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Book · March 2021

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Hamadi Rouissi Houcine Selmi


University of Carthage Institut Sylvo-Pastoral de Tabarka
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Moncef Hammami

GUIDE DE L'ÉLEVAGE OVIN


EN TUNISIE
Pratique d'élevage ovin
  
   
 



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GUIDE DE L’ÉLEVAGE OVIN EN TUNISIE

Pr. Hamadi ROUISSI 1


Dr. Houcine SELMI 2
Dr. Moncef HAMMAMI1
Dr. Ameni BAHRI1

1.École Supérieure d’Agriculture de Mateur, Université de Carthage, Tunisie


2. Institut Sylvo-pastoral de Tabarka, Université de Jendouba, Tunisie
Préambule
Ce livre est destiné aux éleveurs de l’élevage ovin ainsi qu’aux
responsables d’élevage dans les exploitations agricoles. Il s’agit d’un guide
pratique qui permet d’une part d’apprendre comment conduire d’une façon
rationnelle les troupeaux ovins laitiers ou à vocation Viande et d’autre part
d’améliorer la productivité du cheptel qui demeure insuffisante.
Les auteurs de ce livre sont des spécialistes en production ovine et disposent
d’une large expérience que ce soit dans l’enseignement ou dans l’encadrement
des étudiants des cycles Licence appliquée, Ingénieur, Mastère et Doctorat.
SOMMAIRE

I. Généralités sur l’élevage ovin en Tunisie 6


II. Caractéristiques des races ovines exploitées en Tunisie 7
1. Barbarine à grosse queue
2. Noire de Thibar
3. Queue Fine de l’Ouest
4. Sicilo-Sarde
III. Bilan d’Agnelage 17
1. Définition
2. Outils de travail
3. calcul des paramètres technico-économiques
IV. Conduite des troupeaux 23
1. Tonte et bain antigaleux
2. Lutte
3. gestation
4. Agnelage
5. Sevrage
6. réforme et remplacement
V. Elevage des jeunes 31
1. Avant la naissance
2. Dès la naissance
VI. Mortalité des agneaux 34
1. Importance
2. Répartition selon l’âge de l’agneau
3. Facteurs modifiant les pertes
VII. Alimentation 35

1. Capacité d’ingestion
2. Estimation des quantités ingérées
3. Prévisions énergétiques
4. Définition des besoins

VIII. Bergerie et équipements 41


1. Caractéristiques du logement
2. Caractéristiques des différents équipements

IX. Production de viande 43


1. Problématique
2. Systèmes d’engraissement

X. Production laitière 51
1. Mécanisme hormonal
2. Courbes de lactation
21. Brebis allaitantes
22. Brebis traites
3. Facteurs de variation
4. Méthodes d’estimation de la production laitière
41. Contrôle laitier
42. Pesées des agneaux avant et après tétée
43. Injection d’hormones
44. Méthodes indirectes
441. Méthodes d’extrapolation
442. Méthodes des GMQ
XI. La reproduction 61
1. Variations saisonnières de l’activité sexuelle
a) caractéristiques
b) facteurs déterminants les variations saisonnières de l’activité
sexuelle
2. Anœstrus post partum ou Anœstrus de lactation
a) caractéristiques de l’activité sexuelle de la brebis post partum
b) facteurs de variation de la durée de l’Anœstrus post partum
3. Techniques de la maîtrise de la reproduction chez les ovins
a) PMSG
b) PMSG + progestérone
c) Eponges vaginales
d) Mélatonine

4. Optimisation de la reproduction
a) Deux agnelages / an
b) Trois agnelages en deux ans
c) Lutte précoce des agnelles
I. GENERALITES SUR L’ELEVAGE OVIN EN TUNISIE

L’élevage ovin Tunisien est constitué actuellement d’environ 4millions


d’unités femelles (Mohamed-Brahmi et al., 2010) son évolution est récapitulée
dans le tableau 1. Il est constitué de 97% de races à viande et de 3% de races
laitières et croisées. La répartition géographique est de 39% au Nord, 39% au
Centre et 22% au Sud (figure 1). La contribution des ovins dans les productions
animales est de 14.000 Tonnes de lait et de 49.000 Tonnes de viande /an.
L’évolution de la consommation et de l’importation de la viande ovine est
représentée dans le tableau 2. Quant aux paramètres du bilan d’agnelage on
remarque que le taux de productivité numérique qui représente le paramètre
technico-économique le plus important demeure inférieure à un agneau sevré /
brebis.

Tableau 1 : Evolution des effectifs ovins en 1000 unités femelles (1998-2008)

Années 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Effectif 3943 3962 4053,2 4110 3990 3924 3963 4044 4095 4181 4097

(DG/EDA, 2008)

Tableau 2 : Evolution de la consommation et de l’importation de la viande


ovine en Tunisie

Années
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Consommation en 1000 T
48,6 50,7 44,7 46,052 47,284 49,091 50,438
Importation en T
0 0 0 852,1 884,1 691,9 938,5

(INS, 2008)
2.1% 0.7%

34.6% La Race Barbarine


60.3%
La Race Queue Fine de
l'Ouest
La Race Noire de Thibar

La Race Sicilo-Sarde

Figure 1 : pourcentage des races ovines par rapport à l'effectif national

D’après l’enquête de structure (DGPDIA, 2005), la race Barbarine représente


60,3%, la Queue Fine de l’Ouest représente 34,6%, la Noire de Thibar compte
2,1% et la Sicilo-Sarde représente 0,7% de l’effectif national qui est autour de 4
millions d’unités femelles

II. CARACTERISTIQUES DES RACES OVINES EXPLOITEES EN


TUNISIE

L’élevage ovin Tunisien est représenté essentiellement par les


racesBarbarine à grosse queue, la Queue fine de l’ouest, la Noire de Thibar et
la Sicilo-Sarde. En plus, on distingue l’introduction d’autres races à effectif
réduit telles que la Comisane, la Lacaune et la D’man.

1. La Barbarine à grosse queue :


Elle occupe de loin la première place. En effet, elle représente 60.3% de
l’effectif total. Cette race semble tout à fait adaptée aux conditions naturelles du
milieu Tunisien. Elle résiste bien à la chaleur et jouit d’une certaine résistance
aux parasites internes et aux maladies. Cette race est essentiellement exploitée
pour la production de viande selon un mode d’élevage extensif.
Les critères zootechniques de certains troupeaux améliorés sont :
-fécondité : (120 –130 %),
-fertilité : 90%
-prolificité : 125%

Les critères de croissance des agneaux (g/j) sont indiqués au tableau 3.

Tableau 3 : Les gains moyens quotidiens des agneaux barbarins


Périodes 10-30 j 30-90 j
Sexe mode
Mâles simples 220 180

Femelles simples 200 170

Multiples 170 150

(Khaldi et al., 1987)


On souligne par ailleurs que :
-Le poids de la toison est de 1.8 Kg pour la brebis et 2.5 Kg pour les béliers.
-Le poids adulte est de 45 Kg pour les femelles et de 70 Kg pour les mâles
-La couleur de la robe est souvent blanche.
PHOTO1 : la race Barbarine à grosse queue

2. La Noire de Thibar :
Cette race représente un effectif réduit (2.1%). Elle est issue du croisement entre
la QFO et la Mérinos d’Arles. Elle est spécifiquement Tunisienne et est destinée
à prendre de l’extension notamment dans les régions de grandes cultures. Elle
est moins rustique que la Barbarine puisqu’elle est nettement plus sensible aux
effets de sécheresse. Par contre, elle serait plus intéressante dans les systèmes
intensifs de production.
Les critères zootechniques sont comme suit :
-fécondité : 117%
-fertilité : 90%
-prolificité : 130%
Les critères de croissance (g/j) sont regroupés au tableau 4 :
Tableau 4 : les gains moyens quotidiens des agneaux Noire de Thibar
ériodes 10-30 30-90
Sexe mode
Mâles simples 230 190
Femelles simples 200 180
Multiples 190 170
(Ben Hamouda, 2011)
On souligne par ailleurs que :
-La taille est de 0.6 –0.65 m pour les femelles et de 0.65-0.70 m pour les mâles.
-Le poids adulte est de 50-55 Kg pour les femelles et de 70 Kg pour les mâles
-La couleur de la robe est uniformément noire

PHOTO2: la race Noire de Thibar


3. La Queue fine de l’ouest :
Ancienne race Algérienne à queue fine, elle peuple les hauts plateaux de la
steppe occidentale (Makhtar, Kef et Kasserine) et représente autour de 34.6% de
l’effectif national. La couleur de la robe est blanche à tête noire ou brune. La
toison est étendue et homogène. La taille est de 0,6 à 0,75 m. C’est une race
moins rustique, sa conformation est moins bonne que les autres. Elle est à
vocation viande.
Les critères zootechniques de certains troupeaux améliorés sont :
-fécondité : 101%
-fertilité : 87%
-prolificité : 115%
Les critères de croissance des agneaux (g/j) sont récapitulés au tableau 5.
Tableau 5 : les GMQ des agneaux de race Queue fine de l’ouest.
Périodes 10-30 j 30-90 j
Sexe mode
Mâles simples 210 180
Femelles simples 180 170
Multiples 160 150
(Ben Hamouda, 2011)
PHOTO3 : Queue fine de l’Ouest

4. La Sicilo-Sarde :
Elle est issue du croisement des races sicilienne et sarde. Bien que ses
potentialités de production laitière soient assez limitées, son aptitude à la traite a
fait d’elle la race laitière Tunisienne. Elle représente uniquement 0.7% de
l’effectif national. Elle produit en moyenne 60 Kg de lait par lactation en plus du
lait consommé par l’agneau.
Les critères zootechniques de certains troupeaux améliorés sont :
-fécondité : 102%
-fertilité : 85%
-prolificité : 120%
Les critères de croissance des agneaux (g/j) sont indiqués au tableau 6.

Tableau 6 : les GMQ des agneaux de race Sicilo-Sarde

Périodes 10-30 j 30-90 j


Sexe mode
Mâles simples 180 160
Femelles simples 170 150
Multiples 145 140
(Rouissi et al., 2001)
Les caractéristiques relatives aux aspects de la reproduction des races
citées plus hauts sont regroupées au tableau 7. Il apparaît que les poids de la
femelle au premier œstrus et à la première mise bas sont plus élevés chez la
Noire de Thibar et que le nombre de doubles est supérieur chez la Sicilo-Sarde.

PHOTO 4 : la race Sicilo-Sarde


Tableau 7 : critères de reproduction des principales races ovines

Caractéristiques Barbarine Noire de Thibar Queue Sicilo-


fine Sarde
Age de la femelle au 1eroestrus 310 300 310 300

Poids de la femelle au 1eroestrus 34 37 35 30

Age à la 1ère saillie 18 18 18 18

Age a 1ère mise bas 24 24 24 24

Poids à la 1ère mise bas 45 47 46 37

Intervalle entre 2 agnelages 12 12 12 12

% doubles 32.6 41.1 23.5 61.6

(Khaldi, 1983)
Les caractéristiques relatives aux poids des agneaux aux âges type sont
récapitulées au tableau 8. Il ressort que les agneaux de la race Noire de Thibar
l’emportent sur tous les autres agneaux pendant toutes les phases et que les
jeunes de race Sicilo-Sarde viennent en dernière position du fait de leur vocation
laitière.
Tableau 8 : poids des agneaux aux âges-type

Races Barbarine Noire de Queue fine Sicilo-Sarde


Thibar
Poids (Kg)
Naissance
11 3,5 3,6 3,5 3,2
12 2,7 2,7 2,8 2,6
21 3,3 3,4 3,2 3,0
22 2,5 2,6 2,4 2,3

A 10 jours
11 7,6 7,8 7,5 4,9
12 5,9 6,0 5,8 4,1
21 7,4 7,5 7,3 4,6
22 5,7 5,9 5,8 3,9

A 30 jours
11 12,2 12,9 12,2 8,3
12 9,3 10,1 9,4 7,3
21 11,8 12,2 11,9 7,9
22 9,0 9,4 9,3 7,0

A 90 jours
11 23,7 24,4 23,6 17,2
12 20,0 20,5 20,1 15,8
21 20,8 21,2 20,7 16,0
22 16,7 17,2 16,9 14,3

(Mohamed-Brahmi et al., 2010)

11 (mâle simple), 12 (mâles doubles), 21 (femelle simple), 22 (femelles doubles)


5. Autres races :
5.1. La Comisane :
Elle est originaire de la Sicile (Italie), conduite dans plusieurs systèmes de
production (extensif, semi intensif et intensif). C’est une race désaisonnée avec
des périodes limitées d’anoestrus au cours de l’année. Les paramètres de
reproduction enregistrée sont :
-fertilité : 95%
-prolificité : 180%
-fécondité : 171%
On peut souligner également d’autres caractéristiques dont :
- C’est une race à vocation laitière
- Le poids adulte est de 50 kg pour les femelles et 80 kg pour les mâles.
- Le poids de la toison est de 2.5 kg pour les mâles et 1.3 kg pour les femelles
- Le niveau de production laitière est de 120 kg en système extensif et 200 kg
en intensif
Les poids aux âges-types sont récapitulés au tableau 9

Tableau 9: Poids aux âges-types


Périodes Poids à la Poids à 10 jours Poids à 30 jours
Sexe mode naissance (Kg) (Kg) (Kg)
Mâles simples 04 08.5 23

Femelles simples 03.5 07.5 18

(Khaldi, 1983)
Dans le tableau 10 sont regroupées les performances de cette race obtenues en
Tunisie durant la dernière décennie.
Tableau 10 : Performances de la race Comisane
Paramètres Performances

Fertilité 84.9%
Prolificité 138.7%
Fécondité 117.7%
Avortement 06.0%
Stérilité 09.1%
Mortalité des jeunes 15.8%
Productivité numérique 99.1%
Production laitière/brebis 64.6 Kg
présente/an
Production laitière/brebis 0.33 Kg
présente/jour

(Rouissi et al., 2008)


5.2. La race D’man
Elle était importée par l’Office de l’élevage et des pâturages du Maroc et a
été implantée dans les Ecoles supérieures d’Agriculture de Mateur et du Kef et
dans les oasis.
Elle est caractérisée par une précocité sexuelle, une prolificité élevée, une
pigmentation diversifiée, une laine de mauvaise qualité et est conduite en
système intensif avec trois agnelages en deux ans. Elle est à vocation à viande.
Les agneaux pèsent en moyenne 2.5, 4.3 et 8.0 Kg respectivement à la
naissance, à 10 et à 30 jours.
5.3. La race Lacaune
Elle est originaire de la France et est caractérisée par une aptitude à la
traite très remarquable. Ses performances dans son milieu d’origine sont comme
suit :
- Production laitière : 217 l/ an
- Les GMQ 10-30 (g/j) : 291 (11), 218 (12), 277 (21) et 232 (22)
- Les GMQ 30-70 (g/j) : 254 (11), 188 (12), 245 (21) et 181 (22)
- Les paramètres de reproduction : taux de fertilité (92%), taux de prolificité
(142%), taux de fécondité (130%)
Les performances de cette race obtenue en Tunisie durant la dernière décennie
sont récapituléesdans le tableau 11.

Tableau 11: Performances de la race Lacaune


Paramètres Performances

Fertilité 84,9

Prolificité 138,7

Fécondité 117,7

Avortement 06,0

Stérilité 09,1

Mortalité des jeunes 15,8

Productivité numérique 99,1

Production laitière/brebis 102


présente/an
0,51
Production laitière/brebis
présente/jour

III. BILAN D’AGNELAGE

1. Définition :
Le bilan d’agnelage est une monographie ou photographie de la ligne de
conduite appliquée au troupeau ovin. Il permet de juger avec une grande
précision le mode de conduite utilisé. Il englobe plusieurs paramètres technico-
économiques qui aident à relever les défaillances et les avantages de la conduite
du troupeau en question.
2. Outils de travail :
Pour pouvoir déterminer tous les critères zootechniques ou encore appelés taux
ou paramètres technico-économiques, on doit appliquer le schéma général
suivant :
Brebis mises à la lutte

Brebis pleines Brebis vides

Brebis agnelantes Brebis avortantes

Agneaux nés

Nés vivants Nés morts

Morts (0-5j)
Morts (5-sevrage)
Nombre total
Agneaux sevrés

Poids total

3. Calcul des paramètres technico-économiques :

3.1. Taux de fertilité


Il y a ce qu’on appelle la fertilité vraie et la fertilité apparente. En pratique, on
recommande d’utiliser plutôt la fertilité apparente qui est définit comme suit :
Nombre de brebis agnelantes / nombre de brebis mises à la lutte x 100
Ce taux est théoriquement <= 100. Dans un élevage bien conduit, ce taux doit
être >= à 90%.

3.2. Taux de prolificité


Ce critère nous renseigne sur l’aptitude de la brebis à donner un ou plusieurs
agneaux. Il est définit comme suit :
Nombre d’agneaux nés/ nombre de brebis ayant mis bas x 100
Il est toujours >= à 100%. Ce taux ne peut en aucun cas être commenté sans
avoir une idée sur les autres paramètres de reproduction puisqu’il peut nous
induire en erreur s’il est interprété seul comme l’illustre l’exemple suivant :

Paramètres Exploitation N°1 Exploitation N°2


Nombre de brebis 100 1
agnelantes
Nombre d’agneaux nés 100 5
Taux de prolificité 100% 500%

En comparant ces deux exploitations en regardant uniquement les taux de


prolificité, il en va de soit qu’à première vue, la deuxième exploitation est
meilleure alors qu’en réalité, c’est plutôt l’inverse qui est correcte.

3.3 Taux de fécondité


Il est égal au nombre d’agneaux nés/ nombre de brebis mises à la lutte x 100
Il est plus important que les deux taux précédemment définis puisqu’il égal à
leur produit.
Taux de fécondité = taux de fertilité x taux de prolificité (en simplifiant par
le nombre de brebis ayant mis –bas).
Ce taux est toujours compris entre le taux de fertilité et le taux de prolificité. On
recommande qu’il doive être au moins de 90% pour pouvoir dire que la conduite
de reproduction est maîtrisée.
3.4. Taux d’avortement
C’est le rapport entre le nombre de brebis avortantes et les brebis pleines. Il
est recommandé que ce dernier ne dépasse pas les 2%.
En cas où ce taux est très élevé, on soupçonne les cas d’entérotoxémie, de sous-
alimentation, le déséquilibre alimentaire, les déplacements excessifs lors du
pâturage, le surpeuplement dans la bergerie….

3.5. Taux de stérilité


Par ce taux, on ne fait pas illusion uniquement à la stérilité d’ordre génétique
mais plutôt aux brebis vides pour d’autres raisons y compris l’aspect génétique.
Il est calculé de la façon suivante :
Nombre de brebis vides / Nombre de brebis mises à la lutte x100.
Dans les élevages bien conduits, ce dernier ne doit pas dépasser les 2%. Parmi
les principales raisons qui peuvent contribuer à l'augmentation de ce taux, on
cite : *L’âge des béliers et/ou des brebis
*Le nombre de béliers pour cent brebis appelé encore le sex-ratio
*La lutte des antenaises avec les brebis (généralement, les béliers ont des
préférences plutôt vers les brebis adultes)
* La préparation alimentaire appelée « FLUSHING » des béliers et des brebis
avant et au cours de la campagne de lutte
* La stérilité génétique des animaux
* La durée de la lutte
*La tonte appliquée au cours de la lutte,…
Ce sont évidemment les causes qui affectent également la fertilité puisqu’elle
s’exprime en fonction des taux de stérilité et d’avortement et ce comme suit :
Taux de fertilité = 100% - (Taux d’avortement + taux de stérilité)
N.B : Pour trouver cette égalité, il suffit de remplacer dans la formule du taux
de fertilité le numérateur par la quantité (Brebis mises à la lutte- Brebis
avortantes – Brebis stériles)

Cette relation est très importante puisqu’il est courant que dans certaines
exploitations, il peut y avoir absence d’enregistrements relatifs soit aux
avortements soit à la stérilité. Ainsi, par le biais de cette formule, on peut
calculer le paramètre manquant pour pouvoir l’analyser rigoureusement.

3.6. Le taux de mortalité globale


Pour prendre en considération les périodes d’âge dans lesquels il peut y avoir
des cas de mortalité des agneaux, on a subdivisé ce taux en trois types :
Taux de mortinatalité = Agneaux mort-nés / Agneaux nés totaux x 100
Ce taux est imputé essentiellement aux difficultés de mise bas résultant soit
d’une mauvaise position de l’agneau dans l’utérus de sa mère ou d’agneaux qui
pèsent lourds à la naissance.
Taux de mortalité périnatale = Agneaux morts (0-5j) / Agneaux nés x 100
Les cas de mortalité enregistrée dans cette tranche d’âge sont dus
essentiellement au manque d’immunité passive suite à l’insuffisance de
colostrum en quantité et en qualité. Cette période d’âge est très critique puisque
60 à 80 % des cas de mortalité aient lieu au cours de la première semaine d’âge.
Pour minimiser ces pertes économiques importantes, il est recommandé en
premier lieu d’assurer une bonne complémentation des brebis en fin de gestation
(les deux derniers mois) exclusivement en aliments concentrés. Cette
complémentation est appelée « STEAMING ».
Taux de mortalité au cours de la croissance = Morts (5j-sevrage) / Nés
totaux x 100
Les mortalités enregistrées dans cette période sont souvent dues à des causes
pathologiques.
Ces pertes d’agneaux pourraient être réduites en assurant un bon entretien des
bergeries qui doivent être bien isolées, orientées contre les vents dominants et
éviter les courants d’air.

Ainsi, le taux de mortalité globale n’est que la somme des trois taux
déjà décrits. Il ne doit pas dépasser les 5% dans les bons élevages ovins.

3.7. Taux de productivité numérique


C’est le taux le plus important par rapport à tous ceux précédemment définis.
C’est le rapport entre les agneaux sevrés et les brebis mises à la lutte.
Son importance réside dans le fait qu’il s’exprime en fonction de tous les taux
qu’on a déjà décrits.
Taux de productivité numérique (PN) = taux de fécondité (100% - taux de
mortalité)

N.B : On trouve cette égalité en faisant le rapport entre la productivité


numérique et la fécondité.

Or : taux de fécondité = taux de prolificité x taux de fertilité


= taux de prolificité x (100% - taux d’avortement – taux
de stérilité)
Donc, le taux de PN = (prolificité (100% - avortement – stérilité) (100% -
mortalité)).
Il apparaît clairement d’après cette formule que la connaissance de ce taux
seulement nous permet de juger avec précision la conduite appliquée à un
troupeau ovin donné.
Il est recommandé d’avoir un taux de PN de 100% c’est à dire que chaque brebis
doit nous donner au moins un agneau à commercialiser.

3.8 Productivité pondérale


Comme son nom l’indique, c’est le seul paramètre technico-économique qui
n’est pas un taux puisqu’il s’exprime en Kg de viande par brebis mise à la lutte.
Il s’exprime par le rapport entre le Poids total des agneaux sevrés et les brebis
mises à la lutte.
Ce paramètre est évidemment plus élevé pour les races à viande que pour les
races laitières.

IV. CONDUITE DES TROUPEAUX

Le système de conduite proposé est à appliquer pour des troupeaux conduits sur
des parcours naturels et/ou améliorés recevant des complémentations en
aliments concentrés pendant les phases physiologiques critiques (lutte, gestation,
allaitement et traite pour les ovins laitiers).
La ligne de conduite est un ensemble de paramètres ordonnés dans le temps
(physiologie de l’animal exige). Elle est constituée de la tonte, bain anti- galeux,
lutte, gestation, agnelage, sevrage, réforme et remplacement.
1. La tonte et bain anti galeux
Elle constitue un stress physique qui permet de stimuler l’entrée en chaleur
d’une part et de récolter la laine qui constitue une ressource financière
supplémentaire d’autre part.
Elle ne doit pas s’effectuer ni trop tôt à cause du froid qui peut induire à de
graves incidents ni trop tard à cause des fortes chaleurs. Généralement, elle doit
avoir lieu au cours du mois d’Avril suivie d’un ou de plusieurs bains antigaleux
espacés de 10 jours.
Si au cours de l’exécution de la tonte des animaux, les conditions climatiques
ont changé, il est fortement recommandé de garder les animaux tondus au moins
une journée dans la bergerie pour qu'il’ puissent s'abriter des courants d'air et
contre les maladies respiratoires.
Pour profiter rigoureusement des avantages de la tonte, cette opération doit
toujours avoir lieu avant la lutte car le stress qu’elle provoque permettrait le
regroupement des chaleurs et permettrait également d’éviter les mortalités
embryonnaires qui peuvent survenir quand la tonte est exécutée au cours du
déroulement dela lutte.
La tonte pratiquée pendant la lutte peut provoquer, d’après certaines études,
l’arrêt de chaleurs.
La tonte doit être automatiquement suivie par un bain antigaleux (traitement par
l’IVOMEC est recommandé).

PHOTO 5 : la Tonte

2. La lutte
2.1. Saisons de lutte
Le choix de l’époque de lutte dépend essentiellement de la vocation de la race
élevée et des objectifs de l’exploitation en question. En Tunisie, on distingue
deux saisons de lutte :
- Lutte de printemps : C’est la plus appliquée pour les troupeaux Tunisiens et de
ce fait, on la considère comme étant la lutte principale.
- Lutte d’automne : elle a lieu pendant les mois d’octobre et novembre, c’est la
période qui coïncide avec la saison sexuelle des ovins.
Quoique cette saison correspond à la période où l’activité sexuelle est optimale
pour l’espèce ovine, les éleveurs pratiquent la lutte de printemps qui est une lutte
de contre saison pour les raisons suivantes :
- Risque de perte de lait surtout qu’on dispose presque d’une seule usine de
transformation du lait de brebis qui accepte le lait dans la période allant de
décembre à juin
- Commercialisation du lait en temps froid
- Le prix bas de l’agneau sur le marché surtout en Eté vu l’augmentation de
l’offre et la diminution de la demande.

2.2. Préparation des animaux à la lutte


La lutte nécessite certaines opérations conditionnant souvent les résultats
d’élevage. La brebis doit être déparasitée, tondue et complémentée au cours de
la période de lutte surtout lorsque l’année est défavorable. Cette
complémentation est connue sous le nom de Fluhsing. Les quantités apportées
sont variables en fonction de la qualité de la ration de base. En effet, si celle-ci
est de bonne qualité, on peut se contenter d’un supplément de fourrage grossier
ou de verdure alors que si la ration de base est de qualité médiocre, le recours à
l’utilisation du concentré est impératif. Dans ce cas, on peut proposer des
quantités de 200g pour les brebis et de 400g pour les béliers de préférence sous
forme d’avoine.
Le Flushing est une méthode qui consiste à accroître les apports alimentaires
durant les trois semaines qui précédent et suivent la lutte et ce pour éviter les
pertes embryonnaires.
Des essais effectués par l’INRA France, ont permis d’espérer ainsi, une
amélioration d’environ 50% de la fertilité et la fécondité. D’autres essais en
France, ont montré que l’augmentation du poids vif des brebis et de leur état
d’engraissement accroît le taux d’ovulation et par conséquent la fertilité comme
le montre le tableau 12.

Tableau 12 : Effet du poids vif sur le taux d’ovulation


Poids vifs (kg) Taux d’ovulation

25,6 1,53
29,7 1,77
40,3 2,06

(Khaldi, 1984)
2.3. Sex-ratio
C’est le nombre de béliers / 100 brebis. Il est respectivement de 3 et 5% pour la
lutte libre et la lutte contrôlée ou dirigée. Ce ratio n’est valable que si les béliers
sont adultes, c’est à dire âgés de 3 à 4 ans. A défaut de satisfaction de cette
condition, on doit utiliser beaucoup plus de mâles reproducteurs.

2.4. Les différents types de lutte


On distingue la lutte libre et la lutte dirigée ou contrôlée.
La lutte libre est rencontrée chez les brebis à queue fine. Elle consiste à
lâcher dans le troupeau de brebis un bélier pour 30 à 35 Femelles soit un taux de
3% et ce, si les béliers sont adultes. Cette méthode présente les inconvénients
suivants :
- Contrôle de paternité impossible
- Les agnelages seront très étalés
- Impossibilité de détection des béliers stériles
La lutte contrôlée est utilisée obligatoirement pour la race Barbarine du
fait qu’au cours de l’accouplement, le berger doit soulever la queue de la brebis.
On peut également l’utiliser pour les autres races pour pallier aux inconvénients
de la lutte libre. Le sex-ratio dans ce mode de lutte est de 5%.

2.5. L’effet bélier


C’est l’introduction du bélier dans un troupeau de brebis n’ayant eu aucun
contact avec un mâle depuis au moins un mois.
Ce stress psychique provoque chez les brebis l’apparition de chaleurs et permet
de grouper ces dernières et de synchroniser l'agnelage de façon naturelle. La
réussite de l’effet bélier exige que les animaux doivent être logés dans des
locaux espacés de plusieurs centaines de mètres (>= 250m).

3. La gestation
3.1. Définition et Facteurs de variation
La durée de gestation est obtenue par différence entre la date des saillies
fécondantes et la date de mise bas. Elle est de 5 mois mais elle varie selon la
race. Le tableau 13 donne l’analyse de la variation de la longueur de la durée de
gestation en fonction du sexe du produit.
Tableau 13 : Durée de gestation (j) en fonction du sexe et du mode de
naissance
Catégories Mâles simples Femelles simples Multiples
Brebis 152,1 151,8 151,8
Antenaises 151,1 151 151
(Rouissi et al., 2001)
D’après le tableau 13, il apparaît que la durée de gestation est plus longue pour
les mâles simples que pour les femelles simples. Par contre, il n’y a pas de
différence entre femelles simples et produits multiples. Ceci laisse entrevoir
l’effet sexe du produit.

3.2. Préparation alimentaire de la brebis gestante


Au cours de la gestation, la brebis doit non seulement assurer les besoins de son
ou de ses fœtus mais constitue des réserves corporelles qu’elle utilisera en fin de
gestation et surtout en début de lactation.
Pratiquement, il faut prévoir des apports énergétiques égaux à 1,5 fois ceux
d’entretien pendant les six à huit dernières semaines de gestation pour les brebis
porteuses de multiples. En effet, on fait recours au steaming qui est une
opération qui consiste à apporter une complémentation à la brebis au cours de
cette phase critique. Cette complémentation varie selon l’état des parcours à
raison de 200 à 400g de concentré par jour.

4. L’agnelage
Il est très important de faire coïncider les périodes où les besoins des brebis sont
les plus élevées avec la période de pousse de l’herbe (automne, printemps). Dans
les zones difficiles, il semble qu’il y ait intérêt à retarder la période d’agnelage
(fin novembre).
Pour la race Sicilo-Sarde, l’agnelage est précoce. Une proportion importante de
naissance s’observe entre le 15 septembre et le 15 octobre c'est-à-dire le fruit
d’une lutte qui se passe à partir de la fin Mars - début Avril.
Sur le plan pratique, on a intérêt à avoir des agnelages groupés afin de
rationaliser la conduite du troupeau notamment en matière d’alimentation.
Pendant cette phase, les besoins des brebis sont très élevés et leur
complémentation est indispensable. Cette complémentation dépend de l’état des
parcours et du nombre d’agneaux allaités. Elle varie de 300 à 500g de concentré
et de 500 à 1500 g de foin.

5. Le sevrage
Par définition, le sevrage est la fin de l’alimentation lactée. En aucun cas, il ne
doit être brutal mais toujours progressif. Il y a plusieurs modes de sevrage dont :

5.1. Le sevrage tardif :


Les agneaux sont sevrés à l’âge de 4 à 5 mois c'est-à-dire quand ils ont atteint un
poids vif de 20 à 25 kg pour les simples et 12 à 18 kg pour les doubles. Il
estrecommandé pour les races à vocation viande. A ce moment, la surveillance
de l’état sanitaire des glandes mammaires s’impose pour pouvoir traiter à temps
les brebis atteintes de mammites.

5.2. Le sevrage précoce :


Ce dernier est préconisé pour les races laitières pour pouvoir commercialiser
davantage de lait (tableau 14) et pour les races à viande pendant les années
moins favorables pour éviter l’épuisement inutile des mères. Dans ce cas,
l’engraissement des agneaux à la bergerie permet de préserver les parcours
uniquement aux animaux reproducteurs (Khaldi, 1983).
5.3. Le semi sevrage :
Il est recommandé pour les races laitières. Il s’agit de séparer la nuit les agneaux
de leurs mères quand ils atteignent l’âge de 45j, le lendemain matin, on fait une
seule traite. Cette technique dure jusqu’à la date du sevrage définitif dont
l’objectif est de commercialiser davantage de lait.

5.4. Allaitement artificiel :


Il peut être pratiqué pour les races laitières afin de commencer la traite tôt et
commercialiser le maximum de lait surtout lorsque le prix de vente est
encourageant. Il permet de sauvegarder les agneaux en année de disette.

Tableau 14 : Influence du mode de sevrage et de l’âge de la brebis sur la


production laitière chez la race Sicilo-Sarde
Modes de sevrage Semi sevrage Sevrage à 90j
Catégorie de la brebis
Primipares
1 agneau 74,6 47,9
2 agneaux 77,6 63,9
Adultes
1 agneau 102,0 75,4
2 agneaux 110,1 77,5
Durée de traite 147j 112j

(Khaldi, 1987)
6. Réforme et remplacement
Pour la bonne productivité du troupeau ovin, il faut éliminer toutes les bêtes
improductives pour améliorer les performances zootechniques. Cette technique
appelée « Réforme » doit se baser sur un certain nombre de critères dont on peut
citer : l’âge, stérilité, maladies, insuffisance de production etc. Le taux de
réforme recommandé est d’environ 25%. Dans le souci de ne pas diminuer
l’effectif du troupeau, on doit remplacer ou renouveler les animaux qui ont été
éliminés par des agnelles de remplacement choisies sur la croissance, la
conformité de la race, la conformation des mamelles, … Le taux de
remplacement est de 30%.

V. ELEVAGE DES JEUNES

Pour avoir des produits sains et de bonnes performances, on ne doit en aucun cas
négliger les opérations suivantes :

1. Avant la naissance
*Les bergeries doivent être désinfectées et propres
*Le steaming doit être bien appliqué

2. Dés la naissance
*Désinfecter le cordon ombilical des agneaux avec une solution à 1%o
d’ammonium quaternaire, de teinture d’iode ou de l’alcool iodée pour éviter la
septicémie.
*Nettoyer le nouveau-né avec de la paille propre et l’aider à respirer
*Aider les jeunes à téter leurs mères pour prendre le colostrum
*Identifier les nouveaux-nés avec les tip tag
*Pesée à la naissance
*Etablir un programme de pesées régulières pour déterminer les croissances aux
âges types :
* (10-30j) : montre l’aptitude laitière de la mère donc c’est un critère de
sélection des agnelles
*(30-90j) : est lié aux performances propres du jeune donc c’est un critère de
sélection des bons reproducteurs. Les vitesses de croissance et les poids aux
âges types sont dressés aux tableaux 15 et 16.

Tableau 15 : Vitesse de croissance des agneaux des races locales


Races
Gain Moyen BGQ NT QFO SS
Quotidien

Période 10-30
11 230 255 235 170
12 170 205 180 160
21 220 235 230 165
22 165 175 175 155

Période 30-90j

11 192 192 190 148


12 178 173 178 142
21 150 147 147 135
22 128 127 127 122

(Selmi et al., 2009)


BGQ : Barbarine, NT : Noire de Thibar, QFO : Queue fine de l’ouest, SS :
Sicilo-Sarde
11 : Mâle simple, 12 : Mâle double, 21 : Femelle simple, 22 : Femelle double
Tableau 16 : Poids moyens des agneaux de races locales (kg)

Races
Poids (kg) BGQ NT QFO SS

Naissance
11 3,5 3,6 3,5 3,2
12 2,7 2,7 2,8 2,6
21 3,3 3,4 3,2 3,0
22 2,5 2,6 2,4 2,3

A 10 jours
11 7,6 7,8 7,5 4,9
12 5,9 6,0 5,8 4,1
21 7,4 7,5 7,3 4,6
22 5,7 5,9 5,8 3,9

A 30 jours
11 12,2 12,9 12,2 8,3
12 9,3 10,1 9,4 7,3
21 11,8 12 ,2 11,9 7,9
22 9,0 9,4 9,3 7,0

A 90 jours
11 23,7 24,4 23,6 17,2
12 20,0 20,5 20,1 15,8
21 20,8 21,2 20,7 16,0
22 16,7 17,2 16,9 14,3

(Selmi et al., 2009)


VI. LA MORTALITE DES AGNEAUX

1. Importance
Au même titre que la fertilité ou la prolificité, le taux de perte est un élément
important de la rentabilité du troupeau ovin : une variation de 1% de ce taux
modifie de 1 à 2,5% la marge brute par brebis, selon le système d’élevage et le
prix de vente des produits.

2. Répartition selon l’âge de l’agneau


La mortalité à la naissance et au cours de la première semaine de vie représente
la grande part (60 à 80%). D’une façon générale, les causes principales de
mortalité des agneaux au cours des différentes périodes de vie sont les
suivantes :
*A la mise bas : difficultés de passage pour les gros agneaux, mauvaise position
des agneaux de poids moyen ou faible à l’intérieur de l’utérus.
*Au cours de la première semaine : mauvaise adoption de l’agneau ou une faible
production colostrale et laitière. Ces pertes sont d’autant plus importantes que
les conditions du milieu sont difficiles.
*Après 7 jours : problèmes pathologiques qui sont d’autant plus graves et plus
fréquentes que la protection passive assurée par le colostrum est faible.
3. Facteurs modifiant les pertes
Parmi ces facteurs, trois sont très importants et plus ou moins liés les uns aux
autres : le poids à la naissance, la taille de la portée et l’âge de la mère.
*Poids de l’agneau à la naissance :
Le taux de perte est d’autant plus faible que le poids moyen des agneaux est
élevé
*Taille de la portée :
Dans une large mesure, l’augmentation de la prolificité s’accompagne d’une
réduction du poids à la naissance et le taux de perte augmente lorsque l’on passe
des portées simples aux portées multiples. Le taux de perte des simples compris
entre 4 et 10% selon la race s’élève à 9% environ pour les doubles, 15% pour les
triples et 25% pour les quadriples (Khaldi, 1987).
*Age de la mère :
Les pertes maxima étant observées chez les primipares et les femelles âgées.

4. Conclusions :
Une réduction sensible du taux de perte ne pourra être obtenue sans amélioration
des conditions du milieu :
*Bonne alimentation en fin gestation qui permet d’augmenter le poids à la
naissance, la production colostrale et laitière des brebis au cours des premiers
jours après la mise bas et favorise la création de liens mère jeune plus étroits
*Surveillance et soins lors de l’agnelage et au cours des premières 24 heures
pour éviter les accidents de mise bas
*Amélioration des conditions d’environnement lors de la naissance
(température, pluies, vent) qui sont responsables de la majeure partie des pertes
au cours des premières 48 heures.

VII. Alimentation
1. Capacité d’ingestion
Par définition, la capacité d’ingestion est la quantité de Matière sèche
volontairement ingérée par les animaux. Elle est de 2 à 2,5kg de MS / 100kg de
PV. Elle varie essentiellement avec la qualité de l’aliment et le stade
physiologique de l’animal.
2. Estimation de l’ingestion
21. A l’auge (en stabulation)
Par différence entre les quantités distribuées et celles refusées, on peut
déterminer les quantités réellement ingérées par les animaux.
Vu que les animaux trient ce qu’ils ingèrent, il est vivement recommandé de
déterminer la teneur en MS du distribué et des refus et exprimer toujours
l’ingestion en MS.
22. Sur parcours
On choisit un animal au hasard de tout le troupeau et on remplit une fiche du
comportement alimentaire minute par minute. Sur cette fiche, on enregistre
toutes les activités : Pâturage (P), Déplacement (D) et Repos (R) durant toute la
période que passe le troupeau sur le parcours. (Bourbouze, 1980).
MSI (g MS/j)= DP x RP x PCD
Avec :
DP : la durée de pâturage effective (h)
RP : Rythme de pâturage c’est à dire le nombre de fois dont l’animal s’est
dirigé vers l’aliment (nombre/h)
PCD : Poids du coup de dent (On comptabilise le nombre de coups de
mâchoires effectués pour ingérer une quantité d’aliment connue.

3. Prévisions énergétiques
Pour alimenter correctement un troupeau (toute catégorie confondue), on doit
prévoir rigoureusement ses besoins énergétiques.
On peut utiliser deux démarches :
*UGB : 0,13/brebis, 0,12/bélier, 0,09/antenais (e), 0,01/agneaux ou agnelles.
Sachant que les besoins d’une UGB sont de 3000 UF/an
*UZ : c’est l’équivalent d’une brebis suitée. Ses besoins annuels sont de 390 à
420 UF/an. Cette seconde unité est plus fiable que la première.
4. Définition des besoins
Les besoins communs à tous les animaux peuvent être divisés en deux parties :
*Les besoins d’entretien qui sont nécessaires pour maintenir l’animal en vie, au
repos et à poids constant sans aucune production supplémentaire. Ils dépendent
du poids des animaux (tableau 17).
*Les besoins de production : qui dépendent des quantités produites de lait, de
viande ou de laine. Ces besoins sont donc fonction de l’état physiologique des
animaux.
4.1. Besoins d’entretien (Tableau17)
Poids vif (kg) UF/j MAD (g/j) MAD/UF
05 0,18 15
10 0,26 22
15 0,33 28
20 0,38 32
30 0,47 40
40 0,53 45 80 à 90
50 0,59 50
60 0,65 55
70 0,70 60
80 0,74 64
(Khaldi, 1983)
4.2. Besoins de croissance (Tableaux 18&19)
Ils sont variables avec l’âge de l’animal et sa vitesse de croissance. Les besoins
énergétiques de la croissance sont variables et dépendent essentiellement de
l’âge et de la vitesse de croissance des animaux.
L’âge influe sur la nature et la composition des tissus. Quand ils sont synthétisés
pendant le jeune âge, ces tissus sont plus aqueux, plus riches en protides et plus
pauvres en graisses. Chez l’animal âgé, ces tissus se déshydratent et
s’appauvrissent en protides au profit du gras qui s’y dépose.
Tableau 18 : Besoins de croissance en UF/100g de GMQ
Age (mois) Croissance lente Croissance rapide
(Races à viande) (Races laitières)
1 0,12 0,18
2 0,16 0,22
3 0,19 0,25
4 0,21 0,28
5 0,23 0,32
6 0,25 0,35
>12 0,30 0,50

Tableau 19 : Besoins en MAD


Age MAD/UF
Agneaux non sevrés 140
Agneaux sevrés 1-3 mois 150-190 selon la croissance
Agneaux 3-5 mois 135
Agneaux 5-7 mois 120
Agneaux > 7 mois 80-90

4.3. Besoins de gestation (tableau 20)


La durée de gestation est de 5 mois (1ère phase=3 mois, 2ème phase=2 mois). Il
y a lieu de distinguer deux phases distinctes au cours de la gestation :
*0-3 mois : La femelle gravide est pratiquement à l’entretien, le développement
fœtal est faible car les cellules fœtales se multiplient sans augmenter de volume
jusqu’à la fin du 3ème mois de gestation. Le principal accroissement résulte
surtout de la formation des annexes fœtales.
*4-5 mois : durant les 40 à 50 derniers jours de la gestation, le développement
fœtal résultant de l’augmentation des cellules est à son maximum puisque le
fœtus prend 70% de son poids final pendant cette période. De ce fait, les besoins
de la brebis gestante s’accroissent rapidement. Pour faire face à ses besoins, on
doit lui assurer une alimentation correcte.
La complémentation des femelles en fin de gestation permet la production
d’agneaux plus lourds et plus vigoureux à la naissance ainsi qu’un bon
déclenchement de la lactation
Tableau 20 : Besoins totaux de gestation
Poids (kg) Stade de gestation MS/100kg PV Besoins
UF MAD/UF

40 1, 2,3ème mois 2,0 0,55 80


ème
4 mois 1,9 0,65 80
ème
5 mois 1,6 0,75 90

50 1, 2,3ème mois 2,0 0,60 80


ème
4 mois 1,9 0,70 80
ème
5 mois 1,6 0,80 90

4.4. Besoins de la brebis mère


Le niveau de production dépend de plusieurs facteurs dont la race, l’âge, numéro
de lactation, nombre d’agneaux allaités, la saison, etc.…….
Il convient de rappeler qu’une brebis de 60 kg, produisant 1,6 kg de lait/jour
correspond à une vache de 600 kg ayant 26kg de lait/jour. Ceci montre à quel
point la brebis est épuisée au moment du sevrage.
La lactation est donc une phase coûteuse pour l’organisme qui doit mobiliser ses
réserves surtout adipeuses pour faire face à ses besoins très élevés. L’énergie
nécessaire pour produire un kg de lait à 7-8% MG est de 0,6 UF. Etant donné la
richesse en matières azotées du lait de brebis, ses besoins sont de l’ordre de
120g MAD/Kg de lait produit.

4.5. Besoins en minéraux (Tableau 21)

Stade physiologique Ca P
Mois de gestation
2ème mois 5 4,0
ème
3 mois 5 4,0
ème
4 mois 8,5 5,5
ème
5 mois 8 ,5 5,5
Mois de lactation
1er mois 14 9
ème
2 mois 12 8
3ème mois 10 7
ème
4 mois 08 6

4.6. Besoins de lutte des béliers (Tableau 22)


Ces besoins sont à ajouter aux besoins d’entretien.

Poids vif (kg) UF/j MAD (g/j) Ca (g/j) P (g/j)

40 0,28 17 1,0 0,8


50 0,30 22 1,2 1,0
60 0,35 26 1,5 1,2
70 0,38 30 1,7 1,5
80 0,40 35 1,8 1,7
VIII. Bergerie et équipements
1. Caractéristiques du logement
La bergerie doit être isolée, aérée (1/10 de la superficie totale), sise dans un
endroit où il n’y a pas de stagnation d’eau et orientée contre les vents
dominants. La densité recommandée est en moyenne de 1,35 m2/ brebis
suitée.
2. Caractéristiques des différents équipements
2.1. Abreuvoirs
L’eau est indispensable au mouton. La brebis consomme de 3 à 12 litres par
jour selon les conditions d’ambiance, de format, d’alimentation et aussi selon
le stade de production.

PHOTO 6 : Abreuvoirs non automatique


Les abreuvoirs les plus fréquemment utilisés sont non automatiques et sont
souvent de formes variées (fûts coupés, etc.…). Ces derniers ont les
avantages suivants :
*Faciles à déplacer
*Eau à température ambiante du local
*On peut facilement adjoindre à l’eau de boisson des produits solubles,
nécessaires aux animaux (bicarbonate de soude, vitamines etc...).
et les inconvénients ci-dessous :
*Difficultés de garder l’eau propre
*Surveillance constante du remplissage pour qu’il y ait de l’eau en
permanence.
2.2. Râteliers
C’est l’équipement où on met les fourrages pour les animaux. On
recommande 1m linéaire pour 3 brebis, 0,25m pour un agneau, un écartement
entre les barreaux de 6 à 10 cm selon le format des agneaux.

PHOTO 7 : Râtelier

2.3. Mangeoires
C’est l’équipement où on met les aliments concentrés pour animaux. On
recommande 10 à 15 cm par brebis.

PHOTO 8 : Mongeoire
2.4. Baignoires
Pour effectuer les traitements antiparasitaires

PHOTO 9 : Baignoire

2.5. Bureau d’élevage


Pour les troupeaux à grand effectif et identifiés, un bureau d’élevage est
indispensable pour suivre la gestion du troupeau. Il doit contenir les
documents d’enregistrement, du petit matériel (matériel de pesée, marques
plastiques, tip tag, quelques produits chimiques, des forces ou tondeuse
électrique,….)

IX. Production de viande


1. Problématique et objectifs
En Tunisie, la commercialisation des agneaux se fait chez la majorité des
éleveurs après le sevrage à des poids relativement faibles. Ainsi, pour augmenter
la production de viande des agneaux, on peut opter pour l’engraissement après
sevrage même pour des courtes durées (1 à 2 mois) que ce soit en système
purement intensif ou avec des aliments non concurrentiels aux autres types
d’élevage (bovins laitiers essentiellement) tels que :
*Les sous-produits agroindustriels
*Le pâturage sur les jachères
*Les algues maritimes
*L’addition de levures

2. Systèmes d’engraissement
2.1. Engraissement à base de sous-produits
2.1.1. Caractéristiques
Il y a plusieurs classes de sous-produits qui pourraient être utilisés dans
l’alimentation des agneaux totalement ou partiellement. A titre indicatif, on peut
les subdiviser en trois classes :

*Sous-produits de sauvegarde :
Sous-produits Quantités Période de Recommandations
(T/an) production
6
Paille 0,5 à 2 10 Juin -Août Complémentation azotée
&minérale. Traitements aux alcalis
Grignon 214 .000 Nov-Février Utilisation dans les blocs MN
Sarments de 160.000 Nov-Février Traitement aux alcalis
vigne
Marcs de 8500 Sept-Nov Riche en cuivre, limiter la quantité
raisin distribuée aux ovins
*Sous-produits énergétiques :
Sous - produits Quantités (t/an) Observations
-riche en paroi digestible
(0,9 UFL)
Pulpes de betterave 60.000 - conservation par
ensilage ou
déshydratation
riche en glucides solubles
Mélasse 15.000 (1 UFL) et appétant
Caractéristiques variables
selon qu’ils soient
Feuilles et collets 32.000 propres (0,9 UFL et 17 %
MAT) ou sales (0,7 UFL
et 15 % MAT)
riches en glucides
solubles (0,9 UFL). Ils
Dattes impropres à la 10.000 doivent être concassées
consommation et pour les incorporer dans
noyaux l’alimentation des
animaux
riches en sucres solubles
et pectines (1,1 UFL). Sa
Pulpes des agrumes 2000 conservation est difficile
à cause de sa teneur
élevée en eau
*Sous-produits azotés :
Aliments Quantités (t/an) Recommandations
relativement riche en
* son de blé 370.000 MAT (17 %), utilisé dans
la fabrication des
concentrés
- riche en MAT (30 %)
plus particulièrement en
protéines peu
* drêches de brasserie 5000 dégradables dans le
rumen (150 g PDIA/Kg
MS)
- utilisation directe ou en
ensilage
teneur en MAT (20 %),
très peu utilisée en
Pulpe de tomate 18.000 alimentation des animaux
malgré sa facilité de
conservation

2.1.2. Essais d’engraissement


*Utilisation des grignons d’olive (Tableau 23)
Lots A B C D
Poids. I 28,3 28,2 28,1 28,1
Poids. F 40,6 39,1 38,7 37,7
% Grignons 00 10,0 20,0 30,0
GMQ (g/j) 274 254 248 226

*Utilisation d’autres sous-produits (Tableau 24)


Lots Nombre PI (kg) PF (kg) GMQ (g/j)
Pulpes de 10 16,8 19,6 40,4b
Betterave
Grains de 10 17,1 23,1 84,6a
coton
Paille de 10 17,7 21,4 51,1b
vesce

2.2. Engraissement sur pâturage (Rouissi et Ismail, 1986)


Zone d’étude :
Zone 1 : Nefza (pluviométrie moyenne = 800mm)
Zone 2 : Mateur (pluviométrie moyenne = 550mm)
Zone 3 : Medenine (pluviométrie moyenne = 150mm)
Objectifs :
- Croissances permises par le pâturage seul
- Niveau de complémentation préconisé ?
Matériel Animal : (Tableau 25)
Zones Races Poids Moyen Effectif
Nefza N. de Thibar 14,8 kg 80
Mateur N. de Thibar 28 kg 24
Médenine Barbarine 16,2 kg 30
Durée de l’essai : 2 mois environ
Aliments :
- pâturage : 6 heures par jour
- concentré (Tableaux 26 & 27)
C0 : Lot témoin
C2 : 200g de concentré
C3 : 300g de concentré
C4 : 400g de concentré
Tableau 26 : composition chimique du concentré (Mateur &Nefza)
Orge Son Urée Phosphate Sel Protectomix
56 40 02 1 0,5 0,5

Tableau 27 : composition chimique du concentré (Médenine)


Orge Bouchons de Luzerne Grignons d’olive CMV Sel
50 27 20 02 01

Méthodes :
1. Contrôle de la croissance : pesées des agneaux tous les 15 jours avec les
pesées du début et de la fin des essais
2. Estimation de l’ingéré sur pâturage : M.S.I = DP * RP * PCD
Résultats (Tableau 28)

Tableau 28 : Croissances des Agneaux


Zones Lots Nombre d’Agneaux G.M.Q (g/j)
C0 20 149,2a
C2 20 187,6b
Nefza C3 20 175,8cd
C4 20 165,5cd
C0 06 135,5b
C2 06 175,6a
Mateur C3 06 171,5a
C4 06 163,1ab
C0 08 68,1ad
C2 08 81,1acd
Médenine C3 08 106,1bc
C4 08 91,1acd

Matière sèche ingérée


1) 350,25 (Nefza)
2) 320,2 (Mateur)
3) 258,7 (Médenine)

2.3. Engraissement à base de végétaux marins


Outre leurs intérêts social et écologique, certaines algues marines sont riches en
protéines et pauvres en parois. Ces dernières pourraient contribuer dans la ration
alimentaire des agneaux à l’engraissement. A titre d’exemple, les performances
de croissance des agneaux complémentés par des aliments concentrés
renfermant des algues sont récapitulées dans le tableau 29 (Rjiba, 2003)

Tableau 29 : Effet du régime sur la croissance des agneaux


Régimes Concentr Concentré Concentré CV Effet
é témoin Ruppia Chaetomorpha
Nombre 7 7 7 _ _
d’animaux
Poids initial (kg) 21,8 21,1 20,4 13,30 NS
Poids final (kg) 28,3 28,5 25,3 12,87 NS
Durée de l’essai (j) 42 38 47 _ _
GMQ (g/j) 153a 193a 103b 26,95 **
MSI (g/j)
Concentré 1006a 953ab 900b 7,53 *
Foin 250 250 250
IC (kg MSI/kg 7,5b 5,7b 10,4a 27,10 **
gain)

CV: coefficient de variation; GMQ: gain moyen quotidien; MSI : matière sèche
ingérée ; IC : indice de consommation ; NS : effet non significatif (p> 0,05) ; * :
effet significatif (p< 0,05) ; ** : effet hautement significatif (p< 0,01)

2.4. Utilisation des additifs dans l’engraissement des agneaux


L’objectif de l’engraissement des agneaux après le sevrage est de produire en
grande quantité et de façon rentable une viande de qualité recherchée sur le
marché. Notre étude a porté sur la mesure des performances de croissance et des
caractéristiques de carcasse des agneaux Sicilo- Sarde recevant ou non la levure
« Saccharomyces cervisiae » (BIOSAF Sc. 47). Deux lots de huit (8) agneaux
chacun, homogènes selon le poids vif (moyenne = 12,1 kg, écart type = 5 kg
pour le lot témoin et moyenne = 11,6 kg, écart type = 6,5 kg pour le lot
expérimental) et selon l’âge (moyenne = 81,5 jours pour le lot témoin et 80,6
jours pour le lot expérimental) ont été utilisés. Ils ont été logés dans deux box de
20 m2 chacun et ont reçu une ration de base commune constituée de foin
d’avoine à volonté complémentée par l’aliment concentré à raison de
300g/agneau/jour distribué en deux repas égaux à des horaires fixes tout au long
de l’essai. Les agneaux du lot expérimental ont reçu 2 g/tête/jour de levure
pendant les 77 jours de l’essai.
Les résultats concernant les performances zootechniques étaient en faveur
du lot expérimental avec une quantité de matière sèche ingérée plus faible
(36,1 vs 40,3 g MS/kg P 0,75), un meilleur gain de poids (8,1 vs 7,77 kg), des
GMQ supérieurs (105 vs 100 g/j) et un indice de consommation plus faible
(4,4 contre 5,7 kg MS/kg). Quant à l’aptitude bouchère, elle a révélé la
supériorité du lot expérimental avec un poids des carcasses plus important
(8,46 vs 7,97 kg), une teneur en protéines de 19,1 % pour le lot expérimental
et de 18,5 % pour le lot témoin et une couleur de la viande plus vive pour les
agneaux recevant la levure (Selmi et al., 2010).
L’addition de la levure « Saccharomyces cervisiae » (BIOSAF Sc. 47) dans la
ration peut améliorer la croissance et la qualité de la viande des agneaux
Sicilo-Sarde.

2.5. Engraissement en stabulation


En Tunisie, la commercialisation des agneaux se fait chez la majorité des
éleveurs après le sevrage à des poids relativement faibles. Ainsi, on a jugé
nécessaire de réaliser un essai d'engraissement des agneaux des races locales
Tunisiennes (Barbarine (BGQ), Queue fine de l'ouest (QFO), Noire de Thibar
(NT) et Sicilo-Sarde (SS)) après le sevrage pour tester leurs performances de
croissance et la qualité des carcasses et de la viande.
Pour réaliser nos objectifs, quatre lots homogènes (âge et poids) ont été conduits
simultanément durant deux mois et alimentés avec du foin d'avoine à volonté
et complémentés par 300g de concentrés/j/agneau.
A travers les résultats de ce travail, les agneaux de la race Noire de Thibar
l'ont emporté sur la croissance journalière (87,5g contre 64,2; 66,3; 72,6
respectivement pour la QFO, BGQ et SS), l'indice de consommation (5,94), la
qualité de la viande (6,89% de gras) et les morceaux de la première catégorie
à savoir le gigot, le filet et le carré découvert (53,43%).
Afin d'accroître la production nationale des viandes rouges, la pratique de
l'engraissement des agneaux est vivement recommandée surtout pour les
éleveurs ou les conditions d'élevage s'y prêtent.

X. Production laitière
1. Mécanisme hormonal
Juste avant la mise - bas, l’antéhypophyse secrète la prolactine qui excite
l’activité des cellules sécrétoires préalablement excitées par la folliculine.
Ensuite, la sécrétion lactée est maintenue par la tétée ou la traite qui agissent par
un double mécanisme :
* D’une part, la vidange de la mamelle
*D’autre part, les excitations transmises suivent la voie nerveuse jusqu’à la
posthypophyse. Celle-ci secrète alors l’ocytocine provoquant ainsi la contraction
des cellules musculaires des acénies (petites citernes pleines de lait) et par
conséquent la descente du lait.
La vidange du lait suit l’itinéraire suivant : Acénieso Lumières o Trayons o
Écoulement du lait.

2. Courbes de lactation
2.1. Cas des brebis allaitantes (Figure 2)
1.4

1.2

0.8
P.L

0.6
Mères de doubles
Mères de simple
0.4

Figure 2 : Courbe de lactation des brebis mères de simples et de multiples

Les mères de
0.2doubles ont un niveau de production supérieur et le pic aura lieu

rapidement. Ceci est lié au fait que les influx nerveux donc les excitations sont
plus nombreux.
0
1 2 3 4 5 6 7

Semaines de lactation
La courbe de lactation de référence comprend une phase ascendante et une phase
descendante avec les caractéristiques suivantes :
*Le maximum de production journalière est atteint beaucoup plutôt pour les
brebis Béssonières et les bonnes laitières (3ème semaine) que pour les mères de
simples et les médiocres laitières chez lesquelles le maximum de production
apparaît vers la 5ème ou 6ème semaine.
*40 à 45% de la production laitière totale est atteint pendant le premier mois de
lactation.
Produisant 85 kg de lait pendant les 90 premiers jours de lactation, la Barbarine
est capable de nourrir convenablement son agneau jusqu'à l’âge de 4 semaines.
A partir de cet âge, le lait consommé par l’agneau ne correspond plus à ses
besoins et sa complémentation en aliments solides lui évite des chutes de
croissance considérables en raison de l’insuffisance qualitative et quantitative
des parcours.
2.2. Cas des brebis traites (Figure 3)

0.8

0.7

0.6

0.5

0.4
P,L

Figure 3 : Courbe de lactation des brebis traites

Le coefficient de persistance = PL du mois (n) / PL du mois (n - 1)

Le maximum de production laitière est atteint entre la 3ème et la 4ème semaine. Il


est d’autant plus précoce que le niveau de production est élevé. A partir de la
4ème semaine, une phase décroissante apparaît. Le coefficient de persistance étant
de 0,9 c à dire qu’il y a une chute de 10 % chaque mois. Il est à signaler que la
traite ne permet d’obtenir que 60 à 80 % du lait normalement tété par l’agneau.
La chute de production observée au sevrage étant de 500 à 600 g par jour.
La production laitière de la Sicilo – Sarde reste faible. Elle varie entre 25 et 140
kg pour des durées de traite variant de 30 à 170 j. La moyenne de production est
de 50 kg de lait pour 100 jours de traite environ. Le mode de sevrage est l’un des
facteurs affectant le niveau de production laitière comme l’illustre la figure 4.

1.4

1.2

0.8

0.6

0.4
P.
L

éloig
0.2

Figure 4 : Effet du mode de sevrage sur la production laitière

Lorsque l’agneau est né de sa mère Ÿ excitation diminue Ÿ ocytocine


diminue Ÿ quantité de lait plus faible que dans le cas inverse.

3. Facteurs de variation de la production laitière

* Race
* Numéro de lactation
* Poids vif
* Saison, climat, année
* Alimentation (fin de gestation et après parturition)
* Age au sevrage et nombre d’agneaux allaités (Tableau 30)

Tableau 30 : Influence de l’âge au sevrage et du nombre d’agneaux allaités


sur la PL de la Sicilo – Sarde

Mode de sevrage Sevrage à 42 jours Sevrage à 90 jours


Période Mères de Bessonnières Mères de Bessonnières
simples simples
0 – 42 j 49,280 65,730 49,300 65,300
42 – 90 j 31,500 41,930 52,360 68,460
0 – 90 j 80,780 107,660 101,660 133,760
0 – 181 j 131,04 173,460 163,960 199,760

(Khaldi,1987)

* Mode de sevrage et âge de la brebis (Tableau 31)

Tableau 31: Influence du mode de sevrage et de l’âge de la brebis sur la


production laitière (kg)

Mode de sevrage Semi- sevrage Sevrage à 90 j


Catégorie brebis

1 agneau 74,600 47,900


Primipares
2 agneaux 77,600 63,900

1 agneau 102,000 75,400


Adultes
2 agneaux 110,100 77,500

(Khaldi, 1987)

* Influence de la durée de séparation des agneaux de leur mère sur la PL des


brebis Sicilo- Sarde (Tableau 32)

Tableau 32 : Influence de la durée de séparation des agneaux de leur mère


sur la P.L des brebis Sicilo- Sarde pendant la période de sevrage (45 j)

Durée de séparation 9 heures 15 heures

Catégorie de la brebis

Mères de simples 10,150 19,040

Bessonnières 13,190 25,010

(Khaldi, 1987)

4. Méthodes d’estimation de la production laitière

4.1. Contrôle laitier


n
L = ¦ (Qi / n) * N
i=1

Avec N : Durée de traite ; Qi : quantité de lait durant chaque contrôle ;


n : nombre de contrôles effectués

4.2. Pesée de l’agneau avant et après tétée


Cette méthode est imprécise et conduit à plusieurs cas de mortalité des agneaux
suite aux manipulations lors des différentes pesées (12 à 16 fois/ jour)

4.3. Injection d’hormones


Injection d’ocytocine (3 UI) pendant le temps « t », faire la vidange de lait.
Séparer les agneaux et après par exemple 2h, injecter 3 UI d’ocytocine et traire
les brebis. La quantité trouvée sera multipliée par 12 pour trouver la production
par jour.

4.4. Méthodes indirectes

4.4.1. Méthodes d’extrapolation


Quantité de lait produite au 1er contrôle après sevrage * durée d’allaitement
(Ne tient pas compte de la persistance).

4.4.2. Méthodes des GMQ


Vu que la croissance des agneaux est étroitement liée à la production laitière de
la mère, une relation étroite existe entre le GMQ et le niveau de production
laitière. Cette estimation doit se faire sur plusieurs campagnes pour la fiabilité
des résultats obtenus.

5. Transformation du lait en fromage


5.1. Définition
Le fromage peut être définit comme le produit fermenté ou non, constitué
essentiellement par la caséine du lait, sous forme de gel plus ou moins
déshydraté retenant la presque totalité de la matière grasse.

5.2. Principales phases de fabrication des fromages


La fabrication d’un fromage comprend trois phases essentielles :
*La formation du gel de caséine. C’est le caillage ou coagulation du lait
*La déshydratation partielle de ce gel. C’est l’égouttage du caillé
*La maturation enzymatique du gel déshydraté. C’est l’affinage du caillé

5.2.1. Caillage
Physiquement, le phénomène se traduit par la floculation des micelles de caséine
qui se soudent pour former un gel compact emprisonnant le liquide de dispersion
constituant le lactosérum ou sérum.

PHOTO 10 : Caillage du lait

5.2.2. Egouttage
C’est l’opération qui complète la coagulation en vue d’obtenir le substrat qui
sera soumis aux actions enzymatiques lors de l’affinage.

PHOTO 11 : Egouttage du frommage

5.2.3. Affinage
C’est la maturation qui est régie par des agents de fermentation.

PHOTO 12 : Différentes variétés de fromageaprès affinage


XI. La reproduction
L’amélioration de la productivité du troupeau ovin exige une
connaissance approfondie de la physiologie de la reproduction de la brebis et du
bélier. Ainsi, le contrôle des activités ovariennes et oestrienne des femelles
contribuent à rationaliser la conduite des troupeaux et améliorer leurs
performances zootechniques.

1. variations saisonnières de l’activité sexuelle


1.1. Caractéristiques :
L’existence de variations saisonnières du comportement d’œstrus et de l’activité
ovarienne chez la brebis a été mise en évidence depuis longtemps. Dans
l’hémisphère nord, l’activité sexuelle des femelles est limitée à l’automne et à
l’hiver chez la plupart des races. Par contre, au printemps et en été de
nombreuses femelles ne montrent plus de comportement d’oestrus (Taherti et
al., 2016).
Les variations saisonnières de l’activité sexuelle de la brebis Barbarine sont
comparables à celles de la plupart des races européennes. Elle présente un
Anœstrus saisonnier des jours croissants plus ou moins intense. Le début de la
saison sexuelle est précoce puisqu’il se situe vers le 15 juillet pour les adultes et
le 5 septembre pour les agnelles (figure 5). La durée moyenne de cette saison est
de 242 jours chez les premières et de 104 jours pour les secondes.
Pendant la saison sexuelle, tout comportement d’œstrus est accompagné par une
ovulation. L’étude simultanée du comportement d’œstrus et de l’activité
ovarienne a mis en évidence dans certains cas une dissociation œstrus ovulation.
Ces ovulations silencieuses apparaissent surtout après l’arrêt du comportement
d’œstrus cyclique au mois de février et avant l’apparition de ce même
comportement d’œstrus cyclique au mois de juillet.
Il faut noter cependant que ces ovulations silencieuses peuvent s’accompagner
parfois d’un comportement d’oestrus lorsque les femelles sont soumises à des
stress d’ordre physique ou alimentaire tels que la tonte et le flushing ou
psychique tel que l’introduction des béliers dans le troupeau.
b) Facteurs déterminants les variations saisonnières de l’activité sexuelle :

*Lumière :
L’activité sexuelle est contrôlée essentiellement par la variation de la
photopériode qui entraîne des modifications de l’activité hypophysaire (Zidane
and Ababou., 2017) Pour la plupart des races, le passage des jours croissants aux
jours décroissants induit avec un certain délai les cycles oestriens et le passage
inverse implique l’Anœstrus avec le même délai. C’est ainsi que toute réduction
artificielle de la photopériode entraîne une reprise de l’activité sexuelle chez les
brebis normalement en anoestrus. D’autre part, certains ont observé que des
brebis soumises à un rythme d’éclairement reproduisant les variations de la
photopériode journalière en 6 mois au lieu d’un an montrent deux phases
d’activité sexuelle/ an. La durée de la saison étant dans ce cas réduite de moitié.
*Température :
Elle peut influencer le comportement d’oestrus cyclique. Des brebis placées
dans des salles plus froides que la température ordinaire ont une saison sexuelle
avancée de 8 semaines. Cette saison sexuelle est retardée quand les brebis sont
soumises à une température= 32°C. Ceci peut expliquer les variations annuelles
du déclenchement de la saison sexuelle dans un même troupeau (Mattoufi et
al.,2011)
*Autres facteurs :
-Le niveau alimentaire peut agir sur la saison sexuelle des brebis qui se termine
plus tôt quand ces dernières sont mal nourries.
- L’effet psychique produit par l’introduction des béliers dans le troupeau
favorise l’activité oestrienne en période d’Anœstrus saisonnier (Chemineau et
al., 2017).
-Il est évident que la race joue un rôle important dans la détermination de la
durée de la saison sexuelle.

2. Anœstrus post partum ou Anœstrus de lactation


Le cycle de reproduction de la brebis se trouve bloqué par l’anœstrus saisonnier
mais après la parturition, même si celle-ci se produit en saison sexuelle, la
reprise du comportement sexuel cyclique n’est pas immédiate. Il existe de ce fait
une période de repos sexuel appelée « Anoestrus post partum » qui est définit
par l’intervalle qui sépare la mise bas de l’apparition de la première chaleur.
2.1. Caractéristiques de l’activité sexuelle de la brebis post partum
Pour des mises bas du mois d’octobre, l’écart parturition premier œstrus relevé
sur des brebis Barbarine allaitantes est d’environ 60 jours. Juste après la mise
bas, des œstrus post-partum ou fausses chaleurs peuvent être observés sur un
certain nombre de brebis. Généralement, non accompagnés d’ovulation, ces
œstrus post-partum sont la conséquence de la production en grande quantité
d’œstrogène par le placenta. Une à plusieurs ovulations silencieuses précèdent
l’apparition du 1erœstrus. La 1ère ayant lieu 25 jours après l’agnelage, mais la
reprise de l’activité ovarienne n’entraîne pas obligatoirement la manifestation
adéquate du comportement d’œstrus chez la brebis.

2.2. Facteurs de variation de la durée d’anœstrus post-partum


Ces facteurs sont multiples. D’une manière générale, la durée de l’intervalle
Parturition- 1ère chaleur dépend de la saison sexuelle de la race. Les races à
saison sexuelle longue ont un Anœstrus post- partum plus court et sont de ce fait
plus aptes à concevoir peu après la mise bas. Il semble aussi que cette durée
diminue légèrement quand l’âge des femelles augmente, mais ce facteur n’est
pas très important pour être pris en considérations pour augmenter la fréquence
de gestation. Par contre, l’intervalle mise bas- 1eroestrus est étroitement lié au
mois de mise bas. Alors qu’il y ait de 60 jours au mois d’octobre, il passe à 75
jours environ au mois de Juin et à plus de 120 jours au mois de Février pour la
race Barbarine.
Ce phénomène est dû à une interférence entre l’Anœstrus saisonnier et
l’Anœstrus de lactation.
La durée de l’allaitement peut aussi avoir une influence plus ou moins nette sur
la durée de l’Anœstrus post-partum. Sur la brebis Barbarine et pour des mises
bas en saison sexuelle, cette durée est de 33, 48 et 60 jours selon que les brebis
sont taries 2, 45 ou 90 jours après la parturition. D’autres facteurs comme
la température, l’alimentation, l’introduction des mâles dans le troupeau peuvent
avoir une incidence directe sur la durée de l’Anœstrus post- partum.

3. Techniques de la maîtrise de la reproduction chez les ovins.


3.1. Utilisation de la PMSG (Prégnant Mare’s Sérum Gonadotrophine)
Elle provoque l’ovulation et non la chaleur. Elle est appliquée au moment des
Anœstrus (Drion et al.,1998).
3.2. PMSG + progestérone
Elle permet l’apparition des chaleurs. On aura 50 à 90% des animaux en chaleur
mais on aura 10 à 60% seulement de fertilité.
3.3. Eponges vaginales
L’éponge (un support imbibé de FGA (Acétate de FluoroGestone)) muni d’un fil
est mise dans un applicateur et introduite dans le vagin en poussant. La dose
préconisée est de 30 mg pour les adultes et un peu plus pour les moins âgées.
L’éponge munie d’un fil reste 14 jours à l’intérieur du vagin. On applique avec
l’éponge la PMSG pour augmenter la prolificité. L’utilisation des éponges a
pour but le regroupement des chaleurs en saison sexuelle, la rupture de
l’anoestrus saisonnier ou de lactation et la mise à la lutte précoce des agnelles.
Après 3 jours du retrait des éponges, 100% des brebis sont en chaleur.
3.4. Mélatonine :
C’est un implant qu’on met dans les oreilles de la brebis pour lui faire semblant
qu’on est dans la période des jours décroissants (activité sexuelle optimale) dont
l’objectif principal est la synchronisation des chaleurs.

4. Optimisation de la reproduction
La conduite actuelle permet d’obtenir un seul agnelage par an. Ceci paraît
insuffisant et nécessite la recherche d’autres alternatives pour une meilleure
productivité du cheptel ovin.
4.1. Deux agnelages par an
Cette technique n’est pas possible physiologiquement puisqu’on doit permettre à
l’utérus de se reposer et reprendre sa forme primitive.
4.2. Trois agnelages en deux ans
La technique de réalisation est illustrée par la figure 6.
(n) (n + 2)
Lutte MJ DJ SO MJ

Mise bas ON MJ FM
1 (n + 1)2 3

Figure 5: Méthode de 3 agnelages en 2 ans

4.3. Lutte précoce des agnelles


Actuellement, dans la majorité des élevages, les agnelles n’entrent en
reproduction pour la première fois que lorsqu’elles atteignent l’âge de 16-18
mois. Or, il est possible de les faire reproduire vers l’âge de 7 à 9 mois
lorsqu’elles auront le poids de 30 kg. Cette technique permet à l’éleveur de
gagner un agnelage au cours de la carrière de la femelle, de se rendre compte de
sa fertilité d’une manière précoce sans pour autant biaiser sa carrière.
Références

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Pr. ROUISSI Hamadi, né le 05/02/1958 à Melloula, Tabarka, titulaire du
Doctorat d’État en 1994 de la faculté des Sciences Biologiques de Gand
(Belgique).Actuellement Professeur de l’Enseignement Supérieur Agricole et
Directeur du Laboratoire de Recherche Scientifique(LR13AGR02) à l’Ecole
Supérieure d’Agriculture de Mateur (Tunisie). Plus de 100 articles publiés dans
des revues impactées et indexées dans ce thème de recherche. Encadrement de
plus d’une dizaine de Thèses de doctorat et de Mastères ainsi que plus d’une
centaine de PFE pour les cycles Ingénieur et Licence Appliquée. J’ai un score
RG de 23.11 et h-index : 12.
Ce livre est destiné aux éleveurs de l'élevage ovin ainsi qu,aux
responsables d'élevage dans les exploitations agricoles. ll s'agit d'un
guide pratique qui permet d'une part d'apprendre comment conduire
d'une façon rationnelle les troupeaux ovins laitiers ou à vocation Viande
et d'autre part d'améliorer la productivité du cheptel qui demeure
insuffisante.
Les auteurs de ce livre sont des spécialistes en production ovine et
disposent d'une large expérience que ce soit dans l'enseignement ou
dans I'encadrement des étudiants des cycles Licence appliquée,
lrigénieur, Mastère et Doctorat.

Pr. ROUl5Sl Hamadi, né!e0510211958 à Melloula,


Tabarka, titulaire du Doctorat d'État en 1994 de la
faculté des Sciences Biologiques de Gand
(Bel gique).Actuellement Professeur de
l'Enseignement Supérieur Agricole et Directeur du
Laboratoi re de Rec herc he Sci entif i que(LR 1 3AG R02)
à l'Ecole Supérieure d'Agriculture de Mateur
(Tunisie).

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