Vous êtes sur la page 1sur 33

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR RÉPUBLIQUE DU MALI

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Un Peuple -Un But -Une Foi

INSTITUT POLYTECHNIQUE RURAL DE


FORMATION

ET DE RECHERCHE APPLIQUÉE (IPR/IFRA)


DE KATIBOUGOU

TEL: (223) 2126 20 12; FAX : (223)2126 25 04

Site : www.ipr-ifra.org; E-mail : ipr-ifra@ipr-ifra.org

___________________________________________________________________________

ELEVAGE DES PORCS


Professeur chargé du cours

Pornon BAYOKO

1- Généralités sur le porc et ses productions

2- Principales race porcines disponibles au Mali

3- Connaissance du porc

4- Logement des porcs

5- Reproduction

6- Alimentation des porcs

7- Production

8- La conduite et la gestion des animaux

9- Santé
10- Sources potentielles d’introduction de contaminants dans l’élevage

11- Quelques principes


Chapitre 1

1. INTRODUCTION
Les porcs sont de la famille de mammifères artiodactyles, appelée encore suidés. Ils
comprennent des espèces non ruminantes basses sur pattes à corps massif et ayant quatre
onglons.

Les principaux porcins sauvages sont le potamochère, le sanglier, le phacochère et le


babiroussa.

Le porc domestique Sus scrofa domesticus dérive certainement des sangliers d’Europe (Sus
scrofa) et d’Asie (Sus vittatus). Zoologiquement il est rattaché à l’ordre des ongulés,
l’intermédiaire du sous-ordre des Artiodactyles et de la famille des suidés.

Sous-espèce
Sus scrofa domesticus
(Linnaeus, 1758Sus scrofa domesticus (littéralement un « sanglier domestique ») est une
sous-espèce du sanglier sauvage (Sus scrofa). C'est un mammifère domestique omnivore de la
famille des porcins, ou suidés. Appelé porc (du latin porcus) ou cochon ou encore cochon
domestique, il est resté proche du sanglier avec lequel il peut se croiser.
La femelle adulte est la truie (coche), la jeune femelle élevée pour la reproduction est une
cochette, le mâle est le verrat et le jeune cochon (avant le sevrage) s’appelle porcelet,
cochonnet, goret (ou cochon de lait dans l’assiette), le jeune porc sevré se nomme nourrain
(ou nourrin).
Le terme désigne aussi la viande fournie par cet animal qui est la viande la plus consommée
dans le monde alors même que le porc fait l'objet d'un interdit alimentaire dans certaines
cultures (dans le judaïsme et l'islam notamment).
La production se concentre dans trois zones : l’Europe (y compris la Russie),
l’Asie (notamment la Chine) et l’Amérique du Nord (le Canada - l'un des plus grands
producteurs, avec notamment le Québec - et les États-Unis). La Chine avec 46 millions de
tonnes (2003) produit presque la moitié du total mondial.
1.1 Origines et évolution

Sans doute est-il difficile de cerner avec exactitude les origines du porc domestique. Mais il
est probable que celui-ci descende principalement du sanglier européen ( Sus scrofa ). Au
départ, les porcs vivaient dans les forêts et les régions marécageuses (qui sont d'ailleurs
demeurées l'habitat du sanglier) et s'étaient donc adaptés à un environnement humide et
ombragé. Ils avaient des pattes courtes, un corps puissant, profilé pour se frayer un passage
dans la végétation dense des sous-bois, une tête robuste, pourvue de défenses et d'un groin
renforcé par un disque cartilagineux, pour fouir le sol en quête de racines.

Si l'on se fonde sur les textes bibliques, les premiers témoignages de domestication du porc
remontent à 2 000 ans avant notre ère. A mesure que l'homme développait chez le porc la
production de viande, la silhouette de ce dernier connaissait d'importantes modifications par
rapport au type primitif, «non amélioré». La tête relativement forte et allongée, le quartier
antérieur massif, l'arrière-train fuselé et léger, le corps compact ont progressivement été
remplacés par une tête plus courte, des membres antérieurs moins puissants, un corps plus
long et plus large, d'une capacité supérieure, et un arrière-train charnu et bien développé (La
domestication des animaux).

1.2 Intérêt de l’élevage de porc

Quiconque se consacre à l'élevage du porc doit avoir connaissance de certains aspects


importants de la biologie de cet animal, afin de pouvoir satisfaire aux impératifs
agronomiques de la production porcine.

Le porc est l’un des animaux les plus anciennement domestiqués par l’homme. Il est reparti
partout où, dans les zones tropicales et tempérées. En dehors de la religion musulmane, toutes
les autres religions acceptent cet élevage.

Par la rapidité de son développement liée à la fécondité de l’espèce et à ses potentialités de


croissance, l’élevage du porc a connu un essor considérable.

L’élevage de porcs se pratique un peu partout dans le monde. Dans les campagnes
notamment, de nombreuses familles possèdent quelques cochons qu’elles élèvent en liberté
autour de leur maison et qu’elles utilisent pour leur consommation familiale. On trouve aussi
des entreprises d’élevage porcin aux abords des villes. Ces industries alimentaires contribuent
largement à nourrir la population citadine (ACRIDOC ; 2010).

La tendance mondiale va vers une consommation plus élevée de viande blanche que de viande
rouge. C'est dire si l'accroissement de la production de viande de porc dans les régions en voie
de développement laisse entrevoir d'énormes possibilités. Par rapport aux bovins et autres
ruminants, les porcs présentent certains avantages potentiels majeurs:

- Ils produisent de la viande sans contribuer à la détérioration des pâtures naturelles. Ce point
est d'une importance capitale si l'on songe à la désertification ininterrompue que nous
connaissons actuellement, à l'érosion des sols et à la perte des terres cultivables dans les zones
tropicales et subtropicales de notre planète. Cette dégradation est due principalement aux
ruminants qui, trop nombreux, appauvrissent les pâtures.
- Ils transforment les aliments concentrés en viande deux fois plus efficacement que les
ruminants.

- Ils sont, potentiellement, dotés d'une productivité très élevée. Ils peuvent mettre bas, après
une période de gestation relativement brève, des portées nombreuses, et ce, avec un intervalle
de génération très court. Si l'on ajoute qu'ils sont d'une croissance rapide, on conçoit sans
peine que leur rendement, en termes de production annuelle de viande par tonne de poids vif
des femelles reproductrices, est environ six fois supérieur à celui des bovins.

- S'ils sont élevés en enclos, on pourra exploiter au maximum leur fumier et leur purin.

- Leur taille relativement faible, par comparaison avec celle des bovins, assure une plus
grande flexibilité, tant sur le marché qu'en ce qui concerne la consommation.

- La viande de porc se prête particulièrement bien au traitement industriel. Certains produits


dérivés ont une durée de conservation plus longue que la viande fraîche et peuvent donc être
distribués à un public plus large.

- Par rapport à l'élevage bovin, la rentabilité est plus rapide. Hormis les obstacles sociaux et
religieux déjà évoqués, les problèmes posés par la production porcine sont les suivants:

- Certains parasites du porc sont susceptibles de s'attaquer à l'homme et, lorsque les animaux
ne sont pas élevés en enclos, ils représentent une menace pour sa santé (Mémento de
l Agronome 2002).

Le porc est un monogastrique omnivore (mange tout) qui transforme une gamme très
variée des produits et sous-produits agricoles non consommable par l’homme en produits de
meilleure qualité qui est la viande.

C’est un animal à croissance très rapide. Il suffit de 6 à 7 mois pour amener un


porcelet de 1,2 kg (naissance) à 90-100 kg.

C’est un animal très prolifique : 7 à 12 porcelets à la mise bas et avec 2 mise-bas/an,


vous pouvez sevrer 14 à 18 porcelets par truie et par an.

C’est le seul animal domestique à présenter un grand rendement en carcasse :

- porc : 73-75%
- volaille : (poulet de chair) 64-65%
- mouton : 50-51%
- chèvre : 44-45%
- lapin : 48-50%
- bœuf : 49-50%
Il ne demande pas un espace important pour grandir : 5 à 6 m² par verrat (mâle) et 9 à
12m² par truie (femelle) avec ses petits.

Il produit de la viande sans contribuer à la détérioration des pâturages naturels et des


cultures.

Il ne demande pas un capital important pour démarrer l’activité.

Il constitue pour le paysan une épargne sur pied important pour la résolution des
problèmes sociaux : scolarité, mariage et funérailles, etc.…

Il contribue à la fertilisation du sol à travers ses déjections. Un porc adulte peut


produire 600-730 kg de fumure organique par an.

1.3 Désavantages de l’élevage porcin

- Du fait de leur estomac simple, ils sont en concurrence directe avec l'homme
pour ce qui concerne l'alimentation, et particulièrement les céréales et les
graines oléagineuses. Il est possible de contourner partiellement cette difficulté
par une utilisation maximale des sous-produits de récoltes, des déchets
alimentaires et de grains impropres à la consommation humaine.
- Ils ne peuvent être employés comme animaux de trait pour les travaux
agricoles.

- Contrainte religieuse : les musulmans ne mangent pas le porc,


L’élevage porcin à proximité des habitations engendre un problème de pollution à
cause des déjections,
Zoonose : certains parasites du porc son susceptibles de s’attaquer à l’homme donc
une menace pour la santé,
Sensibilité élevée aux maladies (P.P.A.)
Lorsque l’élevage est mené dans des systèmes extensifs en divagation, l’élevage
porcin pose de nombreux problèmes : difficulté de maîtrise des conditions sanitaires
des animaux, transmission de zoonoses, contrôle impossible de la reproduction et de
l’amélioration génétique, pollution des zones de parcours par les déjections,
destruction de cultures, etc. L’élevage en systèmes clos permet de s’affranchir de ces
contraintes si les conditions d’élevage sont bonnes, et s’il est possible de récupérer les
effluents d’élevage servant d’amendement organique de bonne qualité.

1.4 Production de viande de porc en Afrique

05-Nov-2013 (il y a 1 ans 8 mois 27 jours) www.fao.org

Tableau 1. Production de viande de porc par pays (2009-2010).

Milliers de T (2009) Milliers de T (2010) Evolution (%) 2000-2010


Afrique du Nord 2 1 -9,3
Algérie 0 0 0,0
Egypte 1 0 -16,7
Libye - - -
Maroc 1 1 2,1
Tunisie 0 0 -1,6
Afrique subsaharienne 1,188 1,231 4,9
Afrique occidentale 344 352 2,5
Bénin 4 5 2,1
Burkina Faso 31 28 3,3
Cap Vert 8 8 2,5
Côte d'Ivoire 7 7 1,4
Gambie 1 1 6,9
Ghana 18 18 4,9
Guinée 2 2 0,6
Guinée-Bissau 13 13 1,9
Liberia 8 9 7,4
Mali 3 3 3,1
Mauritanie - - -
Niger 1 1 0,3
Nigeria 226 226 3,7
Sénégal 11 11 2,1
Sierra Leone 2 2 -0,9
Togo 9 9 4,5
Afrique Centrale 75 86 2,7
Cameroun 31 38 8,9
République centrafricaine 14 16 2,9
Tchad 1 1 2,7
Congo 2 2 2,9
Rép Dem. Congo 24 26 -0,0
Guinée Equatoriale 0 0 0,5
Gabon 3 3 0,3
Afrique orientale 164 164 2,9
Burundi 12 12 11,2
Djibouti - - -
Erythrée - - -
Ethiopie 2 2 0,7
Kenya 18 15 2,9
Rwanda 7 8 8,7
Somalie 0 0 0,4
Soudan - - -
Uganda 111 113 3,9
Tanzanie 14 14 1,1
Sud de l'Afrique 592 625 4,6
Angola 28 32 1.1
Botswana 0 0 -6.5
Comores - - -
Lesotho 4 4 -4.2
Madagascar 55 55 10,1
Malawi 45 45 7,7
Maurice 1 1 -1,1
Mozambique 94 97 -2,3
Namibie 4 4 9,6
Seychelles 0 0 -11,9
Afrique du Sud 313 338 12,5
Swaziland 2 2 4,2
Zambie 15 16 5,0
Zimbabwe 31 31 3,6
AFRIQUE 1.189 1.232 4,8
MONDE 106.405 109.258 2,0

Il est à noter que plus de la moitié de la production est réalisée dans les pays du Sud du
continent (30% en Afrique du Sud) et que, globalement, en ajoutant la production de 4 pays
(Afrique du Sud, Nigeria, Mozambique et Ouganda) on obtient environ 75% de toute la
production du continent.

Selon la FAO et l'OCDE la Consommation de viande dans le monde entre 2007 et 2016, la
production mondiale de viande devrait augmenter de 9,7 % pour le bœuf, de 18,5 % pour le
porc et de 15,3 % pour le poulet. D'ici à 2050, la production de viande pourrait ainsi
doubler !

www.3trois3.com

1.5 Utilisations des différentes parties du porc


 Museau: très frit ou à la braise, c’est une bouchée exquise.
 Tête: Elle se prépare au gril ou en faisant partie de ragoûts de légumes.

 Oreille: elle est très délicieuse au gril, panée ou en ragoût.

 Fanon: il s’emploie pour faire des lardons frits et en charcuterie pour les pâtés.

 Pieds: cette partie résulte parfaite pour la préparer en ragoût.

 Palette: elle résulte parfaite en rôtis ou en filets pour ragoûts.

 Côtelette, échine et filet: ils admettent multiples préparations mais c’est au gril, à la braise
ou rôties comme ils sont plus délicieux.

 Lard et similaires: on peut préparer des frits ou les inclure en ragoûts de légumes.

 Jambon: en plus du jambon sec, il se prépare enfumé ou cuit.

 Queue: en sauce ou avec des légumes.

Chapitre 2

Principales race porcines disponibles au Mali


2.1 Les races
La race désigne des animaux appartenant à une même espèce, qui possèdent un certain
nombre de caractères communs et jouissent de la faculté de transmettre ces caractères à leurs
descendants.
On distingue d’une part les races européennes et américaines, d’abord utilisées en races pures
et aujourd’hui surtout utilisées à des fins de croisement, et d’autre part les races locales, terme
recouvrant une variété importante de types généralement de plus petit format, adaptés aux
conditions et habitudes des endroits où il sont élevés et moins productifs. L’élevage intensif
concerne seulement les animaux de races sélectionnées ou issus de croisement. En effet, les
performances limitées des génotypes locaux ne permettent pas de rentabiliser des
investissements et des aliments coûteux.
Toutefois, lorsqu’une alimentation locale peu onéreuse est disponible, l’élevage de ces
animaux plus rustiques est souvent pratiqué (Mémento de l’Agronome,2002)
Peu d’études ont porté sur les porcins du pays. La race Somo est originaire du village de
Somo près de San et se rencontre dans les cercles de Bla, Tominan et San. Elle avait été
introduite en station pour des études de caractérisation. Les races importées sont : le Korogho
et la large white.

Il y a 3 types de porcs élevés en Afrique de l’Ouest,

* le porc d’origine européenne (le + grand, de couleur de peau rose) et dont la chair a la
couleur rouge,

* le porc métissé (de taille moyenne et peau rose tachetée souvent, chair rouge)

* le porc africain petit et de peau noire le plus souvent, chair rouge très foncée.

Chapitre 3
Connaissance du porc
3.1 Généralités

Mammifère ongulé au corps massif, au museau prolongé par un groin et aux membres courts,
très répandu dans le monde et élevé pour sa chair. Classe : Mammifères ; ordre :
Artiodactyles ; famille : Suidés. Les porcs domestiques, ou cochons, sont des animaux trapus
au corps épais, au museau raccourci par rapport aux autres Suidés.

3.1.1 Extérieur

L’aspect général de l'adulte est à la fois massif et équilibré. Vu de profil, il est grossièrement
deux fois plus long que haut et le tronc puissant, presque cylindrique est porté par quatre
membres courts mais forts.

 La tête

Volumineuse, la tête est terminée à l’avant par un groin circulaire où sont percées les
narines. Ce groin, supporté par un cartilage solide, rappelle que le porc est par nature un
animal fouisseur, qui il y a quelques décennies seulement, devait quêter au moins en
partie sa nourriture dans les bois. Ce groin joint les fonctions d’olfaction par les narines,
des fonctions tactiles car sa peau est richement innervées, et des fonctions mécaniques
car il est mobile. Avec le bord du groin l’animal est capable de creuser le sol et de
déterrer des objets durs. On a pu dire que le groin était la main du porc et c’est bien près
de la réalité. Il sera bon de s’en souvenir lors de la construction des porcheries, afin de ne
pas trop laisser de prise à des possibilités de démolition.

La bouche du porc est largement fendue et dotée d’une denture puissante.

A la naissance, le porcelet a déjà 8 dents de lait qui sont les 4 crochets (canines) et les 4
coins (troisièmes incisives). Entre 15 et 20 jours, apparaissent les pinces (premières
incisives) inférieures, puis, entre 20 et 30 jours, les pinces supérieures. A 2 mois, 4
prémolaires sortent à chaque demi-mâchoire.

La dentition de lait est complètement fonctionnelle à 3 mois avec la formule suivante :

Incisives 3/3, canines 1/1, prémolaires 4/4 ; (par demi-mâchoire) soit en tout 32 dents.
Cela nous permet de comprendre qu’avant 3mois le porc ne soit pas capable de broyer les
aliments comme il le fera plus tard.

La dentition d’adulte commence par le remplacement des coins vers 6 mois, des
canines vers 8 mois, puis des pinces à 1 an puis des mitoyennes. A 18 mois, la bouche
est faite, comportant 7 molaires dont 4 prémolaires et 3 grosses molaires. La formule
dentaire est alors :

Incisive : 3/3 ;

Canine : 1/1 ; } soit en tout 44 dents


Molaire : 7/7.
Chez le mâle, les incisives se développent pour donner les crochets qui sortent de la
bouche vers 2 ans ½

Cette denture robuste, mue par des muscles masticateurs puissants, fait du porc l’animal
domestique à la mâchoire la plus redoutable. C’est pour cela que les truies et les verrats
qui deviennent méchants peuvent être dangereux.

La tête porte deux yeux qui paraissent petits en raison des dimensions de la tête, mais qui
sont assez semblables à ceux de l’homme avec une pupille ronde ; ils regardent vers
l’avant et procurent à l’animal une bonne acuité visuelle. Ils encadrent un front étroit à
l’avant, qui s’élargit vers l’arrière où s’implantent deux grosses oreilles de formes
grossièrement triangulaire qui sont portées soit pendantes, soit dressées, soit en position
intermédiaire suivant les races.

La tête est rattachée au tronc par un cou massif qui assure une continuité parfaite de la
nuque au dos.

 Le tronc :
Il est long et sa forme varie selon les races. Il est proportionnellement plus long que
les races ont été sélectionnées pour cela, afin de fournir de la viande par les muscles
dorsaux ; sur les races primitives, on peut constater une prédominance du train
antérieur qui rappelle un peu le sanglier. Dans les races très perfectionnées, au
contraire, on a cherché à réduire la poitrine, peu intéressante en charcuterie, au profit
du train postérieur, mais cela est au détriment du volume respiratoire.

 Le dos :
Il est rectiligne ou légèrement convexe, se termine par une petite queue qui forme
souvent une boucle. Sous la queue s’ouvre l’anus puis la vulve chez la femelle, tandis
que le verrat porte deux testicules très volumineux.

 L’abdomen :
Il est plus ou moins convexe suivant la race, le sexe et l’âge des animaux. Chez la
truie il porte deux rangées parallèles de mamelles qui remontent sous la poitrine.
Chez le mâle, en position médiane se trouve le fourreau.

 Les membres :

Ils sont courts mais musclés. A l’origine, le porc est un animal coureur. L’épaule est
fendue contre le train antérieur, les cuisses donnent le jambon dont la viande est très
appréciée. Les jarrets sont forts. Les membres se terminent par un pied. La marche se
fait sur deux onglons enrobés dans une corne qui n’est pas aussi dure que celle des
solipèdes

Le porc, malgré son perfectionnement zootechnique est donc reste adapté à la marche sur
sol meuble, alors qu’on l’entretient sur le béton.

On ne s’étonnera pas, dorénavant de la répugnance au déplacement des


reproductrices lourdes.
Enfin l’ensemble du corps du porc est recouvert d’un pelage très clairsemé, formé de
soies qui ne cachent pas la peau. Elles sont plus longues et plus épaisses sur le dos.

Selon les races, ces soies sont blanches ou noires ou rousses. Elles ne peuvent jouer
pratiquement aucun rôle, ni dans la lutte contre le froid ni contre l’insolation
Les robes

Les porcs ont des poils longs appelés soies. La couleur des soies présente peu de variations.
Elles sont le plus souvent de couleur claire, parfois rousse ou noire.

La robe est souvent noire. Elle peut être pie noire, grise, rousse. Au Congo, la robe est brune,
noire, blanche ou tachée (Mason et Maule, 1960). En Côte d’Ivoire, elle est noire ou tachetée.

La peau est en général de couleur claire, rose, chez les porcs de races européennes. Par contre
en Afrique, elle est le plus souvent de couleur foncée.

La conformation

Le porc africain est issu surtout de la race ibérique et il est à peu près le même dans tous les
pays africains où il existe, de type coureur et longiligne.

Le format est petit. La tête, longue, présente un front court, presque plat un chanfrein
rectiligne et un groin allongé. Les oreilles sont petites, épaisses et horizontales ou dressées. Le
cou est court, le dos légèrement convexe et assez long. La croupe est inclinée, le jambon peu
fourni. Les membres sont grêles, peu musclés. Les tétines sont souvent au nombre de 10. Les
soies sont longues.

Par contre, les porcs de races sélectionnées ont des membres courts, un dos et un rein
allongés, un corps large, cylindrique et une tête raccourcie au point d’avoir un profil concave.

En ce qui concerne les régions du corps, certaines portent des noms particuliers :

 l’extrémité de la tête se nomme le groin,


 la région du garrot se nomme l’échine,
 l’ensemble cuisse-fesse se nomme le jambon,
 la jambe se nomme le jambonneau,
 le dessus du dos et des reins se nomme la longe.

1
Une déciduale est une dent de lait, nous la noterons donc D.
Si aucun D. n’apparaît, nous parlons alors de la dent définitive.
4- Logement des porcs
Le porc est un animal qui ne transpire pas et supporte très mal les hautes températures,
cependant le porcelet à la naissance est très sensible au froid d’où l’importance des types de
bâtiments à mettre en place en climat chaud.

4.1. Choix du site


- Choisir les zones où la ventilation naturelle est efficace (sommet, versant, etc.),
- Orienter les bâtiments suivant la direction Est-Ouest,
- La proximité d’un bon approvisionnement en eau.

4.2. Bâtiment
- Les meilleurs bâtiments sont en général à sol cimenté et largement ouverts sur les
côtés. Ne jamais élever les porcs sur un sol nu, à défaut du sol cimenté, un sol en
planche sur pilotis est nécessaire,
- Les murs séparant les loges et construits en bois durs, en parpaings, en brique de terre
ou en bambous de chine doivent être à 1,30 m du sol,
- Le sol doit être légèrement incliné de manière à faciliter l’écoulement des eaux de
nettoyage,
- Chaque loge doit avoir une aire de couchage et une aire d’exercice. La surface de
couchage doit être couverte en tôles, en paille ou en natte. La surface d’exercice non
couverte doit être assez large pour faciliter le déplacement et la défécation des
animaux,
- Prévoir un couloir de service de 1,5m de large avec un pédiluve à l’entrée et la sortie
de chaque bâtiment.

On distingue 4 types de loge dans une porcherie :


1. loge d’engraissement,
2. loge d’attente saillie,
3. loge de maternité,
4. loge de verrat (verraterie)

- Les loges d’engraissement permettent de regrouper les porcelets pour les nourrir
jusqu’au poids d’abattage. 5 à 10 porcelets/loge,
- Les loges d’attente saillie permettent de regrouper les jeunes truies vides qui attendent
la saillie : 3 à 5 truies par loge,
- Les loges de maternité sont des loges conçues pour la mise-bas. Elles contiennent des
barres de fer ou de bois fixées au mur à 10-15 cm du sol pour protéger les porcelets
contre l’écrasement de la truie pendant l’allaitement.
- une loge pour les post –sevrage,

Une petite loge peut être conçue dans la maternité pour une distribution spéciale de
l’aliment porcelet à partir de la deuxième semaine,
- La loge de verrat doit se trouver au milieu des loges des truies car la vue et la
proximité des truies aiguisent l’appétit sexuel chez le mal alors que la vue et proximité
des mâles favorisent la venue régulière des chaleurs chez la femelle,
- Ne jamais surcharger les loges afin de permettre aux animaux d’adopter les positions
avantageuses.
Poids vifs :
- 10-20kg : 1m²/porcs
- 20-50kg : 1,5m²/porc
- 25-100kg : 2,5kgm²/porc
- Adulte : 2,5 - 3m²/porc
- Verrat : seul dans la loge
- Truie + porcelet : 10 – 12 m²
La mangeoire et l’abreuvoir ne doivent pas être construits ni à côté, ni dans la zone
d’exercice.
Les températures ambiantes optimales pour différentes phases physiologiques sont :
- porcelet (naissance) : 0,9 – 1,5 kg : 30-32°c
- porcelet sevré : 10 kg : 26°c
- porc à l’engrais : 30 kg : 24°c
- porc à l’engrais : 50 kg : 19°c
- porc à l’engrais : 100 kg : 16°c
Comme il est difficile d’avoir ces températures dans nos régions, les bâtiments devront
être largement ouverts sur les côtés pour favoriser une bonne ventilation.

4.4 Système d’élevage


- Système traditionnel : les animaux se promène dans la nature à recherche de leur
nourriture. Mauvais système, agent de transmission des maladies.
- Système semi-intensif : les porcs sont élevés ici en enclos rudimentaire, la nourriture
se compose des déchets alimentaires, des plantes et des sous-produits. Le cheptel est
un peu important 1 à 5 animaux.
- Système intensif : production commerciale importante, le producteur achète les
aliments répondant à ses besoins spécifiques : taille 10 à 50 truies au moins.
- Système intégré : élevage porcin + pisciculture très intéressante en milieu paysan. Le
lisier de porc permet de fertiliser les viviers à poissons, cela favorise l’apparition des
algues consommées par les poissons.
5- Reproduction
5.1. Choix d’un bon reproducteur

Le choix d’un bon reproducteur doit se porter sur sa conformation, son état sanitaire,
absence des défauts génétiques (hernie ombilicale ou scrotale) et le caractère de l’animal
(calme ou méchants).

- Choisir des verrats ayant des testicules et la verge bien ressortis et bien développés.
- Des truies avec la vulve normale et possédant au moins 12 tétines.
- Garder 1 verrat pour 20 truies pour un grand troupeau, un troupeau de truie inférieur
ou égal à 20 et supérieur à 5. Deux verrats sont nécessaires.
5.2 Puberté
Elle correspond à l’âge auquel l’animal manifeste les premiers signes de reproduction.
Cet âge varie entre 4 et 6 mois, même à partir de 3 mois chez les races locales.

Ne jamais croiser les animaux à la puberté car la maturité sexuelle n’est pas atteindre.

5.3. Age de mise en reproduction

- Races améliorées : 7 – 8 mois (80-100kg)


- Races locales : 6 – 7 mois (40-6 kg)
5.4. Cycle sexuel de la truie

Le cycle sexuel ou cycle oestrien se succède toute l’année et sa durée varie de 19 à 23


jours avec une moyenne de 21 jours.

5.5. Chaleur

C’est la période au cours de laquelle la truie accepte le mâle et peut être fécondée. Elle
dure environ 60 heures chez la truie et se reproduit tous les 21 jours.

5.5.1 Signe des chaleurs


- Enervement et diminution de l’appétit
- Chevauchement des autres porcs
- Rougissement et gonflement de la vulve
- Léger écoulement d’un liquide visqueux dans la vulve
- Test d’immobilisation qui est la résistance à la pression exercée sur le dos.
Si vous n’êtes pas expérimenté sur les signes de la chaleur faites entrer le verrat
chaque matin dans la loge des femelles et observer, si une femelle est en chaleur, elle sera
facilement détectée par le verrat.

5.5.2 Techniques du groupe des chaleurs


- Faites un sevrage «brutal » en accumulant les stress.
- Ni aliment, ni eau pendant 36 heures (diète totale).
- Changement de local et mise à proximité des verrats.
- Groupage des truies sevrées
- Vermifugation
- Vaccination au rouget (soit le jour du sevrage soit dans les 5 jours qui précèdent, à
éviter en gestation, pour les cochettes, vaccination un mois avant la mise en
reproduction.
- Détecter les chaleurs dès la 3ème journée après le sevrage.
-
5.6. Saillie

La saillie ou accouplement se fait entre la 12ème et la 24ème heure après l’apparition des
premiers signes de chaleur. Faites une double saillie à 12 heure d’intervalles, de préférence le
matin et le soir. Une double, ou si possible une triple saillie augmente les chances de réussite
tant pour le taux de conception que pour le nombre de porcelets nés.

Le flushing consiste à augmenter la quantité d’aliments riche en énergie et en protéines


donnée une truie vide pour donner plus de chance aux ovaires de produire plus d’ovules
pendant la chaleur. Un apport de vitamines A.D.E. et d’oligo-éléments est indispensable.

5.7. Contrôle des retours en chaleur

Le contrôle des retours en chaleur doit se faire à partir du 18 ème jour jusqu’au 23ème jour
après la saillie et une seconde fois vers le 42 ème jour. S’il n’y a pas de chaleur, c’est que la
fécondation a eu lieu.

5.8. Gestation

Elle dure 3 mois 3 semaines 3 jours soit 112 à 116 jours avec une moyenne de 114
jours. L’enregistrement de la date de saillie est très important, car il permet de préparer la
mise-bas.

5.9. Préparation de la mise-bas

A une semaine de la mise-bas :

- Laver proprement la maternité


- Laver la truie et la déparasiter (externe et interne)
- Réduire la quantité d’aliment et donner d’eau ou de la drêche de brasserie ou de
l’herbe verte pour éviter la constipation
- Ajouter si possible par jour 2g d’oxytétracycline dans l’aliment pour prévenir la
Métrite-Mamite-Agalactie (M.M.A.)
5.10. Mise-bas

A l’approche de la mise-bas

- La vulve s’élargit, devient faible et très gonflée


- Le premier lait ou colostrum apparaît à la mamelle
La mise bas se déroule en quelques heures (4 à 10 heures) et finit avec l’expulsion du
placenta. Il est recommandé d’assister à la mise-bas afin de sauver les porcelets ou la truie en
difficultés.

5.11. Entretien des porcelets

A la naissance, le porcelet pèse entre 0,9 et 1,5 kg et est très incapable de se protéger
contre les basses températures. Il faudra bien protéger la maternité contre le froid.

1er au 2ème jour

- Couper le cordon ombilical à 2,3 cm afin d’évite une perte de sang et désinfecter avec
de la teinture d’iode. Cette coupe peut ne pas être nécessaire en saison sèche car il se
sèche facilement,
- Couper si possible les canines car ils ne sont pas utiles aux porcelets et blessent les
autres pendant la lactation.
3ème jour

- Injecter le fer pour prévenir l’anémie du porcelet 1 à 2 cc à la cuisse (jambon) ou


derrière l’oreille et une seconde fois vers le 15ème jour,
- Marquer les porcelets pour les identifier.
4ème – 10ème jour

Traitement antibiotique pour éviter les diarrhées et renforcer les défenses du porcelet.

- Distinguer l’aliment porcelet à partir de la 2ème semaine.


- La castration doit se faire entre la 1ère et la 2ème semaine, car la contention est plus
facile et le stress moins important.
- Sevrage : Le sevrage se fera à 42 jours ou plus pour les éleveurs non expérimentés.
Quand une truie a été nourrie pendant la lactation après le sevrage, la chaleur se
manifeste dans les 10 jours qui suivent, particulièrement les 4, 5 et 6ème jour.

L’indice de productivité = nombre de porcelets sevrés/truie/an. C’est un critère


important pour la rentabilité de l’élevage porcin. Un bon éleveur doit faire deux
mises-bas/an/truie donc entre 14 et 18 porcelets sevrés/trie/an.

6- Alimentation des porcs


La connaissance des besoins alimentaires des différentes catégories d'animaux est maintenant
très approfondie, ce qui permet d'élaborer des programmes d'alimentation et des rations visant
des objectifs précis de production, tout en tenant compte des contraintes techniques et
économiques imposées par les aliments de base susceptibles d'être consommés. En
conséquence, dans les pays industrialisés, l'alimentation des animaux a subi des
transformations considérables. En France, par exemple, la part des prairies naturelles a
diminué au profit des fourrages annuels cultivés, surtout le maïs et le ray-grass, et des
aliments concentrés souvent fabriqués par l'industrie de l'alimentation du bétail qui utilise des
produits provenant quelquefois de fort loin, comme le tourteau de soja et le manioc. Le
développement des ensilages, de maïs principalement, et les progrès dans la mécanisation de
la fenaison, avec, notamment, les machines compactant le fourrage en balles rondes, sont pour
beaucoup dans l'amélioration de la qualité et de la régularité, quantitative et qualitative, de la
production de fourrages. Les rations alimentaires de base destinées aux ruminants, qui
reposent sur les fourrages, s'en trouvent souvent simplifiées, d'où une attention particulière
quant à leur complémentation en aliments apportant de l'énergie, des protéines, des vitamines
et des minéraux
Au total, cette évolution des modèles d'alimentation des animaux entraîne une nette
amélioration de l'efficacité de la transformation de la biomasse consommée : entre 1938 et
1987, en France, il a été constaté une augmentation d'environ 60 % de la quantité de protéines
animales produites par unité d'aliment transformée par les animaux, les monogastriques
convertissant plus efficacement la nourriture que les herbivores

La santé des animaux et la salubrité de leurs produits conditionnent le résultat économique


des élevages et la conquête des marchés intérieurs et extérieurs. Un suivi sanitaire et une
prévention systématiques sont indispensables, d'autant plus que, avec l'intensification et la
concentration des animaux, de nouvelles pathologies, métaboliques ou infectieuses, se
développent. On raisonne en général en termes de pathologie de groupe et, dans le cas de
certaines maladies, des mesures prophylactiques et/ou de dépistage sont obligatoires

6.1 Formulation du régime alimentaire


6.7.1. Définition

La formulation d’un régime consiste à calculer la proportion dans laquelle les aliments
doivent être additionnés les uns aux autres pour obtenir un régime mixte.

La ration est la fraction du régime que le porc consomme chaque jour.

6.2 Eléments de formulation


Cinq éléments sont à considérer :

- Besoins nutritifs de l’animal


- Valeur nutritive des ingrédients
- Choix des ingrédients
o Source d’énergie
o Source des protéines
o Source des minéraux
- Quantité à distribuer chaque jour
- Concentration nutritive de la ration mixte
Exemple : De formulation
3 ingrédients : maïs (source d’énergie), soja grain (protéine) poudre d’os (minéraux)

On a

Maïs (9%) 19/25 76%

15

Soja grain (34%) 6/25 24%

Après ajustements

On a : maïs : 73%
Soja grain : 24%

Poudre d’os : 3%

100%

Caractéristique de l’aliment :

- Energie digestible : 3 504 Kcal/kg

- Protéines brutes (%) : 15

- Calcium % : 1,15

- Phosphore % : 0,84

Exemple 2 : Formulation d’aliment complémentaire de la drêche de brasserie à l’IRZV


de Nkolbisson (Caméroun).

 Maïs : 50%
 Tourteau coton : 17%
 Tourteau palmiste : 5%
 Farine de sang : 5%
 Son de riz : 21%
 Poudre d’os : 2%
Total 100

- Porcs en croissance finition : 0,5 kg à 1 kg d’aliment complet + 4 à 6 kg de drêche


fraîche/jour
- Truie allaitante : 2 kg d’aliment complet + 10 kg de drêche fraîche/jour

En général les aliments complets doivent être formulés de manière à avoir une
combinaison de source d’énergie de 60 à 70%, une combinaison de source de protéine de 20 à
35 % et des sources minéraux de 2 à 5%.
Pour l’utilisation des aliments grossiers et frais comme le manioc, la banane, etc… un
complément d’aliment complet est nécessaire.

Taux incorporation de quelques produits.

- Maïs : 30 à 70%
- Tourteau coton : Ne pas dépasser 20%
- Farine de sang : 5%
- Tourteau d’arachide : 15-20 %
Utiliser le concentré porcs vendus sur le marché aux taux recommandé : Ex : 10%,
20%, 33%, etc.…

7- Production

 Viande : c'est la production primordiale. Elle a donné lieu à des procédés spécialisés
de conservation de la viande par salaison et fumage: la charcuterie.
 Soies : elles sont utilisées pour la fabrication de brosses à cheveux ou de pinceaux.
 Peau : bouillie, elle devient de la gélatine qui est utilisée dans la confection de friandises.
 Fumier : dans l'élevage traditionnel, le porc est élevé avec les déchets alimentaires
humains (épluchures, restes de table…) et contribue à la fertilisation du potager familial.
Actuellement, le lisier produit par les élevages industriels est plutôt considéré comme un
déchet difficile à éliminer. Des essais ont conduit à l'utiliser dans des fermenteurs à biogaz.
 Chasse : il s'agit de l'élevage de Sus Scrofa, le sanglier à des fins de
repeuplement cynégétique.
7.1 Les performances économiques
7.1.1 L’intérêt économique de la production
La rentabilité financière peut paraître un élément peu approprié pour évaluer l’intérêt de
l’activité. En effet, pour comparer l’investissement dans l’élevage porcin à d’autres types de
placements, il faut faire intervenir des notions de risques et de liquidités, notions souvent plus
décisives dans le choix des éleveurs que la simple rentabilité du placement. Pourtant cette
approche est nécessaire pour étudier le rapport coût/bénéfice de certaines pratiques.
7.1.2 Les charges
> Achat des animaux : importance du choix ;
> Alimentation : souvent le premier poste de dépense à ne pas négliger car une alimentation
médiocre engendre des pertes et au mieux des résultats médiocres ;
> Soins vétérinaires : ils représentent un faible pourcentage des frais opérationnels mais
peuvent réduire considérablement les risques de mortalité. Les traitements antiparasitaires
sont importants.
7.1.3 Les performances techniques
L’intérêt économique dépend en partie des performances techniques : nombre de porcelets
sevrés par an, gain moyen quotidien, etc. Il est primordial de tester l’intérêt économique de
toute amélioration des performances techniques occasionnant de nouvelles charges, par
l’évaluation du rapport coût/bénéfice des pratiques préconisées.

7.1.4 Les besoins en trésorerie


La trésorerie disponible pour l’alimentation des animaux conditionne en grande partie la
réussite de l’activité. En effet, le cycle de production (de la naissance à la vente) varie souvent
de six mois à un an et constitue une immobilisation financière importante.
En cas de trésorerie insuffisante, les éleveurs ont recours à la vente précoce de porcelets ou de
jeunes porcs, à la seule activité de naissage, etc.

7.1.5 La commercialisation et la qualité


L’étude des cours du porc sur le marché permet d’optimiser les périodes d’élevage. La
demande en porc est variable dans l’année et les cycles de production peuvent être calculés de
manière à vendre aux périodes où les prix sont plus intéressants.
Cependant la résistance aux tendances générales est possible seulement pour des éleveurs
aisés, qui peuvent bénéficier des périodes d’élevage propices dans les cycles du marché du
porc. En élevage traditionnel, il reste souvent plus intéressant de faire coïncider les périodes
d’engraissement ou de lactation des animaux avec celles où la trésorerie familiale est
disponible ou avec celles de forte disponibilité en ressources alimentaires à coût pratiquement
nul.
L’adéquation de l’offre par rapport au marché est primordiale. Les consommateurs sont
demandeurs de viande de qualité, ce qui pousse les éleveurs traditionnels à présenter un
produit s’alignant sur les unités de production plus importantes. La qualité hygiénique est
garantie par un élevage en claustration avec le respect des normes sanitaires de base.
Enfin, une meilleure organisation des éleveurs pour la commercialisation sur des marchés
éloignés peut permettre d’obtenir des prix plus rémunérateurs : suppression des
intermédiaires, moyens de transports communs, etc.

8. LA CONDUITE ET LA GESTION DES ANIMAUX


8.1 La conduite en bandes
La conduite en bandes consiste à appliquer la technique du tout plein - tout vide. Le principe
consiste à vider et à peupler un bâtiment en une seule fois. Entre chaque période d’occupation
(bande ou lot), le local est vidé des animaux pendant une durée fixe (vide sanitaire). Lors de la
vacuité, un nettoyage et une désinfection du bâtiment sont réalisés.
Cette technique permet de maintenir, dans une série de compartiments, des animaux dont le
stade physiologique est identique (adultes et jeunes) et de gérer des lots d’animaux dont l’âge
et le poids sont similaires. L’organisation du travail est ainsi optimisée.
En utilisant les caractères physiologiques du porc, il est possible de planifier les interventions
qui permettront d’assurer une rotation régulière des groupes d’animaux dans les différents
locaux spécifiques. La conduite en bandes présente l’avantage de :
> limiter les contaminations entre animaux d’âge différent ;
> réaliser un vide sanitaire de qualité (nettoyage, désinfection, salle maintenue sans animaux)
de façon régulière avant l’arrivée de la prochaine bande ;
> programmer les actions techniques (sevrage, saillies, mise bas) à intervalles réguliers,
celles-ci étant fonction de la période entre deux sevrages successifs.
Le rythme de travail est directement lié à l’intervalle entre bandes : si l’intervalle est d’une
semaine, les événements (sevrage, saillie, mise bas) se répètent chaque semaine.
Si l’intervalle est de six semaines, la répétition s’effectue tous les quarante deux jours.
8.2 L’organisation de la conduite en bandes
Il s’agit de vider une salle de l’ensemble des truies, à jour fixe et à intervalle régulier, puis de
prévoir les compartiments ou salles pour recevoir ces truies et leur descendance.
Lors de la conception de l’élevage, les paramètres à prendre en compte pour la conduite en
bande sont :
> L’effectif prévu de truies dans l’élevage ;
> Le nombre de bandes ;
> L’effectif des bandes ;
> Le nombre et la taille des compartiments.
Certains paramètres ont une forte incidence sur la rentabilité de la production, notamment le
coût des investissements. L’intervalle entre bandes est très important, car il conditionne le
taux d’occupation des bâtiments.
2
8.3 La détermination du nombre de bandes
Ce calcul prend en compte le cycle moyen d’une bande ainsi que l’intervalle moyen entre
chaque bande. Le cycle d’une bande est déterminé par :
> L’intervalle moyen entre le sevrage et la saillie fécondante (ISSF) estimé à 7 jours si
Les conditions techniques et sanitaires sont bonnes ;
> La durée de la gestation (G) estimée à 114 jours ;
> La durée moyenne d’allaitement (L) ou âge au sevrage, normalement de 26 à 28 jours, mais
plus longue dans certains cas (sevrage à 35 jours).
La durée du cycle (DC) est donc = ISSF + G + L
Le nombre de bandes est le rapport entre le cycle d’une bande et l’intervalle entre bandes (I).
Ce dernier est un multiple de sept jours pour simplifier l’organisation du travail.
Nombre de bandes = DC/I
8.4 Le mode de calcul des différents compartiments
Lors d’un cycle, plusieurs lots d’animaux passent par le même stade physiologique. Il est
donc indispensable de prévoir le nombre de salles nécessaires pour accueillir les animaux en
tenant compte des différentes variables que l’éleveur souhaite appliquer.
Pour ce calcul, il existe deux variables : le temps d’occupation (TO) d’un atelier par un lot et
la durée du vide sanitaire (VS).
Ces variables dépendent des choix de l’éleveur mais aussi du type d’animal utilisé. En zone
tropicale, certains paramètres sont à modifier, notamment pour la durée du vide sanitaire et la
durée de lactation. L’expérience montre que, pour ce type de climat, la plus grande prudence
est nécessaire : il est souhaitable d’allonger les périodes de repos pour éviter l’augmentation
de la pathologie en maternité et en post-sevrage. (Mémento de l’Agronome, 2002)

9. Santé
9.1 Hygiène
On ne le dit jamais assez. Prévenir vaut mieux que guérir : l’entretien d’un bon état
sanitaire du troupeau est l’une des clés du succès.

 entourer et isoler la porcherie loin des lieux d’habitation ;


 nettoyer la porcherie tous les jours ;
 éviter les fréquentes visites des personnes étrangères ;
 ne pas autoriser les acheteurs de porcs entrer à l’intérieur de votre porcherie ;
 ne jamais utiliser vos verrats dans d’autres fermes, ni accepter saillir les truies
des autres ;
 éviter de distribuer les aliments moisis, les déchets des poubelles, les reste des
restaurants à vos animaux ;
 prévoir toujours un pédiluve contenant un désinfectant à l’entrée de chaque
bâtiment.

9.2 Principales maladies du porc

9.2.1. Maladies infectieuses

Peste porcine africaine

Au Cameroun, depuis 1982, elle est provoquée par un virus. Signe :

- haute température ( 41°C)


- perte totale d’appétit (l’animal ne mange plus, de petites tâches violettes
apparaissent sur les oreilles, le ventre et l’intérieur des cuisses)
- démarche chancelante
- pas de traitement

Gastro-entérite transmissible : maladie virale


Signe : diarrhée verdâtre, aiguë avec vomissements et mortalité précoce chez les
porcelets.

Pas de traitement, utiliser cependant les antibiotiques et les vitamines contre les
maladies secondaires.

Colibacillose néonatale ou diarrhée blanche du porcelet, maladie des porcelets de


10 jours environ.

Signes : diarrhées blanches ; porcelets fatigués et couchés.

Traitement antibiotique

Autres maladies du porcelet : diarrhée jaunâtre anémie injection du fer.

Coccidiose causée par les coccidies


Signes : diarrhée gris-vert chez le porcelet ; perte de poids et déshydratation

Traitement anticoccidien, coccidiostatique (Amprolium)

Pneumonie enzootique causée par mycoplasmes

Signes : Hausse de température ; toux ; accélération de la respiration.

Traitement antibiotique

Rouget causée par une bactérie

Signes : perte d’appétit ; constipation ; peut être confondue à la peste porcine ;

Tâche rectangulaires et violettes sur la peau.

Prévention : Vaccin disponible ; traitement antibiotique.

Metrite – Mammite – Agalactie (MMA) : infection bactérienne

Signes : Inflammation et gonflement des glandes mammaires ; infection de l’utérus


(métrite) ; absence de sécrétion du lait (agalactie).

Traitement antibiotique + bonne alimentation

Salmonellose ou parathyphose : provoquée par une bactérie

Salmonellose ou parathyphose : provoquée par une bactérie

Signes : Hausse de température ; amaigrissement ; diarrhées nauséabondes et


sulfamides.

Maladies de la reproduction : les virus SMEDI

Signes : Trouble de la reproduction ; mortalité ; momification ; mortalité


embryonnaire ; retours en chaleur fréquents.

Pas de traitement, mais on peut vacciner les jeunes truies avec les fèces des truies déjà
atteintes.

9.2.2. Maladies parasitaires

9.2.2.1 Parasites externes

- Les gales ;
- Les tiques ;
- Les poux et les puces (Traitement insecticides) ;
- Les mouches.

9.2.2.2 Parasites internes

* Ascaridiose (ascaris lum

10. Sources potentielles d’introduction de contaminants dans l’élevage

10.1Règles d’implantation des installations et équipements


10.1.1 Introduction de personnes et de matériels
L’éleveur doit disposer pour lui-même et pour les intervenants extérieurs de tenues propres et
spécifiques à l’élevage (combinaison, chaussures ou bottes ou sur bottes) et d’un système de
lavage des mains (eau, savon et torchon propre ou papier a usage unique).
En cas d’introduction de matériel extérieur commun a plusieurs élevages (échographe,
appareil de mesure, matériel de prélèvement…), il faut qu’il soit nettoyé et désinfecté et/ou
recouvert d’une housse de protection a usage unique.

10.1.2 Gestion des nuisibles


L’éleveur doit prendre des précautions concernant la construction et l’entretien des bâtiments
pour empêcher au maximum les rongeurs, tout autre mammifère (y compris les animaux
domestiques) et les oiseaux d’avoir accès aux bâtiments ou sont élevés les porcs.
La lutte contre les nuisibles décrite ci-après est à appliquer aux élevages en bâtiment. Ces
mesures ne sont pas totalement adaptées aux élevages en plein air.
10.1.2.1 Plan de lutte contre les rongeurs
Les rongeurs (rats et souris) sont vecteurs potentiels de maladies (Trichinellose, Salmonellose,
Leptospirose…). Il est donc nécessaire de mettre en place des mesures de prévention et de
lutte.
Au niveau des bâtiments, il faut agir en prévention et éviter d’attirer les rongeurs, en
réduisant autant que possible les refuges potentiels autour de l’élevage (entretien des abords
des bâtiments).
Ces mesures doivent être accompagnées d’une lutte par des appâts empoisonnes disposes sur
les lieux fréquentés.
Il faut s’assurer que les porcs ne puissent pas accidentellement consommer ces produits.

10.1.2.2 Plan de lutte contre les insectes


Les insectes peuvent être responsables de la transmission de certains germes pathogènes. Les
principaux types d’insectes contre lesquels est mise en place une lutte en élevage de porcs
sont les mouches, moucherons et les ténébrions.
La lutte contre les insectes doit s’insérer dans un schéma d’hygiène générale du bâtiment
d’élevage et de son environnement proche.
Quand les mesures préventives ne suffi sent pas a maitriser la population d’insectes, un
traitement doit être réalisé.
Il faut s’assurer que les porcs ne puissent pas accidentellement consommer ces produits.

10.2 Protection vis-à-vis des dangers à « gestion particulière »


Dans le cas de certains dangers identifiés dans le guide, l’exploitant agricole n’est pas
responsable de la contamination de son environnement, ne connait pas la source de celle-ci et,
ne dispose-le plus souvent d’aucun moyen de maitrise. Il s’agit de dangers à ≪ gestion
particulière ≫, dont la liste contient : les radio-contaminants, les dioxines, les PCB
(polychlorobiphényles) et les éléments traces métalliques (plomb et cadmium). Pour plus
d’information, se référer au tableau II ≪ Récapitulatifs des types de dangers ≫.
L’Etat mettant déjà en œuvre des plans de contrôle et de surveillance de ces dangers
environnementaux, l’éleveur a uniquement un devoir de vigilance sur ces dangers (alerte des
Pouvoirs Publics si constat d’anomalies ou connaissance d’un problème : par exemple,
décharge sauvage à proximité de l’exploitation) et d’application des moyens de maitrise
définis par les Pouvoirs Publics lors de problème avère.
Il doit cependant aussi gérer ses déchets de manière à ne pas générer les dangers évoqués ci-
dessus.
Ainsi, il est interdit de bruler a l’air libre des ordures ménagères et assimiles (exemple : le
brûlage de pneus ou de plastiques est une source de contamination en dioxines), de les
détruire à l’aide d’un incinérateur individuel, de déverser toute substance toxique ou
inflammable dans les voies et plans d’eau (Mémento de l’Agronome 2002).

11. Quelques principes :


 porcherie de type ouvert, construite perpendiculairement au vent dominant
(aération); eau à proximité;
 toitures basses et à deux pentes (ventilation au sol et non à hauteur d’homme),
en chaume (épaisseur 10 cm) le soleil et les pluies) ;
 sol de préférence en béton ou ou en aluminium poli, dépassant largement
l’aplomb des murs (protection contre empierré et solidement jointoyé, avec une
pente suffisante pour favoriser l’évacuation des déjections dans un canal de
drainage et leur récupération pour la fertilisation des cultures ;
 séparations verticales d’une hauteur minimale de 1,10 m, en bois à claire-voie
avec planches clouées du côté intérieur, ou en briques ou bien agglomérés
enduits d’une épaisseur de 15 cm, ou bien en béton d’une épaisseur de 10 cm ;
 cases collectives pour les porcs en engraissement : 3 m2 par porc ; cases
individuelles: 10 m2 par truie allaitante avec un nid paillé pour protéger les
porcelets, 3m2 par truie gestante ;
 mangeoire et abreuvoir fixes de préférence, sans angles vifs, avec une possible
évacuation des eaux de rinçage (trou cylindrique en partie basse bouchable de
l’extérieur).
Les mangeoires et abreuvoirs en bois sont facilement amovibles, en V et stabilisés sur les
côtés ou creusés dans un tronc d’arbre.

Références bibliographiques
 APICA, Guide pour l’élevage du porc. Douala : APICA, 1996

 D. Bastianelli (CIRAD), L. Derail (CIRAD) et S. Klotz (CIRAD) Mémento de


l’Agronome 2002

 INRA 1989, L’alimentation des animaux monogastriques : porc, lapin,


volaille. Paris, Versailles, Ed. INRA

 ITP 2000, Mémento de l’éleveur de porc édition 2000 - Paris, Institut technique
du porc, 374 p.

 MARTINEAU G.P., 1997. Maladies d’élevage des porcs. Manuel pratique.


Paris, Ed. France agricole,

 Preston T R 1983 CTA ; Porcs et volaille sous les tropiques.

Pornon BAYOKO
Assistant de recherche IPR/IFRA de Katibougou

Vous aimerez peut-être aussi