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Noctuelles de fraisier

Noctuelle terricole et noctuelle défoliatrice

Noctuelle terricole : l’espèce : Spodoptera littoralis

Caractéristique morphologique :

Les jeunes chenilles sont vert pâle avec une tête brunâtre. Au dernier stade larvaire, elles
mesurent entre 35 et 45 mm de long. Leur coloration varie du gris au rougeâtre ou jaunâtre,
avec une ligne médiane dorsale, bordée de chaque côté de deux lignes rouge jaunâtre ou
grisâtre et de petits points jaunes sur chaque segment. Leur face ventrale est rouge grisâtre ou
jaunâtre. Les chenilles sont facilement reconnaissables des autres espèces Spodoptera grâce
aux quatre points triangulaires noirs qu’elles ont sur le corps. Avant la nymphose, les
chenilles rampent au sol et se réfugient dans la couche superficielle. La chrysalide est brun
rougeâtre et mesure entre 15 et 20 mm de long.

Les ailes antérieures de l’adulte (Spodoptera littoralis) sont brunâtres avec des reflets
bleuâtres et un jaune paille le long de la nervure médiane. Ses ocelles sont marqués de deux
ou trois lignes obliques blanchâtres. L’extrémité avant de l’aile présente une marque noire,
qui est plus prononcée chez les mâles. Les ailes postérieures sont blanchâtres, avec les
bordures principales marron. Les adultes ne sont actifs que la nuit.

Ref : https://www.koppert.fr/defis/chenilles/ver-du-cotonnier/
Cycle biologie :

La femelle adulte de la noctuelle terricole (Spodoptera littoralis) peut pondre jusqu’à 3 000
œufs. Ils sont presque sphériques, font environ 0,6 mm de long et sont jaune blanchâtre. Ils
sont pondus en groupes (entre 20 et 500) sur la face inférieure des feuilles, le plus souvent sur
les parties les plus basses de la plante. La femelle les recouvre de poils jaune brunâtre,
provenant de son abdomen, afin de les dissimuler et de les protéger de la dessiccation.

Cycle entre 27 à 76 jours


Symptômes et dégâts :

Les chenilles terricoles, comme leur nom l’indique, agissent au niveau du sol. Elles
s’alimentent la nuit et se cachent le jour dans la terre. Elles rongent et sectionnent les racines
au voisinage du collet. Les dommages se remarquent sur chaque plant et suivent le rang.
Progressivement, les sujets sont flétris et couchés à terre. Ce sont les jeunes plantations qui
sont particulièrement vulnérables. Ces « vers gris » attaquent la betterave, le poireau, la
pomme de terre, la carotte, le persil, le fraisier et encore bien d’autres espèces.

Ces chenilles rongent le parenchyme de la face inférieure des feuilles jusqu’à l’épiderme
supérieur. Dès le 2 et 3 eme stade, elles se dispersent et creusent des trous de plus en plus
larges dans les feuilles. En fin, de développement, leur activité devient nocturne, elles se
cachent alors la journée sous les feuilles basses ou s’entourent au pied des plantes.
Noctuelles défoliatrices : l’espèce : Spoladea recurvalis

Caractéristiques morphologies :

Spoladea recurvalis est une espèce de lépidoptère de la famille des Crambidae. On le trouve
dans le monde entier y compris en Europe mais surtout sous les tropiques. Il a une envergure
de 22 à 24 mm. L'adulte vole de mai à septembre suivant les régions. Sa chenille se nourrit sur
les épinards, betteraves, coton, maïs et soja.

Ils ont généralement quatre ailes (de coloration brunâtre avec des taches blanches) et le corps
est couvert d’écailles. La tête a souvent de grands yeux composés et des palpes labiaux
proéminents. L’abdomen est composé de 10 segments dont les deux derniers sont modifiés en
pièces génitales.

La larve présente un corps pas ou peu velu, de couleur claire notamment aux premiers stades,
vert.
Cycle biologique :

Au printemps, deux situations se présentent, soit certaines noctuelles sortent de leur état
d’hibernation (œuf, chenille ou chrysalide), soit d’autres, sous forme de papillons adultes,
reviennent de migration. L’adulte femelle pond jusqu’à 1500 œufs, dès le mois de juin, soit
sur les feuilles, soit au pied des plantes. L’œuf incube pendant deux semaines environ. La
larve, petite chenille, se nourrit de végétaux et mue plusieurs fois avant d’atteindre la taille de
5 centimètres environ. Alors elle se nymphose en chrysalide, avant la transformation en un
insecte adulte très différent, c’est la métamorphose complète. Si les conditions de la saison
sont favorables, il peut y avoir une ou deux autres générations.

Cycle entre 23 à 30 jours

Symptômes et dégâts :

Les chenilles noctuelles sont véritablement polyphages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent


d’un très grand nombre de plantes. Il est rare que l’une ou l’autre d’entre elles soit inféodée à
un seul végétal. L’espèce et la nature de son comportement ravageur ont permis de classer les
noctuelles en deux groupes, celui des chenilles défoliatrices, et celui des chenilles terricoles,
ces dernières plus connues des jardiniers sous le nom de « vers gris ». L’action de toutes ces
chenilles est essentiellement nocturne. Il faut savoir aussi que ces larves proviennent aussi
bien des papillons sédentaires que des papillons migrateurs.
La lutte :

 mesure préventive : au printemps, il est conseillé de poser un voile anti-insectes, sur


les petites cultures.
 Il est encore possible de surveiller les vols par piégeage aux phéromones sexuelles et
ainsi d’éliminer les mâles sur des plaques engluées.
 utiliser des plantes répulsives des femelles de noctuelles comme l'absinthe et la
tanaisie (branches dispersées, infusion) ;
 désherber et biner régulièrement afin d’éliminer certaines mauvaises herbes pouvant
héberger ces insectes (rumex à longues feuilles, rumex petit oseille, plantain, bardane
poilue, chardon des champs, pissenlit) ;

Recommandations pour les traitements

• Lorsque l’intensité des dommages justifie une intervention, il est important de ne pas trop
retarder le traitement. Plus les vers gris sont gros, plus ils sont difficiles à éliminer (si un
traitement contre les chenilles s’avère nécessaire, il importe d’agir sur les larves encore
petites, plus sensibles aux produits phytosanitaires que les plus âgées). On considère que le
maximum d’efficacité des traitements est obtenu lorsque les chenilles ont moins de 2,5 cm (1
po). De plus, à la fin de leur développement (entre 3,5 et 4,5 cm pour la plupart des
espèces), les chenilles cessent de s’alimenter en préparation de leur nymphose. Un
traitement à ce stade est donc inutile
Les interventions effectuées sur un sol humide (après la pluie ou une irrigation) sont plus
efficaces que celles effectuées sur un sol sec :

 Assurer une bonne couverture du feuillage. En effet, la qualité de la pulvérisation est


importante car la plupart des produits agissent par contact, il faut donc suffisamment
d’impacts sur les organes aériens pour que les larves ingèrent le produit au moment de
la prise de nourriture.

 Répéter les pulvérisations tous les 8 à 10 jours selon la persistance d’action de produit
(un produit de contact agit sur 8 jours ou moins s’il est lessivé et un pénétrant, sur 15 à
20 jours), tout en alternant les substances actives car les chenilles semblent être de
plus en plus résistantes.

 Renouveler les traitements de contact après une pluviométrie de plus de 20 mm.

Réf : https://www.agrireseau.net/documents/Document_99543.pdf
Les acariens

Tetranyque urticae = tetranyque tisserand

Caractéristiques morphologiques :
Les tétranyques tisserands sont des arthropodes qui se caractérisent par une taille réduite
(Environ 400 μm), avec un corps de couleur blanc-verdâtre à rouge foncé.
Leur corps est divisé en deux régions principales : le gnathosoma et l’idiosoma. Les mâles
se distinguent des femelles par leur taille et leur forme : ils possèdent un abdomen étroit et
sont plus petits que les femelles qui présentent un abdomenarrondi.
Tetranychus urticae, ou acarien jaune commun, est un ravageur redouté de nombreuses
cultures sous serres et de plein champ

Cycle biologique
Les acariens se caractérisent par un cycle spécifique qui comprend trois stades immatures
mobiles (larve et nymphes) séparés par trois stades de mue (chrysalides) immobiles et
inactifs. Une larve hexapode issue d’un œuf, se nourrit activement avant de rentrer dans une
première phase de mue ou protochrysalide. Le 2eme stade immature ou protonymphe est
octopode et se nourrit activement à son tour, avant d’être suivi d’un second stade de mue
(deutochrysalide). Un troisième et dernier stade immature et octopode appelé deutonymphe
va à son tour se nourrir sur les organes de la plante avant de passer par une dernière phase de
mue appelée téléiochrysalide. A la fin de cette phase, les individus adultes apparaissent
donnant des mâles et des femelles.

Le développement optimal de Tetranychus urticae (durée inférieure à une semaine) se situe


entre 30 et 32 °C mais il peut se développer à des températures comprises entre 12 et 40 °C.
Les jours courts et qui se caractérisent par des températures basses et une diminution des
ressources nutritives, déclenchent la diapause pour ces acariens. Ce ravageur est caractérisé
par une croissance démographique particulièrement rapide, qui peut conduire à un
doublement de la population en un peu plus de deux jours à 24 °C, puisque la femelle peut,
au cours de sa vie, pondre plus de 100 œufs, à raison d’une dizaine d’œufs par jour à 25 °C.

La durée de développement de l’œuf à l’adulte varie selon la température. Elle est de 16


jours à 20 C° et de 7 jours à 31°C.

Symptômes et dégâts :
Les larves, les nymphes et les adultes provoquent des dégâts aux plantes hôtes en se
nourrissant de la sève des plantes. Ils se tiennent principalement sur la face inférieure des
feuilles dont ils percent les cellules et aspirent le contenu. Les cellules vidées meurent et
deviennent jaunes et sur de nombreuses plantes ces dégâts apparaissent également sur la face
supérieure des feuilles sous forme de petites taches jaunes. La destruction des cellules
entraîne une réduction de la photosynthèse, une transpiration accrue et une croissance réduite
de la plante. Les piqûres incessantes dans les cellules provoquent peu à peu le
jaunissement complet des feuilles et peuvent entraîner la mort de la plante.
Tarsonèmes : Phytonemus pallidus

Caractéristiques morphologiques:
 les acariens sont minuscules (< 0,3 mm ou 1/100 po), de forme ovale et de couleur
ambre.
 Les œufs sont de forme ovales, translucides et relativement gros, a peu près un demi
de la taille d’un adulte.
 Les masses d’œufs font penser à des tas de sel.

Biologie
Le mâle est jaune clair alors que la femelle est brun clair brillant, avec une cuticule coriace.
Les adultes mesurent entre 0,1 et 0,2 mm et ne sont visibles qu’à la loupe. On les repère
souvent grâce à leur déplacement assez rapide.
Les femelles fécondées hivernent dans les feuilles repliées, dans les bourgeons ou les pétioles.
Les populations subissent souvent une forte mortalité hivernale, supportant mal les
températures basses.

La première génération se développe en un mois, puis les générations suivantes se


succèdent tous les 10 jours. Il peut y avoir jusqu’à 7 générations par saison.
Ces acariens n’aiment pas la lumière et se réfugient toujours dans les parties le plus sombres
de la plante, là où la végétation est la plus dense, au cœur des plantes.
Dégâts et symptômes :
 Cet acarien s’attaque principalement aux feuilles et aux fruits du fraisier. Minuscules,
ce sont ses dégâts qui sont visibles par la nanification des plantes et le
rabougrissement des feuilles. 
 Les tarsonèmes déforment les tiges en s’attaquant aux extrémités et aux boutons
floraux. 
 Dans le cas des attaques limitées, la face supérieure des feuilles prend un aspect
froissé ou ondulé, parfois avec de petites pustules. Les feuilles du cœur sont d’aspect
jaune vitreux, petites, rabougries et fripées. Les pétioles ne peuvent plus se développer
normalement et la plante prend un aspect anormalement buissonnant. 
 Les attaques sérieuses conduisent à des plantes naines, qui ne se développent plus. Les
jeunes feuilles ne s’ouvrent pas complètement et les limbes et pétioles restent petits.
Les feuilles ainsi déformées finissent par jaunir puis par devenir friables et sécher.
 Le fruit du plant infesté est petit, bronzé, les graines proéminentes.

Lutte
Lutte chimique
 Plusieurs acaricides sont utilisés contre les tétranyques tisserand comme
acramites (Acramite 480 SC est un acaricide de contact et ne possède pas une activté
Translaminaire ou systémique, il agit sur tous les stades mobiles des acariens et possède
également une bonne activité sur les œufs de Tetranychus spp.),
orytis (ORYTIS ® 7,5 EW est à base d’Acrinathrine qui est un insecticide-acaricide
présente un bon effet de choc et une persistance d’action intéressante (3 à 5 semaines) etc....
 Réduire l'utilisation des insecticides pyréthrinoïdes tels que Ripcord, Matador,
Decis, etc. Ceux-ci nuisent aux acariens utiles qui limitent les populations de
tarsonème du fraisier.

Méthodes culturales
Pour préserver les auxiliaires naturels, n’utilisez pas de traitements insecticides polyvalents.
En extérieur, favorisez la venue d’auxiliaires naturels en conservant des zones refuges (bandes
fleuries, prairie naturelle, installation d’abris pour chrysopes…).
Évitez l’excès de fertilisation azotée:

 évitez l’usage de fertilisants trop riches en azote. En effet, ces derniers favorisent le
développement du feuillage et tétranyques raffolent des jeunes rameaux tendres.
 Traitez avec des huiles blanches (paraffine ou colza) à 1 % contre les espèces estivales
ou en automne avant la chute des feuilles. À renouveler si nécessaire au printemps
avant le débourrement.

(https://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/huile-blanche-insecticide.php

 C’est en effet le meilleur remède contre les ravageurs comme le tétranyque. Certaines
plantes comme l’ail, le persil, la coriandre, les orties… attirent les coccinelles,
prédateurs naturels. Ne vous limitez donc pas à la culture de plantes que vous
consommerez mais plantez ou semez également des plantes qui attireront les insectes
utiles.
Thrips
Thrips : Frankliniella occidentalis

Caractéristiques morphologiques
Ce petit insecte jaune brun, de forme effilée, d’à peine 1 mm, attaque à la fois les fleurs et
les fruits des fraises. Piqueur-suceur, il provoque le dessèchement voire l’avortement des
fleurs et des taches ternes sur les fruits, assimilées à du « bronzage ».

Les thrips sont de minuscules insectes jaune-brun, de forme effilée qui font moins de 2 mm de
long. Leurs pièces buccales peuvent râper et sucer. Les thrips s'en prennent d'abord aux fleurs.
Puis, ils s'attaquent aux fruits, à mesure que ces derniers grossissent et que les achènes se
séparent. Les symptômes du bronzage des fruits apparaissent quand les fruits issus des fleurs
centrales atteignent 5-10 mm de diamètre. Une inspection attentive du jeune fruit révèle la
présence de mouchetures nécrotiques ou de taches bronze sur les achènes (graines) et le fruit,
surtout à la jonction du calice. Le fruit tout entier risque de se couvrir de taches bronze et de
se craqueler. Les akènes sont proéminents.

Biologie
De l’œuf à l’adulte, six stades se succèdent. Les femelles adultes, ailées, pondent une
centaine d’œufs dans les fraisiers. Ils passent alors par deux stades larvaires actifs et par deux
phases nymphales inactives. Le cycle de vie complet s’étend sur plusieurs semaines : il n’est
donc pas rare de voir se succéder plusieurs générations au cours d’une même année. La durée
de développement varie de dix à trente-cinq jours selon la température. Les adultes qui
colonisent la culture sont attirés par les fleurs puis par les fruits rouges. Les larves passent
l’hiver dans le sol.
Cycle entre 10 à 35 jours

Dégâts
Les dommages causés aux feuilles sont négligeables, les fleurs et les fruits sont les organes
sensibles. Sur les fleurs Les thrips causent des dommages à différentes parties de la fleur. Les
dommages de ponte peuvent être caractérisés par des taches brunes sous les sépales, un
brunissement des pétales , des zones nécrotiques sur les étamines et à la base des styles.
Fig: Dommages de ponte de thrips sur pétales
.

Figure: Dommage de ponte de thrips sur étamines

Sur les fruits


Les thrips phytophages, larves et adultes, percent les tissus végétaux pour en sucer la sève. La
présence de bulles d’air et la dessiccation des cellules sont responsables du bronzage et du
craquage des fruits.
Les dommages sur les jeunes fruits occasionnés par les larves ou les adultes sont caractérisés
par des lésions de couleur bronze. Comme les thrips préfèrent demeurer dans un endroit
protégé, les premiers symptômes sont généralement observés sous les sépales. Cependant, à
une densité de thrips plus élevée, les dommages peuvent s’étendre autour des akènes. La
présence de taches noir-brunâtre sur les akènes est aussi associée à la présence de thrips. Le
fruit immature endommagé résulte en un fruit mature d’apparence terne, mou, craquelé dont
les akènes sont proéminentes. La conservation de ces fruits s’en trouve réduite Les
symptômes seraient plus sévères sur des cultivars à fruits de couleurs claires.
Figure : Dégâts de bronzage par les thrips sous les sépales

Si l’infestation survient sur des fruits rouges, les dommages seront localisés dans les
dépressions entourant les akènes. Les thrips se nourrissent sur les fruits rouges n'entraînent
généralement pas des dommages apparents ou une diminution de la durée de conservation des
fruits

Figure: Dommages de thrips sur fruits rouges

Dépistage des thrips


L’installation de pièges collants en bordure de champ permet de détecter le moment, la
provenance et l’intensité des infestations. Les pièges collants blancs ont attiré plus de thrips
sur l’ensemble de la saison, mais pendant le premier mois d’émergence un plus grand nombre
d’adultes ont été capturés sur les pièges jaunes. Les pièges collants ont le désavantage de
capturer seulement les adultes. La corrélation entre les captures et la population doit être
interprétée avec précautions Cette méthode est intéressante pour surveiller les arrivées
massives de thrips en bordure de champ et est utilisée pour étudier l’activité de vol des
adultes. Une connaissance du moment, de la direction d’arrivée, de la hauteur de vol pendant
la saison et du milieu environnant peut faciliter l’établissement de barrières autour de la
culture
Pour mesurer les densités de thrips sur les plants, différentes méthodes peuvent être utilisées.
Le stade fruit vert étant le plus sensible, le plus grand effort de dépistage devrait être mis sur
les fleurs pour prévenir les dommages

Surveillance et seuils

-Secouer les inflorescences au-dessus d'une assiette ou d'un plateau blanc. Quand les
thrips jaunes pullulent, voir si les fruits sont endommagés.
-Examiner à la loupe le calice des petits fruits verts à la recherche de thrips et d'une
teinte rouille sur le fruit.
-Seuil : 2 thrips/fleur (lutte bio) 10 thrips/fleur (lutte chimique)

Lutte biologique
 Évitez de laisser vos plants de fraises avoir soif, ça les rend plus fragiles.

 L’ail est un répulsif contre eux, installez au moins 1 pied au milieu de vos plants de
fraises. 
 Semez des engrais verts comme le trèfle ou le lin entre vos rotations. Ne faisant pas
partie des plantes appréciées de ces insectes nuisibles, ces cultures rompent leur cycle.

 Les pièges chromatiques bleus : la couleur attire les adultes, qui se retrouvent collés
sur le panneau. Celui-ci sera remplacé une fois plein. On peut installer 1 piège pour 10
m², jusqu’à 50 m². 
 La pluie peut laver plus de 90% des thrips et tuer ceux qui sont au sol, ce qui peut
expliquer que les populations de thrips sont plus élevées après une longue période sans
pluie. La cuticule de l’insecte est ramollie par l’eau, ce qui augmente le risque qu’il
soit blessé par les particules de sol. Après une pluie, les individus peuvent également
rester prisonnier de l’eau. Le temps passé sous l’eau entraînant 50% de mortalité des
larves de deuxième stade, des pupes et des adultes est respectivement de 45, 40 et 21
heures. La culture sur paillis de plastique peut favoriser la survie des thrips lors
d’épisodes de pluie, car l’eau s’y évapore plus rapidement que sur le sol, ce qui
diminue le temps de submersion des thrips qui affecte leur déplacement et
alimentation.

Lutte chimique
Les traitements chimiques contre ces insectes nuisibles sont limités car ils sont résistants et
généralement difficiles à atteindre bien cachés sous les feuilles et les fleurs.
Quels insecticides pour les thrips ?

 Au Canada, la matière active est le spinetorame, est le seul insecticide homologué


pour lutter contre les thrips dans les fraisières. Le délai d’application avant la récolte
est d’un jour, et le produit peut être appliqué jusqu’à trois fois pendant la saison, en
respectant un délai minimum de trois jours entre les applications.
 Les pyréthrinoïdes de synthèse : deltaméthrine, alphaméthrine, alpha-cyperméthrine,
acrinathrine. Insecticides à large spectre, ils sont assez polyvalents et agissent contre
un grand nombre de ravageurs, dont les thrips. Ils ont une toxicité sélective ciblant
principalement les insectes, mais attention aux chats et aux animaux à sang froid. 
 L’abamectine est issu d’une fermentation microbienne. Cet insecticide agit par
ingestion pour les thrips. À large spectre, il fait partie de la famille des Avermectines.

 Au Royaume-Uni, l’abamectin (DYNAMEC), le thiacloprid (CALYPSO), le spinosad


(TRACER), un adjuvant de silicone (BREAK-TURU S 240), le methiocarb
(MESUROL), la pyréthrine (PYRETHRUM 5EC), le flonicamid (TEPPEKI), le
clothianidin (DANTOP), le teflubenzuron (NEMOULT) et l’acetamiprid (GAZELLE)
ont été comparés. Le MESUROL, une formulation de molluscicide et de l’insecticide
methiocarb, avait réduit le nombre de thrips de 75% 12 jours après le 2e traitement (7
jours entre chaque traitement). Tandis que TRACER+BREAK-THRU S 240,
TRACER, GAZELLE et DYNAMEC avaient réduit la population d’environ 50%.
Quant à BREAK- 18 THRU S 240, il augmente l’efficacité du TRACER (Agriculture
and Horticulture Development Board, 2009).
Quels insecticides biologiques pour les thrips ?

 Les pyréthrines végétales, issues des fleurs de certaines Astéracées, sont autorisées
en culture biologique. Agissant par contact, elles paralysent le système nerveux des
insectes
 L’huile essentielle d’orange douce : ce sont les terpènes qu’elle contient qui
détruisent la cuticule protégeant les tissus mous du corps des insectes.
 Le spinosad est issu d’une bactérie, Saccharopolyspora spinosa. Il est autorisé en
agriculture bio depuis 2008, mais il est également toxique envers les pollinisateurs et
certains autres auxiliaires, donc à utiliser avec précaution.
 La terre de diatomée : la diatomée est une algue dont le squelette externe est
composé de silice. Réduite en poudre très fine elle est utilisée contre de nombreux
insectes nuisibles. Elle agit par contact, par sa capacité d’absorption de l’eau et des
lipides des insectes.
Les charançons de fraisiers

Autonome de la fleur de fraisier : Anthonomus rubi

Caractéristiques morphologies

C’est un minuscule charançon qui peut faire de gros dégâts sur les fraisiers ou les framboisiers
Taille : c’est un très petit charançon, il mesure entre 2 et 4 mm.
Forme, allure : il a une allure typique de charançon : un long rostre légèrement courbé vers le
bas et sur lequel sont insérées les antennes coudées qui ont un scape (long premier article) et
un flagelle multi-articulé. Ces antennes sont insérées au niveau du tiers apical du rostre. Il est
noir mat mais recouvert d’une fine pubescence grise. Le pronotum est densément mais
finement ponctué. L’écusson est blanc. Le corps est assez court et recouvert par les élytres
striés.

BIOLOGIE :
Alimentation : les adultes se nourrissent des jeunes feuilles et des fleurs du fraisier, du
framboisier, de la ronce, du rosier et de l’églantier. Les larves se trouvent sur les mêmes
plantes mais elles se développent dans les boutons floraux.
Reproduction : il n’y a qu’une génération par an. Les adultes apparaissent au printemps,
s’accouplent et les femelles pondent un œuf par bouton floral. Pour cela, elles perforent le
bouton avec leur rostre et pondent sur les étamines ou les anthères. Elles incisent ensuite le
pédoncule floral ce qui arrête la circulation de la sève. Le bouton floral se dessèche et reste
pendu ou tombe au sol (d’où le nom de « coupe-bouton). Les œufs sont blancs, lisses et
brillants et mesurent 0,5 x 0,35 mm. La larve éclot au bout de 5 à 7 jours, elle est blanche
avec la tête brune et elle est recourbée. Le développement larvaire dure environ 26 jours et la
larve se nymphose dans le bourgeon floral. L’adulte émerge une semaine plus tard. C’est lui
qui hiverne en s’abritant près du sol ou sous une écorce.

Période d’activité :

Les adultes s’activent au début du printemps, surtout après plusieurs nuits douces. Les
dommages se poursuivent jusqu’à ce que les boutons s’ouvrent.

Dommages
L’anthonome cause d’importants dégâts sur le fraisier au moment de la ponte. On observe une
coupe franche des pédoncules des boutons floraux et des trous dans les pétales de fleur. Les
boutons attaqués se fanent et se dessèchent pour finalement tomber au sol. Il en résulte une
diminution du rendement des fraisières. Les populations et l’importance des dégâts
augmentent avec l’âge de la plantation.

Prévention
• L’élimination des mauvaises herbes, surtout les dicotylédones ou les plantes très florifères,
enlève un habitat de choix pour l’anthonome.
• Labourer le champ aussitôt la dernière cueillette terminée, à la fin de la dernière année de
production. Laisser le champ en jachère ou planter une culture différente, surtout si des fraises
seront cultivées à nouveau
• Effectuer une rotation de cultures d’au moins 2 ans.
Contrôles et lutte

Dès que les premiers boutons floraux sont visibles et que la température dépasse 18° C, les
adultes et les premiers dégâts peuvent être observés. L'intensité de l'attaque est mesurée
par le pourcentage de fleurs coupées. Un seuil unique de tolérance ou de dégâts ne peut pas
être fixé, car il dépend de la quantité de fleurs par plant pour chaque variété. Une forte attaque
peut avoir un effet positif sur des variétés très florifères, car les fruits restants deviennent plus
gros. Au contraire, 5% de boutons floraux coupés peuvent conduire à une perte de récolte sur
des variétés à faible floraison. Pour atteindre une bonne récolte, il faut maintenir au minimum
30 à 50 fleurs par plant. La lutte contre ce ravageur est difficile: le problème doit dans la
mesure du possible être résolu par le choix de la variété. Si une lutte chimique est nécessaire,
des insecticides appropriés peuvent réduire les attaques. Ils doivent être employés au début de
la floraison, et cela seulement si le seuil de tolérance choisi en fonction de la variété est
dépassé.

Lutte biologique
Le distributeur d'attractif contient une phéromone d'agrégation à 3 composants, produite par
des mâles et des substances volatiles végétales qui attirent les adultes d'Anthonomus rubi.
Placez les pièges au niveau du sol et tenus à la verticale. Les charançons entrent en volant ou
en marchant.
Le déploiement des pièges en bordure de champ à côté des haies où les charançons sont
susceptibles d'avoir hiverné donnera une alerte précoce en début de l'invasion des cultures.
Pour les tunnels, des pièges doivent être installés aux extrémités, près de l'entrée, là où les
charançons sont susceptibles d'entrer par les haies ou les cultures infectées adjacentes.
Les pièges peuvent donner de bon résultat s'ils sont déployés en continu tout au long de la
saison. On sait qu'ils capturent les adultes nouvellement émergés (qui sont en diapause
reproductive) en juillet-août et appauvriront les populations tout au long de la saison de
croissance s'ils sont déployés en continu
Type de piège à installer : Avec ce type de phéromone, il faut utiliser un piège SUPREMA +.

Piège pour la capture et le suivi d'Anthonomus rubi basé sur une phéromone sexuelle
attractive (non incluse) et un système de capture en entonnoir.

Contenu : un piège utilisable pendant plusieurs années

Dosage : De 1 à 6 pièges par hectare

Utilisation : Montez le piège et activez-le avec la phéromone correspondante Anthonomus


rubi (à acheter séparément) puis positionnez-le au sol près des fraises. La phéromone doit être
remplacée toutes les 4 à 6 semaines maximum. Lors du changement, vérifiez le nombre
d’insecte capturé.

Retirez le piège à la fin de l'été.

Charançons de racine de fraisier : Otiorhynchus ovatus

Caractéristiques morphologie
Le charançon de la racine du fraisier (Otiorhynchus ovatus) est un ravageur général. Ce
charançon qui ne vole pas s'attaque au feuillage des plantes en y faisant des petits trous tandis
que sa larve s'attaque aux racines. Les plants deviennent chétifs éventuellement. L'adulte est
brun-rouge avec un bec noir et mesure environ 7 mm de long.
Biologie
Les charançons ont une génération par an. Les charançons adultes ne peuvent pas voler et
pondent des grappes d’œufs à la surface du sol ou juste sous la surface du sol de juin à
septembre. Le charançon noir de la vigne et les charançons de la racine du fraisier se
reproduisent de manière asexuée, ce qui signifie que tous ces charançons sont des femelles et
sont capables de pondre des œufs. Les charançons hivernent pendant leur stade larvaire et se
nourrissent des racines des plantes hôtes comme les fraises lorsque les températures le
permettent. Les larves se pupifieront à la fin du printemps et deviendront des coléoptères
adultes au début de l’été pour redémarrer ce cycle de vie.

Les adultes otiorhynques sont des insectes nocturnes, ils sortent la nuit pour se nourrir des
feuilles, des bourgeons et parfois des jeunes écorces. En journée, ils restent cachés
généralement entre la terre et la paroi des pots, sous le paillage ou des planches, dans la litière

Une des particularités de l’otiorhynque est que sa population est uniquement composée de
femelles qui se reproduisent par parthénogenèse : Elles n’ont pas besoin d’être fécondées pour
pondre et donne naissance à des femelles uniquement. Cette méthode de reproduction entraîne
rapidement une forte infestation.
Une femelle vit en moyenne de 5 à 12 mois (parfois jusqu’à 3 ans), durant cette période elle
peut pondre jusqu’à 3000 œufs ! Les œufs mettent une dizaine de jours avant d’éclore. Les
larves qui en sortent vont se nourrir de tubercules et racines durant plusieurs mois avant
d’entrer en diapause hivernale. Au début du printemps ces vers blancs se changent en
nymphes qui donneront naissance à de jeunes adultes.

Dégâts
Le charançon de la racine du fraisier est un important ravageur dans les cultures de fraises.
Les adultes se nourrissent sur le pourtour des feuilles, mais causent généralement peu de
dégâts. La grande majorité des dommages sont causés par les larves, qui se nourrissent des
racines et du collet des fraisiers. Leur activité d'alimentation à l'intérieur des parties
souterraines de la plante cause un affaiblissement de celles-ci et parfois leur mort. On peut
détecter la présence de larves à l'intérieur des racines par la présence de fèces rougeâtres en
périphérie d'un trou circulaire.
Les adultes se nourrissent uniquement des parties aériennes des plantes, les dégâts sont avant
tout d’ordre esthétique. Ils s’alimentent des bordures des feuilles en faisant des encoches
semi-circulaires (Feuilles poinçonnées). Les bourgeons et écorces vertes des arbustes et
jeunes arbres peuvent aussi être attaqués.
L’apparition des ces symptômes doivent néanmoins vous alertez. Les larves qui se trouvent
dans le sol se nourrissent dans un premier temps de matière organique puis de racines. Elles
peuvent même s’attaquer à la base des tiges. Les plantes privées de leurs racines ne sont plus
correctement alimentées en eau. La croissance est stoppée, les feuilles jaunissent, flétrissent et
la plante se dessèche. On peut noter qu’une seule larve peut tuer une plante lorsque la base
des tiges commence à être atteinte.
En prévention
Lors d’un achat de plantes sensibles aux otiorhynques contrôlez si les feuilles ne présentent
pas les dégâts caractéristiques des adultes (Feuilles mangées, dentelées en périphérie,
poinçonnées …).
Au moment de planter, vérifiez qu’il n’y ait pas des vers blancs dans les racines de la motte.
Le développement des otiorhynques est favorisé par de fortes chaleurs et une sécheresse.

En curatif
Dans le cas d'une forte attaque, il est possible de pulvériser sur les plantes une solution à base
de nématodes auxiliaires (Heterorhabditis megidis et Heterorhabditis bacteriophora), qui se
présente sous forme de poudre à diluer dans de l'eau, dès que la température au sol le permet
(12°C). Les périodes propices aux pulvérisations sont avril/mai et août/septembre, et toute
l'année en intérieur.

Plusieurs plantes sont réputées répulsives contre cette espèce : le romarin, le thym, l’ail.

 En observant leurs feuilles : si les bords de ces dernières sont crénelés, formant un
motif de dentelle, c'est qu'elles ont très certainement subi une attaque d'otiorhynques.
Ce sont les adultes qui « poinçonnent » ainsi le feuillage (on appelle d'ailleurs «
poinçonneurs des lilas » les otiorhynques qui ont envahi le lilas). Ils s'attaquent aussi
parfois aux grandes nervures ainsi qu'à l'écorce des jeunes rameaux, ce qui ralentit leur
croissance. 
 Regardez également le système racinaire d'un plant arraché, pour en avoir la
confirmation. Car ce sont les larves qui causent le plus de dégâts au niveau des
racines, qu'elles mangent en commençant par les plus fines. Elles s'attaquent ensuite
aux racines ligneuses ou aux tubercules. Elles sont capables de dévorer entièrement le
système radiculaire jusqu'au collet. Invisible au début, l'attaque se manifeste par un
flétrissement d'une partie de la plante, voire de la plante entière comme si elle avait
subi un stress hydrique. 
Vers blancs
Caractéristiques morphologiques

Les vers blancs possèdent une capsule céphalique havane ou brune, ont le corps arqué en
forme de C et sont munis de six fortes pattes épineuses. Ces insectes pondent leurs œufs dans
les endroits herbeux. Les œufs éclosent, donnant naissance à des larves, ou vers blancs, qui se
nourrissent aux dépens des racines. Dans les fraiseraies, les dommages causés par les vers
blancs comprennent le rabougrissement des plants et des racines tronquées. Les dommages se
manifestent surtout dans des sols légers où la culture des fraises succède à des pâturages,
à des pelouses ou parfois à une culture de graminées.

La larve du hanneton se reconnaît à sa forme arquée, son corps blanc-jaunâtre qui comprend
une extrémité postérieure noire, sa tête rousse bien marquée et ses pattes assez longues. Une
fois devenu adulte, il mesure de 20 à 30 millimètres, et ressemble à un coléoptère noirâtre, à
élytres marron.

Biologie
Les adultes du hanneton commun sont actifs vers la fin de mai et le début de juin. Les adultes
du hanneton européen le sont en juin et ceux du scarabée japonais le sont vers la fin de juillet
et en août. Les œufs sont déposés dans des zones herbeuses. Les œufs éclosent, donnant
naissance à des larves, ou vers blancs, qui se nourrissent aux dépens des racines. Les dégâts
causés par les larves du hanneton européen et celles du scarabée japonais se produisent à la
fin de l'été et à nouveau le printemps suivant, jusqu'à ce que les adultes émergent. Les larves
du hanneton commun restent dans le sol pendant trois ans, se nourrissant de racines pendant
toute la saison de croissance.
Dégâts

 Présente d’abord un ralentissement, voire un arrêt de la croissance.


 Puis la plante jaunit et dépérit.
 Voit ses racines et son collet mordus et rongés, voire sectionnés, s’il s’agit de jeunes
plants.
 Les vers blancs sont visibles à proximité des racines. Les conséquences peuvent se
traduire par la destruction totale des jeunes cultures.
 En effet, les larves se situent au niveau du sol, elles ne grimpent pas sur les feuilles et
se contentent de ce qui se trouve au sol. Observez les racines et le collet, c'est-à-dire la
partie de la plante située entre les racines et la tige. Si ces zones sont grignotées, voire
complètement sectionnées sur de jeunes plants, il s'agit probablement d'une attaque de
vers blancs.

Note de surveillance
Lorsqu’on trouve des plants chétifs ou étiolés, affaissés ou morts, on dit vérifier s’il y a des
lésions sur les racines et des vers blancs dans le sol alentour. Les plantations de première
année sont particulièrement sensibles aux attaques des vers blancs.

Seuils d’intervention
Aucun seuil n’a été établi. Dans les nouvelles plantations de fraisiers, un seul ver blanc peut
s’attaquer à trois ou quatre plants.

Dépistage
Pour dépister les vers blancs, il est recommandé de creuser un minimum de cinq trous
(environ de 30 cm x 30 cm, de 7 à 10 cm de profondeur) par champ. Il est recommandé
d’intervenir si chaque trou comporte au moins cinq larves. Si certaines zones du champ sont
très affectées, il est préférable de concentrer le dépistage en bordure de ces zones, là où les
larves sont plus actives.

La lutte

Adopter des pratiques culturales qui permettent de diversifier l’environnement pour favoriser
les prédateurs et les parasitoïdes (haie brise-vent, culture intercalaire, bande fleurie, etc.)

Mesures curatives :
Le travail du sol peut tuer ou exposer les larves aux prédateurs Les traitements de semences
peuvent être utilisés dans les champs avec un historique de dommages
Taupin

Caractéristiques morphologiques
Le taupin est un insecte dont la larve, aussi appelée "ver fil de fer", parasite de nombreuses
cultures, notamment les salades, les fraisiers, les pommes de terre et les légumes racines.
Le taupin est un petit insecte coléoptère, dont la couleur varie du brun-noir au jaune ; la
plupart du temps, ceux qui causent des dommages aux cultures sous nos latitudes sont brun
clair à brun foncé, avec des élytres finement striées. La longueur de l'insecte peut atteindre 2
cm. Les taupins ont la particularité de pouvoir se projeter en l'air lorsqu'ils sont sur le dos, afin
de retomber sur leurs pattes.

La larve
Ce ne sont pas les taupins adultes qui sont redoutés au potager, mais plutôt leurs larves,
également appelées "vers fil de fer". Elles ressemblent effectivement à des vers (mais
possèdent 3 minuscules paires de pattes), et sont aisément reconnaissables à leur couleur
jaune paille, leur forme très allongée (0,5 à 2 cm de long) et leur carapace plutôt rigide et
nettement segmentée.
Cycle de vie du taupin
Les œufs sont déposés dans le sol, à quelques centimètres de profondeur. Les larves y vivent
durant plusieurs années (sauf pour A. sordidus dont le cycle de développement peut s'achever
en une seule année), puis deviennent des nymphes. Elles s'installent alors à une profondeur
pouvant aller jusqu'à 60 cm et émergent du sol au printemps à l'état adulte.
Les larves sont sensibles au froid (elles restent enfouies durant tout l'hiver jusqu'à ce que la
chaleur du printemps réchauffe le sol), mais aussi à la sécheresse : par temps sec, elles
quittent la surface du sol et vont chercher l'humidité en profondeur.
Dégâts de larves de taupins
Les dégâts sur les végétaux sont ainsi observés essentiellement au printemps (mai-juin) et à la
fin de l'été (août-septembre). D'une manière générale, un sol humide et/ou humifère leur est
favorable.
La larve du taupin se nourrit des racines des végétaux, ainsi que des tubercules. Les plantes
atteintes dépérissent (salades flétries, par exemple) ou en tout cas ne sont guère productives,
et les récoltes sont compromises (perforations causées par les larves dans les pommes de terre,
les légumes racines...). Une faible infestation peut rester supportable, mais lorsque la pression
parasitaire est trop élevée, des mesures s'imposent.

Plantes sensibles
Le taupin est polyphage, c'est-à-dire qu'il peut s'attaquer à de nombreux végétaux, avec une
préférence pour la pomme de terre, les légumes racines (carotte, panais, betterave, navet...),
les salades, l'asperge, le fraisier et les plantes à bulbes.

Lutter contre le taupin


Jouez en premier lieu la carte de la prévention, en effectuant une rotation des cultures au
potager et en réalisant éventuellement un apport de chaux (les taupins n'apprécient pas les sols
calcaires)
En traitement curatif, il y a la solution de l'insecticide du sol (pas du tout écologique, et,
comme tous les pesticides chimiques, à déconseiller), ou, moins radical mais tellement plus
respectueux de la biodiversité,
Le piégeage : découpez des pommes de terre en rondelles, plantez-les dans le sol, et
relevez vos "pièges" tous les 2 jours. Cette méthode vous permet d'une part de vérifier si
votre sol est infesté, et d'autre part de ramasser les larves afin de les détruire (il y a en effet de
fortes chances pour que les larves de taupin s'intéressent davantage aux pièges qu'à vos
cultures).
Limaces/Escargots

Caractéristiques morphologies

Les limaces qui n’ont pas de coquille mesurent de 1 à 15 cm selon les variétés. Elles ont un
corps mou et visqueux et sont de couleurs divers allant du noir au roux en passant par le gris
ou le blanc.

Elles se composent d’une tête avec 4 tentacules mobiles tactiles et olfactives, dont 2 portent
les yeux. C’est grâce à leur système olfactif qu’elles repèrent leur nourriture ou fuient
certaines plantes. Leur bouche avec 2 mâchoires garnies de petites dents est adaptée à la
texture tendre des jeunes pousses.

Après la tête vient le manteau (ou bouclier) avec son orifice respiratoire, mais pas de coquille
comme chez l’escargot. Toute la partie ventrale est constituée par le pied qui leur permet de se
mouvoir. Les limaces ne peuvent se déplacer sans le mucus qui leur permet de glisser et qui
est produit par une glande située à la base du pied.

Escargots

Caractéristiques morphologies

Bien connus également, que ce soit le petit gris ou le gros escargot de Bourgogne, ils se
différencient essentiellement des limaces par la présence d’une coquille dans laquelle ils
peuvent se réfugier en cas de danger ou de conditions climatiques hostiles.
Protégés de la déshydratation par un voile muqueux, ils peuvent alors entrer en hibernation,
d’où ils ressortent lorsque les conditions redeviennent favorables.

Alimentation et mode de vie

Les petites limaces grises absorbent quelques dizaines de mg de nourriture par jour alors que
les grosses limaces rousses peuvent en consommer jusqu’à 10 g.

Ils ont besoin de mucus pour se déplacer et ne peuvent en produire que par forte humidité.
C’est pourquoi ils ne sortent et ne se déplacent qu’en cas de pluie ou d’arrosage, ainsi que le
soir, la nuit et le matin, à la fraîche, lorsque le sol est encore relativement humide.

Ne supportant pas des températures trop basses (ils meurent en dessous de 3 °C) ils
s’enfouissent dans la terre dès les premiers froids. Ce n’est qu’à partir de 18 °C environ qu’ils
prolifèrent.

Reproduction :

 Ils sont hermaphrodites, mais pas simultanément, les organes mâles apparaissant avant
les organes femelles. 
 Une femelle peut pondre jusqu’à une centaine d’œufs, répartis par paquets de 10 au
moins, qu’elle dépose dans un trou creusé dans le sol ou sous un abri en surface.
 La durée d’incubation de ces œufs peut varier selon les conditions climatiques de
quelques semaines à 4 mois, rendant ainsi possible la naissance de 1 à 2 générations
par an.

Mobilité :

 Habituellement, si la nourriture est suffisamment abondante, les limaces et escargots


ne se déplacent guère plus de 50 cm par jour.
 Par contre, par temps humide et s’ils recherchent de la nourriture, leur déplacement
peut atteindre 6 à 7 m chaque jour.

Environnement idéal :

Ils apprécient :

 Un air et un sol assez humides ;


 Une température comprise entre 15 et 20 °C ;
 Un sol aéré ou argileux, recouvert de débris végétaux, de résidus de récolte ou de
paille. 
Détectez la présence des limaces et escargots

Très peu de plantes échappent au grignotage des limaces ou des escargots. Vous distinguerez
facilement leur présence :

 Semis dévastés ;
 Jeunes plants de salade dévorés ;
 Fraises à demi mangées ;
 Haricots verts coupés à ras de terre ;
 etc.

Ces ravageurs sont capables, pour certains, d’ingurgiter en une nuit l’équivalent de plusieurs
fois leur poids. Plus que leur taille, qui peut atteindre de 1 cm (courant) à 15 cm (très
rare), c’est leur nombre qui entraînera l’ampleur des dégâts.

Les petits escargots blancs de Provence quant à eux, extrêmement nombreux lorsqu’il fait très
chaud, montent se réfugier à l’extrémité des plantes pour se protéger de la chaleur du sol. Très
spectaculaires par leurs agglutinations blanches, ils finissent par recouvrir toute l’extrémité
des rameaux, empêchant le développement des bourgeons ou des « yeux ». Là encore,
repérer leur présence sera donc très facile.
Lutte préventive :

Plusieurs moyens simples et naturels vous permettent d'éloigner ces ravageurs :

 Tenez éloignés de vos plantations les tas de compost, les herbages étendus, et autres
abris possibles de limaces et escargots (tas de bois, de pierres, etc.).
 Les limaces détestent un certain nombre de plantes courantes telles que le persil, et
salade. Plantez-en, en barrière assez large autour de vos cultures à protéger.
 Les limaces ayant besoin d'humidité pour se déplacer, des barrières de couvre-sols
desséchants tels que sciure, copeaux de bois, cendre, tout ce qui peut gêner les
limaces dans leur progression est à étaler sur le sol, autour des plants et sur de larges
surfaces ; peuvent les tenir éloignées un moment, mais sont à renouveler à chaque
pluie.

 De même, des paillis d'aiguilles de pin ont un certain effet (Comme tous les
paillages, les aiguilles de pin empêcheront la croissance des mauvaises herbes,
maintiendront l'humidité du sol et protègeront les racines des coups de froid. Elles
limiteront également l'érosion du sol, repousseront limaces et escargots et enrichiront
le sol en matière organique (humus), une fois décomposées.)

 Repousser limaces et escargots par les odeurs : Limaces et escargots ont l'odorat
sensible. Certaines plantes, telles que l'ail, le bégonia ou l'achillée les
éloignent. Alternez les plants que vous cultivez et ces plantes odorantes est une
solution

Éliminez les limaces sans produits

 Installez des pièges à limaces

Pour ramasser efficacement les limaces, il convient de les rassembler d'abord pour les
éliminer ensuite.

 Ramassez à la fraîche

C'est envisageable si la taille de votre jardin est modeste et si le nombre de ravageurs est peu
nombreux. Pratiquez-le lorsque les limaces se déplacent, soir ou matin et après la pluie.

La lutte chimique

Vous trouverez dans le commerce des anti-limaces dans différentes marques conditionnés
sous forme de granulés à répandre autour des plantes à protéger.

Produits conventionnels
Cependant ces produits sont composés de métaldéhyde, un produit très toxique pour le
hérisson, les animaux domestiques et l’homme qui risquent l'empoisonnement. Préférez un
produit qui contient du Bitrex qui est un additif dont la très forte amertume permet d'éviter les
risques d'absorption par l'homme et par les animaux domestiques. Le produit risque aussi
d'empoisonner le sol en se décomposant.

Produits utilisables en agriculture biologique


Plus récemment des granulés à base de ferramol ont fait leur apparition. Ils sont utilisables
en agriculture biologique et surtout ils sont sans danger pour les hérissons, animaux
domestiques et pour l'homme. Ils agissent en bloquant la production de mucus qui permettent
aux limaces de se déplacer et ils sont par ailleurs sans toxicité pour les cultures environnantes
et pour le sol.
Ces produits résistent à l'humidité et dure ainsi plusieurs semaines. Vous constaterez leur
efficacité très rapidement.
Répandez les granulés de préférence un soir par temps humide ou après une bonne averse. A
renouveler autour des pousses n'ayant pas atteint une dimension suffisante pour résister aux
assauts.
Les aromatiques ont toutes un pouvoir répulsif sur les nuisibles. Leurs
racines diffusent des substances repoussantes pour les nématodes. Profiter
de l’odeur forte des aromatiques à feuillage, ainsi que des alliacées (ail,
échalote, oignon, poireau) pour créer des confusions olfactives qui
perturbent les ravageurs : disséminer ces plantes entre les cultures (surtout
carotte, chou, tomate).

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