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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES


DEPARTEMENT D’AGRONOMIE GENERALE

Etat actuel de la pisciculture dans le Haut-Katanga :


cas de la région de Kipushi

Par LWEMBE LWEMBE Protais

Travail de fin de cycle présenté et défendu pour


l’obtention de grade de Bachelier en Sciences
Agronomiques

Janvier 2023
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT D’AGRONOMIE GENERALE

Etat actuel de la pisciculture dans le Haut-Katanga :


Cas de la région de Kipushi

Par LWEMBE LWEMBE Protais

Travail de fin de cycle présenté et défendu pour


l’obtention de grade de Bachelier en Sciences
Agronomiques

Directeur : Pr Dr Katemo Manda Bauchet

Année Académique 2021-2022


i

In memorium

Il existe des êtres chers que nous aurions voulu en ce moment physiquement avoir autour de
nous, voir leur sourire, leur joie me ferai un grand plaisir, mais ils nous ont quitté avant et cela
sans nous retirer leur confiance !

A vous chers oncles paternels : Guylain LWEMBE, Germain LWEMBE et Delphin


LWEMBE. Je n’oublierai jamais vos sens amicaux et vous vivrez à travers tout mon parcours

A toi mon très chers regretté cousin et homonyme Meshack LWEMBE Protais, toi qui a cru
en moi jusqu’au dernier souffle, j’aurai voulu être là quand tu parlais pour regarder encore la
franchise de ton visage et la vérité de tes yeux ; entendre de mes oreilles tes dernières
volontés, Hélas celui qui t’appelait te voulait déjà auprès de lui car nul et rien ne peut lui
résister.
ii

Epigraphe

« Vous devez toujours essayer de


compter sur vous-mêmes et non pas sur
ce que les autres peuvent faire pour
vous »

Robert BADEN POWELL


iii

Dédicace

Tu m’as dit : Sur les sentiers de ta vie, je t’accompagnerai Si tu flageoles trop, dans mes bras,
je te porterai Maintenant j’ai ton sceau sur mon cœur,

Ta joie dans le gris et le froid de l’épreuve, Ton poinçon sur chacune de mes œuvres, Je te
dédie celle-ci, mon Dieu, Divin orfèvre et créateur.

Et à vous mes très cher parent, Eugène LUEMBE et Pascaline SURUBA, qui ont beaucoup
abandonné pour moi

À vous le groupe charismatique Disciple de Jésus (cathédrale saint Pierre et Paul), à tous les
scouts, et à vous tous qui cheminez à mes côtés avec une larme ou un sourire de frère, vous
qui devant, me tendez une perche et m’ouvrez le chemin, vous qui derrière, comptez sur moi
et chuchotez des prières.

Prothais LWEMBE
iv

Avant-propos

Au terme de ce cycle de bachelier, je viens de démontrer que l’homme doit vouloir ce qu’il
veut. Quand on veut, on peut. Celui qui veut trouver une place au milieu des grands
doit se la donner et n’attend pas qu’on la lui donne. La volonté, la décision et la
détermination m’ont armé pour cet atterrissage. Plusieurs obstacles ont entouré ma
recherche scientifique, une arrestation avec torture dans mes descentes sur terrain
afin d’obtenu mes données.
Cependant, l’impulsion d’une œuvre scientifique part d’une personne ou des plusieurs, mais
son aboutissement est toujours le fruit d’une combinaison d’idée et de réflexion. Un
dicton africain dit : main à elle seule ne peut laver le corps entier, donc j’ai eu besoin
du concours de plusieurs à l’occurrence de professeurs, chef de travaux, et assistants
même les amis pour l’orientation de formation et de l’élaboration de ce travail vers
les suites meilleurs.
En effet, face à tous ces obstacles, j’ai réussi à finir mon travail par la Grace de Dieu. Donc je
reconnais et remercie le Tout-Puissant pour son soutien miraculeux face à tous les
obstacles et embuches d’ordre naturel et même surnaturel.
C’est pour moi un agréable devoir de remercier tous ceux qui ont soutenues de loin ou de près
pour atteindre ce résultat.
Au doyen de la faculté des sciences agronomiques, professeur NGOY SHUSHA MYLOR,
pour toutes ces interventions lors de notre arrestation sur terrain.
A mon directeur le professeur KATEMO MANDA Bauchet pour son encadrement, sa
contribution scientifique et technique à la réalisation de ce travail ;
A mes parents, Eugène LUEMBE et Pascaline SURUBA qui ont toujours œuvré à maintenir
en moi la persévérance et l’amour du travail bien fait. Afin que je puisse jouir de tout
le bonheur qui existe dans l’éducation d’un enfant.
A mes frères et sœurs, Chaty LUEMBE, Jiresse LUEMBE, Tina MUJINGA, Dieudonné
KAPWE, Malcom SURUBA, Eugène LUEMBE, Jenovic PUTWA et Tercia
OPANGO
A vous mes encadreurs spirituels, Sœur Aimerance SALUMU, frère PAUL et sœur NICE
vous qui ne cessez de m’apporter du soutien moral, spirituel
A tous mes amis et connaissances, Paola KABIKA, Marc TWITTE, Gauthier MALABA,
Mirielle KAYANG, Chrinovic KASONGO, Madeleine NUMBI, Natacha SEYA,
v

Jacques SOPHIA, Gloire KABAMB, Colette kabika, Laurent EBONDO, Rebecca


MUYUMBA, Richard YAV, Jean Luc MPOYI…
A mes frères scouts, Griffon KALUMBA, Jacques MASENGO, Mathieu KAPONGO, Léon
SHAMBA…
Et à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail dont je n’ai pas
cité. Merci.
vi

Résumé

La province du Haut-Katanga dispose d’un fort potentiel hydrographique,


économique et en ressources humaines. En outre, il y a une forte demande en poissons frais en
constante augmentation et un engouement des fermiers pour la pisciculture. Malgré tout ça, le
secteur piscicole de la province du Haut-Katanga peine à se développer. Ce présent travail
visait à comprendre les points de blocage. Ainsi, l’objet de cette étude est de dresser une
caractérisation des activités du secteur piscicole dans différentes fermes de la région de
Kipushi.
Pour y parvenir, la méthodologie de recherche utilisée à consister en une étude
analytique : (i) d’abord une recherche bibliographique et (ii) une enquête a été réalisée aux
environs de la région de Kipushi, pour étudier l’état actuel et perspective de développement
de la pisciculture. Dans le but de collecter le maximum des données nécessaires et bénéfiques
pour notre étude, un questionnaire a été conçu de façon à répondre aux différentes questions
de notre problématique. Lors des visites de terrain, les coordonnées géographiques (latitude,
longitude et altitude) ont été collectées via l’application téléphonique Altimètre. Un
multimètre de poche a été utilisée pour collecter les données concernant le pH de l’eau, la
conductivité de l’eau, le TDS de l’eau et la température de l’eau.
A l’issu des enquêtes de terrain, quatre fermes piscicoles des environs de Kipushi ont
été explorées. Le nombre d’étangs est très variable d’une ferme à une autre et varie entre 4 et
9 étangs. L’eau est permanente toute l’année dans toutes les fermes piscicoles visitées. En
saison des pluies, les inondations sont aussi enregistrées. Il se dégage que dans les fermes
visitées, la monoculture de Tilapia du Nil est largement pratique à l’exception de la ferme
Gabin qui pratique la polyculture. Cette polyculture consiste en une association entre le
Tilapia du Nil et le poisson-chat Africain (espèce prédatrice). L'approvisionnement des
alevins des poissons se fait auprès des producteurs locaux des alevins pour le Tilapia du Nil.
En revanche pour le poisson-chat, l’approvisionnement se fait généralement aux des pêcheurs
locaux.

Mots-clés : Pisciculture, Haut-Katanga, Kipushi, étangs piscicoles, Tilapia du Nil.


vii

Abstract

The province of Haut-Katanga has a strong hydrographic, economic and human


resource potential. In addition, there is a strong and growing demand for fresh fish and an
enthusiasm of farmers for fish farming. In spite of this, the fish farming sector in the province
of Haut-Katanga is struggling to develop. This work aimed at understanding the bottlenecks.
Thus, the purpose of this study is to draw up a characterization of the activities of the fish
farming sector in different farms in the Kipushi region.

To achieve this, the research methodology used consisted of an analytical study: (i)
first a bibliographic research and (ii) a survey was carried out in the vicinity of the Kipushi
region, to study the current state and perspective of development of fish farming. In order to
collect as much data as possible, a questionnaire was designed to answer the different
questions of our study. During the field visits, the geographic coordinates (latitude, longitude
and altitude) were collected via the Altimeter phone application. A pocket multimeter was
used to collect data on water pH, water conductivity, water TDS and water temperature.

As a result of the field surveys, four fish farms around Kipushi were explored. The
number of ponds varied greatly from one farm to another and ranged from 4 to 9 ponds. The
water is permanent all year round in all the fish farms visited. During the rainy season,
flooding is also recorded. In the farms visited, monoculture of Nile Tilapia is widely
practiced, with the exception of the Gabin farm which practices polyculture. This polyculture
consists of an association between Nile Tilapia and African catfish (predatory species). The
supply of fish fry is done with local producers of fry for the Nile Tilapia. On the other hand
for the catfish, the supply is generally made from local fishermen

Keywords: Fish farming, Upper Katanga, Kipushi, fishponds, Nile Tilapia


viii

Table des matières

In memorium ..................................................................................................................... i
Epigraphe ......................................................................................................................... ii
Dédicace .......................................................................................................................... iii
Avant-propos ....................................................................................................................iv
Résumé.............................................................................................................................vi
Abstract ........................................................................................................................... vii
Table des matières .......................................................................................................... viii
Liste des tableaux ..............................................................................................................x
Liste des figures .................................................................................................................x
Introduction ...................................................................................................................... 1
Chapitre 1. Revue de la littérature ..................................................................................... 3
1.1. Présentation de l’espèce .................................................................................................... 3
1.2. Caractéristiques morphologiques de l'espèce ...................................................................... 3
1.3. Exigences écologiques ........................................................................................................ 4
1.4. Biologie de la reproduction ................................................................................................ 6
1.4.1.1. Maturité sexuelle .......................................................................................................................... 6
1.4.1.2. Fécondité ...................................................................................................................................... 7
1.4.1.3. Croissance ..................................................................................................................................... 7
1.4.1.4. Production de population mono-sexe mâle.................................................................................. 7

1.5. Risques pathologiques ....................................................................................................... 8


1.6. Elevage du Tilapia Du Nil .................................................................................................... 8

Chapitre 2. Milieu, matériels et méthodes ....................................................................... 11


2.1. Présentation du milieu d’étude ........................................................................................ 11
2.1.1. La région de Kipushi ........................................................................................................................... 11
2.1.1.1. Climat .......................................................................................................................................... 11
2.1.1.2. Hydrographie .............................................................................................................................. 12
2.1.1.3. Sol................................................................................................................................................ 12
2.1.1.4. Végétation ................................................................................................................................... 12
2.1.2. Fermes explorées ............................................................................................................................... 13

2.2. Matériels et méthodes ..................................................................................................... 14

Chapitre 3. Présentation et interprétation des résultats................................................... 16


3.1. Les infrastructures piscicoles ............................................................................................ 16
3.2. La gestion de l’eau dans les fermes agro-piscicoles ............................................................ 16
ix

3.3. La gestion et l’exploitation des fermes agro-piscicoles ...................................................... 17

Chapitre 4. Discussion ..................................................................................................... 18


4.1. Les infrastructures piscicoles ............................................................................................ 18
4.2. La gestion de l’eau dans les fermes agro-piscicoles ............................................................ 18
4.3. La gestion et l’exploitation des fermes agro-piscicoles ...................................................... 19

Conclusion et recommandation ....................................................................................... 22


Bibliographie .................................................................................................................. 23
x

Liste des tableaux

Tableau 1. Coordonnées géographiques des fermes agro-piscicoles explorées durant cette


étude ......................................................................................................................................... 14
Tableau 2. La superficie et le nombre d'étangs dans chaque ferme agro-piscicole explorée.. 16
Tableau 3. Qualité de l’eau d’exhaure de la mine souterraine de Kipushi (SCN Lavalin, 2003)
.................................................................................................................................................. 19

Liste des figures

Figure 1. Pluviométrie Moyenne mensuelle dans la zone d’étude. Moyenne calculée sur 10
ans (2011-2021). ....................................................................................................................... 11
Figure 2. Localisation des fermes agro-piscicoles explorées durant cette étude. .................... 13
1

Introduction

A Lubumbashi et ses environs ; la pisciculture, reste malgré des perspectives


intéressantes, un secteur de production alimentaire qui n’est pas très développé. La majeure
partie des sites piscicoles à ce jour recensés se situent à Lubumbashi, Likasi et Kipopo, mais
l’on trouve des plans d’eau dans presque tous les territoires de la province du Haut-Katanga,
spécialement à Kipushi, Kasenga et Sakania. Actuellement, la plupart des étangs (plus de
70 %) sont à l’abandon ou vieillissants. La pisciculture s’intéresse principalement aux tilapias,
notamment le Coptodon rendalli et les Oreochromis macrochir en étangs ; O. niloticus et O.
andersonii en petites retenues d’eau, et au poisson-chat africain (Clarias gariepinus).
Essentiellement pratiquée comme source de subsistance en milieu rural, la pisciculture tend à
se professionnaliser et à devenir une activité commerciale en milieu périurbain, de ce fait, il se
tient autour de Lubumbashi et Likasi (Kokopo, Kisanga, Naviundu, etc.) des ventes
occasionnelles de poissons.
Dans le monde, la consommation mondiale de produits alimentaires d’origine
aquatique (à l’exclusion des algues) a en moyenne augmenté de 3,0 % par an depuis 1961,
pour un taux de croissance démographique de 1,6 %. Cette consommation est passée d’une
moyenne de 9,9 kg par habitant dans les années 1960 au niveau record de 20,5 kg en 2019,
puis a légèrement baissé à 20,2 kg en 2020. La hausse des revenus et l’urbanisation, les
améliorations apportées aux pratiques post récolte/capture et l’évolution des tendances
alimentaires devraient, d’après les projections, entraîner une progression de 15 % de la
consommation de produits alimentaires d’origine aquatique, soit une consommation moyenne
à satisfaire de 21,4 kg par habitant en 2030 (FAO, 2022)
En effet, l’objectif de la pisciculture n’est pas de remplacer la pêche mais de
compléter ses apports en maintenant le niveau de consommation actuel, compte tenu de
l’augmentation de la population mondiale. Toutefois, cet objectif doit être poursuivi dans le
respect des contraintes environnementales, de la santé du consommateur et de la bioéthique
(Fermon, 2008)
Ainsi la production piscicole repose sur l’utilisation d’étangs en terre qui permettent
le stockage, l’élevage et la récolte du poisson. La construction des étangs et des ouvrages qui
leur sont associés comporte des préparatifs et des travaux appropriés, essentiels au succès de
l’exploitation. En outre, les étangs doivent être peu coûteux à construire, faciles à entretenir et
propres à assurer une bonne gestion de l’eau et des poissons (Fermon, 2008)
2

La pisciculture d’étang est une activité traditionnelle dont la production atteint les
8.000 tonnes. La plus grande partie de la production est valorisée sur le marché du
repeuplement suivi par celui de la consommation directe. La pisciculture extensive en étang
exploite et préserve un patrimoine d’une grande biodiversité mais se trouve confrontée depuis
plus de 10 ans à la progression de la prédation.
La pisciculture ne peut jamais se faire sans eaux et sans espèces, nous sommes
obligés de connaitre la nature de l’eau utilisée pour l’élevage de poisson (le tilapia du Nil) et
aussi ou ses font cette pisciculture ; ceci exige beaucoup de suivis, car l’appréciation de la
qualité de l’eau d’un étang se base sur le paramètre physico-chimique et de micro-organismes
aquatiques, de la topographie du terrain etc. Ceci étant, l’objectif général de ce travail est de
constituer une base des données en rapport avec le secteur piscicole dans la région de
Lubumbashi et ses environs. Spécifiquement, ce travail se veut de dresser une caractérisation
des activités du secteur piscicole dans différentes fermes de la région de Kipushi.
Hormis l’introduction, la conclusion et la bibliographie, le présent travail s’articule
autour de quatre chapitres à savoir :
Chapitre 1. La revue de la littérature
Chapitre 2. Milieu, matériel et méthode
Chapitre 3. Présentation et interprétation des résultats
Chapitre 4. Discussion
3

Chapitre 1. Revue de la littérature

1.1. Présentation de l’espèce

Oreochromis niloticus (Linneaus, 1758) fait partie de la famille des Cichlidae. Les détails de
sa situation position systématique est la suivante (FAO, 2017) :

1- Embranchement : Vertébrés
2- Sous embranchement : Gnathostomes
3- Super classe : Poissons
4- Classe : Ostéichtyens
5- Sous classe : Téléostéens
6- Ordre : Perciformes
7- Sous ordre : Percoïdes
8- Famille : Cichlidés
9- Sous famille : Tilapinés
10- Genre : Oreochromis
11- Espèce : Oreochromis niloticus

1.2. Caractéristiques morphologiques de l'espèce

Le Tilapia du Nil est un Cichlidae appartenant au groupe des poissons dits


incubateurs buccaux uni-parentaux maternels. Il est caractérisé par : une coloration grisâtre
avec poitrine et flancs rosâtres et une alternance de bandes verticales claires et noires
nettement visibles notamment sur la nageoire caudale et la partie postérieure de la nageoire
dorsale, un nombre élevé de branchiospines longues et fines (18-28 sur la partie inférieure du
premier arc branchial, et 4-7 sur la partie supérieure), une nageoire dorsale longue à partie
antérieure épineuse (17-18 épines) et à partie postérieure molle (12-14 rayons), (4) et un
liséré noir en bordure de la nageoire dorsale et caudale chez les mâles (Trewavas, 1983).
On arrive facilement à distinguer O. niloticus d'une autre espèce de tilapia qui a plus
ou moins les mêmes caractéristiques citées ci-dessus, à savoir O. aureus, mais qui présente
en plus chez les mâles un liséré rouge tout au long de la bordure des nageoires dorsales et
caudales (Rakotomalala, 2004).
4

1.3. Exigences écologiques

En raison de leur forte adaptabilité aux facteurs écologiques biotiques et abiotiques,


l'élevage de cette espèce peut être réalisé dans les eaux douces, chaudes, ou dans des
conditions bien contrôlées après une éventuelle acclimatation (Derouiche et al., 2009).
En effet, O. niloticus est une espèce euryèce qui s'adapte aux larges variations des
facteurs écologiques, pouvant ainsi coloniser des milieux extrêmement différents (CTA,
2015). Le tableau suivant récapitule les différentes valeurs moyennes des paramètres
physicochimiques tolérées pour la survie de ce poisson.

Tableau 1. Synthèse des valeurs en paramètres physico-chimiques d’eau requises pour


l’élevage du Tilapia du Nil (Suresh, 2003)
Paramètre Intervalle
Température (°C) 26 – 32
Salinité (PSU) 0 – 20
Alcalinité (mg/L) > 20
Dureté (mg/L) < 50
Ammoniac (mg/L) < 0,1
Oxygène dissous (mg/L) 03-05
pH 6,5 – 8,5

1.3.1. La température

La température représente un facteur principal qui conditionne de part et d'autre les


propriétés de l'eau requise pour l'élevage des différentes phases de croissance du tilapia.
Dans le milieu naturel, le tilapia est un poisson eurytherme, c.à.d., une espèce
pouvant supporter les grandes variations de la température (CTA, 2017). Ainsi, il est possible
de rencontrer ce poisson à des températures entre 14-33°C. Cependant, dans des conditions
d'élevage, les températures létales inférieure et supérieure enregistrées sont respectivement de
7,4 et 40,73°C (Mélard, 1986 ; Sifa et al., 2002). En dessous de 16-17°C, ce poisson cesse de
s'alimenter et devient de plus en plus sensible à une série de maladies (Chervinski, 1982). En
ce qui concerne la reproduction, la température adéquate s'échelonne entre 22-30°C (Huet,
1970).
5

Tableau 2. Effets de la température sur les paramètres physiologiques d’Oreochromis


niloticus (Kestemont et al., 1989).
Température (°C) Observation
>37 Augmentation du taux des maladies et de mortalité
13 et 33 Gamme de tolérance en milieu naturel
26 et 28 Optimum pour la reproduction
<20 Arrêt de la reproduction
<17 Arrêt de l’alimentation
<11 Survie impossible

1.3.2. La salinité

Bien que la plupart des tilapias soient des espèces d’eau douce, leur capacité
d’adaptation à différentes salinités est nettement remarquable (Stickney, 1986). Ainsi, O.
niloticus peut s’adapter à des eaux de salinité comprise entre 0,015-30 g/l. De même, au
niveau des eaux géothermales tunisiennes, les tilapias montrent leur capacité à supporter des
salinités élevées jusqu'à 28 g/l (Kraiem & Azaza, 2007). Toutefois, en ce qui concerne sa
reproduction, ce poisson serait incapable de se reproduire au-delà d’une salinité qui dépasse
15-18 g/l (Balarin & Hatton, 1979).

1.3.3. L'oxygène dissous

Les tilapias sont capables de survivre dans des conditions où la concentration en


oxygène dissous est très basse. En effet, ils arrivent même à résister à des teneurs inférieures à
0,5 mg/l, niveau considéré inférieur au seuil limite toléré pour la plupart des espèces à intérêt
aquacoles (Rappaport et al., 1976). Toutefois, une teneur minimale de 2 à 3 mg/l est
recommandée en élevage, en dessous de laquelle une dépression du taux métabolique et de
croissance peut affecter la production.

1.3.4. Le potentiel d’hydrogène (pH)

Le Tilapia du Nil présente une capacité de survie dans des milieux de pH extrêmes.
Cependant, le pH optimal conseillé pour sa survie et son élevage oscille entre 7 et 8 (Huet,
1970).
6

1.3.5. Les composés azotés

En pisciculture, l'intoxication par l'ammoniaque est étroitement liée au pH, dont


l’augmentation entraine la transformation d’une quantité importante de l’ammoniaque totale
sous sa forme toxique (NH3) (Azaza, 2004). La concentration des déchets métaboliques
azotés excrétés par les branchies et les urines dépend essentiellement de la température, de la
taille des individus ainsi que de la qualité et la quantité de l’aliment distribué. Cette
concentration doit être maintenue inférieure au seuil critique d’O. niloticus, en ne dépassant
pas les 15 mg/l pour les nitrates, 2 mg/l pour les nitrites, et 0,95mg/l pour l’ammoniaque total
(Malcolm et al., 2000).

1.4. Biologie de la reproduction

1.4.1. Comportement reproductif

En milieu naturel, lorsque les conditions abiotiques sont bien réunies, les adultes
migrent vers une zone peu profonde à substrat meuble (gravier, sable, argile). Après avoir
choisi le site d'aménagement de son propre nid, chaque mâle défend agressivement son
territoire et creuse avec sa bouche un nid en forme d'assiette. Les femelles vivant en banc à
proximité des arènes de reproduction se déplacent entre les mâles et chacun tente d'acquérir sa
partenaire (Dhraief et al., 2005).

1.4.1.1. Maturité sexuelle

La taille de la première maturité sexuelle d’O. niloticus varie généralement entre 14


et 20 cm. Cependant, dans les conditions stressantes, cette espèce peut se reproduire dès l’âge
de trois mois, à un poids inférieur à 50 g (Kestemont et al., 1989). En outre, la période de
reproduction de cette espèce est exponentiellement continue pendant toute l’année si la
température de l’eau est supérieure à 22°C. Ainsi, au niveau de la Tunisie, une étude a été
réalisée par Azaza et al. (2010) sur la reproduction de tilapia du Nil en captivité dans les eaux
géothermales de Bechima au sud tunisien. Ils ont montré que ce poisson atteint sa première
maturité sexuelle durant la première année d'élevage, avec une Lm50 (Taille de la première
maturité sexuelle) égale à 11,3 cm pour les femelles et 12,3 cm pour les mâles. 9
7

1.4.1.2. Fécondité

La fécondité absolue est définie comme étant le nombre d’œufs fraîchement


récupérés de la cavité buccale d’une femelle. Or, chez les tilapias, comme chez les autres
poissons, cette fécondité augmente avec la taille des femelles. Ainsi, selon Mélard (1986), la
fécondité absolue minimale observée est de 340 ovules pour une femelle de 26 g et la
fécondité maximale est de 3500 ovules pour une femelle de 550 g. Aussi, Dhraief (2010) a
prouvé que ce paramètre augmente en fonction de la longueur des femelles. En revanche,
Mélard (1986) prouve que la fécondité relative (exprimée en nombre d'œufs fécondés ou
d'alevins produits/kg de femelle) varie en sens inverse du poids moyen des femelles du tilapia.

1.4.1.3. Croissance

Il est couramment admis que les poissons ont un comportement de croissance


prédéterminé sous la dépendance des facteurs génétiques et avec lesquels interagissent
d’autres facteurs environnementaux. Ainsi, la vitesse de croissance est extrêmement variable
selon des facteurs de contrôle (température) et limitant (nourriture, oxygène, ammoniac) qui
affectent la quantité d’énergie disponible pour la croissance. Aussi, d’autres facteurs
secondaires non négligeables comme la densité de peuplement et la photopériode peuvent
sûrement affecter la croissance de l’espèce (Lazard & Legendre, 2006). Par ailleurs, il existe
chez O. niloticus un phénomène de dimorphisme sexuel de croissance qui apparaît très
rapidement en élevage, les mâles ayant de meilleures performances de croissance que les
femelles, ceci est dû à la particularité du processus de la reproduction chez la femelle
(incubation buccale) et du comportement social (territorialité…) (Trewavas, 1983).

1.4.1.4. Production de population mono-sexe mâle

Afin d'optimiser les systèmes de production d'O. niloticus, l'élevage de population mono-sexe
mâle est de plus en plus demandé dans l'élevage de tilapia pour les simples raisons que : les
mâles grossissent deux fois plus vite que les femelles (Mélard & Philippart, 1981 ;
Chervinski, 1982), l'inhibition de l'activité reproductive qui entraîne une surpopulation en
petits individus dans le milieu d'élevage (Little et al., 2003), afin d'avoir toute une population
homogène lors de la récolte, ayant une taille individuelle intéressante et de bonne valeur
commerciale.
8

1.5. Risques pathologiques

Comme toutes les espèces aquatiques, le Tilapia du Nil peut être sensible à une série
de maladies résultant de la prolifération de certains organismes pathogènes. Généralement,
les maladies d'ordre bactériologique demeurent les plus rencontrées, à savoir la Septicémie à
Aeromonas mobiles et Vibrioses, résultant principalement du stress et de la mauvaise qualité
de l'eau. Les poissons affectés manifestent des brûlures au niveau de la peau et des nageoires
et une perte d'équilibre liée à un comportement anormal (FAO, 2005).
D'autre part, des résultats obtenus d'une étude faite au niveau des fermes de tilapia au
Ghana (Mary, 2006), ont révélé trois types d'ectoparasites, à savoir : Trichodina sp, des
Monogènes et Tetrahymena sp, dont les deux premiers étaient fréquents dans la plupart des
10 fermes, mais qui ne posent pas des véritables problèmes.

1.6. Elevage du Tilapia Du Nil

1.6.1. Elevage en étang

C’est le système d’élevage le plus répandu dans le monde, qu’ils s’agissent d’étangs
construits directement en terre ou recouverts d’un liner, d’eau douce ou saumâtre.

Contraintes : disposer de suffisamment de surface, de sols de nature argileuse (pour


l’étanchéité), d’une capacité à renouveler le volume d’élevage d’au moins 10% par 24h (100
m3/j pour 1000 m²).

Avantages : investissement réduit et de bonne durée de vie, utilisation possible pour d’autres
usages, peu de risques de pertes de cheptel par anoxie, inertie du système qui laisse un temps
de réaction suffisamment long au producteur en cas de problèmes, pas ou peu de besoins en
oxygène exogène, facilité de mise en œuvre, recyclage des déchets par l’étang et pas de rejets
décelables en aval.

Inconvénients : besoin de main d’œuvre pour les opérations de tris, transferts, récoltes ; pas
de vision instantanée de l’élevage (pas de connaissance instantanée et précise des effectifs, de
la croissance) ; distribution alimentaire non optimisée ; difficultés d’entretien (curage, reprise
des berges).

Liners : En cas de sol trop poreux, de besoin d’économiser l’eau, l’utilisation d’un liner
étanche peut se révéler indispensable. L’option liner, en réduisant les problèmes de
9

sédimentation et l’érosion facilite les opérations de maintenance et de vidange des étangs,


améliore la circulation de l’eau. Par contre elle génère des surcoûts importants à
l’investissement. Ils sont plus adaptés aux conditions de densités élevées. En étangs de terre
on considère que la capacité de charges maximale est de 20 T/ha. En « étangs liners » elle est
de l’ordre de 140 T/ha !

Fertilisation : Le régime omnivore des tilapias leur permet de valoriser directement le


plancton. Ainsi, il est possible de produire du tilapia dans des étangs peu renouvelés
(obligation à minima de compenser l’évaporation) et bien fertilisés sans apport d’alimentation
directe (densités <1/m²). En Asie il est fréquent d’associer aquaculture à l’élevage terrestre
(essentiellement celui de porcs ou de poulets). Les déjections animales sont valorisées
comme fertilisants pour les étangs. Le même type de résultats peut être obtenus avec des
fertilisants chimiques plus simples à gérer. Ces systèmes de production basés uniquement sur
la fertilisation débouchent sur des rendements de 1 à 4T/ha/an.

Nourrissage : Au-delà d’un certain seuil de densité et de biomasse, la production primaire


générée par l’étang devient limitante. L’utilisation d’aliments adaptés aux besoins
nutritionnels de tilapias s’avère alors nécessaire.

1.6.2. Elevage en milieu à fort renouvellement

L’une des voies d’intensification de l’élevage est l’augmentation du taux de renouvellement


par apport d’eau neuve ou par recyclage de l’eau (circuits fermés et/ou lagunage).

Contraintes : disposer d’une forte disponibilité en eau de qualité toute l’année.

Avantages : besoins réduits en surface, contrôle visuel permanent, réduction des coûts de
main d’œuvre (modèle salmoniculture), facilité d’entretien des enceintes d’élevage, possibilité
d’automatisation de certaines opérations.

Inconvénients : Température plus basses qu’en étang, Coûts d’investissement élevés,


consommation électrique requise pour les systèmes d’aération complémentaires, nécessité de
disposer d’aliments performants (seule source nutritive), niveau de contrôle et de suivi plus
pointu, temps de réaction court en cas de problème, obligation de sécuriser (alarmes, sondes à
oxygène), niveau de technicité élevé, contrôle des rejets azotés.
10

Croissance : Globalement la croissance des tilapias est peu affectée par le niveau de charge,
dès lors que les qualités du milieu (O2, NH3, NO2) et de l’aliment sont adaptés à la hausse de
l’exigence induite. Elle reste linéaire jusqu’aux environs de 500g.

Enceintes d’élevage et vitesse de circulation : De multiples formes de bacs sont utilisées


pour ces systèmes très intensifs. Le plus communément, on élève les tilapias dans des
raceways similaires à ceux utilisés pour la truite. On cherche à privilégier des formes qui
autorisent une bonne circulation de l’eau, afin de bien répartir l’oxygène disponible et
d’évacuer les déchets. Une vitesse de circulation excessive génère des pertes d’énergie par
augmentation de la nage à contrecourant. A l’opposé, une vitesse trop faible freine
l’évacuation des déchets. La définition de la forme doit donc tenir compte de toutes ces
contraintes.

Recirculation de l’eau : On peut envisager de réutiliser l’eau après recyclage des déchets. On
parle alors de circuits fermés, ou semi-ouverts si une partie du volume est « renouvelée » par
de l’eau neuve. L’énorme avantage des circuits fermés réside dans leur faible consommation
en eau.
En sortie de bassins d’élevage, l’eau est chargée d’ammoniaque et pauvre en oxygène. Sa
réutilisation implique donc une élimination de l’ammoniaque et une ré-oxygénation.
L’utilisation de filtres biologiques, grâce à l’action de bactéries nitrifiantes permet de
minéraliser l’ammoniaque en nitrates (NH3+O2 = NO3), forme sous laquelle les plantes sont
capables d’absorber l’azote. Afin d’éliminer les nitrates en excès on peut donc utiliser des
plantes (aquaponie) ou des algues (lagunage).
11

Chapitre 2. Milieu, matériels et méthodes

2.1. Présentation du milieu d’étude

2.1.1. La région de Kipushi

2.1.1.1. Climat

Cette étude a été menée à Kipushi, province du Haut-Katanga en République


démocratique du Congo. Le climat de la région de Kipushi présente une grande variabilité.
Cinq saisons différentes sont observées (Malaisse, 1997) :
1. Saison sèche froide (mai-juillet),
2. Saison sèche chaude (août-septembre),
3. Saison des pluies précoce (octobre-novembre),
4. Pleine saison des pluies (décembre-février) et
5. Saison des pluies tardive (mars-avril).
Les précipitations annuelles moyennes atteignent 1270 mm (Malaisse, 1978), bien
qu'il y ait une variabilité annuelle considérable (valeurs extrêmes de 717 et 1770 mm). La
figure 2 présente la pluviométrie mensuelle de Kipushi.
La température annuelle moyenne à Kipushi est d'environ 20°C ; le mois le plus frais
est juillet (15°6C), le plus chaud est octobre (23°C). Les alizés dominants du sud-est pendant
la saison sèche peuvent être responsables d'une certaine érosion éolienne.

Figure 1. Pluviométrie Moyenne mensuelle dans la zone d’étude. Moyenne calculée sur 10
ans (2011-2021).
12

2.1.1.2. Hydrographie

Cette étude a été réalisée dans le bassin de la rivière Kanyemesha, qui est un affluent
gauche du ruisseau Kipushi et un sous-affluent de la rivière Kafubu. La rivière Kafubu prend
sa source au nord de Kipushi, près de la frontière zambienne. La rivière Kafubu est un
affluent de la Luapula, qui draine les marécages de Bangweulu vers le lac Mweru, dont
l’exutoire (la Luvwa) se jette dans le Lualaba, le cours supérieur du fleuve Congo, drainant
une superficie de 9000 km2.
La plupart des petits affluents de la rivière Kafubu présentent à leur tête un marécage
intermittent, appelé dambo, qui a été défini par Ackermann (1936) comme "une dépression
herbeuse sans cours d'eau, périodiquement inondée et située à la tête d'un système de drainage
dans une région de forêt sèche ou de végétation de brousse". Les cours d'eau avec un dambo
sont caractérisés par un volume accru de ruissellement de surface et le débit sortant des
dambos est libéré sur deux mois en raison de la capacité de la végétation herbeuse à retenir
l'eau.

2.1.1.3. Sol

Le bassin versant de la rivière Kafubu repose entièrement sur les roches


sédimentaires profondes et altérées du système Katanga (Précambrien supérieur), subdivisées
en formations Roan et Kundelungu. Certaines parties de ces gisements ont été minéralisées
(en cuivre, cobalt, zinc) et sont actuellement extraites dans la mine souterraine de Kipushi. La
majeure partie du bassin est constituée de terrains très faiblement inclinés (moins de 5°),
vestiges de la vaste surface d’aplanissement de la fin du tertiaire, où l'altitude varie entre 1200
et 1300 m. L'altération chimique des roches atteint une profondeur de cinquante mètres.
Les sols sont principalement des sols latéritiques jaune rougeâtre à texture argileuse
fine (fraction argileuse 40 à 50 %), souvent associés à une croûte latéritique. De grandes
termitières (8 m de hauteur, 14-15 m de diamètre basal) sont présentes dans tout le bassin, à
raison de 3 à 5 termitières par ha. Une fois leur flore termitophile typique détruite, leur forme
conique est fortement soumise à l'érosion en nappe et en ruisseau.

2.1.1.4. Végétation

Le principal type de végétation de la région de Kipushi est la forêt claire de Miombo


dominée par trois genres/espèces Brachystegia-Julbernardia-Isoberlinia. La forêt riveraine
13

dense (Mushitu), qui recouvrait autrefois les rives des différentes rivières du bassin de la
rivière Kafubu, a presque complètement disparu. Les grandes plaines d'inondation sont
couvertes de marécages (avec Phragmites mauritianus), tandis que les dambos sont
caractérisés par une végétation herbacée à Typha. Principalement en raison des feux de
brousse annuels, presque toujours déclenchés par l'homme, et du brûlage de charbon de bois,
la forêt ouverte est fortement dégénérée.

2.1.2. Fermes explorées

Quatre fermes agro-piscicoles ont été explorées. Ces fermes se trouvent en périphérie
de la ville de Kipushi. Les coordonnées géographiques et la carte illustrative de la répartition
géographique de ces fermes sont présentées dans le tableau 1 et la figure 3 respectivement.
Il faut noter qu’à l’exception du site Les Amadi, les autres fermes agro-piscicoles
explorées n’ont pas des noms officiels. Des noms de travail leur a donc été attribués en
fonction de ceux de leurs propriétaires.

Figure 2. Localisation des fermes agro-piscicoles explorées durant cette étude.


14

Tableau 3. Coordonnées géographiques des fermes agro-piscicoles explorées durant cette


étude
Ferme Altitude en m Latitude Longitude
Prof. Gabin 1269 -11,752428 27,297531
Prof. Christian KUNDA 1274 -11,748114 27,291287
Les Amadi 1272 -11,747628 27,292552
Prof. Bruno 1276 -11,743728 27,287005

2.2. Matériels et méthodes

Afin de répondre à notre problématique, nous avons suivi une méthodologie de


recherche qui consiste en étude analytique :
• En premier lieu, nous avons effectué une recherche bibliographique dans de
plusieurs sources à savoir articles, mémoires, guides ou des sites web, qui
nous ont permis d’apporter un éclairage sur la situation de la pisciculture au
niveau de notre région, mais aussi d’acquérir les connaissances et les
techniques nécessaires pour une bonne étude de cette filière.
• En second lieu, une enquête a été réalisée dans la zone d’étude (les environs
de Kipushi), pour étudier l’état actuel et perspective de développement.
Dans le but de collecter le maximum des données nécessaires et bénéfiques pour
notre étude, un questionnaire a été conçu de façon à répondre aux différentes questions de
notre problématique. Ce questionnaire est constitué de parties suivantes :
• La première partie contient des informations sur le site visité (nom du site,
superficie, nombre des étangs dans le site…) pour connaitre à peu près la
tranche sociale intéressée par cette étude.
• La deuxième partie consiste à récolter les informations concernant le côté
technique de la pisciculture (espèces élevées, source d’approvisionnement
alevins ; …).
• La troisième partie permet d’avoir les informations sur l’eau (disponibilité de
l’eau).
• La dernière partie permet l’acquisition des informations générales sur la
production piscicole, de connaitre l’importance des postes de travail assurés
par cette filière, la qualification de la main d’œuvre, les opérations de
commercialisation effectuées, les clients ciblés et les différentes stratégies
15

adoptées par les éleveurs pour approvisionner un marché stable pour leurs
produits piscicoles.
Lors des visites de terrain et avec l’accord des responsables des fermes, les
coordonnées géographiques (latitude, longitude et altitude) ont été collectées via l’application
téléphonique Altimètre. Un multimètre de poche a été utilisée pour collecter les données
concernant le pH, la température, la conductivité et le TDS de l’eau.
Les statistiques descriptives (minimum, maximum, moyenne écart-type, médiane,
…) ont été utilisées pour décrire l’ensemble de résultats obtenus. Le logiciel Microsoft Excel
2010 a servi pour les différents calculs et les graphiques. Le logiciel PAST (version 4.0) a
servi aux analyses statistiques descriptives et à l’analyse de variance.
16

Chapitre 3. Présentation et interprétation des résultats

3.1. Les infrastructures piscicoles

La superficie utile des étangs dans chaque ferme agro-piscicole ainsi que le nombre
d’étangs dans chaque ferme agro-piscicole explorée sont données dans le tableau 2. Les
fermes piscicoles explorées disposent des étangs en terre. Aucune ferme visitée ne dispose des
bacs en béton ou des cages flottantes. Tous les étangs sont des étangs en dérivation disposés
en chapelet.

Tableau 4. Superficie et nombre d'étangs dans chaque ferme agro-piscicole explorée.


Ferme Superficie (m2) Nombre d’étangs
Prof Gabin 13661 6
Prof Christian KUNDA 4627 9
Les Amadi 5997 4
Prof Bruno 631 4

3.2. La gestion de l’eau dans les fermes agro-piscicoles

La ferme Gabin utilise l’eau de la rivière Kipushi alors que les autres fermes utilisent
l’eau de la rivière Kafubu (Figure 2). Ces rivières étant pérennes, l’eau d’alimentation des
étangs est donc disponible toute l’année.
Nous avions analysé la qualité physico-chimique de l’eau des étangs de la ferme
Gabin. Nous avons obtenu les valeurs suivantes :
• Température : 29,5 °C
• pH : 6,3
• TDS : 304 mg/l
• Conductivité : 605 µS/cm
• Turbidité : 33 NTU

Le risque d’inondation existe dans toutes les fermes et ceci particulièrement pendant
la période de la saison des pluies avec les pluies abondantes et intenses (vers le mois de
Février). Les fermes ne disposent d’aucun dispositif de lutte contre l’inondation. Le risque de
pollution minière existe aussi dans toutes les fermes étant donné que les activités minières
17

industrielles et artisanales sont réalisées dans la région de Kipushi en amont des fermes
explorées.

3.3. La gestion et l’exploitation des fermes agro-piscicoles

Dans toutes les fermes piscicoles visitées, l’espèce des poissons élevée est
l’Oreochromis niloticus. Les premiers alevins étaient achetés en Zambie. Ces derniers temps,
les alevins sont maintenant achetés à Lubumbashi dans la ferme Eminenza. Dans toutes les
fermes visitées, les poissons produits sont destinés à l’autoconsommation. Ceci explique
pourquoi les poissons d’âge et de taille différents et de sexes mélangés sont élevés dans les
mêmes étangs.
Il n’y a pas des compostières dans les étangs piscicoles. La fertilisation des étangs ne
se fait qu’à l’aide de reste de récolte. Ceci, veut dire que la fertilisation a lieu lors de récolte
des champs. Pour ce qui concerne l’alimentation des poissons, il a été constaté que les
poissons reçoivent régulièrement de l’aliment équilibré extérieur. Cet aliment provenant de la
Zambie est complété par la drêche de brasserie.
Le risque de vol est évidant. Pour y faire face, les fermes emploient les gardiens qui
vivent sur place. Dans les fermes Bruno et Kunda, les tapis d’épines sont installés dans les
étangs pour renforcer la sécurité. Les gardiens servent aussi à protéger les étangs contre les
prédateurs comme les cormorans.
Dans chaque ferme visitée, il y a toujours un travailleur qui est affecté à la pisciculture. Il a
été malheureusement constaté qu’aucun de ces ouvriers affectés aux tâches piscicoles n’a reçu
de formation préalable en pisciculture.
18

Chapitre 4. Discussion

4.1. Les infrastructures piscicoles

Dans la zone d’étude, il a été constaté une certaine similarité dans la construction des
étangs. Partout les étangs sont de forme régulière et sont alimentés par un canal de dérivation.
En effet, les étangs de dérivation offrent plusieurs avantages notamment la facilité de
régulation de l'approvisionnement en eau, la possibilité d'une bonne gestion de l'étang, les
coûts de construction plus élevés sur terrain plat, la vidange totale possible et la réalisation
possible d'étangs de formes et de dimensions régulières (Bard et al., 1974).
Cependant, ces étangs en dérivation sont disposés en chapelet. En effet, les étangs en
chapelet se caractérisent par une série d'étangs disposés de façon à ce qu'ils dépendent les uns
des autres pour leur approvisionnement en eau, celle-ci s'écoulant des étangs supérieurs (en
amont) vers les étangs inférieurs (en aval). Cette disposition ne facilite pas la gestion des
étangs notamment : la gestion des eaux au moment de la vidange ou lorsque les étangs en
amont sont contaminés ; la contamination peut facilement se généraliser sur l’ensemble du
site.

4.2. La gestion de l’eau dans les fermes agro-piscicoles

Si toutes fermes agro-piscicoles disposent de l’eau en permanence toute l’année, il y


a un risque de pollution par les effluents miniers, ceci étant donné que la zone d’étude se situe
en aval de la ville de Kipushi où l’exploitation minière artisanale et industrielle est intense
(SNC-Lavalin, 2003). En effet, la rivière Kipushi où sont déversées les eaux d’exhaure de la
mine souterraine de Kipushi serait contaminée par les métaux traces. Les résultats d’analyse
d’eau de la mine souterraine de Kipushi indiquent des valeurs pouvant conduire à la
contamination chronique des poissons (Tableau 3). Le problème de pollution des eaux dans la
région de Kipushi est bien documenté (SNC-Lavalin, 2003). Il s’agit en réalité d’une
mauvaise politique de gestion des effluents miniers industriels et artisanaux. Les fortes
concentrations des métaux traces dans l’eau peuvent causer la mort de poissons dans les
étangs : il s’agit ici de la dose létale. Malheureusement, les concentrations sub-létales existent
dans la zone d’étude et par bioaccumulation/bioamplification peuvent causer des problèmes
de santé humaine.
19

L’analyse de la qualité physico-chimique de l’eau des étangs de la ferme Gabin


indique que l’eau est acide (pH : 6,3). En effet, Serpaud et al. (1994) ont prouvé que le pH
acide favorise la disponibilité des métaux traces dans l’eau et peut ainsi augmenter sa toxicité.

Tableau 5. Qualité de l’eau d’exhaure de la mine souterraine de Kipushi (SCN Lavalin, 2003)

4.3. La gestion et l’exploitation des fermes agro-piscicoles

Dans toutes les fermes piscicoles visitées, l’espèce des poissons élevée est
l’Oreochromis niloticus suivant la méthode mixte. En effet, la méthode mixte est la plus
simple pour élever le Tilapia. Elle consiste à élever dans un seul étang des poissons de tous
les âges et de tous les sexes en même temps. Si cette méthode permet d’obtenir une forte
production, c’est au détriment de la taille des poissons. En effet, à cause de la reproduction
constante des tilapias, la densité devient rapidement trop forte et une certaine proportion des
sujets reste de petite taille. La méthode mixte est réservée à une reproduction pour
autoconsommation, plutôt qu’à une commercialisation. Ceci explique pourquoi dans la zone
d’étude, les poissons sont destinés à l’autoconsommation.
20

Ajoutons que la ferme Gabin pratique la polyculture. Dans les étangs, il y a le Tilapia
du Nil (Oreochromis niloticus) et le poisson-chat Africain probablement du mélange entre le
Clarias gariepinus et Clarias ngamensis.
Pour améliorer la qualité de l’eau dans les étangs, la fertilisation est pratiquée dans
toutes les fermes piscicoles visitées. Il existe deux grands groupes de fertilisants : (i) les
fertilisants inorganiques composés de minéraux nutritifs et fabriqués industriellement ; et (ii)
les fertilisants organiques composés de matières organiques et des minéraux nutritifs et
produits localement à travers des déchets d'animaux de ferme ou les déchets agricoles. Dans
la zone d’étude, c’est la fertilisation organique qui est uniquement appliquée après la récolte
des champs. En effet, les fertilisants organiques ont, pour la plupart, une double action. Quand
ils sont épandus dans l’étang piscicole, une partie est assimilée par la faune aquatique, les
zooplanctons et par quelques poissons ; une autre partie est attirée et s'attache à des particules
organiques et minérales présentes dans le milieu. Cette deuxième partie peut également
contribuer au développement des bactéries, responsables de la décomposition des matières
organiques qui favorise la production de gaz carbonique et fournit des nitrates et phosphates
nécessaires au développement du phytoplancton (Bamba et al., 2007).
Dans la zone d'étude, les aliments équilibrés sont rares et coûtent très chers. Dans
ces conditions, la fertilisation contrôlée doit devenir une alternative sérieuse pour les éleveurs
de Kipushi et ses environs. En effet, les résultats obtenus par Schroeder (1983) montrent
clairement que l’essentiel de la croissance des poissons en élevage est issu de l’aliment
naturel (> 50% pour les carpes et > 60% pour les tilapias). Ces résultats sont confirmés par
Waidbacher et al. (2006) qui notent que les nourritures naturelles issues du milieu d’élevage
contribuent à une augmentation de la croissance chez O. niloticus à des ratios compris entre
45 et 74 %. Ce qui fait dire à Hepher & Pruginin (1981) que la production des espèces à prix
de vente peu élevé comme les carpes ou les tilapias n’aurait jamais pu être pratiquée de façon
rentable sans l’apport de l’alimentation naturelle par la fertilisation. Mais il est actuellement
admis que la pisciculture n’est vraiment intéressante que si l’on nourrit intensément et
régulièrement les poissons avec des aliments artificiels équilibrés. Cela permet de doubler, et
même de pousser au-delà encore la production naturelle des étangs. Mais les coûts forts élevés
de ces aliments limitent leur adoption par les paysans. Néanmoins, dans la zone de notre étude
et pour toutes les fermes visitées, les poissons reçoivent des aliments extérieurs.
Il se dégage que dans les fermes visitées, la monoculture du Tilapia du Nil,
Oreochromis niloticus, est la règle. Néanmoins, la ferme Gabin pratique la polyculture. Cette
polyculture consiste en une association entre le Tilapia du Nil et le poisson-chat Africain
21

(espèce prédatrice). L'association d'un prédateur à l'élevage de tilapias en méthode mixte


permet de contrôler la reproduction indésirable de Tilapia du Nil mais aussi offre l’avantage
de produire du poisson-chat pour la vente.
22

Conclusion et recommandation

Cette étude avait pour objet de dresser une caractérisation des activités du secteur
piscicole dans le contexte socio-économique de la région de Kipushi. La recherche
bibliographique et les enquêtes ont été réalisées aux environs de la dite.
A l’issu des enquêtes de terrain, quatre fermes piscicoles des environs de Kipushi ont
été explorées. Le nombre d’étangs est très variable d’une ferme à une autre et varie entre 4 et
9 étangs. L’eau est permanente toute l’année dans toutes les fermes piscicoles visitées. En
saison des pluies, les inondations sont aussi enregistrées. Il se dégage que dans les fermes
visitées, la monoculture de Tilapia du Nil est largement pratique à l’exception de la ferme
Gabin qui pratique la polyculture. Cette polyculture consiste en une association entre le
Tilapia du Nil et le poisson-chat Africain (espèce prédatrice). L'approvisionnement des
alevins des poissons se fait auprès des producteurs locaux des alevins pour le Tilapia du Nil.
En revanche pour le poisson-chat, l’approvisionnement se fait généralement auprès des
pêcheurs locaux.
De ce qui précède, nous recommandons ce qui suit :
• Que les séminaires de formations soient réorganisés par les chercheurs, les
services étatiques et autres organismes de développement pour inciter les
acteurs de la filière pisciculture à l’intensification de la pisciculture ;
• Qu’il y est une caractérisation physico-chimique des eaux de la région de
Kipushi pour identifier des zones de forte pollution des eaux et y proscrire
la pisciculture.
• Que les aliments pour poissons soient subventionnés comme le
gouvernement le fait pour les engrains et/ou semences destinés à la culture
de maïs.
• Que la station de l’INERA-Kipopo soit réhabilité et l’Unité de recherche
en Biodiversité et Exploitation des Zones Humides de l’Université de
Lubumbashi (BEZHU-UNILU) soit dotée des moyens suffisant pour
conduire des recherches sur la domestication des nouvelles espèces et
l’innovation des techniques d’élevages dans les conditions locales.
23

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