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PRODUCTION EQUINE ET ASINE

Objectif : Attirer l’attention des étudiants sur l’intérêt et l’importance de l’élevage des
chevaux et des ânes, leur donner les connaissances et le savoir-faire nécessaire à la
conception, mise en œuvre, suivie, exploitation et évaluation des projets d’élevage de chevaux
et des ânes.
Contenu : L’intérêt, les avantages, importance, l’économie, les caractéristiques des races. Les
objectifs de production, les techniques (systèmes d’élevage, logement, alimentation,
protection sanitaire, situation de la production équine au Cameroun.

I. PRODUCTION EQUINE
I.1. Introduction
I.2. Importance et intérêt de l’élevage du cheval
I.2.1. Le cheptel équin mondial
I.2.2. La viande chevaline
I.2.3. Le lait de jument
I.2.4. Les différentes races
I.3. Quelques caractéristiques anatomiques du cheval
I.3.1. Robes et autres caractéristiques phanéroptiques
I.3.2. Morphologie du cheval
1.3.2.1. La taille
1.3.2.2. Le profil
1.3.2.3. Les différentes proportions
I.3.3. Les différentes parties du corps du cheval
I.3.3.1. L'avant-main
I.3.3.2. Le corps
I.3.3.3. L'arrière-main
I.4. Les aplombs du cheval
I.5. Logement du cheval
I.5.1. Le pré avec abri
I.5.2. Mixte
I.5.3. Paddock
I.5.4. Stabulation libre
I.5.5. Box et stalle
I.6. Alimentation du cheval
I.6.1. Le système digestif
I.6.2. La ration
I.6.3. Les aliments
I.6.3.1. Les aliments de base
1.6.3.3. Aliments minéraux
I.6.3.2. Vitamines
I.6.3.3. Analyse des différents aliments
1.7. Reproduction chez les chevaux
1.7.1.1. Reproduction de l'étalon
1
1.7.1.2. Hormones
1.7.1.3. Cycle Saisonnier
1.7.1. 3. Anatomie de l’appareil reproducteur male
1.7.1.4. Problèmes de fertilité
1.7.2. Reproduction chez la jument
1.7.2.1. Cycle œstral
1.7.2.2. Anatomie de l’appareil reproducteur de la jument
1.7.2.3. Fécondation
1.8. Les principales maladies du cheval
1.8.1. Les maladies virales
1.8.1.1. La Grippe Equine
1.8.1.2. La Rhinopneumonie
1.8.1.3. La Rage
1.8.1.4. La Peste Equine
1.8.2. Les maladies microbiennes et mycosiques
1.8.2.1. La Gourme
1.8.2.2. Le Tétanos
1.8.2.3. La Leptospirose
1.8.2.4. La Morve
1.8.2.5. La Piroplasmose
1.8.3. Les maladies respiratoires
1.8.3.1. L’Hémiplégie laryngée
1.8.3.2. La Bronchite
1.8.3.3. La Bronchite C.O.P.D. (chronic obstructive pulmonary disease)
1.8.3.4. L’Emphysème pulmonaire
1.8.3.5. Hémorragie pulmonaire induite par l’effort
1.8.4. Les maladies de l'appareil digestif
1.8.4.1. Les parasites internes
1.8.4.2. Troubles hépatiques
1.8.4.3. Les coliques
1.8.5. L’Arthrose
1.8.6. L’Ostéo-chondrite dissécante (O.C.D.)
1.8.7. La fourbure
1.8.8. Le microbisme d’écurie
1.8.9. La température corporelle

II. ELEVAGE ASIN


2.1. Introduction
2.2. Origine et domestication de l'âne
2.2.1. Origine de l'âne actuel
2.2.2. Domestication de l'âne
2.2.3. Position phylogénétique de l'âne domestique

2
2.3. Intérêt et importance de l'élevage asin
2.3.1. Intérêt de l'élevage asin
a) Intérêt socioculturel
b) Intérêt économique
c) Intérêt nutritionnel
2.3.2. Importance de l'élevage asin
a) Dans le monde
b) En Afrique
c) Au Cameroun
2.3.3. Les principales races d'ânes
2.3.3.1. Dans le monde
2.3.3.2. En Afrique
a) Les ânes sauvages
b) Les ânes domestiques
2.4. Systèmes d'élevage des ânes
2.4.1. Système extensif
2.4.2. Système à petite échelle et mixte
2.4.3. Système semi intensif
2.4.4. Système intensif
2.5. Performances laitières
2.6. Caractéristiques morphologiques
2.7. Alimentation de l’âne
2.7.1. Fourrage
2.7.2. Aliments concentrés
2.8. La reproduction des ânes
2.8.1. Physiologie de la reproduction des femelles
2.8.1.1. Puberté
2.8.1.2. Saison sexuelle
2.8.1.3. Cycles et chaleurs
2.8.1.4. Gestation
2.8.1.5. Mise bas
2.8.1.6. Postpartum
2.8.2. Physiologie de la reproduction des mâles
2.8.2.1. Puberté
2.8.2.2. Sex ratio
2.8.2.3. L’insémination artificielle
2.9. Les maladies de l’âne
2.9.1. Fourbure
2.9.2. Les coliques
2.9.3. Les diarrhées
2.9.4. La vaccination

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II. PRODUCTION EQUINE
II.1. Introduction
Le cheval (Equus ferus caballus ou Equus caballus) est un mammifère herbivore et ongulé à
sabot unique, appartenant à la famille des Équidés. Il a évolué au cours des dernières 45 à 55
millions d'années, à partir d'un petit mammifère possédant plusieurs doigts. À l'état naturel,
les chevaux vivent en troupeaux, généralement sous la conduite d'un unique étalon
reproducteur. Ils entretiennent des rapports sociaux et comptent sur leur vitesse pour échapper
à leurs prédateurs. Dotés d'un bon sens de l'équilibre, d'un fort instinct de fuite et de grandes
aptitudes de visualisation spatiales, ils possèdent un trait (marque distinctif) inhabituel dans le
règne animal, étant capables d'entrer en sommeil léger tout en restant debout. Les femelles,
nommées juments, mettent bas après onze mois de gestation un petit appelé poulain, capable
de se lever et de courir peu de temps après sa naissance.
Le cheval est domestiqué par les êtres humains. Son utilisation se répand à toute l'Eurasie dès
la plus haute Antiquité. Bien que la quasi-totalité des chevaux soient désormais domestiques,
le cheval de Przewalski (figure 1) est considéré comme le dernier vrai cheval sauvage, et de
nombreux chevaux domestiques retournent à l'état sauvage. La plupart des chevaux
domestiques sont dressés pour l'équitation ou la traction entre deux et quatre ans. Ils
atteignent leur plein développement vers cinq ans en moyenne. Leur espérance de vie à la
naissance est de vingt-cinq à trente ans.
Depuis les siècles, les chevaux sont au service des êtres humains qui sélectionnent différentes
races pour la traction, l'agriculture, la guerre ou encore la selle. Les chevaux permettent l'essor
du commerce et l'expansion de civilisations sur de grandes étendues. Pendant la colonisation
des Amériques, l'espèce est réintroduite sur ce continent. Considéré comme « la plus noble
conquête de l'Homme », présent dans les mythes, nombre d'encyclopédies et toutes les formes
d'art, le cheval est, de tous les animaux, celui qui a le plus marqué l'histoire et les progrès de
l'humanité. Des métiers sont liés à son entretien, son commerce et des activités sportives,
notamment le sport hippique. Dans la plupart des pays développés, le cheval est désormais
monté pour le loisir ou le sport. Il peut être un partenaire de thérapie, et tend à se rapprocher
de l'animal de compagnie. Il produit des biens de consommation grâce à sa viande, son lait,
son cuir, et même son urine (Premarin). Dans d'autres pays, le cheval reste indispensable à
l'agriculture et au transport.

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Figure 1 : cheval de Przewalski
Le cheval appartient :
Règne : Animal
Embranchement : Chordés
Sous-embranchement : Vertébrés
Classe :Mammifères
Sous-classe : Thériens
Infra-classe : Euthériens
Ordre : Périssodactyles
Famille : Equidés
Genre : Equus
Espèce: E. caballus
Sous-espèce: E.c. férus

II.2. Importance et intérêt de l’élevage du cheval


II.2.1. Le cheptel équin mondial
Selon la FAO, le cheptel mondial équin connait une diminution avec le temps, ainsi que
présenté dans le tableau 1.
Tableau 1 : Evolution mondiale des effectifs de chevaux (1991, 2001 et 2011)
Continent Effectifs en nombres de tête
1991 % 2001 % 2011 %
Afrique 5 502 583 9,0 4 556 953 7,9 6 104 498 10,4

Amérique 28 723 474 47,0 29 956 883 51,8 32 388 727 55,4
Asie 16 209 26,5 15 988 808 27,7 13 754 850 23,5
Europe 10 248 768 16,7 6 929 620 12,0 5 828 659 10,0
|
5
Océanie 469 480 0,8 373 099 0,6 395 417 0,7
Monde 61 154 039 100,0 57 805 363 100,0 58 472 151 100,0 1
http://faostat.fao.org/
On observe du tableau 1 que près de la moitié du troupeau équin du monde se trouve dans le
continent américain, et que le cheptel équin de l’Afrique se situe autour de 10% du cheptel
mondial. Le tableau 2 présente les principaux pays producteurs de chevaux dans le monde.

Tableau 2 : Principaux pays producteurs de chevaux


Pays Rang Effectif Pays Rang Effectif
Chine 1 6 771 000 Ethiopie 6 2 028 233
Mexique 2 6 355 000 Kazakhstan 7 1 528 300
Brésil 3 5 510 601 Russie 8 1 340 601
Argentine 4 3 590 000 Colombie 9 851 253
Mongolie 5 2 112 927 Peru 10 740 0
http://faostat.fao.org/
Cependant, bien que les effectifs des chevaux soient réduits, la production de chevaux pour la
viande et le lait de jument demeure considérable.
II.2.2. La viande chevaline
La viande chevaline est une viande rouge. Elle est riche en protéines (en moyenne 20 g pour
100 g). Elle permet ainsi d'apporter en quantité des acides aminés indispensables comme la
leucine, la lysine et l'histidine. Elle a une faible teneur en lipides (2 à 4 %). De plus, elle
possède une grande proportion d'acides gras insaturés, dont certains ne peuvent être
synthétisés par l'organisme. La viande a cette originalité d'apporter des glucides grâce à sa
richesse en glycogène. Cela lui confère un petit goût sucré caractéristique. La viande
chevaline est aussi particulièrement bien pourvue en vitamines hydrosolubles B12 mais aussi
en vitamines B3 et B6.
La viande chevaline est caractérisée par une haute teneur en fer (environ 4 mg/100 g). Ce fer,
d'origine héminique, offre l'avantage d'être bien assimilé par l'organisme. Sa teneur en fer lui
valait d'être prescrite par les médecins au XIXe siècle pour lutter contre l'anémie.
Ainsi, ses valeurs nutritives sont, pour 100 g de viande crue :
 énergie : 125 kcal ;
 protéines : 16 g ;
 lipides : 4,5 g ;
 glucides : 1 g.
L’hippophagie est régulièrement attaquée par des associations protectrices d’animaux, par des
fraudes dues à l’étiquetage des produits fait à base de viande chevaline et par l’abattage des
chevaux ayant reçu un traitement médicamenteux qui rend leur viande impropre à la
consommation humaine. Les quantités mondiales de viandes produites pour le compte de
l’année 2011 sont présentées dans le tableau 3 ci-dessous.
Tableau 3 : Quantités de viande chevaline produites

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Continents Quantité de viande (tonnes) %
Afrique 16 955 2,5
Amérique 224 267 33,3
Asie 294 691 43,8
Europe 134 455 20,0
Océanie 2 687 0,4
Total 673 055 100,0
http://faostat.fao.org/
Faiblement consommée en Afrique en général comme l’indique le tableau 3 ci-dessus, en
raison des habitudes alimentaires des populations et des tabous, l’hippophagie aujourd’hui
augmente de manière considérable particulièrement au Cameroun bien qu’il n’existe pas
d’abattoir propre aux chevaux dans le pays .
II.2.3. Le lait de jument
Depuis les années 2 000, ce lait suscite un réel engouement pour ses qualités nutritionnelles et
sa composition assez proche du lait maternel humain. De manière globale, il se caractérise par
son taux élevé de lactose et de vitamines C, contre un taux faible en matière sèche, matière
grasse, matière azotée et minéraux. Le lait de jument contient également du calcium, du
magnésium, du phosphore, des oligo-éléments, de nombreuses vitamines et plus de quarante
nutriments dont les acides gras insaturés. La consommation du lait de jument est plus forte en
Allemagne, en Autriche, bref de manière générale en Europe du Nord. Plusieurs études sont
en cours afin de connaître davantage les possibles utilisations en cosmétologie et dans
l’alimentation humaine surtout pour les pays où sa consommation reste encore marginale.
II.2.4. Les différentes races
Le genre Equus est formé de trois espèces différentes (Equus caballus, Equus asinus et Equus
hippotigris), bien qu’ayant quelques caractéristiques communes. De ces trois espèces, Equus
caballus, plus connu sous le nom de cheval se distingue également sous trois catégories en
fonction de l’utilisation:
- Le cheval de selle destiné à être monté
- Le cheval de trait destiné à la traction
- Le poney, ayant une hauteur au garrot de moins de 1,48 m de haut (il existe des
exceptions).
Au sein de ces trois catégories, il faut reconnaître les races pures et les races résultant d’un
mélange de « sang », encore appelé demi-sang. Ce sont ces dernières qui enrichissent
davantage la diversité des races chevalines aujourd’hui. Mais en absence d’une fédération
d’élevage internationale, il est difficile de comptabiliser et de différencier ces races en sous-
races. Pour mémoire néanmoins, le tableau 4 rappelle quelques races de chevaux.
Tableau 4 : Principales races de chevaux selon le poids
Catégorie Race
Chevaux légers Pur-sang Arabe, Pur-sang anglais, Pur-sang
Barbe
Poneys Ardennais, Breton, Auxois, Boulonnais,
Cob, Percheron, Comtois, Poitevin, cheval
7
flamand, franches-montagne
Chevaux lourds Haflinger, Dartmoor, Shetland, Welsh, De
Merens, Landais, Pottok, Fjord de Norvège,
Kirdi
Chevaux mixtes Anglo-arabe, Trotteur français, Barbe,
Holsteiner, Trakehner, Pinto, Lybien,
Bavarois, Hanovrien, American saddle,
Apaloosa, Bronco, Quater Horse, Cheval de
Prjewalsky, Camptinos, Knabstrup,
Andalou, Trotteur anglais, Frison, Furiosos,
Irish hunter, Lusitanien, Freiberg, Trotteur
Orlov, Tersk, Lipizzan
http://www.hippologie.fr/race-de-chevaux
Par ailleurs, de nombreux chevaux tels que les mustangs, les camargues, les terpanes, les
koulagnes et les brumbies, considérés comme invasifs et provoquant des dégâts importants sur
la flore et les sols, sont capables de retourner à l’état sauvage et de former des troupeaux.
Toutefois, seul le cheval de przéwalski est resté totalement sauvage.
De même, de nombreuses races telles que : cheval du Morvan, trait picard, cheval artésien,
cheval Brennou, cheval des Landes, le cheval Navarrin, etc., disparaissent faute d’usage ou
d’intérêt et des croisements incessants avec des chevaux de sang.

II.3. Quelques caractéristiques anatomiques du cheval


De manière conventionnelle, le corps d’un cheval possède trois parties principales (Figure 2) :
- L’avant-main : formée de la tête, l’encolure (portant une crinière) et les membres
antérieurs ;
- L’arrière-main : comprenant la croupe, les hanches, les membres postérieurs et la
queue ;
- Le corps ou partie centrale.

Figure 2 : Principales parties du corps


d’un cheval

La connaissance de l’anatomie de cet animal permet de décrire et d’apprécier la beauté, les


défectuosités et les tares sur l’ensemble de ses constituants ainsi que de relever des
mensurations permettant d’estimer son poids et d’autres proportions
8
II.3.1. Robes et autres caractéristiques phanéroptiques
La robe d’un cheval représente la couleur des crins et des poils de ce dernier, sans tenir
compte des poils blancs de la tête et des membres. Bien que ces robes aient peu d’influence
sur les performances des animaux, elles sont cependant un moyen primaire d’identification et
un premier indicateur contestable de la paternité. Aussi, les différentes couleurs sont
observées dans toutes les races et ce, quel que soit le sexe. On distingue :
- Robes simples : elles sont de couleur noire, alezan, blanc ou grise.
- Robes composées : elles peuvent être de deux ou de trois couleurs (séparées ou mélangées).
Les plus communes sont les robes baies, isabelle, rouan et pie.
La particularité des yeux et la couleur de la peau du cheval sont deux autres caractères
distinctifs liés à leur robe. La couleur de la peau peut être noire, gris foncé, gris clair ou rose.
Les yeux peuvent être noirs, bruns, noisettes, gris, bleus ou verts.
Des marques particulières sont un autre moyen d’identification des chevaux qui s’ajoutent à
leur robe. Souvent dues à des facteurs génétiques ou non-génétiques, ces marques propres à
chaque cheval, sont présentes dès la naissance sur le front, le chanfrein et les membres
souvant de taille et de forme variables. Les principaux termes utilisés pour décrire ces
marques particulières sont :
- La balzane : Les équidés peuvent avoir des marques blanches sur les membres "les
balzanes". Présentes sur le bas du membre, elles remontent plus ou moins haut sur la jambe.
Sous ces marques, la peau est rose (sauf en cas de marque mélangée), et la corne du sabot est
souvent claire dans le prolongement d’une marque blanche.

- L’en-tête : L’en-tête C’est une marque blanche localisée sur le front : l’en tête ne
descend pas en dessous de la ligne des yeux.

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- La liste : C’est une marque blanche localisée sur le chanfrein : de longueur variable,
elle est forcément présente sous la ligne des yeux du cheval,

- Le ladre : C’est une dépigmentation de la peau qui est alors rose. Le ladre est très
souvent observé autour de la bouche et des naseaux. Il peut parfois être présent ailleurs
: autour des yeux, des parties génitales, etc.,

- Epis : Un épi est un ensemble de poils orientés spécifiquement autour d’un point plus
ou moins visible. Ils peuvent se situer sur la tête, l'encolure et le corps.

Figure 3 : Marques particulières chez les chevaux

II.3.2. Morphologie du cheval


La morphologie du cheval correspond à l'étude et la description des parties externes et des
éléments d'aspect général du cheval. Il peut s'agir des points forts et des points faibles. La
morphologie a son propre vocabulaire.
 La morphologie permet aussi aux registre généalogique ou registre d'élevage de définir les
standards de race et l'inscription de nouveaux représentants de race.
 La morphologie sert aussi à évaluer le potentiel d'un cheval dans une discipline. Par
exemple, un cheval avec une arrière-main puissante sera plus adéquat en saut d'obstacle.
 Pour le passage des "galops", la pratique de l'équitation ou encore l'élevage, une bonne
connaissance en morphologie est indispensable. 
Morphologie dite "générale"

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Le physique extérieur d'une façon globale est appelé morphologie générale. La morphologie
dite "générale" se base sur trois thèmes : la taille, le profil et le rapport entre ses différentes
proportions (hauteur au garrot - tour de taille).
1.3.2.1. La taille
Les chevaux présentent une grande diversité de taille. Les plus petits poneys ne toisent pas
plus de 50cm au garrot, les Shires dépassent régulièrement les 2m au garrot. La taille est aussi
appelée la toise. La taille est la distance du sol jusqu'à la pointe du garrot (os situé à la base de
l'encolure). La toise doit se prendre sur un sol droit. Elle s'exprime en centimètre ou en mètre.
Pour chaque taille, il existe des catégories :
• Les hypométriques : les plus petits comme la race Shetland ou Falabella.
• Les eumétriques : les chevaux de taille considérée comme classique soit environ
1,55m au garrot.
• Les hypermétriques : les spécimens les grands comme la race Shire.
1.3.2.2. Le profil
Le profil définit l'apparence de la tête et particulièrement du profil. Il s'agit de la
conformation de l'os du chanfrein. Certains types de profil sont propres à la race du cheval.
Les profils peuvent être de type :
- convexe ou busqué : Le chanfrein est de forme arrondie.
- rectiligne ou droit : Le chanfrein est droit.
- concave ou creux : Le chanfrein est creusé en son milieu.
Le préfixe sub désigne un profil peu marqué tandis que le préfixe ultra désigne un profil très
marqué. La figure 4 ci-dessous illustre les différents profils chez le cheval

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Figure 4 : Profils chez le cheval
(1)Profil Ultra-concave, (2)Profil concave, (3)Profil rectiligne, (4)Profil trapazéoïdal, (5)
Profil convexe, (6) Profil ultra-convexe

1.3.2.3. Les différentes proportions


L'aspect global et général d'un cheval est appelé proportions. La proportion d'un cheval (figure 5)
prend en compte la taille des membres par rapport à la taille du corps et la largeur du cheval par
rapport à sa taille. On dénombre trois catégories de chevaux :
Le longiligne ou dolichomorphe : Ce sont les chevaux dits légers. Elancés ils sont plus grands que
larges et disposent des grands membres. Il s'agit essentiellement des chevaux de courses et
d'endurance, avec par exemple la race de cheval Pur-Sang, la race Pur-Sang Arabe, la race akhal-

12
Teke.
Le médioligne ou mésomorphe : Ce sont les chevaux de morphologie dite moyenne. Leurs
proportions sont généralement équivalentes. Beaucoup de chevaux de selle sont de type médioligne
comme la race Selle-français et la race Anglo-Arabe.
Le bréviligne ou brachymorphe : Ce sont des chevaux au profil trapu, rond et de petits membres. Ils
sont lourds et massifs. Le cheval bréviligne peut être un cheval de trait avec la race de cheval de trait
Breton ou des poneys rustiques comme la race Shetland

(1) Cheval longiligne de race Akhal-Teké


(2) Cheval de type médioligne de race Selle-Français
(3) Cheval de type bréviligne de race Shetland
Figure 5 : Proportions d’un cheval

II.3.3. Les différentes parties du corps du cheval


 Le corps du cheval se divise en trois parties (Figure 6) : L'avant-main, Le corps et L'arrière-
main

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Figure 6 : Les principales parties du corps d’un cheval
II.3.3.1. L'avant-main
La partie de l'Avant-main d'un cheval se compose de trois grandes parties : la tête (Figure 7),
l’encolure (Figure 8) et les membres antérieurs (Figure 9).

La tête :
La tête est composée de nombreuses
parties.
 
Les plus importantes sont :

 les oreilles,
 le toupet,
 les yeux,
 les ganaches,
 les naseaux
 la bouche.
C'est sur la tête que l'on apprécier les
différents types de profil (chanfrein)
Figure 7 : Tête d’un cheval : concave, rectiligne, convexe.
L'encolure
 L'encolure, d'une manière générale, se compose essentiellement de muscle. On y retrouve
quelques éléments morphologiques du cheval : la crinière et la trachée. C'est sur cette partie
du corps du cheval que l'on peut apprécier les différents types morphologiques d'encolure
(Figure 9).

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Figure 8 : les différents types morphologiques d’encolure

Les membres antérieurs :


Le membre antérieur d'un cheval (Figure 7) se compose lui aussi de nombreuses parties.
Les principales que l'on peut noter sont :
 L'épaule,
 Le poitrail,
 L'avant bras,
 Le genoux,
 Le canon,
 Le fanon,
 le boulet, `
 le sabot.

Figure 9: Membre antérieures du cheval


II.3.3.2. Le corps
Figure 10 : Le corps du cheval Le corps (figure 10) est l'endroit où le cavalier se
positionne lorsqu'il monte à cheval.
 Les parties sont nombreuses.
 Les parties morphologiques principales sont :
 Le garrot,
 Le dos,
 Le ventre.
C'est aussi là que se trouve le fourreau chez les mâles et
les hongres.

Le dos chez le cheval :


La partie du dos est importante chez le cheval car c'est la partie qui est utilisé pour porter le
poids du cavalier. Le dos est une des parties du corps fragiles. Le cheval peut avoir différents

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profils de dos (Figure 11) : Le dos long, Le dos court, Le dos creusé ou chevaux ensellés :
lié à une musculature insuffisante

Figure 11 : Les différents profils de dos

II.3.3.3. L'arrière-main
L'arrière-main (Figure 12) est la partie arrière du cheval.
C'est de là d'où vient la puissance et l'impulsion d'un cheval.
 
Les principales parties sont :

 La croupe,
 Les hanches,
 La cuisse,
 La rotule,
 Le jarret,
 Le canon,
 Le boulet,
 Le sabot.

Figure 12: Arrière main d’un cheval

Le pied du cheval

Au bout de chaque membre se trouve un sabot, qui est le pied du cheval (Figure 13).
Le sabot contient et protège des parties internes vivantes qui sont très sensibles.
Le sabot pousse d'environ 1cm par mois.
La croissance et l'état des sabots dépends de plusieurs critères : l’alimentation, la saison, le
pied ferré ou non, l’origine du cheval, la fréquence de graissage.

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La corne d'un sabot non ferré pousse plus vite que celle d'un cheval ferré et les postérieurs
poussent plus vite que les antérieurs.
La corne peut être de 2 couleurs : blanche ou noire.
La corne noire est plus résistante que la corne blanche.

Figure 13 : Le sabot

II.4. Les aplombs du cheval


Les aplombs (Figure 14) sont la façon dont les membres sont
orientés sous le cheval.
 
Pour juger les aplombs il faut que le cheval soit sur un sol plat
et qu'il soit arrêté. On les regarde de face et de profil.
 
Pour que l'aplomb soit dit régulier, il faut que celui-ci soit
dans la ligne directrice (milieu de l'épaule au milieu du pied).
Si ce n'est pas le cas, l'aplomb est dit irrégulier.
 
Un aplomb irrégulier peut générer une usure prématurée du
membre.
 
Les aplombs ont une influence importante sur l'utilisation du
cheval.

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II.5. Logement du cheval
Offrir un hébergement à son cheval n’est pas toujours chose aisée. En effet, comment
concilier ses besoins de mobilité, de contacts sociaux, de stimulations sensorielles et les
contraintes de soins, d’entretien et de travail qui incombent à tout propriétaire ?
La stalle
En stalle, le cheval est à l’attache, face contre mur et il est séparé de ses congénères par un
panneau de bois fixe ou un bat-flanc. Traditionnellement, on estime que la largeur de la stalle
mesure 1,75 m et la longueur 3 m. Entre chaque cheval, la communication est possible
directement ou à travers une grille. Face à lui, le cheval dispose d’une mangeoire et d’un
abreuvoir. L’attache est souvent assurée par une longe nouée dans un anneau ou, encore
mieux, terminée par un billot afin de permettre au cheval de lever et de baisser sa tête à
volonté.
Ce style d’hébergement rustique est encore utilisé pour les chevaux d’instruction ou dans des
écuries de chevaux de travail. En effet, il ne peut être supporté sans dommage par le cheval
que si ce dernier dispose, en dehors de l’attache, d’une grande possibilité de mouvements.
“Enchaîner” son cheval face au mur plus de huit heures consécutives ne serait pas sans
conséquences.
Certains propriétaires préfèrent ce type d’hébergement, car il permet aux chevaux de ne pas
s’auto-contaminer (comme le font les chevaux en box qui mangent leurs crottins). 11 est aussi
économique (moins de paille que le box) et facilite grandement le travail des palefreniers.
Reste qu’il est très impressionnant pour les cavaliers débutants qui abordent un cheval qui
leur tourne le dos !
L’aspect éthologique des stalles pour chevaux
Sur le plan des contacts sociaux, contrairement aux apparences, la stalle permet plus de
possibilités d’échanges et de stimulations sensorielles que certains box fermés. En revanche,
les besoins de mouvement de l’animal sont nettement limités si le travail n’est pas quotidien
(à raison de plusieurs sorties par jour). L’étroitesse de la stalle ne permet pas non plus au
cheval de se rouler. Ce type d’hébergement suppose donc une grande attention du
propriétaire.
Le box pour cheval
C’est l’hébergement le plus courant, même si les types de box sont aussi nombreux que
variés. En bois, en ciment, ils peuvent en effet s’aligner en intérieur sur une seule rangée, être
en vis-à-vis, construits autour d’un manège, en extérieur avec vue sur la nature, disposer de

18
grilles de communication ou même d’un auvent pour mettre le cavalier à l’abri des
intempéries.
Toutefois, quel que soit le type, ils disposent tous plus ou moins de 9 à 12 m 2 de surface
habitable, avec un plafond à 2,80 m ou 3,40 m de hauteur pour offrir au cheval un volume
d’air de 40 m3 (un minimum pour permettre l’évacuation des émanations d’ammoniac de la
litière, si le box ne donne pas directement sur l’extérieur). Idéalement, il faut prévoir une
ouverture sur l’extérieur (verre, plexiglas ou tôles translucides au plafond) afin d’apporter de
la lumière.
En box, le cheval est nourri 3 fois par jour; l’abreuvoir distribue généralement de l’eau à
volonté (ils sont souvent automatiques) et les crottins sont retirés tous les jours. Le nettoyage
complet du box se fait 1 fois par semaine.
Si le cheval peut tout faire dans son box (manger, boire, se mouvoir et même s’allonger), il est
indispensable de prévoir une activité quotidienne: une heure de travail par jour ou une simple
sortie, et quelques périodes de mise au pré ou au paddock dans la semaine, sans oublier une
mise au pré une fois par an en été. En plus de l’ennui, c’est l’isolement qui menace le cheval
au box. Pour pallier cet inconvénient, certains clubs aménagent un mur bas mitoyen entre les
box ou, mieux, installent une grille de communication afin d’éviter les querelles. Une
ouverture directement sur l’extérieur permet de satisfaire les besoins de curiosité des chevaux.
L’aspect éthologique des box pour chevaux
De trop nombreux box offrent peu de possibilités de contacts sociaux, limitent le champ de
vision du cheval et réduisent ses mouvements. Cela peut modifier la structuration des espaces
du cheval qui vit en permanence au box et le conduire à développer un fort instinct territorial
(d’où une certaine agressivité envers celui qui pénètre son territoire – cheval ou cavalier).
L’absence de stimulations sensorielles variées conduit souvent à un état de dépression qui fait
apparaître des tics de comportement (tic à l’ours, tic à l’appui, etc.). C’est pourquoi il est
recommandé de permettre aux chevaux en box de suivre la vie du club en offrant une
ouverture directement sur le va-et-vient des cavaliers et visiteurs.
Le box avec paddock
Ce type d’hébergement combine à la fois le confort du box et le plaisir de la pâture. Il consiste
à aménager, sur un côté du box, un enclos suffisamment grand pour que le cheval dispose
d’une piste de galop. Le paddock adjacent au box peut être commun à un seul box, à plusieurs
box en même temps, dans le cadre d’un centre équestre, ou à tous les box à tour de rôle. On
peut aussi aménager une clôture électrique amovible afin de séparer les chevaux sur le
paddock lorsqu’il est commun à plusieurs box. En fait, les possibilités sont multiples.

19
Le paddock n’est pas une pâture. Cette surface est souvent recouverte de sable et n’a pour
fonction que de permettre au cheval une mobilité plus grande que celle offerte par le box.
Le box avec paddock est actuellement considéré comme l’hébergement le mieux adapté aux
chevaux de sport, qui sont encore trop souvent confinés dans leurs box en dehors de leurs
séances de travail. Pas ou peu de stress de confinement, contacts sociaux réguliers et intenses,
aération maximale, bonne luminosité, stimulations sensorielles multiples… Les avantages
pour le cheval sont nombreux. Mais tout cela a un prix…le plus élevé de tous les modes
actuels d’hébergement !
L’aspect éthologique du paddock
Quand l’accès à l’enclos d’exercice est libre, ce mode d’hébergement diversifie le quotidien
du cheval. En outre, les chevaux peuvent se voir et se sentir. Toutefois, l’absence de
pénétration d’un cheval dans un enclos qui n’est pas le sien ne permet pas aux chevaux
d’établir des liens sociaux très forts (par exemple, par le toilettage mutuel), si bien que
l’angoisse de la séparation guette certains sujets plus fragiles psychologiquement.
En outre, l’enclos d’exercice ne doit pas dispenser le cavalier d’offrir à son cheval une
véritable séance de travail, de mobilité et de diversité de stimulations sensorielles.
Le pré et l’abri du cheval
Le pré et un abri : c’est le type d’hébergement que les propriétaires rêvent de donner à leur
cheval. Il permet à la fois de satisfaire les besoins naturels de déplacements du cheval et de
minimiser les contraintes du propriétaire.
Ce type d’hébergement est possible tout au long de l’année pour la plupart des chevaux en
bonne santé. Toutefois, il est généralement réservé aux groupes de chevaux : soit dans des
élevages, soit dans un centre équestre, soit lorsqu’un cavalier est propriétaire de plusieurs
chevaux. En effet, il n’est pas recommandé de mettre en pâture tout au long de l’année un
cheval seul, car il y déprimerait très vite.
Idéalement, la pâture ne doit pas être trop éloignée d’une zone habitée afin de pouvoir y
exercer une surveillance régulière et ne pas engendrer une contrainte trop importante pour une
visite quotidienne. On estime généralement qu’il faut 1 ha par cheval. Ce rapport peut être
moins important si les chevaux ne doivent pas se nourrir exclusivement de l’herbe qui pousse
naturellement sur la pâture.
L’abri est indispensable. On prendra soin de l’édifier sur un endroit sec et à l’abri du vent
dominant. Il peut être situé sous des arbres si une précaution a été prise en cas d’orage
(paratonnerre). L’accès à l’abri doit être libre avec de préférence une ouverture située à l’est,

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côté soleil levant, pour permettre au cheval de profiter du soleil d’été le matin et de l’ombre
l’après-midi.
Si la pâture ne dispose pas d’un ruisseau avec un accès sécurisé à l’eau, un abreuvoir sera
disposé à l’intérieur de l’abri, isolé des saletés.
En pâture, l’accent doit être mis sur la sécurité. C’est pourquoi il faut inspecter régulièrement
le terrain, le débarrasser de tout danger potentiel (objet tranchant, toxique, trou non rebouché,
racines saillantes, etc.), le nettoyer des plantes toxiques et veiller à l’enrichir en engrais ou, au
contraire, le traiter en fonction de ses faiblesses.
La mise en pâture de plusieurs chevaux nécessite quelques précautions à commencer par
déferrer les chevaux aux postérieurs et par harmoniser les tempéraments. Parfois, afin de
s’assurer de l’entente, il convient d’installer un paddock provisoire (à l’aide d’une clôture
électrique) à l’intérieur de la pâture pour introduire un nouvel arrivant.
L’aspect éthologique de l’abri et du pré
La pâture, ou stabulation libre, est le mode d’habitat qui correspond le plus aux besoins
éthologiques des chevaux. Ils profitent ainsi d’une vie sociale active, de déplacements, de
stimulations diverses.
Toutefois, si les besoins de contacts et de hiérarchie sont satisfaits, ils peuvent nuire aux
chevaux les plus faibles (dominés par le groupe dans son entier ou par un seul individu) et au
travail. En effet, en “semi-liberté”, les affinités (souvent par paires) se développent, si bien
que la séparation de l’un des membres du groupe peut engendrer des problèmes de
comportement (appel du cheval resté dans la pâture, manque de concentration au travail de
celui qui est sorti). C’est pourquoi il convient de prendre l’habitude de retirer chaque individu
du groupe régulièrement et fréquemment.

Les types d’écuries

Boxes extérieurs

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Boxes intérieurs

Stalles

II.6. Alimentation du cheval


Introduction
L'alimentation est un des facteurs les plus importants de l'hygiène du cheval car elle exerce
une grande influence sur sa santé. Seuls les organismes bien nourris peuvent lutter contre les
maladies. Il est possible, par l'alimentation d'intervenir sur le développement, la construction
du squelette, la croissance, l'harmonie des formes et ainsi de jouer un rôle très important sur la
psychologie du cheval.
II.6.1. Le système digestif
Le cheval comme tous les animaux, est constitué d'un ensemble de cellules vivantes qui
dépensent de l'énergie, ce qui implique un apport de combustible nécessaire au maintien de la
vie. Le cheval a des besoins de base (métabolisme de base). Pour respirer, le cheval fait
fonctionner un ensemble d'organes qui doivent être alimentés en énergie. Cette dépense créera
les besoins de base. Le cheval à des besoins lorsqu'il travaille (métabolisme de travail), en
croissance, en gestation : il consomme plus d'énergie.
Le cheval est un herbivore type monogastrique. Il a des lèvres très préhensibles (il broute « ras
») et une dentition à croissance continue : il doit mastiquer longtemps pour que ses dents
s'usent et pour une bonne salivation.
La digestion est un travail long : il faut laisser temps et calme au cheval pour manger. Ne pas
demander un travail trop important juste après le repas.
L'estomac du cheval est petit : contenance pratique d'environ 12 litres ; les aliments y passent
vite, il faut donc le nourrir par petites quantités (au moins 2 à 3 fois par jour).
L'intestin grêle du cheval mesure environ 20 mètres. Il est le siège d'une digestion
enzymatique intense mais brève concernant toutes les catégories de nutriments : protides,
lipides, sels minéraux, glucides (sauf la cellulose, partie essentielle de l'herbe et du foin).
Le gros intestin est la partie la plus volumineuse de l'appareil digestif : 140 litres environ, le
caecum (30 litres), puis le colon sont le siège d'une activité essentielle de la population

22
microbienne : là, pendant environ 36 heures, la cellulose est transformée en acides gras
volatils, absorbés par le sang. Dans le rectum, se forment les crottins évacués plusieurs fois
par jour : leur examen (forme, odeur, couleur, consistance) permet une appréciation pratique
d'une bonne digestion.

II.6.2. La ration
La ration est l'ensemble des aliments qui correspondent à la couverture des besoins.
Elle doit :
fournir de l'énergie
- apporter des matières azotées
- contenir des matières minérales
- procurer des vitamines
- permettre l'abreuvement
- présenter un volume suffisant (lest)
- être exempte de tous parasites

II.6.3. Les aliments


Les conséquences d'une malnutrition sont nombreuses, il faut veiller à maintenir l'équilibre
alimentaire.
L'excès comme les carences sont redoutables. Les aliments sont composés de:
II.6.3.1. Les aliments de base
- L'eau : élément indispensable de toute vie.
23
Elle représente une part importante dans la ration.
Suivant sa composition, la quantité distribuée sera plus ou moins importante. L'herbe contient
70 à 88% d'eau. Le foin et les grains 15 à 20%. L'eau doit être propre, limpide et pure à
température ambiante. Ne jamais abreuver un cheval à jeun ou après les céréales, ce qui les
entraînerait directement dans le gros intestin.
- Les protides : constituant de l'organisme.
Ils se trouvent à l'état naturel dans les céréales, les fourrages, les légumineuses. Mais
l'essentiel de la consommation du cheval est fournie par la transformation chimique qui
s'opère lors de la digestion. Pour le cheval de selle, on établit les rations énergétiques à partir
des protides, source de protéines et de matières azotées (matériaux de construction de
l'organisme).
- Les lipides : matières grasses.
Ils sont moins importants pour le cheval dans l'apport de l'énergie, mais leur présence
augmente la digestion des glucides et des protides. La surcharge entraînerait la fabrication de
graisses avec toutes leurs conséquences.
- Les glucides : énergie.
Ils sont les principaux aliments énergétiques du cheval. Ces derniers peuvent être de trois
sortes :
+ Glucides de type amidon : libérés lors de la prédisgestion des céréales. + Glucides de type
cellulose : produits par les foins, les pailles, la luzerne déshydratée.
+ Glucides à chaîne courte : tous les sucres (glucoses, maltose, dextrose, fructose).
- Les Acides aminés
Ce sont des molécules azotées constituantes fondamentales des protides et en particulier des
protéines.
Neuf sont indispensables (leucine, isoleucine, valine, méthionine, phénylalanine, thréonine,
lysine, tryptophane et histidine).
Le cheval n'est pas capable de les synthétiser, ou à une vitesse suffisante. Il est donc
indispensable de les apporter dans la nourriture.

1.7.3.3.
Aliments minéraux
La matière vivante est constituée par du carbone, de l'oxygène, de l'hydrogène et de l'azote à
96%, et par des minéraux à 4% dont :
- les macro-éléments (3,5 %): construisent l'organisme et ses productions,
- les oligo-éléments (0,5 %): commandent et régularisent les fonctions de l'organisme.
- Les macro éléments : Eléments constructifs et régulateurs de l'organisme.
Les plus importants sont le calcium (CA) et le phosphore (P). Ils conditionnent le
développement et la robustesse du squelette et sont toujours insuffisants.
+ Le calcium joue un rôle au niveau cellulaire; il agit sur l'excitabilité neuromusculaire. Les
carences apportent un ralentissement de la croissance du poulain (rachitisme) et une faiblesse
du squelette de l'adulte, ainsi qu'un terrain favorable pour les maladies infectieuses et le
parasitisme.

24
+ Le phosphore assure le transport de l'énergie dans le sang; il est indispensable au transport
de l'oxygène et à la sécrétion des hormones sexuelles.
+ Le rapport phosphocalcique (CA/P) est de 1,3 à 2,5.
+ Le sel (chlorure de sodium) prévient la fatigue et assure la résistance à la chaleur. La
quantité peut être augmentée chaque fois qu'il y a perte importante (sudation, diarrhée…). Le
cheval en carence pourrait en absorber en trop grande quantité et présenter des troubles
digestifs et crampes musculaires (dose mortelle : 1 kg).
- Les oligo - éléments:
Le cobalt, le fer, le cuivre, le zinc, le manganèse, l'iode, le sélénium.

II.6.3.2.
Vitamines
Les vitamines sont des substances organiques qui servent à activer les réactions chimiques à
l'utilisation de l'énergie. Indispensables à la croissance et au maintien de l'équilibre vital on les
trouve dans tous les végétaux et les céréales. Elles doivent êtres apportées par l'alimentation
ou synthétisées par la flore microbienne du tube digestif sous peine de voir apparaître une
maladie dite "par carence". Une vitamine ne peut en remplacer une autre.
On distingue :
a) Les vitamines liposolubles (solubles dans les graisses)
Vitamines A, D, E, K : la plupart d'entre elles entrent dans la constitution d’hormones ; elles
sont stockables dans l'organisme (un excès est donc possible).
+ Vitamine A : vitamine de la croissance, et de la protection des muqueuses. Elle améliore la
résistance aux infections. Les carences apportent des troubles de la reproduction, provoquent
des avortements et un affaiblissement de la vision nocturne.
+ Vitamine D : vitamine anti-rachitique. Indispensable pour la formation du squelette du
poulain.
+ Vitamine E : vitamine de la reproduction et de la musculation. Améliore le mécanisme
musculaire et la récupération après l'effort.
+ Vitamine C : vitamine de la résistance de l'organisme. Favorise la cicatrisation des fractures,
blessures et brûlures. Joue un rôle primordial dans l'effort musculaire. Non stockable doit être
apportée journellement.
+ Vitamine K : vitamine anti-hémorragique.
b) Les vitamines hydrosolubles (solubles dans l'eau)
Les vitamines du groupe B, non stockables doivent être apportées journellement :
interviennent dans tout le métabolisme de l'organisme. Elles sont donc essentielles pour le
poulain et la mère. Elles améliorent les performances des chevaux de sport en maintenant une
quantité de globules rouges constante (B12). Leur carence apporte des pertes d'appétit, de
poids et de l'anémie (B12), un pelage terne (B6). Une carence en B12 entraîne la fluxion
périodique des yeux.
Biotine, acide folique: déterminent les modifications chimiques qui ont lieu dans l'organisme.

II.6.3.3.
Analyse des différents aliments
Le cheval à l'état sauvage se nourrit d'herbes qu'il va chercher selon ses besoins.

25
Le cheval à l'écurie doit recevoir une alimentation équilibrée en fonction de ses besoins.
Cette couverture sera faite à l'aide des foins, fourrage, grains ou aliments composés
industriels. Il mange pendant les trois quarts de la journée et une partie de la nuit. Cela
s'explique par la petitesse de l'estomac, pour une consommation d'herbe considérable
(50kg/js).
L'ordre de distribution doit être :
+ foin (20 à 30 mn avant le grain)
+ eau (en permanence)
+ grains / granulés
a) Les paturages
Il convient de faire une distinction entre les différents prés:
- Le pâture est couvert d'herbes diverses avec une grosse proportion de légumineuses.
Elle se renouvelle d'elle - même, l'homme n'intervient pas.
- La prairie est une pâture améliorée par l'homme qui essaie d'apporter les éléments
nécessaires à l'alimentation du cheval.
- L'herbage est entièrement réalisé par l'homme qui a labouré, hersé, ensemencé avec
des espèces et des variétés sélectionnées.
Il est indispensable d'alterner les pâturages afin de permettre aux différentes variétés d'herbes
de pousser, de limiter le surpâturage et d'éviter la parasitologie.
Il faut éviter les pâturages humides (parasitisme). On peut associer les bovins car ils ne
mangent pas nécessairement les mêmes plantes (différentes zones de refus). Il faut compter
entre ½ à 2 hectares par animal.
L'association bovins-chevaux pose des problèmes en zone humide à cause de la douve,
maladie grave chez le cheval.
Les chevaux au pré doivent être vermifugés au moins 3 fois par an. Les pâturages doivent
obligatoirement avoir un point d'eau naturel ou artificiel.
Il est important de faire attention aux plantes nocives, certaines sont mortelles.
Les espèces végétales les plus appréciées sont :
- les graminées : Brachiaria, Pennisetum,
- les légumineuses : Arachis, desmodium,
- b) Fourrages et ensillages
Attention à leur qualité: moisissures et poussières sont souvent à l'origine de coliques ou de
problèmes respiratoires.
- Le foin
On distinguera les foins naturels et les foins artificiels. Etant donné les grandes variations de
récolte et de composition, les tables d'analyse sont difficiles à préciser. Il doit être encore vert
mais sec (taux d'humidité entre 10% et 20%), sans moisissure, avoir une bonne odeur, ne pas
être cassé ni poussiéreux. Sa composition doit être rigoureuse car les chevaux à l'herbage
choisissent soit à l'odeur soit au goût certaines plantes ; lorsqu'elles sont sèches, elles perdent
ainsi leur aspect et leur senteur et le cheval risque de consommer des plantes nocives. Tout
comme la paille, le foin se stocke en vrac, ballots ou balles, mais doit toujours rester au sec.
- Les ensilages
Les ensilages d'herbes sont surtout utilisés pour l'engraissement.

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b) Les grains
La plupart des céréales disponibles peuvent être utilisés dans l'alimentation du cheval. On peut
les distribuer entiers, aplatis, concassés, moulus, germés ou trempés afin d'augmenter leur
digestibilité. Ce sont des aliments concentrés riches en glucides (amidon) et pauvres en
protides.
Un bon grain doit être lourd, sec, luisant, non ridé, volumineux, sans odeur particulière, non
poussiéreux et non parasité. Il est nécessaire de faire un apport en calcium lorsque l'on nourrit
essentiellement avec des céréales car il y a un déséquilibre ph/ca et en protéines.

c) Les aliments industriels


Afin d'éviter des préparations, de stocker nombre de céréales, de risquer un déséquilibre
alimentaire, les aliments composés ou concentrés industriels sont présentés sous forme de
granulés ou de floconnés.
Leurs compositions sont diverses : il est donc impératif de savoir lire les étiquettes.
Il existe deux types d'aliments :
- les aliments dit complets : ayant un taux de cellulose supérieur à 15 % ne nécessitant pas
d'apport de fourrage,
- les aliments dit complémentaires : ayant un taux de cellulose inférieur à 15 % nécessitant
un apport de fourrage.
- d) Les aliments succulents et ou sucres
Ce sont des aliments complémentaires.
Ce sont les racines de tubercules. Ce sont des aliments rafraîchissants qui stimulent l'appétit et
sont déconstipant. Ils sont très riches en eau, en vitamines et en glucides mais très pauvres en
protides, lipides et celluloses. Ils ont des actions plus psychologiques que nutritives mais
jouent un rôle important soit dans l'appétence, soit dans l'absorption de médicaments.
Il est préférable de composer la ration avec plusieurs sortes d'aliments et faire les
changements progressivement.
- Les carottes : soutiennent l'appétit. Laxatif à forte dose.
Pour un cheval au travail: 3 kg/ jour
Pour un cheval au repos: 10 kg/ jour
- Les betteraves : riches en sucre mais laxatives.
Pour un cheval au travail : 3 kg/ jour
Pour un cheval au repos: 10 kg/ jour
- Les pommes de terre : peu appréciées des chevaux, elles sont servies de préférence cuites et
légèrement salées. Elles servent surtout à l'engraissement. Dose maximum : 5 kg/ jour
- Légumes verts : invendus de marché et déchets de légumes qui ne sont ni pourris ni souillés.
Dose maximum : 5 kg/ jour
- Les fruits : les pommes sont servies non pourries et coupées en morceaux. Dose maximum :
3 kg/ jour
- Les mélasses : déchets issus du raffinage du sucre. Grande richesse en sucre (40% à 50 %)
rapidement disponibles pour le travail musculaire mais très laxatives et diurétiques. A
utiliser sur un support (paille, foin, son…). Dose maximum : 1,5 kg/ jour (10% à 15% de la
ration)
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d) Les sources azotées
Elles sont utilisées en complément de la ration:
les tourteaux (Résidus de graines huileuses après extraction d'huile).
+ Tourteau de soja : Dose maximum = 0,5 kg/ jour
+ Tourteau de lin : Dose maximum = 0,2 kg/ jour
+ Tourteau d'arachide et de colza : parfois toxique chez le cheval
+ Tourteau de corton

Les plantes toxiques


Une plante toxique fait du tort à la santé du cheval qui l'absorbe, mais il se peut que cette
même plante, en petites quantités, soit utile à d'autres moments, sous forme de médicament.
Au contraire, certaines bonnes espèces peuvent devenir toxiques par excès de consommation
(avoine, blé etc.…) ou par mauvaise préparation (légumineuse coupées et échauffées).
Enfin, des espèces sont toxiques par nature, par leur composition qui recèle des poisons actifs,
même à faible dose.
Généralement, malgré les exceptions, le cheval évite par instinct de les absorber fraîches.
Mais desséchées, mêlées aux fourrages et litières, modifiées dans leurs caractères (forme,
couleur, saveur et odeur), il ne les reconnaît plus et peut alors s'empoisonner plus ou moins
gravement.
Les chevaux domestiques habitués à recevoir une alimentation sélectionnée ont perdu en
partie le sens de la sélection propre aux animaux vivant en liberté.

Le rationnement
Afin d'établir une ration correcte, il est nécessaire de prendre en compte plusieurs paramètres
liés directement aux besoins du cheval et aux divers aliments qui composent la ration.
Mais rien ne doit remplacer le coup d'œil pour vérifier l'état des chevaux et réajuster
régulièrement la ration de base définie.
Afin de déterminer le type d'aliment il faut prendre en compte le coût, le stockage,
l'approvisionnement etc.…

Méthode:
- Définir le poids du cheval
- Déterminer les besoins du cheval à l'entretien
- Déterminer les besoins du cheval en fonction de son travail
- Choisir différents aliments en fonction de leurs valeurs nutritives
- Définir les quantités à donner
- Ajuster la ration

a) Definir le poids du cheval


Soit on le pèse, soit on utilise une formule qui permet d'avoir une idée du poids réel du cheval
(plusieurs formules existent) :
P = C3 x 80

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C = périmètre thoracique
b) Determiner les besoins du cheval
En fonction du tableau suivant, on peut déterminer les besoins du cheval aussi bien à
l'entretien qu'au travail :
c) Choix des aliments
Suivant les aliments dont on dispose et en fonction du tableau suivant on peut déterminer les
valeurs nutritives de chaque aliment :
- Définir les quantités à donner :
Suivant les résultats de la dernière opération, on détermine la quantité à donner pour chaque
aliment et on additionne les valeurs énergétiques. On cherche à se rapprocher le plus possible
des besoins du cheval.
d) Ajuster la ration
Suivant les résultats, il est nécessaire de procéder à des réajustements. Afin de simplifier les
calculs et pour une utilisation plus pratique, il faut prendre en compte un seul paramètre, en
particulier la valeur énergétique (UFC) pour des chevaux aux travail.

1.8. Reproduction chez les chevaux


Les chevaux peuvent afficher une performance de reproduction élevée. Les éleveurs qui
comprennent les principes de base de la reproduction sont mieux placés pour atteindre leurs
buts. Le présent document traite de l'anatomie, la physiologie et les techniques de gestion, de
l'information de base qui peut contribuer à améliorer la performance de reproduction chez le
cheval.
1.8.9.1. Reproduction de l'étalon

1.8.9.2. Hormones
Les hormones sont des substances chimiques que le corps produit pour régir différentes
fonctions organiques. Voici certaines des hormones qui interviennent dans la reproduction
chez l'étalon :
Hormone folliculo-stimulante - Produite par l'hypophyse, elle stimule la production de
sperme.
Hormone lutéinisante et testostérone - Nécessaires pour compléter le processus de
production de sperme.
Testostérone - Favorise le développement et le fonctionnement des glandes sexuelles
annexes, cause l'apparition des caractères sexuels secondaires et est nécessaire à
l'accouplement, notamment parce qu'elle joue un rôle dans l'intérêt sexuel, l'érection et
l'éjaculation. La testostérone stimule également la croissance corporelle.
1.8.9.3. Cycle Saisonnier
Dans les pays tempérés, chez l'étalon comme chez la jument, la performance de reproduction
varie selon les saisons, en raison de l'influence que la longueur du jour exerce sur la
production hormonale. Durant la saison de reproduction, d'avril à fin août, l'accroissement de
la performance par rapport aux mois d'automne ou d'hiver s'observe à plusieurs niveaux :
 Accroissement du volume séminal - Pendant les mois d'été, un étalon moyen à
maturité produit environ 8 milliards de spermatozoïdes par jour, ce nombre étant
proportionnel à la taille des testicules.

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 Accroissement de l'intérêt sexuel - Comme le montre la figure 1, les saisons
influencent le temps de réaction des étalons à la mise en présence de la jument. Le
temps de réaction (érection, saillie et pénétration du vagin artificiel) est inférieur à 2
min durant la saison de reproduction et supérieur à 10 min en contre-saison. Il est donc
préférable que l'entraînement du jeune étalon à la monte commence durant la saison de
reproduction normale.

Figure 1. Influence du mois de l'année sur le comportement sexuel, révélée par le temps
nécessaire à l'éjaculation.
 Accroissement de la capacité d'éjaculation

Comme le montre la figure 2, les saisons influencent la capacité d'éjaculation. Le nombre


moyen de sauts (intromissions franches dans le vagin) avant l'éjaculation est légèrement
supérieur à 1 durant la saison de reproduction, mais de plus de 2,5 en contre-saison.

Figure 2 : Influence du mois de l'année sur le comportement sexuel, révélée par le nombre de
sauts avant l'éjaculation.

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C'est de septembre à février que les étalons sont le moins fertiles, leur fertilité s'accroissant à
partir de mars pour culminer en mai et en juin. En juillet et en août, la fertilité demeure
élevée, mais elle décroît.
NB : Dans les zones tropicales, on note une baisse de la qualité du sperme pendant les saisons
chaudes (saison sèche).

1.7.1. 3. Anatomie de l’appareil reproducteur male

Canal déférent - Les canaux déférents transportent le sperme de l'épididyme jusqu'aux


glandes sexuelles annexes.
Épididyme - Organe transportant les spermatozoïdes du testicule au canal déférent et leur
servant de lieu de conservation, de maturation et de stockage.
Gland - Extrémité sensible du pénis qui se gonfle lors de l'excitation sexuelle et de la
copulation.
Glandes bulbo-urétrales, glandes vésiculaires et prostate - Glandes sexuelles annexes qui
liquéfient le sperme.
Glandes sexuelles annexes - Glandes non indispensables à la fertilité, mais qui ont pour
fonction de liquéfier et de lubrifier le sperme.
Glandes vésiculaires - Glandes sexuelles annexes qui ajoutent un liquide lubrifiant au
sperme.
Muscle rétracteur du pénis - Muscle qui maintient le pénis dans le fourreau et qui se relâche
au cours de l'érection.
Pénis - Organe constitué essentiellement de tissu érectile et servant à pénétrer l'appareil
reproducteur femelle pour y déposer la semence. Le pénis est parcouru longitudinalement de
l'urètre, le canal d'évacuation du sperme et de l'urine.
Scrotum ou bourses - Enveloppe cutanée des testicules dont les principales fonctions sont de
protéger les testicules et de les maintenir à plusieurs degrés sous la température corporelle.
Testicules - Paire de gonades mâles situées dans le scrotum. Ce sont les organes produisant
les spermatozoïdes et l'hormone sexuelle masculine, la testostérone. Les testicules devraient
bouger librement dans le scrotum et devraient être de grosseur, de forme et de texture
identiques (même si le testicule droit est souvent légèrement plus petit que le gauche).

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Figure 3 : Vue sagittale de l'appareil reproducteur de l'étalon.

1.8.9.4. Problèmes de fertilité


Hémospermie - Présence de sang dans le liquide spermatique, ce qui le rend infertile. Il y a
plusieurs causes possibles. Consulter un vétérinaire en présence de sang sur le devant des
pattes arrière, de gouttes de sang sortant du pénis ou de sang dans le sperme.
Klebsiella et streptocoques bêta-hémolytiques - Propagés de façon intermittente par le
sperme des étalons infectés, ces organismes peuvent provoquer l'avortement. Il est possible
d'établir un diagnostic positif à partir d'une culture de la semence et/ou d'un prélèvement
réalisé au niveau de l'urètre et du fourreau après l'éjaculation. Même si l'étalon infecté peut se
débarrasser lui-même des organismes, à ce jour, le traitement des étalons infectés consiste à
nettoyer et à irriguer la région du fourreau (y compris de l'urètre) avec de la glycérine et des
antibiotiques, puis à traiter le sperme lui-même avec des antibiotiques. La reproduction par
insémination artificielle est la seule méthode de reproduction efficace pour les étalons
infectés.
Artérite virale équine (EVA) - Maladie contre laquelle tous les étalons destinés à la
reproduction devraient être vaccinés convenablement ou pour laquelle ils devraient être testés
annuellement. Gérer avec prudence les étalons présentant des sérologies positives et ne les
utiliser que pour monter des juments immunes, afin de limiter l'incidence de l'EVA au sein
d'une population de reproducteurs. Les juments infectées après la conception risquent
d'avorter.
Surutilisation - Les étalons peuvent se retrouver temporairement infertiles ou voir leur
fertilité diminuer du fait d'une surutilisation. La bonne fréquence d'utilisation pour la
reproduction dépend de la production de sperme, de la viabilité du sperme et de l'intérêt
sexuel propres à chaque étalon. Une fréquence de deux ou trois fois par jour peut ne sembler
occasionner aucun problème chez certains étalons, alors qu'une fréquence d'une fois par jour
sera excessive chez certains de leurs congénères. L'idéal est de soumettre tous les étalons à un

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examen de l'aptitude à l'utilisation comme reproducteur avant la saison de reproduction afin
de déterminer des calendriers d'utilisation individuels et le nombre de juments à faire saillir
par chaque étalon.
Cryptorchidisme - Anomalie due à la retenue d'un ou des deux testicules dans la cavité
abdominale et qui les empêche de descendre dans le scrotum. Chez le fœtus mâle, les
testicules sont situés dans la cavité abdominale, un peu comme le sont les ovaires chez la
femelle. La descente testiculaire se fait avec l'aide du gubernaculum, un cordon ligamentaire
fixé au testicule à une extrémité et à la base du scrotum à l'autre extrémité, qui tire le testicule
à travers le canal inguinal jusque dans le scrotum. Le processus se produit normalement à la
naissance ou peu avant. Un étalon atteint de cryptorchidie unilatérale peut être fertile, mais il
devrait être castré, étant donné que cette anomalie constitue un caractère héréditaire.
Maladie - Si une maladie ou une blessure provoque une hausse de la température testiculaire,
le sperme qui s'y trouve stocké risque d'être endommagé. Plus l'élévation de température sera
importante et plus elle persistera longtemps, plus le rétablissement sera long. Les
spermatozoïdes mettent une soixantaine de jours à se développer entièrement. Un étalon qui a
été malade pendant une période prolongée et dont la température testiculaire a grimpé
passablement risque d'être infertile pendant une période allant jusqu'à 60 jours suivant le
retour à la température normale.
Éjaculation - Il arrive qu'un étalon monte la jument, fasse les poussées nécessaires sans
toutefois qu'il y ait déclenchement de l'éjaculation. Cette situation peut être due à une
surutilisation, à une mauvaise expérience (blessure antérieure ou mauvais maniement pendant
la copulation), à la période de l'année ou à une dysfonction éjaculatoire. De multiples essais
peuvent être nécessaires. Les signes d'une éjaculation sont la queue qui se lève et s'abaisse, les
pulsations observables à la base du pénis, l'éjaculat qui adhère au gland après le retrait du
pénis et la perte d'intérêt pour la jument.
Âge et qualités requises
Les chevaux atteignent la puberté à un âge variant entre 12 et 18 mois. Il est par conséquent
conseillé de garder les poulains et pouliches séparés les uns des autres passé l'âge d'un an.
Bien que possible, la reproduction des jeunes chevaux n'est pas conseillée.
Évaluer la fertilité de l'étalon quand il atteint 2 ou 3 ans, puis le mettre à l'entraînement et
évaluer sa performance pendant 1 ou 2 ans. Cette période est l'occasion pour le propriétaire
d'évaluer le potentiel de reproduction de l'étalon et la qualité de sa progéniture avant
d'élaborer pour lui un programme.
L'âge de l'étalon joue sur la taille et l'intégrité du tissu testiculaire, ce qui influence la
production de sperme. La largeur totale du scrotum de l'étalon augmente jusqu'à l'âge de 6
ans. La capacité de stockage du sperme est beaucoup plus importante chez l'étalon à maturité
que chez un étalon de 2 ou 3 ans. En règle générale, l'étalon à maturité produit plus du double
du nombre de spermatozoïdes par jour qu'un étalon de 2 ou 3 ans. Du coup, un étalon de 2 ou
3 ans ne peut être utilisé aussi souvent qu'un étalon à maturité, sous peine de voir sa fertilité
réduite.
À un âge avancé, il se produit une dégénérescence testiculaire qui s'accompagne d'une
réduction de la production de sperme, mais qui, chez les étalons normaux, n'affecte pas la
qualité de la semence.
Gestion

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L'idéal est que l'étalon entame la saison de reproduction dans un excellent état corporel, car
certains étalons perdent du poids et voient leur état se détériorer au cours de la saison.
Pour atténuer les réactions d'agressivité durant les manipulations, on peut loger les étalons à
part des juments. Les étalons sont souvent mis au pâturage individuellement dans des champs
qui ne sont pas adjacents à des champs où se trouvent des juments ou ils sont mis au pâturage
avec des hongres (chevaux castrés). Il est également possible de les mettre au pâturage avec
des juments et leurs petits, car celles-ci ont alors tendance à ne tolérer aucune agression de la
part d'un étalon.
Bien entraîner l'étalon à la monte. L'approche de la jument devrait se faire par derrière
légèrement du côté gauche. Une fois en érection, l'étalon ne doit saillir la jument que lorsque
l'éleveur le lui permet. Une fois qu'il monte la jument, il devrait apprendre à continuer de la
chevaucher jusqu'à l'éjaculation et la perte de l'érection. Cet entraînement doit se faire de
manière disciplinée, de la même façon à chaque fois.
Si un étalon est utilisé plus d'une fois par jour, il vaut mieux espacer le plus possible les
séances de monte au cours de la journée.
Des modifications de la photopériode permettent d'augmenter la production de sperme, celle-
ci étant optimale, selon les recommandations, lorsque la durée d'exposition à la lumière est de
16 heures. Au-delà de 16 heures, l'exposition à la lumière peut produire l'effet contraire et
réduire la production de sperme.
L'adoption des pratiques de gestion recommandées et une bonne compréhension des notions
de base de la reproduction applicables à l'étalon sont des conditions gagnantes pour connaître
du succès sur les plans de la santé de la reproduction et de la performance de l'étalon.

1.8.10. Reproduction chez la jument


1.8.10.1. Cycle œstral
Chez la plupart des juments en zone tempérée, le cycle œstral se normalise de la fin avril ou
du début mai jusqu'en août, ce qui correspond à la saison de reproduction normale chez les
chevaux. Au cours de cette période, la jument aura un cycle œstral de 21 jours (à plus ou
moins 3 jours près). Le cycle œstral est constitué de deux phases : la phase œstrale (les
chaleurs) et la phase diœstrale (chaleurs terminées). L'œstrus dure habituellement 6 jours,
mais peut durer de 4 à 10 jours selon la jument. Le diœstrus dure normalement 15 jours, mais
peut durer de 12 à 18 jours. De septembre à la fin mars, très peu de juments affichent un cycle
normal, de sorte que la fécondation est plus difficile au cours de cette période.
L'ovulation, soit la libération de l'œuf par l'ovaire, peut survenir en tout temps durant la phase
œstrale. Toutefois, elle survient habituellement entre 24 et 48 heures avant la fin de la phase
œstrale. Idéalement, pour maximiser les chances de conception, la saillie doit survenir dans
les 12 heures qui précèdent ou qui suivent l'ovulation. La monte ou l'insémination des
juments, à compter des 2e ou 3e jours suivant l'œstrus, puis tous les 2 jours pendant l'œstrus est
un bon moyen d'obtenir un taux de conception satisfaisant.
Cycle saisonnier
Chaque année, les premières phases œstrales de la jument sont souvent irrégulières et longues.
Au cours de ces phases, les juments peuvent rester en chaleurs pendant 20-30 jours ou plus.
La plupart des juments affichent une réceptivité sexuelle à partir de la fin mars, en avril et en
mai, et ont un cycle normal de la fin avril à la fin août.

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Comme peu des œstrus précoces débouchent sur une ovulation, il n'est pas recommandé de
faire saillir les juments à cette période sans faire au préalable une palpation par voie rectale
des ovaires pour contrôler la croissance folliculaire.
L'allongement du jour est le principal facteur environnemental qui amène le rétablissement du
cycle normal chez la jument. Il est donc possible de hâter l'apparition des chaleurs au
printemps en modifiant artificiellement la photopériode à l'aide de lumières artificielles.
En zone tropicale, l’effet saison est peu marqué si les normes de conduite d’élevage sont
respectées.

Hormones
Le cycle de l'œstrus est régi par des hormones.
L'hypophyse ou glande pituitaire, située à la base du crâne, produit l'hormone folliculo-
stimulante et l'hormone lutéinisante. À l'approche du printemps, l'hypophyse est stimulée par
l'augmentation de la lumière du jour, ce qui favorise la production de l'hormone
folliculostimulante. L'hormone folliculostimulante est libérée dans le flux sanguin et rejoint
les ovaires où elle stimule la croissance d'un follicule contenant un ovule. Le follicule en
croissance produit des œstrogènes, qui sont ensuite libérés dans le flux sanguin.
Les œstrogènes remplissent un certain nombre de fonctions dans l'organisme. Quand la
concentration d'œstrogènes dans le sang atteint un certain niveau, l'hypophyse libère dans le
sang une poussée de l'hormone lutéinisante. Les œstrogènes sont responsables des signes
cliniques de l'œstrus; ils agissent sur les oviductes, l'utérus et le col utérin pour préparer le
tractus génital en vue de la gestation.
La poussée de l'hormone lutéinisante provoque la rupture du follicule ovarien, ce qui
déclenche l'ovulation. Au fur et à mesure de la croissance du follicule, l'ovule (œuf) qu'il
renferme subit un certain nombre de modifications qui le préparent à être éventuellement
fertilisé par le sperme. À la rupture de la paroi folliculaire, le liquide visqueux que contient le
follicule se trouve expulsé et entraîne avec lui l'ovule. La cavité laissée béante par la rupture
du follicule se gorge de sang, ce qui forme un corpus hemorrhagicum (corps sanglant). Sous
l'effet de la lutéinisation, le corpus hemorrhagicum se transforme en corpus luteum, aussi
appelé corps jaune.
Au fur et à mesure que le corps jaune se développe, il commence à produire de la
progestérone, une hormone qui influence l'hypophyse et le tractus génital. L'afflux de
progestérone dans le sang inhibe la libération de l'hormone lutéinisante. Sous l'influence de la
progestérone, l'œstrus ne se manifeste pas. La fonction de la progestérone est d'assurer la
poursuite de la gestation par le maintien d'un milieu utérin propice à la croissance du fœtus.
Si la jument n'est pas fécondée, le corps jaune reste fonctionnel pendant environ 12-14 jours.
Puis, l'endomètre (le tissu qui tapisse la cavité utérine) libère de la prostaglandine. Celle-ci a
un effet lutéolytique, c.-à-d. que l'afflux de prostaglandine dans le sang provoque la
dégénérescence du corps jaune, ce qui fait chuter le taux de progestérone qui ne permet alors
plus d'inhiber la sécrétion de l'hormone lutéinisante. Et le cycle recommence.
Si la jument est fécondée, l'activité hormonale demeure essentiellement la même que pendant
les 12-14 jours suivant l'ovulation. La gestation est détectée par la migration de l'embryon
vers l'utérus, qui inhibe la libération de prostaglandine. Il s'ensuit un effet anti-lutéolytique,

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qui fait en sorte que le corps jaune reste fonctionnel, que les taux de progestérone sont
maintenus et que la gestation se poursuit.
À peu près entre les 25e et 30e jours de gestation, s'amorce la dégénérescence du corps jaune,
qui entraîne une réduction des taux de progestérone dans le sang. Si la chute des taux de
progestérone devait se poursuivre, la gestation prendrait fin. Toutefois, un mécanisme
compensatoire s'est développé qui est unique aux juments. Entre les 25 e et 36e jours de
gestation, une ceinture de cellules spéciales se forme autour du sac amniotique. Vers le 37 e
jour de gestation, cette ceinture se détache du sac amniotique. Les cellules qui la formaient
envahissent alors l'endomètre où elles grossissent et voient leur structure se modifier
considérablement. Ces cellules s'agglutinent pour former les cupules endométriales qui
sécrètent l'hormone appelée gonadotrophine chorionique équine (eCG). Le flux sanguin
transporte l'eCG jusqu'aux ovaires, ce qui stimule la croissance d'un follicule secondaire et la
lutéinisation. Le corps jaune secondaire produit de la progestérone, tout comme le corps jaune
primaire jusque vers les 130e à 150e jours de gestation. À partir du 80e jour de gestation
jusqu'à terme, des taux de progestérone adéquats sont maintenus par des zones particulières à
la fois de l'utérus et des enveloppes fœtales, afin d'assurer la poursuite de la gestation.
La mise bas (parturition) a lieu 340 jours après la fécondation, à plus ou moins 20 jours près.
Elle s'amorce suivant un processus complexe qui n'est pas entièrement compris, mais dans
lequel le fœtus joue probablement un rôle. Des stimuli mécaniques résultant de la dilatation de
l'utérus accroissent la sensibilité de l'utérus aux hormones que sont les œstrogènes et
l'ocytocine. À la fin de la gestation, l'utérus devient actif et le col se dilate. L'ocytocine,
libérée par l'hypophyse, amène les muscles utérins à se contracter et à expulser le fœtus.

1.8.10.2. Anatomie de l’appareil reproducteur de la jument


Les figures 2 et 3 présentent respectivement des vues sagittale et frontale de l'appareil
reproducteur de la jument.

Figure 2 : Vue sagittale situant l'appareil reproducteur de la jument.

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Figure 3 : Vue frontale de l'appareil génital de la jument.

Col utérin - D'environ 10 cm (4 po) de longueur, extrémité inférieure de l'utérus s'ouvrant sur
le vagin et servant à maintenir un milieu stérile dans l'utérus. Le col se dilate quand la jument
est en chaleurs et il se referme en l'absence de chaleurs ou de gestation.
Infundibulum - Structure en forme d'entonnoir venant coiffer l'ovaire à l'extrémité de
l'oviducte et permettant de capter l'ovule libéré à l'ovulation et de le transporter jusque dans
l'oviducte.
Ligament large - Couche résistante de tissus fibreux renfermant des vaisseaux sanguins et
des nerfs qui sert à suspendre la majorité du tractus génital dans l'abdomen.
Ovaire - Gonade (glande sexuelle) de la jument. L'ovaire produit l'ovule (œuf) qui sera
fertilisé et sert de glande endocrine produisant les hormones que sont les œstrogènes et la
progestérone.
Oviducte - Long conduit à circonvolutions allant de l'infundibulum à la corne utérine
correspondante. Sert à acheminer le sperme et l'ovule vers le site de la fécondation qui se
trouve dans le tiers supérieur de l'oviducte. L'ovule fécondé est ensuite transporté jusque dans
l'utérus.
Utérus - Organe constitué du corps proprement dit de l'utérus qui s'ouvre sur le col utérin,
vers l'extérieur, et qui, du côté postérieur, possède deux cornes utérines divergentes qui
débouchent sur les oviductes. L'utérus est l'endroit où l'embryon se développe et se nourrit. Il
produit en outre des hormones et sert de réceptacle à la semence lors de la monte naturelle.

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Vagin - Partie de la filière pelvi-génitale (trajet parcouru par le fœtus) située dans la ceinture
pelvienne et s'étendant du col utérin à la vulve.
Vulve - Ensemble des parties extérieures de l'appareil génito-urinaire (fait partie de la filière
pelvigénitale et comprend le méat urinaire).
1.8.10.3. Fécondation
Chez la jument, le sperme est déposé à l'intérieur de l'utérus (monte naturelle) ou dans le
corps de l'utérus (insémination artificielle). Les mouvements musculaires de l'utérus et de
l'oviducte sous l'effet des œstrogènes sont responsables de la migration du sperme jusqu'à
l'oviducte.
À la rupture du follicule, l'ovule est libéré et capté par l'infundibulum. L'infundibulum
entraîne l'ovule dans l'oviducte où il vient en contact avec le sperme. L'union du sperme et de
l'ovule forme le zygote, l'œuf fécondé qui donnera l'embryon. L'embryon migre ensuite vers
l'utérus. Il faut environ 6 jours à l'embryon pour quitter le site de la fécondation et atteindre
l'utérus. Tout ce temps, l'utérus subit l'influence de la progestérone ovarienne, responsable de
la création d'un milieu propice au développement et à l'implantation de l'embryon.
Des études montrent que l'embryon est relativement mobile à l'intérieur de l'utérus jusqu'aux
16e ou 17e jours suivant l'ovulation, en raison d'un tonus utérin accru, de l'épaississement des
parois de l'utérus et de l'agrandissement de la vésicule. Le mouvement dans l'utérus joue un
rôle dans l'inhibition du cycle œstral de la jument.
L'implantation survient vers le 35e jour de gestation et le début de la formation du placenta,
entre les 40e et 45e jours environ. Jusque-là, le sac amniotique n'est aucunement attaché à
l'utérus.
Âge
Les chevaux atteignent la puberté à un âge variant entre 12 et 18 mois. Il est par conséquent
conseillé de garder les poulains et les pouliches séparés les uns des autres passé l'âge d'un an.
Bien que possible, la reproduction des jeunes chevaux n'est pas conseillée. Les juments qui
sont fécondées avant la maturité nécessitent une diète et des soins particuliers, surtout pendant
la période de lactation et les trois derniers mois de gestation (en raison du risque de dystocie),
afin qu'elles-mêmes et leur progéniture aient la chance de réaliser leur potentiel génétique.
Pour évaluer la qualité des juments, les manier et leur faire subir des tests avant la monte. Si
elles se reproduisent bien, la valeur de leurs poulains ou pouliches augmentera.
Gestion
L'état de chair de la jument influence sa performance de reproduction. Avec des juments qui
sont moyennement grasses (léger sillon le long du dos, gras recouvrant les contours des côtes,
gras visible le long de l'encolure et autour du garrot, et coussinet adipeux autour de l'attache
de la queue), on peut s'attendre à :
 un cycle apparaissant plus tôt dans l'année;

 moins de cycles par fécondation;

 des taux de conception plus élevés;

 un maintien de la gestation plus facile que chez les juments maigres.

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Il est par conséquent recommandé de préparer une jument à la reproduction à l'aide d'un
programme alimentaire lui assurant un apport suffisant en aliments de haute qualité et
équilibrés sur le plan nutritionnel.
Pour voir si la jument est pleine (gestante), une échographie par voie rectale est recommandée
aussi tôt que 12 à 15 jours après la saillie. Le vétérinaire peut aussi effectuer un contrôle entre
les 45e et 120e jours pour confirmer la gestation. Il s'agit alors d'un test sérologique visant à
déceler la présence de gonadotrophine chorionique équine; ce test ne garantit pas que la
jument est gestante au moment du test, mais qu'elle l'était jusqu'au 37e jour de gestation. Le
fait de savoir qu'une jument n'est pas pleine permet de planifier de nouvelles saillies.
L'adoption des pratiques de gestion recommandées et une bonne compréhension des notions
de base de la reproduction applicables à la jument sont des conditions gagnantes pour
connaître du succès sur les plans de la santé de la reproduction et de la performance de la
jument.

1.9. Les principales maladies du cheval

Les maladies équines peuvent se classer en différentes familles :


- Les maladies virales
- Les maladies microbiennes et mycosiques
- Les maladies respiratoires
- Les maladies de l’appareil digestif
- Les maladies de la locomotion

1.9.1. Les maladies virales


Les maladies virales sont causées par le contact de l’organisme avec un virus.
Ces maladies peuvent être évitée par un vaccin

1.9.1.1. La Grippe Equine


Très répandue dans le monde.
Symptômes : Hyperthermie (40° et plus) et abattement intense. Guérison en 10-15 jours.
Forte contagiosité.
Comment l’éviter ? Vaccination tous les 6 mois après la primo vaccination (2 injections à 30
jours d’intervalle.).
La vaccination est obligatoire sur les compétitions et recommandée partout.

1.9.1.2. La Rhinopneumonie
La maladie est due à un virus du type Herpès, c’est-à-dire qui ne quitte jamais l’organisme
une fois qu’il l’a investi.
Symptômes :Il existe trois formes de rhinopneumonie :
- Forme respiratoire : Ressemble à la grippe équine, avec toux et jetage par les naseaux.
Les symptômes régressent en 10-15 jours mais la rémission complète demande plusieurs
semaines.
- Forme abortive : Chez les jument gestantes, l’avortement survient durant la 2 e moitié de la

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gestation. Le diagnostic peut être établi sur l’observation de certaines lésions des voies
respiratoires de la jument ou par l’examen de l’avorton.
- Forme nerveuse : C’est la forme la plus grave et c’est une complication des formes
précédentes. On observe d’abord une paralysie du train postérieur qui peut soit s’estomper,
soit progresser et provoquer une paralysie respiratoire qui peut entraîner la mort.
Comment l’éviter ?
Les vaccins actuels tendent surtout à prévenir la rhinopneumonie abortive (2 injections à 30
jours d’intervalle, suivies de rappels réguliers, fréquence selon fabriquant).
La protection contre la forme respiratoire est difficile, d’où l’intérêt de cumuler le vaccin
contre la rhinopneumonie avec un vaccin contre la grippe équine.

1.9.1.3. La Rage
La rage est une maladie qui concerne tous les mammifères, l’homme y compris.
Cette omniprésence potentielle est un facteur facilitant grandement la circulation du virus de
la rage.
Symptômes : Contamination par morsure. Le cheval devient très excitable et indocile, il s’en
suit des spasmes musculaires, une paralysie du train postérieur et un arrêt de l’alimentation.
La rage est régulièrement mortelle, d’où l’extrême prudence à observer en cas de suspicion de
rage.
Comment l’éviter ? Vaccination. Primo-vaccination dès l’âge de 6 mois, suivie d’un rappel
annuel.

1.9.1.4. La Peste Equine


Symptômes : Il existe deux formes principales, toutes deux mortelles.
- Forme suraiguë (“pulmonaire”). Hyperthermie (40-41°), augmentation du rythme
respiratoire. Mort en 4 à 6 heures.
- Forme aiguë (“cardiaque”). Température ondulante, muqueuses rouges, larmoiement,
respiration accélérée, affaiblissement des battements cardiaques, toux, jetage mousseux,
salières gonflée et mort dans 90 % des cas.
La maladie peut combiner les deux formes. La transmission du virus se fait par inoculation,
(contact avec le sang). Les insectes qui se nourrissent de sang (moustique, taon) jouent un rôle
important dans la transmission du virus.
Comment l’éviter ?
En cas de doute, l’animal est mis en quarantaine et examiné.
Il existe un vaccin efficace, utilisé dans les régions infectées

1.9.2. Les maladies microbiennes et mycosiques


Les maladies microbiennes et mycosiques sont causées par le contact de l’organisme avec une
bactérie ou un champignon. Certaines de ces maladies peuvent être évitée par un vaccin

1.9.2.1. La Gourme
C’est l’angine du cheval. Cette maladie est causée par une bactérie appelée “streptocoque”.
Les jeunes chevaux l’attrapent plus facilement que les autres et s’en remettent également plus
facilement que les vieux.
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Symptômes : L’appétit fait défaut. Température (39,5 à 41°). Un jetage purulent s’écoule par
les naseaux, d’abord blanc, puis vert (présence de pus). Le pharynx et le larynx sont
enflammés. Toux douloureuse. Au bout d’un certain temps (6 jours à 3 semaines) et en
l’absence de soins, des abcès apparaissent dans le système lymphatique (ganglions), dans la
région de la gorge. Plus tard, les ganglions percent, la fièvre tombe et le cheval guérit.
Complications possibles : abcès pulmonaires ou abdominaux. Le diagnostic s’établit avec
certitude par analyse laboratoire du jetage.
Comment l’éviter ?
Bien que pénible et spectaculaire (drainage des abcès), l’affection n’est pas trop grave et les
chevaux guérissent généralement bien. Il n’existe pas de vaccin. La surpopulation et le
manque d’hygiène général sont des facteurs qui favorisent l’apparition de la maladie. Il
convient d’isoler les individus atteints et de bien désinfecter l’écurie et le matériel de soin et
de pansage. Les jetages peuvent se retrouver n’importe où et contaminer un autre cheval.
Traitement par antibiotiques adaptés.

1.9.2.2. Le Tétanos
Maladie redoutable causée par un germe : le Clostridium tetani, qui se développe à l’abri de
l’oxygène, notamment dans la terre et le sable (piste), mais aussi dans les blessures externes
profondes ou internes, causées par l’ingestion d’une épine ou d’une écharde.
Symptômes : Spasmes musculaires, saillie de la 3e paupière lorsque l’on touche la tête
(chanfrein ou bas de la mâchoire), expression d’anxiété, raidissement progressif des membres,
alimentation difficile, température, sueur. Le sujet meurt de paralysie respiratoire ou de
broncho-pneumonie due à une “fausse route” des aliments.
Comment l’éviter ?
Etant donné la grande fréquence du bacille causant le tétanos, le vaccin apparaît comme
indispensable, tout comme chez l’homme d’ailleurs. Le premier vaccin est en réalité un rappel
que l’on fait à la jument avant la naissance du poulain, de sorte que le colostrum (premier lait
chargé d’anticorps) qu’il ingurgitera dès qu’il sera debout le protégera avant son premier
sérum antitétanique, à l’âge de 1 jour, son premier vaccin à l’âge de 3 mois. Ensuite, rappel
tous les ans et lors de blessure.

1.9.2.3. La Leptospirose
Elle est généralement véhiculée par les rongeurs (souris, rats), qui la communiquent eux-
mêmes à l’eau par leur urine. C’est donc principalement l’eau qui amène la maladie au cheval.
Les leptospires s’installent dans le foie et dans les reins. Le cheval est naturellement résistant
aux leptospires. Le plus souvent, il montre des signes passagers de méforme.
Symptômes : Fièvre, dépression, anorexie, urine peu abondante et brune, diarrhées,
constipation, douleurs musculaires. La maladie peut également adopter une forme aiguë (rare,
mortelle), et une forme chronique (états fébriles répétés, amaigrissement, avortement,
inflammation de l’oeil).
Comment l’éviter ?
Il existe un vaccin, mais il n’est pas adapté au cheval (c’est le même que pour les chiens). Il
n’est donc pas très efficace. La précaution peut quand même s’avérer utile pour protéger les
autres individus d’un groupe dans le cas où l’un d’eux serait atteint. Sinon, la première

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mesure de prévention est de combattre la présence des petits animaux porteurs dans les
écuries : pièges, etc. La seconde consiste à étudier les lieux, notamment la prairie, afin de voir
si des égouts ne s’y déversent pas (points d’eau où s’abreuvent les chevaux), si le terrain n’est
pas trop humide (un drainage peut s’avérer nécessaire), ou s’il ne voisine pas une fosse
septique ou une zone agricole avec épandage intempestif.

1.9.2.4. La Morve
La morve est une affection d’origine bactérienne et atteint le système respiratoire
Symptômes : Il existe une forme aiguë (broncho-pneumonie foudroyante) avec toux, fièvre et
inflammations des ganglions ; et une forme chronique : jetage purulent, perte importante de
poids, fièvre.
Comment l’éviter ?
Eviter le contact avec les animaux malades et la consommation d’eau ou de nourriture en
contact direct avec des chevaux malades.

1.9.2.5. La Piroplasmose
C’est la Malaria du cheval. La transmission est assurée par diverses espèces de moustiques et
surtout de tiques qui vivent dans les haies et les bois, et transmettent au sang un protozoaire,
animal microscopique, parasite du globule rouge et provoquant l’anémie.
Symptômes : Fièvre, dépression, inappétence, amaigrissement, muqueuses pâles ou jaunes,
oedèmes, coliques, et coloration brune des urines.
Comment l’éviter ?
Pas de vaccin. Destruction des biotopes favorables aux tiques dans le voisinage du cheval.
Inspection du cheval et traitement préventif aux agents anti-acariens.

Les Allergies
Elles peuvent être respiratoires ou cutanées. Elles dépendent beaucoup de l’individu et sont
donc difficilement prévisibles. La qualité de l’environnement y est souvent pour beaucoup. La
lutte contre les allergies en est encore aux balbutiements pour le cheval. Il s’agit des auto-
vaccins, conçus sur mesure, pour les besoins du cheval. C’est très onéreux et les résultats sont
relatifs.

1.9.3. Les maladies respiratoires


1.9.3.1. L’Hémiplégie laryngée
Plus connue sous le nom de “Cornage”, cette affection se caractérise par une paralysie de la
partie gauche du larynx (cordes vocales). Cette paralysie entraîne en affaissement de cette
partie du larynx et de la corde vocale correspondante qui vibre bruyamment et
involontairement au passage de l’air, et surtout, obture partiellement la trachée.
Symptômes : Selon le cas, le système respiratoire émet des sifflements ou des ronflements
quand il est plus ou moins sollicité. La capacité respiratoire est limitée, les performances du
cheval s’en ressentent.
Comment l’éviter ?
Plusieurs causes peuvent être à l’origine du cornage : une complication laryngée de la gourme
ou de la grippe ; un surdéveloppement de l’artère aorte dû à l’entraînement sportif peut léser

42
le nerf du larynx ; l’injection intraveineuse manquée peut aussi provoquer des lésions à ce
nerf ; ainsi qu’une prédisposition héréditaire. Seule la chirurgie peut améliorer les choses en
agrandissant l’ouverture laryngée. Lorsqu’un cheval ”corneur” est atteint de gourme ou
d’urticaire, il est parfois nécessaire de recourir à la trachéotomie si, étant au repos, l’équidé a
du mal à respirer.

1.9.3.2. La Bronchite
Cette affection atteint les bronches. Lorsque qu’un agent nocif s’immisce dans ses poumons,
ceux-ci produisent du mucus pour isoler l’élément indésirable et le cheval tousse pour se
débarrasser de cet excès de sécrétions qui encombrent les bronches.
Symptômes : Toux. Le cheval s’essouffle plus vite et récupère plus difficilement. La
bronchite seule peut être causée par des agents externes très divers. Ce qu’il faut surtout
savoir, c’est qu’une fois installée, l’affection respiratoire rend le cheval beaucoup plus
sensible aux virus et bactéries : grippe, rhinopneumonie, etc.
Comment l’éviter ?
L’environnement joue une grande part dans tous les problèmes respiratoires. Quand un
cheval commence à tousser il convient de remédier d’abord à tous les facteurs susceptibles de
provoquer cette toux : foin de mauvaise qualité, box mal situé, etc. Etant donné
l’augmentation de l’exposition à d’autres maladies virales ou microbiennes, la mise à jour des
vaccins (rappels) est doublement utile. Certains détails anodins peuvent favoriser l’apparition
de cette affection, comme changer la litière en présence du cheval ou panser ce dernier dans
son box (poussière)!

1.9.3.3. La Bronchite C.O.P.D. (chronic obstructive pulmonary disease)


Il s’agit d’une bronchite qui ne cesse pas. L’allergie en est le plus souvent la cause.
Symptômes : Quintes de toux. Le cheval respire plus du ventre que de la partie antérieure des
poumons (car près des bronches, c’est douloureux). L’effort sportif devient impossible.
Comment l’éviter ?
Il aurait fallu intervenir plus tôt en modifiant l’hygiène de vie du cheval en cherchant surtout à
améliorer la qualité de l’air respiré. En l’absence d’alternative immédiate, la mise au pré est
une solution. La qualité du foin et de la paille, notamment à l’heure actuelle, est à surveiller
étroitement (voir aussi allergies).

1.9.3.4. L’Emphysème pulmonaire


C’est le stade ultime, la ruine des poumons. Les alvéoles pulmonaires ont subi des lésions
irréversibles.

1.9.3.5. Hémorragie pulmonaire induite par l’effort


Cette affection très fréquente est due à l’effort sportif trop important demandé au cheval. Très
fréquente chez le cheval de course, l’hémorragie se produit au niveau de la fine cloison
alvéolaire (là où le sang entre en contact avec l’oxygène respiré), par éclatement de vaisseaux
sanguins capillaires. Le sang se retrouve alors dans les poumons, parfois en très faible
quantité.

43
Symptômes : Présence de sang dans la trachée et/ou dans les naseaux. Réflexe de déglutition
et toux. On observe généralement une diminution des performances au moment de
l’hémorragie (due à une diminution de la capacité respiratoire), surtout chez les chevaux de
course, et, dans une moindre mesure, chez les chevaux de manège. Souvent, le cheval baisse
l’encolure et essaye de tousser pour expulser ce sang qui le gène. Cette affection laisse
généralement des séquelles mais celles-ci sont souvent compatibles avec l’usage normal d’un
cheval de selle qui ne fait pas de compétition.
Comment l’éviter ?
Un entraînement adapté et progressif, sans chercher à obtenir des performances très intenses
et de longue durée, est le meilleur moyen d’éviter cette maladie.
N.B. : Les maladies respiratoires ne se classent pas facilement car elles sont toutes liées entre
elles. Par exemple, une bête grippe peut se terminer en emphysème avec hémorragie
pulmonaire.

1.9.4. Les maladies de l'appareil digestif


1.9.4.1. Les parasites internes
Il s’agit des différents vers et larves qui s’installent dans le tube digestif (ou ailleurs), après
avoir été absorbés sous forme d’œuf, par le cheval, et qui se nourrissent de sang (strongles,
ténia, etc.), et occasionnent des lésions à l’intestin, à l’estomac et au foie.
Symptômes : Selon le type de parasites : abattement, maigreur, poil piqué, diarrhées (parfois
sanglantes), coliques, œufs ou larves dans le crottin, œufs collés sur les poils de la robe,
ulcération et perforation de l’intestin et de l’estomac.
Comment les éviter ?
Vermifugation (ingestion d’un produit tuant les larves et les vers), plus ou moins importante
(de 2 à 6 fois par an) selon l’état du cheval et son environnement. En prairie, étant donné
l’aspect cyclique du phénomène (ingestion de l’œuf par la bouche, développement de la larve
dans le ventre et expulsion de nouveaux œufs dans le crottin, risquant à leur tour d’être
absorbé par le cheval), un assainissement et une rotation des pâtures peuvent s’avérer très
utile : épandage de chaux, hersage, drainage éventuel.
Pour décoller les œufs de mouche sur les poils : utilisez du vinaigre chaud et un peigne. (Voir
aussi coliques)

1.9.4.2. Troubles hépatiques


Les troubles du foie sont plus rares chez les chevaux de loisir. Les chevaux de compétition,
par contre, y sont davantage exposés à cause de l’usage fréquent (et l’abus) de différentes
substances "dynamisantes" telles les vitamines et autres produits "miracle" censés améliorer
les performances. On raconte beaucoup de choses à propos des coliques. Le terme désigne en
fait une douleur violente d’origine abdominale, quelle qu’en soit la cause. Certaines n’ont pas
pour origine un trouble digestif. C’est le cas des coliques ovariennes chez la jument, et aussi
des coliques urinaires, qui concernent la vessie ou les reins. Mais il s’agit le plus souvent de
coliques digestives causées, pour 80 % d’entre elles, par des erreurs alimentaires : la
nourriture n’est pas de bonne qualité ou est avariée ; l’animal mange mal, soit parce qu’il est
stressé, soit parce que sa table dentaire n’est plus en état.
- accordez au cheval tout le calme nécessaire à son repas

44
- fractionnez la ration journalière en plusieurs petites rations
- le fourrage se donne avant l’eau, et l’eau avant le grain

1.9.4.3. Les coliques


Au niveau digestif, on distingue trois sortes de coliques :
- les coliques mécaniques (ou d’obstruction), c’est à dire liées à la présentation des aliments
et à leur réaction mécanique dans le tube digestif. L’aliment, de part sa nature ou du fait qu’il
n’est pas mélangé à une substance le rendant plus digeste, “accroche” au lieu de glisser, ou
bien il gonfle en s’imbibant d’eau, de salive et de suc (pulpes de betterave, notamment), ce
qui provoque une obstruction, un “bouchon”.
C’est l’indigestion du cheval.
- les coliques par dysmicrobisme (ou chimiques), c’est-à-dire par dysfonctionnement de la
digestion proprement dite : l’aliment n’est pas digéré (transformé) comme il le devrait et il
provoque dilatations, surcroîts d’acidité, ralentissements (voire arrêt) du transit, gonflements,
spasmes, congestion, obstruction...
- les coliques dites “chirurgicales”, c’est-à-dire dues à une torsion accidentelle du viscère,
un retournement d’estomac, un éclatement...
Ce type de coliques peut être la conséquence des deux précédentes.
On peut aussi classer les coliques en :
- colique gastrique (au niveau de l’estomac),
- colique intestinale (au niveau de l’intestin).
D’autres coliques peuvent être causées :
-par un abreuvement inadapté, soit trop rare (l’aliment est alors trop sec), soit trop froid et
trop rapide (congestion de l’estomac) quand le cheval est “chaud”, juste après l’effort
-par des parasites : les larves sont avalées avec l’herbe, ensuite elles circulent dans le corps
selon un itinéraire propre à l’espèce avant de s'installer dans les intestins, où deviennent
adultes et pondent. Les œufs sont éliminés avec le crottin et éclosent dans l’herbe où le cheval
les ingurgitent à nouveau.
-par une production de gaz qui ne trouvent pas la “sortie” (le cheval ne peut ni vomir, ni
éructer)
-par l’utilisation de certains antibiotiques contre-indiqués pour le traitement des chevaux
ou le traitement de la nourriture elle-même (l’aliment doit être prévu pour nourrir un cheval et
non une vache ou un autre animal...). En effet, le cheval ne supporte pas certaines sortes
d’antibiotiques tolérés par d’autres espèces.
Symptômes : Le cheval a très mal au ventre, il observe ses flancs, se campe, se couche avec
précaution. Dans les cas plus graves, le rythme cardiaque augmente jusqu’à 60-100
pulsations/minute. La vie du cheval est alors en danger.
Comment les éviter ?
Eviter l’abreuvement après l’ingestion de concentrés (grain, granulés, etc.). Ne pas nourrir le
cheval uniquement avec des concentrés ; donnez-lui aussi du fourrage ou tout autre “lest”
alimentaire qui forme un volume suffisant dans le tube digestif. Ne changez pas trop
brutalement de régime alimentaire. En cas de mise au pré, créez une parcelle réduite dans la
prairie de manière à endiguer une éventuelle boulimie, et allez-y progressivement : 1h le
premier jour, 2-3h le jour suivant, etc., tout en diminuant la proportion de concentrés.

45
Laissez-le manger calmement et faites inspecter sa table dentaire de temps en temps pour la
rectifier au besoin.
Que faire ?
Supprimez toute eau et nourriture. Appelez le vétérinaire en lui communiquant rythme
cardiaque et température, promenez le cheval s’il marche facilement. Empêchez-le de se
rouler.
Les troubles locomoteurs - boiterie en endurance

1.9.5. L’Arthrose
Le squelette du cheval souffre surtout aux articulations. Et parmi ces articulations, celles du
bas des membres sont évidemment les plus exposées : boulet, jarret, genou, épaule.
Chaque articulation est formée de deux os distincts (ou davantage). Chaque os est terminé par
un cartilage et est séparé de l’autre par une poche contenant un liquide lubrifiant : la synovie.
Les os sont maintenus l’un contre l’autre par des tissus mous : les ligaments. L’arthrose est
une déformation progressive des articulations au niveau de l’os proprement dit. Cette
déformation est due, soit à un défaut d’aplomb congénital qui n’a pas été corrigé chez le
poulain, soit à une utilisation trop précoce ou inadéquate du cheval. En effet, les os et les
articulations sont conçus pour supporter au mieux toutes les forces, pressions et torsions
encourues par le squelette du cheval en les répartissant harmonieusement sur tous les os et sur
toutes les parties de ceux-ci.
Sur un cheval au modèle défectueux, panard ou cagneux par exemple, la non-rectitude des
membres aura deux effets :
- sur l’articulation : la surface de contact entre les deux os sera réduite et la pression mal
répartie. Conséquence : usure précoce des cartilages et dégénérescence osseuse.
- sur l’os : la charge ne sera pas répartie de manière harmonieuse ; on “force” sur l’os, celui-ci
se déforme et développe un “suros”, c’est-à-dire une excroissance susceptible de frotter contre
les tendons ou les ligaments.
Symptômes : Douleur, boiterie, bruit articulaire, déformation osseuse visible. L’éparvin,
notamment, est une de ces déformations.
Comment l’éviter ?
Quand le poulain est jeune, il faut bien surveiller ses pieds et ses aplombs, les corriger
éventuellement avec l’aide du maréchal ferrant lors du parage. Plus le cheval est jeune, plus il
est aisé de corriger une malformation. Plus il travaille jeune, plus ses articulations sont
exposées à ces déformations.

1.9.6. L’Ostéo-chondrite dissécante (O.C.D.)


C’est la fragilisation des cartilages qui se craquellent et partent en petits éclats. Ces éclats
voyagent dans l’espace intra-articulaire et occasionnent des dégâts. Cette maladie - de plus en
plus fréquente selon le Dr Lamolle - est due à la nature même du cartilage qui s’altère, non
par érosion ni par déformation osseuse, mais par dégénérescence.
Symptômes :Douleur aiguë et fugace, boiterie parfois intermittente (le petit bout de cartilage
voyage...)
Comment l’éviter ?

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La qualité et surtout l’équilibre de l’alimentation entre pour une grande part dans l’apparition
de l’O.C.D. : l’excès énergétique et l’excès de calcium associé à la vitamine D, fragilise le
cartilage et le rend cassant.
L’aspect génétique n’est pas à négliger : ces tendances peuvent être héréditaires. Le travail
inadapté en est également responsable. Les lésions ne sont pas nécessairement irréversibles,
mais une opération peut s’avérer nécessaire pour évacuer le petit morceau de cartilage de
l’articulation.

1.9.7. La fourbure
La fourbure, affectation des antérieurs par dégénérescence de la corne du sabot sur un défaut
d’irrigation sanguine, est due le plus souvent à une erreur alimentaire.

1.9.8. Le microbisme d’écurie


L’hygiène environnementale du cheval est très importante. A ce sujet, il est bon de savoir que
le cheval est assez sensible aux changements de milieu. Une grande quantité de virus et de
bactéries séjournent dans son box. Ils vivent en bonne entente avec le cheval car ce dernier a
développé une immunité à leur égard. Il y a donc dans l’écurie un certain équilibre auquel il
s’est habitué.  Si on amène un nouveau cheval dans cette même écurie, celui-ci sera confronté
à un microbisme différent de celui auquel il est habitué, et, pour s’y adapter, le cheval aura
besoin de quelques jours pendant lesquels il aura un peu de température, son nez coulera
légèrement, etc. Inversément, un nouveau pensionnaire amènera avec lui de nouveaux
microbes et virus que les autres chevaux n’ont pas l’habitude de voisiner.
En randonnée, le cheval change chaque soir d’écurie, donc de microbisme. Son système
immunitaire est donc perpétuellement en alerte.  On peut donc dire que les chevaux rompus à
cette merveilleuse discipline sont plus résistants que certains autres, toujours au contact du
même milieu.  On le voit, le cliché habituel “Cheval de randonnée = cheval rustique” n’est
pas usurpé.

1.9.9. La température corporelle


Lorsqu’un cheval se sent mal, semble abattu ; on pense souvent à tous les maux possibles,
mais on néglige souvent, dans l’examen, la simple prise de température, pourtant tellement
riche en enseignements.  Il n’y a pourtant rien de plus simple à mettre en œuvre : un
thermomètre électronique (ça ne casse pas et ça sonne quand la mesure est stabilisée) que l’on
introduit dans le rectum (en se plaçant soi-même sur le côté du cheval, et non derrière lui),
vers le haut de manière à mettre la sonde en contact avec la muqueuse (sinon on prend la
température du crottin).  La température est un indicateur capital de l’état de santé du cheval
et il est toujours intéressant de la communiquer par téléphone au vétérinaire lorsque le
moment sera venu de l’appeler.
Vous lui communiquerez par la même occasion les fréquences cardiaque et respiratoire de
votre cheval.
Valeurs normales au repos :
• Fréquence cardiaque : 28/40 battements/minute
• Respiration : 8-16 mouvements par minute
• Température rectale : 37-38 C°

47
II. ELEVAGE DES ANES
2.1. Introduction
L'âne (Equus asinus) est un animal domestique appartenant à la famille des équidés qui comprend le
cheval, le zèbre. L’âne a été domestiqué il y a des milliers d'années et a contribué au développement
de diverses civilisations. Dans chaque pays, il remplit à moindre coût les mêmes fonctions que le
cheval. Les paysans les plus pauvres le préfèrent en effet au cheval car il se contente de peu sur le plan
alimentaire, il s’adapte mieux aux conditions environnementales difficiles que le cheval, ont la
réputation de résister mieux que les zébus dans les régions infestées par la mouche tsé-tsé. Il est le plus
important des animaux domestiques dans plusieurs pays situés en Afrique du Nord et au Moyen-
Orient, parce qu’il peut survivre, se reproduire et produire la viande et le lait dans les conditions
environnementales difficiles. Les ânes sont en très grande majorité utilisés pour le travail; plus de 95

48
% d'entre eux seraient élevés dans ce but. Ils sont également utilisés pour l’équitation, comme animal
de paquetage, pour le transport et comme animal de trait.
La viande de 1'âne peut être considérée comme un produit de grande valeur nutritionnelle caractérisée
par un grand taux d’acides gras insaturés spécifiquement le taux d'acides gras polyinsaturés et contient
un taux élevé en acides aminés essentiels qui du point de vue de la santé est une bonne alternative pour
les viandes rouges ; Certains de ces acides aminés sont des précurseurs des facteurs antithrombotiques.
Le lait d'ânesse a longtemps été vanté pour sa qualité nutritionnelle et sa similarité au lait maternel ; il
est utilisé comme substitut du lait de vache pour des enfants qui ne tolèrent pas les protéines du lait de
vache et comme aliment naturel dans les conditions où l’allaitement n’est pas possible. Différentes
études confirment que le lait d'ânesse est un produit naturel avec de bonnes qualité diététique et
cosmétiques, avec une bonne palatabilité et optimise l'absorption intestinale du calcium.
Le cheptel mondial asin est estimé à plus de 43 millions avec plus de 9 millions en Afrique. La Chine
détient à elle seule plus de 10 de millions et l'Ethiopie plus de 5 millions. Les besoins des hommes ont
façonné au cours des siècles ces races, privilégiant certaines qualités morphologiques pour obtenir des
sujets homogènes. Les standards morphologiques actuels en sont le résultat. II existe 185 races d'ânes
reconnues de par le monde.
Au Cameroun, la population asine est estimée à plus de 50 milles têtes et l'élevage des asins est
pratiqué dans presque toutes les régions.

2.2. Origine et domestication de l'âne


2.2.1. Origine de l'âne actuel
C'est au Pléistocène (il y a environ un million d'années) qu'apparurent les premiers équidés. Les
données morphologiques, alliées à des éléments de caryologie, permettent d'assurer qu'il existe à
l'heure actuelle trois rameaux principaux représentés par les chevaux, les ânes et les zèbres, dérivés
successivement de l'Equus du Quaternaire. L'âne sauvage d'Afrique (Equus africanus) est l'ancêtre
de l'âne domestique (Equus asinus) (Linné, 1758). Il existe trois sous-espèces: l'âne sauvage de
l'Afrique du Nord (Equus asinus atlanticus), l'âne sauvage de Somalie (E. africanus
somaliensis) et l'âne sauvage de Nubie (Equus africanus africanus).

2.2.2. Domestication de l'âne


Plusieurs études et recherches ont été menées pour déterminer la période et la localisation précise de
la domestication de l'âne. Il est communément admis que la domestication de l'âne remonterait à
5000 av. J.-C. dans la vallée du Nil. L e s é t u d e s g é n é t i q u e s o n t m o n t r é que c'est en
Afrique du Nord-Est que l'âne commun (Equus asinus) aurait été initialement domestiqué. Les
ancêtres de l'âne commun seraient ainsi l'âne sauvage de Nubie (Equus africanus africanus) et
l'âne sauvage de Somalie (Equus africanus somaliensis). En 2007, des dépouilles d'âne retrouvées
dans une tombe égyptienne à Abydos ont montré des déformations caractéristiques de leur

49
squelette, secondaire à leur utilisation comme animal porteur et qui n'existent pas sur les ânes
sauvages. L'âne est le premier équidé à être domestiqué ; mais cette domestication est bien
postérieure après celles bœuf, du mouton et de la chèvre qui datent, elles, des septième et
huitième millénaires avant J.C. Les baudets d'aujourd'hui ne descendent pas de la branche
asiatique, mais de la branche africaine. L'analyse précise des ADN révèle que l'âne nubien et
l'âne somalien ont été domestiqués à part. Cette domestication répondrait à de nouveaux besoins
de transport des sociétés pastorales du Nord-Est de l'Afrique, confrontées à la désertification du
Sahara (il y a entre 5000 et 7000 ans).

2.2.3. Position phylogénétique de l'âne domestique


La dénomination scientifique de l'âne (Equus asinus) concerne en fait l'âne sauvage d'Afrique
qui appartient au même genre que le cheval, qui englobe six espèces :
-Le cheval (Equus caballus)
-L'Âne (Equus asinus)
-L'Onagre (Equus hemionus)
-Le Zèbre quagga (Equus quagga)
- Le Zèbre de montagne (Equus zebra)
-Le Zèbre de Grevy (Equus grevyi)

La systématique de l'âne domestique est la suivante:


Règne: Animal
Embranchement: chordés
Classe: mammifères
Ordre: périssodactyles
Famille: équidés
Genre: Equus
Sous genre: asinus
Espèce: E. asinus
Quelques terminologies chez l’âne
Baudet: âne mâle;
Ânesse: âne femelle ;
Âne hongre : âne mâle castré ;
Mulet (hybride mâle) ou mule (hybride femelle) : progéniture issue de l'accouplement d'un baudet et
d'une jument (cheval femelle) ;
Bardot : la progéniture issue de l'accouplement d'un étalon (cheval mâle) et d'une ânesse;
Les animaux adultes peuvent de plus être désignés dans les classifications suivantes en fonction de
leur hauteur mesurée au garrot :

50
Miniature : moins de 91,5 cm;
Standard petit : de 91,5 cm à 1,22 m;
Standard grand : plus de 1,22 m et moins que 1,37 m pour les femelles; plus de 1,22 m et moins que
1,4 m pour les baudets et les mâles castrés (hongres) :
Mammoth : 1,37 m et plus pour la femelle et 1,42 m et plus pour le mâle.

2.3. Intérêt et importance de l'élevage asin


2.3.1. Intérêt de l'élevage asin
d) Intérêt socioculturel
L'âne a une connotation symbolique forte. La valeur de l'âne variait selon les sociétés. En effet, il
est le symbole de pauvreté et d'humilité dans la religion chrétienne et en Inde les divinités
célestes hindoues sont transportées sur son dos. Il est aussi le symbole de la stupidité et objet de
moquerie: par sa longue familiarité avec les plus humbles dans les sociétés rurales, par son aspect
jugé lourd et peu éveillé, par son entêtement. Les Romains attribuaient des vertus médicales au
sang, à la sueur et à l'urine d'âne. L'âne revêt aussi un intérêt particulier pour certaines religions
traditionnelles. Déjà dans l'ancien testament, l'immolation de l'âne rappelait au Juifs leur sortie
d'Egypte. Au Sénégal, sur le plan mystique, la tête de l'âne servirait à exorciser les démons de
la faim par son aspect jugé lourd et peu éveillé, par son entêtement.

d) Intérêt économique
L'âne domestique a longtemps eu les mêmes f o n c t i o n s q u e le cheval m a i s il était moins
coûteux car il se contentait de peu sur le plan alimentaire; les paysans les plus pauvres le
préféraient donc au cheval, d'où son surnom de « cheval du pauvre ». Il est aujourd'hui toujours
utilisé pour le transport et l'agriculture, notamment en Afrique, mais il se découvre également de
nouvelles activités dans les pays les plus industrialisés, où n'étant plus reconnu comme un animal
de travail, i l occupe de plus en plus la place d'un compagnon de loisir.
- Le transport des personnes et des biens: L'âne est parfois utilisé pour le transport de
personnes. Il sert dans le transport des marchandises (sable, bois de chauffe, produits de récolte),
les charges, pouvant atteindre 80 à 100 kg; le déplacement des personnes, ou tirant les charrettes
à traction asine. Ces transports peuvent s'effectuer parfois sur de longues distances (15- 20 km).
- Compagnon de labeur de l'homme: Depuis l'Antiquité, l'âne a été le compagnon de labeur
de l'homme, tirant la charrue pour labourer la terre avant les semailles, dépiquant le blé ou l'orge
après la moisson, tournant des journées entières sur l'aire pour séparer les graines des tiges.
De tous les animaux employés pour la culture attelée, l'âne est celui qui développe le plus grand
effort de traction par rapport à son poids, 10 à 16% de son poids. Un âne ayant un poids vif
compris entre 100 et 150 kg fournit en moyenne le même effort qu'un bœuf de poids vif compris
entre 325 et 450 Kg.

51
- Les courses d'ânes: Les premières courses d'ânes semblent avoir été organisées au siècle
dernier en Vendée. Les ânes participant aux courses étaient soit montés directement soit
attelés.
- L'âne, animal de cirque: Jadis, les numéros réalisés au cirque avec des ânes étaient plus
nombreux que ceux exécutés avec le cheval. Compagnons des clowns, les ânes étaient là pour
faire rire le public.
- L'âne, animal de compagnie: Aujourd'hui, dans les pays industrialisés, l'âne est devenu un
animal de compagnie au même titre que le chien et le chat.
- Activités thérapeutiques: L'âne peut également être utilisé comme auxiliaire à des fins
thérapeutiques. L'asinothérapie se rapproche ainsi de l'équithérapie avec laquelle elle partage de
nombreux points communs par le fait même qu'il s'agit de travailler avec des équidés. Mais l'âne
possède des particularités psychologiques et physiques qui le différencient du cheval dans l'approche
thérapeutique. C'est un animal très sensible avec un fort besoin de contact qui cherche dans l'humain
moins un guide qu'un compagnon. Plus prudent, il a besoin de tisser une relation avant d'accorder sa
confiance. Sa morphologie le différencie aussi du cheval dans l'approche thérapeutique. Son rôle est
celui de médiateur entre la personne handicapée et le personnel soignant.
L'ampleur avec laquelle les ânes sont consommés est probablement sous- estimée, puisque ceci est
parfois tabou dans certaines régions pour plusieurs observateurs. Néanmoins, l'âne sauvage a été
chassé avant son extinction pour sa viande et consommer la viande des équidés est commune dans
plusieurs systèmes pastoraux Eurasien. En Afrique de l'Ouest, le trafic de l'âne pour sa viande date
de longtemps, les animaux malades ou épuisés qui ont été utilisés pour le travail dans les villages des
zones semi-arides sont abattus et la viande consommée. A cause de ce statut ambigu, le
commerce des ânes reste peu documenté.

e) Intérêt
nutritionnel
La composition biochimique du lait de 1'ânesse est similaire à celle du lait de la femme. Cependant, les
données sur les propriétés biochimiques et nutritionnelles du lait d'ânesse sont limitées. Le tableau 1
montre la composition moyenne par kilogramme de lait de vache, de l'ânesse, de jument et de la femme.
Tableau 1:Composition moyenne par kilogramme de lait de vache, de l'ânesse, de la jument
et de la femme.
Composants Vache Anesse Jument Femme
Matières grasses (g) 40 11 13 40
Proteines (g) 34 17 21 19
Lactose (g) 48 66 64 65
Mineraux (g) 7 4 4 2
Solides non gras (g) 90 92 93 73

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Solide total (g) 133 102 105 121
Cholesterol (mg) 140 22 45 200
Calcium (mg) 1200 680 890 320
Phosphore (mg) 930 500 560 140
Acide gras saturés (g) 24 4 4 18
Acide gras mono insaturés (g) 11 2 3 16
Acide gras polyinsaturés (g) 1 4 5 5

Le lait d'ânesse contient plus de lactose et moins de matières grasses que le lait de vache ; ce
taux élevé de lactose convient pour la fabrication des produits et des boissons fermentées. Le
lait de l'ânesse est similaire au lait de jument avec un taux de solide total bas (8%-10%), un taux de
protéine bas (1.5%-1.8%) et un taux élevé de lactose (6%-7%). Le taux de matières grasses du lait
d'ânesse est compris entre 0,28% et 1.82%. La protéine est constituée de 47,3% de caseine e t
contient autour de 30% de P-lactoglobuline. Il est aussi riche en acides aminés et en acides aminés
essentiels. Comparé à tous les autres laits, le lait d'ânesse est plus riche en valine et en lysine. Bien
que la plupart des ânes sont utilisés comme animal de travail là sont des rapports qui indiquent que
sous certaines conditions les ânes offrent des possibilités intéressantes pour la production laitière,
c’est ainsi que la chine pays possédant la plus grande population mondiale asine a récemment
amélioré la production de lait d'ânesse à travers des stratégies d'élevage avancé a enregistré une
production annuelle de 40 000 tonnes. L'utilisation commune semble être en forme liquide ou comme
lait en poudre, mais il y a également des rapports au sujet des efforts de faire le fromage.
La viande de l'âne peut être c o n s i d é r é e c o m m e u n p r o d u i t d e g r a n d e v a l e u r
nutritionnelle caractérisée par un contenu élevé en acides gras insaturés et plus
spécifiquement une grande quantité d'acides gras poly insaturés dont certains jouent des rôles
importants comme précurseurs des facteurs anti thrombotique. Ces qualités nutritionnelles de la
viande de l'âne sont confirmées par un taux élevé en acides aminés essentiels qui est un des
facteurs très important pour déterminer la qualité d'un aliment.

2.3.2. Importance de l'élevage asin


a) Dans le monde
- Distribution mondiale de la population asine
La population asine mondiale compte environ 43 millions 472 milles têtes. La chine 1er producteur
mondial asin avec près de 10 millions d'asins. Le tableau 2 montre la distribution mondiale de la
population asine.
Tableau 2: Distribution mondiale de la population asine

53
Continents Population (x1000) Pourcentage (%)
Asie 14,89 34,24
Afrique 9,64 22,17 - Tend

Proche et Moyen-orient 9,22 21,21 ances


des
Amérique Latine et Caraïbes 8,16 18,78
Europe 1,51 3,48
Amerique du Nord 52,00 0,12
Total 43,47 100,00
effectifs asins
Le tableau 3 présente la tendance des effectifs asins par pays en 1990.
Tableau 3: Tendance des effectifs asins par pays du monde en 1990.
Pays Effectifs (x1000) Tendance
Chine 10983 -
Ethiopie 5200 n
Pakistan 3775 +
Mexique 3190 +
Iran 1900 +
Inde 1550 n
Egypte 1550 n
Bresil 1364 +
Afghanistan 1180 n
Nigeria 1000 +
Maroc 946 n
Turquie 895 -
+ :en augmentation, - : en diminution, n : pas de changement
e) En Afrique
Le tableau 4 montre la tendance des effectifs asins p a r pays.
…Tableau 4: Tendance des effectifs asins par pays en Afrique
Pays Effectifs (x 1000) Tendance
Ethiopie 5200 n
Egypte 1550 n
Nigeria 1000 +
Maroc 946 n
Soudan 670 -
Mali 610 +

54
Niger 462 +
Burkina Faso 436 +
Senegal 364 +
Somalie 356 n
Algérie 340 n
Tchad 271 n
+ :en augmentation, -: en diminution, n : pas de changement.

f) Au Cameroun
Evolution des effectifs
Le tableau 5 présente l'évolution des différentes espèces d'élevage au Cameroun
Tableau 5: Evolution des cheptels (x1000) au Cameroun de 1990 à 2000.
années Anes Bovins Caprin Ovins Lapins Chevaux Porcins Poules
1990 35 4697 s3520 3500 38 14,0 1364 17600
1991 36 4830 3550 3550 39 15 1370 18000
1992 36 4970 3560 3560 42 15,0 1380 19000
1993 36 5110 3760 3770 44 15,0 1390 20000
1994 36 5250 3770 3780 44 15,0 1400 21000
1995 36 5400 3800 3800 45 15,5 1410 22000
1996 37 5550 3820 3820 45 15,5 1415 22000
1997 37 5700 3830 3840 46 16,0 1420 25000
1998 37 5900 3840 3860 46 16,0 1425 28000
1999 37 5900 3850 3880 47 16,5 1430 31000
2000 38 5900 3850 3800 47 16,5 1430 30000

L'élevage des é qui dé s est relativement dominé par la production des ânes (38 000) avec une
évolution qui fluctue d'une année à l'autre.

Evolution du cheptel par région de 2011 à 2012


Le tableau 6 présente l'évolution des cheptels de camélidés et d'équidés au Cameroun par région
de 2011 à 2012.
Tableau 6: Evolution du cheptel de camélidés et d'équidés (en têtes) du Cameroun par
régions
Région Anes Chameaux Chevaux
2011 2012 2011 2012 2011 2012
Adamaoua 8 727 8 937 4149 2 675

55
Centre 95 16 100
Est 410 562 0 58
Extrême- 22653 23 530 3 7 432 8 583
Littoral 758
Nord 14426 16 105 26 37 1 817 1 897
Nord-ouest 1010 15 360
Ouest 251 140 0 441 455
Sud 2 2 3 3 15 15
Sud-ouest 765 366
Total 47574 50 400 29 43 30045 16468

Les effectifs des asins sont concentrés dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord, de
l'Adamaoua et du Nord-Ouest et sont en augmentation alors que ceux des chameaux et des
chevaux sont en diminution.
2.3.3. Les principales races d'ânes
2.3.3.1. Dans le monde
Il existe de nombreuses races asines dans le monde. On dénombre 185 races asines reconnues de
par le monde réparties comme suit : 51 en Europe, 26 en Afrique, 32 en Asie et dans le Pacifique,
24 en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, 47 au Proche-Orient et 5 en Amérique du nord. Ces
races varient en fonction du poids corporel allant de 80-480 kg et d'une hauteur au garrot mesurant
75-160 cm.
En France: le baudet du Poitou, le grand noir du Berry, l'âne de Provence, l'âne du
Cotentin , l'âne Normand, l'âne des pyrennées, l'âne Bourbonnais.
En Espagne: l'âne Catalan, l'âne Zamorano-Leones, l'âne Cordobes-Andaluz.
En Italie : l'âne Ragusano, l'âne de l'Amiata,·l'âne Asinara, l'âne Sarde, l'âne de Martina
Franca.
L'âne Miranda (Portugal), l'âne Pie d'Irlande, l'âne de Teamster(Australie), l'âne blanc d'égypte,
1'âne Abyssinien (Ethiopie), Âne du Miankala (Mali), Asino dell'Asinara (Italie), Criollo
(Cuba), Asno Americana (Chili), Biyang (Chine), Black (Jordan), Dongolawl (Soudan),
Tswana (Botswana), Bourik (Haiti), Burro Kentucky (Hundurass, El Salvador, Bresil).

2.3.3.2. En Afrique
c) Les ânes sauvages
Ces ânes sont essentiellement localisés dans les zones arides de la Come de l'Afrique. On distingue
en général deux sous-espèces : le nubien et le somalien. La figure 1 présente 1'âne sauvage
africain.

56
Figure 1 : L'âne sauvage africain

-L'âne de Nubie (Equus sinus nubicus)


Il mesure en moyenne 1,25 rn au garrot. Il a une robe grise, virant légèrement au roux en été et porte
une bande cruciale (ou croix dite de St André) foncée sur l'épaule ; le museau, le ventre et la face
interne des membres sont blancs. Son poids varie de 200 à 240 kg. Cet âne serait à l'origine de nos
ânes domestiques. Cette race chassée pour la nourriture mais aussi à des fins thérapeutiques est
aujourd'hui en voie de disparition : il ne resterait plus que 1 500 à 3 000 têtes en Ethiopie et au
Soudan, pays où la guerre et le braconnage causent de graves dégâts à la faune indigène. La figure
2 présente 1'âne de Nubie.

Figure 2: L'âne de Nubie

57
- L'âne de Somalie (Equus asinus somaliensis)
Sa robe est grise, mais tiré vers le gris-souris. Il mesure de 1,15 à 1,30 rn au garrot et présente des
zébrures foncées et abondantes aux jambes. Il se remarque aussi à sa crinière noire et par l'absence
de raie dorsale et de bande cruciale.
Il est chassé pour la viande et certains sous-produits sont inscrits à la pharmacopée. Il ne
restait en 1992 qu'une centaine d'animaux dans la nature et environ 70 ânes en Somalie en captivité.
Cet effectif étant trop restreint pour envisager la survie de l'espèce, ces ânes sont malheureusement
voués à disparaître.

d) Les ânes domestiques


Ane de l'Aïr
D'une taille moyenne de l m à l,l0m, à robe grise et blanche ou rouanne et blanche. Il est assez trapu
et harmonique dans son ensemble. La tête est longue et fine, avec un crâne étroit et court, une
face longue. L’encolure est moyenne, le garrot puissant, le dos droit, la croupe un peu avalée. Cet
âne habite le nord de la boucle du Niger. Il est appelé Kobe par les populations locales.

Ane de Mauritanie
De petite taille 0,90m à 1,05m, à poils ras, à robe variant du gris clair au bai foncé, à bande
cruciale marquée. Tête carrée, front large, naseaux minces, dos horizontal, croupe courte,
membres nets.

58
Ane du Sahel
Un peu plus grand et plus étriqué que celui de l'Air, il est plus osseux, mais musclé. La tête est
lourde disgracieuse avec un crâne étroit et une face longue. Son système pileux est plus grossier
que celui de l'Air. Il est à robe grise quelquefois dépourvue de raie cruciale.
Ane du Gourma (Burkina Faso)
D'une taille moyenne 1,05m à l,l0m, il est à robe grise où le blanc domine. Ses lignes sont assez
harmonieuses ; le corps est à dessus solide et de bonne qualité. Son habitat est la boucle du
Niger.

59
Ane Minianka (Sud du Mali)
Il est plus petit 0,90m à lm, mais plus épais que les ânes du Nord. Il est de proportions moyennes,
mais un peu léger dans son ensemble. La tête est longue, à chanfrein rectiligne, les oreilles sont
longues. Le dos est solide. Il est à robe beige avec une bande dorsale et une raie cruciale plus
sombres. Clair sous le ventre et aux membres, légèrement zébré aux canons, les jambes et l'avant-
bras.
Ane du Yatenga (Burkina Faso)
C'est un âne fortement charpenté, solide ayant de la taille, 1,05m à 1,15m. La tête est lourde,
disgracieuse, à grandes oreilles. Le chanfrein est rectiligne. Le squelette et la musculature sont
plus développés que dans les autres variétés. Sa robe est gris ardoisé, quelquefois nuancé de noir
à marque cruciale très apparente. Les poils sont fins, de longueur moyenne (3 à 5 cm) et la
crinière assez forte. C'est l'âne du Mossi qui avec l'âne du Gourma constituent les deux
meilleures variétés.

2.4. Systèmes d'élevage des ânes


La gestion de l’âne peut être liée à son but, la taille du troupeau, à son usage et à
l'environnement. Les facteurs socioéconomiques et culturels jouent un rôle important dans
l'entretien des ânes.

2.4.1. Système extensif


Sous ce système l ’ â n e b i e n que limité par l'espace, est autorisé à paître librement pendant toute
la journée dans les champs, boire et se reposer où il veut. Ces systèmes sont communs dans
les t r o p i q u e s particulièrement dans les conditions difficiles. Pendant la transhumance lorsque
des larges troupeaux de bovins se déplacent du Nord Cameroun vers le Sud à la recherche de 1’eau
et du pâturage, les ânes servent de moyen de transport des enfants, des femmes et des bagages de la
famille. Après avoir transportés les biens des champs ou pour le marché, ils reçoivent comme
suppléments le natron, le sel et de la farine de maïs mais ne reçoivent généralement pas des soins
vétérinaires. Les animaux ont souvent des blessures causées par des mauvaises utilisations lors
du transport ou par les bagarres avec d'autres animaux.

2.4.2. Système à petite échelle et mixte


Les ânes sont toujours plus ou moins un cheptel accessoire pour les petits fermiers des habitants
ruraux où ils sont utilisés comme animal de paquetage. Le trait et le transport sont alors la raison
principale d'élever les ânes dans un système à libre échelle, repos périodique et à tâche spécialisée.
Ce système est populaire à travers toute 1'Afrique sub-sahélienne.

60
2.4.3. Système semi intensif
Ici l'âne ou lot d'ânes sont sujets à un pâturage périodique et à une alimentation supplémentaire
limitée à la maison aussi bien que passant une partie de la journée dans les champs et la nuit
entière dans l'étable, la clôture ou la grange. Ceci peut être observe dans les exploitations où les
ânes ont été intégrés à d'autres bétails comme ceux de la production laitière rencontrés au Kenya.
Les clôtures sont construites avec du bois et des fils pour former des enclos qui peuvent être
utilisés pour contrôler le broutage comme stratégie de gestion du pâturage.

2.4.4. Système intensif


Encore appelé zéro pâturage, le système intensif concerne un ou un petit nombre d'ânes dans
lequel ils peuvent être attachés où être mis en étable et se nourrir à un endroit avec une quantité
suffisante de foin, la paille, les vitamines, et de rations concentrées. Ceci peut être vu dans les
troupeaux laitiers, d'engraissement ou avec les jeunes. Néanmoins sous les conditions
traditionnelles, les attacher est plus le moyen de restriction ou de claustration plutôt que pour un
objectif spécifique de production.

2.5. Performances laitières


L'ânesse produit environ 1,85 kg de lait par jour pour une ânesse âgée entre 6 et 10 ans. Le
model général de la courbe de lactation de l'ânesse est similaire à la forme standard rapportée pour
les principaux ruminants laitiers avec un pic de production qui survient 5 semaines après la
parturition. Les plus jeunes ânesses ont un pic de production plus bas avec une plus grande
persistance.

2.6. Caractéristiques morphologiques


L'âne se distingue par son poitrail assez comprimé, plus épais et de forme à peu près cylindrique vers
la partie postérieure. Le dos est légèrement en oblique depuis le garrot, plus ou moins proéminent,
jusqu'au rein, qui est droit et légèrement déprimé. La colonne vertébrale plus courte que celle du
cheval, est constituée de vertèbres dorsales très développés, c'est pourquoi les ânes ont le dos
saillant et fort. La queue, plantée haut, est pendante, assez longue et garnie de crins à son
extrémité. La tête est allongée, le museau blanc, le bout du nez noir et l’œil en amande. Les
oreilles pointues, plantées haut, sont écartées à la base avec un pavillon dirigé vers l'avant ;
extrêmement mobiles, elles mesurent en général la moitié de la longueur de la tête. Leurs membres,
comme chez tous les équidés, sont longs, bien détachés du tronc et faits pour la marche. Le pied
de l'âne est plus droit que celui du cheval. Il ne faut pas oublier cette particularité morphologique lors
du parage.
Leur robe est généralement grise sauf sur le ventre, le museau et le contour des yeux qui sont

61
blancs. Des races domestiques peuvent être à dominance noire, comme le Grand noir de Berry, ou
brun, comme le Baudet du Poitou, ou blanc, comme l’âne blanc d'Egypte. Les races grises ont
aussi une bande cruciale qui se dessine sur leur dos, appelée « croix de saint André».
La figure 3 présente les caractéristiques morphologiques chez l'âne.

Figure 3 : Morphologie de l'âne

2.7. Alimentation de l’âne


Les ânes ont besoin de plusieurs composants alimentaires essentiels – de l’énergie, des protéines, des
vitamines, des minéraux et de l’eau. Leur quantité varie selon les aliments. Si les ânes disposent d’une
pâture naturelle abondante et s’ils ont assez de temps pour brouter, leur alimentation ne devrait pas
poser de problème. En plus du fourrage (ou des fibres) qu’ils avalent en broutant, les animaux peuvent
s’alimenter de fourrage et de produits concentrés que leur fournit le fermier, en fonction de leur âge et
de leur charge de travail.
En règle générale, la nourriture doit permettre de maintenir une bonne condition physique pendant les
périodes de travail intensif ou de reproduction. Il faut donc faire une réserve de fourrage ou de

62
produits concentrés pour les utiliser à ce moment-là. C’est particulièrement important lorsque les ânes
doivent travailler à la fin d’une saison sèche, alors que la pâture naturelle est limitée.
Un animal bien nourri vivra plus longtemps, travaillera plus dur et résistera mieux aux maladies. Les
femelles bien nourries seront pleines plus vite et auront des petits plus grands et en meilleure santé.
Lorsqu’un ânon reçoit des aliments supplémentaires au moment du sevrage, il grandit plus vite, survit
mieux aux maladies et sa taille est plus grande. Les compléments sont particulièrement importants
dans les situations suivantes:
- la pâture locale est pauvre à la suite de la sécheresse ou d’un surpâturage.
- les animaux doivent parcourir de longues distances pour trouver de la nourriture.
- les ânes disposent de moins de six heures par jour pour brouter.
- des femelles sont dans les trois derniers mois de leur gestation ou elles allaitent un petit.
- les ânons sont en pleine croissance, surtout entre 6 et 18 mois.
2.7.1. Fourrage
En général, le fourrage est constitué de feuilles et de tiges de plantes (herbe, feuilles de maïs etc.). Les
ânes ont besoin de manger du fourrage tous les jours. Sa qualité dépend de l’espèce et de la fraîcheur
de la plante ainsi que de la saison et du temps qu’il fait.
Les ânes font une sélection de ce qu’ils mangent, il faut donc qu’ils aient une grande variété de plantes
à leur disposition lorsqu’ils broutent. Il est possible de parquer les ânes, de les attacher à un pieu, de
les garder ou de les laisser brouter sans surveillance. S’ils sont gardés ou s’ils se déplacent en toute
liberté, ils trouveront sur leur chemin une grande variété de plantes. S’ils sont attachés à un pieu, il
faudra le déplacer tous les jours, voire même deux fois par jour. Si on les parque, il vaut mieux
prévoir plusieurs petits enclos qu’un seul plus grand. Cela permettra de les déplacer souvent (rotation
du broutage), ce qui leur procurera davantage d’éléments nutritifs que s’ils broutent continuellement
la même grand pâture d’une manière sélective. L’âne en broutant risque d’ingérer des œufs de
parasites internes contenu dans le crottin, ce qui provoquera des infections internes sous la forme de
vers. Il faut donc éviter de les faire brouter sur un terrain contenant beaucoup de crottin.
Les suppléments de fourrage les plus courants sont les résidus de culture, telles que les fanes
d’arachide et les feuilles de maïs et de sorgho. Les feuilles d’arbres légumineux (comme par exemple
le Leucaena, le Sesbania et certains Acacias) sont riches en protéines et conviennent également aux
ânes. On peut également leur donner de la bagasse de canne à sucre et même des déchirures de papier
(à condition qu’elles ne contiennent pas trop d’encre).
Les plantes jeunes, ainsi que celles qui poussent au cours des saisons plus fraîches et plus sèches,
fournissent davantage de matières nutritives que les autres. La qualité du fourrage stocké (l’herbe
séchée et la fane d’arachide par exemple) dépend à la fois de la qualité du produit d’origine et des
conditions de stockage. Il faut les conserver dans un lieu sec. Le fourrage humide et moisi ou
poussiéreux risquant de rendre les ânes malades. Si la quantité ou la qualité du fourrage disponible est

63
insuffisante pour assurer une bonne condition physique aux ânes, il est parfois nécessaire d’ajouter
des aliments concentrés à leur nourriture.
2.7.2. Aliments concentrés
Ce sont généralement des céréales de semence et des sous-produits de mouture, tels que le son de blé,
le tourteau de graines oléagineuses et la mélasse. Ces produits sont plus riches en énergie et souvent
en protéines et minéraux que les fourrages, mais ils coûtent généralement plus chers.
On choisira le type d’aliments concentrés en fonction des produits disponibles localement et du coût.
Des céréales moulues comme le maïs, le sorgho et le millet sont des produits de qualité, mais chers.
On peut utiliser des céréales considérées comme impropre à la consommation humaine, à condition
qu’elles ne soient pas moisies. Les graines de coton, le tourteau de graines de coton, les arachides et le
tourteau d’arachide conviennent bien aux ânes. On leur donnera des racines de manioc séchées ou des
bananes vertes, ainsi que de la drèche ou de la pulpe d’agrumes, si on en dispose. Les ânes apprécient
la mélasse qui leur donne de l’énergie. Il suffit d’en verser sur le son ou le fourrage.
De nombreux sous-produits de céréales sont meilleurs marché mais moins nutritifs que les céréales
elles-mêmes. Le son de maïs obtenu par battage traditionnel est excellent. On peut également utiliser
du son de riz et de blé, mais ils ne doivent pas constituer l’ensemble du régime alimentaire,
particulièrement pour les jeunes animaux, car la variété de matières nutritives est très limitée. Il faut
se limiter à 1 à 2 kg par jour. Il est préférable d’ajouter un peu d’eau au son finement moulu pour
éviter que les ânes ne s’étouffent. Dans certains pays on trouve dans le commerce des produits
concentrés pour le bétail. S’ils contiennent certains additifs (des antibiotiques ou des produits
chimiques comme le Monensin ou le Rumensin), il ne faut pas en donner aux ânes.
Évitez de donner des aliments concentrés aux ânes mâles les jours où ils ne travaillent pas, sauf s’ils
sont très maigres. Par contre, il sera peut-être nécessaire d’en donner tous les jours aux mères et aux
petits, la moitié le matin et le reste le soir.
Quantité à donner
La quantité de nourriture complémentaire à donner aux ânes dépend de leur taille, du travail qu’ils
fournissent, de la quantité et de la qualité de la pâture disponible et du type et de la qualité de la
nourriture utilisée en complément.
L’estomac des ânes est conçu pour recevoir fréquemment de petites quantités de nourriture (c’est ce
qui se passe lorsqu’ils broutent naturellement). Il faut donc leur donner à manger le plus souvent
possible. Plutôt que de leur fournir une grande quantité de fourrage le matin, avant le travail, donnez-
leur de petites quantités le matin et pendant les périodes de repos au cours de la journée. Apportez-
leur un supplément de fourrage l’après-midi et le soir, ce qui leur permettra de se nourrir pendant la
nuit. Une femelle qui allaite a besoin d’environ 2 à 3% de son poids en fourrage par jour, s’il constitue
son unique alimentation. Un âne qui travaille a besoin d’environ 3 à 4 % de son poids par jour.
Autrement dit, un âne moyen aura besoin d’environ 4 à 6 kg de fourrage par jour s’il allaite ou s’il
travaille. Il en faudra davantage à une femelle qui travaille tout en allaitant. Si la pâture disponible ne

64
lui fournit pas une quantité suffisante de nourriture, l’animal aura besoin d’aliments complémentaires.
De toute façon, si les ânes reçoivent des produits concentrés les jours où ils travaillent, ils brouteront
moins et apprendront que le travail permet d’obtenir des récompenses.
Si un âne bien nourri reste maigre, c’est qu’il a probablement des parasites internes qu’il convient de
traiter.
Eau
Les ânes doivent boire de l’eau propre et fraîche tous les jours et particulièrement lorsqu’ils travaillent
sous la chaleur. Le manque d’eau risque de provoquer des coliques qui peuvent leur être fatales. Si
c’est possible, les ânes doivent disposer continuellement d’eau fraîche, sinon au moins le matin et le
soir, dans des abreuvoirs toujours propres. Il faut laisser les ânes boire autant qu’ils veulent, sans les
presser. On fait souvent boire les ânes dans une mare ou un ruisseau à proximité. C’est une solution
pratique à condition qu’ils ne se trouvent pas dans des zones très polluées, humides et boueuses ce qui
risquerait de favoriser la propagation de parasites tels que la douve du foie.
Minéraux supplémentaires
Tous les ânes ont besoin de sel. On trouve facilement du sel gemme qu’on donne en petites quantités
(environ trois cuillerées à café) dans le creux de la main ou mélangé à la nourriture. On peut
également mettre des blocs de sel ou blocs à lécher du commerce dans l’enclos des ânes. Les ânes ont
souvent besoin d’un apport supplémentaire de calcium et de phosphore, sauf si leur alimentation est
composée de concentrés de céréales. Ces minéraux sont nécessaires à leur croissance et à leur
reproduction et le fourrage local risque d’en manquer. Les blocs à lécher pour bétail contiennent ces
minéraux, mais évitez ceux qui contiennent plus de 5 ppm d’iode, ils risquent d’être toxiques pour les
ânons. Si vous ne trouvez pas de blocs à lécher, veillez à ce que les ânes consomment de la nourriture
riche en calcium (comme les feuilles de légumineuses fourragères, la fane d’arachide et la mélasse) et
en phosphore (comme le son de blé et la farine d’os). On obtient du calcium en broyant du calcaire
(une cuillerée à café par jour mélangée avec le sel). On peut fabriquer sur place de la farine d’os en
faisant bouillir et en broyant des os.
2.8. La reproduction des ânes
Quelles sont les caractéristiques de la reproduction de l’âne, et comment produit-on des mulets et des
mules ?
2.8.1. Physiologie de la reproduction des femelles
2.8.1.1. Puberté
La puberté se produit dès 1 ou 2 ans, mais la mise à la reproduction se fait à 2,5 ans parfois et plus
souvent à 3-4 ans.
2.8.1.2. Saison sexuelle
En latitudes tempérées et subtropicales, les équins ont une saison sexuelle en fin de printemps et en
été. En latitudes tropicales, la reproduction est possible pendant toute l’année, avec des variations

65
saisonnières plus ou moins marquées. En Ethiopie, il existe 2 pics de conception, pendant la grande et
la petite saison des pluies.
2.8.1.3. Cycles et chaleurs
La durée des cycles sexuels est de 3 semaines : 21-25 jours et même 19 à 28 jours, 13 à 31 jours, en
moyenne 24 jours.
La durée des chaleurs est de 3 à 4 jours et même de 2 à 10 jours
La femelle en œstrus porte la tête vers le bas, bâille, reste immobile à l’approche du mâle et a des
mouvements de mastication pendant le chevauchement. La vulve est un peu tuméfiée et présente des
écoulements.
L’ovulation est spontanée. Elle se produit 5-6 jours après le début de l’œstrus au cours des dernières
24 heures des chaleurs. Le corps jaune a une durée de vie de 15,7 jours.
Le moment de la saillie recommandé varie d’une saillie toutes les 48 heures à 2 saillies espacées d’une
heure chaque jour jusqu’à la fin des chaleurs.
2.8.1.4. Gestation
La durée de gestation est proche de 375 jours en moyenne, souvent 12 à 13 mois, et varie de 340 à
395 jours (Tableau 7).
Tableau 7 : Durée de gestation de l’ânesse
Race ou pays Durée de gestation (jours)

Anesse 360 (348-377)


Inde et Brésil 372-375 (346-393)
Baudet du Poitou 375
Inde 340-395
Inde 360

Certaines ânesses acceptent d’être saillies pendant la gestation.


La plupart des tests de gestation mis au point chez la jument ne sont pas satisfaisants ou même faux
chez l’ânesse. La sécrétion de gonadotrophines dans les urines est faible. Par contre, le diagnostic par
ultrasons est simple et très efficace.
2.8.1.5. Mise bas
La mise bas est précédée de signes précurseurs : gonflement de la mamelle, cire à l’extrémité des
trayons, relâchement des ligaments sacro-sciatiques.
2.8.1.6. Postpartum
Les premières chaleurs apparaissent 17-18 (6 à 69) jours ou 10 jours en moyenne après la mise bas.
Longévité
La reproduction peut se produire encore après l’âge de 20 ans.
2.8.2. Physiologie de la reproduction des mâles

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2.8.2.1. Puberté
Les mâles Baudet du Poitou sont mis à la reproduction à 3 ans. A la puberté, vers 2 ans, le sperme
d’âne est plus laiteux que celui de l’étalon, et il est de couleur jaune-brunâtre.
2.8.2.2. Sex ratio
En pratique, au Ghana, 1 mâle sert pour 25 ânesses. Il est possible de mettre un jeune mâle pour 30-40
ânesses et un mâle âgé pour 60-70 femelles.
2.8.2.3. L’insémination artificielle
La première insémination artificielle aurait été pratiquée en 1320 sur une jument selon une légende
arabe.
Intérêts
Par l’insémination artificielle, un mâle peut avoir plus de descendant que par saillie naturelle. Cela est
mis à profit pour l’amélioration génétique. Certaines maladies sexuellement transmissibles sont
évitées. La congélation du sperme rend sont utilisation possible plus loin et plus longtemps.
La congélation du sperme peut permettre d’utiliser un mâle resté sans descendance ou mort
prématurément ou non.
Les problèmes de différence de taille ou de manque de libido sont écartés.
Enfin, les petits produits ont souvent une valeur commerciale supérieure aux jeunes nés par saillie
naturelle d’un père commun.
a) Collecte du sperme
Pour la collecte de sperme, le mâle demande plus de temps pour se préparer que l’étalon. En liberté, le
temps jusqu’à l’éjaculation est de 12 à 26 minutes. L’âne commence à chevaucher l’ânesse avant
même l’érection. Pendant le temps de préparation, l’âne renifle, effectue des sauts sans érection,
extériorise son pénis et pâture.
De plus le baudet est extrêmement capricieux. Certains font facilement la monte, d’autres seulement
en présence de leur voisin ou d’une ânesse. Certains refusent pendant quelques jours puis
recommencent. Au Maroc, il vaut mieux faire les collectes tôt le matin. Généralement, 2 sauts
successifs sont recueillis.
Le sperme peut être collecté dans un condom ou mieux, dans un vagin artificiel avec une eau dont la
température initiale est de 42°C à 50°C chez l’étalon.
Composition du sperme
Le sperme comporte 3 fractions, le pré sperme, le sperme riche en spz et le post sperme. Le pré sperme
est riche en NaCl, le sperme riche en spz comprend beaucoup d’ergothionéine et de GPC, et le post
sperme contient beaucoup d’acide citrique et d’acide lactique.
Conservation du sperme
Le sperme peut être utilisé frais, réfrigéré progressivement à 12-14°C (dans les 24 à 96 heures) ou 0-
5°C (jusqu’à 8 jours) ou congelé. Le sperme dilué peut être conservé au réfrigérateur réglé à 7 °C.

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Pour le sperme frais, la dilution est faite à ¼, ou pour une forte concentration jusqu’à 1/10. Pour
certains auteurs, la concentration finale recherchée aboutit à 25 millions de spz totaux en frais ou en
réfrigéré. La semence après dilution est laissée à température du laboratoire pour une utilisation dans
la journée. Elle est placée dans un cristallisoir plein d’eau du robinet, le tout mis dans le réfrigérateur
pour la semence réfrigérée. Le volume des 2 éjaculats dilués atteint 400 ml soit 20 doses de 20 ml.
Les dilueurs utilisés pour le sperme sont à base de lait, jaune d’œuf, sucres et antibiotiques. Le
glycérol est le cryoprotecteur le plus utilisé.
Exemple de dilueur ancien :
- Eau distillée 100 g
- Glucose anhydre 6g
- Jaune d’œuf 4g
- Streptomycine 1/10 000 du poids du dilueur (Dusssauge, 1963).

Le plasma séminal est souvent éliminé par centrifugation avant la congélation. Parmi les dilueurs
testés pour la congélation, sans centrifugation, le meilleur a été le dilueur à base de jaune d’œuf de
caille, avec 4% de glycérol en l’absence de plasma séminal. En présence de plasma séminal, le dilueur
contenant du jaune d’œuf de poule a été préférable.

Mise en place
L’insémination est utérine chez la jument. Le col de l’utérus est ouvert pendant les chaleurs.
La quantité de semence à placer est importante : 20 ml par exemple.
L’insémination artificielle du sperme frais donne de meilleurs résultats que le sperme congelé.

2.8.3. Production de mulets


La production de mulets est très ancienne, peut-être dès le Néolithique. Les mulets étaient familiers
dans la Grèce antique ; des textes du Xe siècle av. J.C. en parlent.
Pour la production de mulets, il faut faire parfois des manœuvres compliquées appelées brelandage
pour amener le baudet à saillir une jument, ce qui n’est pas un acte naturel. Les ânes bien dressés font
assez facilement la saillie d’une jument en chaleurs. Mais certains sont peu enthousiastes. Dans le
rituel du brelandage, l’étalonnier chante, fait du bruit avec des chaînes, joue du violon, présente de
l’urine d’ânesse, etc. Quand la saillie est faite, un bon foin lui est servi au baudet en guise de
récompense pour qu’il associe la saillie à un repas agréable.
La durée de gestation est en moyenne :
310-340 j pour étalon x jument (donnant un cheval),
355 j pour âne x jument (donnant un mulet),
360 j pour étalon x ânesse (donnant un bardot),
360 à 375 j pour âne x ânesse (donnant un âne).
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Mais les mulets et bardots sont généralement stériles. "Le sperme des mulets ne renferme pas de
spermatozoïdes, mais les mules sont parfois fécondes avec l'âne et le cheval ; avec le premier, elles
engendrent des hybrides semblables à ceux de la F1 ; avec le second des chevaux purs et féconds dans
les deux sexes, comme si les seuls œufs viables de la mule étaient ceux de l'espèce à laquelle
appartenait sa mère." La fertilité des mules est très rare. Ainsi, le degré de fertilité des F1 et de leurs
croisements en retour est variable. Chez le mulet, la spermatogenèse n’est pas complète par suite des
différences entre les caryotypes des chevaux et des ânes. Par contre, les cellules de Sertoli et de Leydig
semblent normales et fonctionnelles.
Chez les mâles obtenus (mulets), la spermatogenèse est arrêtée au stade pachytène de la prophase
méiotique, empêchant la formation de spermatozoïdes. Chez les mâles bardots un très faible nombre
de spermatozoïdes a parfois été observé dans l’éjaculat ou dans l’épididyme.
La production d’eCG (ou PMSG) par les cupules endométriales présente des particularités chez les
hybrides. Les juments saillies par un baudet, porteuses d’un mulet, ont un niveau d’eCG plus bas et
une durée de production plus courte que celles qui sont saillies par un étalon, porteuses d’un poulain.
A l’inverse, les ânesses saillies par un étalon, porteuses d’un bardot, ont un niveau d’eCG plus élevé et
une durée de production plus longue que les ânesses saillies par un âne, porteuses d’un ânon.
Parmi les hybrides entre espèces différentes du genre Equus, seuls le cheval domestique (E. caballus ;
2 n = 64 chromosomes) croisé avec le cheval de Przewalski (E. przewalskii ; 2 n = 66 chromosomes)
donne des hybrides fertiles (2 n = 65 chromosomes).

2.9. Les maladies de l’âne


Les ânes sont des animaux très résistants à la douleur et n’en sont pas moins des êtres vivants dont il
faut s’occuper et surveiller la santé régulièrement. Les ânes sont des animaux très résistants à la
douleur, ils montrent des signes de faiblesse et de fatigue que très tardivement, et bien souvent il est
trop tard.
L’âne est un herbivore plutôt rustique. Il est d’origine africaine et vivait dans des régions arides et
désertiques.
Dans nos campagnes, les ânes pâturaient souvent avec les bovins, dont ils se nourrissaient des refus.
Ils se régalent de ronces et de chardons et malgré ce régime spartiate ils arrivent à se nourrir, à
travailler, à se reproduire, tout cela avec globalement peu de soucis de santé.
La pathologie digestive est plutôt rare chez l’âne convenablement nourri. Il est donc très important de
surveiller votre âne.
La température rectale de l’âne se situe entre 36°et 37°. A 37.5°, il est en hyperthermie.
Sa capacité respiratoire est bien inférieure à celle d’un cheval, un âne ne fera pas un galop soutenu, par
contre il est très endurant et marchera sans problèmes, 30 km, voire plus, avec une charge de 40kg.
Il est important de valoriser ses aliments, nombre de maladie proviennent d’une mauvaise nourriture,
souvent trop riche !

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PRISE de POIDS = augmentation des risques.

2.9.1. Fourbure
 La fourbure est une congestion inflammatoire aiguë du pied. La cause principale est une nourriture
déséquilibrée, surtout trop riche : excès d’avoine, pâture de printemps, passage trop rapide entre le foin
et l’herbe.
En raison de l’inextensibilité de la boite cornée, elle entraine un arrêt circulatoire localisé avec
diminution ou interruption de l’irrigation sanguine des tissus.
Il se produit alors une perte de cohésion entre les structures osseuses et la boite cornée. Cela provoque
la création d’un espace sanguin entre l’os et la corne provoquant le basculement de la troisième
phalange vers l’avant.
A l’extrême, la troisième phalange peut perforer la sole, le sabot peut alors se détaché de la partie
vivante du pied.
Dans la plupart des cas, une fourbure prise à temps, peut se soigner. Cependant un âne fourbu sera
sujet toute sa vie aux récidives, aux fourmilières et aux abcès.

2.9.2. Les coliques


 Une douleur propre à chaque animal. Ce terme correspond à l’expression d’une douleur abdominale
chez les équidés. Elle se présente par des symptômes caractéristiques : l’animal se campe, se regarde
les flancs, se couche se relève et fini par se rouler.
L’agitation de l’animal peut être extrêmement violente. Dans la plupart des cas l’âne à l’inverse du
cheval, adoptera une attitude prostrée, immobile.
La cause de la colique est très souvent indépendante de la violence de son expression, surtout chez
l’âne, qui exprime peu la douleur abdominale.
Les coliques sont rares chez l’âne, mais il faut surveiller son animal, attention de ne pas négliger un
animal prostré, anormalement immobile dont le transit digestif est inaudible.
Le traitement de la colique doit être impérativement confié à son vétérinaire, car le pronostic vital est
peut-être engagé.

2.9.3. Les diarrhées


 Après le ralentissement et l’arrêt du transit digestif, à l’opposé, on peut rencontrer des diarrhées chez
les ânes, diarrhées qui correspondent à l’émission de matières fécales ramollies ou liquides.
Les causes de la diarrhée chez l’âne sont extrêmement nombreuses : rations très humides et/ou très
riches en céréales.
On rencontre aussi des causes infectieuses, bactériennes avec des colibacilloses et des salmonelloses
notamment.

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Les infections infectieuses sont très rares chez l’âne adulte. Il n’en est pas de même pour l’ânon, chez
qui il s’agit souvent de symptômes septicémiques, le vétérinaire devra intervenir rapidement dans ce
cas-là.

2.9.4. La vaccination
 Si la vaccination n’est pas obligatoire, si l’on ne propose pas son âne dans des concours ou
expositions, elle est fortement conseillée :
Annuellement il est conseillé une visite vaccinale par son vétérinaire. Tétanos, Grippe,
Rhinopneumonie.

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