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UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI

FACULTE D’AGRONOMIE ET DE MEDECINE VETERINAIRE (FAMV)

Prof. Roger Rosen JASMIN Ing,AgrSp


PLAN DU COURS

I. Historique et évolution
II. Généralités sur l'aviculture
1. Définition
2. Différents types d'aviculture
III. Situation de l'aviculture en Haïti
IV. Races aviaires
1. Races légères
2. Races mixtes
3. Races lourdes types chair
4. Races naines
5. Races autochtones africaines
6. Les hybrides commerciaux
V. Morphologie de la poule
1. Les différentes parties du corps de la poule et du coq
VI. Anatomie de la poule
1. Squelette de la poule
2. Système musculaire de la poule
3. Appareil respiratoire de la poule
4. Appareil circulatoire de la poule
5. Appareil reproducteur de la poule
6. Appareil digestif de la poule
7. Les glandes annexes
VII. Types d'élevage en Haïti
1. Elevage traditionnel
2. Elevage industriel
VIII. Différents acteurs de la filière avicole
IX. Bâtiments et équipements d'élevage
1. Bâtiment
2. Equipements d'élevage
X. Alimentation des volailles
1. Généralités
2. Principaux composants des aliments pour les volailles
3. Les éléments nutritifs
XI. Conduite et gestion d'un élevage de poulets
1. Poussinière - établissement et conduite
2. Elevage poulet de chair

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3. Elevage pondeuses
XII. Reproduction des volailles et production d'œufs
1. Description de la ponte
2. Formation de l'œuf dans l'oviducte
3. Structure de l'œuf
4. Incubation
XIII. Règles générales et de prophylaxie pour un élevage avicole
1. Importance de la prophylaxie
2. Définition de la prophylaxie
3. Règles générales de vaccination
XIV. Quelques maladies aviaires d'importance économique
A. Maladies virales
1. New Castle
2. La variole aviaire
3. Maladie de Gumboro
4. Maladie de marek
5. Bronchite infectieuse
B. Maladies bactériennes
1. Coryza aviaire
2. Pasteurellose aviaire
3. Salmonellose aviaire
4. Colibacillose aviaire
5. Tuberculose aviaire
6. Maladies respiratoires chroniques (MRC)

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I. Historique et évolution

Issue des forêts indonésiennes, on cite généralement la poule Bankiva (poule brune de
la jungle ou Gallus gallus) comme l’origine de la poule domestique. D’extrême Orient, elle a
émigré et s’est adaptée à divers écosystèmes dans le reste du monde. Dans l’antiquité, la poule
ou plutôt le coq, était vénéré et gardé comme un animal cultuel et symbolique ; c’est
seulement vers le Moyen Age que la volaille a acquis son importance commerciale comme
fournisseur d’œufs et de viande. Des siècles durant, les éleveurs ont observé et mis à profit les
modifications génétiques (mutations) et par une sélection ciblée de certains types génétiques
et la pression sur leur variabilité, ils ont créé une extraordinaire diversité parmi les 150 races de
poules connues actuellement. Cette variabilité concerne aussi bien les caractères extérieurs
(forme physique, la couleur du plumage, huppes, plumage soyeux, absence de queue, cou nu,
forme naine…) que les performances de production (viande ou œufs). Nous distinguons à
l’origine, trois types de base :

1. Type Bankiva (type ponte) :


Léger à mi-lourd, élégant, agile et très actif, oreillons et coquille de l’œuf de couleur
blanche, performance de ponte de moyenne à très bonne.

2. Type Malais (combattant) :


Haut sur pattes, cou long, puissant, plumage serré au corps, encore actuellement
important dans la région d’origine en tant qu’animal de combat, ponte moyenne.

3. Type Cochin (asiatique) :


Grand, d’aspect assez lourd et avec un plumage moelleux très fourni, des oreillons
rouges et la coquille d’œuf de couleur jaunâtre à brunâtre, ponte moyenne. Les poules de rente
actuelles dérivent des types Bankiva et Cochin.

II. Généralités sur l’aviculture

1. Définition de l’aviculture :
1. Définition

L’aviculture c’est l’élevage des oiseaux ou des volailles : poules, poulets, canards,
dindes, pintades, oies, colombe etc. C’est une des classes animales les mieux pourvues sur la
terre, elle comprend environ 8.600 espèces réparties en 160 familles.
La classe actuelle des oiseaux est divisée en trois sous-classes qui sont les suivantes :
a. Les ratites :

Ce sont des oiseaux avec des ailes sous-développées. Ils n'ont pas de muscles attachés
au bréchet comme les autres oiseaux ; c'est pour cette raison qu'ils ne peuvent pas voler. Les
représentants type de cette catégorie sont le Nandou et l’autruche
b. Les impennes :

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Ce sont des oiseaux adaptés à la vie aquatique et dont les ailes sont transformées en
nageoires. Ils fréquentent le pôle Sud et les terres avoisinantes. Les manchots (18 espèces) sont
les seuls représentants de ces oiseaux.

c. Les carinates :
Cette sous-classe renferme la presque totalité des oiseaux domestiques actuels. Ils ont
le bréchet et les ailes bien développés et se repartissent comme suit :
➢ Ordre des Galliformes (poules, pintades, dindons)
➢ Ordre des Colombiformes (pigeons)
➢ Ordre des ansériformes (canards, oies)

2. Les différents types d’aviculture


On distingue :
a. Aviculture sportive
Ce type d’aviculture comprend :

➢ La colombophilie qui est l'art d'élever et de faire concourir les pigeons


voyageurs. C’est un sport très peu connu. Il y a de moins en moins de
colombophiles, ce qui pose le problème du renouvellement générationnel. Ce
sport organise des concours locaux, régionaux, nationaux et internationaux.
➢ La fauconnerie est une chasse sportive pratiquée à l'aide de rapaces apprivoisés.
➢ Les combats de coqs sont aussi de tradition sportive.
➢ Les concours de volailles d'ornement peuvent s'apparenter à un sport :
entraînement des animaux, sélection des sujets...

b. Aviculture de production

Ce type d’aviculture est destiné à la production :

➢ De viande : poules, pintades, canards, oies et dindes


➢ Des œufs de consommation : poules et Caille à un moindre degré
➢ Des œufs de reproduction : poules, pintades, canards, oies, caille etc.
➢ Plumes : oies pour le duvet
➢ Fientes et déjections : toutes les espèces citées plus haut, Les fientes et les
déjections constituent un engrais naturel intéressant qui doit être utilisé avec
parcimonie, car elles peuvent brûler les plantes.

III Situation de l’aviculture en Haïti.


Le Gallus Gallus a été introduit en Haïti vers 1493, c'est-à-dire tout au début de la
période coloniale. Les premières souches améliorées de poulets ont fait leur apparition dans le
pays vers 1950 par l’intermédiaire de plusieurs organisations internationales telles : SCIPA,
USOM, HADO, etc.
Entre 1982 et 1983, à la suite de l’apparition de la Peste Porcine Africaine (PPA) et
l’abattage systématique des porcs qui s’ensuivit, en vue de garantir une certaine disponibilité

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de viande sur le marché local, le gouvernement haïtien à travers un financement des Etats-Unis
et du Canada a mis sur pied un grand projet de production avicole industrielle. C’est ainsi que
plusieurs fermes d’élevages, des couvoirs pour la production de poussins et d’usines d’aliment
pour bétail furent installés. De 1982 à 1987 la production avicole industrielle oscillait autour
7.000.000 de têtes de poulets de chair par année.
Puis, ce fut les années noir de l’aviculture industrielle en Haïti marquées plus
précisément par les effets de l’embargo (1991-1994) et les accords de libre-échange intervenus
entre Haïti et la communauté internationale. L’année 1994 marque le début du déclin de
l’aviculture haïtienne qui est passée de cette date jusqu’aux environs des années 2000 de
7.000.000 têtes l’an à 100.000.
A partir de l’année 2000, la situation de l’aviculture intensive en Haïti semble pareille à
ce qu’elle était avant l’année 1976. Une production de poulets de chair oscillant entre 40.000 et
75.000 poulets par année en période de pic (décembre et mai) qui était assurée par 4 à 5
éleveurs et une production d’œufs de table ne dépassant pas 600.000oeufs par mois.
En octobre 2001 le Ministère de l’Agriculture de concert avec une association privée de
producteurs, Association Haïtienne pour la Promotion de l’Elevage (AHPEL), a mis en place un
projet de relance de la production avicole. Ce projet a permis de passer de moins de deux ans
de 100.000 têtes de poulets produits à 500.000 l’an et avec une reprise des activités de
production de plus de 100 éleveurs.
Les tableaux qui suivent résument la situation de la production avicole au cours de la décennie
86-96.
Tableau 1 – Situation de la production entre 1986 et 1996
Production 1986 1996
Poulets de chair Pondeuses Poulets de chair Pondeuses
Nombre de têtes / an 7.000.000 112.000 3.000.000 30.000
Grands producteurs (>50.000 3 - 3 -
têtes/mois
Moyens producteurs (>20.000 10 10 3 -
têtes/mois)
Petits producteurs (entre 500 260 2 5 -
et
1.000 têtes/mois)

Tableau 2 – Evolution des coûts de production au cours de la même période


Coût des produits à la ferme 1986 1996
Poulets de chair 20.25 42.00

Pondeuses 60.00 125.00

Douzaine d’œufs 7.00 15.00


Prix de l’aliment (gourde/livre)
Poulets de chair : 0.32 0.52
Pondeuses : 0.28 0.42

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Source : MARNDR, 1998. Forum sur l’élevage et la santé animale.
Actuellement la production nationale en œufs de table est près de 11 millions par mois et
importe de la république dominicaine environ 1.000.000 d’œufs par jour.

IV. Races aviaires

Dans la tour de Babel aviaire, les races peuvent être regroupées selon leur utilité
zootechnique comme suit :

1. Races légères ou type uniquement de ponte

La White Leghorn répondant aux caractéristiques suivantes : plumage blanc, grande


crête, simple et droite chez le coq, tombante chez la poule avec des oreillons blancs. Les pattes
et le bec sont jaunes. Le coq pèse 2.5 kg à 2.7 kg et la poule 1.5 kg à 2.5 kg.

Fig. 1 : La poule Leghorn


2. Races mixtes (à double fin : chair et ponte) ou mi lourdes :
Elles produisent un grand nombre d’œufs et une carcasse viandeuse à la réforme. Dans
cette catégorie, nous retrouvons la Rhode Island Red «R.I.R.», la New Hampshire et
l’Australorp. La R.I.R. est d’origine américaine mais s’est très bien acclimatée aux régions
tropicales. Son plumage est roux (rouge foncé). La crête est droite et les oreillons rouges. Le
coq pèse 3 à 3.8 kg et la poule 2.5 à 3 kg. C’est une race rustique et docile, bonne pondeuse
d’œufs à coquille brune ayant une chair de bonne qualité.

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Fig. 2 : Rhode Island Red
a) La New Hampshire
Elle est une race originaire d’Amérique du Nord dérivée de la R.I.R. qu’elle rappelle par
la couleur acajou et les pattes jaunes. Elle se caractérise par une bonne acclimatation et une
ponte précoce (4.5 à 5 mois). C’est une pondeuse moyenne (petits œufs) et pèse 2.5 à 3 kg ; le
coq pèse 3.5 à 3.8 kg.

Fig.3 : Race New Hampshire

b) La Sussex herminée ou light Sussex


Elle est originaire de la Grande Bretagne ; son plumage est blanc avec un camail bordé
de plumes vert- noirâtre ; chez le coq qui pèse 3 à 4 kg, les plumes de la queue sont noires à la
partie supérieure. La poule est bonne couveuse et bonne mère ; elle pèse 2.5 à 3 kg. La chair est
très fine.

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Fig. 4 : Race Sussex

c) La Wyandotte
Elle a un plumage blanc ou argenté, le bec, les pattes et la chair sont jaunes. La crête est simple
et aplatie. La poule pèse 2.5 à 3 kg. C’est une race rustique, bonne pondeuse, très chercheuse
sans être vagabonde ni volage mais grosse mangeuse. La chair est de qualité moyenne.
3. Races lourdes type chair :
Races à croissance rapide comme la Plymouth Rock, Orpington et Cornish : volaille
calme produisant des œufs brun clair.

Fig. 5 : Coq de la race Plymouth Rock

4. Les races naines :


Cette catégorie regroupe les races ornementales de plaisance ou de collection sans
exigences zootechniques particulières.
5. Les races autochtones africaines :
Il n’existe pas de races autochtones africaines à proprement parler mais des «
populations » à plumage varié avec quelques traits communs tels qu’un petit gabarit. Les
poules pèsent 1,2 à 1,8 kg ; elles sont de bonnes couveuses et d’excellentes mères. La
croissance est lente et leur ponte tardive (50 à 100 petits œufs par an) selon une fréquence
variable (+/ - 6 cycles) selon les régions et la richesse en éléments nutritifs. Elles sont très

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rustiques et cette qualité particulière leur permet de survivre dans les villages sans aucun soin
particulier : elles vivent en divagation, sans aucune infrastructure de logement, alimentation ou
abreuvement : en règle générale, dans les villages, les animaux sont « détenus » et non «
élevés. »

6. Les hybrides commerciaux


Vers les années 50 et 60, l’utilisation des animaux croisés ou hybrides aux performances
plus élevées s’est imposée en élevage de volaille de rente. La conséquence en fut forcément la
séparation entre l’élevage commercial et l’élevage des races pures. Cette dernière activité s’est
poursuivie au niveau de la sélection des lignées pures
En Haïti où nous ne faisons pas encore de sélection même pas encore d’élevage parental
de multiplication mais seulement l’incubation et l’élevage des produits terminaux, nous
sommes donc obligés d’importer continuellement les œufs à couver et à défaut des poussins
d’un jour.

V. Morphologie générale de la poule


La poule est un oiseau domestique qui a l’habileté de voler à courte distance plus ou
moins selon la race. La température corporelle de la poule généralement est plus élevée que
celle des autres animaux. Elle varie de 40 à 42 degrés Celsius.

Fig. 6 : Morphologie du coq

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Fig. 7 : Morphologie de la poule

1. Les différentes parties du corps de la poule et du coq


a. La tête

La tête caractérise la race. Sous le bec se trouvent les barbillons plus développés chez le
coq. Les yeux sont placés latéralement, ce qui limite la vision. Mais un nombre important de
vertèbres cervicales (14) permet de compenser la position des yeux. La vision est d’ailleurs le
sens le plus développé, les poulets voient jusqu’à 50m de distance. Autour des yeux, la peau ne
comporte pas de plumes. Au-dessus de la tête se dresse la crête qui peut avoir diverses formes.

Fig. 8 : Schéma de la tête du Coq


b. Le plumage

Le plumage protège le corps de la poule contre le froid, l’humidité, le soleil et diminue


les risques de blessures de la peau. On distingue plusieurs types de plumes :

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➢ Les plumes tectrices ou de couverture : elles protègent le corps de la poule
contre les intempéries.
➢ Les plumes d’oreilles
➢ Les camailles qui protègent le cou
➢ Les faucilles
➢ Les rectrices
➢ Les lancettes
➢ Les rémiges secondaires
➢ Les rémiges primaires
➢ Les grandes Couvertures

N.B Le plumage, sous l’effet de nombreux facteurs (ponte, incubation, intempéries, etc.)
s’usent et mérite d’être remplacé. C’est le phénomène de la mue. La mue se produit une fois
l’an et peut durer de deux à trois mois. Chez les animaux en bonne santé elle se produit plus
rapidement. C’est une période très difficile pour les animaux Où ils deviennent plus vulnérables
et par conséquent nécessitent des soins plus appropriés.

Fig. 9 : Plumage de la poule et du coq

c. Les pattes

Les pattes de la poule sont recouvertes d’écailles et se terminent par de grosses griffes. L’ergot
est un petit bout de corne, il constitue une arme redoutable pour le coq.

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VI. Anatomie de la poule
Anatomiquement l'appareil digestif des oiseaux est constitué par : un bec, une cavité
buccale dépourvue de dents, un gosier, un œsophage, un jabot, des estomacs sécrétoire et
musculaire, l'intestin débouchant dans le cloaque puis l'anus. Il comprend bien sûr toutes les
glandes annexes : le foie et le pancréas.

Fig. 10 – Anatomie générale de la poule

1. Squelette de la poule

Comme tous les oiseaux, la poule possède un squelette robuste et léger. La robustesse
est destinée à supporter le poids du corps et la légèreté à permettre le vol. Certaine rigidité
utile à la marche et au vol est présente du fait que l’épine dorsale et le bassin soient soudés.

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Fig. 11 : Squelette du coq (Gallus Gallus)
2. Le système musculaire de la poule

Les muscles constituent les principales parties comestibles du corps de la poule. Un bon
poulet de chair doit avoir les muscles du bréchet et des pattes particulièrement bien
développés. Les muscles pectoraux sont en générale les plus développés car ce sont eux qui
font mouvoir les ailes. En revanche, les muscles du dos sont faibles. Au membre postérieur, la
cuisse et la jambe sont généralement musculeuses. Les muscles peauciers ont un assez grand
développement tandis que ceux de la face sont rudimentaires.

Fig.12 : Système musculaire de la poule


3. Appareil respiratoire de la poule

L’air y rentre par les narines situées au-dessus du bec (ou par le bec lorsque la poule
respire vite pour se défendre contre la chaleur) et il est conduit par la trachée artère aux
poumons et aux sacs aériens répartis dans le corps de la poule. Ses poumons sont relativement

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petits car l’air les traverse pour se rendre dans les sacs aériens et pour revenir avant
l’expiration. Aussi, ne se gonflent- ils jamais autant que ceux d’un mammifère.

4. L’appareil circulatoire
Le cœur aspire et chasse dans les vaisseaux le sang qui s’en va ainsi irriguer tous les
organes.
a. La peau
Elle est couverte de plumes qu’elle produit ; elle ne transpire pas, par conséquent la
poule se défend mal contre la chaleur. C’est pourquoi les poules doivent pouvoir toujours se
mettre à l’ombre et disposer d’un local bien aéré.
b. Le système nerveux

Il comprend le cerveau, la moelle épinière et les nerfs qui aboutissent dans toutes les
parties du corps. Il coordonne le fonctionnement de cette machine très compliquée qu’est une
poule.

5. L’appareil reproducteur

a. Chez le coq
Chez le coq, il n’y a pas d’intromission, la copulation se fait par contact des cloaques
mâle et femelle. Les testicules fabriquent les spermatozoïdes ou gamètes mâles. La taille des
testicules chez l’oiseau adulte varie suivant l’espèce, l’individu et la saison. Le phallus est dit
vestigial chez le coq, le dindon, la pintade. Il est largement développé chez le canard.
L’apparition des premiers spermatozoïdes chez le coq se fait vers l’âge de 10 semaines
et la maturation sexuelle (fin de la croissance pondérale des testicules) à l’âge de 20 semaines.
En bonne santé, un coq peut cocher jusqu’à 10 poules par jour.

Fig. 13 : Appareil reproducteur du coq


b. Chez la poule
L’appareil reproducteur femelle n’est développé que du côté gauche. Il comprend
l’ovaire où se forment les ovules et les jaunes d’œufs et un canal, l’oviducte qui secrète autour
du jaune : l’albumen ou blanc de l’œuf, puis deux membranes, puis la coquille. A l’éclosion chez
le poussin, l’ovaire pèse 0,3 gramme, à 12 semaines chez la poulette il mesure 1,5 cm et pèse

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5g. Pendant les trois semaines qui précèdent la maturité sexuelle de la poule, avant la
ponte de son premier œuf, l’ovaire passe de 5g à 60g.

Fig. 14 : Appareil reproducteur de la poule

6. Appareil digestif de la poule

L’appareil digestif de la poule commence par le bec et se termine par le cloaque et l’anus, il
comprend :

➢ Le bec
➢ La langue
➢ L’œsophage
➢ L’estomac
➢ Les intestins
➢ Le cloaque
➢ L’anus

Fig. 15 Appareil digestif de la poule

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a. Le bec

Fig. 16 - Le bec de la poule

Le bec est utilisé avant tout pour la préhension des aliments. Chez la poule, le bec fort et
de forme conique témoigne d’un régime granivore. Le bec est composé de deux parties à
savoir :

a.1 La maxille

Le squelette de la maxille est constitué principalement de l'os prémaxillaire. Il est


recouvert d'une production cornée. La maxille est perforée de deux narines qui sont protégées
par un opercule chez la Poule.

a.2 La mandibule

Le squelette de la mandibule est constitué de l'os dentaire. La mandibule est articulée


avec le crâne par l'intermédiaire de l'os carré. Le bec de la poule ne possède ni lèvres ni dents.

b. La langue

Organe mobile situé sur le plancher de la cavité buccale, la langue chez la poule a une
forme triangulaire (sagittée).

c. L'œsophage

C’est un organe en forme de tube, il assure le transport des aliments de la cavité buccale
à l'estomac. Il se termine dorsalement au foie en s'abouchant au pro ventricule.

d. L’estomac

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A l’instar de tous les oiseaux, l’estomac de la poule comporte trois poches qui sont :

e. Le jabot

Le jabot qui est un simple réservoir où se ramollissent les graines. Il ne contient pas de suc
digestif.

f. Le ventricule succenturié

Le ventricule succenturié est un simple élargissement de l’estomac.

g. Le gésier

Le gésier dispose d’une membrane interne coriace entourée de muscles puissants. Le


gésier a pour rôle de broyer les aliments tels que les graines. Ce broyage est favorisé par les
graviers ingérés par la poule.

h. Les intestins

h.1 Le duodénum

Le duodénum est la portion de l'intestin qui fait suite à l’estomac. L’anse du duodénum
chez la poule mesure entre 22 et 35 cm de long pour un diamètre de 0,8 à 1,2 cm.

h.2 Le jéjunum

Il comprend deux parties :

➢ L'une proximale qui est la plus importante, tractus du Meckel, petite nodule
parfois visible sur le bord concave de ses courbures.
➢ L'autre distale qui s'appelle l'anse supra duodénale.

La longueur du jéjunum varie de 85 à 120 cm pour un diamètre de 0,6 à 1 cm

h.3 L'iléon

Il est court et rectiligne, sa longueur varie de 13 à 18 cm pour un diamètre allant de 0,7


à 1 cm

h.4 Les caeca

Un caecum se présente comme un sac qui débouche dans le tube intestinal à la jonction
de l'iléon et du rectum. La longueur du caecum varie de 12 à 25 cm.

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h.5 Le rectum

Le rectum fait suite à l'iléon et débouche dans le cloaque. Le diamètre du rectum est à
peine plus grand que celui de l'iléon.

i. Le cloaque

Le cloaque est la partie terminale de l'intestin dans laquelle débouchent les conduits
urinaires et génitaux. Il est formé de trois régions séparées par deux plis transversaux plus ou
moins nets.

a ) Coprodéum

Il est large et collecte les excréments, c'est une dilatation terminale du rectum, la
portion la plus crâniale du cloaque. C'est dans le coprodéum que s'accumulent les fèces et les
urines avant leur émission ;

b) Urodéum

Il est plus petit, c'est le segment moyen du cloaque. Il reçoit les conduits
génitaux et urinaires, dans sa paroi dorsale débouchent les deux uretères. Ainsi que les deux
canaux déférents chez les mâles ou l'oviducte chez les femelles.

c) Proctodéum.

Résulte d'une dépression de l'ectoderme embryonnaire et s'ouvre à l'extérieur


par l'anus C'est le segment caudal du cloaque.

7. Les glandes annexes


a. Les glandes salivaires

Les glandes salivaires sont groupées en massifs éparpillés. Chaque glande possède
plusieurs fins canaux excréteurs, soit une centaine en tout. Les glandes salivaires sont réduites
chez certains oiseaux (Canards). La salive de la Poule possède une amylase mais son rôle
essentiel est de lubrifier et de ramollir les aliments.

b. Les glandes gastriques

Elles sécrètent le suc gastrique.

c. Le pancréas
Le pancréas est une glande mixte, compacte, blanchâtre ou rougeâtre, enserrée dans
l'anse duodénale.

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d. Le foie

Le foie est un organe volumineux rouge sombre. C'est la glande la plus massive de tous
les viscères (33 gr environ chez la poule).

e. Les glandes intestinales

Les glandes intestinales sécrètent le suc intestinal

VII. Types d'élevage en Haïti


En Haïti l’élevage est pratiqué suivant deux grands types : l’élevage traditionnel et
l’élevage industriel.
1. Elevage traditionnel

C’est le type le plus répandu. Il se pratique surtout au niveau des exploitations


paysannes ou l’on rencontre généralement 4.5 à 13 têtes de volailles par exploitation. Dans ce
type d’élevage, l’alimentation des animaux est liée au système de culture et le choix de la
nourriture varie suivant qu’il agisse de gros ou de menu bétail, dans le fonctionnement de
l’exploitation paysanne, l’élevage avicole rentre dans une logique d’épargne et sert le plus
souvent à répondre aux exigences financières d’un évènement agricole, social ou familial. Il
représente environ 80 à 90% dans la production de viande à l’échelle nationale et est pratiqué
par environ 90% des familles paysannes. Il se caractérise par :
a. De faibles performances zootechniques :
➢ Taux de ponte : environ 50 œufs par an
➢ Taux d’éclosion variable suivant la saison : 60% en moyenne
➢ Pertes importantes avant et même après le sevrage
➢ Croissance lente.
b. Un investissement faible

2. Elevage industriel

Ce type d’élevage est surtout concentré dans les zones peu urbaines des grandes villes
et plus particulièrement de Port-au-Prince. C’est un élevage moderne ou industriel spécialisé :
viande (poulets de chair), œufs (pondeuses), mixte (viande + œufs) avec un effectif élevé de
poules (100 à 1.000.000), en bande dans des bâtiments suivi d’une alimentation balancée,
équilibrée. Il se caractérise par :
a. Des performances zootechniques élevées :
➢ Pondeuses : 300 –330 œufs par an
➢ Poulets de chair : 4 livres à 6 semaines
b. Investissement élevé

VIII. Différents acteurs de la filière avicole

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L'aviculture est si spécialisée que certains éleveurs ne se spécialisent que dans des
tâches précises, comme le nourrissage, l'élevage de reproducteur, la production d'œufs pour la
consommation, l'incubation pour produire des poussins d'un jour. C’est pourquoi on parle de
filière qui est définie comme une suite des activités contribuant, d’amont en aval, à la création
d’un produit fini. Au niveau de la filière on trouve les :

➢ Sélectionneurs qui améliorent les performances zootechniques et la valeur


économique des reproducteurs en pratiquant la sélection. Ex : ISA, Euribrid,
Hubbard.
➢ Multiplicateurs qui s’efforcent d’obtenir à partir des poulets sélectionnés une
descendance aussi nombreuse que possible. Les descendants sont mis à la
reproduction afin de produire les œufs à couver.
➢ Accouveurs qui transforment les œufs à couver provenant des élevages de
multiplication en poussins par les moyens de l’incubation artificielle dans des
incubateurs.
➢ Eleveurs de poulets de chair qui pratiquent l’élevage des poussins de 1 jour reçus
des couvoirs jusqu’à l’âge d’abattage (42 jours) et les éleveurs de pondeuses qui
pratiquent l’élevage des poulettes de (1 à 20 semaines) et les pondeuses en
ponte de (20 à 72 semaines).
➢ Fabricants d’aliments qui préparent des aliments balancés et équilibrés.
➢ Abatteurs qui découpent les poulets abattus à partir de poulets de chair ou de
pondeuses de réforme pour les mettre à la disposition des consommateurs des
morceaux découpés prêts à cuire.

IX. Bâtiments et Equipements d’Elevage


1. Bâtiments
La conception du bâtiment d’élevage est complexe car on doit tenir compte de 2
populations l’éleveur et les animaux dont les objectifs sont différents.
➢ Eleveur : Facilité de travail, faible investissement, optimisation des performances
zootechniques
➢ Poulets : Satisfaction des besoins physiologiques, santé, bien-être…
Un poulailler doit avoir :
a. Un ou des bâtiments d’élevage
b. Un bureau
c. Un ou des bâtiments de stockage des aliments (silo)
d. Une fosse à déjection

1.1 Paramètres à prendre en compte lors de l’établissement d’un bâtiment d’élevage

Le bâtiment d’élevage a une influence considérable sur la santé et les performances des
animaux, qu’ils soient en croissance, en gestation, en allaitement ou en ponte. Un bon
poulailler doit être simple, bien aéré et ventilé. Les recoins et anfractuosités sont à éviter afin
de permettre un nettoyage rapide et complet. Aussi est-il indispensable, lors de sa
construction, de prendre en compte les besoins en habitat des animaux.

20
Les principaux paramètres à prendre en compte sont :
a. Choix du terrain
Le terrain prévu pour la construction du poulailler doit être surélevé et facile à drainer.
Il faut éviter des terrains marécageux ou des bas-fonds d’où il est impossible de drainer les eaux
accumulées pendant la saison des pluies. Il faut s’assurer de la possibilité de creuser un puits
d’avoir de l’eau en abondance pendant toute l’année. Possibilité d’avoir de l’énergie électrique
en continu. Terrain à proximité des routes ou possibilité d’en mettre en place et tenir compte
de la législation en vigueur.

b. Orientation du bâtiment

Le poulailler doit être construit de façon à protéger les volailles contre les intempéries :
que ce soit la pluie en saison humide, ou la chaleur en saison sèche. Il en ressort que la partie
étroite du poulailler doit être dirigé du côté du soleil levant. La façade du poulailler est tournée
vers le sud d’après un axe est-ouest. Elle permet l’entrée du soleil levant et facilite le premier
repas.

c. Ambiance à l’intérieur du bâtiment

L’orientation doit être particulièrement soignée. Elle permet l’apport d’02 l’élimination
du C 02, des vapeurs d’ammoniac et l’excès d’humidité. La chaleur animale qui se dégage à
travers le plumage par le bec et les fientes augmente la température du local. Par exemple Dix
mille (10.000) poules de 8 semaines d’âge peuvent apporter dans leur local 1.300 litres d’eau et
12 mètres cubes de gaz carbonique en 24 heures.

d. Type de toitures utilisées pour les poulaillers

d.1 Toiture à un seul versant

Ce type de toiture est surtout utilisé dans les petites constructions dont la largeur
n’excède pas 6 mètres. C’est la toiture de construction simple le meilleur marché.

Fig. 17 - Toiture a un seul versant


d.2 Toiture a deux versants sans ouverture par le haut

21
Fig. 18- Toiture a deux versants sans ouverture par le haut
Ce type de toiture présente l’inconvénient de ne pas permettre une bonne ventilation
par le haut. Aussi, convient-il seulement au poulailler de faible capacité.
d.2 Toiture à deux versants inégaux

Fig. 19- Toiture á deux versants égaux


Ce type de toiture (avec aventure par le haut) est généralement utilisé pour les
poulaillers larges de 8 à 10 mètres. Son coût est moins élevé que celui de la toiture à deux
versants égaux et munie de lucarne par le haut.
d.4- Toiture à deux versants égaux et munie de lucarne

22
Fig. 20- Toiture a deux versants égaux et munie de lucarne

Ce système de toiture à claire voies permet une excellente ventilation dans les
poulaillers de 10 à 12 mètres de large et de grande capacité.

2. Equipements d’élevage
a. Abreuvoirs
➢ Abreuvoirs de premier âge
➢ Abreuvoirs automatiques
b. Mangeoires
➢ Mangeoires de premier âge
➢ Mangeoires semi-automatiques
➢ Mangeoires automatiques.

X. Alimentation des volailles


1. Généralités
Les rations de l’alimentation de volaille constituent l’un des facteurs les plus importants
affectant le coût de production. Le coût de l’alimentation peut dépasser 75%, du coût total de
la production.

2. Principales composantes des aliments pour poulet

Les céréales représentent la plus importante des aliments de 50 à 75 %. La céréale


dominante est le maïs, le blé est également utilisé principalement en finition. Les autres
céréales sont peu utilisées.
L’amidon des céréales est la principale source d’énergie des aliments il s’agit d’un
apport énergétique naturel et d’excellente qualité.
Les matières azotées sont apportées chez le poulet par les tourteaux (celui du soya
représente plus de 90% des apports de tourteaux) et par les farines animales.

23
Les matières grasses additionnelles, autres que celles déjà contenues dans les céréales,
les tourteaux, les farines animales et qui représentent environ 2.5%, proviennent du saindoux
ou du suif stabilisé. Leur introduction reste limitée à 2 à 4 % maximum, pour des raisons
technologiques en particulier. Cet apport représente environ 90 kilocalories par 1 %, d’où
l’intérêt de cet apport additionnel dans les formules intensives.
3. Les éléments nutritifs

Les besoins de la volaille sont appelés éléments nutritifs. Les aliments pour animaux
contiennent en quantités variées les éléments nutritifs nécessaires à l’oiseau. Il est essentiel de
connaître le contenu en éléments nutritifs des diverses rations afin de pouvoir formuler un
régime satisfaisant aux besoins de l’oiseau.
a. Les hydrates de carbone
Les hexoses de sucre simple contenant six atomes de carbone sont les unités de base
des hydrates de carbone. Le glucose, le mannose et le galactose sont les hexoses primaires
trouvés dans la nature. La principale fonction des glucides dans le régime est de donner de
l’énergie.
b. Graisses

Les graisses sont des esters de glycérides d’acides gras. Ils varient dans le nombre
d’atomes de Carbone qu’ils contiennent et le membre de liaisons doubles. Les graisses
contiennent 40% de teneur sèche de l’œuf et 17% environ de poids sec d’un poulet de chair
taille marchande.
c. Protéines
Ce sont des composés organiques complexes contenant du carbone de l’hydrogène et
de l’oxygène, de l’azote et du soufre. Le poulet peut synthétiser certains des acides aminés
présents dans les protéines quand il y a une source satisfaisante d’azote diététique.
Certains autres acides aminés ne peuvent être synthétisés par les tissus du corps et
doivent être fournis par le régime ; on les désigne souvent par le nom d’acides aminés
essentiels. Ce sont : l’arginine, la cystine, l’histidine, l’isoleucine, la leucine, la lysine, la
méthionine, la phénylalanine, la thréonine, le tryptophane, la tyrosine et la valine.
d. Vitamines

Ce sont des composés organiques. D’habitude, elles ne sont pas synthétisées par les
tissus du corps. Elles ne sont nécessaires qu’en très petite quantité dans le régime. Le plus
souvent elles jouent le rôle de coenzymes on de régulateur du métabolisme. Le poussin a
besoin de 13 vitamines pour grandir et se reproduire. Elles sont généralement classifiées en
deux groupes : les vitamines solubles dans les graisses (A, D, E et K) et les vitamines solubles
dans l’eau (thiamine B riboflavine B1, acide nicotinique, acide folique, biotine, acide
pantothénique, pyridoxine, B12 et choline

e. Minéraux

24
Les minéraux reconnus nécessaires dans les régimes sont généralement désignés par les
noms d’éléments majeurs et d’oligo-éléments. Les éléments majeurs sont : le calcium, le
phosphore, le magnésium, le sodium, le potassium et le chlore.
Les oligo-éléments sont l’iode, le fer, le sélénium, le manganèse, le cuivre, le
molybdène, le zinc et le cobalt.
Les éléments majeurs doivent être présents dans le régime en quantité relativement
considérable alors les oligo-éléments sont mesurés en part par million.
f. Eau

L’eau constitue une grande proportion du corps. Elle est essentielle à la vie car elle est le
moyen de transport des éléments nutritifs des réactions métaboliques et de l’élimination des
déchets. En moyenne, un régime pour les volailles ne contient par plus de 10% d’eau. Par
conséquent, il est essentiel de mettre à leur disposition une eau de boisson propre.

XI. Conduite et gestion d’un élevage de poulets


1. La Poussinière Etablissement et Conduite
➢ Jour J-15 : Nettoyage et désinfection du poulailler et du matériel mobile.
➢ Jour J–1 ou J-2 : Préparation de la poussinière (mise en place de la litière, des
rideaux). Quelques heures avant l’arrivée des poussins : Mise en place des
abreuvoirs, des mangeoires et de la source de chaleur.
La mise en place et la conduite de la poussinière, période allant de 0 à 15 jours constituent
pendant le démarrage la phase la plus importante et aussi la plus difficile.
En plus de la bonne qualité des poussins et celle de l’aliment, l’éleveur doit, s’il veut
maintenir un taux de mortalité de l’ordre de 4 à 5 % pour toute la période d’élevage, créer un
microclimat au niveau de la poussinière, favorable au développement normal des poussins.
Environ 48 heures avant l’arrivée des poussins, des rideaux fait de sacs vides ou en
plastique seront posés tout autour de la poussinière dans le but d’une part d’empêcher une
déperdition de la chaleur produite par l’éleveur et d’autre part, de régulariser la ventilation.
La litière, ainsi que les mangeoires et abreuvoirs seront également installés. Trois
facteurs sont essentiels pour la réussite d’une poussinière.
a. La densité
Environ 300 pieds pour 1000 poussins sont nécessaires pour la libre circulation des
poussins, soit 1/3 de la superficie disponible pour l’élevage.
b. Température
Les poussins sont besoin de chaleur. Une source de chaleur est nécessaire. Des lampes
tempêtes munies de chapeau peuvent être utilises. Six (6) lampes suffisent pour 1000 poussins.
Elles peuvent être placées à 20 cm du sol on peut aussi utiliser comme source de chaleur le
charbon de bois ou la bagasse de canne. Le matériel utilisé à cet effet est un drum de 54 gallons
couché du deux rangées de blocs et placé à une hauteur de 15 à 20 cm du plancher.
➢ 1ere semaine 34-35oC au bord du chapeau une barrière basse pour éviter
l’éloignement (diamètre maximale 1 m/100 poussins la température de la pièce
est de 240C
➢ 2eme semaine 34oC écarter la barrière à 8 jours, l’enlever à 15 jours.

25
Le comportement des poussins est le meilleur guide pour juger si la température est
adéquate. Les poussins s’entassent ils à une extrémité de la source de chaleur ou dans les coins.
C’est qu’ils fuient les courants d’air. Il faut chercher le mal pour le corriger. Ou peut-il en
colonie compacte le long des murs, c’est que la source de chaleur est trop intense.

Fig. 21- Comportement des poussins selon la qualité de la température

c. La Ventilation
La ventilation est un facteur important. Tout en évitant le courant d’air, un minimum de
ventilation est nécessaire.
➢ Pour le remplacement de l’air pollué provoqué par la respiration des poussins et
par le dégagement du gaz de la source de chaleur
➢ Pour maintenir une humidité de 50 %.
d. L’éclairage

Pendant la première semaine, les poussins nécessitent un éclairage continu, soit 23


heures de lumière et une heure d’obscurité. L’heure d’obscurité habitue les poussins à
l’obscurité afin d’éviter qu’ils ne s'entassent les uns sur les autres et étouffent en cas de panne
de l’électricité.
La deuxième semaine, il est conseillé d’éclairer 20 heures et de laisser les poussins 4
heures dans l’obscurité. Par la suite, des études récentes ont montré que la conversion
alimentaire est fortement améliorée si l’éleveur utilise un éclairage intermittent : 1 heure de
lumière et 3 heures d’obscurité, 6 cycles en 24 heures.
Pendant la période de démarrage, l’intensité lumineuse doit être de 40 à 60 watts pour
20m2 (3 watts/m2). A partir de la troisième semaine, réduire d’intensité à 15 watts par 20 m2
(1watt/m2)
e. L’eau

Les premiers jours, 15 abreuvoirs de 4 litres sont nécessaires pour 1000 poussins, à
partir de l’âge de 4 à 5 jours, les abreuvoirs peuvent être graduellement remplacés par des
distributeurs automatiques. Un poussin doit avoir au moins 2 cm d’un abreuvoir linéaire à sa
disposition (ou 7 abreuvoirs suspendus pour 1000 poussins. Un poulet boit 2 à 3 litres d’eau
pour 1 kg de nourritures ingérée.

Age en Litre d'eau


semaines
1 40
2 60

26
3 80
4 100
5 130
6 160
7 190
8 210

Fig. 22. Besoins d’eau journaliers pour 1.000 poulets de chair

2. Elevage de poulets de chair (conduite en bandes) : 3 périodes d’élevage


a. Période de démarrage : J1 à J21
➢ Aliment consommé (starter) : 2 livres par poussin
➢ Densité : 30 poussins / m² (Elevage au sol)
➢ Température :
• 1er jour : 35°C :
• 1ère semaine : 33-31°C
• 2e semaine : 31-29°C
• 3e semaine : 29-27°C
➢ Mangeoires : 2 plateaux / 100 sujets
➢ Abreuvoirs : 2-3 abreuvoirs de 1 gallon / 100 sujets
➢ Chauffage : radiant de 1400 kcal / 650 poussins
b. Période de croissance : J22 à J35
➢ Aliment consommé (grower) : 4 lbs / sujet
➢ Densité : 10-12 sujets / m²
➢ Température :
• 4e semaine : 26-22°C
• 5e semaine : 22-19°C
➢ Mangeoire : 5 cm / sujet
➢ Abreuvoir : 1 abreuvoir automatique pour 100 sujets ou 1 gallon / 10
poulets
c. Période de finition : J35 à J42
➢ Aliment consommé (finisher) : 2 lbs / poulet
➢ Densité, mangeoires, abreuvoirs : Même que pour la croissance
➢ Température : 22-19°C

2.1 Normes alimentaires pour poulets de chair à croissance rapide

La nourriture représente 60 à 70 % du coût de la production du poulet de chair


croissance rapide. Le poulet de chair à croissance rapide en croissance a besoin de 20 à 24 % de
protéines brutes dans sa ration et le poulet en finition de 18 à 20 %. Les aliments contiennent
généralement par kg de 3.080 à 3.420 calories métabolisables (kcal 1 kg). La nourriture devra
être retirée 10 heures avant le départ des poulets pour l’abattoir.
Eléments nutritifs Démarrage (0-21 jours) Croissance (21-35 jours) Finition (35-49jours)

27
Protéines brute % 22 – 24 20 - 22 18 - 20
Energie kcal/kg 3080 - 3300 3135 - 3355 3190 - 3410
Matières grasses kcal /kg % 5 – 10 6 - 10 6 - 10
Minéraux
Ca % 0.9 - 11 0.85- 1.0 0.85- 1.0
P% 0.48 - 055 0.43 - 0.50 0.38 - 0.50
Et Nacl % 0.3 - 0.5 0.3 - 0.15 0.3 - 0.5
Par Na % 0.18 - 0.25 0.18 - 0.25 0.18 - 025

2.2 Consommation hebdomadaire d’aliment et d’eau et indice de consommation (IC) chez


le poulet de chair

Semaines Aliment (grammes) Eau (grammes) IC


1 90 215 1.20
2 230 370 1.35
3 465 700 1.60
4 735 1065 1.80
5 845 1225 2.00
6 1065 1590 2.30
7 - - 2.60
2.3 Mesures de quelques performances zootechniques chez les poulets de chair
➢ Indice de consommation (IC) : 1.7-1.9
➢ Taux de mortalité : 3 à 5%
➢ Poids à 6 semaines : 3,5 à 4 livres
➢ Croissance pondérale des poulets de chair
• J1 : 37 grammes ou 0,0814 livres
• J8 : 131 grammes ou 0,2882 livres
• J15 : 286 grammes ou 0,6292 livres
• J22 : 686 grammes ou 1,5092 livres
• J29 : 1154 grammes ou 2,5388 livres
• J43 : 1728 grammes ou 3,8016 livres
3. Elevage de pondeuses (conduite en bandes) : 2 phases
a. Phase d’élevage de poulettes : 1 jour à 20 semaines
a.1 Période de démarrage : 1 à 21-28 jours
➢ Aliment consommé (starter) : 2 lbs (Alimentation à volonté)
➢ Densité : 30 poussins / m² au sol
➢ Eclairement : naturelle
➢ Température : Même que pour les poulets de chair au même stade
a.2 Période de croissance : 3 à 20 semaines
➢ Aliment consommé (grower) : 60 à 120 g / jour (Alimentation contrôlée)
➢ Densité : 10-12 poulets / m² au sol ; 3 poulets / pied² en cage
➢ Eclairement : 8 à 12 heures / jour

28
➢ Température : 18-20°C
b. Phase d’élevage de pondeuses ou période de production : 21 à 72 semaines
➢ Aliment consommé (aliment de ponte) : 0.25 lb / jour (alimentation contrôlée)
➢ Densité : 3 poules / m² au sol ; 3 poules / pied² en cage
➢ Eclairement : 14 à 16 heures / jour
➢ Température : 18 à 20°C
➢ Nids de ponte : Doivent être situés à moins de 1 m de hauteur pour que les
poules y accèdent facilement. On peut avoir des nids (pondoirs) collectifs ou
individuels.
c. Mesure de quelques performances zootechniques chez les pondeuses

➢ Taux de ponte = (Nombre d’œufs pondus par jour / nombre de femelles


présentes) × 100
➢ Nombre d’œufs par poules par année : 300 à 330 œufs
➢ Taux de mortalité : 12%
c.1 Contrôle de la production
Pour assurer la guidance de troupeaux de pondeuses, le contrôle de la production est
indispensable. Les éléments nécessaires par semaine sont :
➢ L’effectif du troupeau et la mortalité
➢ Le nombre d’œufs pondus par semaine
➢ Le poids moyen des œufs par semaine.
Ces données permettent de calculer :
➢ Le pourcentage de ponte : nombre d’œufs par semaine/nombre de poules/ 7
➢ Le poids moyen des œufs: P.M.O
➢ Production en g/ jour : Multiplier le pourcentage de ponte par le P.M.O :
➢ Indice instantané : Diviser la consommation par poule et par jour par
la production en g/ jour :
XII. Reproduction des volailles et production d'œufs

Les organes génitaux de la poule ne sont développés que du côté gauche. Ils se
composent de :

➢ L’ovaire : constitué d'un grand nombre d'ovules.


➢ L’oviducte (d'environ 60 cm de long) constitué de :
• L’infundibulum ou pavillon
• Le magnum
• L’isthme
➢ L’utérus
➢ Le cloaque

1. Description de la ponte

Contrairement aux autres volailles, la ponte est spontanée pour la poule. En effet, la

29
présence du coq n'est pas obligatoire pour que la poule ponde. Le cycle de ponte d'une poule
est différent pour chaque race, mais celui d'une bonne pondeuse se résume à un œuf par jour
pendant une période de trois jours suivi d'un jour de repos ou un œuf par jour pendant sept
jours, puis la poule se repose durant deux jours. Pour pondre au maximum, une poule a besoin
de treize à quatorze heures de lumière sur vingt-quatre. Il peut s'avérer nécessaire de
compléter la lumière naturelle par la lumière artificielle.
2. Formation de l’œuf dans l’oviducte.

Le follicule abrite donc le jaune d’œuf. Il va s’ouvrir (stigma) et le jaune va être capté par
l’oviducte (infundibulum). Le trajet dans l’oviducte et donc la formation de l’œuf va durer entre
24 et 26 heures. Pendant ce parcours dans l'oviducte, le jaune va s'équiper du blanc et de la
coquille en passant par 4 zones :
a. Infundibulum : la membrane vitelline s'achève. C'est à la base de cette partie que se fait
la fécondation lorsque membrane vitelline n'a pas encore totalement recouvert le
jaune.
b. Le magnum les protéines du blanc sont secrétées. Un blanc d'œuf moyen renferme 4 g
de protéines. Le jaune arrive dans le magnum 15-20 minutes après l’ovulation. Il va
rester dans cette zone 3hres à 3hres15.
c. L’isthme assure la sécrétion des membranes coquillières et initiation de la coquille.
Cette opération dure entre 1hre15 et 1hre30.
d. L’utérus lieu de l'hydratation du blanc et la sécrétion de la coquille. Dans l'utérus l'œuf
va rester 20 heures avant d’être expulsé. Pendant l'hydratation du blanc, la coquille va
se former dans l'utérus.
C'est en fin de nuit, au moment où l'appareil digestif est vide, que le squelette prend la
relève et participe au don de calcium. La pigmentation de la coquille se fait essentiellement en
fin de calcification. Les pigments chez la poule dérivent de l'hémoglobine transformée par les
cellules utérines. La cuticule organique qui recouvre la coquille se forme après le stade des 22
heures. Elle contient parfois des pigments et si c'est le cas, ils sont déposés en taches comme
sur l'œuf de caille.

a. Structure de l’œuf

30
La couleur de la coquille varie suivant la race : blanche, crème, brune, bleu-vert, etc.
C'est un facteur génétique qui est sans effet sur la valeur nutritive ou la saveur des œufs. La
coquille est essentiellement constituée de calcaire (carbonate de calcium). La coquille protège
l'œuf des chocs et de l’évaporation ; elle est semi-perméable (elle laisse passer l'oxygène et le
gaz carbonique ; elle empêche la pénétration microbienne) et comprend environ 10 000 pores.

Sous la coquille se trouve les membranes coquillières (externe et interne), servant de protection
contre les éléments indésirables (moisissures, bactéries).

A un des bouts de l'œuf loge la chambre à air. Inexistante au moment de la ponte, le


refroidissement de l'œuf amène la formation d'une poche d'air entre les 2 membranes
coquillières du côté du gros bout de l'œuf.

L'albumen entoure le vitellus. Il sert de protection contre les chocs. L'albumen situé en
périphérie est plus fluide. Le reste est plus visqueux. Lors du développement de l'embryon, il
fournira eau et protéines.

Les chalazes servent à maintenir le vitellus au centre de l'œuf.


Le vitellus est entouré d'une membrane fine. C'est là que se trouve le germe, servant de point
de départ du développement du futur poussin. Pour un bon développement embryonnaire, il
est important que le germe reste sur le dessus du vitellus. Ceci est rendu possible par les
chalazes. Le reste du vitellus servira de matière nutritive pour l'embryon.
L'œuf comprend trois parties principales :
➢ La coquille (enveloppe dure de calcaire) qui représente 10% du poids de l'œuf.
➢ Le blanc ou ovalbumine, qui est riche en matières azotées et en protides.
➢ Le jaune ou vitellus, riche en protides et lipides, qui contient dans sa partie
supérieure le germe.
Le poids de l'œuf varie de 50 à 70 g selon la race et l'âge de la poule de même pour la
couleur de l'œuf qui varie en fonction de la race de la poule (race Marans- œuf roux et race
Araucuna œuf vert)

4. Incubation

31
a. Sélection des œufs

L'éclosion se fait rarement dans de bonnes conditions lorsque les œufs sont trop petits
ou trop gros, il est préférable de choisir des œufs de 55 à 60 grammes. Donc les œufs
présentant des anomalies de la coquille et des formes anormales sont à éliminer. La couleur des
coquilles est sans influence sur la possibilité de l'éclosion. Ces œufs doivent provenir de poules
saines et bien nourries et qui ont principalement reçu les vitamines A, B et D.

b. Stockage des œufs

Pendant cette période de conservation (environ 10 jours), les œufs doivent être
conservés dans un local aéré mais à l'abri des courants d'air, du soleil et des poussières,
température variant de 10 ° à 12° C. Afin d'éviter que le jaune adhère à la coquille, il est
recommandé de retourner de 180° l'œuf, deux fois par jour, matin et soir. Durant leur stockage,
les œufs sont placés dans une position horizontale naturelle.

c. Incubation des œufs

Il existe deux sortes d'incubation : l'incubation naturelle et l'incubation artificielle.


L'incubation naturelle est une couvaison effectuée par la poule elle-même tandis que
l'incubation artificielle consiste à couver et assurer le développement de l'œuf au moyen
d'appareils d'élevage appelés « couveuses ».

d. Transport des œufs


Il est déconseillé de transporter des œufs, car ils auront moins de chance d'éclore quel
que soit le colis utilisé. Le transport provoque des dégâts à l'intérieur de l'œuf tel que la rupture
de la chalaze ou de la membrane vitelline.

e. Mirage des œufs

Le mirage est une méthode qui permet d'ausculter l'intérieur d'un œuf en le plaçant
entre l'œil et une source de lumière intense. Cette méthode permet alors de distinguer les
œufs non fécondés et les retirer de la couveuse. Il existe dans le commerce, des mire-œufs
perfectionnés permettant de mirer les œufs dans les casiers. Tout œuf frais doit être miré avant
l'incubation. On supprime ceux qui présentent à l'intérieur, soit un corps sombre soit une
ombre douteuse (corps étrangers), soit une poche d'air (œuf trop vieux). On doit mirer les œufs
de poule au 5eme et au 14eme jour de l'incubation.

f. Couveuses naturelles

f.1 La poule couveuse

32
Certains éleveurs préfèrent les couvées naturelles aux couvées artificielles. Une poule
peut couver de 12 à 15 œufs de poule, ou peut être utilisée pour couver jusqu'à 10 œufs de
cane ou 4 œufs d'oie. En principe les races de poules lourdes couvent mieux que les races
légères, mais il se peut que dans les races lourdes, on trouve de mauvaises couveuses. L'éleveur
doit donc sélectionner ses poules en fonction de leur capacité à couver.

Pour se développer, l'œuf a besoin d'une température de 100o F, l’humidité 87o au


départ, 85 % après 3 jours et 82 % à partir du 10eme jour. L'œuf est donc incubé — ou couvé —
chez de nombreuses espèces. Dans les zones équatoriales, certains œufs sont enterrés dans le
sol, ou sous des tas de feuilles qui, en se décomposant dégagent une chaleur constante. Le
développement de l'œuf s'effectue en jours, l'embryologie des œufs est analogue seul diffère le
nombre de jours, il se compose de 6 grandes étapes :

➢ Le 3eme jour on peut distinguer certains organes du poussin : cœur, vaisseaux


sanguins
➢ Le 5eme jour le blanc se trouble, le bec et les ailes se dessinent
➢ À partir du 8eme jour l'embryon commence à bouger
➢ Au 15eme jour l'ossification se développe : le poussin est formé et emplumé
➢ Vers le 18eme jour, le jaune émigre vers la cavité abdominale du poussin ceci
permettra d'assurer sa nourriture les deux ou trois jours après l'éclosion. Les
mouvements du poussin sont brusques, la formation des pattes et du bec est
achevée.
➢ Enfin, le 21ème jour, le poussin respire dans la chambre à air, il prend
rapidement de la force, s'agite et commencer à béquer, il brise sa coquille.

Il doit être indemne de salmonelle pullorum et typhimurium et de mycoplasma


gallisepticum et synoviae. Les œufs sont incubés dans une couveuse 18 jours et retourné toutes
les heures. Trois jours avant l’éclosion les œufs sont placés dans un éclosoir. Ils ne sont plus
retournés. La température est de 99.o F et l’humidité 92 à 94%.

Espèces Durée
Avicoles d’incubation jrs
Poule 21
Dinde 28
Pintade 27
Caille 17
Cane Commune 28
Pigeonne 18
Oie 30

XIII. Règles générales d’hygiène et de prophylaxie en élevage avicole


1. Importance de la prophylaxie

33
La maladie intervient :]
➢ Soit directement : Pertes dues à la mortalité consécutive à une épizootie
➢ Soit indirectement :
• Diminution des productions de chair et d’œufs
• Augmentation des manques à gagner (achat de médicaments,
augmentation du temps de travail)
• Action sur l’état sanitaire ultérieur en créant des porteurs sains et en
provoquant la souillure des locaux par des formes résistantes de l’agent
pathogène (spores, kystes, œufs d’helminthes).

2. Définition de la prophylaxie
Ensemble de mesures prises pour prévenir l’apparition ou la propagation d’une ou de
plusieurs maladies. On distingue la prophylaxie sanitaire (offensive en milieu déjà contaminé et
défensive en milieu sain) et la prophylaxie médicale. Les germes visés sont :
➢ Parasites : coccidies, helminthes, poux, …
➢ Bactéries : salmonelles, pasteurelles, colibacilles, …
➢ Virus : virus de la maladie de New-Castle, de la maladie de Gumboro, de la
variole, de la maladie de Marek, …
2.1 Prophylaxie sanitaire : Ensemble de mesures visant à soustraire les animaux de l’action
des agents pathogènes les matériels visés sont :
➢ Abreuvoirs et mangeoires
➢ Silos et autres matériels (rideaux, débecqueur, …)
Différentes opérations peuvent être entreprises pour :
a. La désinfection qui comprend : le nettoyage, la désinfection proprement dite et le vide
sanitaire.

a.1 Nettoyage
➢ Enlever le matériel mobile
➢ Elever la litière et les déjections
➢ Dépoussiérer (bâtiments et matériels)
➢ Détremper le bâtiment et le matériel (2 heures environ)
➢ Décaper à l’aide de jet d’eau à pression élevée
a.2 Désinfection

Le but est de réduire le microbisme de l’élevage à un seuil acceptable. Différentes


manières peuvent être utilisées pour la désinfection :
➢ Petit matériel : Immersion dans le liquide désinfectant
➢ Gros matériel, parois, parquet, … : Projection de liquide désinfectant

Quelques agents de désinfection :


➢ Désinfectants chimiques en solution, en pulvérisation : NaOH (8 g/l), lait de
chaux (10%), eau de Javel (4 cuillerées à soupe / litre d’eau), HTH (1 cuillerée à

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soupe / gallon, dérivés iodés, alcool, formol, composés phénoliques (crésyl,
créoline, …)
➢ Désinfectants gazeux : Aldéhyde formique (30ml/m3), vapeur de crésyl (5 g/m3)
➢ Désinfection par les éléments naturels : Chaleur humide (eau à 100°C pendant
25 mn min), feu (flamme), chaleur sèche (four Pasteur : 115 – 130°C)

a.3 Vide sanitaire

C’est le vide qui suit la désinfection. Le but est de permettre la destruction des agents
pathogènes, le séchage du bâtiment et la rémanence du désinfectant. La durée est de 8 jours
pour une salle, 15 jours pour un bâtiment complet et un mois pour un élevage.
b. La dératisation
➢ Utilisation de raticides (aliments empoisonnés)
➢ Utilisation de ratières (pièges à rats)
c. Désinsectisation
➢ Utilisation d’insecticides (fourmis)
➢ Utilisation d’acaricides (poux)
d. Mise en place de pédiluve
e. Quarantaine

Période d’observation et d’adaptation que subissent les animaux acheter à l’extérieur


avant de les introduire dans l’élevage. La durée de la quarantaine est de 40 jours dont 15 jours
d’observation et 25 jours d’adaptation.
f. Hygiène de l’alimentation et de l’eau
➢ Aliment bien conservé et non souillé, balancé et équilibré.
➢ Eau potable et à volonté.
2.2 Prophylaxie médicale
Ensemble de mesures visant à rendre les animaux aptes à résister aux actions des
agents pathogènes. On distingue la :
a. Chimio prévention
➢ Antibio prévention (anti-infectieux : antibiotiques)
➢ Coccidio prévention (anti-coccidiens)
➢ Vermifugation (anthelmintiques)
b. Séro-prévention :

Immunité passive. Rare chez les oiseaux.


c. Vaccination : Immunité active

Le vaccin est une substance d’origine microbienne que l’on inocule à une personne ou
un animal pour l’immuniser contre une ou plusieurs maladies. On distingue les :
➢ Vaccins tués ou inactivés : privés de tout caractère d’agressivité

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➢ Vaccins atténués, modifiés ou vivants : qui conservent tout ou une partie de leur
pouvoir de multiplication dans l’organisme.
3. Règles générales de vaccination

Voies d’administration :
➢ Vaccination de masse : Eau de boisson : C’est la méthode la plus facile
mais aussi la moins fiable, car la dose d’administration n’est pas connue.
➢ Nébulisation ou aérosols : Cette méthode est assez difficile à utiliser, car
la taille des gouttelettes doit être choisie de façon rigoureuse.
Gouttelettes trop fines : réactions secondaires ; gouttelettes trop grosses
: vaccination inefficace.
➢ Vaccination individuelle :
• Goutte dans l’œil (et les narines) : Cette méthode présente une
bonne efficacité. Son seul inconvénient réside dans l’obligation de
manipuler tous les animaux.
• Transfixion à l’aide de vaccinostyle : Méthode fiable, mais
manipulation de tous les animaux.
• Injection (SC ou IM) : Cette méthode est incontestablement la
plus fiable et techniquement la plus satisfaisante, Mais demande
beaucoup de main-d’œuvre.

3.1 Conditions indispensables pour une bonne vaccination


1. Conservation :

Elle ne doit pas détruire l’activité du vaccin.


2.3 Transporter le vaccin dans des boîtes isothermes avec de la glace ou un
conservateur de froid
3.3 Le conserver au réfrigérateur à +4°C. Beaucoup de vaccins sont détruits par la
congélation à –20°C
4.3 Eviter tout contact avec la lumière, les antiseptiques, les détergents ou les
médicaments.

3.2 Préparation du vaccin (Voie orale)


a. Utiliser de l’eau pure, ne jamais utiliser l’eau contenant des antiseptiques
b. Ajouter du lait en poudre (10 g/gallon) pour inhiber l’action du chlore sur le vaccin et
augmenter sa durée de conservation dans l'eau.

3.3 Distribution
a. Nettoyer les abreuvoirs en ne laissant aucune trace d’antiseptiques, de détergents ou de
médicaments

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b. Assoiffer les oiseaux (2 heures environ)
c. Verser le vaccin dilué dans une quantité d’eau nécessaire pour 2 heures d’abreuvement
dans les abreuvoirs :
➢ ¼ litre d’eau pour 100 volailles : dans les premiers jours
➢ ½ litre d’eau pour 100 volailles : 3 semaines
➢ 2 litres d’eau pour 100 volailles : 12 semaines
➢ 2 ½ litres d’eau pour 100 volailles : 4 mois
d. S’assurer que tous les oiseaux peuvent aisément s’abreuver.

N.B. : La vaccination sera réellement efficace si les oiseaux sont en excellent état de santé.
3.4 Calendrier de vaccination
a. Poulets de chair et Pondeuses

Poulets de chair Pondeuses


J1 Marek (couvoir) J1 Marek (couvoir)
J7 New Castle J7 New Castle
J7 Gumboro J7 Gumboro
J15 Rappel New Castle J15 Rappel New Castle
J15 Rappel Gumboro J15 Rappel Gumboro
8ieme semaine Variole ( Fowl pox)
12ieme semaine Coryza
14 – 16 semaines Rappel Coryza
Tous les trois (3) mois Rappel Newcastle ou injection de Newcastle
huileux qui protège pour 12 mois
(Contraignant, mais onéreux

XVI. QUELQUES MALADIES AVIAIRES D’IMPORTANCE ECONOMIQUE


A. Maladies virales
1. La Newcastle
C’est une maladie virale très contagieuse appelée aussi pseudo-peste aviaire, Newcastle
disease.
a. Importance :

Il existe des formes graves pouvant entraîner une mortalité importante. C’est une
maladie catastrophique. Les pertes se traduisent par une mortalité variant de 20 à 100%, un
retard de croissance, une augmentation de l’IC, une diminution voire un arrêt de la ponte.

b. Epidémiologie :
La maladie atteint les animaux de tout âge. Cependant, les jeunes de plus de 3 semaines
sont plus sensibles. Le virus résiste une à 3 semaines dans les locaux, 5 ½ mois dans les fientes.

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c. Etiologie :
La maladie est due à un virus du genre Paramyxovirus. La durée d’incubation est de 5 à 7
jours.

d. Symptômes :
Dans la phase d’état, les symptômes sont :
➢ Atteinte respiratoire : Ecoulement occulo-nasal, dyspnée, respiration
sifflante, éternuements
➢ Atteinte nerveuse : Perte d’équilibre, convulsions, contractions, torticolis
➢ Atteinte digestive : Diarrhée verdâtre
➢ Atteinte génitale : Diminution et même arrêt de la ponte

e. Traitement : Inexistant

f. Prophylaxie :
➢ Sanitaire : Elimination des animaux infectés, vide sanitaire
➢ Médicale : Vaccination

2. La variole aviaire
C’est une maladie infectieuse contagieuse due à un virus de la famille des poxviridae. On
l’appelle également diphtérie, pyan, lapipi.
a. Symptômes : Deux formes
➢ Forme sèche : croûtes au niveau des zones dépourvues de plumes
(barbillon, pattes, crête). La guérison est spontanée en 2 à 3 jours, sauf
complication (surinfection).
➢ Forme humide : Présence de pseudo membrane (chancre) gris jaunâtre
au niveau de la muqueuse buccale qui peut entraîner la mort par
asphyxie ou par inanition (manque d’aliment).

b. Traitement : Non spécifique : Oxytétracycline, pénicilline procaïne.

c. Prophylaxie :
➢ Sanitaire difficile à cause de la résistance du germe dans le milieu.
➢ Médicale : Vaccination.

3. La maladie de Gumboro
Appelée aussi bursite infectieuse, c’est une maladie infectieuse, contagieuse dûe à un
virus appartenant à la famille des birnaviridae. Ce virus résiste 6 mois dans la litière, 52 jours
dans l’eau et l’aliment.
a. Importance :
La morbidité peut arriver jusqu’à 100%, la mortalité varie entre 5 à 15% et peut même
arriver jusqu’à 50%.
b. Epidémiologie :

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La maladie atteint les sujets de 1 à 75 semaines, mais les jeunes de 3 à 6 semaines sont
plus sensibles. L’incubation est de 24 à 48 heures.
c. Symptômes :
Démarche tremblante et chancelante, diarrhée blanchâtre, aile pourrie. L’évolution de
la maladie se fait rapidement vers la guérison en 5 à 7 jours. Cependant, on constate un retard
de croissance et une hétérogénéité des lots. Lésion pathognomonique : Inflammation de la
bourse de Fabricius.
d. Traitement : Non spécifique, on traite les symptômes.

e. Prophylaxie
➢ Sanitaire : Méthode classique
➢ Médicale : Vaccination.
4. La maladie de Marek
C’est une maladie infectieuse contagieuse due à un Herpès virus entraînant une
immunodépression.
a. Importance :
C’est la maladie la plus grave chez les poulets du point de vue économique. Les cas de
mortalité + les saisies à l’abattoir représentent 90%.
b. Epidémiologie :
La maladie atteint les poulets de 4 à 24 semaines. L’incubation est de 3 à 4 semaines.
c. Symptômes :
➢ Forme aiguë : Mort sans signe clinique (7 à 8 semaines)
➢ Forme chronique : Paralysie diverse, aile pendante (12 à 24 semaines)

d. Traitement : Inexistant.

e. Prophylaxie :
➢ Sanitaire : Méthode classique
➢ Médicale : Vaccination à 1 jour au couvoir.
5. Bronchite infectieuse
Elle est due à un Coronavirus (ARN) peu résistant dans le milieu extérieur. La
transmission se fait par contact. Elle est très meurtrière chez les poussins (mortalité : 10 à 60%),
moins chez l’adulte (1 à 2%).
a. Symptômes
➢ Poussins de 0 à 2 semaines : Troubles respiratoires avec jetage,
éternuement et râle, augmentation de la soif.
➢ Poulettes de 2 à 18 semaines : Les sujets atteints restent des fausses
pondeuses.
➢ Adultes (supérieur à 18 semaines) : Chute de ponte de 18 à 50%, Œuf
déformé, œuf mou sans coquille, troubles respiratoires inaperçus.

b. Traitement : Pas.

c. Prophylaxie : Sanitaire, vaccination.

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B. Maladies bactériennes
1. Le coryza infectieux
C’est une maladie bactérienne contagieuse due à Haemophilus paragallinarum (bactérie
Gram -). On l’appelle également grosse tête.
a. Importance :
➢ Mortalité : 5%
➢ Morbidité : 80 à 100%
b. Symptômes :
Gonflement de la tête, épiphore (écoulement au niveau des yeux), jetage (écoulement
au niveau du nez).
c. Traitement
Sulfamides, antibiotiques à large spectre (tétracycline, dihydrostreptomycine, …)
d. Prophylaxie :
➢ Sanitaire : Isolement, désinfection.
➢ Médicale : Vaccination.
2. Pasteurellose ou Choléra aviaire
Maladie due à une bactérie Gram- Pasteurella multocida. La mortalité peut atteindre
90%.
a. Symptômes :
Dyspnée, œdème au niveau de la tête et des barbillons, diarrhée
b. Traitement :
Tétracycline ou chloramphénicol

c. Prophylaxie :
Sanitaire, Vaccin après 6 semaines

3. Les salmonelloses aviaires


Ce sont des maladies infectieuses, contagieuses, virulentes dues à divers sérotypes de
salmonelles dénommées :
3.1 Salmonella entéritica.
a. Importance : Zoonose

b. Symptômes :
➢ Forme suraiguë : Mort sans signe clinique en 48 heures à 3 jours.
➢ Forme aiguë à subaiguë : Elle touche les sujets de 3-4 jours à 3 semaines.
La mortalité varie de 30 à 40% en 5 à 10 jours (cas extrême : 70 à 100%
de mortalité). Plumes ébouriffées, prostration, yeux mi-clos, diarrhée
verdâtre et quelquefois dyspnée.
➢ Forme chronique : Sujets de plus de 4 semaines. Elle se traduit par des
retards de croissance et une hétérogénéité des lots.

c. Traitement : Oxytétracycline, sulfamides.

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d. Prophylaxie :
➢ Sanitaire : Classique. Eviter la contamination au couvoir.
➢ Médicale : Chimioprévention (Attention : Effets secondaires possibles)
➢ Vaccination : personne n’en parle.
4. La colibacillose aviaire
C’est une maladie due à plusieurs sérotypes d’Escheiricha coli (bactérie Gram-), se
traduisant par la diarrhée et la prostration, jetage, râle, toux, chute de ponte, baisse de la
fertilité. C’est la maladie de l’abreuvoir. E. coli est une cause favorisante des maladies
respiratoires chroniques dues aux mycoplasmes.
a. Traitement :
Antibiotiques (Tétracycline).
b. Prophylaxie :
Sanitaire, Chimioprévention, traitement de l’eau, surélever les abreuvoirs
.
5. Tuberculose
Elle est due à des bactéries Gram+ M. avium et parfois M. bovis, M. tuberculosis.
a. Symptômes :
Maigreur, Cachexie, boiterie, diarrhée
b. Traitement : Pas
c. Prophylaxie :
Sanitaire (désinfection + vide sanitaire le plus long possible
6. Maladies Respiratoires Chroniques (MRC)
Dues à un Mycoplasme (Mycoplasma gallisepticum) et à une bactérie (E. coli), La
mortalité est faible. La transmission se fait par contact direct, indirect et par l’œuf.
a. Symptômes :
Difficulté respiratoire, sinusite, aérosaculite, péricardite périhépatite
b. Traitement :
Tylosine, spiramycine
c. Prophylaxie :
Sanitaire, élever les poussins indemnes de mycoplasmes.

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