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LA PÊCHE

PLAN DU COURS

Introduction ............................................................................................................................................ 2
1- L’évolution et la structure de l’industrie de la pêche ............................................................... 3
A- La pêche continentale ..................................................................................................................... 4
B- La pêche maritime ........................................................................................................................... 4
2- Importance économique de la pêche ........................................................................................ 5
3- Différents types de pêche ............................................................................................................ 5
A- La pêche côtière ou « artisanale » ......................................................................................... 5
B- La grande pêche ....................................................................................................................... 5
i. Les outils passifs........................................................................................................................... 5
ii. Les chaluts ..................................................................................................................................... 6
iii. Les filets tournants ....................................................................................................................... 6
iv. Les filets droits .......................................................................................................................... 6
v. Les trémails ................................................................................................................................... 6
vi. Les filets maillants .................................................................................................................... 6
La pêche à la nasse ou aux casiers .................................................................................................. 7
C- Les lieux de pêche .................................................................................................................... 7
4- La gestion des pêches ................................................................................................................. 7
5- Les méthodes de pêche et les types de navires de pêche .................................................... 9
LA PECHE AU TOGO ........................................................................................................................ 15

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Introduction

La pêche est une des activités de production les plus vieilles de l’humanité. D’après les
recherches archéologiques et historiques, la pêche — en eau douce et en mer — était très
répandue dans les civilisations anciennes. Il semble même que les colonies humaines étaient
souvent établies dans des régions où les prises de poisson étaient bonnes. L’importance de
cette activité comme moyen de subsistance est confirmée par les études anthropologiques
contemporaines sur les sociétés primitives.

Les pêches dans le monde se sont radicalement transformées au cours des derniers siècles.
Les méthodes de pêche traditionnelles ont été largement supplantées par des techniques plus
modernes issues de la révolution industrielle. Ce changement a été suivi d’un accroissement
considérable de l’effort de pêche réalisé, d’une augmentation beaucoup plus faible des
niveaux de capture et d’une forte diminution des stocks d’un grand nombre d’espèces.
L’industrialisation de la pêche a également entraîné la déstabilisation et le déclin de bien des
pêches traditionnelles. Enfin, les pressions croissantes qui s’exercent à l’échelle mondiale
dans ce domaine ont engendré des différends internationaux sur les droits de pêche.

En 1993, les prises annuelles mondiales de poisson atteignaient environ 100 millions de
tonnes (FAO, 1995). La production piscicole des pêches maritimes (mers et océans) et des
pêches continentales (eau douce) représentait approximativement 16 millions de tonnes. Sur
les quelque 84 millions de tonnes de poisson capturé par an, 77 millions venaient de la pêche
en mer et le reste de la pêche en eau douce. Pour capturer de telles quantités, on disposait
d’une flotte de pêche forte de 3,5 millions de bâtiments et représentant une trentaine de
millions de tonneaux de jauge bruts (FAO, 1993, 1995). Il existe peu de données précises sur
le nombre de pêcheurs, mais l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO, 1993) l’a situé aux alentours de 13 millions. On possède encore moins de
renseignements sur les effectifs des travailleurs engagés dans la transformation et la
distribution du poisson. On peut considérer sans exagération que ceux-ci sont au moins égaux
au nombre de pêcheurs et qu’ils peuvent même en atteindre le double. Cela voudrait dire que,
à l’échelle mondiale, entre 25 et 40 millions de personnes travaillent dans le secteur de la
pêche.

L’Asie arrive de loin au premier rang, avec une production représentant près de la moitié des
captures annuelles totales de poisson (FAO, 1995). L’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud

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viennent en deuxième position (30%), suivies par l’Europe (15%). L’Afrique et l’Océanie
occupent une place relativement modeste, avec environ 5% des prises mondiales annuelles.

En 1993, la Chine était le premier pays au monde pour la quantité de poisson pêchée en mer,
totalisant 10 millions de tonnes, soit à peu près 12% de la capture mondiale. Le Pérou et le
Japon occupaient la deuxième et la troisième place, avec environ 10% chacun de la pêche
mondiale. Cette même année, 19 pays capturaient plus de 1 million de tonnes de poisson de
mer.

La production mondiale de poisson porte sur un grand nombre d’espèces et de pêches. Très
peu de pêches ont un rendement annuel supérieur à 1 million de tonnes. Les principales, en
1993, étaient la pêche à l’anchois au Pérou (8,3 millions de tonnes), la pêche à la goberge en
Alaska (4,6 millions de tonnes) et la pêche au chinchard au Chili (3,3 millions de tonnes).
Ensemble, ces trois pêches représentent environ un cinquième des prises mondiales totales
de poisson marin.

1- L’évolution et la structure de l’industrie de la pêche

La croissance démographique et le progrès des techniques halieutiques ont entraîné une forte
augmentation de l’activité dans ce secteur. Cet accroissement, qui s’est amorcé en Europe il
y a plusieurs siècles, a été particulièrement marqué, à l’échelle mondiale, au cours du
XXe siècle. D’après les statistiques de la FAO (FAO, 1992, 1995), les prises mondiales totales
ont quadruplé depuis 1948 ; inférieures alors à 20 millions de tonnes, elles atteignent en 1995
quelque 80 millions de tonnes, ce qui correspond à une croissance annuelle de près de 3%.
Cependant, depuis quelques années, la récolte marine est stable ; elle oscille autour de 80
millions de tonnes par an. Etant donné que l’effort de pêche mondial n’a cessé d’augmenter,
le niveau de rendement durable maximal de capture a déjà été atteint, voire dépassé du fait
de l’exploitation des réserves mondiales de poisson les plus importantes. Par conséquent, la
capture de poissons de mer ne peut plus augmenter à l’avenir, sauf à exploiter de nouvelles
réserves.

Une forte expansion s’est également produite dans les secteurs de la transformation et de la
commercialisation du poisson. Grâce aux progrès réalisés dans les techniques de transport et
de conservation et en raison de l’augmentation du revenu individuel réel, des quantités sans
cesse croissantes de poisson sont transformées, conditionnées et commercialisées comme
produits alimentaires à fort rapport économique. Cette tendance s’accélérera probable-ment
encore à l’avenir, se traduisant par un accroissement important de la valeur ajoutée à l’unité.
Par contre, cette évolution entraîne du même coup le remplacement des activités

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traditionnelles de transformation et de distribution du poisson par des méthodes de production
industrielles faisant appel à la haute technologie. Phénomène plus grave, ce processus (que
l’on appelle parfois mondialisation des marchés du poisson) risque de priver des collectivités
sous-développées de leurs sources d’approvisionnement de base en poisson à cause de la
surenchère des pays industriels.

A l’heure actuelle, les pêches mondiales se répartissent en deux secteurs tout à fait distincts :
les pêches artisanales et les pêches industrielles. La plupart des pêches artisanales sont le
prolongement des pêches locales traditionnelles, qui n’ont guère changé au cours des siècles.
Par conséquent, elles font très peu intervenir la technologie, emploient une main-d’œuvre
nombreuse et sont confinées à des zones côtières (voir l’encadré intitulé « Les plongeurs
indigènes »). Les pêches industrielles, par contre, utilisent des techniques de pointe et des
moyens financiers considérables. Les navires de pêche industrielle sont généralement de
grande taille et bien équipés et peuvent étendre leur activité à travers les océans.

La pêche est l’activité qui consiste à capturer les animaux aquatiques dans leurs milieux
naturels. Elle est pratiquée par des pécheurs comme loisir ou comme profession Les outils et
les techniques de pêche dépendent des espèces recherchées et du milieu.

Suivant la nature du milieu aquatique, on distingue la pêche continentale et la pêche maritime.


" Ainsi, au prorata des domaines de pêche se définissent les méthodes d'utilisation des engins
de pêche et les techniques qui s’y afférent.

On distingue les engins utilisés dans la pêche continentale et ceux utilisés dans les activités
de pêche maritime. Dans les deux cas, on note les activités de pêche passive et celles de
pêche active.

A- La pêche continentale

Elle regroupe :

▪ La pêche lagunaire,
▪ La pêche fluviale.
▪ La pêche dans les lacs, les rivières et dans les estuaires.

B- La pêche maritime

Elle regroupe :

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▪ La pêche artisanale, maritime et côtière,
▪ La pêche hauturière ou industrielle.

2- Importance économique de la pêche


La pêche est une source importante de protéines animales pour l’homme et une source
économique pour de nombreux pays côtiers.

La valeur des prises de poisson débarquées dans le monde est estimée entre 60 et 70 milliards
de dollars E.-U. (FAO, 1993, 1995). Même en admettant que les opérations de transformation
et de distribution de poisson permettent de doubler ou de tripler cette valeur, la pêche
représente une branche d’activité relativement secondaire, surtout si on la compare à
l’agriculture, la principale industrie de production alimentaire au niveau mondial. La pêche
demeure capitale pour certains pays et certaines régions, notamment pour de nombreuses
collectivités établies le long des côtes de l’Atlantique Nord et du Pacifique Nord. En outre, pour
bien des communautés d’Afrique occidentale, d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est, elle
est la principale source de protéines animales et revêt, de ce fait, une très grande importance
économique.

3- Différents types de pêche


La pêche maritime

A- La pêche côtière ou « artisanale »


Elle concerne des bateaux de petite taille (6 – 15 m) avec un équipage d’un à 10 hommes
pour des marées qui durent de quelques heures à 3 jours. Marée : C’est la durée qui s’écoule
entre la sortie du bateau pour aller pêcher et son retour au port de départ. La pêche au large
Elle assure la part la plus importante des stocks de pêche dans la mesure où elle fournit
l’essentiel des captures vendues sur les marchés. Elle se déroule sur des chalutiers avec des
marées de 10 à 15 jours.

B- La grande pêche
Elle se déroule en haute mer. La marée peut durer plusieurs mois sur des bateaux pouvant
atteindre 110 m avec un équipage pouvant atteindre 60 hommes. 4) Les outils de la pêche
professionnelle 4.1) Les outils actifs Ce sont des engins traînants tels que les chaluts
pélagiques et les chaluts de fond. Ce sont des outils constitués d’un filet en forme de poche
dans lequel viennent se loger les proies. Les filets traînants sont des outils permettant
d’encercler les poissons pélagiques, ils sont représentés par la senne tournante coulissante
et la senne tournante non coulissante.

i. Les outils passifs

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➢ Les filets Ce sont des outils verticaux dans lesquels les proies viennent se coincer. Ils
sont représentés par les filets maillants et les trémails.
➢ Les lignes à palangres C’est un système constitué d’un fil auquel est attaché un
hameçon et un leurre ou un appât.
➢ Les pièges Constitués par les nasses et les casiers.
ii. Les chaluts
➢ Les chaluts pélagiques

Ce sont des outils adaptés à la pêche en pleine mer. Ils peuvent être traînés par un seul bateau
et dans ce cas, ils sont maintenus ouverts par des panneaux divergents. Ils peuvent également
être traînés par deux bateaux, dans ce cas, les panneaux ne sont plus nécessaires.

➢ Les chaluts de fond

Il s’agit d’une poche avec une corde en haut, elle est munie de flotteurs et en bas d’un bourrelet
lesté.

L’ouverture se prolonge par des ailes qui canalisent le poisson vers la poche.

iii. Les filets tournants

Ce sont des filets rectangulaires dont la bordure supérieure est munie de flotteurs et d’une
corde avec laquelle on encercle les poissons.

Exemple : La senne à thon et la senne à sardines.

iv. Les filets droits

Représentés par des nappes rectangulaires très longues, tandis qu’ils sont maintenus vers le
haut par une corde munie de flotteurs, vers le bas, c’est une corde lestée qui les maintient
stables.

Ils sont utilisés pour pêcher les poissons migrateurs qui viennent s’y prendre en se maillant
par les ouïes. On distingue :

v. Les trémails

Constitués de trois nappes accolées, les mailles externes ayant des mailles larges, laissant
passer le poisson recherché, la nappe interne retient et enveloppe l’animal.

Ils sont utilisés pour pêcher presque tous les poissons de fond tels que les soles et les
lamproies.

vi. Les filets maillants

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Constitués d’une seule nappe.

Exemple : Le filet à raie

La pêche à la nasse ou aux casiers


Les nasses sont des engins rigides. Leurs utilisations ne sont plus courantes. Ils sont conçus
pour pêcher les crustacés.

C- Les lieux de pêche


Les lieux de pêche, ainsi que les modèles et la taille des navires de pêche, varient
considérablement d’une région à l’autre. La pirogue de pêche en lac intérieur faite d’une seule
pièce la plus rudimentaire et le chalutier-usine ultramoderne de haute mer ont tous deux la
même fonction : pêcher du poisson. Ils sont pourtant radicalement différents. Du point de vue
de la sécurité, les zones maritimes de pêche ont été subdivisées en trois catégories :

▪ les zones maritimes illimitées;

▪ les zones maritimes situées jusqu’à 200 milles nautiques d’un port de refuge;

▪ les zones maritimes situées jusqu’à 50 milles nautiques d’un port de refuge.

Les lieux de pêche ou bancs de pêche sont généralement subdivisés en zone de pêche côtière
et en zone de pêche en haute mer.

La pêche côtière se pratique dans les eaux du littoral, à une distance de la côte qui peut varier.
Dans les fjords et dans les autres lieux abrités, on utilise de petits bateaux à moteur (non
pontés ou semi-pontés) pour des sorties en mer d’une journée ; pour les campagnes plus
longues, on se sert de petits bateaux à moteur pontés dont le modèle diffère considérablement
d’une région à l’autre.

La grande pêche est celle qui se pratique le plus loin du rivage. Les navires destinés à la
grande pêche sont généralement conçus pour les zones maritimes illimitées, étant donné que,
dans bien des pays du littoral, la haute mer (ou l’océan) débute juste au-delà des fjords abrités
ou des îles côtières.

4- La gestion des pêches


L’effort de pêche mondial s’est considérablement accru au cours du XXe siècle, surtout depuis
la fin de la seconde guerre mondiale. C’est pourquoi de nombreuses réserves de poissons
comptant parmi les plus précieuses sont réduites à un point tel qu’un effort de pêche accru
engendre une réduction des quantités pêchées. La FAO estime que la plupart des grands
stocks de poissons sont exploités à pleine capacité, voire surexploités (FAO, 1995). Par
conséquent, la capture de la plupart des espèces les plus importantes a en fait diminué et,

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malgré des progrès constants de la technologie halieutique et les hausses du prix réel du
poisson, le rendement économique de la pêche a baissé.

Face à une diminution des stocks et de la rentabilité de l’industrie de la pêche, la plupart des
pays où se pratique cette activité se sont efforcés d’apporter des solutions de deux ordres, à
savoir l’extension des zones de pêche de compétence nationale à 200 milles nautiques des
côtes au minimum et l’imposition de nouveaux systèmes de gestion des pêches à l’intérieur
de ces zones.

Diverses méthodes d’aménagement des pêches ont été expérimentées pour accroître la
rentabilité de cette industrie. Sachant que la source du problème est la copropriété des stocks
de poissons, les systèmes les plus modernes de gestion des pêches tentent d’y remédier en
instaurant des droits de quasi-propriété. Il est par exemple courant de fixer le total admissible
de capture pour chaque espèce et de le répartir entre les diverses sociétés de pêche sous la
forme de quotas individuels. Ces quotas représentent un droit de propriété. Pour autant que
ceux-ci soient échangeables, l’industrie de la pêche a tout à gagner à limiter le plus possible
l’effort de pêche nécessaire pour atteindre ce total et, s’ils sont permanents de surcroît, il est
dans son intérêt d’ajuster la taille de sa flotte en fonction du rendement durable à long terme
de la pêche. Cette méthode d’aménagement des pêches (appelée généralement système des
quotas individuels transférables (QIT)) est actuellement de plus en plus répandue à l’échelle
mondiale et semble être appelée à devenir le modèle de l’avenir en la matière.

L’extension des zones de pêche de compétence nationale et les systèmes de gestion axés
sur les droits de propriété appliqués dans ces zones supposent une restructuration en
profondeur de l’industrie de la pêche. Le fait de clôturer pour ainsi dire les océans par
l’extension des zones de pêche de compétence nationale, phénomène qui est en voie de se
généraliser, éliminera en pratique presque complètement la pêche lointaine (grande pêche)
en haute mer. Les systèmes d’aménagement des pêches fondés sur les droits de propriété
représentent également une incursion accrue des forces du marché dans la pêche. Le
rendement de la pêche industrielle est supérieur à celui de la pêche artisanale. En outre, les
armements de pêche industrielle sont davantage en mesure que les pêcheurs artisanaux de
s’adapter à de nouveaux systèmes de gestion des pêches. Par conséquent, il semble que
l’évolution des méthodes d’aménagement des pêches constitue une nouvelle menace pour la
pêche artisanale. Compte tenu de cette situation et de la nécessité de réduire l’effort de pêche
global, il semble inévitable que le niveau d’emploi dans cette branche soit appelé à chuter
radicalement.

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5- Les méthodes de pêche et les types de navires de pêche
Les navires de pêche sont adaptés aux méthodes de pêche qu’ils pratiquent. Certains d’entre
eux sont conçus pour une méthode de pêche en particulier ; d’autres sont polyvalents et
peuvent être équipés de deux ou trois types d’engins de pêche. Les principales méthodes de
pêche sont :

▪ le chalutage par le fond;

▪ le chalutage pélagique;

▪ la pêche à la senne coulissante (filet tournant);

▪ la pêche à la palangre;

▪ la pêche au filet maillant dérivant (filet dérivant);

▪ la pêche à la ligne sur de petites embarcations.

Le chalutage par le fond

Le chalutage latéral était la méthode initiale de chalutage par le fond. Un chalutier à pêche
latérale est doté de deux potences, une à l’avant et l’autre à l’arrière, placées généralement à
tribord (côté situé à la droite d’une personne regardant vers l’avant (la proue) d’un navire). Le
chalut est filé sur le côté par l’équipage et les funes (câbles d’acier) glissent sur des poulies
suspendues aux potences. Les panneaux de chalut (servant à maintenir la gueule du chalut
ouverte), situés de part et d’autre de celles-ci, sont placés en biais pour le maintenir ouvert
lorsqu’il est tiré sur le fond par le navire. Le poisson s’amasse dans ce que l’on appelle le cul-
de-chalut. La superstructure d’un chalutier à pêche latérale est la timonerie arrière ou centrale
avec un treuil à deux tambours placés généralement en avant de la cabine, sur le pont avant.
Les prises sont hissées à bord sur l’extrémité du pont avant au moyen d’un mât de charge.
Les chalutiers à pêche latérale encore utilisés de nos jours sont très peu nombreux, ayant
pratiquement tous été remplacés par des chalutiers de pêche arrière. Ceux-ci sont dotés d’une
passerelle avant et d’un grand portique arrière au lieu de potences. Les gros chalutiers de
pêche arrière sont équipés d’un pont-couvert; le treuil du chalut principal est souvent situé au
milieu du navire, qui dispose également de plusieurs treuils plus petits, placés sur l’arrière-
port, servant à lever certaines parties du filet. Le chalut est remonté sur une rampe arrière au-
dessus du pont-couvert, où le cul-de-chalut est levé et le contenu vidé par une écoutille dans
des compartiments se trouvant sur le pont principal, qui est un pont-usine sur les gros
chalutiers de pêche arrière.

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Chalutier de pêche arrière

Le chalutage pélagique

Les chalutiers pélagiques servent à capturer aussi bien des poissons pélagiques que d’autres
espèces vivant en bancs à différents niveaux entre le fond marin et la surface. Le chalutage
pélagique se pratique avec le même type de navire que le chalutage par le fond, mais les
chalutiers sont généralement équipés d’un tambour à filet conçu pour des filets beaucoup plus
grands. Ils sont pourvus de panneaux spéciaux, de poids et de flotteurs sur les funes pour
régler la profondeur à laquelle le chalut est traîné.

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La pêche à la senne coulissante (filet tournant)

Les senneurs sont conçus pour capturer les espèces de poissons qui se rassemblent en bancs
autonomes comme le hareng, le capelan et le maquereau. Les prises peuvent être très
importantes et la capacité utile du navire doit donc être en rapport. La ralingue supérieure de
la senne est munie de flotteurs et le fond est plombé. Comme le bateau doit disposer le filet
en cercle autour du banc de poissons, il importe qu’il ait une bonne maniabilité et, surtout, une
bonne aptitude à virer. Il existe deux types de senneurs : le modèle hispano-californien et le
modèle scandinave (ou nordique). Les deux utilisent des poulies motrices à transmission
hydraulique. Sur les navires américains, la passerelle et les locaux d’habitation sont situés à
l’avant et les poulies motrices se trouvent sur un mât de charge en arrière du rouf. Les
senneurs nordiques étaient à l’origine des chalutiers à pêche latérale, avec le rouf, la timonerie
et les logements à l’arrière. La poulie motrice se trouve généralement à tribord de la timonerie
; un tambour à transmission hydraulique achemine le filet de la poulie motrice au parc à filet
localisé à l’arrière. Lorsque le banc de poissons est encerclé, le bas de la senne est fermé par
la traction exercée sur la fune inférieure par le treuil de halage ; le poisson est alors pompé du
filet puis envoyé dans la cale par un séparateur de poisson et d’eau.

Les modèles récents de senneurs scandinaves sont généralement de la même taille que les
gros chalutiers de pêche arrière ; ils sont munis d’un entrepont allant de la proue à la poupe
et d’un parc à filet séparé à l’arrière. La disposition du vireur de filet est toujours la même que
sur les premiers modèles de navires de ce genre.

Senneur scandinave

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La pêche à la palangre

La pêche à la palangre est une technique de pêche qui consiste à étendre une ligne maîtresse
à laquelle plusieurs lignes plus courtes (avançons), munies à leur extrémité d’un hameçon
appâté, sont attachées à intervalles de 1 à 2 m. Après un certain temps, le bateau de pêche
remonte la ligne et le poisson capturé est décroché. Cette méthode de pêche a longtemps été
et est toujours utilisée sur des embarcations relativement petites, à pont découvert.
Habituellement, les hameçons sont aichés à terre et les lignes sont lovées dans des bacs. Le
bateau de pêche laisse la ligne se dévider à l’arrière et celle-ci est remontée à tribord au moyen
d’un haleur de ligne hydraulique.

Petit palangrier rapide (à l'arrêt)

Un navire moderne de pêche à la palangre, avec système automatique de dévidage et de


remontée des lignes, est équipé d’un pont-couvert muni d’une ouverture latérale pour le
halage, et d’une ouverture arrière pour le dévidage de la ligne de fond. Les deux ouvertures
peuvent être fermées hermétiquement et sont isolées par des cloisons de façon à limiter la
superficie du pont de pêche susceptible d’être inondée en cas de vague déferlante. Lorsque
la ligne a été remontée sur le navire au moyen du haleur de ligne, elle passe dans un boëtteur
automatique et, en une seule opération, la vieille aiche est retirée de l’hameçon et le nouvel
appât accroché, juste avant que la ligne ne soit à nouveau dévidée. Les palangriers peuvent
avoir environ 60 m de longueur et accueillir de 20 à 40 membres d’équipage. Le système

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automatique de dévidage et de remontée de lignes comprend de 40 000 à 50 000 hameçons
accrochés à une ligne, qui peut atteindre 60 km de long. La ligne se dévide à une vitesse de
7 à 8 nœuds et lehaleur de ligne a une puissance de traction de 5 tonnes environ. L’aire de
traitement du poisson se trouve sur l’entrepont, où sont installés des bandes transporteuses,
des bacs et des tables pour l’éviscération et le filetage manuels. Dans certains cas, ces navires
sont aussi équipés pour la congélation du poisson.

La pêche au filet maillant dérivant (filet dérivant)

Avec ce genre de filet, les poissons sont pris par les ouïes. Sur les navires de pêche dotés
d’une superstructure arrière et d’un pont de pêche découvert dans la partie centrale, plusieurs
filets maillants dérivants sont jetés bout à bout sur le côté. Une boque est attachée à l’extrémité
libre des filets et de nombreux flotteurs sont fixés à la ralingue supérieure. La traction exercée
par le navire maintient les filets tendus. Dans de nombreux pays, ce type de pêche a été
remplacé par le chalutage pélagique et la pêche à la senne coulissante.

La pêche à la ligne sur de petites embarcations

La pêche côtière à bord de petites embarcations est une activité importante qui a connu un
développement considérable dans de nombreux pays. Les petites embarcations en bois non
pontées munies d’un moteur hors-bord ou in-bord ont été remplacées, pour la plupart, par des
bateaux généralement en fibre de verre à pont ou demi-pont, conçus comme des bateaux de
vitesse permettant de gagner des lieux de pêche semi-hauturiers. Ces embarcations mesurent
de 8 à 15 m et sont équipées d’un moteur de 250 à 400 chevaux qui leur permet d’atteindre
une vitesse de croisière de 24 nœuds. La cabine est généralement équipée de deux
couchettes, d’une cuisine et d’une toilette. Certains de ces bateaux disposent d’au moins
quatre moulinets de pêche à la turlutte qui sont des machines électroniques de pêche à la
ligne. Le moulinet de pêche à la turlutte dévide la ligne et, au moment où le plomb touche le
fond, il remonte les hameçons à la distance souhaitée du fond et fait dandiner la ligne. Il détecte
les touches et hisse les prises à la surface.

La transformation du poisson à bord et à terre

La taille des navires de pêche ayant augmenté et la grande pêche loin des ports d’attache
étant devenue plus courante, la transformation du poisson à bord est également désormais
beaucoup plus fréquente. Comme l’espace est plus limité sur un navire que dans les usines à
terre, il a fallu concevoir des installations et des lignes de transformation plus compactes,
dotées d’un équipement automatique pouvant servir à la fois pour le poisson et pour la
crevette.

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A l’avant du bord supérieur de la rampe de halage arrière d’un chalutier moderne de pêche
arrière, le contenu du cul-de-chalut est vidé et convoyé par des goulottes à commande
hydraulique du pont de pêche dans des bacs en acier inoxydable situés sur le pont inférieur,
à l’arrière de la salle de transformation du poisson. A travers quatre goulottes à commande
hydraulique aménagées dans le compartiment avant des bacs de réception, le poisson est
déversé sur un tapis qui l’achemine aux postes de la salle de travail mesurant 520 m2. Celle-
ci est aménagée pour la production de filets, de blocs, de hachis de poisson et de poisson
étêté et éviscéré.

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LA PECHE AU TOGO
A- La pêche maritime
1- La pêche maritime artisanale

La pêche maritime artisanale est l’activité la plus importante en mer de par l’effectif des
pêcheurs que les captures. Elle s’exerce sur le littoral togolais, long de seulement 50
kilomètres, à partir de 23 sites de débarquement, 17 situés dans la préfecture des Lacs et six
dans la préfecture du Golfe. La majorité d’entre eux ne sont utilisés que par un petit nombre
d’unités de pêche, de deux à vingt pirogues. Seul le port de pêche de Lomé, situé dans la
préfecture du Golfe, fait exception et dispose d’un parc important qui atteint 173 pirogues.

Elle emploie des engins et techniques de pêche dont les principaux sont :

- La senne tournante et coulissante longue de 600 à 1000 m est utilisée particulièrement


en haute saison à bord des pirogues monoxyles de 18 à 20 m de long munies de
moteur hors-bord de 20 à 40cv. L’équipage varie entre 15 et 20 personnes et la marée
est d’une journée avec quelquefois 2 tours en mer par jour. Les espèces visées sont
les pélagiques (sardinelles, anchois et carangues).
- La pêche à la ligne et à l’hameçon est pratiquée à partir des pirogues monoxyles
motorisées équipées de provision de glace. Un équipage de 6 à 8 personnes fait une
marée de 3 jours environ et pêche des dorades, des mérous, de lutjanus, etc dans des
zones du récif fossile de 50 à 60 m de profondeur.

La senne de plage de 200 à 1000 m de long est utilisée pendant toute l’année le long du littoral
à l’exception du port de pêche de Lomé par des pirogues monoxyles non motorisées de 12 à
18 m.

Elle est tirée depuis le rivage par ses deux extrémités et débarque des captures composées
de sardinelles, d’anchois, de rasoirs, de bars etc et souvent des juvéniles de ces espèces.

- Les filets maillants sont de plusieurs sortes : le filet maillant de fond, le filet maillant de
surface et le filet à requin. Utilisés à bord des pirogues monoxyles de 6 à 12 m et d’un
faible taux de motorisation, tout au long du littoral y compris le port de pêche de Lomé,
les filets maillants ont une taille de plusieurs centaines de mètres avec une chute de 2
m. Ils ont une maille allant de 40 à 200 mm (mailles étirées) et pêchent surtout de petits
capitaines, des otolithes, des soles de poissons volants et des grands pélagiques tels
que le thon, le requin, le voilier et l’espadon.

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Les espèces cibles de la pêche maritime artisanale marquée par deux saisons de pêche (la
basse et la haute saisons) sont essentiellement des petits pélagiques migrateurs dont le stock
exploitable est estimé à 19 000.tm par an (campagne acoustique menée par le N/O Conide de
Sa Vedra en 1987). Elles proviennent pendant les périodes d’upwelling des côtes ivoirienne
et ghanéenne où elles se reproduisent.

Au togo, Les pêcheurs résident en général dans les quartiers des villes et dans les villages
proches des sites de débarquement. L’enquête a recensé 2 640 pêcheurs dont plus de 70 %
ne travaillent que dans la pêche. Dans la préfecture des Lacs, on rencontre un nombre limité
de ménages tirant aussi des revenus secondaires de l’agriculture et du maraîchage. Les
pêcheurs sont en majorité de nationalité togolaise (75 %), mais il faut préciser qu’une partie
d’entre eux sont originaires du Ghana et ont acquis de façon plus ou moins récente la
nationalité du pays d’accueil. Par ailleurs, il y a également des pêcheurs qui se déclarent de
nationalité étrangère, surtout ghanéenne (15 %), concentrés dans la préfecture du Golfe et
plus précisément au port de Lomé. On dénombre au total 370 pirogues de pêche, dont 239
dans la préfecture du Golfe où se trouve le port de pêche de Lomé qui concentre près de la
moitié des pirogues exerçant sur la côte togolaise, et 131 dans la préfecture des Lacs. On
rencontre principalement deux types de pirogues : les pirogues monoxyles améliorées type
ghanéennes et les pirogues monoxyles simples. Les pirogues monoxyles améliorées sont plus
nombreuses (360) et plus grandes. Le taux de motorisation global à l’échelle du pays est de
65 %, il est plus élevé dans la préfecture du Golfe (76 %) que dans la préfecture des Lacs
(44 %) en raison du nombre élevé de très grandes pirogues au port de pêche, toutes équipées
de moteurs hors-bord de forte puissance (40 et 50 CV). Cinq types d’engins sont utilisés avec
par ordre d’importance : le filet maillant (Awoulè), la senne tournante (Watsa), la senne de
plage (Yovodo), la ligne simple (Akpom) et la palangre (Gatrala). Il est à noter qu’il y a quatre
catégories de filets maillants : filet maillant de fond (Tonga), filet maillant de surface (Awli), filet
flottant (Gbéla) et filet à requin (Gbowlé do ou Anifa). Dans la préfecture des Lacs, l’activité de
pêche est assez stable toute l’année avec une légère baisse de mai à juillet (grande saison
pluvieuse), probablement en raison des travaux champêtres. Dans la préfecture du Golfe,
l’activité est plus saisonnière avec une période d’activité très intense entre juin et octobre
pendant laquelle les espèces de poissons petits pélagiques côtiers sont pêchées en grande
quantité. La production annuelle de la pêche artisanale maritime au Togo est estimée d’après
les données de l’enquête à 7 522 tonnes. On constate de faibles taux d’accessibilité aux
commodités et services utiles à la pêche sur les débarcadères. Si l’on tient compte du nombre
de pirogues présentes sur chacun des sites, on peut conclure qu’il y a beaucoup d’unités de
pêche impactées par cette faible disponibilité et cela conduit à penser que les pêcheurs,

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commerçants et transformateurs de poissons du Togo éprouvent d’énormes difficultés pour
mener leurs activités dans de bonnes conditions.

2- La pêche maritime industrielle

Elle est peu importante tant au niveau de la flottille que des captures. La pêche industrielle est
exercée essentiellement par des chalutiers sur un stock démersal de faible productivité. Le
rendement potentiel par chalutage est estimé entre 600 et 800 tonnes par an.

Cependant il faut souligner que la flottille des pêches togolaises s’agrandit de jour en jour. De
nombreux chalutiers et crevettiers prennent la nationalité du Togo. Ces embarcations dont la
production échappe aux statistiques nationales togolaises semblent provenir des eaux
communautaires de l’Union Européenne.

3- La pêche lagunaire

Le système lagunaire togolais est soumis à une forte pression de pêche toute l’année. Ce qui
crée une surexploitation poussée des principales espèces qu’on peut classer dans 3 grandes
catégories :

➢ les espèces estuariennes d’origine marine dont la reproduction a lieu dans la lagune
et également en mer. Elles se composent de Mugilidae (Liza falcipinnis), Haemulidae
(Pomadasys jubelini), Clupeidae (Ethmalosa fimbriata) ;
➢ les espèces estuariennes d’origine continentale dont la reproduction a lieu en lagune
mais également dans les milieux continentaux fluviaux ou lacustres. Elles sont les
Bagridae (Chrysichthys nigrodigitatus) Clarïdae (Clarias lazera), Cichlidae
(Hemichromis fasciatus) ;
➢ les espèces marines estuariennes qui se distinguent des espèces estuariennes
d’origine marine par l’absence de reproduction en lagune mais ayant une large
répartition spatio temporelle en lagune. Elles sont les Polynemidae (Polynemus
quadrifilis), Elopidae (Elops lacerta), Sphyraenidae (Sphyraena afra).

Dans cette pêcherie lagunaire sont dénombrés plusieurs engins et pratiques de pêche :

• les filets maillants. Il s’agit des filets dormants qui sont posés le soir et relevés le matin
La longueur moyenne est de 80 m et les mailles très variées vont de 25 mm à 100 mm
(maille étirée)
• les palangres non appâtées. Elles ont une taille pouvant atteindre 300 m avec 1500 à

2000 hameçons

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• les éperviers. Seuls engins actifs sur le lac, ils peuvent mesurer 8 à 10 m de haut. Les
mailles sont variables suivant les filets (10 à 40 mm entre deux noeuds).
• les nasses sont de deux types (en raphia ou en grillage) ;
• les pièges à crabes ou balances à crabes. Engins de pêche par excellence pour les
femmes les pièges à crabes passent plusieurs jours dans l’eau mais sont relevés toutes
les demi-heures ;
• les sennes à crevettes. Elles sont de deux types : senne tirée dans l’eau et senne fixe.
Leur longueur est de 8 m, la largeur 2,50 m et la hauteur à l’ouverture est de 1,50 m.

Tous ces engins peuvent être utilisés à pied ou à bord des embarcations constituées de
pirogues monoxyles ou en planches dont la taille se situe entre 3 m et 4 m.

• Le système acadja est un bosquet artificiel, au trois quart immergé, constitué de


branchages placés verticalement dans l’eau à une profondeur de 1 à 2 mètres et
maintenus enfoncés dans le sédiment, qui sert de refuge, de frayère et de nurserie
pour les poissons. Il est une pratique qui permet le repeuplement du plan d’eau surtout
si son exercice est dans de bonnes conditions.
B- La pêche continentale

La pêche continentale est exclusivement artisanale. Elle s’exerce au Togo sur divers plans
d’eau et notamment sur les deux grands fleuves que sont l’Oti (300 km) qui traverse la région
des Savanes et de Kara et le fleuve Mono (500 km) qui traverse les trois régions dites
« Centrale », « des Plateaux » et « Maritime ». Pratiquée sur tout le réseau hydrographique,
elle est très active dans le barrage hydroélectrique de Nangbeto toute l’année et dans les
zones d’inondation du fleuve Oti. Un système lagunaire, présent en région Maritime et d’une
superficie de 64 km², est composé du lac Togo, de la lagune de Togoville, de la lagune d’Anèho
et de la lagune de Vogan. Enfin, le lac de barrage hydroélectrique de Nangbéto couvre une
superficie de 180 km² dans la région des Plateaux.

Les pêcheurs pêchent moins de 170 jours par an et se concentrent sur un ou deux types
d’engins dont les plus importants sont : l’épervier, le filet maillant, la ligne (palangres), la senne
de rivage et la nasse. Les embarcations utilisées sont les pirogues monoxyles ou en planches
clouées de petite taille (3 à 6 m). Les principales espèces pêchées sont : les Tilapia spp,
Clarias gariepinus, Labeo spp, Chrysichtys auratus Lates niloticus, Alestes, Hemichromis,
Synodontis, etc. Les mollusques sont rares et les crustacés (crabes et écrevisses) sont
relativement abondants.

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C- Le rôle et l’importance de la pêche au Togo

Le secteur de la pêche représente un enjeu important pour le Togo. On estime qu’il emploie
plus de 22 000 acteurs dont 10 000 pêcheurs et 12 000 commerçantes et transformatrices de
poissons et génère 4% du PIB du secteur primaire. Les différentes catégories de pêche ainsi
que les activités post-captures contribuent aux moyens d’existence des populations rurales et
à la sécurité alimentaire du pays. Cependant, les besoins nationaux en produits halieutiques
sont énormes.

Ces besoins estimés à plus de 70.000 tonnes par an, contre une production annuelle d’environ
25.000 tonnes, font du Togo un pays tributaire de l’extérieur en produits halieutiques à hauteur
de 40.000 à 50.000 tonnes par an. Cette situation rend problématique l’atteinte de l’OMD1 qui
vise à éliminer l’extrême pauvreté et la faim et qui est décliné dans la stratégie de
développement à long terme basée sur les OMD et repris dans le document de stratégie
nationale de réduction de la pauvreté (DSRP).

La maîtrise de l’effort de pêche nécessite une connaissance préalable des sites d’habitations
et dans ces sites de connaître la pression exercée sur les ressources c’est à dire le nombre
des pêcheurs, les moyens de productions, les zones de pêches etc …

Ces différents indicateurs seront calculés dans cette thématique exploitation et capacité de
pêche. En 2009, le Togo a bénéficié du projet « appui à l’amélioration des statistiques »,
financé dans le cadre du programme FishCode de la FAO. La réalisation de ce projet a permis
de mener des enquêtes cadres sur certains plans d’eau. Les indicateurs ciblés par ces
enquêtes notamment ceux socio-économiques ne couvraient pas toute l’étendue du territoire
et nécessitent une mise à jour.

D- La méthode de gestion de pêche au togo

On distingue trois principales unités de gestion : la pêche maritime, la pêche continentale et


l'aquaculture.

La pêche maritime est exercée sous licence d'exploitation annuelle délivrée aux navires
battant pavillon togolais, aux navires des autres Etats ayant conclu des accords de pêche avec
le Togo, aux pêcheurs traditionnels togolais ou étrangers par le Ministre chargé des pêches
ou par le Directeur de l'Elevage et de la pêche. Le montant de la redevance est déterminé en
fonction des différentes catégories d'embarcations et suivant les modalités prévues par la loi
de finances. Les conditions d'utilisation des engins sont déterminées par des textes
réglementaires. Les inspecteurs mènent des contrôles inopinés en mer ou à terre sur les
autorisations de pêches, les zones de pêche ou les engins autorisés (maillage, taille des
espèces pêchées). Depuis 1998, les navires de pêche industrielle ou semi-industrielle ne sont

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plus autorisés à pêcher dans la zone située en deçà de 12 miles marins. Les pêcheurs
traditionnels observent une journée de repos par semaine sur toute la côte.

La pêche continentale s'exerce sur les eaux du domaine public fluvial suivant les termes de
l'Ordonnance nno 12 du 6 février 1974 fixant le régime foncier et domanial de la République
Togolaise. A cet effet l'Etat détient le droit de pêche dans les eaux continentales. Ce droit peut
être concédé aux personnes ou aux collectivités coutumières usagers de ces eaux et fait l'objet
de la délivrance d'une autorisation annuelle nominative à titre onéreux, variable suivant l'engin
de pêche utilisé. La pêche peut être interdite sur un plan d'eau donné. C'est le cas actuel du
Barrage de Nangbeto où la pêche est interdite du 15 juillet au 15 novembre afin de mettre les
géniteurs dans des conditions favorables à la reproduction.

Dans sa politique de désengagement des fonctions de production halieutique et aquacole, de


réhabilitation de l'aquaculture et d'appui aux structures de production, l'Etat a entrepris une
campagne de cession de ses anciennes infrastructures de productions piscicoles aux
groupements de pisciculteurs légalement constitués.

Plusieurs missions d'assistance technique des Experts de la FAO sont actuellement menées
en vue de mettre en œuvre les projets initiés dans le cadre du Plan Directeur pour le
développement de la pisciculture. Cependant, la mise en place d'un établissement aquacole
est soumise à une autorisation préalable délivrée par la Direction de l'Elevage et de la Pêche.

L'acadja, qui est une forme de pisciculture extensive dans le lit de la lagune ou des cours
d'eau, est actuellement interdit sur le système lagunaire togolais par arrêté ministériel en vue
d'une meilleure organisation de son exploitation.

Plus généralement pour les trois types de pêcheries togolaises les infractions suivantes sont
frappées de sanctions :

- l'usage des engins prohibés ou des maillages inférieurs aux maillages minimum
autorisés ;
- la pêche dans les zones ou périodes, des espèces ou des immatures interdites ;
- l'usage d'armes à feu, d'explosifs ou de substance toxique ;
- le transport ou la vente des espèces biologiques dont la pêche est interdite ;
- l'importation ou l'exportation des frais ou alevins sans autorisation ;
- le refus de communiquer les informations statistiques ;
- le transbordement sans autorisation ou sans la présence des inspecteurs de contrôle
sanitaire

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