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Les systèmes fiscaux La

pression fiscale

Introduction:

Les débats sur la fiscalité occupent une place importante tant qu'au niveau
politique, économique et social.
D'une part, l'impôt occupe la principale ressource publique qui assure le
financment des dépenses publiques, d'autre part l'impôt matérialise le lien entre les
citoyens et les institutions fiscales.
Il s'en suit que l'impot revêt d'une grande importance et apparait comme
l'un des principaux moyens de l'intervention de l'Etat dans les secteurs
économiques, et c'est le moyen privilège de liaison entre l'administration fiscale
et les contribuables.
Le poids de cette intervention étatique à l'économie s'appelle la pression
fiscale.
La pression fiscale est un thème très ambigué, puisqu'elle relève certains
aspects politiques ainsi qu'économiques; ce qui a fait remonter plusieurs débats
dans cette direction, toute en essayant de bien cerner cette notion.
Ainsi, cet exposé va être cindé sur trois chapitres; le premier s'articule sur
la présentation et la mesure de la pression fiscale d’une manière théorique en
passant en revue sur la courbe de Laffer ;
Quant au deuxième chapitre, en se basant sur les statistiques on fera un
survol sur la pression fiscale au Maroc ainsi ses manifestations et par la suite une
comparaison avec les autres pays.

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pression fiscale
Chapitre I  : Pression Fiscale  :
Présentation et mesure

Dans ce chapitre, on va essayer de présenter de manière générale et théorique la


pression fiscale. Qu’est ce que cela veut dire ? Comment peut-on la mesurer ? Et même voir les
composantes de cette notion.

Pour la simple raison, que ce concept a été abordé dans plusieurs débats vue son
importance dans la vie économique d’une société.

I. La notion de pression fiscale :


Selon la définition préconisée par l’OCDE (Organisation de la Coopération et de
Développement Economique) du concept de pression fiscale, elle l’a définit comme
«l’importance relative d’un impôt ou d’un groupe d’impôts dans une économie, autrement dit,
pression fiscale mesure l’emprise de l’Etat sur les agents économiques, c'est-à-dire les
contribuables ».1

La notion de pression fiscale concerne les grandeurs macroéconomiques, c'est-à-dire


qu’il y a une relation entre « pression fiscale» et «  Croissance économique », en mobilisant de
nombreuses variables économiques comme la consommation, l’investissement, l’épargne, le
déficit public, et la dette publique …

En plus, plusieurs termes sont utilisés dans la théorie pour désigner le rapport du revenu
fiscal au produit national brut2. Pression fiscale pour les uns, ce rapport constitue le rendement
ou le coefficient fiscal pour les autres. Pour l’Union Européenne et le conseil économique et
social en France, ce rapport est appelé respectivement, « niveau de la fiscalité » et « taux de
prélèvement obligatoire » et exprime le degré de collectivation de la société concernée. Pour L.
Trotabas et J.M. Cotteret, ce rapport constitue le « poids de l’impôt sur l’économie »3.

1
Définition préconisée par l’OCDE.
2
A. BENSALAH ZEMRANI, « Fiscalité face eu développement économique et sociale », p. 207.
3
L.Trotabas et J.M. Cotteret, « Droit fiscal », Dalloz, 1973, p. 62.

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Autant donc de termes pour exprimer la même situation vue d’un angle différent, que
ce soit l’autorité du fisc exprimée par l’impôt, le degré d’intervention de l’Etat dans l’économie
ou encore le poids fiscal subi par le contribuable. Dans tous les cas, il s’agit d’une méthode assez
simple, utilisée pour exprimer quantitativement, sur le plan macro-économique, le poids ou
l’importance des prélèvements fiscaux en fonction du P.I.B.

On peut, encore annoncer que la pression fiscale mesure la part du revenu national
affecté à l’Etat pour couvrir les charges publiques.

De cela, il faut faire une petite distinction entre pression fiscale et charge fiscale
puisque cette dernière mesure le poids d’impôt supporté par un contribuable, donc, elle se résoud
au niveau micro-économique.

II. Convention de mesure :


Après, qu’on a définit la pression fiscale, la question à se poser ; c’est comment peut-on
mesurer cette Pression ? Et là vient la convention de mesure.
La pression fiscale est généralement mesurée par le rapport recettes fiscales sur le
P.I.B.
Par ailleurs, la mesure et l’appréciation de la pression fiscale pourrait être réalisé aussi
sur la base d’une sélection d’indicateurs puisés dans le dispositif fiscal. Ces indicateurs de nature
quantitative et qualitative, permettent notamment de mener des analyses comparatives entre
différents systèmes fiscaux.
A titre d’illustration, M. Mohamed Ouedghiri Azzouzi a retenu les indicateurs
pertinents suivants :
Le régime d’imposition,
Le taux d’imposition,
La base imposable,
Les dispositions dérogatoires,
Les règles de territorialité4.
Pour qu’on parvienne à concevoir cette convention de mesure, il nous faut distinguer
entre taux de prélèvement obligatoire et taux de pression fiscale.

1. Taux de prélèvement obligatoire :

4
Mohammed KASRAOUI : " gestion fiscale de l'entreprise marocaine' édition cabinet KASRAOUI 2003; p:32.

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Les prélèvements obligatoires représentent « l’ensemble des contributions obligatoires
effectués sans contrepartie au profit des collectivités publiques et des institutions
communautaires »5. En fait, il s’agit de l’addition de l’ensemble des impôts perçues par l’Etat, y
compris ceux reversés aux collectivités territoriales, et des cotisations sociales versées par les
assurés ou leurs employeurs afin d’acquérir ou de maintenir des droits ou prestations.
Ces prélèvements obligatoires effectués par les administrations publiques afin de
financer leur fonctionnement, ceci depuis l’antiquité grecque ou égyptienne. Ils sont ainsi
destinés à couvrir les dépenses liées à la fourniture des services non marchandes.
Donc, un Taux de prélèvement obligatoire  est le rapport entre le montant des
prélèvements obligatoires et le P.I.B. de chaque pays :

recettes fiscales  cot isations sociales


Taux de prélèvemen t obligatoires 
produit int érieur brut
Ce taux est souvent mis en exergue comme l’indicateur du degré d’intervention de
l’Etat et très régulièrement utilisé pour effectuer des comparaisons internationales notamment
pour mesurer les différences apparentes entre les pays et plus particulièrement en matière de
pression fiscale.
Alors, qu’il est tenu pour un indicateur privilégié, le taux de prélèvement
obligatoire représente une mesure très imparfaite, non seulement de l’intervention de l’Etat dans
l’économie, mais aussi du poids des prélèvements sur les agents économiques.
Le taux de prélèvement obligatoire est un rapport de deux agrégats calculés dans le
cadre de la comptabilité nationale et donc tributaires des évaluations statistiques et des
conventions comptables. De cela, ce taux est un indicateur trompeur du degré d’intervention de
l’Etat dans une économie. Par exemple, il est possible de le réduire en finançant les dépenses
publiques par l’emprunt plutôt que par l’impôt ; c'est-à-dire que la hausse des prélèvements, qui
sera nécessaire pour procéder au remboursement de l’emprunt, est alors reportée dans le futur6.
Enfin, le taux de prélèvement obligatoire est un indicateur global qui ne rend pas
compte des taux d’imposition individuels supportés par les agents économiques, des taux de P.F.
exercés par les différentes catégories d’administration publiques ou de la structure des
prélèvements.
C’est un indicateur de socialisation des besoins et exprime un choix de société.

5
Définition de l’OCDE.

6
Annie Vallée, « Les systèmes fiscaux », Seuil, 2000, p. 16

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2. Taux de pression fiscale :
Le taux de pression fiscale, représente le rapport entre le montant des recettes fiscales
et le P.I.B. dans une économie. Donc, il mesure le degré d’intervention, l’emprise de l’Etat sur
les agents économiques :

somme des recettes fiscales


Taux de pression fiscale 
produit int érieur brut
Il indique la part de la richesse nationale (P.I.B) accaparée par la fiscalité sous forme de
prélèvements et d’impôts des administrations publiques, en mettant en évidence le degré de
fiscalisation d’un pays et exprime ainsi, un choix de société.
A cet égard, cet indicateur permet des comparaisons internationales puisque les
données sur les recettes fiscales et le P.I.B. de chaque pays sont faciles à obtenir. Pour cela, le
taux de la pression fiscale constitue la synthèse la plus usuelle et la plus commode parmi les
indicateurs macro-économiques relatifs aux prélèvements fiscaux et sociaux.
Par contre, on peut dégager une certaine différence entre le le taux de prélèvement
obligatoire et le taux de pression fiscale qui se résume par la différenciation des composantes,
puisque le premier englobe en plus des recettes fiscales, des prélèvements sociaux.

III. Composition du taux de pression fiscale :


Puisque le taux de pression fiscale est le rapport entre recette fiscale et P.I.B., donc on
va décortiquer ce rapport pour en savoir de quoi se compose ce taux.
1. Les recettes fiscales :
Les recettes fiscales sont la somme des impôts prélevés par les administrations
publiques sur les contribuables afin de les affecter à leurs financements. Ces recettes se
subdivisent en deux ; les impôts directs et indirects. Tout en annonçant que « le payement des
impôts, c’est d’abord du civisme puisque c’est ce qui donne à l’Etat aux collectivités locales et
aux organismes sociaux les moyens de fonctionner ».

a) Impôts directs  :
Se sont des impôts qui frappent le patrimoine d’un contribuable directement soit le
capital, ou leur revenu. C’est ce type d’impôt que le contribuable sent l’imposition sur son
revenu, en plus ces impôts directs contribuent un peu prés de 28% dans les recettes fiscales. Et là
deux types d’impôts qui entrent dans la composition de la pression fiscale :

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Impôt sur les sociétés (IS):
L’IS a été introduit en décembre 1986, en remplaçant l’impôt sur le bénéfice
professionnel (I.B.P). Le taux d’imposition, qui était de 52% pour l’I.B.P a connu une baisse à
40% en 1998, puis à 38% en 1993 pour être actuellement fixé à 30%.
L’IS est un impôt dont le paiement est spontané et s’effectue sur des bases
autodéterminées par les contribuables. Si ses caractéristiques facilitent son administration
générale, un effort important doit être entrepris par l’administration fiscale pour mieux cerner les
contribuables défaillants et contrôler la véracité des déclarations de sociétés, en particulier les
sociétés en déficit permanent qui laissent supposer une absence de sincérité déclarative.
Impôt sur le revenu (IR):
L’IR a consolidé en 1990 les différents impôts sur le revenu (l’impôt agricole, le P.T.S,
la taxe urbaine sur les revenus locatifs réels ou imputés et la taxe sur les intérêts et les
dividendes) et la contribution complémentaire.
Le taux d’imposition marginal à l’IR (42%), est plus élevé que celui des sociétés.

b) Impôts indirects 

Se sont des impôts qui frappent le revenu et plutôt même le pouvoir d’achat d’un agent
économiques, c'est-à-dire que le prix d’un bien ou services est taxé par un impôt que pour les
simples contribuables n’arrive pas à percevoir la différence. Ce type d’impôt est le plus utilisé
puisqu’il permet à l’Etat d’avoir des ressources pour leur financement, en contribuant à peu prés
de 70% dans les recettes fiscales. On distingue 3 types d’impôts :
Taxe sur Valeur Ajoutée (T.V.A) :
La T.V.A. a été introduite au Maroc en 1986 en remplaçant la taxe sur les produits et
services. Elle comprend actuellement quatre taux : (7%, 10%, 14%,20%), le taux normal c’est de
20%, le taux de 7% concerne essentiellement l’eau, et certains produit alimentaires, celui de 10%
concerne les honoraires des avocats… ainsi que pour le taux de 14% qui concerne les activités
relatives au tourisme, les courtiers d’assurance etc.
la T.V.A est une taxe qui frappe la consommation généralement.
Droit d’enregistrement (D.E) :
Le droit d’enregistrement touche les mutations de la fortune des particuliers, il est à la
fois une formalité et un impôt. La formalité est obligatoire pour certains actes tels que
l’enregistrement d’une société lors de la déclaration de personne morale. De même, les actes de

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ventes, de location, de succession sont soumis à une imposition dont les droits d’enregistrement
varient avec la nature et le montant de l’opération7.
Droit douane (D.D) :
Le droit de douane est un impôt prélevé sur une marchandise importée lors de son
passage à la frontière. Ces droits peuvent être forfaitaires ou représenter un pourcentage du prix
(droits « ad valorem »).
En rendant plus chers les produits étrangers, cette pratique cherche à en décourager la
consommation, et à favoriser les industries locales.

2. Le produit intérieur brut (P.I.B)  :


Le P.I.B est un indicateur économique très utilisé, qui mesure le niveau de production
d’un pays. Il est définit comme la valeur totale de la production interne de biens et services dans
un pays donné au cours d’une année donnée par les agents résidents à l’intérieur du territoire
national. C’est aussi la mesure du revenu provenant de la production dans un pays donné. On
parle parfois de production économique annuelle ou simplement de production.
Afin d’éviter que la même production entre plus d’une fois dans le calcul, ne font partie
du P.I.B que les biens et services finaux c'est-à-dire les biens et services de consommation et
les biens d’équipements, alors que les biens intermédiaires de production sont exclus.
C’est un agrégat de comptes nationaux, obtenu en additionnant des grandeurs
mesurées par catégories d’agents économique (ménages, entreprises, administration publiques)8.
Le P.I.B. est une façon de mesurer les richesses créées, en général dans un pays et pour
une année donnée. Il y a trois façons complémentaires de calculer le P.I.B :
1ère optique : par la production des unités résidentes

PIB au prix du marché =∑ valeurs ajoutées + impôt sur les produits – subventions
sur le produit.
2ème optique : par la demande adressée aux unités de production résidentes :

PIB au prix du marché = Dépenses de consommation finale + FBCF +


exportations – importations.

3ème optique : par les revenus distribués par les unités de production résidentes :

7
http://www.netpme.fr/fiscalite-entreprise/92-droit-enregistrement.html

8
http://fr.wikipedia.org/wiki/PIB

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PIB au prix de marché = Rémunération des salariés + EBE (et revenus mixtes) +
Impôts (sur la production et les importations) – subventions.

3. Les charges sociales  :

On a vu que le taux de prélèvement obligatoire englobe plus que les recettes fiscales,
les charges sociales qui ont un caractère aussi obligatoire, donc une vue sur les cotisations
sociale dans le Maroc reste nécessaire.
Les cotisations sociales, on peut les définir par des prélèvements sociaux ou charges
sociales, car elles sont assises sur les salaires. Ces charges ou ces prélèvements sont captées par
des organismes sociaux appelés caisses : par exemple la caisse nationale de sécurité sociale :
CNSS, afin d’être redistribuées au profit des cotisants. Ces derniers bénéficient en contrepartie
de leurs contributions d’une couverture totale ou partielle de frais engendrés par l’un des
risques : de maladies, maternité, invalidité ou décès.
Alors une distinction doit être faite entre deux types de cotisations sociales :
-Cotisation sociale salariale : déduite du salaire brut dont le taux : 6.29% (la part salariale).
-Cotisation sociale patronale ou employeur : sont déduites aussi du salaire brut le taux :
18.50% (part patronale).
Le détail de ces taux :

Part Patronale Part Salariale Plafond Taux

Maladie, maternité, décès 0.67 0.3 6000 DH 1


% 3% %

Pension 7.93% 3.96% 6000 DH 11.89%

Prestations- familiales 6.4% _ Pas de plafond 6.4%

Solidarité AMO obligatoire 1.5% _ Pas de plafond 1.5%

AMO de base 2% 2% Pas de plafond 4%

Total 18.50% 6.29% _ 24.79%

Tableau : Le régime Marocain de sécurité sociale-2008.

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Les salariés du régime public sont gérés par la Caisse Nationale des Organismes de
Prévoyance Sociale CNOPS, et ceux du régime privé par la CNSS.

IV. Conséquence d’une fluctuation du taux de la pression fiscale :

Trouver une pression fiscale optimale qui permet de concilier les deux objectifs pour un
système fiscale : l’équité et l’efficacité, est essentiel pour l’avenir d'un pays. D’où la pression
fiscale doit être équitablement supportée par les assujettis dans les différents secteurs, ce qui
permet un meilleur équilibre et une meilleure diversification de l’économie.
C’est ce que Laffer a essayé, d’une manière théorique, de faire dans sa fameuse courbe
en faisant une relation entre le taux d’imposition et le montant des recettes fiscales.

1- la courbe de Laffer :
La courbe de Laffer et le modèle économique sur lequel elle s’appuie, formalisent des
idées développées par les économistes classiques, tels qu’Adam Smith et Jean-Baptiste Say. Elle
s'inscrit dans les critiques émises par les théories de l'offre, et plus précisément dans les théories
fiscales de l'offre, contre les politiques d'inspiration keynésienne.
Origine et contenu :
La courbe de Laffer repose sur l’hypothèse selon laquelle les incitations fournies aux
agents économiques, producteurs, consommateurs, salariés…, sont fondamentales dans la
conduite des politiques économiques et plus généralement dans le processus de croissance. En
d’autres termes, le choix des agents économiques dépend ainsi de leur capacité à obtenir un
revenu après impôt.
Elle repose également sur l’hypothèse d’un arbitrage entre d’un côté le taux d’imposition
et de l’autre les recettes tirées des impôts. En effet, un accroissement du taux d’imposition
n’entraîne pas forcément pour les auteurs une hausse du montant des recettes. Ainsi, la
modification des taux d’imposition exerce deux effets contradictoires sur les revenus : un effet
arithmétique et un effet économique.
Le premier effet exprime simplement le fait qu’une réduction des taux d’imposition
provoque une réduction du montant des impôts pour une base d’imposition donnée. Le second,
l’effet économique, provient de l’impact incitatif qu’exercerait une réduction des taux
d’imposition sur le nombre d’heures de travail, la production et l’emploi. Une hausse des taux
d’imposition provoquerait au contraire un effet désincitatif qui ralentirait l’activité économique.
La hausse des taux finirait ainsi par ne plus compenser le rétrécissement de la base d’imposition,
provoquant une baisse absolue du montant des rentrées fiscales.
En L’idée de la courbe de Laffer9 est donc relativement simple. Au-delà d’un certain seuil
d’imposition, l’accroissement des taux d’imposition provoque une réduction des recettes fiscales.
Ce raisonnement part du constat que si le taux d’imposition est nul, l’impôt est nul, de même si
le taux d’imposition est de 100%. Par conséquent, entre ces deux situations, il doit y avoir un

9
Théret B et D.Uri (1998) " la courbe de Laffer dix ans après : un essai de bilan critique" revue économique.

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taux qui maximise l’impôt (T*) et donne donc le montant maximal de recettes (R*). Tant que le
taux de taxation est inférieur au taux T*, il est possible d’augmenter le produit de l’impôt en
accroissant le niveau de taxation. Mais, si celui-ci dépasse la valeur de T*, les impôts perçus
diminuent. L’idée que traduit la courbe de Laffer prend la forme suivante :
Recettes fiscales

R*

Taux d'imposition

0
T1 T* T2 100%
2

Dehors de R*, il est donc possible d’obtenir un même montant global de recettes fiscales
(R par exemple) avec deux taux différents (T1 et T2). Cependant, ces deux taux ne sont pas
équivalents : un accroissement de T1 augmente les recettes fiscales, tandis qu'une majoration de
T2 les réduit. T2 comme tous les taux supérieurs à T* sont inutilement élevés et se trouvent dans
la zone prohibitive.
En d’autres termes, la courbe de Laffer est fondée sur l’idée qu’au-delà d’un certain
niveau, les taxes et impôts ont un effet négatif sur l’activité des entreprises et des travailleurs.
Elle traite donc essentiellement des effets désincitatifs des impôts directs sur l’offre des facteurs
de production, et notamment le travail et l’épargne.
Au-delà de T*, les impôts perçus diminuent car leur effet désincitatif sur l’offre de travail
et l’investissement des entreprises l’emporte sur l’effet lié à la hausse du niveau de taxation. La
réduction du travail et de l’épargne entraîne une baisse du volume de la production qui a pour
effet de diminuer la base d’imposition.
Pour ce courant, l’Etat peut ainsi, en réduisant la pression fiscale, favoriser un essor de
l’activité et augmenter ses ressources, en même temps que celles de l’ensemble de la société. Il
existerait donc un niveau de taxation optimal à ne pas dépasser, sous peine de voir le produit de
l’impôt diminué suite à la réduction de la base d’imposition. D’autre part, pour les auteurs, la
hausse du taux d’imposition suscite des comportements d’évasion et de fraudes fiscales à
l’origine de perte de rentrée fiscale pour l’Etat.
2- les critiques adressées au modèle théorique de Laffer :

Le modèle théorique sous-jacent à la courbe de Laffer a fait l’objet de nombreuses


critiques. Notamment, les hypothèses sur lesquelles il repose, sont peu souvent justifiées et
recouvrent ainsi un caractère ad hoc. Tout d’abord, ce modèle postule que tous les individués
réagissent de manière identique à la fiscalité et aux transferts. De plus, la valeur des paramètres
utilisée pour les tests effectués sont très discutables et ne correspondent pas à celles
généralement retenues dans les autres études. Ainsi, compte tenu des valeurs retenues, l’effet
désincitatif de la hausse des taux d’imposition sur l’offre de travail est systématique.

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Cependant, l’analyse de l’impact de l’impôt sur l’offre des facteurs de production dans
l’approche « individualiste » traditionnelle conclut en général à une indétermination théorique
suite à l’existence de deux effets contradictoires : l’effet de substitution et l’effet revenu. En
effet, un accroissement du taux d’imposition, donc une diminution du salaire net après impôt,
incite les salariés à réduire leur offre de travail et crée ainsi un effet de substitution en faveur du
loisir. Mais, en réduisant le revenu perçu, il favorise un accroissement de l’offre de travail afin
de maintenir le niveau antérieur de consommation, il s’agit ici d’un effet de revenu qui s’oppose
à l’effet de substitution. L’analyse théorique ne permet donc pas de trancher sur l’importance
relative de ces deux effets.
Le statut des dépenses publiques pose également problème. Dans le modèle présenté par
Laffer, Canton et Joines (1978), les dépenses publiques sont reversées sous forme de transferts
forfaitaires, autrement dit, elles sont neutres. Dès lors, elles n’exercent aucun effet revenu et il ne
demeure que l’effet substitution de la fiscalité. Or, il est difficile à la fois de soutenir que les
prélèvements ne sont pas neutres et que les dépenses le sont. Canton, Joines et Laffer notent
eux-mêmes que le rôle de ces hypothèses est d’annuler tout effet de revenu dans le
comportement de réaction des détenteurs de facteurs, c’est-à-dire des salariés et des épargnants
principalement.
De plus, les impôts les plus massifs sont généralement ceux dont l’assiette est définie
de la façon la plus large. Dès lors, l’élasticité de cette assiette au taux d’imposition peut moins
vraisemblablement avoir une valeur forte, les possibilités de substitution de l’offre en faveur
d’autres facteurs, non ou moins taxés, ou la demande en faveur d’autres biens et services, étant
plus réduites.
Toute en reconnaissant, que la pression fiscale au Maroc se voit forte et cela se ressent
essentiellement au niveau d’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés, dont les taux influent
sensiblement sur le pouvoir d’achat et l’épargne pour les ménages et l’investissement pour les
sociétés.

Chapitre II  : la pression fiscale au Maroc


Ce chapitre est destiné à interroger sur les faits à travers les statistiques. Cet
éclaircissement est évidemment indispensable avant toute analyse approfondie. Comment se
présente donc la pression fiscale au Maroc tant qu’il est un pays en développement ?
On analysera le taux de la pression fiscale au Maroc par la séparation de deux visions ;
un taux de la pression fiscale globale qui est un instrument quantitatif qui peut masquer des
tendances contradictoires et ne peux par conséquent renseigner sur la structure de la pression
fiscale dans un pays. Donc une analyse de la pression fiscale différentielle est nécessaire.
Pourtant, on traitera le poids de la fiscalité sur l’économie marocaine en deux périodes
distinctes : la première période commence après l’indépendance jusqu’au 1980 qui a connu une
progression du taux de la pression fiscale au fil des années, la deuxième période est après l’année
1980 qui se caractérise par la quasi-stabilité de ce taux.

I- la pression fiscale jusqu’au 1980 :


1- la pression fiscale globale :

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Le taux de la pression fiscale était de 10% après l’indépendance, ce qui était
globalement le niveau des pays alors nouvellement ou en cours de décolonisation à l’époque. Au
cours des années qui suit, le tableau ci-dessous nous présente les taux de la pression fiscale entre
1965 et 1977 :

Année taux de la pression fiscale en %

1965 12,69

1966 14,51

1967 15,74

1968 16,38

1969 13,9

1970 14,15

1971 13,29

1972 12,57

1973 13,83

1974 18,87

1975 21,29

1976 17,37

1977 19,93

Figure 1:Le rapport recettes fiscales/ PIB au Maroc entre 1965 et 197710

taux de la pression fiscale en %

22

20

18

16

14

12

10
1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977

Figure 2; l'evolution du taux de la pression fiscale au maroc entre 1965 et 1977


10
Anas BENSALEH ZAMRANI:”la fiscalité face au développement économique et social du Maroc” édition Laporte rabat
1982 ; p:209.

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Comme on peut constater à travers la lecture du tableau et du graphique, la pression
fiscale globale a été relativement faible entre 1965 et 1973 en moyenne de 14,11% du PIB, étant
situé au dessous de la moyenne généralement admise pour les pays en développement qui est de
15% du PIB.
Entre 1974 et 1977, la pression fiscale a accusé une très forte augmentation et s’est
situé en moyenne de 19,36% du PIB. l’évolution du taux de la pression fiscale s’explique par le
fait que les recettes fiscales ont cru d’une façon plus que proportionnel que le PIB, cela se voit
par la progression des recettes fiscales de 11,5% dans les années 70 par contre le PIB a progressé
que de 8,7%11.
Cet accroissement des recettes provient surtout du relèvement du prix de phosphate et
des versements de l’OCP à titre d’impôts sur les bénéfices professionnels. les versements de
l’OCP représentent une part importante des recettes fiscales et influent directement sur le niveau
de la pression fiscale. La contribution de l’OCP sous forme d’impôt représente en moyenne de
23,63% des recettes fiscales et de 4,63% du PIB, mais cette contribution est irrégulière tant
qu’elle dépend étroitement d’une demande extérieure particulièrement fluctuante qui a accentué
la dépendance du système fiscale marocain vis-à-vis de l’extérieur.
L’analyse en termes généraux de la pression fiscale globale ne permet pas d’apprécier
la portée économique du système fiscal marocain, il est nécessaire de descendre plus au détail.

2- la pression fiscale différentielle :


L’un des éléments qui jouent un rôle prépondérant dans le développement économique
est la façon dont la charge fiscale est repartie entre les contribuables. De la façon dont on taxe les
revenus faibles, moyens et hauts, on peut exercer des effets néfastes ou au contraire favorable au
développement. Même que les statistiques ne permettent pas de donner des précisions sur le
poids de la taxation des marocains mais ce qui est clair c’est l’inégalité sociale profonde.
L’analyse de la pression fiscale différentielle permet d’apprécier d’une part, la part des
différentes composantes de la fiscalité par rapport au PIB, et d’autre part comment les inégalités
sociales infléchissent la répartition de la charge fiscale.
année Impôt indirect/PIB en % impôt direct/PIB en %

1970 10,49 3,7

1971 10,19 3,1

1972 9,47 3,1

1973 10,43 3,4

1974 15,77 3,1

1975 17,99 3,3

1976 13,57 3,8

1977 15,43 4,5

11
Anas BENSALEH ZAMRANI:”la fiscalité face au développement économique et social du Maroc” édition Laporte
rabat 1982.

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -13-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale

Figure 3: La pression fiscale directe et indirecte par rapport au PIB entre 1970 et 197712

20
18
16
14
12 Impôt indirect/PIB
10
8 impôt direct/PIB
6
4
2
0

7 0 7 1 7 2 7 3 7 4 7 5 7 6 7 7
19 19 19 19 19 19 19 19

Figure 4: L'évolution de la pression fiscale directe et indirecte par rapport au PIB


entre 1970 et 1977.
L’évolution de la pression fiscale différentielle entre 1970 et 1977 met en évidence les
constatations suivantes13 :
 les prélèvements direct et indirect sont très irrégulier, ceci peut être
imputable aux variations de la matière imposable qui est conditionné par les aléas de la
conjoncture économique et les fréquentes modifications apporté aux taux et aux barèmes des
différents impôts depuis l’indépendance.
 Le déséquilibre frappant la structure de la pression fiscale par l’importance
des impôts indirects qui présente 12,91% du PIB. Cet accroissement des impôts indirects
provient d’une part de nature extravertie de l’économie marocaine dont les échanges extérieurs
représentent 50% du PNB et d’autre part par l’augmentation rapide des prix qui a été de 16,5%
en moyenne de 1973. il est évident que du fait de la très forte augmentation des prix, les revenus
nominaux des contribuables ont été plus fortement taxés qu’ils ne l’auraient été en l’absence de
l’inflation ; ce qui entraîne une augmentation de la pression fiscale sur les contribuables et
touchaient plus durement les revenus faibles.
 Faiblesse et stagnation de la fiscalité directe pour les raisons suivantes :
a) l’insignification contributive de l’impôt agricole qui représente 0,11% du PIB et
disant que le Maroc est un pays agricole et ce secteur contribue d’une 20% dans le PIB, on parle
ainsi d’un rendement extrêmement bas de ce secteur ; cela veux dire que la charge fiscale direct
se transfère de la compagne vers la ville.
b) Encore même en ville, c’est le secteur moderne de l’activité économique qui se
trouve pénalisé par l’imposition fiscale.
12
Source : tableau élaboré à partir des lois de finances entre 1970 et 1977.

Anas BENSALEH ZAMRANI:”la fiscalité face au développement économique et social du Maroc” édition
13

Laporte rabat 1982.

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -14-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
Ces caractéristiques sont presque identiques pour tous les pays en développement.
On constate aussi à cette période que les impôts directs sont basés sur les IBP tant que
pour 70% sont des impôts versés par l’OCP.
Ce qui marque aussi cette faiblesse est :
i. Les généreuses exonérations et dégrèvements accordés à l’entreprise privée.
ii. La fraude et l’évasion fiscale qui caractérisent les contribuables (sociétés,
commerçants, professions libérales…).
Mais peut on dire que seulement la contribution de l’OCP qui a engendré cette
augmentation de la pression fiscale, si oui, est ce qu’il n’a pas contribué au même titre dans le
PIB ?

II- la pression fiscale après 1980 :

1- la pression fiscale globale :


Comme on peut le constater par les chiffres qui vont suivre, le ratio de la pression
fiscale globale , depuis 1980 n’a connu aucune évolution comparable, demeurant au contraire
quasiment contenu dans une fourchette comprise entre 18 et 23% du PIB, alors force est de
constater que pour l’essentiel la pression fiscale n’a significativement ni baissé ni augmenté
depuis trentaines d’années (de 1980 jusqu’au nos jours).

Année Taux de la pression fiscale en %

1980 18,3

1981 19

1982 19,5

1983 19,2

1984 18,8

1985 18,1

1986 18,1

1987 19,7

1988 20,4

1989 21,1

1990 21,9

1991 20,9

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -15-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
1992 23,8

1993 23,1

1994 21,2

1995 21,6

1996 20,8

1997 21,9

1998 23,8

1999 23,1

2000 21,9

2001 22

2002 22

2003 21,7

2004 22

2005 24,1

Figure 5:Le rapport recettes fiscales/ PIB au Maroc entre 1980 et 200514

taux de la pression fiscale au Maroc depuis 1980

26
24
22
20
18
16
14
12
10
80 82 9 84 9 86 88 9 90 9 92 9 94 96 9 98 0 00 02 0 04
19 19 1 1 19 1 1 1 19 1 2 20 2

Figure 6: l'évolution du taux de la pression fiscale après 1980.

14
Ministère de finances : ”Tableau de bord des finances publiques” décembre 2006.

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -16-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
Les années 80 font marqué le régime fiscale marocain par la réforme inspirée du programme
d’ajustement structurel recommandé par les institutions financières internationales: FMI et la banque
mondiale. La réforme fiscale visait la réduction de la pression fiscale, toutefois l’application du
programme d’ajustement structurel a provoqué des résultats néfastes car durant ces années, on constate
que la pression fiscale a resté stable mais elle est largement supérieure à la moyenne du monde arabe
18%, des pays du sud est asiatique 17% et des pays de l’Amérique latine 17%.

Avec ce taux en moyenne de 21,09% du PIB stable, on peut dire que l’augmentation des
recettes fiscales et du PIB était en même proportion.

Autrement dit, malgré les allégements fiscaux intervenu ces dernières années, la pression
fiscale a été consolidé, se situant à 22,37% durant la période 1996-2005 contre 19,4% entre 1980-1989.
En effet, cet indicateur a atteint son niveau maximum en 2005, soit 24,1% suite à une conjoncture
économique favorable marquée par des performances soutenues des secteurs tel que les télécoms, les
cimenteries et le secteur financier. L’importance des recettes fiscales en 2005 est attribuable aussi aux
efforts de recouvrement et au contrôle fiscal.

Si on parle de l’élasticité ( ou la sensibilité) des recettes fiscales par rapport au PIB, elle
s’est révélée à 1,1% entre 1996-2005 contre 0 ,9% entre 1990-1995 c'est-à-dire que pendant la première
période, les recettes fiscales augmentent moins que proportionnelle que le PIB tandis que pendant la
deuxième c’est l’inverse. A cause de cette élasticité négative qu’on constate une réduction de la pression
fiscale entre 1990-1995.

Cette évolution des recettes fiscales a bénéficié d’une multitude des mesures ayant en pour
conséquence des recettes exceptionnelles importantes notamment la modernisation de l’administration
fiscale en vue de rendre le système de collecte plus efficace, le renforcement du contrôle, la reforme de
TVA, l’amnistie fiscale, mais surtout visant à réduire le poids de la fiscalité dérogatoire.

2- la pression fiscale différentielle :


L’analyse sur cette période depuis 1980 permet de démontrer que la reforme fiscale a réussi à
modifier la structure des recettes fiscales. En effet, il y a une amélioration de la part des impôts directs
dans les recettes fiscales globales : 34,1% entre 1996-2005 contre 24,5% entre 1980-1989.

C’est ce que ces données nous permettent de voir :

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -17-


a
Impôt indirect(TVA+TIC)/PIB en % Impôt direct/PIB en %
nnée

1
980 fiscaux
Les systèmes 7,4
4,4
La
pression
981
1
fiscale
7,3
4,6

1
4,4
982 7,9

1
4,6
983 8,4

1
4,7
984 8,1

1
4,6
985 8

1
4,2
986 6,8

1
4,9
987 7,3

1
4,9
988 7,2

1
5,4
989 7,5

1
6,5
990 7,9

1
5,6
991 8,1

1
6,9
992 8,9

1
6,1
993 8,9

1
5,4
994 8,1
F 1 igure
8: La 5,7
995 10,4

1
6,6
996 9,4

1
6,5
997 10,5

1
7,3
998 10

1
7,7
999 10,6

2
6,8
000 10,6

2
7,3
001 10,2

2
7,6
002 10,1
Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -18-
2
8
003 10
Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
pression fiscale directe et indirecte par rapport au PIB aprés 1980.
Ainsi depuis 2004, il y a un renforcement de la part de la fiscalité directe dans la
formation des recettes fiscales et part la tendance de l’égalité de la part des deux impôts dans le
PIB.
Depuis 1980, il y a une stabilité de la part des droit d'enregistrement dans le PIB par
une moyenne de 1,3%, quant aux droit de douane il y a une baisse depuis la mise en œuvre de
démantèlement tarifaire passant de 4,8% en 1980 à 2,7%15 en 2005 du PIB, mais cette baisse est
compensé au sein des impôts indirects par l’amélioration des autres impôts indirects tel que la
TVA qui a engendré une amélioration de 4,9% du PIB à 7,1% par l’élargissement de son champ
d’application comme le cas dans tous les pays en développement en raison de sa neutralité
économique tout évitant de s’appuyer sur l’IR ou l’IS en raison de l’étroitesse de leurs assiettes.
Les points clé de cette évolution :
 Pour les impôts indirects (inclus seulment la TVA et la TIC), ils représentent en
moyenne de 8,66% du PIB durant cette période, et on peut expliquer les variations comme suit :
1986 : la diminution des recettes de la TVA de 9 point qui a engendré la baisse du taux
en sachant qu'elle était introduite cette année là .
1995 : l’augmentation des impôts indirects à la courbe est précisément lié à la taxe
intérieur de la consommation spécialement sur le pétrole, ainsi pour la diminution de l’année qui
suit c'est-à-dire 1996.
 Pour les impôts directs, ils représentent en moyenne de 5,78% du PIB depuis
1980, et les variations marquantes le graphe se manifestent comme suit :
1990 : cette augmentation est due à l’augmentation de 5 point de l’IS à cause de
certaines mesures sur la non déductibilité des amendes, des pénalités et majorations, au même
que l’exonération totales des plus-values est conditionnée par leur réinvestissment et la
conservations des dits biens au moins 5ans.
1991 : la baisse de cette année des impôts directs est due à la chute des autres impôts
directs (principalment la patente grace à sa répartion pour 90% pour les communes du lieu
d'imposition et à 10% pour les recettes de l'Etat), malgré l’augmentation de l’IS.
1992 : l’augmentation des impôts directs est due à l’augmentation de l’IS de 7 points à
cause de déplafonnement de la cotisation minimale avec la fixation de son taux 0,5% du CA au
lieu des taux progressifs.
2000 : la diminution des impôts directs est due à l’exonération du secteur hôtelier pour
la partie du CA réalisé en devise.
Depuis 1980, la politique fiscale marocaine a préconisé toujours une réduction de la
pression fiscale avec un élargissement de l’assiette fiscale, pourtant cette pression fiscale
demeure encore dans un élan élevé.

15
Ministère de finances : ”Tableau de bord des finances publiques” décembre 2006.

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -19-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
Certes, cette analyse porte sur plusieurs éléments représentants la fiscalité marocaine,
mais elle reste insuffisante pour nous faire demontrer comment la pression fiscale est réparti sur
les contribuables marocains.
Ce qui est sur que la pression fiscale au maroc n'est qu'apparente, et on peut dire que les
mesures prises par le systeme marocain n'avaient pas d'influence remarquante sur la pression
fiscale, donc on peut constater d'après les graphiques ci-dessus que cet accroissement de la
pression fiscale est dû principalment à la performance de l'administration fiscale.

III- La manifestation de la pression fiscale au Maroc :

1. Les Marocains paient-ils trop d’impôt ?:


Le problème de la fiscalité au Maroc16, et le constat a été fait y compris par
l’administration fiscale, réside fondamentalement dans l’étroitesse de son assiette. Plus
simplement, cela veut dire que seule une minorité paye vraiment l’impôt. De ce point de vue, le
taux de 22 % en moyenne du PIB de la pression fiscale, quoi que pas trop élevé dans l’absolu,
est en réalité trop pesant puisque supporté par un nombre de contribuables réduit par rapport au
potentiel. Environ 3 millions de contribuables paient l’impôt sur le revenu (l’IR).
En 2006, 50 sociétés seulement ont contribué à hauteur de 56% aux recettes totales de
l’impôt sur les sociétés (l’IS). Et sur ces 56% des recettes, la part du secteur public représente
17,5% et celle du secteur des télécommunications 17,4%. Idem pour la TVA à l’intérieur : en
2006, sur les 50 sociétés qui ont versé 56% des recettes totales de l’IS, 32 seulement ont effectué
des versements représentant 48% des recettes totales de la TVA ; les 18 sociétés restantes
n’ayant effectué aucun versement. A tout cela, il faut ajouter les dépenses fiscales découlant de
l’importance des exonérations et qui occasionnent un manque à gagner estimé, en 2006, à 21,5
milliards de dirhams (et encore, ce montant serait sans doute plus élevé si les 405 mesures
dérogatoires avaient été toutes évaluées).
La progression des recettes, une opportunité pour baisser les taux d’une certaine manière,
c’est cette étroitesse de l’assiette fiscale au Maroc qui explique, en grande partie, les
progressions assez élevées des recettes fiscales ces dernières années. Car si, en 2006, à titre
d’exemple, l’IS a progressé de 28%, la TVA de 30% et les droits d’enregistrement de 13,7%,
c’est principalement en raison de l’action de l’administration fiscale (qui dissuade de plus en
plus les assujettis de se soustraire au fisc), en sus, bien sûr, des mesures législatives adoptées
dans les dernières Lois de finances. Cela explique le manque de corrélation entre la progression
des recettes fiscales et celle du PIB.
Il est significatif en effet que, même en période de sécheresse comme en 2006/2007, alors
que la valeur ajoutée agricole a été négative et que la croissance globale ne dépasserait pas 2%
cette année, le taux d’accroissement de la TVA a atteint 23,3% à fin août 2007 (dont 18,8% pour

16
La vie économique du 30 octobre 2007 : SALAH AGUENION

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -20-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
la TVA à l’intérieur et 27% à l’importation), tandis que l’IS a, lui, progressé de 20% et l’IR de
16%. Donc, cette marge de progression des recettes, due à l’importance de l’évasion fiscale, est
à la fois une opportunité, puisque la réduction progressive de ce phénomène offre des possibilités
de baisser les taux d’imposition, et une source d’inquiétude dans la mesure où l’évolution des
recettes paraît déconnectée de la croissance économique. Mais ce qui inquiète certains
observateurs, c’est le renversement de la structure fiscale : depuis 2004, en effet, les recettes des
impôts indirects dépassent celles des impôts directs. Bien que ce soit là l’objectif poursuivi par
les pouvoirs publics, en raison, disent-ils, de la neutralité économique de la fiscalité indirecte,
pour d’autres, en revanche, ce renversement n’est pas de nature à préserver les plus vulnérables.
2. quelles voies de réformes pour la baisse de la pression fiscale au
Maroc:
Aujourd’hui, le Maroc a mis ses finances publiques sur les rails, cependant leur
consolidation demeure un enjeu majeur pour notre pays. Il y a lieu, en effet, de continuer à agir
par des actions structurelles pour éviter que le pays ne se retrouve dans la situation qu’il a
connue au début des années 1980 et qui a abouti au programme d’ajustement structurel de 1983,
dont la réforme fiscale a constitué l’un des volets essentiels17.
C’est la loi-cadre de 1984, dont l’un des principaux objectifs a été l’élargissement de
l’assiette. Cet élargissement est de nature à compenser le manque à gagner inhérent à la baisse
de la pression fiscale.
Il devenait donc nécessaire de reprendre la réflexion sur le système dans sa globalité :
simplification, harmonisation et rationalisation.
Parallèlement aux actions de simplification, l’objectif d’élargissement de l’assiette suscite
aujourd’hui une large adhésion. En effet, il est à présent admis qu’il est incontournable dans
toute action visant une baisse de la charge fiscale.
Cet objectif consiste en l’allègement de la charge fiscale pesant sur les contribuables. Il est
sans conteste le plus populaire de tous, tant au niveau des ménages que des entreprises.
Mais sa mise en pratique est souvent compromise par des contraintes budgétaires
amplifiées par la multiplicité des régimes dérogatoires. Le choix du niveau de pression fiscale
doit nécessairement se faire en tenant compte de ces contraintes.
C’est cette vision qui a prévalu ces dernières années à travers un effort soutenu
d’élargissement de l’assiette et aboutissant en 2007 au réaménagement du barème de l’impôt sur
le revenu notamment. Ce sont, ainsi, les bons résultats obtenus, en terme de recettes fiscales, qui
ont fournis aux pouvoirs publics les moyens de consentir un effort exceptionnel de 2,5 milliards
de dirhams en termes de coût budgétaire, en faveur des ménages dont 285 000 ont été totalement
exonérés.
Toutefois, les divers régimes dérogatoires adoptés ensuite ont, non seulement complexifié
le système fiscal, mais ont également occasionné un manque à gagner pour le budget.
Dans un pays où l’informel représente autour de 70% de l’économie nationale18, il
convient plutôt d’adopter une autre politique. Celle visant à encourager les sociétés et
17
Discours du Mr N. BENSOUDA, Directeur Général des Impôts, chambre de commerce espagnole 10 avril 2007.

18
Le journal : aujourd'hui le Maroc

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -21-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
commerces de l’économie souterraine à rejoindre l’activité formelle de telle sorte d’élargir
l’assiette de l’impôt. Or, plusieurs observateurs pensent que le poids du régime fiscal national, tel
qu’il s’exprime, est plutôt de nature à renforcer encore plus la prégnance de l’informel. Certes,
l’État a d’autant plus besoin de ressources supplémentaires pour fonctionner que les recettes de
la privatisation ont connu ces dernières années un amenuisement important qui ira s’accentuant
pour les prochains exercices. Ceci est compréhensible. Mais tirer fiscalement sur tout ce qui
bouge l’est moins alors qu’il s’agit de faire preuve d’imagination en s’éloignant le maximum
possible de la facilité. Tout à sa course effrénée vers les niches fiscales, l’argentier du Royaume,
qui a taxé les salles d’exposition du ministère de la Culture, a décidé de faire de même pour les
pourboires des serveurs de café ! C’est vraiment fort de “s’en prendre“ à cette catégorie
socioprofessionnelle défavorisée qui, compte tenu de son salaire dérisoire souvent en dessous du
SMIG, vit généralement de la générosité des clients. Tant qu’à taxer à tout va, autant imposer
dans la foulée les mendiants dont le métier a la réputation de rapporter gros.  À ce rythme, on ne
va pas s’arrêter. En fait, les pouvoirs publics sont invités plus que jamais, en ces temps de disette
budgétaire, à rationaliser les dépenses publiques en faisant la chasse aux charges superflues et
somptuaires. Une chose est sûre : continuer à vivre au-dessus de ses moyens sans une réforme
fiscale juste et adaptée c’est aller directement droit au mur.

IV- Une comparaison internationale :

Au maroc, la pression fiscale est souvent présentée comme très excessive, mais une
comparaison avec les autres pays reste aussi valable.
En 2003, le taux de la pression fiscale pour certains pays s'est présenté comme suit19:

pays le taux de la pression fiscale en % du PIB


SUEDE 50,6
FRANCE 43,4
ESPAGNE 34,9
TURQUIE 32,8
USA 25,6
MAROC 21,7
MEXIQUE 19

Figure 9: le taux de la pression fiscale dans certains pays en 2003.

19
L.GODBOUT, P.BELTRAME: "fiscalité comparée:comparaison de l'importance des recettes fiscales par rapport
au PIB," université de SHERBROOKE.3 novembre 2006.

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -22-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale
le taux de la pression fiscale

mexique

maroc

USA

turquie

espagne

france

suéde

0 10 20 30 40 50 60

Figure 10:
on voit cette grande différence entre les taux dans ces pays, ce qui peut expliquer
qu'une comparaison internationale des taux de la pression fiscale est très délicate.
La comparaison ne revêt pas une signification importante quand il s’agit d’apprécier le
niveau optimum de prélèvement,c'est-à-dire l’étude portée sur le taux de la pression fiscale et les
différences existantes entre les pays développé et les pays en développement ne permettent pas
d’établir des corrélations valables entre le niveau de développement et le niveau de la pression
fiscale, cette dernière dépend d’autre facteur tel que le degré de l’interventionnisme étatique, la
résistance de certains groupes sociaux à l’impôt, de l’ampleur de la fraude et de l’évasion fiscale.
Ainsi la notion de pression fiscale dans les PVD doit être examiné avec beaucoup de
prudence à cause des insuffisances de l’appareil statistique dans ces pays. Les études peu
nombreuses sur la pression fiscale dans les PVD situent cette dernière en moyenne de 15% du
PIB. Cette moyenne cache des différences énormes et la faiblesse du prélèvement globale dans
les PVD s’explique par la faiblesse de la production nationale et du revenu par tête d’habitant.
Ces différences se présentent pour les raisons principales: d'une part les mesures prises
pour le calcul des composantes du taux de la pression fiscale soit pour le numérateur qu'au
dénominateur et ainsi la question des prélèvement sociaux se posent ou bien que la hausse du
niveau des recettes fiscales dans le PIB n’est pas forcément le résultat d’un surcroît de pression
fiscale mais d’une progression spontanée (à législation constante) des impôts, dopés par la
croissance; d'autre part elles tiennent aux périmètres contrasté des administration publiques
précisément dans les pays développés, certains pays comme les USA décident de faire appel au
secteur marchand pour assurer la production des biens et services sociaux, alors que d'autres
comme la suède préfèrent recourir à des administrations publiques pour en faire face c'est-à-dire
même lorsque le niveau des prélèvements est effectivement élevé, comme c’est le cas dans les
pays nordiques ou encore en france, le citoyen perçoit directement et indirectement la
contrepartie de l’impôt dont il s’est acquitté : équipements collectifs développés et gratuits,
environnement sain, sécurité, transport collectif de qualité, etc..

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -23-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale

Conclusion:

L'économie des systèmes fiscaux est descriptive et comparative avant d'être


explicative par le fait qu'elle repose sur des données dont la mesure est délicate et
l'interprétation parfois incertaines en raison de difficultés conceptuelles et
méthodologiques.
Certes, La pression fiscale reste pour toujours un sujet de débat universel pour
les spécialistes, ainsi pour tous les agents économiques.
Au Maroc, dans presque toutes les lois de finances, on trouve une partie qui
s'articule autour de la réduction de la pression fiscale.
Quant au projet de la loi de finance de 2009, elle préconise une réduction de
la pression fiscale sur les entreprises et les ménages qui doit s'accompagner d'une
mobilisation du potentiel fiscale par la poursuite de :
 La révision des exonérations accordées aux secteurs qui bénéficient le
plus d'avantage fiscaux (immobilier, tourisme, régions, exportations, énergie et
mines, industrie alimentaire...).
 La reforme de la TVA notamment au niveau de la réduction du nombre
de taux (pour le sucre, péage pour l'utilisation des autoroutes, opérations de
transport de personnes et de marchandises, distributions d'eau...)20.
Mais la question qui se pose c'est : est ce que ces mesures prises par
l'administration fiscale pourrait effectivement alléger la pression fiscale et encore
est ce que cet allégement de la pression fiscale va être reparti d'une façon équitable
entre les différents agents économiques
Les prélèvements fiscaux par les différents impôts sont indispensables pour la
bonne marche de l'état et pour faire face aux différentes dépenses publiques qu'elle
a sa charge. Parler de la pression fiscale reste sans rien d'importance si on ne
demande pas la question suivante : Peut on judicieusement évaluer les
prélèvements sans en examiner l’utilisation c'est-à-dire la structure des dépenses
publiques et leurs impacts sur les conditions de vie des citoyens ?

20
Ministère de finance; Projet de loi de finance 2009.

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -24-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale

 Anas BENSALEH ZAMRANI : « la fiscalité face au développement économique


et social du Maroc ». Édition Laporte rabat, 1982.
 Annie Vallée, « Les systèmes fiscaux », Seuil, 2000
 Mohammed KASRAOUI : « Gestion fiscale de l'entreprise marocaine ».
Édition cabinet KASRAOUI 2003.
 A.BOURZIZA & O.GHAFIR: « structure de pression fiscale au Maroc »
mémoire pour l'obtention de licence:1994-1995
 Ministère de finances : ”Tableau de bord des finances publiques” décembre
2006.
 OCDE, statistique des recettes publiques, 1965-1998, Paris, 1999

 Les sites de recherche :

o www.wikipedia.com
o www.leconomiste.com
o www.lavieeco.com
o www.aujourdhui.ma.

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -25-


Les systèmes fiscaux La
pression fiscale

Introduction 1
Chapitre I : la pression fiscale : présentation et structure _2

I. Notion de pression fiscale 2

II. Convention de mesure 3

1. Taux de Prélèvement Obligatoire (T.P.O) 3

P
2. Taux de Pression Fiscale (T.P.F) 4

III. Composition du taux de pression fiscale 5

1. Les Recettes Fiscales 5

2. Le Produit Intérieur Brut (P.I.B) 6

A
3. Les charges sociales 7

IV. Conséquence d’une fluctuation du taux de la pression fiscale : 8

1. La courbe de Laffer 8

2. Les critiques adressées au modèle théorique de Laffer   9

G
Chapitre II : la Pression Fiscale au Maroc 10

I. La Pression Fiscale jusqu’au 1980 10

1. La Pression Fiscale Globale 10

2. La Pression Fiscale Différentielle 12

E
II. La Pression Fiscale après 1980 14

1. La Pression Fiscale Globale 14

2. La Pression Fiscale Différentielle 16

III. La manifestation de la pression fiscale au Maroc : 19

S
1.Quelles voies de réformes pour baisser la pression fiscale au Maroc 19
2.Les Marocains paient-ils trop d’impôt ? 20

IV. La comparaison internationale 21

Conclusion : 23
Bibliographie 24
Sommaire 25

Master : Fiscalité Et Finance d’Entreprise Page -26-

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