Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Janvier 2023
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT D’AGRONOMIE GENERALE
In memorium
Il existe des êtres chers que nous aurions voulu en ce moment physiquement avoir autour de
nous, voir leur sourire, leur joie me ferai un grand plaisir, mais ils nous ont quitté avant et cela
sans nous retirer leur confiance !
A toi mon très chers regretté cousin et homonyme Meshack LWEMBE Protais, toi qui a cru
en moi jusqu’au dernier souffle, j’aurai voulu être là quand tu parlais pour regarder encore la
franchise de ton visage et la vérité de tes yeux ; entendre de mes oreilles tes dernières
volontés, Hélas celui qui t’appelait te voulait déjà auprès de lui car nul et rien ne peut lui
résister.
ii
Epigraphe
Dédicace
Tu m’as dit : Sur les sentiers de ta vie, je t’accompagnerai Si tu flageoles trop, dans mes bras,
je te porterai Maintenant j’ai ton sceau sur mon cœur,
Ta joie dans le gris et le froid de l’épreuve, Ton poinçon sur chacune de mes œuvres, Je te
dédie celle-ci, mon Dieu, Divin orfèvre et créateur.
Et à vous mes très cher parent, Eugène LUEMBE et Pascaline SURUBA, qui ont beaucoup
abandonné pour moi
À vous le groupe charismatique Disciple de Jésus (cathédrale saint Pierre et Paul), à tous les
scouts, et à vous tous qui cheminez à mes côtés avec une larme ou un sourire de frère, vous
qui devant, me tendez une perche et m’ouvrez le chemin, vous qui derrière, comptez sur moi
et chuchotez des prières.
Prothais LWEMBE
iv
Avant-propos
Au terme de ce cycle de bachelier, je viens de démontrer que l’homme doit vouloir ce qu’il
veut. Quand on veut, on peut. Celui qui veut trouver une place au milieu des grands
doit se la donner et n’attend pas qu’on la lui donne. La volonté, la décision et la
détermination m’ont armé pour cet atterrissage. Plusieurs obstacles ont entouré ma
recherche scientifique, une arrestation avec torture dans mes descentes sur terrain
afin d’obtenu mes données.
Cependant, l’impulsion d’une œuvre scientifique part d’une personne ou des plusieurs, mais
son aboutissement est toujours le fruit d’une combinaison d’idée et de réflexion. Un
dicton africain dit : main à elle seule ne peut laver le corps entier, donc j’ai eu besoin
du concours de plusieurs à l’occurrence de professeurs, chef de travaux, et assistants
même les amis pour l’orientation de formation et de l’élaboration de ce travail vers
les suites meilleurs.
En effet, face à tous ces obstacles, j’ai réussi à finir mon travail par la Grace de Dieu. Donc je
reconnais et remercie le Tout-Puissant pour son soutien miraculeux face à tous les
obstacles et embuches d’ordre naturel et même surnaturel.
C’est pour moi un agréable devoir de remercier tous ceux qui ont soutenues de loin ou de près
pour atteindre ce résultat.
Au doyen de la faculté des sciences agronomiques, professeur NGOY SHUSHA MYLOR,
pour toutes ces interventions lors de notre arrestation sur terrain.
A mon directeur le professeur KATEMO MANDA Bauchet pour son encadrement, sa
contribution scientifique et technique à la réalisation de ce travail ;
A mes parents, Eugène LUEMBE et Pascaline SURUBA qui ont toujours œuvré à maintenir
en moi la persévérance et l’amour du travail bien fait. Afin que je puisse jouir de tout
le bonheur qui existe dans l’éducation d’un enfant.
A mes frères et sœurs, Chaty LUEMBE, Jiresse LUEMBE, Tina MUJINGA, Dieudonné
KAPWE, Malcom SURUBA, Eugène LUEMBE, Jenovic PUTWA et Tercia
OPANGO
A vous mes encadreurs spirituels, Sœur Aimerance SALUMU, frère PAUL et sœur NICE
vous qui ne cessez de m’apporter du soutien moral, spirituel
A tous mes amis et connaissances, Paola KABIKA, Marc TWITTE, Gauthier MALABA,
Mirielle KAYANG, Chrinovic KASONGO, Madeleine NUMBI, Natacha SEYA,
v
Résumé
Abstract
To achieve this, the research methodology used consisted of an analytical study: (i)
first a bibliographic research and (ii) a survey was carried out in the vicinity of the Kipushi
region, to study the current state and perspective of development of fish farming. In order to
collect as much data as possible, a questionnaire was designed to answer the different
questions of our study. During the field visits, the geographic coordinates (latitude, longitude
and altitude) were collected via the Altimeter phone application. A pocket multimeter was
used to collect data on water pH, water conductivity, water TDS and water temperature.
As a result of the field surveys, four fish farms around Kipushi were explored. The
number of ponds varied greatly from one farm to another and ranged from 4 to 9 ponds. The
water is permanent all year round in all the fish farms visited. During the rainy season,
flooding is also recorded. In the farms visited, monoculture of Nile Tilapia is widely
practiced, with the exception of the Gabin farm which practices polyculture. This polyculture
consists of an association between Nile Tilapia and African catfish (predatory species). The
supply of fish fry is done with local producers of fry for the Nile Tilapia. On the other hand
for the catfish, the supply is generally made from local fishermen
In memorium ..................................................................................................................... i
Epigraphe ......................................................................................................................... ii
Dédicace .......................................................................................................................... iii
Avant-propos ....................................................................................................................iv
Résumé.............................................................................................................................vi
Abstract ........................................................................................................................... vii
Table des matières .......................................................................................................... viii
Liste des tableaux ..............................................................................................................x
Liste des figures .................................................................................................................x
Introduction ...................................................................................................................... 1
Chapitre 1. Revue de la littérature ..................................................................................... 3
1.1. Présentation de l’espèce .................................................................................................... 3
1.2. Caractéristiques morphologiques de l'espèce ...................................................................... 3
1.3. Exigences écologiques ........................................................................................................ 4
1.4. Biologie de la reproduction ................................................................................................ 6
1.4.1.1. Maturité sexuelle .......................................................................................................................... 6
1.4.1.2. Fécondité ...................................................................................................................................... 7
1.4.1.3. Croissance ..................................................................................................................................... 7
1.4.1.4. Production de population mono-sexe mâle.................................................................................. 7
Figure 1. Pluviométrie Moyenne mensuelle dans la zone d’étude. Moyenne calculée sur 10
ans (2011-2021). ....................................................................................................................... 11
Figure 2. Localisation des fermes agro-piscicoles explorées durant cette étude. .................... 13
1
Introduction
La pisciculture d’étang est une activité traditionnelle dont la production atteint les
8.000 tonnes. La plus grande partie de la production est valorisée sur le marché du
repeuplement suivi par celui de la consommation directe. La pisciculture extensive en étang
exploite et préserve un patrimoine d’une grande biodiversité mais se trouve confrontée depuis
plus de 10 ans à la progression de la prédation.
La pisciculture ne peut jamais se faire sans eaux et sans espèces, nous sommes
obligés de connaitre la nature de l’eau utilisée pour l’élevage de poisson (le tilapia du Nil) et
aussi ou ses font cette pisciculture ; ceci exige beaucoup de suivis, car l’appréciation de la
qualité de l’eau d’un étang se base sur le paramètre physico-chimique et de micro-organismes
aquatiques, de la topographie du terrain etc. Ceci étant, l’objectif général de ce travail est de
constituer une base des données en rapport avec le secteur piscicole dans la région de
Lubumbashi et ses environs. Spécifiquement, ce travail se veut de dresser une caractérisation
des activités du secteur piscicole dans différentes fermes de la région de Kipushi.
Hormis l’introduction, la conclusion et la bibliographie, le présent travail s’articule
autour de quatre chapitres à savoir :
Chapitre 1. La revue de la littérature
Chapitre 2. Milieu, matériel et méthode
Chapitre 3. Présentation et interprétation des résultats
Chapitre 4. Discussion
3
Oreochromis niloticus (Linneaus, 1758) fait partie de la famille des Cichlidae. Les détails de
sa situation position systématique est la suivante (FAO, 2017) :
1- Embranchement : Vertébrés
2- Sous embranchement : Gnathostomes
3- Super classe : Poissons
4- Classe : Ostéichtyens
5- Sous classe : Téléostéens
6- Ordre : Perciformes
7- Sous ordre : Percoïdes
8- Famille : Cichlidés
9- Sous famille : Tilapinés
10- Genre : Oreochromis
11- Espèce : Oreochromis niloticus
1.3.1. La température
1.3.2. La salinité
Bien que la plupart des tilapias soient des espèces d’eau douce, leur capacité
d’adaptation à différentes salinités est nettement remarquable (Stickney, 1986). Ainsi, O.
niloticus peut s’adapter à des eaux de salinité comprise entre 0,015-30 g/l. De même, au
niveau des eaux géothermales tunisiennes, les tilapias montrent leur capacité à supporter des
salinités élevées jusqu'à 28 g/l (Kraiem & Azaza, 2007). Toutefois, en ce qui concerne sa
reproduction, ce poisson serait incapable de se reproduire au-delà d’une salinité qui dépasse
15-18 g/l (Balarin & Hatton, 1979).
Le Tilapia du Nil présente une capacité de survie dans des milieux de pH extrêmes.
Cependant, le pH optimal conseillé pour sa survie et son élevage oscille entre 7 et 8 (Huet,
1970).
6
En milieu naturel, lorsque les conditions abiotiques sont bien réunies, les adultes
migrent vers une zone peu profonde à substrat meuble (gravier, sable, argile). Après avoir
choisi le site d'aménagement de son propre nid, chaque mâle défend agressivement son
territoire et creuse avec sa bouche un nid en forme d'assiette. Les femelles vivant en banc à
proximité des arènes de reproduction se déplacent entre les mâles et chacun tente d'acquérir sa
partenaire (Dhraief et al., 2005).
1.4.1.2. Fécondité
1.4.1.3. Croissance
Afin d'optimiser les systèmes de production d'O. niloticus, l'élevage de population mono-sexe
mâle est de plus en plus demandé dans l'élevage de tilapia pour les simples raisons que : les
mâles grossissent deux fois plus vite que les femelles (Mélard & Philippart, 1981 ;
Chervinski, 1982), l'inhibition de l'activité reproductive qui entraîne une surpopulation en
petits individus dans le milieu d'élevage (Little et al., 2003), afin d'avoir toute une population
homogène lors de la récolte, ayant une taille individuelle intéressante et de bonne valeur
commerciale.
8
Comme toutes les espèces aquatiques, le Tilapia du Nil peut être sensible à une série
de maladies résultant de la prolifération de certains organismes pathogènes. Généralement,
les maladies d'ordre bactériologique demeurent les plus rencontrées, à savoir la Septicémie à
Aeromonas mobiles et Vibrioses, résultant principalement du stress et de la mauvaise qualité
de l'eau. Les poissons affectés manifestent des brûlures au niveau de la peau et des nageoires
et une perte d'équilibre liée à un comportement anormal (FAO, 2005).
D'autre part, des résultats obtenus d'une étude faite au niveau des fermes de tilapia au
Ghana (Mary, 2006), ont révélé trois types d'ectoparasites, à savoir : Trichodina sp, des
Monogènes et Tetrahymena sp, dont les deux premiers étaient fréquents dans la plupart des
10 fermes, mais qui ne posent pas des véritables problèmes.
C’est le système d’élevage le plus répandu dans le monde, qu’ils s’agissent d’étangs
construits directement en terre ou recouverts d’un liner, d’eau douce ou saumâtre.
Avantages : investissement réduit et de bonne durée de vie, utilisation possible pour d’autres
usages, peu de risques de pertes de cheptel par anoxie, inertie du système qui laisse un temps
de réaction suffisamment long au producteur en cas de problèmes, pas ou peu de besoins en
oxygène exogène, facilité de mise en œuvre, recyclage des déchets par l’étang et pas de rejets
décelables en aval.
Inconvénients : besoin de main d’œuvre pour les opérations de tris, transferts, récoltes ; pas
de vision instantanée de l’élevage (pas de connaissance instantanée et précise des effectifs, de
la croissance) ; distribution alimentaire non optimisée ; difficultés d’entretien (curage, reprise
des berges).
Liners : En cas de sol trop poreux, de besoin d’économiser l’eau, l’utilisation d’un liner
étanche peut se révéler indispensable. L’option liner, en réduisant les problèmes de
9
Avantages : besoins réduits en surface, contrôle visuel permanent, réduction des coûts de
main d’œuvre (modèle salmoniculture), facilité d’entretien des enceintes d’élevage, possibilité
d’automatisation de certaines opérations.
Croissance : Globalement la croissance des tilapias est peu affectée par le niveau de charge,
dès lors que les qualités du milieu (O2, NH3, NO2) et de l’aliment sont adaptés à la hausse de
l’exigence induite. Elle reste linéaire jusqu’aux environs de 500g.
Recirculation de l’eau : On peut envisager de réutiliser l’eau après recyclage des déchets. On
parle alors de circuits fermés, ou semi-ouverts si une partie du volume est « renouvelée » par
de l’eau neuve. L’énorme avantage des circuits fermés réside dans leur faible consommation
en eau.
En sortie de bassins d’élevage, l’eau est chargée d’ammoniaque et pauvre en oxygène. Sa
réutilisation implique donc une élimination de l’ammoniaque et une ré-oxygénation.
L’utilisation de filtres biologiques, grâce à l’action de bactéries nitrifiantes permet de
minéraliser l’ammoniaque en nitrates (NH3+O2 = NO3), forme sous laquelle les plantes sont
capables d’absorber l’azote. Afin d’éliminer les nitrates en excès on peut donc utiliser des
plantes (aquaponie) ou des algues (lagunage).
11
2.1.1.1. Climat
Figure 1. Pluviométrie Moyenne mensuelle dans la zone d’étude. Moyenne calculée sur 10
ans (2011-2021).
12
2.1.1.2. Hydrographie
Cette étude a été réalisée dans le bassin de la rivière Kanyemesha, qui est un affluent
gauche du ruisseau Kipushi et un sous-affluent de la rivière Kafubu. La rivière Kafubu prend
sa source au nord de Kipushi, près de la frontière zambienne. La rivière Kafubu est un
affluent de la Luapula, qui draine les marécages de Bangweulu vers le lac Mweru, dont
l’exutoire (la Luvwa) se jette dans le Lualaba, le cours supérieur du fleuve Congo, drainant
une superficie de 9000 km2.
La plupart des petits affluents de la rivière Kafubu présentent à leur tête un marécage
intermittent, appelé dambo, qui a été défini par Ackermann (1936) comme "une dépression
herbeuse sans cours d'eau, périodiquement inondée et située à la tête d'un système de drainage
dans une région de forêt sèche ou de végétation de brousse". Les cours d'eau avec un dambo
sont caractérisés par un volume accru de ruissellement de surface et le débit sortant des
dambos est libéré sur deux mois en raison de la capacité de la végétation herbeuse à retenir
l'eau.
2.1.1.3. Sol
2.1.1.4. Végétation
dense (Mushitu), qui recouvrait autrefois les rives des différentes rivières du bassin de la
rivière Kafubu, a presque complètement disparu. Les grandes plaines d'inondation sont
couvertes de marécages (avec Phragmites mauritianus), tandis que les dambos sont
caractérisés par une végétation herbacée à Typha. Principalement en raison des feux de
brousse annuels, presque toujours déclenchés par l'homme, et du brûlage de charbon de bois,
la forêt ouverte est fortement dégénérée.
Quatre fermes agro-piscicoles ont été explorées. Ces fermes se trouvent en périphérie
de la ville de Kipushi. Les coordonnées géographiques et la carte illustrative de la répartition
géographique de ces fermes sont présentées dans le tableau 1 et la figure 3 respectivement.
Il faut noter qu’à l’exception du site Les Amadi, les autres fermes agro-piscicoles
explorées n’ont pas des noms officiels. Des noms de travail leur a donc été attribués en
fonction de ceux de leurs propriétaires.
adoptées par les éleveurs pour approvisionner un marché stable pour leurs
produits piscicoles.
Lors des visites de terrain et avec l’accord des responsables des fermes, les
coordonnées géographiques (latitude, longitude et altitude) ont été collectées via l’application
téléphonique Altimètre. Un multimètre de poche a été utilisée pour collecter les données
concernant le pH, la température, la conductivité et le TDS de l’eau.
Les statistiques descriptives (minimum, maximum, moyenne écart-type, médiane,
…) ont été utilisées pour décrire l’ensemble de résultats obtenus. Le logiciel Microsoft Excel
2010 a servi pour les différents calculs et les graphiques. Le logiciel PAST (version 4.0) a
servi aux analyses statistiques descriptives et à l’analyse de variance.
16
La superficie utile des étangs dans chaque ferme agro-piscicole ainsi que le nombre
d’étangs dans chaque ferme agro-piscicole explorée sont données dans le tableau 2. Les
fermes piscicoles explorées disposent des étangs en terre. Aucune ferme visitée ne dispose des
bacs en béton ou des cages flottantes. Tous les étangs sont des étangs en dérivation disposés
en chapelet.
La ferme Gabin utilise l’eau de la rivière Kipushi alors que les autres fermes utilisent
l’eau de la rivière Kafubu (Figure 2). Ces rivières étant pérennes, l’eau d’alimentation des
étangs est donc disponible toute l’année.
Nous avions analysé la qualité physico-chimique de l’eau des étangs de la ferme
Gabin. Nous avons obtenu les valeurs suivantes :
• Température : 29,5 °C
• pH : 6,3
• TDS : 304 mg/l
• Conductivité : 605 µS/cm
• Turbidité : 33 NTU
Le risque d’inondation existe dans toutes les fermes et ceci particulièrement pendant
la période de la saison des pluies avec les pluies abondantes et intenses (vers le mois de
Février). Les fermes ne disposent d’aucun dispositif de lutte contre l’inondation. Le risque de
pollution minière existe aussi dans toutes les fermes étant donné que les activités minières
17
industrielles et artisanales sont réalisées dans la région de Kipushi en amont des fermes
explorées.
Dans toutes les fermes piscicoles visitées, l’espèce des poissons élevée est
l’Oreochromis niloticus. Les premiers alevins étaient achetés en Zambie. Ces derniers temps,
les alevins sont maintenant achetés à Lubumbashi dans la ferme Eminenza. Dans toutes les
fermes visitées, les poissons produits sont destinés à l’autoconsommation. Ceci explique
pourquoi les poissons d’âge et de taille différents et de sexes mélangés sont élevés dans les
mêmes étangs.
Il n’y a pas des compostières dans les étangs piscicoles. La fertilisation des étangs ne
se fait qu’à l’aide de reste de récolte. Ceci, veut dire que la fertilisation a lieu lors de récolte
des champs. Pour ce qui concerne l’alimentation des poissons, il a été constaté que les
poissons reçoivent régulièrement de l’aliment équilibré extérieur. Cet aliment provenant de la
Zambie est complété par la drêche de brasserie.
Le risque de vol est évidant. Pour y faire face, les fermes emploient les gardiens qui
vivent sur place. Dans les fermes Bruno et Kunda, les tapis d’épines sont installés dans les
étangs pour renforcer la sécurité. Les gardiens servent aussi à protéger les étangs contre les
prédateurs comme les cormorans.
Dans chaque ferme visitée, il y a toujours un travailleur qui est affecté à la pisciculture. Il a
été malheureusement constaté qu’aucun de ces ouvriers affectés aux tâches piscicoles n’a reçu
de formation préalable en pisciculture.
18
Chapitre 4. Discussion
Dans la zone d’étude, il a été constaté une certaine similarité dans la construction des
étangs. Partout les étangs sont de forme régulière et sont alimentés par un canal de dérivation.
En effet, les étangs de dérivation offrent plusieurs avantages notamment la facilité de
régulation de l'approvisionnement en eau, la possibilité d'une bonne gestion de l'étang, les
coûts de construction plus élevés sur terrain plat, la vidange totale possible et la réalisation
possible d'étangs de formes et de dimensions régulières (Bard et al., 1974).
Cependant, ces étangs en dérivation sont disposés en chapelet. En effet, les étangs en
chapelet se caractérisent par une série d'étangs disposés de façon à ce qu'ils dépendent les uns
des autres pour leur approvisionnement en eau, celle-ci s'écoulant des étangs supérieurs (en
amont) vers les étangs inférieurs (en aval). Cette disposition ne facilite pas la gestion des
étangs notamment : la gestion des eaux au moment de la vidange ou lorsque les étangs en
amont sont contaminés ; la contamination peut facilement se généraliser sur l’ensemble du
site.
Tableau 5. Qualité de l’eau d’exhaure de la mine souterraine de Kipushi (SCN Lavalin, 2003)
Dans toutes les fermes piscicoles visitées, l’espèce des poissons élevée est
l’Oreochromis niloticus suivant la méthode mixte. En effet, la méthode mixte est la plus
simple pour élever le Tilapia. Elle consiste à élever dans un seul étang des poissons de tous
les âges et de tous les sexes en même temps. Si cette méthode permet d’obtenir une forte
production, c’est au détriment de la taille des poissons. En effet, à cause de la reproduction
constante des tilapias, la densité devient rapidement trop forte et une certaine proportion des
sujets reste de petite taille. La méthode mixte est réservée à une reproduction pour
autoconsommation, plutôt qu’à une commercialisation. Ceci explique pourquoi dans la zone
d’étude, les poissons sont destinés à l’autoconsommation.
20
Ajoutons que la ferme Gabin pratique la polyculture. Dans les étangs, il y a le Tilapia
du Nil (Oreochromis niloticus) et le poisson-chat Africain probablement du mélange entre le
Clarias gariepinus et Clarias ngamensis.
Pour améliorer la qualité de l’eau dans les étangs, la fertilisation est pratiquée dans
toutes les fermes piscicoles visitées. Il existe deux grands groupes de fertilisants : (i) les
fertilisants inorganiques composés de minéraux nutritifs et fabriqués industriellement ; et (ii)
les fertilisants organiques composés de matières organiques et des minéraux nutritifs et
produits localement à travers des déchets d'animaux de ferme ou les déchets agricoles. Dans
la zone d’étude, c’est la fertilisation organique qui est uniquement appliquée après la récolte
des champs. En effet, les fertilisants organiques ont, pour la plupart, une double action. Quand
ils sont épandus dans l’étang piscicole, une partie est assimilée par la faune aquatique, les
zooplanctons et par quelques poissons ; une autre partie est attirée et s'attache à des particules
organiques et minérales présentes dans le milieu. Cette deuxième partie peut également
contribuer au développement des bactéries, responsables de la décomposition des matières
organiques qui favorise la production de gaz carbonique et fournit des nitrates et phosphates
nécessaires au développement du phytoplancton (Bamba et al., 2007).
Dans la zone d'étude, les aliments équilibrés sont rares et coûtent très chers. Dans
ces conditions, la fertilisation contrôlée doit devenir une alternative sérieuse pour les éleveurs
de Kipushi et ses environs. En effet, les résultats obtenus par Schroeder (1983) montrent
clairement que l’essentiel de la croissance des poissons en élevage est issu de l’aliment
naturel (> 50% pour les carpes et > 60% pour les tilapias). Ces résultats sont confirmés par
Waidbacher et al. (2006) qui notent que les nourritures naturelles issues du milieu d’élevage
contribuent à une augmentation de la croissance chez O. niloticus à des ratios compris entre
45 et 74 %. Ce qui fait dire à Hepher & Pruginin (1981) que la production des espèces à prix
de vente peu élevé comme les carpes ou les tilapias n’aurait jamais pu être pratiquée de façon
rentable sans l’apport de l’alimentation naturelle par la fertilisation. Mais il est actuellement
admis que la pisciculture n’est vraiment intéressante que si l’on nourrit intensément et
régulièrement les poissons avec des aliments artificiels équilibrés. Cela permet de doubler, et
même de pousser au-delà encore la production naturelle des étangs. Mais les coûts forts élevés
de ces aliments limitent leur adoption par les paysans. Néanmoins, dans la zone de notre étude
et pour toutes les fermes visitées, les poissons reçoivent des aliments extérieurs.
Il se dégage que dans les fermes visitées, la monoculture du Tilapia du Nil,
Oreochromis niloticus, est la règle. Néanmoins, la ferme Gabin pratique la polyculture. Cette
polyculture consiste en une association entre le Tilapia du Nil et le poisson-chat Africain
21
Conclusion et recommandation
Cette étude avait pour objet de dresser une caractérisation des activités du secteur
piscicole dans le contexte socio-économique de la région de Kipushi. La recherche
bibliographique et les enquêtes ont été réalisées aux environs de la dite.
A l’issu des enquêtes de terrain, quatre fermes piscicoles des environs de Kipushi ont
été explorées. Le nombre d’étangs est très variable d’une ferme à une autre et varie entre 4 et
9 étangs. L’eau est permanente toute l’année dans toutes les fermes piscicoles visitées. En
saison des pluies, les inondations sont aussi enregistrées. Il se dégage que dans les fermes
visitées, la monoculture de Tilapia du Nil est largement pratique à l’exception de la ferme
Gabin qui pratique la polyculture. Cette polyculture consiste en une association entre le
Tilapia du Nil et le poisson-chat Africain (espèce prédatrice). L'approvisionnement des
alevins des poissons se fait auprès des producteurs locaux des alevins pour le Tilapia du Nil.
En revanche pour le poisson-chat, l’approvisionnement se fait généralement auprès des
pêcheurs locaux.
De ce qui précède, nous recommandons ce qui suit :
• Que les séminaires de formations soient réorganisés par les chercheurs, les
services étatiques et autres organismes de développement pour inciter les
acteurs de la filière pisciculture à l’intensification de la pisciculture ;
• Qu’il y est une caractérisation physico-chimique des eaux de la région de
Kipushi pour identifier des zones de forte pollution des eaux et y proscrire
la pisciculture.
• Que les aliments pour poissons soient subventionnés comme le
gouvernement le fait pour les engrains et/ou semences destinés à la culture
de maïs.
• Que la station de l’INERA-Kipopo soit réhabilité et l’Unité de recherche
en Biodiversité et Exploitation des Zones Humides de l’Université de
Lubumbashi (BEZHU-UNILU) soit dotée des moyens suffisant pour
conduire des recherches sur la domestication des nouvelles espèces et
l’innovation des techniques d’élevages dans les conditions locales.
23
Bibliographie
Akermann E., 1936: Dambos in Nordrhodesia. Wiss. Veroff. deutschen Mus. Linderkunde
Leipzig, NS IV: 149-157
Azaza, M. S. (2004). Tolerance ala temperature et ala salinite chez le tilapia du Nil
(Oreochromis niloticus L., 1758) en elevage dans les eaux geothermales du sud
tunisien (Doctoral dissertation, Master Thesis, FST, 110pp).
Azaza, M. S., Dhraief, M. N., Kraiem, M. M., & Baras, E. (2010). Influences of food particle
size on growth, size heterogeneity, food intake and gastric evacuation in juvenile
Nile tilapia, Oreochromis niloticus, L., 1758. Aquaculture, 309(1-4), 193-202.
Balarin, J. D., & Hatton, J. P. (1979). Tilapia: A guide to their biology and culture in Africa.
Bamba, Y., Ouattara, A., Moreau, J., & Gourene, G. (2007). Apports relatifs en nourritures
naturelle et artificielle dans l’alimentation du tilapia Oreochromis niloticus en
captivité. Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture, (386), 55-68.
Bard J, De Kimpe P, Lemasson J, Lessent P. 1974. Manuel de Pisciculture Tropicale. Centre
Technique Forestier Tropical, 45 bis Av de la Belle Gabrielle, 94130 Nogent -Sur-
Marne, France, 209p
Chervinski, J. (1982). Environmental physiology of tilapias. In The Biology and Culture of
Tilapia. Proceedings ofthe 7th ICLARM Conference, Manila, Philippines:
International Center for Livin (pp. 119-128).
Derouiche, E., Azaza, M. S., & Kraiem, M. M. (2009). Essai d’acclimatation du tilapia du
Nil< Oreochromis niloticus> dans la retenue du barrage Lebna (Cap Bon, Tunisie).
Dhraief, H., Kemper, A., Nejdl, W., & Wiesner, C. (2005). Processing and optimization of
complex queries in schema-based P2P-networks. In International Workshop on
Databases, Information Systems, and Peer-to-Peer Computing (pp. 31-45). Springer,
Berlin, Heidelberg.
Dhraief, M., Azaza, M. S., & Kraiem, M. (2010). Etude de la reproduction du Tilapia du Nil
Oreochromis niloticus (L.) en captivité dans les eaux géothermales du sud tunisien.
Bull. Inst. Natn. Scien. Tech. Mer de Salammbô, 37, 89-96.
Hepher, B., & Pruginin, Y. (1981). Commercial fish farming: with special reference to fish
culture in Israel. Wiley. 261 p.
Huet, M., & Timmermans, J. A. (1970). Traité de pisciculture.
Kestemont, P., Micha, J. C., & Falter, U. (1989). Méthodes de production d'alevins de Tilapia
nilotica.
24
Trewavas, E. (1983). Tilapiine fishes of the genera Sarotherodon, Oreochromis and Danakilia.
Waidbacher, H., Liti, D. M., Fungomeli, M., Mbaluka, R. K., Munguti, J. M., & Straif, M.
(2006). Influence of pond fertilization and feeding rate on growth performance,
economic returns and water quality in a small‐scale cage‐cum‐pond integrated
system for production of Nile tilapia (Oreochromis niloticus L.). Aquaculture
Research, 37(6), 594-600.