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Khalid Bouzelmat
Rabat Agdal
Kh.bouzelmat@yahoo.com
kh.bouzelmat@gmail.com
Abstract:
Key words: The effectiveness of the tax incentive - The estimated revenue cost of
the incentive- costs of tax incentive- Burden on tax administration- Tax avoidance
1
Dés l’indépendance politique, les pouvoirs publics au Maroc, ont entrepris des
politiques interventionnistes de relance de l’investissement pour suppléer le secteur
privé dans un premier temps et pour l’inciter à agir et se développer par la suite. Les
instruments d’interventions étaient multiples et variables, à titre d’exemple, on peut
citer l’instrument fiscal qui est le plus ancien, mais aussi celui qui a présenté une
constante de la politique économique.
1()
Pierre Fontaneau : Fiscalité et investissement, Dossiers Thémis, PUF 1972
2()
J. Tinbergen : Techniques modernes de la politique économique, Paris, Dunod
3()
S.Quirs.valette : Un nouveau concept de politique économique : l’incitation,
Hachette, 1978, p : 18
2
section sera consacrée à l’étude de l’impact du système des incitations fiscales sur
certaines grandeurs économiques (S2).
Section 1-le système des incitations fiscales : Une surenchère de libéralités
4()
Jacque (A), directeur banque international d’Afrique
3
faisant espérer un rendement ,meilleur ou plus rapide, de leurs capitaux et dans
une certaine mesure l’éventualité de récupérer ceux-ci pour les engager à nouveau
dans le même pays ou ailleurs ».
5()
Revue juridique indépendance et coopération tome II, n°4 octobre 1968.
4
B- La charte d’investissement : Vers plus de cohérence et d’harmonisation
6()
Dahir n° 1-95-213 du 8 novembre 1995 portant promulgation de la loi cadre n°
18-95 formant la charte de l’investissement BO N° 4336 du 6 décembre 1995.
5
C-Code général des impôts: Un rassemblement de textes fiscaux préalablement
Éparpillés
L’élaboration du CGI en 2007, s’inscrit dans le prolongement des réformes
menées par les pouvoirs publics, et tendant à l’amélioration de l’environnement
juridique, fiscal, et économique de l’investissement par la modernisation des
systèmes, législatifs, judicaires et financiers. Ce code a mis fin à la dispersion des
mesures fiscales à travers une panoplie de textes et prévoit que toute disposition
fiscale doit être insérée dans un code. L’objectif est d’assurer une meilleure lisibilité
et une meilleure visibilité dans l’approche du système national.
7()
Toufali(T) : l’impact de la fiscalité sur les investissements et l’économie au
Maroc, thèse de doctorat, faculté de droit Lyon (I), p.451, 1997.
8()
GATT : l’accord a été signé le 30 octobre 1947 par les 23 pays suivants Australie,
Belgique, Birmanie, Brésil, Canada, Ceylan, Chine, Cuba, USA, France, Inde,
Liban, Luxembourg, Norvège, Nouvelle Zélande, Pakistan, Pays bas, Royaume
Uni, Syrie, Tchécoslovaquie et Union sud africaine, il s’est transformé en (OMC)
celle ci est crée à Marrakech le 15 avril 1994 par 111 délégations sur 125 pays qui
participèrent aux négociations commerciales multilatérales (NCM) l’entrée en
vigueur de l’accord sur OMC a été fixé au 1er janvier 1995.
7
leur bien-être économique et social et améliorer certains indices nationaux, ils
pourront adhérer, facilement, à l’approche de l’Etat et dans certaines mesures
répondre, avec soulagement, à l’appel du civisme fiscal. Dans le cas contraire, il
conviendrait et dans l’urgence de revoir ce système en profondeur, de manière à ce
que les pouvoirs publics honorent leurs engagements vis à vis leurs concitoyens
comme de bons pères de familles. En bref, pour s’assurer, de la répercussion réelle
de ces mesures, on analysera dans la prochaine section l’impact des incitations
fiscales sur les agrégats économiques nationaux.
Section2 -Impact dérisoire du système des incitations fiscales sur les grandeurs
Économiques
Comment peut-on estimer les manques à gagner dus aux dépenses fiscales ?
Quand peut- on dire que telle ou telles mesures ont causé des pertes fiscales ?, en
réalité, ce qui est important à savoir c’est si, les bénéfices retirés, de l’adaptation
d’une telle mesure ou pratique, sont supérieures à ceux qui auraient résulté de la
prise en charge directe par l’Etat de la réalisation des investissements productifs
d’un montant égal aux pertes (9).
9()
Zamrani (B) : la fiscalité face au développement économique et social Au Maroc,
édition : la porte 1992.p : 265.
8
investissements soient pleinement réalisées au bout de chaque année respective et
sous réserve que le montant estimé des pertes fiscales soit affecté à des
investissements productifs et non dilué dans le budget de fonctionnement.
Ainsi, pour cerner les contours de l’évaluation des stimulants fiscaux nous
avons jugé utile d’emprunter la démarche suivante : D’une part, on va traiter
l’impact des incitations fiscales sur les indicateurs économiques internes (A) et
d’autre part, on étudie leur impact sur les grandeurs externes (B).
10()
Montagnier (G): L’évolution de la fiscalité des produits financiers RFFP N°22
1988 P.60.
11() -
Vues économiques : l’épargne : revue semestrielle du CPM N°7, p.5.
12 -
Rapport du HCP sur les indicateurs sociaux au Maroc p : 302
9
au PIB a diminué de 6 points de pourcentage dans les pays développés et de 8
points de pourcentage dans les pays en voie de développement, se situant durant la
deuxième moitié des années 80 aux alentours de (20%) dans les premiers et (23%)
dans les seconds (13).
De ce fait, la résolution 2526 (XXV) de l’AG des NU, dispose que les pays en
voie de développement doivent assumer, l’essentiel, de la responsabilité du
financement de leur développement. Ils feront tous leurs efforts, pour mobiliser
l’épargne, intérieure, par l’intermédiaire des institutions financières, des sociétés
d’épargnes, des caisses d’épargnes et en augmentant les possibilités d’épargnes à
des fins précises telles que la scolarité ou le logement. Le montant de l’épargne
disponible sera attribué aux projets d’investissements selon les priorités établies
pour un développement durable.
Au Maroc, le taux d’épargne nationale brute est resté dans des proportions très
limitées.
Le taux d’épargne nationale brute au Maroc en % du PIB
(Epargne nationale /PIB)
Source : Graphique établi par nous même sur la base des statistiques des rapports du
BAM de 2011 à 2017
A travers le graphique ci-dessus, il s’avère que le taux d’épargne14 nationale
est essoufflé, il est dans des proportions très limités et ce tout au long de sept
13()-
Akesbi (N) : L’impôt, l’Etat et l’ajustement, p.149, éd Actes.
Taux d’épargne: rapport d’épargne nationale brute sur le revenu national brut,
14
10
années, le taux d’épargne nationale moyen est de 27,45% avec un minimum de
25,5% et un maximum de 29,1%,il n’a pas dépassé les vingtaines durant cette
période, malgré le lot des incitations accordées par le législateur aux détenteurs de
l’épargne. Des plans d'épargne défiscalisés ont été introduits ces dernières années
pour encourager l'épargne longue. Mais, ils n'ont pas connu le succès escompté
parce qu'ils ont été mal conçus. Et l'insuffisance de l'épargne intérieure peut
conduire à faire, davantage, appel aux capitaux étrangers.
● Raisons capitales
● Raisons importantes
11
En effet, le problème général de l’épargne n’a pas encore reçu le traitement
spécial qu’il requiert dans un pays comme le Maroc. Certains, parlent d’une
comparaison de l’insuffisance de l’épargne privée par rapport à une épargne de
l’Etat à partir des recettes fiscales, or cette tendance n’est point hors critique.
Certes, il est constaté de plus en plus fait appel aux fonds publics pour financer les
investissements des entreprises dans le secteur public que celui du privé. Cette
tendance pouvait justifier un examen, plus approfondi, des mécanismes permettant
d’orienter les fonds publics vers les investissements productifs. Toutefois, dans la
pratique, ni les taux d’impositions peuvent dépasser un certain plafond et ni les
dépenses publiques, à d’autres fins, peuvent descendre au dessous d’une certaine
valeur- plancher.
b- Anémie de l’investissement
12
Source : Graphique établi par nous même sur la base des statistiques des rapports du BAM de
2010 à 2017
13
être atténuée par les effets de la crise financière de 2008 et du ralentissement
transactionnel dans la zone euro sur l'économie marocaine.
Cette démarche ne vise pas à remédier aux carences des secteurs économiques
anémiques, mais une simple procédure destinée à transférer à certains groupes
privés d’importants avantages fiscaux sans contrepartie significative pour le trésor (
16)
.
15()
FMI « modernisation du système fiscal et son administration 2001.
16()
Serghini.(A) : Le rôle de l’impôt dans le développement du Maroc, thèse de
doctorat, Paris 1984, p.261.
14
B- Impacts Marginaux sur la résorption du chômage : Un marché du
travail défaillant
En effet, le chômage est défini (17) comme la situation d’un individu ou d’une
partie de la main d’œuvre dans un pays sans emploi et à la recherche d’un emploi,
les chômeurs sont inclus dans la population active. Le chômage peut être total ou
partiel (réduction de l’horaire du travail). Parfois, ce concept pose un problème de
mesure et de définition, les indicateurs retenus varient d’un pays à l’autre.
17()
Dictionnaire économique et social ; éd : NATHAN CD échaude maison, p : 71.
15
Source : Graphique établi par nous même sur la base des statistiques du HCP de 2010 à 2017
Ceci étant dit, qu’en est-il maintenant de l’impact de la fiscalité sur les
indicateurs externes ?
16
Paragraphe 2- Au niveau des indicateurs externes : Le bilan est mitigé
On étudie d’un côté, l’effet négatif sur les investissements directs étrangers et
d’un autre côté, le transfert technologique et croissance.
18()
Harras (L): Attraction de l’investissement étranger et dynamique de l’économie
marocaine, Impression Al Fadila, 2001, p.62.
19()
Akari : IDE et développement : l’expérience tunisienne actes du colloque sur les
investissements directs étrangers : facteurs d’activités et de la localisation éd :
Toubkal Harmattan, p 266-267, cité par M..Nmili, thèse de Doctorat, op. cit,
p.292, Fès.
17
■ Facilitation du passage d’une économie fermée protégée basée sur le
secteur public à une économie ouverte libéralisée, faisant de l’initiative
privée un pivot de développement.
20()
Recettes brutes des investissements octroyés ; englobent en plus des
investissements directs, les investissements de portefeuille, les prêts et avances en
compte courant.
18
région du MENA21, on constate que depuis 2010, la part du Maroc dans le total des
flux d’IDE de la région a, régulièrement, progressé pour atteindre 13 % en 2015,
alors qu’elle avait, constamment, diminué dans la période qui a précédé
Source : Graphique établi par nous même sur la base des statistiques de la balance des
Paiements du FMI Février 2018
21
MENA : Middle East and North Africa , les pays du Moyen-Orient et d’Afrique
du nord
22
Examen des statistiques d’investissements directs internationaux au Maroc OCDE
février 2018
19
1.3 % du PIB de la région, contre 5 % du PIB en moyenne pendant la période
2006–2009.
Il est certain que par rapport à ces Etats, les flux de ces investissements en
direction du Maroc, sont insuffisants, mais leurs évolutions durant toutes ces années
nous permettent d’observer leur stabilité voire de petits bonds en avant, surtout à
partir de l’année 2012, contrairement à ce qui a été enregistré aux Etats de l’Irak,
l’Algérie et surtout l’Arabie saoudite, où la courbe a été remarquablement
descendante.
23()
Mzouri (A-M) : Essai sur les dépenses fiscales au Maroc objet et intérêt de
l’étude dans un pays en voie de développement thèse de doctorat d’Etat, Paris,
1984, p.330.
20
facilitent pas toujours l’accueil productif de la technologie transférée par la firme
internationale. Il convient de se doter, au préalable, de structures capables
(24)
d’accueillir la technologie de pointe dans le cas où l’Etat ou l’entreprise
émettrice est connue généreuse.
Il est jugé utile, pour s’approprier une technologie moderne d’accomplir les
conditions suivantes :
24()
Mzouri (A-M), idem op. cit, p.332.
21
Conclusion
Au terme de notre cheminement, il paraît que le système des incitations
fiscales au Maroc est d’ores et déjà déconnecté de la réalité économique. Après
avoir analysé, les diverses mesures d’incitations fiscales et leurs impacts sur les
principales grandeurs nationales, il a été constaté que le bilan est, généralement, en
deçà des attentes d’une économie déclenchant un vrai mécanisme d’accélération de
richesse et en deçà d’une éventuelle amélioration des indices socioéconomiques, ce
qui nous posse à s’interroger, légitimement, sur le point de savoir si le caractère
excessif de certaines mesures n’est que le résultat d’une surenchère à laquelle se
livre l’Etat.
En effet, le système d’incitation fiscale n’a pas atteint les objectifs escomptés
en termes d’augmentation d’investissement, d’épargne, de transfert technologique et
d’investissement direct étranger. Pire encore, cette politique d’incitation est parfois
détournée de sa vocation initiale, dans la mesure où les investissements dans le
secteur industriel qui ont bénéficié des avantages fiscaux sont les investissements
agrées d’extension c'est-à-dire, ceux qui auraient pu être réalisés sans aucune
politique d’incitation. Quant aux IDE, si leur évolution paraît remarquable, leur
contribution à l’équipement du pays est, pratiquement, faible par rapport aux
performances des pays qui ont servi de comparaison tels : La Tunisie, l’Irak,
22
l’Arabie saoudite et l’Egypte, les pays qui proposent moins d’incitations fiscales
que le Maroc.
23
Paragraphe1- Au niveau des indicateurs internes : En deçà des
attentes estimées 9
A-Essoufflement de l’épargne et l’anémie de l’investissement 9
B- Impacts Marginaux sur la résorption du chômage : Un marché du
travail défaillant 14
Paragraphe 2- Au niveau des indicateurs externes : Le bilan est
mitigé 16
A- Effet négatif sur les investissements directs étrangers 16
B- Transfert technologique et croissance : Un jeu à somme négative 19
Bibliographie :
24
9- Mzouri (A-M) : Essai sur les dépenses fiscales au Maroc objet et intérêt de
l’étude dans un pays en voie de développement thèse de doctorat d’Etat,
Paris, 1984.
10-Pierre Fontaneau : fiscalité et investissement, Dossiers Thémis, PUF 1972.
11-Rapports sur les dépenses fiscales 2013 à 2020
12-Rapports du BAM 2011 à 2018
13-Rapports du HCP
14-Rapport sur l’examen des statistiques des IDI au Maroc OCDE, Février
2018
15-Rapport d’OXFAM : Un Maroc égalitaire, une taxation juste.
16-Serghini, (A) « le rôle de l’impôt dans le développement du Maroc, thèse de
doctorat, Paris 1984.
17- S.Q.V : un nouveau concept de politique économique : l’incitation,
Hachette, 1979.
18-Toufali (T) : l’impact de la fiscalité sur les investissements et l’économie au
Maroc, thèse de doctorat, faculté de droit Lyon (I), 1997.
19-Vues économiques : L’épargne : revue semestrielle du CPM N°7.
20-Zamrani (B) : la fiscalité face au développement économique et social Au
Maroc, édition : la porte 1992.
25