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UNUNI UNIVERSITE DE DSCHANG

FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES


DEPARTEMENT DE PROTECTION DES VEGETAUX

NOTES DE COURS DE ZOOLOGIE AGRICOLE GENERALE


NIVEAU 3 (15 h CM, 15 TP)
OPTION : PROTECTION DES VEGETAUX
Par
Ing, Dr DJOMAHA Edwige Sidoine

Assistante FASA

Octobre 2018

Année Académique : 2018/2019

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OBJECTIF DU COURS
Amener les étudiants à reconnaitre les principaux déprédateurs des cultures et leurs ennemis naturels

Plan
Généralités dans le domaine des eucaryotes
Chapitre 1 : Les arthropodes
Chapitre ² : Les insectes (Anatomie externe et interne)
Chapitre 3 : systématique des insectes

Chapitre 4 : La reproduction et le développement des insectes


Chapitre 5 : Ecologie des insectes
Chapitre 6 : les Acariens et les autres ravageurs des cultures

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CHAPITRE 0 : GENERALITES

La zoologie est définie comme la science qui étudie les animaux. Étymologiquement, le concept dérive de
la mise en commun de deux mots grecs notamment « zoon » qui signifie animal (aux) et « logos » qui veut dire
discours. Elle regroupe plusieurs disciplines et utilise de nombreuses techniques. Les premières réflexions
scientifiques concernant la zoologie sont celles d’Aristote. De nos jours la zoologie est influencée par les apports de
la génétique. Il existe plusieurs spécialités par groupe d’animaux étudiés :
- L’entomologie, étude des insectes
- L’ornithologie, étude des oiseaux
- L’herpétologie, étude des reptiles et amphibiens
- L’ichtyologie, étude des poissons
- L’acariologie, étude des acariens
- La carcinologie, étude des crustacés
- La malacologie, étude des mollusques
- etc
La zoologie agricole va s’intéresser à une gamme variée d’animaux qui infestent les cultures ou qui ont
une connexion avec le milieu agricole. Elle étudie leur diversité, leur structure, leur comportement, leur
reproduction, leur développement, leur origine, leur répartition et les rapports que ces animaux ont avec leur
environnement. Au nombre de ceux-ci figurent :
- Oiseaux et Rongeurs : ces deux espèces sont dans la plupart des temps responsables de la destruction des
stocks, des souillures et de l’introduction de pathogènes dans les denrées ;
- Les nématodes, ce sont de petits vers cylindriques (<mm) qui se développent sur les différents organes de
la plante ;
- Arthropodes: il s’agit des insectes et acariens qui causent de nombreux dommages sur les cultures en
champs et dans les denrées stockées. Les pertes totales occasionnées par ces espèces sur les céréales sont
d’environ 35% (avant et après récolte) ; toutes choses étant égales par ailleurs, les insectes et les acariens
ont un taux de reproduction élevé et développement rapide.
La première partie de ces généralités a expliqué les grands termes de ce cours. Mais il n’a pas apporté la
différence fondamentale qui existe entre les deux grands règnes des êtres vivants concernés à savoir le règne
animal et le régne végétal. Avant d’aborder toute autre notion concernant les animaux, il est important de
connaître les limites réelles entre le règne animal et végétal.

 Les limites entre les animaux et les végétaux


L’animal se distingue du végétal essentiellement au niveau cellulaire. Les animaux possèdent des cellules
nues, seulement entourées par une membrane cellulaire alors que les végétaux possèdent une membrane
supplémentaire, celluloso-pectique, qui leur sert de squelette externe.

Dès lors, les animaux invertébrés sont mous, sauf à posséder une carapace, une cuirasse ou une coquille.
Les végétaux, même non ligneux, peuvent avoir un port dressé.
(Confère contrôle continu N°1)

Les caractères distinctifs entre les végétaux et les animaux :

Fonctions Animal Végétal


Autotrophes
Nutrition Hétérotrophes
Sauf chez les plantes carnivores et les champignons

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Nulle
Mobilité Importante
Sauf chez certains myxomycètes
Tête, tronc, membres Racines, tronc, feuilles
Organisation
ou symétrie radiaire ou thalle
Radiaire ou bilatérale
Symétrie Limitée aux fleurs ou aux fruits
Sauf chez les éponges
Membrane cytoplasmique et
Cellule Membrane cytoplasmique Membrane celluloso-pectique
Paroi de chitine chez certains champignons
Très diversifiés
Tissus et organes Peu de variation
Sauf chez les éponges
Amidon
Réserves Glycogène
Glycogène chez les champignons
Fécondation Ovule fécondé hors de l'ovaire Ovule fécondé dans l'ovaire (sauf chez les thallophytes)
Ce paragraphe vient de ressortir les différences entre le végétal et l’animal. Toutefois, l’animal est présenté dans sa
globalité. En biologie en général et en zoologie en particulier, l’étude des animaux commence par la classification.

 Classification du règne animal

La classification scientifique vise à ranger les êtres vivants (animaux, plantes, champignons, micro-organismes)
en différents groupes, en fonction de caractères communs. Le groupe de base est celui de l’espèce. Les différents
groupes au-dessus de l’espèce, du plus petit au plus vaste, sont : le genre, la famille, l’ordre, la classe,
l’embranchement, le règne. Plusieurs espèces différentes, mais proches, sont regroupées dans un même genre ; des
genres différents, mais proches, dans une même famille.

Traditionnellement, la classification des espèces était fondée sur la morphologie. Or les ressemblances
apparentes peuvent être de simples effets de convergence liés à des adaptations similaires au même milieu.

Aujourd’hui, les biologistes se fondent également sur les caractéristiques génétiques des espèces, ainsi que
sur l’étude de leurs ancêtres fossiles. En effet, on classe aujourd’hui les espèces selon leurs parentés évolutives :
c’est la systématique phylogénétique, que l’on représente sous la forme d’arbres qui tentent de refléter l’histoire de
l’évolution du vivant. En classification phylogénétique, le nom d’espèce et celui de genre demeurent, mais tous les
noms de niveaux supérieurs ne sont pas conservés.

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Les disciplines les plus directement spécialisées dans le sujet de la classification sont la taxinomie et la
systématique : la taxinomie s’occupe plus spécialement de l’attribution des noms (la nomenclature) et de la
construction de systèmes hiérarchiques, tandis que la systématique s’intéresse aux relations évolutives entre les
espèces.

 La nomenclature scientifique

La classification des espèces est un système international : les noms scientifiques des espèces, des genres, des
familles sont les mêmes dans le monde entier. Cela permet de savoir sans ambigüité l’espèce ou le groupe
concerné. Les noms « officiels » de ces groupes sont en latin avec des majuscules, mais on peut aussi les franciser
(alors sans majuscule). En zoologie, les familles se terminent en -idae pour la forme latine, -idé pour la forme
francisée : Scarabeidae/scarabéidés (scarabées), Plutellidae/plutellidés (teigne du chou); les ordres le plus souvent
en -forme, que ce soit sous la forme latine ou francisée : Cypriniformes/cypriniforme (carpes.).

 Le nom scientifique des espèces : la nomenclature binominale

Depuis Linné, au xviiie siècle, chaque espèce est désignée par deux mots latins (ou latinisés) : le nom du
genre auquel l’espèce appartient, suivi d'un terme la caractérisant (ce peut être par exemple un adjectif relatif à
l’espèce ou son nom vernaculaire en latin, son pays ou sa région d’origine, le nom de son découvreur ou d’un
scientifique à qui l’on veut rendre hommage) : par exemple, Felis catus est le chat, Panthera leo le lion, Mentha
piperata, la menthe, Brevicoryne brassicae (puceron du chou). C'est la nomenclature binominale. Les deux mots
s’écrivent en italique ; le premier prend une majuscule initiale, le second une minuscule.

Les espèces reçoivent également un nom commun (dit aussi « nom vulgaire », qui est en quelque sorte la
vulgarisation du nom scientifique : il est soit repris du nom vernaculaire (ou de l’un des noms vernaculaires, quand
il en existe plusieurs), soit « inventé », s’il n’existe pas de nom vernaculaire en français.

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Contrairement au nom vernaculaire, le nom commun ou vulgaire est un nom « officiel » non ambigu. Il
existe des instances de normalisation dont le rôle est de choisir ou de créer ces noms (on parle alors de noms
normalisés). Mais le travail est immense, et toutes les espèces n’ont pas encore de nom vulgaire, normalisé.

L’identification des espèces se fait par :

1. Les données de la littérature


2. Les clés d’identification
3. Les images
4. La comparaison avec les spécimens présents (collection des insectes du département)

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CHAPITRE 1 : LES ARTHROPODES

1.1 GENERALITES
Les arthropodes représentent le plus grand embranchement animal de la planète, ils regroupent 1,5 millions
d’espèces. Etymologiquement le terme « Arthropode » vient d’arthron signifiant articulation et podos qui signifie
pied, « Arthropode » veut dire « qui a des pieds articulés », ce groupe a été créé en 1845 par Siebold et Stannius.
Sous ce nom sont groupés « les animaux de forme parfaitement symétrique, pourvus d'organes locomoteurs
articulés et dont les masses centrales du système nerveux constituent un anneau ganglionnaire entourant l'œsophage
et une chaîne ganglionnaire ventrale partant de cet anneau ».
Phylogénétiquement, les Arthropodes sont des :
 Métazoaires : Animaux pluricellulaires
 Eumétazoaires : Métazoaires possédant de vrais tissus
 Bilatériens : animaux possédant un axe de symétrie droite/gauche
 Protostomiens : pendant la vie embryonnaire, la bouche s’ouvre en premier
 Cuticulates : Animaux qui ont une cuticule à deux couches
 Ecdysozoaires : Animaux qui se développent par des mues successives.
Les Arthropodes sont à l’instar des Annélides, métamérisés, la présence de la cuticule va par ailleurs entrainer
une croissance discontinue qui va contraindre l’animal à grandir via une suite de mue, les Arthropodes sont
remarquables par 4 types de caractères :
 La présence d'une cuticule, aussi appelé exosquelette.
 La tagmatisation
 Les appendices articulés
 L’adaptation à la vie terrestre
1.2 SYSTEMATIQUE DES ARTHROPODES
Les Euarthropodes sont divisés en 2 grands groupes, les Chélicériformes et les Mandibulates. Les
Chélicériformes forment un clade (sous embranchement) caractérisé par une division du corps en deux parties. La
première étant le prosome constitué de l’acron et de six autres segments, chaque segment porte une paire
d’appendices, la première de ces paires donnant les chélicères. La deuxième donnera les pédipalpes et les 4 autres
donneront les 4 paires de pattes. La seconde partie étant l’opisthosome comportant jusqu’à 12 segments et le telson.

Les Chélicérates qui constitue l’une des divisions majeures de l’embranchement des Arthropodes, comprend
les Arachnides et les Mérostomes. Ces animaux sont pour la plupart des prédateurs. Chez les chélicérates, le
prosoma antérieur encore appelé céphalothorax est composé de 8 segments auxquels s’ajoute une pièce
supplémentaire antérieur, l’acron et l’opisthosoma postérieur (ou abdomen) constitué de 12 segments et d’une pièce
supplémentaire, le telson. Dans ce groupe, les segments ne sont cependant pas visibles de l’extérieur à l’exception
des Scorpionides au niveau de leur abdomen.
Les Mandibulates, encore appelés Antennates regroupent les arthropodes dont la tête porte des appendices
caractéristiques souvent très chitinisés et très durs, les mandibules. Les Mandibulates sont divisés en 2 sous
embranchements, les Myriapodes et les Pancrustacés. Ils étaient classiquement divisés en Uniramés (Insectes et
Myriapodes) et Biramés (Crustacés).
Les Pancrustacés représentent un taxon récent issu de la phylogénie, il s’agit d’un taxon assez large qui
regroupe plusieurs clades qui paraissent polyphylétiques, les Crustacés et les Hexapodes. Ce sous embranchement
inclut donc les Crustacés au sens strict, c'est-à-dire les Rémipèdes, les Céphalocarides, les Maxilopodes, les
Branchiopodes et les Malacostracés, les Pancrustacés regroupent aussi les anciens Hexapodes, c'est-à-dire, les
Insectes, les Collemboles, les Protoures et les Diploures.

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1.3 CARACTERES GENERAUX, METAMERES ET COELOME
Le corps des Arthropodes est constitué d’éléments semblables qu’on nomme métamères, ceux-ci sont reliés les
uns aux autres par de souples membranes. Ces métamères se forment au cours du développement embryonnaire de
l’animal.
1.3.1 Embryogenèse
 Formation du zygote

 Formation du blastula

 Gastrulation

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 Formation du coelome

 Formation de l’hémocoele

1.3.2 Les métamères


Le corps des Arthropodes résulte donc de la juxtaposition longitudinale de métamères. La disposition régulière
de ces unités structurales et fonctionnelles se traduit par une répartition périodique des organes ou fragments
d’organes. Chaque métamère est encadré par plusieurs plaques squelettiques, une pièce dorsale, le tergite, une pièce
ventrale, le sternite et deux pièces latérales souvent fusionnées, les pleurites qui sont dorsales et les épimérites qui
sont ventrales.

Schéma d’un métamère


Ces différentes pièces sont réunies par des zones articulaires souples et minces qui sont également présentes
entre les métamères. Le métamère est traversé par la chaine nerveuse ventrale, le tube digestif et le vaisseau dorsal.
Il renferme une paire de ganglions, deux faisceaux musculaires dorsaux et deux faisceaux musculaires ventraux.
Ces 12 muscles sont insérés sur des replis de la cuticule, les apodèmes. Ces apodèmes marquent les limites
antérieures et postérieures des métamères.

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Chaque métamère porte deux appendices composés de plusieurs articles, ces appendices sont insérés entre les
pleurites et les épimérites. Chaque métamère est donc un ensemble complexe comprenant :
 Un segment ectodermique limité par des sillons intersegmentaires
 Un segment vasculaire : le vaisseau dorsal
 Un segment digestif
 Un segment nerveux appelé également le neuromère
 Un segment musculaires (muscles ventraux et dorsaux et muscles des pattes) appelé aussi le myomère
 Un segment excréteur appelé aussi néphromère
 Une paire d’appendices appelée aussi segment appendiculaire

Coupe longitudinale d’un arthropode


1.3.3 Tagmatisation
Les métamères et les appendices associés qui constituent le soma vont fusionner pour former des tagmes, ces
tagmes vont être morphologiquement différents et vont être spécialisés dans des fonctions. La tête est la zone des
sens, elle sert à la perception sensorielle et à la prise alimentaire, le thorax sert à la locomotion et l’abdomen sert à
la reproduction. En fonction des différentes classes d’Arthropodes, les tagmes portent des noms différents.
Chez les arachnides/

Araignée

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Scorpion

Chez les myriapodes

Chez les crustacés

Chez les insectes

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CHAPITRE 2 : LES INSECTES

2.1 GENERALITES

Les Insectes appartiennent à l'embranchement des arthropodes, ces derniers possèdent un revêtement
externe formé de chitine sclérifiée constituant un exosquelette appelé cuticule, formée d'une série d'articles ou
segments primitivement mobiles les uns par rapport aux autres

Si on considère le monde des Insectes par rapport au reste des espèces animales décrites actuellement, on
est frappé par son importance numérique (presque 5/6 des espèces animales sont représentées par les Insectes). Le
nombre total des espèces qui peuplent le globe, peut être estimé à 4 millions et même plus. Ces données montrent
un pouvoir de diversification important de ces animaux par rapport au reste du règne animal et qui peut être dû à:
- Un pouvoir d'adaptation extraordinaire: permettant à l'Insecte d'exploiter les milieux écologiques les plus
diversifiés, et à s'accommoder de modes de vie très divers.
- Un taux de multiplication très élevé: la presque totalité des Insectes se reproduisent par voie sexuée (présence
d'organes reproducteurs chez le mâle et la femelle).Toutefois la reproduction asexuée qui résulte du développement
d'œufs non fécondés (parthénogenèse) n'est pas exceptionnelle. Ce mode de reproduction peut être accompagné
dans le cas des pucerons et des mouches d'une viviparité (femelles engendrent des larves vivantes, à l'opposition
des femelles ovipares qui pondent des œufs cas du criquet pèlerin).
- Un taux de dispersion très élevé: permettant aux Insectes de parcourir de très grandes distances et de coloniser
constamment de nouveaux territoires.
2.2 MORPHOLOGIE D’UN INSECTE
Le corps des insectes est donc une suite de segments divisée en tagmes : la tête, le thorax et l'abdomen
(Figure). La tête est une capsule assez homogène où ne sont plus reconnaissables les segments originels. Le thorax
comprend le prothorax, le mésothorax et le métathorax. Chacun de ces segments porte une paire de pattes
ambulatoires, les 2 derniers pouvant porter une paire d'ailes, constituent, chez les Ptérygotes, le ptérothorax.
L'abdomen comprend originellement une douzaine de segments. En général, on peut admettre que l'abdomen se
termine, par l'anus, sur le 11ème segment, quant au processus génital, il est porté par le 9ème.

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Figure : Morphologie d'un insecte

TEGUMENT

Le tégument est constitué d'une couche cellulaire qui représente l'épiderme. Celui-ci est surmonté de la
cuticule, sorte de squelette externe couvrant la totalité du corps de l'Insecte. La cuticule est formée de 3 régions
superposées:

 L'endocuticule
 L'exocuticule
 L'épicuticule (riche en chitine)

Le tégument joue un rôle de:

 Protection du corps
 Barrière à de nombreuses substances toxiques
 Facteur de conservation et d'accumulation de la chaleur
 Squelette de soutien des structures

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Figure : Tégument

2.2.1 La tête

La tête des insectes porte les antennes, les yeux et les pièces buccales.

SCHEMA GENERAL DE LA TETE.

 Les antennes

Chaque insecte possède une paire d’antenne. Les antennes sont les principaux organes de l'odorat. Elles
peuvent détecter les mouvements et leur orientation, les odeurs, les sons, 'l’humidité et une variété de signaux
chimiques (phéromones). Elles peuvent également servir d'organes tactiles pour analyser l'environnement ; de
moyen de communication pour l'accouplement ou encore de moyen de défense. L'antenne est composée de trois
sections principales : le scape, le pédicelle et le flagelle.

 Scape : le premier article (le plus basal) de l'antenne.


 Pédicelle : le deuxième article de l'antenne.
 Flagelle : l'ensemble des articles de l'antenne à partir du troisième article.
 Flagomères : les articles qui composent la flagelle.

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Les antennes sont très variables chez les insectes. De plus, au sein de la même espèce, on retrouve également de
légères différences entre les sexes. Elles sont moins développées chez les femelles.

Arista

Les antennes sont munies de nombreux récepteurs sensoriels :


• Récepteurs olfactifs
• Récepteurs sensibles à l’humidité
• Récepteurs auditifs (chez les moustiques)
• Récepteurs permettant d’évaluer la vitesse du vent (chez certaines mouches)
• Peuvent servir, par leur contact, à communiquer (fourmis, abeilles)

 Les yeux

Chaque insecte possède deux yeux, que l’on appelle composés. En effet, chaque œil possède une multitude
d’yeux simples, nommés ommatidies. Chaque ommatidie ne peut voir qu’un point restreint du champ visuel. Le
cerveau reconstitue l’image à partir de l’ensemble des points. Les cellules nerveuses perçoivent les ultraviolets,
mais pas le rouge.

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Les ocelles ne forment pas d’image. Ils ne permettent de distinguer qu’un point lumineux.
Ils sont sensibles à l’intensité de la lumière et à la lumière polarisée. Ils joueraient un rôle dans l’adaptation des
yeux composés aux différentes intensités lumineuses.

 Les pièces buccales

La pièce buccale des insectes comprend de nombreuses parties. La pièce buccale primitive est dite de type
« broyeur », et comprend :
- Le labre
- Les mandibules
- La langue
La langue comprend l’ensemble des maxilles, qui sont en fait la mâchoire de l’insecte. C’est cette partie qui
a évolué pour certaines espèces, comme pour le papillon qui possède une trompe afin de siphonner le nectar, ou le
puceron qui a besoin de percer le tissu végétal pour se nourrir. Il y a aussi les palpes, petits appendices des pièces
buccales. Ainsi que le labium ; ancestralement le labium résulte de la fusion de la deuxième paire de maxilles
(Mx2) pour donner un "appendice" impair.

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Selon l'orientation de la cavité buccale (bouche réelle), on distingue 3 types de tête:

 Tête orthognathe: axe du corps perpendiculaire à la cavité buccale (ex: criquet)


 Tête prognathe: axe du corps parallèle à la cavité buccale; les appendices buccaux sont dirigés vers l'avant
(ex: coléoptère).
 Tête opisthognathe: appendices buccaux sont dirigés vers l'arrière, tout en conservant une position ventrale
(ex: puceron).

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Tête orthognathe Tête prognathe Tête opisthognayhe
2.2.2 THORAX

Le thorax des insectes est constitué de 3 segments porteurs chacun d'une paire de pattes: le prothorax, le
mésothorax et le métathorax. Les 2 derniers segments portent en plus des pattes, une paire d'ailes chacun (cas des
ptérygotes). Chaque segment du thorax se compose de 3 régions:

 Une région dorsale ou tergite.


 Une région ventrale ou sternite.
 Deux régions latérales ou pleurites.

Donc pour:

o le prothorax on parle de: pronotum (région dorsale), prosternum (région ventrale) propleures
(régions latérales).
o le mésothorax on parle de: mesonotum, mesosternum, mesopleures
o le métathorax on parle de: metanotum, metasternum, metapleures

Thorax chez l'insecte : 1. Prescutum, 2. Scutum, 3. Scutellum, 4. Propleuron, 5. Mesopleuron, 6. Metapleuron, 7.


Prosternum, 8. Mesosternum, 9. Metasternum

 Les pattes

D'une façon générale, les pattes thoraciques des Insectes ont pour fonction principale la marche et la
course, mais il existe un très grand nombre d'adaptations morphologiques en rapport avec leurs mœurs (cas de
pattes sauteuses, natatoires, etc.).

Typiquement, la patte d'un Insecte comporte 6 parties et qui sont les suivantes:

1- Coxa=hanche: premier segment de la patte, qui assure la fonction d'articulation avec le thorax.

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2- Trochanter: il s'agit d'un petit article mobile sur la hanche. Certains Insectes possèdent 2 trochanters, provenant
de la subdivision d'un article unique.

3- Fémur: il constitue le plus grand article de la patte. Ce troisième segment est particulièrement développé aux
pattes postérieures de certains Insectes sauteurs, mais très petit chez les larves en général.

4- Tibia: situé entre le fémur et le tarse, ce quatrième segment est presque toujours mince et de la même longueur
ou plus long que le fémur. Ce segment présente fréquemment un certain nombre d'épines ou éperons.

5- Tarse: il s'agit d'un appendice articulé, mobile, attaché à l'extrémité du tibia. Généralement, cet appendice est
formé de 2 à 5 articles.

6- Prétarse: il s'agit d'un segment terminal d'une patte, et comprend habituellement une paire de griffes latérales
(ongles) et des parties médianes réduites (plaque unguitractrice ou griffe, empodium ou arolium).

Figure : Patte d’un insecte

Figure : Tarse à 3 articles (criquet)

Principales adaptations des pattes

Pattes marcheuses

Il s'agit du type fondamental des membres de la patte adapté à la course (marche), dont les articles sont longs, fins,
et dans une certaine mesure faibles.

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Types de Pattes

Types de pattes

Pattes sauteuses

Il y a 2 types selon l'emplacement des muscles actifs du saut:

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 Cas des Orthoptères: Les fémurs postérieurs sont fortement renflés, renfermant des muscles extenseurs du
tibia qui permettent le saut; l'articulation du saut est fémuro-tibiale.

Criquet Criquet (Fémur renflé)

 Cas des Homoptères : Chez les espèces sauteuses (Aleurodes), les hanches des pattes postérieures sont
généralement grosses, coniques, plus ou moins étroitement rapprochées; l'articulation du saut est coxo-
tronchantèrienne.

Cigale (pattes sauteuses)

Pattes ravisseuses: Ce sont des appendices adaptés à la capture des proies. La pince est formée soit par le tibia et le
fémur (Mante religieuse), soit par le tarse et le tibia (blattes), ou même les divers articles du tarse.

Patte de Mante Mante en action Attitude Mante

Pattes natatoires: Leur morphologie est des plus variées:

 Chez les Dytiscidae (Coléoptères), les pattes sont pourvues d'une frange de poils la nage se fait par des
battements synchrones des pattes d'une même paire.

Dytiscus marginalis mâle (pattes natatoires)

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Pattes fouisseuses: Chez les Gryllotalpidae (Orthoptères), la patte antérieure est transformée en organe fouisseur; la
hanche est très courte, massive; le fémur est en forme de lame épaisse; le tibia est pourvu d'épines.

Patte Courtilière Gryllotalpidae

Pattes spécialisées des abeilles: Chez les ouvrières des abeilles, les pattes antérieures possèdent l'étrille (sorte de
dent) qui constitue l'organe de nettoyage de l'antenne.

La troisième paire de pattes porte une brosse sur le premier article des tarses qui recueille le pollen, celui-ci est
emmagasiné par la suite dans une corbeille se trouvant au niveau du tibia de la patte opposée.

Appareil de récolte de l'abeille Face externe P3 (1=corbeille)

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Face interne P3 (1=brosse 2 =peigne) Organe de toilette chez abeille

Pattes adaptées à la stridulation: Chez les mâles des Acrididae, la face interne des fémurs postérieurs
possède une ligne élevée formée de petits tubercules, qui par des mouvements de va et vient, frotte sur certaines
nervures de l'élytre (ailes dures)en produisant des sons aigus.

Pattes antérieures des Dytiscidae mâles: Les prétarses des mâles, porte des ventouses adhésives, servant à
la fixation sur le dos de la femelle au moment de l'accouplement.

Autres types de pattes: Chez les Mallophages et Anoploures (ectoparasites), les tarses sont transformés en
crochet ou griffes, qui peuvent se replier sur l'extrémité du tibia, formant ainsi une pince servant pour grimper ou
s'attacher aux poils de l'hôte.

Chez les Diptères Muscidae, le dernier tarsomère porte des soies adhésives, permettant aux Insectes de marcher à
l'envers sur le plafond et les surfaces lisses.

 Les ailes

Les Insectes ptérygotes adultes possèdent 2 paires d'ailes (Tétraptères), mais quelquefois ils n'en possèdent que 2
(Diptères).

Chez les Tétraptères, les 4 ailes peuvent être relativement semblables et sont dites Homoneures (certains
Lépidoptères). Chez d'autres Insectes, les 2 paires sont différentes, et sont dites Hétéroneures.

Figure : Ailes (Antérieures +postérieures)

Particularités de développement

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Chez les Hétérométaboles, les ailes se développent à l'extérieur du corps de la même manière que les autres
appendices (pattes, pièces buccales, etc.); on parle dans ce cas d'Insectes Exoptérygotes.

Chez les Holométaboles, les ailes se développent ordinairement à l'intérieur du corps pendant les stades larvaires.
Chaque aile se forme à partir d'un bourgeon alaire, et continue à se développer.Au début du stade nymphal, les
rudiments alaires protégés dans une membrane (ptérothèque) sont bien visibles sur les parties latérales du corps.
Juste après l'émergence de l'adulte, les ailes atteignent tout leur développement; on parle dans ce cas d'Insectes
Endoptérygotes .

Morphologie générale

Les ailes sont formées par 2 lames cuticulaires, ayant les mêmes constituants que la paroi du corps: cuticule,
épiderme et membrane basale, et limitent une cavité centrale qui renferme l' hémolymphe (sang des insectes), nerfs
et trachées, mais jamais de muscles. Les grosses nervures contiennent des trachées baignant l’hémolymphe, alors
que les petites nervures servent uniquement à tendre les membranes cuticulaires.

La membrane de l'aile peut être brillamment colorée, lisse, transparente ou même semblable à un morceau de verre
(Odonates). Les surfaces cuticulaires portent souvent des cils, des soies, des écailles, et 2 éléments essentiels pour
la classification: les microtriches (cils courts microscopiques) et les macrotriches (poils mobiles).

En plus de ces critères relevant de la morphologie, la position du repos et la nervation alaire sont des critères très
utilisés en systématique. Ainsi on distingue:

 Les Paléoptères (Figures): (Odonates, Ephémères) caractérisés par des ailes nues, mobiles souvent dans
les sens vertical, et ne se replient pas.
 Les Néoptères (Figures): caractérisés par des ailes écailleuses, mobiles aussi bien verticalement
qu'horizontalement, et se replient au repos sur l'abdomen.

Aile Paléoptère Libellule

Aile Néoptère Lasiocampidae

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2.2.3 ABDOMEN

L'abdomen constitue la 3ème et dernière partie du corps. Il se compose de 11 segments (métamères) et d'une aire
membraneuse (telson) qui entoure l'anus (Insectes primitifs).

Chaque segment abdominal a un tergite dorsal et un sternite ventral, séparés par des sclérites latéraux, qui portent
plusieurs paires de stigmates. Le nombre maximum de stigmates est de 8 paires, situées sur les 8 premiers segments
abdominaux.

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L'abdomen contient les viscères, les organes reproducteurs, de nombreux muscles ainsi qu'un abondant corps gras.
Le tube digestif se termine au niveau de l'anus. En avant de ce dernier, se trouve l'orifice génital ou gonopore qui
appartient au 9ème segment, chez le mâle, et le plus souvent au 8 ème et 9 ème segment chez la femelle.

Figure : Structure de l'abdomen

 Les fausse pattes


 les trachéobranchies
 les cerques
 les appendices abdominaux de certains aptérygotes
 les appendices génitaux (génitalias externes)

Appendices abdominaux:

a. Les fausses pattes (Figure ): Ces appendices sont des expansions charnues, molles ayant un rôle ambulatoire
chez les chenilles (chenille) et les fausses chenilles (larves d'Hyménoptères).

 Chenilles: Chez les chenilles les 3 paires de pattes thoraciques sont suivies de " fausses pattes
"abdominales, disposées par paire sur chacun des segments 3 à 6 et d'une 5ème paire sur le segment 10 (post
pédés). Le nombre de paires est rarement supérieur à 5, mais assez fréquemment inférieur.
 Fausses chenilles (Figure ): Les larves de Mécoptères, possèdent 8 paires de fausses-pattes, alors que ceux
des Hyménoptères ont au moins 6 paires et jamais plus de 9.

Figure : Fausses pattes de chenille (Cossus)

b. Les trachéobranchies: On les observe chez des larves aquatiques. Il s'agit d'un dispositif respiratoire qui utilise
l'air dissout dans l'eau à l'aide d'une branchie spéciale.

c. Les cerques : L'extrémité abdominale, porte en général, 3 appendices généralement multiarticulés: "les soies
caudales". Celles-ci dépendent d'un 11ème segment abdominal réduit et masqué par le précédent. Les soies latérales

26
sont des cerques, alors que la soie médiane constitue le paracerque ou filum terminal. Les cerques peuvent jouer
différents rôles (sensoriel, tactile, copulation, etc.) et peuvent être simples (Orthoptères) ou annelés (Dictyoptères).

Figure : Cerques d'un grillon Figure : Cerques d'un grillon

d. Appendices abdominaux de certains Aptérygotes: Chez les Collemboles, le premier segment porte le tube
ventral (ou collophore). Sur le 3ème segment abdominal, se trouve le rétinacle (ou tenaculum), alors que sur le
4ème segment on observe la furca, sorte d'organe permettant le saut, et qui est maintenue ventralement par le
rétinacle.

e. Appendices génitaux (génitalias externes): Typiquement ces appendices fonctionnent chez le mâle comme
organes copulateurs et chez la femelle comme organes de ponte ou d'oviposition, et sont souvent utilisés, comme
critère de classification.

* Génitalias mâles : Chez quelques Insectes (quelques Dermaptères), les orifices génitaux sont paires; le pénis ou
phallus est double et se trouve associé à d'autres appendices (claspers), alors que chez d'autres Insectes, l'orifice
génital est impair. Le gonopore médian est porté par un organe impair, le pénis, entouré d'organes péri phalliques,
qui servent à maintenir la femelle.

* Génitalias femelles : Chez la femelle, le gonopore est essentiellement un orifice de ponte, le plus souvent c'est
aussi un orifice de copulation (cas des Ephémères). Chez ces derniers, les oeufs produits par les 2 ovaires sont
pondus séparément à l'extrémité de chaque oviducte.

Chez presque tous les autres Insectes, les oviductes paires s'unissent en un oviducte commun. Celui-ci s'allonge
pour former une chambre génitale ou un vagin.

Le gonopore se place le plus souvent en arrière du 8ème segment. Typiquement les oeufs sont déposés grâce à un
organe particulier l'ovipositeur, qui constitue la partie essentielle des génitalias femelles. Lorsque l'orifice génital
est sur le 8ème segment, il existe souvent un ovipositeur valvulaire dit oviscapte; celui-ci est présent chez les
Thysanoures et divers ptérygotes. Parmi ces derniers, les Ensifères (sous-ordre des Orthoptères) présentent un
ovipositeur composé typiquement de 6 valves (2 ventrales, 2 dorsales et 2 internes), et qui sont rattachées à
l'abdomen par une partie plus ou moins fortement sclérifiée: le valvifère. Chez certains Insectes (Collemboles et
Diploures), l'extrémité abdominale ne présente ni oviscapte, ni tube de ponte; l'ovipositeur se réduit à un orifice de
ponte, entouré de plaques vaginales. A l'exception des Lépidoptères, cet orifice sert également à la copulation.

27
Abdomen d'un criquet femelle

2.3 Anatomie interne

2.3.1 Le système musculaire

Les muscles des Insectes sont répartis par faisceaux de fibres qui sont enveloppées d'un sarcolemme, et chacun de
ces éléments se décompose en fibrilles striées dont le diamètre moyen est d'un millième de millimètre.

28
2.3.2 Système trachéen

Les insectes n’ont pas de poumons ni de branchies mais un système respiratoire différent et très efficace : le
système trachéen. L’exosquelette est percé de pores, appelés spiracles ou stigmates. Ces pores mènent à un réseau
de trachées qui se ramifient en trachéoles. Ce sont des sortes de tubes creux très petits qui permettent à l’air de
circuler partout.

Réseau de trachées d’un insecte

Ce réseau peut occuper près de 50% du volume interne de l’insecte. Les trachéoles se ramifient ensuite en tubules
qui entourent les muscles et les organes. Ces tubules sont remplis de fluide trachéolaire. La ventilation est assurée
par des sacs aériens qui pompent ou expulsent l’air suivant les mouvements et contractions de l’animal. Le fluide
permet les échanges gazeux et augmente l’efficacité du système.

2.3.3 Le système circulatoire

Le système circulatoire des insectes est différent de celui des vertébrés de deux manières importantes.

Le sang des insectes (généralement appelé hémolymphe) ne possède pas de pigments respiratoires ou
d’hémoglobine. La respiration est réalisée par le système trachéal. Plutôt que l’oxygène, le sang, chez les insectes,
distribue métabolites, hormones, eau et déchets aux organes appropriés. Le système circulatoire est extrêmement
simple, l’hémolymphe étant pompée vers l’avant au travers d’un élément simple, le vaisseau dorsal. Ce vaisseau est
essentiellement constitué d’une aorte suivie de bulbes thoraciques. La simplicité du vaisseau dorsal est trompeuse,
car c’est bien lui qui assure la circulation de l’hémolymphe. Chaque chambre le long du vaisseau commence et se
termine par une valve (ostiole) au travers de laquelle le sang est pompé. La valve est structurée de manière à ce
qu’elle se ferme par pincement automatiquement à chaque contraction, assurant le mouvement de l’hémolymphe de
l’arrière vers la tête.

29
Sur le parcours, le sang sort vers les ailes, les bulbes dorsaux et dans le sinus frontal (espace situé entre les organes
sans délimitation). Il circule alors librement, baignant les muscles et les organes. Afin de mieux distribuer le sang
par endroits, des cœurs auxiliaires se trouvent dans le thorax, au niveau des ailes et des pattes.

Dans les ailes, ils aident, après la métamorphose, à déployer les nouvelles ailes, encore fripées, avant que la
cuticule ne durcisse.

Tous les mouvements des insectes aident également à la circulation de l’hémolymphe à l’intérieur du corps. De la
même manière, la respiration, aidée par des contractions musculaires affectant le volume total de l’animal, aide à
garantir cette circulation.

2.3.4 Appareil digestif

Spécialisé morphologiquement (suivant le régime alimentaire de l’insecte), l'appareil digestif des insectes
ne présente pas de différences essentielles suivant les groupes en tant que nombre et disposition des parties; la
longueur du tube varie seulement chez les Carnassiers (carnivores) où il atteint son maximum de brièveté, tandis
que chez les Phytophages il égale plusieurs fois la longueur du corps.

Ce tube digestif dirige unidirectionnellement la nourriture de l’appareil buccal à l'anus. Il est divisé en trois
parties :

a) L’intestin antérieur/ stomodeum


Il est composé d’un pharynx s’ouvrant dans la cavité buccale, ainsi qu’un certain nombre de glandes
salivaires. Le pharynx peut être animé par des muscles qui le transforment en pompe aspirante, c’est le cas chez les
insectes piqueurs-suceurs. Ce pharynx se prolonge par l’œsophage dont la partie postérieure se transforme en
réservoir alimentaire appelé jabot. Ce jabot comprend souvent une poche supplémentaire appelée gésier.

b) L’intestin moyen/ mésentéron

Il se compose d’un estomac, appelé aussi vésicule chylifique, sa vocation est digestive. Il est séparé du reste
de l’intestin moyen par la valvule stomacale. Cette portion du tube digestif peut parfois présenter des diverticules
appelés caecums ou s’effectuent des fermentations particulières.

30
c) L’intestin postérieur/ proctodeum

Il est constitué d’un intestin grêle de longueur variable (bien plus long chez les phytophages que chez les
carnassiers). Il porte à son extrémité une couronne de glandes filamenteuses, les tubes de Malpighi (système rénal).
L’intestin grêle postérieur se termine par un renflement appelé vésicule rectale d’où peuvent déboucher des glandes
anales associées à une poche réservoir, enfin il se termine par l’anus.

Appareil buccal
Muscle dilatateur du pharynx
Hypopharynx
Glande mandibulaire
tentorium Stomodeum recouvert de
cuticule
Jabot

proventricule
Glande labiale
caecum

Valvule stomodéale
Mésentéron
Membrane péritrophique Mésentéron non recouvert
de cuticule

Tube de Malpighi

Valvule pylorique

Papille rectale

Proctodeum recouvert de
cuticule
Anus

Figure : Coupe longitudinale de l’Appareil digestif d’un insecte

31
2.3.5 Le système nerveux. Les organes des sens

Le système nerveux des Insectes se compose essentiellement d'une double chaîne ganglionnaire ventrale occupant
toute la longueur du corps de l'animal. Elle part du cerveau ou ganglion céphalique composant un cerveau assez
compliqué, puis forme un collier qui entoure l'oesophage et l'aorte et qui est dit collier oesophagien. Suivant les
types, à mesure que cette double chaîne nerveuse se dirige vers l'extrémité abdominale, ses ganglions affectent une
coalescence de plus en plus grande jusqu'à former une sorte de masse centrale d'où partent des nerfs divisés en
queue de cheval. De tous les ganglions de la chaîne accolés deux par deux partent des filets qui s'en vont innerver
les organes de locomotion, la bouche, les antennes.

32
2.3.6 Système reproducteur

Femelle

Appareil reproducteur chez un papillon femelle

Chez la femelle, le système reproductif est composé d'une paire d'ovaires, des glandes accessoires, d'une ou de
plusieurs spermathèques et des oviductes latéraux qui relient ces parties ensemble. Les ovaires sont constitués d'un
certain nombre de tubes à œufs, appelés ovarioles. Selon les espèces, les ovaires produisent un nombre variable
d'œufs.

Les glandes accessoires produisent des substances qui jouent un rôle dans la lubrification et dans l'enrobage final
des œufs (ex: chorion). Ces glandes produisent également de la colle et des substances protectrices pour le
revêtement des œufs (oothèque). Elles jouent aussi un rôle dans l'entretien des spermatozoïdes.

La spermathèque est un tube ou un sac qui entrepose et conserve les spermatozoïdes pendant une période (de
l'accouplement à l'ovulation) très variable selon les espèces. Chez les insectes, la femelle peut gérer l'utilisation des
spermatozoïdes en synchronisant leur libération de la spermathèque au moment de la ponte. Ceux-ci auront alors un
accès à l'œuf passant dans l'oviducte médian.

Les œufs sont ensuite pondus isolés ou en masse selon l'espèce. La femelle fixera ceux-ci au substrat de ponte
approprié.

Mâle

Appareil reproducteur chez un papillon mâle

Les insectes mâles ont généralement deux testicules qui sont en suspension dans la cavité abdominale grâce aux
trachées et aux corps gras. Chez les insectes plus primitifs aptérygotes, il n'y a qu'un seul testicule. Cette
particularité se retrouve également chez certains lépidoptères cependant, dans leur cas, l'organe provient d'une
fusion de deux testicules pendant les derniers stades de développement larvaire. Les testicules sont formés de tubes
séminifères (follicules) et à l'intérieur on retrouve un sac membraneux qui contient les spermatozoïdes. Les tubes
sont connectés aux canaux déférents qui servent à l'évacuation du sperme par l'intermédiaire d'un canal éjaculateur.
La partie terminale de ce canal peut être sclérifiée pour former l'édéage (pénis), un organe d'intromission.

33
Les spermatozoïdes des insectes sont relativement longs comparativement à leur petite taille. Chez certains groupes
plus ancestraux, ils sont transférés via un spermatophore. Généralement, le transfert se réalise sous forme de
semence liquide par insémination directe.

Schéma anatomie interne

Anatomie de l'insecte
A. Tête
1. antennes 5. cerveau (ganglion cérébral)
2. ocelles inférieures 31. ganglion sous-œsophagien
3. ocelle supérieure (centrale) 32. pièces buccales
4. œil composé
B. Thorax
6. prothorax 27. boyaux avant (jabot, gésier)
7. artère dorsale 28. ganglion thoracique
8. tubes trachéaux (trompe en spirale) 29. coxa
9. mésothorax 30. glande salivaire
10. métathorax
Ailes
11. première paire d'ailes 12. seconde paire d'ailes
Pattes
21. coussinet 24. tibia
22. griffes 25. fémur
23. tarse 26. trochanter
C. Abdomen

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13. boyaux médians (estomac) 17. anus
14. cœur 18. vagin (ou pénis chez le mâle)
15. ovaire (ou testicule chez le mâle) 19. chaîne ganglionnaire ventrale
16. boyaux arrière (intestin, rectum et anus) 20. tubes de Malpighi

2.4 Les glandes

Les insectes possèdent de nombreuses glandes, l’énumération qui suit ne saurait être exhaustive.

Les glandes exocrines

a) Les glandes tégumentaires

- Glandes cirières chez les abeilles, certain Homoptères.

- Glandes laquifères : chez certains Coccides

- Glandes exuviales : Elles deviennent actives au moment de la mue. Elles sécrètent un liquide qui dissous la
cuticule interne et externe , et de cette façon les métamorphoses larvaires sont possibles. Sans cette action, il serait
impossible aux insectes d’augmenter de taille d’un stade larvaire à l’autre.

Les glandes exocrines sont constituées d'un ensemble de cellules que l'on nomme cellules glandulaires. Chez les
insectes, il en existe trois types distincts :

- les cellules de type I

Elles ont une activité sécrétrice importante et n'ont pas de débouché direct sur l'extérieur de l'organisme. Le corps
de l'insecte étant recouvert de cuticule imperméable, la sécrétion doit traverser cette barrière. Il existe donc de très
fins canaux au contenu lipidique la traversant. Par exocytose, la sécrétion passe de la cellule au canal cuticulaire
puis se mêle aux cires recouvrant la cuticule.

- les cellules de type II

Ce sont de grosses cellules situées à la base de l'épithélium et intercalées entre des cellules de type I dans lesquelles
elles déversent leur sécrétion.

- les cellules de type III

Ces cellules peuvent elles rejeter leurs sécrétions à l'extérieur du corps grâce à un canal rejoignant cette fois
directement les cellules aux canaux poraires de la cuticule.

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NB : la sensille campaniforme mesure la pression exercée sur la cuticule lorsque l'insecte frotte son abdomen
contre le sol.

L’appareil collecteur collecte les sécrétions des cellules de type III. Il est connecté avec un canalicule qui traverse
la cuticule.

Dans les glandes exocrines ont peut donc trouver des cellules de type I seules ou couplées à des cellules de type II,
ou des cellules de type III, ainsi que l'association des trois types (cas général). Ces cellules glandulaires permettent
la production de mélanges chimiques très complexes.

b) Les glandes associées à des appendices

Sur les ailes de beaucoup de papillons mâles, on trouve des écailles de forme spéciale, disséminées dans les autres
ou réunies en bandes. On les appelle androconies. A la base de ces écailles, se trouvent des cellules glandulaires
secrétant une substance excitant la femelle et favorisant l’accouplement. Ces produits portent le nom de
phéromones et sont très volatiles.

Il existe également des cellules glandulaires sur les tibias postérieurs de certains.

Les phéromones

La notion de phéromone représente donc un aspect de la transmission de l’information entre individus. Certaines
phéromones agissent par voie orale, mais la majorité d’entre elles agissent par voie olfactive.

Les cellules sécrétrices de phéromones peuvent :

- Etre isolées, dispersées sur tout le corps (Criquets )

- Former des glandes à structure plus ou moins complexe et être localisées dans une région précise du corps
(glandes de Nassanof chez les ouvrières d’abeilles appartenant au septième tergite abdominal).

36
La glande de Nasanoff est située sur la face dorsale abdominale des abeilles, elle produit une phéromone aux
fonctions multiples. Elle sert à marquer l'entrée de la ruche, un lieu intéressant comme une source de nectar, une
source d'eau ou un lieu d'arrêt provisoire lors de l'essaimage. Pour diffuser la phéromone, les abeilles exposent leur
abdomen et ventilent en battant des ailes. L'odeur de la phéromone guide les autres ouvrières.

Selon leur mode d’action, on distingue parmi les phéromones, les deux catégories suivantes :

a) Les phéromones modificatrices

Entraînent des modifications physiologiques des Insectes récepteurs, par exemple chez les Insectes sociaux, elles
interviennent dans la détermination des castes, le blocage ovarien.

Elles agissent sur la physiologie de l’animal, et ont donc un différé. La fonction principale de ces phéromones est
de coordonner le développement physiologique et comportemental d’un ensemble d’individus. Du fait de leur
action à plus long terme, elles sont difficiles à identifier.

b) Les phéromones incitatrices ou « de déclenchement ».

Produisent une réaction instantanée et réversible, suivant la nature du comportement qu’elles induisent , on les
classe en :

- Phéromones de piste : Chez les Insectes sociaux, le chemin entre la source de nourriture et le nid , par
exemple, est marqué par le dépôt de gouttelettes de substance

Il a été montré que les termites les plus archaïques et les termites dont les populations restent confinées dans leur
site de nidification sécrètent une phéromone de piste. Ce terme recouvre toutefois une certaine hétérogénéité
fonctionnelle. Chez Mastotermes darwiniensis, la phéromone permet simplement semble-t-il de marquer
l’environnement. Chez les Termopsidae et les Kalotermitidae, elle oriente et chez la plupart des Rhinotermitidae et
des Termitidae, non seulement elle oriente, mais elle recrute aussi les termites sur les pistes. Dans certains cas, une
seule molécule suffit à rendre compte des deux effets, mais dans d’autres cas, l’intervention de composés annexes
n’est pas exclue.

- Phéromones d’agrégation : Les agrégations peuvent être temporaires : essaims, rassemblement de Scolytes
lors d’attaques massives d’arbres.

- Phéromones d’alarme : déclenchent un comportement de défense ou d’attaque.

- Phéromones sexuelles : produites généralement par l’un des sexes seulement et agissent sur le sexe opposé.
Les attractifs sexuels sont le plus souvent produits par les femelles , ils permettent la rencontre des sexes ; chez de
nombreux insectes, des aphrodisiaques souvent produits par le mâle ( par les androconies) agissent ensuite à courte
distance , interviennent à un moment précis de la séquence comportementale et favorisent l’accouplement.

a) Les glandes associées à des segments

- Les glandes mandibulaires

Elles émettent des phéromones ( géraniol, etc…) qui , selon la concentration, auront un effet attractif ou répulsif.
Une substance pour deux effets : économie de moyens.

Ce sont les glandes responsables, par excellence, de l'alarme, chez beaucoup de fourmis.

Schéma : glandes exocrines d’une fourmi

37
- Les glandes labiales ou salivaires

Glandes très volumineuses, s'étendant souvent dans le thorax.

La salive peut remplir plusieurs rôles :

- Humidification des aliments et lubrification des pièces buccales.

- Transformer, grâce à un enzyme, l’amidon en glucose.

- Posséder des propriétés irritantes et être anticoagulantes

- Posséder des propriétés toxiques vis à vis des tissus végétaux, par exemple.

- Les glandes séricigènes

Ce sont des glandes salivaires modifiées qui produisent de la soie. Elles peuvent être céphaliques, rectales ou
tarsales. Sauf quelques exceptions chez les insectes, la soie est toujours sécrétée par les larves (Bombyx mori). Le
fil de soie se compose de deux brins et chaque brin est formé de trois substances : Au centre, la fibrine entourée par
le grès ou séricine et la mucoïdine.

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- Les glandes métapleurales

Elles émettent des phéromones : donnant par exemple leur odeur à la fourmilière son odeur spécifique, perceptible
par les antennes, propriétés antiseptiques.

- Glandes anales et glandes répugnatoires

Elles émettent des liquides malodorants ou nocif à fonction défensive . Glandes abdominales des Hétéroptères, des
Blattes. Glandes pygidiales des Coléoptères. Osmétérium des Lépidoptères

- Glandes de Dufour

Aussi appelées glandes alcalines, elles produisent des alcalis qui réagissent sur les sécrétions acides des glandes
venimeuses inoculées par aiguillon chez les Hyménoptères. Ce liquide sert aussi, chez les fourmis, à marquer les
pistes.

Les glandes à venin

Le venin des abeilles et des guêpes contient de l’acide formique et un hydrocarbure.

39
CHAPITRE 3 : SYSTEMATIQUE DES INSECTES
Les insectes peuvent être divisés en deux grands groupes : les Aptérygotes et les Ptérygotes.
Les Aptérygotes sont des insectes peu évolués qui se caractérisent par les traits suivant :
 Dépourvus d’ailes ;
 Ne subissent pas la métamorphose (Amétaboles);
 Présence des appendices ventraux.
Les Ptérygotes par contre sont des insectes évolués pourvus d’ailes et qui subissent des métamorphoses.
D’après Carl Von (1880), les insectes peuvent être classés suivant la systématique ci-après :
Règne : animal
Sous-règne : métazoaire en opposition à protozoaire
Embranchement : arthropodes
Sous-embranchement : hexapodes (6 pattes)
La classe des insectes fait partie de l’embranchement des arthropodes, qui présentent la particularité
d’avoir un corps composé de segments articulées et protégé par un squelette externe (cuticule).
La classification biologique des insectes repose sur plusieurs critères dont les principaux sont :

- La filiation ;
- Les relations entre organismes vivants.
- La présence ou non des ailes.
- Le mode de développement (type de métamorphose).
- Le mode de segmentation du corps et des structures buccales.
3.1. CLASSIFICATION SUIVANT LA FILIATION (ORDRE)
a) Les coléoptères (ex : coccinelles, scarabées hannetons)
(Du grec « koleos » étui et « pteron » ailes : en effet, chez ces insectes, les ailes sont protégées par un étui
formé par les élytres)
 Ils possèdent une paire d’ailes cachées par une paire d’ailes durcies (élytres). Celles-ci forment
une véritable carapace.
 Leur appareil buccal est de type broyeur. Selon l’espèce, le régime alimentaire est très varié :
proies, fruits, fleurs, feuilles, excréments…
 Les antennes sont de formes très variées selon l’espèce ;
 La métamorphose est complète.
b) Les diptères ex : mouches domestique (Musca domestica), moustique, taon)
(Du grec « di » deux et « pteron » ailes : deux ailes, c’est bien ce qui caractérise ces insectes) :

- Ils possèdent une seule paire d’ailes bien visibles ;

- Leur appareil buccal est de type suceur. Ils se nourrissent d’aliment liquide (nectar, sève,
sang…) ;

- Les antennes sont souvent courtes et de formes diverses ;

- La métamorphose est complète.

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c) Les lépidoptères ex : tous les papillons ; l’une des espèces connues est Maruca sp
(Signifie en latin « ailes recouvertes d’écailles »)
Ceux-ci sont d’excellents pollinisateurs.
 Ils possèdent deux paires d’ailes bien visibles et recouvertes d’écailles colorées.
 Leur appareil buccal, de type suceur, est une trompe enroulée. Ils se nourrissent d’aliment
liquide (nectar, miellat…).
 Les antennes sont longues. Elles se terminent en massue chez les « papillons de jour », et sont de
formes variables chez les « papillons de nuit ».
 La métamorphose est complète.
Cet ordre regroupe tous les papillons. Ceux-ci sont d’excellents pollinisateurs.
d) Les Odonates ex : libellule (Libellula depressa), Demoiselle.
(Signifie en grec ancien, « mâchoires dentées » ; comme celles de ces redoutables prédatrices que sont les
libellules)
 Ils possèdent deux paires d’ailes grandes et allongées.
 L’abdomen est particulièrement long
 Leur appareil buccal est de type broyeur. Leurs grandes mandibules en font de redoutables prédateurs
(autres insectes surtout).
 Les antennes sont très courtes ;
 La métamorphose est incomplète. Cependant, la vie larvaire est aquatique et pour devenir imago, il y a une
sorte de métamorphose appelée mue imaginale.

e) Les Homoptères (ex : puceron)


(Signifie ailes antérieures de même consistance partout)
 Ils possèdent deux paires d’ailes nervurées et identiques disposées en toit au repos;
 La tête est assez grosse ;
 Leur appareil buccal est du type piqueur-suceur (ils consomment la sève des végétaux) ;
 Les antennes sont très courtes ;
 La métamorphose est incomplète.

f) Les hétéroptères (ex : miride, cochenille)


(Ailes antérieures pas entièrement de la même consistance)
 Ils possèdent une paire d’ailes volantes cachées par une paire d’ailes en partie durcies (semi-élytres) ;
 Leur appareil buccal est de type piqueur –suceur (Ils piquent et aspirent à l’aide d’un rostre les végétaux
pour certains, et leurs proies pour d’autres) ;
 Les antennes sont assez longues, parfois invisibles chez les espèces aquatiques ;
 La métamorphose est incomplète.

g) Les Orthoptères exemples : criquet (Zonocerus variegatus), sauterelle, grillons, cafard.


(De « ortho » droit et « pteron » ailes ; les ailes sont en effet bien droites sur l’abdomen)

 Ils possèdent deux paires d’ailes droites disposées le long du corps ou à plat sur le corps (grillons).
 Leurs pattes postérieures sont adaptées au saut.
 Leur appareil buccal est de type broyeur. La plupart consomment des végétaux, mais certaines espèces sont
carnivores.
 Les antennes sont très longues et fines (sauterelles, grillons) ou courtes et robustes (criquets).
 La métamorphose est incomplète.
Cet ordre regroupe les sauterelles, grillons et criquets. Presque tous émettent des sons : Les sauterelles et
grillons en frottant les tegmina entre eux, les criquets en frottant les fémurs des pattes postérieures aux tegmina.
41
h) Les hyménoptères (ex : guêpe, fourmis, abeille)
(Du grec « hymên » mariage et « pteron » ailes ; les ailes antérieures et postérieures sont en effet réunies
par de petits crochets)
 Ils possèdent deux paires d’ailes reliées les unes aux autres. Elles peuvent être disposées à plat sur le dos
(abeilles) ou le long du corps (guêpes). Certaines espèces (fourmis) ne portent pas d’ailes.
 La tête est séparée du corps par un cou très mince ;
 Leur appareil buccal est de type broyeur lécheur. Selon les espèces, ils se nourrissent de végétaux, de
pollen, de nectar ou de proies ;
 Les antennes sont plus ou moins longues. ;
 La métamorphose est complète ;
Cet ordre réunit les guêpes, fourmis, abeilles, ichneumons… Certains hyménoptères possèdent un aiguillon
de défense et sont susceptibles de nous piquer. Cependant, ces insectes qui pour quelques-uns vivent en société,
rendent énormément de service à l’homme (pollinisation, prédation)
i) Les Névroptères (ex : fourmillons, chrysope)
(Signifie « ailes très nervurées »)

- Ils possèdent deux paires d’ailes très grandes et très nervurées. Elles sont disposées en toit au repos ;

- Leur appareil buccal est de type broyeur. Les larves possèdent de grandes mandibules qui en font de
redoutables prédatrices de petites proies ;

- Les antennes sont très longues ;

- La métamorphose est complète.


Cet ordre regroupe notamment les chrysopes et les fourmilions. Ces insectes sont d’excellents auxiliaires.
L’exemple le plus connu est celui de la larve du chrysope qui consomme des centaines de pucerons par jour.
a) Les dermaptères (ex : le forficule ou perce-oreille)
(De « derma » peau et pteron « ailes ; leur minuscules ailes ressemblent à des lambeaux de peau)
 Ils possèdent une paire d’ailes repliées et cachées (et qui servent très peu) sous de minuscules ailes durcies
(élytres) ;
 Leur appareil buccal est de type broyeur. Ils consomment de minuscules proies et des végétaux très mûrs ;
 Les antennes sont assez longues ;
 La métamorphose est incomplète ;
Cet ordre est celui des forficules ou perce- oreilles.

3.2. CLASSIFICATION SUIVANT LE TYPE DE PIECES BUCCALES/DEGATS OCCASIONNES


Les pièces buccales des insectes sont de diverses formes. Elles varient en fonction de la panoplie des
régimes alimentaires qui caractérisent chaque ordre, voir chaque insecte pris isolement.
Tableau 1 : récapitulatif des caractéristiques des insectes en fonction des pièces buccales

Appareil buccal Caractéristique essentielle Ordres types Exemples

Orthoptères et Criquet
Type broyeur Mandibule développée
Coléoptères charançon

42
Mandibule plus ou moins
Type broyeur-lécheur développée et labium transformé Hyménoptères guêpes
en "langue"

Pièces buccales allongées en Hémiptères et Diptères capside,


Type piqueur-suçeur
"rostre" inférieurs moustique

Type suçeur-labial Labium transformé en "trompe"


Diptères supérieurs mouches
("suçeur-lécheur") suçeuse

Type suçeur-maxillaire Maxilles transformés en


("suçeur-lécheur") Lépidoptères papillon
"trompe" spiralée suçeuse

3.3 ALIMENTATION DES INSECTES

Les insectes ont des régimes alimentaires très diversifiés. Parmi ces régimes alimentaires, les zoologistes ont pu
distinguer quatre grands groupes.

3.3.1Les carnivores

Les carnivores se nourrissent de la matière animale. Dans ce groupe, on peut distinguer :

 Les insectivores (prédateurs des petits animaux) c’est le cas des libellules et les mantes religieuses qui
capturent et découpent d’autres insectes grâce à leurs puissantes mandibules ;
 Les hématophages qui boivent le sang d’animaux vertébrés (notamment les oiseaux et les
mammifères) c’est le cas de l’anophèle femelle (le mâle ne consomme que du nectar de fleur), de la
mouche tsé-tsé ou encore du pou ;
 Les piscivores (se nourrissent de poissons) ;
 Les nécrophages (se nourrissent des cadavres).

3.3.2. Les herbivores

Les herbivores se nourrissent de la matière végétale. Ce groupe comporte une gamme variée d’individus parmi
lesquelles :

 Les granivores qui se nourrissent de graines (ex : le charançon) ;


 Les frugivores qui se nourrissant de fruits (ex : la mouche) ;
 Les nectarivores qui se nourrissant du nectar des fleurs (ex : le papillon, l’abeille…) ;
 Les suceurs de sève, comme la plupart des punaises ;
 Les phyllophages qui se nourrissent des feuilles (ex : les chenilles de papillons…).

3.3.3. Les omnivores

Encore appelés polyphages, ont un régime alimentaire qui peut varier considérablement.

3.3.4. Les détritivores

Plusieurs insectes se nourrissent de matière végétale ou animale en décomposition (on dit qu’ils sont
détritivores). Le bousier, par exemple, mange des plantes en décomposition. D’autres cherchent leur nourriture
dans les excréments des animaux, comme le fait le scarabée sacré.

43
Remarque : certains insectes adultes ne mangent rien du tout : ils vivent grâce aux réserves qu’ils ont accumulées
quand ils étaient des larves. C’est le cas par exemple de plusieurs papillons de nuit.

44
CHAPITRE 4 : LA REPRODUCTION ET LE DEVELOPPEMENT DES INSECTES

Type : Fondamentalement sexuée, mais exceptionnellement parthénogénétique.

4.1 Dimorphisme sexuel

Système reproducteur mâle

Système reproducteur femelle

-Caractères sexuels primaires

Dans le cas général, mâles et femelles se distinguent par leurs organes génitaux, mais également à des dispositifs
liés à l’accouplement ou à la ponte

-Caractères sexuels secondaires.


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Les caractères sexuels secondaires, souvent l’apanage des mâles concernent fréquemment dans un développement
hypertélique d’organes que la femelle présente dans un état habituel.

4.1.1 Caractères somatiques

Liés directement ou non à l’acte sexuel, ex : rétention de la femelle après accouplement…

4.1.1.1 Caractères liés à l’acte sexuel

Autres exemples : Mouche à scie, Odonates

46
4.1.1.2 Caractères non liés à l’acte sexuel

A de rares exceptions près, le mâle est plus petit que la femelle, il est généralement plus orné, d’une coloration plus
riche et plus voyante que la femelle.

L’équipement sensoriel des mâles est fréquemment plus développé que celui de la femelle : antennes
hypertrophiées, pectinées ou plumeuses, yeux hypertrophiés.

47
Il existe d’autres exemples : brachyptérisme chez les femelles, aptérisme, hypertrophie des mandibules.

4.1.1.3 Différences à signification inconnue

Exemple chez les Scarabidae : formations hypertéliques remarquables comme chez le Goliath, possédant des
excroissances frontales en forme d’épine, de lamelles de fourches, tibias allongés.

Ex : Excroissances thoraciques frontales des Dynastes.

48
4.1.2 Caractères éthologiques

Le dimorphisme sexuel se manifeste aussi au niveau du comportement ; le mâle généralement très actif recherche
la femelle et divers facteurs peuvent intervenir dans l’attraction sexuelle.

4.1.2.1 Odeurs et odorats

Facteur le plus évident d’attractivité (phéromones sexuelles)

Exemples :

- Chez les papillons : certaines femelles émettent des odeurs attirant les mâles (antennes très ramifiées,
pectinées, riches en sensilles), seules les femelles vierges sont attractives. Le pouvoir attractif d’une femelle peut se
manifester à grande distance (jusque 12 km).

- Les mâles de certains lépidoptères possèdent des organes odoriférants constitués par des poils glandulaires
répartis sur les pattes et l’abdomen ou par des écailles alaires modifiées.

4.1.2.2 Les sons et l’audition

Les mâles de bon nombre d’espèces stridulent et les sons émis ont un rôle attractif (organes stridulatoires).

4.1.2.3 Emissions lumineuses et vision

Attraction du futur partenaire sexuel

4.1.2.4 Comportements alimentaires particuliers

- Les mâles de certains insectes déposent sur la feuille où se tient la femelle des gouttes de salive qu’elle
absorbe avant de s’accoupler.

49
- Chez certains Diptères prédateurs, le mâle capture une proie (mouche) qu’il offre à la femelle et s’accouple
pendant qu’elle mange. Sans cette offre, elle consomme le mâle.

4.1.3 Polymorphisme sexuel

Si généralement, il existe pour une espèce donnée, une seule catégorie de mâles ou de femelles, certaines espèces
se traduisent par plusieurs types de mâles (poecilandrie) ou de femelles poecilogynie.

Ex : Chez certains insectes (Dytique), il existe deux types de femelles :

- Des femelles à élytres striées.

- Des femelles à élytres lisses.

4.2 Reproduction sexuée

4.2.1 Viviparité

Les insectes sont en général ovipares avec différentes modalités d’oviparité:

4.2.1.1 L’ovoviviparité

Les œufs éclosent juste après la ponte ou dans le corps de la femelle, ce qui peut donner l’illusion de la viviparité.

L'ovoviviparité est le mode de développement selon lequel l'embryon se développe à l'intérieur de l'organisme
femme, retenus dans les oviductes, jusqu'à un stade plus ou moins avancé selon les espèces, sans que la femelle ne
lui pourvoie de substances nutritives. Cette stratégie permet d'augmenter davantage les chances de survie des petits.
Chez certains, l'éclosion se produit peu après la ponte des embryons tandis que chez d'autres, l'éclosion s'effectue
dans l'organisme de la femelle.

Chez les Insectes, l'ovoviviparité typique suppose que l'embryon est entièrement nourri à partir de réserves de l'œuf

4.2.1.2 Viviparité adénotropique

Les larves éclosent dans le vagin où elles poursuivent leur croissance jusqu’au développement complet ou presque.
Uniquement chez les Diptères pupipares.

4.2.1.3 Viviparité hoemocoelique

Après fécondation, les organes génitaux se désagrègent et les œufs se dispersent dans tous le corps. Certains
Cécidomyidés

4.2.1.4 Viviparité pseudoplacentaire

L’embryon se développe dans une partie élargie du vagin à partir d’un œuf pratiquement dépourvu de vitellus,
présence d’un placenta. Exemples, Aphidiens et certaines Blattes.

La viviparité s’accompagne d’une faible fécondité, ainsi par exemple, Glossina palpalis ( Diptère) produit de 6 à
12 larves au cours de sa vie, mais celles-ci sont protégées car les nymphes sont pourvues d’un puparium.

4.2.2 Polyembryonnie

Dans ce cas de figure, un œuf unique donne plusieurs embryons

50
- Chez les Insectes : 100………..1000……….3000…

Elle se rencontre particulièrement chez les Hyménoptères térébrants, braconidés, chalcidiens, chez les Strepsiptères
et certains Lépidoptères.

4.3 Parthénogénèse

Il en existe différentes sortes :

4.3.1 Parthénogenèse sporadique

Certaines espèces d’Insecte font preuve occasionnellement d’une certaine aptitude à la reproduction asexuée bien
que les mâles soient normalement présents.

Ex : Chez certains Lépidoptères tels que Bombyx mori

4.3.2 Parthénogenèse constante

Chez certaines espèces, la parthénogenèse est tellement constante, qu’elle est considérée comme un phénomène
normal.

Définition :

La parthénogenèse est un mode de reproduction indépendant de la fécondation. Ce mode de développement se


rencontre beaucoup dans l’embranchement des arthropodes.

Les modalités de la parthénogenèse sont très diverses et l’on va adopter une classification en fonction du sexe des
individus parthénogénétiques obtenus :

- uniquement des femelles : thélytoque ;


- uniquement des mâles : arrhénotoque ;
- des mâles et des femelles : deutérotoque.

On peut considérer le sexe mais aussi l’ensemble de la descendance de la population à laquelle on s’intéresse, dans
un cadre spatio-temporel.

· La parthénogenèse thélytoque est une parthénogenèse constante, obligatoire. L’absence de mâle est possible.

· S’il y a apparition de mâles à certaines périodes de l’année, de thélytoque, on passe à deutérotoque avec une
parthénogenèse cyclique.

· Pour la parthénogenèse arrhénotoque, les œufs donnent des mâles mais les œufs fécondés donneront des femelles.
En fonction de la fécondation ou non des œufs, on aura des mâles ou des femelles. On parle de parthénogenèse
facultative.

Si l’on prend en compte la répartition géographique d’une espèce, dans certaines localisations, la reproduction est
sexuée, dans d’autre, il y aura un développement parthénogénétique. C’est une parthénogenèse géographique.

On peut également prendre en compte le stade de développement où l’individu réalise la parthénogenèse. C’est en
général au stade adulte que celle-ci se déroule. Il y a toutefois des cas originaux où les œufs sont formés et il y a
développement de leur(s) stade(s) larvaire(s). C’est à ce moment là que peut avoir lieu la paedogenèse. Celle-ci
constitue une forme de parthénogenèse cyclique associée à la viviparie (les larves n’ont pas d’orifices de ponte).

51
Quand la parthénogenèse est cyclique, il faut comprendre le déterminisme des différentes phases du cycle.

4.3.2.1 La parthénogenèse arrhénotoque facultative

En plus des œufs fécondés, la femelle donne des œufs non fécondés haploïdes donnant uniquement des mâles,
absence de mâles diploïdes, ceci implique un phénomène régulateur lors de la spermatogenèse afin que les gamètes
conservent un stock chromosomique complet.

Ex : chez les Abeilles, les mâles sont produits par des œufs non fécondés, c’est la femelle qui règle l’émission des
œufs non fécondés en fonction des besoins.

Le développement des individus a lieu avec ou sans fécondation. Ici, l’ovogenèse doit se dérouler normalement. On
obtient donc un ovotide haploïde.

S’il y a fécondation, on a une femelle diploïde. S’il n’y a pas fécondation, on obtiendra un mâle.

Ce type de reproduction est rencontré chez les hyménoptères (abeilles, fourmis).

52
Généralement, l’haploïdie est peu viable et il sera plus ou moins nécessaire de rétablir la diploïdie. Il peut y avoir
polyploïdie dans les cellules somatiques.

4.3.2.2 La parthénogenèse thélytoque facultative

En plus des œufs fécondés, il existe des œufs fécondés diploïdes qui ne donneront que des femelles

Ex : chez les Coccus.

4.3.2.3 La parthénogénèse thélytoque obligatoire

Les mâles sont très rares, voire inexistants, les femelles n’émettent que des œufs non fécondés diploïdes

Ex : Thysanoptères,

4.3.2.4 Parthénogénèse deutérotoque

Les œufs non fécondés donnent des mâles et des femelles


53
4.2.3.5 La parthénogénèse cyclique

L’alternance de reproduction parthénogénétique et de reproduction biparentale s’observe chez les Aphidiens. La


parthénogenèse cyclique ou hétérogonie peut être obligatoire ou facultative. Dans ce dernier cas, les facteurs du
milieu, photopériode, température, densité de population peuvent influencer l’apparition soit d’individus bisexués,
soit d’individus parthénogénétiques.

Cas des pucerons

4.2.3.6 La parthénogenèse géographique

Dans une espèce, il existe deux générations, l’une se reproduit par la voie sexuée normale, l’autre par
parthénogenèse constante. Les deux générations occupent généralement des aires géographiques différentes

4.2.3.7 La paedogenèse.

La paedogenèse est une parthénogenèse se produisant non pas chez l’adulte mais chez les formes larvaires.

Elle se rapproche de la parthénogenèse cyclique. Il existe une série de formes intermédiaires entre ces deux modes
de développement.

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La paedogenèse s’accompagne presque toujours de viviparité.

On trouve cette paedogenèse chez des diptères du genre Myastore.

Les spermatozoïdes apportent leur centrosome en plus de l’activation de l’œuf.

La paedogénèse se présente souvent sous la forme suivante chez les insectes :

55
Les femelles ne pondent que quelques œufs, mais de grande taille ; Ces œufs donnent de grosses larves qui
possèdent un ovaire fonctionnel qui fournit plusieurs œufs d’où sortent des larves toutes de même sexe qui
consomment les tissus de la mère et qui engendrent à leur tour d’autres œufs ; plusieurs générations
parthénogénétiques peuvent ainsi se succéder, donnant des larves de plus en plus petites qui vont finalement se
pupifier pour donner des adultes ailés des deux sexes.

4.4 Développement embryonnaire, larvaire et nymphal

4.4.1 Caractères généraux de l’œuf d’insecte

a) Le développement se réalise très souvent dans l’œuf en dehors du corps de la femelle.

b) L’œuf est en général volumineux, nécessitant pour son développement, la présence d’un vitellus très abondant.

c) Des dispositifs spéciaux (aéropyles, hydropyles) existent fréquemment pour assurer les échanges avec le milieu
extérieur.

d) De nombreux cas d’arrêts de développement sont connus et interprétés comme des adaptations aux rigueurs
climatiques. Ceux-ci sont de la simple quiescence à la diapause.

5.4.2 Evolution de la structure précoce de l’œuf

- Lors du clivage de l’œuf, les membranes cellulaires formées déterminent la partie du cytoplasme incorporée
dans chaque blastomère.

- l’ovogénèse est très important pour la spécification régionale de l’embryon d’insecte, ainsi que la polarité
antéropostérieure et la symétrie bilatérale de l’embryon.

- Les réserves vitellines sont formées de globules vitellins de nature chimique diversifiée (protéines,
phospholipides), de très nombreuses gouttelettes lipidiques et du glycogène. Elles se trouvent dans les mailles d’un
réseau cytoplasmique issu du RE : Le réticulum cytoplasmique intervitellin.

- Le cytoplasme périphérique (périplasme) : finement granuleux, il s’épaissit en un point donné de l’œuf qui
contient la figure achromatique de la première division méiotique : le plasme de maturation. En effet, lors de
l’ovulation, au moment où l’ovocyte passe dans les voies génitales, la méiose est bloquée en métaphase I. Une fois
fécondé dans ces voies génitales, et dès la pénétration de un ou plusieurs spermatozoïdes, la méiose s’achève
rapidement dans le plasme de maturation. Le futur pronucléus femelle se dirige vers l’intérieur. Le spermatozoïde
le plus proche du spermatozoïde femelle évolue en pronucléus mâle, les autres dégénérant dans le vitellus. La
fusion des deux pronuclei ou amphimixie, rétablit le nombre 2n de chromosomes.

56
- Le chorion : les cellules folliculaires apparaissent au cours de l’ovogenèse, elles sont toutes différenciées
avant la fécondation. Ces cellules constituent une enveloppe continue autour de l’amas entier des cellules
nourricières et de l’ovocyte, cet ensemble constitue l’ovariole. A ce stade, lors de la ponte, la composition de
l’œuf est limitée à un périplasme et une zone périnucléaire maintenue en forme intérieurement par un réseau de
cordons cytoplasmiques intervitellins. Le tout est entouré par l’assise folliculaire qui génèrera la membrane
vitelline et le chorion. Le chorion et la membrane vitelline sont séparés par une fine couche cireuse. Le chorion est
constitué de deux couches principales : l’exochorion, externe et l’endochorion interne, creusé d’alvéoles remplies
d’air réserve d’air. Il assure une protection mécanique au germe et permet les échanges respiratoires tout en
limitant les pertes d’eau.

4.4.3 La ponte

Celle–ci peut avoir lieu :

- Juste après l’accouplement

- Plusieurs semaines, voire plusieurs mois après.

La ponte peut être réalisée en une fois ou bien l’opération peut être fractionnée dans le temps. Cette ponte peut être
effectuée dans des endroits très diversifiés.

4.4.4 La forme : très variable selon les Ordres et même les Espèces.

Orthoptères, beaucoup de Diptères et Hyménoptères aculéates : œuf allongé ovoïde et légèrement arqué

Lépidoptères : sphérique ou aplati à un pôle.

Hyménoptère parasite : œuf avec pédicelle.

Hétéroptères : œuf à structure compliquée pouvant posséder :

- Un opercule, ouverture provoquée par une pression exercée par le tête de la larve ou par une incision
provoquée par la tête de celle-ci à l’aide d’un appareil de rupture situé entre les yeux.

- Un appareil micropylaire permettant la pénétration des spermatozoïdes lorsque la coquille est formée

- Dispositif pneumatique dépendant de l’opercule et dont le rôle est de favoriser son ouverture

57
4.4.5 La segmentation

- Segmentation partielle en raison de la charge vitelline.

- Elle aboutit à la formation d’une périblastula : clivage superficiel, œufs centrolécithes.

L’étendue de l’ébauche embryonnaire séparée de la membrane vitelline par un exudat liquide dépend de la richesse
en vitellus. Elle permet de distinguer deux types principaux :

- Ebauche de petite taille en écusson, discoïdale ou cordiforme, caractérisant les œufs riches en vitellus. Dans
ce cas, le développement est lent

- Ebauche de grande taille, accompagnée d’un périplasme peu épais, peu de vitellus . Les territoires
présomptifs de la tête, du thorax, de l’abdomen sont représentés et leur taille respective correspond
approximativement à celle des tagmes de la future larve. Développement rapide de ces embryons. Exemple de
certains Hyménoptères et de certaines mouches ( Drosophile).

5.4.6.2 Formation de l’ébauche embryonnaire

Les mouvements morphogénétiques n’affectent que la bande germinative.

58
Dans un premier temps, la bande germinative est divisée en une plaque médiane et deux plaques latérales séparées
symétriquement par un bourrelet un peu saillant. La plaque médiane est essentiellement constituée du mésoderme
présomptif.

Le rapprochement de deux bourrelets vers le plan sagittal transforme la plaque médiane en gouttière gastrale, puis
en tube ou en massif qui s’invagine tandis que les bords des plaques latérales s’affrontent et fusionnent.

Cette bandelette s’étend sur les deux tiers de la longueur de l’embryon et a pour limite antérieure, le sillon
céphalique oblique qui se forme de façon superficielle et transitoire au même moment, donc, dès le début de la
gastrulation.

On a ensuite deux épaississements du blastoderme qui constitue les ébauches endodermiques de l’intestin moyen
antérieur et postérieur qui seront repoussés à l’intérieur de la formation par deux évaginations d’origine
ectodermique.

59
On a une évagination à l’avant du système céphalique : le stomodeum qui donnera la bouche (œsophage) et le
proctodeum qui donnera l’anus et l’intestin postérieur.

Les mouvements morphogénétiques de la gastrulation vont amener la bandelette germinative à s’enrouler


autour de l’extrémité postérieure par un mouvement postérodorsal : une extension de cette bandelette qui est
optimale en six heures chez la Drosophile.

Quand l’extrémité atteint le sillon céphalo-oblique, ce mouvement entraîne l’invagination du proctodeum qui se
développe à l’intérieur des cellules polaires et du germe.

Chez la Drosophile :

Entre 4 et 7 heures, de grosses cellules migrent, à partir de l’ectoderme, de part et d’autre du sillon médian : ce sont
les neuroblastes.

Ces neuroblastes vont donner naissance à deux cordons nerveux entre l’ectoderme et l’endoderme selon un
patron répétitif qui rappel les métamères de l’embryon.

Les sillons segmentés caractérisants la métamérisation apparaissent vers la 7ème heure sur la face ventrale, au
moment ou le sillon céphalique disparaît.

On distingue 3 segments pour la tête, 3 pour le thorax et 8 pour l’abdomen. Entre 9 et 10 heures, on assiste à
un retour en arrière de la bandelette germinative (rétraction de cette bandelette) qui place l’orifice du proctodeum à
sa position définitive (anus) et les segments postérieurs se trouvent alors dans l’alignement axial du corps.

60
Le système nerveux subit ce phénomène de rétraction et lorsqu’il est dans sa position ventrale, une mince
couche de cellules amnio-séreuses va recouvrir le vitellus exposé dorsalement après la rétraction de la bandelette
germinative. On a ensuite la fermeture dorsale de l’embryon.

Le mésoderme se métamérise et se régionalise et donne alors, le mésoderme somatique (qui est à l’origine des
muscles larvaires) et le mésoderme viscéral (qui est lui, à l’origine du tube digestif).

Les deux ébauches endodermiques de l’intestin moyen antérieur et postérieur se rejoignent vers la 12 ème
heure. Les ébauches de la chaîne nerveuse ventrale vont se développer de plus en plus à l’avant avec les corps
cérébroïdes. La chitine apparaît vers la treizième heure et les premiers mouvements musculaires vers la
quatorzième.

En ce qui concerne l’amnios

Formation de deux replis amniotiques : antérieur et postérieur, ces replis débordent et recouvrent progressivement
l’embryon. Le feuillet externe est la séreuse et le feuillet interne va constituer l’amnios.

Finalement, les deux replis fusionnent.

61
62
FiG. — Gastrulation et neurulation de l’embryon de drosophile. 1,2 : Carte simplifiée des territoires présomptifs
de la blastula, 1 : vue latérale externe, 2 : coupe transversale. 3,4 : Coupes sagittale et transversale d’une blastula.
Le blastoderme ventral est épaissi. 5 : Coupe sagittale au début de la gastrulation : invagination de l’endoderme
postérieur et début d’extension du repli séro-amniotique postérieur. 6 : Détail du même stade, coupe tranversale du
blastoderme ventral : migration de la bandelette mésodermique. 7 : Formation du repli séro-amniotique antérieur et
de l’ébauche d’intestin antérieur. 8 : Coupe transversale de la région ventrale de 7: mésoderme invaginé, formation
des replis séro-amniotiques latéraux. 9 : Coupe parasagittale après fermeture de la cavité amniotique ;
retroussement en position dorsale de la bandelette germinative postérieure. 10 : Coupe transversale de la région
ventrale de 9. Deux bandelettes d’endoderme se développent pour englober le vitellus, la cavité séro-amniotique se
développe dorsalement. 11 : Coupe transversale d’embryon après formation de l’ébauche de chaîne nerveuse dans
l’ectoderme, fermeture dorsale de l’intestin pratiquement achevée et développement dorsal maximum de la cavité

63
séro-amniotique. 12: Vue externe d’un embryon de 5 heures. 13 : Vue externe d’un embryon de 10 heures, après
rétraction du retroussement de la partie postérieure.

4.4.6 Durée de l’incubation

Quelques minutes chez certains Diptères, quelques heures chez la mouche domestique, parfois plusieurs mois.

Lors du développement embryonnaire, les appendices de l’embryon apparaissent d’avant en arrière : d’abord les
antennes, puis les pièces buccales, puis les pattes thoraciques.

4.4.7 Le développement post embryonnaire ou larvaire.

4.4.7.1 la larve

De l’œuf, va émerger une forme d’insecte qui portera généralement le nom de larve, différents cas sont à
considérer :

a) L’insecte émerge de l’œuf dans une forme qui ressemble à l’adulte

Le jeune grandit par mues successives qui ne modifient que sa taille (ou parfois permettent l’apparition de
segments abdominaux), et, lors d’une mue que l’on peut qualifier d’imaginale, il acquiert des gonades
fonctionnelles et doit être considéré comme adulte.

Rem : Souvent, les mues doivent continuer toute la vie de l’insecte et on parle alors de mue post imaginale. --------
> Pas de métamorphose : insectes AMETABOLES.

Chez les Aptérygotes et les représentants aptères des ptérygotes (ouvrières de termites).

a) L’insecte émerge de l’œuf dans une forme qui n’est pas exactement celle de l’adulte

Ce cas se rencontre chez les Ptérygotes qui sont des insectes à métamorphose ou insectes METABOLES

1. Insectes paurométaboles

L’éclosion libère un jeune qui diffère de l’adulte par :

- Sa taille

64
- L’absence de pièces génitales

- L’absence d’ailes

L’habitat et le régime alimentaire est identique pour la larve et l’adulte. Le développement est progressif et se
caractérise par l’apparition des ailes et des pièces génitales.

Les ailes apparaissent sous la forme d’expansions latéro-dorsales des parois méso et méta thoraciques
(ptérothèques), elles sont visibles extérieurement et les ailes sont qualifiées d’exoptérygotes.

La mue imaginale marque une croissance accélérée des ailes et des génitalia ; les métamorphoses sont donc
incomplètes.

On parle de larve pour les formes dépourvues d’ébauches alaires et de nymphes dès que les ptérothèques sont
apparentes.

Ex : Orthoptères, Hétéroptères,

2. Insectes hémimétaboles

Mêmes caractéristiques que les insectes paurométaboles si ce n’est que la larve issue de l’œuf se distingue de
l’imago par son habitat et son mode de vie, et consécutivement son régime alimentaire. La larve est généralement
aquatique et ses pièces buccales sont broyeuses alors que l’imago est terrestre.

La mue nymphale correspond avec l’apparition et le développement des ailes, la mue imaginale entraîne des
modifications importantes en rapport avec le changement de mode de vie.

Ex : Odonates.

65
3. Insectes holométaboles

L’insecte émergeant de l’œuf ne ressemble pas du tout à l’adulte. Mode de vie, habitat et régimes alimentaires de la
larve diffèrent entre la larve et l’adulte.

Différence de régime alimentaire implique différence de pièces buccales.

La dernière mue qui donne naissance à l’imago est une véritable métamorphose caractérisée par un changement de
l’organisation, de la physiologie et du mode de vie.

Le développement des ailes est masqué, non visible de l’extérieur ; ce n’est qu’au stade pupal que les ailes et les
appendices de l’imago apparaissent en surface.

Ce sont des endoptérygotes. Le stade nymphal (pupal) est caractérisé par son immobilité totale ou partielle.

4.4.7.2 Larves spécifiques aux holométaboles

Lorsque l’on discute des formes larvaires, il y a lieu de considérer le développement progressif de la
métamérisation de l’embryon.

La segmentation commence à l’extrémité antérieure pour s’étendre vers la partie postérieure.

Il faut distinguer :

- Le type protopode

Métamérisation incomplète, abdomen imparfaitement différencié. Ce type se rencontre chez les larves néonates de
certains Hyménoptères, c’est la larve cyclopéenne.

- Le type polypode

Métamérisation complète, acquisition d’appendices, c’est la larve éruciforme. Les antennes et les pattes sont peu
développées. Le tégument est faiblement chitinisé.

Ces larves possèdent des pseudopodes sur l’abdomen :

66
- Le type oligopode

La larve a atteint un stade de développement avancé :

 Les antennes et organes des sens sont bien développés


 Le tégument est renforcé
 Les membres thoraciques ont augmenté de taille

67
68
Certains insectes passent, au cours de leur développement par des types larvaires différents. On dit qu’ils subissent
des hyper métamorphoses. Ce phénomène va de paire avec un changement dans le mode de vie. Généralement, le
premier stade larvaire est campodéiforme :

- Coléoptères : Carabidae, Staphylinidae

- Diptères : Bombylidae

- Homoptères : Certains Coccidae

69
4.5 Mue

Une fois sorti de l’œuf, le jeune insecte va se développer, mais, du fait de l’existence d’un tégument chitineux
inextensible, la croissance est discontinue : elle se fait par des mues successives.

Pour chaque espèce, le nombre de mue est fixe ou presque fixe.

Chaque stade est séparé du suivant par une mue, la mue après laquelle l’insecte est sexuellement mûr s’appelle mue
imaginale, cette dernière mue fait apparaître l’insecte adulte ou imago.

Le renouvellement périodique de la cuticule ou exuviation, est l’aboutissement d’un processus physiologique


complexe qui affecte l’ensemble des formations ectodermiques, où les cellules épidermiques jouent un rôle
essentiel.

En dehors des périodes de mue, les cellules épidermiques inactives ont une forme approximativement cubique.
Elles sont étroitement imbriquées et collées. Les organites cellulaires ne présentent aucune répartition particulière.

Le déroulement de la mue peut être scindé en quatre étapes que nous examinerons plus loin.

Remarque : Les insectes ont une croissance définie, ce qui les différencie des Crustacés qui ont une croissance
indéfinie, ces animaux grandissant et muant quasiment pendant toute leur vie.

4.5.1 Le mécanisme de la mue

Le renouvellement de la cuticule est assuré par l’épiderme dont l’activité est alors remarquable.

4.5.1.1 Changements au niveau de l’épiderme

70
Intense activité mitotique. Ces cellules épidermiques acquièrent des caractéristiques ultra structurales liées à leur
activité synthétique (appareil de Golgi très développé, mitochondries plus nombreuse). L’épiderme prend un aspect
plissé aidant le décollement, il correspond ainsi, par ses dimensions, au stade suivant.

Les cellules épidermiques sont remaniées, leur hauteur augmente, avec élargissement des espaces intercellulaires.
Les cellules acquièrent dans leur partie apicale, des villosités.

4.5.1.2 Décollement de la cuticule ou apolyse

Le changement de forme des cellules épidermiques induit leur décollement de la cuticule. Leurs liaisons avec la
cuticule se rompent au niveau des canalicules,des pores , des canaux des glandes dermiques, des dendrites et des
cellules sensorielles.

71
Dès l’apolyse, un liquide de mue apparaît à l’état de gel dans l’espace ainsi créé. Ce liquide exuvial contient divers
enzymes (chitinase , chitibiase, protéase).

4.5.1.3 Sécrétion des couches cuticulaires préexuviales

Les cellules épidermiques ne restent à nu que peu de temps, car rapidement, la cuticuline est élaborée.
L’épicuticuline est secrétée immédiatement après, d’une manière uniforme, la procuticuline (chitine et protéine)
l’est ensuite.

4.5.1.4 Résorption de l’ancienne cuticule

L’activation du liquide de mue coïncide avec le dépôt de l’épicuticule interne, ce liquide détruit toute
l’endocuticule à l’exception de sa couche la plus profonde ( vers l’extérieur) qui se modifie et persiste comme
membrane exuviale. L’exocuticule n’est pas affectée.

Les produits de l’histolyse de l’endocuticule sont récupérés par l’insecte.

72
4.5.2 Exuviation

Après action du liquide de mue, l’ancienne cuticule n’est plus composée que d’épicuticule et d’exocuticule. Des
lignes exuviales sont présentes sur la tête de la larve et représentent des lignes de moindre résistance le long
desquelles la cuticule peut se rompre facilement sous l’action d’une pression.

Au moment du rejet de l’ancienne cuticule, l’insecte avale de l’air ou de l’eau s’il est aquatique , de sorte que la
pression de l’hémolymphe augmente après gonflement du tube digestif.

Une fois l’exuvie fendue, l’insecte s’en extrait, la tête et le thorax en premier suivi par l’abdomen et les
appendices.

L’exuvie est formée non seulement par les restes de l’ancienne cuticule mais aussi par l’intima des trachées, de
l’intestin postérieur et intérieur et des canaux évacuateurs des diverses glandes.

4.5.3 Evolution post exuviale

Au moment de l’exuviation, la nouvelle cuticule est molle et souple : elle le reste quelque instants. L’insecte
avalant de l’air augmente la pression de l’hémolymphe et ainsi provoque le déplissement et l’extension du
tégument. Très rapidement, le tannage de la cuticule entraîne l’inextensibilité et le durcissement tégumentaire.

Remarque : La mue n’est pas un phénomène d’excrétion, puisqu’une partie de l’ancien tégument est utilisée à
nouveau.

4.6 La nymphose

La larve des insectes holométaboles arrivée au terme de sa croissance ne s’alimente plus, vide son intestin et
s’immobilise. Généralement elle changera d’habitat et réagira différemment aux facteurs externes.

73
On parlera alors de nymphe, celle-ci acquiert les caractéristiques externes de l’imago ; elle possède des yeux
composés, des antennes , des appendices et des fourreaux alaires ; les organes génitaux sont présents, mais en
général réduits.

4.6.1 Les nymphes.

La nymphe est partiellement ou totalement immobile. L’organisation de la forme de la larve est fortement
remaniée en vue de la transition vers la phase adulte.

a\ La nymphe libre (nue).

Les nymphes de ce type sont blanchâtres, immobiles et possèdent des appendices libres mais immobiles. On les
trouve chez les coléoptères et typiquement chez Ténébrio.

b\ La chrysalide ou nymphes momies.

Ces nymphes sont enfermées dans un cocon de soie. C’est le cas des papillons (lépidoptères). La nymphe possède
des appendices qui sont collés au corps.

c\ La pupe des Diptères.

Les pupes sont totalement enfermées dans la dernière exuvie de la dernière larve vermiforme. Cette larve est
totalement immobile, de couleur foncée.

74
Dans tous les cas, la nymphe a comme l’adulte des yeux composés, des antennes, des appendices et des fourreaux
alaires (replis de tégument enfermant les ailes).

La dernière mue va libérer l’adulte. Cette métamorphose débute avec la mue nymphale et se poursuit pendant tout
le stade nymphal et se termine avec la mue imaginale. Durant cette période, l’insecte subit des phénomènes
d’histogenèse, d’histolyse et de remaniements.

4.7 Le mécanisme de la métamorphose

Pendant le développement embryonnaire, des amas de cellules non différenciées forment des disques imaginaux et
des éléments diffus (histoblastes). Au cours de la vie larvaire, les disques sont stationnaires (amas blanchâtres) et
seront à l’origine des organes spécifiques à l’adulte. Ces disques s’accroissent et poursuivent leur évolution après la
mue de la nymphe.

Les mécanismes de la métamorphose débutent avec la mue nymphale, se poursuivent durant toute la phase
nymphale et se terminent par la mue imaginale.

La métamorphose est caractérisée par des phénomènes d’histogenèse (développement des organes propres) et
d’histolyse (destruction des organes larvaires) et de phénomènes de remaniement qui affectent les organes
communs à la larve et à l’imago.

Lorsque la métamorphose extérieure est considérable, elle s'accompagne de remarquables phénomènes internes.
Dans la Chrysalide, les tissus sont réduits en une bouillie où se résolvent tous les organes larvaires; ce retour à l'état
embryonnaire est nommé histolyse. Lorsque l'histolyse est particulièrement rapide (Diptères), les leucocytes ou
phagocytes semblent dévorer les tissus et en accumuler la substance pour refaire des tissus nouveaux. L'histolyse
du système musculaire peut avoir lieu :

1° par prolifération des noyaux qui deviennent sphériques, s'entourent d'une aire protoplasmique et enrichissent la
masse contractile, s'en nourrissent puis se répandent dans la cavité, analogues à des granules vitellins (Viallanes).
Kowalesky, d'autre part, sur des pupes de Muscides, a vu les muscles pénétrés par les leucocytes, découpés en îlots,
et finalement englobés sous forme de boules à noyaux vingt-quatre heures ont suffi à cela;

2° par dégénérescence et mort du noyau musculaire qui se vide, et reste semblable à une petite coque vide, tandis
que la substance contractile disparaît.

Le corps adipeux rentre en histolyse par formation dans ses cellules de granules nombreux, que la rupture de la
membrane met en liberté. Les grandes boules à noyaux seraient les cellules du corps adipeux hypertrophiés,
contenant de nombreux granules, dont chacun représenterait une cellule embryonnaire.

75
Disques imaginaux de nymphes d'insectes. 1. Naissance des disques Di au dépens de l'ectoderme E; I. intestin
larvaire en histolyse. - 2. Ed, nouvel ectoderme des disques, remplaçant l'ectoderme ancien Ea; I, intestin
reconstitué; lp, lame provisoire.

Les éléments cellulaires des trachées et des glandes salivaires, lors de la transformation, prennent un surcroît
d'activité qui donne à ces organes l'aspect d'un tube à parois épaisses formées de cellules embryonnaires; à ce
moment les cellules se séparent, l'organe larvaire disparaît; il y a donc mise en circulation dans la cavité générale de
la nymphe de très nombreux éléments embryonnaires. Le système nerveux est, lui aussi, profondément remanié.
L'histolyse est suivie d'une reconstruction des tissus, ou histogenèse.

Sur chaque anneau en quatre points (deux supérieurs et deux inférieurs), l'hypoderme s'épaissit, par production de
nombreuses cellules embryonnaires. Ces épaississements sont les disques imaginaux. Par une sorte de clivage, leur
zone externe, formée en définitive de cellules hypoderdermiques larvaires n'ayant pas pris part à leur formation, et
situées en dehors, leur zone externe fort mince (lame provisoire) dégénère et disparaît.

Le disque proprement dit constitué par dés éléments ectodermiques et mésodermiques (globules du sang) se sépare
en deux couches : l'exoderme ou hypoderme de l'Imago, et le mésoderme des tissus profonds. Enfin, les cellules
hypodermiques larvaires non transformées ayant disparu entre les disques, ceux-ci s'accroissent par leurs bords, se
soudent, limitent la cavité du corps et constituent l'hypoderme de l'Imago.

Les éléments cellulaires des trachées et des glandes salivaires, lors de la transformation, prennent un surcroît
d'activité qui donne à ces organes l'aspect d'un tube à parois épaisses formées de cellules embryonnaires; à ce
moment les cellules se séparent, l'organe larvaire disparaît; il y a donc mise en circulation dans la cavité générale de
la nymphe de très nombreux éléments embryonnaires. Le système nerveux est, lui aussi, profondément remanié.
L'histolyse est suivie d'une reconstruction des tissus, ou histogenèse.
Sur chaque anneau en quatre points (deux supérieurs et deux inférieurs), l'hypoderme s'épaissit, par production de
nombreuses cellules embryonnaires. Ces épaississements sont les disques imaginaux. Par une sorte de clivage, leur
zone externe, formée en définitive de cellules hypoderdermiques larvaires n'ayant pas pris part à leur formation, et
situées en dehors, leur zone externe fort mince (lame provisoire) dégénère et disparaît.
Le disque proprement dit constitué par dés éléments ectodermiques et mésodermiques (globules du sang) se sépare
en deux couches : l'exoderme ou hypoderme de l'Imago, et le mésoderme des tissus profonds. Enfin, les cellules
hypodermiques larvaires non transformées ayant disparu entre les disques, ceux-ci s'accroissent par leurs bords, se
soudent, limitent la cavité du corps et constituent l'hypoderme de l'Imago.

76
Disque imaginal de l'aile d'une Tipule. Ecd, Ectoderme du disque; Md, son mésoderme; Cd, cavité du disque; lp
lame provisoire.

Dans la tête et le thorax, les disques sont formés bien avant la métamorphose; dans l'abdomen, c'est à ce moment
même. C'est donc par un mécanisme analogue à celui du renouvellement des dents chez les Mammifères que
l'hypoderme larvaire est remplacé chez les Holométaboliens par un hypoderme à structure définitive.
Tous les organes (tube digestif, trachées) vont être édifiés à nouveau par des processus semblables. Les yeux, dits
composés, de l'Imago s'organisent au dépens des cellules optogènes et des fibres postrétiniennes de la nymphe (la
larve possédait de nombreux ocelles).
En résumé, le développement des Insectes peut se faire : 1° sans histolyse ni histogenèse (Amétaboliens); 2° avec
histogenèse sans histolyse (Diptère); 3° enfin avec histogenèse précédée d'histolyse. Tels sont les Insectes à
métamorphoses, au sens le plus restreint; encore cette histolyse peut-elle être simple, ou accompagnée de
phagocytose, au moins pour le tissu musculaire.

Des remaniements affectent les organes communs : le cœur, certains muscles, les tubes de Malpighi (à fonction
excrétrice). Les cellules subissent une dédifférenciation puis acquièrent les caractères imaginaux sans changer de
destinée.

77
Ex : les ailes

L’hypoderme se décolle du tégument au voisinage d’une trachée. Il se forme une anse qui s’invagine au sommet.
Dans cette invagination pénètrent des éléments mésenchymateux et une ramification de la trachée qui elle même se
divisera.

A la mue nymphale, du fait de la multiplication des cellules de l’ébauche, une évagination déjà commencée
antérieurement s’accentue et il en résulte la saillie à l’extérieur du disque, devenu ébauche alaire.

4.8 Le déterminisme de la métamorphose

- Les mues larvaires sont conditionnées par l’activité du cerveau et d’une glande prothoracique ; en même
temps, les corpora allata secrètent une hormone qui s’oppose au développement des ébauches d’imago : l’hormone
juvénile ou néoténine .

- La mue nymphale et la mue imaginale dépendent toujours de l’action combinée du cerveau et d’une glande
prothoracique , mais sont rendue possible du fait de l’arrêt de la sécrétion de la néoténine. Cet arrêt doit être
commandé par le cerveau.

Evolution du taux de J.H au cours des mues

78
La neurosécrétion du protocérébron ou hormone prothoracotrope agirait, par l’intermédiaire des corps cardiaques
sur la glande prothoracique qui libère l’hormone de mue ou ecdysone.

4.9 Analyse fonctionnelle des cycles de développement.

Principe : On peut reconnaître, pendant le même cycle développement, plusieurs fonctions remplies par divers
stades de développement (stades pré-adultes et adultes). On distingue différentes fonctions : une fonction de
développement et de différenciation (larves) ; une fonction d’acquisition de la nourriture ; une fonction de
dispersion ; une fonction d’accouplement ; une fonction de distribution de la nourriture à la progéniture ; une
fonction de sélection des sites de croissance ; une fonction de ponte.

On reconnaît cinq cycles fondamentaux chez les arthropodes.

79
La largeur de la bande représente la quantité de ressources disponibles. Une augmentation de cet largeur montre
une acquisition de cette nourriture alors qu’une diminution de cette même bande indique une utilisation de ces
ressources.

En 1, on voit une transition graduelle vers l’adulte. La larve et l’adulte sont impliqués dans l’exploitation des
mêmes ressources. Les adultes ont en plus les fonctions d’accouplement, de ponte et de dissémination.

En 2, on voit que les larves et les adultes se nourrissent en exploitant des ressources différentes. La larve se nourrit
avec des cadavres d’animaux morts : c’est une fonction de développement et d’acquisition des ressources. On
obtiendra alors une pupe qui va utiliser les ressources acquises par la larve pour son développement et sa
différenciation. L’adulte va continuer à se nourrir mais à partir d’une autre source de nourriture. Ce dernier
possède les fonctions d’accouplement et de sélection du site de développement des larves, de ponte.

En 3, on observe les insectes amphibiontiques (à larves aquatiques et à adultes aériens). Il y a séparation du rôle
d’acquisition et de dispersion d’une manière très marquée. L’adulte ne se nourrit pas ou seulement très peu.

La larve est herbivore ou carnivore. Sa durée de vie varie entre quelques mois et trois ans. Elle possède la fonction
de nutrition. L’adulte ne vit que quelques heures pendant lesquelles il doit s’accoupler puis pondre dans un site
convenable aux larves. C’est ensuite sa mort.

En 4 et 5, on voit des adultes de certaines espèces qui remplissent les fonctions de dispersion, de ponte mais aussi
de stockage et de mise à disposition des ressources sous formes provisions pour les larves.

En 4, c’est le cas des guêpes solitaires où l’adulte pond un œuf sur une proie paralysée. Cet adulte a alors remplie
son rôle de dispersion, d’accouplement de sélection du cycle de ponte et de ponte. La larve doit acquérir la
nourriture et la fonction de développement.

En 5, on observe les hyménoptères sociaux. Il y a un partage des fonctions assuré par une différenciation des
individus en castes. Les larves utilisent les ressources mises à leur disposition pour leur croissance. Les ouvrières
sont stériles et ont la fonction d’acquisition des ressources. La reine est un adulte fertile regroupant les fonctions
d’accouplement, de ponte et de dispersion. Les males sont des adultes fertiles avec la fonction d’accouplement mais
n’ont aucun rôle dans l’acquisition.

80
Exemple de développement post embryonnaire

AMETABOLE

Oeuf Juvénile
Mues Juvénile
Mue de pubertéAdulte Mues

HETEROMETABOLE
Ébauches alaires externes Exoptérygote

Oeuf Juvénile Mues Juvénile Mue Adulte


imaginale

HOLOMETABOLE Endoptérygote

Mues Mue Mue imaginale


nymphale
Oeuf Larve Nymphe Adulte
Métamorphose

81
CHAPITRE 5 : ECOLOGIE DES INSECTES

Etude des liens qui unissent l’insecte à son milieu ambiant (environnement). Il s’agit des principaux
facteurs susceptibles d’influencer le rythme de vie des insectes.

A . Les facteurs limitants

1. La température

A. sténothermes : les espèces ne tolérant que des variations de faible amplitude autour
de températures moyennes durant leur vie active :

comprises entre 43°C et 18°C (sténothermes "chauds")

comprises entre 18°C et 14°C (sténothermes "tempérés");

inférieures a 14°C (sténothermes "froids") = microthermes.

B. Eurythermes : les espèces susceptibles de supporter des variations de grande


amplitude entre une température inférieure a 13°C et une température supérieure a
43°C (flaques supralittorales);

Température optimale : température à laquelle le développement et les réactions métaboliques se


déroulent de la meilleure manière possible avec le minimum de dépense énergétique.

Les insectes, animaux à température variable, dits poïkilothermes, sont généralement des
sténothermes.

82
Les animaux poïkilothermes (ou a « sang froid » ou hétérothermes) sont des animaux n'ayant pas la
capacité de réguler via leur organisme leur température interne et donc sont soumis a l'apport exterieur
en chaleur (en majorité).

Par cette caractéristique, ils diffèrent des homéothermes qui controlent leur température interne.

Les insectes aquatiques sont des sténothermes stricts.

Le métabolisme et l’activité des insectes (vol) sont augmentés jusqu’à ce que la température optimale
soit atteinte.

L’organisme fonctionnant plus vite aura des besoins plus importants par unité de temps : il
consommera davantage et aura une respiration accrue . Le résultat sera une croissance plus rapide et
un état adulte plus rapidement atteint. La diminution de la durée de développement avec la T°
provoquera une augmentation du nombre de générations par an , notion importante lorsque ces
insectes sont des ravageurs.

C’est la T° qui est dans bien des cas responsable de la répartition géographique des espèces.

1.2 Températures limitantes

 La température basse
 La température élevée
 La température moyenne

Ex : Il existe des espèces n’habitant pas des régions à température supérieure à 20 °C.

 Température moyenne pour les mois les plus importants pour le cycle de l’espèce qui passera
le mauvaise saison à l’état de vie ralentie.

Ex :

Le Criquet Locusta migratoria a besoin d’une moyenne de juin supérieure à 20 °C.

1.3 Influence de la température sur la vitesse de développement de l’embryon.

La vitesse à laquelle l’insecte effectue son développement embryonnaire varie considérablement selon
la température.

Le développement embryonnaire s’accélère pour des température croissante dans une zone de viabilité
de l’organisme. La durée du développement dépend donc de cette température.

83
1.4 Réactions aux conditions thermiques défavorables

a) La migration

b) L’hibernation

L’insecte peut également entrer en diapause ou en quiescence, il peut le faire pendant sa vie
embryonnaire, larvaire, nymphale ou imaginale

L’insecte peut entrer en

c) Diapause

d) Quiescence

La diapause

L’insecte aborde la période difficile avec une préparation physiologique complexe :

 Arrêt des mitoses


 Déshydratation des tissus
 Ralentissement de la respiration
 Abaissement du métabolisme énergétique
 Augmentation de la teneur en lipide des tissus.

La diapause est donc une réponse aux stimuli de l’environnement qui annonce une détérioration du
climat. Il y a donc de la part de l’insecte une prévision de l’arrivée de la période défavorable.

La diapause est en principe indispensable au bon déroulement du cycle vital de l’insecte.

La quiescence

C’est une phénomène exogène par lequel l’insecte s’engourdit dans une sorte de repos transitoire.

Remarques

84
 La photopériode est aussi un facteur déterminant l’entrée en diapause
 La diapause diffère du simple état de quiescence, car , contrairement à celle-ci, il ne suffit pas
de remettre l’insecte en diapause dans des conditions climatiques favorables pour que le
développement reprenne. Même si la diapause est une réponse aux conditions externes,
l’insecte s’y met lui même et s’y maintient par de mécanismes neuroendocrines et endocrines.

1.5 Mécanismes d’adaptation

Le cycle biologique d’un insecte peut être synchronisé avec celui des plantes dont il se nourrit et avec
les fleurs dans lesquelles il pond. On observe de même un accord entre le cycle d’un insecte parasite et
celui des espèces dont il est l’hôte.

2. Humidité

2.1 Moyens de défense contre la déshydratation.

2.1.1 Téguments imperméables

L’ imperméabilité du tégument permet aux insectes de résister aux variations d’humidité.

2.1.2 Localisation interne des organes respiratoires.

Les organes respiratoires sont internes. Néanmoins, beaucoup d’eau est perdue par la respiration.

2.1.3 Adaptation des mécanismes d’excrétion.

En effet, les insectes éliminent les déchets azotés sous forme d’acide urique et d’urates . Les
récupérations d’eau se font au niveau du rectum et éventuellement au niveau des tubes de Malpighi.
Ces mécanismes de récupération de l’eau sont régulés en fonction des possibilités hydriques offertes à
l’insecte.

Ces adaptations sont poussées à l’extrême chez les insectes du désert ou chez ceux qui vivent
d’aliments très secs.

2.1.4 Eau métabolique

Cette eau est produite par oxydation des lipides ( cas des insectes granivores).

2.1.5 Modification du taux d’assimilation de la nourriture

Le taux est inversement proportionnel à l’humidité du milieu pour une croissance donnée.

2.1.6 Perméabilité à l’eau de la cuticule

85
L’étude du taux de transpiration d’insectes en fonction de la température a permis la mise en évidence
d’une température critique. Au dessus de cette température critique caractéristique pour chaque
espèce, le taux de transpiration augmente très rapidement. La couche cireuse est le facteur essentiel
dans la limitation des pertes en eau. La température critique, caractéristique pour chaque espèce
apparaît comme une adaptation écologique.

2.2 Classification des insectes d’après leurs exigences.

 Organismes aquatiques : vivent en permanence dans l’eau


 Organismes hygrophyles : exigent une atmosphère très humide , ex : les Sauterelles.
 Organismes mésophyles : besoins en humidité modérés , ex : Grillon des champs.
 Organisme xérophyles : recherchent les milieux secs , ex : Criquets migrateurs.

2.3 Interaction température humidité.

Les phénomènes physiologiques les plus importants ont été étudiés en faisant varier T° et humidité :
fécondité des femelles, durée du dernier stade larvaire, durée du développement

3. La lumière

Facteur écologique beaucoup moins déterminant.

Les radiations ultra violettes ont cependant un rôle important dans les phénomènes physiologiques.

Ex : les Papillons nocturnes sont surtout attirés par les lumières riches en UV

Ex : les Abeilles.

86
L’intensité de la lumière est un facteur important. En effet lorsque celle-ci atteint un seuil , elle peut
inhiber le développement de certaines espèces.

Ex : Les Drosophiles meurent sous éclairement intense

Le photopériodisme revêt un autre facteur primordial, autrement dit : la manière dont les jours et les
nuits alternent

Dans les régions tempérées, la photopériode est un facteur climatique primordial qui règle le cycle de
vie de nombreuses espèces d’insectes.

Il s’agit d’adaptations remarquables qui utilisent la longueur du jour comme déclencheur des
mécanismes permettant de s’accommoder d’une mauvaise saison (diapause).

Ex :

- Chez les animaux, amener la reproduction à une période favorable où la nourriture est
abondante et en provoquant la diapause avant l’arrivée de la mauvaise saison.

- Apparition de sexués chez les pucerons

- Entrée en diapause ou rupture de diapause

- Morphologie de certains papillons

Action de la lumière sur le développement

La lumière agit par impression directe sur le cerveau. Pendant le période éclairée, le cerveau secrète
une substance chimique qui agira sur les cellules neurosecrétrices, agissant elles même sur des
hormones de développement.

4. Oxygène

Teneur dans l’air : +/- 26%

Teneur dans l’eau : minime

L’oxygène, comburant nécessaire pour l’oxydation des substances organiques, donc pour la respiration
et l’utilisation de la nourriture chez la plupart des êtres vivants joue un rôle écologique plus direct en
milieu aquatique qu’en milieu aérien.

L’oxygène est peu soluble dans l’eau et aux températures ordinaires, les quantités dissoutes sont assez
faibles.

B. Le mimétisme

1. Définition :

87
Le mimétisme c'est l'imitation d'un modèle par l’insecte. Cette imitation permet d'augmenter les
chances de survie ou de reproduction du mime.

Un système mimétique met en jeu 3 acteurs :

- Le modèle, vivant ou non ;

- Le mime, imitant le modèle ;

- Le dupe, trompé par le mime qui ne peut être un végétal puisqu’il nécessite la mise en jeu d’une
perception par les sens.

Nous distinguerons deux grandes échelles de mimétisme :

- l’échelle des individus ;

- l’échelle moléculaire.

A l’échelle des individus, le mime représente tous les individus semblables à lui, c’est à dire soit une
certaine population de son espèce soit l’ensemble d’une catégorie d’une espèce (ex : les mâles et les
femelles) ou encore l’espèce toute entière.

2. Le mimétisme à quoi ça sert ?

Cette question est extrêmement finaliste. Cependant on ne peut concevoir que de telles imitations
soient le fruit du hasard. Selon la théorie de l’évolution, un caractère se maintient dans une espèce s’il
procure à l’individu porteur de ce caractère un avantage sélectif c’est à dire s’il augmente ses chances
de survie et de reproduction.

Comment augmenter ses chances de survies ? :

- Ne pas être mangé ;

- Manger (attraper une proie).

Pour cela, il faut :

- soit ce cacher (pour ne pas être repéré par sa proie ou son prédateur) ;

- soit faire peur à son prédateur ;

- soit attirer ses proies.

Comment augmenter ses chances de reproduction ? En attirant des insectes pollinisateurs.

Le chercheur anglais Alfred Wallace proposa d’interpréter le mimétisme comme un moyen de défense
et comme un exemple de l'efficacité de la sélection naturelle. Le mimétisme permet la conservation
des variétés et des espèces les mieux adaptées à un milieu donné et pendant une période précise,
éliminant les autres groupes moins bien adaptés à la concurrence vitale. Wallace découvrit le
mimétisme chez certains papillons asiatiques, notamment celui des Papilionidés qui imitent des
Danaïdés. Après avoir été découvert dans la zone néo-tropicale (Amérique du Sud) et en Asie du Sud-
Est, le mimétisme est mis en évidence dans la zone éthiopienne par l'entomologiste anglais Roland
Trimen, en 1869. En moins de dix ans, le mimétisme est observé sur les trois continents.

88
4. Les différentes façons de mimer.

On distingue de nombreuses façons de mimer :

4.1 Mimétisme visuel

C’est le moyen de mimer le plus répandu. On distingue différents types de mimétismes visuels :

4.1.1. L'homochromie

a) Homochromie simple

L’Homochromie est dite simple si la teinte prise par l’insecte est uniforme et correspond à la couleur
du milieu qu'il fréquente habituellement. Les petits criquets, qui prennent la couleur des prairies dont
la couleur verte concorde exactement avec celle des feuillages des arbres où ils se trouvent en sont
d'excellents exemples et prouvent que, pour être homochrome, un insecte n'est pas obligatoirement
revêtu de couleurs ternes.

b) L’ombre inversée

Souvent la couleur d'un animal est différente sur sa face dorsale et sur sa face ventrale, généralement
blanche chez les espèces sauvages. Des chercheurs ont remarqué que l'ombre d'un objet quelconque a
une grande importance dans l'appréciation de sa forme et de son volume. Si donc la partie située dans
l'ombre est blanche, alors que la partie éclairée est colorée, la différence est moins sensible et l'objet
semble plus plat et devient moins visible.

a) Les dessins disruptifs

Une complication plus efficace encore du camouflage dont l'effet est de rompre la forme, de dissocier
en quelque sorte l'insecte qui n'est plus visible dans son ensemble, mais paraît formé de plusieurs
parties indépendantes. Ces dessins peuvent être formés de taches ou de bandes: ces deux procédés se
combinant d'ailleurs de toutes les façons possibles.

Ils s’ajoutent souvent à l’homochromie.

d )L'homochromie variable

Certains animaux ont la possibilité d’adapter à tout moment leur coloration à celle du milieu sur lequel
ils se trouvent.

4.1.2. Les homotypies

En plus de la couleur, l'insecte a pris la forme d’un objet sur lequel il se tient habituellement. La
grande majorité des exemples se rencontre chez les insectes qui sont capables d'imiter toutes sortes
d'organes végétaux comme les écorces (certains papillons, certaines mantes religieuses) et aussi les
feuilles

4.1.3. Les déguisements

Dans tous les cas précédents, c'est le corps même de l'animal qui prend une couleur ou une forme
donnée et assure le camouflage. Mais il est des cas où l'animal emprunte au milieu des éléments dont il
se couvre, semblant ainsi s'habiller. De tels déguisements se rencontrent parfois chez des insectes qui
cachent leur corps dans un fourreau (larves des Trichoptères ou porte-bois, chenilles des Psychides).

89
4.2 Mimétisme chimique (olfactif, gustatif)

C'est l'émission de molécules imitant le modèle (ex : champignon rouge)

4.3 Mimétismes acoustique et comportemental: C'est l'imitation de bruits ou d’attitudes, habitudes du


modèle (ex : mouches des fruits)

4.4 Mimétisme tactile

C'est l'imitation de la sensation du toucher du modèle

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CHAPITRE 6 : LES ACARIENS ET LES AUTRES RAVAGEURS
VI.1. les acariens
L’étude des acariens s’appelle l’acarologie ; les acariens sont des arachnides à l’exemple de
l’araignée.
VI.1.1.Position systématique
Les acariens appartiennent à
 L’embranchement : Arthropodes
 Sous embrasement : Chélicérates
 Classe : Arachnides
 Sous classe : Acarie
VI.1.2. Morphologie externe

Figure 1 : Quelques exemples d’Acariens, Trombidium holosericeum (à gauche) et Brevipalpus


phoenicis (à droite)

Le corps d’un acarien comprend deux parties principales : le Gnathosoma antérieur et


l’Idiosoma postérieur.
 La tête et le thorax forment une partie appelée Gnathosoma.
 Les acariens sont caractérisés par :
 L’absence des antennes ;
 L’absence des ailes,
 L’absence des mandibules (présence des chélicères) ;
 La présence de 04 paires de pattes chez l’adulte (car la larve est hexapode.

VI.1.3. Dégâts
Les acariens phytophages sont minuscules et se nourrissent au dépend des feuilles des plante
(phylophages). On les trouve généralement à la face inférieure des feuilles parce qu’ils sont lucifuge
(fuit la lumière).
Tetranychus urticae est un acarien polyphage qui s’attaque à plusieurs plantes telles que
l’aubergine, la morelle noire, le cotonnier…on l’appelle encore l’araignée tisserin parce qu’il tisse les
toiles d’araignées.
Les acariens causent des chloroses sur des feuilles (perte de chlorophylle) ; ces feuilles
deviennent chétives, rabougries, déformées (malformation). Comme conséquence on peut noter la
réduction de la surface foliaire, ce qui entraine la baisse de la photosynthèse d’où la baisse des
rendements.

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VI.1.4. Méthodes de lutte
Il est interdit d’utiliser les acaricides sur les légumes destinés à la consommation si on ne
maitrise pas la lutte chimique, notamment les calculs des doses, les temps de carence même si l’on
veut utiliser les pyréthrinoïdes (qui ne sont pas trop toxiques).
La propagation du ravageur se fait par les feuilles, les boutures, le vent. Il est conseillé des
méthodes de lutte culturales et biologiques.

La difficulté de la classification scientifique réside dans le choix des critères pour regrouper les êtres
vivants. Longtemps, cela a été fondé sur l’anatomie (6 pattes pour les insectes, par exemple), la
physiologie (vision binoculaire, par exemple) ou le mode de vie (vie marine, par exemple).
Aujourd’hui la compréhension des mécanismes de l’évolution met en avant l’histoire des espèces et
les progrès en génétique permettent d’affiner ou de modifier les classements en mettant en évidence
des liens de parenté parfois insoupçonnés. Cela peut remettre en question l’existence de groupes
traditionnels de la classification scientifique (reptiles par exemple).

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