• Incontestablement, depuis les années 80, le Maroc a réalisé de grandes avancées au niveau de son système fiscal. Nous disposons d’un système moderne, une modernité qui se vérifie, notamment, par l’existence d’un code général des impôts unique qui regroupe toutes les dispositions fiscales régissant l’ensemble des impôts marocains, tous les aspects techniques relatifs à ces impôts et taxes comme l’assiette, l’évaluation, le recouvrement et le contentieux, tous les avantages fiscaux qui prennent la forme d’exonérations, de taux réduits, d’abattements, alors que ces avantages fiscaux étaient autrefois dispersés dans des textes spéciaux. • Notre système fiscal a connu aussi des avancées importantes concernant les garanties données aux contribuables, notamment en matière de contrôle, ainsi qu’au niveau de la simplification et de la transparence. • Mais cela n’empêche pas que l’on doit de manière régulière faire un bilan de ce qui a été fait, et de qu'il reste à faire. De ce qui a marché et de ce qui n’a pas marché. • Le problème est que souvent, après la mise en place d’une loi- cadre, différentes mesures se trouvent introduites dans les lois de finances successives, pour répondre à des préoccupations ou à des pressions sectorielles ou catégorielles du moment. Tout cela se traduit à la fin par des distorsions du système fiscal et par une atteinte à sa cohérence. • le monde évolue à grande vitesse, les technologies aussi ! La mondialisation et la concurrence internationale que subissent nos entreprises nous commandent de faire le point régulièrement sur nos stratégies afin de nous réadapter. On a vécu des assises en 1999, des assises en 2013, juste 6 ans après 2019 , les 3èmes assises. Evoquer le sujet • Parler des diverses réformes et stratégies . • Parler du NMD . • Parler ensuite du besoin de financement . • Évoquer la réforme fiscale comme solution à ce besoin . Problématique /plan • Quelles sont les mesures contenues la loi cadre 69-19 portant réforme de la fiscalité ? • Faire un diagnostic , les mesures et les conditions de réussite Piments • « Aussi, dans la perspective de la mise en œuvre du modèle de développement, le nouveau gouvernement doit définir les priorités et les projets à mettre en chantier au cours de son mandat et mobiliser les ressources nécessaires pour assurer leur financement…Cette même logique doit guider la mise en œuvre de la réforme des entreprises et établissements publics et présider à la réforme fiscale, qu’il convient de conforter, avec la plus grande célérité, par une nouvelle charte compétitive de l’investissement. » • Extrait discours au Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 1ère année législative de la 11ème législature( octobre 2021) Diagnostic • Il faut dire que la réussite des grands chantiers lancés par le Souverain, dont celui afférent à la généralisation de la protection sociale, est intimement liée à la mise en œuvre de cette réforme qui doit permettre à l’Etat de disposer de ressources financières propres, suffisantes, stables et durables. • La réforme du système fiscal constitue une priorité nationale pour l’ensemble des acteurs, compte tenu du rôle que joue l’impôt dans le financement des politiques publiques, la préservation de l’équilibre financier et macro-économique, en tant que levier au service du développement économique, social et environnemental et facteur pour la résorption des inégalités sociales et spatiales. • la loi-cadre n° 69-19 portant réforme fiscale a été élaborée sur la base des recommandations des troisièmes Assises nationales sur la fiscalité, organisées en 2019. De même, il est important de souligner la parfaite concordance des mesures de la loi-cadre avec les orientations du Nouveau Modèle de Développement relatives au domaine fiscal. • Cette convergence permet de dire que les contours de la réforme fiscale sont le résultat de la concertation avec l’ensemble des acteurs économiques, politiques et sociaux concernés. Quoique certaines mesures fiscales des lois de finances 2020 et 2021 se soient inspirées des recommandations des Assises fiscales, la LF de 2022 constitue le 1er jalon de la mise en œuvre de la loi- cadre portant réforme de notre système fiscal. • En effet, l’article 19 de ladite loi-cadre prévoit que l’Etat s’engage à édicter les textes nécessaires pour la mise en œuvre des mesures prioritaires prévues aux articles 4, 9 et 13 dans un délai de cinq ans, à compter de sa date d’entrée en vigueur (date de sa publication au Bulletin Officiel). C’est dire, que les mesures fiscales de la LF 2022 constituent la première étape du processus de réforme fiscale, étant entendu que les mesures fiscales des prochaines LF s’inspireront de cette loi-cadre qui constitue désormais, le seul référentiel qui encadre la politique fiscale de l’Etat. Cette loi-cadre fixe les objectifs fondamentaux d’une réforme fiscale consolidée et les mécanismes de sa mise en œuvre, conformément aux dispositions de la Constitution, notamment celles se rapportant à la contribution de tous aux charges publiques proportionnellement à leurs facultés contributives et aux charges que requiert le développement de l’Etat de manière solidaire et proportionnelle à leurs moyens. • Pour la mise en œuvre de sa politique fiscale, l’Etat doit tenir compte des priorités suivantes : • – l’incitation à l’investissement productif, créateur de valeur ajoutée et d’emploi de qualité ; • – la redistribution efficace et la réduction des inégalités en vue de renforcer la justice et la cohésion sociales ; • – le développement territorial et la consolidation de la justice spatiale ; • – le renforcement de l’efficacité et de l’efficience de l’administration fiscale et la consolidation de la confiance partagée avec les usagers ; • – l’ouverture sur les bonnes pratiques internationales dans le domaine fiscal. Objet loi cadre 69-19 • L’Etat veille à la réalisation, dans le domaine fiscal, des objectifs fondamentaux suivants : • – le renforcement de la contribution de la fiscalité de l’Etat et des collectivités territoriales dans le financement des politiques de développement économique et social ; • – la baisse de la pression fiscale sur les contribuables au fur et à mesure de l’élargissement de l’assiette ; • – la consécration du principe de la neutralité fiscale en matière de taxe sur la valeur ajoutée ; • – la convergence des dispositions fiscales avec les règles générales de droit et les règles comptables en vigueur ; • – la convergence des régimes préférentiels avec les normes et standards internationaux et les bonnes pratiques en matière fiscale ; • – l’incitation des entreprises en vue de consolider leur compétitivité au niveau national et international ; • – la mobilisation de l’épargne et son orientation vers les secteurs productifs ; • – la mise en œuvre progressive du principe de l’imposition du revenu global des personnes physiques ; • – la rationalisation des incitations fiscales en fonction de leur impact socio- économique ; • – la simplification et la rationalisation des taxes des collectivités territoriales ; • – la convergence des règles de la fiscalité des collectivités territoriales et leur harmonisation avec les règles régissant la fiscalité de l’Etat, et le regroupement des taxes portant sur des activités économiques et celles portant sur le patrimoine immobilier ; • – la simplification et l’adaptation du régime fiscal applicable aux activités de proximité génératrices de revenus modestes ; • – l’intégration du secteur informel dans l’économie structurée ; • – le renforcement des dispositifs de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. • Pour la mise en œuvre des objectifs fondamentaux précités, les mesures prioritaires qui seront édictées, portent principalement sur : • – la consécration du principe de la neutralité de la taxe sur la valeur ajoutée, sous réserve du maintien de l’exonération des produits de base, à travers : • • l’élargissement de son champ d’application et la réduction du nombre de taux ; • • la généralisation du droit au remboursement ; • – la convergence progressive vers un taux unifié en matière d’impôt sur les sociétés concernant notamment les activités industrielles ; • – la convergence des taux prévus par les régimes préférentiels, applicables aux zones d’accélération industrielle et de services, vers un taux unifié ; • – l’amélioration de la contribution, en matière d’impôt sur les sociétés, des établissements et entreprises publics et des sociétés, exerçant des activités régulées ou en situation de monopole ou d’oligopole ; • – la baisse progressive des taux de la cotisation minimale ; • – la mise en place des incitations favorisant le développement des entreprises innovantes notamment : • • les jeunes entreprises « Start up » intervenant dans les domaines des nouvelles technologies et de recherche et développement ainsi que dans le domaine social ; • • les structures de soutien, dites incubateurs et accélérateurs qui offrent aux entrepreneurs des services en matière de création d’entreprises ; • • les entreprises ayant pour objet de regrouper des auto-entrepreneurs dans une structure visant à leur fournir des services, dite «Agrégateur d’auto-entrepreneurs » ; • – le réaménagement du barème progressif des taux de l’impôt sur le revenu applicable aux personnes physiques et l’élargissement de l’assiette de cet impôt ; • – l’adaptation et l’amélioration du régime de la contribution professionnelle unique pour accélérer l’intégration du secteur informel ; • – la mise en conformité avec les règles de bonne gouvernance en matière de fiscalité internationale conformément aux accords et conventions conclus à cet effet ; • – la garantie des droits des contribuables et de ceux de l’administration. • Afin de tenir compte des spécificités de chaque branche d’activité, des dispositions législatives et réglementaires seront édictées, en vue d’assurer la convergence des règles d’assiette fiscale avec les règles comptables en vigueur. • Des mesures fiscales adaptées seront édictées pour : • – le développement du secteur culturel ; • – la promotion de l’économie sociale ; • – la protection de l’environnement à travers notamment l’instauration d’une taxe carbone ; • – l’encouragement de la recherche scientifique dans les divers domaines prioritaires pour l’économie nationale. Mesures d’accompagnement • A cet égard, il est important de rappeler que les principales dispositions de la loi-cadre édictées en matière de gouvernance, concernent la dispense d’un service de qualité aux contribuables. Pour ce faire, il est recommandé de poursuivre le processus de modernisation et de digitalisation des services de l’administration fiscale, de renforcer le professionnalisme et les capacités des ressources humaines et de développer les relations de coopération avec les partenaires de l’administration fiscale et enrichir les bases de données. • Par ailleurs, la loi-cadre met en évidence l’importance de la consolidation de la relation de confiance entre l’administration fiscale et les contribuables à travers notamment, la clarification et l’amélioration de la lisibilité des textes fiscaux, le renforcement de l’assistance et du conseil aux contribuables et l’amélioration des moyens de communication et d’information en vue d’inciter les contribuables à s’acquitter spontanément de leurs obligations fiscales. • Sur le plan de la dématérialisation, l’administration fiscale est pionnière en matière de digitalisation des services publics en procédant depuis plus de 15 ans, à la mise en place et au développement de systèmes informatiques performants et adaptés de manière permanente aux besoins d’amélioration de la gouvernance administrative. La digitalisation a été érigée en règle légale insérée dans le Code général des impôts imposant au contribuable d’accomplir toutes ses obligations déclaratives et de paiement par voie électronique et à l’administration de délivrer par procédé électronique, les demandes, attestations et autres services demandés par les contribuables. • Cette digitalisation à double facette, a permis de concrétiser les projets qui entendaient associer la modernisation de l’administration et l’introduction d’innovations managériales, en reconfigurant la relation des agents de l’administration avec le public. La disponibilité d’une information immédiate, exhaustive et fiable a permis d’améliorer considérablement la gouvernance administrative dans le domaine du contrôle, grâce aux nouvelles méthodes basées sur la gestion du risque et à une surveillance accrue du comportement fiscal. • Enfin, conscient qu’un système fiscal basé sur la confiance et le consentement à l’impôt constitue l’un des piliers de la réforme fiscale, l’administration fiscale s’est impliquée dans l’effort permanent de simplification de la législation et des procédures, des programmes ciblés en matière de communication et de services aux contribuables, des systèmes de traitement automatique des déclarations et des paiements, notamment pour la relance immédiate et systématique des défaillants. Lois des finances 2022-2023 • Voir les documents envoyés • Document oral 11 • https://www.finances.gov.ma/Publication/ dgi/2023/tableau-mesures-lf2023.pdf