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CONCLUSION
INTRODUCTION
L'impact des politiques fiscales sur la croissance économique est un sujet de grand
intérêt pour le Maroc. Les recherches théoriques montrent que les politiques fiscales peuvent
avoir un effet positif ou négatif sur la croissance économique d'un pays.
Au Maroc, les politiques fiscales sont fondées sur la balance budgétaire et sont
principalement orientées vers la redistribution des revenus et l'accroissement des recettes
fiscales. Les recherches empiriques ont montré que des politiques fiscales orientées vers la
réduction des inégalités ont contribué à la croissance économique et à la réduction de la
pauvreté.
Par ailleurs, des études ont montré que des politiques fiscales équilibrées, comme
celles qui encouragent l'investissement et la consommation, peuvent également être
bénéfiques pour la croissance économique.
Enfin, des travaux empiriques ont montré que la structure fiscale peut avoir un impact
sur le niveau et la composition des recettes fiscales. Une bonne structure fiscale peut donc
avoir un effet positif sur la croissance économique et l'efficacité des recettes fiscales.
Problématique :
La théorie de croissance exogène s’est développée par (Solow, 1956) soutient que la
croissance économique à long terme est le résultat de phénomènes extérieurs comme le taux
de croissance démographique et le progrès technologique qui sont définis hors la loi de jeux
économiques il a considéré comme ‘tombée du ciel’ l’effet de la fiscalité sur la croissance à
cet effet est neutre. Les modèles économiques néoclassiques considèrent que la politique
fiscale menée par l’État peut affecter instantanément le niveau de croissance économique à
court terme mais pas le taux de croissance de long terme.
En effet, le taux de croissance de l’état stationnaire est déterminé par des facteurs
exogènes. Ainsi, les différences de systèmes d’impositions entre pays se sont expliquées par
les niveaux des revenus mais pas des taux de croissance de long terme.
Alors que, la théorie de la croissance endogène initiée par (Romer ,1986 ; Lucas, 1988;
Barro, 1990), durant les années 80, elle a pour apport l’endogénéisation de progrès
technologique et considère l’accumulation de connaissances et l’innovation facteurs moteurs
de la croissance économique.
Le modèle de croissance endogène :
Barro (1989) dans son modèle de croissance endogène soutient que la croissance du
PIB est négativement liée aux dépenses de du gouvernement. Il soutient en outre que la
consommation publique introduit des distorsions, mais ne fournit pas un stimulus
compensateur pour l'investissement et la croissance. En outre, il a déclaré qu'il y avait peu de
relation entre la quantité de dépenses d'investissement du gouvernement et la croissance.
L’étude de 1990 confirme que les dépenses publiques consacrées à l'investissement et
croissance aux activités productives contribuent positivement à la, tandis que les dépenses
publiques de consommation entrainent un ralentissement de la croissance.
Munnell (1992) a montré que le déclin de la productivité américaine dans les années
1970 était lié en grande partie à la baisse du taux d’investissement en capital public. Son
résultat a été obtenu avec une fonction de production dont les facteurs sont le capital privé, le
capital public non militaire et l’emploi, auxquels il a ajouté un trend et le taux d’utilisation des
capacités de production, afin de prendre en compte les variations conjoncturelles.
Munnell (1993) a montré –toujours dans le cas des Etats américains– que l’impact du
capital public est plus élevé dans l’industrie manufacturière et l’agriculture que dans les
services. Conrad et Seitz (1992)40 confirment ce résultat pour les régions allemandes (un
travail précurseur de Mera, pour les régions japonaises va dans le même sens). Andersson et
alii (1990), révèlent, de leur côté, pour les régions suédoises que les infrastructures routières
sont les plus productives. Ce résultat est confirmé par Garcia-Mila et McGuire (1992) pour les
Etats américains.
Ralle (1993) a étudié la relation entre productivité privée et investissement public.
L’étude a été réalisée à partir de données en coupe sur les régressions françaises, aux années
1970-1989. Il a développé notamment un modèle de croissance endogène dans lequel le taux
de croissance de la productivité est relié à la part de l’investissement public (Etat et
collectivités locales) dans le PIB.
Ces premiers résultats ont cependant donné lieu à une vive controverse quant à leur
robustesse statistique (Eberts, 1990 et Gramlich,1994). Le débat a, d’une part, porté sur
l’absence de mesure des effets d’éviction qu’engendrent les investissements publics et sur le
sens de relation observée statistiquement. Il a, d’autre part, porté sur les méthodes
économétriques mises en œuvre, ces discussions méthodologiques débouchant sur une
révision à la baisse des résultats des premiers travaux.
En s’inspirant de ces nouvelles théories de croissance endogène, ainsi que de tous ces
travaux empiriques, surtout du modèle de Barro qui a intégré la variable fiscale, que nous
voulons en tester l’impact sur la croissance économique au Maroc et ce, via son impact sur le
capital public, notre modèle va introduire le capital public, le capital privé, le capital humain
et la fiscalité.
CHAPITRE 2 : L’évolution des recettes publique et la croissance
économique
Nous allons procéder dans ce chapitre à l'analyser l’évolution des recettes fiscales et de
la croissance économique au Maroc. Cette présentation est faite sur les sous-périodes
suivantes :
L’examen de l’évolution de la part des recettes fiscales dans le PIB, permet de dégager
la phase qui s’étale de 2008 jusqu’en 2019, les recettes fiscales ont connu un recul très
marqué d’environ 5,2 points du PIB pour atteindre 20,7% du PIB. Cette régression est due
principalement à trois facteurs :
La réduction des taux de l’IS et de l’IR à partir de 2009, qui s’est traduite par
un recul des recettes générées par ces deux impôts pour atteindre respectivement 7,6%
et 3,7% du PIB en 2019 ;
Recettes fiscales dans les pays en développement par groupe de revenu, 2013-2017 (%
PIB)
Section 2 : L’évolution de la croissance économique au Maroc
Depuis le début des années 1980, dans le but d’améliorer son climat d’investissement,
de développer son attractivité pour l’IDE et d’assurer sa forte intégration dans l’économie
mondiale, le Maroc a introduit des réformes multiples et variées.
Initiée dès la seconde moitié de la décennie 1980, la réforme fiscale a pour objet la
simplification et la rationalisation du système fiscal, la restructuration et l’élargissement de
son assiette et l’abaissement de la pression fiscale. En effet, de nouveaux instruments
d’imposition ont été adoptés : la Taxe sur la Valeur Ajoutée (1986), l’impôt sur les Sociétés
(1988) et l’Impôt sur les Revenus (1990).
A travers la loi de finances n° 43-06 pour l’année budgétaire 2007, l’Etat a consacré
l’aboutissement du processus progressif d’élaboration du ‘‘Code Général des Impôts’’. Ce
Code constitue désormais la principale source de la législation fiscale marocaine, résultant de
la compilation et de l’actualisation des textes en vigueur au 31 décembre 2006 relatifs à la
fiscalité. En effet, des mesures avantageuses ont été prévues au niveau de l’IS, l’IR, la TVA, et
des droits d’enregistrement, pour l’entreprise privée tant étrangère que nationale.
Congé fiscal
C’est une forme de dérogation fiscale souvent utilisée par les pays en voie de
développement, qui consiste à exempter les entreprises à acquitter l’impôt sur les sociétés
durant une période déterminée comprise généralement entre 3 et 5 ans, cette forme est
attractive pour les pouvoirs publics parce qu’elle est facilement appliquée. A titre d’exemple,
la législation fiscale marocaine exempte, Les sociétés de services ayant le statut " Casablanca
Finance City " pour les 5 premier exercices. Consécutifs, à compter du premier exercice
d’octroi du statut précité
De cette mesure dérogatoire les pouvoirs peuvent réduire directement le montant des
taxes qu’une entreprise doit payer, cette mesure consiste à diminuer le montant à acquitter
comme impôt et non pas la base imposable. Le pourcentage de réduction est calculé en
fonction des montants des investissements réalisés par l’entreprise ou selon d’autres critères
d’éligibilité visés par la mesure. A titre d’exemple selon la législation marocaine, les sociétés
qui introduisent leurs titres à la bourse des valeurs, par ouverture ou augmentation du capital
peuvent bénéficier d’une réduction au titre de l’impôt sur les sociétés sur trois ans.
Il s’agit d’accorder des taux préférentiels à certaines entreprises par rapport aux taux
appliqués selon le régime fiscal de base et souvent accordé aux entreprises étrangères afin de
promouvoir des secteurs jugés productifs. A titre d’exemple selon la législation marocaine les
entreprises installées dans les zones industrielles bénéficient des taux préférentiels précité
dans l’article 7-X du code général des impôts.
Report des pertes sur les exercices postérieurs : Un autre mécanisme d’incitation celui
de reporter les pertes des entreprises pour une année quelconque sur les exercices comptable
de ladite année pour un nombre d’années fixes d’exercices comptables, cette période
généralement comprise entre 5 et 3 ans, cette mesure est beaucoup plus favorable pour les
entreprises dont le bénéfice exige une durée au moyen terme.
Réduction des charges sociales patronales
C’est une mesure fiscale dédiée essentiellement aux entreprises débutantes, les charges
sociales constituent un fardeau difficilement supportable. Afin d’encourager l’embauche les
autorités réduisent les charges sociales ou accordent des déductions fiscales en fonction du
nombre des employés embauchés.
Il s’agit d’une mesure qui consiste à attirer les investissements étrangers en exonérant
de l’impôt les dividendes transférés à l’étranger par les investisseurs étrangers.
⇒Fiscalité équitable
L'épargne constitue la part non consommée du revenu. A ce titre, elle est l'une des
composantes indispensables à la croissance économique. Les mesures fiscales tendent à
exercer des effets de distribution entre consommation et épargne. Toutefois, agissant sur son
volume, sa structure et son affectation, l'impôt constitue l'un des principaux instruments de
mobilisation de l'épargne et d'incitation à son utilisation productive.
Au Maroc, la fiscalité intervient d'autant plus que l'épargne intérieure est faible et étant
donné la pression du remboursement de la dette sur le flux du capital extérieur, c'est sur les
ressources internes que le Maroc doit compter.
La structure de cette épargne est réelle que les deux tiers sinon davantage sont apportés
par le secteur privé moderne et le reste par le secteur public. Mais l'épargne privée est
concentrée sur les mains de la classe aisée de la population alors que les couches sociales les
plus larges ne disposent pas d'une capacité d'épargner en raison de la faiblesse de leur pouvoir
d'achat et de l'insuffisance de leurs revenus.
Il va sans dire qu'une action par la fiscalité pour promouvoir l'épargne doit viser un des
termes du revenu, à savoir la consommation. Or, cette dernière est fonction de l'importance du
revenu. Comme au Maroc la structure des revenus est marquée par une forte concentration,
l'action de l'instrument fiscal devoir porter sur les titulaires de hauts revenus dont la
proportion à consommer est élevée et qui plus est, leur niveau de vie et de revenus élevés
génère un mode et des schémas de consommation inappropriés au milieu social et leur
imprime des habitudes qui se confondent avec le pur gaspillage et la dilapidation des revenus
et fortunes qui constituent une partie intégrale du revenu national potentiel et mobilisable. Il
est en effet important de susciter la mobilisation de ces ressources par la fiscalité et lui donne
le rôle de régulateur entre la consommation privée et l'épargne publique. En ce qui concerne
l'imposition de revenu, l'action de la fiscalité a deux sens. Elle se pose en termes d'alternative
au niveau macro-économique global :
Première option : la fiscalité met en œuvre des impôts de consommation c'est le cas
de la TVA. Ces impôts ont l'avantage, par rapport à l'impôt sur le revenu, d'ajourner
l'imposition de la part consacrée à l'épargne, laquelle bénéficie d'un crédit fiscal
jusqu'à ce qu'elle soit affectée à des fins de consommation, l'épargne titre de ce mode
d'imposition l'avantage qui est fonction du rapport de l'épargne ou de "taux d'intérêt".
Cependant cet avantage est insignifiant lorsque le revenu est faible et les disparités de
niveau entre groupes sociaux font que l'épargne n'est pas fonction principalement du
revenu.
Seconde option : l'imposition sur le revenu discrimine fortement en frappant les
groupes détenteurs de revenus, surtout les plus élevés. Elle peut se justifier dans la
mesure où elle dirige vers la fiscalité la part des revenus consacrés à des dépenses de
consommation non essentielles ou improductives.
Dans ces conditions l'Etat, par un effet de substitution, se doit d'opérer une fonction
sur les revenus au moyen de la fiscalité, trois manières sont proposées :
En imposant moins les revenus qui ont une plus grande propension à épargner, on
peut accroître la capacité d'épargner.
En agissant sur la progressivité de l'imposition parce qu'elle atteint la tranche de
revenu supérieure qui correspond à la partie épargnable.
Et enfin, l'exemption partielle à favoriser l'épargne de certains secteurs déterminés :
Primes d'assurance, versement à la CNSS
Les comptes à terme firent l'objet d'un encouragement tel que leur montant tripla en
quelques années et leur part dans l'ensemble des dépôts en question comportaient des
échéances inférieures ou égales à 12 mois, ce qui relève une préférence pour une relative
liquidité des fonds placés. L'Etat, confrontée aux limites d'endettement extérieur, s'engagea
dès 1986 dans une politique d'émission dans le public d'emprunts obligatoires qui outre une
rémunération appréciable et l'exonération fiscale présentent les avantages des titres
négociables en bourse. Le gouvernement annonça pour 1987 la création d'une taxe sur les
intérêts du dépôt à terme et des caisses, prélevée à la source au taux de 25%. Sous la pression
du lobby financier au parlement, une distinction dut établie entre les personnes acceptant de
décliner leur identité lors de l'encaissement des intérêts et ainsi soumis à un taux de 15% pris
en compte ensuite lors de l'imposition de revenu global, et ceux préférant garder l'anonymat
mais qui devaient s'acquitter d'un prélèvement de 20% à caractère libertaire.
Les innovations financières entreprissent au Maroc dès le début de l'année 1990 fut
remarquable au niveau de la bourse avec le commencement de l'opération de la privatisation
et la diversification des titres de créances négociables. Pour protéger les épargnants les
autorités ont imposé aux émetteurs l'obligation de transmettre au public certaines informations
relatives a leurs activités de même qu'ils sont astreint au respect de plusieurs règles
prudentielles, de même que le Dahir de 1993 portant sur la réforme du marché boursier a
institué un conseil déontologique des valeurs mobilières (C.D.V.M) pour veiller à la
transparence du marché. Les sociétés d'investissement de la bourse qui offrent aux épargnants
des parts de portefeuilles composés d'actions d'obligations sont exonérées d'impôt.
En définitive, l'épargne au Maroc apparaît dans l'ensemble en but des limites d'ordre
économiques mais aussi sociologique et culturelles redoutables ce qui laisse en tout cas peu
de chances aux incitations fiscales de relever de leur efficacité.
CONCLUSION
Ben Ammar Fayçal, Ben Ammou Saloua «Impact des recettes fiscales sur la croissance
économique » 2016
Moustapha Hamzaoui, Nezha Bousselhami « Impact De La Fiscalite Sur La Croissance
Economique Du Maroc » 2017
European Scientific Journal February 2017 edition Vol.13, No.4 ISSN: 1857 – 7881
(Print) e - ISSN 1857- 7431
Bellamine et al. (2021) «Pression Fiscale, Investissement et Croissance économique :
Analyse empirique », Revue Française d’Economie et de Gestion «Volume 2 : Numéro
6» pp : 19- 38.
AFTATI. R & ECHAOUI. A (2021) «Fiscalité et croissance: Test d’un effet linéaire au
Maroc», Revue du contrôle, de la comptabilité et de l’audit «Volume 5 : Numéro 4»