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Ministère de l’Agriculture, de Agence Japonaise de

l’Elevage et de la Pêche, Coopération Internationale


République du Bénin

Dépôt légal
N°6678 du 02/05/2013 - 2ème Trimestre
Bibliothèque Nationale PROJET DE VULGARISATION DE L’AQUACULTURE CONTINENTALE
ISBN 978-99919-1-365-0 EN REPUBLIQUE DU BENIN
Production d’alevins de Tilapia
(Oreochromis niloticus) au Bénin

d'ALMEIDA Arsène F.M., HOUENOU Hippolyte L.M., IWA Léon,


CHANGO Fakorédé, NIWA Yukiyasu, NEZAKI Goro

Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche,


République du Bénin
et
Agence Japonaise de Coopération Internationale

Septembre 2014
Dépôt légal
N°6678 du 02/05/2013 - 2ème Trimestre
Bibliothèque Nationale
ISBN 978-99919-1-365-0
Manuel 2

Guide de citation

PROVAC, 2014 : Production d’alevins de Tilapia (Oreochromis


niloticus) au Bénin. Préparé et publié à la Direction des Pêches par le
Projet de Vulgarisation de l’Aquaculture Continentale en République du
Bénin, JICA/MAEP, Cotonou, 25 p. + appendices.

Résumé

Le présent manuel vise à donner aux acteurs aquacoles, à divers


niveaux, les bases élémentaires essentielles de la production d’alevins de
Tilapia de bonne qualité.
De petits détails importants ayant trait aux infrastructures,
équipements et autre matériel, au choix des géniteurs, à la production de
larves, la préparation de l’aliment hormoné pour l’inversion de sexe, au
pré-grossissement des poissons, à leur calibrage puis à leur transport en
vue de la livraison ont été abordés dans ce manuel.
C’est un document technique destiné principalement aux
pisciculteurs, aux agents de vulgarisation du sous-secteur de la pêche,
mais qui sera très utile aux enseignants, élèves et étudiants des centres
de formation à vocation agricole.

Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut


être reproduite, mise en mémoire dans un système de recherche
bibliographique ni transmise sous quelque forme ou procédé que ce
soit : électronique, mécanique, photocopie ou autre, sans autorisation
préalable de la Direction chargée de l’Aquaculture du Ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
Adressez une demande motivée au Directeur en charge de
l’Aquaculture/Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche,
BP 383 Cotonou, Bénin, indiquant les passages ou illustrations en cause.
Remerciements

Le Projet de Vulgarisation de l’Aquaculture Continentale en


République du Bénin (PROVAC) et les auteurs du manuel expriment leur
profonde gratitude à l’Agence Japonaise de Coopération Internationale
(JICA) à Tokyo, à l’Ambassade du Japon au Bénin, au Bureau de l’Agence
Japonaise de Coopération Internationale (JICA) à Cotonou pour leurs
soutiens indéfectibles à la mise en œuvre du Projet.

Notre sincère reconnaissance aux Autorités béninoises à tous les


niveaux, notamment : Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage
et de la Pêche – Azizou EL-HADJ ISSA, Monsieur le Secrétaire Général du
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Président du
Comité Conjoint de Coordination du Projet – Abdoulaye TOKO, Monsieur
le Directeur des Pêches, Président du Comité de Suivi du Projet – Jean
Baptiste DEGBEY, pour la tutelle et la supervision des actions du Projet et
la facilitation de toutes les démarches administratives.

Nous exprimons notre gratitude au Chef d’Equipe des Experts – Dr


Masanori DOI – et à tous les experts du PROVAC.

Nous remercions également les Directeurs Généraux des CARDER


Ouémé/Plateau, Zou/Collines, Mono/Couffo et Atlantique/Littoral et
leurs collaborateurs, à divers niveaux, pour le précieux accompagnement
des activités du Projet, ce qui a conduit à une véritable synergie.

Nous n’oublions pas le personnel d’appui du PROVAC, à savoir : la


secrétaire, l’interprète et les chauffeurs ; les pisciculteurs clés et les
pisciculteurs ordinaires sans qui beaucoup de choses n’auraient pu être
réalisées.
Que tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’atteinte des
objectifs du PROVAC trouvent dans ce manuel le fruit de leurs sacrifices,
conseils et efforts de développement.
Avant-propos

Les potentialités aquacoles du Bénin sont énormes, notamment


dans le Sud. L'aquaculture constitue une activité traditionnelle bien
connue dans certains départements tels que l’Ouémé où la pratique des
trous à poissons est assez répandue, de même que l’élevage des
poissons dans les étangs alimentés en eau par la nappe phréatique.
Le système d’élevage était pratiquement extensif et la production -
bien insignifiante. Il n’existait au Bénin ni de centre d’alevinage ni de
fabrique d’aliments-poissons jusqu’à la mise en service du Centre
Piscicole de Godomey, avec le Projet de Développement de la
Pisciculture financé par le Fonds Européen de Développement (FED), qui
avait pu donner de l’impulsion au développement de la pisciculture dans
le pays jusque dans les années 95. Le manque d’institutions de recherche
et/ou de formation spécialisées en aquaculture au Bénin constituait
également une contrainte au développement de l’aquaculture.
Les activités piscicoles ayant pris un envol, se sont poursuivies et le
Centre d’alevinage de Tohonou à Bopa, dans le département du Mono,
pouvait produire et mettre à la disposition des pisciculteurs des alevins
et des aliments-poissons de qualité satisfaisante.
Ainsi, la pisciculture de Godomey et le centre d’alevinage de
Tohonou avaient permis non seulement aux populations de tous les
départements de plus s’intéresser à l’élevage de poissons mais
également de disposer d’alevins et d’aliment de qualité satisfaisante.
Toutefois, l'aquaculture dans sa globalité n'a pas encore atteint un
niveau commercial. Sa rentabilité dans les conditions béninoises reste
encore à prouver pour convaincre les investisseurs à fortement
s’impliquer dans le domaine d’activités. Il existe donc peu de grands
investissements dans l’aquaculture au Bénin, d'où la nécessité
d'encourager toutes les actions pouvant concourir à l'augmentation de la
production de poisson par la pisciculture, à travers l’utilisation
d’infrastructures simples et peu coûteuses, adaptées et accessibles à
toutes les couches sociales.
Par ailleurs, il n’est secret pour personne que les pêcheries
béninoises ont atteint depuis des années, des niveaux de pleine
exploitation, sinon de surexploitation, dans certains cas comme ceux des
lacs Ahémé et Nokoué. Il est évident que l’exploitation des ressources
halieutiques a atteint son plafond.
En effet, selon les statistiques récentes, la production halieutique
annuelle totale au Bénin, toutes pêches et espèces confondues, ne
dépasse guère 41 000 Tonnes. En considérant un taux moyen annuel de
consommation de poisson de l’ordre de 14 kg per capita, la demande
intérieure en produits halieutiques s’élèverait à environ 120 000 Tonnes.
Au même moment, les importations de poissons congelés augmentent
au fil des ans depuis l’avènement de la grippe aviaire et de la peste
porcine africaine. Actuellement, le Bénin importe chaque année au
moins 70 000 Tonnes de poissons congelés.
Dans ce contexte, le Plan Stratégique de Relance du Secteur
Agricole (PSRSA) a recommandé de réduire de 20% les importations de
poissons congelés, d’ici à l’an 2015.
Aussi, toute tentative d’accroissement de la production de poisson
autre que par l’élevage ne viendrait qu’aggraver la situation déjà à la
limite désastreuse.
A ce jour et en dépit des potentialités dont le Bénin regorge, le
développement de l’aquaculture se heurte encore à des contraintes dont
les plus importantes sont la qualité peu satisfaisante des aliments
fabriqués localement à base des sous-produits agro-alimentaires
disponibles sur le marché et la cherté des aliments manufacturés
importés.
L’alimentation des poissons demeure, en amont, la contrainte
fondamentale que connaît la pisciculture béninoise. Aucune institution
n’effectue ni contrôle à la fabrication, ni analyse bromatologique pour
guider le pisciculteur dans le choix des aliments et la détermination des
rations. La grande majorité des pisciculteurs se contentent des
sous-produits agro-alimentaires dont ils ne maîtrisent ni la composition
chimique ni les proportions des divers constituants.
En vue d’aider les pisciculteurs béninois, dont le nombre a
beaucoup augmenté depuis quelques temps, à mieux connaître les bases
élémentaires de la pisciculture en vue d’entreprendre avec plus de
technicité la conduite de l’élevage des deux espèces de poissons de
pisciculture bien connues dans le pays – le tilapia Oreochromis niloticus
et le silure noir ou poisson-chat africain Clarias gariepinus, le Projet de
Vulgarisation de l’Aquaculture Continentale en République du Bénin
(PROVAC) a vu juste de mettre à leur disposition une série de six manuels
dont celui intitulé « Production d’alevins de tilapia (Oreochromis
niloticus) au Bénin ».

Dr Arsène F. M. d’ALMEIDA
Ichtyologiste, Spécialiste en Aquaculture
Coordonnateur/Chef du Projet
Table des matières

Introduction ................................................................................. 1
1. Situation actuelle de la production d’alevins de tilapia au
Bénin............................................................................................ 2
2. Infrastructures et équipements nécessaires pour la
production des alevins de tilapia ................................................. 4
2-1. Infrastructures et équipements nécessaires ....................... 4
2-2. Matériel............................................................................ 11
3. Comment identifier le sexe chez le tilapia?........................... 11
4. Comment choisir les géniteurs? ............................................ 12
5. Comment obtenir les larves? ................................................ 13
5-2. Température .................................................................... 14
5-3. Intervalles de reproduction.............................................. 14
5-6. Récolte et tamisage des larves......................................... 16
6-2. Préparation de l’aliment 17 α MT .................................... 18
7. Comment traiter les larves avec l’aliment 17 α MT? ............. 20
8. Prégrossissement des larves hors de l’écloserie après le
traitement hormonal ................................................................. 21
9. Calibrage des juvéniles avant la livraison .............................. 22
10.Comment conditionner et transporter les juvéniles ?........... 24
11.Comment minimiser les risques de maladies? ...................... 24

Appendices

1. Fabrication d’un système d’aération.


2. Esquisse d’un bassin de géniteurs.
3. Plan des infrastructures de production d’alevins.
4. Esquisse d’un bassin d’élevage larvaire.
5. Préparation et installation des tuyaux de vidanges.
6. Impact de l’abri sur l’élevage larvaire et celui des géniteurs
7. Incubation des œufs.
8. Comment ajuster la densité de mise en charge des larves ?
9. Comment siphonner?
Introduction
Dans tous les pays producteurs de poissons d’élevage, le
développement durable de la pisciculture dépend, entre autres, de la
production massive par les centres d’alevinage, d’alevins de bonne
qualité en vue de satisfaire les besoins sans cesse croissants des petits
pisciculteurs pour le grossissement. Le Bénin ne fait pas exception à cette
règle.
Les pisciculteurs béninois ont souffert successivement : (i) de
l’inexistence de centres d’approvisionnement en alevins de tilapia, dans
une passé lointain, pour démarrer l’élevage de poisson, (ii) de la pénurie
d’alevins de tilapia et de poisson-chat africain pour le grossissement et
(iii) du manque d’alevins de tilapia de bonne qualité, dans un passé
récent.
Les alevins de tilapia issus de la reproduction naturelle étaient
collectés en milieu naturel ou dans des étangs pour servir à
empoissonner les infrastructures piscicoles, sans maîtrise de la qualité
des souches de géniteurs. La croissance des poissons issus de ses
élevages est souvent médiocre, dans la plupart des cas, du fait de la
consanguinité. Les plaintes fusent de partout concernant la taille des
poissons élevés et beaucoup de pisciculteurs sont découragés et
abandonnent leurs élevages.
Le présent manuel vise à résoudre, tant soit peu, le problème de
production d’alevins de tilapia de bonne qualité au Bénin.

1
1. Situation actuelle de la production d’alevins de tilapia au Bénin

Au Bénin, les alevins de tilapia sont généralement produits dans des


étangs à ciel ouvert. Cette méthode consiste à produire des larves et à les
élever dans un même étang. Les géniteurs mâles et femelles sont stockés
dans les étangs et les femelles ont la facilité de pondre naturellement des
œufs sans aucun contrôle. Cette technique naturelle d’élevage est l’une
des méthodes les plus simples. Cependant, elle présente les
inconvénients ci-après:

 Les tilapias arrivés à


maturité dans ces
conditions d’élevage sont
Technique naturelle d’élevage
capables de se reproduire
au moins une fois par mois Elevage des mono-sexes
causant ainsi une
surpopulation des
étangs (Fig. 1) ;
Figure N°1 : Conditions des poissons dans
l’étang

 L’augmentation sans cesse du nombre d’alevins empêche la


croissance des poissons adultes puisqu’ils sont contraints d’entrer
en compétition pour la nourriture et pour l’espace disponible dans
l’étang. Le taux d’oxygène dissous va également baisser.

 Les poissons récoltés sont de petites


tailles surtout les femelles qui ♂

croissent moins vite que les mâles.


Poids (g)

Ceci s’explique par le fait que la


femelle incube les œufs dans la
bouche et pendant ce temps ne ♀
25 g
s’alimente plus (Fig. 2) ;
Jours
 La consanguinité ou l’hybridation Figure N°2 : Différences de tailles
entre mâle et femelle de tilapia

2
inhibe la performance observée chez les alevins.
Pour minimiser ces inconvénients de l’élevage mixte des tilapias, les
trois (03) mesures suivantes ont été introduites au Bénin:

 L’élevage du tilapia en cages flottantes;

 L’élevage du tilapia mâle (élevage monosexe);

 La polyculture avec les poissons carnivores comme le Clarias.

Pour la production de tilapia mono-sexe mâle, les trois méthodes


ci-après sont principalement appliquées dans le monde:

(i) le tri manuel;

(ii) L’inversion de sexe par traitement hormonal;

(iii) l’hybridation.

Le tri manuel des alevins de tilapia a été largement utilisé par le


passé. C’est une technique facile, mais extrêmement laborieuse,
stressante pour les poissons et qui conduit souvent à des résultats
erronés. Par conséquent, cette méthode est rarement utilisée de nos
jours.
Quant à la méthode d’inversion de sexe par traitement hormonal,
plusieurs types d’hormones sont généralement incorporés dans les
aliments des larves et administrés très tôt au stade larvaire pendant une
durée suffisante. L’administration par voie orale d’hormones pour
l’inversion de sexe du tilapia est généralement sûre et efficace.
Cependant, les traces d’hormones dans les aliments non consommés et
les métabolites demeurent souvent une préoccupation
environnementale majeure. Pour cette raison, l’utilisation d’hormones
suscite parfois des critiques publiques. Cette méthode doit être
appliquée sous une règlementation stricte du Gouvernement (aux USA)
ou interdite (dans l’UE). Elle est toutefois bien répandue, de nos jours,
dans les pays asiatiques.
3
Avec la méthode d’hybridation, deux espèces différentes de
géniteurs de tilapia sont croisées. Par exemple, le croisement entre
Oreochromis niloticus femelle et Oreochromis aureus mâle résulte en un
pourcentage élevé de larves mâles. Cependant, cette méthode nécessite
un contrôle strict des géniteurs avec certaines infrastructures pour
maintenir pures les souches des mâles et des femelles. Il est également
important de prévenir les contaminations des tilapias hybrides provenant
du milieu environnant.

2. Infrastructures et équipements nécessaires pour la production des


alevins de tilapia

2-1. Infrastructures et équipements nécessaires

Les infrastructures et équipements nécessaires pour la production


des alevins de tilapia sont résumés dans les tableaux ci-dessous. Les
modèles standards recommandés par le PROVAC aux pisciculteurs clés
sont présentés dans le Tableau 1. Pour ce modèle, plus de 20.000
juvéniles par production avec un poids moyen de 2 g sont attendus. Par
contre, un modèle à bas prix est présenté dans le Tableau 2.

Tableau N°1 : Infrastructures et équipements essentiels et nécessaires pour la production


d’alevins de tilapia (Modèle standard)

Désignation Minim Spécification But/Usage


um
requis
Puits 1 Profondeur du puits: plus de Source d’approvisionnement en
10 m est recommandée. eau de l’écloserie
Motopompe 1 Une motopompe mécanique Pour pomper l’eau du puits
ou électrique avec une
capacité plus ou moins égale à
1 kW.
Groupe 1 1,25 – 1,5 kW Pour fournir de l’énergie
électrogène électrique
1 Le réservoir en béton ou en Stockage et distribution d’eau
Château d’eau polyester doit être fixé à plus dans les infrastructures
de 2 m de hauteur. Le volume d’élevage.

4
du réservoir doit être
3
supérieur à 1 m .
Système 2 Récipient en plastique Dégazage du dioxyde de
d’aération contenant du filet de pêche, carbone et de l’azote gazeux
des bouteilles plastiques dans l’eau.
coupées, etc.
Vivier 4 Un vivier de 2 m x 0,9 m x 0,9 Stockage et mise en condition
(maille: 5 mm) m. des géniteurs.
Bassin à ciel 2 Bassin en béton de Pour le grossissement des
ouvert dimensions: 3 m (largeur) x 8 juvéniles, le couplage des
m (longueur) x 0,8 m géniteurs, la reproduction et le
(profondeur), à ciel ouvert. prégrossissement des larves.
Bassin à 6 Bassin en béton ou en Traitement hormonal des larves
l’intérieur de plastique de dimensions: 1 m de tilapia.
l’écloserie x 2 m x 0,7 m, situé à
l’intérieur de l’écloserie.
Tamis pour les 1 Tamis en métal ou en Calibrage des larves.
larves plastique avec des mailles de
diamètre 2,3 mm.
Filet pour le 3 Une série de trois filets de Pour le calibrage des juvéniles.
calibrage des mailles 14, 17 et 28 mm,
juvéniles respectivement.
pH-mètre 1 Gamme de pH: 2 – 10; le Contrôle du pH de l’eau.
papier tournesol peut être
également utilisé.
Thermomètre 1 Gamme de températures: 20 – Relevé de la température de
à alcool ou à 40 oC l’eau.
mercure
Pesons 1 Portée 100 g – 1000 g x 1 Pesée des juvéniles.
Epuisette pour 1 Filet (maille > 5 mm) avec un Pour prélever les géniteurs
les géniteurs manche d’1 m.
Epuisette pour 1 Filet souple (maille < 1 mm) Pour prélever les larves
les larves avec un manche de 0,3 m.
Seau plastique 3 Capacité 15 – 20 Litres Pour contenir l’eau, les
poissons, la provende ou tout
autre matériel ou intrant
Bassine 2 Bassine plastique ou en Pour contenir l’eau, les
aluminium de diamètre > 40 poissons, la provende ou tout
cm. autre matériel ou intrant

5
Tableau N°2 : Infrastructures et équipements essentiels nécessaires pour la production d’alevins
de tilapia (Modèle à bas prix)

Nom Minimum Spécification (But) But/Usage


requis
Vivier 6 Un vivier de 2 m x 0,9 m x 0,9 Pour la mise au repos
(maille: 1 mm) m et de maille 1 mm. sexuel, le couplage et la
reproduction, le traitement
hormonal des larves
Vivier 4 Un vivier de 2 m x 0,9 m x 0,9 Pour le stockage et la mise
(maille: 5 mm) m et de maille 5 mm. en condition des géniteurs,
l’élevage des juvéniles.
Tamis pour les 3 Tamis en métal ou en Calibrage des larves.
larves plastique de diamètre d = 2,3
mm de trous.
Filet pour le 3 Un ensemble de trois filets de Pour le calibrage des
calibrage des calibrage de diamètres 14, 17 juvéniles.
juvéniles et 28 mm
Papier 1 Gamme de pH: 2 – 10 Contrôle du pH de l’eau.
tournesol
Thermomètre 1 Gamme de températures: 20 – Contrôle de la température
40 oC; indicateur: alcool ou de l’eau.
mercure.
Pesons 1 100 g – 1000 g x 1. Pesée des juvéniles
Epuisette pour 1 Filet (maille > 5 mm) avec un Pour capturer les géniteurs
les géniteurs manche d’1 m.
Epuisette pour 1 Filet souple (maille d’1 mm) Pour prélever les larves
les larves avec un manche de 0,3 m.
Seau en 2 Capacité 15 – 20 L Pour contenir l’eau et autre
plastique produit
Bassine 1 Bassine en plastique ou en Pour la manipulation des
aluminium de diamètre > 40 poissons et contenir l’eau
cm. et autres intrants

6
2-1-1. Approvisionnement en eau

Une eau claire avec une


faible teneur en azote et
une teneur élevée en
oxygène dissous, avec un
pH variant entre 6,5 et 7 est
idéale pour la production
des larves. Le PROVAC
recommande un puits
profond, de plus de 10 m Figure N° 3 : Châteaux d’eau
de profondeur, pour obtenir
une bonne qualité d’eau.
L’eau de puits est pompée dans le réservoir du château d’eau pour
faciliter l’approvisionnement en eau (Fig. 3). Si le budget le permet, il est
plus recommandé de construire un château en ciment car cela évite le
réchauffement de l’eau pendant les périodes de chaleur comme c’est le
cas avec les réservoirs d’eau en Storex.

Afin de préserver la qualité de l’eau stockée, l’intérieur du réservoir


est périodiquement désinfecté au chlore au moins une fois l’an, parce
que les microorganismes tels que les algues, les bactéries et les
champignons poussent sur les parois du réservoir et détériorent la
qualité de l’eau.
Si la profondeur du puits dépasse 10 m, une pompe immersible doit
être installée. La hauteur du château d’eau doit être supérieure à 2 m. Il
est bon de disposer le réservoir à une grande hauteur pour
l’approvisionnement facile en eau, mais les coûts deviennent plus élevés.

Pour diminuer le gaz carbonique (CO2) et l’azote gazeux dans l’eau, un


système d’aération peut être installé au-dessus du bassin des géniteurs et
un autre au-dessus du bassin de traitement hormonal. Le système
d’aération améliore le taux d’oxygène dissous et le pH. Du filet de pêche
(Fig. 4a), des bouteilles plastiques coupées (Fig. 4b) et des grillages
plastiques enroulés (Fig. 4c) peuvent être utilisés pour diminuer les gaz
contenus dans l’eau. Les informations détaillées sur la fabrication d’un
système d’aération sont présentées en Appendice.
7
a b c

Figure N° 4 : Système d’aération au-dessus du bassin d’élevage; a : filet de pêche (crin);


b : bouteilles plastiques coupées et rangées dans une corbeille plastique; c : grillages
plastiques enroulés disposés dans des casiers vides de boisson

L’eau de rivière est également acceptable au cas où sa qualité est


bonne. Dans ce cas, il est recommandé d’installer un bac de
sédimentation (Fig. 5a) et un filtre de sable (Fig. 5b), afin d’éliminer les
sédiments.

Tuyau de
a Tuyau
b de b vidange avec
a le trop-plein
vidange avec
le trop-plein

Gravier Sable
Gravier Sortie d’eau
Eau
Pompe pour
laver le fond
Figure N°5 : Bac de sédimentation (a) et filtre de sable localement fabriqué (b)

Comme le prix du filtre est très élevé sur le marché, il s’avère


nécessaire de le fabriquer localement. Un aperçu du filtre de sable
localement fabriqué est présenté à la Fig. 5b. Le filtre doit être connecté
à une pompe pour le nettoyage lorsque le sable et le gravier sont chargés
de matières organiques et sont rendus inefficaces.

8
2-1-2. Viviers

Un vivier est une poche de filet à mailles fines semblables à une


moustiquaire. Il est fabriqué avec du filet
en polyéthylène (Fig.6). Les avantages du
vivier sont: la facilité de confection, de
gestion, de manipulation des larves et
son coût peu élevé. Toutefois, les
poissons stockés dans le vivier sont
vulnérables aux facteurs naturels tels
que le vent, les fortes pluies ainsi que la
qualité de l’eau du bassin où ils sont Figure N°6: Viviers
installés.
Par ailleurs, les viviers nécessitent un entretien régulier et le
nettoyage des particules qui provoquent le colmatage des mailles des
viviers et la détérioration de la qualité de l’eau à l’intérieur. Pour ces
raisons, il est fortement recommandé de nettoyer tous les viviers, une
fois par semaine.
Les dimensions recommandées pour un vivier sont: 2 m de long sur
0,9 m de large sur 0,9 m de profondeur. Le maillage est de 1 à 5 mm. Les
mailles fines sont utilisées pour garder les larves et les alevins, tandis que
les grandes mailles sont utilisées pour stocker les géniteurs.

2-1-3. Bassins en ciment à ciel ouvert

Par rapport aux étangs sur nappe


phréatique, l’installation des viviers dans
des bassins en ciment a plusieurs
avantages, à savoir: un rendement élevé
par unité de surface, la récolte facile et
une meilleure gestion de l’eau à travers le
renouvellement. Toutefois, leur coût est
Figure N°7 : Bassins à ciel ouvert
élevé.
Les dimensions fixées pour les bassins à ciel ouvert sont 3 m de large
sur 8 m de long puis 0,7 m de profondeur. Ces dimensions sont établies
pour répondre à un usage multiple. Ils peuvent être utilisés pour le
couplage et la reproduction, de même que pour le traitement hormonal
9
des larves (Fig. 7). Le système de vidange et la pente à l’intérieur du
bassin doivent être soigneusement conçus pour permettre de vider l’eau
rapidement afin de minimiser chez les poissons le stress dû à la
manipulation. Une conception détaillée du bassin est présentée à
l’Appendice 2 du présent document.

2-1-4. Bassins à l’intérieur de l’écloserie

Le traitement hormonal est


généralement effectué dans les bassins de
l’écloserie pour éviter les changements
brusques des conditions d’élevage telles
que la température, le pH de l’eau, la
teneur en oxygène dissous (Fig. 8). Si le
traitement est fait directement sous le
soleil, certaines larves vont mourir à cause
de la forte intensité lumineuse et de la Figure N°8 : Bassins à l’intérieur de
l’écloserie
saturation de l’eau en oxygène ainsi que le
pH élevé en raison de la prolifération du phytoplancton. Pour éviter ces
dommages, il faut couvrir les bassins en hauteur avec des feuilles de
cocotier, de palmier ou un tissu noir pour créer un toit en vue d’obtenir
de l’ombre.
Le système de vidange et la pente du fond du bassin doivent être
soigneusement conçus comme mentionnés plus haut.

Un nouveau bassin en ciment contient de l’hydrate de calcium qui est


toxique pour les poissons. La désintoxication se fait comme suit:
 sécher le bassin pendant plusieurs jours ;
 garder de l’eau dans le bassin pendant plusieurs jours ;
 vider l’eau et laver le bassin ;
 sécher à nouveau pendant une journée pour générer le carbonate
de calcium1 à la surface du bassin ;
1
Le carbonate de calcium est une substance non toxique, générée par l’hydrate de calcium et le dioxyde de
carbone toxique dans l’air. La couche du carbonate de calcium à la surface du béton prévient la dilution du
dioxyde de carbone dans l’eau.
10
- garder de l’eau dans le bassin pendant plusieurs jours ;
- vider l’eau et laver une fois encore le bassin ;
- sécher pendant plusieurs jours pour générer le carbonate de
calcium ;
- rincer l’intérieur du bassin.

La désintoxication est confirmée par le pH de l’eau. Si le pH est proche


de 7, la désintoxication est terminée.
Pour renforcer l’étanchéité du bassin en ciment, l’ajout d’une
substance telle que la solution de silicicole ou silicate au mortier est
recommandé.
Les Appendices 2 à 5 montrent respectivement les détails de la
structure des bassins en ciment et comment les aménager.

2-2. Matériel

Le matériel et les équipements nécessaires pour la production des


alevins de tilapia comme indiqués dans les Tableaux 1 et 2, à savoir:
tamis pour les larves, filets pour le calibrage des juvéniles, pH-mètre,
thermomètre, pesons, seau plastique et bassine sont essentiels. Les
informations détaillées sur les tamis et les filets de calibrage sont
fournies dans les sous-titres qui suivent.

3. Comment identifier le sexe chez le tilapia?

Il est indispensable de faire un peu de pratique afin de pouvoir identifier


le sexe chez le tilapia. Les techniques suivantes sont recommandées:

 Le sexe du tilapia peut être identifié facilement lorsqu’il a atteint


un poids de 15 g ;

 Le tilapia mâle a deux orifices juste devant la nageoire anale, à


savoir l’anus et l’urètre. Le tilapia femelle a trois orifices : l’anus,
l’oviducte et l’urètre. La papille génitale est généralement plus
11
petite chez la femelle (Fig. 9). Le pincement de la papille génitale
rend facilement visible l’oviducte ;

 L’application de pigment rouge ou de la solution du bleu de


méthylène sur les papilles génitales rend plus visible le sexe et
augmente la précision dans l’identification du sexe des plus petits
poissons (Fig. 10) ;

 L’identification du sexe des petits tilapias peut nécessiter


l’utilisation d’une loupe.

Femelle雌(♀) 雄(♂)
Mâle

Figure N°9 : Identification du Figure N°10 : Identification du sexe


sexe du tilapia chez le tilapia à l’aide du bleu de
méthylène

4. Comment choisir les géniteurs?

Le maintien de la qualité des géniteurs est au cœur du succès de la


production d’alevins. La sélection des géniteurs appropriés affecte
quantitativement et qualitativement la production des larves. Les
paramètres suivants doivent être pris en compte dans la sélection des
géniteurs:

 Les géniteurs doivent être génétiquement purs et les poissons


d’origine inconnue ou douteuse doivent être évités ;

 Les géniteurs doivent également être en bonne santé, exempts de


toutes anomalies physiques (malformation, lésions, etc.). Les
poissons adultes qui sont gros, épais et ayant une croissance rapide
12
doivent être sélectionnés. Les poissons maigres ou blessés doivent
être d’office éliminés ;

 Le nombre d’œufs par ponte est généralement proportionnel à la


taille du poisson. Plus le poisson est gros, plus gros sont ses œufs
également. Les grosses femelles de tilapia ont une fécondité plus
élevée. Une femelle de tilapia pond 100 à 3000 œufs par
reproduction ;

 Pour une manipulation facile, la taille idéale des géniteurs se situe


entre 250 et 400 g ;

 Au-delà de 1000 g, les poissons sont difficiles à manipuler et ne


pondent plus des œufs assez fertiles ;

 Les géniteurs peuvent être utilisés de façon continue pendant 3 - 4


ans. Les poissons trop âgés ne sont pas recommandés comme
géniteurs. Ils doivent être reformés.

5. Comment obtenir les larves?

Pour obtenir des larves de bonne qualité, certains aspects et facteurs


doivent être pris en compte. Il s’agit de :

5-1. Aliment des géniteurs

La qualité de l’aliment des géniteurs peut influer considérablement sur


les performances de reproduction et la ponte des œufs, le
développement embryonnaire, le taux d’éclosion et la croissance des
larves. Avec un aliment bien dosé en protéines (35 – 40 %), le
développement embryonnaire dure environ 3 – 4 jours, alors qu’avec un
aliment à faible taux de protéines (25%), l’éclosion commence 4 – 6 jours
après la fécondation. Pour cette raison, les géniteurs de tilapia doivent
être soumis à un régime alimentaire de très bonne qualité.

13
5-2. Température

La température optimale pour la reproduction du tilapia se situe


entre 25 à 30°C. La reproduction est généralement ralentie entre 21 et
24°C. A des températures supérieures à 35°C, la performance de
reproduction devient médiocre.

5-3. Intervalles de reproduction

L’une des principales caractéristiques de la reproduction du tilapia est


sa maturité sexuelle précoce et ses pontes successives et étalées sur
toute l’année. Il peut se reproduire plusieurs fois dans l’année si les
conditions environnementales favorables sont réunies. Les intervalles de
reproduction sont:

 courts : 7 – 12 jours pour les tilapias de première et de deuxième


classe;

 longs : 10 – 20 jours pour les tilapias de troisième classe.

5-4. Séparation des mâles et des femelles (repos sexuel)

Avant le repos sexuel, le sexe des poissons doit être soigneusement


vérifié puis les géniteurs mâles et femelles sont séparément stockés dans
des bassins en ciment ou viviers pendant plus d’une semaine pour le
repos sexuel. Il est plus judicieux de laisser les géniteurs de tilapia au
repos pendant des durées relativement courtes (environ 5 – 15 jours).
Le maintien d’une densité de mise en charge correcte permettra
d’améliorer la productivité. Une forte densité de mise en charge aboutit à
de mauvais résultats.
La densité maximale de mise en charge des poissons dans un bassin
de 24 m² pour le repos sexuel est de 40 individus pour les mâles et 60
individus pour les femelles. Les poissons sont nourris 2 fois par jour avec
un aliment manufacturé de très bonne qualité (Fig.11). Un
renouvellement partiel de l’eau à intervalles de temps réguliers est
recommandé. Si l’eau est visiblement trouble dans le bassin, elle doit
14
être partiellement renouvelée. Aussi, le fond du bassin doit-il être
nettoyé par siphonage jusqu’à ce que les sédiments disparaissent. En
général, la couleur recommandée se situe entre le vert clair et le vert.

Durée de repos sexuel : 5 – 15 jours

Contrôle de la
qualité de l’eau

Aliment importé, Aliment importé,


2 fois/jour 2 fois/jour


♂ 40 poissons au
2 60 poissons au
maximum/24m 60 -80 cm
maximum/24 m2

Figure N°11 : Repos sexuel des géniteurs avant le couplage dans un bassin
de 24 m2

5-5. Couplage (Reproduction en milieu contrôlé)

Après le repos sexuel, les géniteurs mâles et femelles, séparément


stockés, sont mis ensemble dans un bassin ou un vivier pour le couplage.
Approximativement, 75 % des bassins en ciment ou des viviers sont
recouverts avec des branches de palmier ou de la bâche pour empêcher
la pénétration de la lumière vive et le réchauffement de l’eau (Appendice
6). Avant de transférer les poissons, la cavité buccale de chaque femelle
est vérifiée pour confirmer l’absence des œufs. Les femelles portant des
œufs ne doivent pas être mises ensemble avec les autres dans le bassin
de couplage. Au Bénin, le sex-ratio recommandé (♀ : ♂) est de 3
femelles pour 1 mâle. Dans un bassin de 24 m2, le nombre de géniteurs
est, par conséquent, de 30 femelles pour 10 mâles.
Le niveau d’eau affecte, de manière significative, la productivité et la
qualité des œufs. Un niveau d’eau plus élevé assure de meilleurs
résultats.
Le nourrissage est effectué 2 fois par jour avec un aliment
manufacturé de très bonne qualité. Au cours de la période du couplage,
il n’est pas nécessaire de nourrir à satiété. Les poissons femelles ne se
15
nourrissent plus lorsqu’elles portent les œufs dans la bouche (Fig.12).
Un renouvellement partiel de l’eau à intervalles réguliers permet
d’obtenir de bons résultats.

Alim. Importé
2 fois/jour

30 pois. 10 pois.
♀ ♂♂
60 -80 cm

Figure N°12 : Couplage des tilapias dans un bassin de 24 m2

5-6. Récolte et tamisage des larves

Dix à douze jours après le couplage des géniteurs dans le bassin ou le


vivier, tous les géniteurs sont retirés à l’aide d’une épuisette. Ensuite,
l’eau du bassin est vidée, les larves et les œufs sont totalement récoltés
avec un filet à mailles fines. Les larves collectées sont triées à l’aide d’un
tamis de maillage 2,3 mm (Fig. 13), parce que l’inversion de sexe ne peut
bien réussir que si les larves nouvellement écloses n’ont pas atteint la
phase de différenciation de sexe. Les larves qui passent à travers le tamis
sont stockées dans le bassin de traitement hormonal. Les grosses larves
qui restent dans le tamis sont détruites pour être plus sûr de bien
conduire l’inversion de sexe.

a a b b

Figure N°13 : Tamis pour le calibrage des larves, a: produit


commercial (il est nécessaire de mesurer le diamètre des mailles
avec le compas), b: tamis fabriqué localement avec la perceuse,
d=2,5 mm.

16
Si la température de l’eau lors du couplage est supérieure à 30 °C,
après dix jours, tous les géniteurs sont retirés, les œufs et les larves sont
récoltés, car plus la température est élevée et plus vite se déroule le
développement des œufs et la croissance des larves. Dans le cas
contraire, si la température de l’eau est inférieure à 25 °C, la durée du
couplage doit être prolongée à quatorze jours avec une observation
attentive pour voir les larves qui nagent.
Au cas où des œufs blanchâtres opaques (non fécondés) sont
observés dans la bouche des femelles ou la quantité de larves produites
est faible, il faut revoir les procédures de gestion des géniteurs: aliment
de qualité pour les géniteurs, taux de renouvellement de l’eau, densité
de mise en charge des géniteurs.

Les œufs collectés dans la bouche des femelles


(Fig. 14) sont lavés et transférés dans un
incubateur, ensemble avec les œufs récoltés dans
le bassin. La méthode d’incubateur est très efficace,
car elle peut produire des larves de tailles plus
homogènes que celles issues des pontes
synchrones. Cependant, le fonctionnement du
système est bien complexe. Les informations Figure N°14 : Œufs dans la
cavité buccale du tilapia
détaillées sur la méthode d’incubateur sont femelle
présentées en Appendice 7.

6. Comment préparer l’aliment hormoné (aliment 17α MT)?

De nombreuses hormones, des stéroïdes analogues ou des


substances non-stéroïdes composées ont été largement utilisées dans
l’inversion de sexe de diverses espèces de tilapia en sexe mâle. Les
données scientifiques disponibles indiquent que l’hormone 17α Méthyl
Testostérone (17α MT) est la plus communément utilisée avec succès
pour l’inversion de sexe du tilapia.

6-1. Préparation de la solution tampon (Fig. 15)

La solution tampon de 17α MT est préparée selon les procédures


17
suivantes:
 prélever 60 ml de la solution tampon ;

 verser dans 500 ml d’éthanol ou alcool ;

 agiter pour obtenir 560 ml de solution d’enrobage à utiliser pour


préparer 1 kg d’aliment hormoné.

※La solution tampon peut être conservée dans le


réfrigérateur pendant plusieurs années.

Diluer le 17 α MT dans 1L d’éthanol Conserver dans un


réfrigérateur

1g de MT

Charta

Solution tampon

Figure N° 15: Préparation de la solution tampon 17α MT

6-2. Préparation de l’aliment 17α MT

La dose de 17α MT pour l’inversion de sexe chez les larves de tilapia


est de 60 ppm (60 mg/kg) pendant 21 jours. La concentration et la dose
doivent être strictement respectées parce que les doses excessives ou
inférieures d’hormone réduisent le pourcentage d’inversion de sexe des
poissons. Il est à noter que le phénomène d’inversion de sexe est
réversible si le traitement est mal fait.

L’aliment MT est préparé comme suit:

 mesurer 60 ml de la solution tampon avec une pipette ou une


éprouvette graduée de 50 ml ou 100 ml ;

18
 mesurer 500 ml d’éthanol ou alcool à brûler avec une éprouvette
graduée d’1 litre ;

 mélanger 60 ml de solution tampon avec 500 ml d’éthanol ou


alcool à brûler (solution 17α MT) dans un Bécher gradué de 1
litre ;

 peser 1 kg d’aliment fin (Coppens) de 0,5 - 0,8 mm ou 0,8 - 1,2


mm ;

 renverser l’aliment dans une cuvette en plastique, en aluminium


ou un seau plastique ;

 porter une paire de gants en caoutchouc et un cache-nez ;

 renverser par saccades 560 ml de solution d’enrobage sur l’aliment


(1 kg) dans la cuvette ;

 mélanger correctement de façon à ce que l’aliment soit bien


imbibé de la solution d’enrobage ;

 étaler l’aliment sur une toile cirée / bâche propre et le déposer


sous abri dans un endroit frais et sec ;

 remuer l’aliment, toutes les deux heures, pour éviter qu’il y ait des
grumeaux ;

 laisser l’aliment sécher pendant 24 h ;

 ramasser l’aliment hormoné séché, le conserver dans un bocal à


l’abri de la lumière vive et hors de portée des enfants et des
rongeurs.

6-3. Coût de l’hormone

1 kg d’aliment 17α MT peut traiter 5000 larves. 1 kg d’aliment 17α


MT contient 60 ml de solution tampon. Ceci signifie que 60 mg de 17α
19
MT sont nécessaires pour traiter 5000 larves.
La quantité de 17α MT par larve est calculée comme suit:

60 mg / 5 000 larves = 0,012 mg / larve

Considérant que la boîte de 17α MT (10 g) coûte 70 dollars


américains soit environ 35 000 FCFA, il en ressort ce qui suit:

0,012 mg x (70 dollars américains / 10 000 mg) = 0,042 FCFA / larve.

Ajouté au prix de l’éthanol, le coût du traitement 17α MT par larve est


d’environ 0,1 FCFA/larve (en dehors du coût de l’aliment Coppens).

7. Comment traiter les larves avec l’aliment 17α MT?

Pour le traitement hormonal, ce sont les larves qui passent à travers


le tamis (Voir les sous-titres 5 – 6) qui doivent être nourries à l’aliment 17
α MT pendant 21 jours. Un tamisage superficiel des larves et le retard
dans l’administration de l’hormone donnent de mauvais résultats
d’inversion de sexe, parce que le développement des gonades commence
depuis l’éclosion2. S’il arrive que l’on mélange différents groupes de
larves après plusieurs jours de traitement, il est nécessaire de nourrir les
différents groupes pendant 21 jours à compter de la date d’addition des
larves.
La récolte des œufs et des larves doit se faire le matin avant
l’élévation de la température.
Pour l’administration de l’aliment 17α MT, il est fortement
recommandé d’utiliser des gants en plastique. Il n’est pas conseillé de
manipuler l’aliment 17α MT avec les mains nues. L’aliment 17α MT doit
être administré autant de fois que possible (6 à 8 fois par jour). Pour
minimiser la quantité d’aliment non consommé, une petite quantité
d’aliment 17α MT est donnée aux larves avec soin tout en les observant
sérieusement.

2 Les cellules germinales primordiales étaient présentes au moment de l’éclosion, mais l’ébauche de gonade
non différenciée n’existe pas avant 9 à 10 jours après l’éclosion; la différenciation cytologique commence 30 à
33 jours et s’achève au bout de 48 à 56 jours à 25 et 26 °C.
20
La densité maximale de mise en charge des larves au cours du
traitement hormonal doit être maintenue en-dessous de 10 larves/litre
d’eau, quand aucun système d’aération n’est installé. L’augmentation de
la densité de mise en charge provoque non seulement une baisse de la
teneur en oxygène dissous de l’eau et une hausse de la concentration de
l’eau en nitrite mais également une croissance lente et un faible taux de
survie des larves (Appendice 8).
Le reste de l’aliment et les matières fécales se
trouvant au fond du bassin doivent être siphonnés
(Fig. 16, Appendice 9). Si l’eau devient trouble ou
puante, le renouvellement de l’eau et le
nettoyage du fond du bassin doivent être
sérieusement faits jusqu’à ce que les conditions
de l’eau redeviennent normales. Les informations
détaillées sur la méthode de siphonage sont Figure N°16 : Siphonage du
présentées en Appendice 7. fond du bassin
Les techniques de base du traitement hormonal dans le vivier sont
les mêmes que celles appliquées dans les bassins en ciment de l’écloserie.
Cependant, la prolifération excessive du zooplancton entraîne un faible
taux d’inversion de sexe chez les larves stockées dans les viviers
puisqu’elles en consomment. Il faut également être prudent pour éviter
le colmatage des mailles du filet du vivier. Un nettoyage périodique du
vivier est donc nécessaire.

8. Prégrossissement des larves hors de l’écloserie après le traitement


hormonal

Après 21 jours de traitement hormonal, les larves sont transférées à


l’extérieur de l’écloserie dans un bassin en
ciment ou un vivier pour réduire la densité de
mise en charge. Dans le cas d’un bassin en
ciment de 24 m2, l’eau est puisée dans le bassin
un jour avant le transfert des larves.
L’inoculation d’un petit volume d’eau de
couleur verte (eau fertilisée) provenant d’un
étang ou du bassin des géniteurs pour démarrer
Figure N°17 : Mesure de la
transparence de l’eau à la main.
21
améliorera plus la qualité de l’eau. Toutefois, il ne sera pas appliqué de
fertilisant, pour éviter une prolifération excessive du phytoplancton.
Il est recommandé de vérifier le pH de l’eau avant l’introduction des
alevins. Au cours du prégrossissement, la transparence de l’eau est
mesurée à la main (Fig. 17). Quand la transparence est en-dessous de 30
cm, il y a risque de manque d’oxygène dissous dans l’eau et dans ce cas, il
est nécessaire de renouveler une partie de l’eau.
Le taux de protéine optimal indispensable dans la provende est de 35
à 40 % et la fréquence de nourrissage est de 3-4 fois après le transfert
des larves, avant de diminuer graduellement à 2 fois par jour avant la
récolte.
Les larves issues du traitement à l’hormone doivent être transférées
dans les bassins en plein air ou dans les viviers le matin avant que le
soleil ne devienne ardent.

9. Comment confirmer le pourcentage de mâles ?

Le PROVAC recommande que le


pourcentage de tilapias mâles à livrer soit
supérieur à 90 %.
Ainsi, avant la livraison des juvéniles, il
serait plus judicieux de vérifier le Ovaire
pourcentage de mâles grâce à une coloration
des gonades avec du cristal violet à 1 % puis
d’observer au microscope. Si le pourcentage Figure N°18 : Confirmation du
sexe par dissection.
de mâles est inférieur à 90%, les juvéniles
produits ne doivent pas être livrés. Toutefois, cette technique de
vérification est complexe pour le pisciculteur. Le PROVAC recommande
donc, pour contrôler le pourcentage de mâles, de disséquer un
échantillon de 30 juvéniles de poids moyen 20 g. Par ce processus, il est
plus facile de distinguer les ovaires à l’œil nu (Fig. 18). A l’issue de cette
vérification, on pourra conclure que le pourcentage de mâles est
inférieur à 90 % s’il y a plus de 3 femelles dans le lot des 30 juvéniles.

22
10. Calibrage des juvéniles avant la livraison

Ce sont les juvéniles de plus de 2 g qu’il faut livrer aux pisciculteurs.


Avant la livraison, on fait le calibrage des juvéniles à l’aide des filets. Les
étapes du calibrage se présentent comme suit:

 préparer 3 sortes de filets de maillages


différents (28, 17, 14 mm). le filet est
installé sur un cadre métallique
parallépipédique comme le montre la
Fig. 19 ;

 immerger légèrement le cadre recouvert


de filet dans l’eau. Mettre les alevins Figure N° 19 : Filets de calibrage
récoltés dans le cadre dont le maillage des juvéniles
est le plus grand (premier cadre à partir du haut) ;

 après quelques minutes, les alevins de grandes tailles sont tous


retenus par les deux premiers cadres ;

 peser à l’aide d’un peson les poissons et calculer leur poids


moyen ;

 livrer plus tard les poissons ainsi calibrés.

Les juvéniles pesant moins de 2 g ne sont pas livrés et sont retournés


dans les bassins pour continuer de les élever jusqu’à ce qu’ils atteignent
au moins les 2 g. Quelques semaines plus tard, on reprend le calibrage et,
cette fois-ci, il est recommandé de détruire les juvéniles encore de
petites tailles puisqu’ils n’ont pas une bonne croissance et ne survivent
pas le plus souvent. Le stockage de juvéniles de taille homogène permet
d’avoir un élevage plus facile et plus durable.

Le producteur d’alevins doit vérifier le sex-ratio des juvéniles livrés


après qu’ils aient atteint plus de 15 g comme mentionné dans le Chapitre
3 de ce manuel.

23
11. Comment conditionner et transporter les juvéniles ?

Le conditionnement et le transport des


juvéniles doivent se faire avant le lever du soleil
ou tard la nuit lorsque le temps est frais et il est
plus prudent de ne plus nourrir les juvéniles, 24
heures avant l’opération. Les juvéniles calibrés
et pesés sont ensuite mis dans des sacs
plastiques remplis d’eau et d’oxygène. Le volume
Figure N° 20: Conditionnement
d’eau recommandé se situe entre 20 et 25 % du des juvéniles pour le transport.
volume du sac plastique (Fig. 20). Un sac
plastique de 35 cm x 100 cm peut contenir au maximum 1 kg de juvéniles
durant 6 heures de trajet. Par conséquent, si le poids moyen des
juvéniles est de 2 g, cela veut donc dire qu’on peut mettre jusqu’à 500
juvéniles de tilapia dans un sac plastique.

12. Comment minimiser les risques de maladies?

Les mesures d’hygiène doivent être régulièrement prises quant aux


infrastructures de production d’alevins de tilapia parce qu’elles peuvent
être infectées par diverses maladies contagieuses et/ou non contagieuses.
Voici un minimum de mesures à prendre pour éviter les maladies:

 les géniteurs doivent être achetés dans un centre ou chez un


pisciculteur agréé. Examinez vous-mêmes les poissons avant de les
introduire dans vos installations ;

 installer un bac sanitaire à l’entrée de l’écloserie ;

 respecter la densité optimale de mise en charge ;

 ne pas laisser des déchets au fond du bassin. Les restes d’aliment,


les matières fécales doivent être dégagés par siphonage. Les
poissons morts doivent être immédiatement enlevés ;

 après récolte, les parois et le fond du bassin doivent être bien


brossés et nettoyés ;
24
 après nettoyage, le bassin et le matériel d’exploitation doivent être
stérilisés en prélevant une solution de chlorure de sodium à 12 % et
en l’utilisant à une concentration de 150 ml/m3, (soit 150 ppm)
pendant au moins 8 heures ;

 laisser complètement les équipements et le matériel à sec quand ils


ne sont pas utilisés ;

 nettoyer et stériliser les équipements d’approvisionnement en eau


avec 150 ppm de chlorure de sodium pendant 8 heures au moins,
une fois par an.

25
APPENDICES
Appendice 1. Fabrication d’un système d’aération

Matériel :
Nom du matériel No. Prix approximatif Figure No.
à Cotonou
Grand seau de 100 litres 1 9 - 12 000 FCFA Fig. 1a
Grande corbeille de 80 litres 1 3 - 5 000 FCFA Fig. 1b
Corbeille large de 50 litres 2 1 - 3 000 FCFA Fig. 1c
Ecrou plastique 1 3 000 FCFA Fig. 1d.
Bouteille en plastique (1,5L) 10 -20 Gratuit Fig. 1e
Crin (éponge en nylon) 3-4 100 FCFA/pièce Fig. 1f

Fig. 1a Fig. 1b Fig. 1c

Fig. 1d Fig. 1e Fig. 1f

Montage :

Le système d’aération se fabrique selon le procédure ci-après:

1. perforer le fond du grand seau (Fig. 2a &b).


2. insérer et fixer un panier plus petit au fond du grand panier (Fig. 3).
3. découper les bouteilles en plastique en morceaux et les mettre dans le
grand panier (Fig.4)
(Vous pouvez mettre 2 crins ou éponges en nylon au-dessus des
morceaux de bouteilles découpées)
4. faire un trou de 43 à 50 mm de diamètre juste à la partie inférieure du
seau.
5. insérer l’écrou dans le trou du grand plastique (Fig. 5) ;
6. mettre le grand panier rempli de morceaux de bouteilles en plastique
à l’intérieur du grand seau (Fig. 6) ;
7. faire des perforations sur le couvercle du grand seau ;
8. mettre le couvercle perforé sur le grand seau.
9. mettre une corbeille sur le couvercle du grand seau et y introduire des
crins ou éponges en nylon (Fig. 7).
10. installer tout le dispositif près du bassin ou des bassins d’écloserie
s’il y en a plusieurs (Fig. 7).

Fig. 2a. Fig. 2b. Fig. 3.

Grand seau

Ecrou
plastique

Fig. 4. Fig. 5. Fig. 6.

Fig. 7.
Appendice 2. Esquisse d’un bassin de géniteurs

Figure N° 1 : Vue de haut d’un bassin de géniteurs.

Fig. 2. Vue de côté d’un bassin de géniteurs.


Appendice 3. Plan des infrastructures de production d’alevins.

Bassin de géniteurs
recouvert partiellement

Salle de formation

Endroit destine au
Séchage de l’aliment

Irrigation des cultures


maraîchères grâce à l’eau
de vidange provenant de
Ecloserie l’écloserie et des bassins
de géniteurs

Provenderie

Figure N°1: Plan des infrastructures de production

Figure N°2: Schéma en 3 D des infrastructures de production d’alevins.


Appendice 4. Esquisse d’un bassin d’élevage larvaire

Fig. 1. Vue de haut d’un bassin d’élevage larvaire.

Figure N° 2 : Vue de profil d’un bassin d’élevage larvaire.


Appendice 5. Préparation et installation des tuyaux de vidanges

(Pour l’élevage larvaire en bassin)

Matériel

Réducteur PVC (50mm-36mm), coupé au 2/3.

Tuyau PVC (d=36mm) avec des


performations de 5mm de diamètre

Tuyau PVC (d=50mm) avec des


perforations (de 1-3mm selon la taille
des larves)
Coude PVC (d=50mm)

Tuyau PVC (d=50mm)

Installation des tuyaux de vidange.

Niveau de l’eau

Bassin d’élevage

Pêcherie
Appendice 6. Impact de l’abri sur l’élevage larvaire et l’élevage des

géniteurs

Traitement Intensité Temp. pH OD Composé


de la azoté1
lumière
Sans abri Elevée 34,0°C 10 11 Bas

67 % 30,8°C 9 9 Bas
couverts

80 % 28,2 °C 8 8 Moyen
couverts

100% 28,0°C 7 4 Elevé


couverts avec
des
matériaux
locaux

Couvert par 28,2°C 7.2 5 Moyen


la plante
de Telfairia
occidentalis
ou en Fon
« Loko »

1
Composé azoté
Appendice 7. Incubation des oeufs

“L’incubateur” peut permettre d’obtenir 100 % de larves à partir d’œufs


fécondés. Il existe plusieurs types de bocaux d’incubation comme le montre la Fig 1.
Le débit d’eau dans les bocaux d’incubation où l’eau jaillit vers le bas est plus
approprié pour les œufs de tilapia que dans les bocaux où l’eau jaillit vers le haut
(Rana, 1993).

Débit d’eau

Type Radwan (déversoir Incubateur de type Incubateurs avec récipients de


orienté vers le bas) MacDonald récolte de larves

Figure N° 1 : Incubateurs avec eau jaillissant vers le bas.

Cette méthode exige une alimentation en eau propre de manière constante et


un contrôle de façon rigoureuse du débit de l’eau. Pour cette raison, la méthode de
l’incubateur est recommandée pour la pisciculture à grande échelle disposant d’une
source constante d’approvisionnement en eau et qui utilise un personnel bien
qualifié.

La procédure de la méthode d’incubation est comme suit:


 l’eau boueuse ou colorée n’est pas adéquate pour la méthode de
l’incubateur. Cette méthode exige qu’on utilise de l’eau propre et
transparente ;

 l’approvisionnement en eau dont le taux d’oxygène dissous (OD) est élevé


est plus recommandé pour l’incubation des œufs. Si l’Oxygène Dissous est
en dessous de 3 ml/L, il doit être enrichi par la méthode du système
d’oxygénation avant d’être utilisée ;

 les œufs fécondés dans la bouche de chaque femelle porteuse sont collectés
en secouant la bouche des femelles dans l’eau ;
 les œufs collectés sont transférés dans l’incubateur ;

 approximativement, 1000 œufs par litre peuvent être incubés dans de l’eau
dont le débit est égal à 1litre par minute ;

 ajuster le débit de l’eau de manière à obtenir les œufs en rotation


permanente au fond de l’incubateur. Si le débit est trop fort, les œufs vont
couler hors de l’incubateur et seront gaspillés.
Appendice 8. Comment ajuster la densité de mise en charge des larves?

Il est très important d’élever les larves selon la densité de mise en


charge appropriée. Une densité élevée entraîne la faible survie des larves
à cause du niveau d’oxygène faible, de la concentration élevée de
substances telles que l’ammonium non ionisé et l’acide nitrique.

Comment ajuster la densité de mise en charge des larves dans votre


bassin?
① Compter le nombre (N) de larves par tête ou par estimation.
Supposons qu’ici, le nombre de larves est de 15.000 ………………(A)

② Calculer le volume de l’eau. Le volume de l’eau est calculé comme


suit:

 Mesure de la hauteur de l’eau : H (m)


 Mesure de la largeur du bassin : l (m)
 Mesure de la longueur du bassin : L (m)

l
L
H

Calculer le volume de l’eau (V) :


V=HxlxL
Par exemple: D = 0,3 m, W = 1 m, L =2 m
V = 0,3 x 1 x 2 = 0,6 m3 = 600 lit. (car 1 m3 = 1000 lit.) ……………(B)

③ Calculer la densité de mise en charge comme suit:

De (A) et (B)

Densité de mise en charge (D ind./lit.) = N/V = 9000 ind./600 lit. = 15


ind./lit

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La recommandation du PROVAC pour la densité de mise en charge
est en-dessous de 10 ind./lit. Dans ce cas, vous devez diminuer la densité
de mise en charge en ajoutant de l’eau pour augmenter le volume de
l’eau ou séparer les larves en les transférant une partie dans un autre
bassin.
Si vous voulez augmenter la hauteur de l’eau, vous devez augmenter le
niveau de l’eau à 0,3 m x (15 in./10 ind.) = 0,45 m,
Vous devez maintenir le niveau de l’eau à 0,45 m comme condition
minimum.

④ Généralement pour la production de larves de Clarias, vous pouvez


obtenir plus de 15000 larves nouvellement écloses, cela veut dire que
vous devez préparer 2 bassins d’élevage ayant chacun 0,45 m de hauteur
d’eau pour une production d’alevins plus sûre.

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Appendice 9. Comment siphonner?

Matériel
 Tuyau d’arrosage de 16 mm de diamètre (3-4 m)

 Tuyau PVC de 13mm (1,2 m)

 Caillou ((pour maintenir l’extrémité de l’autre bout du raccord


dans la bassine)

 Bassine

Procédures :

1. Remplir le raccord d’eau en l’introduisant dans le bassin (Fig. 1a) ou


en utilisant un robinet (Fig. 1b).

2. Ensuite, pincer l’extrémité de votre raccord avec le pouce.

3. Laisser ou mettre l’autre extrémité du tuyau introduit dans le raccord


au fond du bassin.

4. Relâcher l’extrémité qui a été pincée avec le pouce dans une


bassine.
a b

Tuyau PVC (1-1,5m)

Tuyau d’arrosage
Un caillou appuyé fortement contre
le raccord pour l’obstruer

Figure N° 1 : Remplissage d’eau d’un raccord.

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