Vous êtes sur la page 1sur 49

RESUME DU MODULE

• Dans un 1er temps quelques concepts utilisés en matière de protection


du cotonnier ont été définis : insecticides, herbicides, matières actives,
nuisibles, contamination, intoxication, rémanence, seuil….
• Ensuite le module a été structuré en trois grandes parties:
• La description sommaire des principaux ravageurs du cotonnier et de
leurs dégâts ;
• Les méthodes de lutte contre les ravageurs du cotonnier.
• La lutte chimique contre les adventices.
Protection phytosanitaire du cotonnier en
zone CMDT

Objectif de Formation
• A la fin de la session les participants seront capables : d’expliquer les
méthodes et techniques de protection phytosanitaire du cotonnier.
Introduction

• Le cotonnier est l’une des cultures les plus sujettes aux dommages provoqués par de
nombreux ravageurs. En effet, plus de 1300espèces de ravageurs sont recensés dans le
monde dont environ 500 en Afrique de l’Ouest.
• Les pertes de récolte dont ils sont responsables, sont variables selon les pays et les
années et évaluées en moyenne à 35% du potentiel de production.
• Les principaux ravageurs du cotonnier peuvent être répartis selon les stades
phénologiques de la plante :
- Les ravageurs des racines.
- Les ravageurs des organes végétatifs.
- Les ravageurs des organes fructifères .
DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS ET NOTIONS DE BASE
SUR LA PROTECTION PHYTOSANITAIRE DU COTONNIER EN
ZONE CMDT
• Pesticide: Un pesticide est une substance ou une association de substances
pouvant permettre de repousser, détruire ou combattre les ravageurs des
cultures et des adventices. C’est l’appellation commune des fongicides,
herbicides et insecticides.
• Insecticide : Un insecticide est une substance chimique ou naturelle,
employée pour repousser ou détruire les insectes jugés nuisibles.
• Herbicide : Un herbicide une substance destinée à lutter contre les
mauvaises herbes.
• Fongicide : Un fongicide est un produit utilisé pour protéger les semences.
• Matière active: C’est le principe actif des pesticides.
 Carence : La carence est le déficit en éléments nutritifs du sol se manifestant par un mauvais
développement des plantes.
 Ravageurs : Les ravageurs sont des nuisibles (insectes, chenilles, etc…) qui s’attaquent aux différents
organes des plantes en compromettant dangereusement sa production et sa qualité.
 Maladie : La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d’un organisme vivant animal
ou végétal.
 Dose : La dose est la quantité de produit à l’unité de surface ou de volume à traiter.
 Contamination : La contamination est la pénétration d’un produit dans l’organisme à l’excès en provoquant
une perturbation physiologique.
 Intoxication aiguë : est une contamination forte et isolée dont les symptômes apparaissent peu de temps
après.
 Intoxication chronique : est une contamination répétée à faibles doses, ce qui aboutit à une accumulation du
produit dans le corps.
 Traitement classique calendaire : se définit comme une méthode de protection phytosanitaire dont le
principe consiste à faire le traitement calendaire à la dose pleine avec un intervalle de 14 jours.
 Lutte étagée ciblée(LEC) : se définit comme une méthode de protection phytosanitaire dont le principe
consiste à faire le traitement calendaire à la demie dose chaque 14 jours alterné avec des séances d’observation.
 Traitement sur Seuil(TS) : est l’utilisation des insecticides dictés par la
présence effective d’un ou plusieurs ravageurs, et à des niveaux tels que leur
existence entraîne des pertes de récoltes significatives.
 Seuil : En protection phytosanitaire le seuil est le niveau d’infestation d’une
parcelle de culture par un ou plusieurs ravageurs à partir duquel le traitement
est indispensable.
 Gestion intégrée de la production et des déprédateurs(GIPD) : est la
combinaison de l’ensemble des bonnes pratiques agricoles.
 Spectre d’action : est l’étendue de l’efficacité d’un pesticide.
 Rémanence d’un pesticide : est la durée de l’efficacité d’action d’un
pesticide après son application.
V - LA RECONNAISSANCE DES
PRINCIPAUX RAVAGEURS DU
COTONNIER
Les ravageurs s’attaquent à toutes les parties du cotonnier (graines, racines,
tiges, feuilles, boutons floraux, fleurs, capsules, fibres).
Le cotonnier est une plante très parasitée par plusieurs ennemis notamment les
Insectes. Ces insectes sont classés en trois groupes : les Phyllophages, les
Carpophages et les Piqueurs- Suceurs
5 – 1 Les Phyllo phages

• Les Phyllophages sont des insectes qui attaquent les feuilles. on les
appelle aussi des défoliateurs. Les principaux Phyllophages qu’on
rencontre sur le cotonnier au Mali sont :
• Syllepte derogata ou Haritalodes derogata
• Cosmophila flava ou Anomis flava
• Spodoptera littoralis
5.1.1 - Le Syllepte derogata : ou Haritalodes derogata

• C’est une espèce défoliatrice en Afrique tropicale, sur cotonnier et diverses malvacées. Les
populations de Haritalodes derogata sont souvent très localisées dans le champ. La chenille
longue de 2 à 3 cm est verte, translucide avec une tête noire .Les jeunes larves rongent le limbe ; à
des stades plus avancés elles provoquent des dégâts typiques, caractérisés par un enroulement des
feuilles en cornet. Ces feuilles souillées d’excréments noirs à l’intérieur sont maintenues par des
fils en soie. Les dégâts peuvent aboutir à une défoliation quasi-totale en cas de forte attaque
5.1.2. Cosmophila flava ou Anomis flava

• La chenille de 3 à 3,5 cm de long est de couleur vert clair rayée de plusieurs lignes blanches
longitudinales.
• Elle se reconnaît par son déplacement ondulaire facilité par l’avant dernière paire de pattes demies
atrophiées d’où son nom de chenille arpenteuse.
• La chenille s’attaque aux feuilles en laissant des trous circulaires plus ou moins grands. En cas de
forte attaque seule les nervures du limbe subsistent.
5.1.3.Spodoptera littoralis
• C’est un ravageur polyphage que l’on rencontre partout en Afrique. La chenille présente une coloration très
variable généralement ponctuée. Sur le dos il existe deux rangées de triangles noirs et sur les flancs une ligne
claire. La chenille mesure 3,5 à 5 cm de long. Les jeunes larves restent groupées autour du lieu de ponte et
attaquent la face inférieure des feuilles. A un stade plus avancé, les chenilles très voraces se dispersent et
attaquent d’autres organes de la plante comme la tige, les fleurs, les capsules et les bractées.
5.2. Les Carpophages

• Les Carpophages s’attaquent aux organes fructifères (boutons floraux,


fleurs et capsules). Les principaux Carpophages sur le cotonnier au
Mali sont :
• Helicoverpa armigera
• Earias
• Diparopsis watersi
• Cryptophlebia leucotreta
• Pectinophora gossypiella
5.2.1. Helicoverpa armigera
• L’Helicoverpa armigera est polyphage, sa chenille est de couleur variable, elle présente toujours sur chaque
côté une ligne blanche qui lui est très caractéristique. Les chenilles attaquent les boutons floraux, les fleurs et
les capsules. Dans le cas d’une infestation précoce, les tiges et feuilles peuvent être attaquées.
• Les chenilles pénètrent à l’intérieur des boutons floraux ou des capsules dont elles vident l’intérieur. Le trou
d’entrée présente un contour circulaire très net. Les excréments sont rejetés à l’extérieur. Les jeunes organes
attaqués tombent après écartement et dessèchement des bractées.
5.2..2. Diparopsis watersi :
• C’est un ravageur monophage majeur dans la zone cotonnière.
• Les chenilles sont de couleur verdâtre avec trois rayures rouges transversales sur chaque segment. La tête et
les pattes thoraciques sont noires et brillantes.
• Les chenilles pénètrent dans les boutons floraux et capsules en faisant des déjections à l’intérieur. Ces
organes attaqués se fanent et se détachent du rameau qui les portait en restant suspendus à celui-ci par des
filaments de soie.
5.2.3.Earias : (SPP)
• Les chenilles d’Earias appelées encore chenilles épineuses sont présentes partout en Afrique. Elle
est facilement reconnaissable grâce aux épines charnues qu’elles possèdent sur le corps. La
chenille est assez trapue. En début de cycle, les chenilles minent le sommet de la plante entraînant
le flétrissement du rameau atteint et un écimage caractéristique du cotonnier. Par la suite, sur les
plants plus âgés les chenilles s’attaquent aux boutons floraux, aux fleurs et aux capsules en rejetant
une masse excrémentielle visqueuse, l’organe perforé tombe et pourrit.
5.2..4. Cryptophlebia leucotreta
• Le développement des chenilles et la nymphose ont lieu à l’intérieur de la capsule (chenille endocarpique) à
l’abri des agressions extérieures (pluies ou traitements insecticides).
• La chenille est blanchâtre, la teinte devient rose avec l’âge ; plus foncé sur le dessus.
• Les chenilles attaquent les capsules qu’elles perforent pour vivre à l’intérieur. Plusieurs chenilles peuvent
vivre dans la même capsule. Elles ne sortent que pour se nymphoser en pratiquant un trou de sortie. Les
dégâts peuvent passer longtemps inaperçus.
• Les attaques se caractérisent par la présence d’un tortillon mucilagineux qui bouche le trou de pénétration. A
ce stade, toute intervention se révèle presque inefficace
5.2.5. Pectinophora gossypiella

• La larve (chenille) venant d’éclore de couleur blanc-crème devient par la suite rose sombre, couleur due à la
présence d’une bande transversale à chaque segment. Au dernier stade elle atteint 10 à 15mm. La chenille est
mondialement connue sous le nom de ver rose et difficile à combattre à cause de son mode de vie
endocarpique ( à l’intérieur de la capsule).
• La chenille dès l’éclosion pénètre dans l’organe le plus proche. Elle attaque les boutons floraux dont la
corolle ne s’épanouit pas et reste en rosette. A l’intérieur, les étamines sont rongées et l’ovaire souvent
attaqué.
• Quant aux capsules, les dégâts sont invisibles à l’extérieur. Après ouverture de la capsule, on trouve les
graines rayées, les fibres coupées et souillées, les parois internes des loges perforées
5.3. Les Piqueurs suceurs
• Les Piqueurs- Suceurs sucent la sève de la plante comme indique leur
nom.
• Les principaux Piqueurs-Suceurs sur cotonnier au Mali sont :
• Aphis gossypii
• Bemisia tabaci
• Dysdercus.
• Jacobiella fascialis
5.3.1.Aphis gossypii (Puceron

• Ce sont des insectes polyphages qui se développent à la face inférieure des feuilles. Ils vivent en colonies. Les poches de
sécheresse favorisent leur prolifération.
• Différentes formes peuvent être observées :
• des adultes ailés jaunes ou foncés,
• des adultes aptères jaunes ou foncés,
• des larves aptères jaunes,
• des larves proto ailées (avec des embryons d’ailes), à ce stade elles sont très actives.
• Par injection de salive toxique les pucerons provoquent en début de végétation des crispations de feuilles infestées.
• Par leurs excréments, les pucerons produisent le miellat, facteur du coton collant. Certaines maladies virales peuvent être
transmises par les pucerons (exemple : maladie bleue).
5.3.2. Bemisia Tabaci (Aleurode)
• Les aleurodes sont des ravageurs polyphages rencontrés à la face inférieure des feuilles. Les adultes de petite taille portent
deux paires d’ailes blanches. Les larves jaunâtres et translucides sont mobiles pendant un temps bref. On les appelle aussi
les mouches blanches.
• Comme le puceron, Bemisia provoque par ses piqûres le jaunissement du limbe. En cas de forte attaque la chute précoce
des feuilles est accentuée et le développement de la plante est freiné.
• Par ses excréments, Bemisia provoque le miellat qui souille et colle la fibre. Il provoque également plusieurs maladies à
virus (exp. Leaf curl : feuilles rouges qui ressemble à la carences en magnesuim).
5.3.3. Dysdercus (Hétéroptères
• Ce sont des grosses punaises de coloration rouge et noire. Les larves ont un abdomen rouge-vif et se
déplacent le plus souvent en groupes. Ce sont des insectes polyphages.
• Les jeunes larves ne peuvent se nourrir que lorsqu’elles sont au contact des graines de coton et à l’état
laiteux ; ce qui occasionne la chute des capsules et leur pourriture.
• Les adultes se nourrissent des capsules qu’elles perforent avec leur rostre pour atteindre les graines. Ils sont
donc souvent à la base de l’infestation des semences.
5.3.4. Jacobiella fascialis : ou Empoasca
fascialis (ancien nom)
• Par ses piqûres, elle introduit une salive toxique qui provoque un enroulement des feuilles vers le bas avec un
jaunissement puis un rougissement des bordures
• Les larves sont de couleur verdâtre à jaune sale. Elles se déplacent obliquement. On les retrouve sur la face
inférieure des feuilles. Elles mesurent environ 2,5 mm .
5.4. Les Acariens
• Les acariens sont de très petite taille et ils se localisent sur la face
inférieure des feuilles. Leur développement est très rapide .Ils sont
difficiles à voir à l’œil nu .On peut citer deux familles présentes sur le
cotonnier.
VI - LES METHODES DE LUTTE CONTRE
LES RAVAGEURS DU COTONNIER

Il existe plusieurs méthodes de lutte pour protéger le


cotonnier contre les ravageurs à savoir :
 La lutte chimique
 La lutte biologique
 La lutte agronomique
 La lutte intégrée
6.1. Lutte Chimique

La lutte chimique est la méthode la plus pratiquée.


Elle repose sur l’utilisation des insecticides.
En culture cotonnière, l’insecticide est épandu sur la
culture en vue de contrôler les ravageurs du cotonnier.
6.1.1. Classification des produits insecticides

Les produits insecticides sont classés suivant plusieurs critères:


• Classification suivant la composition du produit : Suivant ce critère, les produits insecticides
sont classés en:
Produits simples contenant une seule matière active ;
Produits binaires contenant deux matières actives
Produits ternaires contenant trois matières actives.
Les insecticides couramment utilisés en zone cotonnière sont les produits binaires.
• Classification suivant la présentation du produit : Les produits peuvent se présenter sous trois
formes :
Les Produits solides,
Les Produits liquides
Les Produits gazeux.
Les insecticides couramment utilisés en zone cotonnière sont les produits liquides.
• Classification suivant le spectre d’action du produit :
Les insecticides sont classés en fonction de leur efficacité contre les ravageurs phyllophages,
carpophages et les piqueurs suceurs.
Pour des raisons pratiques, la CMDT avait classé les insecticides en trois
gammes d’efficacité
Gamme 1 : Regroupe les produits actifs contre les phyllophages et
les carpophages, bandes verte et rouge (vert = phyllophage ; rouge =
carpophage)
Gamme 2 : Regroupe les produits actifs contre les carpophages
les piqueurs-suceurs, bandes rouge et bleue (rouge = carpophage ;
bleu = piqueurs suceurs)
Gamme 3 : Regroupe les produits actifs contre les phyllophages,
les carpophages et les piqueurs-suceurs, bandes verte, rouge et
bleue (pour les phyllophages, carpophage et piqueurs suceurs).
Classification OMS des pesticides

• L’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) a identifié quatre niveaux de


toxicité repartis en trois classes. A chaque classe de toxicité correspond une
couleur et un symbole de danger. Cette classification se fait en fonction du
degré de toxicologie du produit.
• Les tableaux ci-dessous donnent les détails sur ce classement OMS des
pesticides
• En plus des symptômes sur la peau et des yeux signalés dans le tableau,
l’intoxication aux pesticides peut provoquer d’autres symptômes comme : les
convulsions, les irritations nerveuses… (pour les pyréthrinoïdes) ; les maux de
tête, les nausées, les vomissements, les sudations, les tremblements, la
faiblesse musculaire, les troubles respiratoires, les convulsions…(pour les
organophosphorés et organochlorés).
6.1.2. Etiquetage
• L’emballage du produit insecticide porte des étiquettes qui fournissent tous les
renseignements nécessaires sur le produit qu’elles accompagnent à savoir :
• le nom commercial
• le nom de la matière active et sa concentration
• la dose d’application
• l’année de fabrication
• l’adresse du fabricant
• l’échelle toxicologique
• les précautions d’emploi
• le conditionnement
• la gamme d’efficacité
6.1.3. Plan de traitement (choix du produit)
• Le plan de traitement est une stratégie d’utilisation des produits
insecticides mise en œuvre par la CMDT en rapport avec la recherche
pour obtenir une meilleure efficacité de traitement et gérer la
résistance.
Fenêtres N° traitement Produits

1er traitement Alternatif

1ère fenêtre 2ème traitement Alternatif

3ème traitement Pyréthrinoide et organophosphoré

2ème et 3ème fenêtre 4ème traitement et plus Pyréthrinoide et organophosphoré


Les critères de choix des produits insecticides
doivent être les suivants :
- Efficacité prouvée contre des ravageurs cibles,
- Recommandé par la recherche malienne,
- Peu toxique pour l’homme et son
environnement
- Sélectif pour la faune auxiliaire
6.1.4. Méthodes de traitement du
cotonnier
Il existe actuellement en zone CMDT trois programmes de traitement du
cotonnier à savoir :
• le traitement classique appelé Calendaire
• la Lutte étagée ciblée
• le traitement sur seuil
NB : La maitrise des superficies est un facteur déterminant dans la
réussite du traitement phytosanitaire.
En GIPD la protection du cotonnier se fait prioritairement avec les bios
pesticides.
A. Préparation de la bouillie

• Matériel nécessaire
• Le principe
poser la nourrice de 5 l sur une surface plane en bordure du champ
mettre environ 2 l d’eau dans la nourrice
ajouter la moitié du produit actif à cette eau dans la nourrice
agiter la nourrice afin de bien mélanger le produit et l’eau
poser la nourrice sur la surface plane et compléter son niveau avec de l’eau
agiter de nouveau la nourrice pour homogénéiser la bouillie.
NB : Les produits sont conditionnés en dose ou en demi-dose.
Technique d’application
Pour faire un bon traitement insecticide, on procède de la manière suivante :
- Respecter une largeur de travail restant constante à 2,4 m, soit 3 lignes de plants.
- Soulever l’appareil.
- Mettre le moteur en marche en maintenant le disque en haut
- Orienter le disque vers le sol : le réservoir est retourné, le produit s’écoule vers le disque.
- Un brouillard de produit apparaît.
- La tête de l’appareil doit être maintenue à une distance de 50 cm au-dessus des plants, pour
permettre une répartition du brouillard sur les trois lignes de cotonnier à traiter.
- L’opérateur traite trois lignes à la fois. Il effectue ses passages dans les interlignes. Sa
démarche doit être « normale » (1 m/s).
- L’opérateur se place « entre le vent et l’appareil» ; le brouillard de produit doit être emporté
à l’écart de l’opérateur.
Traitement classique sur calendrier ou
‘’calendaire
• Le traitement classique ou calendaire est effectué tous les 14 jours avec le
produit insecticide indiqué et à la dose. Il doit être déclenché le 35ème jour après
semis afin de prévenir toute attaque précoce des ravageurs.
• Pour bien le conduire, il est nécessaire d’élaborer:
• un calendrier de traitement qui prévoit le premier traitement au 35ème jour après
semis et les autres à un intervalle de 14 jours jusqu’en Octobre. Il permet ainsi
d’avoir dans un tableau les dates, le nombre de traitements nécessaires pour la
campagne, les besoins globaux en insecticides en fonction de la date de semis
et des superficies totales réalisées.
• Un plan de traitement qui précise le positionnement, les besoins en insecticides
par fenêtre en fonction de la date de semis et des superficies totales réalisées.
Pour faire un bon traitement insecticide, on procède de la manière suivante :
- Respecter une largeur de travail restant constante à 2,4 m, soit 3 lignes de plants.
- Soulever l’appareil.
- Mettre le moteur en marche en maintenant le disque en haut
- Orienter le disque vers le sol : le réservoir est retourné, le produit s’écoule vers le
disque.
- Un brouillard de produit apparaît.
- La tête de l’appareil doit être maintenue à une distance de 50 cm au-dessus des
plants, pour permettre une répartition du brouillard sur les trois lignes de cotonnier à
traiter.
- L’opérateur traite trois lignes à la fois. Il effectue ses passages dans les interlignes. Sa
démarche doit être « normale » (1 m/s).
- L’opérateur se place « entre le vent et l’appareil» ; le brouillard de produit doit être
emporté à l’écart de l’opérateur.
C. Lutte Etagée Ciblée (LEC)
• La lutte étagée ciblée est la réponse à certains soucis majeurs des
producteurs, des développeurs, des chercheurs pouvant se résumer en
ces points-ci :
- Réduction du coût des intrants par la diminution des quantités
d’insecticides à utiliser ;
- Augmentation de la productivité par une meilleure protection des
cotonniers ;
- Protection de l’environnement par le maintien de l’équilibre des
biotopes.
Exigences de la lutte étagée ciblée
• La LEC exige :
- Que l’encadrement maîtrise la technique LEC ;
- Que chaque exploitation ait son néo-alphabète;
- Que ces néo- alphabètes soient bien formés ;
- Que les exploitations soient très bien organisées
Principes de la LEC
Comme en traitement classique, le premier traitement se fait au 35ème jour
après les semis à la dose « pleine » avec un produit alternatif. Les autres
traitements avec les Pyréthrinoïdes se répètent tous les 14 jours à la demi-
dose.
Conduite de la LEC :
• Elaboration d’un plan de traitement:
Dans le cadre de la LEC, l’élaboration d’un plan de traitement et
d’observation est impérative pour une bonne réussite de la production
cotonnière. Ce plan de traitement dépend de l’expression des besoins et de
la mise en place conforme des insecticides, de la date d’installation des
cultures et du parcellement.
Séance d’observation :

• Les observations débutent une semaine après le premier traitement et sont répétées
ainsi tous les 14 jours. Pour les besoins de ces observations, les champs d’une
superficie supérieure à 5 ha sont divisés en sous parcelles de 5 ha maximum.
L’estimation des populations des ravageurs est effectuée sur 25 plants choisis au
hasard sur la diagonale de la parcelle. A chaque nouvelle observation on change de
diagonale .Sur ces 25 plants on compte :
ceux qui sont attaqués par les pucerons (piqueurs succeurs)
ceux qui sont attaqués par le Haritalodes (syllepte)
le nombre de chenilles carpophages en particulier celles de l’Hélicoverpa.
Le calendrier et le plan de traitement doivent être élaborés afin de fixer les dates
des traitements et des observations.
Les seuils
Les seuils fixés pour effectuer les traitements complémentaires (en plus
du traitement calendaire à la demi-dose) sont les suivants :
pour piqueurs suceurs = 20 plants attaqués sur 25 observés
pour phyllo phages = 05 plants attaqués sur 25 observés
pour carpophages = 05 chenilles carpophages comptées sur 25
plants observés
Les doses des produits insecticides sont modulées suivant les cas
d’infestation observées
Les seuils spécifiques
• 1er Cas : Sur 25 plants observés, si l’on a 20 plants attaqués par les pucerons
avec présence de colonie, il faut la dose à ha avec un produit de la 2 ème ou 3 ème
fenêtre avec la quantité d’eau nécessaire.
• 2e Cas : Sur 25 plants observés, si l’on a 5 plants attaqués par Haritalodes
(syllepte ) avec présence de chenilles, il faut une demi-dose de produit de la 1 ère
fenêtre avec la quantité d’eau nécessaire
• 3e Cas : Sur 25 plants observés, si l’on a 5 chenilles carpophages, il faut la
demi-dose de produit de la 1ère fenêtre avec la quantité d’eau nécessaire.
• 4e Cas : Sur 25 plants observés si l’on a 20 plants attaqués d’une colonie de
pucerons et 5 plants attaqués de chenilles phyllophages ou carpophages , il faut
la dose de produit de la 2ème ou 3ème fenêtre avec la quantité d’eau nécessaire
Les seuils critiques (cas de fortes
infestations
• 1er cas : Sur les 6 premiers Plants observés, si l’on a 5 chenilles
carpophages, il faut la demi-dose de produit de la 1ère fenêtre avec la
quantité d’eau nécessaire et répéter cette même opération deux jours
plus tard.
• 2e cas : Sur les 6 premiers plants observés, si l’on a 5 chenilles
carpophages et sur 25 plants observés, si l’on a 20 plants attaqués d’une
colonie de pucerons (piqueurs succeurs), il faut la dose de produit de la
2ème ou 3ème fenêtre avec la quantité d’eau nécessaire et 2 jours plus tard,
il faut la demi-dose de produit de la 1ère fenêtre avec la quantité d’eau
nécessaire .
• NB : La correction d’un seuil ne modifie pas le calendrier.
Traitement sur seuil

• La LEC a permis de former les producteurs sur les notions suivantes :


La reconnaissance des ravageurs et leurs dégâts ;
Les méthodes d’observations ;
Les manières d’observer ;
Les notions de seuil ;
Les prises de décisions
Méthodologie
• Observations : Elles seront réalisées comme la Lutte Etagée Ciblée
(LEC) tous les 7 jours à partir du 1er traitement.
• Traitements insecticides :
• Le premier traitement sera fait avec un produit de la 1 ère fenêtre au 35e
jour après semis à la dose « pleine ».
• Les autres traitements insecticides ne seront réalisés que si l’un des
seuils sera atteint à la dose « pleine ».
• Le dernier traitement sur seuil carpophage sera effectué avec un
produit de la 1ère fenêtre ou à défaut avec un produit de la 2ème ou 3ème
fenêtre à la dose « pleine ».
Parcelles d’observation
• La superficie maximale dans laquelle seront réalisées les observations
est de 5 ha. Les parcelles d’une superficie supérieure seront divisées
en sous parcelles.
• Les observations seront faites dans chacune des sous parcelles. Si l’un
des seuils est observé dans une des sous parcelles, l’ensemble sera
traité au même moment.
• L’estimation de la population des ravageurs sera effectuée sur 25
plants au hasard sur la diagonale de la parcelle.
Les seuils d’interventions

• Les seuils et leurs traitement en TS sont identiques à ceux de la LEC..


• Le matériel d’observation et les documents de suivi au niveau paysan
sont les mêmes que ceux de la LEC.
. La lutte biologique ou biotechnique
• La lutte biologique consiste à utiliser des organismes vivants contre des ravageurs. Elle
consiste à utiliser des pathogènes (surtout des virus, des bactéries et des champignons)
s’attaquant aux insectes ; ce sont des parasitoïdes se développant à l’intérieur ou sur la
surface de leurs hôtes et des prédateurs capturant des insectes pour les dévorer.
• La lutte biologique classique consiste à rechercher un ou plusieurs ennemis naturels
dans la zone d’origine du ravageur et à les importer dans sa nouvelle aire d’extension.
• La lutte augmentative consiste à accroître la présence des ennemis naturels dans un
milieu. Elle est réalisée au moyen de lâcher d’individus collectés dans la nature ou
obtenus à partir d’élevage.
• L’utilisation des phéromones contre les ravageurs constitue aussi une forme de lutte
biologique.
• Ces différentes méthodes de luttes biologiques nommées ci-dessus ne sont pas encore
pratiquées en culture cotonnière au Mali.

Vous aimerez peut-être aussi