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ISSN:2658-8455

Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.169-186


© Authors: CC BY-NC-ND

Essai d’analyse de la relation entre la pression fiscale et la


conformité des contribuables : Revue de littérature

Analysis attempt of the relationship between tax burden and


taxpayer compliance : A literature review
Rida BELAHOUAOUI, (Doctorant-chercheur)
Laboratoire de Recherche en Innovation, Responsabilité et
Développement Durable (INREDD)
FSJES Marrakech
Université Cadi Ayyad de Marrakech, Maroc

El Houssain ATTAK, (Enseignant-chercheur)


Laboratoire de Recherche en Innovation, Responsabilité et
Développement Durable (INREDD)
ENCG Marrakech
Université Cadi Ayyad de Marrakech, Maroc

Faculté des sciences juridiques, économiques et


sociales
Adresse : Daoudiate B.P. 2380, 40000 Marrakech Cadi Ayyad
Adresse de correspondance : Maroc, Marrakech
Maroc (Marrakech) 40000
Tél : +212 (0) 5 24 30 30 32 / +212 (0) 5 24 30 33 95
Belahouaoui.rida@gmail.com
Les auteurs n'ont pas connaissance de quelconque
Déclaration de divulgation :
financement qui pourrait affecter l'objectivité de cette étude.
Conflit d’intérêts : Les auteurs ne signalent aucun conflit d'intérêts.
BELAHOUAOUI, R., & ATTAK, E. H. (2022). Essai
d’analyse de la relation entre la pression fiscale et la
conformité des contribuables: Revue de littérature.
Citer cet article
International Journal of Accounting, Finance, Auditing,
Management and Economics, 3(2-1), 169-186.
https://doi.org/10.5281/zenodo.6388110
Cet article est publié en open Access sous licence
Licence
CC BY-NC-ND

Received: March 09, 2022 Published online: March 31, 2022

International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics - IJAFAME


ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022)
Rida BELAHOUAOUI & El Houssain ATTAK. Essai d’analyse de la relation entre la pression fiscale et la conformité
des contribuables : Revue de littérature

Essai d’analyse de la relation entre la pression fiscale et la conformité des


contribuables: Revue de littérature
Résumé
La mobilisation des recettes fiscales reste l'une des questions les plus pressantes, surtout pour les pays en
développement, car elle constitue un moteur important pour la réalisation des objectifs de développement
durable. Par conséquent, les pays en développement, dont les recettes fiscales constituent la principale source de
financement, cherchent constamment à accroître le niveau de ces ressources, ce qui entraîne une augmentation de
la pression fiscale qui affecte le comportement des contribuables.
L'objectif de cet article est d'analyser la relation entre la pression fiscale et la conformité des contribuables à
travers une revue de la littérature théorique. En effet, les conséquences de la pression fiscale sur la conformité
des contribuables ont fait l'objet de nombreuses recherches depuis le 14ème siècle. Selon la plupart des
économistes, la pression fiscale a un impact négatif sur la conformité des contribuables. Ibn Khaldoun a montré
qu'une pression fiscale toujours plus lourde a un impact direct et négatif sur le respect des règles par les
contribuables. Pour sa part, Laffer a illustré que, en raison des anticipations rationnelles des agents économiques,
toute augmentation du taux d'imposition au-delà du niveau optimal réduit la conformité des contribuables. Selon
le modèle du traitement comparatif, le taux de conformité fiscale diminue lorsqu'un contribuable perçoit que sa
pression fiscale est plus élevée que celle des autres contribuables du même groupe.
Les résultats de cette revue de la littérature théorique confirment que la pression fiscale est liée à la conformité
des contribuables, de sorte qu'il existe un niveau de pression fiscale au-delà duquel les contribuables développent
un comportement d'évasion fiscale.

Mots clés : Pression fiscale, conformité fiscale, contribuables, déterminants, impact.


Classification JEL : H20, H3.
Type de l’article: Article théorique.

Abstract
Tax revenue mobilization remains one of the most pressing issues, especially for developing countries, as it is an
important driver for the achievement of sustainable development goals. Consequently, developing countries,
whose main source of financing is tax revenue, are constantly seeking to increase the level of these resources,
leading to an increase in the tax burden that affects taxpayers' behavior.
The objective of this article is to analyze the relationship between tax burden and taxpayer compliance through a
review of the theoretical literature. Indeed, the consequences of the tax burden on taxpayers' compliance have
been the subject of much research since the 14th century. According to most economists, the tax burden has a
negative impact on taxpayer compliance. Ibn Khaldun showed that an ever-increasing tax burden has a direct and
negative impact on taxpayers' compliance. For his part, Laffer illustrated that, due to the rational expectations of
economic agents, any increase in the tax rate beyond the optimal level reduces taxpayer compliance. According
to the comparative treatment model, the tax compliance rate decreases when a taxpayer perceives that his tax
burden is higher than that of other taxpayers in the same group.
The results of this review of the theoretical literature confirm that the tax burden is related to taxpayer
compliance, so that there is a level of tax burden above which taxpayers develop tax evasion behavior.
Keywords : Tax burden, tax compliance, taxpayers, determinants, impact.
JEL Classification : H20, H3.
Paper type : Theoretical Research.

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1. Introduction
La fiscalité joue un rôle central dans le processus de développement des nations (Schumpeter,
1918; Levi, 1988) comme en témoigne l’expérience historique des pays avancés (Besley &
Persson, 2013, 2014). Pour les pays en développement, dont les recettes fiscales constituent
les principales sources de financement, la mobilisation de ces recettes demeure l’un des
enjeux les plus pressants, et ce pour plusieurs raisons. D’une part, ces pays doivent financer
d’importantes dépenses pour la réalisation des objectifs de développement durable. D’autre
part, dans un contexte marqué par l’augmentation rapide de la dette publique, l’amélioration
de l’efficience de la collecte des impôts et des taxes représente un outil important. Ainsi, le
développement du comportement de conformité fiscale des contribuables reste également un
instrument à privilégier.
Cependant, la conformité fiscale dépend de plusieurs variables hétérogènes, des variables
juridiques comme les contrôles et les sanctions, des variables socio-psychologiques comme la
culture, l'éducation et le niveau d'instruction ou des variables économiques comme le revenu
du contribuable, la conjoncture économique ou la pression fiscale qui constitue un facteur
majeur.
Portant, plusieurs économistes ont développé des modèles théoriques pour expliquer la
relation entre la pression fiscale et la conformité des contribuables. Ibn Khaldoun (1377) a
souligné que des impôts peu élevés sont plus efficaces pour l'activité économique, pour le
développement des recettes fiscales et pour la réalisation du concept de citoyenneté. Ainsi,
des impôts plus élevés sont la raison décisive de l'évasion fiscale. Au-delà d'un certain niveau,
lorsque l'impôt dépasse ce qui est acceptable pour le contribuable, l'impôt devient une charge
déraisonnable. Il en va de même pour Friedman (1948), qui affirme qu'une pression fiscale
plus élevée réduit directement le revenu disponible du contribuable.
Maurice Allee (1953), quant à lui, soutient que « l'idéal naturel, mais naïf des contribuables
est, bien sûr, de ne pas payer d'impôts, mais c'est un idéal inatteignable». Par ces mots, il
illustre le désir des citoyens de ne plus être redevables à l'État, ce qui semble difficile en
pratique, puisque les impôts sont la véritable source de revenus de l'État. Qu'il s'agisse de
l'obligation des citoyens de mieux répartir les richesses, du paiement des services fournis par
l'État, de la contribution aux infrastructures du pays ou même d'une obligation déraisonnable
aux yeux de certains, les impôts constituent une ressource importante que chaque pays
cherche à développer, tout en s'assurant du consentement des contribuables.
Les recherches récentes sur le phénomène de la pression fiscale se concentrent sur la
perception de l'équité du système fiscal. Les comparaisons se font au niveau du contribuable,
du groupe et de la société ainsi qu'au niveau individuel, les contribuables s'intéressant à
l'équité de leur charge fiscale si celle-ci est perçue comme trop élevée par rapport à d'autres,
en fonction du contexte historique et économique et de la sensibilité politique dominante.
Sur la base de ces avancées théoriques, le présent article de recherche a pour objet de
répondre à la problématique suivante : « Dans quelle mesure la pression fiscale influence-t-
elle la conformité des contribuables? ».
Afin de pouvoir y répondre à cette problématique, le présent article s’articulera autour des
axes suivants, nous ferons d’abord appel à une revue de littérature qui traitera les définitions
de la conformité fiscale et de la pression fiscale et ensuite, nous tenterons de présenter les
principales théories explicatives de la conformité des contribuables. Enfin, nous étudierons la
relation supposée entre la pression fiscale et la conformité des contribuables ainsi que les
modèles théoriques qui ont tenté d’expliquer cette relation. Ces spéculations théoriques, nous
permettrons de formuler notre modèle et l’hypothèse de recherche.

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2. Définition des notions de la conformité et de la pression fiscale


La pression fiscale est le rapport de l’ensemble des prélèvements obligatoires au PIB. Elle est
appelée charge fiscale globale dans les statistiques publiées par l’OCDE (ou ratio des recettes
fiscales par rapport au PIB).Il indique la part de la richesse nationale (PIB) collectée par la
fiscalité sous forme de prélèvements obligatoires des administrations publiques.
La pression fiscale est souvent considérée comme un indicateur macroéconomique de mesure
du degré d’intervention de l’État dans l’économie. L’analyse de cet indicateur permet de
déterminer l’impact de la fiscalité sur les différentes variables économiques.
Quant à la notion de «conformité», elle désigne le respect d’une norme ou d’une loi. Ainsi,
Roquilly et Collard (2009) précisent que la conformité « est le fait de se soumettre aux
exigences d’une loi, d’un texte réglementaire, ou de toute norme émanant d’un organisme
doté d’un pouvoir et dont le non-respect pourrait être sanctionné par un juge ou une autorité
de régulation ». Nous constatons que cette définition place la conformité dans un cadre
purement juridique. Ce caractère juridique place la loi au- dessus de tout citoyen, néanmoins,
de nombreux sociologues, relèvent que cette soumission, ne doit être ni mécanique ni aveugle,
car, pour pouvoir être respectée par les citoyens, la loi doit répondre à certaines exigences,
comme le consentement et doit être porteuse de valeurs telles que l’équité, ou encore
l’éthique.
Cette nouvelle vision de la conformité à la loi va déboucher dans les années 70, sur l’éclosion
du principe du « droit à la désobéissance à la loi ». Ainsi, Kristen (2016) écrit « l’obéissance à
la loi, est dictée par notre conscience, notre propre vision de la loi et par nos propres valeurs
». Ce qui signifie clairement qu’une loi ne peut imposer et s’imposer que lorsqu’elle est
porteuse d’un certain nombre de valeurs communes et qu’elle tire sa légitimité d’une véritable
volonté populaire. Kirchler (2010) définit la conformité comme « le respect de toute loi qui
porte des valeurs partagées ». Cette définition place la conformité dans le domaine de la
sociologie.
Pour la conformité fiscale, elle a été définie par Andronic (1998) comme « la volonté
manifestée des contribuables de se conformer aux lois fiscales qui assurent l'équilibre
économique d'un pays ». Nous constatons que l'auteur fait de la conformité fiscale un principe
indispensable pour atteindre les objectifs sociaux économiques que se fixent les États.
Dans la même logique, Song et Yarbrough (2002) affirment que la conformité fiscale est «la
volonté des contribuables de se conformer aux lois fiscales. Une volonté qui dépend de
facteurs éthiques, juridiques et situationnels ».
Tyler (1990) relève que «la conformité fiscale est un miroir qui réfléchit le niveau du civisme
dans une société ».
De nos jours, l’équité fiscale est soumise à deux courants économiques prépondérants, à
savoir le courant libéral et le courant socialiste. D’une part, les libéraux, qui, dans le but de ne
pas handicaper l’activité économique, rejettent l’intervention de l’État dans l’économie et
s’opposent à des prélèvements élevés. En effet, pour ce courant, un impôt équitable, est un
impôt qui ne doit pas chercher à réduire la production de la richesse. À cet effet, nous
rappelons que les libéraux s’appuient sur la théorie du « ruissellement » (Trickle Down
Economics), qui part du principe que la richesse créée par l’activité économique se répercute
systématiquement sur le bien-être économique et social des citoyens. En d’autres termes,
l’approche libérale rejette l’idée que l’impôt puisse remplir le rôle d’instrument de justice
sociale et de réducteur d’inégalités. D’autre part, le courant socialiste pour qui l’équité fiscale
est une équité verticale. Ce qui signifie que l’État doit intervenir grâce à l’impôt pour réduire
les décalages sociaux générés par le fonctionnement spontané des marchés. L’objectif étant
d’aboutir à une cohésion sociale.

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3. Modèles théoriques de prédiction de la conformité fiscale


Un aperçu de la littérature existante sur la conformité fiscale a montré jusqu'à présent que la
conformité des contribuables est généralement influencée par une multitude de facteurs. Dès
1978, il existe plus de soixante facteurs censés influencer les décisions des contribuables en
matière de déclaration (Alm, 1999), et ce nombre n'a cessé d'augmenter. De toute évidence, il
existe peu de modèles capables de prendre en compte autant de déterminants, ainsi que leurs
facteurs explicatifs, en même temps. Ainsi, la pratique courante suggère de se concentrer sur
les facteurs qui semblent avoir le plus d'impact sur les niveaux de conformité (Devos,
2012:181), et qui sont considérés comme importants pour le contexte ou la situation
spécifique en question. Jusqu'à présent, la littérature a indiqué que les facteurs affectant la
conformité des contribuables sont souvent discutés dans des groupes de 2 à 5
théories/modèles (McKerchar et Evans, 2009 ; Devos, 2012 ; Fjeldstad, et al., 2012). Cet
article adopte 3 groupes de théories/modèles issus des travaux de Fjeldstad, et al. (2012) et
Ali, et al. (2013).
Les trois théories, qui sont les plus adoptées dans les recherches menées par le forum de
l'OCDE sur l'administration fiscale (OCDE, 2010) sont : la théorie de la dissuasion
économique, la théorie psychosociologique de l’impôt et la théorie de la légitimité politique
de l’impôt.
3.1. La théorie de la dissuasion économique
Cette théorie part du principe que le comportement est influencé par des facteurs tels que le
taux d'imposition (qui détermine les avantages de l'évasion fiscale), les pénalités pour fraude
et la probabilité de détection (qui déterminent les coûts). Le modèle de dissuasion
économique, dans sa forme de base, considère le contribuable individuel comme un agent
économique rationnel, qui évalue les coûts (déterminés par la probabilité de détection et les
pénalités pour fraude) et les avantages (déterminés par le taux d'imposition) de l'évasion
fiscale, et choisit donc de ne pas payer, si les avantages de la non-conformité dépassent les
coûts (Walsh, 2012). Le modèle réduit donc le problème à celui "...d'une prise de décision
rationnelle en situation d'incertitude, dans laquelle l'évasion fiscale est soit payante en termes
de réduction des impôts, soit passible de sanctions" (Fjeldstad, Schulz-Herzenberg et Sjursen,
2012:3). L'implication de cette hypothèse est que lorsque les probabilités de vérification et les
sanctions sont faibles, la tendance à l'évasion sera plus élevée, tandis que si la tendance à la
détection est élevée et que les sanctions sont sévères, moins de personnes frauderont le fisc
(Fjeldstad, Schulz-Herzenberg et Sjursen, 2012). C'est sur la base de cette hypothèse que le
modèle préconise un contrôle plus strict et de lourdes sanctions pour les contrevenants comme
base pour réduire la non-conformité.
Au fil des années, le modèle de dissuasion économique a fait l'objet d'une série de
modifications et d'extensions, et occupe toujours une place prépondérante dans la plupart des
études sur la conformité des contribuables. Cependant, il a également été critiqué pour son
manque de réalisme dans l'explication de la conformité des contribuables, puisqu'il prédit une
non-conformité générale substantielle au-delà de ce qui peut être obtenu dans la réalité
(Slemrod, 2007). Rethi (2012) et Slemrod (2007) ont observé qu'en dépit de l'existence et de
l'utilisation de contrôles et de sanctions (qui sont les éléments clés du modèle de dissuasion),
l'évasion fiscale est restée et a constamment constitué une menace importante pour les
économies des pays, en raison des pertes de revenus. En outre, il a également été observé et
même prouvé par des études que certaines personnes ne fraudent jamais le fisc, même lorsque
la probabilité de détection est nulle (Sour, 2004).
Un exemple classique est celui des États-Unis et de la Scandinavie, où les données empiriques
ont révélé un niveau élevé de conformité "...plus que ce qui pourrait être expliqué même par

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les niveaux les plus élevés possibles de contrôle, de sanctions et d'aversion au risque"
(Fjeldstad, Schulz-Herzenberg et Sjursen, 2012). Cette réalité a en fait conduit un certain
nombre d'auteurs à faire remarquer que, si l'on s'en tient au modèle de dissuasion, la véritable
question concernant la conformité fiscale devrait être de savoir pourquoi les gens paient des
impôts, et non pourquoi ils y échappent (Alm, 1999 ; Alm et al., 1992 ; Slemrod, 1992).
Hormis les limites mentionnées ci-dessus, le modèle de dissuasion a également fait l'objet de
critiques pour ne pas avoir pris en compte des facteurs comportementaux tels que les attitudes,
les perceptions et les jugements moraux (Lewis, 1982) ; pour avoir négligé la présence de
règles de conduite, telles que les contraintes morales et éthiques qui ont le potentiel
d'empêcher les gens de tricher dans le paiement de leurs impôts (Sour, 2004) ; et pour avoir
négligé la pertinence du fait que la conformité fiscale a lieu dans un contexte social (Rethi,
2012). Ces différentes critiques ont conduit à l'incorporation de divers domaines et
perspectives, notamment comportementaux, dans l'étude du comportement de conformité
fiscale et, par la suite, à l'élaboration de facteurs généraux qui affectent le comportement de
(non)conformité des contribuables.
3.2. La théorie psychosociologique de l’impôt
Une proposition commune de la théorie de l'action raisonnée est que les individus forment
leurs intentions comportementales sur la base de deux déterminants fondamentaux à savoir
des facteurs personnels et les influences sociales (McKerchar et Evans, 2009). Ces facteurs
sont communément appelés respectivement normes personnelles et normes sociales, et sont
devenus l'objet d'études fondées sur les théories de la psychologie sociale expliquant le
comportement des contribuables. On constate généralement qu'elles jouent un rôle important
dans la détermination de la conformité fiscale (Franzoni, 1999 ; Sour, 2004 ; OCDE, 2010),
tout comme Ronan et Ramalefane (2007) ont spécifiquement noté que des variables telles que
la perception, la réputation et les normes sociales ont un impact important sur la décision des
contribuables de s'acquitter ou non de leurs obligations fiscales.
Les normes personnelles ont été définies comme des croyances profondément ancrées sur ce
que l'on doit ou ne doivent pas faire (OCDE, 2010). Elles sont, dans la plupart des cas,
difficiles à changer et souvent hors de portée des politiques publiques" (Franzoni, 1999), car
elles nécessitent un long processus de socialisation pour se développer (OCDE, 2010). Dans
le contexte du comportement des contribuables, les normes personnelles reflètent les valeurs,
l'éthique fiscale, la mentalité et le moral des contribuables, qui influencent toutes les attitudes
à l'égard des impôts et de la conformité. Sour (2004) a soutenu que l'engagement dans des
actes d'évasion peut induire des sentiments de crainte ou une image négative de soi chez les
contribuables. Cette affirmation est en accord avec les conclusions de Taylor (2001), qui a
observé que la peur (interne) d'éprouver des sentiments de culpabilité, ainsi que le risque de
stigmatisation sociale ont un effet dissuasif plus important que les facteurs externes tels que le
risque de détection et de sanction.
La menace de la stigmatisation sociale comme facteur de dissuasion possible confirme la
croyance selon laquelle la conformité fiscale s'inscrit dans un contexte social (OCDE, 2010 ;
Kirchler, 2007) et l'existence de l'effet des normes sociales sur le comportement de
conformité. La norme sociale, selon Alm (1999) est « un modèle de comportement qui est
jugé de manière similaire par les autres et qui est donc soutenu en partie par l'approbation ou
la désapprobation sociale ». Cela affecte la conformité fiscale puisqu'il est courant pour les
gens de discuter de leurs affaires fiscales avec leurs amis, les membres de leur famille et à
leur travail (Sour, 2004). Il s'ensuit donc qu'un individu est plus susceptible de se conformer
aux exigences fiscales s'il pense que les membres de son groupe de référence s'y conforment
également, tout comme il est probable qu'il ne s'y conformera pas s'il pense que les membres

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de son groupe de référence ne s'y conforment pas (Lewis, 1982 ; Franzoni, 1999 ; OCDE,
2010 ; Fjeldstad, et al., 2012 ; Walsh, 2012 ; Ali, et al., 2013).
3.3. La théorie de la légitimité politique de l’impôt
Parmi les théories explicatives des déterminants de la conformité fiscale, c’est celle de la
légitimité politique, que Fjeldstad, et al. (2012) et (Ali, et al., 2013) définissent comme "la
croyance ou la confiance dans les autorités, les institutions et les dispositions sociales pour
être appropriées, justes et travailler pour le bien commun." Il est normal de s'attendre à ce que
plus les citoyens font confiance à leur gouvernement et aux institutions sociales, plus ils
soient susceptibles de se conformer volontairement aux décisions et aux règles établies par ce
gouvernement et ces institutions, ce qui influence les décisions de conformité fiscale (Tyler,
1990, OCDE, 2010). On trouve des preuves de ces situations où le gouvernement est censé
agir pour le bien commun dans l'histoire de l'Europe, comme le montrent les travaux de Picur
et Riahi-Belkaoui (2006) qui, sur la base d'une étude portant sur 30 pays développés et en
développement, ont constaté que la conformité fiscale est plus élevée dans les pays où le
contrôle de la corruption est élevé et la taille de la bureaucratie faible. Richardson (2008)
suggère donc la nécessité pour les gouvernements d'accroître leur réputation et leur
crédibilité, comme moyen de gagner la confiance des contribuables.
Les questions de citoyenneté et des appartenances politiques sont étroitement liées à la
légitimité politique. Tyler (2000) a fait valoir que la fierté nationale influence le
comportement des personnes dans les groupes et constitue une base pour encourager la
coopération, tout en ayant un impact positif sur le moral des contribuables (Torgler et
Schneider, 2005 ; McKerchar et Evan, 2009). Palil (2010) a noté que l'identification avec le
parti au pouvoir et ses politiques influence également la conformité fiscale.
Palil (2010) a noté que l'identification au parti au pouvoir et à ses politiques influence
également la conformité fiscale. Il affirme que "si un individu a de la sympathie pour un parti
politique et au pouvoir, il peut choisir de respecter les règles parce qu'il pense que le
gouvernement est digne de confiance, efficace et juste", alors que s'il a de la sympathie pour
l'opposition, il peut être moins respectueux des règles parce qu'il pense que le gouvernement
n'est pas de son côté.
En somme, de nombreux auteurs continuent de considérer la pression fiscale comme frein à
la croissance économique, nous observons à travers notre revue de littérature, que la pression
fiscale est susceptible d’exercer une influence négative notoire sur la conformité des
contribuables. De ce fait, de nombreux modèles théoriques ont tenté d'expliquer cette relation
entre la pression fiscale et la conformité des contribuables. Nous en avons retenu trois, à
savoir la Muqaddima d'ibn khaldoun, le modèle de la courbe de Laffer développé par Barro et
en fin le modèle des traitements comparatifs.
4. Théories explicatives de la relation entre la pression fiscale et la
conformité des contribuables
4.1. Muqaddima d'Ibn Khaldoun
Les premières études sur la relation entre la pression fiscale et le respect des règles par les
contribuables remontent au 14e siècle, avec les écrits d'Ibn Khaldoun, qui utilise la théorie de
l'État pour affirmer que plus le taux d'imposition est élevé, moins l'État perçoit de recettes, du
fait de la non-conformité des contribuables. Il pense également que les différences de taux
d'imposition dépendent du niveau de civilisation atteint chez les contribuables.
Selon lui, chaque dynastie passe par cinq étapes de développement, de l'ascension au déclin,
chaque étape correspondant à un taux d'imposition différent en fonction de l'attitude du
dirigeant, car les réformes sont inévitables à chaque étape. Aux premiers stades d'une

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dynastie, les impôts sont peu élevés, mais permettent de collecter des recettes fiscales
importantes. Au fil du temps, à mesure que les souverains se succèdent, ils peuvent
abandonner leurs habitudes tribales au profit d'un État civilisé. Leurs besoins et désirs
augmentent également, en partie parce qu'ils se sont habitués au luxe. Ainsi, de nouveaux
impôts sont imposés à leurs sujets et le taux des anciens impôts est augmenté afin d'accroître
leurs revenus. Mais les conséquences de ces augmentations d'impôts sur l'économie sont
perceptibles. Cependant, les contribuables perdent immédiatement leur conformité.
Ibn Khaldoun analyse ici ce que l’on pourrait interpréter aujourd’hui comme un processus
inflationniste lié à la fois à l’augmentation des dépenses publiques, alimentée par une pression
fiscale de plus en plus forte qui renchérit les prix et à une insuffisance d’épargne, car tout le
monde s’est habitué à consommer et veut maintenir son pouvoir d’achat. Pour ce faire, les
commerçants augmentent leur marge bénéficiaire, et les autres catégories sociales (artisans,
agriculteurs, fonctionnaires, etc.) exigent des salaires et des revenus toujours plus élevés.
En somme, on se trouve en présence d’un excès de demande globale (publique et privée) qui
alimente une inflation de plus en plus galopante. Cette inflation provoque alors
l’appauvrissement de tous les habitants des villes. «Tous leurs gains sont dépensés, l’un après
l’autre, ils tombent dans le besoin et la misère. Alors, le nombre des acheteurs diminue, les
affaires languissent et la prospérité de la ville se détériore (Al-Muqaddima, p. 767)».
Ibn Khaldoun affirme que « II faut savoir que, pour ce qui est du prince, sa richesse
ne peut s’accroître, si ses revenus devenir abondants, qu’au moyen des ressources de
l’impôt. Le développement de celles-ci dépend uniquement de la justice avec laquelle on traite
les possédants et des égards qu’on a pour eux : de la sorte, leurs espoirs se donnent libre
cours et le cœur joyeux, ils s’empressent de faire produire et fructifier leurs biens. C’est de la
sorte que grossit considérablement le revenu du souverain. En dehors de cela, par ses
entreprises commerciales, ou agricoles, il ne peut qu’agir de façon rapidement nuisible
à ses sujets, dommageable pour ses finances et fâcheuse pour la culture ». Il soutient qu'une
pression fiscale lourde est injuste au regard des contribuables, car elle entraîne un
ralentissement de l'activité économique et un gel de la production.
En conséquence, l'assiette fiscale sera limitée et les recettes fiscales diminueront. Pour
Ibn Khaldoun, il existe un seuil critique au-delà duquel une augmentation de taux d'imposition
engendre la réduction des recettes fiscales ; en dépassant cette limite, les contribuables
préfèrent arrêter ou ralentir la production plutôt que de remettre l'argent dans les caisses de
l'État. En résultat, des taux d'imposition élevés récupèrent moins de recettes à l’État, pour
garantir un niveau optimal de recettes, il est donc nécessaire de réduire la pression
fiscale ou trouver un niveau d'imposition équitable. Pour Ibn Khaldoun, des impôts plus
élevés sont la raison décisive de l'évasion fiscale. Au-delà d'un certain niveau, lorsque l'impôt
dépasse ce qui est acceptable pour le contribuable, l'impôt devient une charge déraisonnable.
Cette théorie d’Ibn Khaldoun développée au 14e siècle a été matérialisée sous la forme d'une
courbe par l'économiste Laffer (1980).
4.2. Théorie de Laffer développée par Barro
Selon Arthur Laffer (1980), « trop d'impôt tue l'impôt ». Cette citation est une description
précise de la relation entre l'excès d'impôt et son impact sur le comportement des
contribuables. La légitimité de l'impôt et la détermination de l'assiette fiscale sont des sujets
qui préoccupent de nombreux économistes. L'interaction entre la pression fiscale et la
croissance peut prendre la forme non linéaire d'une courbe de Laffer.

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Figure 1 : Courbe de Laffer développé par Barro

Source : Elaborée par Barro(1990)


Cette courbe, introduite par Arthur Laffer (1980) et développée par Barro (1990), décrit
l'évolution des recettes fiscales en fonction du taux marginal d'imposition, en reliant le taux
d'imposition et les recettes fiscales. Il illustre l'idée d'un niveau d'imposition maximal et
optimal au-delà duquel les recettes fiscales diminuent.
De toute évidence, un taux d'imposition nul entraîne des recettes fiscales nulles, tandis qu'une
augmentation du taux d'imposition marginal entraîne des recettes fiscales supplémentaires. En
revanche, si le taux marginal d'imposition dépasse le taux d'imposition optimal, les recettes
fiscales diminuent. En raison des anticipations rationnelles des agents économiques, toute
augmentation du taux d'imposition au-dessus du niveau optimal réduit l'offre de travail et
d'investissement, ce qui entraîne une baisse de la production. Cela conduit à un ralentissement
de la croissance et à une baisse des recettes fiscales, ainsi qu'à l'évasion et à la fraude fiscale.
Laffer (1980) a averti que la forte imposition excessive est coûteuse pour les décideurs
économiques en matière de croissance économique et de mobilisation fiscale. Ainsi, la courbe
de Laffer affirme que l’augmentation des taux d’imposition ne s’accompagne pas,
nécessairement, avec une augmentation des ressources fiscales. Certes, des taux de taxation
élevés favorisent la fraude et l’évasion fiscale, et par conséquent, plus les contribuables vont
être dirigés vers des comportements tels que la corruption. Inversement, un faible
recouvrement fiscal conduit à des coûts financiers élevés en termes de contrôle fiscal, et donc
un rythme faible de collecte des recettes fiscales.
Sur la base de ce raisonnement Lafferien, l’auteur atteste que les dépenses publiques
financées par une fiscalité proportionnelle traduisent la célèbre courbe de Laffer en cloche (U
inversé). Cette courbe mit en relation les recettes fiscales et les taux d’imposition, néanmoins
elle ne permet pas de déterminer le taux d’imposition qui maximise la croissance économique.
Dans ce sens, Barro (1990) a repris les travaux de Laffer tout en soulignant l’existence d’une
courbe en cloche. La nouvelle courbe de Laffer développée permet de déterminer le seuil
d’imposition optimal sur la base de la liaison entre le taux de la taxation et le taux de la
croissance économique. L’auteur affirme bien que jusqu’à un certain point de taxation, la
fiscalité stimule la croissance économique, cependant, au-delà de ce point, elle décourage et
freine ladite croissance.
4.3. Modèle des traitements comparatifs
Il est souvent reconnu que les contribuables respectent la loi s'ils perçoivent le processus
menant à la loi comme étant généralement équitable (Tyler, 1990 ; McKerchar et Evans,
2009). C'est l'objectif principal du modèle de traitement comparatif, qui est essentiellement

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des contribuables : Revue de littérature

basé sur la théorie de l'équité (Ali, et al., 2013). Il propose ainsi que les individus sont plus
susceptibles de faire preuve d'une plus grande conformité fiscale lorsqu'ils perçoivent
l'ensemble du système fiscal comme équitable, et vice versa (Sour, 2004 ; GIZ, 2010 ; OCDE,
2010). L'influence de l'équité perçue du système fiscal sur la décision de conformité ne se
limite pas au traitement du contribuable individuel, mais concerne également la pression
fiscale des autres individus, ainsi que leur comportement de conformité observé (Sour 2004 ;
GIZ, 2010 ; OCDE, 2010). On constate que le taux de conformité augmente lorsqu'un
individu perçoit que sa pression fiscale est de la même ampleur que celle des autres
contribuables (Feld et Frey, 2006).Tout comme on observe que l'évasion augmente lorsque les
contribuables prennent conscience que leurs charges fiscales sont plus importantes que celles
d'autres personnes du même groupe (Spicer et Becker, 1980).
Des situations peuvent également se présenter lorsque les particuliers sont soumis à des
charges fiscales plus élevées, alors que l'impôt sur les bénéfices des sociétés est plus faible, ce
qui peut amener les contribuables individuels à percevoir une pression fiscale injuste, et donc
à choisir de ne déclarer qu'une partie de leurs revenus pour se venger du système fiscal (GIZ,
2010). L'équité perçue d'un système fiscal augmente également lorsque les contribuables
pensent que d'autres personnes autour d'eux paient également leurs impôts, ce qui améliore
leur volonté de s'y conformer (Sour, 2004). À l'inverse, lorsque les contribuables perçoivent
que l'évasion fiscale est répandue dans la communauté, cet acte devient progressivement la
norme, ce qui diminue leur motivation intrinsèque à contribuer à la société (Torgler et
Schneider, 2005).
Trois types (niveaux) d'équité fiscale ont été examinés par l'OCDE (2010) : l'équité
distributive, qui se rapporte à la perception par les contribuables que le gouvernement agit en
tant que bon garant et dépensier des recettes fiscales ; l'équité procédurale, qui se rapporte à la
perception que les administrations fiscales respectent strictement les procédures établies et
sont équitables dans leurs relations avec les contribuables ; et l'équité rétributive, qui se
rapporte à la perception que les autorités fiscales soient équitables dans l'application des
sanctions lorsque les règles ou normes fiscales sont violées. Alors que l'équité distributive
traite davantage de l'équité des échanges entre le gouvernement et les contribuables, et peut
donc être liée à la théorie des échanges fiscaux, l'équité procédurale et rétributive est plus
pertinente pour les questions de traitement comparatif, et peut être influencée par les
administrations fiscales (Walsh, 2012), en mettant l'accent sur l'équité et la transparence dans
le traitement des questions fiscales.
L'importance de l'équité et de la justice en matière de fiscalité tient au fait qu'il importe peu
que le résultat soit favorable ou non au contribuable. La plupart des contribuables peuvent
toujours percevoir une autorité fiscale comme équitable et juste, même si elle a agi contre eux,
mais de manière positive. Il en résulte naturellement moins de plaintes concernant la décision
de l'autorité (OCDE, 2010). L'équité et la justice en matière fiscale renforcent également la
confiance mutuelle et la coopération entre les administrations fiscales et les contribuables, ce
qui améliore ensuite la conformité volontaire (Kirchler et Hoelzl, 2006 ; Braithwaite, 2008 ;
GIZ, 2010).
5. La relation entre la pression fiscale et la conformité des
contribuables
Bien évidemment, le respect des obligations fiscales ne dépend pas uniquement d'une seule
variable, car plusieurs variables comme l’équité, le consentement à l’impôt et le civisme. Ou
encore des déterminants socioculturels et psychologiques liés au milieu social des
contribuables ou bien des déterminants constitués principalement par le niveau d'éducation et
de l'instruction et en fin des déterminants économiques. Néanmoins la pression fiscale

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demeure un déterminant économique majeur, car comme l'ont fait remarquer Allingham et
Sandmo (1972), «des taux d’imposition plus élevés génèrent moins de conformité ».
L'impôt lie l'État au contribuable, car, comme l'écrit Rousseau (2007), " consentir à l'impôt,
c'est reconnaître que le pouvoir a décidé, par des mécanismes de décision collective,
d'imposer un impôt et comprendre que l'usage de l'impôt fait aussi partie de la décision
collective à laquelle il faut participer ". L'impôt doit donc être la traduction de ce contrat
social et fiscal qui établit la relation entre le pouvoir et le contribuable, dont la pierre
angulaire est le consentement, qui peut donner à l'impôt sa légitimité et son caractère exigible.
Rappelons que l'impôt est obligatoire, qu'il n'a pas de contrepartie directe et qu'il est considéré
comme une contrainte, car il est prélevé par l'administration fiscale.
Cependant, malgré ce consentement institutionnalisé (inscrit dans la constitution et par le vote
d'une loi de finances par le Parlement), l'impôt continue à créer une certaine distance entre
l'administration fiscale et les contribuables, provoque des résistances et entraîne de
nombreuses déviances. Tout d'abord, les fonctions classiques de l'impôt, en l'occurrence
économiques et sociales, restent floues pour les contribuables. D'un point de vue économique,
l'impôt ne remplit donc plus son rôle de régulateur économique, de stimulant de la croissance
et de l'investissement. Au contraire, de nombreux États utilisent l'impôt pour couvrir les
déficits publics et payer le service de la dette, ce qui se traduit par une pression fiscale
toujours plus forte qui, en finale, viole la notion de fonction économique de l'impôt.
Au niveau social, on peut noter que la fonction sociale de la fiscalité est difficile à discerner
dans un contexte d'accroissement des déséquilibres sociaux, de paupérisation croissante d'une
grande partie de la population, de diminution du soutien social et de recul des notions de
justice et de solidarité pour les contribuables.
Dans ce contexte, Leroy (2007) affirme que « les fonctions classiques de la fiscalité sont
devenues de simples discours et les notions de citoyenneté, d'appartenance, de solidarité et de
réduction des inégalités sont passées au second plan ».
Ensuite, si le lien entre la pression fiscale et la conformité des contribuables est aujourd'hui
mis à rude épreuve, c'est parce qu'un certain nombre de facteurs, tels que l'éthique publique ou
la conscience civique, qui avaient une influence positive sur la conformité fiscale ont
aujourd'hui drastiquement diminué. Comme le note Rosenpick (2017), « la légitimité
politique du gouvernement n'est pas suffisante pour l'approbation des impôts, car les citoyens
doivent se reconnaître dans leurs dirigeants ». En effet, lorsque l'éthique publique décline,
lorsque la conscience des citoyens s'étiole, le consentement fiscal s'affaiblit, car le pouvoir
politique ou fiscal qui devrait refléter des valeurs communes est compromis par des scandales
qui altèrent sa réputation, son image, son identité et, bien sûr, sa légitimité.
Dans ce contexte, Ricœur (1974) souligne que « les mouvements de contestation sociale qui
mettent en cause la légitimité du gouvernement et rejettent toute forme de structuration, dont
l'impôt fait partie, trouvent leur origine dans le comportement des décideurs politiques ».
Si les contribuables ne se reconnaissent plus dans leurs décideurs, ils pensent naturellement
que le fameux contrat fiscal peut être considéré comme invalide.
De plus, M. Levy (1977) affirme que « la perception de la corruption, la présence d'un niveau
élevé de pression fiscale, le manque d'efficacité et d'efficience dans la gestion des fonds
publics ont un impact négatif sur la conformité des contribuables ».
Ainsi, la principale raison de la fraude fiscale, ou du moins la plus connue est la pression
fiscale. Alors que la théorie tente d’établir un lien clair entre des taux d’imposition plus élevés
et un comportement frauduleux, des études expérimentales ont abouti à des conclusions
différentes. Friedland, Meital et Rutenberg (1978) ont étudié la réaction des contribuables à
des modifications des taux d’imposition. Les auteurs ont conclu que des taux d’imposition
plus élevés diminuaient la conformité des contribuables. Ils ont également confirmé l’effet
dissuasif des procédures de contrôles et des pénalités sur les comportements déviants.
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des contribuables : Revue de littérature

Cependant, leurs résultats offrent un aperçu intéressant et complémentaire de ces deux


relations causales.
Alm, Jackson et McKee (1992) confirment également que la qualité des déclarations des
contribuables est plus élevée lorsque le nombre de vérifications et les taux de pénalité
augmentent. Cependant, ils notent également que, compte tenu de la difficulté d’augmenter de
manière significative la fréquence des contrôles, les possibilités de mesures d’exécution
basées sur de tels ajustements semblent limitées. Ces observations conduisent à deux
conclusions. La première est fondée sur une observation des résultats des modèles théoriques
sur la fraude fiscale. La seconde observation concerne l’impact réduit de la pénalité, qui n’est
pas sans rappeler les résultats surprenants d’une étude économétrique de Witte et Woodbury
(1985).
Selon Djeudja et Tedomzong, lorsque la pression fiscale est élevée, les petites et moyennes
entreprises ont tendance à frauder plutôt qu'à manipuler les données comptables. Sur la base
du cadre théorique proposé par Watts et Zimmerman (1970), la principale proposition consiste
à manipuler les données comptables afin de réduire les impôts dus.
Pour leur part, Spicer et Becker (1980) ont constaté, dans une situation expérimentale, que les
personnes ayant un niveau d’impôts plus élevés que les autres fraudaient pour des montants
relativement élevés, tandis que celles à qui l'on avait dit que leurs impôts étaient moins élevés
que les autres fraudaient pour des montants relativement faibles.
D’ailleurs ces travaux ont été confirmés par James Andreoni, Brian Erard et Jonathan
Feinstein (2013) qui pensent que la perception par le contribuable de l'équité de sa charge
fiscale est un déterminant important de sa conformité. Ainsi, le contribuable peut penser que
le système fiscal le traite injustement par rapport aux autres ou, au contraire, que les règles
fiscales sont largement violées par l'évasion fiscale, créant une disparité injuste entre les
paiements des contribuables honnêtes et malhonnêtes. En termes psychologiques, un système
fiscal injuste caractérisé par une pression fiscale élevée pourrait conduire les gens à
"rationaliser" la fraude. Un certain nombre d'analyses théoriques ont exploré l'effet de l'équité
et des comparaisons sociales sur la conformité. James P. F. Gordon (1989) part du principe
que les individus font l'expérience d'un coût psychique de l’évasion. Dans son modèle le plus
intéressant, le coût psychique a une composante dynamique, variant inversement avec le
nombre d'individus qui se sont soustraits au cours de la période précédente. Gordon montre
qu'il existe des équilibres intérieurs stables dans lesquels les fraudeurs et les déclarants
honnêtes coexistent. Pour tout équilibre de ce type, la probabilité d’éluder augmente avec
l'augmentation du taux marginal d'imposition.
Parmi les théoriciens modernes qui ont abordé le sujet de la pression fiscale. Nous citons
Ramsey qui a traité le sujet de la pression fiscale sur la base de la consommation des
ménages, et dans la deuxième étude Mirless a pris le sujet de la pression fiscale sur la base du
revenu. À ce propos Ramsey (1927) propose la taxation optimale des produits de base, cette
règle est basée sur l'élasticité inverse, selon laquelle la taxation des biens à faible élasticité de
la demande à un taux plus élevé réduit la perte d'efficacité, et la taxation des biens à forte
élasticité de la demande à un faible taux. La critique la plus importante de cette règle tient au
fait que les biens de première nécessité sont consacrés à la satisfaction des besoins de base qui
ont une faible élasticité prix de la demande et que les biens de luxe ont une élasticité prix
élevé. La taxation des produits de luxe a un taux inférieur à celui des produits de base, en
supposant que les consommateurs sont identiques, a une influence négative sur la justice
fiscale. Cette situation s'est aggravée avec l’effet de substitution des taxes, ce qui crée une
perte d'efficacité, ce problème demeure jusqu’à l’apport de Mirrlees (1971) qui vise la
résolution des conflits d'égalité et d'efficacité. Pour lui, une taxation plus élevée ne peut plus
assurer l’égalité, cependant elle décourage la conformité des contribuables.

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L’OCDE, pour qui la question de la définition exacte des grandeurs est importante puisqu’elle
est une condition nécessaire de la comparabilité internationale, a publié une revue critique des
principales mesures du poids de la fiscalité. Nous en reportons ici les principaux résultats.
L’indicateur le plus évident semble être le taux nominal d’imposition, c’est-à-dire le taux
d’imposition légalement fixé. Si cette grandeur a une forte signification en termes de signal
pour les agents économiques, le taux effectif d’imposition est en général plus faible que le
taux nominal, du fait de la réduction de la base d’imposition par des dispositions spécifiques
de la législation fiscale (exonérations, abattements, etc.).
Y.V. Heerden en 2008 affirme que la politique fiscale affecte directement le niveau de
l’activité économique où un faible taux de taxation poussera les individus à honorer leurs
obligations fiscales. L’auteur confirme que la diminution du taux de la pression fiscale
favorise le niveau de l’épargne, l’investissement, incitez les individus à travailler et développe
le potentiel des PME. Ainsi, Célia Firmin (2007) stipule le constat antécédent en affirmant
que les autorités publiques doivent diminuer le taux de la taxation particulièrement pour les
gens dotés des revenus très élevés, parce que grâce à ses derniers qu’on crée du capital
physique. En revanche, l’augmentation des taux de la taxation engendre des effets néfastes sur
l’investissement, la production, et par conséquent, la croissance économique. Machmoume &
Nmili (2021) énoncent que l’équité fiscale dont la pression fiscale relève affecte
inexorablement la conformité du contribuable. En somme, l’impôt doit non seulement être
ressenti comme équitable, mais doit aussi se transformer en un instrument de justice,
permettant à l’État de soutenir les classes les moins défavorisées, et ce dans le but de créer
une meilleure cohésion sociale.
Ainsi la pression fiscale exerce une incidence négative notoire sur la conformité du
contribuable, c’est parce que cette variable se projette dans l’esprit du contribuable comme
une variable qui ne permet pas de favoriser une justice sociale et une meilleure répartition de
la charge contributive.
D’après ces avancées théoriques, nous allons formuler notre hypothèse de recherche
principale suivante :
H1 : Un niveau élevé de pression fiscale diminue la conformité des contribuables
5.1. Perception de l’équité fiscale, pression fiscale et conformité des contribuables
Toujours selon Machmoume & Nmili (2021), l’équité agit positivement sur la conformité du
contribuable marocain, car pour la majorité des contribuables sondés, l’impôt doit être reparti
et donc tenir compte de la capacité de payer des contribuables. Par ailleurs, pour une grande
partie des sondés, l’équité signifie aussi l’utilisation par l’État, de l’impôt comme instrument
de lutte contre les décalages sociaux (équité verticale).
En ce qui concerne la justice distributive, les comparaisons sont effectuées sur la base des
contribuables, des groupes et du niveau sociétal, ainsi qu'au niveau individuel, les
contribuables s'intéresseront à l'équité de leur pression fiscale, si celle-ci est perçue comme
trop élevée par rapport à celle d'autres individus, leur taux de conformité est susceptible de
diminuer (Alabede, J. O., & Zainal Affrin, Z, 2011).
Les résultats des travaux de E Hassan, I., Naeem, A., & Gulzar, S. (2021) suggèrent que la
simplicité de la conformité fiscale a un impact plus important sur la déclaration d'impôts que
la perception des dépenses du gouvernement et le moral des contribuables. En outre, la
perception de l'équité joue un rôle important de médiation entre la pression fiscale et le
comportement de conformité.
Sur la base de ce corpus théorique, nous pouvons faire les trois observations suivantes :
 La pression fiscale influence la conformité des contribuables ;
 La pression fiscale contribue à diminuer la conformité des contribuables ;

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des contribuables : Revue de littérature

 La relation entre la pression fiscale et la conformité est influencée par le niveau


d’équité fiscale perçue par les contribuables ;
 La conformité fiscale est expliquée par d’autres déterminants comme l'éthique;
l’équitéet l’efficience et consentement de l’impôt...
De ce fait, nous allons formuler deux autres hypothèses de recherche à savoir :
H2 : La relation entre la pression fiscale et la conformité s’affaiblit lorsque le système
fiscal est perçu comme non équitable
H3 : La perception de la non-équité fiscale influence négativement la conformité des
contribuables
5.2. Modèle et hypothèses de recherche
Les études citées ci-dessus sur la relation entre la pression fiscale et la conformité des
contribuables nous permettent de proposer le modèle de recherche suivant :
Figure 2 : Modèle de recherche

Source : Auteurs
Les tableaux ci-dessous (1 et 2) présentent les définitions retenues des variables de notre
modèle théorique et un aperçu des hypothèses de recherche :
Tableau 1 : Définition des variables

Variable Définition Source


«La pression fiscale
correspond au montant total
Pression fiscale des recettes fiscales (OCDE, 2021)
recouvrées, exprimé en
pourcentage du PIB».
«L’équité fiscale est la
manière dont est repartie la
Équité fiscale charge fiscale entre les (Nmili, 2011)
différentes catégories de
contribuables».
«La conformité fiscale est la
volonté des contribuables de
Conformité fiscale (Song et Yarbrough, 2002)
se conformer aux lois
fiscales».
Source : Auteurs

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Tableau 2 : Hypothèses de recherche


Variable explicative et
Hypothèse de recherche Variable à expliquer
modératrice
H1 : Un niveau élevé de
Pression fiscale pression fiscale diminue la
conformité des contribuables
H2 : La relation entre la
pression fiscale et la
Équité fiscale perçue conformité s’affaiblit lorsque La conformité fiscale des
le système fiscal est perçu contribuables
comme non équitable
H3 : La perception de la non-
équité fiscale influence
Équité fiscale perçue
négativement la conformité
des contribuables
Source : Auteurs

6. Conclusion
En aboutissant cette étude sur la manière dont la pression fiscale affecte la conformité des
contribuables, nous avons acquis une meilleure compréhension de cette relation d'influence,
qui a été aussi confirmée et validée par plusieurs recherches. Ainsi, en réponse à notre
problématique de recherche, nous pouvons affirmer que la pression fiscale a un impact négatif
sur la conformité des contribuables. En effet, plusieurs études affirment que des taux
d’imposition plus élevés génèrent moins de conformité. Ainsi les théories mobilisées nous ont
permis de mieux discerner la relation supposée entre la pression fiscale et la conformité des
contribuables.
Considérant que les recettes fiscales constituent la principale source de financement du budget
de l'État, on comprend l'importance de la conformité fiscale pour le développement
économique et social et combien il est important de comprendre et d'agir sur les facteurs qui
déterminent cette conformité, parmi lesquels la pression fiscale semble être un facteur
important.
En ce qui concerne l'apport théorique de notre étude, nous pouvons noter que les théories
mobilisées (théorie de la dissuasion économique, théorie psychosociologique de l’impôt,
théorie de la légitimité politique de l’impôt, Muqaddima d'ibn khaldoun, modèle de Laffer et
le modèle des traitements comparatifs) nous a permis de mieux cerner la relation perçue entre
la pression fiscale et la conformité des contribuables, ainsi de présenter un modèle de
recherche explicatif de cette relation de dépendance. Sans négliger l'importance primordiale
de la variable " pression ", il faut toutefois noter que la conformité des contribuables dépend
d'un certain nombre de variables très différentes (civisme, culture, pression sociale, niveau
d’instruction des contribuables, etc.) et qu'il ne faut guère privilégier un déterminant par
rapport à un autre.
Ensuite, de nombreuses études empiriques (Sour 2004, Torgler 2009, Bergman 2019, Chen
2019) montrent que les pays qui se concentrent sur les déterminants de la conformité fiscale
parviennent à des recettes fiscales élevées et donc au développement économique et social
(Pays Scandinaves, Canada, Australie et Nouvelle Zélande).
Par rapport aux limites théoriques de notre recherche, l’étude des déterminants de la
conformité des contribuables d’une manière générale et sa relation avec la pression fiscale en
particulier reste complexe, car ces déterminants présentent une certaine corrélation entre eux.

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Enfin, en ce qui concerne les perspectives de recherche, nous pensons que ce travail peut
ouvrir la voie à une prolongation théorique qui permettra de développer un corpus théorique
sur d'autres déterminants de la conformité des contribuables ainsi que sur la mesure de ce
comportement au Maroc. Concernant le prolongement méthodologique, nous restons
convaincus que les recherches futures ne devraient pas seulement se concentrer sur une revue
de la littérature théorique, mais devraient surtout inclure des analyses qualitatives et
quantitatives.

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