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Chapitre I : Présentation de secteur de la pèche dans le Monde et

au Maroc, et l’organisme d’accueil


I. Description du secteur d’activité économique des pêches.
1. Données générales sur le secteur de la pêche au Maroc
En 2016, la production aquacole mondiale comprenait 80,0 millions de tonnes de poisson de
Consommation et 30,1 millions de tonnes La consommation de poisson destiné à l’alimentation humaine
est passée de 9,0 kg en 1961 à 20,2 kg en 2015, à un taux annuel moyen d’environ 1,5 pour cent. D’après
les estimations préliminaires, elle a continué d’augmenter pour atteindre environ 20,3 kg en 2016 et
environ 20,5 kg en 2017. Cette augmentation s’explique par la hausse de la production ainsi que par
d’autres facteurs, parmi lesquels la diminution du gaspillage. En 2015, environ 17 pour cent des
protéines animales consommées dans le monde provenaient du poisson. En outre, le poisson fournissait
à environ 3,2 milliards de personnes près de 20 pour cent de leur apport moyen en protéines animales.
[7]

Figure 1:Utilisation et consommation apparente de poisson dans le monde [7]

La congélation est la principale méthode de transformation du poisson destiné à la consommation


humaine ; en 2014, elle représentait 55 pour cent du volume total du poisson transformé destiné à la
consommation humaine et 26 pour cent de la production totale de poisson. [8]
En Europe et en Amérique du Nord, le poisson congelé et le poisson préparé et en conserve comptent
pour plus des deux tiers de la production destinée à la consommation humaine. En Afrique, la part du
poisson salé, séché ou fumé est supérieure à la moyenne mondiale. Dans ce continent de même qu’en
Asie, une grande partie de la production est commercialisée sous forme de poisson vivant ou à l’état
frais. Le poisson vivant est surtout apprécié en Asie de l’Est et du Sud-Est (notamment par la population
chinoise) et constitue, dans d’autres pays, un marché de niche principalement tourné vers les
Communautés d’immigrants asiatiques. [7]
Figure 2:Utilisation des produits de la pêche dans le monde, 1962-2016[7]

2. Données générales sur le secteur de la pêche au Maroc


2.1. Données générales sur le secteur de la pêche au Maroc

Le Maroc compte 22 ports de pêche (dont 6 en Méditerranée et 16 sur l’Atlantique), et environ 150 sites
de débarquement pour la pêche artisanale (dont 73 en Méditerranée), répartis sur près de 3 500 km de
côtes (500 km en Méditerranée et 3 000 km sur l’Atlantique).[6]. Il dispose d’un potentiel halieutique
important, bénéficiant de conditions hydro climatiques favorables conférant aux eaux marocaines une
diversité et une richesse biologique marine reconnue. Grâce à ces atouts, le Maroc est un pays à vocation
halieutique, situé selon les dernières données de 2014 de la FAO au premier rang des producteurs
africains et au 18ème à l’échelle mondiale.
Le secteur de la pêche représente 1% des emplois de la côte Méditerranéenne du Maroc. Ce secteur est
caractérisé par une productivité relativement limitée de par la combinaison d’une pêche industrielle et
d’une pêche artisanale (qui représente 47% des pêcheurs). Sur 2703 bateaux enregistrés, on compte en
effet 2393 très petits bateaux. Les produits de la pêche représentent environ 23 000 tonnes par an. [Etude
d’Evaluation Socio-économique des activités de la Mer et du Littoral Méditerranéen au Maroc
Décembre 2014 Rapport final 5]
Le secteur de la pêche apporte à l’économie du Maroc une contribution évaluée à 2% du PIB, avec des
exportations en produits de la pêche qui représentent environ 9% des exportations totales du pays. Les
autorités considèrent le secteur de la pêche comme un levier de croissance et ont adopté pour la période
2007-2020 une stratégie de développement du secteur qui vise notamment à tripler la contribution du
secteur au PIB dans des conditions qui préservent la durabilité de l’exploitation. [6]. Le secteur offre
660 000 emplois directs et indirects environ, fait vivre quelque 3 millions de personnes. Il a généré en
2013, plus de 15,7 milliards de DHS à l’export. L’Union Européenne reste la première destination des
exportations avec, en valeur, une part de marché de 64%, suivie de l’Afrique (15%) et de l’Asie (11%).
Le secteur représente 8,5 % dans les exportations totales et 44% dans les exportations
agroalimentaires.[1]
3. Production halieutique nationale :
Au terme de l’année 2018, la production halieutique nationale, toutes espèces confondues, a totalisé un
volume d’un million 372 mille tonnes pour un chiffre d’affaires de 11,6 MMDH, soit une baisse de 1%
en volume et de 4% en valeur par rapport à l’année 2017. Le repli des captures est dû particulièrement
à la diminution des débarquements des céphalopodes de 23 mille tonnes (-26%) en raison du report d’un
mois de la campagne poulpière de l’hiver 2019 (qui a débuté le 5 janvier 2019). Cette baisse des
débarquements des céphalopodes a eu pour conséquence un recul du chiffre d’affaires de ce groupe
d’espèces de 693 MDH (-11%), causant ainsi la diminution de la valeur de la production halieutique
nationale de 1% (-522 MDH). Malgré la baisse enregistrée en volume, la tendance reste positive sur la
période 2010-2018avec une hausse annuelle moyenne de 2,3% en volume et 7,2% en valeur.[2]

Figure 3: Evolution de la production halieutique au Maroc 2010-2018[2]

La production halieutique débarquée en 2018 de l’ordre de 1.371.683 tonnes représente 82,6% de


l’objectif fixé par Halieutis pour 2020(1.660.000 tonnes). [2]
Volume de la production en 2018 par type de Valeur de la production en 2018 par type de
pêche pêche

Figure 4: Volume et Valeur de la production Halieutique en 2018 par type de pêche [2]

La flotte de pêche marocaine compte environ 20 000 unités avec une production évaluée à 1,3 millions
de tonnes pour une valeur proche du milliard d’euros. La flotte de pêche marocaine est dominée par des
unités artisanales (85% de l’effectif), avec des unités de pêche côtière (13%) et environ 500 chalutiers
hauturiers (2% des effectifs). La production des flottes de pêche marocaines est dominée en poids par
les petits pélagiques (sardines) qui représentent 84% des captures nationales. En valeur, les
céphalopodes dominent en représentant 48% du montant des ventes, devant les petits pélagiques (26%).
Les indicateurs montrent une progression des captures et du chiffre d’affaires des flottes et des industries
de transformation sur ces cinq dernières années. [6]
Trois segments de la pêche exploitent les ressources de la mer :
 La pêche artisanale : constituée de canots généralement en bois, cette activité cible les espèces
localisées à de faibles profondeurs et occupant des fonds rocheux, sableux ou coralliens
(généralement des poissons dits « nobles ») ;
 La pêche côtière (senneurs, chalutiers et palangriers) : les senneurs effectuent des sorties en mer
de courte durée ne dépassant pas les 24 heures et ciblent les petits pélagiques. Cette pêche
approvisionne essentiellement les usines de traitement et de valorisation des produits de la
pêche. Les chalutiers font des sorties ne dépassant pas une semaine et exploitent les poissons de
fond. Les palangriers ciblent les espèces de fond et les grands pélagiques à haute valeur
marchande ;
 La pêche hauturière est pratiquée par une flotte de bateaux congélateurs modernes qui ciblent
les Céphalopodes, les crevettes et les petits pélagiques. [1]

4. Activités halio-industrielles :
Au niveau de l’industrie halio-industrielle sont canalisés plus de 60% de la production de la pêche
maritime, majoritairement des petits pélagiques. Les principaux avantages auxquels cette industrie
pourrait bénéficier sont liés à la disponibilité des matières premières, du savoir-faire, de la main-d’œuvre
bon marché et de la demande, potentiellement importante, du marché extérieur.
Le nombre d’établissements de transformation et de valorisation des produits halieutiques s’est élevé
379 unités en 2015. Ces établissements se répartissent entre les industries de la conserve (48 unités),
semi-conserve (37 unités), congélation à terre (186 unités), conditionnement des poissons frais (49
unités), farine et huile de poisson (22 unités) et autres unités de traitement, notamment d’algues et de
coquillages (37 unités). Géographiquement, 86% de ces établissements sont installés dans les villes
côtières situées sur la côte Atlantique. La région Nord Atlantique englobe 31% de l’ensemble des unités,
la région centrale 25% et la région Sud 29%.[3]

Figure 5:. Répartition des établissements halio-industriels par type d’activité.[4]


5. Principaux accords de la pèche :
Le Maroc a un accord de pêche en vigueur avec la Russie, en plus de l’accord avec l’UE. Cet accord,
renégocié en 2016, concerne l’accès de chalutiers pélagiques industriels russes à un quota de 140 000
tonnes sur les stocks de petits pélagiques dans le sud. L’accord avec la Russie comprend le paiement
d’une contrepartie financière annuelle de 7 Mio USD plus des contributions des armateurs sensiblement
équivalentes à celles payées par les armateurs UE de navires similaires. Les clauses techniques de
l’accord avec la Russie indiquent quelques divergences avec celles imposées à l’UE, plutôt à la faveur
des armateurs russes. Le Maroc a également un accord de pêche avec le Japon mais qui ne concerne que
l’accès de quelques navires thoniers palangriers. [6]

6. Principales stratégies adoptées par le Maroc :


La stratégie Halieutis adoptée pour la période 2007-2020 constitue la feuille de route de la politique
sectorielle du Maroc en matière de pêche et d’aquaculture. En 2016, la stratégie avait déjà donné des
résultats en ligne avec les prévisions avec notamment la mise sous plans d’aménagement de 95% des
ressources exploitées et la construction d’infrastructures notamment pour la pêche artisanale et la
commercialisation des produits. Parmi les actions en retard par rapport aux prévisions, celles concernant
le développement de l’aquaculture sont à relever.
Le Maroc a adopté une stratégie de croissance bleue, en complément de la stratégie Halieutis.
L’initiative « Ceinture Bleue » consiste ainsi à tirer profit des contraintes environnementales pour les
transformer en opportunités économiques sous l’objectif de développement durable (ODD) 14 des
Nations Unies. Plusieurs projets ont été identifiés par la Maroc pour la mise en œuvre de cette initiative.
[6]

7. Consommation marocaine des produits de pèche :


Cette production est principalement générée par une flotte de pêche composée de navires côtiers et
artisanaux (56% en volume ; 54% en valeur) et de navires hauturiers (34% en volume ; 44% en valeur).
Cependant, malgré l’importance de la production halieutique nationale, la consommation de produits de
la pêche par les Marocains reste limitée à des niveaux inférieurs à la moyenne mondiale (13,3 kg /
habitant contre 19,3 kg / habitant à l’échelle mondiale en 2012). Le Maroc se fixe pour objectif
stratégique, dans le cadre du Plan « Halieutis », de porter cette moyenne à 16 kg / habitant / an vers
2020. (Système marocain de production halieutique et sa dépendance du reste du monde) [3].

8. Exportations des produits de la mer


Le Maroc est le premier pays producteur et exportateur des produits de la mer en Afrique et dans le
monde arabe. Les produits de la mer représentent 15% des exportations totales et 50% des produits agro-
alimentaires. Avec un potentiel estimé à l, 5 millions de tonnes. [10].
Au terme de l’année 2017, le volume des exportations a atteint 717 mille tonnes pour un chiffre
d’affaires de 22 MMDH, soit une hausse de +4% en volume et +3% en valeur par rapport à l’année
2016. [9].
Au terme de l’année 2018, le volume des exportations a atteint 723 mille tonnes pour un chiffre
d’affaires de 22,5MMDH, soit une hausse de 1% en volume et 2,5%en valeur par rapport à l’année
2017. L’accroissement du volume exporté s’explique notamment par la hausse des exportations des
produits congelés et de la conserve de respectivement 6% et 7%, représentant 74% du volume exporté
en 2018. Pour ce qui est de l’augmentation de la valeur des exportations, elle est due particulièrement à
l’amélioration du chiffre d’affaires des produits de la conserve de 583 MDH (+11%). Il est à noter que
le taux de croissance annuel moyen des exportations durant 2010-2018 est de 4,4% en volume et 6,9%
en valeur.
 La valeur des exportations des produits de la mer en 2018a totalisé 22,5 MMDH soit l’équivalent
de 2,4 MM$US, ce qui représente 77,4% de l’objectif fixé par Halieutis en 2020 (3,1
MM$US).

 Ainsi, le secteur de la pêche assure 8,2% des exportations totales et 38,6% de ses
exportations agroalimentaires en 2018. [2].
Figure 6:Evolution des exportations des produits de la mer de 2010 à 2018[2].

Les exportations Marocaine des produits de la mer en 2017 indique que le marché Européenne
représenté par l’Espagne a plus de 7.500 MDH et Italie 2.337 MDH. Les autres clients sont présidés par
le Japon, France et la Turquie [11].

Figure 7:Top 5 clients en valeur des exportations des produits de la mer (en MDH) [11].

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