrôle sur pièces
L'Administration des impôts contrôle sur pièces les déclarations qui sont
déposées par les contribuables en vue d’en vérifier l’exactitude et la
sincérité. Elle peut également rapprocher leur contenu des
renseignements figurant dans le dossier fiscal du même contribuable ou
ceux qu’elle peut obtenir par la mise en œuvre des autres moyens de
contrôle prévu.
Elle contrôle, également les documents déposés pour l'établissement des
impôts, droits, taxes et redevances ainsi que ceux présentés en vue
d'obtenir des déductions, restitutions, remboursements, exonérations ou
d'acquitter tout ou partie d’un impôt, d’un droit, d’une taxe ou d’une
redevance.
2. Les formes de contrôle

´b) Contrôle sur place


Les contrôles sur place peuvent prendre la forme de :
• Contrôle inopiné
• Vérification de comptabilité
• Examen de la situation personnelle
2. Les formes de contrôle
b. 1) Le Contrôle inopiné
L’Administration des impôts peut contrôler, de façon
inopinée, les éléments physiques de l’exploitation,
l’existence ou l’état de documents comptables.
L’avis de passage est alors remis au début des opérations
et les constatations matérielles effectuées sont consignées
sur procès-verbal établi à cet effet.
2. Les formes de contrôle

b.2) La Vérification de comptabilité


Les agents des Impôts et des Domaines ayant au moins le grade de contrôleur,
peuvent vérifier sur place la comptabilité et les documents détenus par les
contribuables, permettant d’asseoir et de contrôler les impôts, droits, taxes et
redevances.
Ils sont à cet effet, habilités à constater sur place, les minorations de droits ou de
base, les déductions abusives et tous les manquements aux obligations prévues
pour la déclaration et le paiement des impôts, droits, taxes et redevances dus.
La vérification de comptabilité porte sur l’ensemble de la situation fiscale du
contribuable vérifié. Elle peut, toutefois, être limitée à un ou plusieurs impôts,
droits, taxes ou redevances déterminés par mention expresse sur l’avis de
vérification.
La vérification dure au maximum une année mais pour les sociétés dont le CA est
inférieur à 1 milliard par exercice, la vérification ne saurait dépasser 4 mois.
2. Les formes de contrôle

b.2) La Vérification de comptabilité


´ La vérification est considérée comme achevée à la
date de la réunion de synthèse tenue entre le service
de contrôle et le contribuable ou ses représentants.
Cette réunion donne lieu à l’établissement par le
vérificateur d’un procès-verbal.
´A l’issue de la vérification de comptabilité,
l’administration fiscale envoie au contribuable, soit une
notification de redressements, soit une notification
d’absence de redressement. S’ouvre alors la phase
contentieuse.
2. Les formes de contrôle

´b.3) Examen de la situation personnelle


L’Administration des impôts peut procéder à l’examen contradictoire
de l’ensemble de la situation fiscale des personnes physiques au
regard de l’impôt sur le revenu, qu’elles aient ou non leur domicile
fiscal au Sénégal, lorsqu’elles y ont des obligations au titre de tel ou tel
impôt.
A l’occasion de cet examen, l’Administration des impôts peut
contrôler la cohérence entre, d’une part, les revenus déclarés et,
d’autre part, la situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les
éléments du train de vie de la personne ou des membres du foyer
fiscal.
Section 3 : Le contentieux fiscal
A l’issue de la vérification de comptabilité, du contrôle inopiné
ou encore de l’examen de la situation personnelle,
l’administration fiscale envoie au contribuable, soit une
notification de redressements, soit une notification d’absence de
redressements.
Ainsi que ce soit en matière de contrôle sur pièces ou sur place,
ledit contrôle débouche généralement sur une notification de
redressements. S’ouvre alors une période contentieuse à moins
que le contribuable reconnaisse les griefs qui lui sont reprochés.
Le contentieux fiscal peut se limiter à la phase administrative.
Le juge fiscal peut toutefois être amené à connaitre du
contentieux fiscal.
Section 3 : Le contentieux fiscal
Pour rectifier les manquements des contribuable l’Administration des
impôts doit obligatoirement envoyer au contribuable une ou plusieurs
notifications de redressements, à l’issue du contrôle. Lorsqu’au terme d’un
contrôle sur place, il n’est pas relevé de manquement, une notification
d’absence de redressement est adressée au contribuable. La notification de
redressements visée au I du présent article est motivée de manière à
permettre au contribuable de formuler ses observations ou de faire connaître
son acceptation. L’obligation de motivation est remplie par l’indication des :
1. documents ou points précis examinés;
2. faits ou constatations relevés au cours du contrôle en conséquence
desquels le redressement est entrepris, qu’ils soient consignés ou non dans
un procès verbal;
3. impôts, droits, taxes ou redevances dus ainsi que la période à laquelle ils
se rapportent;
4. dispositions du Code ou de tout autre texte légal appliqué;
5. montants en droits simples et pénalités légales dus..
Section 3 : Le contentieux fiscal
Paragraphe 1 : Le contentieux administratif ( suite)
Il doit être également indiqué à l’assujetti sur la notification de
redressement qu’il :
1. peut se faire assister d’un conseil d’un ou de deux conseils de son
choix pour y répondre.

2. dispose d’un délai de trente (30) jours, à compter de la date de


réception du document pour faire valoir ses observations.
Le contribuable peut, à la réception des documents et dans le délai de
trente jours, accepter les redressements qui lui sont notifiés ou formuler
des observations par courrier adressé au service des impôts ayant établi
les redressements en y joignant, le cas échéant, les justificatifs.
Le défaut de réponse dans le délai de trente jours équivaut à une
acceptation du redressement.
Section 3 : Le contentieux fiscal

Paragraphe 1 : Le contentieux administratif ( suite)


En cas de rejet total ou partiel des observations formulées par l’assujetti,
le service ayant procédé à l’établissement de la notification de
redressements, doit obligatoirement constater par écrit le désaccord total ou
partiel qui subsiste. Il doit envoyer à l’assujetti, dans le délai de deux mois
pour compter de la date de réception
des observations formulées par ce dernier, un écrit pour confirmer
les redressements. Si le contribuable estime que la confirmation de
l’administration n’est pas fondée en droit ou en faits, il peut faire un recours
hiérarchique au Directeur Général des impôts et des domaines ou au
Ministre de l’Economie et des Finances. Ce recours hiérarchique n’est pas
suspensif du recouvrement des montants réclamés. Le défaut de réponse du
DGID ou du ministre pendant un délai de deux mois équivaut à un rejet
tacite de sa requête même si dans la réalité le traitement peut prendre plus
Section 3 : Le contentieux fiscal
Paragraphe 2 : Le contentieux juridictionnel
A compter de la décision explicite de rejet ou de l’expiration du délai de
trois mois le contribuable dispose, sauf en matière de remboursement de
TVA, d’un délai de deux mois, sous peine d’irrecevabilité du recours, pour
contester devant la juridiction compétente :
1. les impôts, droits, taxes, redevances, intérêts, amendes et pénalités qui
lui sont réclamés;
2. le rejet de sa demande de dégrèvement ou de remboursement;
Le recours visé précité, n'est pas recevable :
1. lorsqu’il n’est pas appuyé du justificatif de la décision explicite de rejet
ou de celui du dépôt du recours hiérarchique
2. lorsque le contribuable avait au préalable reconnu le bien-fondé des
réclamations de droits qui lui sont adressées.
Section 3 : Le contentieux fiscal
Paragraphe 2 : Le contentieux juridictionnel
Le recours juridictionnel n’est pas suspensif du recouvrement sauf si le
contribuable présente des garanties suffisantes notamment :
´ consignation à un compte d’attente du trésor;
´ dépôt d’obligations dûment cautionnées;
´ Dépôt spécial de valeurs mobilières;
´ Affectation hypothécaire;
´ dépôt de 25% des droits simples à la Caisse des dépôts et Consignations assorti
de la remise d’une caution bancaire pour le reliquat desdits droits.
´ L’introduction des instances a lieu devant les tribunaux de la situation du
service chargé du recouvrement et le ministère d’avocat n’est pas obligatoire.
CHAPITRE 5 : L’IMPOSITION DES PERSONNES
PHYSIQUES
L'impôt sur le revenu (I.R.) frappe les revenus annuels de chaque
contribuable personne physique. C'est un impôt unique et global d'une
part, un impôt discriminatoire, personnalisé et progressif d'autre part.
L'I.R. comporte en effet deux types de droits : des droits proportionnels et
un droit progressif.
Les droits proportionnels s'appliquent à chaque catégorie de revenu,
définie par la nature du revenu (revenu foncier, bénéfice industriel ou
commercial, bénéfice non commercial, bénéfice agricole ou assimilé,
traitement ou salaire, pension et rente viagère revenu de capitaux
mobiliers.). Chaque revenu catégoriel imposable est déterminé selon des
règles propres et est frappé d'un droit proportionnel spécifique.
CHAPITRE 5 : L’IMPOSITION DES PERSONNES
PHYSIQUES
Le droit progressif s'applique au montant total des revenus catégoriels
imposables. Ce revenu total est apprécié en tenant compte de la
situation de famille du contribuable, celle-ci étant déterminé par le
nombre des personnes à la charge du contribuable. C'est le système du
quotient familial.
Pour le calcul du droit progressif, des taux distincts de plus en plus
élevés sont appliqués à des tranches successives du revenu imposable.
SECTION 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES IMPOSABLES
Les personnes physiques sont imposables à l’IR au Sénégal soit en vertu
d'un critère personnel (personnes ayant leur domicile fiscal en Sénégal),
soit en vertu d'un critère réel (personnes percevant des revenus de source
sénégalaise). Au Sénégal et dans les pays africains et francophones en
général, les critères principaux retenus sont celui du domicile et de la
source du revenu. L’article 48 de la loi n° 2012-31 du 31 décembre 2012
portant Code général des Impôts (CGI), soumet à l’impôt sur le revenus
des personnes physiques, sous réserve des dispositions des conventions
internationales relatives aux doubles impositions « …toute personne
physique domiciliée au Sénégal ou titulaire de revenus de source
sénégalaise … ».
SECTION 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES IMPOSABLES

Il ajoute que les personnes domiciliées au Sénégal y sont assujetties sur


l’ensemble de leurs revenus de source sénégalaise comme de source
étrangère ( principe de l’universalité) tandis que pour celles dont le
domicile est situé hors du Sénégal, l’impôt ne concernera que les revenus
de source sénégalaise.
SECTION 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES IMPOSABLES
Les personnes physiques sont imposables à l’IR au Sénégal soit en vertu
d'un critère personnel (personnes ayant leur domicile fiscal en Sénégal),
soit en vertu d'un critère réel (personnes percevant des revenus de source
sénégalaise).
Paragraphe 1 :Personnes ayant au Sénégal leur domicile fiscal (notion de
domicile fiscal)
Sont considérées comme ayant leur domicile fiscal au Sénégal :
a) Les personnes qui ont au Sénégal leur foyer d’habitation permanente ou leur
lieu de séjour principal ;
SECTION 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES IMPOSABLES
Paragraphe 1 :Personnes ayant au Sénégal leur domicile fiscal (notion de
domicile fiscal)
b) Celles qui exercent au Sénégal une activité professionnelle, salariée ou non, à
moins qu’elles ne justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire
c)Les personnes qui ont au Sénégal le centre de leurs intérêts économiques
d) Les personnes se trouvant en congé hors du Sénégal au 1er janvier de l’année
d’imposition et pour lesquelles le Sénégal demeure la résidence qu’elles avaient en
raison de leurs fonctions avant leur départ en congé ;
e) Les Fonctionnaires ou agents de l’Etat qui exercent dans un pays étranger, s’ils
ne sont pas soumis dans ce pays à un impôt sur l’ensemble de leurs revenus ;
SECTION 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES IMPOSABLES
Paragraphe 1 :Personnes ayant au Sénégal leur domicile fiscal (notion de
domicile fiscal)
Les personnes qui sont ainsi considérées comme ayant leur domicile fiscal au
Sénégal y sont imposées sur tous leurs revenus, qu'ils proviennent de source
sénégalaise ou étrangère. Peu importe donc que les revenus provenant de
l'étranger y aient déjà été imposés et supportent ainsi une double imposition.
L'IR est dû également:
- par toute personne physique qui transfère son domicile au Sénégal en cours
d'année: dans ce cas, l'imposition portera sur les revenus acquis au Sénégal du
jour de l'arrivée jusqu'au 31 décembre;
- par toute personne physique qui quitte définitivement le Sénégal en cours
d'année : dans ce cas, l'imposition portera sur les revenus acquis du 1er
Janvier jusqu’a date du départ.
SECTION 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES IMPOSABLES
Paragraphe 2 : Personnes disposant de revenus de source sénégalaise
Les personnes ayant leur domicile fiscal à l'étranger sont
passibles de impôt sénégalais à raison des revenus qu'elles
réalisent ou perçoivent au Sénégal. Il en est ainsi des revenus
d'immeubles sis au Sénégal, des revenus d'entreprises exploitées
au Sénégal, des revenus d'activités professionnelles exercées au
Sénégal, des revenus de capitaux placés au Sénégal. Il en est de
même, lorsque le débiteur est établi au Sénégal, des pensions et
rentes viagères, des droits d'auteur et autres produits de la
propriété industrielle ou commerciale, des rémunérations de
prestations de services exécutées ou utilisées au Sénégal
SECTION 1 : LES PERSONNES PHYSIQUES IMPOSABLES
Paragraphe 2. Personnes disposant de revenus de source sénégalaise
Les agents de l'Etat sénégalais qui exercent leurs fonctions ou sont chargés
de mission dans un pays étranger sont soumis à l'I.R. au Sénégal en raison
de leurs revenus de source sénégalaise et notamment de leurs traitements.
Ils ne sont exonérés de l'impôt au Sénégal que s'ils apportent la preuve
qu'ils sont assujettis dans l'Etat où ils exercent leurs fonctions à un impôt
personnel sur l'ensemble de leurs revenus.
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 1. Les revenus fonciers
Les revenus fonciers couvrent d'abord tous les revenus produits par des
biens ayant la nature d'immeubles dont un particulier (personne physique)
est propriétaire (ou usufruitier) :
- revenus des propriétés bâties, telles que maisons et usines, ainsi que les
revenus des installations industrielles ou commerciales assimilées à des
constructions;
- revenus des propriétés non bâties comme ceux des terrains occupés par
les carrières, les mines, les étangs, les salines et marais salants.
Sont également des revenus fonciers les produits des parts détenues par un
particulier dans une société civile immobilière ou dans une société
immobilière de copropriété.
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 2. Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
On entend par bénéfices industriels et commerciaux les revenus produits
par une activité industrielle, commerciale ou artisanale. Pour être
imposable, l'activité doit être effectuée à titre professionnelle: c’est une
condition générale.
a) Le caractère professionnel des bénéfices
Le caractère professionnel des bénéfices est la condition de l’imposition au
titre des B.I.C. Il faut donc :
- que l'activité soit exercée de façon habituelle, qu'elle présente une
continuité suffisante et qu'il ne s'agisse pas seulement d’actes isolés et
occasionnels;
- que l'activité soit exercée dans un but lucratif;
- que les actes visés soient faits pour le compte du contribuable lui-même.
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 3. Les bénéfices des professions non commerciaux (BNC)
Elle comprend les revenus des professions libérales, des charges et offices.
On y rattache aussi les revenus de toutes les activités lucratives qui n’ont
pu être classées dans une autre catégorie fiscale.
Ils sont constitués :
- des revenus des professions libérales: professions que leurs titulaires
exercent à titre indépendant: artistes, activités à caractère intellectuel. Les
professions libérales sont souvent réglementées dans le cadre d’un ordre.Il
s’agit notamment des revenus des lutteurs, artistes, avocats, médecins,…
- Des bénéfices des charges et offices (officiers publics ou ministériels): ce
sont des fonctions publiques dont les titulaires sont nommés par le
Ministère de la Justice. (notaires, huissiers…)
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 3. Les bénéfices des professions non commerciaux (BNC)
- Les autres revenus relavant des BNC: ce sont tous les revenus
provenant de « toutes occupations, exploitations lucratives et sources de
profits ne se rattachant pas à une autre catégorie de bénéfices ou de
revenus ». Produits de droits d’auteurs, écrivains ou compositeurs,
revenus, revenus professionnels des sportifs, des manucures, pédicures,
coutiers d’assurance….
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 4. Les bénéfices agricoles (BA)
- Les bénéfices agricoles et assimiles sont ceux réalisés par les agriculteurs,
les planteurs, les éleveurs et les pêcheurs, ainsi que ceux provenant des
exploitations forestières. L'impôt au titre des bénéfices agricoles est dû
par l'exploitant direct. Ainsi, en cas de fermage (bail à ferme), le fermier
seul a la qualité d'agriculteur et relève des bénéfices agricoles; le
propriétaire du terrain étant, lui, imposé dans la catégorie des revenus
fonciers à raison des loyers (fermages) qu'il perçoit. Si les terres sont
données en métayage (bail à portion de fruits), l'impôt frappant les
bénéfices agricoles est dû à la fois par le métayer et le propriétaire,
chacun proportionnellement à sa participation dans les bénéfices ou dans
les produits. Les cultivateurs sont exonérés de l'impôt sur le revenu pour
la vente des récoltes provenant des terrains qui leur appartiennent et
qu'ils exploitent eux-mêmes, ainsi que pour la vente du bétail qu'ils y
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 5 . Traitements et salaires, pensions et rentes
viagères
Les traitements et les salaires comprennent les rémunérations
perçues par les personnes qui se trouvent dans un état de
subordination juridique vis-à-vis de leur employeur, qu'il s'agisse
d'ouvriers, d'employés ou de cadres.
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 6 . Revenus des capitaux mobiliers
Les revenus des capitaux mobiliers comprennent deux groupes
de revenus :
• les revenus des valeurs mobilières : principalement, les
produits des actions et des parts sociales et revenus assimilés
distribués aux associés et dirigeants des sociétés passibles de
l'impôt sur les sociétés; les produits des obligations et autres
emprunts négociables.
• les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes
courants.
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 6 . Revenus des capitaux mobiliers
D'une façon générale, sont qualifiées de revenus de valeurs
mobilières les distributions faites aux associés et aux dirigeants
par les personnes morales assujetties à l'impôt sur les sociétés
(I.S.) au Sénégal (soit de plein droit, soit sur option).
Sont également des revenus de valeurs mobilières les sommes
rémunérant les obligations et autres titres d'emprunt négociables.
Par contre, ne sont pas des revenus mobiliers les revenus des
parts sociales dans les sociétés qui ne sont pas de plein droit
passibles de l’impôt sur les sociétés et qui n'ont pas opté pour
l'assujettissement cet impôt.
SECTION 2 : LES CATEGORIES DE REVENUS
Paragraphe 6 . Revenus des capitaux mobiliers
Dans ces sociétés, les bénéfices réalisés ne sont pas imposables au niveau
de la société. Ce sont les associés qui sont imposés directement à raison
de leur part dans les bénéfices sociaux, quand bien même ces bénéfices
ne seraient pas mis en distribution.
Les rémunérations versées aux associés qui exercent des fonctions de
direction ne sont pas déductibles des résultats sociaux et sont taxées en
tant que supplément de bénéfice dans la catégorie fiscale correspondant
à l'activité de la société; elles auront donc la qualification fiscale de
bénéfices industriels et commerciaux, de bénéfices agricoles, de
bénéfices non commerciaux ou de revenus fonciers selon que la société
exerce une activité commerciale, agricole, non commerciale ou foncière.
FIN
Merci de votre
attention

Vous aimerez peut-être aussi