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Passage 2
Historiquement, le système de compensation avait été pensé sur la base du
mécanisme de péréquation, où les produits subventionnés se compensent
entre eux, avec une contribution ponctuelle du budget de l’Etat. Ce système
avait une double finalité, sociale et économique, avec, d’une part, la volonté
de préservation du pouvoir d’achat des citoyens et, de l’autre, la garantie
d’un niveau de rentabilité pour les entreprises des secteurs concernés
(sucreries, minoteries et sociétés pétrolières) . Mais, dans un contexte de
volatilité des cours des marchés mondiaux et de fluctuations devenues
structurelles, la péréquation n’était plus un mécanisme viable. Le recours au
budget de l’Etat prenait alors une tendance haussière creusant de plus en
plus le déficit budgétaire et réduisant par-là, de manière substantielle, les
marges de financement de l’investissement public. C’est dans ce contexte
qu’a été amorcée la réforme progressive du système de compensation dont
les premières mesures n’ont concerné que les produits pétroliers liquides.
Le gaz butane, le sucre et la farine demeurent jusque-là compensés.
Passage 3
En définissant la compensation, on définit par ricochets la nature de l’Etat
et on se situe d’emblée dans le cadre de l’Etat Providence. Néanmoins, selon
la nouvelle conjoncture économique, jugée critique, la remise en question
de la viabilité de ce modèle de société depuis des décennies devient de plus
en plus urgente. En effet, un tel modèle est jugé couteux surtout dans un
environnement de rareté des ressources, une conjoncture incertaine et un
ralentissement de la croissance économique. Partant de ce qui précède, la
problématique de la compensation au Maroc réside, dans sa forme globale,
dans le dilemme qui existe entre le maintien de l’équilibre budgétaire et le
souci de l’équité sociale. A cet effet, le « paradoxe » de la question de la
compensation se situe dans le fait qu’au moment où on en a le plus besoin
pour atténuer l’impact de la volatilité des prix sur le niveau de vie de la
population, que la question de la « viabilité » du financement de ce système
et de sa pérennité se pose.