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Les acariens phytophages

• Les acariens phytophages ont une incidence économique importante en agriculture


depuis la fin de la seconde guerre mondiale, c'est-à-dire depuis l’époque à laquelle
les techniques culturales ont considérablement progressé, avec notamment
l’utilisation de produits agro pharmaceutiques.

• Les acariens phytophages appartiennent pour la plupart à l’ordre des Actinedida


(Prostigmata) et plus précisément aux super familles des Tetranychoidea et
Eriophyoidea.

• En plus, il y a :
 quelques espèces de la famille Tarsonemidae, Penthaleidae, Tydeidae, ainsi qu’une
espèce de Pyemotidae.

 quelques espèces phytophages de la famille Acarididae qui appartient à un autre ordre,


celui des Acarida (Astigmates).
Les prostigmates, dont les acariens phytophages, acariens faiblement ou
incomplètement sclérotinisés (cuticule n’est pas épaisse), et possèdent en commun
les caractères suivants :
• Une taille réduite de 0,2 à 5mm
• Le nombre de stades est variable de 4 à 5, les tétranyques possèdent 5
• Les chélicères sont en forme de stylets ou crochets
• En général, une paire de stigmates à la base des chélicères
• Les palpes sont simples en forme de crochet ou bien menus d’une griffe
tibiale
• Les ouvertures génitales et anales sont rapprochées sur la face ventrale de
l’opisthosome
• Ces acariens sont libres ou parasites
• Très variés et nombreux et cosmopolites (plusieurs milieux)
• I- Super famille des Tetranychoidea
1- Caractéristiques morphologiques

 Ces espèces sont caractérisées par de longues chélicères recourbées en forme de


fouet, surgissant d’un étui appelé stylophore.

 Les 2 principales familles de ce groupe sont Tenuipalpidae et Tetranychidae.

 Les Tetranychidae : acariens ou araignées jaunes rouges ou verts.


 Les femelles sont visibles à l’œil nu et mesurent 3 à 6 dixièmes de mm ;
 leurs palpes sont bien développés et portent une forte griffe sur le 4ème article.
 De couleur variable,
 de forme plus ou moins globuleuse, les mâles étant pyriformes,
 les chélicères sont transformées en un stylet rétractile et sont adaptées à la
piqure et à la succion.
Les acariens Tétranyques

P. ulmi femelle P. ulmi mâle

T. turkestani E. carpini femelle et mâle


2- Ecologie et description des symptômes d’activité alimentaire
des Tetranychoidea

Les tétranyques vivent à la face inférieure de la feuille où ils sont à l’abri


des facteurs climatiques.

Ils tissent des toiles de soie destinées à protéger les différents stades contre
les prédateurs.

Ces toiles reprises par les courants aériens jouent un rôle important dans la
dispersion de l’espèce et par conséquent dans l’infestation d’une nouvelle
parcelle.

Le développement des colonies est en général favorisé par une température
élevée et par une faible hygrométrie.
Tissage de soie
Les symptômes d’activité alimentaire se traduisent par l’apparition de taches plus ou
moins accentuées sur le feuillage, pouvant aller jusqu’au desséchement et à la chute des
feuilles.

Ils se produisent à la suite de la destruction des cellules de l’épiderme et du


parenchyme.

Les 2 styles chélicéraux forment par coaptation une seringue de 100 um de long
permettant de piquer les feuilles et de sucer le continu des cellules à l’aide d’une pompe
pharyngienne.

La blessure mécanique des cellules provoque une perte d’eau et la dégradation des
chloroplastes, et par conséquent, une réduction de la photosynthèse de la plante.

Aucun cas de transmission de virus n’a été signalé.


3- Principales espèces de Tétranyques nuisibles aux
cultures en Tunisie (voir tableau)
Culture Espèces de Tétranyques
Pêcher Tetranychus urticae Koch Tunisie
(araignées jaunes, plusieurs espèces)
Amandier T. tukestani Ugarov et Nikolski Californie

T. pacificus Mc Gregor Californie

Pommier Panonychus ulmi Koch Tunisie


T. urticae
T. mcdanieli McGregor
Eotetranychus pruni Oudeman
Citrus T. cinnabarinus Boisduval
P. citri McGregor Tunisie
E. orientalis Klein Tunisie
Palmier dattier Olygonychus afrasiaticus Hirst (Boufaroua) Tunisie
Vigne T. urticae Tunisie
E. carpini vitis Boisduval
Cultures T. telarius (urticae) Koch
maraîchères (Tétranyque tisserand)
protégées T. cinnabarinus
4- Particularités biologiques des Tetranychoidea
Stades de développement (voir figure)
Le cycle de développement des tétranyques comprend en plus de l’œuf, la larve et de
l’adulte, 3 stades nymphaux actifs alternat avec 3 stades de mue immobiles et inactifs.

Œuf, larve hexapode, protochrysalide, protonymphe, deutochrysalide, deutonyphe,


téliochrysalide et adule mâle et femelle.

Les mâles sont de petite taille avec un abdomen étroit et un corps fusiforme alors que
les femelles sont plus développées et plus rondes.
La durée totale des stades de développement varie d’environ 6 jours, dans
les conditions les plus favorables, à un peu plus d’un mois, durée variable en
fonction des espèces, de la température, de l’hygrométrie et de la plante
hôte.

Pour T. urticae élevé à une température constante de 25 °C associée à une


hygrométrie constante de 50 %, la durée totale de développement est de 9
jours pour les mâles et de 9,2 jours pour les femelles.
Longévité et fécondité des femelles :
En élevage, à une température de 25°C, les femelles des Tétranyques
déposent, selon les espèces, 30 à 110 œufs sur une période de 3 à 4
semaines.
Sex ratio
La sex ratio varie chez les Tetranychoidea. Chez les tétranyques, elle est en
moyenne de 1 mâle pour 3 femelles. Elle est contrôlée génétiquement, mais la
proportion de femelles diminue si la densité de la population augmente ou si
la qualité du feuillage s’amenuise.

Diapause
La majorité des espèces entre en diapause durant la saison hivernale sous
l’effet simultané de la température, à partir de la fin de l’été. L’hiver est passé
sous forme d’œufs dans les genres Oligonychus et Panonyuchus et à l’état de
femelles hivernantes fécondées pour les genres Eoetetranyhcus et
Tetranychus.
Mode de reproduction
Le mode de reproduction par parthénogénèse arrhénotoque semble
généralisé chez les acariens phytophages : les mâles naissent d’un œuf
haploïde non fécondé, les femelles d’un œuf diploïde fécondé.

Ce mode de reproduction s’observe chez de nombreux tétranyques.

Ce mode de reproduction surviendrait lorsqu’il y a un risque important


pour les femelles de rester non fécondées, lorsque les populations sont
soumises à une pression importante de prédation ou lorsque des
adaptations sont nécessaires vis-à-vis des facteurs climatiques ou de la
plante hôte.
Conclusion

•Les tétranyques ont un rôle très important sur la production végétale.

•Leurs particularités biologiques montrent que ces acariens se développent


rapidement et pondent un nombre d’œufs important en un bref laps de
temps et ont un taux d’accroissement des populations très élevé.
II- Les acariens Eriophyoidea
1- Caractéristiques morphologiques des Eriophyoidea

 Ce sont des acariens microscopiques (0,1 à 0,25 mm).

 Ils se distinguent par une apparence vermiforme et la présence de 2 paires de pattes


antérieures.

 La plupart ont un corps cylindrique ou fusiforme.

 On compte environ 3300 espèces dans le monde réparties dans 237 genres mais on
estime qu’il existe près de 250000 espèces.
 Les pièces buccales sont de minuscules stylets chélicéraux contenus
dans un rostre plus incliné.

 Il n’y a pratiquement pas de dimorphisme sexuel.

L’œuf est transparent, sphérique ou légèrement ovoïde.


2- Ecologie et description des symptômes d’activité
alimentaire des Eriophyiodea
 Le développement des ériophyides est favorisé par une hygrométrie élevée.

 Chaque espèce d’ériophyide provoque un dégât particulier sur une espèce


végétale bien déterminée.

 A la différence des tétranyques, les ériophyides conservent les tissus attaqués


vivants.
 Le végétal réagit par le développement d’une forte pilosité, par la
formation de galles ou des déformations des rameaux ou la formation de
cloques sur les feuilles ou d’enroulement des bords du limbe.
 Toutes les parties de la plante sauf les racines, peuvent être
attaquées par les ériophyides.

 Certains ériophyides transmettent des virus aux plantes


attaquées.

 Les ériophyides sont souvent étroitement liés à une plante


hôte ou à une famille végétale.
3- Principales espèces d’Eriophyoidea nuisibles aux
plantes cultivées

Eriophyes sheldoni / Citurs Acarien des bourgeons


Eriophyes vitis / vigne Phytopte
Aculops lycopersici / tomate Acariose bronzée de la tomate
4- Particularités biologiques des Eriophyoidea
Développement préimaginal
Le développement de l’œuf à l’adulte passe par 2 stades préimaginaus actifs : 1ère
nymphe et 2ème nymphe alternant avec 2 stades immobiles inactifs, les stades de mue
nymphochrysalide et imagochrysalide.

Les femelles hivernantes ou deutogynes se regroupent et s’abritent sous les écorces et


/ou sur les écailles des bourgeons.
Fécondation et fécondité
La fécondation se fait par des spermatophores déposés par le mâle
sur le substrat (la feuille). Les femelles en se déplaçant récupèrent
ces spermatophores.
Une femelle pond de 5 à 1oo œufs (15 à 30 le plus souvent) à
raison de 1 à 5 /jour durant les 2 ou 3 semaines de vie.

Nombre de générations
Selon les espèces, il varie de 1 à 15 par an.
Les dégâts se manifestent par des plaques bronzées ou luisantes sur les feuilles
de la tomate, une teinte brillante plombée.

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