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Cours de Production Laitière 2ème CI

Dr. Aziza Brahmi

Ecole Supérieure d ’Agriculture du Kef


ESAK, Année Universitaire 2020/2021
I- Situation de l’élevage bovin en Tunisie

• En Tunisie l’élevage bovin représente une composante

importante dans la production agricole et dans l’économie

nationale. Il a été classé parmi les secteurs prioritaires du

fait qu’il génère deux produits stratégiques (lait et viande).


• Ce type d’élevage est localisé essentiellement dans le nord

tunisien, avec 72 % de l’effectif national. Il est soumis aux aléas

climatiques et par conséquent à la disponibilité des ressources

fourragères. Dans le cas où ces éléments sont déficitaires, il

sera dépendant du marché extérieur et des prix des matières

premières.
Les éleveurs bovins et leur cheptel

• 112100 éleveurs de bovins détiennent un effectif total dont la

moitié environ est de race pure:


Evolution de l’effectif bovin en Tunisie (en 1000 UF)

Années 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2014 2015 2017
Race 223 220 220 223 222 224 240 259 253
pure

Race 231 229 220 216 208 202 197 191 184
locale
croisée

Total 454 449 440 440 430 426 437 450

Source. GIVLait, 2018

5
Distribution des éleveurs selon la superficie de
l'exploitation:
60 51,6 %

50

40

% d'éleveurs 30 21,8 %
22,7 %
20

10
2,4 %
0 1,3 %
≤5
5 à 10
10 à 50
50 à 100
Superficie de l'exploitation ≥ 100

Plus de 73% des éleveurs ont une exploitation de moins


de 10 hectares, et pour plus de la moitié, la superficie est
inférieure à 5 hectares.a »A
Répartition des éleveurs de bovins selon le nombre de
vaches:
82,80%
90,00%

80,00%

70,00%

60,00%

50,00%

40,00%

30,00%
11%
20,00%
5% 1%
10,00% 0,17%
0,00%
1à5 6 à 10 11 à 20 21 à 50 ≥ 50

près de 94% des éleveurs ont moins de 11 vaches, 83% moins


de 6 vaches et 69% moins de 3 ; seulement 0,17% ont 50 vaches
et plus.
Répartition des effectifs de bovins selon les
races

Bovins de races pures 53

Bovins de races
24
croisées
Bovins de races
23
locales

Total 100

(Enquête de base)
Répartition des effectifs de bovins selon les
régions
Sud: 4%

Centre:
24%

Nord: 72%
Bovins de races pures: 53%
Tarentaise: Brown Swiss:
1% 4%

Montbéliarde:
1%

Holstein et
Pie Noire
Holsteinisée
: 94%
Répartition des bovins de races pures selon les
régions:

Sud: 7%
Centre:35
%

Nord:58%
Bovins de races locales (23%) et locales
croisées (24%)

Centre: 17% Sud: 0%

Nord: 83%
Bovins de races locales et locales croisées

Bovins de races locales


La ‘Brune de l’Atlas’ se trouve en deux rameaux:
•Un rameau gris
•Un rameau fauve
La ‘Blonde du Cap Bon’ se trouve en deux rameaux:
•La Grise du Cap Bon (Zarga)
•La Blonde du cap Bon ( Chahba)

Bovins de races locales croisées


Croisement d’absorption par les races pures (Holstein,
Tarentaise, Brown Swiss)
Les systèmes d’élevage bovin

 Les élevages traditionnels ou extensifs

Répandus dans le nord du pays mais aussi dans les zones intérieures et marginales.

Superficies limitées, en sec, se basant sur une main d’œuvre familiale.

Les troupeaux sont généralement mixtes : bovins de 1 à 4 vaches, généralement de races

locales ou améliorées.

Alimentation basée sur les parcours et complétée par des ressources fourragères durant les

périodes difficiles.

La productivité, très limitée, est en général inférieure à 2 000 litres par vache.
 Elevage intensif intégré

IL est fréquent dans les régions de grandes cultures,

notamment à Bizerte, Mateur, Zaghouan, Fahs et Korba

dans au Nord-Est du pays.

Une alimentation basée sur le fourrage vert et l’ensilage.

Un taux d’intégration de l’élevage à l’agriculture élevé.

Il concerne l’élevage laitier.

Il regroupe 20% des éleveurs laitiers.


 Elevage semi- intensif ou non intégré

 Pratiqué pour l’engraissement des taurillons.

 Développé surtout dans le nord ouest.

 Elevage "hors sol"

Ce système est pratiqué en dehors des surfaces agricoles, et il est :

Développé dans le centre du pays.

Concerne 50% des élevages laitiers.

Présente 22% de tout l’élevage bovin.


la filière lait bovin en Tunisie

• la filière laitière occupe une place principale dans le domaine

agricole, économique et social et elle contribue à hauteur de

11% à la valeur totale de la production agricole, 24% de la

production animale et 7% de la valeur de l’industrie agro-

alimentaire.
Evolution de la production laitière en millions de litres

Années 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 2017
PL en 1006 1014 1030 1059 1096 1124 1175 1376 1424
millions
de litres
Source. GIVLait, 2018

Situation de la filière
 En France, la vache Holstein est passée d’une production
moyenne d’environ 3 000 kg par lactation dans les années
1950 à un niveau de production moyen de plus de 8 500 kg
par lactation dans les années 2000. Des lactations de plus de
20 000 kg ne sont pas rares aux Etats Unis .

En Tunisie, la production moyenne est de l’ordre de 5000


kg par lactation mais certaines vaches dépassent les 11 000
kg
La collecte du lait de vache

Années 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 2017
Quantité 580 589 602 650 664 709 747 848 890
collectée
en
millions
de litres
Source. GIVLait, 2018

20
 Actuellement, plus de 240 centres de collecte, avec une capacité totale dépassant 2,8
M de litres collectent environ 890 M de litres, soit plus de 62,5 % de la production
nationale de lait cru.

Les centrales laitières s'approvisionnent à hauteur de 85% du lait frais auprès des
centres de collecte et le reste de l’approvisionnement se fait directement auprès des
grands élevages.

Les centres de collectes ont un rôle très important au sein de la filière : par leur
position charnière entre les éleveurs et les transformateurs, ils permettent, d’un côté, la
valorisation de la production laitière en assurant aux producteurs l’écoulement de leur
produit d’une manière permanente et, de l’autre côté, la régularité des
approvisionnements des centrales laitières.
La moyenne de collecte quotidienne, au cours de la période de basse lactation (octobre,
novembre et décembre) varie entre 1,4 M de litres et 1,5 M de litres.

L’opération de collecte du lait est répartie, au plan national, sur 5 bassins de collecte. Le bassin
du Nord-Ouest (gouvernorats de Béja et Jendouba) représente 20% du total des quantités de lait
collectées.

Le taux de collecte du lait dans le bassin du Nord-Est (Bizerte, Ariana et La Manouba) est de
25% du total des quantités collectées. La contribution du bassin laitier du Centre-Ouest
(gouvernorats de Sidi Bouzid, Gafsa et Kasserine) est de l’ordre de 20%.

Le bassin du Centre-Est (Mahdia, Sfax et Monastir) collecte 32% du total des quantités
collectées tandis que le bassin laitier de Gabès collecte 3%.
Unité : Millions de litre

Le maillon de la transformation

Ce maillon comporte 45 unités industrielles d'une capacité de transformation dépassant les 5,4
millions de litres par jours ainsi que d'un réseau de transformateurs artisanaux repartis sur
toute la république.

Les produits de la transformation du lait (unité : millions de litre)


Années 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 2017
Lait UHT 378 419 400 456 447 510 509 610 619
Yaourt 140 144 155 140 145 145 160 160 168
Fromage 110 116 130 120 123 125 135 145 145
Autres 40 46 55 44 45 40 46 55 49
dérivés
Lait en 12 - - - 10 - - 5 14
poudre
Total 680 725 740 760 770 820 850 975 995
industrie
Source. GIVLait, 2018
Le maillon de la distribution :
Les circuits de distribution et de commercialisation du lait qui concerne les produits
artisanaux sont mal connus et non identifiés. En effet, le tiers de la production (33%) ne passe
pas par les circuits organisés.

Le maillon de la consommation :
La consommation du lait et des produits laitiers a évolué suite aux changements des habitudes
alimentaires, à l'amélioration du pouvoir d'achat et au développement de la production. Elle
est passée de 83 litres par habitant en 1994 à près de110 litres en 2018.
Contraintes et perspectives de développement

• La distribution des éleveurs selon la superficie de l'exploitation


et selon le nombre de vaches révèle de fortes disparités. La
productivité des vaches reste faible par rapport au potentiel des
vaches de race pure importées.
La physiologie de la lactation

26
Dans le cas de la filière lait de bovins:
Cette filière souffre d’une stagnation et d’un manque de visibilité depuis au moins
une décennie.

La production de lait, en Tunisie, connaît une période de haute lactation, au cours


des mois de mars, avril et mai, laquelle se poursuit jusqu'au mois d'août de chaque
année, et une autre caractérisée par une basse lactation qui démarre au mois de
septembre.

Solutions préconisées

le renforcement des opérations La mise en place, en concertation avec


de séchage et de stockage du lait les professionnels et spécialistes du
contribuerait à résorber domaine, d'une stratégie visant la
l'excédent de production de ce promotion des exportations vers la
produit et permettra de faire face Libye, permettrait de lutter contre la
à la régression de la production. spéculation et le trafic illégal à travers
les frontières
une mise en place d’une interprofession regroupant les
industriels, les collecteurs et les producteurs.

une mise en place un observatoire de la filière couplé à des


laboratoires interprofessionnels régionaux pour veiller à
l’activité des collecteurs et des industriels.

La zone d’intervention de chaque centre de collecte doit être


délimitée et il doit maîtriser son circuit primaire.
Conclusion
Pour améliorer le secteur de l’élevage bovin en
Tunisie , il faut que:

La politique agricole doit se construire


impérativement avec le concours des représentants de
toutes les parties prenantes sans exception, et dans un
climat d'écoute ouvert et constructif afin d'assurer la
pérennité de ce secteur d’élevage, et de garantir aux
professionnels une rentabilité acceptable, et au
consommateur un produit à des prix abordables et de
qualité irréprochable.
Sélection : Les caractères à retenir pour le
troupeau laitier
Définitions :

Objectif de sélection est un caractère, ou une


combinaison de caractères, que l'on cherche à
améliorer mais, qui n'est pas nécessairement
mesurable sur les candidats à la sélection, ni sur
des apparentés.
Critère de sélection est un caractère, ou une
combinaison de caractères, que l'on peut mesurer
sur les candidats à la sélection, ou sur des
apparentés et qui permet par conséquent de les
30
classer.
Effet moyen d'un gène sur un caractère et dans
une population donnée, la différence entre la
valeur moyenne des individus ayant reçu ce gène
d'un de leurs parents et la valeur moyenne de la
population.
Valeur génétique est égale à la somme des
effets moyens de tous les gènes possédés par
l'individu. Comme l'effet moyen d'un gène, elle
caractérise l'individu pour un caractère et dans
une population donnés. Il est donc possible
d'améliorer la valeur génétique des individus de la
génération suivante en recherchant des
reproducteurs dont la valeur génétique est
supérieure à la moyenne de leur génération. 31
Le progrès génétique est égal à (i) la différence entre la
valeur génétique additive moyenne de la population à la
génération n + 1 et la génération n (ii) la différence entre la
valeur génétique additive moyenne des reproducteurs
sélectionnés et la valeur génétique additive moyenne de la
population à laquelle ils appartiennent (iii) à la différence
entre les valeurs phénotypiques moyennes de la population
pour deux générations consécutives.
L'intensité de sélection ou précision de sélection
caractérise la plus ou moins grande sévérité du choix des
reproducteurs : à un choix sévère, où un fort pourcentage
de candidats est éliminé, correspond une forte intensité de
sélection, et inversement à un choix peu sévère,
caractérisé par un faible pourcentage de candidats
éliminés, correspond une faible intensité de sélection. Elle
mesure la supériorité moyenne des reproducteurs
sélectionnés par rapport à la moyenne des candidats 32
reproducteurs.
Indexation est l'ensemble des techniques de calcul qui
permettent d'obtenir l'estimation de la valeur génétique
additive des reproducteurs. Concrètement, chaque
reproducteur est caractérisé par un index ou indice de
sélection.

Héritabilité est le rapport entre la variabilité génétique


additive et la variabilité phénotypique (h2 = variabilité
génétique additive / variabilité phénotypique). Si elle est
faible les différences génétiques entre individus sont
faibles, il est donc difficile de repérer les individus à valeur
génétique élevée, et la sélection est difficile, voire peu
efficace. Inversement, si elle est forte, il est plus facile de
repérer les individus ayant les plus fortes valeurs
génétiques, la sélection est facilitée et peut être efficace.

33
Répétabilité est associée à un caractère qui
s'exprime plusieurs fois chez le même animal tel
que la reproduction laitière. Le coefficient de
respectabilité exprime la proportion de la variance
des mesures individuelles dues à des différences
permanentes entre les individus. Il présente une
double fonctions, d'une part, il permet d'évaluer la
valeur génétique pour un caractère avec des
mesures répétées et d'autre part il peut prévoir la
production future d'un animal à partir de ses
productions précédentes.

34
1. Présentation Générale :

En Tunisie, la production laitière se caractérise par


une extrême diversité des facteurs de productions,
diversité que l'on trouve tant au niveau des
régions, de la taille des troupeaux, des races
exploitées et de la conduite alimentaire. Ainsi dans
la sélection du troupeau laitier on peut classer les
caractères à améliorer par ordre d'importance
économique comme suit :

35
A- Caractères quantitatifs ou qualitatifs prioritaires :
1- Quantité de lait
2- Quantité de matière sèche utile
3- Taux butyreux
4- Taux protéique

 Pour cette catégorie des caractères il est


possible de les associer ensemble : quantité de lait
+ quantité de matière grasse et protéique et on
parle ainsi de caractère composé.

36
B- Caractères quantitatifs ou qualitatifs
secondaires :

1- Aptitude à la traite
2- Développement des masses musculaires
(conformation)
3- Caractères de morphologie fonctionnelle
4- La Rusticité : est par excellence le type de
caractère pour lequel il est difficile de trouver une
définition satisfaisante
5- La Fécondité ou aptitude de l'animal à se
reproduire
37
2. Justification des choix :

A. Justifications économiques :
1- La production laitière : l'éleveur des bovins
laitiers tire la majeur partie de ses revenus de la
vente du lait.
2- La richesse du lait en éléments utiles : taux
butyreux et taux protéique :

Il faut toujours se rappeler que l'amélioration


génétique de la production laitière d'un litre
rapporte à l'éleveur 10 fois que l'amélioration d'un
point le taux butyreux.
38
Dans les conditions normales de paiement
la quantité de lait qu'elle qu'en soit sa teneur
en matière grasse, est toujours le facteur
prépondérant de la réalisation de
l'amélioration génétique.

39
B. Justifications techniques
La plupart des caractères (qualitatifs et
quantitatifs) qui conditionnent la réussite de
l'élevage des bovins laitiers sont sous la
dépendance d'un grand nombre de paires de
gènes, dont l’extériorisation est souvent affectée
par les conditions de milieu dans lesquelles
l'animal vit.

40
1- Caractères à sélectionner :
- Plus le caractère est héritable, plus le
coefficient a une valeur élevée, moins l’action du
milieu est importante, l'aspect de l’animal traduit
bien son potentiel héréditaire et peut servir à le
juger.
- Moins le caractère est héritable, plus le
coefficient à une valeur faible, plus le milieu
intervient dans son extériorisation, donc
performances constatées varient d'un animal à un
autre
- Nombre de caractères à sélectionner à la fois :
Sélectionner peu de caractères à la fois ;  Nbre
de Caractères   l'amélioration génétique de
41
chaque Caractère
- Relation entre caractères :
Choix judicieux d'objectifs nets et en petit nombre
 la production laitière ;  d'abaisser le taux
butyreux
 la vitesse de croissance  des formes
 la musculature  les vêlages plus difficiles.
- Coefficient corrélation génétique
* Nul, il indique une absence d'association
* Egal à + 1, il correspond à l’association complète
* Egal à – 1, à l'opposition absolue

42
Réponses directes et indirectes à une sélection sur un
caractère parmi des taureaux mis à l'épreuve sur
descendance (Bonaïti et Mocquot, 1981)

43
C. Les étapes de la sélection

La démarche générale de la sélection (Collection


INRAP, Edition Foucher, 1991) :

44
III. Facteurs de variation de la réponse à la
sélection génétique
Les principaux facteurs de variation de la réponse
à la sélection génétique :

- variabilité génétique : la variabilité génétique est


une caractéristique de la population. Le
sélectionneur doit veiller à maintenir une
variabilité génétique suffisante. Une bonne gestion
génétique des populations doit donc permettre de
maintenir ou d'augmenter la variabilité génétique.
L'introduction de reproducteurs étrangers, par la
pratique de croisements bien choisis et contrôlés
est un moyen d'accroître la variabilité génétique.45
- Intensité de sélection

46
- précision de la sélection
- l'intervalle de génération

 Autres facteurs de variation : l'héritabilité, le


nombre de caractères retenus, la corrélation
génétique entre les différents caractères qui
peut être favorable ou défavorable.
V. Les caractéristiques principales de la
sélection des bovins laitiers
La caractéristique essentielle de la sélection des
bovins laitiers est l'importance capitale accordée
à la sélection sur descendance des mâles
d'insémination artificielle, néanmoins d'autres
caractéristiques méritent d'être soulignées : 47
- une activité à long terme : compte
tenu de l'âge moyen de mise à la reproduction, de
la durée de gestation et de la productivité
numérique annuelle des femelles bovines, de
l'intervalle de génération est, chez les bovins, l'un
des plus longs parmi les espèces domestiques

- un travail collectif et de masse :


l'amélioration génétique des bovins laitiers ne
peut s'exercer efficacement que sur des milliers
d'individus dans une race, au sein de fortes
structures associatives et d'unités de sélection
travaillant avec de très nombreux éleveurs.

48
- des investissements importants : la
sélection des bovins laitiers nécessite des
investissements lourds. Les capitaux ainsi
investis ne fructifient au niveau des élevages
qu'une dizaine d'années plus tard.
VI. Exemple d'un programme de sélection des bovins
laitiers
 Caractères recherchés
- Caractères de production laitière : Qté de
MG, MP
- Caractères de production de viande : V
croiss., IC
- Caractères d'élevage : semence du mâle,
fertilité
49
 Conception du programme
- Sélection des mères à taureaux (index),
- Insémination avec des pères à taureaux,
- Veaux mâles nés : contrôles 3-15 mois
- Reproducteurs retenus : testage sur
descendances

50
51
 En résumé   

 Races pures en Tunisie : Frisonne-Holstein,


Tarentaise, Schwytz

 Progrès génétique : mâles = intensité de


sélection et précision

 Héritabilité = 0,5 : élevée


Composition et la qualité du lait : TB, TP

 Héritabilité = 0,2 - 0,3 : moyenne


Quantité de produits : Qtité de lait, MG, MP
52
 En résumé   

 Héritabilité = 0,1 : faible caractères


de production : prolificité, fertilité

 Caractères recherchés : Qtité de MG, MP et de


lait

 Au niveau de la ferme : contrôle laitier

53
Reproduction et insémination
artificielle
Définitions :

Fertilité : la fertilité représente l'aptitude d'une


femelle à être fécondée par une insémination
prise isolément, quel que soit son rang et son
délai par rapport au vêlage.
Fécondité : elle représente l'aptitude d'une femelle
à être fécondée dans un délai économiquement
ou techniquement souhaitable, quel que soit le
nombre d'inséminations pour obtenir cette
54
gestation.
I. Rappel sur la physiologie de la reproduction

A. Reproduction chez le mâle


 Spermatogenèse et activité sexuelle du mâle 
contrôle des hormones testiculaires et
hypothalamo-hypophysaires.

 Testicule  testostérone sécrétée par les


cellules de Leydig.
 La testostérone  fonctionnement de l'appareil
reproducteur, le comportement sexuel et la
manifestation des caractères sexuels secondaires
(ossature grossière, développement important
des masses musculaires…). 55
 Hypothalamus : GnRH  la synthèse et la
libération FSH et LH.
 FSH  la spermatogenèse.
 LH stimule la synthèse d'androgènes par les
cellules de Leydig.

 B- La reproduction chez la femelle


1. Contrôle de la reproduction chez la femelle
a- Caractéristiques des cycles sexuels :
- Ovules à la disposition des
spermatozoïdes périodiquement
- Coordination d'un ensemble de
mécanismes
56
 Les différentes phases du cycle sexuel sont les
suivantes : période de chaleur : œstrus :
 Le prœstrus :  follicules, sécrétion et
décharge d'œstrogène.
 L’œstrus : le résultat COMPORTEMENTAL de
la décharge d’œstrogènes.
 Le post œstrus : développement du corps
jaune, sécrétion de progestérone.
 Le diœstrus correspond à une période
d'inactivité sexuelle et de régression des corps
jaunes.
b- Variations de l'activité cyclique
- Activité sexuelle continue ou
saisonnière 57
 Vache : les cycles se succèdent pendant toute
l'année
 Les différents types d’anoestrus : l'absence
prolongée d’œstrus se nomme anoestrus :
- Anoestrus saisonnier : en dehors de la
période sexuelle.
- Anoestrus de lactation : pour la plupart des
femelles l'allaitement retarde l'apparition de
l’œstrus après la parturition.
c- Contrôles neuroendocriniens des cycles
sexuels
- Rôles endocriniens de l'ovaire
 Les œstrogènes et la progestérone
correspondant à deux phases préovulatoire ou
58
folliculaire et lutéale
 La phase préovulatoire : prédominance des
d'œstrogènes
 Pendant la phase lutéale : prédominance de la
progestérone
- Rôle des hormones hypophysaires
 Tout le cycle = niveau constant de FSH et LH.
 Chaleurs = Max. FSH et LH simultanés (pic de LH
: 50 x > niveau de base).
 Résumé du contrôle neuroendocrinien
des cycles sexuels
 FSH  la croissance du follicule
 Décharges cycliques de FSH et de LH
 la rupture du follicule et l'ovulation.
 Les corps jaunes la progestérone
59
 Les œstrogènes agissent par un feed-back
positif sur la décharge de LH.
 La progestérone agit par un feed-back négatif
sur la décharge de LH.
II. La gestation
A. Rappels sur la fécondation
 La rencontre des gamètes  dans un
milieu liquide : ampoule de l'oviducte.
 Vache : col de l'utérus 
spermatozoïdes survivent le mieux :
Lapine 15 heures
Brebis 24 heures
Vache 24-30 heures
60
B. Caractéristiques des différentes phases de la
gestation
 La gestation commence avec la fécondation et se
termine à la parturition (mise-bas).
 Ovocyte  œuf  2 cellules filles : embryon 
fœtus.
1. La progestation
 Vie libre de l'embryon dans l'utérus
 Sécrétions utérines = nourrissent l'embryon.
2. La gestation proprement dite
 Fixation de l'embryon sur la
muqueuse utérine
 Edification du placenta qui assure
d'abord les échanges materno-embryonnaires puis
materno-fœtaux. 61
 La durée de la gestation varie en fonction de :
- la race :
290 jours peur la Brune des Alpes
279 jours pour la Frisonne
278 jours pour la Holstein
- le numéro de lactation : les génisses vêlent
en général deux à trois jours plutôt que les
adultes.
- la taille et le poids de la portée : dans le cas
de naissances gémellaires, la durée de gestation
est en moyenne de trois à six jours plus courte
chez la vache.
- le sexe du fœtus : chez la vache la gestation
est allongée de 2 à 3 jours avec les mâles.
62
C. La placentation
Le placenta est tout organe extra
embryonnaire par l’intermédiaire duquel le fœtus
emprunte à l'organisme maternel les matériaux
dont il a besoin.
1. Fixation du fœtus :
 Le placenta = le maintien du fœtus
dans les cornes utérines.
 Surface d'échange importante =
l'embryon possède des villosités.
2. Perméabilité placentaire :
 Jamais de communication ENTRE
système sanguin de la mère ET celui du fœtus :
diffusion 63
 Anticorps = incapables de traverser
 Naissance = colostrum riche en anticorps
3. Rôle endocrinien du placenta :
 Hormones stéroïdes = type ovarien
 Hormones protéiques = type hypophysaire.
D. Contrôle endocrinien de la gestation :
 Signal embryonnaire = persistance du
corps jaune.
 Sécrétion de la progestérone = implantation
de l’œuf dans les cornes utérines.
 Hormones placentaires : œstrogènes et
hormones gonadotropes
 croissance harmonieuse de l'embryon et du
fœtus 64
 En résumé :
Progestérone  anabolisante  constitution des
réserves maternelles.
E. Signes et diagnostics de gestation
1. Les premiers signes sont :
- la non réapparition des chaleurs
- la modification du caractère ou du
comportement
- une prédisposition à l’engraissement :
progestérone
- une amplification de l'abdomen (3ème
mois chez la vache).
- une croissance de la mamelle surtout
chez les primipares.
65
2. La gestation peut être confirmée par une
palpation rectale qui recherche :
- la présence du corps jaune sur les ovaires.
- l'élargissement des corps utérins.
- le ballottement du fœtus dans le liquide des
enveloppes.

3. Les dosages hormonaux :


- La progestérone :
Gestation   [progestérone] dans le lait ou le
plasma
- Les œstrogènes :
Œstrogènes placentaires : lait, sang = diagnostic
tardif
66
F. Hygiène de la gestation
Afin d'éviter les avortements, on recommande de :
- Séparer les mâles du troupeau où se
trouvent des femelles en gestation
- Manipuler les femelles gestantes avec
précaution
- Choisir des logements spacieux, au sol
horizontal, aux pentes larges
- Manipuler les femelles gestantes avec
précaution
- Choisir des logements spacieux, au sol
horizontal, aux pentes larges
- Cesser de traire au moins deux mois avant
la parturition
- Assurer une alimentation convenable 67
III- La parturition
 La mise-bas = parturition correspond = phénomènes
mécaniques + physiologiques  Expulsion du ou des
fœtus + leurs annexes.
Une mise-bas sans intervention de l'homme = normale ou
eutocique.
A. Les différentes phases
1. Les signes précurseurs ou phase préparatoire
L’approche de la mise-bas peut être repérée en fonction
de :
- la durée de la gestation lorsqu'on connaît la date de
la saillie
- la croissance de la mamelle et son gonflement par
le colostrum
- la vulve qui se tuméfie et se dilate avec écoulement
d'un liquide visqueux, gluant, blanc-jaunâtre, qui s'attache
aux poils de la queue 68
- bassin : le ligament sacro-sciatique se relâche, la
queue paraît relevée, la vache "se casse"
- la femelle qui est inquiète et cherche à s'isoler

2. Phase de dilatation :
 Dilatation du col de l'utérus : durée = 4 à 8 heures.
 Elle peut être utilisée pour prévoir le moment du
vêlage.
 Les poches des eaux apparaissent d'abord
l'allontoïde puis l'amnios.
 La vache se couche.
3. Phase d'expulsion
 Expulsion : durée = 2 à 3 heures.
 Les poches des eaux se rompent  liquide amniotique
facilite alors la sortie du veau
69
 Contractions volontaires des muscles abdominaux
 expulsion du veau.
 Dilatation + expulsion : durée = 30 minutes à 3
heures et plus.
Durées longues = les primipares + les vaches
âgées.
 Veau est né : le réflexe respiratoire se déclenche.
 Séparation du placenta : 4 à 6H après l'expulsion
du fœtus.
 Délivrance : le placenta et les enveloppes fœtales
sont expulsés.

B- Contrôle endocrinien de la parturition

 La parturition :  progestérone ;  des œstrogènes.


70
 L'ocytocine : hormone post hypophyse 
contractions utérines
 Fœtus  maturité des glandes endocrines
(surrénales )
 déclenche la parturition

C- Hygiène de la parturition

1. Respiration du jeune et ligature du cordon


 Expulsion : aider le jeune à respirer
 Dégager les enveloppes = au niveau naseaux et de
la gueule
 Suspendre le jeune par les postérieurs pendant
quelques secondes :
 le gaz carbonique (sang veineux) excite le centre
respiratoire et déclenche la respiration. 71
 Colostrum est absorbé très tôt  apport
d'anticorps
 Le cordon est ligaturé à une dizaine de centimètres
de l’ombilic
 Désinfecté avec un antiseptique (teinture d'iode) +
poudre siccative
 Il tombe après cinq à six jours.
 Eviter l'hypothermie : léchage de la mère ; frotter le
veau (chiffon, paille, une raclette plastique)
2. Mise en route du comportement maternel
 Léchage du jeune par la mère

D. Le post-partum

1. L'involution utérine :
Modifications hormonales   du volume des fibres
musculaires de l'utérus 72
2. La mise en place de la lactation :
La mamelle fonctionnelle lors = première tétée OU première
traite.
3. La reprise de l'activité ovarienne :
Anoestrus post-partum = 40 jours
> 40 jours  anoestrus pathologique
IV- Comportement sexuel : La détection des
chaleurs
 Chaleur passe inaperçue ou saillie pas au moment
opportun
 Le prochain vêlage  retardé de trois semaines.
 Retard se répète une quinzaine de fois au cours d'1
année dans un troupeau
 une lactation entière est perdue
73
 Deux méthodes de détection de chaleurs :
- la détection de l’œstrus par observation directe
- observation du marquage de femelles réceptives
A. Observation directe

1. Les réactions de chevauchement


 La vache réceptive chevauche est
chevauchée par elles.
 La vache en chaleur s'immobilise lors de la
montée d'une autre.
 La durée des chaleurs est en moyenne : 18
heures.
 Observation de ses réactions : transition
entre activité alimentaire et repos
 Ce comportement varie selon les individus
 Autres signes précèdent (24 -28 heures) et
accompagnent les chaleurs 74
 Tuméfaction de la vulve, écoulement d'un liquide
filant
 Diminution de l'appétit, agitation, meuglements,
 Léchages, flairages, esquisses de combat et de
chevauchement.
 Erreur : 10 à 15 %  40 % (qualité de l'observateur)
2. Observation d'un mâle non fécondant introduit
dans le troupeau.
B. Marquage des femelles réceptives
 En conclusion :
- Les signes les plus importants d'une vache en chaleur
sont :
- écoulement d'un liquide visqueux et de couleur blanche /
grise du vagin
- la vache se laisse monter par d'autres vaches ou par le
taureau
- La vache est agitée, beugle souvent 75
- elle retient parfois son lait
- La durée de chaleur dépend des races et des
conditions climatiques
- La durée moyenne est de 12-16 heures avec
variations de 8 à 48 heures
- Bonne détection de la chaleur : 3 observations par
jour
 Car avec 2 observations par jour on rate 10 %
- Quand faut-il saillir ?
Deuxième partie de la chaleur (douzaines d'heures après le
début)
 Car meilleures chances de nidation
- Une règle générale pratique est :
 Si la chaleur est constatée le matin, saillir la même
journée
Si la chaleur est constatée le soir saillir dès le lendemain
matin
 Car l'ovule est fragile ne vit que 8 à 12H 76
- Bovins : chaleurs courtes et discrètes, se manifestent entre
: 19H - 7H

V. Insémination artificielle

Déposer le sperme du mâle sans qu'il ait fécondation

A. La production de semence :
1. La récolte ou collecte du sperme : obtenir un nombre
maximum d'éjaculats
2. Le contrôle de la qualité du sperme : garantir une bonne
efficacité
3. La dilution du sperme : inséminer plusieurs femelles,
survie des spermatozoïdes
4. La conservation de la semence : azote liquide
(-196°C), plusieurs années

77
B. Manipulation des semences :
1. Exposition des paillettes à l'air libre
- Identification dans moins de 10 secondes
 Sinon, la semence atteint une zone critique
: sperme endommagé
2. Décongélation de la semence
- Eau chaude : 35 - 37°C
 Pendant au moins 30 secondes et pas plus 15 minutes
- Poche ou air libre
 A déconseiller
Car  vie des spermatozoïdes
C. La mise en place de la semence
Nombre de Spermatozoïdes mis en place par IA < Nombre
de spermatozoïdes d'un éjaculat
 Dépôt optimum de la semence : en avant du col de
l'utérus
 Utilisation d'un "pistolet" permet de franchir les trois
78
anneaux du col de l'utérus
D. Avantages et inconvénients de l'IA
 Avantages sur le plan sanitaire : éviter les
maladies de l'appareil génital
 Avantages sur le plan génétique : mâle de
valeur génétique élevée,  l'intensité de sélection,
diffusion du progrès génétique
 Avantages sur le plan pratique :
accouplement raisonné de chaque femelle, pas
d'entretien des taureaux
 Inconvénients : il faut une bonne détection
des chaleurs, un bonne technicité de
l'inséminateur

79
VI. Les paramètres de fertilité du troupeau bovin

Bovin : cycle de reproduction = I [V1 - V2]

Nombre de vaches mises à la reproduction : 100


Nombre de vaches pleines : 91- 95
Nombre de mises-bas : 88- 92
Nombre de veaux sevrés : 81- 85
Définitions :

 Taux de fertilité = Nombre de femelles mettant-


bas / nombre de femelles mises à la reproduction

 Taux de prolificité = nombre de produits nés,


morts et vivants / nombre de femelles mettant bas
80
 Taux de fécondité = nombre de produits nés,
morts et vivants / nombre de femelles mises à la
reproduction = taux de fertilité x taux de prolificité

 Taux de productivité numérique = nombre de


produits vivants à un âge donné / nombre de
femelles mises à la reproduction = taux de
fécondité (1 - taux de mortalité)
A. Age au premier vêlage
 4 % des génisses vêlent à 24 mois
 La grande majorité vêlent entre 33 et 36 mois
 L'âge moyen au 1er vêlage est de 30 - 33 mois
 L'âge au premier vêlage recherché : 24 -28 mois
En règle générale : une génisse est mise à la reproduction
que si elle atteint les 2/3 de son poids adulte
81
 Donc, l'âge au premier vêlage dépend plus du
poids que de l'âge de la génisse
 Poids de la génisse : son alimentation
antérieure
 Mise-bas précoce des génisses dépend des :
- facteurs génétiques : race précoce Holstein
- facteurs alimentaires : niveau énergétique de la
ration
B. Mise à la reproduction après vêlage
Pour inséminer  attendre l'involution utérine : deux
cornes identiques  30 - 40 jours
V - IA1 dépend également de :
 Etat physiologique : plus court chez les vaches laitières
que chez les vaches allaitantes
 Alimentation : bonne alimentation en fin de gestation 
Steaming 82
V- IA1 = 60 - 80 Jours
C. Intervalle vêlage - insémination fécondante : V - IF
V - IF : bon estimateur de la fécondité  explique 90%
des variations de l'intervalle entre vêlage
V- IF = 60 - 110 Jours
V - IF > 110 jours ne dépasse pas 15% des vaches
D. Intervalle 1ère IA - IA fécondante
2 sous critères :
Taux de réussite en 1ère IA
60 % ; Objectif : 70 %
% femelles nécessitant 3 IA et plus
Vache infertile  nécessite 3 IA et plus
< 15 %
 Très mauvaise fertilité : TR 1ère IA < 60 % et
% 3 IA et plus > 15 %
83
 Mauvaise fertilité : 2 critères n'atteint
pas l'objectif optimum
 Très bonne fertilité : TR 1ère IA > 60 %
ou = 70 % et % 3 IA et plus < 15 %
E. Intervalle entre vêlages : V- V
Un critère capital  pour la reproduction et la
rentabilité de l'élevage.
V -V proche des 365 J = 365 - 375 jours

84
G. Importance des vaches à inséminations répétitives
"repeat-breeding"
 Vaches à chaleurs régulières
 IA chaque 21 jours  vaches vides
Causes :
- Ovulation retardée  pas de fécondation
- Anomalies anatomiques
- Séquelles de métrites : inflammation de l'utérus
- Avortement embryonnaire précoce
H. Facteurs divers intervenant sur la fertilité
1. Facteur génétique
Testage des taureaux sur la fertilité de leurs filles
2. Production laitière
 Potentiel de production laitière   nombre d'IA
3. Numéro de la lactation
6ème lactation   fertilité
85
Vache âgée   Taux de réussite des IA
4. Etat corporel
Vache maigre ou grasse  vêlages difficiles
5. Facteurs alimentaires
Apport énergétique  tarissement et début de la lactation
Excès ou déficit en protéines   taux de fertilité
6. Facteurs pathologiques :
Retard de l'involution utérine
Métrites …

En résumé…

 Ne pas commencer la mise à la reproduction 60 jours


après le vêlage

 Tout mettre en œuvre pour obtenir une fécondation avant


95 jours après le vêlage
86
 Normes de reproduction
Paramètres Valeurs
V - 1ère IA 60 - 80 jours
V - IF 85 -95 jours
V-V 365 - 375 jours
ère
TR 1 IA > 60 %
TR après 2 IA > 85 %
% 3 IA et plus < 15 %
Nbre d'IA / fécondation <2

87
D. Nutrition et alimentation des bovins
laitiers
I. Cycle de production

 Répété 3 à 4 fois dans la carrière de l'animal


 Le rythme théorique : 10 mois de production laitière + 2
mois de repos mammaire
 Au cours de lactation de 10 mois :
- Phase ascendante : pour atteindre le "pic de
lactation" ou "pic de production" dure 1 mois
- Phase décroissante :  production laitière, phase
appelé encore "milieu de lactation"
- Importance des 100 premiers jours de la lactation
où se joue la 1/2 de la production laitière totale
88
89
- Problèmes alimentaires, pathologiques  Pic de
production diminue de 1 à 3 kg de lait par jour + phase
décroissante importante
- Estimation de la lactation des 305 premiers jours à partir
de la production des 100 premiers jours

Quantité lait (305 jours) = (P100 x 0,75 x 305) / 100

II. Périodes critiques de l'alimentation de la vache


laitière

 Deux phases critiques :


- La période de tarissement : préparation au
vêlage, bon démarrage de la lactation, risque de
suralimentation car les besoins sont faibles
90
- le début de lactation : besoins nutritifs importants, appétit
faible  déficit énergétique
III. Particularités de l'alimentation en début de
lactation

 Evolution des besoins :


-  brutale et forte dés la 2ème semaine après
vêlage
- Energie = 4 à 5 fois l'entretien
- Protéines = 5 à 7 fois l'entretien
 Evolution de l'appétit
 limitée et progressive :
> 1 mois avec ensilage de maïs
> 2 mois avec ration mixte
> 3 mois avec ration médiocre
91
 Déphasage et disproportion entre maximum des
besoins et maximum de l'appétit
 Déficit énergétique et amaigrissement de la vache
(perte de poids
 Complémentation de la ration de base (fourrage)
avec du concentré
 Si l'apport du concentré est :
- Trop rapide, trop abondante  acidose dans le
rumen   chute de la production laitière
- Trop lente, trop restreinte, trop peu énergétique 
cétose   chute de la production laitière +  fertilité

 Stratégie alimentaire :
- Augmentation progressive de la quantité du
concentré
- Contrôler l'amaigrissement (inévitable) des
vaches 92
 La sous-alimentation :
- Déficit énergétique inévitable car :
Production laitière importante : quantité et
qualité (riche en lipide)
 de l'appétit pour les rations à base de
fourrages
 Adaptation de la microflore digestive : 2 à 3
semaines
- Déficit énergétique excessif   de la production
laitière, hypoglycémie (lactose dans le lait), apparition de
la cétose et  de la fertilité
- Maîtrise de la sous-alimentation
 Suivre l'évolution du poids corporel :
- La pesée
- La notation de l'état corporel
- La mesure du tour de la poitrine
93
IV. Particularités de l'alimentation en tarissement
 Tarissement obligatoire : 2 mois
 Niveau alimentaire :
- Ajusté : selon l'état d'entretien de la vache
- Restrictif : séparer les vaches taries
- Progressif :
1er mois : Fourrages,
2ème mois : introduire les concentrés
 Nature de ration : fourrages + concentré
 Régime équilibré
 Les risques d'une suralimentation en tarissement
- Suralimentation   volume du fœtus ; 
durée de gestation ;  risques des difficultés de vêlage ;
diminue l'appétit en début de lactation ;  amaigrissement

94
- Suralimentation aggravée avec :
- en stabulation (c.à.d : pas au pâturage)
: l'absence de l'activité physique ne facilite pas la
combustion des corps cétoniques
- des aliments acides (ensilage) ou
acidifiants (concentrés amylacés)
V. Interaction nutrition - pathologie
 Début lactation
1. Infertilité : - déficit énergétique   insuline
  hormones de la reproduction  retard de la 1ère
chaleur ;
- excès d'azote alimentaire :
inhibe la synthèse de progestérone, toxique pour l'embryon
- déficit en minéraux   fertilité
2. Cétose :  catabolisme des lipides
3. Acidose :  acide butyrique dans le rumen 95
4. Métrites, mammites et autres : erreurs dans
le rationnement énergétique
5. Troubles osseux : carence en P et excès en
Ca
 Tarissement
1. Fièvre vitulaire : hypocalcémie  le jour du
vêlage ou le lendemain ; cause : exportation calcique lors
de la sécrétion lactée ; prévention : éviter un excès
alimentaire pendant le tarissement
2. Syndrome de la vache couchée : sous
alimentation  fort amaigrissement, carence en Mg,
déséquilibre phosphocalcique, déficit en Se
3. Rétention placentaire : suralimentation

96
 Les besoins des vaches laitières :

- Entretien :

Formules Vache 600 kg


UFL 1,4 + (0,6 x Poids Vif (kg) / 100) 5
PDI (g) 0,65 x poids vif en kg 395
Ca (g) 6 g / 100 kg de poids vif 36
P (g) 4,5 g / 100 kg de poids vif 27
- Production de lait

1 kg de UFL PDI (g) Ca (g) P (g)


lait 0,44 48 3,5 1,7

97
- Gestation
Stade UFL PDI (g) Ca (g) P (g)
7ème mois 0,9 0,75 9 3
8ème mois 1,6 135 16 5
9ème mois 2,6 205 25 8
- Exemples de rations (9ème mois de gestation)

Aliments Qtités (kg) Qtités (kg) Qtités (kg)


Ensilage d'avoine 25 - 20
Ensilage de maïs - 25 -
Verdure raygrass - - 16
Foin d'avoine 4 3 3
Concentré VL7 3 1 1
CMV 300 g 300 g 300
98
 Utilisation de la somatotropine
- Somatotropine hypophysaire   production
laitière : 4 à 5 kg / vache / jour
- L'effet est plus important chez les multipares que
les primipares
- Période optimale de l'utilisation de la somatotropine
: 90 à 220 jours après le vêlage
- Somatotropine : injectée, sensibles aux enzymes
digestives
- Somatotropine  courbe de lactation plus plate :
excellente persistance

99
 VI. Principe du rationnement pratique
- Rationner un animal consiste à satisfaire ses
besoins nutritifs par l'ajustement d'apports alimentaires
suffisants, équilibrés, adaptés à ses facultés digestives et
les plus économiques possible

- Les étapes du rationnement :


+ Evaluer les besoins nutritifs :
entretien : poids vif, croissance, gestation
production : kg de lait
- Déterminer les apports nutritifs de la ration de base
:
 distribuée à tous les animaux
 constituée de fourrages
 correspond à l'entretien et la
production de 8 l de lait par jour
100
 corriger la ration de base
 additionner le complément de production :
en fonction de la production individuelle

 Distribution de la ration :
- Fourrage en libre service : ou en plusieurs repas et
distribution du concentré à la main en plusieurs fois

- Ration complète : mélange homogène de fourrages


et de concentré distribué à volonté
 intéressant pour des vaches homogènes
(PV, génétique, physiologique)

- Ration semi-complète : mélange homogène de


fourrages et de concentré assurant un certain niveau de
production puis un apport supplémentaire de concentré
101
 Convient aux conditions tunisiennes pour
cela il faut :
- mise en lots des vaches selon la PL
- distribution de la ration semi-complète
correspondant à la limite supérieure du lot le moins
productif
- prévoir une distribution du concentré
pour les vaches qui produisent plus

102
E. Qualité du lait
 La qualité du lait se définit comme l'ensemble des
propriétés recherchées par le consommateur. Elle implique
tout à la fois la sécurité sanitaire (bactériologique et
chimique), la valeur gastronomique (ou bédonique) et
l'équilibre alimentaire (ou valeur nutritionnelle).

 La qualité du lait concerne sa faculté de conservation et


son aptitude à être transformé avec un bon rendement en
dérivés également sains, savoureux, de haute valeur
nutritionnelle.

 La santé de la vache, en rapport avec l'alimentation, met


en cause la prévention des maladies nutritionnelles et
métaboliques ainsi que la résistance aux agressions
microbiennes et parasitaires.
103
III. Composition du lait
Composition moyenne (en g / kg) du lait de vache

Eau : 865 à 875


Matières sèches : 125 à 135
Matières grasses (TB) : 34 à 40 Matière utile
Matières protéiques (TP) : 31 à 34  70
Lactose : 49 à 50 Extrait sec non
Minéraux : 8 gras  90
 Concentrations en lactose et en minéraux : à peu prés
constantes  détection du mouillage (ajout de l'eau)
  production laitière :  TB et TP  effet de dilution

104
 L'effet du régime alimentaire sur les taux de lactose et
des minéraux  faible
 L'effet du régime alimentaire sur le taux protéique 
moyen
 L'effet du régime alimentaire sur les taux butyreux et
vitamines liposolubles  fort

 Fourrages  Cellulose  C2   TB

 Concentrés  Amidon  C3   TP

 Rôle primordial de l'énergie sur TP


 1 UFL   0,5 point TP
Ensilage de maïs, betteraves, concentrés   TP
Herbe et ensilage médiocres   TP

105
IV. Taux butyreux

1. Origines des graisses du lait :


 C2 et C4 (fermentations microbiennes)  AG à chaînes
courtes et moyennes (< 16 C)
 Matières grasses alimentaires + graisses de réserves 
AG à chaînes longues (16 à 18 C)
2. La chute du taux butyreux
 Signal de l'acidose
 Apport minimum d'acides gras alimentaires (3 %)

3. La nature des acides gras alimentaires


 Herbe de printemps  riche en AG polyinsaturés 
beurre mou
 Les foins, les pailles, les racines, les tubercules et leurs
dérivés (pulpes)  beurre difficile à tartiner
106
4. Prévention alimentaire de la chute du taux
butyreux

 Importance de l'acide acétique provenant des


fermentations ruminales : 50 à 60 % des acides
gras volatils
 Taux de cellulose  16 à 17 %
 Proportion de fourrages  40 % de la ration totale
 Apports de concentrés  60 % : progressifs,
fractionnés, à fermentescibilité modéré : sucres
solubles :  acide butyrique profitable au taux
butyreux.

107
 Rôle secondaire des lipides alimentaires :  0,5 g
/ kg PV chez la vache  3 % de la ration
 Excès de lipides (> 6 - 8 %) inhibe la cellulolyse
  TB

108

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