Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.

com - 202311/OFFERT/3113571
 Directeurs de publication Sommaire
Markus Plötz, Michael Mingers
Toile de fond 3
Comité de rédaction Entrée en matière 4
Nikolai Hoch, Carolina Möbis La ferme de digue 5
Rédaction des règles À la recherche d’une sorcière 10
Alex Spohr Le raid des Thorvalois 12
Conclusion 15
Auteur Bonus 16
David Schmidt
Rumeurs : lorsque les héros essayent d’obtenir des
Relecteur informations, ils peuvent parfois entendre des com-
Carolina Möbis mérages et des ragots. Une rumeur peut être mar-
quée d’un + (vraie), d’un – (fausse) ou d’un ± (en par-
Correcteur
tie vraie seulement).
Alex Spohr

Direction artistique
Nadine Schäkel
Si vous souhaitez rendre une scène plus fa-
Couverture cile à réaliser pour les héros, vous pouvez
Nele Klumpe vous inspirer des propositions indiquées
dans les paragraphes arborant ce symbole.
Mise en page, typographie et design
Si vous souhaitez rendre une scène plus dif-
Thomas Michalski
ficile à réaliser pour les héros, vous pouvez
Illustrations intérieures et plans vous inspirer des propositions indiquées dans les
Karin Wittig, Nele Klumpe, Regina Kallasch paragraphes arborant ce symbole.
Les personnages signalés par ce symbole
sont déjà morts au début de l’aventure.
— Pour les Ateliers d’Alrik —
Coordination des projets L’Œil noir
Samuel Defaye
Note concernant le glossaire du jeu
Chef de projet Par souci de clarté, il a été décidé de revoir certaines
Thomas Dejonghe pratiques typographiques (majuscules, etc.) et de fran-
cisation des noms propres. Aussi, vous trouverez dans
Expertise univers et gamme cette aventure des noms dont l’écriture a été modi-
Arne Vangheluwe fiée. La modification est généralement transparente.
Traducteur De plus, comme vous le verrez dans les pages qui
suivent, le choix du terme « assaut » comme unité de
Romuald Liné
temps ne s’avère pas des plus judicieux, et il a été dé-
Relecteur cidé de se baser sur la version originale pour utiliser
Samuel Defaye le classique « tour de jeu », ou « TJ » en abrégé.

Mise en page VF
Laurent Royer Publié en France par Black Book éditions
50 rue Jean Zay, 69800 St Priest, FRANCE
Dépôt légal : XXX
ISBN (PDF) : 978-2-38227-440-8

Copyright © 2022 by Ulisses Spiele GmbH, Waldems.

DAS SCHWARZE AUGE, AVENTURIEN, DERE, MYRANOR,

RIESLAND, THARUN
lesateliersdalrik@gmail.com et UTHURIA sont des marques déposées à la GbR.

Tous droits réservés à Ulisses Spiele GmbH.

Les titres et les contenus de cet ouvrage sont protégés
par le droit d’auteur. Toute reproduction, même partielle,
transformation, diffusion et multiplication de l’œuvre
sous toute forme, en particulier photographique,
électronique ou autres, ne peuvent se faire qu’avec
ulisses-spiele.de www.black-book-editions.fr l’approbation écrite dʼUlisses Spiele GmbH, Waldems.
 Notes de l’auteur sur L’Héritage de la digue
« Ils peuvent presque tout réparer avec peu de moyens, il faut
leur accorder cela. »
— Arbosch fils d’Angrax,
maître forgeron nain de l’Enclume
L’Héritage de la digue a été écrit dans l’urgence. Quelques
semaines seulement se sont écoulées entre la première
idée et la version finale du texte. Tout a commencé lorsque,
quelque temps auparavant, j’ai soumis une ébauche pour
une tout autre aventure. Mais pour diverses raisons, la
mise en œuvre de mon idée initiale a été repoussée à un fu-
tur indéterminé. C’est à ce moment-là que Niko Hoch, qui
avait perdu un auteur à la dernière minute, m’a demandé
si j’étais prêt à fournir une aventure de La Voie des héros se
déroulant en Nostria, dans un délai très court. Après une
courte réflexion, j’ai accepté.
Muni de quelques indications concernant le lieu (la côte
nostrienne) et de certains éléments de l’intrigue (des sor-
cières sollicitées comme sages conseillères et prêtes à aider
en cas de besoin, des nymphes et des lacs, si possible pas
de doublons avec l’intrigue de l’aventure accompagnant le
supplément régional1, etc.), je me suis mis à la recherche
d’une bonne idée. Il s’est avéré plus tard que l’histoire
de la dryade était un malentendu. Il ne devait justement
pas y avoir de nymphes ou de dryades dans l’aventure. La
nymphe et le lac, qui avaient joué un rôle dans mes pre-
mières réflexions, ont donc très vite disparu du tableau.
Typiquement nostrien ?
L’aventure devait se dérouler en Nostria : un pays avec
une côte rude et un peuple bourru, aux coutumes parfois
étranges. Ce royaume représente la région idéale pour
s’initier à L’Œil noir grâce à son cadre bien défini et sa
culture proche du Moyen Âge. Même les joueurs qui ne
connaissent pas encore très bien toute la complexité du
contexte aventurien peuvent s’y retrouver sans problème.
Et pourtant, Nostria a de la profondeur et du caractère,
une atmosphère unique et particulière, qui n’est ni quel-
conque ni interchangeable. J’avais déjà vécu plusieurs
aventures dans la région en tant que meneur et joueur, et
j’avais trouvé l’ambiance typiquement nostrienne parti-
culièrement attrayante. Je voulais que ce scénario reflète
cette atmosphère.
Cependant, à certains moments, je n’étais pas tout à fait
sûr que ces éléments que je considérais par essence nos-
triens l’étaient vraiment. Ils n’étaient peut-être que le
fruit de l’imagination et des préférences de mon groupe de
1. L’auteur fait référence à l’aventure Nouveaux liens et ancien conflit pu-
bliée avec le supplément régional Les Royaumes ennemis.
2 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
jeu. C’est pourquoi j’ai commencé par jeter un coup d’œil
aux publications, anciennes et récentes, sur la région.
Dans les Royaumes ennemis, j’ai été frappé par la citation
­d’Arbosch concernant le proverbial talent d’improvisation
des Nostriens. Il m’est venu à l’esprit que l’aventure devait
consister à réparer quelque chose. Mais quoi ? Et quel se-
rait alors le rôle des héros ?
De quoi s’agit-il ?
Ensuite, j’ai pris un papier et un crayon et j’ai écrit tout
ce qui me semblait important pour l’histoire. L’aventure
devait convenir à des héros inexpérimentés, mais aussi à
des joueurs débutant dans le jeu de rôle et effectuant leurs
premiers pas en Aventurie. Cette atmosphère typique que
j’apprécie devait être palpable et l’intrigue gérable dans
l’espace et dans le temps afin de, si possible, pouvoir être
menée à bien en une seule soirée de jeu. La vie sur la côte
devait jouer un rôle et je voulais intégrer un élément in-
quiétant dans le style d’un conte sombre. L’aventure de-
vait aussi pouvoir convenir à tout type de héros et, en
particulier, à des aventuriers tournés vers l’artisanat, qui
devaient pouvoir démontrer leurs compétences.
Il est apparu assez rapidement que l’intrigue ne tour-
nerait pas autour d’un grand événement ou du sauvetage
de toute une région, mais serait centrée sur les difficul-
tés de gens ordinaires. La mission des héros devait être
de sauver une famille d’un sombre malheur et de changer
son destin. Cela signifiait également
que l’aventure conviendrait plutôt
à des personnages attachés à la ré-
gion et prêts à aider — pour autant,
des joueurs incarnant des héros
confirmés ayant à cœur d’ai-
der les petites gens pourraient
s’amuser avec cette aventure.
Car si Andergast n’est connue
que pour ses forêts sauvages,
ses cochons et ses têtes de
bois, Nostria est une nation
en plein essor qui a toujours
besoin de guerriers auda-
cieux. Sur ce : « Vive la
Reine ! Vive Nostria ! »
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
 LA VOIE DES HÉROS
L’HÉRITAGE
DE LA DIGUE
« Cette vieille ferme là-bas près de la digue ? Vous feriez mieux
de l’éviter. Elle est maudite. Quel genre de malédiction ? Eh bien,
une malédiction, vous savez bien. La malchance tout ça. Peut-
être que c’est aussi une punition des extra-dérestres. En tout cas,
depuis quelques semaines, le vieux fermier, l’étrange Frengesfold,
a disparu. Il est parti où ? Personne ne sait. Un jour il n’était plus
là. Peut-être que la malédiction l’a eu. De toute façon, dix hippo-
campes ne pourraient pas m’y traîner. »
— Entendu dans une ferme de digue
dans la région des Lacs, en Nostria
Pour le lecteur pressé
L’aventure en quelques mots : reconstruire une
ferme de digue, enquêter sur un décès, se défendre
contre une attaque de Thorvalois
Genre : aventure côtière avec des éléments sombres
Prérequis : pas de gros préjugés contre les sorcières
Lieu : région des Lacs, royaume de Nostria
Époque : récente (à partir de 1040 CB)
Complexité (joueur/meneur) : faible / faible
Expérience des héros : inexpérimenté à compétent
Capacités requises : serviabilité
Talents sociaux
Combat
Furtivité
Histoire vivante
Toile de fond
Ce qui est arrivé jusqu’ici
En raison des fréquentes batailles dans la région fron-
talière entre Nostria et Andergast et des changements de
pouvoir qui en résultent, de nombreuses familles perdent
leur maison ou leur ferme. Ce fut le cas du fermier nos-
trien Elidan. Lorsque son village fut conquis par les soldats
d’Andergast au printemps, un voisin rancunier le dénonça
comme fauteur de troubles et partisan indéfectible du trône
nostrien, afin de se venger d’un ancien affront. Le nouveau
seigneur du village n’hésita pas longtemps. Il confisqua la
ferme d’Elidan et bannit ce dernier avec toute sa famille.
À la recherche d’un nouveau foyer pour ses enfants et lui,
Elidan se rendit sur la côte nostrienne. Il avait entendu dire
que les fermiers de digue de la région des Lacs pouvaient
s’assurer des revenus réguliers en tant que paysans libres et
il espérait donc y trouver un terrain vacant.
Cependant, la parcelle sur laquelle Elidan s’installa pos-
sédait une sombre histoire et cachait un dangereux héri-
tage. Pendant de nombreuses années, elle fut exploitée par
le paysan libre Frengesfold, qui toute sa vie durant sem-
bla être poursuivi par la malchance. En 1027 CB, le râle
bleu, qui emporta une grande partie de la population de la
ville royale de Nostria, ne frappa, de toutes les fermes de la
région, que sa maison et lui enleva femme et enfants.
Quelques années plus tard, ses terres furent envahies par
les Thorvalois, sa ferme fut dévastée et la plupart de ses
moutons volés. Comme les Thorvalois durent retourner à
leur navire à cause de la marée montante, ils n’eurent pas
le temps d’attaquer les fermes voisines et celles-ci furent
épargnées. Ainsi, la rumeur se répandit bientôt parmi les
voisins de Frengesfold qu’il était, lui ainsi que sa ferme,
maudit et puni par les extra-dérestres pour une faute com-
mise par le passé. Tout le monde l’évita et, de plus en plus
isolé, il devint bizarre. Il commença à parler tout seul et
avait la mauvaise réputation, parmi les autres paysans,
d’être un solitaire excentrique. Quelques semaines avant
le début des événements dans lesquels les héros vont être
impliqués, il trouva une dent, rejetée par la mer sur le ri-
vage longeant sa digue. Elle semblait être décorée de
marques ancestrales et il la fixa à sa fourche de digue pour
lui porter chance. Quelques jours plus tard, cependant, il
se coupa en travaillant avec et devint la victime d’une
transformation. Il avait de plus en plus de mal à respirer
sur terre et ressentait une irrépressible envie de plonger
dans la mer. Il réalisa rapidement qu’il pouvait respirer
plus facilement en gardant la tête sous l’eau. Il enterra la
fourche et la dent maudite dans le sable sur le rivage pour
éviter que d’autres personnes ne soient victimes du même
sort. Puis il remplit d’eau un grand baquet dans la cave de
sa maison et s’y cacha, terrorisé, mais avec l’espoir que sa
souffrance disparaîtrait avec le temps. Au lieu de cela, il
perdit complètement la capacité de respirer à l’air libre. Il
fut forcé de rester dans son baquet et finit par mourir de
faim et d’épuisement. Son corps resta ainsi caché dans la
cave de sa maison pendant deux lunes.
Ce qui va se passer
Sur la route côtière entre Nostria et Salza, les héros
sauvent la vie d’un enfant victime d’un accident. Le père
du garçon leur demande de l’aider à reconstruire sa ferme
et à réparer la section de digue attenante. Au cours des
travaux de réparation, le cadavre est découvert dans la
cave de la maison et l’ancien sort d’origine charyptide,
qui a déjà coûté la vie à Frengesfold, frappe Elidan. Afin
3
 de lui sauver la vie, les héros se rendent dans la lande de
Lyck, où ils obtiennent un remède de la sorcière Karlitta
de Lyckweiden.
De retour à la ferme, ils doivent repousser une attaque
de pillards thorvalois avant que le fermier de digue puisse
être libéré du sort à l’aide de l’onguent de la sorcière.
Sur le choix des héros
L’aventure offre des défis pour les personnages ayant des
talents pour l’artisanat et la survie. Les combattants et les
pratiquants de la magie conviennent également. Les per-
sonnages originaires de la région tels les archétypes pré-
tirés des Royaumes ennemis sont particulièrement adaptés.
Entrée en matière
Un enfant en détresse
Les héros voyagent dans la région des Lacs sur la route
côtière entre Nostria et Salza. Ils ont peut-être participé à
un tournoi de chevalerie, assisté au mariage d’un parent ou
exploré la forêt sauvage entre Andergast et Nostria et sont
4 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
Les Thorvalois, les personnages exotiques et les héros
qui ont de forts préjugés contre les sorcières sont plutôt
inadaptés. Les aventuriers originaires de Thorval seront
confrontés au rejet et à l’aversion des habitants de la ré-
gion des Lacs et devront choisir où va leur loyauté dans
la dernière partie de l’aventure (Le raid des Thorvalois).
Les héros doivent être fondamentalement serviables et au
moins l’un d’entre eux doit savoir nager. Si le groupe compte
une sorcière, celle-ci peut éventuellement connaître Lynia
la Jeune (qui est morte avant le début de l’aventure) ou
Karlitta de Lyckweiden, ou du moins en a entendu parler et
peut judicieusement suggérer de demander son aide.
maintenant en route vers le grand port le plus proche. Ils
peuvent également être en mission pour un grandiloquent
afin de vérifier à quel point les raids thorvalois récemment
signalés représentent une menace réelle. Ils peuvent aussi
se rendre à Nostria pour le compte d’un marchand de Salza
afin de livrer un message ou récupérer de la marchandise.
Ou peut-être doivent-ils cartographier le littoral pour un
érudit indépendant ou un consacré de Thylos. La seule
chose importante est que la mission conduise les héros
vers la route côtière et n’implique pas une contrainte tem-
porelle trop importante.
Au début de l’aventure, ils sont à environ un jour et demi
de voyage au sud de Trontsand et à bonne distance du pro-
chain grand village lorsqu’ils entendent des appels à l’aide
désespérés en provenance de la mer. En suivant les cris et
en franchissant la digue, ils tombent sur Alsilio, un gar-
çon de huit ans. Le plus jeune fils du fermier Elidan s’est
éclipsé de chez lui pour explorer la côte par lui-même et
trouver des trésors enfouis. Il s’est alors enfoncé jusqu’aux
genoux dans un estran près d’un chenal. Il est maintenant
embourbé à cinquante pas du rivage et ne peut se libérer
par ses propres moyens. Avec la marée montante, il risque
d’être submergé et de se noyer.
L’eau est déjà tellement remontée que seules la poitrine
et la tête d’Alsilio sont hors de l’eau et que l’on ne peut
l’atteindre qu’en nageant (ou en volant). Le sauvetage peut
se compliquer avec, selon les capacités du groupe de héros,
des conséquences plus ou moins importantes :
La marée continuant de monter, Alsilio panique de
plus en plus et commence à s’agiter frénétique-
ment. Ce n’est que lorsqu’il est calmé qu’un sauveteur peut
s’approcher sans problème ou qu’Alsilio peut se concen-
trer suffisamment pour attraper une corde qui lui est lan-
cée (épreuve de soin de l’esprit, un échec signifie que le gar-
çon ne se calme pas).
À l’endroit où le garçon est piégé, le fond de la mer est
couvert de sable vaseux. Les héros qui se précipitent
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
à son secours peuvent essayer de le sortir de là d’un coup sec
à l’aide d’une épreuve de tour de force (tirer & arracher) –1. Un
échec signifie que le héros s’enfonce lui aussi et doit être li-
béré. Il ne lui est possible de s’en sortir seul qu’à l’aide d’une
nouvelle épreuve qui subit un malus de –2.
Peu après qu’Alsilio a été ramené sain et sauf sur le ri-
vage, le père, visiblement inquiet, arrive sur les lieux à la
recherche de son fils. Lorsqu’il réalise que son enfant a
échappé de justesse aux ailes de Golgari, il remercie très
chaleureusement les héros et les invite à dîner dans sa
ferme voisine.
La requête d’Elidan
Sur le chemin du retour, Elidan raconte aux héros qu’il a
perdu son ancienne ferme dans la région frontalière entre
Nostria et Andergast il y a quelques mois. À la recherche
d’un nouveau foyer pour lui et ses cinq enfants, il s’est ins-
tallé sur la côte nostrienne. Il y a deux jours, il a trouvé une
ferme inoccupée et ce qui semble être un terrain de digue
vacant. Il espère s’y installer pour mener une nouvelle vie.
La ferme a manifestement été abandonnée depuis plu-
sieurs semaines. Toutefois, il est préoccupé par le fait qu’il
n’a pas encore pu retrouver la fourche de digue du précé-
dent paysan libre, qu’il doit être en mesure de produire
pour revendiquer officiellement la ferme. La coutume
veut qu’un paysan libre qui cède son exploitation plante la
fourche sur la crête de la digue. Quiconque vient réclamer
La ferme de digue
Le fermier et sa famille
Les membres de la famille du fermier sont les personnes
avec lesquelles les héros vont le plus interagir durant
cette aventure. Ainsi ils se rendront compte qu’Elidan et
ses enfants sont des personnes au bon cœur et sincères
qui, sans le vouloir, se sont retrouvés dans une situation
critique. Pendant leur séjour à la ferme, ils devraient dé-
velopper une telle sympathie pour la famille qu’ils seront
plus tard tout à fait disposés à partir à la recherche d’un
remède pour Elidan, même sans la perspective d’une ré-
compense financière.
Elidan, ancien exploitant forestier et futur fermier
de digue
Portrait succinct : fin de la trentaine, 1,85 pas, épaules
larges, cheveux blond foncé et barbe épaisse, yeux gris-
bleu, traits sérieux
Profession : agriculteur compétent, soldat expérimenté,
fermier de digue inexpérimenté
Motivation : cherche un nouveau départ ; veut un avenir
sûr pour sa famille.
Fonction : d’abord père de famille dans le besoin puis vic-
time d’une mystérieuse transformation ; il dépend de
l’aide des héros qui seront impliqués dans l’intrigue par
son intermédiaire.
la terre extirpe à son tour la fourche du sol. Elidan craint
que l’outil n’ait été emporté par la mer lors d’une tempête.
Une fois la conversation entamée, le fermier trouve le cou-
rage de demander l’aide des héros. Il admet avoir sous-es-
timé l’ampleur du travail à accomplir. Il n’a aucune expé-
rience en matière de digue et ne comprend pas grand-chose
à la vie sur la côte. Il demande avec insistance à ses invités
de rester quelques jours de plus et d’aider sa famille à répa-
rer la digue. Dans un premier temps, il avait espéré trouver
un soutien auprès des fermiers voisins, qui connaissent bien
ce travail, mais les locaux n’étaient pas prêts à l’aider. Ils
n’ont fait qu’évoquer une sombre malédiction pesant sur la
ferme et se sont montrés méfiants et revêches.
Elidan se montre hésitant sur la question de la malédic-
tion. Il n’en a trouvé aucun signe sur la propriété, mais ad-
met qu’il craint d’en être lui-même victime, car tout semble
aller de travers dans sa vie ces derniers temps. D’abord sa
ferme perdue, puis la fourche de digue manquante et main-
tenant l’accident d’Alsilio. Il n’a aucune explication quant à
la raison pour laquelle une malédiction a pu le frapper. Il ne
se souvient pas que lui ou un membre de sa famille ait jamais
provoqué la colère d’un lanceur de sorts ou d’une créature
magique. En échange de l’aide des héros, Elidan peut offrir
le gîte et le couvert, des provisions pour le reste du voyage
et un peu d’argent mis de côté (5 deniers par jour et par
tête). Il peut aussi leur donner une ou deux astuces de son
passé de mercenaire et soldat dans l’armée nostrienne.
Historique : Elidan vient d’un petit village situé à la fron-
tière entre Nostria et Andergast. Fils de fermier et poussé
par la soif d’aventure, il quitte la ferme de ses parents dès
son plus jeune âge pour rejoindre une bande de merce-
naires de passage. Après deux ans passés avec les
Indestructibles d’Ugdalf et deux autres dans l’armée nos-
trienne, où il est devenu caporal, il a assez vu le monde et
la guerre. Il est retourné dans son village natal, où il pas-
sait désormais pour un homme qui avait beaucoup voyagé
et qui connaissait bien le monde. Il a épousé son amour de
jeunesse, Girmina, sans savoir que pendant son absence,
l’exploitant forestier Ingvabald, avait également déve-
loppé des vues sur elle. La rancœur d ­ ’Ingvabald pour
Elidan s’est encore accrue lorsque Girmina est morte en
donnant naissance à Alsilio. L’occasion de se venger s’est
présentée lorsque les soldats andergastiens ont occupé le
village. Ingvabald dénonça Elidan aux nouveaux sei-
gneurs afin qu’il soit banni. Cependant, Elidan ne connaît
pas les véritables raisons de son exil. Après avoir perdu sa
ferme, le veuf est déterminé à prendre un nouveau départ
et à offrir à ses enfants un avenir sûr.
Représentation dans le jeu : paraît ouvert et écoute atten-
tivement les conseils et les idées des héros. Si Elidan ne se
sent pas observé, il soupire doucement ou prend son visage
dans ses mains. Devant ses enfants et au début aussi devant
5
 les héros, Elidan essaie de se montrer optimiste et déter-
miné, mais il doit être clairement visible qu’il est de plus
en plus accablé par le nouvel environnement inconnu, les
échecs répétés et la situation dans son ensemble.
Caractéristiques importantes : travail du bois 7
(13/14/14), volonté 6 (14/13/12), TM 1
Les enfants d’Elidan :
Elidan occupe la ferme avec ses cinq enfants :
Perlmin (16 ans, cheveux blond foncé, ressemble beau-
coup à son père ; travail du bois 8 (14/12/12), volonté 3
(12/12/12), TM 1), fils aîné d’Elidan, imite son père et ne
remet jamais en cause ses décisions. Il est habile de ses
mains et persévérant dans son travail. Il s’avère un élève
patient qui apprend vite avec les héros qui sont prêts à
lui enseigner quelque chose.
Ovine (15 ans, cheveux blond foncé, jolie ; volonté 4
(13/11/13), TM 1) est une jeune fille calme et timide qui
est très réservée face aux héros. Néanmoins, elle a l’es-
prit vif et a un bon sens de l’anticipation pour une fille
de l’arrière-pays nostrien, de sorte que même Elidan suit
parfois ses conseils.
Le plus grand souci d’Elidan en ce moment est son fils
cadet Sapertyn (13 ans, cheveux blond foncé, mine
sombre ; volonté 6 (13/10/10), TM 0), qui, parmi tous ses
enfants, est celui qui souffre le plus de la perte de son
ancienne maison. Il est en colère contre le bannissement
et encore plus contre le fait que son père ait accepté
l’injustice sans résister. Souvent lunatique et irritable, il
se dispute avec son père, ses frères et sœurs et, lorsque
l’occasion se présente, avec les héros.
Tommelothtje (11 ans, cheveux blond roux, joyeuse ; vo-
lonté 0 (10/10/14), TM 0), généralement appelée Tomme
6 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
par son père et ses frères et sœurs, est vraiment très
maladroite et sème le chaos dans son sillage. Depuis
une mésaventure survenue il y a une course divine, il
lui manque l’auriculaire de la main gauche, mais cela n’a
en rien entamé le caractère vif et joyeux de la remuante
jeune fille.
Le petit Alsilio (8 ans, cheveux blond clair, traits en-
fantins, joyeux, volonté 1 (10/10/12), TM 0) est doté
d’une forte imagination et rêve de terres lointaines, de
grandes aventures et de trésors cachés. Pour lui, les hé-
ros sont l’incarnation en chair et en os de ses rêves. Il
est suspendu à leurs lèvres et ne les quitte pas tant qu’ils
sont à la ferme.
Travaux de réparation de la digue
Haute de trois pas, la section de la digue appartenant à
la ferme ne présente pas de dommages majeurs dus aux
inondations mais, comme la maison, elle a visiblement été
négligée et mal entretenue depuis longtemps. Avec l’aide
des héros, la famille parvient à réparer les problèmes les
plus sérieux de la digue et de la ferme.
Si les héros ne possèdent pas les compétences manuelles
nécessaires, la mise en scène des réparations peut être
raccourcie ou complètement omise. Les dommages seront
alors moins importants et la réfection peut être reportée
pour un certain temps. Cependant, dans tous les cas ils
doivent réaliser que cette section de la digue a été négligée
pendant un certain temps et qu’Elidan n’a pas les connais-
sances requises pour effectuer de solides réparations sans
le soutien de fermiers de digue expérimentés.
Une inspection des alentours ne permet pas de retrouver
la fourche, mais elle révèle trois points faibles qui doivent
être rapidement réparés :
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
 Les mottes d’herbe et les joncs, avec lesquels le som-
met de la digue est consolidé pour la protéger de l’éro-
sion, ont séché en de nombreux endroits à cause du
vent violent provenant de la mer et des rayons im-
pitoyables du disque de Praios. Ils doivent être rem-
placés : épreuve de botanique (plantes utiles), en cas
d’échec, la prochaine tempête arrachera les mottes.
Côté mer, un pan de mur de la digue renforcé par des
pierres et des étais a été sapé par les marées et me-
nace de céder. La réparation s’avère difficile, car il faut
d’abord enlever le bois abîmé, ce qui met encore plus
en danger la stabilité de cette section de la digue. En
outre, les travaux doivent être achevés à marée basse
et avant le changement de marée sinon le risque de
sape augmente avec le retour de la mer qui vient frap-
per la digue : épreuve cumulative de groupe de travail
de la pierre (construction de digues), 1 heure, autant de
tentatives que nécessaire, en cas d’échec, la marée sui-
vante endommage la digue et l’épreuve pour la répa-
rer subit un malus de –1.
En contrebas, côté terre, le terrain herbeux devant
la digue est très bourbeux et criblé de trous d’eau. Il
est nécessaire d’y creuser un fossé de drainage pour
que l’eau puisse s’écouler avant qu’elle n’imbibe les
terres de la digue : épreuve d’orientation +1, en cas
d’échec la prochaine crue inondera aussi une partie
de la maison.
Bâtisseur de digue
(capacité spéciale générale)
Les digues font partie du paysage sur les côtes de
Nostria, car ces murs de terre offrent une protection
contre les inondations régulières.
Règles : avec cette capacité spéciale, le héros ac-
quiert le nouveau domaine d’application bâtisseur
de digue dans le talent travail de la pierre. Il peut
désormais construire des digues. Cependant, cer-
taines digues sont complexes et nécessitent un se-
cret professionnel correspondant.
Condition : travail de la pierre 4
Coût : 2 points d’aventure
Réparation de la ferme
Il y a aussi des travaux à faire à la ferme. Le bâtiment
est en fait une maison en bois au toit de chaume qui ne
comprend que deux pièces chichement meublées. La plus
petite sert d’espace de vie et de couchage, la plus grande
de buanderie avec une cuisine et un petit atelier. Les pro-
blèmes les plus urgents sont les suivants :
Le toit de la maison présente plusieurs fuites qui
doivent être réparées. Elidan, qui a le vertige, dépend
de l’aide des héros : épreuve cumulative de groupe de
travail du bois (charpenterie) +2, 1 heure, 7 tentatives.
En cas d’échec, il pleut dans la maison lors du pro-
chain orage.
Les volets en bois côté mer sont en mauvais état. Le
bois et les outils nécessaires sont disponibles, mais
pas les ferrures adaptées aux fenêtres. Il faut donc
remettre à neuf les anciennes ferrures pour les ré-
utiliser : épreuve de travail du métal (forge). En cas
d’échec, les volets restent simplement dans leur pi-
teux état.
Jusqu’à présent, Elidan n’a pas réussi à ouvrir une
trappe en bois qui mène apparemment au cellier.
Elle semble étrangement verrouillée ou bloquée de
l’intérieur : épreuve de tour de force (enfoncer & défon-
cer) –1 ou crochetage (serrures à panneton), 5 secondes,
7 tentatives. En cas d’échec, la porte ne s’ouvre pas. La
dernière option est de détruire la trappe (25 points de
structure). Elidan aimerait accéder à la cave, car il es-
père y trouver du matériel de réparation et peut-être
même des provisions ou des graines supplémentaires.
Lorsque les héros ouvrent la trappe, ils découvrent le
corps de Frengesfold (voir ci-dessous).
Un cadavre dans la cave
L’entrée de la cave est bloquée par une solide trappe,
elle-même fermée de l’intérieur par des cales et ne pou-
vant être forcée qu’au prix d’un grand effort. Une fois ou-
verte, on peut discerner les barreaux d’une échelle en bois
menant vers le bas. L’air vicié qui s’échappe par la trappe
est chargé d’une odeur de pourriture et de décomposition.
Elidan et ses enfants, qui par curiosité s’étaient penchés
au-dessus de l’ouverture, reculent d’effroi.
Si les héros descendent avec une source de lumière ap-
propriée, ils trouvent un grand bac en bois rempli d’eau
nauséabonde. Une épreuve réussie d’acuité sensorielle (cher-
cher ou percevoir) permet aux héros de soupçonner que
quelque chose est caché sous la surface. Avec un NR de 2,
ils remarquent également que l’odeur fétide émanant de
l’eau semble salée et rappelle le poisson avarié.
Ceux qui veulent s’approcher de la cuve doivent passer
une épreuve de volonté (tenir tête face aux menaces) ; en cas
d’échec, le héros subit un niveau de terreur.
Si les aventuriers ont l’idée de percer la cuve et de la
laisser se vider dans la cave pour éviter d’être en contact
avec l’eau, son odeur désagréable se répand dans la cave.
Même si elle ne colle pas à la peau des héros, elle leur reste
dans le nez et imprègne leurs vêtements pendant plu-
sieurs heures.
Quelle que soit la manière dont les héros s’attaquent
au problème, ils découvrent ce qui reste de Frengesfold.
Le cadavre du noyé est gonflé et la décomposition
est déjà bien avancée. Le mort est un homme de taille
moyenne, très émacié, d’environ 50 courses divines. Il
semble avoir mariné là pendant plusieurs semaines. Un
examen plus approfondi du cadavre demande un cer-
tain effort et peut révéler que le corps ne présente au-
cune trace de violence externe (à l’aide d’une épreuve
7

de soin des blessures). Le mort est entièrement vêtu et
porte même encore ses chaussures et un couteau de tra-
vail à la ceinture. En raison de la peau boursouflée et du
mauvais éclairage, les deux étroites fentes branchiales
sont à peine visibles sur son cou, sous ses oreilles, mais
sont révélées à l’aide d’une épreuve d’acuité sensorielle
(chercher) –1.
Elidan insiste pour que le corps soit sorti de la cave. Vu
son état, il semble préférable de l’enterrer au plus vite.
Elidan et Perlmin acceptent de creuser une tombe, mais
par superstition, gardent leurs distances avec ce mort in-
quiétant et ne sont pas d’une grande aide pour le sortir
de la cave. Déplacer le cadavre humide, recouvert de ce
qui semble être une couche de cire, s’avère difficile. En
particulier, le hisser sur l’étroite échelle en bois demande
de la créativité et des efforts de la part des aventuriers et
probablement une épreuve de tour de force (lever & soulever)
réussie par deux héros. Un échec signifie que le cadavre
tombe sur le sol pendant le déplacement, faisant subir un
niveau de terreur à toutes les personnes présentes lorsque
quelques morceaux du corps se détachent.
Pour Elidan et ses enfants, l’identité du cadavre est in-
connue. Ils peuvent tout au plus supposer qu’il est l’ancien
8 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
habitant de la ferme. Si les héros ont l’idée de se rensei-
gner auprès des fermiers des environs, ils peuvent tenter
de convaincre une fermière de digue habitant la ferme
un peu plus au nord sur la côte. Elle les accompagne à
contrecœur et est capable d’identifier le mort comme
étant Frengesfold. Cependant, Meralind (61 ans, 1,76 pas,
chauve, visage buriné par le temps, aime les traditions de
la région des Lacs, déteste les étrangers, a toujours besoin
de rouspéter contre quelque chose ; volonté 5 (13/12/11),
TM 1) ne reste pas longtemps près du mort ou de sa ferme
et cherche à prendre ses distances.
Une visite nocturne
À la nuit tombée, des lueurs de torches s’approchent de
la ferme depuis le marais. Une dizaine de fermiers des ex-
ploitations voisines se sont rassemblés armés de fourches
de digue et de merlins. Poussés par leur porte-parole
Melcherbald, ils veulent chasser Elidan de la ferme mau-
dite et la brûler. Ils se méfient du nouvel arrivant, qui ne
connaît manifestement pas les anciennes coutumes, ne
connaît rien à l’entretien des digues et ne peut même pas
présenter la fourche de digue de son prédécesseur pour
revendiquer la ferme. L’outil manquant est l’argument
le plus important de Melcherbald. Mais il reproche aussi
à Elidan son travail bâclé et estime que le manque d’en-
tretien de la digue finira par réveiller la malédiction sur
la ferme et causer la perte des habitants des environs. La
foule accueille la prédiction avec des sifflets dédaigneux et
des menaces.
Aucun des fermiers n’est capable de dire en quoi
consiste exactement cette malédiction. Les demandes
d’éclaircissement ne révèlent qu’un mélange confus de
superstitions et de rumeurs sur l’ancien propriétaire de la
ferme, qui a disparu sans laisser de traces il y a quelques
semaines. Si Melcherbald a déjà appris que le corps de
Frengesfold a été retrouvé dans la cave, il interprétera
cela comme une preuve supplémentaire de l’existence de
cette malédiction.
Les fermiers sont généralement méfiants à l’égard des
étrangers comme les héros. S’il n’y a pas de Nostriens dans
le groupe, ils sont même soupçonnés d’être des espions à
la solde de ces rapaces de pirates thorvalois. Une attitude
résolue des héros, comme la promesse de percer le mys-
tère de la malédiction, mais aussi la menace de recourir
aux armes peuvent dans un premier temps empêcher la
situation de dégénérer. Les fermiers n’osent pas se battre
et repartent lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ne peuvent
pas persuader Elidan d’abandonner la ferme, que ce soit
par des arguments ou l’intimidation.
Les enfants les plus jeunes semblent très perturbés par
la visite nocturne qui leur rappelle les souvenirs de leur
récent bannissement de leur ancienne ferme. Elidan est
trop préoccupé par ses propres soucis pour le remar-
quer. Les héros qui y sont sensibles peuvent rassurer
les enfants.
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
Fermier de digue
CO 12 IN 11 IU 12 CH 11
DE 14 AG 13 CO 13 FO 13
PV 31 PA – PK – INI 13+1D6
TM 1 TP 2 ESQ 7 VI 8
Fourche de digue : AT 10 PRD 4
PI 1D6+2 AL moyenne
Merlin : AT 11 PRD 4 PI 1D6+4
AL moyenne
PR/ENC : 0/0
Capacité spéciale : aucune
Avantages/désavantages : mauvaise qualité (superstition)
Talents : acuité sensorielle 6, furtivité 3, intimidation 2,
maîtrise corporelle 5, maîtrise de soi 4, natation 8,
tour de force 5, volonté 3
Comportement au combat : les fermiers de digue
préfèrent se battre depuis une position élevée
et avantageuse.
Fuite : perte de 25 % des PV
+1 niveau de douleur à : 23 PV, 16 PV, 8 PV, 5 PV ou moins
La source du mal
Apparence : la fourche de digue a une longueur d’en-
viron 65 phalanges et présente à une extrémité un
pommeau et à l’autre un éperon en fer avec une
double pointe dentelée et une lame plate. La dent re-
courbée d’un serpent de mer a été fixée au manche
en bois par une lanière de cuir. La dent est ornée de
runes anciennes effacées, au point d’être mécon-
naissables, que les habitants ont d’abord pris à
tort pour des signes ancestraux.
Historique : sur la côte des Sept Vents, non
loin de Trontsand, existait un culte secret
dont les adeptes vénéraient l’archidémone
Charyptoroth (cf. l’Almanach aventurien page
184) sous la forme de l’impitoyable Syrène
Karyba. La relique la plus importante du
culte était la dent magique d’un serpent
de mer, qui permettait aux membres de
« se transformer » en êtres de la mer.
Le culte n’accordait initialement cette
grâce qu’à ses propres membres, mais
le grand prêtre a ensuite commencé à
attirer et à transformer, grâce à la
dent, d’autres personnes jugées
dignes. Les sorcières nostriennes
La malédiction de la fourche
Le lendemain matin, Elidan insiste pour chercher à
nouveau la fourche de digue disparue, pour avoir enfin
quelque chose à présenter au cas où les voisins hostiles
reviendraient ou si un représentant du voïvode de digue
visitait la ferme. Après une longue recherche, la fourche
est retrouvée dans l’estran face à la digue à marée basse.
Elle semble avoir été enterrée à là main mais a ensuite été
libérée par l’eau.
Lorsque les héros apportent la fourche à Elidan, il les
remercie l’air réjoui et fait quelques mouvements pour se
familiariser avec l’outil. Ce faisant, il se fait une entaille
avec la dent du serpent de mer et est frappé par le même
sort que son prédécesseur : il a de plus en plus de mal à
respirer à l’air libre. Deux fentes branchiales se forment
sous ses oreilles et il ressent le besoin d’immerger sa tête
et son corps sous l’eau.
Cependant, la transformation est lente. Au début, mal-
gré la bonne nouvelle, Elidan souffre d’une certaine fébri-
lité et se plaint d’avoir le souffle court. Au cours des heures
suivantes, son humeur bascule vers la peur et la panique,
car il a de plus en plus de mal à respirer. Elidan ne com-
prend pas ce qui lui arrive.
ont finalement remarqué les sinistres
activités des sectateurs et, par une nuit
sans lune, ont démantelé le culte et
éliminé ses membres. Cependant, dans
un dernier sursaut, le grand prêtre a réussi
à jeter la dent du serpent de mer dans les flots,
afin qu’elle reste hors de portée des sorcières.
Pendant des années, la dent est restée cachée
au fond de la mer, mais un changement dans les
courants et les remous constants des marées l’ont
ramenée à la surface. Elle a fini dans l’estran près
de la ferme de Frengesfold, où le vieux fermier l’a
trouvée.
Effet : toute personne qui se pique ou se coupe avec
la dent subit une transformation rapide, qui l’amène
à pouvoir respirer sous l’eau mais plus à l’air libre. La
personne atteinte développe des fentes branchiales
sous les oreilles et un besoin instinctif d’aller sous
l’eau (qu’elle soit douce ou salée).
Analyse magique : la dent est magique. Le sort qu’elle
contient est ancien mais toujours actif. Il est ali-
menté par les runes gravées sur la dent. Ce sort a
une composante chaotique et démoniaque qui peut
être attribuée au domaine de l’Impitoyable Noyeuse,
Charyptoroth.
9
 Selon leur tempérament, les enfants réagissent avec une
activité frénétique ou sont paralysés par l’effroi. Une in-
tervention énergique des héros peut leur faire retrouver
leur calme. Si l’on trouve un moyen d’aider Elidan à re-
prendre son souffle régulièrement sous l’eau, par exemple,
en remplissant la baignoire (nettoyée) de Frengesfold ou
un autre récipient suffisamment grand pour lui, il reste
réceptif, même s’il est visiblement choqué par la tournure
des événements.
Chercher de l’aide
Bien qu’Elidan parvienne à rester en vie pour le mo-
ment, il semble qu’il n’y ait pas de remède à son mal sur
place. Rien de ce que les héros tentent ne peut l’aider et il
est à craindre qu’un sort similaire à celui de Frengesfold ne
l’attende. Les fermiers de digue voisins sont bouleversés
par sa situation critique mais ne se souviennent pas d’un
À la recherche d’une sorcière
Le long de la route côtière
La route en direction de Salza suit grosso modo le tracé
de la côte. Elle est solidement construite et en bon état,
de sorte que les héros progressent rapidement. Il leur faut
un jour de marche environ pour effectuer le trajet de la
ferme d’Elidan à Trontsand. S’ils partent directement dans
l’après-midi, ils atteignent la ville le lendemain à midi.
Voiles à rayures au large de la côte
En chemin vers le nord, les héros passent devant
une ferme de digue qui vient d’être attaquée par des
Thorvalois. Ils peuvent encore apercevoir sur les flots
leur bateau-dragon qui disparaît au loin. Dans la ferme,
il y a quelques blessés mais heureusement aucun mort.
Apparemment, les pillards ne s’en sont pris qu’aux mou-
tons afin de faire des provisions pour la suite de leur
voyage vers le sud. Les habitants de la ferme acceptent
les événements avec un mélange de résignation et
d’amertume. Ils peuvent raconter que cette partie de la
côte est fréquemment attaquée. Les Thorvalois frappent
rapidement, par surprise, et sont déjà de retour sur leurs
bateaux avant que les hommes d’armes de la maison forte
du voïvode de digue n’arrivent. Lorsque les fermiers ap-
prennent que les héros se dirigent vers le nord, ils de-
mandent aux aventuriers d’informer le comte maritime
du raid afin qu’aucun des habitants de la ferme n’ait à
faire le voyage.
Si les héros cherchent à en savoir plus sur la façon dont
le pillage s’est déroulé, ils peuvent déjà obtenir des indices
qui pourront leur être utiles pour parer à l’attaque de la
ferme d’Elidan plus tard :
Les habitants de la ferme rapportent que le chef des
pirates leur a demandé de lui envoyer leur combat-
tant le plus fort afin de décider par un duel à qui ap-
partiennent les moutons. Cependant, aucun n’a eu le
10 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
cas similaire dans le passé. Les enfants d’Elidan demandent
aux héros de rechercher la jeune Lynia, une sage sor-
cière, pour obtenir des conseils et de l’aide. Bien qu’ils
n’aient jamais rencontré la sorcière eux-mêmes, les héros
en ont entendu beaucoup de bien, dans les fermes où ils
ont passé la nuit, pendant le voyage vers la région des Lacs.
On leur a dit qu’elle vivait dans une hutte près d’un lac
dans la lande de Huckmarsch, non loin de Trontsand. Si
une sorcière fait partie du groupe des héros, elle peut
connaître la bonne réputation de Lynia dans la région et
avoir l’idée de demander conseil à sa sœur de sa propre
initiative. La sorcière est morte récemment mais les héros
ne devraient le découvrir qu’à Trontsand.
Alternativement, les aventuriers pourraient avoir l’idée
de demander de l’aide dans un temple de Praios. Le plus
proche se trouve à Trontsand.
courage d’affronter seul une guerrière du nord lour-
dement armée.
Le valet de ferme Joppel (17 ans, peu loquace, extrême-
ment timide, évite le contact visuel direct), possède un
léger don de Mada, a invoqué une étincelle de lumière
magique lorsqu’il a été acculé, à la suite de quoi les
agresseurs, apeurés, ont reculé et ne l’ont plus attaqué.
Les pillards étaient très pressés. Leur cheffe ne ces-
sait de leur demander de se dépêcher de chercher du
butin. Elle craignait probablement que son groupe ne
parvienne pas à regagner à temps le bateau-dragon
amarré dans les eaux peu profondes avant la marée
montante et qu’ils se retrouvent alors bloqués sur la
terre ferme jusqu’à la prochaine marée basse.
Trontsand
Trontsand pour le lecteur pressé
Région : Nostria, comté maritime des Sept Vents
Population : 750 habitants
Gouvernance : siège du comté maritime des Sept Vents
Lieux de culte : Praios, quelques sanctuaires extra-dérestres
Commerce et autres activités économiques : village de pê-
cheurs avec un port maritime et un marché régulier,
centre de pêche de la salzarelle et de production de laine
de Nostria (tissu de Trontsand), sa position avantageuse
sur la route côtière et sa capacité à accueillir de grands
navires en font un carrefour commercial et de transbor-
dement important, bateaux en bouteille de Trontsand
(sculptures sur bois qui jouissent d’une certaine popula-
rité en dehors de Nostria)
Noms typiques d’auberges : La Salzarelle argentée, Vue sur
côte, La Ferme de Trontsand
Particularités : un imposant mur d’enceinte en pierre rem-
place désormais l’ancienne palissade en bois.
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
Ambiance dans la ville : fiers du marché et des droits de la
ville acquis il y a seulement quelques décennies, am-
bitieux et travailleurs, de nombreux habitants sont
également animés par une rage aveugle à l’égard des
Thorvalois, qui ont déjà essayé de piller la ville à plu-
sieurs reprises.

Le comte maritime Hupart (milieu de la cinquantaine,

cheveux gris, respectueux des traditions ; aime son pays,
déteste les Thorvalois, veut protéger son peuple ; vo-
lonté 7 (14/13/13), TM 2) est le seigneur de la ville et de la
campagne environnante. Lorsque les héros lui racontent
le raid, il est furieux et menace de se venger des perfides
Thorvalois. Après s’être calmé, il admet à contrecœur qu’il
a peu de chances de mettre sa menace à exécution. Les
raids des hommes du Nord sont difficilement prévisibles
et les pillards agissent rapidement.
Si les héros demandent à Hupart ou à quelqu’un
d’autre à Trontsand où se trouve la cabane de Lynia, ils
apprennent que la sorcière, qui comptait plus de 80 étés,
est morte récemment. La jeune chevaleresse Brealetha de
Hyttenhau, nièce du comte maritime, s’est rendue à Hallerû
pour annoncer la mort de Lynia à ses sœurs. On conseille
aux héros de demander de l’aide à la sorcière renommée
Karlitta de Lyckweiden, qui vit un peu plus au nord, dans
la lande de Lyck.

Au nom de Praios
Une visite au temple de Praios s’avère peu utile. La foi
dans le prince des dieux n’est pas aussi forte dans les
Royaumes ennemis que dans les autres régions et le consa-
cré de Praios est habitué à ce que les Nostriens consultent
les sorcières, surtout quand il s’agit de malédictions. Il est
surpris par la requête des héros et tout à fait prêt à les as-
sister mais ne connaît aucune liturgie de conjuration.
Il renvoie donc gentiment les aventuriers vers le temple
de Praios à Nostria. Mais le temps que les héros l’at-
teignent, il sera trop tard pour Elidan.
Karlitta de Lyckweiden
Grâce à leurs recherches à Trontsand, les héros de-
vraient conclure que Karlitta est la meilleure alternative
à la défunte Lynia. Elle semble posséder les connaissances
nécessaires, a le pouvoir de les aider et sa cabane n’est qu’à
deux jours de voyage.
Voyage vers la lande de Lyck
De Trontsand, les héros peuvent suivre un sentier pour
charrettes vers Lyckmoor. La zone autour des marais est
habitée par des tourbiers qui peuvent indiquer le chemin
vers la cabane de Karlitta située à environ dix lieues au sud
de Lyckmoor et raconter de nombreuses histoires sur ses
potions et onguents. Cependant, ils préviennent aussi les
héros de ne pas mettre en colère la lunatique sorcière su-
périeure. Nombreux sont ceux qui n’ont jamais quitté le
marais vivants. Karlitta vit dans une cabane qui n’a l’air de
rien, au bord d’un petit lac. Devant sa modeste habitation,
un jardin des simples a été aménagé pour faire pousser des
plantes que les connaisseurs ne s’attendent pas à trouver
dans les marais.
Karlitta de Lyckweiden, belle de la nuit
Portrait succinct : née en 987 CB, 1,70 pas, yeux noirs
hypnotiques, cheveux auburn, tatouage de serpent sur
la poitrine, semble beaucoup plus jeune
Profession : sorcière et alchimiste brillante
Motivations : est fondamentalement serviable mais essaie
également de tirer avantage de la requête des héros.
Fonction : elle conseille et aide les héros mais n’est pas
désintéressée et doit d’abord être convaincue.
Historique : Karlitta est l’une des plus puissantes sorcières
de Nostria et, en tant que l’une des trois supérieures,
elle est à la tête de l’influent et redouté cercle des sor-
cières de Hallerû. La belle de la nuit est une herboriste
expérimentée et une excellente alchimiste. Ses potions
et onguents sont très recherchés : les gens viennent de
loin pour la voir. Karlitta est ambitieuse et non sans va-
nité, elle aime les bijoux et les vêtements coûteux et pro-
vocants. Elle accepte de se faire payer généreusement,

11
 en espèces sonnantes et trébuchantes ou sous la forme
de services. Son familier, le chat Larion, ne la quitte
que rarement.
Représentation dans le jeu : examine les héros la tête lé-
gèrement inclinée, avec un regard tantôt curieux, tantôt
amusé ; certes Karlitta est amicale, mais elle a parfois
tendance à changer d’humeur de façon inattendue et à
se montrer acerbe. Les héros ne devraient jamais être
sûrs de la durée de sa bonne disposition.
Valeurs essentielles : alchimie 15 (15/16/14), volonté 15
(15/16/17), TM 3
Discussion avec une sorcière
Comme Karlitta reçoit souvent la visite de personnes
qui viennent la solliciter ou chercher conseil, elle n’est pas
surprise par l’arrivée des héros et les accueille avec hospi-
talité, à condition qu’ils sachent se comporter poliment.
S’ils lui décrivent les événements, elle écoute patiemment
les faits et ne pose que quelques questions pour connaître
tous les détails. Elle laisse entendre qu’elle connaît un
remède au mal dont souffre Elidan, mais demande une
contrepartie appropriée pour son aide : la dent de serpent
de mer responsable de la transformation. Elle veut s’as-
surer qu’elle ne tombe pas entre de mauvaises mains et
prévoit de la soumettre ultérieurement à un examen plus
approfondi. Si les héros ne sont pas disposés à la lui don-
ner, cela complique les négociations. Si Karlitta a l’impres-
sion que les intentions des héros sont sincères, elle les ai-
dera quand même. Dans ce cas, elle demande une somme
d’argent conséquente (300 thalers d’argent, soit environ la
valeur de cinq moutons) ou exige la promesse d’une faveur
des héros (ou d’Elidan lui-même).
En dernier lieu, elle se contente de la parole des héros et
d’un objet en gage, comme une mèche de cheveux, si les
aventuriers promettent de revenir (ou d’envoyer Elidan
Le raid des Thorvalois
Thorvalois en approche
Alors que la ferme d’Elidan est déjà en vue, les héros
aperçoivent, depuis la route côtière, l’équipage d’un ba-
teau-dragon thorvalois, qui a laissé son navire sur l’estran
à marée basse pour marcher vers les fermes situées der-
rière la digue, en vue de les attaquer. Vingt-cinq hommes
du Nord s’approchent de leurs cibles avec vigilance,
armes dégainées.
Les fermes environnantes ont déjà remarqué le danger
imminent. Alors que les enfants et les vieillards se pré-
parent à fuir précipitamment vers l’arrière-pays, seize
femmes et hommes, dont Melcherbald et Perlmin, le
fils aîné d’Elidan, se sont rassemblés pour affronter les
Thorvalois à coups de fourches de digue et de merlins.
Ils ont envoyé un messager à la maison forte du voïvode
et ont maintenant l’intention de retarder les pillards
12 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
après l’avoir sauvé) pour lui apporter l’argent ou lui rendre
le service promis.
Une fois un accord conclu, la sorcière se retire pour com-
mencer à préparer un onguent. La fabrication prend plu-
sieurs heures, pendant lesquelles Karlitta ne doit pas être
dérangée. Après avoir terminé son travail, elle remet un
petit pot contenant la préparation aux héros et les met en
garde avec insistance sur la nécessité de traiter Elidan im-
médiatement. L’onguent doit être appliqué sur la coupure
avant que le septième jour après la blessure ne se soit écoulé.
Retour à la ferme
À moins qu’ils n’aient fait de grands détours ou pris
du retard à l’aller, les héros devraient rentrer avant que
les sept jours ne soient écoulés. Revenir de la cabane de
Karlitta à la ferme d’Elidan prend environ trois jours. Les
héros peuvent entendre des rumeurs colportées par les
voyageurs croisés sur la route concernant des raids thor-
valois menés contre les fermes et habitations côtières. La
population se plaint de l’avidité accrue des hommes du
Nord qui, cet été, ont multiplié leurs raids et se montrent
de plus en plus audacieux.
Le kraken
Contenu optionnel
Si vous souhaitez ajouter un peu de variété au trajet du
retour, l’attaque nocturne d’un kraken peut constituer
un challenge. L’animal s’est aventuré sur la terre ferme
à la recherche d’une proie et a remarqué, dans la nuit, la
présence du bivouac des héros grâce à la lumière du feu
de camp. Il tente de saisir une victime avec deux de ses
tentacules et, si possible, de l’entraîner dans l’eau sans se
faire remarquer.
suffisamment longtemps pour que familles et bétail aient
le temps de s’échapper. Cependant, Elidan, affaibli, ne peut
quitter sa cuve sans suffoquer en peu de temps. Et sans
leur père, les enfants refusent de quitter la ferme.
Les fermiers armés sont déterminés à défendre leurs
terres et leurs biens. Cependant, les hommes du Nord qui
s’approchent sont supérieurs en nombre et en puissance,
de sorte que sans l’intervention des héros, les paysans, peu
aguerris, paieraient un lourd tribut en cas de bataille fron-
tale. Si les aventuriers n’offrent pas leur soutien de leur
propre chef, Perlmin leur demande, pour le bien de son
père, de les aider à repousser les pillards.
Les rudes Thorvalois, apparaissent ici comme des pirates
typiques : puissants, expérimentés et plutôt sans pitié. Ils
ne sont cependant pas des meurtriers de sang-froid. Dans
une large mesure, ils ignorent les enfants et les personnes
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
Kraken
Taille : 4 à 5 pas de haut (corps), 6 à 8 pas (longueur des
tentacules)
Poids : 900 à 1 200 pierres
CO 15 IN 6 (a) IU 13 CH 8
DE 13 AG 12 CN 35 FO 36
PV 350 PA – PK – INI 14+1D6
Défense 6 TM 1 TP 7 VI 2/9 (sur terre/dans l’eau)
Morsure : AT 10 PI 3D6+6 AL courte
Tentacule : AT 13 PI 1D6+8 AL longue
PR/ENC : 1/0
Actions : 4 (max. 1 × morsure, max. 3 × tentacule)
Avantages/désavantages : nyctalopie II
Capacités spéciales :
Balayage de tentacule (tentacule ; si le kraken est
plus grand que ses cibles d’au moins une catégorie
de taille, il peut tenter de les renverser. L’esquive
est la seule défense possible contre cette attaque. Si
elle échoue, la cible tombe et subit le statut à terre.
La chute occasionne 1D3 BL. Une attaque de ce type
n’est possible que contre des cibles qui se trouvent
devant ou sur le côté de la créature attaquante ou à
côté d’elle. L’attaque subit un malus de –2 par cible).
Coups puissants (tentacule ; sur une attaque réus-
sie, les adversaires des catégories de taille moyenne
et inférieures doivent réussir une épreuve de tour de
force –8 s’ils n’ont pas esquivé, sinon ils subissent le
statut à terre).
Étreinte (tentacule ; le kraken doit réussir une at-
taque avec son tentacule. Si l’adversaire ne parvient
pas à se défendre, le kraken l’agrippe. Tant que l’ad-
versaire est agrippé, il subit les statuts cloué sur place
et à l’étroit. À partir du tour de jeu suivant, le kraken
n’a plus besoin de lancer les dés pour attaquer et
inflige des BL par écrasement dont le nombre est
égal aux PI obtenus lors de l’attaque initiale. De fa-
çon alternative, le kraken peut dépenser 1 action
pour soulever sa victime et l’amener à sa gueule. Au
cours des TJ suivants, il peut alors utiliser l’attaque
morsure. Cette attaque réussit automatiquement
tant que l’adversaire subit l’étreinte. La défense du
kraken tombe à zéro pour le reste du TJ au cours
duquel se produit la morsure. La CS étreinte ne peut
être utilisée que contre des adversaires de catégo-
ries de taille inférieures à celle du kraken. Pour se
défaire d’une étreinte, il est nécessaire de réussir
une épreuve comparée de tour de force (tirer & arra-
cher). Le kraken peut relâcher son étreinte de lui-
même en dépensant une action libre. Si la victime
était en train d’être soulevée, elle tombe et subit le
statut à terre si elle ne réussit pas une épreuve de
maîtrise corporelle (manœuvres de combat). L’attaque
subit un malus de −4).
Morsure acharnée (morsure ; le kraken effectue une
attaque de type morsure. Si la victime ne parvient
pas à se défendre, le kraken la mord profondément
et ne lâche pas prise après l’at-
taque. Durant les TJ suivants,
l’attaque par morsure réussit
automatiquement sans que le
meneur n’ait à lancer les dés. À
chaque nouveau TJ, les PI infli-
gés par la morsure acharnée aug-
mentent de 1 point (au premier assaut,
pas de PI supplémentaire ; au deuxième, PI +1 ; au
troisième, PI +2, etc.). Les PI sont déterminés nor-
malement en lançant les dés. La victime subit le
statut cloué sur place. La défense du kraken tombe à
0 tant qu’il mord son adversaire. Il peut décider de
le relâcher à la fin d’un assaut (cela compte comme
une action libre). L’attaque subit un malus de –2).
Talents : acuité sensorielle 7 (6/13/13), escalade 2
(15/12/36), furtivité 10 (15/13/12), intimidation 13
(15/13/8), maîtrise corporelle 5 (12/12/35), maîtrise
de soi 10 (15/15/35), natation 9 (12/35/36), tour de
force 12 (35/36/36), volonté 4 (15/13/8)
Nombre : 1
Catégorie de taille : très grande
Type : être surnaturel, non-humanoïde
Butin : 90 rations de viande par tentacule (carne), 200 ra-
tions de viande provenant du corps (immangeable),
débris flottants (dans l’appareil digestif ; valeur : 1D6 ×
3D20 thalers d’argent), trophée (cornes frontales,
25 thalers d’argent).
Comportement au combat : au début du combat, le
kraken tente, avec 1D3 tentacules, d’étreindre une vic-
time et de la porter à sa gueule. Puis il la mord jusqu’à
ce qu’elle meure. Avec les autres tentacules, il essaie de
repousser les autres adversaires.
Fuite : dès la perte de 6 tentacules ou 50 % de ses PV au corps
+1 niveau de douleur à : 263 PV, 175 PV, 88 PV, 5 PV
ou moins
Pêche (monstres marins)
NR 1 : le kraken peut se déplacer sur la terre ferme.
NR 2 : en général, le kraken fuit après avoir perdu
six tentacules.
NR 3+ : si un adversaire s’enduit avec de l’huile ou
une autre substance glissante, le kraken éprouve
nettement plus de difficulté à l’étreindre (l’attaque
avec la CS étreinte subit un malus de –6, l’épreuve de
tour de force (tirer & arracher) pour échapper à l’em-
prise bénéficie d’un bonus de +2).
Règle spéciale :
Trancher un tentacule : pour couper le tentacule d’un
kraken, il faut annoncer avant l’attaque que l’on vise
le tentacule. Seules les armes tranchantes peuvent être
utilisées. Puis, en frappant, il est nécessaire d’obtenir
au moins 12 BL en un même TJ car il n’est pas pos-
sible de viser et de frapper de nouveau exactement au
même endroit.
13
 sans défense durant les combats, tant que ces derniers ne
résistent pas. De plus, les Thorvalois sont motivés par le
profit, ils ne se battent pas jusqu’à la mort, mais seulement
tant qu’ils y gagnent quelque chose. Ils sont sous les ordres
d’un hetman aguerri.
Hetman Thurbold Yasmason, chef des pillards
Portrait succinct : né en 1001 CB, de taille moyenne mais
très trapu, cheveux roux aux épaules et barbe ébourif-
fée avec des mèches grises, cicatrices de brûlures sur la
tempe gauche
Profession : capitaine de navire compétent, guerrier
compétent
Motivation : veut un succès rapide et facile pour satisfaire
ses guerriers ; veut se surpasser au combat pour asseoir
son autorité.
Fonction : adversaire des héros dangereux mais pas
insurmontable
Historique : Thurbold et son équipage ont eu peu de
chance l’été dernier. L’autorité du hetman est dès lors
moins assurée qu’auparavant et désormais contestée. Il
a maintenant désespérément besoin d’un succès reten-
tissant ou d’une occasion de se distinguer personnelle-
ment afin de maintenir sa position à la tête de la bande
de guerriers brutaux.
Représentation dans le jeu : parle fort et ponctue ses pa-
roles de grands gestes en exagérant. Thurbold est facile-
ment irritable. Il aime s’en prendre aux autres, mais ré-
agit de manière extrêmement indignée s’il est lui-même
interrompu dans ses tirades ou s’il est tourné en ridicule.
Se défendre contre les pillards
Différentes stratégies sont envisageables pour parer à
l’attaque des Thorvalois ou pour l’empêcher complète-
ment. Lors de leur conversation avec les habitants de la
ferme pillée sur le chemin de Trontsand, les héros ont déjà
appris beaucoup de choses sur la stratégie des pillards. Les
fermiers qui se sont rassemblés pour défendre les lieux
sont fondamentalement reconnaissants pour toute aide
apportée, mais il faut se montrer très persuasif pour obte-
nir leur adhésion sur certaines idées.
Côte à côte
Une intervention de héros aguerris aux côtés des pay-
sans change le rapport de force en leur faveur. Tant que
les défenseurs tiennent le sommet de la digue et que les
Thorvalois sont obligés d’attaquer par en dessous, ces
derniers sont désavantagés au combat (les défenseurs se
trouvent dans une position avantageuse et bénéficient donc
d’un bonus de +2 à l’attaque et à leurs actions défensives,
cf. Livre des règles page 238). Les pillards ne s’attendent pas
à une résistance sérieuse sur la digue et interrompent l’at-
taque s’ils ont l’impression de devoir chèrement conqué-
rir leur butin. Les paysans se soumettent volontiers au
commandement d’un héros noble ou aguerri et suivent
ses ordres. Cependant, même une formation de combat
14 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
raisonnablement bien ordonnée ne dure que jusqu’au pre-
mier choc avec les assaillants, après quoi elle se dissout
en de nombreux combats isolés dans lesquels les paysans
sont généralement en infériorité face aux Thorvalois.
Maintenant, c’est aux héros de prouver leur bravoure et
de convaincre les pillards de se replier. Thurbold ordonne
la retraite si plus d’un tiers de ses hommes sont grave-
ment blessés.
Combat par procuration
Une alternative qui épargne le sang et la vie des deux cô-
tés serait un combat par procuration, opposant un ou plu-
sieurs des héros à un nombre égal de Thorvalois. Thurbold
ne peut refuser une telle proposition sans perdre la face
devant ses hommes. En cas de duel, il représente lui-même
son camp ; si plusieurs combattants prennent le parti des
défenseurs pour le combat par procuration, Thurbold
est accompagné de quelques guerriers afin d’atteindre le
même nombre. Le combat a lieu au sommet de la digue et
est vivement encouragé par les deux camps. Thurbold ne
s’avoue vaincu que lorsqu’il n’est plus capable de se battre ;
ses compagnons déposent les armes dès qu’ils ont perdu
Thorvalois
CO 14 IN 10 IU 12 CH 11
DE 12 AG 13 CO 14 FO 14
PV 33 PA – PK – INI 14+1D6
TM 1 TP 2 ESQ 6 VI 7
Nezdork : AT 13 PRD 4 PI 1D6+5
AL moyenne
Bouclier thorvalque : AT 9 PRD 12
PI 1D6+1 AL courte
Nezdork et bouclier thorvalque (passif) : AT 13
PRD 10 PI 1D6+5 AL moyenne
Ciselle : CD 13 DC 1 PI 1D6+4 PO 2/10/15
PR/ENC : 3/0 (peau de crapaud) (les modificateurs d’ar-
mure sont déjà pris en compte)
Capacités spéciales : coup cinglant I, habitude à l’en-
combrement I
Avantages/désavantages : coriace / mauvaise qualité
(superstition)
Talents : acuité sensorielle 6, furtivité 6, intimidation 7,
maîtrise corporelle 6, maîtrise de soi 6, natation 10,
tour de force 8, volonté 5
Comportement au combat : les pirates thorvalois pré-
fèrent d’abord se fier à leur ciselle, puis se lancent
dans le combat avec leur nezdork et leur bouclier. Ils
préfèrent les duels et utilisent plutôt leur coup cin-
glant lors de leurs attaques.
Fuite : perte de 50 % des PV
+1 niveau de douleur à : 25 PV, 17 PV, 8 PV, 5 PV ou
moins
Notes : Thurbold a une FO de 15, inflige +1 PI avec le
nezdork et a AT/PRD 15/7.
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
plus de la moitié de leur énergie vitale. L’issue du combat
est acceptée par les Thorvalois et les Nostriens comme un
verdict des dieux.
Superstition
Une façon d’éviter toute confrontation armée est d’ex-
ploiter les superstitions des Thorvalois. Les habitants
peuvent rapporter que les hommes du Nord craignent
toutes les sortes de magie et les apparitions de fantômes.
Une démonstration évidente de pouvoir magique, une ap-
parition fantomatique (mise en scène) ou un avertissement
crédible quant à la malédiction qui frappe les terres situées
derrière la digue peuvent également amener les pillards
à abandonner leurs plans et à s’en retourner bredouilles.
Thurbold et son équipage sont très sensibles aux mises en
scène théâtrales. Une apparition dramatique peut parfois
avoir plus d’effet qu’un témoignage factuel.
Temporiser
Les tactiques visant à retarder les Thorvalois peuvent
également être efficaces et les persuader de faire de-
mi-tour. Les pillards n’ont qu’un temps limité. Ils doivent
retourner sur leur bateau avant que la marée ne monte.
Sinon, ils risquent d’être piégés sur la terre ferme jusqu’à la
prochaine marée basse et de devoir affronter les hommes
d’armes et les chevaliers du voïvode local appelés en ren-
fort. Tant que les pillards n’ont pas franchi le sommet de la
digue, ils ne peuvent pas voir ce qui se trouve derrière. Le
Conclusion
La guérison d’Elidan
L’onguent de Karlitta parvient à rompre le sort et à gué-
rir Elidan. Sa peau se referme et les fentes branchiales dis-
paraissent. Il est maintenant capable de respirer à nouveau
sans aucun problème et récupère rapidement. En quelques
jours, il retrouve ses forces et est plus que jamais déter-
miné à s’attaquer à la réparation de la ferme. Si les héros
ont passé un accord avec Karlitta, Elidan lui apporte la
dent du serpent de mer, conservée dans une boîte en bois
(ou sinon au temple de Praios à Trontsand ou au temple
de Thylos à Nostria). À l’aide d’une épreuve de persuasion
réussie, il accepte également de laisser les héros avoir la
dent ; en cas d’échec, il ne veut pas « les accabler avec ce
mal ». Cependant, les héros sont les bienvenus pour l’ac-
compagner dans son voyage vers Lyckmoor ou Nostria.
La défense contre l’attaque des Thorvalois a fait une
grande impression sur Melcherbald et les habitants des
simple fait de prétendre, avec une mise en scène crédible,
que des renforts nostriens approchent suffit pour que les
pillards interrompent leur expédition et rejoignent leur
navire à la recherche de butins plus simples à obtenir.
Négociations
Si les défenseurs font preuve de suffisamment de force
et de détermination au premier abord pour être considérés
par Thurbold comme des adversaires sérieux, il est prêt à
entamer des négociations. Une argumentation habile peut
le persuader de renoncer à l’attaque et de partir volon-
tairement si les paysans lui versent un tribut sous forme
d’animaux et de provisions. Au début, Melcherbald et les
autres paysans ne sont pas très enthousiastes à cette idée,
mais ils l’acceptent finalement si elle permet d’éviter un
combat avec les Thorvalois. Les héros habilités à mener les
négociations peuvent exceller à minorer le montant exact
du tribut.
Les différentes stratégies mentionnées peuvent être mo-
difiées et, si nécessaire, combinées. Par exemple, la tem-
porisation peut se transformer en négociations qui, à leur
tour, peuvent être influencées par la peur du surnaturel
des Thorvalois. Il est également concevable qu’après un
premier affrontement sanglant, un accord soit conclu pour
déterminer le vainqueur non pas à l’issue d’un combat im-
pliquant tous les belligérants mais par un combat par pro-
curation. L’essentiel est que tous les héros du groupe aient
le sentiment d’avoir contribué à la résolution du problème.
fermes voisines. Ils sont désormais plus ouverts à l’en-
contre des nouveaux venus. Ils sont maintenant prêts à
partager leurs connaissances en matière de construction
de digues avec Elidan et les héros qui le souhaitent.
Récompenser les efforts
Les héros reçoivent 15 points d’aventure et, s’ils ont ex-
cellé dans les travaux de réparation, les négociations avec
Karlitta ou la lutte contre les Thorvalois, jusqu’à 5 points
supplémentaires dédiés à l’augmentation des compé-
tences correspondantes.
Elidan leur remet la récompense convenue. Le cas
échéant, les fermiers voisins se montrent également re-
connaissants pour la courageuse intervention des héros et
contribuent à la récompense. Les héros sont également as-
surés de la gratitude de toute la famille d’Elidan. Ils seront
toujours les bienvenus à la ferme.
15
 Bonus
L’Héritage de la digue
et Le Poisson séché de la
vengeance
Dans cette section, vous trouve-
rez quelques propositions pour lier
l’aventure avec Le Poisson séché de la
vengeance. En raison notamment de
la proximité des lieux et de l’intrigue,
plutôt attachée aux régions concer-
nées, il est possible de les relier. C’est
pourquoi Gudrun Schürer et moi
avons tissé ensemble cette histoire
afin qu’elle puisse servir de transi-
tion directe, d’un scénario à l’autre.
L’accord avec Karlitta
Karlitta de Lyckweiden est bien dé-
cidée à détruire la dent de serpent de
mer impie afin d’écarter une fois pour
toutes le danger qu’elle représente. Cependant, elle doit
admettre qu’elle a sous-estimé le défi et que la magie atta-
chée à l’artefact lui oppose plus de résistance que prévu.
Comme son rôle de supérieure au sein du cercle de Hallerû
est loin de faire l’unanimité, elle ne veut pas s’exposer en
demandant de l’aide à l’une de ses sœurs du cercle. Au lieu
de cela, elle décide de se tourner vers une vieille connais-
sance : la sorcière serpent Gildris de Fiolbar, qui a suc-
combé aux tentations de la sœur des abysses et a rejoint le
cercle du culte de Trontsand jusqu’à ce que sa conscience
reprenne le dessus et qu’elle le dénonce. Recherchée par
les survivants qui vénèrent Charyptoroth, ainsi que par
quelques sœurs sorcières vindicatives, elle se cache dans
les forêts reculées des monts Hjaldor.
Karlitta n’éprouve que peu de sympathie
pour Gildris, mais elle est convain-
cue qu’elle peut obtenir d’elle les
informations nécessaires pour
mener à bien sa tâche. Elle ne
veut cependant pas laisser
la dent de serpent de mer
sans surveillance et sait le
grand risque qu’il y aurait
à voyager avec l’artefact
de Charyptoroth à travers
le pays des Thorvalois.
Elle demande donc aux
héros de se rendre dans
les monts Hjaldor, de
convaincre Gildris et de la
ramener saine et sauve jusque
dans la lande de Lyck. Si les hé-
ros lui doivent encore une faveur
pour son aide lors du sauvetage
16 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
d’Elidan, elle la réclame maintenant.
En tant qu’alchimiste remarquable, elle
peut également faire miroiter une po-
tion ou un onguent spécial. Elle peut
aussi user de son influence dans la ré-
gion pour mettre les héros en contact
avec certaines personnes et leur ouvrir
ainsi des portes autrement fermées.
Vous retrouverez des informations
sur la façon de gérer l’intrigue à Thorval
dans les bonus de l’aventure Le Poisson sé-
ché de la vengeance.
La destruction de l’artefact
Après les événements de Thorval, les
héros retournent dans la lande de Lyck ac-
compagnés de Gildris. Tant qu’ils se com-
portent de manière discrète, leur voyage
à travers Nostria se déroule sans incident.
Cependant, de nouveaux problèmes surviennent une fois ar-
rivés à destination. Karlitta traite Gildris avec arrogance et
mépris en raison de ses actes passés. La sorcière est blessée
dans son orgueil et refuse de coopérer, alors qu’elle l’avait
pourtant accepté à l’origine. Elle menace même de repartir
immédiatement. C’est aux héros d’intervenir en tant que
médiateurs pour dissiper la méfiance entre les deux sor-
cières susceptibles et permettre une réconciliation, à l’aide
d’une épreuve de persuasion (manipuler ou flatter) –2, éven-
tuellement sans malus si une épreuve de nature humaine (dis-
cerner les motivations) a été auparavant réussie.
Une fois la colère de Gildris apaisée, elle révèle que plu-
sieurs objets sont nécessaires pour accomplir le rituel de
destruction de la dent de serpent de mer. Les deux sor-
cières en possèdent quelques-uns, mais quatre
autres doivent encore être obtenus avec
l’aide des héros :
une aigue-­marine aussi grosse
que possible (le temple de Thylos
à Salzerhaven possède une telle
pierre précieuse, mais ne la
donnera pas à la légère ;
épreuve de persuasion (ma-
nipuler) ou de convertir &
convaincre (débat ou entre-
tien individuel)
sept fleurs de nénu-
phar rouge (il y en a dans
la lande de Lyck, mais elles
sont très rares, ce qui rend
la recherche difficile ; épreuve
cumulative de groupe de bota-
nique –4, 1 heure, autant de tenta-
tives que nécessaire)
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
 un bassin rempli d’eau salée, qui peut provenir de la
mer, mais qui doit ensuite être transportée jusqu’à la
cabane de Karlitta à l’intérieur des terres sans qu’une
trop grande quantité ne soit renversée en route, à
moins qu’elle ne soit transportée dans des récipients
hermétiques ; épreuve de maîtrise ­corporelle (équilibre)
une réplique aussi fidèle que possible de la dent de
serpent de mer, taillée dans du bois flotté (épreuve
cumulative de travail du bois –2, 1 heure, 7 tentatives ;
si aucun des aventuriers ne s’y connaît en sculpture,
il faut faire appel à une pêcheuse ou à un fermier de
digue de la côte voisine pour effectuer le travail)
Une fois que tous les objets nécessaires au rituel sont
réunis, les deux sorcières procèdent aux derniers pré-
paratifs. Au clair de lune, elles commencent à tisser leur
sortilège sur la rive du lac, à côté de la cabane de Karlitta.
Mais l’Impitoyable Noyeuse ne s’avoue pas vaincue sans
combattre et fait une dernière tentative pour empêcher la
destruction de la dent de serpent. Un kraken noir comme
la nuit (pour les caractéristiques, cf. page 13) sort du
lac et tente de s’emparer de l’artefact. Les héros doivent
vaincre la créature ou du moins l’occuper suffisamment
longtemps pour que Karlitta et Gildris accomplissent le ri-
tuel et écartent la menace.
L’Héritage de la digue et Haine éternelle
Le service promis que les héros doivent encore à Karlitta
en échange de son aide peut aussi être utilisé comme
prétexte à une nouvelle aventure. Haine éternelle, qui se
déroule également dans les Royaumes ennemis, est par-
ticulièrement adaptée à cet effet. Karlitta, qui dispose de
nombreuses relations en Nostria, peut remplacer l’armée
nostrienne en tant que commanditaire et confier aux hé-
ros la recherche des personnes disparues dans la forêt sau-
vage. Dans ce cas, elle a été informée des disparitions par
une sœur du cercle d’Hallerû et prend les rumeurs suffi-
samment au sérieux pour soupçonner qu’il y a peut-être
plus derrière tout cela qu’il n’y paraît au premier abord.
C’est pourquoi elle envoie les héros enquêter discrète-
ment. S’ils se sont auparavant illustrés dans la destruction
de la dent du serpent de mer, leur dette envers Karlitta
est certes effacée, mais la sorcière sait dans ce cas qu’ils
sont dignes de confiance. Elle prend alors contact avec eux
à son tour et leur offre une contrepartie attrayante (voir
ci-dessus) pour la réalisation de leur mission.
17
 La suite des événements à la ferme de digue
Il est fort possible que les héros ne tournent pas immé-
diatement le dos à la ferme après avoir repoussé l’attaque
des Thorvalois et guéri Elidan. S’ils décident de rester un
peu plus longtemps pour donner un coup de main à la fa-
mille, leur aide est la bienvenue. Elidan ne leur demande
pas ouvertement, car il estime qu’il leur est déjà profondé-
ment redevable, mais il accepte volontiers toute proposi-
tion d’aide. Les enfants du fermier, en particulier Tomme
et Alsilio, n’hésitent pas à harceler les aventuriers s’ils sont
trop pressés de repartir et tentent de les convaincre de
rester. Il est également possible que les héros reviennent
plus tard à la ferme de digue pour voir comment les choses
ont évolué.
Le bon voisinage
Les fermiers de digue sur la côte de la région des Lacs
doivent mener une lutte incessante contre les forces de
Thylos. Le bon voisinage et l’entraide qui en découlent
sont donc un bien précieux en cas de besoin. Les voisins
les plus importants pour Elidan et sa famille vivent dans
les fermes situées directement au nord ou au sud de leurs
propres terres :
Meralind (cf. page 8), toujours de mauvaise hu-
meur, possède les terres qui jouxtent la ferme d
­ ’Elidan
au nord. Elle dirige sa maison et sa ferme d’une main
de fer et n’apprécie guère les étrangers. Tout son
amour va à son petit-fils Roderyn (18 ans, longs che-
veux bruns, rêveur idéaliste ; volonté 3 (13/12/13),
TM 1).
Encore un peu plus au nord se trouve la ferme
­d’Aldagrimm Deickmann (54 ans, barbe épaisse et four-
nie, bedonnant, paternaliste ; commerce 7 (12/13/11),
18 La Voie des héros – L’Héritage de la digue
volonté 3 (12/13/11), TM 1), qui a atteint une mo-
deste prospérité en tant qu’éleveur de moutons.
Son beau-frère est un fonctionnaire du comté de la
digue, ce qu’il n’hésite pas à mentionner dans toutes
les conversations.
Melcherbald (47 ans, musclé, voix grave, aime s’écou-
ter parler ; volonté 5 (12/11/13), TM 1), qui a la langue
bien pendue et se fait souvent le porte-parole des
fermiers de digue locaux (cf. page 15), possède la
ferme de digue au sud des terres d’Elidan.
Grâce à leur intervention, les héros peuvent influencer
les événements et développements suivants (le succès
maximal possible ainsi que l’issue la plus défavorable et ses
conséquences sont indiqués entre parenthèses) :
Roderyn et Ovine sont amoureux et se rencontrent en
secret. Lorsque Meralind et Elidan l’apprennent, ils ne
sont tout d’abord pas très contents, car ils avaient en fait
d’autres projets pour leurs enfants. (+ Si la médiation
réussit, les familles acceptent de les fiancer. / – La situa-
tion dégénère en dispute et les voisins s’évitent à l’ave-
nir. Roderyn et Ovine sont profondément malheureux.)
Elidan aimerait acheter quelques moutons à
Aldagrimm pour commencer son propre élevage, mais
il ne peut pas réunir la somme demandée par ce der-
nier. (+ Ils se mettent d’accord sur un paiement éche-
lonné, ce qui donne plus de temps à Elidan pour ras-
sembler l’argent. / – L’achat n’a pas lieu, Elidan et sa
famille souffriront de la faim en hiver.)
La digue a été endommagée à un endroit situé exacte-
ment entre les propriétés d’Elidan et de Melcherbald.
Il y a désaccord sur le responsable de la réparation.
(+ Ils se mettent d’accord pour effectuer les réparations
Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571
 ensemble et le travail commun resserre les liens entre
les voisins. / – La question n’est pas résolue et l’affaire
traîne en longueur. Lors de la prochaine tempête,
l’eau de mer s’infiltre par la digue endommagée, ce qui
impacte les habitants des deux fermes.)

Du bois pour la digue

Dans les environs immédiats de la ferme d’Elidan, il y a
peu de bois qui convient pour la réparation de la digue et la
construction de brise-lames. Cependant, en tant qu’ancien
exploitant forestier, Elidan connaît la grande stabilité et la
résistance du pierrechêne et sait également le travailler. Il
aimerait bien se procurer un chargement de bois en pro-
venance des environs de son ancien village natal, où l’on
trouve de nombreux arbres de bonne qualité. Il ne peut ce-
pendant pas laisser la ferme et la digue sans surveillance,
d’autant moins qu’il ne veut pas faire mauvaise impression
auprès du voïvode de digue. Si les héros acceptent de faire
le voyage, de couper quelques troncs et de les ramener
sur la côte, Elidan leur confie ses deux fils aînés, Perlmin
et Sapertyn, pour les aider et les guider sur les lieux. Sur
place, il faudra faire preuve d’habileté dans la négociation
(épreuve de persuasion) et dans l’abattage et le transport
des troncs d’arbres (épreuve de travail du bois). La tâche
des héros se complique encore lorsque Sapertyn décide
de profiter de l’occasion pour retourner de sa propre
initiative dans son village natal afin de mettre le feu à la
grange d’Ingvabald, l’exploitant forestier qu’il déteste
(cf. page 5).

19
L’Héritage de la digue
par David Schmidt

Le fermier Elidan n’a pas la vie facile. Après avoir été banni de son
village natal, le père de famille prend un nouveau départ sur la côte
nostrienne. Une ferme de digue abandonnée doit devenir la nouvelle
maison d’Elidan et de ses enfants, mais soudain les problèmes s’accu-
mulent et les malheurs s’enchaînent pour la famille. La rumeur d’une
malédiction et une découverte macabre ne présagent rien de bon.
Lorsque la malédiction frappe enfin, le temps d’Elidan est compté. Plus que
jamais, il a besoin de l’aide de héros ingénieux. Mais les aventuriers n’ont que
quelques jours pour résoudre le mystère de la ferme de digue et sauver la vie du
fermier. Le destin réserve bien des surprises aux audacieux combattants : une
sorcière aussi belle que capricieuse, des fermiers superstitieux et un bateau-dragon
rempli de pirates.
La marée monte et seule une digue en piteux état protège la ferme de la mer
impitoyable.

L’aventure en quelques mots : recons-

truire une ferme de digue, enquêter sur un décès,
se défendre contre une attaque de Thorvalois.
Genre : aventure côtière avec des éléments
sombres
Pré-requis : pas de préjugés contre les sorcières
Lieu : région des Lacs, royaume de Nostria
Époque : récente (à partir de 1040 CB)
Difficulté (joueur/meneur) : faible / faible
Expérience des héros : inexpérimenté à
compétent
Exigences : serviabilité

Capacités requises :
Talents sociaux
Combat
Furtivité
Histoire vivante

Pour jouer cette aventure, vous aurez besoin du

Livre des règles de L’Œil noir et de l’Almanach aven-
turien. Toutes les autres informations nécessaires
telles que les caractéristiques de personnages,
cartes, plans et aides de jeu sont fournies dans
cette aventure.

Lorenzo DI_PIETRO - lorenzodipietro087@gmail.com - 202311/OFFERT/3113571