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Green Ronin Publishing Dragon Age Aventures en Férelden is © 2017 Green Ronin
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 e n f é r e l d e n
aventures r a gon ag e
r e s p o u r d
Tro is aventu Concepteurs : Walt Ciechanowski, Kevin Kulp, T.S. Luikart
Concepteurs assistants : David Hill, Jeff Tidball, Filamena Young
Aventures en Férelden is copyright © 2018 Green Ronin Développeurs : Jack Norris, Jeff Tidball
Publishing, LLC. All rights reserved. Reference to other Rédacteur : Evan Sass
Directeur artistique et concepteur graphique : Hal Mangold
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Illustration de couverture : Tyshan Carey
in no way constitutes a challenge to the Cartographe : Jared Blando, Andy Law,Tyler Lee
respective copyright holders of that material. Illustrations intérieures : Yoann Boissonnet, Andrew Bosley, Jacob Glaser, Even Mehl Amundsen, Mirco
Paganessi, Christophe Swal, Francisco Torres, Andrey Vasilchenko, Mark Winter
Dragon Age, the Dragon Age logo, BioWare, Éditeur : Chris Pramas
and the BioWare logo are either registered trademarks or Équipe Green Ronin : Bill Bodden, Joe Carriker, Steve Kenson, Jon Leitheusser, Nicole Lindroos, Hal Mangold,
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Playtesters : Nicholas Agranoff, Joel Allan, Josh Auerbach, Tyler Carey, Russell Carver, Walt Ciechanowski,
Green Ronin, Adventure Game Helen Ciechanowski, Michael Colón, Mark DiPasquale, Jamison Dufour, Peter Hentges, Wes Kobernick,
Engine, and their associated Christian Lindke, Eric Lytle, Anya Maesteroff, Steven Merrell,
Mitch Rigger, Jason Walden
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Green Ronin Publishing. Pour Black Book Éditions Édité par Black Book Éditions.
Directeur de publication : David Burckle 50 rue Jean Zay, 69800 SAINT PRIEST.
Printed in the USA. Traduction : Jean-Cyril Amiot, Aurélie Pesseas, Deuxième impression : Septembre 2020
Green Ronin Publishing Martin Terrier Dépôt légal : février 2018.
Relecture : Caroline Dorazio ISBN (relié) : 978-2-36328-353-5
3815 S. Othello St. Suite 100, #304
Mise en page : Jérôme Cordier ISBN (PDF) : 978-2-36328-354-2
Seattle, WA 98118
L'Équipe de Black Book Éditions : Imprimé en UE.
Email: custserv@greenronin.com Thomas Berjoan, Éric Bernard, Ghislain Bonnotte,
Web Site: greenronin.com Anthony Bruno, Julien Collas, Damien Coltice, Jonathan Duvic,
Marie Ferreira, Romano Garnier, Laura Hoffmann,
Justine Largy, Céline Munoz, Ninon Oldman, Aurélie Pesseas
et Gabriela Tagle 1
2 
AVENTURE
LA MALÉDICTION DALATIENNE
L
a Malédiction dalatienne est une aventure conçue pour
un groupe de personnages faisant leurs premiers pas en
Thédas. Elle est parue à l’origine dans la première boîte
en anglais de Dragon Age, et nous sommes fiers de vous
en présenter ici une version mise à jour.
Vous pouvez jouer La Malédiction dalatienne comme une aventure
indépendante ou comme le début d’une campagne complète de
Dragon Age. Dans les deux cas, vous devriez commencer par lire
toute l’aventure et vous familiariser avec son intrigue, ses person-
nages et ses rencontres. Vous pourrez consulter l’aventure pendant
la partie, il n’est donc pas nécessaire de l’apprendre par cœur, mais
vous vous rendrez compte qu’il est plus facile de mener l’aventure
si vous la connaissez bien avant de commencer à jouer.
Les textes en rouge et en italique comme celui-ci sont prévus pour
être lus à voix haute à vos joueurs. Ils leur donneront une descrip-
tion de ce que leurs personnages perçoivent et remarquent dans
une situation donnée. N’hésitez pas à paraphraser ou à ajuster les
descriptions aux événements qui se déroulent dans votre version de
l’aventure et aux personnages joueurs spécifiques à votre groupe.
Attention ! Seuls les meneurs de jeu devraient lire le reste de cette
aventure. Si vous avez l’intention de jouer un personnage dans cette
aventure, ne lisez pas la suite. Vous gâcherez votre plaisir de jeu et
celui de vos amis si vous connaissez déjà les secrets de cette histoire.
Résumé de l’aventure
Dans La Malédiction dalatienne, les personnages joueurs (PJ) visitent
un village appelé Vintiver, à la frontière entre Férelden et la forêt de
LA MALÉDICTION DALATIENNE
Bréciliane. Ils trouvent les habitants d’une ferme voisine massacrés
par des attaquants inconnus, ainsi qu’une elfe dalatienne blessée
et épuisée prénommée Eshara (prononcé Eh-SHA-ra). Mais lors-
qu’ils emmènent Eshara au village, ils reçoivent un accueil hostile.
La cause de cet accueil est rapidement élucidée. Il semble qu’une
bande de Dalatiens ait visité Vintiver récemment et se soit retrouvée
impliquée dans un conflit avec certains villageois. La querelle a été
résolue à l’amiable et les Dalatiens ont repris leur route, cependant
Vintiver est devenu depuis la cible d’une série d’attaques mysté-
rieuses, d’abord contre du bétail et maintenant contre des humains.
Les villageois accusent les elfes, les « oreilles-pointues » (comme ils
les appellent) d’avoir lancé une malédiction sur le village.
Eshara, l’elfe dalatienne que les PJ ont sauvée (espérons-le en tout cas),
offre une tout autre version de l’histoire. Elle explique que sa bande
a été victime de quelque chose dans la forêt de Bréciliane, quelque
chose de terrible et de maléfique auquel elle a tout juste réussi à
échapper. Elle prétend que c’est ce mal mystérieux qui attaque désor-
mais Vintiver, mais les humains ne sont pas enclins à la croire.
Si les PJ veulent aider les habitants de Vintiver, ils doivent
s’aventurer dans les ténèbres de la forêt hantée de Bréciliane, à
la recherche des elfes dalatiens disparus, et découvrir la source
des attaques contre les deux peuples : un chasseur dalatien trans-
formé en abomination par un démon de la Colère. Il se nomme
désormais Mythallen (prononcé Myth-al-LEN) – « enfant de la
vengeance » en elfique – et prend sa revanche sur les habitants
du village comme sur les « faibles » parmi son peuple. Les PJ
doivent affronter l’abomination, et leurs choix mèneront à un
moment décisif qui pourrait avoir de graves répercussions sur la
population de Vintiver.
3
 La mort d’un personnage
Thédas est un continent dangereux, et les PJ doivent régulièrement regarder la mort en face. Parfois ils échouent et tombent pour
ne plus jamais se relever. Si un PJ meurt au cours de La Malédiction dalatienne, vous avez plusieurs possibilités pour que ce joueur
reste impliqué dans la partie.
Tout d’abord, vous pouvez donner temporairement au joueur le rôle de l’un des PNJ du scénario. Eshara, l’elfe dalatienne que
les PJ sauvent à Vintiver, est un bon choix puisqu’elle peut accompagner le groupe dans la forêt pour chercher ses compagnons.
Lirresh, le chasseur dalatien qui guide le groupe dans la Quatrième partie de l’aventure est une autre bonne option. Un person-
nage du village peut aussi être une possibilité, en particulier tant que le groupe s’y trouve encore ou à proximité.
Puis, vous pouvez demander au joueur de gérer certains des adversaires que les joueurs sont censés combattre, diriger les actions
des différents monstres pendant les rencontres de combat ou jouer le rôle d’un antagoniste pendant une rencontre d’interaction.
Cela vous soulagera au niveau de la gestion que ces personnages et créatures peuvent engendrer. N’oubliez pas que certains
joueurs ne sont pas à l’aise avec l’idée de jouer le rôle d’un ennemi, et que personne ne devrait être obligé de le faire.
Dès que possible, permettez au joueur d’introduire un nouveau personnage dans l’histoire. Le lieu et la manière de son apparition
dépendent de la position du groupe dans l’aventure. À Vintiver, un nouveau personnage pourrait être un villageois qui se porte
volontaire pour aider les héros, ou même les suit sans qu’ils s’en rendent compte, à la recherche d’une occasion. Hors du village,
le personnage pourrait être un voyageur perdu dans la forêt ou attaqué par les forces de l’abomination, ayant besoin de l’aide
des PJ. Dans le repaire de Mythallen, le nouveau personnage pourrait être l’un des elfes dalatiens ou un autre individu capturé et
emprisonné. Si un joueur joue le rôle d’un PNJ comme Eshara et apprécie le personnage, vous pouvez le lui confier définitivement,
et faire de ce personnage un membre régulier du groupe.

Impliquer les personnages les apprentis héros testent leurs compétences et découvrent le
monde au-delà des limites de leur village.

La Malédiction dalatienne est prévue pour un groupe de quatre

à six personnages débutants, possédant des compétences assez
variées pour gérer les différentes scènes de l’aventure – combat,
interaction et exploration. Elle peut fonctionner pour un groupe
plus restreint ou plus nombreux, ou aux compétences plus
spécialisées, avec quelques modifications.
L’intrigue de base de La Malédiction dalatienne part du principe
que les personnages rencontrent des problèmes alors qu’ils
voyagent en groupe vers le village de Vintiver ou le traversent,
et qu’ils auront envie d’aider les villageois (et les Dalatiens) à
résoudre ces problèmes. Mais pourquoi les personnages ont-ils
en premier lieu voyagé dans l’arrière-pays de Férelden ? Par
défaut, nous considérons que le groupe d’aventuriers récem-
ment formé est venu dans la région en suivant une rumeur selon
laquelle un bann (seigneur) local chercherait des aventuriers
pour explorer la forêt de Bréciliane. Si cette version ne corres-
pond pas aux historiques et aux motivations de vos personnages
joueurs, vous pouvez trouver quelque chose de plus adapté. Ils
pourraient simplement traverser la région en tant que messagers,
gardes de caravane, explorateurs, pèlerins religieux ou autre
chose encore, lorsqu’ils se heurtent à des problèmes à la ferme
des Fuldor et à Vintiver.
Une autre bande d’elfes dalatiens, ou des amis voyageant avec
eux, recevrait certainement un accueil glacial à Vintiver, mais
certains villageois pourraient faire appel aux visiteurs elfes en les
pensant capables de lever la malédiction pesant sur la commu-
nauté, ou au moins leur dire ce qu’il faudrait faire. Ceci pourrait
amener les personnages à enquêter davantage.
Si vous voulez renforcer les liens entre les personnages et le village
et vous servir des événements de Vintiver pour les projeter vers
une vie d’aventures, vous pouvez décider que les PJ habitent
tous au village et ont été témoins des événements décrits dans
la section Contexte ci-dessous, et par Eshara dans la Première
partie. Dans ce cas, les villageois choisissent les personnages
pour enquêter sur les dires d’Eshara et en apprendre davantage
sur la nature de la menace qui pèse sur Vintiver. En chemin,
Contexte
L’histoire de La Malédiction dalatienne commence deux semaines
avant le début de l’aventure, pendant la Fête des vendanges de
Vintiver. Il s’agit d’un événement annuel à l’occasion duquel les
villageois célèbrent la fin des vendanges de l’année en organi-
sant une foire locale, qui attire les fermiers et les marchands pour
plusieurs jours de célébrations, de commerce et de fête.
Cette année, comme c’est parfois le cas, la foire a aussi reçu la visite
d’une caravane d’elfes dalatiens. Ils cherchaient à se joindre aux
festivités et à vendre leurs marchandises, et de nombreux villa-
geois étaient excités par la proximité d’étrangers aussi exotiques.
Les jeunes filles se rassemblèrent en gloussant pour se faire lire leur
avenir et les enfants observèrent avec ravissement les jongleurs et les
magiciens dalatiens. On laissa les elfes pratiquer leurs propres rites
religieux au milieu de leurs chariots, même si certains s’interrogèrent
et jasèrent, comme les gens font toujours, sur ce qui se passait là-bas.
Comme le veut la coutume dans les foires de village, la boisson
coula à flots, déliant les langues et embrumant les esprits de gens
qui auraient été plus sages en temps normal et nourrissant le
courage d’autres qui ne l’auraient pas été. C’est ainsi que Coalan,
le forgeron local, et quelques jeunes au sang chaud décidèrent de
s’offenser de la façon dont un des chasseurs elfes regardait l’une
des filles du village et jouait avec elle (d’après eux).
Les oreilles pointues, dirent-ils, étaient des menteurs notoires
et n’étaient pas dignes de confiance. Les humains, rétorquèrent
l’elfe et ses amis, étaient colériques et stupides. D’autres insultes
furent échangées jusqu’à ce que Harralan, le jeune et fier chas-
seur, se jette sur le forgeron Coalan. Le sang aurait pu couler
si Tarl, le garde du village, n’était pas intervenu. Aidé par des
membres des deux communautés, il sépara les adversaires et
somma les elfes de quitter la foire et de rentrer chez eux.
« Chez nous ? » railla Harralan. « Les miens n’ont nulle part où
aller, à cause des shems comme vous. Savez-vous ne serait-ce

4 LA MALÉDICTION DALATIENNE
qu’une infime partie de ce que les Dalatiens ont perdu ! » Puis il
cracha rageusement sur la terre battue et s’éloigna à grands pas.
Le reste de la foire se passa sans autre incident, même si l’am-
biance générale fut un peu refroidie et la caravane dalatienne
quitta Vintiver sous un ciel couvert, attentivement observée par
des villageois méfiants. Finalement, les elfes ne causèrent pas
d’autre problème et l’incident fut rapidement oublié, de même
que les maux de tête laissés par l’excès de vin et de bière. Les
habitants de Vintiver retournèrent à la préparation de leurs
maisons et de leurs fermes en prévision de l’hiver qui approchait.
Harralan, lui, n’oublia pas. La fierté du chasseur elfe avait été
profondément meurtrie par toute une vie de honte à cause du
sort de son peuple et du mépris de bons à rien et d’ivrognes aux
oreilles plates. Pire encore, il avait été humilié devant les siens ;
cette humiliation brûlait encore au plus profond de lui-même. Il
la portait dans son cœur comme une braise rougeoyante atten-
dant de donner naissance à un brasier furieux.
Les anciens de la caravane chargèrent Harralan d’une mission de
reconnaissance, pour l’occuper et lui laisser le temps de méditer
sur ses actions dans la paix et la solitude de la nature. C’est
ainsi que dans la forêt de Bréciliane où les villageois humains
craignaient de s’aventurer, le chasseur tomba sur une piste très
ancienne. Il la suivit et trouva des bornes de pierre recouvertes de
mousse et de plantes grimpantes, des pavés fendus cachés sous
les feuilles mortes et les épines tombées. Quelque chose semblait
l’appeler, une présence, presque un murmure, si bien que le
soleil se couchait déjà lorsqu’il se glissa dans la fissure abrupte
qui déchirait la terre. L’horizon s’enflammait des derniers rayons
du soleil mourant.
Dans cet étroit vallon qui donnait l’impression que la terre s’était
fendue, Harralan trouva les pierres grises des ruines et l’obscure
entrée qui l’attirait. Les murmures dans sa tête attisaient la colère
qui brûlait dans son cœur ; et cette colère semblait maintenant
être un fil qui le tirait vers l’intérieur. La lumière faiblissante ne
pénétrait pas loin dans les passages en ruines, mais Harralan
n’hésita pas, comme s’il avait eu une carte de cet endroit où il
n’avait jamais mis les pieds.
Dans une salle profondément enfouie sous terre, les lourds mail-
lons d’une chaîne luisaient, chacun d’entre eux plus gros que
la main d’un homme. Beaucoup étaient forgés dans un fer noir
que n’avaient entaché ni la rouille, ni l’âge, mais l’un d’entre eux
était en argent massif. Les extrémités de la chaîne se rejoignaient
pour former un cercle sans fin à l’intérieur d’un cercle de runes
gravées sur le sol de pierre.
« Le maillon », murmurait avidement la voix dans son cœur et son
esprit. « Saisis le Maillon de la Colère et la vengeance sera tienne ! »
Harralan obéit, ramassa le maillon d’argent devant lui et tira
dessus de toutes ses forces. Toute la honte, la colère et la fureur de
son cœur semblèrent passer dans ses efforts alors qu’il poussait
un hurlement de rage primitive. La chaîne se brisa et les mail-
lons de fer jaillirent autour de lui. Harralan tenait dans sa main le
maillon d’argent brisé qui avait servi de prison à un démon de la
Colère pendant des siècles. Le démon libéré transforma son corps
et son âme grâce au pouvoir de sa propre haine.
Harralan le chasseur était devenu Mythallen, « l’enfant de la
vengeance », une abomination vouée à venger les crimes contre le
peuple elfe commis par des humains morts depuis bien longtemps.
Mais Mythallen n’avait pas l’intention d’agir seul. Il comptait bien
partager ces nouvelles révélations avec son peuple, les Dalatiens,
et c’est ainsi que commença la « malédiction » de Vintiver…
LA MALÉDICTION DALATIENNE
PREMIÈRE PARTIE
Des problèmes
à Vintiver
Les PJ découvrent les problèmes du village de Vintiver et
rencontrent une elfe dalatienne qui pourrait leur fournir des
indices sur les événements, à condition qu’ils arrivent à empê-
cher les furieux villageois de la punir en raison de la « malédic-
tion » qui pèse sur eux.
Le groupe d’aventuriers trouve une famille de fermiers massacrée
en frontière du village en train d’être dévorés par des loups viciés.
Cachée dans l’étable se trouve Eshara, un membre de la bande dala-
tienne qui est passée par Vintiver pendant la fête des moissons.
Eshara est revenue au village blessée et fiévreuse après avoir échappé
de justesse à l’abomination Mythallen et à ses sbires corrompus. Elle
possède des informations sur ce qui est arrivé aux siens et sur la
cause des problèmes qui touchent les fermes environnantes.
Malheureusement, certains habitants effrayés de Vintiver consi-
dèrent l’apparition d’une elfe dalatienne comme une confirma-
tion des rumeurs de « malédiction elfique » et exigent qu’Es-
hara soit interrogée plus durement, torturée ou même jugée et
exécutée dans l’espoir que cela mettra fin à la malédiction. Les PJ
doivent protéger l’elfe et gagner sa confiance pour apprendre ce
qui se passe, et comment ils pourraient régler le problème.
Les objectifs principaux de ces rencontres sont de présenter la
situation de Vintiver aux PJ (de les présenter les uns aux autres
si nécessaire), et de leur fournir assez d’informations pour les
envoyer dans la forêt de Bréciliane à la recherche du repaire
de Mythallen et des elfes dalatiens disparus. Cette partie du
scénario devrait aussi convaincre les joueurs que les Dalatiens
ne sont pas responsables de ce qui arrive à Vintiver et qu’ils sont
autant, sinon plus, victimes de ces événements que les humains.
Vous trouverez ci-après le détail des événements de cette partie
de l’aventure. Modifiez-les si nécessaire pour les adapter aux
personnages présents et à leurs actions. Par exemple, si le groupe
est principalement composé d’elfes dalatiens, leur arrivée à
Vintiver et leurs interactions avec les villageois pourraient bien
être différentes de ce qui est décrit ici.
Prologue
L’aventure commence alors que les personnages approchent de la
ferme des Fuldor, dans les environs de Vintiver. Par défaut, il est
supposé que les personnages se connaissent déjà et collaborent pour
une raison ou pour une autre. Si ce n’est pas le cas, vous souhaiterez
peut-être créer une brève scène d’interaction pendant laquelle les
personnages se rencontrent et décident de coopérer pour résoudre
le problème auquel le village fait face – et pour leur propre survie.
Dans le même esprit, si les personnages sont tous originaires de
Vintiver, vous pouvez commencer par une description rapide du
village et de la situation. Ils seront au courant des événements
décrits au début de la section Contexte, jusqu’au moment où les
Dalatiens quittent le village, et des événements ultérieurs tels
que les villageois les connaissent. Leurs occupations habituelles
peuvent les emmener vers la ferme des Fuldor, ou bien ils peuvent
s’y rendre pour y enquêter sur les signes d’une activité inhabituelle.
5

Scène 1
La ferme des Fuldor
RENCONTRE DE COMBAT
La ferme de la famille Fuldor se trouve à l’est du cœur de Vintiver,
dans les collines qui bordent la forêt de Bréciliane. Elle se compose
du corps principal de la ferme, d’une grange à proximité et de
quelques remises et dépendances. Le tout est entouré de champs
actuellement en friche à l’exception du chaume restant des
récentes récoltes. La grange et le grenier sont remplis et les Fuldor
étaient une famille prospère – jusqu’à présent.
Des traces de carnage sont visibles dans toute la ferme, en parti-
culier le corps de Keltin, l’un des ouvriers agricoles, baignant
dans son sang au milieu d’un champ. De nombreuses corneilles
noires virevoltent en croassant au-dessus des champs.
Les personnages découvrent que les huit membres de la famille
Fuldor ont été massacrés ainsi que deux ouvriers. Pire, des charo-
gnards attirés par le carnage ont commencé à renifler les cadavres
et n’ont pas l’air décidés à abandonner un repas potentiel. Au
contraire, la perspective de viande fraîche qu’offre le groupe
d’aventuriers les intéresse beaucoup.
Une petite meute de loups viciés rôde dans la ferme. Ils tournent
autour du bâtiment principal et s’apprêtent à s’intéresser aux
corps qui sont à l’intérieur lorsque les PJ arrivent. Les loups viciés
6 LA MALÉDICTION DALATIENNE
essaient d’encercler et d’attaquer les intrus qui menacent leur
nourriture : faites un test de Dextérité (Discrétion) pour les créa-
tures et un autre de Perception (Ouïe ou Vue) pour les personnages
pour savoir si ceux-ci s’en aperçoivent ou si les loups réussissent
leur embuscade. Si les loups remportent le test en opposition, ils
prennent les PJ par surprise. Les personnages surpris ne peuvent
effectuer aucune action lors du premier round du combat.
Les loups viciés se ruent au combat et attaquent avec férocité. Ce
combat n’est pas censé être difficile. C’est une occasion pour les
joueurs de découvrir comment fonctionne le système de combat.
Rappelez-leur que les doubles obtenus sur leurs jets d’attaque
leur permettent d’accomplir des prouesses. Les quelques
premières occasions qu’ils auront d’utiliser des prouesses ralen-
tiront peut-être la partie pendant qu’ils décideront comment
utiliser les points de prouesse générés. Ce ralentissement est
prévisible, mais il sera de moins en moins sensible au fur et à
mesure qu’ils s’habitueront aux prouesses disponibles.
Une fois que les PJ auront réussi à tuer plus de la moitié des loups,
les survivants tenteront de fuir pour trouver des proies plus faciles.
Adversaires
Il devrait y avoir un loup de plus que le nombre de person-
nages de joueurs (si votre groupe compte trois PJ, il devrait donc
affronter quatre loups viciés). Les caractéristiques des loups
viciés se trouvent dans le Chapitre 12 : Les adversaires du Livre
de base de Dragon Age.
 de l’aide au village. Dans tous les cas, il vaut mieux la sortir de ce
Scène 2
massacre et l’emmener dans un endroit plus sûr.

Une Dalatienne en détresse Un examen de la jeune femme ne révèle pas grand-chose : sa

RENCONTRE D’EXPLORATION
La famille Fuldor se composait d’Edred Fuldor et sa femme Miren,
de leurs quatre enfants Hann, Brella, Borren et Quint, âgés de 13
à 20 ans, de la femme de Hann, Faleen, et de leur fils nouveau-né
(nommé Edred comme son grand-père). Deux ouvriers agricoles,
Keltin et Drul, travaillaient aussi à la ferme. Ils sont morts tous les
dix : les hommes dans les champs et dans la cour qui entourent la
maison, les trois femmes et l’enfant à l’intérieur.
En examinant la scène, on peut voir que ce ne sont pas les loups
viciés qui ont tué les fermiers : il y a bien des traces de griffes et
de morsures, mais elles ne correspondent pas aux loups, pas plus
que les portes qui ont été enfoncées. La terre comme le sol des
bâtiments sont couverts de sang. Qui plus est, sur un mur de la
pièce principale du corps de ferme figure une inscription tracée
avec le sang des victimes. Il s’agit d’un unique mot écrit en elfique :
« Mythal ». Un test de Ruse (Connaissance des cultures) de ND 11
révèle que Mythal est le nom du dieu elfe de la vengeance. (Si
aucun des personnages ne peut lire l’elfique, Eshara peut leur lire
et leur expliquer l’inscription plus tard si on le lui demande.)
Après le combat, les PJ peuvent fouiller la grange et les dépen-
dances. Ils découvrent que la majorité du bétail de la ferme est
encore vivant, y compris le vieux cheval de trait des Fuldor et
quelques vaches. Pendant qu’ils fouillent les lieux, ils entendent
un faible gémissement venant de la grange.
Une jeune elfe, Eshara, est cachée sous le foin du grenier. Elle
est mal en point : elle a une vilaine blessure infectée au flanc,
ses vêtements sont déchirés et couverts de sang, de terre et de
morceaux de foin et de paille. Elle s’était cachée, mais elle est
épuisée et fiévreuse du fait de sa blessure et ses pensées sont
confuses. Lorsque le groupe approche de sa cachette, elle cherche
à s’échapper, mais réussit à peine à ramper avant de s’évanouir.
Un personnage peut soigner ses blessures ; il fait pour cela un
test de Ruse (Soins) de ND 11, sur lequel un succès permet de
stabiliser son état et de s’assurer qu’il n’empirera pas, même si
elle aura toujours besoin de repos et de temps pour reprendre
ses forces. Si quelqu’un invoque sur elle un sort de soin, elle se
détend visiblement, mais reste inconsciente. Si aucun des PJ ne
peut la soigner (ou si aucun n’y arrive), ils peuvent aller chercher
blessure consiste en quatre entailles rapprochées le long d’un de
ses flancs, qui semblent avoir été infligées par des griffes, et ses
vêtements montrent qu’il s’agit d’une elfe dalatienne. Sa blessure
correspond à celles qu’ont subies la majorité des membres de la
famille Fuldor ; il semblerait que les mêmes créatures les aient
attaqués. Elle ne porte rien qui permette de l’identifier ni aucun
objet de valeur, mis à part une petite bourse en cuir à sa taille qui
contient un lourd maillon d’une chaîne d’argent, gros comme un
poing humain. Il a été brisé et tordu par une force impressionnante.
Scène 3
Justice populaire
RENCONTRE D’INTERACTION
Le village féreldien de Vintiver est une petite communauté fron-
talière assez typique, connue principalement pour ses treilles,
son raisin et sa viticulture locale, ainsi que la fête des vendanges
qui les honore. Consultez la section Le village de Vintiver à la fin
de l’aventure pour plus de détails sur le village et ses habitants.
Selon toute probabilité, le groupe entre dans Vintiver après sa
découverte à la ferme des Fuldor, sans doute en portant l’elfe
inconsciente. S’ils choisissent de rester à la ferme, une équipe
de recherches venue du village vient tôt ou tard enquêter et les
trouve ; les apparences ne seront pas forcément en faveur des
personnages dans ce cas, à moins qu’ils n’aient une bonne expli-
cation sur l’endroit dont ils viennent. Si le groupe quitte la ferme
avant de découvrir la cachette d’Eshara, une équipe de recherches
la trouve par la suite et la ramène au village, où les PJ apprennent
son existence en même temps que tout le monde.
À moins que les PJ ne soient vraiment très prudents, l’histoire
de l’elfe retrouvée vivante sur le site du massacre de la famille
Fuldor se répand rapidement à travers le village. Les villageois
pourraient tout simplement tomber sur les personnages en train
de soigner Eshara à la ferme ou sur le chemin du village, à moins
qu’ils ne les voient à l’auberge ou au temple du village ou dans les
rues. La rumeur s’intensifie au fur et à mesure que des habitants
effrayés et méfiants s’interrogent : que faisait une Dalatienne à la
ferme des Fuldor ? Pourquoi a-t-elle survécu à l’attaque alors que
tous les humains sont morts ?

Le Maillon de la Colère
L’objet que porte Eshara est le Maillon de la Colère. C’est un artefact magique remontant au Deuxième Enclin, qui fut utilisé pour
emprisonner l’essence d’un puissant démon de la Colère. Il fut lié à des maillons de fer pour former un cercle sans fin qui conte-
nait et neutralisait les pouvoirs du démon en les retournant contre lui-même. La chaîne fut placée dans une place forte pour y être
gardée, mais celle-ci fut prise avant la fin de l’Enclin. Les engeances n’arrivèrent pas à pénétrer dans la chambre forte pour libérer
le démon et les créateurs du maillon emportèrent leur secret dans la tombe.
Le maillon fut brisé quand Harralan libéra le démon qui y était enfermé grâce à son désir de vengeance. Il conserve pourtant une
partie de son enchantement résiduel, et l’abomination de la Colère y est potentiellement vulnérable. Le porteur du Maillon de la
Colère peut accomplir des prouesses contre les abominations de la Colère comme Mythallen pour un coût en points de prouesses
réduit de 1. Souvent, lorsque cet enchantement est utilisé, l’arme du porteur ou même une partie de son corps (sa main par
exemple) émet des éclairs argentés d’énergie mystique, montrant que la prouesse n’est pas due qu’au talent ou à la chance.
Un examen approfondi du Maillon de la Colère montre que des inscriptions mystiques sont gravées sur toute sa surface. Un mage
qui réussit un test de Magie (Esprit) de ND 13 peut sentir les restes de la puissance autrefois contenue dans le maillon, mais ne
peut pas en deviner la nature. Vous devriez garder une trace de qui porte le Maillon de la Colère pendant l’aventure, car ce facteur
peut-être important au moment du point culminant.

LA MALÉDICTION DALATIENNE 7

Les rumeurs et spéculations se transforment rapidement en accu-
sations. L’elfe est une sorcière ou une enchanteresse faisant partie
d’un plan des Dalatiens. Elle est venue à la ferme pour séduire
les hommes des Fuldor et les attirer à l’extérieur. Ou bien elle
a mené l’attaque et ses blessures ont été infligées par l’un des
défenseurs de la ferme (même si c’est incohérent). Dans le meil-
leur des cas, les villageois pensent que la mystérieuse elfe devrait
être interrogée pour découvrir qui elle est et ce qu’elle faisait là.
Les éléments les plus extrémistes et hystériques de la populace
pensent qu’elle devrait être chassée ou même exécutée pour
protéger Vintiver contre d’autres attaques et pour débarrasser le
village de tout élément « impur » qu’elle a pu y amener.
En conséquence, quelques heures après avoir amené Eshara au
village, les PJ sont pris à partie par une foule en colère menée par
le forgeron du village, Coalan. La foule exige que l’elfe lui soit
remise « pour répondre des crimes des elfes perfides et passer en
justice ». Il devrait être évident pour les joueurs que la foule est
irrationnelle, plongée dans un état proche de la frénésie par la
peur et la colère, et que les seules formes de « justice » qu’Eshara
peut espérer sont la torture et l’exécution.
Tarl Dale, le garde du village, passe la journée entière à patrouiller
entre les fermes avoisinantes, par conséquent c’est aux person-
nages qu’il revient de gérer la foule furieuse et ses exigences. Ils
pourraient essayer de se battre, mais ils sont en lourde infériorité
numérique ; la foule compte une trentaine de personnes, dont la
plupart sont des hommes armés d’outils et matériaux agricoles.
Pris individuellement, ils ne représentent pas de réelles menaces
pour des aventuriers bien équipés, mais ils sont nombreux et les
PJ ne peuvent pas vraiment aider le village en attaquant et en
mettant hors de combat la plupart de ses hommes robustes !
8 LA MALÉDICTION DALATIENNE
Leur meilleure option est un face-à-face avec Coalan, qui sert
de porte-parole du groupe et formule les exigences des villa-
geois. Un discours passionné ou une attitude inflexible face aux
menaces furieuses de Coalan pourraient influencer la foule. En
termes de jeu, gérer la foule autrement que par la violence est
un test prolongé. Comme il s’agit du premier test prolongé que
les joueurs feront, assurez-vous de prendre le temps d’expliquer
comment ces tests fonctionnent.
Un test prolongé de Communication de ND 13 avec un seuil de
réussite de 10 est nécessaire pour influencer les villageois, en utili-
sant les compétences les plus appropriées à l’approche de chaque
personnage. Persuasion, par exemple, est approprié pour une
discussion raisonnée, Meneur d’hommes sert pour une approche
autoritaire, Spectacle fonctionne pour un discours passionné et
ainsi de suite. Chaque test prend une minute, et vous devriez
faire répondre Coalan ou un autre villageois en colère à chaque
test par des invectives de plus en plus violentes. Lorsque les PJ
approchent du seuil, la confiance de ces élans de colère devrait
faiblir, tandis que l’humeur de la foule commence à changer.
Si les PJ atteignent le seuil, la foule se disperse à contrecœur.
Elle laisse Eshara tranquille, mais d’autres actions pourraient
toujours rallumer sa colère par la suite. Coalan est visiblement
démonté après cette rencontre, mais toujours autant en colère. Il
s’éloigne d’un pas lourd en marmonnant dans sa barbe.
Le soir, Tarl Dale revient et essaie de comprendre les événements
de la journée. Il est bien conscient du tempérament excessif de
Coalan, et si les personnages joueurs sont francs avec lui, il peut
devenir leur allié. S’ils l’insultent ou qu’ils lui mentent de façon
évidente, Tarl devient glacial et il sera bien plus difficile d’inte-
ragir avec lui pour le reste de l’aventure.
Adversaires
Coalan et une foule d’au moins 30 villageois en colère. Leur profil
figure page 19 et 22 de l’Appendice 1 : Les PNJ.
Scène 4
Le récit d’Eshara
RENCONTRE D’INTERACTION
Après avoir éloigné la foule et s’être occupés des blessures d’Es-
hara, les personnages ont l’occasion de lui parler. Elle reprend
conscience, bien qu’elle soit toujours faible et épuisée par les
récentes épreuves qu’elle a traversées. Elle est reconnaissante
envers les PJ pour leur aide et fait de son mieux pour expliquer
la situation. Lisez ou paraphrasez le texte qui suit aux joueurs
lorsqu’Eshara leur raconte son histoire.
« Comme vous le savez peut-être, notre bande est passée par
ce village il y a tout juste deux semaines, pendant sa fête des
vendanges. Nous avons d’abord été bien accueillis, mais un
problème est survenu : certains des habitants avaient trop bu,
et cela a entraîné une altercation avec certains de nos jeunes.
Des mots blessants ont été échangés et Harralan, l’un de nos
chasseurs, a attaqué le grand forgeron. Le garde du village les
a séparés avant que la situation ne dégénère vraiment, mais
le mal était fait. Nous n’étions plus les bienvenus ici et nous
sommes partis dès la fin de la fête.
Harralan était furieux de la façon dont nous avions été traités,
mais nos anciens lui ont confié le rôle d’éclaireur pendant notre
traversée de la forêt de Bréciliane pour qu’il ait le temps de se
 calmer. Il a été le premier à disparaître – une nuit, il n’est tout
simplement pas revenu de son tour de reconnaissance.
Puis les autres éclaireurs et les chasseurs ont commencé à
disparaître, tout comme ceux qui sont partis à leur recherche.
Les anciens ont décidé que nous devions faire demi-tour, mais
il était déjà trop tard.
Trois jours après la disparition de Harralan, avant que nous
ayons pu atteindre l’orée de la forêt, notre camp a été attaqué :
des engeances ont jailli d’entre les arbres en pleine nuit. Mes
frères ont été capturés. Ceux qui ont résisté ont été battus ou tués.
J’ai été capturée avec les autres et emmenée jusqu’à d’anciennes
ruines dans un vallon encaissé au cœur de la forêt, loin des
sentiers. Le maître des engeances est une créature, une abomina-
tion. Il se nomme lui-même Mythallen, ce qui veut dire dans notre
langue « enfant de la vengeance ». J’ai été amenée devant lui, puis
dans ses quartiers. J’ai réussi à m’évader en emportant le maillon
brisé d’argent que j’avais trouvé, présenté comme sur un autel.
Les engeances m’ont poursuivie, accompagnées d’une meute
de bêtes hurlantes. J’ai été blessée, mais j’ai réussi à les éviter
pendant plus d’une journée en me cachant parmi les arbres et
les ravins, en restant en mouvement, en ne me reposant jamais
longtemps. Je suis tombée par hasard sur la ferme où vous
m’avez trouvée et j’ai réussi à me cacher dans le grenier… J’ai
entendu certains des fermiers arriver… Les engeances ont dû
attaquer. Je me souviens de ces cris horribles… Ensuite plus
rien jusqu’au moment où vous m’avez trouvée.
Je vous en prie… Vous devez aider les miens ! Il faut arrêter
Mythallen et ses créatures ! »
Eshara fait son possible pour répondre à toutes les questions que
les PJ pourraient avoir sur son récit. Si quelqu’un essaie de déter-
miner si elle dit la vérité, jetez les dés hors de vue des joueurs et
dites-leur qu’ils ont l’impression qu’elle dit la vérité, quel que
soit le résultat (en l’occurrence, c’est le cas, et cela peut aider les
joueurs à croire l’histoire d’Eshara, sans être absolument certains
qu’elle est vraie puisqu’ils ne connaissent pas le résultat du test).
Elle peut leur donner des indications approximatives sur la posi-
tion du vallon enclavé où est dissimulé le repaire de Mythallen,
et esquisser une carte. Elle insiste sur le fait que le temps est peut-
être compté pour ses compagnons comme pour les villageois.
Elle est capable de guider les personnages si nécessaire, mais
elle pourrait bien être trop grièvement blessée pour s’enfoncer à
nouveau dans la forêt sans une période de convalescence.
Résolution de la 1ère partie
En arrivant à la conclusion de la Première partie, les PJ devraient
être à peu près convaincus grâce à Eshara que la menace qui pèse
sur Vintiver provient de la forêt de Bréciliane, parmi les mysté-
rieuses ruines dont elle leur a parlé. Il devrait leur paraître clair que
le seul moyen de mettre fin à cette menace et d’aider les elfes dala-
tiens disparus est de s’enfoncer dans la forêt hantée pour y enquêter.
Selon la façon dont ils ont géré les villageois, les personnages
peuvent avoir plus ou moins envie d’aider Vintiver dans ce
moment difficile. Toutefois, même si les villageois les ont attaqués
ou menacés, les PJ peuvent se sentir le devoir d’aller enquêter, et
les supplications d’Eshara pour qu’ils aident les siens devraient
avoir un certain poids. Si rien d’autre ne fonctionne, la perspec-
tive que la menace puisse se répandre au-delà de Vintiver devrait
être une incitation suffisante, mais vous pouvez aussi rappeler aux
personnages les plus vénaux que des trésors sont peut-être cachés
dans les ruines, par exemple une lourde chaîne d’argent massif ?
LA MALÉDICTION DALATIENNE
DEUXIÈME PARTIE
Premiers pas
dans la forêt
Forts des informations d’Eshara, les PJ pénètrent dans la forêt
de Bréciliane pour en apprendre davantage sur la disparition
des elfes dalatiens et sur la créature nommée Mythallen et ses
forces. Ils affrontent les périls de la forêt ainsi qu’une attaque
des vengeurs de Mythallen, et découvrent les premiers indices
suggérant que la disparition des elfes est encore plus profondé-
ment liée à Mythallen qu’il n’y paraît.
Les principaux objectifs de la deuxième partie sont de faire coopérer
les PJ dans le but de mettre fin à la menace qui pèse sur Vintiver,
de leur faire rencontrer pour la première fois les vengeurs (et leur
donner un premier échantillon du pouvoir de Mythallen), et de
leur fournir leurs premières informations sur la transformation des
Dalatiens et le danger réel que représente l’abomination de la Colère.
Vous trouverez ci-dessous une description des rencontres de ce
chapitre, dans l’ordre approximatif où elles devraient avoir lieu.
Modifiez les détails si nécessaire pour les adapter aux actions et
aux plans des personnages.
Scène 1
Sur la piste
RENCONTRE DE COMBAT
Les PJ se mettent en route en suivant les indications d’Eshara pour
trouver les mystérieuses ruines qui servent de repaire à Mythallen
et où, en théorie, les elfes dalatiens devraient être retenus prison-
niers. S’ils ne se sont pas brouillés avec Tarl Dale, les PJ quittent le
village avec sa bénédiction. Il leur offre toute l’assistance matérielle
qu’il peut, au moins en termes d’équipement. Il est désolé de n’avoir
personne à proposer pour accompagner le groupe, mais il considère
comme son devoir de rester veiller à la sécurité des siens, et il est
peu probable que les PJ trouvent un volontaire à Vintiver pour les
aider étant donné que le ressentiment contre les elfes dalatiens est
toujours fort. De fait, de nombreux villageois sceptiques pensent
toujours qu’il s’agit d’un piège pour lequel Eshara sert d’appât. Tarl
promet de veiller sur l’elfe (si elle reste au village) et de la garder en
sécurité pendant sa convalescence. Si elle est en état de le faire et que
le groupe l’accepte, Eshara accompagne les aventuriers.
C’est aux joueurs de décider quand et comment ils se mettent
en route. D’après les informations d’Eshara, l’endroit qu’ils
cherchent n’est qu’à deux jours de voyage à pied du village, à
condition de maintenir un rythme raisonnable. S’ils partent
pendant la journée, ils atteignent le campement dalatien (Scène 2)
à la tombée de la nuit ; s’ils se mettent en route plus tard, ils pour-
raient avoir besoin de s’arrêter pour la nuit avant d’atteindre le
campement, auquel cas l’attaque des vengeurs peut se produire
de façon anticipée (cf. Scène 3).
Cependant, avant de rencontrer Mythallen et ses vengeurs, les PJ
doivent affronter un ennemi qu’ils connaissent mieux : Coalan.
Le forgeron ne se satisfait pas de laisser les dangers de la forêt
s’occuper d’eux. Convaincu que les personnages font partie du
« plan des Dalatiens » et décidé à ne pas les laisser s’échapper
pour prévenir leurs complices ou créer d’autres problèmes
9

Fouille du camp dalatien
Dé dragon Informations
Les portes de certains chariots ont visiblement
été enfoncées ou forcées. Des traces de sabots
1
montrent que la plupart des chevaux de trait se
sont enfuis, sans doute effrayés par l’attaque.
Il y a des traces de sang séché par endroits,
indiquant qu’il y a eu au moins des blessés.
Au vu de la taille de ces tâches de sang, il est
2-3
probable qu’il y ait eu quelques morts, mais
pas un véritable massacre. Malgré cela, aucun
cadavre d’elfe n’est visible dans le campement.
Des empreintes de pas et des traces de traînées
au sol montrent qu’un groupe important (plus
de 20 personnes) a quitté le site à pied ou
4-5
transporté, et que certains membres ont été
traînés à terre. Il est probable que les cadavres
aient été également emportés.
Les traces partent vers le sud-sud-est, selon la
direction indiquée par la carte rudimentaire
d’Eshara. Détail intéressant, toutes les
6
empreintes semblent appartenir à des elfes. Il
n’y a aucune trace de celles de leurs agresseurs.
Il est relativement simple de suivre les traces.
10
à Vintiver, il rassemble quelques autres gaillards et tend une
embuscade au groupe avant qu’il ne pénètre dans la forêt.
Les attaquants se cachent le long de la route, hors de vue du
village. Les PJ doivent effectuer un test de Perception (Vue) opposé
au test de Dextérité (Discrétion) des villageois (ne faites qu’un
test pour tout le groupe de PNJ). Si les PJ remportent le test, ils
repèrent leurs adversaires quelques instants avant que ceux-ci ne
déclenchent l’embuscade. S’ils échouent, ils sont pris par surprise
et ne peuvent pas agir pendant le premier round du combat.
Coalan et ses hommes ont surtout l’intention de rosser les person-
nages et de les convaincre de rester hors des affaires du village.
Évidemment, une fois que le combat commence, les choses
peuvent déraper et le forgeron, en particulier, semble pris de rage.
Malgré tout, les hommes n’ont pas complètement perdu la tête et
choisissent de retenir leurs coups de grâce pour laisser les person-
nages inconscients. Une fois qu’il devient clair qu’ils sont dépassés
(dès que plus de la moitié d’entre eux sont mis hors de combat ou
dès que Coalan l’est), ils prennent leur jambe à leur cou, éventuel-
lement en lançant des menaces et des malédictions aux aventuriers.
Les PJ ont un choix important à faire dans cette rencontre. Ils ne
le réalisent pas forcément pour l’instant, mais il aura de l’impor-
tance plus tard dans l’aventure. Quand leurs attaques devraient
faire tomber la Santé d’un villageois à 0, les PJ peuvent tuer
l’agresseur ou choisir de retenir le coup fatal. Cette règle figure
dans le Chapitre 2 du Livre de base de Dragon Age et vous devriez
la rappeler aux joueurs la première fois qu’ils ont une occasion
de tuer un villageois. Ne les poussez pas dans un sens ou dans
l’autre ; signalez-leur simplement que le choix de tuer ou non leurs
adversaires leur appartient. S’ils décident de retenir leurs coups, la
Santé des villageois sera réduite à 1 et ils tomberont inconscients
au lieu d’être tués. Cela veut dire qu’ils seront là pour aider à
défendre le village quand les forces de Mythallen l’attaqueront par
la suite. Naturellement, ce ne sera pas le cas des morts.
Adversaires
Coalan, plus une bande de voyous composée de deux villageois
par PJ. Leurs caractéristiques figurent page 19 et 22 de l’Appen-
dice 1 : Les PNJ.
Scène 2
Le camp dalatien
RENCONTRE D’EXPLORATION
Après avoir voyagé la majeure partie de la journée, le groupe
tombe sur les vestiges du campement dalatien, non loin d’un des
sentiers de la forêt. Les chariots colorés des elfes sont disposés en
cercle autour des restes d’un feu de camp placé dans une fosse
peu profonde, mais qui ne contient plus que des cendres froides.
La carcasse d’au moins un cheval de trait est étendue hors du
cercle des chariots, en proie aux charognards de la forêt, et les
chariots eux-mêmes comme les débris éparpillés autour du camp
témoignent de la lutte qui s’est déroulée ici.
Un examen plus détaillé montre des tabourets renversés, des
tasses et de la vaisselle brisées, et un chaudron de fer renversé de
son trépied le suspendant au-dessus du feu. Un restant de ragoût
avarié se trouve encore au fond, mais la plus grande partie s’est
déversée et a été dévorée par des charognards.
LA MALÉDICTION DALATIENNE
Une fouille du camp peut donner les informations suivantes.
(voir tableau page précédente). Un personnage qui fouille le site
peut tenter un test de Perception (Pistage) de ND 9. Les person-
nages qui le réussissent remarquent des détails qui dépendent
du résultat de leur dé Dragon. Consultez la table de Fouille du
camp dalatien. Donnez au joueur toutes les informations corres-
pondant au résultat de son dé dragon ainsi qu’aux résultats infé-
rieurs. Par exemple, un résultat de 4 sur le dé Dragon fournirait
les informations de la case 4-5 ainsi que celles des cases 1 et 2-3.
Fouiller les chariots permet aussi de trouver ce qui reste des
objets de valeur des elfes, c’est-à-dire essentiellement des pièces
gagnées pendant la fête des vendanges de Vintiver et des objets
personnels comme des bijoux. Le total vaut 34 pièces d’argent, à
condition que les personnages soient assez vénaux pour piller les
biens de gens qu’ils sont censés sauver, évidemment.
Scène 3
L’attaque des vengeurs
RENCONTRE DE COMBAT
Quand la nuit tombe sur la forêt – probablement alors que le
groupe est en train de fouiller le camp dalatien abandonné – les
aventuriers font leur première rencontre avec la véritable menace
qui pèse sur Vintiver, les vengeurs.
Contrairement aux autres adversaires qui ont tendu des embus-
cades aux PJ, les vengeurs en ont assez des attaques surprises contre
leurs proies humaines. Lorsqu’ils trouvent des intrus proches de
leur repaire, et parmi les ruines de leur campement, leur objectif est
de semer la peur dans le cœur de leurs victimes avant de frapper.
LA MALÉDICTION DALATIENNE
Le premier signe de danger intervient alors que les ombres
s’épaississent à l’approche de la nuit, quand de faibles rires
sifflants et moqueurs semblent émerger des arbres. Faites faire un
test de Volonté (Courage) de ND 13 aux joueurs pour que leurs
personnages résistent à la peur surnaturelle que provoque le rire
des vengeurs. Ceux qui échouent subissent un –1 à leurs jets d’at-
taque contre les vengeurs pour toute la durée de la rencontre.
Les rires gagnent en intensité alors que les vengeurs encerclent
le groupe avant d’émerger de la forêt pour attaquer. Les PJ
Vaincus & capturés
Si les vengeurs viennent à bout des PJ dans cette scène, ils
font prisonniers les survivants et les emmènent à leur maître,
l’abomination Mythallen. L’abomination de la Colère veut
savoir ce que le monde extérieur et les habitants de Vintiver
ont appris sur elle et ses plans ; elle veut de plus récupérer
le Maillon de la Colère et découvrir ce que les PJ savent de
l’objet (s’ils savent quelque chose).
Vous pouvez sauter la Troisième partie, puisque les
vengeurs transportent ou escortent les personnages capturés
jusqu’à leur maître, et partir du principe que Mythallen
emprisonne les personnages joueurs avec les elfes dalatiens
restants. Le groupe doit trouver le moyen de s’évader et de
se débarrasser des squelettes à dents de sabre que Mythallen
a laissés en tant que gardes. Ils peuvent ensuite poursuivre
les engeances et tenter d’aider Vintiver, comme décrit dans
la Quatrième partie. Naturellement, les PJ ne gagnent pas
d’expérience pour la Troisième partie dans ce cas, mais
uniquement pour s’être évadés et avoir vaincu les squelettes
(une rencontre moyenne, dans l’ensemble).
11

observent pour la première fois les créatures à l’apparence de
chacal aux yeux rouges brillants prêtes à attaquer.
Adversaires
Il y a autant de vengeurs que de PJ. Leur profil se trouve page 23
de l’Appendice 2 : Les monstres.
Si les PJ tuent ou mettent hors de combat plus de la moitié des
vengeurs, les autres s’enfuient dans les ténèbres de la forêt. Les
personnages peuvent les poursuivre, mais cela est déconseillé
étant donné que les vengeurs voient dans le noir, sont plus rapides
et connaissent le terrain, sans même parler du risque de les suivre
droit dans une embuscade ou dans des renforts de leur repaire.
Une fois que le combat est terminé et que les PJ se penchent pour
examiner les corps de leurs ennemis, une surprise les attend.
Morts, les vengeurs reprennent leur forme d’origine : celle des
Dalatiens disparus ! Les cadavres sont ceux d’elfes normaux,
portant les mêmes blessures que les engeances tuées.
Résolution de la 2è partie
Une fois arrivés à la fin de cette partie, les PJ devaient avoir une
assez bonne idée de ce qui est arrivé aux elfes disparus et le désir
de les libérer de leur transformation impie. Ils devraient aussi
avoir une piste claire à suivre en s’éloignant des sentiers balisés,
grâce à la combinaison de la carte d’Eshara et des traces laissées
par les Dalatiens et d’éventuels vengeurs en fuite. Bien sûr, si une
créature a réussi à s’échapper, le groupe devrait aussi se douter
que leur maître Mythallen les attendra, la prudence est de mise
pour l’approche de son repaire.
12
TROISIÈME PARTIE
Le donjon perdu
Dans cette Troisième partie, les PJ se fraient un chemin à travers
les périls de la forêt pour atteindre les antiques ruines qui servent
de repaire à Mythallen. Ils doivent braver la dangereuse traversée
d’une gorge vertigineuse et finalement les ruines elles-mêmes.
Ils affrontent quelques gardes et trouvent les derniers elfes dala-
tiens, avant de découvrir que Mythallen a déjà quitté son repaire
avec la majorité de ses serviteurs pour mener un assaut contre
Vintiver !
Les principaux objectifs de la Troisième partie sont de placer des
défis sur la route des personnages et de préparer les événements
de la Quatrième partie. Ce chapitre leur permet d’obtenir un peu
d’aide des elfes dalatiens capturés qu’ils vont sauver, et peut-être
de retourner à Vintiver à temps pour sauver le village, en parti-
culier s’ils découvrent comment venir à bout de l’abomination de
la Colère qui dirige l’attaque.
Scène 1
Le pont aux corbeaux de sang
RENCONTRE DE COMBAT
En suivant la carte d’Eshara (et peut-être les traces des engeances),
le groupe parvient à un tronc d’arbre massif, qui forme un pont
naturel au-dessus d’un gouffre impressionnant en travers duquel
il est tombé. Le gouffre est profond de trente mètres et une rivière
se précipite entre les rochers tombés au fond. Pour contourner
ce passage périlleux, il faudrait trouver un autre endroit où
traverser le gouffre et la rivière, malheureusement aucune alter-
native ne se trouve à des kilomètres à la ronde.
La traversée du pont dans des circonstances normales représen-
terait déjà un défi conséquent, mais de surcroît il a des gardiens.
Un vol de corbeaux de sang, des créatures de la forêt corrompues
par l’abomination Mythallen, se rue pour attaquer tous ceux qui
tentent de traverser le pont.
Pour créer davantage de tension et de suspense dans cette
rencontre, la traversée du pont est gérée comme un test prolongé.
Le pont mesure 16 mètres de long et 2 de large (l’arbre était
énorme), et il est couvert de mousse et de branches saillantes qui
rendent la traversée difficile.
Se déplacer sur le pont est une action majeure et nécessite un test
de Dextérité (Acrobatie) de ND 11. Le seuil de réussite pour le
traverser est de 8. Un personnage qui effectue deux tests réussis
avec des résultats du dé Dragon de 5 et 3 par exemple traverse-
rait le gouffre en seulement deux rounds. Un test raté signifie
que le personnage glisse et court maintenant le risque de tomber.
Avant de pouvoir reprendre son déplacement le long du pont, il
doit réussir un test de Force (Escalade) de ND 9 pour se relever
(une action mineure). Si ce test est aussi un échec, le personnage
chute à moins que les PJ n’aient pris des précautions (s’encorder
par exemple), et subit 7d6 dégâts.
Les PJ peuvent augmenter leurs chances grâce à une bonne planifi-
cation. Si l’un d’eux réussit à traverser avec une corde par exemple,
vous pouvez abaisser le ND du jet de Dextérité (Acrobatie) à 9. Ils
devront décider s’ils veulent traverser tous ensemble ou bien si
LA MALÉDICTION DALATIENNE
certains restent derrière pour fournir un tir de couverture pendant
que les autres traversent. Les corbeaux de sang continuent à atta-
quer pendant toute la traversée. Ils essaient de concentrer leurs
attaques sur les personnages blessés et d’utiliser leur prouesse
Drain de sang chaque fois qu’ils en ont l’occasion.
Adversaires
Les corbeaux de sang sont huit au début de la rencontre, mais
vous pouvez en faire piquer d’autres pour que la rencontre reste
intéressante même si les PJ se débarrassent d’eux trop rapi-
dement. Leur profil se trouve page 23 de l’Appendice 2 : Les
monstres.
Scène 2
Les gardiens morts
RENCONTRE DE COMBAT
Le groupe continue son chemin en descendant dans un étroit
vallon, à l’extrémité duquel se trouvent les ruines d’un ancien
donjon de pierre. Seul le premier étage est encore intact, si on
omet le fait qu’il lui manque un toit et qu’il est rempli de débris
dont certains ont été déplacés pour révéler un escalier de pierre
qui descend dans les ténèbres. Lisez ou paraphrasez le texte
suivant aux joueurs lorsque les PJ descendent les escaliers.
Vous descendez les escaliers vers les caves de l’antique donjon.
Des meubles fracassés et des armes brisées et rouillées jonchent
le sol. Il est évident qu’une bataille a été livrée ici il y a bien
longtemps. Dans les ténèbres, vous pouvez à peine discerner les
os des morts, mais ils ne reposent pas en paix. Vous pouvez voir
trois squelettes qui vous observent de leurs orbites vides, leur
haine étrangement palpable. Le donjon a encore des gardiens et
ils s’apprêtent à le défendre.
La grande pièce au pied des escaliers contient des créatures, un
trio de squelettes, que Mythallen a laissées ici pour garder les
prisonniers (cf. la Scène 3). Ils attaquent les intrus sans hésiter
et se battent jusqu’à leur destruction. Étant donné que les sque-
lettes montent la garde à découvert et que le groupe n’a aucun
moyen de les approcher sans être vu, aucun des deux camps ne
peut surprendre l’autre ; faites les jets d’initiative normalement
au début de la rencontre.
Adversaires
Il y a trois squelettes, deux armés de lances et le troisième d’un arc.
Les profils correspondants se trouvent page 304 du Chapitre 12 :
Les adversaires du Livre de base de Dragon Age.
Scène 3
Le donjon des Dalatiens
RENCONTRE D’EXPLORATION
Une fois les squelettes éliminés, le groupe entend des voix prove-
nant du bout d’un des corridors partant de la pièce principale,
qui appellent à l’aide à la fois en humain et en elfique. Les elfes
dalatiens, retenus dans le donjon de Mythallen, ont entendu les
bruits de combat et espèrent un sauvetage.
LA MALÉDICTION DALATIENNE
Cependant ; avant de pouvoir libérer les elfes, les personnages
doivent affronter un défi supplémentaire : un piège placé par
l’abomination au cas où des intrus s’introduiraient jusqu’ici ou si
des prisonniers s’évaderaient.
Le piège de lames
Une fine cordelette est tendue au travers de la porte qui mène
vers le cachot, à peu près à hauteur de chevilles, noircie par la
suie et la fumée et presque invisible dans l’obscurité. Elle est
reliée à un piège de fortune placé au-dessus de la porte, sur
lequel sont empilées des lames rouillées, mais encore tranchantes
et d’autres débris ramassés dans les ruines. Le premier person-
nage à passer la porte déclenche le piège, provoquant la chute
de tous les objets. Les lames et les débris infligent 3d6 dégâts à la
malheureuse victime.
Faites secrètement un test de Perception (Vue) pour chacun des
personnages lorsqu’ils approchent du cachot ou déclarent qu’ils
y pénètrent. Le ND est de 13 pour le personnage qui ouvre la
marche et de 15 pour tous les autres. Si un joueur signale expli-
citement que son personnage recherche des pièges, le ND tombe
à 11. Un personnage qui réussit son test de Perception remarque
la cordelette tendue à travers la porte avant que quiconque la
franchisse.
La nature du piège peut être déterminée grâce à un jet réussi
de Dextérité (Pièges) de ND 9. Un succès permet sans aucun
risque d’enjamber simplement la cordelette sans la toucher. Un
échec laisse le personnage dans l’incertitude tant qu’il n’a pas
essayé. Un personnage peut neutraliser le piège grâce à un jet de
Dextérité (Pièges) de ND 11 s’il le souhaite. Un échec déclenche
le piège, la ligne de conduite la plus raisonnable est par consé-
quent le franchissement de la cordelette.
Scène 4
Aider les elfes
RENCONTRE D’INTERACTION
Le corridor situé au-delà du piège mène au reste des caves du
donjon. Au bout du corridor se trouve une petite pièce ronde où
un cercle mystique est tracé au sol. C’est ici qu’Eshara a pris le
Maillon de la Colère, et si l’un des PJ porte le maillon jusque dans
la pièce il s’illumine brièvement d’énergie. C’est le premier signe
que le maillon n’est pas totalement inerte.
Les pièces d’un côté du corridor sont vides et en ruine, sans qu’on
puisse distinguer leur fonction d’origine dans les décombres. De
l’autre côté, se trouve le cachot du donjon, qui est à nouveau actif.
On y trouve les derniers membres du clan de Mythallen, essen-
tiellement des femmes et des enfants ainsi que ceux qui ont réussi
à résister à la transformation en vengeurs. L’archiviste Orellis,
l’aîné du clan, y est aussi présent et c’est lui qui a le plus d’expé-
riences des forces libérées par Harralan.
Les elfes emprisonnés sont fatigués, sales, affamés et effrayés.
Mythallen les a gardés en vie pour continuer à se prouver à
lui-même que tout ce qu’il fait, il le fait « pour son peuple » et
qu’ils finiront par le comprendre et le respecter. Il reste peut-être
même en lui une trace de décence et de compassion qui l’em-
pêche de massacrer les siens, même s’il n’a pas hésité une seule
seconde à lâcher ses vengeurs sur Eshara lors de sa fuite.
13
 Les prisonniers dalatiens se méfient tout d’abord des aventuriers,
ne sachant pas ce qu’ils doivent en penser et ne faisant que rare-
ment confiance aux étrangers en général, mais ils sont dans une
grande détresse et Orellis au moins essaie rapidement d’en faire
des amis. Si les Dalatiens apprennent que les personnages ont
aidé Eshara et qu’elle est toujours en vie, ou si elle les accom-
pagne, ils deviennent tout de suite amicaux envers les PJ et les
traitent comme des alliés.
Orellis et les autres peuvent renseigner les personnages sur ce
qui s’est passé puisqu’ils ont appris la plupart des détails des
événements au milieu des tirades démentes de Mythallen. Orellis
connaît la véritable identité de celui qui se nomme « l’enfant de la
vengeance » et se doute de ce qui a causé sa transformation, mais
il ne connaît pas l’histoire du donjon et ne sait pas qui a créé le
Maillon de la Colère.
Plus important, les elfes peuvent prévenir les personnages
que Mythallen et le reste de ses engeances ont quitté les ruines
en jurant de faire s’abattre une « terrible vengeance » sur les
humains de Vintiver ! Ils ont quitté les lieux quelques heures
avant l’arrivée des PJ. Mais l’un des chasseurs dalatiens, nommé
Lirresh, dit qu’il connaît un raccourci pour rentrer au village, une
route différente de celle empruntée par les troupes de l’abomi-
nation, si le groupe est prêt à braver les périls de la forêt pour
arriver à temps. Laissez au joueur un peu de temps dans cette
14
rencontre pour poser des questions aux elfes et leur parler de
ce qu’ils ont vu et entendu. C’est une occasion idéale pour les
joueurs d’incarner leur personnage et potentiellement de se
faire de nouveaux amis. Ils doivent aussi décider de ce qu’ils
vont faire au sujet des Dalatiens ; de nombreux elfes sont trop
faibles pour accompagner les PJ dans leur retour à Vintiver au
rythme qu’ils devront maintenir, et ne seraient guère utiles de
toute façon une fois arrivés. Mis à part Lirresh, les quelques elfes
valides préfèrent rester en arrière pour aider le reste des leurs à
quitter les ruines et les protéger contre les dangers de la forêt.
Un discours convaincant ou inspirant de l’un des joueurs peut
persuader deux chasseurs elfes de plus de revenir avec eux à
Vintiver pour aider les humains. Eshara reste aussi avec les aven-
turiers si elle les a accompagnés jusqu’au donjon.
Résolution de la 3è partie
À la fin de la Troisième partie, les personnages joueurs ont des
informations, mais ils sont pressés par le temps. Ils devraient
savoir exactement grâce aux Dalatiens rescapés contre qui et quoi
ils se battent. Ils savent aussi que l’abomination de la Colère et ses
troupes sont en route pour attaquer un village relativement sans
défense, à moins que le groupe ne parvienne à retourner jusqu’à
Vintiver pour aider ses habitants avant qu’il ne soit trop tard.
LA MALÉDICTION DALATIENNE
 corruptrice de Mythallen, l’araignée géante est vulnérable à la magie
QUATRIÈME PARTIE
du Maillon de la Colère. Un personnage qui porte ou qui tient en
main le Maillon de la Colère peut accomplir des prouesses contre

L’enfant de l’araignée pour un coût en points de prouesse réduit de 1 : l’arme du

personnage étincelle d’énergie mystique bleue et argentée lorsqu’elle

la vengeance
Dans la Quatrième partie, les personnages joueurs se préci-
pitent à nouveau vers Vintiver dans l’espoir d’arriver à temps
pour intervenir contre Mythallen et ses forces. Ils affrontent des
dangers en chemin, y compris une autre créature engendrée par
les énergies corrompues libérées par la cassure du Maillon de la
Colère. Ils atteignent finalement Vintiver pendant une bataille
qui oppose les engeances aux villageois humains, juste à temps
pour faire pencher la balance vers la victoire (si tout va bien).
Scène 1
La toile de la corruption
RENCONTRE DE COMBAT
Lirresh, le chasseur dalatien, mène le groupe hors du donjon perdu,
de l’autre côté du gouffre (où les corbeaux de sang sont soit trop peu
nombreux, soit trop méfiants pour attaquer à nouveau). Il s’enfonce
dans les profondeurs de la forêt et s’éloigne des pistes principales
alors que la nuit commence à tomber (si cela ne s’est pas déjà produit,
en fonction du temps qu’il a fallu à vos personnages pour arriver à
ce stade de l’aventure). Le crépuscule qui s’épaissit donne un air
menaçant aux arbres qui se dressent au-dessus des PJ et la piste est
désormais à peine reconnaissable aux quelques pavés antiques et
craquelés qui se cachent sous la mousse et les broussailles.
frappe pendant une prouesse, et l’araignée recule devant ces attaques.
Ce détail fournit aux joueurs un indice important : le Maillon est une
forme d’arme qu’ils peuvent aussi utiliser contre Mythallen.
Scène 2
La voie périlleuse
RENCONTRE D’EXPLORATION
L’araignée corrompue n’est pas le seul danger que doivent affronter
les personnages pendant leur voyage de retour vers Vintiver. La
piste qu’ils empruntent à travers les profondeurs de la forêt est
dangereuse non seulement à cause de l’influence croissante du
démon de la Colère dans la région et de la corruption libérée par le
Maillon de la Colère, mais aussi tout simplement du fait des pièges
naturels du terrain. Ceux-ci incluent des ravins et des dénivelés
importants, qui deviennent des fosses potentielles dans l’obscurité.
Vous pouvez gérer les périls du voyage vers Vintiver comme une
unique rencontre. Demandez à chaque joueur d’effectuer un test
de Perception de ND 11. Les compétences Fouille, Pistage et Vue
s’appliquent toutes les trois, étant donné la nature des périls. Un
test raté inflige 1d6 dégâts pénétrants causés par diverses bles-
sures mineures et autres gênes.
Si vous souhaitez prolonger cette rencontre, vous pouvez donner aux
PJ un défi plus important à surmonter, comme le gué d’une rivière
qui déborde de façon inattendue. Consultez la section Les risques

La toile

Après que le groupe a parcouru une courte distance, faites un test

secret de Perception (Vue) de ND 11 pour chaque personnage.
Tous ceux qui échouent au test s’emmêlent dans une toile géante
reliant les arbres et presque invisible dans le noir. Les fils de la
toile sont collants, et ceux qui s’y engluent se retrouvent inca-
pables d’en sortir à moins de réussir un test de Force (Vigueur) de
ND 13 pour se libérer. Même si tous les personnages réussissent à
éviter la toile, leur arrivée alerte sa propriétaire de leur présence.

La tisseuse

Une araignée géante corrompue par l’énergie libérée par le Maillon de la

Colère attaque les proies qui passent à proximité de sa toile. L’araignée
se nourrit d’habitude d’animaux de la forêt, elle ne demande donc qu’à
se régaler d’humanoïdes. Elle se laisse tomber le long des fils de sa toile,
attaquant d’abord ceux qui n’y sont pas emprisonnés (elle part du prin-
cipe qu’elle pourra se délecter avec les autres plus tard). Les crochets de
l’araignée sont venimeux et capables de paralyser ses proies.
L’araignée se bat avec férocité, mais lorsque sa Santé tombe
en-dessous de 15, l’abomination tente de disparaître dans les
ténèbres de la forêt et de s’enfuir.

Adversaire

Une araignée géante. Son profil se trouve page 277 du Chapitre 12 :

Les adversaires du Livre de base de Dragon Age. Du fait de l’influence

LA MALÉDICTION DALATIENNE 15
 environnementaux dans le Chapitre 9 : Du bon usage des règles du
Livre de base de Dragon Age pour des idées supplémentaires.
Scène 3
La bataille de Vintiver
RENCONTRE DE COMBAT
Les PJ reviennent à Vintiver pour découvrir que l’attaque de Mythallen
bat son plein. Lisez ou paraphrasez la description suivante.
Vous arrivez enfin à Vintiver et vous trouvez le village plongé
dans le chaos. Les villageois courent dans les rues en essayant
d’échapper à des corbeaux de sang qui piquent vers eux. Des
vengeurs rôdent entre les maisons en flamme à la recherche de
proies. De nombreux villageois sont déjà tombés, mais tout n’est
pas perdu. Vous pouvez apercevoir Tarl, le garde du village, qui
se défend entouré d’un solide noyau de villageois. L’auberge est
un autre foyer de résistance. Sur la place du village, vous aper-
cevez une silhouette qui ne peut être que Mythallen. Celui qui
était autrefois un elfe a été déformé au-delà de tout ce que vous
pouviez imaginer. L’abomination est désormais une créature
de pure corruption, aux longues griffes déjà couvertes de sang.
Mythallen a rassemblé une douzaine de vengeurs et un vol de
vingt corbeaux de sang pour lancer son attaque. Il estime que
sa troupe devrait largement suffire pour mettre en déroute les
faibles humains. Avec autant de monstres et des douzaines de
villageois impliqués dans la bataille, vous n’avez pas envie de
garder précisément une trace de chaque combattant. Il vous
faudrait toute une soirée et la partie en serait bien trop ralentie.
Faites plutôt tourner cette scène autour des actions des PJ et de
Mythallen (cf. page 22), le reste du combat servant uniquement de
toile de fond. Après tout, les villageois ne sont pas des soldats de
métier et leur meilleure chance est quand même liée à l’intervention
des PJ, qui doivent vaincre Mythallen s’ils veulent libérer les Dalatiens
de son influence et vaincre ses troupes. La mission des villageois est de
retenir les autres forces aussi longtemps que possible pour permettre
aux PJ de faire ce qu’ils ont à faire. Vous pouvez décrire la lutte des
villageois pendant que les PJ effectuent leurs actions.
La bataille principale devrait opposer Mythallen et les person-
nages. L’astuce ici est de rythmer ce point culminant de l’aven-
ture de façon à rendre le combat mémorable, ni trop facile, ni
impossible. Voici quelques options à garder en tête.
Si Coalan a survécu à sa précédente rencontre avec les PJ (c’est-à-dire
qu’ils l’ont laissé inconscient plutôt que de le tuer), le forgeron est
en train de livrer un combat féroce contre Mythallen lui-même. Au
moment précis où les PJ arrivent, Mythallen vient à bout de Coalan,
laissant son corps sanglant sur le champ de bataille. Réduisez quand
même la Santé de Mythallen de 10 pour représenter les dégâts que
Coalan lui a infligés avant de tomber. Lorsque le combat commence,
Coalan est mourant. Si un PJ réussit à l’atteindre avant que 4 rounds
ne se soient écoulés et à lui administrer des soins, il peut être sauvé.
Si les PJ sont en difficulté, Tarl Dale peut se libérer des vengeurs
et venir les aider.
D’un autre côté, si les PJ s’apprêtent à expédier Mythallen sans se
fatiguer, vous pouvez rendre le combat plus intéressant en faisant
soutenir l’abomination par un ou deux vengeurs, ou en faisant
passer un vol de corbeaux de sang à travers la place du village.
Vous pouvez créer des scènes qui s’intègrent à la bataille générale pour
fournir d’autres occasions d’héroïsme. Une famille est par exemple
16
coincée dans une maison en feu. Un enfant court en hurlant dans la rue,
pourchassé par un corbeau de sang. Un villageois tente de profiter de
ce moment pour régler un vieux compte avec son voisin, en espérant
que personne ne le remarquera dans la confusion générale. Chacune
de ces scènes est une décision à prendre pour les PJ. Interviennent-ils,
ou se concentrent-ils sur Mythallen ? S’ils n’interviennent pas, assu-
rez-vous d’en noter les conséquences dans la conclusion.
Sœur Arda s’occupe des blessés pendant toute la bataille, courant
d’un villageois à l’autre en essayant de sauver des vies. Elle peut
aussi aider les PJ blessés en dernier recours. Sa Ruse est de 2 et
elle possède le talent Chirurgie (compagnon). Ses tests de soin
sont donc des actions mineures qui rendent autant de Santé que
le double du dé Dragon + Ruse.
Le pouvoir du maillon
Le porteur du Maillon de la Colère brisé soustrait 1 au coût habituel
en points de prouesse de toutes les prouesses de combat accomplies
contre Mythallen, grâce au pouvoir résiduel de l’ancienne prison du
démon. Informez le porteur du Maillon de ce détail dès que le joueur
obtient un double et génère des points de prouesse. Les personnages
bénéficient ainsi d’un petit avantage dans leur combat contre l’abomi-
nation. Ils peuvent connaître ce pouvoir suite à leur précédent combat
contre l’araignée corrompue ; si ce n’est pas le cas, ils le découvrent ici.
Si un PNJ, par exemple Eshara, porte le Maillon, ce personnage
découvre son potentiel et tente de le confier à un PJ, l’obligeant peut-
être à réussir un test de Dextérité (Escamotage) de ND 9 pour attraper
l’objet au vol. Si Mythallen sait que l’un des héros porte le Maillon de
la Colère, il attaquera ce personnage à la première occasion.
La chute de Mythallen
Lorsque le coup fatal est porté à l’abomination de la Colère, lisez
ou paraphrasez le texte suivant aux joueurs :
Alors que l’abomination tombe, un cri de douleur et de défaite
semble s’élever simultanément de toutes les engeances qui le
suivaient. Comme si elles suivaient le son de ce terrible cri,
des formes spectrales et hurlantes émergent de leur bouche,
tourbillonnant comme une brume luisante dans l’air de la nuit.
Les esprits se fondent pour former un nuage verdâtre
au-dessus de vos têtes, agité comme un orage qui se forme, puis
une vive lumière impie jaillit du corps de Mythallen vers le
ciel dans un autre cri. Elle disperse les autres formes dans un
grondement de tonnerre et s’éteint, ne laissant qu’une obscurité
et un silence soudains sur tout le champ de bataille.
Là où se tenaient les vengeurs se tiennent maintenant les elfes
du clan dalatien ; certains sont morts ou blessés, mais d’autres ne
sont qu’hébétés, et cherchent visiblement à comprendre où ils se
trouvent et ce qui se passe. Dans la poussière à vos pieds, ce n’est
pas une abomination qui est étendue, mais un chasseur elfe, tué
par le même coup que celui qui a abattu Mythallen. Le démon de
la Colère a disparu, et la menace des engeances avec lui.
Résolution de la 4è partie
La fin de la Quatrième partie est aussi la fin de La Malédiction dala-
tienne. On peut espérer que les PJ triomphent des forces du mal
et sauvent le village de Vintiver et ses habitants d’une destruc-
tion quasi certaine, tout en aidant à rallier les humains aux elfes,
au moins dans cette région du monde. Une fois la bataille finale
terminée et Mythallen vaincu, vous pouvez passer à l’Épilogue.
LA MALÉDICTION DALATIENNE
 Épilogue
Après la bataille finale contre les forces de Mythallen et l’affron-
tement avec l’abomination de la Colère, la poussière retombe et
vous pouvez conclure les éléments encore ouverts de l’histoire.
Les villageois aident les Dalatiens survivants (peut-être après
quelques encouragements de quelques personnes honorables
comme les PJ, le garde Tarl et la prêtresse de Vintiver, sœur
Arda). Toutes les engeances qui restaient du côté du donjon sont
détruites en même temps que l’abomination qui les a créées, et
tous les elfes que les PJ avaient été obligés de laisser derrière eux
retrouvent le chemin du village (ou sont récupérés dans la forêt
par des groupes partis à leur recherche), ce qui leur permet de
retrouver leurs proches libérés.
L’état du village dépend des actions des PJ. S’ils ont tué Coalan et
ses compagnons au début de l’aventure, l’attaque de Mythallen
aura causé davantage de dégâts comme un plus grand nombre
de villageois assassinés et de bâtiments incendiés. Si le forgeron
et ses hommes n’ont pas été tués, ils ont réussi à retenir l’attaque
de Mythallen jusqu’à ce que les PJ arrivent, et le village est donc
en meilleur état. Il y a quand même des pertes, mais la situation
aurait pu être bien pire.
Les habitants de Vintiver sont naturellement reconnaissants
envers les PJ d’avoir protégé leur village, et d’autant plus s’ils ont
réussi à sauver le village en limitant les pertes. Ils peuvent s’at-
tendre à un traitement de faveur chaque fois qu’ils passeront à
Vintiver. Les villageois leur offrent toute aide dont ils pourraient
avoir besoin en matière de convalescence, de nourriture et d’hos-
pitalité, et l’équivalent de 50 pièces d’argent pour chacun sous
forme d’équipement et de ravitaillement – tout ce que les villa-
geois peuvent se permettre. Cette somme n’est que de 25 pièces
d’argent si le groupe a tué Coalan au début de l’aventure.
Si Coalan survit, il est extrêmement gêné face aux personnages
et leur offre ses compétences pour réparer tout leur équipement
abîmé, comme par exemple leurs armes et leurs armures, offrant
peut-être même de leur fabriquer de nouveaux objets s’ils prévoient
de passer un peu plus de temps à Vintiver. Si Coalan ne survit pas
(qu’il meurt au début de l’aventure ou connaît une fin héroïque en
défendant Vintiver), son apprenti Dorn Mullin reprend le rôle de
forgeron du village et leur fait la même proposition.
Les Dalatiens sont aussi très reconnaissants aux PJ de les avoir
sauvés de l’abomination de la Colère, en particulier si les PJ
ont réussi à libérer la majorité des vengeurs (ou même tous)
de l’influence de Mythallen sans avoir à les tuer. Les Dalatiens
nomment les PJ membres d’honneur de leur clan et leur offrent
des symboles de leur appartenance aux vhenallin ou « amis du
Peuple ». Si les personnages le souhaitent, ils peuvent voyager
avec les Dalatiens en tant que membres de leur caravane, ce qui
leur fournit des compagnons de voyage jusqu’à leur prochaine
aventure et une sorte de « base de repli » itinérante. S’ils ne le
souhaitent pas, ils sont malgré tout les bienvenus autour du feu
de camp des Dalatiens quand ils le désireront.
L’exploration des ruines
Si les joueurs manifestent de l’intérêt pour les ruines, vous
pouvez rallonger cet épisode en permettant à leurs personnages
de les explorer maintenant que l’abomination et ses sous-fifres ne
les contrôlent plus. Il pourrait y avoir d’autres trésors à trouver
ici, ainsi que des indices sur la nature du Maillon de la Colère et
LA MALÉDICTION DALATIENNE
la menace libérée lorsqu’il a été brisé. Naturellement, il pourrait
aussi y avoir d’autres pièges et défenses laissés par les bâtisseurs
du donjon ou la libération des démons, sans que la magie rési-
duelle des bâtisseurs puisse cette fois protéger les PJ.
Si les personnages prennent leur temps avant de retourner aux
ruines, d’autres engeances ou des créatures de la forêt pourraient
s’y être installées, obligeant les personnages à les chasser, et créant
ainsi une aventure supplémentaire. Vous pouvez aussi créer des
niveaux ou des couches supplémentaires dans les ruines, soit en
tant que parties cachées situées à des niveaux les plus bas du
donjon, soit en tant qu’autres structures avoisinantes autrefois
enterrées. Quelques rencontres supplémentaires pourraient aider
les personnages joueurs n’ayant pas atteint le 2e niveau à la fin
de la Quatrième partie, en leur fournissant un petit bonus d’XP
pour conclure sur une note positive.
Si livrés à eux-mêmes, les habitants de Vintiver et les Dalatiens
s’accordent pour détruire le « pont » qui mène au vallon perdu
en poussant le tronc d’arbre dans le gouffre, ce qui compliquera
beaucoup l’accès aux ruines et évitera les tentations ultérieures.
Mais on ne peut pas exclure la possibilité qu’une nouvelle
menace puisse émerger du vallon par la suite, ce qui donnerait
aux personnages une raison de plus de revenir à Vintiver.
Vintiver
Le village féreldien de Vintiver est le lieu où se déroule la majorité
de La Malédiction dalatienne, et fournit à la fois un port d’attache et
une population à défendre contre la menace des engeances aux PJ.
Vous pouvez décider que les apprentis aventuriers sont tous origi-
naires de Vintiver, auquel cas leurs liens avec le village – et leurs
motifs pour le protéger du danger – seront d’autant plus renforcés.
Position & plan
Vintiver se situe au sud-est de Férelden, dans les collines
Australes, une région où les buttes vallonnées et l’altitude sont
favorables à la principale production du village : le raisin. Le
village lui-même se niche dans une petite vallée entre les collines,
ce qui lui offre une certaine protection contre le mauvais temps et
une abondante réserve d’eau.
Vintiver se compose de deux douzaines de foyers, chacun possé-
dant son propre lopin de terre où les habitants cultivent leur
propre nourriture. Les vignobles s’étendent plus haut à flanc de
colline, hors du village à proprement parler, et un certain nombre
de fermes avoisinantes sont considérées comme faisant partie de
Vintiver malgré leur éloignement d’un ou deux kilomètres du
centre du village. La ferme des Fuldor que visitent les PJ au début
de l’aventure est l’une d’entre elles.
Outre les maisons d’habitations, les bâtiments principaux de
Vintiver sont :
1. Le temple
Un petit temple de la Chantrie est installé à Vintiver pour
répondre aux besoins spirituels des habitants. C’est un long bâti-
ment dont les hautes fenêtres étroites sont équipées de volets, qui
restent généralement ouverts par beau temps pour permettre à la
lumière et à l’air frais de rentrer. Des rangées de bancs sont dispo-
sées pour les services religieux devant l’autel situé à l’extrémité
17

de la salle principale ; le prêtre réside dans les pièces du fond.
Le temple de Vintiver n’est pas particulièrement riche, même s’il
possède de belles nappes d’autel, et les paroissiens sont humbles
et dévots comme leur prêtresse, sœur Arda.
2. Le pressoir
La principale marchandise exportée de Vintiver est un vin obtenu
à partir du raisin de ses vignobles. Tout le village collabore pour
écraser les raisins dans de grandes cuves en bois, presser et
enfin stocker le jus pour qu’il fermente et devienne du vin, qui
est ensuite mis en bouteille et étiqueté avant d’être vendu à des
marchands de vin qui l’emportent à travers Férelden et au-delà.
Le pressoir du village connaît évidemment sa plus forte acti-
vité pendant la saison des vendanges, lorsque les villageois se
rassemblent pour préparer le vin de l’année. Le reste du temps,
ce sont les viticulteurs les plus doués qui veillent à son entre-
tien et surveillent la maturation des fûts, tandis que leurs jeunes
apprentis s’occupent de la majeure partie de l’entretien et du
nettoyage. L’espace principal du pressoir peut être utilisé pour la
vie du village quand le temple ou la salle commune de l’auberge
ne sont pas suffisants, où on y tient parfois des assemblées.
3. L’Auberge de la Treille
Vintiver possède une petite auberge qui sert principalement à
répondre aux besoins des marchands de passage et des commer-
çants, mais aussi à fournir aux habitants une buvette commune.
Le bâtiment de deux étages doté de poutres en bois et parementé
de plâtre possède de lourds volets de bois sombre, et ses fenêtres
sont ornées de bacs fleuris au printemps et en été. Au-dessus
18
de la porte principale, une enseigne en
bois gravé et peint représente une grappe
de raisin d’un violet sombre entourée de
feuilles recourbées et de plantes grimpantes
sur laquelle est inscrit le nom « L’Auberge
de la Treille ». Une petite cloche, située juste
à l’intérieur, sonne quand la porte s’ouvre,
avertissant l’aubergiste lorsque des clients
entrent et sortent.
Haran et Kesla Mullin possèdent et tiennent
l’Auberge de la Treille. Le père de Kesla,
Ulten, l’a ouverte, et elle en a hérité étant
l’aînée des enfants. La mère de Kesla, Torra,
prépare toujours les repas dans la cuisine de
l’auberge, pleine de vie et de vivacité pour
ses 60 ans passés, et toujours très impliquée
dans les affaires de sa fille (toutes les affaires
de sa fille). Les quatre plus jeunes enfants
de Haran et Kesla, Finella (16 ans), Dagmar
(14 ans), Amina (12 ans) et Elfrida (10 ans)
travaillent tous à l’auberge dans différents
rôles, tandis que leur fils aîné, Dorn, 18 ans,
est l’apprenti de Coalan, le forgeron.
4. La forge
La forge de maître Coalan est située près des
étables du village, où il effectue la majorité
de son travail consistant à ferrer les chevaux
et à réparer divers outils agricoles pour les
villageois. La forge en elle-même contient le
foyer et l’enclume de Coalan et les différents outils de sa profes-
sion, ainsi que de petites quantités de métal, de creusets et de
moules, etc. Le feu de la forge est entretenu tant que le forgeron
travaille par son apprenti Dorn Mullin.
5. Les étables
Les étables du village offrent un abri aux chevaux de trait et
de ferme hors des propriétés personnelles des villageois, et en
particulier aux montures et aux troupeaux des marchands et
des autres voyageurs qui séjournent à l’auberge. Les étables
contiennent aussi des meules de foin dans leur vaste grange, au
milieu de nombreux outils de construction ou de harnais.
Coutumes & histoire
Vintiver fut fondé depuis des décennies à la frontière de Férelden
pour profiter du sol fertile des collines, qui fournissaient un
excellent environnement pour la culture du raisin. L’histoire du
village a été essentiellement paisible, à l’écart des crimes des
villes les plus peuplées comme des guerres et des conflits fron-
taliers. Le seul souci du village s’est limité à l’occasionnelle créa-
ture issue de la forêt de Bréciliane, mais malgré tout, les habitants
de Vintiver ont tendance à rester à l’écart de la forêt et à rarement
s’aventurer au-delà du village lui-même.
Comme dans tant de villages ruraux, la vie à Vintiver tourne
autour des saisons et des récoltes. Tous les villageois contribuent
au travail des vignes, exactement comme ils entretiennent leur
propre lopin de terre et s’occupent de leurs propres semences. Le
plus gros du travail a lieu au printemps, la saison des semailles, et
LA MALÉDICTION DALATIENNE
pendant les vendanges d’automne, qui sont suivies par la presse
du raisin et la préparation du vin pour qu’il puisse fermenter
pendant tout le reste de la saison et pendant l’hiver.
C’est pourquoi la fête la plus importante de Vintiver célèbre les
vendanges d’automne ; elle est destinée aux remerciements pour
l’année prospère et bénir les champs qui resteront en jachère
jusqu’au printemps avant de produire un renouveau. C’est une
période de festins et d’appréciation de la production viticole
du village, mais aussi de commerce car les marchands de vin
viennent acheter des cuvées des années précédentes, tandis que
les marchands ambulants des régions voisines viennent vendre
leurs marchandises. La visite d’une bande nomade d’elfes dala-
tiens lors de la dernière fête des vendanges est l’étincelle qui a
provoqué les événements de cette aventure et les problèmes que
Vintiver affronte au cours de La Malédiction dalatienne.
APPENDICE 1
Les PNJ
Cet appendice contient les caractéristiques et la description des
PNJ rencontrées au cours de La Malédiction dalatienne. Les PNJ
ayant peu de chance de servir en combat utilisent le format du
profil abrégé.
Coalan
Coalan a vécu toute sa vie à Vintiver. Il y a appris le métier de
forgeron, a repris la forge et a toujours été un membre droit
et honnête de la communauté. C’est aussi un solitaire depuis
toujours ; dans sa jeunesse, sa grande taille l’a rendu plutôt mala-
droit et timide. Arrivé à l’âge adulte, il s’est concentré sur son
COALAN
Attributs (Compétences)
1 Communication (Meneur d’hommes)
2 Constitution (Grand buveur)
1 Dextérité (Bagarre)
3 Force (Armes contondantes, Intimidation, Vigueur)
0 Magie
0 Perception
0 Ruse
1 Volonté (Courage, Moral)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
12 11 12 0 gers – comme les personnages joueurs – sont prêts à lui offrir leur
Arme Jet d’attaque Dégâts
Marteau +5 1d6+6
Poing +3 1d6+3
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Coup double, Coup puissant.
Talents : Combat à mains nues (novice), Port d’armure (novice).
Groupes d’armes : Armes contondantes, Bagarre.
Équipement : marteau, armure en cuir léger.
Forgeron
LA MALÉDICTION DALATIENNE
métier et n’a que peu de temps pour
les « bêtises », comme il appelle la
majorité des formes de distraction.
C’est un homme sérieux, qui a des
responsabilités sérieuses.
Malheureusement, maître Coalan
a aussi un assez mauvais caractère.
Il arrive à le contenir la plupart du
temps, mais c’est l’une des raisons
pour lesquelles il ne se fait pas faci-
lement d’amis et n’a pas une vie
sociale très riche. Dorn Mullin, son
apprenti de 18 ans, subit l’essentiel des colères de son maître,
mais même lui considère Coalan comme plus irritable que
violent. Les événements récents ont fait empirer le caractère du
forgeron. Après tout, tout allait bien au village jusqu’à la fête,
jusqu’à ce que ces fichus fourbes d’oreilles-pointues arrivent et
créent des problèmes. La situation s’était rétablie jusqu’à ce qu’ils
reviennent, et maintenant ils demandent de l’aide ? C’est un de
leurs tours d’elfes ! Forcément.
Maître Coalan aime à penser qu’il sait ce qui se passe et ce qu’il
faut faire, mais qu’il n’est pas le genre de personne que les gens
écoutent. Non, ils préfèrent le calme placide de sœur Arda ou
l’autorité tranquille du garde Tarl, ou même un peu de maternage
de Kesla Mullin plutôt que de faire face aux dures réalités de la
vie et de ses obligations. Coalan n’est pas du genre à se détourner
de quelque chose parce qu’il a peur de se brûler, et il sait mieux
que personne que certaines choses doivent être forgées à la dure
si on veut qu’elles fonctionnent.
Eshara
Jeune elfe brillante et intelligente, Eshara
s’avère être aussi courageuse et déter-
minée lorsqu’elle reçoit la responsabi-
lité d’aider son peuple. Elle réussit à
s’échapper des griffes de l’abomination de
la Colère et de ses serviteurs, à fuir avec
le Maillon brisé de la Colère et à rallier
Vintiver malgré le danger et les blessures
qu’elle subit en cours de route. Elle est
prête à faire confiance à des étrangers et à
les accompagner vers un potentiel danger
pour aider ses frères dalatiens et mettre
fin à la menace qui pèse sur eux comme sur le village humain.
Eshara s’entraîne pour devenir elle-même une archiviste et
c’est une croyante fidèle des dieux elfes, comme le montrent ses
tatouages faciaux. Elle est fière de son héritage et de son peuple,
mais ne laisse pas cette fierté l’aveugler de la réalité. Si des étran-
aide, alors elle est prête à accepter cette aide et à les aider en retour.
Si vous souhaitez introduire un élément de romance dans cette
aventure, Eshara pourrait se trouver inexplicablement attirée
par l’un de ses sauveurs. Elle essaie probablement de renier tout
sentiment romantique pour un non-elfe, au moins au départ,
mais pourrait admettre ces sentiments ou même les montrer,
étant donné les dangers auxquels tout le monde est confronté
pendant cette aventure. Si Eshara n’est pas attirée par l’un des
personnages joueurs, elle pourrait l’être par le brave et humble
garde Tarl, ce qui lui donnerait une raison de rester à Vintiver
en cas de nécessité, soit pendant cette histoire, soit après sa
conclusion.
19
 ESHARA HARAN MULLIN
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
1 Communication Communication 1 (Marchandage, Soins des animaux),
1 Constitution Constitution 2 (Grand buveur), Dextérité 1, Force 1, Magie 0,
Perception 1 (Ouïe), Ruse 0, Volonté 1
2 Dextérité (Lames légères)
Aubergiste
1 Force
0 Magie KESLA MULLIN
3 Perception Attributs (Compétences)
2 Ruse (Connaissance des cultures) Communication 2 (Marchandage, Persuasion), Constitution 1,
2 Volonté (Courage) Dextérité 2, Force 0, Magie 0, Perception 1 (Vue), Ruse 1
Rapidité Santé Défense Score d’armure (Connaissance des cultures, Évaluation), Volonté 1
14 34 12 3 Aubergiste
Arme Jet d’attaque Dégâts
Orellis
Dague +4 1d6+2
Capacités spéciales Orellis est un elfe âgé aux cheveux blanc argenté. Son visage
Armure de voleur : Eshara ignore complètement la pénalité commence à montrer des traces de rides qui seraient chez un
d’armure des armures en cuir. humain les premiers signes de la quarantaine. En réalité, Orellis
est le plus vieux membre de sa bande et il est son archiviste depuis
Attaque sournoise : comme la capacité de voleur de niveau 1.
de nombreuses années. Il sait beaucoup de choses sur l’histoire,
Bonus de prouesse : Eshara peut accomplir la prouesse Défaut les légendes et la religion elfes, et s’occupe des besoins spirituels
de l’armure pour 1 PP au lieu de 2 normalement. de son peuple. Orellis peut parler aux personnages joueurs du
Prouesses favorites : Défaut de l’armure (1 PP), Escarmouche. démon de la Colère et de la nature de l’abomination qui se nomme
Mythallen. L’archiviste n’apprécie pas particulièrement les
Talents : Reconnaissance (novice).
humains et ne leur fait pas plus confiance que nécessaire, mais il se
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons, Lames légères. montre amical envers les personnages joueurs s’ils se révèlent être
Équipement : dague, armure en cuir léger. des amis des Dalatiens, et il encourage les siens à faire de même.
Survivante elfe dalatienne ORELLIS
Attributs (Compétences)
Haran & Kesla Mullin Communication 3 (Meneur d’hommes), Constitution 0,
Dextérité 2 (Arcs), Force 0, Magie 2, Perception 2 (Vue),
Les Mullin sont les propriétaires Ruse 5 (Connaissance de la nature, Connaissance des cultures,
et les tenanciers de l’auberge Connaissances historiques, Connaissances religieuses,
de la treille, la seule auberge et Orientation), Volonté 3 (Maîtrise de soi)
taverne de Vintiver, et donc le Archiviste Dalatien
centre de la vie sociale du village.
Le père de Kesla a ouvert l’au- Sœur Arda
berge et elle en a hérité. Son mari
Haran a choisi d’abandonner
Sœur Arda est une servante
une carrière de charpentier pour
dévouée de la Chantrie qui partage
aider sa femme à tenir l’affaire
ses croyances. Élevée et formée à
familiale, même s’il utilise ses
Dénérim, elle a choisi d’immigrer vers
compétences pour entretenir et
les terres frontalières il y a dix-huit
réparer l’auberge.
ans pour servir des gens ayant besoin
Les Mullin sont de braves gens qui ont une attitude tolérante d’un guide spirituel, parce qu’elle
envers tout le monde et croient fermement aux vertus du travail, avait l’impression qu’elle y serait plus
de l’hospitalité et de l’attention qu’on porte à sa famille et à ses utile que dans les grands temples
voisins. Ils sont très inquiets au sujet des événements récents et de la capitale. Elle a aidé à bâtir la
peinés par la perte de gens qu’ils connaissaient. Kesla, en parti- Chantrie de Vintiver, à la fois au
culier, garde ses enfants à proximité de la maison jusqu’à ce que figuré et de ses propres mains. Bien
les problèmes soient résolus. qu’elle soit « nouvelle venue » aux
Les caractéristiques des Mullin ont peu de chance d’être impor- yeux de certains, Sœur Arda est un membre connu et apprécié
tantes dans cette aventure. Si un test de leur part était nécessaire, de la communauté.
vous pouvez partir du principe qu’ils ont un niveau moyen d’at- Une partie au moins de son succès est due à son éducation
tribut et de compétence en ce qui concerne les domaines de l’au- cosmopolite et à sa capacité à reconnaître que le Cantique peut
berge, de l’hospitalité et (dans le cas de Haran) du métier de avoir besoin de paroles ou d’un tempo légèrement différents ici
charpentier. qu’au siège de la puissance de la Chantrie, tant que l’air reste le

20 LA MALÉDICTION DALATIENNE
même. Elle ne croit pas à une adhérence stricte aux dogmes et a
TARL DALE
tendance à ignorer poliment diverses superstitions et coutumes
locales remontant aux temps des tribus. Après tout, les habitants Attributs (Compétences)
de Vintiver sont de braves gens, des travailleurs durs à la peine 2 Communication (Meneur d’hommes)
et de bons croyants. Ils ont besoin qu’on les guide pour rendre
4 Constitution (Natation)
leur vie meilleure, pas plus difficile ; c’est en tout cas sa façon de
voir les choses. 1 Dextérité (Équitation)

Les événements récents inquiètent beaucoup sœur Arda. Pendant 3 Force

toutes ses années passées à Vintiver, elle n’a jamais eu à affronter 0 Magie
le mal véritable. Elle craint maintenant que des forces corrom- 1 Perception
pues ne s’approchent des âmes qui lui ont été confiées, et ne sait
1 Ruse (Connaissances militaires)
pas si elle trouvera le courage nécessaire pour chanter bien haut
face à un danger mortel afin d’être la lumière dont ses ouailles 1 Volonté (Courage)
ont besoin. Elle est sincèrement reconnaissante envers les PJ de Rapidité Santé Défense Score d’armure
leur aide, même si elle conserve un soupçon de la méfiance de
9 52 11 5
la Chantrie pour les magiciens, notamment vu les circonstances.
Elle fait malgré tout, tout son possible pour aider les PJ et pour Arme Jet d’attaque Dégâts
attirer l’attention des villageois sur la véritable menace qui pèse Dague +1 1d6+4
sur eux.
Épée longue +3 2d6+3
SŒUR ARDA Capacités spéciales
Attributs (Compétences) Bonus de prouesse : Tarl peut accomplir la prouesse Coup
Communication 3 (Persuasion), Constitution 0, Dextérité 1, double pour 3 PP au lieu de 4 normalement.
Force 0, Magie 0, Perception 2 (Empathie), Ruse 2 (Connaissance Prouesses favorites : Coup double (3 PP), Coup puissant.
des cultures, Connaissances historiques, Connaissances Talents : Combat à une arme et bouclier (novice), Combat à
religieuses, Soins), Volonté 3 (Foi, Maîtrise de soi) une seule arme (compagnon), Port d’armure (novice).
Prêtresse de la Chantrie Groupes d’armes : Bagarre, Bâtons, Lames légères, Lames
lourdes, Lances.
Tarl Dale Équipement : dague, épée longue, armure de mailles légère.
Homme libre féreldien, garde du village
Tarl Dale, le garde du village de
Vintiver, est la plus haute autorité
légale du village et l’exécutant de
la volonté de son bann (le seigneur
local). Maître Tarl, comme on l’ap-
pelle, était soldat dans l’armée du
bann, et un bon soldat d’après tous
les échos qu’on en a. Il est parti à la
retraite il y a de nombreuses années
et a découvert que la vie dans un
village rural des terres frontalières lui
convenait bien. Il aime le calme et les
habitants de Vintiver, et n’avait jamais
pensé avoir à gérer des problèmes comme ceux auxquels il est
aujourd’hui confronté.
Le garde est un homme grand, encore bien conservé pour sa
cinquantaine, avec de longs cheveux bruns tirant sur le gris et un
mélange similaire dans sa barbe. Slaes yeux pâles sont encore vifs
et il a le sourire facile, même s’il a eu peu de raisons de sourire
récemment. C’est virtuellement le seul homme de Vintiver à
porter régulièrement (et même à posséder) une épée, et ces
derniers temps il a pris l’habitude de porter aussi des pièces de
son ancienne armure, au cas où.
La principale mission de Tarl est de protéger Vintiver. Il ne
connaît pas grand-chose à la magie et aux malédictions, mais il a
combattu des choses qui glaceraient le sang de plus d’un et il sait
que le mal est à l’œuvre dans le monde. Il n’a rien de particulier
contre les Dalatiens, conscient qu’ils n’ont pas initié l’incident
qu’il a interrompu pendant la fête. Il a du mal à croire à quelque
malédiction que ce soit, mais il a vu des choses plus étranges au
cours de sa vie.

LA MALÉDICTION DALATIENNE 21
 VILLAGEOIS EN COLÈRE MYTHALLEN
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
Communication 2 Communication
0
(Marchandage, Soins des animaux) 3 Constitution (Endurance)
1 Constitution (Endurance) 3 Dextérité (Discrétion, Pièges)
2 Dextérité 3 Force (Coup de griffes, Intimidation)
1 Force 2 Magie
0 Magie 1 Perception (Vue)
1 Perception (Vue) 2 Ruse
0 Ruse 4 Volonté (Moral)
0 Volonté Rapidité Santé Défense Score d’armure
Rapidité Santé Défense Score d’armure 15 60 13 5
12 11 12 0
Arme Jet d’attaque Dégâts
Arme Jet d’attaque Dégâts
Coup de griffes +5 2d6+3
Gourdin +2 1d6+1 Capacités spéciales
Poing +2 1d3+3 Prouesses favorites : Attaque éclair, Coup puissant.
Capacités spéciales Forme d’abomination : le corps transformé de Mythallen lui
Prouesses favorites : Escarmouche, Mise à terre. donne un Score d’armure de 5.
Groupes d’armes : Bagarre, Bâtons. Les feux de la haine : Mythallen peut créer une explosion de
Équipement : gourdin. flammes en accomplissant une prouesse spéciale qui coûte 2 PP.
Tous ceux qui se trouvent à 2 mètres ou moins de Mythallen
Foule en colère subissent 1d6 dégâts pénétrants.
Abomination de la colère
Villageois en colère

Bien que la majorité des habitants de Vintiver soit plutôt paisible,
le village compte assez de chahuteurs pour que Coalan y trouve
des partisans. Leur agressivité s’avère toutefois bien pratique
lorsque Mythallen attaque le village.
Mythallen
Harralan était un chasseur et un
pisteur doué dans son clan, mais
également connu pour son carac-
tère difficile et une certaine arro-
gance quant à ses talents. Il rêvait de
l’époque où les siens régnaient sur
le continent, de leurs grandes cités
et de leurs nations ; ils n’étaient pas
alors de tristes vagabonds vivant
dans des chariots et réalisant spec-
tacles et tours de passe-passe pour
ceux qui les opprimaient et les
réduisaient en esclavage. Ils étaient
au-dessus de cela ; ils auraient dû l’être encore.
L’humiliation subie dans le village humain de Vintiver fut la
goutte d’eau qui fit déborder l’orgueil de Harralan ; ces idiots
d’humains avaient osé lui parler ainsi ! Pire encore, ses propres
anciens l’avaient réprimandé pour cela ! Le chasseur bouillait
intérieurement lorsque le clan quitta ce village insignifiant pour
poursuivre son voyage. Harralan fut réduit à une reconnaissance
solitaire dans les bois pour calmer sa colère, mais plus il y pensait
et plus il en attisait les flammes.
Son esprit et son âme étaient donc réceptifs à l’appel du démon
scellé par magie dans le Maillon de la Colère. Attiré par ce chant
de sirène, tiré par des hameçons plantés profondément dans sa
propre fureur, le chasseur trouva le vallon caché qui abritait les
ruines du donjon, traversa ses défenses et s’empara du Maillon
de la Colère. Toute sa rage et sa haine jaillirent dans le maillon et
revinrent vers lui, comme amplifiées un millier de fois. La chaîne
explosa sous le choc et Harralan le chasseur elfe cessa d’exister.
Transformé par le pouvoir du démon de la Colère, l’elfe dala-
tien devint Mythallen (prononcé myth-al-LEN), « enfant de la
vengeance ». Il sentit le pouvoir gronder dans chaque fibre de
son être, le pouvoir de se venger de ceux qui s’étaient moqués
de lui, du peuple qui avait humilié le sien. Et au-delà de cela, il
sut qu’il avait le pouvoir de mener son clan, son peuple, sur une
voie différente.
Mythallen est une créature de colère et de haine pures, et sa soif
de vengeance est intarissable. Il peut se soucier de l’avenir de
son peuple et des injustices que celui-ci a subi, mais la sympa-
thie, la compassion, le pardon ou la véritable autorité sont des
concepts qui lui sont complètement étrangers. Il se contente de
réduire les autres en esclavage et de les assujettir à sa vengeance
en les transformant en armes, pures extensions de sa volonté.
La déchéance de Mythallen est trop profonde ; ce qu’il pouvait
rester de Harralan a été consumé par le brasier de sa haine et
l’influence du démon.

22 LA MALÉDICTION DALATIENNE
 APPENDICE 2
Les monstres
Cet appendice contient les profils des créatures spécifiques à
cette aventure. Le reste des profils nécessaires pour faire jouer La
Malédiction dalatienne se trouve dans le Chapitre 12 : Les adver-
saires du Livre de base de Dragon Age.
Corbeau de sang
Infectés par l’engeance, ces sombres charognards développent un
appétit pour le sang des vivants et sont de nature féroce et rusée.
Les corbeaux de sang sont plus gros que leurs cousins naturels,
et leurs plumes noires prennent une teinte rougeâtre tandis que
leurs yeux deviennent rouge sang. Ils ont des becs tranchants et
des queues serpentines couvertes de petites écailles ou d’épines.
Les corbeaux de sang attaquent généralement par nuées entières,
en frappant les yeux et le visage ainsi que toutes les autres parties
vulnérables de leur proie. En groupe, ils sont capables d’abattre
des créatures bien plus grosses pour s’en repaître.
VENGEUR
Attributs (Compétences)
0 Communication
2 Constitution (Endurance)
2 Dextérité (Discrétion)
3 Force (Coup de griffes, Intimidation)
1 Magie
2 Perception (Odorat)
0 Ruse
1 Volonté (Moral)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
14 20 12 3 Les vengeurs sont d’un gris maladif, leur chair est résistante
Arme Jet d’attaque Dégâts
Coup de Griffes +5 1d6+6
Morsure +2 1d6+3
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Attaque éclair, Drain de sang.
Morsure rapide : un ours des cavernes peut faire suivre un coup
de griffes réussi d’une Morsure rapide, une prouesse spéciale
qui coûte 2 PP. Cette morsure doit être effectuée contre la même
cible que l’attaque initiale. Un double sur le jet d’attaque de la
morsure ne génère pas de nouveaux points de prouesse.
Nyctalope : les vengeurs voient dans le noir comme en plein
jour. Cela rend toutefois leurs yeux sensibles à la lumière.
Lorsqu’ils sont exposés à la véritable lumière de jour ou à une
autre lumière vive, les vengeurs subissent –1 à leur Perception
et à tous leurs jets d’attaque.
Engeance de la Faim
LA MALÉDICTION DALATIENNE
CORBEAU DE SANG
Attributs (Compétences)
0 Communication
–2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Discrétion, Coup de bec)
–1 Force (Intimidation)
–2 Magie
2 Perception (Odorat)
–2 Ruse
0 Volonté
Rapidité Santé Défense Score d’armure
5 (Vol 20) 10 13 0
Arme Jet d’attaque Dégâts
Coup de bec +5 1d6–1
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Coup aux yeux, Coup puissant, Drain de sang.
Coup aux yeux : pour 2 points de prouesse, un corbeau de
sang peut griffer ou becqueter les yeux ou d’autres points
vulnérables de sa cible. Celle-ci subit –1 à tous ses tests jusqu’à
la fin de son tour suivant.
Drain de sang : pour 3 points de prouesse, un corbeau de sang
peut s’agripper à sa cible pour la drainer de son sang. Les
dégâts infligés par l’attaque du corbeau ignorent l’armure.
Engeance de la Faim
Vengeur
La colère de Mythallen est comme un brasier, capable d’en-
flammer et de dévorer d’autres créatures qu’elle change en exten-
sions de sa volonté impie comme des étincelles qui répandent
un incendie. Un vengeur est un humanoïde normal possédé par
Mythallen et transformé en instrument de mort et de destruction.
comme du cuir et tendue sur leurs os. Leurs lèvres sont tirées dans
un rictus horrible. Leurs dents et leurs ongles s’allongent et s’af-
fûtent. Leurs yeux deviennent des puits de néant agités d’ombres
rougeâtres et peuvent percer l’obscurité la plus complète, mais
sont cependant sensibles à la lumière du jour. Ils portent généra-
lement les lambeaux des vêtements d’avant leur transformation,
ou sont vêtus selon les caprices de leur maître et créateur.
Les vengeurs conservent une certaine intelligence, ou plutôt une
forme de ruse animale, et ils sont encore capables de parler même
s’ils se contentent le plus souvent d’émettre des grondements et
des cris d’animaux. Ceci mis à part, ils ne sont rien d’autre que
des extensions de la volonté de leur maître, incapables de déso-
béissance ou de trahison.
Un vengeur, qui a l’occasion d’attaquer, le fait avec férocité, atta-
quant avec ses griffes et mordant les cibles qui se rapprochent
trop. Ils combattent sans se soucier de leur propre sécurité.
Un vengeur tué retrouve sa forme d’origine, non corrompue,
souvent à la surprise horrifiée de ses agresseurs.
23
 Aventure
U
n bann de trop est une aventure pour le jeu de rôle sur
table Dragon Age. Vous devez avoir un exemplaire du
livre de base Dragon Age afin de jouer ce scénario.
Seuls les meneurs de jeu de Dragon Age devraient lire
Un bann de trop. Si vous avez l’intention de jouer un personnage
dans cette aventure, ne lisez pas la suite. Vous gâcherez votre plaisir
de jeu et celui de vos amis si vous connaissez déjà les secrets de
cette histoire.
Un bann de trop est prévu pour être joué après La malédiction
dalatienne. L’action de cette aventure ne concerne pourtant pas
Vintiver, Mythallen ou du Maillon de la Colère. Elle naît du
prologue qui a incité les PJ à voyager près de Vintiver : ils souhai-
taient rencontrer un bann près de la forêt de Bréciliane qui cher-
chait à embaucher des aventuriers, d’après certains rapports. Un
bann de trop est conçu pour être joué par un groupe de PJ impa-
tients de se lancer dans l’aventure, qu’ils aient ou non pris part à
La malédiction dalatienne.
Se préparer à jouer
Pour jouer cette aventure, vous aurez évidemment besoin d’un
groupe d’amis qui devront créer leurs personnages en s’aidant
des règles du livre de base Dragon Age.
Cette aventure est adaptée pour des personnages nouvellement
créés ou pour ceux ayant déjà survécu à une ou deux aventures.
Si les personnages de votre campagne sont de niveau 3 ou plus,
vous devrez probablement modifier les profils des PNJ et les
niveaux de difficulté pour tenir compte du niveau de puissance
de votre groupe.
24
Un bann de trop
Il vaut mieux lire Un bann de trop dans son intégralité avant de mener
cette aventure. N’hésitez pas à mettre en avant avec un surligneur ou
un crayon les éléments-clés de l’histoire. Ces indications serviront de
rappel lors de vos sessions quand vous aurez l’impression que l’his-
toire doit progresser. Vous n’aurez pas en mémoire tous les détails de
chaque rencontre, mais la lecture du scénario dans son intégralité et
la rédaction de notes en marge vous donneront une idée de l’endroit
où trouver les informations dont vous aurez besoin aux moments
opportuns. Juste avant de commencer à jouer, vous devriez relire les
sections de présentation et envisager l’intégration ou non d’une ou
plusieurs des intrigues secondaires optionnelles.
Toutefois, si le temps de préparation vous manque, lisez les
sections de présentation dans leur intégralité, parcourez rapide-
ment les résumés au début de chaque partie, familiarisez-vous
avec l’organisation des différentes sections et les rencontres
que chacune contient, jetez un œil aux diverses sections de
« Sites » et leurs cartes et révisez les descriptions d’historique
des PNJ décrites dans le chapitre PNJ majeurs. Ne vous occupez
pas de la section sur les Intrigues secondaires optionnelles et
ne les intégrez pas pendant votre session de jeu. Lisez simple-
ment les rencontres pendant le jeu, lorsque vous en avez besoin.
Cette approche n’est pas idéale, mais elle vous permettra de
commencer à jouer plus rapidement.
En partant du principe que vous allez jouer trois à quatre heures
– une soirée de jeu – et que votre groupe de joueurs reste concentré
sur l’aventure pendant toute cette période, prévoyez deux ou trois
sessions de jeu pour jouer Un bann de trop dans son intégralité. Si
les joueurs ne semblent pas intéressés par la résolution du mystère
que cache l’évidente mission de l’aventure et ne souhaitent pas
rétablir l’injustice soulevée par ce mystère, l’aventure se jouera
Un bann de trop
en moins de temps. Par contre, si vos joueurs doivent créer des
personnages pour leur première session de jeu et ont l’intention
d’apprendre à jouer à Dragon Age pendant l’aventure, vous devez
probablement vous attendre à trois sessions plus longues, et peut-
être même quatre, pour terminer Un bann de trop.
Si vous devez
créer des personnages
Si c’est la première fois que votre groupe de joueurs joue à Dragon
Age, ils doivent évidemment créer des personnages avant de
commencer l’aventure. Le processus de création est décrit en
détail dans le Chapitre 1 : Création de personnages du livre de
base Dragon Age. Comme toujours, il vaut mieux que les joueurs
créent des PJ aventuriers impatients d’explorer le monde pour se
faire un nom et de gagner leur vie en prenant des risques.
Dans ce scénario, le bann de la Vallée de Ruswold, dans le
Férelden du sud-est, confie une mission dangereuse aux PJ :
trouver et détruire une bande de meurtriers hors-la-loi. Si certains
joueurs créent des personnages qui risquent de ne pas être inté-
ressés par une telle mission, incitez-les à créer des personnages
au concept plus adapté.
Lire l’aventure
Un bann de trop est découpé en plusieurs grandes parties et
rencontres (exactement comme La malédiction dalatienne) pour vous
aider à comprendre le déroulé global de l’action et à gérer chaque
composante de l’intrigue au moment où vous en avez besoin.
Chaque partie est une série de rencontres liées les unes aux autres.
Par exemple, toutes les rencontres susceptibles de se dérouler au
village de Logerswold sont décrites dans la Troisième partie.
Chaque partie commence par une description globale de ce chapitre
de l’histoire et de l’emplacement qu’elle occupe dans l’intrigue.
Chaque partie se termine par une section intitulée « Résolution
des problèmes » qui fait office de conclusion. Chacune souligne
les éléments importants que les PJ devraient avoir faits ou appris,
et donne des conseils sur les éléments actuels ou passés dont le
déroulement a posé problème. Les cinq parties d’Un bann de trop se
dérouleront très probablement dans l’ordre présenté.
Chaque rencontre présente un unique défi ou une série de défis
liés les uns aux autres (tel qu’un combat) et que les PJ doivent
vaincre ou surmonter. Chaque rencontre est classée selon son type :
rencontre d’interaction, d’exploration ou de combat. Les rencontres
d’exploration poussent les PJ à utiliser leurs compétences et leur
ingéniosité pour découvrir des éléments du monde et de l’histoire,
les rencontres d’interaction permettent aux PJ d’interagir avec les
PNJ spécifiques à cette partie et de les influencer, et les rencontres
de combat impliquent des combats entre les PJ et leurs ennemis.
Même si les interactions (par exemple) sont évidemment possibles
lors des rencontres d’exploration, le type générique d’une rencontre
vous permet de savoir à quoi vous attendre et à comprendre la façon
dont cette rencontre fonctionne dans le cadre général de l’histoire.
Plusieurs sections de texte sont rédigées de différentes façons dans
chaque rencontre pour vous aider à trouver rapidement les infor-
mations dont vous avez besoin pendant le jeu. Chaque rencontre
commence par un bref résumé de l’action rédigé en italique gras.
Ensuite, la plupart des rencontres ont un texte à lire à voix haute,
légèrement éloigné de la marge et écrit en rouge. Ce texte est fait
Un bann de trop
pour que vous le lisiez simplement à voix haute aux joueurs au
moment où commence la rencontre. Les choses paraîtront cepen-
dant plus naturelles si vous le paraphrasez et l’embellissez en
utilisant votre propre vocabulaire pour communiquer les infor-
mations importantes. Les joueurs auront ainsi l’impression que
l’aventure est une expérience de jeu unique et personnalisée.
Veillez simplement à ce qu’ils comprennent toutes les infor-
mations importantes livrées dans le texte à lire à voix haute et
essayez de finir l’introduction de chaque rencontre en deman-
dant aux joueurs s’ils ont des questions et ce que souhaitent faire
leurs personnages.
Faites toutefois attention : le texte pré-écrit à lire à voix haute
est utile quand une rencontre commence comme prévu, mais il
peut paraître étrange ou décalé si les personnages commencent
la rencontre à un moment différent, en arrivant par une autre
direction ou dans des circonstances particulières, ou en compa-
gnie de PNJ différents. Certains passages d’un texte à lire à voix
haute donnent toujours des informations importantes à commu-
niquer aux joueurs, mais vous devrez parfois les modifier pour
les adapter aux circonstances.
Le texte à lire à voix haute est suivi par une description générale de
ce que vous, le MJ, avez besoin de savoir sur cette rencontre et la
façon dont l’action doit se dérouler. Dans la plupart des rencontres
sont données des informations spécifiques sur les tests que les
personnages vont probablement effectuer. Les tests sont écrits
comme ceci – « un test de Volonté (Courage) ND 13 » ou « un test
de Dextérité (Discrétion) opposé au test de Perception (Vue) » –
pour que vous puissiez les repérer d’un simple coup d’œil.
Certaines rencontres sont agrémentées de passages de texte à
lire à voix haute supplémentaires intercalés dans la description
générale. Ces passages doivent être lus quand et si des conditions
particulières sont réunies. Traitez-les comme les textes à lire à
voix haute au début de chaque rencontre (et lisez-les uniquement
si les conditions appropriées sont réunies, bien entendu).
Certaines rencontres comportent une section intitulée « Questions
et Réponses ». Elle propose des questions que les PJ sont suscep-
tibles de poser et les réponses correspondantes que les divers
PNJ de la rencontre peuvent donner. Les questions et réponses
sont rédigées à la première personne, comme les PJ pourraient
les poser et les PNJ y répondre. Toutefois, comme pour les textes
à lire à voix haute, essayez d’adapter le phrasé à la situation. Et
bien entendu, le phrasé précis des questions est uniquement là
pour vous aider à trouver les bonnes informations. Sous aucun
prétexte, vous ne devez insister pour que les joueurs posent leurs
questions de manière identique et mot pour mot. Le principal
plaisir d’un jeu de rôle sur table (en opposition à un JdR vidéo)
consiste à laisser les joueurs exprimer leur créativité et à faire et
dire les choses à leur façon. C’est ainsi que vous vous amuserez !
Vous trouverez les profils des PNJ à deux endroits différents dans
l’aventure. Les profils des PNJ secondaires se trouvent dans les
sections où ceux-ci interviennent. Les profils des PNJ importants
– les personnages prépondérants qui interviennent dans plus
d’une rencontre – se trouvent dans le chapitre PNJ majeurs à la
fin de cette aventure.
Enfin, en plus des rencontres, certaines parties contiennent une
ou plusieurs sections « Sites ». Ce ne sont pas des rencontres à
proprement parler. Chacune de ces sections décrit un site où se
déroulent plusieurs des rencontres de la partie et comporte une
carte. Elles vous aident à comprendre la configuration générale
du lieu et la façon dont les diverses rencontres de la partie s’en-
chaînent pour former un ensemble cohérent.
25
 Les événements précédents
Comme pour toute situation extraordinaire, les événements qui
précèdent Un bann de trop comportent une dimension drama-
tique. Cette section décrit les événements qui se sont déroulés
avant l’intervention des PJ.
La vallée de la Ruswold est une région transitoire entre les Fiefs
bannerets du Férelden central et la forêt de Bréciliane à l’est. La
vallée s’étend d’est en ouest et ses deux extrémités présentent
des caractéristiques très différentes. L’ouest est une région fertile
et relativement facile à cultiver. L’est est une forêt épaisse où la
coupe du bois est la principale activité.
Le village de Logerswold est la seule bourgade de taille respec-
table de la vallée. Pendant trente ans, les villageois et les libres
tenanciers de la région ont vécu et travaillé sous la protection
du bann Valdur Krole. Le bann Krole est un individu bourru,
conservateur, mutilé et pas particulièrement apprécié, mais il les
a protégés… jusqu’à présent.
Au cours de la dernière année, une bande de meurtriers hors-
la-loi, menée par Waldric la Main du carnage, s’en est d’abord
pris, durant leur périple dans la région, aux bûcherons qui
opèrent dans les bois proches de Logerswold puis aux villageois
eux-mêmes. Beaucoup de personnes ont perdu la vie, l’industrie
locale a été perturbée et des bouleversements ont secoué la région.
Malgré les efforts du bann Krole pour harceler les hors-la-loi, les
libres tenanciers féreldiens sont libres d’élire de nouveaux banns
pour assurer leur protection et c’est ce qu’ils ont fait à la Ruswold.
Un jeune seigneur sans terre du nom de Trumhall, dont la famille
est originaire d’une vallée fluviale au nord de la Ruswold, a
gagné en popularité à Logerswold quand lui et ses suivants, y
compris un imposant mastiff mabari, ont tué un groupe de hors-
la-loi au service de la Main du carnage qui s’en est pris au sien.
Charismatique, séduisant et dynamique, Trumhall semblait être
le dirigeant parfait. Les habitants de Logerswold, harcelés, ont
effectué un référendum pour évincer Krole et le remplacer par
leur nouveau héros.
Ce revers de fortune a rendu Krole amer, mais, en tant qu’ho-
norable Félderien, il n’a eu d’autre choix que d’attendre la ruine
prochaine et certaine de la région, étant donné l’inexpérience
du nouveau bann. Mais peu de temps après, Trumhall a réussi
à défendre Logerswold de manière spectaculaire contre deux
violentes attaques de bandits. Il semblait que le bann Trumhall
allait rester et conserver son titre. Les soldats au service de Krole
n’avaient d’autres choix que de quitter le manoir Krole où ils
avaient servi leur bann pendant plus de vingt ans. Sans plus
aucun soutien financier, Krole s’est résigné à les laisser partir.
Certains ont trouvé un emploi auprès du bann Trumhall, d’autres
ont définitivement quitté la région et d’autres encore sont restés
dans la Ruswold sans trop savoir quoi faire.
Trumhall a maintenant l’intention d’exercer sa justice hors de
Logerswold, et plus exactement dans la forêt où se tapissent les
bandits, pour mettre un terme définitif à la menace qu’ils repré-
sentent. Mais ses ressources sont limitées. Il n’a pas assez d’hommes
pour débusquer les hors-la-loi dans la forêt sauvage de Bréciliane et
protéger en même temps la route principale, le village de Logerswold
et les libres tenanciers disséminés dans toute la Ruswold.
La solution la plus simple consiste donc à faire appel à des aven-
turiers capables d’explorer la forêt, à trouver les hors-la-loi et
àmettre un terme à leurs déprédations.
Sombres secrets
Ce que les villageois ne savent pas, c’est que le bann Trumhall
est de mèche avec les bandits de la forêt. Les attaques de Waldric
la Main du carnage sur le groupe en déplacement de Trumhall,
les bûcherons dans la forêt et le village lui-même ont toutes été
préparées en collaboration avec Trumhall.
Trumhall et la Main du carnage tirent tous deux avantage de cet
infâme complot. Trumhall ne disposait d’aucune terre et dispose
à présent d’un fief banneret tandis que les hors-la-loi bénéficient
d’une « réserve » durable de villageois dont ils peuvent piller les
ressources, en respectant certaines limites.
Mais le secret de cette histoire en cache une autre. Les ambitions de
Trumhall ne sont pas les siennes car il est tombé sous la domination
d’un mage apostat qui se fait appeler Queue-noire. Le « véritable »
Trumhall est noble et sincère ; il ne tremperait jamais dans ce genre
de complots malfaisants. Mais l’apostat, qui reste aux côtés du
bann en prenant la forme de son mastiff mabari, contrôle l’esprit
de Trumhall grâce au Collier d’obéissance, un objet magique (voir
l’encadré). C’est Queue-noire le responsable de l’alliance secrète
avec les hors-la-loi et lui seul qui tire véritablement les ficelles.
Et le mage n’a aucun intérêt à partager son terrain de chasse avec
de simples bandits. Il compte bien que les aventuriers réussissent
à éliminer les hors-la-loi, pour qu’il soit enfin le seul à régner sur
la Ruswold.

Le Collier d’obéissance
Le Collier d’obéissance est la source des pouvoirs inhabituels de l’apostat Queue-noire. Le collier produit deux effets. Premièrement, un mage
humain qui le porte peut dépenser 5 points de mana pour se transformer en chien de guerre mabari. Le mage conserve son intelligence, mais
ne peut plus lancer de sorts sous cette forme. Reprendre forme humaine coûte également 5 PM. Deuxièmement, le porteur du collier peut
inverser la relation qu’un maître entretient avec son chien. C’est un processus long de plusieurs mois, mais, une fois celui-ci mené à son terme, le
mage transformé peut soumettre un « maître » humain afin qu’il obéisse à ses ordres sans que le « maître » ait conscience que ses pensées ne lui
appartiennent plus. L’enchantement est brisé si le maître voit de ses propres yeux le mage se transformer en chien ou si le collier n’est plus porté.
Queue-noire a volé le collier à un ermite fou de la forêt de Bréciliane. Il ne connaît pas son origine. Le collier se compose de disques
de cuivre verdi par le temps. Sur le verso de chaque disque est plantée une pointe affûtée qui s’enfonce dans la chair du cou de son
porteur. Sur chaque disque, est également gravé le pictogramme grossier d’un croc de chien.
Le Collier d’obéissance est important pour l’intrigue de cette aventure, mais ce n’est pas quelque chose que vous voulez voir tomber
entre les mains d’un personnage joueur. Si Queue-noire est vaincu, vous devriez décrire comment le coup de grâce détruit le collier.
Ce coup oblige également Queue-noire à reprendre forme humaine, ce qui peut grandement surprendre les PJ. Si un PJ parvient à
voler ou acquérir le collier d’une façon ou d’une autre, peut-être devriez-vous leur dire qu’il ne fonctionne qu’entre les mains de
Queue-noire. Peut-être connaît-il le mot magique secret pour l’activer ou que l’objet est en harmonie définitive avec le mage.

26 Un bann de trop
Impliquer les PJ
dans l’aventure
L’implication de PJ aux historiques proches du thème par défaut
abordé par le jeu de rôle Dragon Age – selon lequel les héros sont des
aventuriers déterminés à se faire un nom et à amasser des trésors
dans un monde dangereux – ne devrait pas poser de problème pour
cette aventure. Un bann de trop présente des opportunités de gloire et
de fortune et les personnages motivés par l’un et/ou l’autre auront
de bonnes raisons de se lancer dans cette aventure.
Comme mentionné plus haut, il vaut probablement mieux jouer
cette aventure comme une suite de La malédiction dalatienne. Une
fois ce scénario terminé, les PJ peuvent simplement continuer le
voyage qu’ils s’étaient fixé pour rencontrer le bann qui, dit-on,
serait en quête d’aventuriers. Les mêmes circonstances peuvent
tout aussi bien s’appliquer à des personnages nouvellement créés
qui n’ont donc pas vécu les événements de La malédiction dala-
tienne. Ils ont entendu des rumeurs à propos de la requête du
bann Trumhall et se mettent en route pour en savoir plus. Dans
tous les cas, les événements de la Première partie ont lieu lorsque
les PJ sont sur la route depuis déjà un ou deux jours.
Vous pourriez être tenté de faire en sorte que des PJ nouvellement créés,
et donc vierges de toute aventure, soient originaires de la Ruswold.
Ce n’est pas une bonne idée. Les joueurs pourraient avoir l’impres-
sion que leurs personnages ont été injustement induits en erreur
s’ils découvrent la trahison de Trumhall. Certains joueurs pourraient
soutenir, à raison, que leurs personnages, étant donné leurs connais-
sances de la région, auraient dû au moins se douter que quelque chose
de louche se tramait. De plus, les relations existantes des PJ avec les
PNJ majeurs peuvent compliquer les choses au point de rendre les
événements incohérents. Enfin, la présentation des situations aux PJ,
comme décrites dans la Première, Deuxième et Troisième partie,
s’avérera bien plus compliquée s’ils connaissent déjà la région.
Introductions
Si vous commencez Un bann de trop avec des PJ nouvellement créés,
insistez pour que chaque joueur fasse dès le début connaissance avec
les PJ des autres joueurs. Nul besoin de le faire avant de commencer
à jouer. Lors des premières rencontres, faites en sorte que l’action se
déroule de manière plus lente pour l’adapter à vos besoins. Encouragez
chaque joueur à décrire les actions ordinaires que leur personnage
entreprend – sur la route, autour du feu de camp, dans le campement
de Trumhall – pour que les autres joueurs se fassent une idée de la
personnalité et des particularités de leurs compagnons d’aventure. La
toute première rencontre de l’aventure offre une excellente occasion
pour les joueurs car elle commence lorsque les PJ montent leur camp
et accomplissent les tâches routinières liées à cette activité.
L’instauration d’un roleplay de qualité lors de ces moments plus
paisibles offre deux récompenses. Premièrement, cela incite les
joueurs à toujours réfléchir à la nature et à la personnalité de leur
personnage et à personnaliser toutes leurs actions de manière dyna-
mique et intéressante. Deuxièmement, chaque joueur se familiari-
sera avec les personnages des autres joueurs et s’investira davantage
dans la formation d’un groupe soudé face aux dangers de Thédas.
Mort des PJ
Des PJ peuvent mourir au cours du jeu. Dragon Age est un jeu de
« dark fantasy » où la mort devrait menacer les PJ où qu’ils aillent.
Un bann de trop
Dans Un bann de trop, trois rencontres en particulier représentent
un danger mortel. Ces trois rencontres se situent vers la fin de
l’aventure. La première met en scène le moment où les PJ tombent
dans une embuscade tendue par les hors-la-loi dans la Quatrième
partie. La deuxième décrit le moment où le groupe prend d’assaut
le camp des hors-la-loi dans la Quatrième partie. La dernière se
situe dans la Cinquième partie, si les PJ sont amenés à affronter,
armes en main, le bann Trumhall ou l’apostat qui le domine.
Quand des PJ meurent, essayez de maintenir les joueurs impli-
qués dans l’histoire s’ils veulent continuer à jouer. Ceci dit, si
les joueurs concernés préfèrent rentrer chez eux ou assister en
simple spectateur au reste de la session, il n’y a aucune raison de
les en empêcher.
Si vous avez décidé d’intégrer l’intrigue secondaire optionnelle
impliquant d’autres aventuriers (voir La concurrence), un joueur
dont le PJ est mort peut accepter de jouer ces trois PNJ en même
temps, qu’ils se soient alliés ou non avec les PJ (et même si avez
déjà décidé de ne pas inclure cette intrigue secondaire, la mort
d’un PJ pourrait vous faire changer d’avis).
Il est également facile d’intégrer un nouveau PJ à n’importe quel
moment ou presque au cours de l’aventure. Un nouveau PJ ayant
entendu dire que Trumhall cherchait des aventuriers pour accom-
plir une quête pourrait apparaître à n’importe quel moment et
se joindre au reste des aventuriers qui, après tout, viennent de
perdre l’un des leurs et auront probablement besoin de renfort.
Une fois le groupe de PJ dans la forêt de Bréciliane lors de la
Quatrième partie, l’introduction d’un nouveau PJ peut poser
problème. C’est le seul passage de l’aventure où cette compli-
cation apparaît. Cependant, comme la plupart des rencontres
dangereuses se déroulent pendant ou après cette partie, cela
ne risque pas de devenir un problème trop important. Vous
pouvez ainsi simplement attendre que les PJ sortent de la forêt
pour introduire un nouveau personnage. Toutefois, si nécessaire,
vous pouvez introduire un nouveau PJ de manière astucieuse en
considérant qu’il est un prisonnier des bandits. Il sera alors prêt à
rejoindre les PJ dans leur quête dès sa libération.
Il y a un petit risque qu’un PJ malchanceux ou stupide trouve la
mort lors de la Deuxième partie, après l’attaque contre les chariots
de ravitaillement de Valdur Krole. Vous disposez de deux options
si ce risque vous semble probable. D’un côté, vous pouvez retenir
secrètement vos coups en modifiant le résultat des dés par-devers
les joueurs pour ne pas provoquer la mort d’un PJ et réserver les
risques réels de mort pour les futures rencontres plus périlleuses
ou vous pouvez simplement appliquer les conséquences des jets
de dés sans modifier leurs résultats. Cette dernière approche
confère deux avantages. Premièrement, elle met en évidence la
sinistre brutalité de Thédas où les événements peuvent violem-
ment déraper en toutes circonstances. Deuxièmement, cela incite
les joueurs à rester soudés pour augmenter leurs chances de
survie. Les hors-la-loi ont fait couler leur sang et les héros survi-
vants seront ainsi doublement motivés par l’élimination défini-
tive de la menace que représente la Main du carnage.
Intrigues
secondaires optionnelles
Les trois sections suivantes proposent des intrigues secondaires
optionnelles que vous pouvez inclure dans Un bann de trop. Vous
pouvez décider d’en inclure aucune, quelques-unes ou toutes à
la fois.
27
 Des intrigues dans l’intrigue
Si l’intrigue secondaire concernant Dealia n’est pas suffisam-
ment complexe, n’hésitez pas à ajouter quelques ombres au
tableau :
• Les joueurs pourraient supposer que la fille d’un
propriétaire de taverne ne possède aucune compétence
utile pour l’aventure, mais ce n’est pas le cas. En réalité,
elle maîtrise des compétences dignes d’un voleur
(1er niveau) sans avoir reçu aucune formation formelle.
• Dealia pourrait raisonnablement remplacer un personnage
en milieu d’aventure s’il meurt avant la Troisième partie
ou pendant la Quatrième partie. Dans ce dernier cas,
vous pouvez dire que Dealia a suivi discrètement les PJ à
travers la sombre et dangereuse forêt, ce qui prouve avec
certitude ces compétences de voleuse !
• Même si les PJ parviennent à quitter Logerswold sans
emmener Dealia avec eux, si l’un des héros masculins
termine dans son lit, il pourrait avoir un choc si son
groupe revient à Logerswold quelques mois plus tard et
découvre que la jeune femme est enceinte.
Chaque intrigue est presque complètement indépendante, c’est-
à-dire qu’elles ont peu d’impact sur les autres éléments de l’aven-
ture, que vous décidiez de l’intégrer ou non.
Évidemment, chaque intrigue secondaire risque de légèrement
compliquer la gestion du jeu et de rallonger le temps nécessaire
pour terminer le scénario.
Inutile de décider à l’avance d’intégrer ou non une ou plusieurs
intrigue(s) secondaire(s) dans l’aventure. Rien ne vous empêche
d’ajouter une intrigue secondaire en cours de jeu après le début
de l’aventure. S’il vous vient soudainement l’envie, pendant que
les PJ négocient avec le bann Trumhall par exemple, d’augmenter
l’aspect théâtral et stimulant de la scène, un deuxième groupe
d’aventuriers pourrait faire son entrée afin de couper l’herbe sous
le pied des PJ et amoindrir leurs arguments ; cela vous donne
ainsi l’occasion d’introduire à l’improviste le groupe d’aventu-
riers concurrents de l’intrigue secondaire La concurrence.
Intrigue secondaire : la concurrence
Les PJ sont arrivés dans la Ruswold car, d’après les rumeurs enten-
dues un peu partout dans le pays, le bann Trumhall requérait les
services d’aventuriers. Il n’y a pas de raison que les PJ soient les
seuls à avoir entendu ces rumeurs et à chercher gloire et fortune.
Cette intrigue secondaire introduit un groupe de trois PNJ aventuriers
– un mage, un guerrier et une voleuse – qui arrivent dans la région à
peu près au même moment et pour les mêmes raisons que les PJ.
En fonction de la personnalité de vos joueurs et de leurs PJ, ainsi que
de la façon dont ces PNJ apparaissent dans l’histoire, ces concurrents
pourraient devenir des obstacles ou des alliés. Pour rendre l’histoire
un peu plus imprévisible, ils pourraient passer d’une catégorie à
l’autre – et inversement ! – au cours de l’aventure. La personnalité
de ces PNJ est intentionnellement neutre en termes d’hostilité et de
bienveillance générales pour que chaque option reste cohérente.
Ainsi, chaque PNJ est doté d’une personnalité proche de celle d’un
humain, mais il peut facilement devenir bienveillant ou hostile en
fonction des circonstances de leur apparition dans l’histoire.
Les profils des concurrents sont livrés dans la section PNJ majeurs.
28
Intrigue secondaire :
une jeune admiratrice
Liwis est le propriétaire du Signe de l’arbre florissant, la taverne
de Logerswold. C’est un habitant influent dont l’épouse a été
violée et tuée par les hors-la-loi avant l’élection du bann Trumhall.
En fait, Liwis – en tant qu’habitant très influent de Logerswold –
a joué un rôle important pour que l’élection radicale du bann
Trumhall ait lieu et que l’homme resécurise la région.
Dealia, la fille de Liwis qui sort à peine de l’adolescence, a elle
aussi été affectée par la tragédie. Elle aurait pu se contenter de
vivre à Logerswold jusqu’à la fin de sa vie et gérer le Signe à la
suite de son père, mais elle veut devenir une aventurière afin que
justice soit faite dans la région. Elle ne veut pas voir les autres
souffrir comme elle et sa famille ont souffert.
Naturellement, Liwis n’acceptera pas ce genre de choses. Il a déjà
eu sa part de tragédie et refuse catégoriquement que la chair de
sa chair – la seule fille qu’il lui reste – parte explorer des endroits
dangereux et se mette délibérément en danger.
Dealia n’est pas suffisamment courageuse – du moins, pas
encore – pour simplement fuguer en pleine nuit. Mais l’arrivée
d’un groupe d’aventuriers en ville ravive ses visions idéalistes et
pourrait lui offrir l’occasion rêvée de partir à l’aventure.
Le plan de Dealia, à supposer qu’elle en ait un, consiste à séduire
un PJ masculin pour l’attirer dans son lit puis le convaincre
de l’emmener avec lui lorsque son groupe décidera de quitter
le village. Un PJ féminin fera l’affaire s’il n’y a aucun homme
dans le groupe (sexuellement parlant, les femmes n’attirent pas
particulièrement Dealia, mais elle est prête à faire semblant pour
atteindre son objectif).
Un PJ séduit éprouvera des difficultés à négocier avec cette fille
passionnée lorsqu’il s’agira de discuter de son envie d’accom-
pagner le groupe hors de la Ruswold, mais si son père apprend
qu’elle couche avec un aventurier, la situation pourrait devenir
encore plus tendue. D’un côté, Liwis veut à tout prix que les
hors-la-loi soient traduits en justice. Mais de l’autre, l’honneur
– et la sécurité ! – de sa fille sont en jeu. Liwis est un habitant
de Logerswold apprécié et persuasif. Les autres villageois auront
tendance à suivre ses opinions et à l’aider en cas de besoin.
Intrigue secondaire : l’employé aigri
Le bûcheron le plus prospère de la région s’appelle Trewin. Il
travaillait autrefois dans la forêt, mais il s’est découvert un don
pour les affaires, ce qui lui a permis de développer une entreprise
prospère qui lui évite les travaux laborieux. Au fil du temps, il est
devenu une sorte de « baron » du bois : il embauche des bûcherons
et exporte le bois vers toutes les régions voisines de la Ruswold.
Avant la réussite de Trewin, un autre autochtone, Ansel, a monté
une affaire similaire, avec moins de succès. Au bout d’un certain
temps, l’entreprise de Trewin faisait de l’ombre à celle d’Ansel.
Voyant là l’occasion d’un profit plus important s’il parvenait à
absorber l’entreprise d’Ansel au lieu d’engager une guerre commer-
ciale absurde, Trewin a proposé à Ansel le rachat de son affaire et
son embauche. Ils sont parvenus à un accord il y a quelques années.
La vie relativement facile à laquelle Ansel aspirait n’a jamais pu
se concrétiser car c’est à peu près à la même période que les hors-
la-loi de la Main du carnage ont commencé à rudoyer les habitants
de la Ruswold. Sa vie ne s’est pas améliorée sous la direction de
Trewin, bien au contraire. La quantité de bois coupé dans la forêt
Un bann de trop
s’amoindrissait de jour en jour et les bénéfices dégagés par la vente
suivaient la même pente descendante. D’après le contrat rusé, mais
juste avec Trewin, Ansel touche principalement des primes grâce
aux succès des comptes sous sa responsabilité. Ansel éprouve une
certaine rancune depuis la diminution puis l’arrêt complet de la
coupe de bois dans la forêt depuis déjà plusieurs semaines.
Ansel en veut à Trewin, même s’il n’a pas vraiment de raison
pour cela. Il dira à ceux qui veulent bien l’écouter qu’il ne peut
plus travailler à cause de la mauvaise gestion – parfois réelle,
mais aussi imaginaire – de l’entreprise de Trewin. Puisqu’il ne
travaille pratiquement plus depuis que le bois ne peut plus sortir
de la forêt, il a plein de temps libre pour faire part de son dégoût
à ceux qui veulent bien l’écouter… comme les personnes récem-
ment arrivées en ville, c’est-à-dire les PJ.
Le véritable problème, c’est qu’Ansel est un individu plutôt
convaincant. Ses mensonges sont plausibles, surtout pour des
nouveaux venus. Ansel a pour objectif la rupture du contrat
convenu avec Trewin pour regagner son indépendance. C’est
irréfléchi, mais c’est ce qu’il veut.
Ansel veut convaincre les PJ de soutenir sa cause et de l’exposer au
bann Trumhall dans l’espoir que celui-ci intervienne en invalidant
le contrat. Même si une telle intervention n’est techniquement pas
dans les attributions d’un bann – en Férelden, l’autorité d’un bann
se résume essentiellement à la protection des tenanciers libres de sa
région – Ansel a l’impression que le bann, en tant que chef et représen-
tant moral de la communauté, obligera Trewin à annuler le contrat.
Si vous décidez d’intégrer cette intrigue secondaire, vous pouvez
jouer Ansel comme un individu sournois, mais incompétent ou
comme quelqu’un de rusé et malveillant, avec toutes les nuances
intermédiaires qui vous conviennent. Il peut être une source
de désinformation agaçante ou un dangereux saboteur qui fait
chanter les PJ afin qu’ils « confirment » la « mauvaise gestion »
de Trewin devant le bann.
Ansel est cependant incapable de faire du mal aux habitants de
Logerswold. Ainsi, malgré sa rancune et sa révolte, il n’ira pas jusqu’à
tenter d’embaucher les aventuriers pour qu’ils assassinent Trewin.
Soyez souple & réactif
Un dernier conseil d’ordre général : en menant Un bann de trop,
vous devez réagir rapidement aux actions que souhaitent entre-
prendre les joueurs. Les expériences les plus réjouissantes d’un
jeu de rôle sur table naissent souvent lorsque les joueurs ont
l’impression de pouvoir agir à leur guise et que vous ne limitez
pas leurs choix. En effet, si vous les laissez agir à leur guise, les
joueurs peuvent faire ce qu’ils veulent et explorer les endroits
qui les intéressent. Mais si vous limitez leurs choix, ils ne pour-
ront aller qu’aux endroits que vous leur indiquez sans avoir
l’occasion d’ignorer les choses qui ne les intéressent pas ou de
s’adonner aux activités secondaires qui les amusent.
En termes concrets, cela signifie qu’il n’est pas nécessaire que
les PJ explorent le moindre recoin ni ne découvrent toutes les
nuances de chacune des rencontres. Laissez plutôt aux joueurs
prendre des initiatives. Passez à la suite dès qu’ils le veulent ! Ils
pourront toujours revenir en arrière si d’autres découvertes les
incitent à penser qu’ils ont raté quelque chose d’important. De
la même manière, ne vous sentez pas obligé de jouer toutes les
rencontres ou de les jouer dans l’ordre indiqué.
Gardez ceci en tête : tant que vous et les joueurs vous amusez,
c’est que vous êtes un bon meneur de jeu.
Un bann de trop
PREMIÈRE PARTIE
Investis d’une mission
La Première partie commence lorsque les PJ sont sur la route
et viennent juste d’entrer dans la vallée de la Ruswold, ce qui
les rapproche enfin de leur destination. Ils sont épiés pendant
qu’ils se reposent dans leur campement et rencontrent probable-
ment un groupe de trois hommes d’armes autrefois au service de
Valdur Krole, mais aujourd’hui désœuvrés et aigris. L’un d’eux
prend mal le comportement d’un PJ et le défie un duel.
Le lendemain, les aventuriers, en route vers Logerswold, croisent
une patrouille d’hommes au service du bann Trumhall. Ces
hommes leur exposent la situation actuelle pendant qu’ils les
accompagnent à cheval vers le camp de Trumhall. Enfin, les PJ
rencontrent le bann qui les charge d’une mission : débusquer et
éliminer les hors-la-loi de la Main du carnage.
Site : la vallée de Ruswold
La vallée de la Ruswold, communément nommée « la Ruswold »,
rassemble des terres arables de qualité à l’ouest et une épaisse forêt à
l’est. L’orée de la forêt de Bréciliane traverse la vallée du nord au sud.
La Ruswold est traversée par une route bien entretenue et
surveillée permettant le transport du bois depuis la forêt vers
les grands fiefs bannerets à l’est. Cette route est quadrillée par
de nombreux chemins et pistes empruntés par les autochtones à
pied, en mule, à cheval ou en chariot. Le plus grand cours d’eau
de la région s’écoule depuis le nord-est vers le sud-ouest et se
déverse finalement dans un marais plat et bas dans la forêt. C’est
au bord de cette rivière, qui traverse également Logerswold, que
le bann Trumhall a établi son campement.
Logerswold est le seul endroit de la Ruswold où vit une popula-
tion importante. C’est la principale zone de transit pour le bois
coupé dans la forêt et exporté vers l’est, mais aussi le lieu du
marché hebdomadaire où les fermiers de la région se retrouvent
pour vendre leurs marchandises.
Valdur Krole, le bann évincé, possède un manoir fortifié et facile-
ment défendable au sud de Logerswold.
Scène 1
Épiés en pleine nuit
RENCONTRE D’EXPLORATION
Pendant que les PJ se reposent dans leur campement pour
la nuit, trois hommes d’armes autrefois au service de
Vladur Krole s’en approchent pour chercher la bagarre.
Vous avez voyagé ensemble dans la campagne féreldienne pendant
plusieurs jours et avez entendu des rumeurs selon lesquelles le
bann qui protège la vallée de la Ruswold a besoin d’observateurs
attentifs et de bons guerriers pour gérer une menace récemment
surgie de la forêt de Brécéliane. Vous venez justement d’entrer
dans la Ruswold, mais il paraît évident que vous n’atteindrez pas
le village de la vallée avant la tombée de la nuit, même si vous
accélérez la cadence. Vous décidez donc de vous arrêter pour
monter le camp sur une butte près de la route principale.
Comment installez-vous votre campement et que faites-vous ?
29
 À moins que les PJ souhaitent éviter les grandes routes, ils se retrouvent
en train de camper près de celle qui mène dans la vallée de la Ruswold,
comme indiqué dans la description ci-dessus à lire à voix haute. Il fait
doux, mais les nuits ont tendance à se rafraîchir dernièrement.
Demandez aux joueurs de décrire comment est agencé leur
campement et d’en dessiner un croquis s’ils le souhaitent.
Allument-ils un feu pour préparer le repas et bénéficier d’un peu
de chaleur ? Explorent-ils rapidement les environs ? Montent-ils
la garde pendant la nuit ? Gardez toutes leurs réponses en tête
pendant que vous lancez cette rencontre et préparez la suivante.
Incitez les PJ à interagir entre eux, surtout si c’est la première
fois que leur groupe se lance dans une aventure. Essayez d’aider
les joueurs à intégrer l’historique et les particularités de leurs
personnages pendant qu’ils montent leur campement et effec-
tuent les tâches routinières. Les personnages avec certains histo-
riques (comme le Cercle) ne sont probablement pas habitués aux
corvées liées au campement (ou s’ils ont même envie d’y parti-
ciper), les personnages qui préparent de bons repas sont proba-
blement choyés, et ainsi de suite.
À l’approche du crépuscule, trois hommes d’armes autrefois au
service de Valdur Krole s’approchent du camp. Ils ne prennent pas
de précautions particulières pour se cacher, mais ne révèlent pas pour
autant leur présence. Si un ou plusieurs PJ s’éloignent du camp, quelle
qu’en soit la raison – pour chasser ou pour aller chercher de l’eau, par
exemple – vous pouvez décider de jouer cette rencontre une fois ceux-ci
partis. Vous pourrez ainsi faire en sorte que cette rencontre paraisse
plus dangereuse, étant donné que les PJ sont moins nombreux, mais
certains joueurs ne pourront rien dire ni faire pendant la rencontre.
30
Au moment où les hommes d’armes approchent, demandez aux
PJ des tests de Perception (Vue ou Ouïe) opposés aux tests de
Dextérité (Discrétion) des hommes d’armes. Ne faites qu’un seul
test pour l’ensemble des trois hommes d’armes, mais demandez
à chaque PJ qu’il fasse son propre test de Perception.
Si un ou plusieurs PJ remportent le test contre les hommes
d’armes, le degré de leur réussite – indiqué par le résultat du dé
Dragon – détermine la distance qui sépare les hommes d’armes
du campement au moment où les PJ repèrent leur présence. Un
résultat d’un ou deux signifie qu’ils sont presque dans le campe-
ment, tandis qu’un résultat de cinq ou six suppose que les intrus
sont vus ou entendus à une certaine distance.
Si les PJ ne parviennent pas à repérer les hommes d’armes en
approche, ceux-ci les observent suffisamment longtemps pour
confirmer leurs soupçons : les PJ sont effectivement des aven-
turiers ayant répondu à l’appel du bann Trumhall pour entre-
prendre la quête qu’il compte leur confier. Ils révèlent ensuite
leur présence en avançant vers le campement des PJ.
Les hommes d’armes interagissent avec les PJ sans objectif précis
en tête. Ils ont simplement l’intention d’exprimer ouvertement
leur amertume en se plaignant du manque de travail et d’argent.
Pour être tout à fait juste, ils cherchent la bagarre.
Si les PJ repèrent les hommes d’armes et leur demandent pourquoi
ils les espionnent « en douce », les hommes d’armes prennent la
remarque pour un affront car ils ne sont pas du genre à faire les choses
« en douce ». À moins que les PJ prennent bien soin de ne dire rien dire
d’offensant, les hommes d’armes continuent de prendre la mouche
Un bann de trop
à la moindre occasion jusqu’à ce que l’un d’eux profite du premier
prétexte pour défier l’un des PJ en duel et défendre son honneur.
Si les hommes d’armes n’ont pas été repérés avant d’entrer dans le
campement ou si les PJ se sont montrés amicaux envers eux quand ils
les ont repérés, les aventuriers peuvent tenter d’engager une conversa-
tion utile avec eux. Ces hommes connaissent la plupart des événements
récents qui se sont déroulés dans la région. Naturellement, ils donnent
une tournure négative à l’apparition récente de Trumhall et ont de
nombreux arguments qui expliquent pourquoi Krole et ceux à son
service n’ont pas pu repousser les hors-la-loi de la Main du carnage
quand Krole était encore bann et qu’ils avaient pour mission la protec-
tion de la Ruswold. Si l’un ou l’autre de ces arguments est mis en doute
ou si les hommes d’armes ont l’impression que les PJ doutent de leur
honneur ou de leur compétence, l’un d’eux défie en duel le PJ offensant.
Si les PJ se montrent exceptionnellement courtois ou font preuve
d’un calme sans faille malgré leurs provocations, ils peuvent
réussir à gagner le respect, certes réticent, des hommes d’armes.
Ceux-ci ne veulent pas passer la nuit avec les PJ dans leur campe-
ment (leur propre campement n’est pas loin et c’est là-bas qu’ils
vivent depuis déjà un peu plus d’une semaine), mais une interac-
tion positive avec ces hommes peut aider les PJ quand ils intera-
giront avec les hommes de Krole dans la Deuxième partie.
Scène 2
Honneur bafoué
RENCONTRE DE COMBAT
L’un des PJ doit combattre un homme d’armes agressif qui
souhaite laver son honneur.
En partant du principe qu’un des hommes d’armes, qui s’est
rapproché du campement des PJ, a réussi à provoquer un ou
plusieurs PJ ou si les PJ ont engagé le combat sans provocation
préalable, cette rencontre implique un duel (au minimum) entre
l’un des hommes d’armes et l’un des PJ.
Si vous avez joué la rencontre précédente, quand un ou plusieurs PJ
n’étaient pas au campement, la préparation de ce duel – les partici-
pants se débarrassent de l’équipement superflu, un cercle de terrain
dégagé est tracé sur le sol – est le bon moment pour qu’ils reviennent.
Avant le début du combat, soyez très clair avec les joueurs en ce
qui concerne les hommes d’armes : aucun n’a l’intention de mourir
lors de cette confrontation. Les nouveaux joueurs de jeu de rôle ont
parfois l’impression que toutes les rencontres de combat se terminent
inévitablement par la mort de tous les membres d’un camp ou de
l’autre. Toutefois, dans le cas qui nous intéresse et d’après ce que
les PJ savent du Férelden, le premier sang versé mettra fin à ce duel.
Pour connaître cette information, les PJ pourraient faire un test
de Ruse (Connaissances des cultures) ND 9 avant la fin des
provocations et le début du duel. Par ailleurs, vous pouvez vous
assurer que les joueurs sont informés de cette convenance au
cours du dialogue. Par exemple, si un homme d’armes défie les
PJ et que l’un d’eux répond quelque chose comme « Je relève ce
défi ! », l’homme pourrait répondre « Au premier sang, alors ! »
Veillez à faire monter la tension lors de la phase de préparation
du duel de cette rencontre. Même si vous et le joueur du PJ défié
êtes prêts à déterminer leur initiative pour commencer le duel,
vous pouvez augmenter la tension de la situation en repoussant
le moment du jet aussi longtemps que possible pendant que les
duellistes se préparent, en vérifiant que leur ceinture est bien
fermée, en échangeant des bravades et en décomptant les secondes
Un bann de trop
HOMMES D’ARMES
Attributs (Compétences)
-1 Communication
2 Constitution (Endurance)
0 Dextérité (Discrétion)
2 Force (Lames lourdes)
-1 Magie
0 Perception (Vue)
0 Ruse (Connaissances de la nature)
1 Volonté
Rapidité Santé Défense Score d’armure
8 (10)* 25 12 (10)** 4
Arme Jet d’attaque Dégâts
Épée longue +4 2d6+2
Poing +0 1d3+2
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Désarmement et Premier sang (voir plus loin).
Talents : Combat à deux mains (novice), Combat à une arme et
bouclier (novice) et Port d’armure (compagnon).
Groupes d’armes : Haches, Bagarre, Lames lourdes et Lances.
*Sans armure **Sans bouclier
Équipement : Armure de mailles légère, épée longue, dague.
Trois hommes d’armes et anciens partisans de Valdur Krole.
Ils se nomment Bron, Lervis et Roth.
marquant le début du duel. Demandez aux PJ de quelles façons
ils se préparent. N’en faites pas trop toutefois. Vous ne voulez pas
retarder trop longtemps l’inévitable au point que plus personne
ne trouve excitant le duel une fois celui-ci engagé.
À moins que l’un des PJ ne prépare une entourloupe, seuls les
deux participants au duel font leur jet d’initiative.
Même si vous avez l’habitude d’utiliser un tapis quadrillé pour
représenter les combats, une telle installation n’est pas nécessaire
pour ce duel.
Sauf circonstances particulières, les duellistes commencent le
combat avec la ou les armes de leur choix en main, à une distance
suffisante – disons 4 mètres – pour que le personnage qui agit
en premier puisse utiliser l’action charger dès le début du duel.
Les duellistes combattent en appliquant les règles de combat habi-
tuelles. Ils frappent et parent jusqu’à ce que l’un d’eux inflige une bles-
sure d’où s’écoule du sang. Une attaque infligeant cinq points de dégâts
au moins (après avoir appliqué l’armure de la cible) est suffisante.
Un personnage peut utiliser l’exploit spécial Premier sang pour
n’infliger aucun dégât, mais en faisant couler le sang par le
biais d’une frappe particulièrement humiliante (par exemple,
en infligeant une longue estafilade sur la joue de l’adversaire).
Cet exploit désigne sans hésitation le personnage qui l’accomplit
comme vainqueur et humilie également son adversaire.
Nouvel exploit
PP Exploit
Premier sang : le personnage fait couler le sang en
4 infligeant un coup particulièrement humiliant, mais
sans infliger de réels dégâts.
31
 Les attaques à distance sont mal vues lors d’un duel ; un test de Ruse
(Connaissances des cultures) ND 9 permet de connaître cette coutume.
Celui qui fait couler le premier sang avec une attaque à distance obtient
au minimum le mépris de l’homme d’armes vaincu et une mauvaise
réputation dans la région au fur et à mesure que la rumeur se répand.
Aucun des hommes d’armes n’attaque à distance lors de ce combat.
Si le PJ remporte le duel en respectant les règles, les hommes d’armes
ne sont pas fous de joie, mais réagissent honorablement. Les trois
rassemblent leur équipement et quittent le campement des PJ.
Si le PJ remporte le duel de manière suspecte, les hommes
d’armes quittent également le campement des PJ, mais en les
insultant à propos de leur lignage douteux, voire même en profé-
rant des menaces de vengeance.
Si l’homme d’armes l’emporte, il attend du PJ vaincu qu’il fasse
amende honorable, en présentant ses excuses pour les insultes
ou l’affront à l’origine du duel. Un PJ qui ne veut pas s’excuser se
fait insulter et menacer par les hommes d’armes.
Quelle que soit l’issue du duel, les hommes d’armes finissent
par quitter le campement des PJ et retournent vers le leur pour y
passer le reste de la nuit.
Si les événements
prennent une mauvaise tournure
Si les PJ ne gardent pas leur calme – s’ils attaquent et tuent les
trois hommes d’armes, par exemple – faites preuve de jugement
pour déterminer les conséquences de cet acte.
Même si aucun témoin n’est présent lors de ces meurtres, des
patrouilles surveillent tous les jours la route principale et les
corps seront découverts à un moment ou à un autre. Ces hommes
d’armes ne sont pas ce que l’on peut appeler des citoyens exem-
plaires de la Ruswold, mais des hommes libres de Férelden et le
seigneur de la région – ici, le bann Trumhall – a l’obligation de
traduire les criminels en justice.
En fonction des circonstances, les PJ pourraient avoir de la chance
et faire porter la responsabilité de ces crimes aux hors-la-loi.
Scène 3
Les hommes du bann
RENCONTRE D’INTERACTION
Des hommes du bann Trumhall approchent les PJ avant
que ceux-ci n’arrivent au village de Logerswold.
Après avoir levé votre campement dans la matinée, vous
reprenez la route principale qui serpente vers le bas de la vallée.
Au fil de votre avancée vers l’est, les arbres épars forment peu à
peu des bosquets de plus en plus épais.
C’est toujours le matin lorsque vous entendez des chevaux,
probablement une demi-douzaine, qui remontent la route dans
votre direction.
Vous ne voyez pas encore les cavaliers. Que voulez-vous faire ?
Les cavaliers sont des hommes au service du bann Trumhall. Ils
maintiennent l’ordre sur la route principale de la Ruswold en
effectuant des patrouilles quotidiennes dans la région. Ils ne font
rien pour dissimuler leur présence, car leurs patrouilles quoti-
diennes servent surtout à donner un sentiment de sécurité aux
habitants de la région.
32
Cette rencontre devrait surtout donner lieu à des interactions entre
les PJ et les hommes du bann. Ceux-ci sont des individus raison-
nables, ni extrêmement suspicieux ni dupes. Ils interpellent les PJ
et leur posent des questions sensées à propos de leur voyage et de
leurs intentions. Ils sont suffisamment intelligents pour tirer des
conclusions correctes sur les voyageurs en fonction des armes qu’ils
portent et de leur accoutrement et doivent veiller à ce que personne
voyageant sur la route ne représente une menace pour la région.
Si les hommes du bann apprennent que les PJ répondent à la
demande d’aide de leur seigneur pour résoudre les problèmes
dans la forêt de Bréciliane, ils interrompent leur patrouille pour
les escorter afin qu’ils rencontrent Trumhall dans son camp. Les
PJ gagneront ainsi du temps car, sinon, ils ont de fortes chances
de passer d’abord par Logerswold et d’apprendre seulement une
fois sur place où se trouve le camp du bann Trumhall.
Si les PJ mentent aux hommes du bann à propos de leur histoire
ou de leurs intentions, demandez un test de Communication
(Tromperie) opposé au test de Communication (Investigation). Ce
test s’effectue entre le plus communicatif des PJ et un représentant
des hommes du bann pour voir si celui-ci croit ou non au mensonge.
Les hommes du bann n’ont pas de bonus à leur jet, ils ont une
Communication de 0 et n’ont pas la compétence Investigation.
Si les PJ mentent et que les hommes du bann le savent, ils insistent
pour les escorter jusqu’au camp de Trumhall et procéder à un
interrogatoire approfondi.
Si les PJ mentent sans que les hommes du bann ne le sachent, ou
s’ils insistent pour voyager seuls, ils peuvent obtenir sans difficulté
l’itinéraire pour rejoindre le camp de Trumhall.
HOMMES DU BANN
Attributs (Compétences)
0 Communication
0 Constitution
1 Dextérité (Équitation)
2 Force (Lances)
0 Magie
1 Perception (Vue)
0 Ruse
0 Volonté
Rapidité Santé Défense Score d’armure
9 (11)* 33 11 5
Arme Jet d’attaque Dégâts
Pique +4 2d6+2
Poing +1 1d3+2
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Désarmement et Mise à terre.
Talents : Combat à deux mains (novice) et Port d’armure (novice).
Groupes d’armes : Bagarre, Lames lourdes et Lances.
*Sans armure
Équipement : Armure de mailles légère, cheval de selle et lance.
Cinq soldats féreldiens au service du bann Trumhall : Yorle,
Ulruch, Ir, Ward et Pépyn. Deux sont de la région, deux
autres sont arrivés avec Trumhall et sont originaires de la
même région ancestrale et le dernier est un ancien suivant de
Valdur Krole qui ne s’est pas gêné pour soutenir son éviction.
Un bann de trop
Si les PJ tentent de se cacher pour ne pas
que les hommes du bann ne les repèrent,
demandez aux PJ un test de Dextérité
(Discrétion) opposé au test de Perception
(Vue) des hommes du bann. Chaque PJ
effectue un jet, mais n’en faites qu’un seul
pour l’ensemble des hommes du bann.
Ajoutez ensuite +3 à leur jet car ils ont une
Perception de 1 et la compétence de Vue.
Si les PJ se cachent et que les hommes du
bann passent sans les repérer, les PJ peuvent
continuer leur voyage normalement. Ils arri-
veront probablement à Logerswold avant
d’atteindre le camp du bann. Le cas échéant,
passez directement à la Troisième partie : le
village de Logerswold.
Si les PJ se cachent, mais sont repérés, les
hommes du bann engagent la conversation avec
les aventuriers, mais se montrent suspicieux.
Si les aventuriers voyagent ensuite en
compagnie des hommes du bann jusqu’au
camp de Trumhall, ceux-ci n’hésitent pas
à partager avec les PJ les informations
courantes à propos de l’histoire récente de la
Il y a généralement beaucoup d’activités dans le camp durant la
région. Ces hommes estiment que l’élection de Trumhall par les
journée. En plus d’un groupe d’ouvriers qui creusent des trous
libres tenanciers de la région pour protéger leurs terres est une
pour monter la palissade autour du camp, des serviteurs s’oc-
bonne chose.
cupent des animaux, transportent le ravitaillement et pourvoient
Même si les hommes du bann n’expriment pas ouvertement leur aux besoins du site. Le soir, plusieurs hommes avisés du bann
mépris envers Valdur Krole, les PJ devraient remarquer facile- montent la garde et patrouillent autour du camp.
ment, d’après leurs sous-entendus, que cet homme est diffici-
lement appréciable : il est bourru, conservateur et exigeant. De Scène 4
plus, il n’a rien fait en faveur des libres tenanciers de la région
depuis l’élection de Trumhall et son éviction. Ainsi, au lieu d’ac-
cueillir Trumhall dans son modeste manoir, il a verrouillé toutes
Chargés d’appliquer
les issues et laissé le bann et ses hommes livrés à eux-mêmes. la justice du bann
Site : le camp de Trumhall RENCONTRE D’INTERACTION

Les PJ rencontrent le bann Trumhall qui les charge de

En tant que migrant récent, le bann Trumhall vient tout juste de
commencer la construction d’une propriété durable dans la région
(c’est du moins ce qu’il espère). Le site de construction choisi est bon :
c’est une colline à proximité d’une source d’eau potable qui surplombe
de grands champs. Un versant de la colline est escarpé et rocheux,
ce qui permet l’extraction de la pierre nécessaire à la construction de
bâtisses permanentes et une meilleure défense du site.
Trumhall a de grands projets, mais aucune palissade de défense
n’a encore été construite autour du site. La plupart des « bâtisses »
du camp sont, pour l’instant, des tentes. Une structure de bois
a été tout de même construite et abrite les rares partisans que
Trumhall a actuellement les moyens d’employer. Le fait que
Trumhall ait favorisé la construction d’un abri pour ses hommes
au détriment du sien explique le moral élevé de ses partisans.
Le bann Trumhall occupe une grande et robuste tente de
campagne composée de deux zones distinctes – une chambre et
une salle d’audience – abritant quantité de solides meubles en
bois.
Il y a un enclos aux clôtures de bois où sont rassemblés les
animaux domestiques, notamment quelques vaches, plusieurs
chèvres et beaucoup de poulets. Les gens du bann chargés de
s’occuper de ces animaux occupent plusieurs tentes alentour.
débusquer et de vaincre les hors-la-loi de la Main du
carnage, et leur expose les détails de cette mission.
Vous sortez de la forêt et débouchez sur une vaste plaine dotée
d’une petite butte en son centre. Le camp de Trumhall, de toute
évidence en construction car aucune fortification digne de ce
nom ne le protège, abrite beaucoup plus de tentes que de bâtisses
permanentes. Vous ressentez malgré tout la vitalité du lieu. Des
serviteurs s’occupent des animaux, des ouvriers creusent pour
commencer l’édification d’une palissade et des hommes d’armes
font des manœuvres d’entraînement dans la plaine.
Donnez aux PJ l’occasion de faire des choses raisonnables,
comme abreuver leurs chevaux (s’ils en ont), se laver, changer
leurs vêtements et des activités de ce type. Lisez ceci une fois ces
tâches effectuées :
Vous constatez avec surprise que les hommes du bann ne vous
escortent pas vers l’unique bâtisse de bois au sommet de la
butte, mais vers une grande tente de toile pour rencontrer le
bann. L’un des hommes échange quelques mots avec le garde
posté devant l’entrée puis ouvre le rabat pour vous laisser
entrer.

Un bann de trop 33
 Des tapis et de robustes meubles de bois agrémentent l’inté-
rieur peu éclairé. Au bout d’une grande table se tient un homme
mince aux cheveux de jais. « Bienvenue et heureux de faire
votre connaissance ! » dit-il d’une voix forte. « Je suis le bann
Trumhall, seigneur et protecteur de la vallée de la Ruswold. »
Que lui répondez-vous ?

Cette rencontre devrait se composer d’interactions relativement

simples entre Trumhall et les PJ.
Peu de temps après le début de leur discussion, du vin et de la viande
leur sont servis. Ces produits sont plutôt goûteux et bienvenus,
comparés aux rations de voyage et à la nourriture de campement.
Au cours de la conversation, Trumhall transmet les informations
suivantes (sauf si les PJ l’ont déjà interrogé sur les points évoqués) :
• Une bande de hors-la-loi menée par le tristement célèbre
Waldric la Main du carnage vit quelque part dans la forêt de
Bréciliane dans ou à proximité de la vallée de la Ruswold.
Personne ne sait où se trouve leur quartier-général.
• Les hors-la-loi ont déjà harcelé les bûcherons qui travaillent
dans la Ruswold, mais ont récemment fait preuve d’une
ténacité et d’une violence renouvelées.
• Les attaques des hors-la-loi ne suivent aucun plan prévisible.
• Les ressources de Trumhall – en particulier les moyens
financiers qu’il peut investir pour recruter des guerriers
– sont insuffisantes pour qu’il puisse envoyer un nombre
suffisant d’hommes à la poursuite des hors-la-loi dans la
forêt. Il a besoin d’aventuriers capables de voyager léger,
prêts à se rétribuer en pillant les ressources des hors-la-loi et
qui ne sont pas de la région et ne laisseront donc pas derrière
eux des familles dans le besoin s’il leur arrivait malheur.
• Les libres tenanciers ont été victimes des déprédations des
hors-la-loi dans toute la vallée. De nombreuses familles,
surtout celles vivant dans le secteur oriental de la vallée,
ont dû chercher temporairement refuge à Logerswold.
Nombre de ces familles occupent désormais ce qui
ressemble beaucoup à un camp de réfugiés dans l’enceinte
de la demeure de Trewin le bûcheron (voir Troisième
partie : Trewin le bûcheron).
• Tous les bûcherons de la région ont suspendu leurs activités
depuis un mois environ, quand les attaques étaient les plus
violentes. Quoi qu’il en soit, les plus courageux, voyant les
leurs mourir de faim à cause de l’arrêt forcé de leur travail,
sont revenus, il y a une semaine environ, vers le principal
camp des bûcherons dans la forêt malgré les objections
de Trumhall et de Trewin. Trumhall savait – et l’a dit sans
détour – qu’il ne pourrait pas protéger ces hommes. Il leur
a vivement conseillé d’attendre la venue d’aventuriers qui
pourraient au moins investir le camp de bûcherons pour
en faire une base d’opérations et de là, partir traquer les
hors-la-loi. Ils pourraient alors se joindre aux combats au
cas où le camp serait attaqué. Pour nombre de bûcherons,
cependant, c’était ça ou mourir de faim ; ils ont donc pris le
peu d’armes dont ils disposaient et sont retournés au camp.
Personne n’a eu de leurs nouvelles depuis. Trumhall ne sait
pas s’ils sont morts ou vivants, mais craint le pire.
• Le camp de bûcherons est un bon endroit pour commencer la
recherche d’indices sur l’endroit où se cachent les hors-la-loi.
• Les aventuriers trouveront presque toutes les commodités
dont ils pourraient avoir besoin, et peut-être de l’aide, à
Logerswold, auprès des libres tenanciers.

34 Un bann de trop
Si les PJ semblent hésiter à accepter cette mission, étant donné
le maigre soutien que Trumhall peut leur offrir et sans connaître
l’éventuelle récompense qui pourrait leur revenir, le bann se décar-
casse pour leur offrir tout le confort et toutes les ressources de son
campement, maintenant et à l’avenir. Ses artisans peuvent réparer
leur équipement, leur fournir nourriture et vin, et ainsi de suite. Il
leur explique également qu’il ne sera pas toujours ce nouveau bann
obligé de vivre dans des tentes sans même une palissade pour le
protéger. Des aventuriers comme eux peuvent facilement imaginer
les avantages qu’ils pourraient tirer à l’avenir s’ils nouent des liens
durables avec la Ruswold, poursuit-il. Si rien y fait pour obtenir
leur accord, il leur propose une récompense d’un maximum de
80 pièces d’argent chacun, payable en une année (il proposera une
somme inférieure au début de l’éventuelle négociation).
Le moment est approprié pour informer les PJ des dernières
rumeurs – ou des faits – à propos de l’intrigue secondaire de La
concurrence. Ces aventuriers concurrents peuvent arriver au beau
milieu de l’audience des PJ avec Trumhall. Sinon, l’un des ouvriers
de Trumhall peut avertir les PJ qu’un autre groupe d’aventuriers
est récemment venu dans le campement. Toutefois, si vous intro-
duisez ici cette intrigue secondaire, veillez à l’utiliser pour inciter
les PJ à agir (« Dépêchons-nous si nous voulons nous emparer en
premier des trésors des hors-la-loi ! ») et non à abandonner (« Nous
n’avons plus rien à faire ici – ces aventuriers sauveront ces gars. »).
À un moment ou à un autre durant cette rencontre, Queue-noire,
le mastiff mabari du bann, sort de la chambre à l’arrière de la
tente. Auparavant, au cours de la conversation, demandez aux
PJ un test de Perception (Ouïe) opposé au test de Dextérité
(Discrétion) de Queue-noire. Celui-ci bénéficie d’un bonus
de +5 à ce test, grâce à sa Dextérité de 3 et à sa compétence de
Discrétion. Il est fort probable que personne n’entende le chien
parfaitement capable de se déplacer discrètement. Et c’est préfé-
rable ; les PJ seront ainsi complètement pris au dépourvu et se
douteront que le bann Trumhall a plus d’un tour dans son sac.
À part surprendre les PJ lors de son apparition (en partant du prin-
cipe qu’aucun d’eux ne l’entend entrer), Queue-noire ne fait rien de
douteux. Il observe simplement un instant les PJ, renifle peut-être
un ou deux d’entre eux si leur apparence est étrange ou inquié-
tante, puis retourne à pas feutrés près de Trumhall et s’assied à côté
de lui pour écouter la fin de la conversation. Pendant cette scène,
Trumhall s’amuse de l’éventuelle surprise des PJ et explique que
Queue-noire l’accompagne depuis déjà un certain temps.
(Bien entendu, Queue-noire est en réalité le mage apostat trans-
formé qui domine l’esprit de Trumhall et contrôle ses actions. Il
écoute la conversation pour savoir ce que les PJ ont l’intention
de faire et pour les aider, si nécessaire, à se débarrasser des hors-
la-loi maintenant qu’il n’a plus besoin d’eux.)
Vous trouverez les profils du bann Trumhall et de Queue-noire
dans la section consacrée aux PNJ majeurs.
Questions & Réponses
Le bann Trumhall est prêt à répondre aux questions suivantes
posées par les PJ. Ils n’abordent toutefois pas ces sujets si les PJ
ne le font pas eux-mêmes.
« Nous avons entendu dire que vous étiez récemment arrivé dans
la Ruswold. »
C’est vrai, le domaine de ma famille se trouve à quelques
jours de la Ruswold. Je suis le quatrième fils de la fratrie et je
dois donc trouver ma place dans ce monde. J’ai entendu dire que
Un bann de trop
Autres individus du campement
Si les PJ veulent parler à d’autres personnes du campement,
voici une courte liste de personnages, avec leur nom et leur
personnalité brièvement résumée :
Root : un garçon de cuisine aux yeux clairs et prêt à apporter
son aide (dans la mesure de ses maigres moyens) en échange
d’une histoire.
Boder : un ouvrier très enrhumé qui fait son possible pour
éviter les corvées.
Tryshe : une femme qui s’occupe de la tente et des biens de
Trumhall.
les habitants de cette vallée avaient grand besoin de guerriers
aguerris et je suis donc venu ici pour voir si je pouvais apporter
mon aide. Il semble que le destin m’a réservé une place ici.
« Qu’avez-vous contre Krole ? »
Rien du tout. Ce n’est pas moi, mais les libres tenanciers
de Logerswold qui ont choisi qui était le plus à même de les
défendre et de les protéger. Ceci dit, je dois bien admettre que
la seule relation que j’ai eue avec lui était plutôt déplaisante et
qu’elle aurait pu s’améliorer s’il avait autorisé mes hommes et
moi-même à loger dans son manoir, au moins temporairement.
« N’est-ce pas à vous de débarrasser la région de ces bandits ? »
Bien entendu ! (Il rit). Pourquoi sinon aurai-je lancé un
appel à l’aide dans toute la région et serai-je en train de traiter
avec vous en ce moment même ?
« Pourquoi ne rassemblez-vous pas l’ensemble de vos hommes
pour partir traquer ces hors-la-loi dans les bois ?»
La forêt est le territoire où sévit la Main du carnage. Nous
n’avons pas assez d’hommes pour couvrir cette superficie et, si
c’était le cas, le village et la route principale seraient laissés sans
protection. Et si c’était un leurre pour nous attirer dans un piège ?
Les femmes et les enfants de Logerswold seraient massacrés.
« Pouvez-vous détacher dès à présent quelques hommes pour
nous aider ? »
J’aimerais bien, mais nous sommes trop peu nombreux.
« Quelle sera notre récompense, à l’exception des butins ? »
La gloire de servir la cause de la justice en Férelden !
« Enverrez-vous plus d’hommes une fois que nous aurons
débusqué les hors-la-loi ?»
Trouvez-les et je prendrai ma décision à ce moment-là. Mais
gardez ceci à l’esprit : tous les hommes que j’enverrai veulent
une part égale du butin. Mais si vous souhaitez affronter les
bandits seuls, toutes les récompenses seront à vous.
Des secrets dévoilés trop tôt
Veillez à ne pas donner aux PJ l’occasion de découvrir le secret
sur la corruption du bann Trumhall ou sur la véritable nature de
Queue-noire dès leur première rencontre avec le bann. À moins
qu’ils ne soient extrêmement paranoïaques et que vous vous
sentez capable d’improviser pour le reste de l’aventure, il vaut
35
 mieux que les PJ découvrent des indices et émettent des soup-
çons lors des rencontres suivantes.
Il est complètement possible que des joueurs malins qui posent
la question habituelle « À qui profite le crime ? » commencent
à suspecter une alliance entre Trumhall et les bandits. Vous ne
pouvez évidemment pas éviter ce genre de spéculations, alors
n’essayez même pas. Gardez simplement le silence pendant que
les joueurs discutent entre eux de cette éventualité.
Résolution des problèmes
À la fin de cette Première partie, les PJ devraient avoir rencontré
le bann Trumhall et savoir exactement ce qu’ils doivent accom-
plir : entrer dans la forêt de Bréciliane, trouver la Main du carnage
et sa bande de hors-la-loi et faire le nécessaire pour éliminer la
menace qu’ils représentent.
Les rencontres menant à celle des PJ avec le bann sont simples.
Elles peuvent aboutir à différents résultats (par exemple, les PJ
peuvent ne pas combattre les hommes d’armes autrefois au
service de Krole). Cependant, tant que les aventuriers finissent par
rencontrer le bann Trumhall et par accepter sa mission, l’itinéraire
qu’ils prennent pour en arriver là n’a pas vraiment d’importance.
Si les PJ se cachent pour ne pas se faire repérer par les hommes du
bann lors de la rencontre 3, ils peuvent trouver le campement de
Trumhall par leurs propres moyens en réussissant, pourquoi pas, un
test de Perception (Pistage) ND 11, ce qui leur permet de trouver le
bon chemin qui bifurque au nord de la route principale. Sinon, ils
peuvent suivre la route principale et atteindre d’abord Logerswold.
Dans ce cas, passez directement à la Troisième partie : le village de
Logerswold, puis revenez à la Première partie pour jouer la rencontre
avec le bann. Veillez toutefois à ce que les PJ rencontrent le bann avant
de s’enfoncer dans la forêt. En fait, tout le monde ou presque au
village peut leur dire où se trouve le campement de Trumhall.
Si vous intégrez l’intrigue secondaire, La concurrence, les
dernières rencontres de la Première partie offrent une bonne
occasion d’annoncer les prémisses de l’implication d’autres
aventuriers. Les hommes du bann peuvent révéler (et le bann
Trumhall confirmer) qu’au moins trois autres aventuriers sont
déjà partis dans la forêt. Par ailleurs, si les PJ semblent sur le
point de refuser la mission à cause du danger qu’elle représente,
les autres aventuriers pourraient apparaître et proposer d’asso-
cier leurs forces en échange d’une part équitable des gains. D’un
autre côté, si le scénario semble trop facile et dénué de conflits
pour l’instant, les autres aventuriers pourraient arriver dans le
campement de Trumhall à peu près au même moment que les
PJ, recevoir les mêmes instructions – peut-être au même moment
– puis se presser pour trouver les hors-la-loi avant eux. Ceci
devrait offrir aux PJ une motivation supplémentaire et devrait
les inciter à leur montrer de quel bois ils se chauffent.
Comme indiqué à la fin de la rencontre 4, l’aventure durant la
Première partie peut vraiment prendre une tournure imprévi-
sible si, en faisant preuve d’une logique inattendue et infondée, les
PJ décident que Trumhall est suspect et l’approchent avec hosti-
lité ou violence. Exercez toute votre influence pour convaincre
les PJ suspicieux que Trumhall est sincère et digne de confiance.
Certains ou l’ensemble des soutiens prépondérants de Trumhall
à Logerswold – Trewin, Liwis et sœur Pliacinthe – peuvent venir
dans le campement du bann et non lors de la Troisième partie,
pour certifier que le bann est bienveillant. Sinon, vous pouvez
également les laisser agir à leur guise en restant de marbre. Les
PJ peuvent bien tuer le bann Trumhall et réduire ses tentes en
36
cendres (ce qui est peu probable, à moins qu’ils ne soient absolu-
ment pas héroïques !), le problème des hors-la-loi dans la forêt ne
sera pas résolu pour autant et les PJ pourront s’emparer de leurs
butins s’ils parviennent à éliminer la menace qu’ils représentent.
Si vous et les joueurs jouez pour la première fois à Dragon Age et
que vous avez commencé l’aventure par la création des person-
nages, la fin de la Première partie est un bon moment pour faire
une pause entre deux sessions de jeu.
DEUXIÈME PARTIE
Krole cerné
Dans cette Deuxième partie, des émissaires de Valdur Krole, le précé-
dent bann de Ruswold, abordent les PJ pour leur parler. Pendant
qu’ils les écoutent (ou les ignorent), les chariots de ravitaillement de
Krole sont attaqués par les hors-la-loi de la Main du carnage.
Scène 1
Des émissaires au
service du précédent bann
RENCONTRE D’INTERACTION
Alors que les PJ accomplissent tout autre chose, ils sont
abordés par quelques serviteurs de Krole, le précédent
bann, car celui-ci souhaite les rencontrer.
Deux roturiers sobres vous abordent en vous adressant la parole
après avoir attendu patiemment que vous finissiez votre conver-
sation (ou de seller vos chevaux, ou quoi que ce soit d’autre).
« Nous sommes des serviteurs de Valdur Krole, autrefois
seigneur et protecteur de ces terres. Notre maître veut vous
parler. Voulez-vous nous accompagner jusqu’à son manoir ? »
Vous pouvez mettre en scène cette rencontre de trois façons
différentes.
• Premièrement, les serviteurs peuvent aborder les PJ après
leur rencontre avec le bann Trumhall, mais avant leur
départ de son campement. Dans ce cas, demandez aux PJ
un test de Perception (Vue) ND 13 pour remarquer que les
serviteurs de Trumhall évitent subtilement ceux de Krole
alors que ceux-ci abordent les PJ.
• Deuxièmement, les serviteurs peuvent aborder les PJ sur la
route après avoir quitté l’avant-poste du bann Trumhall.
• Enfin, les serviteurs peuvent aborder les PJ à Logerswold,
entre n’importe laquelle des rencontres de la Troisième
partie (dans ce cas, vous allez de toute évidence imbriquer
les rencontres de la Deuxième partie avec ceux de la
Troisième partie se déroulant à Logerswold.)
Dans ces trois cas, la question posée par les serviteurs – « Voulez-
vous nous accompagner jusqu’à son manoir ? » – prépare la scène
suivante et présente leur objectif.
Les serviteurs sont honnêtes, convaincants et ne montrent
aucune duplicité. Si les PJ sont méfiants – ce qui est tout à
fait raisonnable, étant donné leur rencontre avec les hommes
d’armes autrefois au service de Krole – incitez-les à faire des tests
de Perception (Empathie) ou de Communication (Investigation),
et lancez vous-même quelques dés derrière votre écran. Ce n’est
Un bann de trop
 HOMMES DU BANN
Attributs (Compétences)
Communication 1 (Étiquette), Constitution 0, Dextérité 0,
Force 0, Magie –1, Perception 1 (Empathie, Ouïe), Ruse 1, Volonté 0
Oluvur et Vims, hommes libres féreldiens et serviteurs de
Valdur Krole.

pas un test en opposition à proprement parlé car il n’y a aucun

mensonge à déceler. Lancez simplement les dés et dites aux
joueurs que leurs personnages ne perçoivent aucune tromperie
de la part des serviteurs.
Les serviteurs ne savent pas quels sujets Krole veut aborder avec les
PJ. Il n’en a pas parlé, eux n’ont rien demandé et ne souhaite émettre
aucune hypothèse. Les PJ pourraient ainsi avoir l’impression que
Krole est un maître sévère qui ne tolère pas la curiosité mal placée.
Ces deux serviteurs sont au service de Krole depuis déjà de nombreuses
années. Ils travaillent à présent sans rémunération car, même s’ils
avaient le choix, ils ne sauraient pas où aller. Ils éprouvent une certaine
amertume quant à l’éviction de leur maître, mais ne peuvent rien y
changer. Ils ne révèlent toutefois pas cette information aux PJ.
Si les PJ acceptent simplement d’accompagner les serviteurs,
cette rencontre est plutôt courte et les serviteurs voyagent
jusqu’au manoir avec les aventuriers. Passez à la rencontre
Krole, ci-dessous.
Il est aussi possible que les aventuriers refusent de les accompa-
gner. Les serviteurs font de leur mieux pour les convaincre, mais
s’il paraît évident qu’ils n’y parviendront pas, ils s’assurent que
les PJ savent comment se rendre au manoir Krole s’ils venaient à
changer d’avis, puis prennent congé. Les PJ sont libres de pour-
suivre leur route pour se rendre là où ils veulent, en continuant vers
Logerswold (auquel cas, passez à la Troisième partie : le village
de Logerswold) ou en prenant directement la direction de la forêt
pour traquer les hors-la-loi (Quatrième partie : dans la forêt).
Si les PJ refusent d’accompagner les serviteurs de Krole puis
Les salles à l’intérieur sont peu éclairées, froides et humides,
les suivent discrètement, ceux-ci retournent directement au
et de toute évidence, peu de gens y circulent, à part quelques
manoir Krole, comme on pourrait s’y attendre. Les PJ sont alors
gardes et domestiques. L’un des serviteurs s’écarte de votre
confrontés essentiellement au même choix que s’ils avaient
groupe et vous laisse en compagnie de son comparse qui vous
refusé de les suivre.
accompagne jusqu’en haut d’un escalier en colimaçon où se
Le profil complet de ces serviteurs ne devrait pas vous être utile. Si trouve une solide porte de bois sur laquelle toque le domestique.
vous avez besoin de plus d’informations que le profil abrégé fourni « Entrez, » dit une voix de l’intérieur.
sur cette page, complétez leurs statistiques de manière censée. Le serviteur ouvre la porte, s’écarte et vous incite à entrer
d’un geste.
Scène 2
Dans son bureau, Valdur Krole, un individu particulièrement
Krole laid, au visage bosselé et marqué par la petite vérole, est seul,
assis sur une chaise derrière un imposant bureau de bois. Le
RENCONTRE D’INTERACTION serviteur suit les PJ à l’intérieur et se tient juste devant la porte
qu’il referme derrière lui, prêt à intervenir.
Les PJ sont amenés devant Valdur Krole qui s’excuse de Chaque PJ peut effectuer un test de Perception (Vue) ND 11.
la façon dont les hommes d’armes, autrefois à son service, Ceux qui réussissent réalisent que Krole n’a plus qu’une jambe,
les ont traités lorsqu’ils les ont rencontrés sur la route. même s’il tente de cacher ce handicap en restant assis derrière le
bureau avec une couverture sur ses genoux. Il ne cherche claire-
Le manoir Krole est une imposante bâtisse derrière une palis-
ment pas à tromper qui que ce soit, simplement à dissimuler son
sade de bois au pied d’une haute falaise avec une tour de guet à
handicap par sa manière de s’asseoir.
son sommet. De cette position surélevée, la tour offre un large
panorama et vous pouvez la voir bien avant de vous rapprocher Une fois les PJ devant l’ancien bann, il se présente et dit s’ap-
du corps de garde de pierre dans le mur. peler simplement Valdur Krole – sans fanfare ou titre ronflant – et
La porte principale s’ouvre devant vous et les serviteurs vous demande d’une voix grave si les PJ sont bien les individus que
accompagnent jusqu’au manoir, un édifice de pierre construit contre des soldats autrefois à son service ont accosté la nuit dernière sur
– ou peut-être dans – le versant de la falaise rocheuse située derrière. la route.

Un bann de trop 37

S’ils répondent par l’affirmative, Krole dit ceci :
« Même si je ne suis pas dans l’obligation de le faire, je vous
présente mes excuses pour leur comportement. Les temps sont
durs pour ceux qui me considéraient autrefois comme leur
seigneur. Ce n’est pas une raison pour se comporter de la sorte,
mais je tiens tout de même à vous présenter mes excuses. »
Sur ce, il fait un brusque signe de tête au serviteur pour lui indiquer
que les PJ devraient maintenant être raccompagnés jusqu’à la sortie.
Les PJ peuvent vouloir poursuivre la conversation avec Krole.
Il n’a pas particulièrement envie de leur parler, mais il ne les
fera pas mettre dehors sans avoir préalablement répondu à leurs
questions. Quoi qu’il en soit, si les PJ font durer la conversation, il
finit par couper la parole à l’un d’eux en affirmant avoir d’autres
affaires qui l’attendent et fait un signe de tête à son serviteur pour
qu’il les fasse sortir de son bureau.
Vous trouverez le profil complet de Valdur Krole dans la section
consacrée aux PNJ majeurs.
Questions & Réponses
« Comment savez-vous ce qu’il s’est passé entre nous et vos
hommes d’armes ? »
Les nouvelles vont vite et je bénéficie toujours du respect de
certaines personnes dans la Ruswold.
« En voulez-vous aux libres tenanciers qui ont fait de Trumhall
leur seigneur et protecteur en l’élisant ? »
C’est leur droit.
« Vous en voulez à Trumhall ? »
Je ne lui veux aucun mal.
« Pourquoi l’avoir empêché d’investir ce manoir ? »
Cette demeure appartient à ma famille depuis déjà trois géné-
rations. Pourquoi devrais-je la lui céder ?
38
« Que savez-vous des hors-la-loi ? »
Ce n’est plus mon problème à présent.
« Le bann Trumhall nous a embauchés
pour que nous débusquions et tuions les
hors-la-loi. »
(Il grogne.)
« Souhaitez-vous nous aider à trouver les
hors-la-loi et éliminer la menace qu’ils
représentent ? »
Comme vous pouvez le constater, je n’ai
plus d’hommes sous mes ordres qui pour-
raient soutenir une telle cause.
« Comment avez-vous perdu votre jambe ? »
En protégeant la Ruswold, car tel était
mon devoir.
Site : le manoir Krole
Les environs du manoir Krole ressemblent en
tous points à la description du texte à lire à
voix haute lors de la Deuxième partie : Krole.
Un chemin, suffisamment large pour permettre la circulation de
chariots, bifurque de la route principale en grimpant vers le sud
et en se faufilant au milieu d’arbres aux essences diverses.
Le manoir est construit contre le versant de la falaise, protégé
derrière une palissade en demi-cercle. Presque directement en
dessus, au sommet de la falaise, s’élève une tour de guet en bois.
On voit également quelques dépendances – la plupart vides –
derrière la palissade, ainsi qu’un puits qui fournit l’eau du manoir.
Scène 3
Attaqués
RENCONTRE DE COMBAT
Des chariots de ravitaillement arrivent par le chemin
jusqu’au manoir Krole et sont attaqués par des hors-la-loi.
Il n’y a pas suffisamment de monde au manoir Krole pour
utiliser le mot « vacarme » afin de désigner ce qui est véritable-
ment en train de se passer, mais vous entendez des bruits de pas
précipités puis quelqu’un crier : « Les chariots ! Ils attaquent
les chariots de ravitaillement ! »
Les PJ peuvent facilement savoir ce qu’il se passe en interrogeant un
serviteur en train de courir ou l’un des rares gardes encore présents.
L’unique sentinelle dans la tour de guet au sommet de la falaise a vu,
il y a quelques instants à peine, les deux chariots de ravitaillement,
qui remontent tous les mois le chemin depuis la route principale,
se faire attaquer par des cavaliers. Tout le monde suppose que les
agresseurs sont les hors-la-loi de la Main du carnage. Cela va sans
dire, à moins que les PJ n’aient la présence d’esprit de le demander.
Les agresseurs sont effectivement des hors-la-loi de la Main
du carnage, mais cette attaque n’est pas fortuite. La Main du
carnage, de mèche avec Trumhall, a envoyé huit hommes pour
réduire les ressources déjà limitées de Krole. Les deux espèrent
ainsi le pousser à quitter définitivement la Ruswold.
Un bann de trop
Tous les gardes que croisent les PJ enfilent précipitamment leurs
armures pour aller défendre au plus vite les chariots, mais ils
semblent pessimistes et ne s’attendent à trouver aucun survivant.
Et en effet, quelle que soit la réactivité des PJ en réponse à la clameur,
ils peuvent voir à plusieurs centaines de mètres, en se rapprochant
de la fine volute de fumée qui s’élève des chariots à présent en feu,
que plus personne n’est vivant sur la scène de l’échauffourée.
Vous pouvez ou non dessiner la scène de cette rencontre sur un
plateau quadrillé, mais le combat ne se déroulera pas à l’endroit
où se trouvent les chariots. Par contre, disposer d’une carte du
site pour que les joueurs puissent véritablement visualiser la
situation tactique – c’est-à-dire l’endroit où les hors-la-loi leur
tendent une embuscade (voir les paragraphes ci-dessous) –
permet de présenter une vue limpide de la situation.
Au moment où les PJ se rapprochent du site, ils doivent effectuer des
tests de Perception (Vue) ND 15. Dites aux joueurs qu’ils tentent ainsi
de déceler des éléments utiles sur le site de l’attaque. En réalité, le
test sert à savoir s’ils parviennent à repérer les hors-la-loi cachés dans
deux bosquets situés à environ 50 mètres, de part et d’autre du lieu
de l’embuscade. Ils attendent, prêts à attaquer ceux qui surgissent du
manoir. En cas de test réussi, c’est le résultat obtenu sur le dé Dragon
qui détermine ce que les PJ repèrent et à quel moment. Si tous les PJ
ratent leurs tests, ils tombent directement dans l’embuscade et sont
surpris lorsque les flèches commencent à siffler.
Embuscade des hors-la-loi
Dé Dragon Résultat du test de Perception
Le personnage repère un groupe de hors-la-loi,
1-2 mais pas avant que son groupe soit à portée de
tir des arcs longs (52 mètres).
Le personnage repère les deux groupes de
3-4 hors-la-loi, mais pas avant que son groupe soit
à portée de tir des arcs longs (52 mètres).
Le personnage repère les deux groupes de
5-6 hors-la-loi avant que son groupe soit à portée
de tir des arcs longs.
Un combat s’ensuit très probablement. L’objectif des hors-la-loi
est très simple : tuer le plus de monde possible avant de retourner
dans la forêt de Bréciliane.
Chaque groupe possède quatre chevaux cachés dans le bosquet
d’arbres et les buissons à proximité. Si l’un et/ou l’autre des
groupes est sur le point de se retrouver engagé dans une mêlée,
les hors-la-loi appliquent les instructions que leur a données
Waldric et fuient au lieu de combattre.
Chaque groupe rassemble quatre hors-la-loi : deux archers armés
d’arcs longs et deux autres armés d’arcs courts. La première
paire peut tirer sur les individus sur le site de l’embuscade (situé
à 50 mètres des emplacements où se cache chacun des deux
groupes) tandis que la deuxième peut tirer des flèches supplé-
mentaires pendant un round ou deux si les PJ les chargent pour
se rapprocher d’eux. Les hors-la-loi avec les arcs courts peuvent
également monter sur leurs chevaux pour tirer sur d’éventuels
poursuivants (il est impossible de tirer à l’arc long à cheval).
Les hors-la-loi ne sont pas prêts à se suicider pour éviter leur
capture, mais ils ne se font pas d’illusions pour autant. Ils savent
pertinemment qu’ils seront probablement exécutés pour leurs
crimes s’ils se font capturer et que leurs compagnons ne perdront
par leur temps à tenter de les soustraire à la justice des libres
tenanciers. Ils sauteront ainsi sur la moindre occasion de fuir si
Un bann de trop
Autres individus du manoir
Si les PJ veulent parler à d’autres personnes du manoir,
voici une courte liste de personnages, avec leur nom et leur
personnalité brièvement résumée :
Frédérick : le chambellan de Krole, un homme intelligent
avec de bonnes idées.
Oberwalder : un homme d’armes âgé, presque grabataire,
qui reste ici faute de famille pouvant s’occuper de lui ailleurs.
Ister : une jeune veuve toujours à la recherche d’un moyen
pour protéger et prendre soin de ses trois jeunes enfants.
des PJ les poursuivent et ne prendront pas le risque de mourir ou
de subir une blessure grave.
Utilisez le profil des hors-la-loi de base dans la section consacrée
aux PNJ majeurs pour jouer ces huit hors-la-loi embusqués.
Poursuite
Des héros à cheval ont peut-être une chance de rattraper un ou
plusieurs hors-la-loi à pied (malgré tous leurs efforts, des PJ à
pied ne pourront pas être plus rapides que des cavaliers).
Chaque tentative de poursuite devrait être simulée par un test
prolongé. Il est peu probable, mais envisageable que des PJ se
mettent à poursuivre des hors-la-loi des deux groupes qui fuiront
naturellement dans des directions opposées. Dans ce cas, vous
devrez gérer simultanément les tests séparés ou vous simplifier
la procédure en prétextant que les hors-la-loi de l’un des deux
groupes avaient déjà trop d’avance pour espérer les rattraper.
Les participants à la poursuite doivent effectuer à chaque round
un test de Dextérité (Équitation) ND 11. Une telle poursuite à
travers la forêt nécessite à la fois une action majeure et une action
mineure. Un personnage qui n’effectue qu’une action majeure subit
un malus de -2 sur le test du round en cours, mais il peut effec-
tuer une action mineure pour faire autre chose. Le seuil de réussite
du test prolongé est de 10. Tout hors-la-loi qui atteint ce seuil en
premier parvient à s’enfuir en disparaissant dans la forêt. Si les PJ
l’atteignent en premier, ils rattrapent les hors-la-loi qui se rendent.
Les hors-la-loi ne maîtrisent pas la compétence d’Équitation ; ils font
donc leur jet de base avec leur Dextérité de 2. Ils bénéficient également
d’un bonus de +1 grâce à leurs connaissances de la zone, pour un
bonus total de +3. C’est vous qui décidez des bonus dont peuvent
bénéficier les PJ en fonction de l’ingéniosité de leurs tactiques.
Les PJ ont vraisemblablement pour but ultime la capture d’au moins
un hors-la-loi afin de l’interroger pour connaître les activités de la
Main du carnage et l’endroit où il se trouve. La rencontre a été conçue
pour que cet objectif soit difficile, mais pas impossible à atteindre.
Gérer une poursuite avec un test prolongé diffère de l’application
des règles normales de déplacement. Vous ne mesurez pas les
distances au mètre près, mais interprétez les résultats du dé Dragon
liés au seuil de réussite pour décrire l’action. Si un PJ réussit un test
et obtient un résultat de 5 sur le dé Dragon alors que le hors-la-loi,
qu’il poursuit lors du même round, rate son test, vous pourriez
dire : « Le cheval du hors-la-loi trébuche et ce dernier manque de
tomber, mais ta monture fait un saut spectaculaire au-dessus du lit
d’une rivière asséchée et tu parviens à te rapprocher de lui. »
Ceux qui participent à la poursuite, en se précipitant dans la
forêt, ne participent évidemment plus à l’action se déroulant sur
39
 le site de l’embuscade. À moins que les PJ lancés dans la pour-
suite rattrapent les fuyards très rapidement, ils ne reviendront
pas sur le lieu de l’embuscade avant la fin du combat là-bas.
Scène 4
Questions essentielles
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ interrogent un ou plusieurs des hors-la-loi capturés.
Le malfrat devant vous est crasseux à cause de la rude vie qu’il
mène dans les bois, et en sueur à cause de sa fuite. Il pose pour-
tant sur vous un regard de défi et ne semble pas apeuré.
Que faites-vous ?
Les éventuels hors-la-loi que les PJ ont réussi à capturer sont des
individus coriaces et violents. Tous gardent le silence si on leur
pose des questions, à moins que les PJ n’appliquent des méthodes
peu orthodoxes.
La première de ces mesures consiste à effectuer un test de Force
(Intimidation) opposé à un test de Volonté (Maîtrise de soi). Chaque
hors-la-loi ajoute +1, grâce à sa Volonté de 1, à ce test. Un PJ qui
remporte l’opposition obtient une réponse d’un hors-la-loi à qui il pose
une question. Chaque réponse supplémentaire nécessite la réussite
d’un test. Et pour ne rien arranger, les réponses ne sont pas nécessaire-
ment sincères. Référez-vous à la section Questions et Réponses pour
savoir quelles réponses donnent les hors-la-loi. Il faut réussir un test de
Communication (Investigation) opposé à un test de Communication
(Tromperie) pour savoir quand un hors-la-loi ment ; les jets du hors-
la-loi devraient toujours être effectués en secret pour que les joueurs
ne sachent jamais s’il leur ment ou pas. Les hors-la-loi ne bénéficient
d’aucun bonus à ces tests car ils ont une Communication de 0 et ne
maîtrisent pas la compétence de Tromperie.
La torture est la deuxième de ces méthodes. Se montrer violent
physiquement pour arracher une réponse nécessite le même test
opposé que celui indiqué ci-dessus, mais le PJ bénéficie d’un
bonus de +2 à ce test. Mais la torture engendre deux inconvé-
nients. Il y a d’abord les éventuelles répercussions sur ceux qui
voient un hors-la-loi brutalisé de la sorte ; les témoins seront
au début stimulés, zélés, mais embarrassés pour finalement se
replier dans le silence, terrorisés. Ensuite, toutes les réponses
obtenues par la torture dans cette situation sont des mensonges.
Utilisez le même test opposé que celui décrit ci-dessus pour
savoir quand un hors-la-loi ment.
Promettre à un hors-la-loi de le libérer s’il coopère est une
dernière possibilité qui peut s’avérer fructueuse. Aucun jet n’est
nécessaire pour déterminer si le hors-la-loi va répondre ou non.
Il répond et coopère s’il estime avoir de bonnes chances d’être
libéré. Il ment s’il sent que ses mensonges peuvent passer. En
aucun cas, un hors-la-loi ne divulguera des informations avant
qu’on le libère ou, au minimum, sans la promesse d’être libéré
par un PJ qui semble digne de confiance. Ainsi, un hors-la-loi ne
dira rien de l’emplacement du repaire de leur bande s’il moisit
en captivité et que les PJ lui promettent de le libérer uniquement
lorsqu’ils auront trouvé la Main du carnage.
Un hors-la-loi capturé et obligé de guider les PJ jusqu’au camp
des bandits les conduit à la place dans une embuscade tendue
par ses compères (Quatrième partie : Embuscade). Pour ne rien
arranger, il faut passer au moins une nuit dehors durant cette
escapade, nuit pendant laquelle le prisonnier sautera sur la
moindre occasion pour s’évader.
40
Questions & Réponses
« Es-tu un membre de la bande à la Main du carnage ? »
Le fléau de la vallée de la Ruswold ? C’est vrai, minable !
Détache mes mains ou mes compagnons attacheront tes
entrailles d’arbre en arbre !
« Les hors-la-loi ont-ils tué les bûcherons de Logerswold portés
disparus dans la forêt de Bréciliane ? »
(Rire cruel). Bien entendu.
« Dis-nous où se cache la Main du carnage et sa bande. »
Autant me planter une épée dans le bide. Et si vous ne le faites pas,
la Main du carnage le fera à votre place, le Créateur peut en être sûr.
Ce que savent les hors-la-loi de base
Même s’il est difficile de leur arracher des réponses sans être sûr de leur
véracité, tous les hors-la-loi de base connaissent ces quelques informa-
tions essentielles qu’ils peuvent éventuellement divulguer aux PJ.
• Ils savent que Waldric la Main du carnage est un
chef impitoyable et très efficace. Ses partisans sont
convenablement nourris et formés, et ils parviennent à
s’enrichir grâce à lui. Certains de ces hommes ont déjà
travaillé avec d’autres groupes de voleurs ou de brigands,
mais ne sont jamais autant enrichis.
• Ils savent où se trouve leur repaire au fin fond de la forêt.
Ils peuvent décrire l’itinéraire qu’ils empruntent pour y
parvenir, mais ne savent pas le situer sur une carte si on
le leur demande. Il est simplement trop bien caché et trop
difficile à trouver.
• Ils connaissent le nombre approximatif de hors-la-loi
rassemblés dans leur groupe (ils sont cinq fois plus
nombreux, moins les éventuels archers tués lors de la
rencontre précédente, plus Waldric).
• Chacun connaît, évidemment en détail, leur propre histoire
personnelle : comment ils se sont adonnés, malgré eux, au
brigandage, comment ils en sont venus à rejoindre la bande
à Waldric, et ainsi de suite.
• Ils ignorent que Waldric est de mèche avec le bann
Trumhall ou que Queue-noire n’est pas un chien
effroyablement gros.
• Ils ne savent rien des récents événements concernant les
libres tenanciers de la vallée de la Ruswold (car ils ont
passé la plupart de leur temps dans leur repaire forestier, à
l’écart de la civilisation).
Résolution des problèmes
Si la rencontre des PJ avec les hommes d’armes de Krole lors de
la Première partie : Épiés en pleine nuit ne s’est pas déroulée
comme prévu – si les PJ n’ont pas répondu à leurs provocations –
Krole n’a pas d’excuses à présenter et n’a donc aucune raison de
rencontrer les PJ.
Dans ce cas, vous disposez de trois options principales. La première :
vous pouvez simplement ignorer la Deuxième partie et partir
du principe que l’attaque des chariots de ravitaillement de Krole a
Un bann de trop
bien lieu, mais « hors champ ». La deuxième : vous pouvez partir
du principe que Krole entend dire que des aventuriers ont finale-
ment répondu à l’appel de Trumhall et souhaite les avertir de ne pas
accorder leur confiance au nouveau bann, auquel cas la Deuxième
partie se déroule essentiellement comme elle est décrite. La troisième
et dernière : vous pouvez décider que Krole ne convoque pas les PJ,
mais que l’attaque de ses chariots de ravitaillement a lieu à proximité
de l’endroit où se trouvent les PJ, lorsqu’ils sont sur la route principale
entre le campement du bann Trumhall et Logerswold, par exemple.
Si, pour une raison ou une autre, les PJ ne sont pas à proximité de
l’endroit où les chariots de ravitaillement de Krole sont attaqués par
les hors-la-loi, faites en sorte que l’un des autochtones leur transmette
l’information. Par exemple, des voyageurs croisés sur la route prin-
cipale pourraient avoir entendu cette rumeur qui va très vite faire le
tour de Logerswold. Bien entendu, les PJ ne pourront rien y faire à part
maudire leur manque de chance pour avoir loupé cette opportunité.
Si les PJ ne parviennent pas à rattraper les hors-la-loi pour les
interroger, passez directement à la Rencontre 4. Ce problème ne
fait absolument pas capoter l’aventure car ils auront d’autres
occasions de trouver les hors-la-loi.
Si les PJ tentent d’inciter activement Trumhall à intervenir lors de
l’attaque des chariots de Krole, celui-ci ne se presse pas pour venir
en aide aux habitants de la Ruswold et cela pourrait mettre, pour
la première fois, la puce à l’oreille des PJ. Ainsi, même si la réponse
est oui, absolument, Trumhall a pour responsabilité la protection
du libre tenancier Krole contre les hors-la-loi, il ne fait quasiment
rien pour montrer qu’il prend cette responsabilité au sérieux. Bien
entendu, d’autres affirmeront que Krole est parfaitement capable de
se protéger tout seul et que, de toute façon, il ne faut pas s’attendre à
ce que Trumhall vienne en aide au précédent bann qui ne ferait rien
pour lui rendre la faveur. Si cet argument surgit au fil d’une conversa-
tion, veillez à ce que la discussion prenne une tournure intéressante.
TROISIÈME PARTIE
Le village de
Logerswold
Lors de la Troisième partie, les PJ se rendent au village de
Logerswold et y passent plus ou moins de temps en fonction de
leurs interactions avec les villageois, avant de se diriger vers la
forêt de Bréciliane.
Si les PJ interagissent avec les habitants, ils peuvent apprendre de
nombreuses informations intéressantes. Toutefois, vous pouvez
ignorer certaines des rencontres de la Troisième partie sans
bouleverser l’histoire dans son ensemble. Ainsi, si les joueurs
sont impatients d’en découdre physiquement ou si le rythme de
l’aventure ralentit, nul besoin d’inciter les aventuriers à s’attarder
à Logerswold avant de jouer la Quatrième partie : dans la forêt.
Site : Logerswold
Logerswold existe presque essentiellement pour soutenir le
marché du bois coupé dans la forêt puis transporter vers l’ouest
et les Fiefs bannerets pauvres en zones forestières.
Une petite dizaine de familles seulement – ce qui fait 200 âmes
environ – vivent à Logerswold. La plupart des libres tenanciers
de la Ruswold, des fermiers et divers artisans, vivent aux alen-
tours. Ce sont tous de robustes Féreldiens, mais ils ne sont pas
Un bann de trop
particulièrement entraînés à la guerre. Les attaques récentes de
hors-la-loi ont dévasté à la fois leur moral et leur nombre (et pour
être tout à fait sincère, c’est surtout le moral qui est au plus bas en
ce moment).
Les bâtisses notables de Logerswold sont le Signe de l’arbre floris-
sant, la taverne du village ; la demeure et l’enceinte de Trewin le
bûcheron, où la majorité de l’industrie locale est centralisée ; et
la Chantrie du village où sœur Pliacinthe pourvoit aux besoins
spirituels de la communauté.
Les PJ peuvent y trouver la plupart des services dont ils pour-
raient avoir besoin, à l’exception peut-être d’un forgeron d’armes
et d’armures haut de gamme. Il y a bien des forgerons parmi
les artisans de Logerswold, mais ils sont davantage habitués à
fabriquer des roues de chariot, des fers à cheval et des haches de
bûcheron que des épées longues ou des cuirasses.
Aucune carte de Logerswold n’est fournie car elle n’est pas
nécessaire. Si les emplacements des divers sites du village les
uns par rapport aux autres devenaient importants, improvisez
en conséquence.
Scène 1
Le Signe de
l’arbre florissant
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ se rendent dans la taverne du village et rencontrent
son propriétaire.
Le Signe de l’arbre florissant semble construit selon le même
modèle que toutes les tavernes de village féreldien que vous avez
vues jusqu’à présent : une bâtisse de bois accueillante, avec un
toit en bardeaux et une cheminée de pierre d’où s’échappe de la
fumée, comme un signe de bienvenue.
Le service dans la taverne est rapide et convenable. La qualité de
la nourriture et des boissons que l’on y sert est plus que correcte :
elles sont chaudes, savoureuses et nourrissantes.
On peut donc manger, boire et dormir dans cet établissement
cependant il n’y a pas de chambres individuelles. Les gens
peuvent dormir dans un endroit dégagé au rez-de-chaussée et
c’est exactement ce que la plupart des Féreldiens attendent d’un
établissement public comme celui-ci.
La seule chose qui manque au Signe de l’arbre florissant, c’est une
patronne. Et c’est à cause de son absence que Liwis, le propriétaire
du Signe, a joué de toute sa considérable réputation sur les locaux
pour que le bann Trumhall soit élu. En effet, la Main du carnage
et ses hors-la-loi ont violé et tué son épouse il y a quelques mois.
Autres individus à Logerswold
Si les PJ veulent parler à d’autres personnes du village,
voici une courte liste de personnages, avec leur nom et leur
personnalité brièvement résumée :
Horis : un homme âgé qui cherche un endroit où faire une
sieste en se plaignant à voix haute.
Rik : un garçon de sept ans qui connaît les meilleures
cachettes et aimerait bien avoir un couteau.
Seyth : une fillette qui ment comme elle respire.
41

LIWIS
Attributs (Compétences)
Communication 2 (Marchandage, Persuasion), Constitution 0,
Dextérité -1, Force 0, Magie 0, Perception 2 (Empathie), Ruse 1
(Connaissances des cultures), Volonté 1
Propriétaire de la taverne et époux en deuil.
(Les PJ pourront éventuellement apprendre qu’elle a été la cible
de ce crime dans le but précis de déclencher cette élection).
Si les PJ entrent dans la taverne, les rumeurs quant à leur venue
sont arrivées jusqu’aux oreilles de Liwis qui est très heureux de
leur offrir le gîte et le couvert, en supposant qu’ils ont accepté
– ou ont l’intention d’accepter – la mission du bann Trumhall et
sont donc volontaires pour débusquer et éliminer les hors-la-loi
de la Main du carnage.
Liwis est un partisan convaincu du bann Trumhall et, même
s’il n’aime pas dire du mal d’autrui – ce n’est pas bon pour le
commerce – il n’a jamais eu d’atomes crochus avec Valdur Krole
qu’il considère comme trop conservateur et asocial.
Liwis est plus qu’heureux de les présenter aux autres libres
tenanciers du village qui connaissent le tavernier et l’apprécient.
Liwis rechigne à raconter comment son épouse a péri, mais les
gens savent ce qu’il s’est passé et les PJ entendront probablement
cette histoire de la bouche de quelqu’un avant leur départ du
village.
L’autre membre de la famille de Liwis est Dealia, sa fille
adolescente qui l’aide à tenir la taverne. Voir l’Intrigue secon-
daire optionnelle intitulée Une jeune admiratrice pour plus
d’informations.
Un profil résumé est fourni ici pour Liwis ; improvisez les carac-
téristiques manquantes dans le cas improbable où vous en auriez
besoin. Vous trouverez le profil complet de Dealia dans la section
consacrée aux PNJ majeurs.
Scène 2
L’homme d’écurie
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ rencontrent une personne autrefois au service de
Valdur Krole, aujourd’hui relégué à curer l’écurie de la
taverne pour pouvoir nourrir sa famille.
Vous passez le coin de la taverne et entendez la voix d’un
homme juste avant de l’apercevoir.
« Vous êtes les gens embauchés par ce nouveau bann pour
nettoyer la forêt, hein ? Intéressante la façon dont ce grand et
nouveau protecteur n’a absolument rien fait pour éliminer les
bandits et contre lesquels il est censé nous protéger. »
Il grogne en écartant à coups de pelle le crottin qui encombre
le chemin menant à l’écurie de la taverne.
« Bonne chance à vous, ajoute-t-il. Vous en aurez certaine-
ment besoin. »
Ridyk était un soldat au service du bann Krole avant que les
vents du changement ne le laissent sans emploi. Avec une famille
à nourrir et quelques rares possibilités de travail, étant donné
que sa conscience lui interdit de se mettre au service de Trumhall
qu’il trouve trop opportuniste, il a réussi à obtenir un travail
42
auprès de Liwis dans l’écurie de sa taverne, ce qu’il considère
comme une aubaine.
Même s’il est en complet désaccord avec Liwis qui considère
comme sage le remplacement de Krole par Trumhall, cela ne l’a
pas empêché d’accepter le travail dont il avait tant besoin. La
façon dont les choses ont tourné le frustre, mais il n’en reste pas
moins digne de confiance et respectable.
Ridyk peut décrire aux PJ les stratégies appliquées par Krole
pour tenter de régler le problème des hors-la-loi : elles étaient
trop timorées – et il sera le premier à l’admettre. Il connaît plutôt
bien la forêt, mais n’a aucune idée de l’endroit où pourraient se
terrer les hors-la-loi. Il acceptera volontiers d’accompagner les PJ
pour combattre les hors-la-loi en échange d’une part équitable du
butin – il a besoin de cet argent – s’ils lui demandent, mais il ne le
leur proposera pas de lui-même.
Cette rencontre est conçue pour que les PJ commencent ou conti-
nuent à penser que les apparences, quant à la situation locale,
sont peut-être trompeuses.
Si vous avez besoin du profil de Ridyk, utilisez celui des hommes
d’armes anciennement au service de Krole dans la Première
partie : Épiés en pleine nuit. C’était lui aussi un homme d’armes
au service du précédent bann.
Scène 3
Trewin, le bûcheron
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ rencontrent le capitaine d’industrie de la région.
La plus haute bâtisse de Logerswold est une maison de deux
étages à ossature en bois, avec une cour entourée d’une enceinte
et un portail suffisamment large pour permettre le passage des
robustes chariots qui transportent le bois. Vous supposez que
cet endroit devait être un lieu de travail actif, sans doute le
centre local de négoce du bois… mais plus personne ne semble
travailler ici.
En vous rapprochant, vous pouvez apercevoir l’intérieur
de la cour, à travers le portail ouvert, où sont rassemblés des
tentes, des animaux et une dizaine de familles. Les gens cuisent
leurs maigres repas sur des feux et jouent pour passer le temps.
Trewin le bûcheron, qui possède la maison, l’enceinte et le
moindre outil qu’elle contient, est le rémunérateur de la quasi-to-
talité des bûcherons qui travaillent dans la vallée de la Ruswold.
Il a gagné cette position par la sueur de son front et les efforts de
son corps musculeux, en passant d’innombrables années dans la
forêt à scier, soulever et vendre du bois. C’est un homme d’af-
faires avisé et un travailleur infatigable qui a passé de plus en
plus de temps à gérer son entreprise et à embaucher des gens
à son service pour ne plus avoir à manier lui-même les outils
du métier. Tout le monde a profité de sa prospérité et même le
grincheux bann Krole n’avait pas grand-chose à dire sur Trewin
et l’entreprise qu’il gère.
Mais à présent, les hors-la-loi de la Main du carnage ont réduit
à néant l’industrie locale en tuant purement et simplement un
nombre important de bûcherons au service de Trewin. Celui-ci
était tellement soucieux de leur sécurité qu’il les a dissuadés de
retourner travailler dans ce dangereux environnement et a même
tenté d’empêcher le dernier groupe de bûcherons de se rendre
Un bann de trop
 TREWIN
Attributs (Compétences)
Communication 3 (Marchandage), Constitution 1,
Dextérité -1, Force 1, Magie -2, Perception 1 (Ouïe), Ruse 1
(Évaluation), Volonté 3 (Maîtrise de soi)
Bûcheron, marchand et homme libre féreldien.

ANSEL
Attributs (Compétences)
Communication 1 (Persuasion), Constitution 0, Dextérité 0,
Force 1, Magie -2, Perception 1 (Ouïe), Ruse 1, Volonté 0
Responsable de la facturation, aigri,
qui bafoue l’honneur du Férelden.

dans la forêt. Ses craintes étaient fondées car personne n’a revu
ces hommes depuis leur départ.
Les familles qui campent dans l’enceinte de la demeure de
Trewin sont des réfugiés de la région. Il a proposé à tous les
libres tenanciers voisins trop effrayés pour rester dans leurs
maisons à cause des hors-la-loi – et surtout de Waldric la Main du
carnage – de se mettre à l’abri dans l’enceinte de sa demeure. La
plupart des maris et pères de ces familles étaient des bûcherons
repartis dans la forêt pour travailler et considérés comme morts
à présent. L’impression de désespoir et de pauvreté est palpable,
mais cela n’empêche pas les femmes et les enfants – et quelques
rares hommes – d’accueillir les aventuriers lors de leur arrivée.
Ils offrent à manger et un peu de réconfort à ceux que nombre de
ces gens considèrent comme leur dernier espoir.
Trewin a soutenu le remplacement du bann Krole par Trumhall
car il pensait à l’époque – et toujours maintenant, même si ses
convictions commencent à faiblir quelque peu – que les méthodes
de Krole quant à la traque et la capture des bandits étaient trop Trumhall arrogant, et comment tous les libres tenanciers de la
frileuses. Ruswold ont comploté pour ruiner sa vie. Consultez la section
sur les Intrigues secondaires optionnelles pour plus d’informa-
Trewin souhaite aux aventuriers tout le succès possible. Il peut tions sur cet homme déplaisant.
leur fournir un itinéraire précis pour rejoindre le camp où les
derniers bûcherons partis dans la forêt avaient l’intention d’éta- Vous trouverez les profils résumés de Trewin et Ansel. Improvisez
blir leur base de travail et peut leur donner des cartes des pistes les autres statistiques si le besoin se fait sentir, ainsi que celles des
empruntées par ses employés (dessinez des cartes d’après celle réfugiés qui campent ici.
de la vallée de la Ruswold en veillant à ne pas divulguer par
Scène 4
mégarde des informations secrètes, telles que l’emplacement du
repaire des hors-la-loi !).
Trewin ne sait rien des activités ou de l’endroit où se cachent les
La Chantrie
hors-la-loi. Les PJ devront se montrer très persuasifs (et réussir
RENCONTRE D’INTERACTION
un test de Communication (Meneur d’hommes) ND 15) pour
le convaincre de les accompagner dans la forêt. Et même s’il Les PJ rencontrent sœur Pliacinthe, la représentante de la
accepte, il leur fait bien comprendre qu’il n’est pas un aventurier. Chantrie dans la Ruswold.
Même s’il a soulevé de nombreuses et lourdes bûches et donné
d’innombrables coups de hache, il n’est ni discret ni efficace en Seule bâtisse de pierre du village, la Chantrie est de toute
combat. Son don, c’est les affaires, il l’admet bien volontiers. Et il évidence un édifice religieux. À votre approche, une jeune
commence à se faire vieux. femme vêtue d’une tenue religieuse apparaît sur le seuil de la
Lors de cette rencontre, les PJ devraient ressentir une impres- porte.
sion générale de résignation silencieuse et de désespoir à peine « Que la bénédiction du Créateur soit sur vous ! » dit-elle à
camouflé. La fierté des libres tenanciers est la seule chose qui les votre intention.
empêche de supplier ouvertement les aventuriers de les délivrer
La chantrie du village de Logerswold partage de nombreux
du joug des hors-la-loi.
points communs avec celles des autres villages de Férelden. C’est
La seule exception – si vous intégrez l’intrigue secondaire option- une bâtisse de pierre sombre avec d’étroites fenêtres. L’intérieur
nelle intitulée L’employé aigri – est Ansel, le responsable de la est très peu meublé (les hommes libres restent debout lors de
facturation au service de Trewin. Cet individu fait son possible leurs dévotions). Sœur Pliacinthe vit dans une petite alcôve
pour dire aux PJ combien Trewin est lâche, Krole stupide, située au fond de la bâtisse.

Un bann de trop 43
 SŒUR PLIACINTHE
Attributs (Compétences)
Communication 1, Constitution -1, Dextérité 0, Force 0,
Magie 1, Perception 1 (Empathie), Ruse 1 (Connaissances
religieuses, Soins), Volonté 0
Sœur de la Chantrie.
L’histoire de la Chantrie de Logerswold est semblable à celle des
autres chantries de Férelden : c’est une organisation qui cherche
désespérément à retrouver et augmenter son poids politique en
Férelden, suite à son alliance catastrophique avec l’Usurpateur
d’Orlaïs à l’époque de la Reine rebelle. Après avoir été rabrouée
pendant des années par le brusque bann Krole, Pliacinthe n’a
pas attendu la tragédie dont ont été victimes les autres citoyens
éminents de Logerswold – Liwis et Trewin – pour mener
campagne auprès de ses ouailles afin qu’ils évincent Krole et
élisent Trumhall, surtout quand celui-ci lui a promis qu’il donne-
rait à la Chantrie la place qu’elle mérite au sein de la commu-
nauté. Ainsi, la sœur parle de Trumhall avec enthousiasme (à tel
point qu’on peut douter de ses paroles), considère les aventu-
riers comme de véritables héros et prie le Créateur pour qu’il les
protège. Des aventuriers astucieux peuvent effectuer un test de
Perception (Empathie) ou de Ruse (Connaissances religieuses)
ND 13 pour déterminer avec précision les véritables raisons qui
poussent la sœur à soutenir Trumhall.
En vérité, Trumhall n’est pas exactement l’homme dévoué
et religieux qu’elle espérait, mais il a été élu il y a peu et il a
certainement eu d’autres sujets de préoccupation entre temps.
Sœur Pliacinthe est persuadée que l’influence de la Chantrie à
Logerswold ne cesse d’augmenter.
En plus de ses prières et de ses chants, la sœur propose aux aven-
turiers ses compétences de soins (non-magiques). Ils devront
toutefois revenir vers elle pour qu’elle puisse les soigner car elle
ne veut pas aller dans la forêt à moins que les PJ ne lui présentent
des arguments absolument irréfutables quant à la nécessité de sa
présence.
Un profil résumé de la sœur est fourni. Improvisez ses autres
statistiques si nécessaire.
Résolution des problèmes
La Troisième partie se rapproche de la fin de l’aventure lorsque
les PJ quittent Logerswold pour se rendre dans la forêt de
Bréciliane et traquer les hors-la-loi. Étant donné qu’aucune des
rencontres de la Troisième partie n’est indispensable pour faire
progresser l’intrigue et qu’aucune n’est susceptible d’engendrer
des digressions inattendues, vous ne devriez pas avoir à résoudre
beaucoup de problèmes.
Le principal danger en termes de jeu est le rythme de l’aven-
ture. Celui-ci peut ralentir si les PJ s’attardent à Logerswold afin
de parler avec toutes les personnes rencontrées. Si des joueurs
semblent s’ennuyer, faites votre possible pour passer à la suite
de l’histoire.
Un danger secondaire peut se profiler si les PJ évitent ou ignorent
les indices prouvant que le bann Trumhall n’est pas le véritable
sauveur altruiste qu’ils imaginaient au départ. Tentez de mettre
ces indices en exergue lors d’une interaction au moins avec un
villageois.
44
QUATRIÈME PARTIE
Dans la forêt
La Quatrième partie est « le sang et la fureur » d’Un bann de trop.
Les PJ entrent dans la sombre forêt de Bréciliane pour débusquer
et affronter l’ennemi clairement désigné du scénario : la bande
de hors-la-loi menée par le tristement célèbre Waldric la Main
du carnage.
Site : forêt de Bréciliane
Le secteur de la forêt qui nous intéresse – surtout la piste prin-
cipale, les quelques pistes mineures, le camp de bûcherons et le
repaire des hors-la-loi – est représenté sur la carte de la vallée de
la Ruswold à la page 30.
Quand vous décrivez la forêt de Bréciliane, insistez sur l’am-
biance du lieu. Elle est bien plus importante que les distances
entre chaque site et leurs relations les uns par rapport aux
autres. Les arbres se font de plus en plus nombreux au fur et
à mesure que les PJ traversent la vallée d’ouest en est, mais, au
bout d’une certaine distance, ils devraient brusquement s’aper-
cevoir qu’ils ont définitivement quitté les paysages à ciel ouvert
pour entrer dans un environnement complètement différent.
Ils sont dans la forêt de Bréciliane, une vaste région boisée à
la canopée pratiquement impénétrable, aux arbres serrés et au
sous-bois épais. La lumière du jour parvient à peine à percer la
canopée et on est parfois plongé dans le noir au niveau du sol.
Les cris des oiseaux habituellement nombreux et joyeux sont ici
rares et désespérés.
Les gens empruntent fréquemment le chemin principal suffisam-
ment large pour qu’un chariot puisse y circuler, mais le sous-bois
semble vouloir le recouvrir et des branches gênent la circulation
des piétons. La forêt reprend déjà possession des pistes annexes
autrefois utilisées par les bûcherons. On peut ainsi facilement
comprendre comment une bande de hors-la-loi, aussi grande
soit-elle, a pu rester cachée aussi longtemps dans cette épaisse
forêt.
Scène 1
Observés
RENCONTRE D’EXPLORATION
Sur la piste principale avant d’arriver au camp de bûche-
rons, les PJ sont observés, et peut-être suivis, par les
hommes de la Main du carnage.
Cela fait déjà plusieurs heures que vous avez levé le regard pour
vous rendre compte que vous étiez dans la forêt à proprement
parler. Dans toutes les directions et aussi loin que porte votre
regard, il n’y a que des arbres et leur feuillage, et vous aper-
cevez rarement le soleil à travers l’épaisse canopée.
La forêt est non seulement obscure, mais aussi silencieuse...
la plupart du temps. On entend parfois le chant d’un oiseau
esseulé. Un unique écureuil détale sur une branche non loin. Et
tout sent l’humidité.
Un bann de trop
 Vous savez qu’il y a des hors-la-loi – et peut-être pire encore
Scène 2
– cachés dans la forêt et on peut difficilement imaginer un envi-
ronnement aussi approprié pour s’y cacher.
Vous entendez un bruit – peut-être était-ce votre imagina- Embuscade
tion – dans l’épaisseur de la forêt, à l’écart de la piste. Faites un
test de Perception (Ouïe). RENCONTRE DE COMBAT
L’un des hors-la-loi est effectivement en train d’observer discrè- Des hors-la-loi tendent une embuscade aux PJ.
tement les PJ. Waldric la Main du carnage a confié à un ou
deux de ses bandits la mission de surveiller la piste principale Si les PJ ont rattrapé l’éclaireur lors de la rencontre précédente
qui part de Logerswold et s’enfonce dans la forêt. Il peut ainsi et l’ont tué ou capturé, ignorez cette rencontre. En effet, les hors-
savoir ce que les villageois ont l’intention de faire. la-loi ne savent pas suffisamment tôt que les PJ sont présents et
n’ont donc pas le temps de leur tendre une embuscade si leur
Les PJ font un test de Perception (Ouïe) opposé au test de
éclaireur ne les a pas prévenus.
Dextérité (Discrétion) de l’unique hors-la-loi qui les suit à une
distance de 30 mètres dans la forêt au nord de leur position. Le Après avoir marché quelques temps dans la forêt au calme
hors-la-loi ajoute +4 à son jet grâce à sa Dextérité de 2 et à sa oppressant, vous vous rendez compte, en empruntant une
compétence de Discrétion. Il bénéficie d’un bonus situationnel partie plus étroite de la piste, là où une ravine s’élève à votre
supplémentaire de +3 grâce à l’environnement favorable, ce qui gauche et s’enfonce à votre droite, que le calme s’est peu à peu
lui confère un bonus total de +7. mué en silence complet.
Si les PJ entendent le hors-la-loi et tentent de le rattraper, Quelque chose cloche, c’est sûr… Faites un test de
vous pouvez utiliser un test prolongé, comme décrit dans la Perception (Vue ou Ouïe).
Deuxième partie : Attaqués (la scène de poursuite suite à l’at-
Les PJ sont sur le point de tomber dans une embuscade. Quatre
taque des chariots de ravitaillement), sauf qu’elle se déroule
hors-la-loi armés d’arcs longs sont cachés dans les fourrés au
à pied et non à cheval. (Il est pratiquement impossible de se
sommet de la ravine, tandis que six escarmoucheurs armés
déplacer à cheval ailleurs que sur la piste). Vous pouvez gérer le
d’épées courtes patientent plus loin dans la clairière pour atta-
test comme décrit dans la rencontre précédente, mais les parti-
quer les aventuriers dès que les archers commencent à leur tirer
cipants doivent effectuer des tests de Constitution (Course)
dessus. La pente raide de l’autre côté de l’endroit où sont posi-
pendant cette poursuite.
tionnés les archers forme un itinéraire de retraite périlleux.
L’éclaireur est là pour en apprendre le plus possible sur les
La stratégie des bandits est simple. Une fois les PJ dans la clairière
intentions des aventuriers, puis revenir au repaire des hors-
la-loi pour faire son rapport à Waldric. Il se montre prudent et en contrebas de leur position, les archers tirent sur les membres
préfère s’échapper dès le moindre danger pour en apprendre situés à l’arrière du groupe. Le round suivant, les escarmou-
davantage plus tard et ne pas courir le risque de se faire attraper cheurs surgissent pour attaquer les membres situés à l’avant. Les
en les épiant trop longtemps. bandits ont un objectif simple : tuer les PJ et tous ceux qui les
accompagnent.
L’objectif dramatique de cette rencontre consiste à donner aux
PJ l’impression concrète qu’ils sont maintenant en danger. Les hors-la-loi sont très bien cachés. Les PJ doivent réussir un test
Dans le meilleur des cas, les PJ entendent le hors-la-loi dans de Perception (Vue ou Ouïe) pour repérer certains des archers
la forêt, le poursuivent, le perdent de vue presque immédia- avant d’entrer dans la zone de tir le long de la ravine. Les PJ qui
tement alors qu’il s’enfonce dans les sous-bois et l’entendent ratent le test sont surpris, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas
à nouveau quelques instants plus tard alors agir lors du premier round de combat.
qu’il fuit dans une direction complètement
inattendue.
À moins d’un étrange coup du sort suscep-
tible de détruire la crédibilité de l’aven-
ture, les PJ ne devraient pas rattraper le
hors-la-loi lors de cette rencontre, sauf si
celui-ci meurt en tentant de s’échapper. Si
sa capture est inévitable, l’éclaireur connaît
les mêmes informations que les hors-la-loi
capturés lors de la Deuxième partie :
Questions essentielles (voir Ce que savent
les hors-la-loi de base). La difficulté pour
l’interroger est la même.
Vous pouvez jouer cette rencontre plusieurs
fois, quand vous le souhaitez lors de la
Quatrième partie quand vous voulez
rappeler aux PJ qu’ils sont en constant
danger tant qu’ils restent dans la forêt.
L’éclaireur a le profil des hors-la-loi de base
décrit dans la section sur les PNJ majeurs.

Un bann de trop 45

Queue-noire dans la forêt
Queue-noire, le mage apostat qui domine l’esprit de Trumhall,
contrôle les actions du bann et a pris la forme de son compa-
gnon mastiff mabari. Il veut surtout éliminer Waldric et ses hors-
la-loi de l’équation. C’est grâce à ses machinations que Trumhall
s’est allié à Waldric, mais maintenant que Trumhall est élu à la
tête du fief banneret, les bandits ne lui sont plus d’aucune utilité.
C’est aussi Queue-noire qui a comploté afin que les aventuriers
débarrassent la Ruswold de cet élément déstabilisant.
Queue-noire (seul) suit discrètement les PJ lorsqu’ils quittent
Logerswold et traversent la forêt. Dans l’éventualité où les PJ
se retrouvent dans une situation extrêmement périlleuse lors
de l’embuscade des hors-la-loi de la rencontre 2 ou lorsque les
PJ prennent d’assaut le camp des hors-la-loi, Queue-noire peut
surgir de la forêt pour se joindre au combat contre les bandits.
De la même façon, si les PJ s’écartent de la piste menant au
camp des hors-la-loi et ne parviennent absolument pas à la
retrouver, Queue-noire peut subrepticement les aider. Par
exemple, si les PJ éprouvent des difficultés à trouver la piste
qui part du camp de bûcherons, là où les chevaux ont été
emportés, Queue-noire pourrait se positionner sur la piste
sans se faire voir, aboyer ou hurler pour les diriger dans la
bonne direction et disparaître dans la forêt à l’approche des
PJ. Il les aura alors guidés vers l’endroit qu’ils recherchent.
Vous ne voulez pas que Queue-noire se montre tout le temps,
mais il devrait apparaître au moins une fois (le combat contre
Waldric est un bon choix s’il n’est pas déjà apparu). Lors de
son apparition, gardez ses objectifs en tête. N’oubliez pas
que son objectif numéro un consiste à se débarrasser des
hors-la-loi et le numéro deux à garder son identité secrète.
S’il se montre pour soutenir les PJ, il ne s’attarde pas après
les avoir guidés dans la bonne direction ou après les avoir
aidés à vaincre leurs ennemis. Même les PJ les plus vigilants
et tenaces ne devraient pas réussir à suivre l’agile et sombre
créature dans les profondeurs de la forêt. Quoi qu’il en soit, les
PJ devraient pouvoir faire un test de Perception (Vue) ND 9.
Ceux qui réussissent ce test remarquent le collier étrange
que porte le chien (composé de disques de cuivre verdi par
le temps) et se souviennent avoir vu ce chien dans la tente
de Trumhall. Ils peuvent alors raisonnablement se demander
pourquoi le chien de guerre du bann se trouve dans la forêt.
Si vous le souhaitez, vous pouvez permettre aux PJ extrêmement
paranoïaques qui ont particulièrement bien réussi leur test de
Perception initial (avec un 5 ou + sur leur dé Dragon) de retourner la
situation contre leurs agresseurs en repérant de suffisamment loin le
lieu de l’embuscade, ce qui leur permettrait d’encercler les archers.
Les hors-la-loi ne sont pas habitués à faire face à une solide opposi-
tion et c’est là le seul avantage dont bénéficient les PJ. Étant donné
leurs victoires faciles des dernières semaines, voire des derniers
mois, les PJ peuvent facilement les mettre en déroute. Dès que
quatre d’entre eux sont tombés, chaque bandit survivant doit réussir
un test de Volonté (Moral) ND 11 pour ne pas fuir dès qu’une
opportunité sûre se présente. Si trois bandits seulement continuent
de se battre, chacun doit réussir un test de Volonté (Moral) ND 17
pour ne pas lâcher leurs armes et s’enfuir à toutes jambes dans la
forêt. Les bandits ajoutent +1 à ces tests grâce à leur Volonté de 1.
Les parois de la ravine sont difficiles à monter ou descendre sans
danger et la Rapidité d’un personnage est diminuée de moitié
46
lorsqu’il les gravit. Descendre sans prendre de précautions préalables
permet de se déplacer à une vitesse normale, mais nécessite la réus-
site d’un test de Force (Escalade) ou Dextérité (Acrobatie) ND 13.
Ceux qui ratent ce test subissent 1d6 dégâts pénétrants et terminent
leur déplacement à terre. La prouesse Escarmouche produit son
effet normal dans la ravine. Quoi qu’il en soit, les personnages qui
dévalent la pente à cause de la prouesse Escarmouche doivent réussir
ce test pour ne pas subir les dégâts indiqués ci-dessus. L’attaquant
oblige, dans ce cas, le défenseur à dévaler la pente.
Avec le nombre de bandits présents lors de cette rencontre et
la courte distance qui les sépare des PJ au début du combat, les
aventuriers ont de grandes chances de capturer un ou plusieurs
de leurs ennemis. Ces hors-la-loi savent à peu près les mêmes
choses que les bandits rencontrés précédemment et sont aussi
peu enclins à parler (voir la Deuxième partie : Questions essen-
tielles). Les PJ bénéficient toutefois d’un bonus de +2 à leurs jets
s’ils interrogent des bandits après les avoir vaincus lors d’un
combat remporté haut la main. Il est également possible d’obliger
ces bandits à mener les PJ jusqu’à leur repaire (ce qui n’était pas
possible avec les bandits capturés précédemment) si ceux-ci font
de bons tests ou s’ils se montrent particulièrement persuasifs.
Ces hors-la-loi ont le même profil que les bandits présentés dans
la section sur les PNJ majeurs.
Vu l’efficacité de l’embuscade tendue par les hors-la-loi, des
conséquences fâcheuses (pour les PJ) peuvent résulter de ce
combat. C’est une rencontre intentionnellement dangereuse et
les aventuriers qui n’agissent pas de manière décisive et ne se
serrent pas les coudes peuvent rapidement mourir les uns après
les autres. Dragon Age est un monde sombre et dangereux où la
mort est toujours présente. Ceci dit, évitez de tuer la totalité du
groupe si la malchance aux dés est la principale raison de l’échec
des joueurs. Mais tuer un ou deux PJ imprudents n’est pas une
mauvaise décision, surtout si vous voulez faire ressentir aux
joueurs l’aspect sombre et mortel du monde.
Si vous voulez baisser le taux de mortalité de vos parties – et c’est
ce que préfèrent certains MJ – il vaut mieux réduire le nombre de
hors-la-loi plutôt que de les faire agir de manière stupide ou de
tricher sur le résultat de vos jets afin de garder les héros vivants.
Attention toutefois, car ces méthodes pousseront vos joueurs à ne
pas prendre au sérieux les dangers de votre campagne.
Si vous songiez à faire une pause entre cette session de jeu et la
suivante, la fin de cette rencontre est un bon moment pour le faire.
Scène 3
Le camp des bûcherons
RENCONTRE D’EXPLORATION
Les PJ arrivent au camp de bûcherons et constatent que le
pire est survenu. En effet, tout le monde a été sauvagement
assassiné.
Vous reniflez l’odeur de la chair en putréfaction. Quasi au
même moment, l’un d’entre vous remarque et vous montre,
une buse tournoyant au-dessus d’une trouée dans les arbres.
Vous passez un virage de la piste lorsqu’une volée entière
d’oiseaux charognards prend son envol. Devant vous s’ouvre la
plus grande clairière traversée jusqu’à maintenant depuis que
vous êtes entrés dans la forêt près de Logerswold.
Trois hommes sont suspendus à un large chêne : deux sont
pendus par le cou, le troisième est crucifié.
Un bann de trop
 Ces trois cadavres attirent immédiatement votre attention,
mais un simple regard vers la clairière montre que de nombreux
autres corps jonchent le sol, certains démembrés, d’autres
transpercés de flèches, d’autres encore matraqués à mort alors
qu’ils tentaient de s’enfuir en rampant.
Les PJ voudront probablement s’assurer que la clairière n’est pas
surveillée par des bandits : laissez-les exprimer leur paranoïa en
demandant des tests de Perception comme à l’accoutumée et en
jetant vous-même des dés en secret derrière votre écran. Il n’y a,
en réalité, aucun hors-la-loi ici.
Les héros peuvent apprendre les informations suivantes en fouil-
lant la zone :
• Tous les corps présents semblent être ceux de bûcherons ;
aucun corps de hors-la-loi n’est visible.
• S’ils inspectent les corps, la réussite d’un test de Ruse (Soins)
ou Perception (Fouille) ND 11 permet de supposer que
ces hommes ont été tués il y a une semaine, probablement
le lendemain de leur départ de Logerswold. Les causes de
leur mort sont faciles à déterminer. Tous ont succombé à des
blessures de combat (à part les victimes pendues et crucifiées
qui ont été tuées immédiatement après la bataille).
• Les bûcherons devaient être en train de travailler, soit plus
tôt dans la journée ou pendant l’attaque. Du bois récemment
coupé est entassé près de deux charrettes, par exemple.
• Aucun cheval ni autres animaux de trait ne sont présents.
• La réussite d’un test de Perception (Pistage) ND 13 permet
de supposer que les bûcherons ont été attaqués de toutes
parts au même moment et que la bataille était chaotique
et s’est déroulée sur l’ensemble du camp. Il semble que les
bûcherons n’ont pas vraiment eu l’occasion de se défendre.
• Un PJ qui réussit un test de Perception (Pistage) ND 13
trouve quelques traces menant dans la forêt. Elles datent
d’une semaine environ et se dispersent au bout d’une
centaine de mètres.
• Un PJ vigilant – il passe alors plusieurs heures à suivre les
mauvaises traces et les fausses pistes – qui réussit un test de
Perception (Pistage) ND 17 trouve des traces intéressantes.
Elles se trouvent à une centaine de mètres le long d’une
des pistes des bûcherons qui rayonnent autour de ce site.
C’est sans doute les traces laissées par les hors-la-loi et les
animaux de trait volés aux bûcherons. Elles s’enfoncent dans
la forêt. Cette piste est décrite dans la rencontre suivante.
Les traces laissées par les animaux sont la meilleure piste dont
disposent les PJ pour trouver le repaire des hors-la-loi s’ils n’ont
pas déjà eu l’occasion d’interroger un hors-la-loi capturé pour le
forcer à révéler cette information. Le test permettant de trouver
les traces des animaux est pourtant difficile et vous ne voulez pas
que le scénario se retrouve dans une impasse si les PJ le ratent.
Vous disposez de trois options pour contourner ce problème.
Premièrement, vous pouvez considérer que leur test est une réus-
site quels que soient les résultats de leurs jets. Deuxièmement,
vous pouvez faire en sorte qu’ils trouvent de manière fortuite les
traces laissées par les animaux au moment où ils quittent le site du
massacre pour s’enfoncer dans la forêt, quelle que soit la direction
qu’ils ont choisi de prendre. Peut-être qu’ils repèrent du crottin de
cheval à proximité des traces, ou le cadavre d’un cheval qui s’est
brisé une patte dans l’épaisseur des sous-bois et que les hors-la-loi
ont abandonné ici. Enfin, vous pouvez faire intervenir Queue-
noire, comme décrit dans l’encadré Queue-noire dans la forêt.
Un bann de trop
Scène 4
Suivre la piste
RENCONTRE D’EXPLORATION
Les PJ traversent la forêt en suivant les traces laissées par
les hors-la-loi et les animaux de trait volés aux bûcherons.
Vous n’avez jamais ressenti une telle joie en découvrant des déjec-
tions par terre. Ce sont sans doute celles d’un cheval de trait. Elles
se trouvent à proximité d’une piste envahie par la végétation à
une centaine de mètres du camp. La piste s’enfonce dans la forêt.
Lors de cette rencontre, les PJ suivent la piste tracée par les hors-
la-loi qui emportaient à travers bois les animaux de trait volés. Plus
loin, les traces rejoignent un étroit chemin de contrebande rarement
emprunté que les hors-la-loi ont suivi pendant un certain temps. Les
traces disparaissent là où le chemin traverse un ruisseau. Il paraît
évident que les hors-la-loi et les animaux se sont écartés du chemin
pour marcher dans le ruisseau aux eaux peu profondes. Difficile de
dire s’ils sont partis vers l’amont ou vers l’aval du ruisseau.
Demandez un test de Perception (Pistage) là où les traces rejoignent
le chemin, puis un autre là où le chemin traverse le ruisseau. C’est
un test avec un ND de 7 et seul un échec pitoyable écartera les PJ des
traces. Permettez aux joueurs de corriger cet échec en leur faisant
subir quelques inconvénients – ils perdent la piste et la retrouvent
au bout de quelques heures, ils abîment l’équipement auquel ils
tiennent lors de malencontreux accidents, et ainsi de suite. Vous
pouvez également faire intervenir Queue-noire.
Au lieu de compter sur le succès ou l’échec des PJ pour suivre la
piste, focalisez l’attention des joueurs sur les précautions qu’ils
prennent en traversant la forêt – après tout, ils sont déjà tombés
dans une embuscade. Par exemple, demandez aux joueurs qu’ils
notent l’ordre dans lequel leurs personnages marchent sur la piste
et demandez-leur de temps en temps des tests de Perception (Vue
ou Ouïe) tout en jetant des dés en secret derrière votre écran.
L’objectif de cette rencontre est simple : augmenter la tension au
fur et à mesure que les PJ se rapprochent du camp des hors-la-loi
qu’ils découvriront lors de la prochaine rencontre. Dès que la
tension est à son comble et avant qu’elle ne retombe, les person-
nages arrivent à proximité du camp de la Main du carnage.
Scène 5
Le camp des hors-la-loi
RENCONTRE D’EXPLORATION ET DE COMBAT
Les PJ trouvent le camp secret de Waldric la Main du
carnage et de ses hors-la-loi, et doivent éliminer la menace
qu’ils représentent.
Après une interminable et pénible marche à travers la sombre forêt en
suivant des ruisseaux aux eaux froides, vous repérez une fine volute
de fumée s’élever d’un feu de camp. Cela ne peut signifier qu’une
chose : il y a des gens, probablement ceux que vous recherchez.
Le ruisseau peu profond dans lequel vous marchez traverse
une élévation du terrain. L’ouverture est envahie par des buis-
sons et des racines. Les versants de la colline sont relativement
escarpés. D’après la fumée, vous estimez que le camp se trouve
dans une dépression derrière la butte.
47
 En y réfléchissant un peu, les hors-la-loi n’auraient pas
établi leur camp derrière une colline sans surveiller le passage
le plus évident pour y arriver – c’est-à-dire le ruisseau dans
lequel vous vous tenez.
Et justement, êtes-vous observés en ce moment même ?
Demandez un test de Perception (Vue) ND 13. En cas de réussite,
les personnages repèrent un hors-la-loi seul chargé de monter la
garde. Il est caché dans un arbre en haut de la butte. Si les PJ
repèrent la sentinelle, ils sauront la chance qu’ils ont en réussis-
sant un deuxième test de Perception (Vue) ND 11. En effet, le
garde dort paisiblement, perché dans les branchages.
Les joueurs savent maintenant tout de la situation. Le camp des
hors-la-loi est caché derrière la crête, dans une dépression du
terrain cernée de toutes parts par des collines aux versants escarpés
qui camouflent complètement le camp. Le ruisseau entre et sort de
l’anneau de collines en traversant la dépression. Aucun chemin ne
mène au camp car les hors-la-loi suivent toujours le ruisseau pour
ne laisser aucune trace de leur passage. La zone entière, comme ses
alentours, est couverte d’arbres aux feuillages denses.
Pour déterminer le nombre de hors-la-loi présents dans le camp,
utilisez la formule suivante : partez du principe que la bande
comprend, à l’origine, cinq hors-la-loi par personnage-joueur,
plus Waldric. Défalquez de ce total les hors-la-loi tués ou capturés
par les PJ lors de toutes les rencontres précédentes.
Maintenant qu’ils ont découvert le repaire des hors-la-loi et en
supposant qu’ils n’ont pas été découverts, les PJ disposent d’un
nombre presque infini d’options.
Observation du camp
Si les PJ sont raisonnables et reconnaissent la zone avec soin, ils
peuvent apprendre les informations suivantes s’ils y consacrent du
temps. Demandez les tests appropriés de discrétion et de percep-
tion s’ils se déplacent autour du campement pour l’observer.
• Il y a toujours deux sentinelles postées dans les arbres et
chacune surveille (théoriquement) chaque passage du
ruisseau. Les gardes sont remplacés de manière irrégulière.
En effet, chaque tour de garde dure entre une à six heures et
les deux gardes ne sont pas remplacés en même temps. Les
tours de garde sont plutôt déterminés par la chance ou la
malchance des bandits qui passent leur temps libre à jouer
aux dés. De temps en temps, l’un – ou même parfois, les deux
– postes de garde sont abandonnés alors que ceux chargés
de surveiller descendent de leur arbre et retournent au camp
pour se plaindre que personne n’est venu les remplacer.
• Waldric est facile à repérer si les PJ cherchent à savoir où
ils se trouvent. Il reste à l’écart de ses hommes et passe la
plupart de son temps à écrire un livre, assis à une solide
table de bois à l’extérieur de sa tente. Chaque fois qu’il
s’aperçoit que les gardes ne sont pas à leur poste, il leur
inflige des châtiments physiques avec une courte, mais
solide branche de bois qu’il garde à portée de main.
L’extrémité cinglante de cette branche est brunie par le sang.
• On compte 18 chevaux – de selle et de trait – dans le
grossier enclos à chevaux. Ils ne sont pas particulièrement
calmes ou agités.
• Les hors-la-loi passent la plupart de leur temps à jouer aux
dés en misant leur argent sale. Ils exultent en cas de victoire
et expriment leur colère en cas de défaite. Des combats
sont fréquemment sur le point d’exploser, mais les bandits
48
parviennent à se retenir. Des observateurs attentifs peuvent
remarquer que les hors-la-loi jettent des coups d’œil
inquiets vers Waldric lorsque certains d’entre eux sont sur
le point de se battre. Il ne semble tolérer aucune violence
physique au sein du groupe.
• Une fois par jour, tôt le matin, un ou deux hors-la-loi
partent du camp ou en reviennent. Ce sont les sentinelles
assignées à la surveillance de la piste principale qui mène
dans la forêt. Chacune fait son rapport à Waldric avant de
partir jouer aux dés.
• La plupart des hors-la-loi jouent aux dés jusque tard dans la
nuit puis dorment jusque tard dans la matinée. Quoi qu’il en
soit, un nombre suffisant d’entre eux vont se reposer pour se
réveiller tôt et il n’y a donc que trois heures environ au milieu
de la nuit où le camp est véritablement calme et silencieux.
De toute évidence, les PJ doivent rester discrets pour apprendre ces
informations sans se faire repérer. Dans le cas où ils ne prennent
pas assez de précautions – ou si la malchance persiste – les hors-
la-loi peuvent facilement les débusquer. Les PJ se retrouveront
alors assaillis par l’ensemble des hors-la-loi survivants sans qu’ils
aient l’occasion de choisir eux-mêmes le moment et les circons-
tances du combat. Cette éventualité, de toute évidence, peut
s’avérer désastreuse et peut facilement aboutir à la mort du groupe
dans sa totalité. À cause de ces conséquences désastreuses, donnez
aux PJ l’avantage du doute de la part des bandits et des occasions
de s’éloigner silencieusement, même s’ils sont repérés par un hors-
la-loi de garde ou si leur plan ne se déroule pas comme prévu.
Renforts
Les PJ pourraient vouloir retourner à Logerswold, au manoir
Krole ou au campement de Trumhall afin d’y rassembler des
alliés qui pourront les aider à attaquer le repaire une fois celui-ci
localisé. Jouez ces rencontres d’interaction du mieux possible, en
gardant à l’esprit que les hommes de Logerswold assez courageux
sont déjà morts (ce sont eux qui ont été massacrés dans la forêt),
que la plupart des soldats et des hommes d’armes de Krole sont
partis depuis longtemps car ils ne sont plus payés et que Trumhall
s’est mis en quête d’aventuriers justement pour que les gens à son
service n’aient pas à régler eux-mêmes le problème des hors-la-loi.
Le groupe d’aventuriers décrit dans l’intrigue secondaire option-
nelle La concurrence est une source potentielle d’alliés. Même si
vous n’avez pas encore intégré cette intrigue, vous pouvez les
introduire lorsque ces trois individus arrivent tardivement dans
la Ruswold et rencontrent les PJ à Logerswold lorsque ceux-ci
sortent de la forêt en quête d’alliés.
Tout compte fait, les PJ peuvent éventuellement rassembler cinq
à six combattants capables de les aider à attaquer le camp des
bandits. Ne leur facilitez pas la tâche, cependant. Tous ces alliés
devraient réclamer une part importante des butins récupérés,
grommeler et se plaindre des dangers qu’implique leur rôle de
combattant, etc. En aucun cas, Krole (à cause de son handicap) ou
Trumhall (qui doit rester pour protéger ceux qui l’ont élu) n’ac-
compagnera les PJ pour les aider lors de l’assaut. Votre objectif,
dans le fond, consiste à obliger les PJ à accomplir eux-mêmes le
gros du travail.
L’assaut
Les PJ doivent finalement prendre d’assaut le camp des hors-
la-loi. À moins qu’ils ne bâclent leur surveillance, ils devraient
Un bann de trop
pouvoir choisir le moment de l’assaut et, par
conséquent, contrer – et peut-être inverser –
l’avantage du nombre dont bénéficient les
hors-la-loi.
Les options dont disposent les PJ pour
prendre d’assaut le camp sont trop
nombreuses pour toutes les détailler ici.
Utilisez simplement ce que vous savez de
l’emploi du temps quotidien des hors-la-loi
pour déterminer leurs réactions face au plan
d’attaque des PJ. Veillez toutefois à ce qu’ils
se comportent intelligemment. Au lieu de
tous se ruer sur les héros qui les attaquent
pour les massacrer, certains devraient rester
à distance et tirer avec leurs arcs, plusieurs
groupes devraient tenter de les attaquer par
divers côtés, et ainsi de suite.
Gardez à l’esprit les caractéristiques et
conditions particulières du site. Même si les
PJ n’exploitent pas la présence des arbres,
des abris que procure le terrain, du ruisseau,
des versants de colline, des tentes, des feux
de camp et de tous les éléments du champ
de bataille, les hors-la-loi, eux, ne s’en prive-
ront pas. Alors que vous exploiterez ces éléments du site, les Deux éléments essentiels peuvent intéresser les PJ maintenant
joueurs suivront probablement votre exemple. que le combat est terminé : les trésors et les informations.
Si le combat tourne en défaveur des PJ, souvenez-vous que Ils peuvent trouver des trésors un peu partout dans le camp.
Queue-noire observe la scène. Et même si le combat se déroule Les hors-la-loi ont effectivement pillé avec succès les commu-
convenablement pour eux et si les PJ semblent sur le point de nautés environnantes depuis déjà plusieurs semaines. En partant
capturer vivant Waldric au lieu de le tuer, Queue-noire sort du principe que les PJ passent une heure ou deux à fouiller les
du couvert de la forêt et fait son possible pour tuer la Main tentes, les appentis et les cadavres des hors-la-loi, ils peuvent
du carnage. Queue-noire ne veut pas que le chef des bandits rassembler un mélange de pièces de monnaie diverses et variées,
implique Trumhall et révèle le rôle de co-conspirateur du bann. de bijoux, d’objets de famille, d’outils et de petits objets précieux,
Il veut le voir mort. pour une valeur de 175 pièces d’argent par personnage-joueur
S’ils savent que Waldric est toujours vivant – même s’il est (faites le total vous-même et révélez uniquement aux joueurs la
capturé – tous les hors-la-loi survivants combattent jusqu’à la somme totale pour qu’ils puissent se répartir le butin comme ils
mort des deux-tiers d’entre eux, auquel cas ils doivent réussir le souhaitent). Chaque hors-la-loi, qui a réussi à fuir, diminue
un test de Volonté (Moral) ND 13 pour ne pas fuir le combat cette somme de 2d6 pa. La part du lion se trouve dans un coffre
en se repliant dans la forêt. Les hors-la-loi ajoutent +1 à leurs verrouillé dans la tente de Waldric. Celui-ci porte la clé sur lui,
jets, grâce à leur Volonté de 1. S’ils savent que Waldric est mort, mais on peut également ouvrir le coffre en réussissant un test de
les hors-la-loi doivent effectuer ce test lorsqu’un tiers seulement Dextérité (Crochetage) ND 11.
d’entre eux sont morts. Dans des proportions qui vous conviennent, vous pouvez auto-
Waldric ne veut pas mourir. Il se rend (aucun test) si le combat riser les PJ à simplement noter sur leur feuille de personnages ces
ne tourne pas à son avantage. Il fait de son mieux pour sauver la trésors sous forme de pièces d’argent. Il est toutefois plus intéres-
vie des hors-la-loi, pas parce qu’il les apprécie particulièrement, sant de décrire les diverses formes et fonctions des divers butins
récupérés. Même si tous les trésors récupérés forment leur rému-
mais parce qu’ils lui servent de ressource. Mais il sacrifie sans
nération légitime – d’après Trumhall, tout au moins – la majorité
hésiter leur vie s’il peut en tirer avantage ou si cela peut lui éviter
de ces trésors appartiennent de toute évidence à des gens que
la mort ou la capture.
les PJ ont rencontrés, pour la plupart, au cours de l’aventure.
Scène 6 Cet élément sert le thème de Dragon Age basé sur les prises de
décisions morales pour que les joueurs se rendent compte qu’en

Le silence retombe
gardant pour eux ce butin, ils privent par là-même leurs proprié-
taires légitimes. Si vous souhaitez compliquer de cette façon cette
phase du scénario consacré au butin, l’encadré livre quelques
RENCONTRE D’EXPLORATION suggestions à propos des formes physiques des trésors récupérés
par les PJ.
Suite au combat contre les hors-la-loi, les aventuriers
fouillent – et pillent – le camp. Les chevaux dans l’enclos sont également précieux, mais pour
récupérer ce type de butin, les PJ devront les sortir de la forêt et
Exploit accompli : les hors-la-loi sont vaincus et leurs cadavres emporter certains ou la totalité d’entre eux hors de la Ruswold
jonchent le champ de bataille. car aucun des autochtones n’est suffisamment pourvu pour
Et comme dit l’adage : « Aux vainqueurs, le butin ». acheter ces chevaux à leur prix normal. Trewin peut acheter les

Un bann de trop 49

Tout ceci appartient
forcément à quelqu’un
Si vous le souhaitez, les objets suivants – ou certains d’entre
eux – sont récupérés par les PJ dans le camp des hors-la-loi.
Leur valeur en pièces d’argent à soustraire à la valeur
totale du trésor est indiquée pour chacun d’eux, ainsi que
quelques informations à leur propos, notamment sur leur
propriétaire, supposé ou non. Si vous intégrez la totalité
de ces objets parmi les trésors récupérés, leur valeur totale
s’élève à 345 pièces d’argent, que vous devez soustraire au
total de 175 pa par joueur.
N’hésitez pas à improviser des histoires supplémentaires
pour ces objets ou à inventer et inclure vos propres objets,
surtout s’ils servent d’accroches pour d’autres aventures
que vous aurez conçues.
• Une broche en argent orné d’un motif en forme de
rose (30 pa). Elle appartenait à l’épouse de Liwis et c’est
un objet de famille.
• Un marteau de très grande qualité (15 pa). Il appartient
à un vieux charpentier qui a décidé de servir le bann
Trumhall et dont l’atelier a été pillé par les hors-la-loi
pendant son absence.
• Six bracelets en argent identiques (10 pa chacun). Ils
appartenaient à un forgeron décédé dont la famille
réside actuellement dans le camp de réfugiés de Trewin
car leur demeure a été réduite en cendres il y a plusieurs
semaines. Ils meurent lentement de faim.
• Une dague ornée de pierres précieuses (100 pa). Elle
appartenait autrefois à Valdur Krole. Il l’a confiée à son
chambellan pour qu’il la vende afin de maintenir à flot
son domaine le plus longtemps possible, après l’élection
du bann Trumhall et l’arrêt des taxes perçues par Krole
en tant que seigneur-protecteur et prélevées auprès des
libres tenanciers. La dague appartient dans les faits à
Trewin (qui l’a achetée). Les hors-la-loi la possèdent
car Trewin l’a confiée à l’un des bûcherons massacrés
lorsqu’ils sont partis dans la forêt, afin qu’il ait une
arme pour se défendre le moment venu.
• Un chapeau de qualité (15 pa). En tissu luxueux et
confectionné par un véritable maître-chapelier. Il est
impossible de retrouver son propriétaire légitime, même
si beaucoup d’autochtones ont l’impression de l’avoir
déjà vu quelque part.
• Quatre perles (20 pa chacune). Le trésor d’un meunier
de la région dont toute la famille a été massacrée.
• Une chevalière (45 pa). Elle porte l’emblème d’une
maison noble assez éloignée de la Ruswold. Vous
pouvez l’utiliser comme accroche d’une nouvelle
aventure. Waldric l’a volée à un voyageur qui la
possédait pour une raison inconnue.
50
animaux de trait à 25% de leur prix normal, mais les chevaux
de selle ne l’intéressent pas. Il peut rédiger une reconnaissance
de dette d’une valeur égale ou inférieure à 60% de la valeur des
animaux de trait si les PJ acceptent de revenir dans deux ans pour
réclamer leur dû.
En ce qui concerne les informations, Waldric (s’il est capturé
vivant) ou son livre de compte représente le véritable trésor de
cette aventure. Le lien entre Waldric et Trumhall est clairement
révélé si on l’interroge ou si on lit le contenu du livre. Les PJ
peuvent plus particulièrement apprendre que Waldric a suivi,
dans les grandes lignes, les instructions de Trumhall en atta-
quant les libres tenanciers de la région, y compris la famille de
Liwis et l’entreprise de Trewin pour attirer toute l’attention des
autochtones. L’attaque des chariots de ravitaillement de Krole
était également commanditée par Trumhall.
Waldric est tout à fait prêt à confesser son arrangement avec
Trumhall en échange de la vie sauve car il est maintenant sûr,
suite à l’attaque des PJ, que Trumhall l’a visiblement trahi.
L’arrangement est également décrit en détail dans le livre de
Trumhall. Celui-ci décrit le butin récupéré lors de ses dépréda-
tions, ainsi que ses futurs plans à base de larcin et de violence.
Quoi qu’il en soit, si Waldric parvient à s’échapper et à récupérer
son livre, il est fort probable que les PJ ne fassent jamais le lien
entre le bann Trumhall et les hors-la-loi.
Il est également possible d’interroger les hors-la-loi de base
éventuellement capturés. Les informations qu’ils détiennent
sont décrites dans les rencontres précédentes (voir la Deuxième
partie : 4. Questions essentielles).
Les profils des hors-la-loi et de Waldric se trouvent dans la
section consacrée aux PNJ majeurs.
Résolution des problèmes
Deux problèmes généraux peuvent faire obstacle à la réussite des
PJ lors de la Quatrième partie : découvrir où se situe le camp et
vaincre les hors-la-loi.
Si les PJ ne trouvent pas le camp, il est impossible de terminer
l’aventure. Comme le suggèrent les rencontres de cette partie,
les jets de dés ratés ne devraient pas mettre l’aventure dans une
impasse. Même si vous devez préserver l’illusion pour que les PJ
aient l’impression que l’aventure progresse grâce à leurs efforts
de fouille et de pistage, c’est à vous, dans les faits, de veiller à ce
que l’intrigue progresse.
Vaincre les hors-la-loi est une tâche difficile, mais pas insurmon-
table. Si les aventuriers montent en haut de la colline sans se
cacher, armes en main et en poussant des cris de guerre immé-
diatement après avoir découvert le camp, n’ayez aucun regret
à les massacrer jusqu’au dernier. Peut-être que les prochains
personnages créés par les joueurs tireront une leçon de cette
expérience. Mais si les PJ sont astucieux – s’ils attaquent de nuit,
exploitent l’avantage de la surprise, recrutent des alliés, etc. – ils
devraient pouvoir vaincre leurs adversaires sans trop de pertes,
voire aucune, de leur côté. Leur réussite ou leur échec est essen-
tiellement dû, comme il se doit, à leurs prises de décisions.
Tous les secrets ont-ils été révélés ?
À la fin de la Quatrième partie, il faut se poser la question
suivante : que savent les PJ de l’alliance secrète entre Trumhall et
Waldric et qu’ont-ils découvert à propos de Queue-noire ?
Un bann de trop
Il est relativement probable que les PJ découvrent l’alliance. Deux
sources permettent de découvrir cette information : Waldric
et son livre. Queue-noire fait son possible pour que Waldric
ne révèle rien, même s’il ne sait pas que le chef des bandits le
mentionne dans son livre.
Il est relativement peu probable que les PJ apprennent quoi que
ce soit à propos de la véritable nature de Queue-noire. Pour qu’ils
découvrent ce secret, ils devront longuement spéculer sur les
motivations qui poussent Queue-noire à attaquer Waldric (alors
même que cet événement est peu probable) ou Queue-noire
pourrait être tué lors du combat et reprendre sa forme humaine.
Cette dernière possibilité est certainement théâtrale, mais proba-
blement insatisfaisante pour vos joueurs car le secret serait révélé
sans prise d’initiative de leur part.

CINQUIÈME PARTIE

Justice
La Cinquième partie d’Un bann de trop n’est pas structurée
comme le sont les quatre premières parties de cette aventure. Elle
ne décrit aucune série de rencontres. Au lieu de cela, son dérou-
lement est libre. Les actions entreprises par les PJ dépendent
entièrement de ce qu’ils ont appris et de ce que leur conscience
leur dicte. Vous devrez improviser chaque rencontre de cette
Cinquième partie, mais vous n’éprouverez aucune difficulté car
vous connaissez déjà tous les sites et les PNJ dont vous aurez
besoin, et vous savez déjà ce que souhaite chacun d’eux.
Les PJ doivent prendre une décision importante – en partant du
principe qu’ils ont découvert la perfidie de Trumhall – et déter-
miner ce qu’ils vont faire de cette information.
Il est évident qu’un bann allié à des hors-la-loi ne mérite plus son
titre. Krole pourrait le remplacer, mais ce ne sont pas les PJ, mais
bien les libres tenanciers de la région, qui peuvent le réélire à la
position officielle de bann de la Ruswold. Du point de vue des
PJ, Liwis, Trewin et sœur Pliacinthe sont des personnages-clés
capables d’influencer l’opinion des libres tenanciers de la région.
L’éviction de Trumhall – au profit de Krole ou de quelqu’un
d’autre – peut provoquer une forte diminution du nombre
d’hommes capables de se battre parmi les libres tenanciers.
En cas d’affrontement entre les habitants de Logerswold et les
hommes d’armes au service de Trumhall, sa conclusion devrait
être incertaine et les PJ – ainsi que Krole ou les habitants influents
du village – peuvent ne pas vouloir prendre ce risque.
Révéler la trahison de Trumhall aux gens de son camp risque
probablement de jeter tout le monde dans la confusion et l’hor-
reur. Les gens au service de Trumhall lui font confiance. Il est
possible de leur montrer de nombreuses preuves, mais aucun
n’est enclin à croire que leur maître est un individu malveillant.
C’est particulièrement vrai pour les quelques soldats qui ont
accepté de suivre Trumhall en laissant derrière eux leur terre
d’origine et le considèrent depuis longtemps comme un homme
franc doté d’une âme noble. Bien entendu, ces soldats connais-
saient leur chef avant qu’il ne soit corrompu par la magie de
Queue-noire et se sont forgé leur opinion avant cet événement.
S’il est mis face à ses crimes, Trumhall nie tout jusqu’au moment
où, de toute évidence, il n’y a plus aucun avantage à en tirer.
Et lorsqu’enfin il avoue, il ne présente aucune excuse et n’offre
aucune explication, même s’il est jugé et mis à mort. Telle est
l’emprise de Queue-noire.
Trumhall n’est pas conscient d’être sous l’influence de forces surna-
turelles. Si la domination prend fin (si Queue-noire est tué lors du
combat dans le camp des hors-la-loi, par exemple), Trumhall est
très confus et se souvient vaguement des événements qui se sont
déroulés lors des mois passés sous la domination de l’apostat. Il
ne pense pas s’être allié avec des hors-la-loi, mais ne peut jurer du
contraire. Bien entendu, il est impossible de confirmer ses souve-
nirs flous et, dans le cas où les PJ parviennent à capturer Queue-
noire ou à confirmer d’une façon ou d’une autre son influence
sur le bann, il est probable que les libres tenanciers exécutent
Trumhall, qu’il le mérite ou non. C’est aux PJ de décider de la
justesse de ce châtiment et s’ils souhaitent s’interposer ou non.
La situation avec Trumhall n’est pas, à strictement parler, le
problème des PJ. Elle naît du problème qu’ils sont venus résoudre,
mais n’en fait pas partie à proprement parler. Quoi qu’il en soit,
s’ils quittent la région et tournent leur attention ailleurs, veillez
à ce que les personnages soient conscients qu’ils ratent là une
occasion que justice soit rendue – une occasion bien trop rare en
Férelden au cours de cette sombre époque.
Reste le problème de Queue-noire au fond de cette aven-
ture. Comme indiqué dans la Résolution des problèmes de la
quatrième partie, il est possible que les PJ n’apprennent rien
de conséquent sur Queue-noire et, le cas échéant, ce n’est pas
important. Un bann de trop devrait se conclure de manière satis-
faisante en prenant des décisions – et en agissant – de façon à
régler le problème de Trumhall. Il y a toutefois deux choses que
les PJ devraient savoir après la défaite de Waldric. La première
est que Queue-noire les a filés. La seconde est que le chien porte
un étrange collier.

Un bann de trop 51
 Les PJ peuvent mener leur enquête sur ces deux éléments. Par
QUEUE-NOIRE MAGE APOSTAT 5
exemple, ils pourraient partir du principe que le bann Trumhall
a envoyé Queue-noire dans la forêt pour les aider. S’ils le remer- Attributs (Compétences)
cient pour l’envoi de cette aide, le bann hagard leur avoue qu’il 3 Communication (Persuasion, Tromperie)
n’a rien fait de tel. Pourquoi alors un chien de guerre a décidé, de
1/2* Constitution (Course*)
son propre chef, de filer leur groupe ?
2/3* Dextérité (Acrobatie*, Discrétion*, Morsure*)
Ils pourraient également s’intéresser au collier et tenter de l’ob-
0/4* Force (Saut*)
server de plus près. Queue-noire les empêchera d’approcher. Il
montrera les crocs et aboiera agressivement à l’intention de ceux 4 Magie (Entropie)
qui tentent d’examiner le collier de plus près. Un personnage 2 Perception (Empathie, Odorat*, Pistage*)
peut utiliser la prouesse de Désarmement pour tenter d’arracher
Ruse (Connaissances de la nature,
le collier du cou de Queue-noire. S’il y parvient, le chien reprend 3
Connaissances mystiques)
sa forme de mage humain devant des observateurs médusés, ce
qui met fin à son emprise sur Trumhall. 3 Volonté

Gardez toutefois une chose en tête : la survie de Queue-noire est Rapidité Santé Défense Score d’armure
bien plus intéressante à long terme, si vous avez l’intention de 12/16* 35/55* 12/13* 0
poursuivre les aventures des PJ lors d’une campagne prolongée Arme Jet d’attaque Dégâts
de Dragon Age. Queue-noire pourrait alors devenir alors un anta-
goniste des plus furieux : un adversaire capable de duper les PJ et Grand bâton -1 1d6 –
les pousser à faire le mal pour son compte. Plus tard, quand les PJ Poing -1 1d3-1 –
découvriront – lors d’un scénario que vous aurez créé – de quelle
Trait mystique – 1d6+3 16 mètres
façon il les a dupés dans la Ruswold, leur désir de vengeance
sera bien réel et plus crédible qu’une simple évocation de ce désir Morsure* +5 1d6+6 –
brièvement relatée dans l’historique d’un personnage. Capacités spéciales
Puissance magique : 14 (16 avec les sorts d’entropie) Mana : 44
Résolution des problèmes Prouesses favorites : Bouclier de mana, Sort puissant et Trait
mystique.
La dernière partie d’Un bann de trop peut être la plus délicate à Sorts : Bombe vivante, Désorientation, Drain de vie, Électrocution
mener. Si vous êtes meneur de jeu pour la première fois, le fait que et Faiblesse.
l’aventure ne comporte aucune rencontre définie pour vous guider Talents : Cavalerie (novice), Chirurgie (novice) et Magie
peut vous mettre la pression. Vous devrez improviser, mais cela fait d’entropie (novice).
partie du rôle de meneur de jeu de toute façon. Vous devez avant
tout savoir ce que veulent les PJ, puis décider comment réagissent les *Prouesses favorites (forme de mabari) : Coup puissant et
Mise à terre.
PNJ. Vous disposez à présent d’une importante quantité d’informa-
tions pour vous faciliter la tâche. Vous connaissez l’histoire contex- *Grognement terrifiant (forme de mabari) : Queue-noire peut
tuelle de l’aventure, l’environnement, les PNJ et leurs motivations, effectuer un grognement terrifiant sous forme de prouesse
et les événements de l’aventure jusqu’à maintenant. En vous basant spéciale pour un coût de 3 PP. Les ennemis à 6 mètres ou moins
sur ces informations, vous devriez pouvoir imaginer les réponses du mabari doivent chacun réussir un test de Volonté (Maîtrise
crédibles aux actions des PJ. Essayez de conclure cette aventure de de soi) ND 11 pour ne pas subir un malus de -1 à leur Défense
manière satisfaisante pour les joueurs, mais leurs décisions, si elles jusqu’à la fin du prochain tour de Queue-noire.
sont peu judicieuses, doivent engendrer des conséquences appro- Groupes d’armes : Bagarre et Bâtons.
priées (comme toujours). Et même s’ils estiment que l’aventure se
*Sous forme de mabari seulement
termine bien pour eux, Queue-noire peut, par la suite, les détromper.
Équipement : Baguette, Collier d’obéissance, Potion de lyrium
mineure.
PNJ majeurs Mage apostat féreldien dont les pouvoirs lui permettent de
prendre la forme d’un mabari, Queue-noire incarne le pouvoir
derrière l’ascension du bann Trumhall. Deux ensembles de
Les sections suivantes fournissent les profils des PNJ majeurs qui
caractéristiques sont fournis. Le premier est celui de Queue-
apparaissent lors des diverses rencontres de cette aventure.
noire sous forme humaine, le deuxième celui du mage sous
forme de mabari.
La concurrence Si Queue-noire meurt sous forme de mabari, il retrouve sa
forme humaine – celle d’un Féreldien vêtu d’un pagne miteux
confectionné avec la peau d’un chien et au corps couvert de
En plus des personnages majeurs de cette aventure, vous trou-
tatouages mystiques. La mort de Queue-noire met également
verez les profils des trois aventuriers (Ombre, Hocke et Pyrft) que
fin au sort qui lui permet de dominer l’esprit du bann
vous pouvez utiliser si vous décidez d’intégrer La concurrence,
l’une des intrigues secondaires optionnelles (voir la section du Trumhall. N’oubliez pas que Queue-noire ne peut pas lancer
de sorts sous forme de mabari.
même nom à la page 28).

52 Un bann de trop
 LE BANN TRUMHALL DÉLIA
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
3 Communication (Meneur d’hommes, Persuasion) 2 Communication
1 Constitution 0 Constitution (Grand buveur)
1 Dextérité (Équitation) 3 Dextérité (Acrobatie, Lames légères)
1 Force (Lames lourdes) -1 Force
0 Magie -2 Magie
1 Perception (Empathie) 1 Perception
2 Ruse (Connaissances des cultures) 1 Ruse (Connaissances des cultures)
0 Volonté (Moral) 0 Volonté
Rapidité Santé Défense Score d’armure Rapidité Santé Défense Score d’armure
8 (11)* 32 13 (11)** 5 13 23 13 0
Arme Jet d’attaque Dégâts Arme Jet d’attaque Dégâts
Épée longue +1 2d6+1 Couteau de lancer +5 1d6-1
Poing +1 1d3+1 Dague +5 1d6
Capacités spéciales Poing +3 1d3-1
Prouesses favorites : Coup puissant. Capacités spéciales
Talents : Combat à une arme et bouclier (compagnon), Combat Prouesses favorites : Attaque éclair.
d’archerie (novice), Commandement (compagnon) et Port Talents : Cambriolage (novice) et Combat à deux armes
d’armure (compagnon). (novice).
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre et Lames lourdes. Groupes d’armes : Bagarre et Lames légères.
*Sans armure **Sans bouclier Équipement : Dague et deux couteaux de lancer.
Équipement : Armure de mailles lourde, bouclier moyen, potion Fille du tavernier et voleuse étonnamment efficace.
de soin mineure et épée longue.
Noble féreldien charismatique sous la domination d’un
ensorceleur apostat et allié avec un infâme hors-la-loi.
WALDRIC LA MAIN DU CARNAGE
Attributs (Compétences)
HORS-LA LOI
2 Communication (Tromperie)
Attributs (Compétences)
1 Constitution
0 Communication
2 Dextérité (Discrétion, Lames légères)
0 Constitution
4 Force (Intimidation)
2 Dextérité (Arcs, Discrétion)
1 Force 0 Magie

-1 Magie 3 Perception (Empathie, Pistage)

0 Perception 4 Ruse (Connaissances de la nature, Évaluation)

1 Ruse 2 Volonté (Moral)

1 Volonté Rapidité Santé Défense Score d’armure
Rapidité Santé Défense Score d’armure 12 44 12 3
12 20 12 3 Arme Jet d’attaque Dégâts
Arme Jet d’attaque Dégâts Arc court +2 1d6+4
Arc court +4 1d6+1 16 m/36 m Épée courte +4 1d6+6
Arc long +4 1d6+3 26 m/52 m Poing +1 1d3+4
Épée courte +2 1d6+3 – Capacités spéciales
Capacités spéciales Prouesses favorites : Posture défensive et Prise d’initiative.
Prouesses favorites : Attaque éclair, Rechargement rapide. Talents : Combat à deux armes (compagnon), Port d’armure
Talents : Combat d’archerie (novice) et Port d’armure (novice). (novice) et Reconnaissance (compagnon).
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre et Lames légères. Groupes d’armes : Arcs, Bagarre et Lames légères.
Équipement : Arc court ou long, épée courte et armure en cuir léger. Équipement : Bottes du Hors-la-loi, armure en cuir léger, arc
court et deux épées courtes.
Bandits partisans de Waldric la Main du carnage,
ces Féreldiens humains ont mal tourné. Un capitaine hors-la-loi infâme et violent.

Un bann de trop 53
 VALDUR KROLE HOCKE HOMME LIBRE FÉRELDIEN GUERRIER 1
Attributs (Compétences) Attributs (Compétences)
-1 Communication -2 Communication
-1 Constitution 2 Constitution
-2 Dextérité (Équitation) 1 Dextérité (Équitation)
2 Force (Armes contondantes, Intimidation) 4 Force
1 Magie -1 Magie
3 Perception (Fouille, Ouïe, Vue) 0 Perception
Ruse (Connaissances de la nature, 0 Ruse
3
Connaissances militaires) 2 Volonté (Courage)
3 Volonté (Maîtrise de soi) Rapidité Santé Défense Score d’armure
Rapidité Santé Défense Score d’armure 11 (10)* 38 13 (11**) 4
3 45 8 0 Arme Jet d’attaque Dégâts
Arme Jet d’attaque Dégâts Arc long +1 1d6+3
Masse à deux mains +4 2d6+5 Épée longue +4 2d6+4
Poing +2 1d3+2 Poing +1 1d3+4
Capacités spéciales Capacités spéciales
Prouesses favorites : Mise à terre et Prise d’initiative. Prouesses favorites : Coup puissant.
Talents : Combat à deux mains (compagnon), Commandement Talents : Combat à une arme et un bouclier (novice), Combat
(compagnon) et Port d’armure (compagnon). d’archerie (novice) et Port d’armure (novice).
Groupes d’armes : Armes contondantes, Bagarre, Armes légères Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Lames lourdes et Lances.
et Lames lourdes. *Sans armure **Sans bouclier
*Sans armure **Sans bouclier Équipement : Armure en cuir épais, arc long (20 flèches), épée
Équipement : Armure en cuir léger et masse à deux mains. longue et bouclier moyen.
Bann de la Ruswold évincé, estropié, timoré et bourru. Krole Guerrier laconique qui n’aime pas l’inattendu – jamais.
est essentiellement un non-combattant dans le contexte de
cette aventure. Il peut se battre à cheval, mais ne l’a pas fait PRYFT MAGE APOSTAT HUMAIN 2
depuis longtemps et ne le fera qu’en cas d’extrême nécessité.
Attributs (Compétences)
2 Communication
OMBRE FEMME DES COLLINES ALVARIENNE VOLEUSE 1
1 Constitution
Attributs (Compétences)
1 Dextérité
1 Communication
-1 Force
2 Constitution
3 Magie
3 Dextérité (Discrétion)
2 Perception
1 Force (Escalade, Vigueur)
3 Ruse (Soins)
-2 Magie
1 Volonté (Concentration, Maîtrise de soi)
1 Perception
Rapidité Santé Défense Score d’armure
2 Ruse
11 30 11 0
-1 Volonté
Arme Jet d’attaque Dégâts
Rapidité Santé Défense Score d’armure
Grand bâton -1 1d6 –
13 26 13 3
Poing -1 1d3-1 –
Arme Jet d’attaque Dégâts
Trait mystique – 1d6+3 16 mètres
Arc long +3 1d6+4 36 m/52 m Capacités spéciales
Épée courte +3 1d6+3 – Puissance magique : 14 Mana : 26
Capacités spéciales Prouesses favorites : Bouclier de mana et Sort puissant.
Prouesses favorites : Attaque éclair, Défaut de l’armure et Sorts : Bouclier anti-magie, Drain de vie, Explosion mentale et
Rechargement rapide. Glyphe de paralysie.
Talents : Port d’armure (novice) et Reconnaissance (novice). Talents : Chirurgie (novice).
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons et Lames légères. Équipement : Grand bâton et baguette.
Équipement : Armure en cuir léger, arc long (20 flèches) et épée courte. Pryft est timide et mystérieux. Il évite d’attirer l’attention
Ombre rit facilement, mais souvent pour elle-même et de ceux qui, de toute évidence, soutiennent la Chantrie ou la
presque toujours pour se moquer de la stupidité d’autrui. justice du roi, étant donné son statut de mage clandestin.

54 Un bann de trop
Un bann de trop 55
 Aventure
N
ombre de secrets oubliés gisent dans les entrailles
du monde, cachés, abandonnés dans les salles et les
couloirs désertés de l’empire des nains, ignorés par
les sombres choses qui rôdent dans ces ruines. À
Orzammar et en Férelden, les légendes parlent de ceux qui se
sont rendus dans ces régions inexplorées en quête de vérité et en
sont revenus avec la preuve de leur lignage ou un artefact perdu
depuis longtemps.
Et si la vérité ne correspond pas à vos attentes, qui saura que
vous mentez ? Et quel mal y aurait-il à cela ?
Passés ensevelis est une aventure pour quatre à cinq person-
nages de niveau 7, bien que vous puissiez l’adapter si besoin à
un groupe d’un niveau plus élevé et plus ou moins nombreux.
L’aventure part du principe qu’aucun personnage-joueur n’est
un nain originaire d’Orzammar, mais vous pouvez la modifier de
manière à intégrer de tels héros. Elle suppose aussi que les héros
ont une bonne raison d’emprunter la voie Impériale au nord-
ouest du lac Calenhad.
Résumé de l’aventure
Les PJ ont dressé le camp sur la grand-voie juste après le crépus-
cule quand un groupe de réfugiés blessés arrive. Quelque chose
attaque les villages au pied des Dorsales de givre et les rescapés
sont partis quérir l’aide du bann le plus proche. Malheureusement,
la plupart des guerriers de la région sont partis combattre
les pirates sur la côte, obligeant le bann à engager les PJ qu’il
charge de déterminer la nature des assaillants, leur nombre et
56
Passés ensevelis
leur origine tandis qu’il part demander de l’aide auprès de ses
supérieurs. Il avertit également nos héros que les Alvars risquent
de profiter des pertes de leurs cousins. En s’enfonçant dans les
collines, les PJ rassemblent vite des preuves indiquant que les
Alvars se sont aussi fait attaquer et se préparent à la guerre.
Les assaillants sont des engeances, principalement des genlocks
qui ont réussi à s’introduire à la surface via une faille du sol. Entre
le climat de méfiance qui règne entre les Alvars et les forces de
Férelden et le délai qu’il faudra à ces deux factions pour se rendre
sur les lieux, les PJ sont contraints de se rendre eux-mêmes à la
faille. Ils s’y enfoncent et se retrouvent dans les Tréfonds, où
ils rencontrent des nains dans un thaig assiégé qui, d’après ses
occupants, est scellé et oublié depuis des générations. La majeure
partie de leur territoire a été conquise par les engeances et les
nains ont été repoussés et obligés de se barricader, ce qui a permis
aux engeances de passer devant leur place forte pour gagner la
surface. Les Alvars ont infligé tant de pertes aux genlocks que
ces derniers ont été contraints de se retirer temporairement dans
leur nid, laissant une occasion fugace de riposter. Les nains
comptent sceller le nid et s’enfuir vers Orzammar en passant par
les Tréfonds, mais, pour cela, ils ont besoin de l’aide de nos héros.
Cependant, les nains mentent.
Le mensonge des nains
Durant Passés ensevelis, les PJ ont plusieurs occasions de décou-
vrir une information vitale : les nains ne sont pas, comme ils le
prétendent, les derniers survivants d’un fier thaig déchu depuis
Passés ensevelis
longtemps coupé d’Orzammar, cela ne fait que quatre mois qu’ils
sont dans la région. Ils n’ont jamais contrôlé le moindre territoire en
dehors de la barricade dans laquelle ils sont piégés depuis qu’ils ont
découvert une horde d’engeances en ouvrant les portes du thaig.
Les nains affirment tous appartenir à une caste ou une autre, mais
c’est faux, ce sont en réalité des nains de la caste de la Surface,
les enfants et les descendants de ceux qui ont quitté Orzammar
pour vivre en Férelden ou ailleurs et ont par-là perdu leur place
dans la société naine. Comme ils n’ont pas reçu de véritable caste
en héritage, ils ne peuvent être considérés comme des citoyens
d’Orzammar. Ces nains de la surface de deuxième génération
ou plus veulent suivre leur rêve, retourner à la Pierre et mener
une vie qu’ils n’ont jamais connue, et pour cela, ils sont prêts à
commettre une fraude généalogique. Ils comptaient creuser un
chemin jusqu’aux Tréfonds, trouver un thaig désert, s’en emparer
et se rendre à Orzammar en passant par les souterrains. Ils auraient
alors été accueillis comme des cousins perdus depuis longtemps, et
les noms qu’ils ont volés sur les tombes du thaig et dont ils se sont
parés auraient été inscrits dans les Mémoires comme étant les leurs.
Malheureusement, le thaig n’était pas aussi vide que les nains
l’avaient espéré. Réveillés par ces intrus dans leurs nids, les
genlocks sont arrivés en nombre bien trop important pour les
quelques guerriers nains. Les PJ sont leur salut : leur seule chance
de sauver les innocents villageois de la surface qui risquent de
se faire massacrer par les genlocks qu’ils ont malencontreu-
sement libérés et leur seul espoir de survivre assez longtemps
pour rejoindre Orzammar, la ville dont ils ont tant rêvé. Mais les
PJ les laisseront-ils poursuivre leur duperie une fois qu’ils l’au-
ront découverte ? Comment réagiront-ils quand ils se rendront
compte que, s’il y a tous ces morts en surface, c’est de la faute de
leurs nouveaux alliés ?
Un labyrinthe de choix
Les PJ n’arrivent pas au beau milieu d’une situation statique.
Les nains savent bien qu’ils se feront tuer dès que les engeances
reviendront s’ils restent où ils sont et, quand les PJ trouvent
la faille, ils sont déjà en train d’échafauder leurs plans. Il y a
plusieurs missions à accomplir : découvrir la route menant à
Orzammar, sceller de nouveau les engeances dans le thaig et
refermer la faille menant à la surface, mais les nains ne comptent
pas assez de guerriers pour toutes les entreprendre, surtout étant
donné que le premier groupe envoyé chercher un passage vers
Orzammar n’est pas revenu.
Toutes les aventures Dragon Age offrent des choix aux PJ. Dans
Passés ensevelis, ces choix consistent à laisser les joueurs décider
à quelles missions leurs personnages prennent part et dans quel
ordre ils les accomplissent. Les engeances avancent, les villages
de la surface sont sans défense et les nains désespérés. Comment
nos héros vont-ils définir un ordre de priorité sachant qu’ils
seront peut-être dans l’incapacité d’effectuer les tâches qu’ils
entreprennent en dernier ? La vérité sur le passé des nains chan-
gera-t-elle leurs plans ?
Les dernières étapes de l’aventure diffèrent grandement en fonc-
tion des choix que nos héros ont faits précédemment. Exigent-ils
de s’enfuir à la surface ? Ont-ils réussi à retarder les engeances en
scellant leur nid ? Nous vous présentons un éventail de scènes
finales alternatives, d’une fuite vers la surface à une alliance
désespérée avec les Alvars pour lutter contre les engeances sur
les talons de nos héros, en passant par l’escorte des nains dans les
tunnels jusqu’à Orzammar.
Passés ensevelis
Dans les entrailles du monde
La majeure partie de Passés ensevelis se déroule dans les Tréfonds,
sous terre, où la plupart des PJ ne sont sans doute encore jamais
allés. Pour des gens qui ont passé toute leur vie avec l’horizon
s’étendant à perte de vue, il peut être difficile de s’habituer aux
souterrains exigus et déroutants. Le sens de l’orientation des
humains et des elfes s’égare facilement, les sons s’entendent de
plus loin s’ils se répercutent sur les murs de pierre, la température
peut être glaciale dans une salle et étouffante dans la suivante et
l’étroitesse des lieux gêne parfois le style de combat des habitants
de la surface. Voici quelques astuces descriptives pour aider le
MJ à transmettre l’ambiance spécifique aux aventures souter-
raines. Le MJ n’est pas obligé d’utiliser tout ou partie de ces règles
optionnelles, mais elles l’aideront à donner aux joueurs le senti-
ment d’opérer dans les entrailles de la terre, loin des champs de
bataille et des régions familières à leurs personnages.
Ombre & lumière
À la surface, il ne fait jamais complètement noir, même par une
nuit brumeuse et sans lune, en revanche, dans les Tréfonds, les
seules lumières qui illuminent des ténèbres d’un noir de poix,
sont celles que les héros apportent avec eux et celles qui émanent
des veines de lyrium. Le moindre obstacle projette de longues
zones d’ombre, tant et si bien que même des personnages dispo-
sant de lumière ont bien peu de chances de voir tout ce qui se
trouve dans le rayon d’éclairage de leur source lumineuse. Toutes
ces ombres se déplacent en même temps que les personnages,
gênant ceux qui guettent des créatures tapies dans l’obscurité.
Les longues ombres donnent une pénalité de -2 aux tests de
Perception (Vue) des surfaciens (tous les personnages qui ne sont
pas originaires d’Orzammar).
Bruit & silence
Bien que la pierre empêche les sons de gagner les zones complè-
tement scellées, en revanche, tout bruit plus fort qu’un murmure
se répercute le long des passages et des salles des Tréfonds bien
plus loin qu’il ne le ferait en surface. Cet effet est particulièrement
prononcé sur les routes en elles-mêmes, car les nains les ont faites
longues et droites, avec des plafonds voûtés qui augmentent
fortement la distance à laquelle les bruits s’entendent. Les échos
constants se mêlent aux instruments à vent aux notes graves
57

Les personnages-joueurs nains
L’aventure part du principe que les PJ sont des surfaciens,
mais seule la première partie les oblige à passer du temps
ailleurs que sous terre. Ce peut être un défi passionnant pour
un MJ que de modifier Passés ensevelis pour l’adapter à un
groupe composé de nains d’Orzammar. Peut-être l’appel à
l’aide des Alvar a-t-il été entendu jusqu’au col de Gherlen
et à Orzammar, les PJ ayant alors été envoyés à travers les
Tréfonds pour trouver la cause du problème. Les premières
scènes seront alors un mélange de celles de la Première
partie adaptées à un environnement souterrain et de la
Troisième partie se déroulant à l’envers, les PJ rencontrant
en premier la patrouille de Borrun. La révélation de la trom-
perie de la caste de la Surface sera bien plus tendue si les
héros sont originaires d’Orzammar.
Si le groupe de PJ compte des nains de la surface, l’aventure
prend un tour bien plus personnel : les nains proposent à
ceux qui n’ont pas été personnellement exilés et ne risquent
donc pas d’être reconnus en ville de prendre part à leur
plan s’ils estiment que cela les intéressera tandis qu’ils
conseillent à ceux qui risqueraient de dévoiler leur duperie
de les quitter avant d’entreprendre leur exode vers la ville.
Évidemment, un exilé qui dévoilerait autant de tentatives de
s’emparer de noms honorables aura peut-être des chances
d’être pardonné et réintégré à la société naine…
et aux chants que les nains apprécient tant pour envelopper
les thaigs habités d’un bourdonnement que les poètes nains
comparent à la Pierre. Le silence ne tombe jamais sur Orzammar
et l’immobilité des Tréfonds abandonnés hors du contrôle de la
capitale dérange fort les nains habitués au confortable sentiment
de communauté que leur procure leur habituel bruit de fond.
Un personnage qui tente de faire preuve de discrétion doit
veiller à ne pas faire le moindre bruit à cause des échos, les tests
de Dextérité (Discrétion) s’accompagnent d’une pénalité de -2.
Tous les tests de Perception (Ouïe) effectués dans une zone à l’ar-
chitecture naine reçoivent un bonus de +2.
Les nains ont une perception de la pierre naturelle différente de
celle des autres, les groupes qui comptent des nains y trouveront
peut-être un réconfort ou une source de frustration. En effet, chez
les nains qui ont passé la majeure partie de leur vie sous terre,
cette perception est très développée et réconfortante, facilitant
l’orientation. En revanche, elle s’émousse si le nain reste trop
longtemps à la surface et peut se transformer en vague distrac-
tion dans les zones les plus sombres des Tréfonds où elle est
amoindrie et irritante, sans être complètement inutile.
Chaleur & combustible
La majorité des Tréfonds a été bâtie trois à six kilomètres sous le
niveau de la mer, bien que, sous les Dorsales de givre, cela veuille
dire qu’ils se trouvent bien plus loin sous la surface. Les galeries
minières naines remontent d’ordinaire vers la surface plutôt que
de s’enfoncer encore plus profondément, creusant les régions
montagneuses de Férelden et d’Orlaïs depuis les entrailles de la
terre, tandis que les thaigs se développent en profondeur, vers
les poches de lave qui remontent du manteau. Les thaigs les
plus anciens (dont Orzammar) possèdent des zones de magma à
découvert en leur centre, afin de réchauffer les lieux, tandis que
les plus récents (et ironiquement ceux qui ont le plus de risques
58
d’être abandonnés à cause d’engeances qui poussent l’empire
nain à se replier toujours un peu plus sur lui-même) disposent
d’un système de chauffage à la vapeur. Les régions habitées qui
se trouvent entre deux thaigs sont chauffées et éclairées par des
lampes à huile consommant de l’huile de cochard ou de bronto.
Loin de la lave ou de sources de chaleur artificielles, les Tréfonds
sont d’un froid mordant. L’absence d’intempéries est une béné-
diction, mais les voyageurs qui restent trop longtemps privés
d’une source de chaleur finiront par en ressentir les effets.
Comme leurs lanternes sont probablement leur source de chaleur
autant que de lumière, ils doivent faire extrêmement attention
à leurs réserves de combustible. Les nains possédaient autre-
fois de nombreuses stations de ravitaillement où se réapprovi-
sionner dans les Tréfonds, mais à l’ère moderne, tomber à court
de combustible est souvent synonyme de mort.
Si les PJ ont passé plusieurs heures sans chaleur, le MJ peut, à sa
discrétion, imposer une pénalité de -2 sur tous leurs tests.
Combattre en un lieu confiné
Les nains d’Orzammar équipent le gros de leurs troupes de
boucliers, de masses et d’arbalètes, l’arsenal idéal pour se battre
en zone exiguë comme cela leur arrive généralement. Les escar-
mouches sont des combats réservés au monde de la surface ou
aux cavernes les plus vastes. Les nains sont entraînés à bloquer
un passage avec un mur de boucliers et à cornaquer leurs ennemis
désorganisés vers des zones d’abattage.
La hauteur est souvent une restriction. Les nains ont construit les
tunnels principaux des Tréfonds avec beaucoup d’espace vertical
et les thaigs occupent souvent de vastes cavernes pour donner
une impression d’espace, mais les maisons individuelles et les
zones qui ne sont pas destinées à un trafic important peuvent
paraître inconfortablement exiguës pour un humain. Le manque
d’espace peut même gêner le maniement des armes de grande
taille auxquelles les humains sont habitués.
Dans une zone confinée, il se peut que la prouesse Escarmouche ne
puisse pas servir à franchir un mur d’adversaires en position défen-
sive, bien qu’elle permette tout de même de repousser ces adversaires
ou de battre en retraite. Il est difficile d’utiliser des armes demandant
de grands mouvements : les attaques en mêlée à l’aide d’armes à
deux mains subissent une pénalité de -2 s’il n’y a pas assez d’espace.
Les missions d’escorte &
les combats entre escadrons
En général, les héros de Dragon Age se battent seuls contre leurs
ennemis, chacun de ces ennemis ayant des statistiques propres
et une place définie dans l’ordre d’initiative. Cependant, il arrive
que ce ne soit pas toujours la meilleure option. Pour les combats à
grande échelle, il y a les règles régissant les grandes batailles, mais
parfois, il faut un intermédiaire, surtout quand les PJ escortent ou
aident un nombre restreint de PNJ, comme un escadron ou un
groupe de réfugiés. Dans ce cas, le mieux consiste à décrire les
effets des combats des PNJ en arrière-plan, sans résoudre méca-
niquement chaque attaque.
Cependant, il est parfois souhaitable de déterminer le résultat des
combats des PNJ alliés en lutte contre des PNJ adverses. Dans ce cas,
nous conseillons au MJ de résoudre quelques attaques entre PNJ et
de considérer ces résultats comme représentatifs du conflit dans son
ensemble. Quand ces attaques ont infligé assez de dégâts totaux
Passés ensevelis
pour tuer un ennemi, il y a un mort dans la mêlée qui oppose les ancienne, mais cette portion est bien entretenue : des dalles ont
deux groupes de PNJ. Une fois que les PJ ont vaincu leurs propres été remplacées par endroits et les arbres ont été coupés le long de
adversaires, ceux qui affrontent les PNJ peuvent changer de cible et la route. Les PJ campent dans l’espace ainsi libéré.
les attaquer ou s’enfuir, en fonction du cours de la bataille.
Il y a cinq réfugiés et un chien, seuls survivants d’une attaque sur
Exemple. Les PJ escortent une douzaine de guerriers nains le village de Chute-de-Cedd. Udèle n’a que des blessures superfi-
blessés quand ils tombent dans une embuscade tendue par cielles (des égratignures et quelques hématomes) et peut raconter
deux douzaines d’engeances. Les PJ engagent la moitié des ce qui s’est passé pendant que ses compagnons reçoivent des soins.
forces ennemies tandis que l’autre les dépasse et s’en prend aux
Chute-de-Cedd est un village fermier des collines, près de la
nains. Le MJ ne désirant pas résoudre une douzaine d’attaques
frontière avec le territoire alvarien. La nuit dernière, quelques
ne concernant pas les PJ, il lance les dés pour deux attaques des
heures avant l’aube, des… choses ont attaqué le village. Udèle
nains à l’encontre des engeances et deux attaques des genlocks
ne peut que décrire les assaillants : plus petits que les villageois,
visant les nains. Une fois qu’il y a eu assez de dégâts totaux pour
vêtus d’armures de métal dépareillées et brandissant des armes
tuer un PNJ, il y a un mort dans le camp concerné.
aux lames cruelles. Ils ont incendié les bâtiments périphériques
Cette méthode donne aux PJ le temps de se battre contre un en prélude à l’assaut et, dans la confusion, elle n’a pas bien vu à
nombre raisonnable d’ennemis appartenant à une force plus quoi ils ressemblaient. Ces cinq personnes sont les seules à avoir
importante tout en devant subir les conséquences d’un combat réussi à fuir leur maison avant que les attaquants ne les prennent
trop long ou d’erreurs tactiques susceptibles de coûter la vie à en chasse. Les assaillants allaient de maison en maison et éven-
leurs alliés. Notez que cette méthode est conçue pour aider les traient tous ceux qui se cachaient à l’intérieur. Finan, l’homme
MJ et les joueurs à gérer des combats de taille conséquente qui ne blessé au front, a tenté de revenir sur ses pas pour sauver d’autres
rassemblent tout de même pas assez d’adversaires pour justifier gens, mais il a reçu un coup sur la tête. C’est un des chiens du
l’utilisation des règles régissant les grandes batailles. Si elle ne village qui l’a traîné à l’abri.
convient pas à votre groupe, libre à vous de l’ignorer et de diriger
le combat comme il vous plaît.
Les premiers soins
PREMIÈRE PARTIE
Les PJ voudront sûrement prodiguer les premiers soins aux villa-
geois blessés. Tout le groupe a déjà pris un moment de répit et ne
Les montagnes
embrumées
L’aventure débute alors que les PJ empruntent la voie Impériale
entre Quais-de-Calenhad et le col de Gherlen, au début de l’au-
tomne. Alors que le crépuscule approche et qu’ils se mettent en
quête d’un endroit où dresser le camp, ils rencontrent les réfugiés
qui vont les entraîner dans cette aventure qui les mènera jusque
dans les Tréfonds.

Scène 1

Une rencontre fortuite

RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ sont sur la voie Impériale quand ils rencontrent un
groupe de réfugiés en fuite suite à une attaque sur leur village.

Faisant route vers le sud sur la voie Impériale, vous avez atteint
la borne indiquant qu’il vous reste soixante kilomètres avant
Quais-de-Calenhad lorsque vous décidez de monter le camp
pour la nuit. Une brume épaisse s’élève depuis le lac Calenhad
tout proche, mais votre feu vous réchauffe et la nourriture
est la bienvenue. Trois heures après le coucher du soleil, des
craquements dans les taillis du bois voisin vous alertent. Alors
que vous vous levez d’un bond, armes en main, des silhouettes
sortent de l’épais brouillard. La plus proche entre dans le camp,
assez près du feu pour que vous distinguiez ses traits. C’est un
humain, un roturier d’après ses habits. Le sang lui coule sur
le front depuis une blessure noirâtre partiellement coagulée et
macule ses vêtements et ses cheveux. Son regard est désespéré.

La voie Impériale parcourt l’ouest de Férelden en traversant

les régions les plus basses des Marches solitaires. Elle est très

Passés ensevelis 59
 peut donc plus regagner de points de Santé ainsi. En revanche, ils
n’avaient pas de bandages et n’ont pas pu tenter l’action soigner.
Ils ne se sont pas non plus reposés, ce qui laisse ces deux possi-
bilités de guérison.
Finan
Finan a tout juste une vingtaine d’années et travaillait en tant
qu’ouvrier à la ferme de Lars. Ses voisins estimaient qu’il était
trop bravache et donnait le mauvais exemple aux enfants du
village qui admiraient son côté chahuteur, il menait donc une vie
solitaire dans les faubourgs du village et travaillait pour Lars et
Rhéda. Finan était l’un des rares villageois déjà debout à vaquer
à ses tâches quotidiennes quand l’attaque a débuté. Il a sauvé
Rhéda et Lars, encore dans la ferme, et tenté de retourner au
village pour secourir d’autres gens, mais une engeance l’a frappé
à la tête et il se serait fait tuer si son chien, Brun, ne l’avait traîné
en sûreté. Le sang a formé une croûte qui salit ses cheveux et
son front et qu’il faut nettoyer avant de soigner la plaie. À cause
de cette blessure, c’est plus difficile à voir que d’ordinaire, mais
Finan est un jeune homme séduisant, ce qui explique aussi pour-
quoi il est si populaire malgré son manque de bon sens.
Brun, un mabari croisé wofun, reste aux pieds de son maître et
grogne à l’adresse de toute personne qui semble le menacer. Son
sang wofun le rend plus petit que les mabaris pure race et plus
enclin à agir de son propre chef.
Finan n’a plus que 23 points de Santé sur ses 35 totaux.
FINAN
Attributs (Compétences)
Communication (Soins des animaux) 2, Constitution 1,
Dextérité (Artisanat) 1, Force 1, Magie 0, Perception 1,
Ruse -1, Volonté (Courage) 2
Gros dur tête brûlée, séduisant, mais plein d’humilité
Lars
L’élevage de chèvres de Chute-de-Cedd appartient à la famille
de Lars depuis des générations, depuis la fondation du village
au cours de l’Âge précédent. Lars et sa femme, Rhéda, n’ont pas
d’enfant et sont déjà d’âge mûr, ils ont donc engagé Finan comme
ouvrier agricole dans l’espoir de lui inculquer suffisamment de
sens des responsabilités pour lui léguer la ferme. Finan leur a
revalu leur bonté au centuple lorsque le village a été attaqué en
les réveillant à temps pour fuir. Cependant, un assaillant solitaire
a découvert leur cachette dans les faubourgs du village alors que
Finan était inconscient et Lars a failli perdre sa jambe en combat-
tant le monstre. Elle est cassée et cruellement meurtrie, bien que
l’hémorragie se soit arrêtée et il a réussi à arriver jusqu’à la voie
Impériale en se fabriquant une béquille rudimentaire avec des
branches.
Lars n’a plus que 12 points de Santé sur un total de 45. C’est le
villageois le plus grièvement blessé.
LARS
Attributs (Compétences)
Communication (Soins des animaux) 2, Constitution 1, Dextérité
(Artisanat) 2, Force (Conduite d’attelage) 2, Magie -2,
Perception 1, Ruse (Connaissance de la nature) 1, Volonté 1
Fermier vieillissant et travailleur acharné
60
Rhéda
Rhéda a huit ans de moins que son mari, qu’elle a épousé quand
elle était la beauté du village et lui un solide fermier héritier des
terres de son père. Leur mariage est resté plein d’amour malgré
l’absence d’enfant et c’est Rhéda qui a pensé à recueillir Finan.
Lors de l’attaque, Finan a réveillé Rhéda et Lars et le couple s’est
caché dans les faubourgs de Chute-de-Cedd. Elle a eu le bras
cassé quand un assaillant isolé a découvert où elle se terrait en
compagnie de Lars et, de tous les villageois, c’est elle qui a vu
le monstre de plus près. C’était son idée que de se rendre au
château de Selwyn pour quérir de l’aide. Elle s’est efforcée de
maintenir le moral du groupe pendant leur longue journée de
marche et, à présent, elle est au bord de l’épuisement.
Avec 37 points de Santé sur 42, Rhéda est la mieux portante des
réfugiés.
RHÉDA
Attributs (Compétences)
Communication (Soins des animaux) 1, Constitution 1,
Dextérité (Artisanat) 0, Force 1, Magie 0, Perception 1, Ruse
(Brasserie, Connaissance de la nature) 2, Volonté (Moral) 2
Beauté vieillissante, fermière et figure maternelle pour Finan
Udèle
Udèle n’a jamais aimé rester longtemps au même endroit. Elle a
un peu plus d’une vingtaine d’années et, depuis toute petite, elle
éprouve une soif de voyage peu commune chez les gens du cru.
Dès qu’elle a eu fini l’école, elle s’est mise à conduire les char-
rettes de marchandises au marché des villages voisins et s’est
découvert un don pour le marchandage et les négociations, en
particulier pour la laine que produit Chute-de-Cedd. Elle rêve de
rejoindre la guilde des Négociants et de quitter les collines.
Malheureusement, elle se trouvait chez elle lors de l’attaque. Elle
a survécu en se cachant dans une remise avec son grand-père,
Wurt, mais elle a vu ses parents se faire massacrer par les assail-
lants. Des réfugiés, c’est la seule à s’être déjà rendue au château
de Selwyn et elle leur a été d’une aide précieuse pour traverser
les collines. Elle ne souffre pas de graves blessures, juste une
entorse, des hématomes et de l’épuisement.
Udèle a encore 33 points de Santé sur 44.
UDÈLE
Attributs (Compétences)
Communication (Marchandage) 2, Constitution 1, Dextérité 1,
Force (Conduite d’attelage) 1, Magie 0, Perception 1,
Ruse (Connaissance de la nature, Évaluation) 2, Volonté 2
Marchande de laine et aspirante négociante
Wurt
Wurt est un fermier à la retraite et un ancien respecté à Chute-
de-Cedd. Il occupe ses journées à de menus travaux de menui-
serie, surveille les enfants pendant que leurs parents sont dans
les pâturages et donne des conseils au besoin. Il est veuf depuis
cinq ans et vit grâce à la générosité de ses enfants et de sa petite-
fille, Udèle.
Udèle l’a sauvé lors de l’attaque quand les hurlements des
voisins l’ont réveillée. Qui que soient les assaillants, ils ont tué les
Passés ensevelis
parents d’Udèle et n’ont pas réalisé que la maison abritait quatre
personnes.
La perte de sa famille et de la maison qu’il habitait depuis
soixante ans a presque brisé l’esprit de Wurt qui s’est replié sur
lui-même et reste muet. Il faut réussir un test de Communication
(Persuasion) ND 15 pour le convaincre que la situation n’est pas
aussi désespérée qu’il y paraît et lui redonner un peu de vie.
Wurt a 24 points de Santé sur 35.
WURT
Attributs (Compétences)
Communication (Soins des animaux) 1, Constitution 0,
Dextérité (Artisanat) 1, Force 0, Magie -1, Perception 0,
Ruse (Connaissance de la nature) 3, Volonté 1
Ancien du village désespéré
La nature de la bête
Les réfugiés sont unanimes sur un point : les assaillants ne
semblaient pas humains. Finan est inconscient ou très perturbé
tandis que Wurt et Udèle n’ont pas bien vu les agresseurs, mais
Lars et Rhéda si. Ils décrivent les créatures (des créatures, pas
des hommes) comme étant de petite taille, comme les nains,
mais avec une peau jaunâtre et des crocs au lieu de dents. Les
PJ qui en ont déjà rencontré reconnaissent immédiatement les
engeances décrites : des genlocks. De leur côté, les villageois se
doutent que les créatures sont des engeances, mais ils ignorent
tout des monstres qui forment les armées de l’archidémon.
Cependant, si les PJ leur demandent leur avis, l’un d’eux
avance cette hypothèse, bien qu’il soit incapable de différencier
un genlock d’un hurlock, d’un hurleur ou de tout autre type
d’engeance.
La fuite vers le château de Selwyn
Les villageois sont descendus des collines en quête du bann
Selwyn, le noble le plus proche, dont les terres se trouvent à une
quinzaine de kilomètres du camp des PJ. Udèle est inflexible.
Pour elle, il faut impérativement rejoindre l’abri du château et
demander de l’aide pour le village, mais Lars et Finan ne sont
pas en état de faire encore trois à cinq heures de marche dans le
noir et la brume.
Si les PJ ne le proposent pas d’eux-mêmes, Rhéda (ou Wurt si
quelqu’un le sort de son état catatonique) leur demande de les
aider à contacter le bann. Le village est sous sa responsabilité et
il offrira sûrement une récompense pour une aide qui ne leur
prendra que quelques heures.
La question devient alors « comment atteindre le bann rapide-
ment en prenant le moins de risques possibles ? » Le brouil-
lard s’épaissit et ce ne serait pas sage que de s’enfoncer dans la
nuit. Udèle veut partir sur-le-champ, mais un personnage qui
réussit un test de Perception (Empathie) ND 13 réalise qu’elle
est poussée par la peur après avoir vu ses parents se faire tuer le
matin même plutôt que par une estimation rationnelle de leurs
chances de survie. Il faut réussir un test de Communication
(Persuasion) ND 15 pour la persuader que le voyage sera bien
plus simple une fois le soleil levé. Le ND passe à 9 si les PJ ont
des chevaux pour porter les villageois qui ont du mal à marcher.
Passés ensevelis
Scène 2
Un fort sans gardes
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ arrivent au château du bann, mais les rangs de la
garnison ont été cruellement éclaircis et il leur échoit donc
de traquer les assaillants.
C’est avec soulagement que vous empruntez la route qui quitte
la voie Impériale en direction du château de Selwyn. Vous
arrivez à destination après un court trajet descendant vers
le lac Calenhad. Les villageois remercient le Créateur et sa
Prophétesse pour cette délivrance.
Le château est à la fois ancien et récent. Les Orlésiens ont pillé
le vieux fort construit sur une île rocheuse juste à côté du rivage
quand ils ont envahi la région et n’ont laissé qu’une ruine,
jusqu’à ce que le bann Selwyn décide de le rénover il y a quelques
années. Les travaux sont encore en cours et le patchwork d’an-
cienne maçonnerie et de squelettes de constructions modernes en
bois qui commencent tout juste à être habillées de pierre rappelle
à quel point la bourgade est récente.
Le village à proprement parler est construit sur la rive du lac. La
périphérie tournée vers l’intérieur des terres est protégée par une
palissade de bois et un corps de garde en bois et en pierre, comme
le château. La place du marché se trouve au centre et se termine
par des quais du côté du lac. Si les PJ arrivent de jour, l’endroit
est très animé.
Les PJ ne s’attarderont probablement pas au village et se conten-
teront de parler au bann. Le marché propose de la laine et des
récoltes venues des villages des collines, ainsi que du poisson des
pêcheurs du cru. Chaque semaine, un bateau emmène les gens à
Quais-de-Calenhad, de l’autre côté du lac, mais il ne prendra pas
le large avant trois jours. L’auberge, la Victoire du roi, est de belle
taille pour une si petite bourgade, car elle sert aussi de logement
aux ouvriers qui travaillent à la rénovation du château, jusqu’à ce
qu’ils puissent loger là-bas.
Un test de Perception (Vue) ND 11 de la part d’un PJ observateur
révèle toutefois qu’il sera peut-être plus difficile que prévu de
demander l’aide du bann : les soldats du corps de garde comme
ceux postés sur les créneaux sont tous très jeunes ou très âgés
et leur équipement semble de qualité fort médiocre. Si l’endroit
abrite des soldats expérimentés, ils ne sont nulle part en vue.
Le bann Selwyn
Dès que les personnages et leurs protégés ont expliqué à un
garde ce qu’ils font au château, ils sont admis dans l’édifice pour
un entretien avec le bann.
La grande salle est dans le même état que le reste de la bâtisse :
en cours de réparation. Elle n’a rien d’une salle du trône, c’est le
bureau d’un gouverneur régional de bas rang, elle est simple-
ment dominée par une longue table en chêne accompagnée de
bancs et de chaises fonctionnelles. Le siège du bann se distingue
seulement par son blason, suspendu au mur derrière lui, non pas
sous forme de tapisserie ou de gravure : il s’agit simplement de
son épée et de son bouclier qui servent de décoration.
61
 À propos des Alvars
Les coutumes des Alvars sont détaillées dans Le repaire
des aigles, la deuxième aventure de Massacre en Férelden.
En résumé, les Alvars se divisent en clans, chacun tirant son
nom du « fort » c’est-à-dire de la colline fortifiée où vit tout
le clan. Le nom de Kothag se traduit par « Kothag fils de
Daeorn du clan du Soleil ». Les femmes utilisent « -dotten »
au lieu de « -sen » et donnent avant le nom de leur mère.
Lors d’un mariage traditionnel alvarien, la fiancée est
enlevée (souvent avec l’accord des deux familles) dans le
clan de sa naissance et emportée dans celui de son futur
époux. Contrairement à leurs cousins alamarri (les ancêtres
des Féreldiens modernes), les Alvars n’ont jamais reconnu
le Créateur ni sa Prophétesse et vénèrent toujours leurs divi-
nités traditionnelles, les dieux des montagnes et de l’hiver
ainsi que la déesse des cieux (qui est aussi leur déesse de
la mort) étant les plus forts du panthéon. La plupart des
gens pensent que les chamans alvariens sont simplement
des hommes et des femmes doués d’une grande sagesse
qui interprètent les signes pour comprendre la volonté des
dieux, mais une société sans Chantrie étant également une
société sans Cercle, la plupart des chamans sont en réalité
de puissants mages, en dépit de leurs devoirs religieux.
Les Alvars entretiennent avec les oiseaux de proie des
relations similaires à celles qui unissent les Alamarri et
les loups. Les guerriers de Férelden utilisent des chiens
comme compagnons et troupes de choc tandis que les
Alvars dressent des faucons et des aigles à leur servir
d’éclaireurs. De plus, chaque clan possède un « animal
clanique » qu’il pense lié à la prospérité de son fort. Les
Alvars font des offrandes de nourriture à ces bêtes, mais
jamais assez pour les dispenser de chasser ou de chercher
leur pitance. Ce ne sont pas des animaux domestiques, ce
sont des cousins honorés des Alvars qui les laissent libres.
Les Alvars pensent que, si leur animal clanique est heureux
et en bonne santé, ils seront bénis. En revanche, c’est un
bien mauvais présage que la maladie ou la mort d’une telle
créature.
Les PJ ont le temps d’observer les lieux avant que le bann ne les
rejoigne. C’est un homme mince dans la fleur de l’âge présen-
tant les traits tirés dus au manque de sommeil. Il apprécie
cependant ce que nos héros ont fait.
« Le Créateur soit loué pour tout. Si vous n’aviez pas campé
sur la voie Impériale quand ces pauvres gens l’ont atteinte,
nous aurions sans doute entendu parler de Chute-de-Cedd
bien trop tard. Nous vous paierons pour ce que vous avez
fait aujourd’hui, je vous le promets, mais ces nouvelles… Il
semble que j’ai besoin de vos services. »
Le château de Selwyn a un problème : sa garnison est extrême-
ment affaiblie et se compose pour l’heure d’une milice faite de
volontaires, de guerriers retraités ou sur le point de prendre leur
retraite et de tous les gens qui ont accepté de tenir une pique en
échange de quelques pièces de cuivre. Tous les soldats compé-
tents ont été réaffectés à Hautecîme pour l’été, afin de protéger
la région contre les pirates des Marches libres. Selwyn a protesté
amèrement, craignant une incursion alvarienne, mais ses supé-
rieurs l’ont fait taire.
62
Le bann Selwyn
Selwyn a commencé sa carrière en tant que chevalier errant, à
combattre les Alvars plus au sud. Il a été promu bann et, depuis, il y
a des tensions entre les villages présents sur son territoire et les forts
alvariens voisins. Selwyn fait porter le blâme sur les Alvars qu’il
accuse d’être des barbares incapables d’accepter une modification
de frontière en toute bonne foi qui s’inventent des droits sur les
terres dès que cela les arrange. Si les PJ vérifient la véracité de ses
dires auprès des villageois ou des réfugiés et réussissent un test de
Communication (Investigation) ND 13, ils découvrent que la faute
n’incombe pas entièrement aux Alvars : Selwyn a fait construire un
barrage privant un fort d’eau et refuse que les Alvars célèbrent des
rituels sur une crête rocheuse qu’il dit être de son côté des collines.
Selwyn est aussitôt convaincu que les assaillants de Chute-de-Cedd
sont des Alvars et met les affirmations contraires des réfugiés sur
le compte du traumatisme qu’ils ont subi et de leur esprit confus.
BANN SELWYN
Attributs (Compétences)
Communication (Meneur d’hommes) 2, Constitution 3,
Dextérité (Équitation) 3, Force (Lames lourdes) 2, Magie 0,
Perception 2, Ruse (Héraldique) 1, Volonté 2
Propriétaire terrien inquiet et vétéran
des escarmouches frontalières avec les Alvars
La mission
Selwyn est prompt à réagir en fonction de ses certitudes. Les
réfugiés sont les bienvenus dans sa bourgade et il veillera à leurs
besoins, mais il veut engager les PJ pour se rendre au village,
remonter la piste des assaillants, déterminer le nombre et la force
de l’ennemi avant de s’en débarrasser ou de revenir lui faire leur
rapport si l’adversaire est trop fort pour eux. Entre-temps, Selwyn
enverra des cavaliers à Golefalois au sud de Hautecîme, au nord,
quémander des troupes pour repousser les envahisseurs. Il est sûr
qu’au moins l’un des iarls accédera à sa demande, sinon les deux.
Les PJ sont invités à se réapprovisionner dans l’armurerie du
château et reçoivent un insigne indiquant qu’ils travaillent
pour le bann si jamais des gardes forestiers ou des prévôts les
rencontrent dans les collines. Le salaire qu’il leur propose équi-
vaut à ce qu’ils sont habitués à toucher depuis le début de la
campagne pour un travail aux dangers modérés, mais si les
PJ négocient, il augmente le tarif de vingt-cinq pour cent sans
discuter : il veut que les choses rentrent rapidement dans l’ordre.
Une réponse appropriée
Si les PJ n’ont pas encore appris que les assaillants étaient des
engeances, ils aperçoivent Rhéda et le bann alors qu’ils se rendent
à l’armurerie pour se réapprovisionner (ou partent simplement
manger). Rhéda est très en colère et informe le bann qu’elle sait
très bien à quoi ressemble un Alvar et qu’elle a bien vu ce qui les
a attaqués, son mari et elle. Un PJ doté d’un passé militaire qui
réussit un test de Ruse (Connaissances militaires) ND 9 réalise
que les forces nécessaires pour repousser un raid frontalier alva-
riens, aussi sanglant soit-il, ne suffiront jamais à affronter une
horde de genlocks. Si le bann sous-estime le danger alors qu’il
demande l’aide des iarls, ces derniers lui enverront trop peu de
soldats. D’un autre côté, un test de Perception (Empathie) ND 13
indique qu’il a peur de crier « Engeances » et d’avoir tort, ce qui
le dépouillerait du peu d’autorité et de respect dont il jouit.
Passés ensevelis
Respectez mon autorité
Selwyn n’est qu’un bann et, à ce stade de leur carrière, les PJ ont
dû se tailler une belle réputation en tant qu’aventuriers. Il y a
donc plus de chances qu’il croit sur parole un célèbre tueur d’en-
geances plutôt qu’un libre tenancier inconnu. Il accordera encore
plus de crédit à la parole d’un garde des ombres. Le MJ devrait
tenir compte de la réputation des PJ si ces derniers tentent de
persuader le bann qu’il se laisse aveugler par ses préjugés. Il
s’inclinera immédiatement devant l’autorité d’un garde des
ombres en matière d’engeances, bien qu’il souligne que, comme
il n’a pas de soldats à enrôler, le plan d’action ne change guère.
Scène 3
Des scènes de destruction
RENCONTRE D’EXPLORATION
Les PJ examinent le village en ruine en quête d’indices
sur les assaillants et découvrent des empreintes qui les
conduisent en territoire alvarien.
Vous arrivez en vue de Chute-de-Cedd deux jours plus tard,
après un long trajet sans évènement notable à travers les
contreforts boisés. Sans la nuée de charognards qui survole le
village, personne ne vous en voudrait de penser que l’endroit
n’a jamais été attaqué.
Du moins jusqu’à ce que vous arriviez sur les lieux.
Les maisons et les champs sont réduits en cendres. Des
cadavres à demi dévorés par les charognards jonchent les rues,
leurs vêtements de nuit en lambeaux indiquant qu’ils dormaient
quand la mort s’est abattue sur Chute-de-Cedd. Des cadavres
de chiens de berger reposent là où ils ont tenté de défendre leurs
maîtres. Il y a des empreintes de bottes rudimentaires partout
sur la place du village.
Par où commencez-vous ?
Le village
Chute-de-Cedd est un petit village comptant seulement trois rues,
niché dans un creux de colline. Un joyeux ruisseau babillant offre
de l’eau à toute la communauté et entraîne la roue du moulin
de la place centrale. La colline qui flanque un côté du village est
recouverte de pins tandis que les flancs sud et ouest de la bour-
gade sont à nu et contemplent les collines désolées qui s’élèvent
jusqu’à former les Dorsales de givre dans le lointain. Les libres
tenanciers qui vivaient ici possédaient des troupeaux de chèvres
et des porcheries, car la végétation ne suffit pas à nourrir du
bétail. Il est bien difficile de faire pousser quoi que ce soit à cette
altitude, alors l’endroit compte seulement quelques champs de
céréales soigneusement irrigués et des potagers devant chaque
maison. Les chèvres pâturent dans les collines dénudées tandis
que les cochons fouillent la forêt.
Les PJ qui s’intéressent au pillage auront beaucoup de travail
pour peu de gains : le village n’avait rien de riche et les maisons
comme les cadavres offrent au mieux quelques pièces d’argent.
Les plus grandes richesses se trouvent dans la maison de Wurt
et Udèle, si les PJ parviennent à l’identifier d’après ce que les
réfugiés en ont dit. Un sac sous le lit d’Udèle renferme des pièces
d’argent et de cuivre pour une valeur approchant celle d’une
demi-pièce d’or…
Passés ensevelis
Les montagnes ne sont pas une découverte
Si les joueurs ont déjà participé au Repaire des aigles avec
un ou plusieurs PJ de la présente aventure, les rencontres
à venir seront plus faciles. Kothag fronce les sourcils en
entendant leurs noms pour tenter de se rappeler où il les
a entendus, la mention du fort Écarlate lui rafraîchissant
instantanément la mémoire. Depuis Le repaire des aigles,
ils sont célèbres dans tous les clans pour avoir levé le siège
du fort Écarlate et ils n’auront pas besoin de le convaincre de
les mener à son père, il proposera cela de lui-même.
Même si vous n’avez pas fait jouer cette aventure, les PJ
pourraient avoir accompli des exploits similaires au cours
de leur carrière. S’ils ont déjà aidé les Alvars, en particulier
contre les engeances, c’est le moment de le dire.
Pour comprendre ce qui s’est passé et retracer l’itinéraire des
genlocks, il faut réussir un test prolongé de Perception (Pistage)
ND 13 avec un seuil de réussite de 15, chaque jet de dé repré-
sentant une heure de travail. Les engeances sont arrivées par
les pâturages des collines et sont passées devant la ferme de
Lars et Rhéda dans les faubourgs du village (Finan a sauvé
ses employeurs et les a emmenés à la lisière de la forêt) avant
d’arriver au cœur du bourg. Ils ont pourchassé et tué à coups
de hache les animaux, les chiens et les villageois, abandonnant
leurs cadavres sur place. Rien n’indique que les engeances aient
emporté quoi que ce soit. En dehors de quelques taches à peine
visibles (qui se remarquent avec un test de Perception (Pistage)
ND 17) là où quelqu’un a riposté et fait couler un peu de sang
souillé, il semble que les genlocks n’aient pas subi la moindre
perte. Ils sont repartis à vive allure d’où ils sont venus, vers le
sud-ouest.
La piste
La piste est facile à suivre une fois que les PJ l’ont repérée. Les
genlocks ne se sont donné aucune peine pour dissimuler leurs
traces, que ce soit en se rendant à Chute-de-Cedd ou en repar-
tant, seul le terrain désolé et broussailleux des collines gêne le
pistage, en revanche, dès que la piste franchit la crête septentrio-
nale de l’éminence suivante, elle pénètre dans une forêt au sol
spongieux et devient bien visible, présentant des empreintes très
claires de bottes appartenant aux engeances.
La cascade et la ravine
Une demi-douzaine de kilomètres plus loin, au pied d’une colline
boisée, une cascade plonge dans une ravine au fond de laquelle
elle forme un bassin. Il semble que les genlocks se soient reposés
ici, à côté de l’eau, bien à l’abri du soleil grâce aux parois des
falaises de neuf mètres de haut et à la canopée. Le sol est jonché
de pièces d’équipement cassées, de déchets et de carcasses d’ani-
maux tandis qu’une sève sombre à l’air malsain suinte de l’écorce
des arbres là où la souillure commence à s’enraciner.
Un test de Perception (Pistage) ND 13 réussi révèle des pierres
déplacées et des traces indiquant que les engeances ont gravi la
falaise et suivi la ravine. Pour les suivre et escalader ce côté de
la cascade, il faut réussir un test prolongé de Force (Escalade)
ND 10 avec un seuil de réussite de 10. Un PJ qui réussit un
test de Perception (Vue) ND 11 aperçoit un groupe de petites
63

KOTHAG DAEORNSEN DU SOLEIL
Attributs (Compétences)
2 Communication (Soins des animaux)
3 Constitution (Endurance)
4 Dextérité (Arcs, Lames légères)
2 Force (Vigueur)
-1 Magie
Une branche craque soudain sous un pied et un oiseau effrayé
s’envole. Des silhouettes enveloppées de capes de fourrure
apparaissent, arcs au poing, prêts à servir, mais pas encore
bandés. Leur chef, un jeune homme de haute taille aux cheveux
sombres vêtu d’une armure de cuir et de fourrure abondam-
ment ornée de trophées de chasse (des serres et des crocs) vous
toise durement.
« Vous êtes des intrus sur les terres de mon clan et vous êtes
armés. Qui êtes-vous et qu’est-ce que vous nous voulez ? »

3 Perception (Pistage, Vue) Le guerrier alvarien qui a pris la parole n’est autre que Kothag
1 Ruse (Connaissance de la nature) Daeornsen du Soleil, le cadet du chef local. C’est un chasseur de
renom parmi les siens. Il s’est rendu à la frontière féreldienne pour
2 Volonté
découvrir d’où viennent les engeances qui, la veille, ont attaqué
Rapidité Santé Défense Score d’armure le fort du Soleil, la colline fortifiée de son clan. Il a découvert l’en-
14 67 14 3 droit où les genlocks se sont reposés avant de repérer les PJ.
Arme Jet d’attaque Dégâts Kothag a perdu deux cousins lors de l’attaque et n’est absolu-
ment pas d’humeur à tolérer des étrangers, cependant ses éclai-
Arc long +6 1d6+6
reurs tiennent leurs armes prudemment, prêts à s’en servir,
Épée courte +6 1d6+4 mais ils n’attaquent pas. Un PJ doué de quelques connaissances
Couteau de lancer +6 1d6+2 vis-à-vis des Alvars ou réussissant un test de Ruse (Connaissance
des cultures) ND 14 comprend qu’il s’agit de l’équivalent d’un
Dague +6 1d6+3
drapeau blanc. Kothag n’est pas surpris que le village féreldien
Capacités spéciales ait aussi été attaqué. Étant donné que le fort a tout juste réussi à
Prouesses favorites : Défaut de l’armure (1 PP), Prise repousser les assaillants, il est logique que les faibles villageois
d’initiative (2 PP), Rechargement rapide. des basses-terres se soient fait massacrer. Si les PJ annoncent qu’ils
Capacités de classe (voleur 5) : armure de voleur, attaque sont là pour combattre les engeances, ils peuvent le persuader
sournoise, bluff, bonus de prouesse de les escorter jusqu’au fort avec un test de Communication
(Persuasion) ND 10. En revanche, si les PJ tentent de passer en
Talents : Combat d’archerie (novice), Reconnaissance (compagnon)
force, il leur lance un unique avertissement et, s’ils persistent,
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons, Lames légères ordonne à ses hommes d’attaquer. Il accepte les offres de reddi-
Equipement : Armure de cuir cousue de trophées, cape de tion et laisse ses adversaires battre en retraite, par contre, si les PJ
fourrure, arc long, carquois de flèches, couteaux de lancer demandent alors à être conduits plus avant dans les terres alva-
dissimulés, épée courte, dague à la ceinture riennes, le DD passe à 18.
Sombre chasseur alvarien
Les éclaireurs de Kothag

Kothag est accompagné de ses éclaireurs, Gwion Faernsen du

plateformes rectangulaires montées sur pilotis et disposées en
spirale sur la colline suivante, à l’ouest. Les PJ qui ont côtoyé
des Alvars dans le passé ou qui réussissent un test de Ruse
(Connaissance des cultures) ND 17 reconnaissent là des plate-
formes de « funérailles aériennes ». Les Alvars y laissent le corps
de leur défunt qui sera mangé par des oiseaux charognards. En
plaçant ces plateformes en un lieu donné, le clan indique qu’il
revendique l’endroit, car il y laisse ses ancêtres. Les PJ sont donc
à présent en territoire alvarien.
Que les PJ se dirigent vers les plateformes ou suivent la piste des
engeances en remontant la ravine, des éclaireurs alvariens les
observent, cachés un peu plus loin sur leur route, et se montrent
avant que nos héros n’atteignent leur destination.
Scène 4
Soleil, Hadrim Ghoansen du Soleil, Idra Moiredotten du Soleil
et Talys Faernsen du Soleil. Idra est une femme, les autres sont
des hommes.
Utilisez les statistiques des Alvars du Livre de base Dragon Age
p.273.
Scène 5
Le fort tombé
RENCONTRE D’INTERPRÉTATION
Les PJ arrivent au fort du Soleil qui se remet de l’as-
saut des engeances et se heurtent à l’hostilité que ce clan
meurtri voue aux étrangers.
Après quelques heures de voyage, d’abord dans les éboulis de

Une situation tendue

RENCONTRE D’INTERACTION/DE COMBAT
Un groupe d’éclaireurs alvariens défie les PJ. Les Alvars
tentent de retrouver eux-mêmes les engeances qui ont
attaqué leur fort et n’ont aucune patiente pour les intrus.
la ravine, puis le long du ruisseau avant de gagner l’éminence
suivante, la colline fortifiée alvarienne du Soleil apparaît enfin.
Le toit des bâtiments les plus élevés dépasse du haut mur d’en-
ceinte en pierre qui dessine un ovale.
Et vous voyez toute l’étendue des dégâts.
Le mur d’enceinte s’est écroulé en trois points, deux d’entre eux
laissant une ouverture béante. La fumée qui dérive depuis le

64 Passés ensevelis
fort en direction des PJ apporte une odeur désagréable et grasse,
comme celle de la graisse brûlée. Les Alvars s’affairent à combler
les brèches dans le mur avec des poutres tandis qu’un tas de
cadavres s’amoncelle en dehors du fort.
Si Kothag escorte les PJ, il désigne le monceau de cadavres et se
contente d’un laconique « des engeances ». S’il est bien disposé
envers nos héros, soit à cause de leur renommée, soit parce qu’ils
ont obtenu un bon score sur le dé Dragon, il désigne certains bâti-
ments et leur explique leur fonction (le sanctuaire, la fauconnerie,
la maison de son père…) et leur conseille de garder leurs armes
bien en vue tandis qu’il fait les présentations.
Si les PJ ont affronté et tué Kothag, l’accueil qui leur est réservé ici
est aussi empreint de méfiance que l’était le chasseur. Si les Alvars
découvrent ce qui est arrivé à leurs éclaireurs, ils attaquent les PJ.
Le fort abrite quatre-vingts Alvars en âge de se battre, menés par
des chamans et des guerriers de haut niveau. Le groupe de PJ
peut tout à fait éviter le fort et retrouver la piste des engeances
un peu plus loin. Un test de Dextérité (Discrétion) ND 19 leur
permet de se faufiler non loin du fort tandis qu’un test de Ruse
(Orientation) ND 15 leur indique où retrouver la piste des
engeances.
Tant que Kothag escorte les PJ, ils sont conduits dans le fort sous
bonne garde. À l’intérieur, c’est le chaos. Certains bâtiments
ont brûlé et les Alvars sont occupés à déblayer les décombres.
Une cérémonie religieuse se déroule près du sanctuaire où l’on
prépare les corps des défunts en vue des funérailles aériennes
menées par les chamans. Les PJ sont emmenés à l’écart de la céré-
monie, Kothag expliquant que certaines choses ne sont pas desti-
nées aux yeux des étrangers.
Tout le monde observe les PJ et la tension est palpable. Les
défenses alvariennes ont tenu, mais tout juste, et le clan a perdu
tant de guerriers qu’il doute de survivre à un second assaut. Le
clan est blessé dans son orgueil et prêt à décharger sa colère.
Quand les PJ rencontrent le suzerain Daeorn, il supervise les
réparations d’une brèche du mur d’enceinte, accompagné de la
vieille chamane du clan, une femme nommée Morraï.
SUZERAIN DAEORN ANORNSEN DU SOLEIL
Morraï cesse de parler dès que les PJ approchent. Visiblement,
quelque chose l’inquiète, mais le suzerain se concentre unique- Attributs (Compétences)
ment sur les nouveaux venus. Il leur souhaite la bienvenue et Communication (Meneur d’hommes) 3, Constitution
précise qu’il a déjà envoyé des messagers dans quelques forts (Endurance) 3, Dextérité (Arcs) 2, Force (Haches) 3,
alliés pour demander des renforts. Magie 0, Perception (Empathie) 3, Ruse (Connaissances
militaires) 3, Volonté 2
« Vous êtes tout ce que les bas-terreux ont à offrir ou vous êtes
juste une avant-garde ? » Chef de clan et stratège alvarien rusé

Les problèmes militaires MORRAÏ

Si les PJ interrogent Daeorn sur les renforts qu’il a demandés,
l’Alvar se montre extrêmement prudent dans ses réponses. Il
promet que la région sera pacifiée et que les engeances seront
renvoyées dans les entrailles de la terre, peu importe où elles
se cachent. Un test de Perception (Empathie) ND 11 ou de Ruse
(Connaissances militaires) ND 9 réussi révèle qu’il ne compte
pas pacifier uniquement le côté alvarien de la frontière. Si les PJ
lui posent ouvertement la question, il sourit et admet joyeuse-
ment qu’il semble, à présent, que les genlocks soient venus du
côté féreldien de la frontière et que le bann Selwyn soit incapable
de protéger ses terres contre de telles incursions. Daeorn n’est
que trop heureux de l’aider à résoudre ce problème.
Le suzerain n’apprécie pas du tout que les PJ lui rétorquent que
les troupes de Selwyn feront le travail aussi bien que les Alvars.
Attributs (Compétences)
Communication (Soins des animaux) 1, Constitution 1,
Dextérité (Artisanat) 2, Force 0, Magie (Élément, Esprit) 3,
Perception 2, Ruse (Connaissance de la nature, Connaissance
des poisons, Soins) 4, Volonté (Maîtrise de soi) 3
Chamane alvarienne et maîtresse des présages
Il souligne alors que les engeances peuvent revenir à n’importe
quel moment et que les troupes alvariennes ont bien moins
de distance à parcourir pour se rendre là d’où elles viennent.
Un test de Perception (Empathie) ND 15 ou un test de Ruse
(Connaissances militaires) ND 11 réussi révèle qu’il ne désire
absolument pas se battre contre des chevaliers et des soldats bien
entraînés des basses-terres. Il compte tirer parti de la tragédie et

Passés ensevelis 65
 son honneur exige que les Alvars se vengent de l’attaque sur leur
fort, mais il s’est habitué au statu quo, surtout étant donné qu’il
lui laisse les rênes du pouvoir militaire dans la région.
Les engeances
Si les PJ se renseignent sur les engeances, le suzerain et la
chamane poursuivent la discussion près du monceau de
cadavres ennemis, afin que nos héros puissent les examiner par
eux-mêmes. La plupart sont des genlocks et des hurlocks, avec
quelques chefs de meute de chaque espèce qui se repèrent avec
un test de Perception (Fouille) ND 11. Une poignée de hurlocks
en armure lourde est disséminée dans le lot. Deux des brèches
dans le mur d’enceinte sont l’œuvre de hurlocks maniant de
lourdes masses, mais celle que Daeorn surveillait est le fruit du
travail d’un ogre, une bête de guerre géante aussi grande que
trois hommes.
Il n’y a pas d’émissaires, ni hurlock, ni genlock, et les Alvars n’en
ont aperçu aucun pendant la bataille. Si le groupe de PJ compte
un garde des ombres, il sait ce que cela signifie, sinon, la chamane
se charge de l’expliquer. « Pas de mages parmi eux, ça veut dire
qu’ils n’obéissent pas à des instances supérieures. Ce n’est pas un
Enclin, c’est autre chose. »
Du sang souillé
Si les PJ posent des questions sur les pertes que le clan du Soleil
a subies, le suzerain se montre tout d’abord évasif. Un test de
Perception (Empathie) ND 13 explique qu’il essaie ainsi de rendre
ses forces plus impressionnantes aux yeux des envahisseurs
potentiels que sont les PJ. Il avoue cependant qu’ils ont perdu
nombre de guerriers, assez pour que l’honneur exige vengeance.
Si les Alvars ne voient pas leur suzerain agir, il perdra une grande
partie de leur respect.
Une fois ce problème abordé, Morraï enchaîne sur celui de ce
qu’elle appelle les « blessés-vivants », les guerriers qui ont été
blessés, mais ont survécu. Le suzerain écarte le sujet de la main
en disant que ce ne sont que des histoires, mais Morraï craint que
certains guerriers (sept au total) n’aient été infectés par le sang de
l’ennemi. Il est possible qu’ils survivent, mais tout aussi possible
qu’ils se transforment en goules si la souillure s’empare de leur
esprit.
Morraï veut que les personnes contaminées restent constam-
ment sous bonne garde et reçoivent une mort rapide au premier
signe de corruption, en revanche, le suzerain refuse de se séparer
du moindre guerrier. Si les PJ prennent parti, pour un camp ou
l’autre, ils doivent réussir un test prolongé de Communication
(Persuasion) ND 15 avec un seuil de réussite de 8, mais cela ne
sera pas sans conséquence. S’ils se rangent à l’avis de Morraï, le
suzerain n’apprécie pas du tout qu’ils lui indiquent la marche à
suivre dans son propre fort.
Les négociations
Un éclaireur arrive et demande à parler au suzerain à la fin de
l’audience. En suivant la piste des engeances qui ont survécu
à l’assaut du fort du Soleil et se sont retirées, ils ont découvert
leur nid. Les genlocks sont descendus dans une grande fosse à
trois kilomètres de l’autre côté de la frontière féreldienne et ont
disparu dans une caverne.
66
Cela pose un sérieux problème au suzerain. Les engeances vont
se multiplier et revenir (comme elles le font toujours), mais leur
antre se trouve en Férelden et les troupes de Selwyn ouvriront les
hostilités si les Alvars traversent la frontière pour nettoyer le nid.
Pourtant, son peuple doit absolument le voir agir.
Comme les PJ sont venus éliminer la menace que représentent les
engeances et que le nid se trouve dans leur pays, il propose que
Kothag les accompagne jusqu’à la caverne et reste à l’extérieur
tandis qu’ils s’enfoncent sous terre pour voir ce qui a provoqué
l’assaut des engeances et règlent le problème. Pour ce faire, il leur
laisse jusqu’à l’arrivée des forces alvariennes, ensuite, il traver-
sera la frontière.
Si les PJ ont pris le parti de Daeorn ou sont restés neutres lors
de son altercation avec Morraï, ils le persuadent de les aider ou
d’augmenter la taille du groupe d’éclaireurs s’ils réussissent un
test de Communication (Persuasion) ND 17. Si le ND est si élevé,
c’est parce que le suzerain a vraiment besoin de tous ses hommes
au fort si les PJ échouent. S’il est toujours amical envers les PJ et
que la conversation s’est bien déroulée jusque-là, le mieux qu’il
puisse faire, c’est d’ajouter un éclaireur au groupe de Kothag
et de laisser ce dernier les accompagner dans la caverne pour
grossir leurs rangs.
Si les Alvars potentiellement contaminés sont enfermés quelque
part, Daeorn n’a pas d’hommes à envoyer avec les PJ. S’ils sont
mis à mort, Daeorn pourrait bien ordonner à Kothag d’aban-
donner nos héros au premier signe d’une engeance.
Une fois les négociations terminées, Kothag et les PJ retournent
en Férelden, en quête du nid des engeances.
Scène 6
La pierre blessée
RENCONTRE D’EXPLORATION/DE COMBAT
Les PJ remontent la piste des engeances jusqu’à sa source,
à savoir une ouverture dans le sol qui débouche sur les
Tréfonds.
Encore plus haut dans les collines, alors que vous avez laissé
la forêt dans votre dos depuis longtemps, vous arrivez enfin.
Une grande fosse dépare le versant oriental d’une vallée,
dissimulée aux regards par les hautes collines qui s’élèvent de
part et d’autre. Un monticule de terre, de pierres et d’autres
décombres résultants d’une excavation occupe un repli du
terrain un peu plus bas sur la pente, mais la fosse est bien
trop profonde pour résulter d’un simple glissement de terrain,
comme si quelque chose avait sorti la terre de force, dévoilant
la roche nue. En approchant, vous entendez les voix gutturales
des engeances.
Partout, des indices trahissent la présente des engeances : des
déchets, des empreintes et des armes brisées. Nulle végétation ne
pousse sur le sol de la fosse, la souillure l’ayant déjà flétrie.
La caverne est sombre et étroite, à peine visible derrière un gros
rocher. Elle est gardée par deux genlocks et un hurlock qui se
tiennent à l’entrée, l’un d’eux scrutant le paysage en direction du
lac Calenhad tandis que les deux autres grommellent, caquettent
et se chamaillent.
Les engeances font de piètres sentinelles, les PJ ont donc une
chance de les prendre par surprise. La rencontre devrait débuter
par des tests d’opposition pour déterminer l’effet de surprise,
Passés ensevelis
le test de Perception (Vue) des genlocks opposé à celui de
Dextérité (Discrétion) des personnages. Un échec signifie que
les engeances ne remarquent pas les intrus et ratent le premier
round de combat.
Le profil des genlocks et des hurlocks se trouve dans le Livre de
base Dragon Age p.283 et 285.
Les sentinelles des engeances
Le site est bien plus facile à explorer une fois les engeances
éliminées (si les PJ ne se sont pas débarrassés des sentinelles,
refaites le test de surprise à chaque fois que les PJ font un test,
quel qu’il soit, avec un bonus cumulable de +2 à chaque fois
pour les engeances). Un test de Perception (Pistage) ND 13
confirme que cette caverne sert de point de passage pour les
genlocks qui se rendent dans les collines et que c’est de là qu’ils
sont venus lors de l’attaque sur Chute-de-Cedd et là qu’ils se
sont repliés après leur échec au fort du Soleil. Un test de Ruse
(Connaissance de la nature) ND 13 indique qu’il est fort peu
probable que la fosse se soit ouverte naturellement. Un test de
Ruse (Ingénierie) ND 15 révèle que le monticule de terre au bas
de la pente indique que quelque chose est sorti du sol ou bien
qu’il résulte d’une excavation pour pénétrer sous terre.
Si les Alvars montent la garde à l’entrée, ils prennent position et
conseillent aux PJ de poursuivre leur mission.
La stratégie de l’attente
Que se passe-t-il si les PJ ne descendent pas dans la faille et se
contentent de monter le camp dans les collines ?
La patrouille de Gotra atteint la surface quelques heures plus
tard. (Sinon, les PJ la rencontrent dans la Deuxième partie
scène 1.) Les nains ne sortent pas, car ils refusent de perdre leur
lien, déjà ténu, avec la Pierre, cependant, un PJ qui monte la
garde les repère avec un test de Perception (Vue) ND 13. Si les
nains remarquent des signes de combat, ils lancent quelques
appels, au cas où des forces amicales se trouveraient à portée
d’oreille. Si cela n’attire pas les PJ sous terre et qu’ils continuent
de rester au camp, les engeances finissent par envahir la retraite
des nains et reviennent attaquer la surface. Passez directement
à la Sixième partie scène 2, La bataille de la faille.
Résoudre les problèmes
Lors de cette partie de l’aventure, les PJ ont de nombreuses occa-
sions de s’allier avec les Alvars ou de s’en faire des ennemis, en
fonction de la manière dont ils se comportent. Les Alvars admi-
reront probablement leurs capacités de combattants, peu importe
comment ils les démontrent, mais leurs interactions sociales
auront sûrement de l’influence sur leurs prochaines aventures.
Les querelles, les rancœurs personnelles, les romances et autres
échanges entre nos héros et les Alvars seront laissés en suspens
à cause de la menace que représentent les engeances, mais
personne ne les oubliera.
Cette aventure offre aussi un aperçu des traditions et de la culture
alvariennes. Si les PJ assimilent ces connaissances, elles leur seront
utiles lors de cette aventure, mais aussi lors des suivantes s’ils
doivent jouer les ambassadeurs auprès des Alvars. Évidemment,
rien ne dit que les PJ désirent devenir des diplomates ou des
émissaires auprès des tribus, mais leurs connaissances peuvent
Passés ensevelis
les entraîner dans de futures aventures passionnantes si un noble
féreldien influent ou une autre sommité désire leur aide et se
montre bien résolu à l’obtenir.
Il en va de même pour le bann Selwyn. Comme il a besoin des
PJ, il est prêt à supporter une attitude qu’il réprouve ou un léger
manque de respect, mais il n’oubliera pas un comportement
répréhensible à son égard ou vis-à-vis de ses gens. Inversement,
si nos héros se montrent polis et aptes à résoudre les problèmes
qui se présentent dans cette aventure, ils s’en feront sûrement un
futur allié ou mécène.
DEUXIÈME PARTIE
Sous un ciel de pierre
En descendant dans les Tréfonds, les PJ rencontrent les nains du
thaig de Chanra et découvrent l’ampleur de la menace que repré-
sentent les engeances en ces lieux. Ils doivent alors décider que
faire.
Nos héros interagiront principalement avec quatre PNJ nains,
ainsi que quelques autres PNJ mineurs.
Les PNJ principaux
Voici les quatre chefs de l’expédition naine. Ce sont les instiga-
teurs du complot et les individus avec lesquels les PJ auront le
plus d’interactions au fil de l’aventure.
Chanra
Chanra aurait dû être noble et cette injustice a influencé toute
sa vie. Ses grands-parents ont été victimes des intrigues poli-
tiques d’Orzammar et exilés à la surface, avec sa mère encore
dans les langes. Les plus vieux souvenirs de Chanra concernent
sa grand-mère, très âgée, qui lui racontait amèrement sa triste
histoire. Son époux n’avait guère survécu longtemps loin de
la Pierre, aiguisant d’autant plus son chagrin. Elle a enseigné
très tôt à sa fille à lire et écrire le nain. Toute la famille était
connue pour le dégoût qu’elle éprouvait à l’égard de la plupart
des nains de la surface (qui, d’après la grand-mère, n’étaient
pas comme eux, car eux, ils étaient innocents) et elle a donc été
engagée par des humains qui travaillaient avec la caste de la
Surface et voulaient être en mesure de lire la langue de leurs
partenaires. Quand la grand-mère puis, peu après, la mère de
Chanra sont mortes, la malheureuse n’a plus eu que son père,
un homme pragmatique qui appartenait à la caste des Mineurs
et avait perdu son lien avec la Pierre quand un accident l’a fait
sortir à la surface.
Chanra est à présent âgée et a passé sa vie adulte à servir
d’avocat auprès de son peuple, abandonnant le travail de sa
mère pour rédiger des accords entre les artisans humains et la
caste de la Surface. Elle conserve tout de même un sentiment de
supériorité dû à ses nobles origines et se comporte donc comme
une matriarche. Son père lui racontait souvent des histoires sur
les chemins menant aux Tréfonds sans passer par Orzammar…
Entre cela, son savoir, son intellect, son impression d’être dans
son bon droit et l’audace et l’amour de son mari pour l’explora-
tion, Chanra a donné naissance au plan audacieux à l’origine de
la présente aventure.
67
 Borrun
Plus jeune que sa femme de quinze ans, Borrun est séduisant,
charismatique et puissant. Il taille soigneusement sa barbe et
tresse ses cheveux châtains comme un champion de la Lice.
Depuis l’enfance, il ressemble à une résurgence de l’empire
d’antan, quand les nains se croyaient capables d’accomplir
n’importe quoi. De par le passé, il a aidé nombre des nains
qui participent à cette aventure. Avec lui à leur tête, l’idée de
camper en secret dans les collines pour creuser un accès à leur
terre ancestrale ne leur paraissait pas si intimidante. Ils le consi-
dèrent comme un héros, comme la personnification de tous leurs
espoirs. Même une fois piégés par les engeances, une fois leur
objectif originel consistant à vivre dans le thaig remplacé par l’es-
poir de fuir vers Orzammar, au risque de voir leur ruse éventée,
leur paraît réaliste, tant que Borrun est à leurs côtés.
Gotra
Arrière-petit-fils d’un nain de la caste des Guerriers qui avait
refusé d’abandonner l’homme qu’il était chargé de protéger bien
que ce dernier ait décidé de sortir à la surface, Gotra a passé sa
vie comme ses ancêtres, en tant que garde de caravane et milicien
dans un village. C’est l’un des rares membres du thaig qui a déjà
combattu des engeances alors qu’il vivait à la surface, Chanra et
Borrun l’ayant recruté pour cela. En tant que chef de la sous-caste
CHANRA
Attributs (Compétences)
Communication (Étiquette, Persuasion,
4
Tromperie)
3 Constitution (Endurance)
2 Dextérité (Crochetage)
2 Force
-2 Magie
3 Perception (Fouille)
Ruse (Artisanat, Connaissance des cultures,
3
Connaissances historiques, Recherches, Soins)
3 Volonté (foi)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
10 70 12 5 compétence (Armes contondantes) à son utilisateur
Arme Jet d’attaque Dégâts
Dague +2 1d6+3
Arbalète +2 2d6+4
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Défaut de l’armure, Escarmouche,
Rechargement rapide.
Capacités de classe (voleur 6) : armure de voleur, attaque
sournoise, bluff, bonus de prouesse
Talents : Combat d’archerie (novice), Cambriolage (novice),
Chirurgie (compagnon), Érudition (compagnon)
Groupes d’armes : Arcs, Bagarre, Bâtons, Lames légères
Équipement : Armure de cuir épais en peau de drake, dague,
arbalète, nécessaire de soins, collier de fonction en acier rouge,
sac à dos avec provisions, nécessaire de couchage
Naine noble exilée, dirigeante et politicienne
68
des Gardes, branche de la caste des Guerriers, Gotra gère les
défenses de la retraite des nains et les patrouilles dans les tunnels
proches du thaig. Il sait que tout le monde l’observe pour lire sur
ses traits comment se déroule le siège. Il se base sur l’expérience
qu’il a glanée à la surface et s’efforce de paraître calme, enjoué
et bavard : si Gotra a le temps de s’enquérir de la vie des nains
des castes inférieures et de plaisanter avec ses hommes, alors les
choses ne doivent pas être aussi désastreuses qu’elles en ont l’air
se disent les nains.
Vortak
Si Chanra aurait dû être noble, Gotra un garde respecté et Borrun
un champion de la Lice, Vortak représente la plus grosse perte
qu’Orzammar s’inflige avec son interdit sur les nains de la
surface : il devrait être un parangon.
Fils d’un maçon de la caste des Artisans qui s’est laissé tenter
par Orlaïs et la promesse de travailler pour la famille royale, il a
appris de son père à créer des œuvres d’art religieuses et a marié
ce talent à son extraordinaire compréhension de l’architecture.
BORRUN
Attributs (Compétences)
3 Communication (Meneur d’hommes, Tromperie)
3 Constitution (Endurance)
2 Dextérité (Bagarre)
4 Force (Armes contondantes, Haches)
-2 Magie
2 Perception (Ouïe)
Ruse (Cartographie,
3
Connaissances militaires, Ingénierie)
3 Volonté (Courage, Moral)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
11 80 15 (13 sans bouclier) 8
Arme Jet d’attaque Dégâts
Arbalète +3 2d6+3
Masse en acier rouge* +6 2d6+5
* Accorde le talent Combat à une seule arme (compagnon) et la
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Coup double (3 PP), Mise à terre, Posture
défensive (1 PP), Prise d’initiative.
Capacités de classe (guerrier 6) : bonus de prouesse,
spécialisation champion
Talents : Combat à une arme et bouclier (compagnon),
Combat d’archerie (novice), Champion (novice), Port d’armure
(Novice)
Groupes d’armes : Armes contondantes, Arcs, Bagarre, Lames
lourdes
Équipement : Armure de mailles lourde personnalisée en
véridium ornée d’un blason retiré et remplacé par celui de
Chanra, masse en acier rouge, équipement de mineur, lanterne,
sac à dos avec des provisions, nécessaire de couchage
Époux de Chanra et co-conspirateur, guerrier audacieux et
amateur d’exploration souterraine
Passés ensevelis
C’est le dernier maître constructeur de la grande chantrie
de Val-Forêt, la chantrie la plus récente au monde, véritable
merveille architecturale. Cependant, au lieu d’accepter la tâche
qui lui était offerte à Val-Royeaux et d’apporter des améliorations
au Siège du Créateur, le génie nain a disparu il y a cinq ans.
Vortak traversait une crise spirituelle, enflammée par la céré-
monie d’inauguration de son chef-d’œuvre. Il voulait croire au
Créateur, mais n’y parvenait pas. Il s’est rendu à Orzammar, mais
n’a pas été admis dans la ville et a rejoint un groupe de nains
de la surface qui vénéraient toujours la Pierre. C’est ainsi qu’il a
rencontré Chanra.
Le Maître de Val-Forêt est mince, dégingandé, à l’air gauche… Il
mesure une dizaine de centimètres de plus que les autres nains
et il a le visage grêlé suite à une maladie infantile. Quand il ne
travaille pas, il s’agite sans cesse, ses doigts remuant dès qu’il ne
tient pas un marteau et un burin. Le plan de Chanra représentait
un compromis acceptable à ses yeux et il s’est laissé persuader
par la force de conviction de Borrun. Vortak aurait préféré se
rendre sous terre en une zone où les Tréfonds n’existaient pas et
construire un thaig à eux plutôt que de réinvestir un thaig oublié.
Selon le déroulement de Passés ensevelis, s’il survit, il sera peut-
être obligé d’agir ainsi au final.
La célébrité de Vortak est un indice supplémentaire, bien
qu’obscur, révélant la véritable nature des nains. Un membre de la
GOTRA
Attributs (Compétences)
2 Communication (Meneur d’hommes)
2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Bagarre)
3 Force (Armes contondantes, Vigueur)
-2 Magie
2 Perception (Ouïe)
1 Ruse (Connaissances militaires, Ingénierie)
3 Volonté (Maîtrise de soi)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
11 67 15 (13 sans bouclier) 5 5
Arme Jet d’attaque Dégâts
Arbalète +3 2d6+3
Masse en véridium* +6 2d6+5
*Accorde le talent Combat à une seule arme (novice)
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Coup double (3 PP), Mise à terre, Posture
défensive (1 PP), Prise d’initiative.
Capacités de classe (guerrier 5) : bonus de prouesse
Talents : Combat à une arme et bouclier (compagnon), Combat
d’archerie (novice), Port d’armure (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Armes contondantes, Bagarre, Lames
lourdes
Équipement : Armure de mailles lourdes modifiée pour inclure
un insigne de capitaine, masse en véridium, bouclier moyen,
arbalète portée dans le dos.
Capitaine de la garde du thaig dont les bavardages
remontent le moral des troupes
Passés ensevelis
Chantrie particulièrement pieux ou un héros originaire d’Orlaïs a
entendu parler de lui s’il réussit un test de Ruse (Connaissances
religieuses) ND 19. Le ND passe à 13 pour les personnages ayant
séjourné à Val-Forêt.
Les PNJ mineurs
Les guerriers nains
Voici les nains capables de se battre efficacement au cours de
cette aventure : Hadd et Jona (qui accompagnent Gotra dans la
Deuxième partie), et Morna, Asha, Lonas et Jakin qui forment
le groupe de Borrun dans la Troisième partie. Tous ceux qui
survivent seront présents dans les parties 5, 6 et 7. Comme ce sont
des nains de la surface, ils n’appartiennent techniquement pas à
la caste des Guerriers, mais ce sont tout de même des combat-
tants bien entraînés et disciplinés qui se conduisent comme les
guerriers des contes et des histoires d’Orzammar.
Un test de Ruse (Connaissance des cultures) ND 14 révèle aux
PJ que le maquillage des guerriers des divers escadrons qu’ils
rencontrent au cours de l’aventure a quelque chose de bizarre.
Leur équipement est fonctionnel, mais n’a pas le côté artistique
et prévu pour le long terme que l’on trouve habituellement dans
les communautés naines. Les nains utilisent leurs rations et leur
équipement de manière bien plus chaotique que les membres de
la caste des Guerriers lorsqu’ils sont coupés de leurs renforts et
VORTAK
Attributs (Compétences)
3 Communication (Investigation, Meneur d’hommes)
2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Artisanat, Bagarre)
3 Force (Haches, Vigueurs)
-1 Magie
3 Perception (Vue)
Ruse (Cartographie, Connaissance de la nature,
Connaissance des cultures, Connaissances
religieuses, Ingénierie)
2 Volonté (Courage)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
11 70 15 4
Arme Jet d’attaque Dégâts
Pic +5 2d6+5
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Attaque éclair, Coup double (3 PP),
Défaut de l’armure, Désarmement, Posture défensive (1 PP).
Capacités de classe (guerrier 5) : bonus de prouesse
Talents : Combat à une seule arme (compagnon), Combat
d’archerie (novice), Port des armures (novice).
Groupes d’armes : Armes contondantes, Arcs, Bagarre, Lames
lourdes
Équipement : Armure de cuir lourde avec heaume en métal, pic,
équipement de mineur, outils à sonder, lanterne
Chef des artisans du thaig, maçon et co-conspirateur
69
 La résistance à la magie des nains
Aucun des nains de Passés ensevelis ne possède le talent Résistance à la magie, un indice majeur pour tout mage du groupe de PJ
qui devrait alors comprendre qu’il a affaire à des nains de la surface. La résistance à la magie des nains résulte d’une exposition
prolongée à un faible taux de lyrium dans les Tréfonds et explique pourquoi les nains d’Orzammar peuvent manipuler dans une
sécurité relative des quantités de lyrium qui rendraient un humain complètement fou.
de leurs lignes de ravitaillement. Tout cela indique une planifi-
cation à court terme et non un effort vers la survie à long terme.
Hadd et sa sœur, Jona, sont associées avec Gotra depuis des
années (à une époque, Gotra était fiancé à la tante des deux sœurs).
Elles l’ont suivi dans le thaig où elles mènent des patrouilles et
participent à la défense. Hadd est mariée à un nain de la caste des
Forgerons dans le nouveau thaig, un certain Woldun, tandis que
Jona est célibataire, mais éperdument amoureuse de Vortak, l’Ar-
tisan. Les deux sœurs ont les cheveux noirs. Hadd est l’aînée et la
plus grande, Jona est plus mince (pour une naine) et plus jeune.
Les escadrons de guerriers que Borrun a triés sur le volet se
considèrent comme les forces d’élite du thaig : après tout, ce sont
les troupes personnelles du champion du thaig et ils s’astreignent
à un entraînement plus strict que celui des autres nains. Les
deux hommes et les deux femmes imitent la coupe de cheveux
de Borrun et portent son blason sur leur armure. Certains nains
murmurent que Borrun les a choisis parce qu’ils étaient les plus
flagorneurs de tous les soldats. Mona et Asha sont des femmes,
GUERRIERS NAINS
Attributs (Compétences)
2 Communication (Meneur d’hommes)
2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Bagarre)
3 Force (Armes contondantes, Vigueur)
-2 Magie
2 Perception (Ouïe)
1 Ruse (Connaissances militaires, Ingénierie)
3 Volonté (Maîtrise de soi)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
11 67 15 (13 sans bouclier) 5
Arme Jet d’attaque Dégâts
Arbalète +3 2d6+3
Masse +5 2d6+5
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Coup double (3 PP), Mise à terre, Posture
défensive (1 PP), Prise d’initiative.
Capacités de classe (guerrier 5) : bonus de prouesse
Talents : Combat à une arme et bouclier (compagnon), Combat
d’archerie (novice), Port d’armure (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Armes contondantes, Bagarre, Lames
lourdes
Équipement : Armure de mailles ordinaire, masse, bouclier
moyen, arbalète portée dans le dos.
Nains de la caste des Guerriers
rencontrés au cours de Passés ensevelis.
70
Lonas et Jakin des hommes. Ce dernier est roux tandis que tous
les autres sont blonds. Aucun de ces guerriers n’est marié, hormis
à l’idée de suivre l’exemple héroïque de Borrun.
Les mineurs nains
Voici les mineurs et artisans nains dont on apprend le nom au
cours de l’aventure : Hengist, Wistan, Rhin, Jass, Alfwin,
Arcus et Ysall. C’est un groupe de volontaires triés sur le volet
qui accomplissent une tâche vitale pour entraver l’avancée des
engeances en démolissant les tunnels dans la Quatrième partie
et, dans la plupart des fins, dans la Sixième. Une pioche naine
est une arme redoutable quand son propriétaire l’enfonce de
MINEURS NAINS
Attributs (Compétences)
2 Communication
2 Constitution (Endurance)
3 Dextérité (Artisanat, Bagarre)
3 Force (Haches, Vigueur)
-2 Magie
2 Perception (Ouïe)
2 Ruse (Connaissance de la nature, Ingénierie)
3 Volonté (Foi)
Rapidité Santé Défense Score d’armure
11 60 15 4
Arme Jet d’attaque Dégâts
Pioche +5 2d6+5
Capacités spéciales
Prouesses favorites : Attaque éclair, Coup double (3 PP),
Défaut de l’armure, Désarmement, Posture défensive (1 PP).
Capacités de classe (guerrier 4) : bonus de prouesse
Talents : Combat à une seule arme (compagnon), Combat
d’archerie (novice), Port d’armure (novice)
Groupes d’armes : Arcs, Armes contondantes, Bagarre, Lames
lourdes
Équipement : Armure de cuir épais avec heaume en métal,
pioche, équipement de mineur, lanterne.
Nains de la caste des Mineurs et des Artisans rencontrés au
cours de Passés ensevelis
SERVITEURS NAINS
Attributs (Compétences)
Communication (Négociation) 2, Constitution (Endurance) 1,
Dextérité 2, Force 1, Magie -2, Perception (Ouïe) 2, Ruse
(Évaluation, Soins) 3, Volonté 2
Nains non combattants de la caste des Serviteurs
Passés ensevelis
toutes ses forces dans la chair ennemie, mais ces nains ne sont
pas des soldats : ils ont reçu un entraînement qui leur permet tout
juste de se défendre en cas de combat jusqu’à ce qu’ils puissent
retourner à la tâche qui leur a été assignée.

Les serviteurs nains

Alors que les rangs des guerriers et des mineurs s’éclaircissent,
les nains sont contraints de se montrer plus flexibles dans l’uti-
lisation des castes, certains membres de la caste des Serviteurs
se retrouvant dans des rôles où l’on ne les attend pas. Nombre
de serviteurs sont devenus experts en premiers secours depuis
le début du siège et des dizaines d’entre eux disposent du talent
Chirurgie avec un niveau de novice ou de compagnon.
Parmi tous ces serviteurs, deux seulement sont nommés au cours
de cette aventure : Boun et sa sœur Ferla. Ferla passe ses jour-
nées à cuisiner sur les feux qui brûlent au cœur du refuge des
nains, distribuant du cochard et de l’araignée grillée aux réfugiés
tandis que Boun a été désigné pour être le porteur de lanterne
et de matériel de la patrouille de Gotra, ainsi que son médecin
(il dispose du talent Chirurgie (novice)). Le nain considère cela
comme un grand honneur, bien qu’il soit très nerveux à l’idée
d’aller au combat. Le frère et la sœur sont tous juste sortis de
l’adolescence et ont suivi Chanra malgré leur ascendance qui en
fait des serviteurs. Comme Ferla le souligne d’un air de défi, sans
le plan de Chanra, dans sa propre culture elle n’aurait même pas
le droit d’être cuisinière.

Scène 1

Un appel à l’aide
RENCONTRE D’INTERACTION

Les PJ rencontrent le dernier groupe d’éclaireurs du thaig

de Chanra et ces nains demandent leur aide.
Vous vous avancez dans les ténèbres et vous rendez vite compte
que ce n’est pas une grotte, mais un passage. Sous vos pieds, la
roche brute fait place à des pavés et les murs deviennent lisses et
droits. Le tunnel s’enfonce profondément dans la colline, décri-
vant de douces courbes de droite et de gauche, tandis que les
bruits du monde extérieur s’estompent progressivement.
Et puis vous les entendez, au-devant : des bruits de bataille,
le métal frappant le métal, les rugissements des engeances et les
cris rauques de quelque chose d’autre.
Du sang de genlock goutte des masses des deux guerriers qui
veillent à ne pas s’asperger avec. Jona n’a pas de heaume, l’ayant
perdu dans un précédent combat. Elle a donc attaché son bouclier
dans son dos et se sert de son arbalète pour sécuriser le passage.
Le dernier nain est à peine adulte et se nomme Boun. Il est seule-
ment armé d’une épée courte et vêtu d’une cotte de mailles un
peu trop grande pour lui. Il est chargé d’un sac à dos plein de
provisions : des carreaux pour les arbalètes des guerriers, des
sacs de couchage et du combustible. Il tient la lampe à huile du
groupe au bout d’une perche.

Les bruits se taisent soudain, après le gargouillis d’un genlock
qui résonne dans tout le tunnel. Ils émanaient de la bataille entre
trois genlocks et un groupe de nains. Les nains ont été envoyés
en reconnaissance après que le gros des engeances est revenu au
nid suite à l’assaut malheureux contre les Alvars. Ils sont chargés
de découvrir où les genlocks se sont rendus la semaine dernière.
Toute hostilité qui pourrait naître de la surprise qu’éprouvent les
nains à rencontrer autre chose que des genlocks se dissipe dès
qu’ils se rendent compte que les PJ ne sont ni des engeances ni
des goules. Ils se présentent alors et proposent de raconter leur
histoire en échange de celle des PJ.
Le groupe de nains se compose de Gotra, de deux guerrières sous
ses ordres, Hadd et Jona, et de Boun, leur porteur. Gotra et Hadd
sont en tête, l’arbalète dans le dos afin d’utiliser librement leurs
boucliers et de pouvoir les accoler pour bloquer le tunnel.
Les nains défont les rangs et baissent leur garde à l’approche des
PJ. Boun s’avance pour nettoyer le sang souillé sur les armes des
guerriers avec un tissu qu’il range ensuite avec précaution dans
un sac huilé.
Les nains sont ravis de rencontrer les PJ. Leur enthousiasme
retombe quelque peu quand ils apprennent le destin de Chute-
de-Cedd et du fort du Soleil, mais ils considèrent que l’arrivée de
surfaciens est une opportunité à ne pas manquer. Les engeances
ont abandonné les couloirs, même si ce n’est que temporaire, et
les nains ont une chance de passer. Leur mission étant accomplie,
ils rentrent au thaig et demandent aux PJ s’ils veulent les accom-
pagner. Les Alvars ont peut-être gagné assez de temps pour que
les nains puissent se sauver et sauver les villages de la surface,
mais ils n’y arriveront pas sans aide. De plus, les nobles voudront
rencontrer les surfaciens.

Passés ensevelis 71
 Questions/réponses
Gotra assure la majeure partie de la discussion (un test de Perception
(Empathie) ND 11 réussi indique que les autres nains ont l’habitude
de cela, il est juste bavard) et fait de son mieux pour préserver le moral
de ses troupes et expliquer la situation dans les Tréfonds aux PJ.
« Combien êtes-vous là-bas ? »
Vous avez ici un cinquième des guerriers survivants du
thaig, et j’aimerais vous dire que je plaisante. Il ne reste qu’une
vingtaine de guerriers pour défendre une centaine de roturiers
et de nobles. Nous avons dû recruter des serviteurs, comme le
jeune homme ici présent, pour nous aider.
« Ces tunnels, qu’est-ce que c’est ? »
Des mines probablement. Trop près de la surface, alors les
engeances ont réussi à sortir en creusant. Peut-être une entrée
dissimulée qui datait d’avant la guerre contre les engeances et
qui n’a pas été bloquée aussi bien qu’elle aurait dû. Cela fait des
années que personne n’a vraiment pu explorer les lieux.
« Comment se rend-on au thaig ? »
Ce tunnel débouche sur une série de galeries. Considérez-les
comme de grandes volées de marches reliées entre elles qui
changent parfois de direction. Si on descend ces escaliers
pendant quelques heures, on arrive au thaig.
« Comment les engeances vous ont-elles coincés ? »
Ces horreurs ont pris le thaig à proprement parler (la caverne
que vous assimilerez à une ville) et se sont répandues dans les
faubourgs, nous repoussant dans les vieilles salles dédiées au
commerce. On s’est retrouvés assiégés dans un entrepôt pendant
qu’elles nous bloquaient l’accès à tous les tunnels permettant de
quitter le thaig, mais maintenant qu’elles ont quitté les faubourgs,
on peut de nouveau se déplacer, découvrir comment elles sont
arrivées là, où est-ce qu’elles sont allées, à la surface par exemple,
et essayer de trouver un itinéraire pour quitter cet endroit maudit.
« Pour aller où ? »
À Orzammar. Le royaume des nains. Quelque part au sud
du thaig, il y a une section des Tréfonds, les routes que notre
peuple a construites avant la guerre contre les engeances et
qui relient le thaig à toutes les autres communautés naines
de Thédas. Si nos éclaireurs la trouvent, et si les ancêtres
le veulent, nous aurons assez de temps avant le retour des
engeances pour évacuer.
« Vous ne fuyez pas vers la surface ? »
Nous ne sommes pas faits pour vivre loin de la Pierre. Ne
vous inquiétez pas, je suis sûr que nous nous en sortirons. Et
nous ferions mieux de bloquer la sortie vers la surface tant
qu’on y est. Vortak saura comment faire. C’est notre expert.
Scène 2
L’escalier périlleux
RENCONTRE DE COMBAT
En route pour la zone encore habitée du thaig, les PJ
descendent dans d’antiques galeries à présent occupées
par des rôdeurs des Tréfonds.
72
Vous marchez pendant ce qui vous semble une éternité, guidés
par les tressautements de la lampe de Boun, mais le passage finit
par s’élargir. Les parois sont à présent trop éloignées l’une de
l’autre pour que vous puissiez toucher les deux en écartant les
bras et le plafond devient très haut. L’écho de vos pas se fait plus
bruyant, mais au moins, la fumée de la lampe peut s’échapper.
« Les galeries, murmure Jona. Attention dans les escaliers. »
Les PJ comprennent son avertissement dès qu’ils atteignent les
marches. Elles sont construites pour des nains et donc trop larges et
trop basses pour que des humains les empruntent sans un léger incon-
fort. Elles descendent sur une quarantaine de mètres avant d’arriver sur
une autre galerie qui s’enroule sur elle-même comme un croissant (ou
comme un palier géant dans une maison humaine) avant de déboucher
sur la prochaine volée de marches. Chaque galerie est ponctuée d’ou-
vertures donnant sur des tunnels s’enfonçant dans les mines.
Arrivé à la septième galerie, la maçonnerie des murs incurvés est
corrodée, friable et grêlée de trous comme une pomme infestée
de vers. Les marches sont fendues et cassées par endroits et les PJ
doivent faire attention.
Un sifflement rappelant celui d’un serpent se fait entendre, un
bruit évoquant quelque chose de mouiller fendant les airs retentit
et Boun pousse un cri de surprise et de douleur. Le jeune nain
s’effondre, dévalant l’escalier. Son sac s’ouvre dans un grand
fracas, l’équipement qu’il contenait se répandant autour de lui,
mais pire la lampe s’éteint dans un bruit de verre brisé.
Les PJ et leurs alliés sont tombés dans une embuscade des rôdeurs
des Tréfonds, des bipèdes à gueule de lamproie cracheuse de venin
qui infestent certaines sections des Tréfonds, comme celle-ci.
Une douzaine de rôdeurs des Tréfonds
Vous trouverez les statistiques des rôdeurs des Tréfonds dans le
Livre de base Dragon Age p.310, ceux-ci disposant d’une capacité
supplémentaire, Rôder.
Rôder : Si le rôdeur des Tréfonds se trouve dans une zone
criblée de terriers, il peut effectuer la prouesse de combat
Escarmouche pour 2 PP et ainsi se précipiter dans un terrier
pour fuir le combat et ressortir par une autre issue du terrier.
La créature quitte le combat et, tant qu’elle passe au moins
deux rounds à l’écart, elle peut ensuite revenir en faisant un
nouveau test de surprise, avec une pénalité de -2 si sa cible
l’avait vue disparaître dans le terrier.
Douze rôdeurs attaquent. Deux d’entre eux s’acharnent sur Boun sur
le palier suivant (le nain a été paralysé par le premier crachat) tandis
que les autres se répartissent équitablement entre les nains et les PJ.
Le terrain, les ténèbres et les bruits concourent à compliquer le
combat. Les humains et les personnages de taille supérieure à eux
se trouvent dans l’incapacité d’effectuer des prouesses nécessitant
des déplacements dans les escaliers et chaque round de combat
s’accompagne d’un test de Dextérité (Acrobaties) ND 10 pour
rester stable et continuer le combat. En cas d’échec, les déplace-
ments deviennent une action majeure pour ce tour. Les escaliers
ne gênent ni les nains, ni les rôdeurs des Tréfonds, mais l’obscu-
rité et les échos imposent une pénalité de -3 aux jets d’attaque des
nains et des PJ jusqu’à ce qu’ils aient un peu de lumière.
Une fois les rôdeurs des Tréfonds vaincus et une nouvelle lampe
allumée (si les PJ n’en ont pas, des chiffons trempés dans l’huile
et enroulés autour de la perche de Boun feront l’affaire), le voyage
peut reprendre.
Passés ensevelis
 animaux domestiques destinés à la consommation (des araignées
Scène 3
et des cochards) un peu plus loin dans le thaig. Pour accéder à
l’entrepôt, il faut obligatoirement passer par la porte principale
Le thaig de Chanra qui, comme les PJ l’ont vu, est étroitement gardée par les guer-
riers restants.
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ atteignent le quartier habité du thaig et rencontrent
Les nains
les nains auxquels ils peuvent apporter leur aide.
Les nains sont visiblement surpris de voir les PJ (des murmures
Alors que vous atteignez enfin le bas de l’escalier, vos alliés résonnent dans toute la salle), mais Chanra en personne laisse
deviennent tendus. Ils accélèrent le pas à travers les tunnels et se aux guerriers qui les escortent une chance de lui expliquer leur
font plus discrets, se déplaçant aussi vite et silencieusement que présence avant qu’elle n’interroge elle-même les surfaciens.
possible dans les zones auparavant aux mains des engeances. Quand elle apprend quelle sinistre raison a offert un répit à ses
Il n’y a plus de pente, ou une si douce que vous ne la percevez gens après un long siège, elle semble vieillir de dix ans et exprime
pas, et le dédale de passages se fait plus complexe. Les nains son chagrin à l’idée que ce qui est une chance pour son peuple ait
doivent parfois s’arrêter pour se souvenir de la route à emprunter été payé par le sang des villageois.
ou pour vous faire contourner des zones rendues glissantes à
cause de la terre noire et huileuse que les engeances semblent « Mais nous avons là une opportunité. Nous avons enfin la
générer quand elles restent un certain temps au même endroit. possibilité de faire quelque chose contre nos ennemis. »
Enfin, vous approchez d’une lourde porte métallique Elle vous présente un grand nain dégingandé, imberbe, dont
enchâssée dans une impressionnante arche de pierre. L’un des les doigts animés d’une énergie nerveuse jouent sans cesse
guerriers frappe à la porte selon un code prédéfini et, après des avec une pépite de fer. « Voici Vortak, notre meilleur artisan et
bruits trahissant le retrait d’une barricade, la porte s’ouvre en expert du travail de la pierre. Si quelqu’un peut sceller le trou
grinçant. d’où ces créatures sont sorties, c’est bien lui. Pour l’instant,
reposez-vous, je vous en prie, vous devez être fatigués après
Les PJ se trouvent sur la ligne de défense extérieure du thaig de votre voyage. »
Chanra. La porte ouvre sur un large tunnel ponctué de plusieurs
barricades et autres positions défensives construites avec des
décombres et des caisses de ravitaillement. Des combattants nains
sont postés là, armes en main, prêts à réagir en cas d’attaque.
Une fois la ligne de défense franchie, les PJ arrivent à l’étage prin-
cipal d’une vaste pièce rectangulaire sur trois niveaux. D’épaisses
colonnes soutiennent un plafond élevé tandis que deux balcons,
l’un au-dessus de l’autre, courent sur toute la circonférence de la
salle. Au fond de la pièce, au rez-de-chaussée, il semble y avoir
des enclos pour les animaux. Du matériel destiné à soulever de
lourdes charges (de grands crochets suspendus à des chaînes
coulissant dans des poulies scellées au plafond munies de
contrepoids de pierre au sol) finit de donner l’impression que
l’endroit servait autrefois d’entrepôt. Maintenant, il tient plus du
bidonville.
Des douzaines de nains sont assis, couchés ou déambulent parmi
des installations de fortune faites de matériau de récupération.
Des feux brûlent dans des fûts en acier et réchauffent les nains
blottis autour d’eux en train de cuisiner à la broche des rôdeurs
des Tréfonds, ce qui ressemble à des pattes d’araignée géante et à
de petits rongeurs. D’après la file de nains qui attendent patiem-
ment leur tour récipient en main, l’abreuvoir qui se trouve au
niveau des enclos doit encore être alimenté en eau potable.
Une matriarche naine aborde les PJ. Elle a le cheveu gris, mais
se tient encore bien droite et porte une robe très simple, souvent
rapiécée, ornée d’un lourd collier d’acier rouge, seul symbole
de son autorité. Elle se présente comme étant « Chanra » et les
accueille en sa demeure.

Le thaig

La partie habitée du thaig de Chanra est bien, comme les nains

le confirment si les PJ le leur demandent, un ancien entrepôt
conçu pour décharger les immenses bêtes de somme que les
nains appellent brontos quand elles revenaient d’un voyage vers
un autre thaig. Les réfugiés ont du combustible, de l’eau et des

Passés ensevelis 73
 Les PJ ont maintenant l’occasion d’explorer le thaig. Si Boun a
survécu au périple de retour, il les présente à sa sœur, Ferla, près
des feux de cuisine, et leur apporte à manger.
Les missions
Une fois que tout le monde s’est présenté et que les PJ ont eu
l’occasion de se reposer, Chanra, Vortak et Gotra les rejoignent
tandis que tout nain à qui ils étaient éventuellement en train
de parler comprend qu’il doit se retirer et s’éclipse en silence.
Chanra voudrait que nos héros participent à leur discussion et
qu’ils les aident à accomplir une série de tâches.
Après avoir eu l’occasion de vous reposer, Chanra, Vortak
et Gotra vous rejoignent. Tous les autres membres du thaig
semblent soudain avoir une bonne raison de se trouver ailleurs.
Chanra s’adresse à vous.
« Nous ne survivrons pas indéfiniment ici, c’est une certi-
tude, mais les Alvars nous ont peut-être fait gagner assez de
temps pour que nous terminions notre travail. Nous avons
trois choses à accomplir : il faut sceller les engeances dans
leur nid, fermer l’entrée vers la surface et nous… Nous autres
nains, nous devons nous rendre à Orzammar. »
Gotra vous expose la situation en dessinant un schéma du
thaig et de ses environs dans la poussière.
« Quand le siège a été levé, nos meilleurs éclaireurs sont
partis au sud, à travers les faubourgs, dans l’espoir de trouver
un itinéraire vers les Tréfonds, afin que nous puissions évacuer
les lieux. On n’a pas de nouvelles d’eux depuis. Il faut que
quelqu’un parte à leur recherche, les aide s’ils sont encore en
vie et termine leur travail s’ils sont morts, avant de rentrer
aussi vite que possible. »
74
Vortak n’est pas d’accord.
« Notre priorité consiste à sceller les engeances. Je peux
diriger une équipe de mineurs et d’artisans pour chercher
un point où provoquer un effondrement qu’elles ne pourront
traverser en creusant. Mais nous aurons besoin de protection,
il nous faudra une escorte jusqu’au cœur du thaig le temps de
trouver l’endroit idoine. »
Chanra précise que c’est son mari, Borrun, qui dirige le groupe
d’éclaireurs disparus et demande quel est le degré de certitude
de Vortak quant à sa capacité à sceller les engeances. La réponse
est « faible », la chose est peut-être même infaisable ou ne suffira
qu’à les retarder, mais il ne le saura qu’en essayant. Gotra préfé-
rerait trouver un itinéraire de fuite avant de mettre en place cette
tactique de retardement et souligne que Borrun est en danger
en ce moment même. En revanche, Chanra fait de son mieux pour
rester objective. Borrun est un guerrier expérimenté et elle est
certaine qu’il reviendra. Si la mission de Vortak doit passer en
priorité, qu’il en soit ainsi.
Si les PJ émettent l’idée de fermer l’entrée vers la surface plutôt
que le nid, Chanra secoue la tête. Cela ne pourra se faire qu’après
avoir mené à bien le plan de Vortak, sans cela, les nains se retrou-
veront à construire un mur qui les enfermera du même côté que
leurs ennemis et, sans échappatoire de ce côté, ils se retrouve-
ront emmurés entre deux éboulements. Elle leur promet que,
si quelqu’un découvre une route vers Orzammar et que les
engeances sont bloquées, même si ce n’est que temporaire, le
thaig fermera la voie vers les collines avant de quitter les lieux.
Les trois PNJ rejettent fermement toute idée de sortie à la surface.
Un test de Perception (Empathie) ND 13 révèle que ce refus
découle d’autre chose que l’interdiction que les nains ont reçue
de quitter la Pierre.
Passés ensevelis
 Chanra reprend. « Nous n’avons pas assez de guerriers pour
accomplir toutes ces missions et défendre nos civils. Borrun et
son équipe étaient les derniers de nos éclaireurs expérimentés.
Nous savons que vous n’êtes pas venus ici pour sauver des
nains, mais nous aiderez-vous ? Il nous reste quelques richesses
en or et en acier rouge qui ne nous sont d’aucune utilité ici. Ni
pour notre futur voyage. Elles sont à vous.
Si les PJ refusent, ils sont libres de repartir par l’itinéraire emprunté
à l’allée, cette fois sans escorte. Ils atteignent la surface après un
test prolongé de Perception (Pistage) ND 15 avec un seuil de
réussite de 25 où chaque échec se traduit par une rencontre avec
des genlocks ou des rôdeurs des Tréfonds. Cependant, une fois
les nains qu’ils ont laissés derrière eux massacrés, la paix ne dure
guère en surface. Passez directement à la Sixième partie scène 2
La bataille de la faille.
Si nos héros acceptent d’aider les nains, les chefs de ces derniers
les laissent choisir quelle mission accomplir en premier : chercher
Borrun ou tenter de bloquer les engeances ? Si les PJ demandent
une compensation, les nains proposent quelques armes manufac-
turées qu’ils ont découvertes dans le thaig (deux dagues en véri-
dium, une masse en véridium et une épée longue en acier rouge)
ainsi que 9 pièces d’or en ancienne monnaie naine.
Révélations
À ce stade, les PJ n’ont pas encore eu beaucoup d’indices leur
laissant à penser que les nains sont en réalité des surfaciens sans
caste qui occupent les lieux depuis quelques mois seulement. Il
y a la terre déplacée au niveau de l’ouverture, mais cette preuve
n’est guère concluante, et, pour le reste, il faut avoir de grandes
connaissances en matière de société naine. Un test de Ruse
(Connaissance des cultures) ND 13 révèle que, d’ordinaire, les
nains ne vivent pas ainsi ensemble et ne mélangent pas les rôles
des différentes castes comme le font ceux-ci, mais cela peut être
dû à l’isolement de leur société. Si un PJ obtient un résultat excep-
tionnel sur ce jet, il constate que le clan n’abrite pas de façon-
neur. S’il interroge Chanra sur le sujet, elle répond qu’ils sont
tous morts lors de l’assaut initial. C’est l’occasion de faire un test
de Perception (Empathie) opposé à son test de Communication
(Tromperie), car c’est l’un des rares mensonges éhontés qu’elle
raconte aux PJ.
L’absence complète de personnes âgées et d’enfants est bien plus
notable. Tous les nains sont des adultes dans la fleur de l’âge. À
cause de la guerre incessante, il est normal que les anciens soient
plus rares qu’ils ne le devraient, mais si le thaig a survécu si long-
temps, il devrait y avoir des femmes enceintes.
Les PJ devraient se montrer soupçonneux après la première
mission ou la seconde et exiger des explications. S’ils abordent le
problème de front avec Chanra, elle confesse la vérité et endosse
toute la responsabilité du complot. S’il reste des tâches à accom-
plir, elle explique que la justice devra attendre : les PJ peuvent
la juger s’ils le désirent, mais s’ils le font prématurément, c’est
Les chemins disponibles
Les PJ peuvent aborder les parties 3 et 4 dans n’importe quel ordre, selon la mission qu’ils priorisent. La mission qu’ils entre-
prennent en second sera plus difficile et, au final, leur choix affectera les issues possibles de l’aventure dans la Cinquième partie,
cependant, en dehors des arguments que les nains ont exposés à nos héros, les joueurs n’ont aucun moyen de savoir quelles seront
les conséquences de leurs choix. Tout s’éclairera au fil de l’aventure.
Passés ensevelis
tout le clan qui est condamné. Pour en savoir plus, consultez La
confession, dans la Sixième partie.
Ce que les PJ décideront de faire une fois les deux missions
initiales accomplies fera le sujet de la Sixième partie : Fermer la
porte de derrière.
Résoudre les problèmes
La manière dont les PJ abordent et résolvent les défis de cette
partie de l’aventure aura des répercussions majeures sur le
déroulement de la Troisième partie. De plus, si les joueurs ont
éventé le secret des nains grâce à de fines déductions et un bon
jeu d’acteur, leurs héros devront réfléchir à leurs sentiments
vis-à-vis de cette trahison de la part de nains de la surface. Ils
peuvent se moquer de leur complot ou compatir au destin de
leurs alliés, mais ils peuvent aussi prendre leurs distances et
chercher à se débarrasser des nains et de leurs problèmes à la
première occasion. Il leur faudra tout de même résoudre les
ennuis actuels des réfugiés et sortir des Tréfonds, mais le ton du
dénouement sera bien différent s’ils aident les nains à contrecœur
ou avec enthousiasme.
TROISIÈME PARTIE
Trouver un passage
Les PJ ayant décidé de partir à la recherche de Borrun, les nains
les équipent de lanternes et leur montrent les signes que les éclai-
reurs comptaient laisser pour marquer leur passage. Gotra leur
indique ensuite le chemin qu’ils ont pris. Ils finissent par trouver
les nains, mais la survie de Borrun dépend de l’ordre dans lequel
ils accomplissent les missions : celle-ci d’abord ou celle de la
Quatrième partie ? S’ils ont tardé, le mari de Chanra a payé le
prix fort pour le rêve de vie souterraine des nains.
Alors que les PJ vérifient leur équipement et que les nains lèvent
les barricades, Gotra leur décrit la route que Borrun comptait
emprunter. Les routes principales des Tréfonds sont comme les
grandes routes de la surface, dit-il, et relient les principales villes
souterraines aussi directement que possible. De petites routes
secondaires relient ces voies aux thaigs des faubourgs. Pendant
la guerre, la plupart des routes ont été scellées en provoquant
des éboulements aux points de jonction, mais les routes en elles-
mêmes sont encore dégagées et praticables si l’on trouve un
moyen de contourner les effondrements. C’est ce que Borrun et
son équipe essaient de faire.
La route au sud du thaig a été bloquée, mais Borrun pensait
pouvoir la rattraper en passant par un réseau de grottes un peu
plus loin dans les faubourgs. Gotra peut conduire les PJ jusque-là.
Une fois qu’ils auront gagné la route secondaire, ils devraient la
suivre sur quelques kilomètres jusqu’à une jonction avec la voie
principale.
75

Scène 1
Les routes oubliées
RENCONTRE D’EXPLORATION
Les PJ s’aventurent dans les passages sinueux ponctués
d’effondrements de la route souterraine en suivant la piste
marquée par les éclaireurs nains.
Gotra parcourt votre groupe du regard et vous tend un morceau
de cuir où une rune a été marquée au fer.
« C’est un signe nain pour baliser une piste. Borrun devrait
avoir fléché son itinéraire ainsi. Il y avait une station de ravitaille-
ment à mi-chemin de la route secondaire, elle devrait vous servir
d’indicateur pour savoir quelle distance vous avez parcourue. En
revanche, nous ignorons si la fin de la route est bloquée. Suivez
les balises de Borrun et, si la Pierre le veut, vous le trouverez. »
Pour trouver leur chemin dans le réseau de passages qui sortent
du thaig, les PJ doivent procéder en trois étapes. Tout d’abord, ils
doivent gagner rapidement et en silence l’entrée de la caverne en
compagnie de Gotra. Ensuite, ils doivent progresser en cherchant
les balises de Borrun et en évitant les effondrements. Enfin, ils
doivent gagner un tronçon des Tréfonds et rattraper les éclaireurs.
Les faubourgs
Si le groupe aborde la Troisième partie avant la Quatrième, la majorité
des engeances ne sont pas emmurées et les nains sont loin d’être sûrs
que la voie à travers les faubourgs est dégagée. Gotra conseille aux PJ
de se déplacer rapidement et en silence, avec très peu de lumière, pour
éviter de révéler leur présence, et d’emprunter les tunnels extérieurs et
les passages de service pour quitter le thaig. Cette rencontre n’est pas
censée déboucher sur un combat, mais vous pouvez demander des
tests de Dextérité (Discrétion) pour faire monter la tension. Si les PJ
entreprennent cette mission en second, le voyage est bien plus rapide
et moins risqué et ils n’ont pas besoin de faire de jets.
Ces sections du thaig servaient de zone industrielle et de stoc-
kage, elles sont donc plus froides et moins artistiques que les
espaces de vie. Parfois, les nains construisaient et utilisaient des
tunnels d’accès avant de terminer l’excavation de leur thaig. Les
décorations qui se trouvent là sont purement utilitaires : ce sont
des textes en nain gravés dans la pierre pour indiquer les chemins.
Un personnage soupçonneux qui réussit un test de Perception
(Empathie) ND 17 remarque que, bien que Gotra sache exacte-
ment où il va, ce savoir semble purement théorique. Il est sûr de
son itinéraire, mais il regarde autour de lui comme s’il découvrait
les lieux pour la première fois, pas comme s’il les connaissait bien.
Les grottes
Une fois à l’entrée de la caverne, Gotra leur indique la première
rune que Borrun a utilisée pour baliser sa piste, afin d’être abso-
lument certain qu’ils savent ce qu’ils doivent chercher, puis il
leur souhaite bonne chance et retourne au thaig alors qu’ils pour-
suivent leur chemin.
On dirait que les grottes sont le fruit de la lente érosion de l’eau
et, par endroits, la pierre est glissante d’humidité. Ces passages
sont des formations naturelles, ils n’ont pas été travaillés pour
leur donner une hauteur et une largeur confortable et nos héros
76
devront donc souvent se faufiler de profil ou ramper à travers des
goulets. Ils trouvent des signes de vie sauvage par endroits, par
exemple le bruit feutré d’une couvée d’araignées aussi grosses
que des chiens qui fuient la lumière des PJ.
Pour suivre les balises dans le réseau de cavernes, les PJ doivent
faire un test prolongé de Perception (Fouille) ND 10 avec un seuil
de réussite de 20. Un échec indique qu’ils suivent momentané-
ment le mauvais chemin. Si le dé Dragon indique 4, 5, ou 6 pour le
jet raté, les PJ s’avancent dans une zone instable et risquent d’être
victimes d’un éboulement. Ce danger naturel inflige 3d6 points de
dégâts aux personnes présentes dans la zone à risque et laisse les
victimes à terre. Un personnage qui réussit un test de Dextérité
(Acrobatie) ND 15 réduit les dégâts de moitié.
Une fois que les PJ ont atteint le seuil de réussite, ils émergent
d’une faille dans une paroi et débouchent sur les Tréfonds. La
zone effondrée se trouve juste à leur droite tandis que la route se
perd dans les ténèbres sur leur gauche.
Les Tréfonds
Jusqu’à présent, vous vous trouviez dans les faubourgs du thaig
et dans ses mines oubliées depuis longtemps, mais maintenant
vous vous trouvez dans les Tréfonds et la splendeur de l’em-
pire nain vous émerveille. La grande route fait quatre-vingt-dix
mètres de large et presque autant de haut, son plafond voûté
soutenu par des colonnes gravées à l’effigie de parangons décédés
depuis bien longtemps, et s’étend aussi loin que porte le regard.
La marche est bien plus facile maintenant que les PJ se trouvent
sur une véritable voie de transport. Les grandes routes au sol égal
des Tréfonds sont bien plus praticables que les tunnels d’accès
exigus qui ont conduit les PJ jusqu’à elles. De temps à autre, une
faille ou une ouverture donne sur un réseau cavernicole, mais
nos héros ne sont pas là pour les explorer. Le MJ devrait accen-
tuer la capacité des Tréfonds à conduire les sons et exiger que
toute personne qui tente de se déplacer en silence fasse un test de
Dextérité (Discrétion) ND 15.
Scène 2
Le relais
RENCONTRE DE COMBAT
Les PJ approchent d’un ancien relais et risquent d’être pris
dans l’embuscade tendue par les engeances qui y ont fait
leur nid.
Après quelques heures de voyage, vous approchez de quelque
chose. Les parois des Tréfonds s’espacent et le plafond s’envole
vers les hauteurs, cédant la place à une vaste salle avant de se
resserrer de nouveau et de reformer la grande route. La zone
élargie servait à l’évidence à stationner les chariots hors du
chemin des voyageurs. Les vestiges de l’un d’eux sont encore
présents, tandis que les os du bronto qui le tirait et le char-
gement qu’il avait peut-être transporté sont depuis longtemps
tombés en poussière.
Des symboles nains sont gravés dans la pierre sur le linteau
de trois portes. Une grande fenêtre, sans vitre, s’ouvre au
niveau supérieur et donne sur la route.
Un PJ capable de lire le nain sait que les trois symboles indiquent
les castes, de droite à gauche : inférieures, supérieures, noble. Les
Passés ensevelis
zones réservées aux membres des castes supérieures et de la caste
noble sont situées au rez-de-chaussée, tandis que la porte attribuée
à la classe inférieure ouvre sur un escalier menant à leurs quartiers
qui occupent tout l’étage. Quand ce relais a été créé, la majorité des
voyageurs devaient appartenir à la caste des Marchands.
Alors que les PJ approchent du relais, le MJ peut faire un test de
Perception (Vue) ND 13 en leur nom. Une réussite leur permet
de repérer une engeance qui les observe, cachée derrière la
« fenêtre ».
Les engeances prennent les PJ en embuscade dès que ces derniers
arrivent à trois mètres du relais, ou s’ils repèrent la sentinelle.
S’ils évitent le relais, les engeances construisent une barricade
avec des meubles pour bloquer la route au niveau du relais à
leur retour, ajoutant ainsi une nouvelle rencontre après celle de la
section Inverser les rôles.
La zone des castes inférieures
Cette partie du relais a été construite à l’usage des serviteurs,
des marchands et des mineurs, c’était donc celle qui servait le
plus. L’accès se fait par un escalier partant des Tréfonds et la zone
contient une grande salle commune qui occupe toute la longueur
du relais et comprend des tables basses et des bancs tandis que
des écoutilles s’ouvrent dans le mur du fond et donnent sur
une cuisine et des réserves. Un escalier descend à l’arrière des
cuisines et permettait au personnel du relais de servir les visi-
teurs des castes supérieures. Dans la salle commune, le mur en
face de l’escalier présente une carte des Tréfonds de la région qui
ressemble à un ensemble abstrait de lignes et de runes marquant
les thaigs. Un PJ qui sait lire le nain et réussit un test de Ruse
(Cartographie) ND 13 identifie le thaig de Chanra. La difficulté,
c’est qu’il est noté « thaig de Haran » sur la carte, le test servant à
déterminer si le PJ est certain de ne pas avoir fait d’erreur ou non.
Passés ensevelis
Les réserves derrière la salle commune contiennent des rations
vieilles de plusieurs siècles (et réduites en poussière), ainsi que
des lampes et de l’huile. Il faut réussir un test de Perception
(Fouille) ND 13 pour repérer ces pièces d’équipement encore
utilisables.
Si les PJ se sont attelés à cette partie de l’aventure avant Sceller
le mal (la Quatrième partie), les forces ennemies embusquées
comprennent six genlocks ordinaires et un chef de meute. S’ils
s’occupent de cette partie en second, l’embuscade se compose de
quatre genlocks ordinaires et trois chefs de meutes.
Les statistiques des genlocks ordinaires et des chefs de meute se
trouvent dans le Livre de base Dragon Age p. 283. Ces engeances
manient des arbalètes en plus des armes indiquées dans leur
profil.
Arme Jet d’attaque Dégâts
Arbalète 0 (2d6+3)/2*
* Pas de formation, les dégâts sont donc réduits de moitié
Les genlocks ont entendu les PJ arriver par les Tréfonds et ont
préparé une embuscade à la hâte, mettant à profit les arbalètes
découvertes dans les réserves d’armes du relais. Elles attendent
que les PJ passent à courte portée de leur poste d’observation, à
la fenêtre, et tirent à l’arbalète avant de sauter par la fenêtre et
d’engager le corps à corps.
La zone des castes supérieures
Cette zone a été construite à l’attention des guerriers, des forgerons
et des artisans. C’est une copie réduite de la salle commune de
l’étage, avec des chaises individuelles au lieu de bancs et des déco-
rations plus détaillées sur la pierre. Les pièces arrière qui servent
de réserves à l’étage sont ici des chambres pour le personnel du
77
 relais et une réserve d’armes d’urgence que les engeances ont
pillée. Elles ont emporté toutes les arbalètes et leurs carreaux, mais
il reste dix masses, dix haches de poing et cinq petits boucliers.
La zone des nobles
Cette zone de taille modeste est ornée de gravures élaborées et
des écailles de peinture indiquent qu’autrefois, les murs devaient
même avoir été colorés. Il n’y a que six chaises autour d’une table
basse et une chaîne reliée à une cloche à l’étage des castes infé-
rieures. Il n’y a pas de pièces derrière celle-ci, juste l’escalier qui
monte aux cuisines.
Si les PJ accomplissent cette partie de l’aventure en second, après
la Quatrième partie, les quartiers des nobles sont occupés par
deux hurleurs. Ces engeances attendent en embuscade et se
précipitent sur toute personne victime des tirs d’arbalète des
genlocks de l’étage.
Les statistiques des hurleurs se trouvent dans le Livre de base
Dragon Age p.284.
Scène 3
Le mur de Borrun
RENCONTRE D’EXPLORATION/D’INTERACTION
Les PJ retrouvent Borrun et ses éclaireurs. Les nains ont
trouvé un itinéraire possible pour rejoindre la route d’Or-
zammar, mais ils l’ont payé très cher. Les PJ doivent les
convaincre de rentrer au thaig.
Après quelques kilomètres, la route est bloquée par un effon-
drement. Heureusement, Borrun vous a laissé une autre balise.
Visiblement, les éclaireurs sont partis à l’ouest en passant par une
grotte latérale, en quête d’un chemin pour contourner le blocage.
Ce chemin ressemble à celui que les PJ ont emprunté à l’autre
extrémité de la route : ce n’est pas un passage taillé par les nains,
c’est un réseau de cavernes naturelles. En revanche, il n’est pas
difficile de s’y orienter, car les balises des éclaireurs ont été
tracées il y a peu et il suffit d’un test de Perception (Fouille)
ND 11 pour les repérer. Un échec indique que nos héros se sont
égarés et subissent 2d6 points de dégâts environnementaux en
traversant une poche de gaz toxique émanant d’une faille au sol
avant de retrouver la piste des nains.
Les PJ découvrent le groupe de Borrun une fois qu’ils ont réussi le
test. L’état des nains dépend du moment où nos héros ont entrepris
la mission : avant ou après la Quatrième partie : sceller le mal.
Si les PJ accomplissent
cette mission en premier
Alors que vous progressez dans les cavernes, vous entendez un
son rappelant le fer frappant la roche, encore et encore. Vous
vous laissez guider par les échos au travers des derniers couloirs
et finissez par entendre des bribes de conversation en nain. Votre
moral remonte. Vous émergez enfin dans une caverne qui n’en
est pas une. La paroi du fond et le sol sont de facture naine : l’en-
droit devait se trouver dans une structure artificielle avant que
l’effondrement ne condamne la route. Cinq nains lâchent leurs
pioches dans un grand fracas et dégainent leurs armes avant de
se rendre compte que vous n’êtes pas des engeances.
78
Le chef du groupe, un nain à l’air austère déjà bien avancé dans
l’âge mûr, aux cheveux blonds et à la barbe rasée avec soin,
exige que les surfaciens expliquent leur présence en ces lieux.
C’est Borrun, champion et éclaireur de la caste des Guerriers.
Consultez la Deuxième partie pour connaître son histoire et ses
statistiques.
Les guerriers de Borrun se nomment Morna, Asha, Lonas et
Jakin. Utilisez les statistiques des guerriers nains données dans
la Deuxième partie pour les quatre. Morna et Asha sont des
femmes, les deux autres des hommes. Jakin est roux, les autres
blonds, mais tous imitent la coiffure de Borrun et portent son
blason sur leur armure.
Borrun devient tout excité quand il apprend pourquoi nos héros
sont là. Il leur explique que le mur artificiel de la grotte doit être
celui d’une ancienne pièce latérale abandonnée après la construc-
tion de la route. S’ils arrivent à le traverser, ils devraient atteindre
une écoutille de service et déboucher sur la route principale
d’Orzammar. D’où les pioches.
Il refuse de s’en aller tant que sa mission n’est pas couronnée de
succès, expliquant que, tant qu’il n’est pas sûr de pouvoir s’enfuir
par ici, sa femme et tous les gens dont elle a la charge ne pourront
pas évacuer le thaig. Il faut réussir un test de Communication
(Persuasion) opposé à un test de Volonté (Maîtrise de soi) pour
le persuader du contraire.
Si les PJ accomplissent
cette mission en second
Alors que vous progressez dans les cavernes, vous entendez une
étrange mélopée assourdie, comme si elle n’était pas destinée à
ce que qui que ce soit l’entende. Vous vous laissez guider par les
échos au travers des derniers couloirs et finissez par entendre
des bribes de conversation en nain. Vous émergez enfin dans
une caverne qui n’en est pas une. La paroi du fond et le sol sont
de facture naine : l’endroit devait se trouver dans une struc-
ture artificielle avant que l’effondrement ne condamne la route.
Des cadavres de genlocks sont entassés dans un coin, mais leur
sang mêlé à celui des nains empoisse encore le sol. Trois nains
maculés de sang lèvent leurs armes à votre arrivée, avant de
réaliser que vous n’êtes pas des engeances. Deux autres nains,
le visage cendreux suite à diverses hémorragies, sont adossés
contre le mur. Morts.
Les PJ arrivent trop tard. Borrun est mort lors d’un assaut des
engeances et Jakin a péri en essayant de le protéger. Morna,
Asha et Lonas discutaient de la conduite à tenir quand nos héros
sont arrivés. Morna insiste pour qu’ils poursuivent la mission
jusqu’au bout, Lonas veut juste vérifier ce qu’il y a derrière le
mur et rentrer au thaig tandis qu’Asha veut enterrer leurs cama-
rades. Une fois les PJ au fait des derniers événements, la dispute
reprend, Morna expliquant à Asha que leurs amis sont enfin
réunis avec la Pierre et que cette pensée devrait la réconforter.
Un PJ qui réussit un test de Ruse (Connaissance des cultures)
ND 15 (ND 11 s’il s’agit d’un nain d’Orzammar) remarque qu’elle
affirme que Borrun est « avec la Pierre » alors qu’il n’a pas reçu
les rites funéraires appropriés. C’est un nouvel indice révélant
que ces nains ne sont pas ce qu’ils prétendent, car peu de nains
élevés sous terre feraient une telle erreur. S’il interroge Morna sur
le sujet, elle s’excuse et met son erreur sur le compte de la fatigue
et du stress. Ensuite, elle se rattrape en disant qu’elle voulait dire
que leurs amis recevraient des funérailles appropriées plus tard.
Passés ensevelis
En route vers Orzammar
Pour franchir le mur, il faut réussir un test prolongé de Force
(Hache) ND 20 avec un seuil de réussite de 10. Chaque person-
nage qui participe au test et le réussit lui ajoute son dé Dragon.
Les nains ayant amené des pioches de rechange, ils en ont assez
pour équiper tout le monde.
Le mur s’effondre une fois une brèche ouverte et révèle de larges
plaques de pierre polie appartenant à une construction évoluée
quelques mètres plus loin. Un test de Ruse (Ingénierie) ND 11 aide
les personnages à réaliser que cette construction n’est autre que
le mur extérieur d’une route naine des Tréfonds. Ils se trouvent
à l’intérieur d’une cavité murale créée lors de la construction de
la route. On accède à l’évacuation des eaux de la route via une
dépression dans le sol qui se mue en espace sanitaire qui passe
sous la route. Il est à peine assez grand pour qu’un humain puisse
s’y déplacer à quatre pattes. Un test de Force (Vigueur) ND 15
permet à un personnage de soulever une grille d’égout. Nos héros
peuvent alors se hisser un par un jusque sur la route des Tréfonds.
Cette dernière s’étend de part et d’autre, l’éboulement bloquant
uniquement la troisième route, celle menant au thaig. Les nains
disposent enfin de leur route vers Orzammar et nos héros et leurs
alliés sont libres de rentrer au thaig. Si Borrun et Jakin sont morts,
ils sont ensevelis sous des cairns fabriqués à l’aide des restes du
mur de Borrun.
Scène 4
Inverser les rôles
RENCONTRE DE COMBAT
Alors que les PJ et leurs alliés rentrent au thaig de Chanra,
ils entendent un groupe d’engeances approcher et ont une
chance de leur tendre une embuscade.
Passés ensevelis
Vous avancez bon train sur l’itinéraire de retour au thaig, les
nains motivés par le succès de leur mission en dépit des pertes
essuyées. Il semble qu’Asha en particulier soit soudain libérée
d’un poids, comme si l’espoir venait tout juste de renaître.
Vous avez parcouru les deux tiers du chemin pour regagner
les cavernes voisines du thaig quand vous entendez des bruits
au-devant : les grognements et ronflements d’engeances en
pleine dispute. Elles ne semblent pas savoir que vous êtes déjà
là, mais elles se dirigent dans votre direction.
Les PJ et leurs alliés ont à présent une chance de tendre une
embuscade à la patrouille d’engeances qui se dirige vers eux.
Cette dernière se compose de cinq genlocks sous les ordres de
deux chefs de meutes (utilisez les statistiques de la Scène 2, sauf
que les engeances n’ont pas d’arbalète).
L’endroit comporte plusieurs colonnes derrière lesquelles se
cacher, en revanche, chaque action bruyante, comme poser un
piège, ranger du matériel en sécurité ou cacher des blessés,
permet aux genlocks de faire un test de Perception (Ouïe) opposé
au test de Dextérité (Discrétion) des personnages. Si une
engeance réussit son test, elle comprend qu’il y a quelqu’un et les
PJ perdent l’effet de surprise.
Résoudre les problèmes
À la fin de cette partie de l’aventure, les PJ devraient avoir une
bonne idée de la menace que représentent les engeances et savoir
ce qu’il faut faire pour sceller les zones infestées des Tréfonds,
afin de protéger les nains comme les surfaciens de leurs incur-
sions. Comme mentionné dans la Troisième partie, l’ordre des
missions et la manière dont les PJ les accomplissent se répercutent
fortement sur la suite des événements. Certains nains avec qui les
PJ avaient fait connaissance et avec lesquels ils avaient développé
de puissants liens émotionnels positifs ou négatifs sont peut-être
79
 morts et nos héros ont peut-être glané de nouveaux indices lais-
sant à supposer que les nains ne sont pas ce qu’ils prétendent.
Cette partie de l’aventure ne laisse guère aux personnages le
temps de flâner, mais ils peuvent commencer à développer des
relations personnelles avec certains nains, ce qui pourrait les
conduire à percer le secret des réfugiés.
QUATRIÈME PARTIE
Sceller le mal
Les PJ ayant décidé d’entrer dans la zone principale du thaig,
ils doivent escorter une équipe de mineurs nains à travers les
faubourgs du thaig de Chanra en quête de l’ouverture que les
engeances utilisent, suivre leur itinéraire jusqu’à ce que les nains
repèrent une zone où ils pourront faire effondrer le plafond sans
risque et les défendre le temps qu’ils y parviennent. S’ils arrivent
à défendre les mineurs, ces derniers réussissent leur travail de
sape, mais si nos héros ont retardé cette mission pour aller sauver
Borrun et ses éclaireurs, les engeances ont déjà creusé des routes
alternatives et l’effondrement ne les retiendra pas longtemps. Il
sera peut-être même impossible de fuir vers la surface.
Scène 1
En route vers le nid
RENCONTRE D’INTERACTION ET D’EXPLORATION
Le PJ et leurs alliés tentent de découvrir un chemin menant
au nid des engeances.
Vortak s’adresse à vous pendant que Gotra s’occupe des barri-
cades. « Nous ne savons pas encore exactement comment les
engeances entrent et sortent du thaig central. L’entrée prin-
cipale est bloquée derrière le corps de garde depuis que nous
avons fait effondrer le toit dans notre fuite pour venir nous
abriter ici, dans le refuge, mais elles continuent de sortir de
quelque part dans cette direction. Je les soupçonne d’avoir
trouvé comment entrer dans le corps de garde sans passer par
le tunnel principal. Nous devons nous rendre à l’est en traver-
sant les faubourgs, gagner la porte principale et nous battre
pour entrer dans le corps de garde où nous devrons trouver le
chemin qu’elles empruntent. »
Vortak dirige les nains de la caste des Mineurs et des Artisans
qui se sont portés volontaires pour accompagner les PJ. Il est fier
de leur présenter Hengist, Wistan, Rhin, Jass, Alfwin, Arcus et
Ysall. Ils observent les héros de leurs yeux presque cachés sous
leurs heaumes trop grands. Ysall est la seule femme et appartient
à la caste des Artisans, tout comme Alfwin, les autres étant des
mineurs. Une fois que les PJ ont eu le temps de faire brièvement
connaissance avec leurs protégés et de donner des ordres quant à
ce qu’il faut faire en cas de combat, d’autres nains lèvent la barri-
cade et le groupe se met en route.
Vortak va trouver le PJ qui lui paraît mener les combats et lui
demande quelques minutes en privé. Il jette un coup d’œil
par-dessus son épaule pour être sûr que ses hommes ne l’en-
tendent pas et exprime ses inquiétudes.
« Écoutez, ces nains sont volontaires parce que nous sommes dans
une situation désespérée et qu’il vaut mieux faire quelque chose
80
que de rester à attendre la mort. Après tout, c’est la Pierre qui nous
a créés pour que nous la travaillions. Ils sont courageux, mais ce ne
sont pas des soldats, vous comprenez ? Nous ferons de notre mieux
en cas de combat, mais si vous pouviez tenir les engeances à l’écart
de mon équipe, ce serait plus sûr pour tout le monde. »
Vortak indique l’itinéraire à suivre pour se rendre au corps de
garde du thaig au personnage qui prend la tête de l’expédition
et l’avertit que les engeances ont sûrement posté des senti-
nelles. Toute personne qui se sépare du groupe pour repérer une
éventuelle patrouille de genlocks doit réussir un test de Ruse
(Orientation) ND 11 pour se souvenir de la route à suivre, mais
pour l’instant, le calme règne dans les faubourgs.
Scène 2
La porte enfoncée
RENCONTRE DE COMBAT
Les PJ et leurs alliés atteignent l’entrée originelle du thaig
et doivent vaincre les engeances montant la garde pour
passer, mais la voie est bloquée. Leurs ennemis utilisent
donc un autre itinéraire.
Vous descendez un étroit tunnel de service en file indienne et
approchez d’une intersection quand Vortak demande une halte.
« Le prochain tunnel était la route principale du thaig. Il y
a un petit tronçon des Tréfonds, puis une cour devant la porte
principale du thaig. Il y aura des gardes. »
La cour est une vaste salle, assez grande pour accueillir des
dizaines des gens. Le mur du fond est lourdement décoré de
statues des ancêtres et d’icônes naines. Une grande porte de métal
à double battant devrait achever cette imposante entrée, mais l’un
des battants est à moitié sorti de ses gonds et pend lamentable-
ment. Il n’y a pas de fenêtres ni de meurtrières visibles dans le
mur, mais la porte est gardée par six genlocks. Les statistiques de
ces derniers figurent dans le Livre de base Dragon Age p.283.
Un personnage peut se faufiler plus avant pour observer l’en-
nemi de plus près à condition de réussir un test de Dextérité
(Discrétion) opposé au test de Perception (Ouïe) des genlocks.
Lancez le dé une seule fois pour tous les genlocks : soit ils
entendent le bruit et donnent l’alerte, soit personne ne remarque
quoi que ce soit.
Scène 3
Le puits de l’artisan
RENCONTRE D’EXPLORATION ET DE COMBAT
Les PJ se rendent compte que les engeances utilisent le
vieux réseau d’alimentation en eau du thaig pour entrer
et sortir. Ils doivent alors descendre dans le puits avec
leurs alliés et suivre les canalisations à moitié inondées
en quête du lieu idéal pour faire effondrer le tunnel.
Les nains vous suivent alors que vous franchissez l’épaisse
porte de métal et entrez dans le corps de garde. Un court
passage donne sur une autre cour aux allures de caverne, des
bâtiments annexes creusés dans les murs. Le sol est poisseux
de mucus d’engeance et tout autour de vous, vous entendez les
échos de leur dialecte guttural.
Passés ensevelis
Le corps de garde

La route est bloquée juste devant : une grande masse de pierre

grise s’est effondrée du plafond et recouvre probablement les
portes jumelles de celles que les PJ viennent de franchir. Un puits
élaboré marque le flanc gauche de la cour, tandis que le droit est
ponctué d’une statue du parangon qui a fondé le thaig.
Un test de Ruse (Ingénierie) ND 9 réussi révèle que l’effon-
drement qui bloque l’accès au reste du thaig date de plusieurs
siècles. Il est impossible qu’il soit l’œuvre de Vortak.
Les PJ ont dix minutes ou jusqu’à ce qu’ils fassent un grand bruit
avant que dix genlocks conduits par un chef de meute ne les
attaquent, émergeant de la porte dégondée. Heureusement, les
engeances mettent un peu de temps à réagir : trois arrivent en
premier, puis quatre autres deux tours plus tard et enfin les trois
dernières et le chef de meute trois tours après les secondes.
Un PJ doit réussir un test de Perception (Vue) ND 11 ou de
Perception (Odorat) ND 13 pour comprendre par où passent les
engeances. La couche de mucus née de la présence des engeances
est particulièrement épaisse et gluante autour du puits, comme
si le sol avait souvent été mouillé. Si nos héros inspectent le puits
de plus près, ils remarquent que les engeances ont remplacé le
seau par des chaînes qui leur servent d’échelles improvisées.
Vortak réfléchit un moment et opine du bonnet en expliquant
que le réseau d’alimentation en eau doit courir jusqu’à la caverne
centrale. La bonne nouvelle, c’est qu’il sera facile de faire écrouler
la citerne. La mauvaise, c’est qu’ils vont devoir nager.
Pour descendre dans le puits en silence et ne pas alerter les
genlocks, chaque personnage concerné doit réussir un test de
Dextérité (Discrétion) ND 15. Un échec indique que le person-
nage a glissé et qu’il est tombé dans l’eau vaseuse qui lui arrive
alors à la taille. Dans ce cas, les genlocks attaquent s’ils réus-
sissent un test de Perception (Ouïe) ND 11.

Dans le noir

Contrairement à ce que laisse supposer l’odeur que sentent les

PNJ, ils ne se trouvent pas dans un égout. La canalisation dans
laquelle ils se trouvent était conçue pour amener l’eau potable
d’une rivière souterraine au thaig, une eau qui, une fois utilisée,
rejoignait les égouts et se vidait dans la rivière en aval.
La canalisation fait quatre mètres cinquante de rayon, le sol étant
aussi incurvé que le plafond et les parois. Le tube est rempli de
vase, de mucus d’engeance et d’une eau glacée sur une hauteur
d’un mètre cinquante. Les nains doivent marcher aussi près des
parois que possible pour garder la tête hors de l’eau tandis que
les personnages de plus grande taille sont plus à l’aise, hormis au
centre de la canalisation.
Si les genlocks de la cour ont été alertés, mais que les PJ ont tout
de même réussi à faire descendre tout le monde dans la canali-
sation, les engeances descendent le long des chaînes peu après
eux et atterrissent dans l’eau avec force éclaboussures. Toutes
les actions effectuées dans l’eau autres que des mouvements
subissent une pénalité de -4 tandis que les actions de mouvement
ne permettent pas de parcourir plus de quatre-vingt-dix centi-
mètres, à moins de nager. Un personnage doit faire un test de
Constitution (Natation) ND 13 pour se déplacer par une action
majeure d’un nombre de mètres égal à sa Constitution multipliée
par trois mètres.

Passés ensevelis 81
 Si cette partie de l’aventure se déroule après la Troisième partie,
n’oubliez pas que des genlocks peuvent éventuellement prendre
les PJ à revers. De plus, un groupe de quatre chefs de meutes
genlocks remonte la canalisation à la nage en avant de la posi-
tion des PJ après que ces derniers ont parcouru une centaine de
mètres.
Alors que les PJ approchent de la fin du tunnel, ils constatent
qu’ils avancent contre le courant et commencent à entendre un
bruit de cascade en amont. La canalisation se termine sur un
rideau d’eau qui tombe en cataracte depuis le thaig situé plus
en hauteur. Alors qu’ils traversent l’eau glacée, ils trouvent un
sol égal sous leurs pieds et débouchent dans un large bassin de
brique où l’eau ne fait plus qu’une trentaine de centimètres de
profondeur. En revanche, le plafond bas rend l’endroit très incon-
fortable. Il est soutenu par cinq épaisses colonnes et se compose
de roche brute.
Scène 4
Les racines du thaig
RENCONTRE DE COMBAT
Loin sous le thaig, en bordure du système d’approvision-
nement en eau, les PJ doivent défendre leurs alliés le temps
qu’ils détruisent des colonnes de soutien essentielles et
scellent le nid des engeances.
Vous apercevez de la lumière au bord du bassin, la masse
rocheuse du plafond se terminant avant la fin du bassin. Des
traces de pas indiquent qu’il s’agit là du point d’entrée dans
le thaig. Vortak désigne les colonnes, puis la roche au-dessus
de vos têtes.
« L’un des principaux soutiens du thaig. Naturel vu la
caverne. On casse ça et deux secondes plus tard, y tombera
assez de pierre pour construire un château juste là où on est. »
82
La disposition des lieux
Si les PJ s’aventurent au bord du bassin, ils constatent qu’ils se
trouvent dans une sorte d’auge en croissant qui dessert des canaux
peu profonds creusés au sol. Le bassin encercle la moitié d’un
immense pic de pierre qui s’élève à des centaines de mètres jusqu’à
atteindre le plafond de la grotte. Les nains qui ont construit le bassin
et les colonnes qui le soutiennent les ont habilement dissimulés. La
cascade naît d’un canal en spirale qui descend le long du pic de pierre.
Après toutes les épreuves endurées, le thaig ressemble à un
village humain rétréci aux yeux des PJ, avec des maisons, des
bâtiments municipaux et même une place du village. Cependant,
il est étrangement sombre et froid et l’on entend les bruits des
engeances un peu partout.
Si les PJ s’attellent à cette partie de l’aventure après la Troisième,
ils découvrent également quelque chose d’inquiétant. Les
engeances ont construit un échafaudage menant à un visage nain
gigantesque sculpté très haut dans la paroi de pierre. Alors qu’ils
l’observent, des engeances se faufilent dans la bouche de la statue
et disparaissent. Si les PJ réussissent un test de Ruse (Ingénierie)
ND 13 ou demandent à Vortak ce qu’est cette statue, ils apprennent
qu’il s’agit de l’alimentation en air du thaig. Selon l’exploration
que les engeances en ont faite jusque-là, il leur faudra quelques
jours ou seulement quelques heures pour contourner tous les
blocages que nos héros peuvent mettre en place.
Des complications
Alors que les nains se préparent à entamer le travail, des hurle-
ments résonnent soudain dans le thaig. Ce sont des voix naines,
certaines implorant la pitié, d’autres insultant les engeances et
menaçant de mourir en combattant. S’il y a un PJ de garde, il
aperçoit un groupe de genlocks et de hurlocks qui ont encerclé
une quinzaine de nains au bout d’une rue.
Passés ensevelis
Les mineurs reconnaissent ces nains : ce sont des guerriers et
des serviteurs présumés morts dans les faubourgs il y a deux
semaines. Si nos héros semblent sur le point de voler à leur
secours, Vortak leur rappelle, à la fois furieux et en pleurs, qu’ils
sont supposés protéger les mineurs et qu’ils doivent déclencher
l’effondrement sur-le-champ.
Toute personne qui tente de sauver les nains a peu de chances
d’y parvenir. Les malheureux sont sous la surveillance de cinq
genlocks, deux hurlocks et, pire, un ogre installé non loin de l’en-
trée qui desservait autrefois le quartier de la caste des Nobles, à
l’autre bout du thaig.
Les statistiques des genlocks, des hurlocks et de l’ogre se trouvent
dans le Livre de base Dragon Age p. 283, 285, 288.
De plus, à moins d’exécuter le sauvetage avec une discrétion
et une rapidité époustouflante, la manœuvre avertit toutes les
engeances du thaig qu’il y a des intrus et la bataille principale
commence prématurément.
L’effondrement du bâtiment
Si les PJ abandonnent les nains encerclés à leur triste sort, leurs compa-
gnons commencent à s’attaquer aux colonnes. Considérez chacune
d’elle comme une « créature » avec une défense de 0 et 150 points de
santé. À chaque tour après celui où les nains se mettent au travail, les
engeances risquent de les entendre, mais les hurlements d’agonie des
nains encerclés qui se font massacrer alors qu’ils combattent jusqu’au
dernier limitent ces risques. Pour représenter cela, faites faire un test
de Perception (Ouïe) ND 15 à un chef de meute genlock à chaque
tour de démolition. S’il réussit, il sonne l’alerte.
Une fois l’alerte donnée, les engeances attaquent les mineurs
par vagues. Lancez 1d6+4 à chaque fois qu’une nouvelle vague
arrive. Le résultat indique le nombre de tours de répit avant l’ar-
rivée de la vague suivante. Si les PJ mènent cette mission après la
Troisième partie, lancez à la place 1d6+2.
• Vague 1 : cinq genlocks.
• Vague 2 : trois genlocks et deux hurlocks.
• Vague 3 : un hurlock, trois genlocks et un chef de meute
genlock.
• Vague 4 : deux hurlocks, deux genlocks et un chef de meute
genlock.
• Vagues suivantes : toutes les vagues ultérieures se
composent comme la quatrième.
Si les PJ parviennent à sauver les nains encerclés et à revenir sur
le site de la bataille principale, il y a cinq nains capables de se
battre parmi les assiégés. Utilisez les statistiques d’un guerrier
nain, mais équipez-les d’armes récupérées sur des engeances
abattues. Les dix autres nains ne sont pas des combattants et se
font tuer si une engeance les attaque.
Les portes menant sur les quartiers de la caste des Nobles sont
gardées par un ogre et barrées de l’autre côté. Si les PJ inter-
rogent les rescapés par la suite, ils supposent que ce qui a créé les
engeances se trouve à l’intérieur, mais ils n’ont jamais vu trace de
cet être ignoble dans le reste du thaig.
Une fois la dernière colonne brisée, le pic rocheux émet un
craquement retentissant et, cinq tours plus tard, il s’effondre,
tuant tous ceux qui se trouvent encore dans le bassin. Toute
personne encore présente dans le thaig est perdue, même si elle
a échappé à l’effondrement, piégée avec une armée d’engeances.
Passés ensevelis
Une fois que les PJ ont enlevé la victoire, qu’ils ont peut-être
chèrement payée, ils devraient rentrer au thaig de Chanra.
N’oubliez pas que, si les PJ ont été très discrets en entrant dans
le thaig, il reste des engeances dans le corps de garde qui pour-
raient bien les entendre s’enfuir.
Résoudre les problèmes
Si les PJ sauvent les nains, ils deviennent de grands héros qui ont
gagné le respect et la loyauté de tout le groupe en réussissant quelque
chose que tout le monde croyait impossible. S’ils n’ont pas réussi
à ramener tout le monde en vie, ils sont tout de même considérés
comme de puissants alliés, personne ne les blâme d’avoir échoué
à libérer les éclaireurs assiégés à temps alors que la situation était
clairement intenable. À moins qu’ils ne se montrent particulièrement
odieux avec les nains, leurs actes leur valent l’amitié de ces derniers.
À moins que les PJ ne s’en moquent ou n’aient déjà deviné la
vérité, le MJ devrait veiller à semer cette partie de l’aventure d’in-
dices supplémentaires suggérant que les nains cachent quelque
chose. Un rescapé pourrait laisser échapper qu’il regrette de
ne pas être resté à la surface ou faire preuve d’une ignorance
flagrante quant au fonctionnement de la culture naine. Ces
indices, accompagnés de quelques tests de Ruse (Connaissance
des cultures) appropriés devraient éventer la supercherie et
renforcer le sentiment que les nains ont vraiment besoin d’aide
pour survivre dans les Tréfonds.
CINQUIÈME PARTIE
Le débat
Les deux missions des PJ accomplies, ils doivent discuter avec
leurs alliés pour décider de la suite.
La fatigue des dernières missions vous accable alors que vous
rentrez enfin à l’entrepôt servant de refuge aux nains. À votre
arrivée, l’endroit grouille d’activité, formant un contraste
saisissant avec la résignation silencieuse qui imprégnait les
lieux quand vous avez rencontré les nains pour la première fois.
Ils se préparent à partir.
Gotra s’approche de vous, inquiet.
« Comment ça s’est passé ? »
Tous les nains encore en vie sont rassemblés autour des PJ, ces
derniers pourront donc exprimer leurs réactions quant à l’issue de
leurs missions, jauger des options qui leur restent et décider de la
meilleure conduite à tenir. Si un PJ a compris ce que les nains ont fait,
c’est aussi le moment idéal pour les accusations publiques ou privées.
Si les joueurs ont entrepris la Troisième partie avant la
Quatrième, la route vers Orzammar est dégagée et leur héros
est de retour pour les guider, mais les engeances sont peut-être
déjà en chemin et il faut faire vite. Borrun est d’avis d’évacuer le
thaig aussi vite que possible en passant par les Tréfonds. Chanra
rappelle qu’ils ont promis de sauver les villages de la surface en
scellant l’entrée, mais Vortak craint qu’ils n’en aient pas le temps.
À cause de la multitude de passages qui crible la mine, il estime
que le meilleur moyen de sceller la sortie vers la surface consiste
à saper toute la colline et incendier les poutres de soutien de
plusieurs niveaux. C’est faisable, mais pas sous la pression née
d’un combat, la majorité des nains devront donc rester au niveau
du thaig, au pied des escaliers, et retenir les engeances le temps
83
 que les mineurs terminent le travail. Il ne sait pas de combien de
temps les PJ disposeront pour sortir, mais il affirme que les nains
devront rester, sans quoi les engeances sortiront à la surface.
Si les joueurs ont géré la Quatrième partie avant la Troisième,
les engeances sont scellées pour des semaines, peut-être même
des mois, en dehors de celles qui se trouvaient dans les faubourgs
quand les colonnes se sont effondrées. Malheureusement, Borrun
est mort et Chanra accepte mal le décès de son mari, les nains ne
savent donc pas quelle conduite tenir. Vortak pense qu’il peut
faire exploser l’entrée, comme dans le scénario alternatif, mais
vu que les engeances ne font peser aucune pression sur les nains,
il est certain de pouvoir le faire en laissant tous ceux qui veulent
gagner la surface s’en aller en toute sécurité.
Il y a trois complications possibles.
• Premièrement, Borrun peut périr en rentrant au thaig
dans la Troisième partie, même si les PJ ont entrepris
cette mission avant l’autre. Dans ce cas, Chanra est trop
bouleversée pour prendre la tête des opérations et Gotra
est obligé de le faire à sa place. Il implore les PJ de rester et
de veiller à ce que le passage vers la surface soit scellé, en
promettant sur sa vie de veiller à ce que nos héros soient
reconduits en sécurité à la surface une fois à Orzammar.
• Deuxièmement, Vortak peut mourir, auquel cas les nains
ignorent comment faire écrouler le passage vers la surface.
C’est un exploit tout simplement hors de leur portée et tout
ce qu’ils peuvent créer comme obstacle ne retiendra les
engeances qu’une semaine au mieux. Si Borrun est encore
en vie, il conseille aux nains de fuir vers Orzammar et aux
PJ de retourner à la surface pour rassembler les Alvars et
les Féreldiens et les unir contre les engeances.
• Troisièmement, les PJ ont peut-être compris que les nains
étaient venus de la surface et avaient ouvert le thaig.
La confession
Si les PJ accusent ouvertement les nains, ces derniers (soit
Chanra, soit Gotra si elle est en deuil) le reconnaissent. Au
départ, ils comptaient trouver un thaig où vivre au moins une
génération avant de se rendre à Orzammar, mais à présent, ils
doivent se rendre dans la métropole. Le porte-parole des nains
regrette amèrement les pertes en vies humaines, mais ce sont
les engeances qui ont tué ces gens, pas les nains, et ces derniers
ont perdu autant des leurs en les combattant. Si les PJ n’ont pas
encore éventé la ruse des nains, l’un des rescapés pourrait être
si désespéré qu’il se lamente à haute voix, disant qu’il était folie
d’échafauder un tel plan et de mentir à tout le monde, mais évitez
cela si possible, il vaut mieux que les PJ comprennent d’eux-
mêmes ce qui s’est passé grâce aux indices à leur disposition.
Les nains admettent enfreindre les lois d’Orzammar, mais est-ce
que des habitants de la surface s’en soucient vraiment ? Les
nains leur racontent leur vécu, critiquent l’interdiction qui s’abat
injustement sur les surfaciens et font appel à leur sens de l’éga-
lité. Évidemment, les Alvars vont demander du sang, mais les
nains en ont déjà versé. Le bann qui a engagé les PJ veut les voir
résoudre le problème, mais ce sera sûrement chose faite une fois
le passage vers la surface scellé. Il n’y a pas vraiment d’autorité
supérieure pour exiger que les PJ agissent d’une manière ou d’une
autre, c’est à eux de décider comment gérer la situation des nains.
La question est donc de savoir que faire de tout cela et il n’y a pas de
réponse évidente. Il est impossible d’obliger toute la communauté
84
naine à retourner à la surface tout en scellant le passage vers l’ex-
térieur et en combattant les engeances, car pour fermer les mines,
il faut œuvrer de l’intérieur. Si ce plan a déjà été abandonné, les
nains refusent tout de même de retourner à la surface. Ils résiste-
ront et seront prêts à recourir à la violence si nécessaire, à moins
que les PJ n’arrivent à les convaincre qu’ils n’arriveront jamais à
rejoindre Orzammar. Certains chefs du complot sont peut-être
décédés, mais s’il faut un sacrifice pour que les surfaciens laissent
Gotra et peut-être Vortak conduire les nains à Orzammar, une
Chanra endeuillée est prête à retourner à la surface servir de bouc
émissaire. En revanche, si Borrun est toujours en vie, il est bien
possible que les nains ne parviennent pas à retenir les engeances
assez longtemps pour sceller le passage vers les collines et le cham-
pion des nains l’annonce crûment. Ils pourront toujours décider
que faire une fois en route vers Orzammar, sinon, les PJ peuvent
retourner à la surface alors que les nains ne perdront pas leur temps
à essayer de bloquer la route derrière eux. Nos héros devront alors
se débrouiller avec les Alvars pour repousser les engeances.
Un travail fait à moitié
Si les PJ découvrent le complot des nains ou rassemblent assez
d’indices pour se douter que quelque chose ne va pas alors
qu’ils n’ont terminé qu’une seule mission, ils pourraient décider
de retourner à la surface après avoir accompli seulement la
Troisième ou la Quatrième partie. Les engeances sortiront alors
sûrement et se répandront à la surface. Si nos héros abandonnent
les nains sous terre, ces derniers se feront massacrer. Si les PJ
ne quittent pas immédiatement la région, ils seront pris dans la
bataille qui s’en suit (consultez la Sixième partie scène 2).
L’heure des décisions
En fonction des choix de nos héros lors de cette aventure et de la
manière dont ils terminent cette scène, l’histoire peut s’achever
de plusieurs manières.
Vous devez prendre quatre facteurs essentiels en compte. Les
PJ vont-ils rester sous terre ou se rendre à la surface ? Les nains
vont-ils rester sous terre ou se rendre à la surface ? Quelqu’un
va-t-il tenter de sceller le passage vers la surface ? Les engeances
sont-elles temporairement bloquées ou en route vers la surface ?
UNE MENACE IMMINENTE
L’option la plus égoïste pour les PJ comme pour les nains
consiste à arrêter les frais et s’enfuir, soit vers la surface, soit vers
Orzammar, et abandonner les villages de la surface à leur triste
sort. Les nains se laisseront convaincre de retourner à la surface
uniquement si les PJ réussissent un test de Communication
(Persuasion) opposé au test de Volonté (Courage) de tous les
chefs nains encore en vie. Si nos héros optent pour un retour
en surface, utilisez la Sixième partie scène 1 pour décrire leur
arrivée à l’air libre. S’ils tentent alors de rallier les Alvars à leur
cause pour combattre les engeances qui doivent se trouver sur
leurs talons, utilisez la Sixième partie scène 2 pour jouer la
bataille. La fuite vers Orzammar est détaillée dans la Septième
partie, bien que les PJ entendront dire que les genlocks ont pris la
région entourant la colline par laquelle ils sont entrés sous terre
une fois qu’ils seront de retour à la surface.
Pour bloquer le passage vers la surface, les PJ doivent gagner du
temps pour les mineurs nains, mais aussi décider s’ils se rendront
ensuite à la surface ou resteront aider leurs alliés à combattre. La
Sixième partie scène 3 présente la bataille souterraine contre les
Passés ensevelis
engeances si nos héros décident de rester, mais dans ce cas, ils
seront piégés dans les Tréfonds et n’auront d’autre choix que de
se rendre à Orzammar avec les nains dans la Septième partie. Si
les PJ s’en retournent à la surface alors que les engeances sont déjà
en marche, ils arrivent à la Sixième partie scène 1, mais la colline
ne s’effondre pas, car, sans leur aide, les nains sont submergés
par les engeances. Il revient alors aux PJ et aux Alvars de finir le
travail à la surface dans la Sixième partie scène 2.
RETARDER LA MENACE
Les engeances sont bloquées, même temporairement ? Dans
ce cas, sans risque de bataille imminente, il se peut que tout le
monde rejoigne la surface et que les nains parviennent tout de
même à faire effondrer les mines derrière eux, lançant alors la
Sixième partie scène 1. Cependant, il est peu probable que les
PJ arrivent à les convaincre de renoncer à se rendre à Orzammar,
auquel cas ils retournent seuls à la surface et découvrent la
Sixième partie scène 1 (cette fois, la colline s’effondrant bien).
Sinon, ils peuvent accompagner les nains lors de leur longue
marche vers Orzammar dans la Septième partie.
Résoudre les problèmes
Cette partie de l’aventure repose entièrement sur la prise de
décision et l’interprétation des personnages. La manière dont
les héros réagissent et les décisions qu’ils prennent décideront
de la fin de cette aventure, mais auront aussi des répercussions à
long terme. S’ils aident les nains à rejoindre Orzammar, ils auront
des alliés dans la métropole naine par la suite. En revanche, si le
royaume des nains apprend la supercherie des réfugiés, les PJ
risquent d’être haïs et méprisés là-bas, même s’ils restent très peu
de temps. Si nos héros convainquent les nains de retourner à la
surface, certains auront l’impression d’abandonner, mais ils assu-
reront ainsi la survie des rescapés, bien que cela puisse accroître
les tensions avec les Alvars qui les accuseront peut-être d’avoir
réveillé les engeances.
SIXIÈME PARTIE
Fermer la
porte de derrière
Dans cette partie, le problème des galeries minières que les PJ ont
empruntées pour se rendre dans les Tréfonds est réglé. S’ils sont
retournés à la surface, l’aventure se termine là.
Pour fermer le passage vers la surface, il faut incendier les
poutres de soutien de plusieurs étages sous l’entrée à propre-
ment parler, afin que la colline s’effondre sur elle-même en un
spectacle époustouflant.
Scène 1
Faire amende honorable
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ atteignent la surface et rencontrent les Alvars,
prêts à se battre, qui exigent de savoir qui est responsable
de la mort des leurs.
Passés ensevelis
Après un long trajet à travers les escaliers et les mines, vous
émergez enfin à l’air frais, dans les collines. Il fait encore nuit,
mais l’aube ne saurait tarder et le ciel rougit déjà à l’est.
Un Alvar attendait nos héros et les accueille dès leur arrivée. Si
Kothag montait la garde, il s’agit de lui, sinon Daeorn a envoyé
un autre de ses guerriers.
Les Alvars ne sont pas restés inactifs tandis que les PJ étaient sous
terre : des renforts sont arrivés du fort de l’Ours et de celui de
l’Arbre et Daeorn veut que nos héros retournent au fort du Soleil
au plus vite pour relater leur histoire.
Si les PJ ont soigneusement évité le fort du Soleil à l’aller, la senti-
nelle appartient à un groupe de sept chasseurs alvariens (voir
le Livre de base Dragon Age p.273). Ils annoncent aux PJ que trois
clans de guerriers sont rassemblés au fort, prêts à se battre contre
les engeances si elles sortent de terre.
Si la colline doit s’effondrer pour bloquer le passage vers la
surface, l’affaissement se produit à cet instant. Notez que, si
les engeances n’ont pas été bloquées dans le thaig et que les PJ
ont laissé les nains sous terre sceller la sortie en dépit de leurs
maigres chances de réussite, la colline ne s’effondre pas : sans
l’aide des héros, les engeances massacrent les nains. En revanche,
si elle s’écroule, la terre tremble et le paysage se déforme, la
colline perdant plusieurs dizaines de mètres de hauteur alors que
les étages qui la creusaient s’écroulent les uns après les autres.
Toute personne debout dans les environs tombe à terre et toute
personne encore dans les tunnels meurt ensevelie sur-le-champ.
Les Alvars hurlent et adressent des prières à la montagne pour
qu’elle les épargne et les secousses s’arrêtent juste alors que le
soleil se lève à l’horizon. Le fracas de l’effondrement s’entend à
des kilomètres à la ronde.
Le fort du Soleil
En rentrant au fort du Soleil, les personnages remarquent une
forte activité militaire. Des tentes occupent tout l’espace devant le
mur d’enceinte, prudemment divisées en deux groupes, Daeorn
et les deux autres suzerains gardant pour l’instant leurs guerriers
à l’écart les uns des autres. Daeorn reçoit les PJ au sein du fort,
sur le pas de sa porte, vers l’arrière des fortifications.
« Dans les collines, nous avons une tradition. Le rembourse-
ment des pertes. Dites-moi bas-terreux, avez-vous vengé vos
pertes ? »
Laissez les PJ raconter autant ou aussi peu qu’ils le désirent, le
suzerain effectuant un test de Communication (Investigation)
opposé à leur test de Communication (Tromperie) s’ils racontent
délibérément un mensonge ou s’ils omettent des détails essen-
tiels, comme la véritable origine des nains s’ils la connaissent.
Si les nains sont restés sous terre et que la colline est scellée,
Daeorn réfléchit un instant et déclare l’affaire réglée, les nains
ayant donné leur vie, de son point de vue, pour payer leur dette,
qu’ils en aient eu conscience ou non. Le groupe est libre de s’en
aller, avec ses remerciements et une récompense, bien qu’il leur
demande aussi de transmettre un message de paix au bann
Selwyn plutôt que de laisser la politique plonger de nouveau la
région au bord du chaos.
Si les PJ ont amené des nains avec eux et que la colline est scellée,
Daeorn exige réparation pour la perte de ses guerriers (et, alors
qu’il se laisse emporter par son discours, pour celle des villa-
geois des basses-terres). Avec son sens de la justice, il apprécie
85
 les propositions de servitude temporaire, le temps que les nains
aident à reconstruire ce qui a été détruit par leur faute. Les PJ
peuvent intervenir en faveur ou en défaveur des nains, mais
Chanra estime que la sentence est juste, surtout si Borrun est
décédé.
En revanche, si la colline n’est pas scellée, les engeances sont en
chemin. Daeorn s’adresse à la foule et informe ses guerriers qu’ils
devront livrer combat.
« Nous allons encore repousser ces créatures, mais cette fois,
nous veillerons à terminer le travail. »
Si les nains ont quitté les Tréfonds avec les PJ et que la colline n’a
pas été scellée, Daeorn les informe qu’il n’a pas de temps à perdre
à les juger et qu’ils devront aider à combattre les engeances et à
bloquer le passage sous la supervision de ses hommes une fois
qu’elles seront vaincues.
Si une bataille se profile, rendez-vous à la Sixième partie scène 2,
sinon, nos héros peuvent retourner auprès du bann Selwyn et
lui narrer leurs aventures. Pour eux, Passés ensevelis s’achève ici.
Scène 2
La bataille de la faille
RENCONTRE DE COMBAT
Les engeances sortent de leur antre. Les PJ et leurs alliés
doivent encercler le passage et les combattre à la surface.
Le soleil vespéral a chassé la brume, mais à cette altitude, l’air
reste glacial. Vos alliés ont rassemblé leurs forces et se tiennent
prêts, discutant entre eux à voix basse en attendant l’inévitable.
Après ce qui semble une éternité, un unique genlock émerge
de la grotte, plissant les yeux à la lumière du jour. Il s’effondre
dans un gargouillis, une flèche dans la gorge.
Un cri retentit et tout le monde brandit ses armes.
Il y en a d’autres là d’où il vient.
La bataille de la faille oppose les PJ, 280 Alvars et jusqu’à 20 nains
à 360 engeances, elle se livre donc à une échelle trop grande pour
les règles de combat habituelles de Dragon Age. Utilisez donc les
règles des grandes batailles du Livre de base Dragon Age p. 225.
L’un des PJ ou un PNJ essentiel devrait endosser le rôle de
commandant tandis que les autres PJ auront maintes occasions
de briller.
Comme les PNJ ont déjà une bonne expérience des engeances et
qu’ils se sont visiblement bien acquittés de leur mission vu qu’ils
ont survécu aux Tréfonds, les Alvars acceptent volontiers que
l’un d’eux dirige la bataille. C’est le cas même si nos héros entre-
tiennent des relations très négatives avec les Alvars, car il s’agit
de la solution la plus pratique, mais ils informent alors les PJ que
cela ne change rien à l’animosité et la rancœur qu’ils éprouvent
envers eux (bien qu’une démonstration d’héroïsme flamboyant
au cours de la bataille puisse changer cela).
Les PJ aimeraient sans doute disposer de forces plus nombreuses,
mais ils n’ont pas le temps de rassembler plus de soldats. Le peu
d’hommes que le bann Selwyn pourrait leur envoyer arriveront
trop tard et les autres sources d’aide sont bien trop éloignées. Les
PJ devront se contenter des forces alvariennes, d’une éventuelle
poignée de nains et de leurs propres personnes.
86
Les forces alvariennes
La culture alvarienne ne privilégie pas les unités nombreuses,
elle leur préfère les petites unités d’escarmouche et les héros
isolés, les trois forts alliés ont donc disposé leurs troupes selon
ces préférences. Un groupe composé de puissants champions
du clan, de porteurs de bouclier et de chamans combattants
forme une unité centrale d’infanterie rassemblant 30 fantassins
en armure légère, mais compétents, soutenus par des mages. Le
reste des troupes est réparti en deux unités à l’organisation floue
comptant une centaine d’Alvars chacune. Daeorn commande
l’une d’elle, Kothag l’autre, l’unité centrale étant confiée au PJ ou
PNJ prenant la tête de l’armée entière.
Les Alvars ont d’autres tours dans leur sac. Ce sont d’excellents
archers qui ont regroupé une cinquantaine d’hommes et de
femmes équipés d’arcs longs prêts à faire pleuvoir la mort sur
leurs ennemis. Les collines voisines proposent bien assez d’em-
placements propices au déploiement de telles troupes, mais c’est
au commandant de décider de leur utilisation.
En plus de ces guerriers, les fauconniers (l’équivalent des
maîtres-chiens de Férelden) sont prêts à apporter leur aide si
quelqu’un trouve un moyen d’utiliser leurs rapaces, mais ils
rechignent à retirer le capuchon de leurs protégés de peur qu’ils
ingèrent du sang d’engeance et s’empoisonnent. Les PJ peuvent
s’en servir d’éclaireurs ou de messagers, mais ils ne comptent
pas au nombre des troupes disponibles pour la bataille, ils sont
mentionnés comme atout potentiel à disposition de PJ créatifs et
comme outils destinés à faciliter la communication.
Enfin, si les nains sont venus en nombre à la surface, les vingt
guerriers qui leur restent (y compris tous les guerriers nommés
survivants) forment un mur de boucliers à côté des champions
alvariens pour protéger les archers.
Les PJ prennent position où ils le désirent, soit avec un PNJ qu’ils
veulent protéger, soit sur la ligne de front avec les champions
alvariens et les nains, soit répartis entre les différentes unités en
fonction de leurs talents.
Les engeances
Le genlock tué d’une flèche était l’un des éclaireurs envoyés
au-devant des forces principales qui se déplacent à présent dans
la mine. D’autres genlocks l’ont vu périr et sont partis faire leur
rapport, les engeances savent donc qu’une force considérable
les attend. Dans un combat ouvert, le nombre permettrait aux
engeances de remporter la victoire, mais comme elles sont obli-
gées de faire sortir leurs combattants à la file en passant par l’en-
trée de la grotte, les Alvars n’auront jamais à les combattre toutes
à la fois. La stratégie des engeances est d’une simplicité brutale.
Si la ligne de défense humaine se trouve très proche de l’entrée de
la grotte, leurs forces devront sortir en file indienne et affronter
les mêmes humains encore et encore, les quelques engeances qui
réussiront à franchir la ligne de défense pour engager le gros
de l’armée se faisant massacrer. En revanche, si les engeances
parviennent à repousser les défenseurs un peu plus bas sur la
colline, loin de l’entrée de la grotte, les genlocks pourront sortir
plus rapidement. Plus leur tête de pont sera de belle taille, plus
ils pourront faire pression sur les Alvars, jusqu’à ce que leur
supériorité numérique leur permette de l’emporter. Comment
briser la ligne de défense alvarienne et réussir cet exploit, voici
l’un des deux moments cruciaux de la bataille.
Passés ensevelis

Étape 1 : l’ouverture des hostilités
MOMENT CRUCIAL : L’OGRE !
Pour enfoncer la ligne de défense ennemie, les chefs de meutes
ont fait remonter un ogre des profondeurs du thaig et l’ont
plongé dans une frénésie sanguinaire avant de l’envoyer au-de-
vant de leurs troupes. Si les PJ ne l’arrêtent pas, il repoussera les
Alvars juste assez loin pour permettre à une foule de genlocks de
s’avancer sur le champ de bataille.
Les PJ doivent affronter un ogre héroïque du Livre de base Dragon
Age p.288 et 270. En plus des effets habituels liés à une victoire
lors d’un moment crucial, si les PJ perdent ce combat ou battent
en retraite, les engeances bénéficient d’un avantage tactique qui
se traduit par un bonus de +1 lors de tous les futurs tests concer-
nant la bataille. Si les PJ terrassent l’ogre, leur camp gagne les
mêmes avantages pour le reste de l’affrontement.
Étape 2 : l’affrontement principal
MOMENT CRUCIAL : SAUVER LES ALVARS
Lors de la bataille, Daeorn et son unité sont sur le point de se faire
submerger par les engeances. Si les PJ parviennent à le sauver,
ils remportent un sérieux avantage, s’ils échouent, l’Alvar tombe
sous les coups ennemis.
Nos héros doivent combattre deux hurlocks chefs de meutes
et six genlocks. Si le combat prend plus de cinq tours, un chef
Passés ensevelis
La bataille de la faille
Voici les forces qui s’affrontent dans la bataille de la faille.
LES FORCES ALVARIENNES
Commandant : PJ ou PNJ choisi, utilisez la compétence
Communication (Meneur d’hommes) ou Ruse (Connaissances
militaires) de ce commandant pour la bataille.
Nombre de soldats : 280
Type de troupes principales : escarmoucheurs alvariens
Spécialistes de l’étape 1 : escarmoucheurs alvariens
Spécialistes de l’étape 2 : champions alvariens
Spécialistes de l’étape 3 : aucun
Forces supplémentaires : d’éventuels rescapés nains forment
leur propre unité. La taille exacte de cette unité dépend du
nombre de survivants, mais ne peut excéder 20 guerriers.
S’il reste moins de dix nains avant cette bataille, ajoutez-les
simplement à l’unité des champions alvariens au lieu de
créer une nouvelle unité. Ils renforceront ses rangs au lieu
de combattre seuls en nombre aussi restreint.
LES FORCES DES ENGEANCES
Commandant : Mi-Face. Un hurlock chef de meute d’élite qui
dispose de Communication (Meneur d’hommes) 4 et Ruse 3
(sans la compétence Connaissances militaires). Il doit son
nom à une vieille blessure qui lui a brûlé la moitié du visage.
Nombre de soldats : 360
Type de troupes principales : genlocks
Spécialistes de l’étape 1 : hurleurs
Spécialistes de l’étape 2 : troupes d’élite hurlockes
Spécialistes de l’étape 3 : aucun
87
 de meute et deux genlocks se joignent à la mêlée pour tenter
d’abattre Daeorn et de déstabiliser les forces alvariennes.
L’issue
L’issue de la bataille dépend de la résistance qu’oppose la
première ligne et de la manière dont les PJ utilisent leurs propres
capacités et celles des troupes qu’ils dirigent.
Les conséquences
Même si tout se passe bien, les Alvars ont sans doute subi des
pertes non négligeables. Si Daeorn a péri, Kothag lui succède
rapidement au rang de suzerain (son frère aîné ayant également
trouvé la mort lors de la bataille). Si les nains sont revenus à la
surface et que Vortak est toujours en vie, la caste des Mineurs
se met en devoir de faire effondrer les tunnels sous l’étroite
surveillance de guerriers alvariens. Si les nains ne sont pas là ou
si Vortak est décédé, les tunnels restent ouverts et sous la garde
des Alvars jusqu’à ce que les troupes du bann Selwyn arrivent,
ensuite, c’est le problème de Férelden.
Les Alvars jettent les cadavres des engeances dans les tunnels où
ils les brûlent ou comptent sur l’effondrement de la colline pour
les détruire. La colline a vu couler tant de sang vicié que le suze-
rain la déclare anathème : aucun Alvar n’y posera plus jamais
le pied, ce qui offre au bann Selwyn la solide frontière dont il a
toujours rêvé. Les Alvars se retirent au fort du Soleil pour offrir
des funérailles aériennes à tous leurs morts. Si les nains ont parti-
cipé à la bataille, le suzerain considère qu’ils ont ainsi payé leur
dette. Si Vortak a survécu, il compte bâtir une nouvelle commu-
nauté dans les Marches libres, loin des Tréfonds.
Les PJ peuvent rentrer au château de Selwyn et l’aventure se termine.
Scène 3
Tenir la ligne
RENCONTRE DE COMBAT
Les PJ n’ont pas abandonné leurs alliés nains et affrontent
les engeances à leurs côtés le temps que les mineurs les
scellent sous terre.
Les engeances sont en route et vous avez décidé de veiller à ce
qu’elles n’atteignent jamais la surface. Les mineurs s’affairent
dans la mine, allumant des incendies afin de préparer l’effon-
drement de la colline.
Il y a un point de jonction là où le tunnel menant aux
escaliers débouche sur les faubourgs du thaig, le vaste tunnel
destiné aux marchandises des faubourgs donnant sur une arche
ornementée marquant l’entrée des mines. Le principal, c’est
que toute engeance venant du corps de garde doit passer par
là avant de se rendre dans le refuge ou, plus loin, sur la route
menant à Orzammar.
Voilà où résister.
Les nains qui ne sont pas formés au combat démontent le refuge,
triant ce qu’ils peuvent emporter de suite et ce qui peut servir de
matériel pour ériger une barricade, tandis que les soldats qui ne
sont pas assignés à l’effondrement des mines montent un mur
de fortune fait de pierre, de débris et des restes des barricades
qui protégeaient le refuge. Si les chefs des nains ont survécu,
88
Chanra supervise les efforts des non-combattants et, une fois leur
travail terminé, les conduit hors des grottes jusqu’à la portion
de Tréfonds repérée au sud ; Vortak dirige les mineurs et Gotra
gère la construction du mur. Si Borrun a survécu, il est là, prêt à
affronter les engeances avec les PJ.
Les engeances n’ont pas encore rassemblé une véritable armée,
elles sont en train d’explorer les itinéraires qui partent du thaig,
au fur et à mesure que de nouveaux individus arrivent dans les
faubourgs. Cela pourrait bien sauver les PJ s’ils parviennent
à retenir plusieurs vagues d’ennemis, le temps que les nains
détruisent les mines. Ils pourront alors se retirer au sud, rattraper
les non-combattants et gagner les Tréfonds au plus vite, avant
que les engeances ne trouvent un moyen de passer.
Les défenses physiques sont tout aussi importantes que les guer-
riers qui les protègent. Les nains abandonnent assez de maté-
riaux lors de l’évacuation pour construire une barricade sur toute
la largeur du tunnel, elle sera même très solide s’ils disposent
d’assez de temps.
Les forces postées à la jonction se composent des PJ et des guer-
riers restants (Borrun, Gotra et les cinq guerriers PNJ secondaires
nommés un peu plus tôt dans l’aventure, plus quinze autres,
moins les pertes éventuellement subies). Ces soldats sont accom-
pagnés de quatre nains non combattants de la caste des Serviteurs
formés aux soins des blessés. Ils restent à côté d’eux avec du
matériel de soin (et disposent du talent Chirurgie (compagnon)).
Toute personne qui participe à la construction de la barricade,
qui installe des pièges ou s’efforce, d’une manière ou d’une autre,
de compliquer l’avancer des engeances, peut contribuer à un test
prolongé de Ruse (Ingénierie) ND 15 qui, contrairement à un test
prolongé ordinaire, n’a pas de seuil de réussite. Le MJ note à la
place le nombre de dés Dragons des contributeurs qui devient
le seuil de réussite du test prolongé de Force (Vigueur) des
engeances qui tentent de franchir la barricade. Toute engeance
peut faire un test lors du combat en tant qu’action majeure,
tandis que les nains et les PJ ont chacun droit à un lancer de dé
par demi-heure passée sans combattre (ce qui représente leurs
efforts pour réparer leurs défenses).
Les défenseurs bénéficient d’un couvert lourd (-3 aux attaques
des engeances) et ces dernières ne peuvent pas utiliser la prouesse
Escarmouche.
Les engeances attaquent !
Voici le déroulement des vagues de réparation et de combat.
Pause : 2 heures (4 jets de réparation pour construire la barricade)
Vague 1 : huit genlocks et deux genlocks chefs de meutes.
Pause : 30 minutes (1 jet de réparation)
Vague 2 : sept hurlocks et un hurlock chef de meute.
Pause : 15 minutes (pas de jet de réparation, bien que les répara-
tions aient lieu)
Vague 3 : douze genlocks, quatre hurlocks et trois genlocks chefs
de meutes.
Pause : 15 minutes (1 jet de réparation)
Renforts : les deux premiers groupes de mineurs nains rejoignent
les PJ et joignent leurs forces aux leurs. Ajoutez dix nains au
camp de nos héros, en utilisant les statistiques de mineurs
plutôt que de guerriers.
Vague 4 : un ogre, dix genlocks et un genlock chef de meute.
Passés ensevelis
Pause : 30 minutes (1 jet de réparation)
Renforts : le troisième groupe de mineurs arrive (ajoutez cinq
mineurs de plus aux forces des PJ).
Vague 5 : vingt genlocks et quatre genlocks chefs de meutes.
Pause : 30 minutes (1 jet de réparation)
Vague 6 : un ogre, quinze genlocks, dix hurlocks, deux genlocks
chefs de meutes et un hurlock chef de meute.
Vortak et le dernier groupe de mineurs arrivent une fois la
dernière vague d’engeances vaincue. Vortak allume les mèches
et tout le monde se précipite au sud, vers la grotte donnant sur les
Tréfonds où les attendent les non-combattants. L’effondrement
de la colline provoque un fracas qui retentit sous terre et la
terre tremble violemment. Quand le silence revient, les nains
reprennent leur route dans les Tréfonds tandis qu’une arrière-
garde composée de mineurs sabote les grottes pour empêcher les
engeances de les suivre.
Les PJ sont maintenant piégés sous terre. Passez à la Septième
partie.
Résoudre les problèmes
Étant donné le nombre d’embranchements scénaristiques de
cette partie de l’aventure, les PJ ne vivront qu’une partie des
scènes et rencontres qu’elle propose et beaucoup de groupes ne
joueront pas la dernière partie de l’aventure.
Les dernières parties de l’aventure peuvent se résoudre rapide-
ment ou s’agrémenter de diverses rencontres aléatoires et d’occa-
sions d’interpréter son personnage. C’est au MJ de décider de ce
qui convient le mieux à son groupe. Si les PJ sont prêts à passer
à autre chose, il vaut mieux terminer l’aventure et partir vers de
nouveaux horizons. En revanche, s’ils apprécient les interactions
avec les nains, les Alvars et d’autres PNJ, libre à vous de déve-
lopper cette aventure.
SEPTIÈME PARTIE
L’exode vers
Orzammar
Nos héros et leurs alliés ont devant eux un long voyage à
travers les redoutables Tréfonds en direction d’Orzammar, le
légendaire royaume des nains. Cette partie de l’aventure reste
délibérément vague, voire au stade de l’ébauche, afin que le MJ
puisse la développer ou la réduire autant qu’il le désire. Passés
ensevelis est techniquement terminé (et c’est le moment de distri-
buer les PX de l’aventure), mais d’une manière qui impose aux
PJ leur prochain mouvement : rallier Orzammar, qui se trouve
à quelques soixante-quinze kilomètres du fort du Soleil à vol
d’oiseau. Cependant, la route souterraine ne se dessine pas en
ligne droite et serpente au gré des exigences de la pierre, quand
elle ne s’arrête pas tout bonnement au niveau des barrières qui
ont tenu ou non lors de précédents Enclins. Dans l’ensemble,
les PJ ont devant eux une marche de cent vingt kilomètres en
compagnie d’une centaine de nains en proie à divers stades de
détresse.
Et une fois là-bas, ils devront décider de ce qu’ils racontent aux
autorités à propos de leurs alliés.
Passés ensevelis
Voici quelques idées de rencontre non exhaustives, sachant que
vous pouvez insérer des aventures entières au cours du voyage
vers Orzammar.
Scène 1
La confession
RENCONTRE D’INTERPRÉTATION/D’EXPLORATION
La colonne des nains se prépare à partir pour le long
périple vers Orzammar et doit décider qu’emporter. Si les
PJ n’ont pas encore découvert la tromperie de Chanra, elle
est révélée ici.
Si les PJ ne l’ont pas encore deviné, ils devraient se rendre compte
à présent que les nains ne sont pas ce qu’ils prétendent. Le convoi
affiche une humeur déterminée, mais sans la tristesse qui devrait
accompagner le départ du thaig comme on s’y attendrait pour
des nains qui abandonnent leur foyer.
Chanra se sent coupable de voir les PJ piégés avec eux à cause de
ses mensonges et leur révèle qui sont en réalité ces nains et pour-
quoi ils ont rejoint les Tréfonds. Si Borrun est décédé, elle leur
avoue la vérité alors que la colonne passe devant son tertre. S’ils
avaient déjà deviné, elle leur exprime sa tristesse à l’idée d’avoir
causé tant de souffrances chez tant de gens (les PJ, les Alvars et
les villageois) dans le seul intérêt de son peuple.
Scène 2
La longue marche
RENCONTRE D’EXPLORATION/DE COMBAT
Alors que les PJ traversent les Tréfonds en direction d’Or-
zammar aux côtés des nains, ils se heurtent aux créatures
originaires de la région et aux dangers naturels de l’envi-
ronnement souterrain.
Vous passez devant les restes du mur de Borrun et, un par un,
rampez au travers de la canalisation donnant sur les Tréfonds.
Les réfugiés forment deux colonnes jumelles, portant leurs
maigres biens entre elles.
Tout le monde est épuisé, mais par consensus, tout le monde
continue d’avancer afin de parcourir au moins sept kilomètres avant
de se reposer. Les guerriers se répartissent entre l’avant, le milieu
et l’arrière de la colonne. Chaque période de repos s’accompagne
de tours de garde. La centaine de nains et vous êtes seuls dans les
entrailles de la terre et vous devez veiller les uns sur les autres.
Laissez les PJ décider de l’ordre de marche des réfugiés, sachant
que même les guerriers chevronnés opinent du bonnet et acquies-
cent à toutes leurs suggestions. Un test de Perception (Empathie)
ND 9 révèle que les nains sont parfois tout simplement trop fati-
gués pour désapprouver, mais que dans l’ensemble, ils ont juste
décidé de confier leur vie aux PJ puisque, pour l’instant, cela leur
a permis d’arriver jusque-là.
Le gouffre
La colonne atteint un immense gouffre qui coupe la route et doit
trouver comment le franchir sans tomber dans les ténèbres, des
centaines de mètres plus bas.
89
 Le nid d’araignées
Une grande partie des routes qui sillonnaient autrefois l’empire
des nains sont devenues le domaine d’araignées cavernicoles
géantes toujours en quête de nourriture. Alors que la colonne
de réfugiés passe devant l’un des rares relais susceptibles de se
composer de chambres abandonnées depuis longtemps et même
d’un bar, les rescapés espèrent y refaire le plein de provisions
et d’eau. Malheureusement, les nains qui se chargent de fouiller
les lieux découvrent des toiles et des araignées qui les attendent
dans les ténèbres. (Voir Araignée géante dans le Livre de base
Dragon Age p.277).
Du lyrium
Alors que les nains traversent un réseau de cavernes afin de
contourner un éboulement obstruant la route, les mineurs
désignent des filaments argentés qui courent sur les murs : du
lyrium, la source de richesse d’Orzammar et une substance
inestimable pour les mages. Quelques mineurs et artisans (dont
Vortak) veulent prélever quelques échantillons à présenter aux
nains d’Orzammar, sachant qu’il leur sera sûrement plus facile
de s’intégrer à la société d’Orzammar s’ils dévoilent l’emplace-
ment d’un nouveau gisement de lyrium. Pourtant, c’est surtout
un stratagème pour servir les ambitions de Vortak. Le lyrium
est très difficile à miner, car il est toxique pour les individus ne
disposant pas d’une certaine résistance à la magie et, comme les
réfugiés viennent de la surface, ils n’ont pas encore eu le temps
de développer leur résistance à ses effets. Le minerai pourrait
empoisonner ceux qui le récupèrent et perturber leurs émotions
au point qu’ils s’enfuient dans un accès de paranoïa et qu’il faille
les ramener dans la colonne.
Scène 3
La Légion des morts
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ et leurs alliés arrivent à la frontière du territoire
que contrôle Orzammar, à un avant-poste de la célèbre
Légion des morts. Les PJ doivent décider s’ils révèlent le
mensonge de Chanra aux soldats.
À un peu plus d’un kilomètre d’Orzammar, la colonne commence
à entendre les bruits de la cité, les sons de milliers de nains qui
résonnent dans les Tréfonds, et le moral remonte alors que les
rescapés réalisent, les uns après les autres, que le voyage est
terminé et qu’ils ont survécu. Un obstacle se dresse pourtant sur
leur route, un blocage, presque un rempart, qui barre le passage.
Il s’agit de l’une des défenses extérieures d’Orzammar, assignée
à la Légion des morts. Les nains et les PJ sont donc à présent en
sécurité.
Si les PJ veulent dénoncer les réfugiés et révéler leur secret aux
dirigeants d’Orzammar, ils ont plusieurs occasions de le faire
avant que les nains de la métropole ne les remercient tout en leur
faisant bien sentir qu’ils ne sont pas les bienvenus, les encou-
ragent à faire leurs adieux aux nains du « thaig de Chanra » et les
conduisent au plus vite à travers la ville jusqu’à la grande porte
menant à la surface.
90
Scène 4
Le col de Gherlen
RENCONTRE D’INTERACTION
Les PJ quittent Orzammar par la porte principale et le col
de Gherlen et voient de leurs propres yeux les conditions
de vie des nains de la surface.
Les PJ sont de retour à l’air libre, à la lumière du jour, dans le
bidonville réservé à la caste de la surface du col de Gherlen. S’ils
veulent découvrir ce qui est arrivé au fort du Soleil ou au bann
Selwyn, ils devront emprunter de nouveau la voie Impériale,
mais cette aventure-ci est terminée.
Les répercussions
L’aventure s’achève, quel que soit le chemin que les PJ ont choisi.
Le bann Selwyn les récompense et leur accorde même un bonus
s’il est évident qu’ils ont fait plus qu’il ne le leur a demandé. C’est
très probablement le cas, mais ils reçoivent la récompense supplé-
mentaire uniquement si leurs efforts sont connus ou indéniables.
Heureusement, Selwyn a tendance à croire les PJ sur parole, tant
qu’ils n’affirment pas quelque chose de trop incroyable, nos héros
ne devraient donc pas avoir trop de mal à s’assurer un bonus de
cinquante pour cent du paiement originellement prévu.
Si les PJ dénoncent les réfugiés aux autorités d’Orzammar, ils
reçoivent une belle récompense et sont poliment, mais ferme-
ment, conduits hors de la ville. Cette action ne leur vaut aucun
allié, car toute l’affaire est très embarrassante, les autorités naines
comprenant que, sans l’aide des PJ, elles auraient accueilli des
nains de la surface et cru leurs mensonges. Cette attitude fait
gagner de l’or aux PJ, mais leur aliène les nains de la surface,
même s’ils étaient auparavant bien disposés envers eux. Pire,
si l’histoire se répand, les autres nains de la surface pourraient
bien réagir de façon négative à leur approche. En revanche, s’ils
gardent le secret, ils pourront compter sur le soutien des rescapés
à l’avenir. L’ampleur de ce soutien dépendra du succès que les
réfugiés rencontreront dans leur nouvelle vie, mais il pourrait
être considérable.
Les titres honorifiques et les louanges sont relativement diffi-
ciles à attribuer à la fin de cette aventure. Un PJ peut se tailler
une réputation de tueur d’engeances, devenir l’ami des Alvars
ou le sauveur des nains. Vous devriez personnaliser ces titres
pour qu’ils correspondent aux exploits des PJ. Comme il en va
toujours avec la réputation des gens, les prouesses attribuées aux
héros sont plus importantes que leurs actes. Il se peut qu’ils aient
sauvé la situation et que personne ne le sache ou qu’ils soient
considérés comme les inflexibles défenseurs des humains et des
nains face à la horde des engeances.
Vous pouvez également leur offrir d’autres récompenses au cours
de cette aventure et par la suite, probablement des armes ou des
artefacts nains découverts en chemin. Le MJ devrait les sélec-
tionner avec soin. Les PJ devraient au moins recevoir quelques
babioles à revendre contre une poignée de pièces d’argent. Les
armes de maître et autres trésors de valeur s’obtiennent plus
difficilement, mais font de belles récompenses tout à fait réalistes.
Passés ensevelis
Passés ensevelis 91
92 Passés ensevelis