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Article N°1 : Les opportunités du secteur pisciculture au Cameroun

Introduction

L'industrie aquacole est en train d'accroître rapidement dans certains pays en


développement d'Afrique. Ceci est due à la baisse continuelle des poissons issus des pêches
de captures depuis plusieurs années. Au Cameroun, l'aquaculture en général, la pisciculture
en particulier a longtemps été négligée. Pourtant selon la FAO, elle a été introduite au pays
depuis 1948. Dès lors, le pays a souscrit à plusieurs projets bilatéraux et à des interventions
multiformes dans le domaine pour amener la population à adopter ce nouveau type d'élevage.
Elle s'est fait de façon timide avec une production modeste, essentiellement en étangs
extensives et semi-intensive jusqu'en 1991 (Satia). Il a donc fallu attendre jusqu'en 2010 pour
observer quelques fermes commerciales privées d'élevage hors sol.

Depuis cette date, l'industrie piscicole est en pleine expansion: la culture de plus en
plus urbaine et périurbaine. La ville de Douala regorge d'importants dispositifs privées
d'élevage hors sols. Cela se justifie par les facteurs climatiques, écologiques et
socioéconomiques favorables, motivés par la demande en poissons de qualité qui est sans
cesse croissante. Cela est autant encouragé par les acteurs publics camerounais.

Plusieurs facteurs favorisent le développement de l'aquaculture au Cameroun, nous


entrerons en détail tout au long de cet article.

Les facteurs qui favorisent le développement de la pisciculture au Cameroun sont de


trois catégories : climatiques, écologiques et socioéconomique.
1. Les facteurs climatiques, écologique et économiques
1.1. Les facteurs climatiques et écologique
Selon l'étude menée par l'IRAD (2000), le Cameroun possède cinq grandes zones
agro-écologiques, toutes ayant un climat favorable au développement de la pisciculture. La
température moyenne dans la grande majorité de ces zones est de 25°C. Dans la zone
forestière regroupant le Littoral et le Sud-Ouest, par exemple, la température moyenne est de
24°C (dont 28°C pour le Littoral seul et environ 21°C pour le Sud-Ouest). Dans le Centre, le
Sud et l'Est, cette température est de 27°C (FAO). Une température qu'accepte plusieurs
espèces de poissons tropicales. Les caractéristiques du sols variables d'une région à l'autre.
Figure: Zones agro-écologiques camerounaises (IRAD, 2000)
1.1.1. Le réseau hydrographique comme facteur de développement de la pisciculture

L'eau en général, le réseau hydrographique en particulier représente le facteur


primordial de réussite de la pisciculture. Il n'en ai pas moins, le Cameroun, Afrique en
miniature dispose d'un réseau dense et diversifié. Ces cours d'eau se repartissent en 4 bassins,
excellents vivier de pisciculture: le bassin de l'Atlantique, le bassin du Congo, le bassin du
Niger et le bassin du Tchad.

 Le bassin de l'Atlantique : On distingue les fleuves côtiers de l'Ouest. Les plus


importants sont le Moungo; le Wouri et le Nkam. La Sanaga avec 920 Km; son principal
affluent est le Mbam et 2 de ses affluents, le Noun et le Nkim. Les fleuves côtiers du Sud dont
le principal et le Nyong.
 Le bassin du Congo: Il est représenté par la Kadéi et la Ngoko et leurs affluents. Ils
prennent leur source dans l'Adamaoua.
 Le bassin du Niger : Ici on peut citer la Bénoué et ses affluents donc ses principaux
sont Faro et Mayodéo
 Le bassin du Tchad : On peut trouver ici le logone avec son principal affluent la
Vina.
A la maison ou dans les voisinages, les puits et forage d'eau représentent une
opportunité incontestable pour mettre en place une pisciculture rentable. Dans ce cas les
dispositifs d'élevages adoptables sont les bacs hors sol : bacs en béton, bacs en plastique et
fastanks (voir figure 3). Dans ce cas, le promoteur profitera de la disponibilité de ces sources
d'eau pour débuter son élevage. Il s'agit d'un type d'élevage praticable dans les agglomérations
ou dans les milieux ne disposant pas d'un cours d'eau.

 Barrages

Plusieurs barrages, de superficies et de profondeurs variables sont répandus sur le


territoire camerounais. Caractérisés par leurs étendus et leur richesse en population
ichtyologique, il est conféré aux barrages un milieu par excellence d'aquaculture en cage
flottante. Les plus importants sont entre autre : Lom Pangar (Est), Nachtigal (Centre),
Memve'ele (Sud), barrage hydroélectrique de Songloulou (Littoral).

 Lacs

Plus répandu que les barrages, les lacs possèdent des vastes étendues d'eaux
naturellement propice pour une exploitation piscicole. Parmis eux, nous pouvons citer : la
Magba, la Mapé, le lac Manengouba, le lac tison (à proximité de Ngaoundéré), le lac Tchad,
le lac Barombi (près de kumba), le lac Ossa (vers Edéa), le lac Baleng (Bafoussam), le lac
municipal de Dschang, le lac Petponoun (à Kouoptamo vers Foumban), le Lagdo (région du
Nord), le lac de Mbakaou (région du Nord), le lac Ejagham (Sud-Ouest frontière avec le
Nigéria), le lac Oku (Nord-Ouest), le lac Tissongo (entre Douala et Edéa), le lac Dissoni
(Sud-Ouest), le lac municipal (Yaoundé), le lac du Mfou, Lac Maga (extrême Nord), Lac
Bermin (Sud-Ouest), lac razel (Centre), Lac Mbapit (Ouest), Les lacs Baledjam, Gagouba,
Mbalang, Tabéré et Tizon (près de Ngoundéré), Lac aux Crocodiles (extrême Nord).

Photo : Cage flottante installée dans un plan d'eau pour élevage de tilapia.

L'ensemble de ces plans d'eau peuvent être exploitable après un acte de concession
entre l'exploitant et l'autorité compétant.

 Puits et forages
Pour des personnes qui disposent d'un puits ou d'un forage d'eau ou même qu'il sont
proches de ces sources d'eau ils ont la possibilité de construire un élevage hors sol. Il
s'agit d'un élevage de poissons dans les dispositifs tels que bacs bétonnés, fastanks,
bacs en plastique. Dans ce cas, le promoteur profitera de la disponibilité de ces sources
d'eau pour lancer son élevage
1.1.2. Le sol
Pour la pisciculture d'étang, le sol représente un facteur pas du tout négligeable, car la
rétention de l'eau est tributaire de la structure granulométrique du sol. La pédologie quand à
elle présente des sols argileux, argilo-sablonneux ou sablonneux selon la région. Plusieurs
types d'étangs de pisciculture de formes variées peuvent être construit. Qu'il s'agisse de zone
forestière, de savane ou de désert, l'étang peut être construit, pourvu que le point
d'alimentation en eau soit préalablement repéré. Les bacs aussi, en béton, en plastique ou
même des fastanks peuvent être construit dans tout type de sol, pourvu que la disponibilité en
eau soit évidence.

Photo : Etang de pisciculture


Photo : Bacs de pisciculture : a) Fastanks; b) bacs plastique; c) bacs bétonnés

1.1.3. Espèces de poissons élevées au Cameroun


La faune ichtyologique camerounaise est variée et présente plusieurs espèces de poissons. Les
espèces couramment élevées sont les suivantes : Silure ou poisson-chat, Tilapia du Nil,
Carpe commune, Kanga.

Tableau : Récapitulatif de quelques espèces de poissons de pisciculture au Cameroun

Noms commun des Noms Images


poissons scientifique
Silure ou poisson-chat Clarias
gariepinus

Tilapia du Nil Oreochromis


niloticus

Carpe commune Cyprinus carpio

Kanga Heterotis
niloticus

2. Les Facteurs socioéconomiques

Selon les estimations du MINEPIA, la production halieutique nationale est de 180.000


tonnes avec une production provenant de la pisciculture entre en moyen de 1000 tonnes par
an. Celle-ci reste faible pour une demande annuelle estimée à 400.000 tonnes. Les poissons
frais sont très prisés par la population et la demande croit de manière exponentielle. Le
Cameroun dispose d'une importante richesse ethnique et toutes ces populations adorent et
consomment des poissons sous toutes ses formes : principalement frais mais aussi séchés,
fumés, fermentés, etc. Afin de préserver la santé, il est conseillé de consommer du poisson sur
ces formes.
Les poissons d'aquaculture se vendent vivant au Cameroun. Les prix sont relativement
constant et varie d'une espèces à l'autre. Le kilogramme des poissons-chats (silures) oscille
entre 2000 et 2500 FCFA en détail, et 1700 à 2000 F CFA au prix de gros. Les tilapias quant à
eux se vendent à 1800 F CFA le kilogramme. Ce que nous produisons ne suffit pas pour
satisfaire la demande locale. Cependant les autres pays de la sous-région en ont besoin et il est
nécessaire de conquérir ce marché.

5. Les différents business qui découlent de la pisciculture

En attendant produire une étude de cas d'une pisciculture avec son compte
d'exploitation (dans le prochain article) comme me l'a toujours demandé plusieurs personnes,
la pisciculture ne coûte pas si cher en mise en place et en production. En pisciculture, on
distingue plusieurs disciplines dont le choix est orienté aussi bien par la compétence que la
passion.
 La production d'alevins;
 La production de poissons de table;
 La production de géniteurs;
 L'architecture des ouvrages aquacoles;
 La production d'aliments pour poissons;
 La sélection des poissons;
 La domestication.

Avec l'évolution des pêches de capture qui, de plus en plus sont en baisse depuis le
début des année 1990, il est sans doute possible que dans les prochaines années la
consommation de poissons de part le monde soit tributaire de pisciculture. Les facteurs de la
biosécurité exigent que l'homme devrait consommer des poissons sains.
Références:

Zones agro-écologiques du Cameroun. Source: IRAD 2000

FAO, 2018.

FAO, 2006. Vue générale du secteur aquacole national. URL


http://www.fao.org/fishery/countrysector/naso_cameroun/fr. Consulté le 19/04/2020
J. A. Atangana Kenfack, P. Tchawa & J.-C. Micha, 2019. La pisciculture au Cameroun: une
démarche individuelle! Cas de la commune de Bertoua 1 dans la région Est du Cameroun.
Tropicultura [En ligne], Volume 37 (2019), Numéro 3, URL :
https://popups.uliege.be:443/2295-8010/index.php?id=1379.

MINEPIA

Réseau hydrographique
https://www.mongosukulu.com/index.php/contenu/litterature2/geographie

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