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Manuscrit soumis le 16 août 2011 Ann. Méd. Vét.

, 2012, 156, 37-65

Les races de poules belges

MOULA N.1, JACQUET M.2, VERELST A.3, ANTOINE-MOUSSIAUX N.1, FARNIR F.1, LEROY P.1

1 Département des Productions animales, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège, Boulevard de Colonster, 20, Bâtiment B43,
4000 Liège, Belgique.
2 Filière avicole et cunicole wallonne, Chaussée de Namur, 47, 5030, Gembloux, Belgique.
3 Fédération nationale des Eleveurs d'Animaux de Basse-cour asbl, Cauwenberglei 9, 2243 Pulle, Belgique.

Correspondance : Prof. Pascal Leroy - Email : pascal.leroy@ulg.ac.be

RÉSUMÉ : La Belgique possède un patrimoine génétique avicole très riche. La poule, avec
une quarantaine de races et plusieurs centaines de variétés, tient une place importante dans
le bestiaire des races domestiques belges et européennes. Toutefois, ces races de poules tra-
ditionnelles figurent parmi les ressources génétiques animales les plus menacées du monde.
Ce manuscrit dresse l’origine et la situation des différentes races de poules belges encore
existantes.

1. Introduction variétés domestiques, par les voies Nord de 78 % à 97 %. Les volailles
évoquées plus haut. considérées dans cette évaluation
La diversité des populations animales ont été les suivantes  : casoar, pou-
domestiques, résultant de la sélection Les données sur la diversité génétique
du Centre mondial de Conservation let, canard, émeu, oie, pintade, canard
menée par l’homme dans des systèmes de Barbarie, nandou, autruche, per-
d’élevage variés, décroît rapidement (World Conservation Monitoring
Centre) révèlent que durant un siè- drix, faisan, pigeon, caille et dindon
du fait de l’intensification de l’élevage (Guèye, 2001).
survenu durant la deuxième moitié du cle (entre 1892 et 1992), 617 races
XXe siècle. La spécialisation extrême domestiques se sont éteintes et 474 La situation est particulièrement cri-
de certaines races domestiques et la ont été considérées comme rares ou tique concernant la poule domestique
dissémination mondiale de celles-ci en danger d’extinction (Tisdell, 2003 ; (tableau  1), dont la diversité résultait
ont en effet été obtenues au détriment Fadlaoui, 2006). Fadlaoui (2006) rap- en partie de la sélection sur des carac-
de races locales moins productives, porte encore qu’en moyenne une race tères morphologiques (allure générale,
et donc de la biodiversité (Lariviere sur six s’est éteinte au cours du dernier couleur du plumage, taille du sque-
et Leroy, 2008). En 1992, lors du siècle. En 2007, selon la Commission lette, forme de la crête, couleur de la
sommet de la terre organisé à Rio de des Ressources génétiques pour l’Ali- peau, répartition des plumes sur le
Janeiro, cette biodiversité, alors mise mentation et l’Agriculture de l’Orga- corps…) et de performances (poids
à l’honneur, est définie comme étant nisation des Nations-Unies pour l’Ali- de carcasse et nombre d’œufs) à par-
la diversité des gènes, des espèces, mentation et l’Agriculture (FAO), au tir de la poule Bankiva, coq rouge
des écosystèmes et des processus éco- moins une race domestique a disparu de jungle ou Gallus gallus, issue des
logiques (article  2 de la Convention chaque mois au cours des sept der- forêts indonésiennes (figure  1). Le
sur la Diversité biologique, adoptée le nières années, ce qui signifie que ces développement et la vulgarisation des
22 mai 1992 et ouverte à la signature caractéristiques génétiques sont per- produits croisés issus de lignées spé-
des Etats lors de la Conférence de dues à jamais. cialisées (pour la production de viande
Rio le 5 juin 1992, entrée en vigueur Les ressources génétiques aviaires ou d’œufs) constituent un danger
le 29 décembre 1993). Cette notion n’échappent pas à ce phénomène glo- pressant d’extinction des races loca-
a depuis suscité beaucoup de débats bal et connaissent une situation très les dans leur ensemble. Aujourd’hui,
dans la mesure où il apparaît que cha- alarmante. En effet, à l’échelle mon- la génétique avicole mondiale est un
que élément de la biodiversité, même diale, les races avicoles en danger secteur d’extrême concentration, trois
le plus modeste, représente un patri- d’extinction ont augmenté de 51 % en grandes multinationales se partagent
moine génétique mondial irrempla- 1995 à 63 % en 1999 avec respective- ainsi la sélection des souches de poulet
çable. Si cette dégradation du capi- ment en Afrique un passage de 20 % de chair standard à croissance rapide,
tal génétique concerne évidemment à 34 %, en Asie de 32 % à 37 %, en avec comme conséquence, l’homogé-
les espèces sauvages affectées par Europe de 65 % à 76 %, en Amérique néisation génétique de ces dernières
les altérations anthropiques de leur latine et dans la région des Caraïbes (Muir et al., 2008  ; Federal Ministry
environnement ou par la chasse, elle de 5 % à 45 %, dans le Proche-Orient of Food, Agriculture and Consumer
touche aussi de nombreuses races et de 19  % à 21  % et en Amérique du Protection – Germany  – cité par

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Tableau 1 : les statuts de risque des races de poules dans le monde entre 2007 et l’égard de celle qui lui succède ». De
2010 (Food and Agriculture Organisation, 2007-2010). tels animaux constituent le patrimoine
vivant de l’homme (Vissac, 1993).
Statuts de risque 2007 2010
Des politiques de conservation sont
Races critiques  156 130
donc nécessaires. Si des initiatives
Races critiques  maintenues 9 16 centralisées sont possibles telles que
Races en dangers  212 226 la constitution de banques génétiques
races en danger maintenues  42 83 (semence, ovocytes, embryons conge-
lés), d’autres occasions de promou-
Races éteintes  40 43 voir la conservation des races locales
Races sans risques  321 357 par leur usage en production peuvent
Races inconnues 493 563 être trouvées. La conservation est une
étape, la valorisation en production en
TOTAL 1273 1418
est une autre. Dans les pays indus-
Sur les 43 races éteintes en 2010, 37 sont d’Europe et de Caucase, trialisés, les races locales peuvent
cinq du continent asiatique et une d’Amérique du Nord. trouver leur place dans le cadre de
la production de qualité différenciée,
de la production dite de «  label  » ou
Lariviere et Leroy, 2008). Il reste collectionneurs. Ce qui est encou- de terroir. Cette tendance nouvelle
néanmoins les races destinées à la pro- rageant pour l’avenir dans la mesure dans l’orientation de la consomma-
duction d’oiseaux d’ornement (pour où les races de poules locales repré- tion a récemment émergé en Belgique
la beauté) ou la production de plumes sentent un réservoir vital de ressour- notamment suite aux grandes crises
destinées aux mouches de pèche ou ces génétiques et qu’avec un effectif sanitaires comme celle de la vache
encore sélectionnées pour le combat réduit elles peuvent survivre pourvu folle ou encore de la dioxine et à la
de coqs. Ces animaux représentent qu’un éleveur s’engage à les conserver
préoccupation croissante du public
malgré tout un ensemble diversifié (Spalona et al., 2007). Ces éleveurs
pour le bien-être animal et la désinten-
non négligeable et appartiennent à des passionnés mènent ainsi un travail
sification de l’élevage. L’intérêt pour
particuliers (éleveurs amateurs, col- d’intérêt global, la sauvegarde de la
une production différenciée (Label,
lectionneurs…) ou à des micro-entre- biodiversité domestique mondiale, car
Bio, Appelation d’origine contrôlée
prises privées. La Belgique dispose comme l’avançait déjà Georges Janin
(AOC), Indication géographique pro-
de plusieurs dizaines de races de pou- en 1929 cité par A.  Audiot (1995)  :
tégée (IGP), …) dans les pays indus-
les domestiques (Moula et al., 2011). «  Même si une race locale pure ne
trialisés est en plein essor. Ainsi, en
Néanmoins cette richesse est mise en paraît pas satisfaire aux indications
Région wallonne par exemple, entre
danger avec le classement de plus de économiques du moment, il est du
début 2010 et mi 2011, la production
95 % de ces races locales à des stades devoir des pouvoirs publics d’assurer
de poulets de qualité différenciée (à
critiques de moins de 100 femelles et la conservation d’un nombre suffisant
5 mâles (Larivière et Leroy, 2005  ; d’individus de cette race pour recons- partir de souches hybrides colorées à
Moula et al., 2011). La persistance de tituer celle-ci dès que les circonstan- croissance lente) a augmenté de 17 %.
certaines races anciennes, comme un ces viendront à se modifier. Il s’agit Dans les pays en développement, la
peu partout en Europe, est essentielle- de la sauvegarde d’un héritage dont promotion de l’agriculture familiale
ment assurée par les éleveurs amateurs chaque génération est comptable à dans l‘orientation vers une autosuf-
fisance alimentaire et pour la lutte
contre la pauvreté rurale devrait éga-
lement tirer profit des races locales.
Figure 1 : évolution de la diversité génétique du poulet (Weigend et Romavov, leur adaptation aux milieux d’élevage
2001 traduit par Larivière et Leroy, 2008). parfois contraignants, présente un
atout trop souvent négligé au profit de
souches industrielles productives en
conditions contrôlées mais tout à fait
inadaptées aux conditions extensives
(Alders et Pym, 2009).
Devant la multitude des races domes-
tiques, la part coordonnée des efforts
publics de conservation, notamment
celle visant à une meilleure connais-
sance de la diversité présente et des
aptitudes productives de chaque race,
ne saurait concerner l’ensemble de
celles-ci. Choisir les races à préserver
revient à élaborer et à pondérer des
critères de conservation (Cuc et al.,
2011)  ; alors que toutes les volailles
ont leur particularité et leurs atouts
dans ce processus de diversification
des productions avicoles. Dans le cas

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de la Belgique, la diversité subsistante nissent les caractéristiques (nécessai- À la notion initiale de race qui est restée
suffit déjà à poser le problème de l’al- rement phénotypiques) qu’ils pensent très importante dans certains élevages
location des efforts de conservation de représentatives de l’animal idéal de (équidés ou ruminants par exemple)
manière cruciale. Dans une première la race considérée. Ces standards de se juxtapose désormais celle de type
approche de cette question, cet article race sont généralement basés sur des génétique, beaucoup plus utilisée dans
se propose de présenter la biodiversité caractères facilement mesurables et le cas des volailles ou des porcs. Elle
belge en matière de poule domestique, à simple déterminisme. Les éleveurs repose souvent sur un plan de croise-
présentation centrée sur la description sélectionnent alors avec ces standards ments qui correspond à l’orientation
des races recensées par Larivière et un panel d’individus qui constituera la que le collectif d’éleveurs veut donner
Leroy (2005). population pionnière et la descendance à la race et à la stratégie de sélection
de cette population pionnière est éligi- qui y est associée (Verrier, 2011).
ble comme membre de la race.
2. La notion de « race » Préservation des ressources généti-
Dans les pays développés, cette ques animales
et les risques de démarche est généralement supportée
disparition des races par des associations d’éleveurs et elle L’expression «  ressources génétiques
animales se retrouve formalisée dans des bases animales  » (AnGR) est utilisée par
de données généalogiques (Herd book Tisdell en 2003 pour désigner toutes
Qu’est-ce qu’une race ? ou Flock book). De telles associa- les espèces, races et lignées animales
La question peut sembler triviale tions d’éleveurs –  avec des standards qui présentent un intérêt économique,
tant le terme de «  race  » apparaît bien définis – n’existent la plupart du scientifique et culturel pour la produc-
aujourd’hui commun. Lorsqu’il s’agit temps pas dans les pays en voie de tion de nourriture et pour l’agriculture
de définir précisément ce qu’est une développement mais les communautés actuellement ou dans le futur.
race, on se rend pourtant rapidement agricoles dans ces pays gèrent leurs
Ces ressources sont menacées si l’on
compte que la signification du mot ressources génétiques avec une appro-
ne met pas en œuvre les mesures
peut largement dépendre du contexte che très semblable, en ayant culturelle-
ment développé leurs propres objectifs nécessaires à leur préservation.
culturel ou sociétal ou tout simple-
ment des moyens mis à disposition d’élevage (Berthouly, 2008). Les risques d’extinction d’une race
pour inventorier les différences entre La FAO a proposé en 1999 une défi- animale sont définis selon la classi-
populations animales. Il est évident nition relativement voisine mais qui fication de la FAO (Rischkowsky et
que la dérive génétique et la sélection insiste sur le fait qu’une appartenance Pilling, 2007) en cinq classes :
(naturelle ou artificielle) accentuent à une race peut parfois reposer sur des • Race sans risque  : les nombres de
la tendance des populations séparées critères subjectifs : « une race est tout mâles reproducteurs dépasse 20,
géographiquement, écologiquement aussi bien une population domesti- celui des femelles reproductrices
ou culturellement, à devenir distinctes que dont les caractéristiques externes dépasse 1000 ; la taille de la popula-
(Rischkowsky et Pilling, 2007). C’est définies et identifiables permettent une tion est en augmentation ; le taux de
lorsque ces distinctions sont visibles séparation visuelle d’autres groupes femelles de lignée pure est proche
que l’on décide généralement de consi- définis de la même façon et apparte- de 100 % ;
dérer que les populations représentent nant a la même espèce, ou encore une • Race en danger  : le nombre de
des races différentes. En première population dont la séparation géogra- femelles reproductrices se situe
approche, la notion de race est ainsi phique ou culturelle d’autres popula- entre 100 et 1000 ou celui des mâles
le plus souvent phénoménologique. tions similaires du point de vue phé- reproducteurs est inférieur ou égal
Il est par exemple intéressant d’en notypique a conduit à l’acceptation de à 20  ; soit la population est petite
reprendre la définition proposée par son identité distincte ».
(≈100 individus) et dans ce cas-là
Köller-Rollefson en 1997 : Difficile avec une telle approche de elle augmente et possède plus de
«  Une population domestique animale dissocier les individus de races dif- 80  % de femelles de lignée pure,
peut être vue comme une race si les ani- férentes s’ils ont la même apparence soit au contraire on a une population
maux rencontrent les critères suivants : lorsqu’ils sont sortis de leur milieu de taille encore raisonnable (≈1000
• sont gardés par une communauté d’origine. Des analyses moléculai- individus) mais la taille diminue et
particulière ; res sont alors utiles, elles permettent on observe une proportion de femel-
de confirmer et/ou de comprendre les les de lignée pure < 80 % ;
• dans un environnement spécifique ; similitudes entre populations qui sem-
• Race critique : le nombre de femel-
• sont sujets à la même utilisation ; blent géographiquement trop éloignées
les reproductrices est inférieur à 100
pour être apparentées. L’approche
• sont vus comme distincts par leurs ou le nombre de mâles reproduc-
génétique permet aussi de mieux
éleveurs ». connaître les populations dans les pays teurs est inférieur ou égal à cinq  ;
Les critères de cette définition sont en voie de développement où il n’est la taille totale de la population est
très qualitatifs. Le fait de considérer pas rare de trouver un même nom de de l’ordre d’une centaine d’indivi-
des animaux comme distincts pour les race pour des populations très distinc- dus, en diminution, et on a moins de
éleveurs est par exemple largement tes, parfois de façon évidente (lorsque 80 % de femelles de lignée pure ;
dépendant de la méthode de caractéri- les populations ne se ressemblent pas) • Race critique maintenue et race en
sation de ces individus. C’est souvent mais aussi parfois de façon plus ambi- danger maintenue : races mainte-
sur la base d’un consensus entre éle- guë (lorsque leurs phénotypes sont nues par un programme de conser-
veurs que les éléments propres à une très proches et qu’il convient alors de vation actif d’initiative publique,
race sont précisés, les éleveurs défi- vérifier les écarts génétiques). commerciale ou de recherche ;

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• Race éteinte  : il n’est plus possible du plateau ardennais. Elle est généti- Belgique pour la protection de l’Ar-
de recréer une population de la race. quement proche de la Gauloise avec dennaise a vu le jour pour lutter contre
L’extinction est définitive lorsque il qui elle partage les mêmes caractères l’implantation des poules exotiques.
n’existe plus de mâle reproducteur (Blanchon et De Monchaux, 1924  ; Comme beaucoup de poules de races
(spermatozoïdes), de femelles repro- Marcq et Lahaye, 1942  ; Lahaye et locales, l’Ardennaise était à deux
ductrices (ovocytes), ou d’embryons. Marcq, 1948). Considérée comme fins  : ponte (production d’œufs) et
franco-belge ou plutôt belge selon chair (production de viande).
La Perre De Roo (1882) et Periquet
3. Les races de poules (1992), elle est décrite comme «  rus- Aptitude à la ponte
belges tique, sobre, tôt levée, tard couchée, Cette poule présentait à l’époque un
chercheuse, vive et vagabonde ». Elle bon niveau de base pour la production
La Belgique possède un important patri- présente un vol très aisé et recherche d’œufs. Ses performances de ponte
moine génétique avicole. La poule, avec les lieux solitaires, se perchant sur les pouvaient donc être améliorées par
une quarantaine de races et plusieurs arbres (d’où l’appellation wallonne de la sélection génétique : laquelle a été
centaines de variétés, tient une place « poie di haie » ou « poule de haie » entreprise dès 1922 à la station de
importante dans le bestiaire des races qui lui est donnée dans son terroir). sélection d’Esneux (et aussi à celle
domestiques européennes (Périquet, Son aire de dispersion va de la région du Cercle avicole du Boussu). À
2008). Avec la rationalisation de l’avi- de Herve aux Ardennes françaises en cette époque, ces stations ont contri-
culture et les impératifs alimentaires de passant par les Fagnes, la Famenne et bué à diffuser la race en fournissant
l’après guerre, la plupart des races exis- les vallées de l’Ourthe, de l’Amblève des œufs à couver et des sujets d’éle-
tantes aujourd’hui n’ont survécu que et de la Semois. vage dans de bonnes conditions (De
grâce aux soins d’éleveurs amateurs. Montmagny, 1927).
L’histoire de l’Ardennaise, d’après
Néanmoins, quelques expériences en
Brandt et Willems (1971), remonte Suite à la sélection des poules en
France (Bresse, Bourbonnaise, Géline
à la fin du XIXe siècle où La Perre faveur de la ponte, la ponte moyenne
de Touraine, Poule de Barbezieux,
De Roo en avait fait une description de 150 œufs par an est passée à 163 en
Poule de Marans, Gournay…) ont mon-
assez fidèle et avait dépeint ses varié- 1924 et à 173 en 1925.
tré qu’il existe une demande pour des
tés «  perdrix  ». Cette appellation
productions alternatives de volailles Lors des concours nationaux belges
«  perdrix  » a mené à de nombreuses
de qualité différenciée, avec une forte 1923-1924, 1924-1925 et 1925-1926
discussions car il n’a jamais été clai-
connotation identitaire (Marguerie, les chiffres officiels font état de per-
rement établi s’il s’agissait bien des
2002). La majorité des poulets (AOC, formances individuelles de poules
vraies «  perdrix  », des saumon dorés
Label Rouge) français sont présents Ardennaises, respectivement de 198,
ou de ce qu’on appelle de nos jours
sur le marché belge et appréciés par les 195 et 212 œufs (De Montmagny,
« noir liseré doré/argenté ». Dans les
consommateurs locaux (Théwis, 1996). 1927). Marcq et Lahaye en 1942 et
années 1980, Lambiotte et Hannotier
Ce nouveau contexte socio-économi- 1948 avaient qualifié l’ardennaise de
ont conclu dans une longue monogra-
que dans lequel évolue l’aviculture, bonne pondeuse.
phie de la race qu’il s’agit de « mau-
et d’une façon générale l’ensemble de
vaises  » variétés auxquelles il vaut Ses œufs blancs pèsent entre 36 à
l’agriculture, favorise les concepts de
mieux renoncer (Lambiotte, 1984b). 57  g (entre le début de ponte  : 25
qualité différenciée et de diversité des
Depuis 1986 on ne parle plus de « per- semaines d’âge et la fin d’un premier
productions et des produits. Avant d’en
drix » et il n’existe pas de preuves que cycle  de ponte  : 77 semaines) avec
arriver à l’utilisation économique des
ces premiers sujets étaient vraiment une moyenne annuelle d’environ 52 g
poulets anciens, il serait intéressant de
des perdrix. (Moula et al., 2009a). Elle peut pon-
faire le point de connaissance avec les
nombreuses races belges, leur histoire Moureau de Hotton a rapporté qu’à dre environ 180 œufs par an avec un
et surtout, évaluer leur situation et leur la fin du XIXe siècle, l’Ardennaise taux moyen annuel de ponte d’envi-
potentiel actuel. tendait déjà à disparaître et devenait ron 50  % (Brandt et Willems, 1971  ;
rare même en Ardenne. En 1893, un Moula et al., 2009a ; 2009b).
groupe d’amateurs (« Union avicole de Aptitude à la production de chair
3.1. Les races belges de grande Liège ») a été créé et a pris immédiate-
taille et leurs variétés naines Carpiaux (1921) suivi de Voitellier
ment l’Ardennaise sous sa protection.
(1925) et enfin Brandt et Willems
Une variété naine est généralement Cette dernière va alors connaître une
(1971) considéraient l’Ardennaise
obtenue par l’utilisation du gène de période de prospérité qui va durer une
comme une poule d’agrément à cause
nanisme lié au sexe. S’il n’est pas bonne trentaine d’années. La race est
de son coefficient de chair extrême-
déjà présent en ségrégation dans la reconstituée dans les variétés «  per-
drix » argentée et dorée, noire à camail ment modeste par rapport à d’autres
race, il est introduit par un croisement races fixées qui lui sont largement
suivi de quelques années de sélection. doré, argentée et noire unie. À la
fin de la première guerre mondiale, supérieures en matière de performan-
La nanification d’une race de grande ces pondérales.
taille peut alors prendre assez long- des volailles italiennes à pattes jaunes
temps. sont importées en masse en Belgique Toutefois, dans Vie à la Campagne
(Carpiaux, 1921). Nettement supé- n° exceptionnel, 15 février 1927 (De
3.1.1. L’Ardennaise (Ardenner) rieures en rendement ponte aux races Montmagny, 1927), on peut lire: « la
locales, elles en entraînent le déclin race étant précoce, elle convient à la
• L’Ardennaise de grande taille  commercial rapide. En 1921, tou- production du poulet de primeur. Les
L’Ardennaise, comme relaté par Moula jours selon Brandt et Willems (1971), coquelets sont faciles à chaponner et
et collaborateurs (2009a) est originaire Le groupement avicole de la Haute atteignent le poids de 3 kg. La chair est

40
blanche, d’une grande finesse ». République démocratique du Congo camail doré, noire à camail argenté,
Plus récemment, les études réalisées par le Service de Génétique de la noire à camail doré et poitrine lise-
par Lariviere et collaborateurs (2006 ; Faculté de Médecine vétérinaire de rée, noire à camail argenté et poitrine
2009a ; 2009b) et Moula et collabora- l’Université de Liège (FMV/ULg, liserée, saumon doré, saumon argenté,
teurs (2009b) avaient montré les pos- Belgique) entre 2007 et 2010, en col- noir liseré doré, noir liseré argenté,
sibilités d’utilisation commerciale de laboration avec la Société Coqard, les saumon doré clair (non reconnue dans
la race. effectifs de la poule Ardennaise dépas- la grande Ardennaise). En 2009, deux
saient largement les deux milles sujets variétés non reconnues en grande
Afin d’augmenter les capacités de dont deux tiers sont des femelles. race sont ajoutées, la bleue à camail
ponte, elle a été croisée avec de la argenté et la bleue à camail argenté et
«  Livourne  » (ou Leghorn). Cette • L’Ardennaise naine
poitrine liserée, élevées par A. Verelst
introduction de sang de Livourne a Si l’Ardennaise de grande taille est et R.  Boonen. Pour son standard il
provoqué le déclin de l’Ardennaise. considérée comme une race belgo- faut se référer à celui de la grande
Aucun enregistrement de la présence française. L’Ardennaise naine, est Ardennaise. Les effectifs et les per-
de la race n’est disponible à partir une race exclusivement belge qui n’a formances de ponte et de poids de la
de 1940. Après la guerre, suite aux absolument rien de commun avec la race sont rapportés dans le tableau 2.
efforts des amateurs de l’Ardennaise, région dont elle porte le nom (Brandt
une reconstitution de la race est enta- et Willems, 1971  ; Association inter- 3.1.2. La Sans-queue des Ardennes
mée; elle ne mènera toutefois à l’en- provinciale wallonne des Éleveurs (Ardenner bolstaart)
registrement de poules conformes à la d’Animaux de Basse-Cour, 2008).
• La Sans-queue des Ardennes de
race d’origine que trente années plus Cette jolie petite volaille, à l’allure
grande taille
tard. Aux dix variétés initiales décri- fière et vive et de forme svelte, res-
tes par Brandt et Willems (1971) : (1) semble à un modèle réduit de la poule La Sans-queue des Ardennes est consi-
noir, (2) blanc, (3) Noir à camail doré, Ardennaise, race très ancienne, adap- dérée comme une variété de l’Arden-
(4) noir à camail argenté, (5) noir à tée au terrain rocailleux des hauteurs. naise avec comme caractère principal
camail doré et poitrine liserée, (6) noir Elle est, selon Collier (1942), d’une l’absence des vertèbres coccygiennes
à camail argenté et poitrine liserée, (7) grande résistance aux intempéries. (Carpiaux, 1921  ; Brandt et Willems,
saumon doré, (8) saumon argenté, (9) 1971). Cette atrophie des vertèbres,
Elle fut en effet créée à Liège, au sein
noir liseré argenté et (10) noir liseré présente de moins en moins dans diver-
de la vieille société liégeoise (Union
doré ; il convient d’ajouter les variétés ses races, n’est donc pas un caractère
avicole). Les premiers travaux de cette
bleues, (11) bleu à camail doré et (12) distinctif. Elle est due à une muta-
création remontent au début du siècle
saumon bleu doré (Association inter- tion héréditaire. La même observation
passé et exactement en 1904 pour être
provinciale wallonne des Éleveurs peut également être faite chez la race
plus précis. Au départ de Combattant
d’Animaux de Basse-Cour, 2008). hollandaise «  la Poule de Drenthe  »
anglais nains ancien type, de Bassettes
(Brandt et Willems, 1971). Il faut
L’arrêt d’élevage du principal four- liégeoises ancien type et d’Ardennais
également noter que la Sans-queue
nisseur des poules recensées actuelle- de grande race, l’équipe de monsieur
des Ardennes fut souvent dénom-
ment (l’élevage du Docteur Detobel Théo de Lame réussi à créer en l’es-
mée «  Wallikiki  » (Blanchon et De
à Chevetogne) a conduit à la dimi- pace de 5 à 6 ans, une volaille très
Monchaux, 1924  ; Marcq et Lahaye,
nution inéluctable des Ardennaises. naine à l’image de la grande race avec 1942) qui, d’après Carpiaux (1921)
Cependant, les dernières opéra- ses caractères importants, sa pigmen- et Brandt et Willems (1971), serait
tions réalisées par le partenariat du tation très intense (Brandt et Willems, d’origine flamande et désignerait la
Service de génétique de la Faculté de 1971). Mieux, et ceci est vraiment poule des wallons ou «Wale Kie-ken».
Médecine vétérinaire de l’Université étonnant, cette Ardennaise nanifiée Comme variété de l’Ardennaise, on
de Liège (FMV/ULg, Belgique), du paraît aussi avoir hérité de la rusticité, doit lui appliquer le standard de cette
Groupement d’Action local (Gal) du de l’allure, de la vivacité et de l’avi- dernière, sauf pour l’absence des ver-
Pays des Condruzes et du Centre des dité de liberté de la grande race. tèbres coccygiennes et du plumage de
Technologies agronomiques (CTA) À partir de 1907, elle est présente à la queue (Association interprovinciale
de Strée avaient permis de distribuer, toutes les expositions liégeoises. Elle wallonne des Éleveurs d’Animaux de
entre juillet et septembre 2009, plu- reçoit sa consécration en 1913, lors- Basse-Cour, 2008). Toutes les varié-
sieurs centaines de couples à des ama- que le standard élaboré par Monsieur tés de l’Ardennaise reconnues par la
teurs de races anciennes, avec un véri- Théo de Lame est approuvé par la Fédération nationale sont reprises par
table engouement pour cette poule. En Fédération Nationale. En 1914, elle la Sans-queue (Association interpro-
Flandres, l’Ardennaise a pu maintenir participe à l’exposition Internationale vinciale wallonne des Éleveurs d’Ani-
sa position entre 2002 et 2011 avec une de Liège. Malgré les deux guerres maux de Basse-Cour, 2008).
dizaine d’éleveurs qui possèdent envi- mondiales, Liège est resté le fief de Malheureusement la Sans-queue est
ron 70 reproducteurs. Contrairement prédilection de la race, cependant elle aujourd’hui dans une situation critique
à la Wallonie, on n’y voit que les a gagné toutes les régions du pays et (tableau  3). Cependant, des croise-
variétés «  à camail  » qui montrent même la France. ments avec l’Ardennaise, de laquelle
la pigmentation foncée des attributs Le standard élaboré en 2008 la Sans-queue ne diffère phénotypi-
de la tête, typique à la race (Vlaams (Association interprovinciale wal- quement que par un seul trait généti-
Interprovinciaal Verbond Van Fokkers lonne des Éleveurs d’Animaux de que (Rp  : Absence de queue) qui est
Van Neerhofdieren, 2002-2011). Basse-Cour, 2008), reconnaît 11 varié- dominant en plus, offrent la possibilité
Suite aux différentes distributions réa- tés, dont 10 rencontrées chez la grande de renforcer son effectif dans l’état
lisées (effectuées en Belgique et en Ardennaise  : noire, blanche, noire à actuel.

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• La Sans-queue des Ardennes naine jusqu’à ce moment, n’est plus exigé. ne cesse de diminuer et d’être de plus
L’Ardennaise naine sans queue est la On ne demande plus qu’un œil brun en plus menacé d’extinction, surtout
représentation exacte de la race avec foncé. Un motif pour cette modifi- depuis l’arrêt (manque de subvention)
queue, c’est-à-dire on retrouve chez cation n’est pas donné (Lambiotte, des activités d’élevage et de conserva-
l’une tous les caractères raciaux de 1986). Le standard de 1907 de Dresse tion du Centre de Malagne-la-Gallo-
l’autre, la queue en moins, ce qui lui ne mentionnait la Famennoise que Romaine (Archeoparc, Rochefort) où
donne un aspect plus court (Collier, brièvement et la couleur des yeux n’est était détenue la majeure partie des
1942; Brandt et Willems, 1971). pas indiquée. J.F. Krins, juge volailles Famennoises recensées avant 2007.
Malheureusement, aujourd’hui moins et un des éleveurs principaux de la Aujourd’hui, elle est dans une situa-
d’une soixantaine de sujets existent race, encourage les éleveurs à conti- tion critique (tableau 3).
(tableau 2). nuer la sélection vers les yeux brun • La Famennoise naine
foncé et en même temps, il avoue que
3.1.3. La Famennoise (Famennehoen) la couleur s’affaiblit avec l’âge (Krins, Mise à part sa forte ressemblance
Vlaams Interprovinciaal Verbond avec la grande Famennoise très peu
• La Famennoise de grande taille Van Fokkers Van Neerhofdieren, de données existent sur cette petite
Il n’existe que très peu de renseigne- information non publiée). Le stan- volaille blanche. Sa création doit se
ments sur cette très vieille race belge dard actuel n’est plus changé depuis situer entre 1921 et 1925 et est inti-
(Moula et al., 2009c). En effet, peu 1986 (Association interprovinciale mement liée à celle de l’Ardennaise
de données archivées existent à son wallonne des Éleveurs d’Animaux de blanche (Brandt et Willems, 1971  ;
sujet si ce n’est un écrit datant du siè- Basse-Cour, 2008). Association interprovinciale wallonne
cle dernier et dont les auteurs, n’indi- des Éleveurs d’Animaux de Basse-
La Famennoise est une poule assez Cour, 2008). Comme cette dernière
quant aucune référence, la considèrent sauvage, aimant la liberté. Elle est
comme une Ardennaise à laquelle le mit environ 40 ans avant d’être admise
assez bonne pondeuse (140 à 170 œufs par la commission des standards, parce
sol aride de la Famenne a, au cours blancs par an) avec des poids moyens
des générations, enlevé toute pigmen- qu’on lui reprochait de ne pas être
de 60  g (Brandt et Willems, 1971). assez pigmentée pour pouvoir s’appe-
tation. Ils soutiennent que cette der- Les poids corporels moyens rapportés
nière possède et doit avoir l’œil de ler Ardennaise. On baptisa ces peti-
par Théwis (1997) ont été de 3 kg tes volailles blanches «  Famennoises
vesce, autrement dit un œil entière- chez le coq adulte 2,5 kg chez la poule
ment brun foncé à noirâtre, alors que naines ». La seule difficulté à vaincre
adulte et chez le coquelet 2,5 kg et était de transformer son œil tricolore
l’ardennaise à l’œil tricolore avec iris enfin de 2 kg chez la poulette. Après
orangé (Lambiotte, 1984a). D’autres en œil de vesce. Très longtemps on
une sélection menée par le Centre de rencontra d’ailleurs les deux couleurs
auteurs considéraient cette variété Référence et d’Expérimentation de
blanche d’Ardennaise comme étant aux expositions. Alors que vers la
Malagne la Gallo-romaine à Rochefort fin de la dernière guerre mondiale, la
une race à part entière qui est appe- (Belgique), un essai de production de
lée Famennoise (Brandt et Willems, race était très bien représentée dans la
poulet de chair a été initié par ce der- province de Liège et dans une partie
1971). Elle est élevée dans les fermes nier en collaboration avec l’Ecole pro-
du Condroz et de Famenne depuis le du Brabant (Brandt et Willems, 1971),
vinciale agricole de Saint Quentin à aujourd’hui elle est presque éteinte
milieu du 19e siècle. Ciney. Ce suivi a permis de produire (tableau 2).
De plus, les informations dont nous dis- en 110 jours des poulets de 2,3 kg en
posons, rapportent que le petit noyau moyenne, avec un poids de carcasse 3.1.4. La Brabançonne (Brabants hoen)
contemporain de Fammennoises est le de 1,5 kg (Théwis, 1997).
produit d’une reconstitution en réfé- • Brabançonne de grande taille
À la Faculté de Médecine vétérinaire
rence à une description phénotypique. de l’Université de Liège (FMV/ULg), La Brabançonne est apparue vers la
En effet, une reconstitution à laquelle Moula et collaborateurs (2009b  ; fin du dix-huitième et le début du dix-
a contribué, dans les années 1980- 2009c  ; 2010) multipliant les études neuvième siècle, dans la province du
1990, M. W. Lecocq, juge volailles (en concernant les performances de crois- Brabant et plus précisément dans la
Province de Liège). Toujours selon sance et de ponte, obtiennent, chez région située entre Bruxelles, Wavre,
nos renseignements, il est possible que les poulets Famennois, des poids très Louvain et Malines (Verelst, 2006).
dans le processus de reconstitution, il intéressants, dépassant même certains Elle était connue, en Flandres, sous
ait entre autres, été procédé à des croi- poulets de type label et chez la poule, l’appellation « Topman  » alors qu’en
sements avec l’Ardennaise, la Bresse des œufs de bonne qualité. En effet, Wallonie c’était la «  Houpette  ». La
blanche et la Ramelsloher (race alle- les œufs peuvent être commerciali- dénomination «  Brabançonne  » vient
mande). sés en Europe du fait de leur calibre selon certains de « Brabant » et pour
Les principales caractéristiques de la moyen (Sauveur, 1995). De plus, ils d’autres de la variété caille qui pos-
Famennoise, en plus des yeux de cou- présentent une solidité de coquille très sède les trois couleurs de la Belgique,
leur vesce, sont sa face rouge vif, le bec intéressante qui permet d’éviter les le cou noir, la poitrine jaune et les
blanc bleuté, les pattes bleu ardoise et importantes pertes engendrées par la épaules rouges. Sélectionnée vers
le plumage entièrement blanc avec fragilité de celle-ci avec un impact 1890, ce n’est cependant qu’à partir de
une transparence bleuâtre. En 1986 le sur le plan économique considérable 1903 qu’elle va s’imposer et connaître
standard de la Famennoise a été modi- (Moula et al., 2009c ; 2010). Les œufs son summum avec la création d’un
fié à la demande de l’Association des de la Famennoise se conservent aussi club spécialisé, appelé « Brabançonne
Eleveurs de Volailles de Races wal- bien que ceux des souches commercia- Club » (Brandt et Willems, 1971).
lonnes (A.E.V.R.W.). L’œil de vesce, les (Moula et al., 2009d). Malgré ces Dans le numéro exceptionnel du 15
la caractéristique principale de la race atouts, l’effectif de la race Famennoise février 1927 du périodique français

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« Vie à la Campagne » (De Montmagny, herminée noire et (12) la caille bleue de Bresse (Marcq et Lahaye, 1942  ;
1927), on peut lire : « la Brabançonne argentée. Lahaye et Marcq, 1948) et qu’elle fut
est une race très ancienne, origi- Les statistiques de la Vlaams introduite dans la région d’Alost par
naire du Brabant, elle s’est répandue Interprovinciaal Verbond Van Fokkers les soldats de Charles le Téméraire
dans toute la Belgique. Il ne faut Van Neerhofdieren (VIVFN) montrent (1433-1477). Dans des documents de
pas confondre la petite Brabançonne une augmentation continue d’éleveurs et 1416 on retrouve que la Braekel était
moderne avec l’ancienne poule du du nombre de sujets reproducteurs entre déjà connue vers 1400 à Audenaerde
Brabant qui était une race à œufs et à 2002 et 2011 avec pour l’instant 27 éle- et Nederbraekel, donc avant l’époque
chair, portant huppe, gorge et cravate. veurs et 261 sujets seulement en Flandres de Charles le Téméraire (1433-1477).
Elle ressemblait à la Crèvecœur, type (Vlaams Interprovinciaal Verbond Van Dans ces documents on dit que sur
utilité, de la vallée d’Auge (France). Fokkers Van Neerhofdieren, informa- les marchés dans la région d’Alost,
D’aucuns voient d’ailleurs des rap- tion non publiée). Zottegem, Grammont et Ninove il y
ports de parenté entre cette vieille race avait un vrai commerce de volailles.
belge et la poule normande ». • La Brabançonne naine La race Brackel était fameuse depuis
La Brabançonne est une race très rus- Cette race est une miniature de la grande Charles  V (1519) (Blanchon et De
tique qui s’adapte très bien aux dif- race (Collier, 1942 ; Brandt et Willems, Monchaux, 1924).
férents milieux et elle est très active. 1971). Elle était parfois citée mais n’a Pour M. A. Van Broekhuyzen , les pou-
Elle est capable de voler et nécessite jamais été fixée comme race. C’est en les Braekel et Campine proviennent
donc une clôture assez haute. 1981 qu’elle est finalement sélection- d’une même souche, qui elle, est appa-
née, issue du croisement entre un Barbu rentée aux autres poules argentées et
La Brabançonne est renommée pour de Watermael et des Bassettes. Pendant
ses bonnes capacités de produc- dorées qui se trouvaient depuis plu-
quelques années, 200 à 300 sujets sont sieurs siècles dans les anciens Pays-Bas.
tion. La poule est une bonne pon- élevés et en 1984, la première poule
deuse (Rodillon, 1921) avec de gros De cette souche unique, sont sorties
est exposée dans la province d’Anvers. les « Mouettes » de la Frise orientale,
œufs blancs d’environ 60 à 70 g. Elle est un bel exemple d’une forme
Cependant, son âge d’entrée en ponte les « Pellen » frisonnes, les « Pellen »
nanifiée qui n’a rien à voir avec la hollandaises, que l’on a appelées par la
tardif (7 à 9 mois d’âge) lui est par- grande race. Toutes les variétés de la
fois reproché (Carpiaux, 1921 ; Marcq suite les Hambourgs, les Campines et
grande Brabançonne sont également les Braekels (De Montmagny, 1927).
et Lahaye, 1942  ; Lahaye et Marcq, reconnues en naine. Deux variétés sup-
1948). Verelst (2006) mentionne que plémentaires, caille gris perle doré et La Campine se rencontrait surtout
ceci n’est plus le cas aujourd’hui et que caille gris perle argenté sont également dans toute la province d’Anvers et
plusieurs souches commencent déjà à reprises dans le standard des races de le centre et le nord du Limbourg.
pondre à l’âge de 5 mois. Il estime poules belges (Association interpro- C’était la poule de la lande et des
que l’introduction de sang d’autres vinciale wallonne des Éleveurs d’Ani- régions sablonneuses, plus petite que
races pondeuses pourrait expliquer ce maux de Basse-Cour, 2008). Larivière la Braekel. Originaire de Neder et
changement. Les autres propriétés et Leroy (2005) ont recensé 76 sujets. Overbrakel, la Braekel s’est répan-
pondérales sont toujours actuelles. Six ans après, 147 sujets étaient recen- due vers d’autres régions, en Flandre
Concernant ses aptitudes, le périodique sés par les fédérations flamande et orientale, Hainaut, dans les vallées
Vie à la Campagne, dans son édition wallonne (Association interprovinciale de l’Escaut et de la Dendre. Il fut
du 15 février 1927 (De Montmagny, wallonne des Éleveurs d’Animaux de décidé en 1884, de créer deux races
1927), la décrit comme étant très rus- Basse-Cour, information non publiée ; différentes : les volailles de forte taille
tique, vive, débrouillarde et résistant Vlaams Interprovinciaal Verbond Van continuant à être désignées sous l’ap-
bien au froid et à la pluie. En outre, Fokkers Van Neerhofdieren, informa- pellation de «  Braekel  » et celle de
elle y est qualifiée de race de pro- tion non publiée). petite taille dénommées « Campine ».
duit, bonne pondeuse d’hiver, mais En 1898, le premier « Braekel Club »
3.1.5. La Braekel (Brakel) a été fondé à Nederbraekel, aussi en ce
peu précoce. Sa chair est bonne, ses
poulets sont précoces et s’engraissent • La Braekel de grande taille temps-là, le premier standard officiel
facilement, mais ils ne supportent pas de la race a été publié. Les races de
On écrit aussi Braeckel, Brackel et Campine et de Braekel ont ensuite été
le chaponnage et l’épinette. même Brakel, du nom de la localité réunies en juillet 1926 sous la régle-
La caractéristique de la race, c’est la belge d’où la race tire son appellation mentation d’un prototype unique.
petite huppe fuyant en arrière chez (Blanchon et De Monchaux, 1924).
la poule, elle est très petite chez le L’origine de la « Braekel» belge, selon Les anglais ont obtenu par croisement,
coq (Carpiaux, 1921). Aux sept varié- Brandt et Willems (1971), est fort probablement avec la Hambourg
tés reconnues par Brandt et Willems ancienne. Elle existait déjà selon certain crayonnée, un type de Campine très
(1971)  ; (1) la noire, (2) la blanche, lors de la conquête de la Gaule par Jules différent du type belge. Le coq est
(3) la bleue unie, (4) la fauve unie, César. D’autres se servent des écrits du à plumage de poule, c’est-à-dire que
(5) la fauve herminée noire, (6) la savant italien Aldrovandi en l’an 1599- le collier seul est blanc. Dos barré,
caille et (7) la caille argentée ; il faut 1600 pour prétendre que la Braekel pas de lancettes. Les faucilles sont
rajouter les 5 variétés reconnues par n’est autre que le « Gallus turcicus ». barrées également, courtes, tournent
la Fédération nationale (Association Cette race selon cette deuxième version à peine. Ce type anglais a été exporté
interprovinciale wallonne des Éleveurs aurait été introduite dans les Flandres aux Etats-Unis. Il fournit de très jolis
d’Animaux de Basse-Cour, 2008), (8) par Jean de Constantinople au 16e siè- sujets pour les expositions.
la bleue liserée, (9) le coucou, (10) cle. D’autres encore pensent que la Percy cité par Vander Snickt (1898)
la caille bleue dorée, (11) la blanche Braekel n’est qu’une variété de la poule proposa de croiser le coq Aseel (blanc)

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avec des poulettes de Braekel afin en France, Italie, Suisse, Roumanie, et la crête de la Herve sont toujours
d’obtenir un poulet précoce et sur- Angleterre et Pologne. rouge vif et ne montrent aucune trace
tout supérieur en poids au Braekel De nos jours, il y a environ 700 repro- de pigmentation. Les yeux, ongles,
pur. Après la seconde guerre mondiale ducteurs enregistrés uniquement en pattes et le bec sont foncés chez les
le nombre des Braekels baissait vite Flandres où la race est le plus populaire variétés noire et bleue alors que chez
et en 1969 moins de dix sujets de la (Vlaams Interprovinciaal Verbond Van la variété coucou les yeux sont oran-
race étaient recensés en Belgique. Des Fokkers Van Neerhofdieren, infor- ges et les pattes et le bec sont blancs.
appels pour sauver cette race furent mation non publiée). De nombreux Le poids est environ le même que chez
lancés dans des journaux mais sans animaux de race Braekel se trouvent l’Ardennaise avec 2,5 et 2 kg chez res-
succès. En 1971, le Club spécialisé chez des amateurs non affiliés à des pectivement le coq et la poule adulte.
pour la Braekel a été mis sur pied associations d’éleveurs. En Flandres La Herve est une poule très rustique,
et tous les Braekels retrouvés (deux plusieurs communes ont organisé robuste et adaptée au climat humide et
poules, un coq argenté, un coq doré et des actions entre 2000 et 2010 pour au sol argileux.
12 œufs) ont été regroupés (Terryn et diminuer la masse des déchets orga- Comme pour l’Ardennaise, la nais-
al., 1983). Vu le nombre de Braekel niques en distribuant des volailles aux sance en 1893 à Liège de la société
retrouvé, des individus de races pro- citoyens. «  Union avicole de Liège  » (UAL) a
ches phénotypiquement étaient pro- eu une grande influence sur la diffu-
bablement utilisés en croisement pour • La Braekel naine
sion de la race. Une trentaine de sujets
recréer la race. D’après Collier (1942), Brandt et noirs figuraient déjà à son exposition
La Braekel selon Percival (1900) et Willems (1971) et l’Association inter- en juillet 1895 (Dardenne, 1895). Le
Brandt et Willems (1971), est une provinciale wallonne des Éleveurs 25 décembre 1896, « l’Union Avicole
poule belge très rustique, aimant la d’Animaux de Basse-Cour (2008), des de Liège » présente et fait accepter par
liberté et volant avec facilité. Elle Braekel naines étaient exposées de la « Société nationale pour l’Améliora-
s’élève sans difficulté et est bonne façon irrégulière en Belgique, depuis tion de l’Aviculture en Belgique » un
pondeuse avec une précocité pour les années’30 du siècle passé. Cette standard de la race. Au début du 20e
l’entrée en ponte  ; 6 à 7 mois selon jolie race se rapproche très fortement siècle, Weerts qui sera appelé plus tard
Marcq et Lahaye (1942). La poule du type et du plumage de la Braekel le père de la Herve rejoint l’UAL, il a
pond, par an, environ 180 œufs de 60 grande race et elle mériterait certai- consacré de longues années de sa vie à
à 65 g à coquille blanche. Selon Vie à nement que quelques bons éleveurs la propagation et à l’amélioration de la
la Campagne (De Montmagny, 1927), s’occupent d’elle. Toujours selon poule de Herve, aussi bien au point de
cette race donnait de bons petits pou- Brandt et Willems (1971), cette poule vue utilitaire que sportif. Il a fondé un
lets de grain, se prêtait au chaponnage, est considérée comme race sportive club spécialisé avec l’objectif que la
et sa chair etait exquise. Un coq adulte de tout premier plan. Son standard Herve s’améliore. La Herve partage
pèse environ 2,5 kg et la poule 2,2 kg. est absolument identique à celui de la avec l’Ardennaise le surnom populaire
grande race, toutes proportions gar- de « poule de haie » (Blanchon et De
La Braekel est une race avec beaucoup
dées. Mais, malheureusement com- Monchaux, 1924).
de pigmentation. La couleur des yeux
parée à la situation de la grande race
doit être la plus noire possible chez les La Herve appelée «  la poule noire
qui est moins alarmante, elle est très
deux sexes et la poule a souvent des du pays  » ou en wallon «  li neure
menacée d’extinction (tableau 2). Ces
taches foncées sur la crête ce qui est poie dé pai  », est une race de taille
derniers temps (Association interpro-
une caractéristique typique pour cette moyenne (Rodillon, 1921). Elle est
vinciale wallonne des Éleveurs d’Ani-
race. La crête doit être grande et, chez très appréciée par les herviens et les
maux de Basse-Cour, non publié),
la poule, tombante sur un côté alors grands spécialistes en aviculture du
huit coqs et 30 poules reproducteurs
que chez le coq elle est droite. Les siècle passé pour la qualité de ses pro-
étaient enregistrés en Flandre. La race
oreillons sont blancs mais ont souvent duits. L’expert anglais Edward Brown
est également présente en Allemagne.
un reflet bleuâtre. Les pattes sont bleu de la « Poultry Organisation Society »
ardoisé. Le dessin barré typique de la 3.1.6. La Herve (Hervehoen) avançait en 1910, sur la Herve, des ter-
Braekel est unique et les variétés bar- mes élogieux et disait sur la «  Herve
rées sont alors les plus populaires. La • La Herve de grande taille Fowl  » que «  under ordinary condi-
Braekel argentée est bien répandue. En La Herve fait partie des plus ancien- tion », c’est-à-dire sans être forcée, la
tout, 10 variétés composent cette race nes races belges, elle est connue sur Herve pond facilement ses 140 œufs
actuellement : (1) argenté, (2) doré, (3) le plateau de Herve depuis très long- par an, ce qui, à l’époque, était une
citron, (4) doré barré blanc, (5) argenté temps. Sur le plan du format et de moyenne très honnête pour une volaille
barré blanc, (6) citron barré blanc, l’aptitude de production, la Herve de ferme (Brandt et Willems, 1971).
(7) blanc, (8) noir, (9) bleu, (10) bleu ressemble beaucoup à l’Ardennaise Par contre, le périodique français « Vie
liseré (Association interprovinciale (Carpiaux, 1921  ; Lahaye et Marcq, à la Campagne », dans son n° spécial
wallonne des Éleveurs d’Animaux 1948). D’ailleurs, la Herve a sou- du 15 février 1927, (De Montmagny,
de Basse-Cour, 2008). La Braekel vent été considérée, de façon inexacte, 1927) la décrit comme une poule de
est la seule grande race belge qui est comme une Ardennaise (Brandt et ferme aux qualités ordinaires de ponte
répandue dans quasi toute l’Europe. Willems, 1971). En effet, la Herve à (120 à 150 œufs de 60 g selon le stan-
À la dernière exposition européenne un corps plutôt carré aux formes arron- dard) et de finesse de chair, présentant
à Nitra (Slovaquie), des sujets étaient dies et l’Ardennaise est plus longue et surtout un intérêt local comme race
présentés par des éleveurs belges, carénée. Le dos de la Herve est aussi rustique pour les hauts plateaux de
allemands, slovaques et autrichiens. moins incliné et la queue est portée Herve et la région de la Basse Meuse.
La race est aussi élevée aux Pays-Bas, plus ouverte. La face, les barbillons La première proposition de standard

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en 1895 ne reprenait que la variété standard de la Herve naine est identi- issue des croisements de la Houdan
noire mais en 1907, Dresse mention- que à celui de la grande race. Elle pos- avec les races asiatiques. L’Angleterre
nait déjà les trois variétés qui sont sède les mêmes variétés que la Herve créa la Sussex dans le même ordre en
toujours reconnues aujourd’hui. La de grande taille, la Herve noir, la bleue croisant des volailles fermières indigè-
Herve noire est la plus répandue. Les lisérée dite « Mauheid » et la coucou nes avec les poules asiatiques.
deux autres variétés sont la bleue lisé- dite « Cotte de fer ». À l’image de sa Emboîtant le pas, les aviculteurs bel-
rée dite «  Mauheid  » et coucou dite grande sœur, elle est en danger d’ex- ges de la région du sud de la province
«  Cotte de fer  » (Dardenne, 1895  ; tinction (tableau 2). d’Anvers et du nord du Brabant, qui
Carpiaux, 1921  ; Rodillon, 1921  ; depuis toujours pourvoyaient la capi-
Marcq et Lahaye, 1942  ; Lahaye et 3.1.7. La Malines (Mechels hoen)
tale (Bruxelles) de ces fameuses pou-
Marcq, 1948  ; Brandt et Willems, • La Malines de grande taille lardes qui figuraient sur les menus
1971  ; Association interprovinciale comme «  Poulet de Bruxelles  », dési-
wallonne des Éleveurs d’Animaux de La Malines (souvent populairement
appelée Coucou de Malines, en raison raient également produire une race
Basse-Cour, 2008). nationale pouvant lutter avec la concur-
du coloris principal) est originaire de
Comme pour toutes les autres races la zone sablonneuse comprise entre rence étrangère (Faverolles et Sussex)
européennes, les deux guerres mondia- Louvain, Aerschot et Malines. Très (Anonyme, 1893). Au début de l’année
les ont détruit ce qui s’était construit estimée pour ses qualités, la plus 1852, des poules fermières locales avec
depuis des dizaines d’années. La renommée des races belges, s’est le plumage «  coucou  » étaient croi-
poule de Herve subsiste encore grâce répandue dans tout le pays. Mais la sées avec des Shangais herminées du
aux seuls éleveurs amateurs, une sub- Coucou de Malines était surtout élevée jardin zoologique d’Anvers, importées
sistance par ailleurs mêlée de recons- et produite dans le Nord du Brabant et directement de Chine (anonyme, 1893 ;
titution, avec semblerait-il, l’apport le Sud de la province d’Anvers, voire Brandt et Willems, 1971).
de sang de la race Gasconne. Comme dans l’Est de la Flandre. Un peu plus tard, il fut décidé par les
rapporté dans le tableau 2, la Herve est responsables d’envoyer des Brahma
en danger de disparition. La Malines est sans doute dans l’en-
semble des races belges, celle qui a chez les éleveurs des environs de
• La Herve naine connu et connaît encore, d’une cer- Malines. Les produits de cet heureux
taine manière, un important dévelop- croisement n’ont cependant pas été
La Herve naine était présentée assez
pement commercial. La Malines est conservés. Ils furent croisés à leur
régulièrement aux expositions depuis
une volaille de chair précoce de grande tour à des Cochinchinoises et à des
les années quarante du siècle passé.
taille, rustique, massive, large et volu- Langshan. Un coq à pattes jaunes
Sa ressemblance avec l’Ardennaise
mineuse avec un dos long. C’est une emplumées allié à des poules à pattes
naine a fait que peu d’éleveurs par-
blanches lisses, produisait des poulets
viennent à établir la différence entre grosse productrice de chair blanche
à pattes blanches légèrement emplu-
elles (Brandt et Willems, 1971  ; très fine qui peut être engraissée vers
mées. De ces unions naquirent des
Association interprovinciale wallonne l’âge de 3 mois pour donner de gros
animaux qui tenaient de l’asiatique
des Éleveurs d’Animaux de Basse- poulets tendres (Vander Snickt, 1906 ;
la grande charpente et de l’indigène
Cour, 2008). Brandt et Willems (1971) Brandt et Willems, 1971). Carpiaux
la prolificité et la finesse de la chair.
s’interrogeaient sur les difficultés de (1921) la qualifiait de la plus précoce
Vers 1891 quelques amateurs sélec-
les départager, notamment, la diffé- de toutes les volailles d’engraissement.
tionnent cette volaille au point de vue
rence dans la pigmentation est très D’un tempérament familier, elle peut
type et couleur et, le 15 juin 1898,
marquante. Alors que l’Ardennaise présenter une ponte moyenne de 140
elle fut reconnue par le standard offi-
noire doit avoir une pigmentation très à 160 œufs d’un poids d’environ 65 g
ciel (Brandt et Willems, 1971  ; De
foncée et que crête, face, oreillons et et de coloris foncés. Elle est excel-
Boitselier, 1998). Un quart de siècle
barbillons sont de couleur mûre écra- lente couveuse et bonne mère (Brandt
plus tard, la Malines envahit le mar-
sée à noirâtre, la teinte générale pour et Willems, 1971). Le poids des sujets
ché bruxellois sous la dénomination
ces mêmes caractères est rouge vif adultes est parmi les plus élevés de tou-
« Poulet de Bruxelles » et sa renommée
chez la Herve, ce qui revient à dire tes les races de volailles, avec celui du
dépassa les frontières de la Belgique.
que, phénotypiquement parlant, des Jersey Giant. Le coq adulte pèse 5 kg D’ailleurs les Allemands qui avaient
Ardennaises noires peuvent être prises et la poule 4 kg selon le standard mais ouvert leur marché à la race Malines
pour des Herve (Brandt et Willems, en réalité beaucoup de sujets surpas- au début des années 1900, possèdent
1971). Néanmoins, une différence de sent cette masse prescrite (Association toujours aujourd’hui un club spécia-
forme avec l’Ardennaise naine existe. interprovinciale wallonne des Éleveurs lisé de la Malines. La chair fine, très
Cette dernière possède un corps long, d’Animaux de Basse-Cour, 2008  ; De blanche et très ferme, prenant faci-
svelte et élégant avec une forme de Boitselier, 1998). lement la graisse, et le volume de la
queue pincée et portée basse. Alors Vers le milieu du 19e siècle, l’introduc- Malines ont fait durant la seconde
que la Herve présente un corps court et tion en Angleterre des volailles asiati- moitié du 19e et la première partie du
ramassé avec une queue plus ouverte ques (la Cochinchinoise, la Brahma de 20e siècle, sur plus d’un marché, dont
et portée plus haute (Association inter- l’Inde et ensuite la Langshan du nord celui de Merchtem, la renommée du
provinciale wallonne des Éleveurs de la Chine), va modifier de fond en «  Poulet de Bruxelles  ». Plus tard,
d’Animaux de Basse-Cour, 2008). comble l’aviculture telle qu’elle se après les 2 guerres, les races étrangè-
Tout comme l’Ardennaise, la Herve pratiquait. Avant cette période, pour res spécialisées, les 1ers croisements
naine est une bonne petite pondeuse. obtenir un gros poulet, à chair fine et avicoles de l’ère moderne ont écarté
Elle aime la liberté, mais peut aussi tendre, il fallait passer par le chapon- mais n’ont pas entièrement déraciné
s’adapter aux parquets restreints. Le nage. La France a eu sa Faverolles, la Malines. Seuls quelques éleveurs

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passionnés ont continué à l’élever. Et 3.1.8. La Malines à tête de dindon le Namurois on lui préférait l’appella-
ce n’est qu’après la fondation d’un (Mechelse kalkoenkop) tion de Fauve de Mehaigne ou encore
nouveau club de Malines en 1979, de Poule de Gembloux (Association
qu’elle est redevenue une race com- A l’exception de sa crête triple très peu interprovinciale wallonne des Éleveurs
mune. En 1993, le concept « Coucou développée, sa tête très forte aux arca- d’Animaux de Basse-Cour, 2008).
de Malines  » qui fait référence à la des sourcilières très développées, ses Nous ne savons pas grand-chose sur
tradition et à l’histoire a été rétabli à barbillons rudimentaires, son fanon très cette race. L’origine de cette volaille
l’initiative de la Société BELKI dans prononcé, son type un peu plus relevé est méconnue. Il faut attendre l’étude
une filière commerciale. Le Club spé- et moins profond et son poids plus élevé de Maréchal (1905) cité par Brandt et
cial pour la Coucou de Malines, qui par rapport à la Malines à crête simple, Willems (1971) qui décrivait en détail
rassemble les détenteurs de la race elle présente les mêmes caractères de cette race. La Fauve de Hesbaye est une
pure, est associé à l’initiative de mise cette dernière (Monseu, 1906 ; Marcq et race très active avec de bonnes qualités
en place d’un poulet commercialisa- Lahaye, 1942 ; Lahaye et Marcq, 1948 ; de ponte. Si les poules donnent de gros
ble. Il est à l’origine de la fourniture Brandt et Willems, 1971 ; De Boitselier, œufs blancs, elles ne couvent cependant
de reproducteurs et, à ce titre, il est 1998 ; Association interprovinciale wal- presque jamais. Il faut avoir une clôture
garant de l’authenticité des animaux lonne des Éleveurs d’Animaux de Basse- assez haute pour qu’elles ne s’échappent
fournis à la filière : des reproducteurs Cour, 2008 ; Verelst, 2009). Cependant la pas. La race est de taille forte, 3 à 3,5 kg
répondant au phénotype de la race et Malines à tête de dindon est de croissance pour le coq et 2 à 2,75 kg pour la poule.
aux critères sanitaires. plus lente, en effet il lui faut 5 mois avant Le corps est fort et rectangulaire. Chez
La race est représentée sous huit varié- d’être prête à l’engraissement, alors qu’il la poule, l’abdomen est bien développé.
tés  : (1) coucou (2) coucou à camail ne faut que 3 mois pour la Malines à crête Les pattes sont blanc rosâtre et assez
doré, (3) noir à camail argenté blanc, simple (Vander Snickt, 1906). Carpiaux longues. La crête est simple, grande et
(5) noir, (6) bleu, (7) noir à camail doré (1921) la qualifiait de variété de la race droite chez le coq. Chez la poule, elle
et (8) blanc herminé noir (Association Malines à crête simple. De nos jours, il tombe vers un côté pendant la saison
interprovinciale wallonne des Éleveurs n’existe plus cette différence de dévelop- de ponte. Les oreillons sont blancs en
d’Animaux de Basse-Cour, 2008). pement entre les deux races. forme d’amande.
Avec la forte augmentation des prix La création de cette race ou variété Sur la couleur du plumage il y a plus
des céréales ces dernières années, le de la Malines, remonte au début du de questions que de réponses. Pendant
nombre de Malines aux expositions siècle passé (Monseu, 1906). Suite à des dizaines d’années deux clubs en
avicoles a très fortement diminué. la demande, le marché allemand, qui Wallonie se sont disputés sur la couleur
Récemment, entre 2008 et 2011, des venait de s’ouvrir aux aviculteurs bel- et le dessin de la Fauve de Hesbaye et
Malines ont été importées en plusieurs ges, exigea des pièces de plus en plus de la Fauve de Mehaigne (sa forme
pays de l’Europe orientale, à savoir la en grosses. Pour satisfaire les exigen- nanifiée). Il en a résulté des change-
Slovaquie, la Bulgarie et la Slovénie. ces de ce gros client, les éleveurs de la ments continus du standard avec pour
Malheureusement beaucoup d’hybri- Malines songèrent à augmenter encore résultat final que les éleveurs ne vou-
des à plumage coucou sont toujours le volume de leurs volailles, sans en laient plus garder ces races. La Fauve
vendus comme des vraies Malines diminuer notablement les qualités. La de Hesbaye a disparu complètement
sur les marchés de volailles chaque solution est venue des Combattants de dans les années 1950 pour être recons-
semaine. Pas moins de 575 repro- Bruges qui, croisés à la Malines, ont tituée par la suite (Verelst, 2009).
ducteurs malinois dont 444 poules donné naissance à un produit supérieur
étaient enregistrés en Flandre en 2010 en poids à la Malines à crête simple. Brandt et Willems (1971) mention-
(tableau 3). Ce produit est appelée Malines à crête naient encore quatre variétés de Fauve
de Hesbaye mais sans donner des
• La Malines naine triple encore dite tête de dindon (Brandt
descriptions, c’est-à-dire (1) la fauve
et Willems, 1971 ; De Boitselier, 1998 ;
La version naine de la Malines fut claire, (2) la fauve foncée, (3) la liserée
Verelst, 2009). Cette race est composée
créée en même temps dans les années de fauve sur fond noir et (4) la liserée
de 9 variétés, en effet, il faudra ajouter
1990 par M. Robert Vanceulebroeck de de fauve sur fond blanc. Finalement
la variété coucou à camail argenté aux
Zingem (Flandre orientale) et M. Willy en 1986 la Fédération nationale a
Delespesse de Hoves (Hainaut). Elle 8 recensées pour la Malines à crête
décidé en faveur de la variété fauve
est issue de croisements de plusieurs simple (Association interprovinciale
à queue noire, la seule variété qui est
races naines. Du sang de la Malines a wallonne des Éleveurs d’Animaux de
bien connue chez d’autres races et au
aussi été introduit. La naine ressemble Basse-Cour, 2008).
niveau génétique, alors que les varié-
à la grande race en toutes les caracté- Son effectif est très loin de celui enre- tés de Brandt et Willems sont plutôt à
ristiques sauf la taille. Son poids offi- gistré pour la Malines à crête simple considérer comme des «  fantaisies  »
ciel est de 1,5 kg pour les coqs et 1,4 (tableau 3). qu’on ne rencontre chez aucune autre
pour les poules mais beaucoup de coqs race (Association interprovinciale
le dépassent facilement. La naine est 3.1.9. La Fauve de Hesbaye,
wallonne des Éleveurs d’Animaux de
seulement reconnue en coucou et il la Fauve de Mehaigne ou encore Basse-Cour, 2008). Malgré ses pro-
n’existe pas de version « à tête de din- Poule de Gembloux (Gele van priétés intéressantes et sa belle appa-
don ». Elle est peu répandue et on la Haspengouw, Gele van Mehaigne) rence, la race est dans une situation
rencontre plus souvent aux expos wal- critique (tableau 3).
lonnes qu’en Flandre (Verelst, 2004 ; • La Fauve de Hesbaye de grande
Vlaams Interprovinciaal Verbond Van taille • La Fauve de Mehaigne naine
Fokkers Van Neerhofdieren, informa- En terre liégeoise on la dénommait La Fauve de Mehaigne est une race
tion non publiée). Fauve de Hesbaye, alors que dans naine de création encore relativement

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récente. Elle fut créée à Namur, à partir d’élever les coqs et les poules séparé- asiatiques, ce qui a donné une nou-
de 1940 par Monsieur Herregodts, en ment. Le Combattant de Bruges est velle race belge  : le Combattant de
partant de sujets nains fauves décou- caractérisé par sa grande et forte taille Liège (Brandt et Willems, 1971). Le
verts dans la région de Noville-Sur- et son aspect agressif. Le poids d’un Combattant de Liège est caractérisé
Méhaigne et d’Eghezée (Association coq adulte varie de 5 à 5,5 kg et celui par sa grande et forte taille et son
interprovinciale wallonne des Éleveurs d’une poule adulte est d’environ 4 kg. aspect agressif (Brandt et Willems,
d’Animaux de Basse-Cour, 2008). Son port est relevé et son dos plat est 1971). Un coq adulte pèse 5 à 5,5 kg
Elle n’a pas de lien de parenté avec peu inclinant. Vraisemblablement on et une poule adulte environ 4 kg. Le
l’ancienne grande race fauve, répan- a voulu trop accentuer ce dos « pres- combattant liégeois selon Blanchon
due en Hesbaye et dans le Namurois que horizontal  » pour faire une dis- et De Monchaux (1924) a une grande
au début du 20e siècle mais elle en est tinction forcée avec le Combattant de similitude avec son voisin et parent le
en fait le phénotype nanifié. Au début Liège. Quoiqu’il en soit, le dos doit Combattant de Bruges. La différence
Herregodt voulait recréer la Fauve de être aussi large que long. Les cuisses avec le Combattant de Bruges est que
Hesbaye mais par manque de matériel sont très charnues et les pattes bleu le dos du Combattant de Liège est fort
de démarrage il a commencé à en créer ardoisées sont très fortes, épaisses et incliné. En général le Combattant de
une version naine (Association inter- assez longues. La tête est très forte. Liège est un peu plus long, un peu
provinciale wallonne des Éleveurs La face est fortement pigmentée et moins large et un peu plus haut sur
d’Animaux de Basse-Cour, 2008). d’une couleur pourpre rougeâtre qui pattes avec une queue portée plus
Une reconnaissance tacite fut accor- peut virer vers le noir. Dans le livre haute. Les cuisses sont très charnues
dée à monsieur Herregodts en 1949. sur les monographies de races belges et les pattes bleu ardoises sont très for-
Le premier standard de la race fut (Bertaut, 1905 cité par Blanchon et tes, épaisses et assez longues. La tête
officiellement admis en 1951 et il fut De Monchaux, 1924), René Bertaut se est très forte avec des sourcils biens
seulement approuvé en 1957. demande pourquoi distinguer en deux développés. La face est fortement
Cette volaille de petite taille au port races le combattant de Bruges et le pigmentée et d’une couleur pourpre
légèrement incliné vers l’arrière, au Combattant de Liège, « deux variétés, rougeâtre jusqu’à presque noire. La
corps allongé, relativement épais, est dit-il, qui ont tant de points de ressem- crête était simple à l’origine, ce qui
considérée comme bonne pondeuse. blance », et il les réunit sous un même n’est pas du tout idéal pour un combat-
Ses œufs blancs pèsent entre 38 à 40 g. nom, celui des Combattants belges. La tant. Des années de croisements avec
Elle couve très bien, ses poussins s’élè- crête est triple et très petite. Plusieurs des Combattants de Bruges ont mené
vent facilement, les poulettes sont pré- variétés du Combattant de Bruges ont à des crêtes plus ou moins triples mais
coces. Comme l’indique aussi bien son été décrites  : (1) noir, (2) blanc, (3) grandes et irrégulières. Depuis 2000
nom, elle présente une seule variété, la bleu, (4) noir à camail doré, (5) noir à la crête simple n’est plus acceptée. De
Fauve. La Fauve de Méhaigne ne fait camail argenté, (6) bleu à camail doré, nos jours, elle doit être triple et petite
pas exception, aujourd’hui elle est dans (7) bleu à camail argenté, (8) noir à comme chez le Combattant de Bruges.
une situation critique (tableau 2). camail argenté et poitrine liserée, (9) Les mêmes 17 variétés décrites plus
noir à camail doré et poitrine liserée, avant pour le Combattant Brugeois
3.1.10. Les Combattants belges (10) bleu à camail doré et poitrine sont retrouvées chez le Combattant
liserée, (11) bleu à camail argenté et de Liège (Association interprovinciale
• Les Combattants belges de grande
poitrine liserée, (12) saumon doré, wallonne des Éleveurs d’Animaux
taille
(13) saumon argenté, (14) saumon de Basse-Cour, 2008), cependant les
3.1.10.1. Le Combattant de Bruges bleu doré, (15) saumon bleu argenté, variétés typiques de la race restent les
(Brugse vechter) (16) saumon argenté à épaule rouge, noire à camail doré et noire à camail
(17) saumon bleu argenté à épaules argenté (Brandt et Willems, 1971).
Cette race est admirablement douée rouges (Association interprovinciale La race reste rare, il ne subsiste que
pour le combat (Carpiaux, 1921). wallonne des Éleveurs d’Animaux 285 spécimens (tableau  3) répartis
Sans doute le Combattant de Bruges de Basse-Cour, 2008). Aujourd’hui, entre Flandre et Wallonie. Néanmoins,
est le plus ancien des trois combat- cette race est en danger d’extinction le Combattant de Liège reste le plus
tants belges. Ce combattant origi- (tableau  3). Il ne reste que très peu populaire de tous les grands combat-
naire de Flandre occidentale date d’éleveurs en Flandres. Cependant tants belges. Il est même élevé par
probablement du début du 19e siè- ces dernières années la race connaît quelques amateurs en Allemagne.
cle (Association interprovinciale un fort regain d’intérêt, dont il résulte
wallonne des Éleveurs d’Animaux un quasi triplement du nombre en cinq 3.1.10.3. Le Combattant de Tirlemont ou
de Basse-Cour, 2008). Comparées ans (Vlaams Interprovinciaal Verbond encore le Brabançon (Tiense vechter)
avec d’autres races de combattants les Van Fokkers Van Neerhofdieren, infor-
poules du Combattant de Bruges sont mation non publiée). Le Combattant brabançon est un vrai
de très bonnes pondeuses mais pau- coq de combat dont les caractères rap-
vres couveuses. Par an, elles pondent 3.1.10.2. Le Combattant de Liège pellent ceux du Combattant de Liège,
environ 150 œufs à coquille crème, (Luikse vechter) dont il a l’aspect extérieur, la hau-
qui pèsent parfois jusqu’à 70  g. De teur et le dos fuyant. Au début du
plus, le Combattant de Bruges produit À la fin du 19 e siècle des essais siècle passé, l’élevage de cette race
une belle quantité de chair tendre et d’amélioration des aptitudes com- se pratiquait principalement dans les
savoureuse (Carpiaux, 1921  ; Brandt batives du Combattant de Bruges villages de Cumptich, Vissenaeken,
et Willems, 1971). Il faut noter que ont été menés dans les environs de Glabbeek, Oplinter et Haekendover
certaines souches sont toujours agres- Liège. Le Combattant de Bruges a (Brandt et Willems, 1971). Le com-
sives entre elles et il est recommandé ainsi été croisé avec des combattants battant de Tirlemont est caractérisé par

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sa grande et forte taille et son aspect chair indigène aux qualités remarqua- pondeuses hybrides ou des Rhode-
agressif. Le poids du coq adulte est bles, très bonne production de chair, Island rouges (Verelst, 2004  ; 2009  ;
de 5 à 5,5  kg et celui de la poule plumes blanches, pattes blanches, à Périquet, 2008). En 1985, la Pondeuse
adulte est d’environ 4  kg. L’aspect chair blanche. La création a été entre- de Zingem était officiellement accep-
du Combattant de Tirlemont est pres- prise par Robert Vanceulebroeck à par- tée comme nouvelle race belge. La
que le même que celui du Combattant tir de 1955 au départ de croisements de Pondeuse de Zingem est une poule qui
de Liège, à l’exception de l’absence White Cornish et de la Malines blanche. est très bien adaptée au climat belge
totale du pigment foncé dans la peau, Après 7 ans de rigoureuses sélections, humide. C’est une bonne pondeuse.
les yeux, le bec et les pattes. Il existe en choisissant chaque année les indi- Les œufs ont une coquille brune et
plusieurs variétés du Combattant de vidus les plus lourds parmi 500 à 600 pèsent environ 65 g. Cependant elle est
Tirlemont, en plus des 17 variétés sujets élevés, le créateur a atteint en considérée comme une mauvaise cou-
enregistrées chez les combattants de 1962 un résultat concret et satisfaisant. veuse. En effet, la poule couve rare-
Liège et brugeois, il faut rajouter les Malheureusement pour le créateur, qui ment. Comme elle a une très grande
variétés (18) froment, (19) froment était actif dans le secteur de l’élevage aptitude au vol, il est nécessaire de la
bleu, (20) coucou à camail doré et (21) industriel de volailles, sa création fut mettre dans un promenoir assez grand
coucou (Association interprovinciale réalisée trop tard pour encore jouer un avec une clôture assez haute, sinon
wallonne des Éleveurs d’Animaux de rôle important au niveau professionnel. elle va s’échapper. Elle ressemble
Basse-Cour, 2008). Cette dernière Alors, il décida de faire reconnaître la fortement à la Braekel. Autrement
est considérée comme la variété la Poule de chair de Zingem comme race dit, le corps est rectangulaire avec une
plus typique selon Brandt et Willems d’exposition. Le standard fut accepté poitrine profonde et l’abdomen bien
(1971). En 2010, la race est quasi en 1965 (Boonen, 2010). développé. Un coq adulte pèse envi-
disparue (tableau 3). ron 2,5 kg et une poule 2 kg. La crête
C’est une volaille à chair de très grande
• Les combattants belges nains du coq est grande et droite et celle de
taille (4 kg pour la poule et 5,5 kg pour
la poule aussi par opposition à celle
Il existe une version naine de tous les le coq), croissance rapide, bonne pon-
de la poule Braekel. Les oreillons
trois grand combattants belges qui en deuse (180 œufs bruns de 62  g par
sont blancs avec souvent un reflet
diffère seulement par leur taille. Ces année) et très bonne couveuse (Brandt
bleuâtre. Les pattes sont bleu ardoi-
races sont apparues seulement dans la et Willems, 1971). Le standard de la
sées. Une seule variété est admise
deuxième moitié du siècle passé. Brandt race ne reconnaît qu’une seule variété,
dans le standard belge des races de
et Willems (1971) les mentionnaient la blanche (Association interprovin- poule (Association interprovinciale
juste brièvement en stipulant qu’il res- ciale wallonne des Éleveurs d’Ani- wallonne des Éleveurs d’Animaux
tait encore beaucoup à améliorer. Ce maux de Basse-Cour, 2008). de Basse-Cour, 2008), la dorée. La
processus a eu lieu dans les années A la fin des années’80 du siècle passé, poule ressemble beaucoup à la poule
1980 et 1990 et maintenant il existe de la race disparaissait par manque d’éle- Braekel mais la couleur de fond est
très beaux exemplaires avec des cou- veurs, des problèmes avec la fécon- plus rouge brunâtre et les barres noires
leurs beaucoup plus pures que chez les dation et des problèmes cardiaques sont moins larges. Le coq est presque
grandes races (Association interpro- chez les coqs très lourds. En 2005 entièrement rouge brunâtre avec la
vinciale wallonne des Éleveurs d’Ani- Vanceulebroeck, alors âgé de 94 ans, a queue noirâtre et un peu de dessin
maux de Basse-Cour, 2008). Le plus encore essayé une reconstruction issue barré sur les flancs et l’abdomen. Sa
populaire est le Combattant de Liège des mêmes races que dans les années poitrine n’est pas barrée par rapport à
nain, suivi de loin par le Combattant cinquante (Boonen, 2010). Avant celle du coq Braekel (Verelst, 2004  ;
de Bruges nain et finalement par le sa mort en 2010, Vanceulebroeck Association interprovinciale wallonne
Tirlemont nain qui à l’image de la avait donné ses sujets à un autre des Éleveurs d’Animaux de Basse-
grande race est menacé d’extinction éleveur de sa région qui possède en Cour, 2008 ; Périquet, 2008).
(Vlaams Interprovinciaal Verbond Van 2010 toujours onze sujets (Vlaams En 2010, deux éleveurs sont enregistrés
Fokkers Van Neerhofdieren, informa- Interprovinciaal Verbond Van Fokkers en Flandre avec 30 sujets reproducteurs
tion non publiée). Les deux premiers Van Neerhofdieren, information non (Vlaams Interprovinciaal Verbond Van
sont aussi répandus aux Pays-Bas et en publiée). Fokkers Van Neerhofdieren, informa-
Allemagne.
tion non publiée). La mort de Dion
3.1.11.2-La Pondeuse de Zingem
3.1.11. Les volailles de Zingem Delaporte en 2005 et la disparition en
(Zingems leghoen) 2009 du club avicole de Zingem ont
Deux races de Zingem sont distin- certainement réduit l’intérêt pour cette
Le nom Zingem, indique encore une
guées en Belgique : la Pondeuse et la race et diminué sa chance de survivre.
autre race, la Pondeuse de Zingem,
Poule de chair de Zingem. Zingem
de création encore plus récente que la 3.1.12. Le Coucou des Flandres
étant la commune où habitait Robert
Poule de chair de Zingem. Monsieur (Vlaanderse koekoek)
Vanceulebroeck, la personne la plus
Dion Delaporte de Zingem voulait
importante dans l’aviculture belge après
créer une poule avec la même beauté Selon Brandt et Willems (1971), le
la dernière guerre mondiale pendant
que la Braekel dorée mais qui pondrait Coucou des Flandres à une origine
presque 50 années (Verelst, 2010).
des œufs à coquille brune. Il com- commune avec la Malines, selon
3.1.11.1. Le Poulet de chair de mença dans les années septante avec toujours les mêmes auteurs, la pre-
Zingem (Zingems vleeshoen) des croisements entre des Braekels mière race nommée ne serait autre
dorées qui pondaient déjà des œufs que le type ancien de la seconde. Des
Cette race est de création assez récente. à coquille crème et d’autres races. Il sources plus anciennes le considèrent
Elle avait pour but de créer un poulet à n’est pas très clair s’il s’agissait des plutôt comme l’ancêtre de la Malines

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qui lui a fourni malgré les croisements son nom. Quand la Braekel prospérait 3.1.14. Poule de la vallée de la
avec des races asiatiques à pattes jau- dans la région de Gand au début du Zwalm (Hoen van de Zwalmvallei)
nes, non seulement son coloris typi- vingtième siècle, les autres régions en
que et ses pattes blanches mais aussi Flandres voulaient avoir elles-mêmes Frans Okerman habitant Braekel et
sa qualité de chair. Ce point de vue une race avec ce dessin magnifique compétant en génétique a mené une
est toujours suivi aujourd’hui (Detroy, et ces excellentes qualités de ponte. carrière professionnelle au Centre de
1913 ; Pulinckx-Eeman, 1927 ; Verelst, De nombreuses variétés locales sont Recherches agronomiques de Melle-
2009). Le Coucou de Flandres n’est alors développées. En Campine, on Merelbeke (Gand). Et à titre privé, il
pas seulement une race de Flandres avait la Campinoise, dans la région est passionné et détenteur de volailles
mais aussi de la région picarde (Marcq d’Anvers, la poule de Hoogstraten, de race Braekel. Lorsqu’il a entrepris
et Lahaye, 1942  ; Lahaye et Marcq, dans la région de Grammont, la poule de créer cette race autosexable qu’est
1948  ; Association interprovinciale de Grammont et dans la province hol- la Poule de la vallée de la Zwalm,
wallonne des Éleveurs d’Animaux de landaise Brabant du Nord, la poule Frans Okerman s’est basé sur une
Basse-Cour, 2008). L’origine exacte est de Chaam. La poule de Zottegem expérimentation réalisée aux USA
méconnue mais la race existe probable- est la seule de toutes ces races qui a dans les années 1930 où le croisement
ment déjà depuis des siècles (Brandt et survécu jusqu’à nos jours. La poule Plymouth Rock x Braekel dorée avait
Willems, 1971) bien qu’elle ait disparu de Zottegem est une poule très bien donné la « Cambar ». Il y a beaucoup
après la première guerre mondiale et ait adaptée au climat belge humide. Elle de races qui ont le même facteur barré
été reconstituée entre les deux guerres est résistante et demande très peu pour et le principe est l’union avec une race
(Pulinckx-Eeman, 1927). La Coucou survivre. La ponte est assez bonne dont les poussins ont le duvet brunâ-
des Flandres, parfois appelé la Poule de et les œufs à coquille blanche pèsent tre. Le duvet du poussin femelle de la
la Dendre (en référence à son territoire vallée de la Zwalm (du nom d’un ruis-
environ 60 à 65  g. Habituellement la
qui serait situé en Flandre orientale), seau près de Braekel, qui coule vers
poule ne couve pas. Parce que les
est une race active mais familière. Elle Oudenaerde et finalement se jette dans
Zottegem sont capables de voler, la
est facile à élever et ne demande pas l’Escaut), est foncé comme le duvet
mise en parcours spacieux avec une
beaucoup pour survivre. La race est de la Braekel dorée, mais les mâles
clôture suffisamment haute, s’im-
précoce et la ponte est bonne (150 œufs sont beaucoup plus pâles. La base a
pose afin de les garder. La poule de
par an). Les œufs à coquille crème consisté en des croisements entre des
Zottegem est identique à la Braekel en
pèsent environ 60 g. La croissance des poules Braekel dorées, un coq Coucou
type, poids, crête, pattes. Seulement
poussins est rapide et ils produisent de Flandres et un coq Coucou alle-
le dessin du plumage diffère beau-
une chair blanche et fine. Les poules mand. La procédure pour obtenir la
coup. Le nom « tête noire » renvoie
couvent et sont bonnes mères. C’est reconnaissance fut entamée en 1998 et
au camail de la poule. Environ la
une volaille de taille moyenne, avec acquise en 2003. Parce qu’à cette nou-
moitié aux deux tiers supérieurs du
le port horizontal. Le corps est rec- velle variété de la Braekel il manquait
camail est noire. La partie inférieure
tangulaire, la poitrine est profonde et quelques caractéristiques typiques à
est blanche avec une petite tâche trian- cette race, c’est-à-dire les tarses bleu
large, le dos est assez court et plat et la gulaire au bout de chaque plume. Le
queue est portée assez haute. La crête ardoise, les yeux foncés et la pigmen-
dessin barré du reste du plumage res- tation des attributs de la tête, on a pré-
de taille moyenne est simple et droite semble à celui du Braekel mais les
chez le coq et tombe légèrement chez féré de ne pas la nommer Braekel mais
barres noires sont plus larges ce qui de lui donner un autre nom inspiré de
la poule. Les oreillons sont rouges, les rend l’image totale plus foncée. Le
yeux rouge orangé et les pattes lisses la région d’origine (Verelst, 2003).
coq de Zottegem n’a pas le camail noir
sont blanc rosâtre. Le coq pèse envi- mais blanc. La différence avec un coq La Poule de la vallée de la Zwalm res-
ron 3 à 3,5  kg et la poule 2,5 à 3  kg. Braekel n’est pas toujours très claire semble fort à la Braekel dorée, avec en
(Association interprovinciale wallonne mais la couleur des petites plumes qui plus le facteur coucou, les pattes blan-
des Éleveurs d’Animaux de Basse- couvrent le canal auditif donne sûreté. ches et les yeux orange. Le corps est
Cour, 2008 ; Verelst, 2009). En 2005, Chez le coq de Zottegem elles sont rectangulaire avec une poitrine profonde
seuls 53 sujets étaient recensés dans toujours gris foncé ou noir, chez le et l’abdomen bien développé. La queue
toute la Belgique (tableau  2). Pour Braekel elles sont de couleur blanche. est semi-ouverte chez les deux sexes.
l’instant il y a une légère remontée en Les variétés reconnues de la Zottegem Le poids d’un coq adulte est d’environ
Flandres où il y a huit éleveurs enregis- sont argentée, dorée et citron (Verelst, 2,5 kg et celui d’une poule de 2 kg. La
trés (Vlaams Interprovinciaal Verbond 2011). Très rare, elle est menacée de crête de la poule est grande et tombante
Van Fokkers Van Neerhofdieren, infor- disparition (tableau  3). D’autre part, sur un côté. La crête du coq est grande
mation non publiée). Dans le nord de la Poule de Zottegem n’est rien d’autre et droite. Il n’existe qu’une seule variété
la France, la race est plus commune qu’une variété «  à tête noire  » de la «  dorée barré coucou  » (Association
(Verelst, 2009). Braekel avec laquelle elle est très sou- interprovinciale wallonne des Éleveurs
vent croisée, donnant déjà en F1, des d’Animaux de Basse-Cour, 2008).
3.1.13. Poule de Zottegem
(Zottegems hoen) sujets phénotypiquement Zottegem. Les Poules de la vallée de la Zwalm
De cette façon la sauvegarde de la sont de bonnes pondeuses d’œufs à
Le grand spécialiste des volailles Louis Zottegem est moins inquiétée parce coquille blanche à crème, d’environ
Vander Snickt décrivait la « Zottegem qu’elle est génétiquement très proche 65  g. Puisqu’elles sont très capa-
à tête noire  » pour la première fois de la Braekel et quelques sujets restant bles de voler, leur garde nécessite un
en 1899 dans «  Chasse et Pêche  ». permettant de rétablir toute une popu- parcours assez grand avec une clô-
L’origine de cette race est peu connue, lation à condition que la Braekel soit ture suffisamment haute, sinon elles
elle serait de la région qui lui a donné conservée (Boonen, 2008). risquent de s’échapper. Larivière et

49
Leroy (2005) avaient recensé lors de juge avicole d’Izegem et éleveur (Van Coillie, 2008). La campagne fut
l’enquête menée en 2005, douze sujets renommé de Braekel, a pris en main la un succès et le Coucou d’Izegem est
regroupés en Wallonie. En Flandres reconstitution du Coucou d’Izegem. Il maintenant plus connu dans sa région
il reste quatre éleveurs et vingt sujets a commencé avec un coq lourd coucou d’origine.
reproducteurs en 2010 (Vlaams à crête double qu’il avait retrouvé dans
Interprovinciaal Verbond Van Fokkers la région et qui ressemblait fortement 3.1.16. La Poule d’Aarschot
Van Neerhofdieren, information non aux coqs des anciennes photos. Ce (Aarschots hoen)
publiée). Une situation identique à coq a été combiné avec une poule La Poule d’Aarschot est une race
celle de la Poule de Zottegem s’ap- de combattant type brugeois. Les régionale créée entre 1980 et 2000
plique à cette race. Elle peut sans coqs F1 ont été croisés avec des pou- issue de croisements de plusieurs
problèmes être croisée avec des les fermières coucou à crête simple races, comme la Malines, la Marans,
Braekel dorées et les poules résultant et un peu de sang de Malines a été la Welbar et des combattants belges.
en F1 d’un croisement d’un coq de également introduit (Terryn, 1984). Le but était de recréer une ancienne
la vallée de la Zwalm avec une poule L’initiative a été un succès et la race race qui aurait vécu dans la région
Braekel dorée sont toujours du type est devenue à nouveau assez popu- du Hageland autour d’Aarschot. Il
« Zwalm ». Pour augmenter les effec- laire en Flandres. Il est connu que le n’existait pas une description de la
tifs de la Zwalm, des croisements avec Coucou d’Izegem combine ses qua- race, juste un témoignage d’un mar-
la Braekel (dorée) peuvent être envisa- lités de production de chair comme chand de volailles qui disait que la
gés (Verelst, 2003 ; Boonen, 2008) aucune autre volaille avec une bonne Poule d’Aarschot était une volaille
ponte. Les poules commencent à pon- de type « Malines » avec un plumage
3.1.15. Coucou d’Iseghem ou encore dre à l’âge de sept mois. Le nombre
coucou «  doré  » cependant elle est
Izegem (Izegemse koekoek) d’œufs pondu par an est d’environ
inférieure en poids. Il n’est donc pas
160. Les poules couvent facilement
E. Vander Straeten (1894) cite dans son sur que la race actuelle ressemble à la
15 œufs par couvaison. Le Coucou
œuvre Aldernardiana en Flandriana race originelle. En 2003, le standard
d’Izegem est une race très forte, très
une carte de menu de la fête de fut reconnu. La race est peu répan-
calme et familière. On peut le garder
‘Gaeydach’ du Sint-Jooris-Gilde de due et est peu rencontrée hors de sa
dans un promenoir assez limité. Une
Audenaerde de juillet 1554. Sur cette région d’origine. Aussi elle n’est tou-
clôture d’un mètre suffit parce qu’elle
carte est mentionné «  ses coppelen jours pas bien fixée, surtout au niveau
vole à peine. Le Coucou d’Izegem est
kiekens van Yseghem  » (six couples coloris (Verelst, 2003). Il existe
une volaille de chair assez grande et
de poules d’Izegem). Apparemment actuellement une centaine de sujets
forte avec une crête rosacée. Le coq
les poules d’Izegem étaient d’une telle reproducteurs en Flandres (Vlaams
pèse selon Marcq et Lahaye (1942) et
qualité que les gens d’Audenaerde Interprovinciaal Verbond Van Fokkers
Lahaye et Marcq (1948) environ 4 à
allaient tellement loin pour les cher- Van Neerhofdieren, information non
4,5 kg et la poule 3,5 à 4 kg. La queue
cher. A la fin du dix-neuvième siè- est peu développée et portée presque publiée).
cle, L.  Vander Snickt sr. demandait horizontalement. Le corps est plus ou 3.1.17. Autres races belges
aux agriculteurs de la région d’Izegem moins triangulaire avec le dos long,
de se concentrer sur la sélection de large, plat et presque horizontal. La D’autres grandes races ont existé
la poule de chair renommée de leur poitrine est large, portée bien en avant en Belgique. Sur la plupart il n’y a
région. Les éleveurs d’Izegem s’or- et assez haute. Les pattes sont lisses presque pas de données disponibles.
ganisaient et fondaient ‘t Neerhof van et blanches. Le bec est blanc, les Souvent il s’agit d’une très brève des-
Iseghem en 1907 (Terryn, 1984). Le oreillons rouges et les yeux sont oran- cription ou même juste une mention
25 janvier 1909 une collection de 100 ges. Une seule variété est reconnue, dans un seul article ou un seul livre.
sujets était rassemblée et examinée le coucou. Chez des animaux cou- Ces races n’ont jamais eu une grande
par deux délégués de la fédération cou chaque plume est irrégulièrement importance économique ou sportive et
nationale et après leur avis positif, le dessinée avec des barres gris foncé et n’ont jamais été répandues. Il s’agit de
Coucou d’Izegem fut reconnu comme gris clair. Les coqs sont normalement « races » comme la Sambrienne (Hoen
race officielle (anonyme, 1909). La plus clairs que les poules parce que van de Samber), la Modave (Modave
nouvelle race prospérait et en 1914, les barres claires sont plus larges que hoen), la Laplaigne (Laplaigne hoen),
des sujets noirs apparaissaient à l’ex- chez la poule (Association interpro- la Coutraisienne (Kortrijks hoen), le
position d’Izegem. La première guerre vinciale wallonne des Éleveurs d’Ani- Coucou de Hesbaye (Haspengouwse
mondiale a arrêté tout et les activités maux de Basse-Cour, 2008). Cette koekoek), la Poule de Grammont
du club n’ont été reprises qu’en 1921. race est à l’image de la majorité des (Geraardsbergs hoen), et la Seloigne
En 1924, la race a participé à l’expo- races belges et est classée dans la caté- (Seloignehoen) (Brandt et Willems,
sition mondiale à Barcelone. En 1925 gorie des races en danger d’extinction 1971  ; Verelst et Sleeckx, 1996). La
un centre de sélection de la race est (tableau  3). Elle est peu répandue Poule de Huttegem (Huttegems hoen)
établi à Torhout. Après trois années en Wallonie mais la population en est une exception. Cette race était
de sélection le nombre d’œufs pondu Flandres reste stable. En 2008, le officiellement reconnue au début du
par an a augmenté de 108 à 142 et leur ministre flamand du tourisme et citoyen siècle passé et aurait déjà été exposée
poids de 60 à 62,8 g (jeunes poulettes). d’Izegem, Geert Bourgeois, a lancé en 1885. C’était une race lourde à
En 1929, les premiers Izegem blancs une campagne «  Izegem koekoekt  » crête simple ou double avec les tar-
apparaissaient. En 1940, le Coucou avec laquelle il voulait promouvoir ses blancs et un plumage de couleur
d’Izegem a disparu avec le début de le Coucou d’Izegem comme produit à peu près fauve à queue noire. Elle
la deuxième guerre mondiale. Et ce régional. Treize restaurants servaient fut principalement élevée dans la
n’est qu’en 1970, que Walter Terryn, des Coucous d’Izegem authentiques région d’Audenaerde pour la couvai-

50
son d’œufs du Canard de Huttegem. (1858), qui mentionne dans son livre breuses demandes de sujets arrivent de
Après les deux guerres mondiales, la « Le poulailler », la « race naine cou- l’étranger avec en tête l’Angleterre. Le
race a disparu bien qu’il ait encore des cou dite d’Anvers ». Cette race devait premier standard du Barbu d’Anvers
essais pour la sauvegarder. Il existe être très rustique pour s’être perpétuée pour les variétés noire, coucou et blan-
même encore quelques photos en cou- avec ses caractères principaux à une che est officiellement reconnu en 1905.
leur du début des années’80 du siècle époque où les expositions n’encoura- Alors que celui de la variété « caille »
passé. Depuis presque trente ans on geaient point l’élevage. Fatalement a dû attendre le 18 avril 1910 pour être
n’a plus rien entendu de cette race et elle s’est alliée à d’autres races, mais reconnu. Cette variété était néanmoins
elle n’est plus reprise dans le standard sans perdre ses caractères propres de exposée depuis 1906. Malgré un recul
des volailles de races belges (Verelst, race naine et barbue. En 1882, La Perre brutal de la race en Belgique, le Barbu
2005  ; Association interprovinciale De Roo décrivait la variété « coucou », d’Anvers deviendra néanmoins un
wallonne des Éleveurs d’Animaux de ce qui fait dire à bien des auteurs que fameux ambassadeur pour l’aviculture
Basse-Cour, 2008). Aucune des races c’est cette variété qu’il fallait considé- sportive belge, à l’étranger. Encore
mentionnées ci-dessus n’a été révélée rer comme plumage type à cette époque aujourd’hui elle est certainement la race
dans l’enquête de recensement réali- là. C’est vers 1890, moment où les la plus répandue en dehors des frontiè-
sée en 2005 par Lariviere et Leroy. expositions commençaient à évoluer res belges (Verelst, 2009). Le Barbu
favorablement en Belgique, que l’on d’Anvers est une volaille de petite taille
commença réellement et sérieusement possédant un type ramassé qui lui est
3.2. Races de petites tailles
à s’intéresser à cette petite poule bar- propre, basse sur pattes, dos très court,
originales bue. C’est L. Vander Snickt sr qui en poitrine large et portée relevée et queue
Contrairement aux variétés naines, était le plus fervent défenseur. Déjà en peu développée (Carpiaux, 1921). Il
citées ci-dessus, issues de la réduction 1895, lors d’une exposition avicole à est caractérisé par le grand développe-
du volume des grandes races, les races Bruxelles, il était dénombré 51 Barbus ment de sa barbe, de ses favoris (plu-
originales ne possèdent pas leur pareil d’Anvers. Pour la même année, il est mes qui garnissent la face ou les joues)
chez les grandes races. trouvé dans le catalogue de l’exposition et de son camail. Les ailes sont portées
de l’Union Avicole de Liège, une belle presque à la verticale, de telle sorte que
3.2.1. Le Barbu d’Anvers (Antwerpse collection en coucou et en noir. À la fin les bouts touchent presque le sol. Les
baarkriel) du 18e et au début du 19e siècle, Michel Barbus d’Anvers nains sont très vifs,
Van Gelder recherche en Belgique, en familiers et peuvent être tenus dans un
Le Barbu d’Anvers est l’une des races France, en Hollande et en Allemagne parquet réduit. La ponte est bonne, les
naines les plus anciennes  ; elle fut tous les spécimens qu’il était possible œufs généralement à coquille blanche
considérée de tout temps comme ayant d’obtenir en Barbues, puis au départ pèsent moins de 35 g. Les poules sont
été créée dans la province d’Anvers, de ces poules hétéroclites et dispara- bonnes mères et bonnes couveuses.
dont elle porte le nom (Collier, 1942 ; tes il va pratiquer un élevage consan- Vingt-neuf variétés de cette race sont
Association interprovinciale wallonne guin très poussé, même entre frères et
des Éleveurs d’Animaux de Basse- reconnues (Association interprovin-
sœurs. Très vite ces accouplements ciale wallonne des Éleveurs d’Animaux
Cour, 2008). auront pour conséquence de fixer les de Basse-Cour, 2008) en 2008  : (1)
Le Barbu d’Anvers trouve ses origi- caractères essentiels donnant naissance noir, (2) blanc, (3) bleu, (4) bleu liseré
nes dans les volailles naines et mi-nai- au Barbu d’Anvers connus aujourd’hui. (5) gris perle, (6) fauve, (7) rouge, (8)
nes barbues qui existent depuis plu- Rapidement le Barbu d’Anvers devient coucou, (9) saumon doré, (10) saumon
sieurs siècles dans le nord et le sud une race nationale belge de premier argenté, (11) saumon blanc doré, (12)
des anciens Pays-Bas (Belgique, plan et en 1910, année qu’il faut un peu caille, (13) caille bleu doré, (14) caille
France du Nord, Pays-Bas). Déjà au considérer comme celle de l’apogée argenté, (15) caille bleu argenté, (16)
17e siècle, des poules barbues de la de la race, une statistique faite par le « fauve herminé noir, (17) fauve herminé
variété caille étaient représentées sur Club avicole du Barbu nain », annonce bleu, (18) blanc herminé noir, (19)
des peintures du peintre Albert Cuyp le chiffre incroyable de 9.300 Barbus blanc herminé bleu, (20) fauve à queue
(Brandt et Willems, 1971  ; Périquet, d’Anvers bagués, dont 2930 étaient noire, (21) mille-fleurs, (22) porcelaine
2008). Cependant, les écrits qui le inscrit au livre des origines. Pour la ou encore isabelle, (23) porcelaine ocre
concernent sont rares. Néanmoins, il seule année de 1909, en comptabilisant blanc, (24) noir caillouté blanc, (25)
est rapporté avec exactitude qu’une les expositions patronnées par ce club, bleu caillouté blanc, (26) gris perle
petite poule Barbue existait à l’état non il a été exposé 6.890 Barbus d’An- caillouté blanc, (27) noir tacheté blanc,
sélectionné en Belgique dans le cou- vers pour 961 exposants. Autre signe (28) bleu tacheté blanc, (29) gris perle
rant du 19e siècle (Collier, 1942). Le de l’essor que prend cette petite poule tacheté blanc.
peintre animalier René Déclin aurait barbue, le Club Avicole du Barbu Nain
possédé un ouvrage français, édité à comptait 465 membres régulièrement Le Barbu d’Anvers reste la seule race
Paris en 1817, dans lequel, la poule inscrits à la date du 31 juillet 1910. naine belge non menacée à l’heure
barbue est citée, mais on lui attribuait Ce club, tenait deux à trois conféren- actuelle d’extinction. Mille cinq cents
les Pays-Bas comme habitat (Brandt ces réservées exclusivement aux races sujets étaient recensés en 2005 par
et Willems, 1971). Le même ouvrage, barbues belges, car elles sont quatre Larivière et Leroy.
en décrivant la variété « coucou », spé- à cette époque le Barbu d’Anvers, le 3.2.2. Le Barbu de Grubbe (Grubbe
cifiait que cette couleur portait le nom Barbu de Grubbe, le Barbu d’Uccle et baardkriel)
de Barbu d’Anvers. Malheureusement le Barbu d’Everberg. Les trois derniè-
on ne sait pas de quel œuvre il s’agit. res nommées sont considérées comme Dans les environs de 1904 naquit
La plus ancienne citation de la race des variétés de la première et elles ont dans l’élevage du Grubbe chez
connue à ce moment est de Ch. Jacques toutes les mêmes origines. De nom- Robert Pauwels près de Kortenberg

51
un Barbu d’Anvers sans queue (d’où premières variétés qui sortaient de Aujourd’hui et malgré son statut de
la considération par certain du Barbu l’élevage de Michel van Gelder furent race en danger d’extinction, le Barbu
du Grubbe  comme une race dérivée la mille-fleurs et la porcelaine. Mais d’Uccle représente la troisième race en
du Barbu d’Anvers) (Blanchon et De après seulement quelques années, des effectifs des races naines belges après
Monchaux 1924 ; Brandt et Willems, Barbu d’Uccle blancs, noirs et cou- les Barbues d’Anvers et de Watermael
1971  ; Association interprovinciale cous étaient montrés aux expositions. (tableau 2).
wallonne des Éleveurs d’Animaux de La race a fait son chemin en Belgique
3.2.4. Le Barbu d’Everberg
Basse-Cour, 2008). Par des accouple- sans atteindre les sommets du Barbu
ments favorables on parvint à créer d’Anvers et elle n’est jamais parvenue (Everbergse baardkriel)
une belle collection de sujets que l’on à s’imposer à l’étranger comme lui, Vers 1906, il fut obtenu au château
vit pendant quelques années dans les justement parce que les pays voisins d’Everberg près de Bruxelles un barbu
expositions et auxquels on donne le possèdent déjà une race un peu simi- d’Uccle sans queue. La race ne prit
nom du Barbu de Grubbe. Après la laire à la Barbue d’Uccle (la Sabelpoot) guère d’extension, jusque vers 1918,
première guerre mondiale on a plus vu et dans les mêmes variétés. Comme des sujets furent présentés lors de
ces volailles aux expositions, pendant pour toutes les races européennes, les manifestations organisées par le Club
des dizaines d’années. Le Barbu de deux guerres mondiales sont venues avicole du Barbu nain (C.A.B.N.)
Grubbe ne diffère du Barbu d’Anvers anéantir beaucoup d’efforts. Petit à de Bruxelles. Il disparut et refit une
que par l’absence du croupion et de petit, la race a donné des signes de timide apparition en 1948 avant de
la queue (Brandt et Willems, 1971). dégénérescence. En avril 1969, le s’éteindre à nouveau. Le Barbu
Pour ce qui concerne les variétés de «  Club belge du Barbu d’Uccle  » est d’Everberg est une race sans queue
cette race, toutes les variétés du Barbu fondé sous la présidence de Madame dérivée du Barbu d’Uccle. Comme
d’Anvers sont également admises la Baronne Y. de Rosée. Depuis, une chez toutes les volailles sans queue
(Association interprovinciale wallonne sélection sévère a porté ses fruits avec les dernières vertèbres coccygiennes
des Éleveurs d’Animaux de Basse- le travail très actif du club qui regrou- sont absentes. Hormis l’absence de
Cour, 2008). À l’heure actuelle, on pait tous les barbus belges. Le Barbu queue, il est identique au Barbu d’Uc-
dénombre 172 Barbu du Grubbe dont d’Uccle, appelé aussi en Belgique cle. Pour les variétés de la race on
la majorité est enregistrée en Flandre «  fleur vivante de nos jardins  » pour retrouve toutes les variétés de Barbu
(110 sujets). Bien que rare, la race ses jolis et riches coloris de ses varié- d’Uccle (Association interprovinciale
est aussi vue régulièrement aux expo- tés mille-fleurs et porcelaine, ajoutés wallonne des Éleveurs d’Animaux de
sitions aux Pays-Bas et depuis 2008 a ses formes extérieures très spécia- Basse-Cour, 2008).
elle est aussi reconnue en Allemagne les, est un oiseau de choix pour la À l’heure actuelle quelques spécia-
(Verelst, 2009). volière et le jardin. La poule Barbue listes parviennent à en remontrer. La
3.2.3. Le Barbu d’Uccle (Ukkelse d’Uccle est assez bonne pondeuse, race Barbu d’Everberg est l’une des
bonne couveuse et mère. Blanchon races belges les plus menacées de
baardkriel)
et De Monchaux (1924) considéraient disparition (tableau  2). Cependant,
D’après Collier (1942), le Barbu d’Uc- les Barbus d’Uccle, d’Everberg et du la race a connu une remontée très
cle est créé au début des années 1900. Grubbe comme trois races dérivées de remarquable avec 94 sujets en 2010
C’est Michel Van Gelder, un bruxellois Barbu d’Anvers. (Association interprovinciale wal-
qui commence la sélection des races à Les variétés principales de cette race lonne des Éleveurs d’Animaux de
tarses emplumés (race dite pattue). Il sont essentiellement (Collier, 1942  ; Basse-Cour, information non publiée ;
était aidé dans ses travaux par Robert Brandt et Willems, 1971  ; Verelst, Vlaams Interprovinciaal Verbond Van
Pauwels et conseillé par Louis Vander 2009) : mille-fleurs, porcelaine, blanc, Fokkers Van Neerhofdieren, informa-
Snickt. En prenant comme animaux noir, bleu et caillouté (Collier, 1942 ; tion non publiée).
de base le Barbu d’Anvers et en le Brandt et Willems, 1971). Cependant,
croisant avec des volailles pattues et 3.2.5. Le Barbu de Watermael
28 variétés sont enregistrées par le
en pratiquant un élevage consanguin (Watermaalse baardkriel)
standard belge des races de poules
très étroit, Van Gelder arriva à fixer naines (Association interprovinciale Alors que le Barbu de Watermael figure
sur le Barbu d’Anvers une crête sim- wallonne des Éleveurs d’Animaux de parmi les races relativement les plus
ple et le plumage des tarses et des Basse-Cour, 2008) : (1) noir, (2) blanc, jeunes du répertoire national belge, son
doigts. Après seulement quatre à cinq (3) bleu, (4) bleu liseré, (5) gris perle, origine est très mal documentée. Tout
ans d’effort il obtint une naine pattue (6) fauve, (7) rouge, (8) coucou, (9) ce qui est connu est que la race a été
à crête simple ayant hérité la barbe, saumon doré, (10) saumon argenté, créée par Antoine Dresse à l’élevage
la crinière, le dos très court, le port (11) caille, (12) caille bleu doré, (13) des Fougères à Watermael au début
de la queue très haute et les tarses très caille argenté, (14) caille bleu argenté, du siècle passé. Sa création a toujours
courts du Barbu d’Anvers. Il l’expose (15) fauve herminé noir, (16) fauve été entourée d’un vrai mystère inex-
pour la première fois en 1905 et il lui herminé bleu, (17) fauve à queue plicable et il est sans doute regrettable
donne le nom de Barbu d’Uccle (ban- noire, (18) mille fleurs, (19) porce- que feu Oscar Dresse, fils du créateur
lieue de Bruxelles). laine (isabelle), (20) porcelaine ocre de la race, décédé vers la moitié du
En 1909, le Barbu d’Uccle, qui n’était blanc, (21) noir caillouté blanc, (22) siècle passé, soit resté aussi discret sur
encore qu’une variété pattue du Barbu bleu caillouté blanc, (23) gris perle l’origine d’une race qu’il a vu naître.
d’Anvers, avait fait un fameux che- caillouté blanc, (24) noir tacheté blanc, Comme les créateurs ont voulu garder
min. Non seulement la race avait (25) bleu tacheté blanc, (26) gris perle le secret de sa création, nous n’insiste-
atteint une certaine perfection, mais tacheté blanc, (27) blanc herminé bleu rons donc pas d’avantage sur l’origine
encore elle était réellement fixée. Les et (28) blanc herminé noir. de cette race pourtant belle et originale

52
(Brandt et Willems, 1971). Sa création Enfin, cette race considérée comme elle ne prendra jamais l’essor espéré.
selon Collier (1942) remonte à l’année la plus récente des races Barbues bel- Elle restera en tout l’apanage de quel-
1915. Cependant ce n’est qu’en 1922 ges, est actuellement la deuxième race ques amateurs sportifs. Le premier
que nous trouvons pour la première fois Barbue élevée en Belgique après le standard officiel de la race, est admis
son inscription à une exposition bruxel- Barbu d’Anvers (tableau 2). en 1934. Depuis sa création, cette
loise. En ce qui concerne sa création, race a très souvent été confondue avec
3.2.6. Le Barbu de Boitsfort l’Ardennaise naine (Collier, 1942).
on est à peu près certain que le Barbu
d’Anvers y joua son rôle, même si le (Bosvoordse baardkriel) En 1971, Brandt et Willems rappor-
type du Watermael s’en écarte assez Cette race est la plus jeune des Barbus taient que la vraie Naine belge étant
bien. Il est en effet prouvé que barbe, belges. Vu qu’il existait déjà une race pour ainsi dire éteinte, on présente
crinière et hauteur des pattes lui ont été sans queue dérivée des Barbus d’An- fréquemment sous cette étiquette des
léguées par l’Anvers. Pour le reste, vers et d’Uccle, il était quasi logique mauvaises Ardennaises manquant de
Oscar Dresse écrit qu’elle n’a aucun qu’un jour une version sans queue du pigmentation, au dos assez court et un
lien de parenté avec la Padoue naine Barbu de Watermael serait créée. En port de queue un peu relevé.
(Collier, 1942; Brandt et Willems, 1997, le club des barbus montrait quel- Toujours selon Brandt et Willems
1971). En prenant cette affirmation ques sujets à l’exposition nationale de (1971), la Naine belge, n’a absolument
pour vraie on peut se demander quelle Bruges et la reconnaissance définitive rien de commun avec l’Ardennaise,
autre volaille naine de l’époque a pu suivait en 2001. La race fut créée par alors que la dernière a des formes allon-
apporter la huppe et la petite crête en des croisements entre des Barbus de gées, la première doit posséder des for-
pointes et pour quelle raison le premier Watermael et de Grubbe. La seule mes très arrondies. Cette volaille de très
standard considérait comme défaut une différence avec le Watermael est l’ab- petite taille, alerte, a l’allure éveillée,
huppe de Padoue et sa protubérance sence de vertèbres coccygiennes. Pour les formes gracieuses, bien proportion-
crânienne. la dénomination de la race on a choisi nées et arrondies, le tout constituant un
Le Barbu de Watermael ne prit jamais «  de Boitsfort  » d’après la commune ensemble très élégant. Elle présente une
l’extension des autres races barbues bruxelloise Watermael-Boitsfort. crête simple, un plumage plein et serré.
belges et resta même longtemps une Ainsi son nom montre très bien que le Elle est vive dans ses mouvements, les
race locale bruxelloise. Très peu Barbu de Boitsfort est fortement lié à attributs de la tête sont très petits, les
d’auteurs étrangers la mentionnaient celui de Watermael. La race est tou- tarses de longueur moyenne, lisses et
dans leurs livres ou leurs écrits et il jours très rare mais connaît pour l’ins- de coloration bleu ardoise, les oreillons
fallut la création d’un club spécialisé tant un progrès important, surtout en sont ronds, la queue est élégamment
de la race pour enfin la promouvoir. Flandres (Association interprovinciale courbée et portée assez haute. Cette
Après la deuxième guerre mondiale un wallonne des Éleveurs d’Animaux poule décrite selon Collier (1942) et
club spécialisé s’ébaucha également de Basse-Cour, non publié  ; Vlaams Brandt et Willems (1971), comme spor-
en France et la race y connut un cer- Interprovinciaal Verbond Van Fokkers tive, rustique, vive et très familière, peut
Van Neerhofdieren, information non se tenir dans un espace réduit, bonne
tain engouement.
publiée). pondeuse d’œufs de 30 à 35  gr, c’est
Cette volaille naine, semi-huppée et une bonne couveuse et une bonne mère,
d’allure vive et dégagée est représen- 3.2.7. La Naine belge (Belgische kriel) les poussins s’élèvent facilement. 12
tée sous 30 variétés  : (1) noire, (2) variétés sont reconnues par le standard
La Naine belge ou encore la Belge
blanche, (3) bleue, (4) bleue liserée, (Association interprovinciale wallonne
naine, appelée aussi de Barbarie
(5) fauve, (6) rouge, (7) coucou (8) des Éleveurs d’Animaux de Basse-Cour,
(Blanchon et De Monchaux, 1924)
saumon doré, (9) caille, (10) caille 2008) : (1) noir, (2) blanc, (3) bleu, (4)
doit être considérée comme le type
bleue dorée, (11) caille argenté, (12) saumon doré, (5) saumon bleu doré,
belge d’une petite volaille de la variété
caille bleue argenté, (13) caille blanc (6) saumon argenté, (7) saumon bleu
saumon dorée qui était très répan-
doré, (14) caille blanc citron, (15) argenté, (8) saumon argenté à épaules
due dans toute l’Europe occidentale
fauve herminé noir, (16) fauve her- rouges, (9) saumon bleu argenté à épau-
vers le milieu du 18e siècle (Brandt
miné bleu, (17) blanc herminé noir, les rouges, (10) saumon blanc doré, (11)
et Wilems, 1971). Cette poule por-
(18) blanc herminé bleu, (19) fauve froment et (12) froment argenté. En
tait plusieurs dénominations selon la
à queue noire, (20) mille-fleurs, (21) 2009, une treizième variété a été recon-
région, elle est appelée Naine dorée et
porcelaine (isabelle), (22) porcelaine nue, saumon doré clair, élevée par A.
Poule anglaise par les francophones,
ocre blanc, (23) bleue caillouté blanc, Verelst et R. Boonen.
Poules des jardins (Gartenhühner)
(24) gris perle caillouté blanc, (25) La race Belge naine fut classée en
par les germanophones et «  Engelse
noir tacheté blanc, (26) bleue tacheté danger d’extinction en 2010, 168
kiekskens  » par les néerlandophones
blanc, (27) gris perle tacheté blanc,(28) sujets étaient recensés dans toute
(Brandt et Wilems, 1971). C’est vers
gris perle (29) saumon argenté et (30) la Belgique, dont la majorité est en
la fin de 1909 que quelques amateurs
noire caillouté blanc. Flandre (tableau 2).
se mirent à sélectionner cette petite
En 1971, un club fut fondé aux Pays- volaille très jolie en orientant cette 3.2.8. La Naine de Waes (Waasse kriel)
Bas et aujourd’hui la race y est bien sélection vers une harmonie de for-
répandue. Plusieurs importations en mes gracieuses, bien proportionnées Vraisemblablement originaire de la
Allemagne, Suisse, Italie et Slovénie et très arrondies (Collier, 1942). Il région dont elle porte le nom (le Pays
ont eu lieu récemment de sorte qu’on faut cependant attendre une vingtaine de Waes dans le nord-est de la pro-
y rencontre des Watermaels aussi d’années avant que la race ne puisse vince de Flandre orientale), on ne
aux expositions en plusieurs variétés être considérée comme fixée. Barrée connait absolument rien sur son ori-
(Verelst A., observations personnelles). par plusieurs races naines similaires, gine. À vrai dire, elle n’a jamais été

53
fort répandue et semble être une race les œufs d’oiseaux de gibier. Le coq l’on désigne aujourd’hui par «  caille
plutôt locale. était fier et batailleur. D’après Brandt claire  ». Des écrits datant d’avant la
La Naine de Waes n’est autre chose et Willems (1971), on lit souvent à première guerre mondiale la décrivent
qu’une Naine belge à crête double son sujet qu’il a beaucoup de simili- comme une volaille très vive, crête
(Association interprovinciale wal- tude avec le «  Old English Game  » simple et oreillons blancs (Brandt
lonne des Éleveurs d’Animaux de (Combattant anglais nain ancien type). et Willems, 1971). Certains auteurs
Basse-Cour, 2008). Elle doit donc On sait aussi que cette race fut utili- citaient déjà les variétés dorée, argen-
en posséder tous les caractères essen- sée après-guerre pour recréer la Naine tée, coucou, noire, blanche, fauve et
tiels. C’est une volaille très ample, du Tournaisis. Après sa recréation, la mille-fleurs. Certaines étaient à pattes
très fournie, aux faucilles largement race a connu un parcours difficile, son bleues, d’autres à pattes blanches. En
cintrées. Tout comme la Naine Belge, standard étant différent en Wallonie, en 1914, suite aux restrictions amenées
la Naine de Waes est avant tout une Flandres et aux Pays-Bas. Les sujets par la guerre, son engouement alla
volaille sportive. Pour son standard, hollandais étaient mêmes d’un coloris encore en augmentant et c’est ainsi
il faudra bien se référer à celui de la différent des sujets belges. En 1984, que William Collier de Bruxelles
Naine belge. Malheureusement, cette M. Lambiotte publie un article de 18 commença sa sélection pour en faire
race est dans une situation critique. pages sur cette race. Il donne un aperçu une race stable, en recherchant avant
Cent et sept sujets sont enregistrés, de son histoire et des hypothèses sur tout à améliorer encore ses qualités
exclusivement en Flandre (tableau 2). la génétique du coloris typique à cette utilitaires. Elle s’orienta vers une
race. En 2006, le standard flamand volaille plus grande, plus volumineuse
3.2.9. La Naine du Tournaisis été remplacé par un nouveau standard et plus massive, pour aboutir finale-
(Doornikse kriel) belge. Depuis sa situation s’est légè- ment à une race de taille intermédiaire
rement améliorée. La seule variété entre les naines et les races de grande
Cette petite race ancienne, était élevée reconnue par Collier (1942), Marcq taille, chez laquelle sont recherchées
dans la commune de Bléharies, située et Lahaye (1942), Lahaye et Marcq les qualités utilitaires connues encore
sur l’Escaut à son entrée en Belgique. (1948), Brandt et Willems (1971) et aujourd’hui. En décembre 1930, MM.
Si cette race s’est prolongée depuis si l’Association interprovinciale wallonne René Delin, Frans Van Hout et William
longtemps, c’est que sa conservation des Éleveurs d’Animaux de Basse- Collier élaborèrent un premier projet
était liée à de véritables qualités de rusti- Cour (2008) reste la bariolée. Comme de standard. Ce dernier fut finalement
cité, de ponte et de chair. Cette race est la majorité des races naines belges, la approuvé le 12 janvier 1932 (Collier,
aussi appelée Mille-fleurs du Tournaisis, Naine de Tournaisis est aujourd’hui 1942  ; Brandt et Willems, 1971).
Naine du Tournaisis ou encore la Poule menacée d’extinction, comme indi- Cette petite poule d’apparence plus
du Batelier (Collier, 1942  ; Brandt et qué dans le tableau  2, son nombre ne ou moins basse sur pattes, mais sans
Willems, 1971). Cependant, selon dépasse guère 150 individus. exagération, au corps long, au bassin
Collier (1942), cette race fut anéantie bien développé et bas, à la queue bien
lors de la guerre 1914-1918. 3.2.10. La Bassette (Bassette)
développée et l’allure vive, possède
Dans Chasse et Pêche de 1923, nous A la fin du 19e siècle, une poule de petite tous les attributs d’une bonne pon-
trouvons quelques lignes à son sujet, taille était propagée dans la région deuse du type de l’ancienne poule du
Pulincks-Eeman écrit qu’il a rencontré liégeoise et dans le sud du Limbourg pays. La Bassette liégeoise est une
cette race pour la première fois durant belge. Elle se perpétuait dans toute volaille pouvant très bien convenir
la fin du 19e siècle le long de la frontière cette région à l’état non sélectionné et pour les parquets restreints, mais elle
belgo-française, alors qu’il donnait dans on lui donnait communément la déno- se plaît cependant davantage quand
cette région des conférences sur l’essor mination de Bassette ou de Bassette elle dispose d’une certaine liberté. La
de l’aviculture en Belgique. Comme liégeoise. Il faut souligner ici que race est d’instinct assez familier. Sa
cité par Brandt et Willems (1971), R. l’appellation Bassette est typiquement rusticité est extraordinaire. Très bonne
Du Manoir qui exposait quelques sujets liégeoise et désigne en wallon liégeois pondeuse, sa production en œufs peut
à l’exposition de Pâturage, également une volaille naine, donc une volaille varier de 125 à 180 œufs de très belle
en 1923, dit qu’il a connu cette race et de petite taille, sans désignation de grosseur, d’un poids normal de 42  g
qu’en 1883, alors qu’il avait 15 ans, son race (Collier, 1942; Brandt et Willems, et pouvant aller jusqu’à 48 g (Collier,
père recherchait déjà la Mille-fleurs du 1971). Jean Denis, un des pionniers 1942; Brandt et Willems, 1971). La
Tournaisis pour l’incubation de perdrix de l’aviculture et de la cuniculture lié- Bassette liégeoise convient également
et de faisans. Il dit encore que les cam- geoise avait à maintes reprises raconté très bien comme couveuse. Ses pous-
pagnards de la région désignaient cette qu’il se rappelait très bien de cette sins s’élèvent sans la moindre diffi-
petite volaille sous la dénomination de petite poule excessivement sauvage et culté. Dix-huit variétés composent
Tiquetée. Léon Duquesne (1913) don- avide de liberté. On croyait à l’époque cette race : (1) noire, (2) blanche, (3)
nait une description très détaillée de la qu’elle avait été obtenue par croise- bleue, (4) bleue liserée, (5) gris perle,
race, de même que sa couleur. Il affir- ment d’une petite race locale avec des (6) fauve, (7) saumon doré, (8) saumon
mait aussi connaître la race depuis bien «  poules anglaises  ». Elle était très argenté, (9) sauvage doré (faisan), (10)
longtemps. Toujours d’après cet auteur recherchée pour l’élevage des faisans sauvage argenté (faisan argenté), (11)
le coq pesait 750 g et la poule un peu et des perdreaux. Le peintre animalier caille, (12) caille bleu doré, (13) caille
moins. La poule était bonne pondeuse et très grand connaisseur, Maître René argenté, (14) caille bleu argenté, (15)
d’œufs d’environ 37 g, très bonne cou- Delin, la décrivait sous des parures caille gris perle argenté, (16) fauve
veuse et excellente mère. Elle manifes- très diverses, en spécifiant néanmoins herminé noir, (17) blanc herminé noir,
tait généralement l’envie de couver dés qu’on la rencontrait surtout sous un (18) fauve à queue noire. Aujourd’hui
qu’elle avait pondu 12 à 13 œufs, cette plumage possédant beaucoup d’analo- la race est à l’image de ces congénères
qualité la faisait rechercher pour couver gie avec celui de la caille, variété que belges, elle est en danger de disparition

54
(tableau 2). Bien qu’elle soit liégeoise nombreux croisements. Il serait alors scientifique et culturel, au développe-
d’origine, cette race est équitablement possible d’envisager des programmes ment sociétal et à l’économie rurale. Il
répartie entre la Wallonie et la Flandre de conservation qui s’appuieraient faut aussi en assurer la cohérence, on
(tableau 2) mais est également élevée sur une base objective. Aujourd’hui, reproche assez souvent aux program-
aux Pays-Bas et en Allemagne. de tels programmes de conservation mes de conservations des ressources
manquent souvent, qu’ils ne soient génétiques animales en Belgique l’ab-
tout simplement même pas encore sence de coordination entre les diffé-
3.3. Autres races belges naines
envisagés (comme c’est le cas pour rentes parties concernées par le pro-
D’autres races ou variétés belges de la majorité des races de poules bel- gramme et le manque de continuité des
petite taille existent ou ont existé. On ges) ou qu’ils n’aient pas encore une projets (l’exemple de la Famennoise
peut citer entre autres la race Bleue envergure suffisante (cas des poules montre que des programmes peuvent
de Lasnes qui n’est pas reconnue offi- de races Famennoise et Ardennaise être suspendus alors que la menace sur
ciellement. Il s’agissait d’un essai de par exemple). la race n’a pas été maîtrisée).
création d’une race naine huppée qui La préservation d’une race doit En conclusion, pour se donner les
pondrait des œufs à coquille verte. aussi prendre en compte les scéna- moyens de réellement sauvegarder les
Après 20 ans de sélection, elle n’est rios «  catastrophe  » qui pourraient races de poules locales en Belgique, il
toujours pas bien fixée. conduire à une disparition beaucoup est important d’envisager :
plus brutale de la race (une grosse de développer de nouvelles procédures
4. Discussion crise sanitaire par exemple). informatisées pour faciliter la collection
et conclusion On peut alors envisager deux grands et l’entretien des performances et des
types de programmes de conservation. informations sur les ressources généti-
En Belgique comme d’une façon géné-
La plus évidente consiste à mainte- ques animales en général et sur les races
rale en Europe, actuellement, les sou-
nir une race donnée dans un environ- de poules concernées en particulier ;
ches commerciales dominent la pro-
nement aussi proche que possible de d’analyser la structure des différentes
duction de viande et d’œufs. Les races
celui d’origine mais dans des condi- races de poules et de formuler les recom-
locales quant à elles, sont détenues
tions d’élevage protégé pour éloigner mandations adéquates pour la conserva-
presque uniquement par des éleveurs
le risque de disparition brutale de tion effective de chaque race ;
amateurs et collectionneurs. Pour la
cet échantillon préservé. Ce type de
majorité des races de poules belges, la de mettre en place des cryobanques pour
démarche est dit in situ, par opposition
population présente un très petit effectif assurer un archivage systématique de la
aux programmes qui reposent sur des
(tableaux  2 et 3). La conservation de semence afin de prévenir la perte acci-
méthodes dites ex situ qui consistent
ces races belges en majorité menacées dentelle due à des catastrophes ;
à conserver en dehors de leur habitat
d’extinction est le devoir de tout un
naturel des éléments qui permettent de solliciter de la part des autorités
chacun. En effet, la biodiversité en
de reconstituer la race. Il s’agit dans compétentes une analyse périodique
général et avicole en particulier est un
ce cas de collecter et de conserver les (tous les deux ans, voire tous les ans)
bien commun. Il convient donc d’assu-
éléments nécessaires à la reconstitu- pour mesurer efficacement l’évolution
rer la reproduction des animaux dans de
tion de la race sous forme de semence des races de poules belges.
bonnes conditions et de limiter l’éléva-
congelée dans de l’azote liquide.
tion de la consanguinité par l’utilisation
Cette cryoconservation permet d’éli-
de méthodes de gestion efficaces, avec
miner complètement les principaux Summary
une augmentation de la taille des popu-
lations. Il est indispensable de veiller
risques de disparition brutale et rend Belgium has a highly divers avian
possible une régénération de la race de genetic heritage. The hen, with
à obtenir un effectif génétique efficace
façon simple. De plus, la conservation
important, cela conduit à conserver about forty breeds and hundreds
de sang ou d’ADN est utile pour des
pour la reproduction un bon nombre de
études génétiques, notamment pour of varieties, takes pride of place
coqs (1coq/2-3 poules). among Belgian and European
l’identification des mutations morpho-
Pour avancer, il serait utile d’actualiser logiques caractérisant ces races. domestic animal breeds.
et/ou d’enrichir les bases de données
Si la cryoconservation est efficace à However, these breeds of the
sur les populations considérées. Il est traditional hen, are among the
coup sûr, elle requiert une formation
au moins nécessaire d’avoir un recen-
des éleveurs et une centralisation de la most endangered animal gene-
sement à jour et il faudrait dans la
plupart des cas compléter – voire com-
conservation de la semence. La ten- tic resources in the world. This
dance actuelle est plutôt de privilégier document reviews the origin and
mencer à collecter  – les informations
les méthodes in situ tout en gardant au the state of the different breeds of
sur les caractéristiques moléculaires.
moins un minimum de patrimoine de la
L’exploitation de ces données permet-
race « pour le cas où…». Une démar- Belgian hens that still exist.
trait d’évaluer la diversité génétique
che dynamique de valorisation qui met
au sein des races ou entre les races,
en avant la protection des ressources
en particulier entre celles qui ont des
permet d’établir un noyau d’élevage
ancêtres communs.
sain pour approvisionner les amateurs,
Ces éléments permettraient aussi les centres de recherche, les marchés et
de mesurer l’érosion génétique que les parcs animaliers. Ces programmes
l’on constate dans les populations de de conservation devraient être encadrés
taille insuffisante et d’évaluer l’im- par une gestion génétique et économi-
pact de l’introgression due à de trop que, contribuant ainsi à l’enseignement

55
Tableau 2  : situation des grandes races belges d’après Carpiaux (1921), Lariviere et Leroy (2005), Brandt et Willems
(1971), Périquet (2008), Moula et collaborateurs (2011), Vlaams Interprovinciaal Verbond Van Fokkers Van Neerhofdieren
(information non publiée) et Association interprovinciale wallonne des Éleveurs d’Animaux de Basse-Cour (information
non publiée).

Males Femelles
Statut de la
race pour
Races Flandre Wallonie Flandre Wallonie Poids toute la
Poids Poids Ponte
de Belgique
Adulte Adulte annuelle
l’œuf en 2010
2005 2010 2005 2010 (kg) 2005 2010 2005 2010 (kg) (œuf)
(gr)

Aarschot 11 28 - - - 38 77 - - - - - Critique

Ardennaise 12 15 122 68 2-2,5 37 55 511 213 1,75-2 120-180 55-65 En danger

Brabançonne 38 65 18 27 < 2,5 119 196 62 88 <2 150-200 60-70 En danger

Braekel 144 157 48 - 2,5 476 521 163 - 2,5 180 65 En danger

Combattant de
11 56 2 - 5-5,5 47 141 7 - 4 150 65-75 En danger
Bruges

Combattant de
27 42 34 37 4-5 99 95 117 111 3,5-4 - - En danger
Liège

Combattant de
3 13 4 - 5 7 20 13 - 4 - - Critique
Tirlemont

Coucou des
12 12 - - 3-3,5 41 44 - - 2,5-3 150 - Critique
Flandres

Coucou
73 - 2 - 4 235 - 7 - 3,5 - - Critique
d’Izegem

Famennoise - - 19 6 3 - - 79 21 2,5 140-170 60 Critique

Fauve de
4 6 10 16 3-3,5 13 16 33 53 2-2,75 - - Critique
Hesbaye

Herve 3 3 93 41 2,5 10 9 346 128 2 140-180 60-65 En danger

Malines 513 131 40 - 5 948 444 137 - 4-4,5 140-160 65 En danger

Malines tête de
37 31 25 - 5 123 92 85 - 4-4,5 140-160 65 Critique
dindon

Poule de la
3 4 - - 2,5 9 16 - - 2 - 65 Critique
Zwalm

Poule de
18 4 2 - 2,5 89 26 7 - 2 180 65 Critique
Zingem

Poulet de chair
1 2 - - 5,5 1 5 - - 4 180 62 Critique
de Zingem

Sans queue des


- - 17 9 2-2,5 - - 59 25 1,75-2 120-180 55-60 Critique
Ardennes

Zottegem 15 7 2 - 2,5 37 19 7 - 2,2 - - Critique

56
Tableau 3 : situation et performances des petites races belges d’après Carpiaux (1921), Lariviere et Leroy (2005), Brandt
et Willems (1971), Périquet (2008) ; Vlaams Interprovinciaal Verbond Van Fokkers Van Neerhofdieren (information non
publiée) et Association interprovinciale wallonne des Éleveurs d’Animaux de Basse-Cour (information non publiée).

Males Femelles Statut de la


race pour
Races Poids toute la
Flandre Wallonie Poids Flandre Wallonie Poids Ponte
de Belgique
Adulte Adulte annuelle
l’œuf en 2010
2005 2010 2005 2010 (gr) 2005 2010 2005 2010 (gr) (œuf)
(gr)

Ardennaise naine 5 7 70 54 600-650 13 26 196 141 550-600 - 38 En danger

Barbu d’Anvers 238 321 155 - 700 644 668 434 - 600 - 35 En danger

Barbu de Boitsfort - 25 5 14 600-700 - 51 14 35 450-500 - 30 Critique

Barbu de Grubbe 32 24 8 28 700 78 46 21 74 600 - 35 En danger

Barbu de Waes 13 27 - - 550-650 41 80 - 500-550 - 30-35 Critique

Barbu de
69 164 93 50 600-700 196 419 259 130 450-550 - - En danger
Watermael

Barbu d’Everberg 11 51 - 3 700-800 15 91 - 7 550-650 - 35-40 Critique

Barbu d’Uccle 103 210 60 67 800 244 456 168 189 650 - 35-40 En danger

Bassette Liégeoise 60 34 63 66 1000 183 106 175 165 900 125-180 42-48 En danger

Belge naine 58 31 15 15 650 147 87 38 35 550 - 30-35 En danger

Bleue de Lasnes - - 10 13 - - - 28 35 - - - Critique

Brabançonne naine - 8 20 31 650 - 30 56 81 550 - 35-40 En danger

Braekel naine - 17 8 - 650 - 48 21 - 550 - 38 Critique

Combattant de
28 26 45 32 800-1100 64 49 126 81 700-800 - 45 En danger
Liège nain

Combattant de
- 4 - - 800-1100 - 7 - - - - - Critique
Bruges nain

Combattant de
5 9 3 - 600-700 7 15 7 - 700-800 - 45 Critique
Tirlemont

Famennoise naine 1 - 8 3 800 3 - 21 7 500-600 - 40 Critique

Fauve de Méhaigne - - 23 11 650-700 - - 63 28 700 - 38-40 Critique

Herve naine 1 - 33 34 1500-1900 3 - 91 88 550-600 - 38 Critique

Malines naine 16 7 3 - 650 73 26 7 1400-1700 - 45 Critique

Sans que des


- - 15 7 750 - - 42 18 550 - 38 Critique
Ardennes naine

Tournaisis 22 35 18 28 600-650 59 33 49 77 650 - 37 En danger

57
Figure  2  : Coq et Poule Ardennais Figure  4  : Coq et Poule Famennois Figure 6 : Coq Braekel nain et poule
noir à camail doré (Dr Verelst A.) (Dr Verelst A.) Braekel argenté (Dr Verelst A.)

Figure 3  : Race Sans queue des Figure 5  : Race Brabançonne-Coq Figure 7  : Race Herve naine -Coq
Ardennes nain-Coq saumon doré- et caille- et -Poule noire- (Dr Verelst A.) bleu- et -Poule noire- (Dr Verelst A.)
-Poule saumon argenté- (Dr Verelst A.)

58
Figure 8 : Coq et poule Malines cou- Figure 10  : Race Combattant de Figure 11 : Coq et poule Combattant
cou (Dr Verelst A.) Bruges nain -Coq bleu- et -Poule noire de Tirlemont nain saumon argenté à
à camail argenté- (Dr Verelst A.) épaules rouges (Dr Verelst A.)

Figure 9  : Coq et poule Malines Figure 10 : Race Combattant de Liège Figure 12 : Poule de chair de Zingem
naine coucou ((Deyaert R., Vlaams –Coq nain noir à camail doré - et (coq) (Dr Verelst A.)
Interprovinciaal Verbond Van Fokkers -Poule bleue- (Dr Verelst A.)
Van Neerhofdieren)

59
Figure 12  : Coq et poule de race Figure 14 : Coq et poule de race de Figure 16 : Coq et poule de race de
Pondeuse de Zingem (Deyaert R., Fauve de Hesbaye (Dr Verelst A.) Poule de la vallée de la Zwalm (Dr
Vlaams Interprovinciaal Verbond Van Verelst A.)
Fokkers Van Neerhofdieren)

Figure 13  : Coq et poule de race Figure 15 : Coq et poule de race Poule Figure 17 : Coq de race de Coucou
Coucou des Flandres (Dr Verelst A.) de Zottegem doré (Dr Verelst A.) d’Izeghem (Dr Verelst A.)

60
Figure 18 : Coq et poule de race de la Figure 20 : Le Barbu de Grubbe -Coq Figure 23  : Le Barbu de Watermael
Poule d’Aarschot (Dr Verelst A.) noir caillouté blanc- et –poule coucou- – coq blanc- et – poule caille argenté-
(Dr Verelst A.) (Dr Verelst A.)

Figure 19 : Le Barbu d’Anvers -Coq Figure 21 : Le Barbu d’Uccle–poule Figure 24  : La Naine belge –coq et
noir caillouté blanc- et –poule gris caille- (Dr Verelst A.) poule saumon doré- (Dr Verelst A.)
perle- (Dr Verelst A.)



Figure 22 : Le Barbu d’Everberg–coq
mille-fleurs- (Dr Verelst A.)

61
Figure 25  : Le Barbu de Boitsfort– Figure 27 : Coq et poule de La Naine Figure 29  : Coq et poule de la race-
coq caille- et – poule caille bleu doré- de Tournaisis (Dr Verelst A.) Fauve de Mehaigne (Dr Verelst A.)
(Dr Verelst A.)

Figure 26 : La Naine de Waes – coq Figure 28  : La Bassette -coq caille
saumon bleu argenté et épaules rou- argenté- et – poule caille- (Dr Verelst
ges- et – poule saumon doré- A.)

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