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Publication no 04-0041 (2005-01)


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Mon pulvérisateur à rampe


Adapté à partir de J’entretiens et je règle mon pulvérisateur
publié conjointement en 1996 par le Cemagref et la Mutualité Sociale Agricole,
organisations toutes deux de France

Mutualité Sociale Agricole


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Rédaction
Marlène Piché, ing., M. Sc.
Bernard Panneton, ing., Ph. D.
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Centre de recherche et de développement en horticulture
Saint-Jean-sur-Richelieu ( Québec )

Révision
Évelyne Barrette
Ministère de l’Environnement
Direction des politiques en millieu terrestre

Marie-Hélène April
Yvon Brochu
Raymond-Marie Duchesne
Claire Harvey
Luc Vallières
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Direction de l’environnement et du développement durable

Coordination
Yvon Brochu
Raymond-Marie Duchesne
Luc Vallières
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Direction de l’environnement et du développement durable

Illustration
Lise St-Laurent ( la plupart des dessins ) et Marie-Josée Marcoux (p. 79)

Mise en page/éditique
Productions Passionnata et CopieXpress
Québec ( Québec )

Remerciements
Odile Hologne et Camille Cedra
Cemagref

Thomas Wolf
Agriculture et Agroalimentaire Canada ( Saskatoon )
pour avoir permis d’utiliser certaines images

Spraying Systems Co.


pour avoir permis de reprendre certaines photos de ses catalogues

Dépôt légal – 2e trimestre 2005


Bibliothèque nationale du Québec
ISBN 2-550-42491-3
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Avant-propos
Le pulvérisateur agricole est un appareil relativement simple et fiable que l’on trouve
pratiquement dans toutes les fermes. C’est sans doute pourquoi l’on tend à
négliger son entretien. Mais l’opérateur se doit de procéder au réglage de l’appareil
pour s’assurer d’appliquer la bonne quantité de bouillie par unité de surface.

La présente publication traite des opérations de réglage et d’entretien


indispensables au fonctionnement efficace et sécuritaire du pulvérisateur. Il est
important de la lire avec attention et de la conserver à portée de la main.

Le guide d’utilisation, fourni avec le pulvérisateur, complète cette publication en


donnant des indications sur la bonne marche de l’appareil ainsi que sur l’emploi des
commandes. Il faut l’avoir en main avant de procéder à toute opération mécanique
y compris le réglage.

Un bon entretien et un bon réglage permettent :

d’un point de vue économique - de ne pas utiliser plus de pesticide


qu’il n’est nécessaire ;
d’un point de vue agronomique - d’assurer la qualité et l’efficacité de
l’application, surtout dans le cas de l’emploi de doses réduites ;

REMARQUE. – L’application au bon endroit de la quantité désirée permet d’éviter le


sous-dosage et le surdosage, lequel représente un gaspillage coûteux, un
risque pour la santé de l’opérateur ainsi qu’une menace pour l’environnement;
d’un point de vue environnemental - d’éviter les pesticides « hors cible » et de
limiter ainsi les charges polluantes inutiles dues à la dérive et au ruissellement.
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NOTE SUR LA TERMINOLOGIE

RÉGLAGE – ÉTALONNAGE – CALIBRATION

Au Québec, on emploie souvent le mot calibration pour désigner le


travail qui consiste à procéder au réglage du pulvérisateur afin
d’appliquer la bonne quantité de bouillie par unité de surface. Dans ce
sens, le mot calibration n’existe pas dans la langue française. Par
ailleurs, l’action de donner ou de mesurer un calibre s’appelle le
« calibrage ». Le calibre réfère à une dimension : diamètre intérieur
d’un orifice de précision surtout, diamètre d’un objet cylindrique ou
sphérique (colonne, balle, boulet...). Calibrage est donc un terme qui
ne convient pas plus que calibration.

Étalonner un appareil veut dire procéder au calcul de ses


performances ou à sa vérification par comparaison avec un étalon ou
une mesure de référence. En utilisant des références comme un
chronomètre, un ruban à mesurer et un récipient gradué, il est
possible d’étalonner un pulvérisateur, c’est-à-dire vérifier le débit
correspondant à un réglage donné du pulvérisateur. L’étalonnage fait
donc partie de l’opération qui consiste à modifier les réglages du
pulvérisateur pour obtenir un débit de bouillie désiré.

Nous avons retenu l’expression réglage du pulvérisateur puisqu’elle


rend bien compte du travail qui doit être effectué pour que le
pulvérisateur fonctionne convenablement. Dans ce contexte, nous
réservons le mot étalonnage à l’étape qui permet de vérifier la
justesse des réglages par mesure du débit des buses et de la vitesse
d’avancement du pulvérisateur.
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Index
Section 1 :

Section 2 :
Les traitements

Le pulvérisateur

Section 3 : Une pulvérisation uniforme

Section 4 : La mise en route en début de saison

Section 5 : Le réglage

Section 6 : Les systèmes de régulation

Section 7 : La dérive

Section 8 : L’entretien journalier

Section 9 : Le remisage en fin de saison

Section 10 : L’équipement de protection individuelle

Section 11 : La conversion des unités

: avertissement ou mise en garde

: complément d’information

: exemple
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Section

1
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1 Pourquoi ? – Objectifs

Quand ? – Étapes préalables à l’application

Les traitements
Comment ? – Bonnes pratiques d’application
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Les traitements

En agriculture, les productions végétales sont soumises à la pression des insectes, des
maladies et des mauvaises herbes. Cette pression peut diminuer beaucoup le rendement des
cultures à moins que ne soient utilisées des mesures efficaces de protection des plantes.

À cet égard, la lutte intégrée, ou gestion intégrée des ennemis des


cultures, est une approche à privilégier. C’est une méthode décisionnelle
qui a recours à toutes les techniques nécessaires (moyens naturels et
mécaniques de lutte, rotation des cultures, harmonisation des pratiques
culturales, aménagement des champs, pesticides chimiques, etc.) pour
réduire les populations d’organismes nuisibles de façon efficace,
économique et environnementale.

Le recours aux pesticides chimiques, lorqu’il est justifié, n’est valable qu’à
partir d’un seuil d’intervention au-delà duquel ne sont plus acceptables
les dommages causés aux cultures par les organismes nuisibles.

S’il faut appliquer un pesticide, l’opérateur doit effectuer le traitement de


façon efficace et sécuritaire.
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Pourquoi ? – Objectifs

1 Un traitement pesticide doit :


agir efficacement contre les ravageurs ;
respecter la réglementation en vigueur ( délai avant

Les traitements
la récolte, taux de résidus, distances d’éloignement, etc. )
et satisfaire les exigences du marché ;
être sans danger pour la culture ;
être sécuritaire pour l'opérateur, son entourage et les
organismes non ciblés ( cultures voisines, faune et flore ) ;
ne pas contaminer l'environnement ( eau, air et sol ).

Quand ? – Étapes préalables à l’application

Afin d’intervenir efficacement, il est nécessaire de respecter les étapes suivantes :

surveiller attentivement la culture ,


pour déceler les organismes nuisibles ;
déterminer les stades de la culture et / ou des organismes
nuisibles, pour obtenir un traitement efficace ;
choisir les produits phytosanitaires les plus appropriés et
les moins toxiques ;
consulter l’étiquette des produits, pour connaître les con-
ditions ( stade de développement de la culture ou de ses
ennemis, conditions climatiques ... ) et les modes d’appli-
cation optimaux.

Les conseillers des ministères, les consultants spécialisés et les représentants de fabricants
de pesticides possèdent des renseignements et une expertise utiles quant à une utilisation
12 adéquate des produits phytosanitaires.
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Comment ? – Bonnes pratiques d’application

Manipulation attentive des produits phytosanitaires

La manipulation attentive des produits phytosanitaires permet


d'éviter :

l’exposition de personnes et d’organismes non ciblés


à des matières toxiques ;
la contamination de l’environnement, des locaux et
des outils.

L’exposition aux pesticides peut avoir lieu pendant :

la préparation de la bouillie - moment de risque élevé


dû à la manipulation de produits concentrés ;
le rinçage des récipients ;
l’application ;
REMARQUE. – Il faut être prudent lorsque les conduites de bouillie sont sous pression et
qu'une vérification est nécessaire à cause d’un mauvais fonctionnement du pulvérisateur.

l’entretien du pulvérisateur ;
le transport ;
l’entreposage ou le stockage.

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Précision d’application

1 Avec un appareil adapté, bien réglé et bien entretenu, on peut intervenir efficacement et rapidement
s’il survient une infestation suffisamment importante qui justifie un traitement phytosanitaire.

L’appareil doit être :

Les traitements
adapté à la culture à protéger, à la dose et au type de produit à appliquer ;
utilisé dans des conditions météorologiques favorables ;
bien réglé et régulièrement entretenu, afin que :
le volume de bouillie appliqué corresponde exactement au volume de bouillie visé ;
le produit soit déposé là où il est utile et réparti de manière homogène ;
les dépannages « en catastrophe » soient évités, car ils sont souvent coûteux et à l’origine
d’accidents ou de contacts imprévus avec des produits souvent dangereux pour l’opérateur.

De plus, le dosage des pesticides doit être précis et exact, pour éviter :
le surdosage, qui est souvent nocif pour les plantes que l’on veut protéger ( phytotoxicité )
et qui représente un gaspillage coûteux, un risque pour la santé de l’opérateur ainsi qu’une
menace pour l’environnement ;
le sous-dosage, qui rend le traitement inefficace et qui représente un coût inutile.

REMARQUE. – Le sous-dosage ne doit pas ici être assimilé aux « doses réduites » ou
« doses optimisées », tout particulièrement utilisées lors de l’emploi des herbicides en
grandes cultures. Les doses réduites sont en effet des doses appliquées, lorsque les
circonstances et les conditions d’intervention s’y prêtent, à des valeurs inférieures à celles
prescrites sur l’étiquette du produit phytosanitaire.
Il faut considérer les doses réduites non pas comme une fin en soi, mais comme une com-
posante d’un programme de lutte intégrée bien structuré, faisant appel notamment à une
régie de production adéquate, à la rotation des cultures et au désherbage mécanique.

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Réglage et entretien = efficacité et sécurité

Un pulvérisateur inspecté et réglé est essentiel pour :


obtenir une pulvérisation uniforme et
correspondant au taux prescrit pour la surface traitée ;
répression efficace des ravageurs
éviter le surdosage et la dérive des pesticides ;
impact négatif moindre sur les ennemis naturels des ravageurs
éviter la dérive et les pertes ;
protection de l’environnement et de la santé
pulvériser au moment voulu, sans perte de temps,
à la dose nécessaire.
application plus efficace et rentable

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Section

2
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2 Les types de pulvérisateurs


– Pulvérisateurs standards
– Pulvérisateurs à assistance pneumatique

Le pulvérisateur
Les composantes du pulvérisateur
– Composantes communes
aux deux types de pulvérisateurs
– Manomètre
– Porte-buses multiples
– Circuit de pompage
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Le pulvérisateur

Dans la plupart des cas, le produit phytosanitaire ( communément appelé pesticide ) est
appliqué par pulvérisation après avoir été mélangé à un diluant, habituellement de l’eau.
Le processus de pulvérisation se déroule en trois temps :

la division du liquide en de fines gouttelettes ;


le transport de ces gouttelettes jusqu’à la cible ( sol, feuillage, mauvaises herbes, etc. ) ;
l’interception, le dépôt et la répartition du liquide sur la cible.

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Les types de pulvérisateurs

2 On trouve généralement deux types de pulvérisateurs à rampe : les pulvérisateurs standards


(« conventionnels ») et les pulvérisateurs à assistance pneumatique.

Pulvérisateurs standards

Le pulvérisateur
La bouillie, mise sous pression par une pompe, est pulvérisée en fines gouttelettes au moyen
de buses ayant des orifices calibrés. Les gouttelettes sont projetées en raison de leur vitesse
initiale; leur frottement avec l’air crée un courant d’entraînement qui transporte les plus petites
d’entre elles à l’intérieur du jet. Les pulvérisateurs utilisant ce principe sont dits standards.
Ils sont caractérisés par des buses à pression de liquide disposées sur des rampes.

Réservoir lave-mains

Rampe de pulvérisation

Porte-buses

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Pulvérisateurs à assistance pneumatique

Le liquide pulvérisé est canalisé par un puissant


courant d’air, réparti sur toute la rampe, qui accom-
pagne les gouttelettes vers la surface à traiter et qui
limite la dérive. Certains modèles comportent des
buses ordinaires tandis que d’autres ont des buses
spéciales qui font entièrement appel à l’énergie de
l’air pour pulvériser le liquide.

Les composantes du pulvérisateur

Certaines des composantes du pulvérisateur standard se retrouvent sur le pulvérisateur à


assistance pneumatique :

la rampe de pulvérisation ;
les buses et/ou les porte-buses ;
le manomètre ;
les éléments du circuit de liquide ;
le réservoir principal ;
le réservoir lave-mains, contenant de l’eau propre ;
le réservoir de rinçage (sur certains modèles).

Par contre, le pulvérisateur à


assistance pneumatique de Manomètres
modèle courant est seul à
posséder un ventilateur.

Réservoir

Réservoir de rinçage 21
Prise de force
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Les composantes du pulvérisateur ( suite )

2 Manomètre

Le manomètre doit être robuste, lisible, précis et fiable. Les modèles à cadran doivent avoir :

un corps en acier inoxydable ;

Le pulvérisateur
une plage de lecture adaptée à la pression de travail conseillée,
par exemple de 0 à 10 bar (0 à 160 psig) avec des buses à fente
et de 0 à 20 bar ( 0 à 300 psig ) avec des buses à turbulence ;
une gradation tous les 0,1 ou 0,2 bar ( 2 ou 5 psi ) ;
un cadran immergé dans la glycérine.

Porte-buses multiples

Des porte-buses à barillet pour 3, 4 ou 5 buses permettent de sélectionner


une buse par simple rotation. Ils conviennent particulièrement bien aux
traitements avec des buses de petit calibre, naturellement sensibles au
bouchage ( colmatage ), que l’on peut monter en double sur chacun. On
peut aussi poser des buses permettant différentes finesses de pulvérisa-
tion. Si, en cours de pulvérisation, les risques de dérive augmentent
( vent, humidité ), on peut passer rapidement à des buses permettant une
pulvérisation plus grossière et ainsi diminuer les risques de dérive.

Certains ensembles permettent aussi le montage en parallèle de


plusieurs rangées de buses. Dans ce cas, la commande des buses est
automatisée, et l’opérateur peut ouvrir ou fermer une rangée de buses au
moyen du boîtier de commande. Cela permet de traiter avec différents
produits selon leurs « buses respectives » ou de circuler avec des rangées
de buses de même type pouvant être utilisées en cas de bouchage ou de
mauvais fonctionnement. Wilger Industries ©

Chaque série de buses pouvant être utilisée au cours d’une pulvérisation doit être calibrée
22 et appropriée pour le traitement.
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Circuit de pompage

Le circuit de pompage du pulvérisateur est essentiel pour acheminer le liquide du réservoir vers
la buse. La composante principale de ce circuit est, bien sûr, la pompe.

Le débit de la pompe doit être déterminé lors de


l’achat du matériel selon les traitements à réaliser.
Si l’on veut réaliser des traitements à bas volume,
le débit de la pompe ne doit pas être trop élevé, car
le réglage de la pression est difficile et il y a risque
de détérioration des canalisations de retour au
réservoir, pouvant aller jusqu’à l’éclatement.
Il est déconseillé de résoudre ce problème en
modifiant la section des canalisations de retour au
réservoir ou en jouant sur leur nombre : en effet,
un débit de retour trop important risque de provoquer
la formation de mousse dans le réservoir. Il vaut
mieux consulter le concessionnaire pour remplacer
la pompe par un modèle plus adapté au débit
souhaité.

Le débit de pulvérisation doit être inférieur au débit de la pompe. La différence entre ces deux
débits permet le retour au réservoir d’une partie de la bouillie.

Le retour en cuve est indispensable pour obtenir une bonne agitation du mélange. Il doit être
égal : à au moins 5 % du volume par minute du réservoir si ce dernier fait 500 litres et moins,
à 10 % dans le cas contraire ( cela est non pertinent pour les réservoirs munis d’un agitateur
mécanique ).

Le brassage, sur certains pulvérisateurs, est assuré par une pompe auxiliaire, active au-delà
d’un certain remplissage. Ce genre de système n’est pas courant au Québec.

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Section

3
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3 L’uniformité de l’application à l’échelle du champ

Une pulvérisation uniforme


L’uniformité de la couverture à l’échelle de la plante
– Comment choisir la finesse de pulvérisation ?
– Comment choisir la pression d’utilisation ?
– Comment obtenir une meilleure répartition des
gouttelettes ?
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Une pulvérisation
uniforme

La répartition du produit phytosanitaire au niveau de la


surface à traiter doit être aussi régulière que possible. Une
pulvérisation uniforme sur la cible visée est fonction de deux
facteurs importants :

la capacité d’appliquer uniformément le produit,


à l’échelle du champ ;
la capacité de répartir uniformément les gouttelettes
sur la cible visée, à l’échelle de la plante.

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L’uniformité de l’application à l’échelle du champ

3 En particulier pour une rampe « cultures basses », l’application uniforme du produit dans le sens
d’avancement du tracteur et sur la largeur de la rampe est fonction :

de la précision du jalonnage ;

Une pulvérisation uniforme

REMARQUE. – L’opérateur d’un pulvérisateur peut se procurer différents outils facilitant la


précision du recouvrement au champ. Par exemple un GPS et un marqueur à mousse qui
peuvent être adaptés aux différents pulvérisateurs .

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des variations survenant d’un bout à l’autre de la rampe et dues :


aux fluctuations du débit des buses ;
à une différence de pression tout le long de la rampe ;
à un espacement irrégulier entre les buses ;
à une mauvaise orientation des buses ;
à une hauteur incorrecte de la rampe par rapport à la surface à traiter.

Des buses à jet plat ayant un angle de pulvérisation de 110o, espacées de 50 cm,
doivent être positionnées à 38-45 cm ( 15-18 po ) au-dessus de la cible.

Aussi, pour s’assurer d’obtenir le bon angle de pulvérisation et la bonne grosseur de


gouttelettes, il est important de pulvériser à la bonne pression. Pour connaître la hauteur,
l’espacement et la pression optimaux, il faut se reporter aux indications du fabricant des buses
et du constructeur du pulvérisateur.

du type, du calibre et de l’orientation des buses ;


du vieillissement des buses et de leur propreté ;

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de la stabilité de la rampe et de son

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parallélisme par rapport au sol ;
de la régularité de la vitesse d’avancement
et de la précision du parcours.
Éviter le patinage, les coups de volant qui
provoquent des « coups de fouet » de la

Une pulvérisation uniforme


rampe.

REMARQUE. – Les appareils munis de dis-


positifs de régulation automatique permettent
de maintenir, dans une certaine mesure, le
rapport volume/hectare choisi, malgré les
variations de la vitesse d’avancement. Il faut
cependant que le calibre des buses soit bien
adapté au traitement en cours.

L’uniformité de la couverture à l’échelle de la plante

L'uniformité de la couverture à l’échelle de la plante dépend :

de la finesse de pulvérisation ;
REMARQUE. – Toute pulvérisation est constituée d’un très grand nombre de gouttelettes de
grosseur variable. Les gouttelettes d’un diamètre inférieur à 150 µm ( très fines ) représentent
un risque élevé de dérive. Les gouttelettes d’un diamètre se situant entre 150 et 450 µm
sont suffisamment petites pour se disperser dans le feuillage et suffisamment grosses pour
ne pas représenter un risque important de dérive (voir tableau ci-contre à la page 31). Un
classement standard des buses a été établi par l’American Society of Agricultural
Engineers. Elle y définit cinq catégories de finesse de pulvérisation: très fine, fine, moyenne,
grossière et très grossière.
de la répartition des gouttelettes sur la cible.
REMARQUE. – Pour un type et un calibre de buse donnés, la répartition des gouttelettes ainsi
que leur diamètre varient suivant la pression d’utilisation. En modifiant la pression, on
modifie le débit et le diamètre des gouttelettes ainsi que leur répartition sur la cible.
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Tableau de la finesse de pulvérisation et caractéristiques associées


Adapté de Nozzle Selection Handbook, British Crop Protection Council, R.-U.

Couverture du
Finesse de Grosseur des
feuillage en Usage Potentiel de dérive
pulvérisation gouttelettes
situation difficile

Circonstances
Très fine Petites Bonne Élevé
exceptionnelles

Fine Bonne Couverture supérieure

Plupart des
Moyenne Bonne
applications

Grossière Passable Herbicides sur sol nu

Fertilisants
Très grossière Grosses Mauvaise Très faible
liquides

Comment choisir la finesse de pulvérisation ?

Toujours se conformer à l’étiquette du produit si elle fournit des indications quant à la


grosseur de gouttelettes et à la pression d’application ;
En cas de doute, choisir une pulvérisation de finesse moyenne. C’est un bon compromis
de couverture qui ne représente pas un risque élevé de dérive ;
Pour couvrir des endroits moins exposés et plus difficiles d’accès, choisir une pulvérisa-
tion fine. Cependant, l’usage de petites gouttelettes représente un risque accru de dérive.
Il faut porter une attention particulière aux conditions météo ainsi qu’aux zones sensibles
à proximité ( voir section 7 La dérive ) ;
Si un traitement est nécessaire et que l’on doit pulvériser près d’une zone sensible et/ou
que l’on doit éviter la dérive, choisir une pulvérisation grossière.

Des gouttelettes trop petites sont plus facilement absorbées par la peau
et les poumons. De plus, elles augmentent de beaucoup le risque de dérive. 31
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Comment choisir la pression d’utilisation ?

3 Toujours se conformer à l’étiquette du produit si elle donne des indications concernant la


pression d’utilisation ;
Voir le catalogue du fabricant de buses ( par exemple celui de Spraying Systems Co. ), qui
présente des tableaux de finesse de pulvérisation établis en fonction de la pression d’utilisation
pour chaque type de buse.

Une pulvérisation uniforme


Il est important de pulvériser à la bonne pression pour :

obtenir la finesse de pulvérisation nécessaire à l’efficacité du traitement ;


avoir le bon angle de pulvérisation pour chaque buse ;
s’assurer que les jets de gouttelettes ou les patrons de pulvérisation de chaque
buse s’entrecroisent avant de toucher la cible, pour avoir une répartition uniforme de la
pulvérisation.

Tableau de la finesse de pulvérisation en fonction de différentes pressions


pour des buses à jet plat
Légende : Fine Moyenne Grossière Très grossière

Buses à jet plat - XR TeeJet


Pression (en bar)
1,03 1,38 2,07 2,76 3,10 3,45 4,14
Débit (en L/min)
0,23 0,26 0,34 0,38 0,42 0,42 0,45
0,34 0,42 0,49 0,57 0,61 0,64 0,68
0,45 0,53 0,64 0,76 0,79 0,83 0,91
0,68 0,79 0,98 1,14 1,21 1,29 1,40
0,91 1,06 1,32 1,51 1,59 1,70 1,85
1,17 1,32 1,63 1,89 2,01 2,12 2,31
1,40 1,59 1,97 2,27 2,42 2,54 2,76
1,85 2,16 2,61 3,03 3,22 3,37 3,71
32 Adapté d’une nomenclature de Spraying Systems Co.
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Comment obtenir une meilleure répartition des gouttelettes ?

Il s’agit de trouver le meilleur compromis entre la pression ( diamètre des gouttelettes ) et la densité
d’impacts. Pour une même buse, le volume de gouttelettes dont le diamètre se situe entre 150
et 450 µm varie considérablement en fonction de la pression ( voir graphique ci-dessous ).

Par exemple, pour une pulvérisation à 15 psig, 30 % des gouttelettes sont comprises dans la
zone efficace de pulvérisation, comparativement à 60 % d’efficacité avec une pression de
45 psig. Les gouttelettes efficaces sont suffisamment petites pour se disperser dans le feuillage
et suffisamment grosses pour ne pas représenter un risque important de dérive.

Graphique de la variation du volume des gouttelettes en fonction de


leur diamètre et de la pression d’utilisation

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Pour obtenir une pulvérisation uniforme, il faut :

3 rechercher la plus grande homogénéité d’impacts possible ;


veiller à une couverture homogène de la zone à traiter, compte tenu du mode
d’action du produit et du positionnement de l'insecte ou du pathogène
( pénétration dans le feuillage, face du feuillage, hauteur… ).

Une pulvérisation uniforme


L’uniformité de la pulvérisation sera d’autant plus grande que le diamètre moyen des
gouttelettes sera petit. L’addition de l’assistance pneumatique peut aider dans les
cas où une couverture supérieure est nécessaire. L’addition de l’air diminue les
risques de dérive pour les pulvérisations sur cultures basses. Il est donc possible de
pulvériser avec de petites gouttelettes, sans grand risque de dérive, si la vitesse et
le débit d’air sont suffisants pour rendre la pulvérisation peu susceptible à l’effet des
vents.

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Section

4
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4 Les étapes indispensables de l’inspection visuelle

La mise en route en début de saison


– Au préalable
– Première étape : vérification du réservoir principal
– Deuxième étape : vérification du système d’agitation
– Troisième étape : vérification du circuit de liquide
– Quatrième étape : vérification de la rampe

Autres points à exécuter


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La mise en route
en début de saison

Avant de procéder au grand réglage annuel du


pulvérisateur y compris son étalonnage, il est
nécessaire d’effectuer une inspection visuelle.

Celle-ci permet :
de détecter les fuites pouvant représenter
un risque pour l’environnement, l’opérateur
ou toute personne circulant à proximité du
pulvérisateur ;
de cerner les erreurs de configuration
susceptibles de rendre le réglage difficile ;
de repérer les signes d’usure et de corrosion.

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Les étapes indispensables de l’inspection visuelle

4 Au préalable

Pour réaliser l’inspection visuelle, il est essentiel de prendre connaissance


du guide d’utilisation fourni par le constructeur et d’en suivre les conseils.

La mise en route en début de saison


Plusieurs opérations importantes doivent être réalisées, qu’il s’agisse d’une
remise en route après hivernage ou d’une mise en service pour un
équipement neuf. Il faut tout d’abord s’assurer que le pulvérisateur est
parfaitement propre et que l’opérateur procédant à l’inspection est
adéquatement protégé.

Avant de procéder à l'inspection :

vidanger la solution antigel si l’appareil en contient ;


rincer, dans tous les cas, le circuit de pulvérisation à l’eau claire ;
(La méthode de rinçage est présentée en détail dans la section 8
L’entretien journalier à la rubrique En fin de journée.)
Les produits de vidange ( antigel, bouillie… ) doivent être récupérés
et éliminés, car ils sont dangereux pour l’environnement.

remplir le réservoir, le réservoir lave-mains et, s’il y a lieu, le réservoir de


rinçage avec de l’eau propre.

Première étape : vérification du réservoir principal

Examiner les appuis et supports susceptibles d’abîmer le réservoir ;

contrôler les raccords et les joints d’étanchéité aux différents points de raccordement des
conduites d’aspiration, d’agitation et de retour au réservoir du régulateur de pression ;

regarder, dans le cas d’un réservoir en acier, si de la corrosion ( rouille ) est visible à l’intérieur.
40
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Deuxième étape : vérification du système d’agitation

La vérification s’effectue lorsque le pulvérisateur est en fonction. Peu importe le genre


de système d'agitation, on doit toujours s'assurer que le système agit sur tout le volume du
réservoir et qu'il n'y a pas de zones où stagne la bouillie.

Pour chacun des systèmes suivants :


système d’agitation hydraulique ( système le plus courant ) :
voir si la vanne qui commande l’alimentation du système d'agitation fonctionne bien pour
permettre l’ajustement du débit.
système d’agitation mécanique :
vérifier l’intégrité mécanique et l’étanchéité des points d’attache du système au réservoir ;
inspecter les pales : solidité et orientation.

Troisième étape : vérification du circuit de liquide

L’inspection du circuit de liquide débute au réservoir et se poursuit


jusqu’aux buses. Cette inspection permet de repérer les fuites
du circuit. Les différents éléments suivants doivent être vérifiés,
nettoyés et, si nécessaire, changés :

les filtres : filtre d’aspiration, « filtre de ligne », filtres de buse ;


la tuyauterie : vannes de sécurité, conduites, raccords
( colliers de serrage ) ;
la pompe : huile ( niveau et couleur ), bruits anormaux ;
le régulateur de pression ou vanne de réglage de débit :
ajustement facile ;
le manomètre : pression nulle au repos, vibrations de l’aiguille ;
les gardes de la prise de force et de l’arbre de commande : présence et bon état ;
les vannes de répartition : une vanne fermée doit interrompre complètement l’écoulement
de la bouillie ;
41
les porte-buses : ressort, diaphragme, joints d’étanchéité, espacement régulier et orientation.
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Quatrième étape : vérification de la rampe

4 La vérification doit être effectuée lorsque la rampe est déployée en position


de pulvérisation. À vérifier :

à l’arrêt : supports, articulations, soudures ;


en mouvement : oscillations, mécanisme de nivellement.

La mise en route en début de saison


Autres points à exécuter

Il faut procéder au graissage de toutes les pièces mobiles :

cardans ( joints universels ) de l’arbre de prise de force ;


essieux de roue ;
pivots de la rampe ;
glissières de relevage de la rampe ;
tous les mécanismes de suspension ;
toutes les articulations.

Il faut aussi vérifier les courroies s’il y a lieu :


état et tension.

S’assurer de la présence des dispositifs de protection ( gardes ), en particulier sur les prises
de force et les ventilateurs.

42
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43
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Section

5
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5 Le réglage en 10 étapes
1 – Vérifier l’uniformité de la pression
2 – Choisir et mesurer la vitesse d’avancement

Le réglage
3 – Choisir le taux d’application
4 – Calculer le débit souhaité par buse
5 – Choisir le type de buses approprié
6 – Ajuster la pression
7 – Vérifier l’uniformité du débit des buses entre elles
8 – Vérifier le débit réel des buses
9 – Régler la hauteur de la rampe
10 – Vérifier le débit réel du pulvérisateur

Le petit guide pratique indiqué en page 110 permet de passer en revue les grandes
notions du réglage du pulvérisateur à rampe.
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Le réglage

L’objectif de la pulvérisation est d’appliquer un volume précis de bouillie par unité de surface,
de façon aussi uniforme que possible et avec une grosseur de gouttelettes appropriée. Le volume
de bouillie est choisi d’après les recommandations des fabricants de produits phytosanitaires
et des conseillers en production végétale.

Le volume de bouillie appliqué par hectare est fonction :

de la vitesse de déplacement du pulvérisateur ;


du débit aux buses ;
de la largeur du travail.

En fait, le réglage précis du pulvérisateur nécessite plusieurs essais et contrôles.


Il faut entre autres choses :

choisir le calibre de buse le plus approprié ;


calculer le débit du pulvérisateur à l’arrêt ;
mesurer la vitesse de déplacement dans les conditions du travail ;
mesurer le débit réel de pulvérisation dans les conditions du travail ;
ajuster ce débit pour qu’il corresponde au débit souhaité.

Toujours effectuer les réglages du pulvérisateur avec de l’eau propre.


47
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Le réglage en 10 étapes :

5
( Démarche inspirée de Nozzle Selection Handbook, British Crop Protection Council, R.-U. )

AU PRÉALABLE. – Avant toute chose, il est important de procéder à l’inspection visuelle du


pulvérisateur pour éviter tous les problèmes de réglage dus à un mauvais fonctionnement d’une
ou de plusieurs composantes de l’appareil.

Le réglage
1- Vérifier l’uniformité de la pression

Il est utile d’avoir un manomètre supplémentaire muni du raccord nécessaire pour le mettre
à la place d’une buse. Ce manomètre permet de mesurer la pression à différents endroits sur
la rampe. La pression doit être la même pour chaque section de la rampe, de manière à assurer
l’uniformité de la pulvérisation sur toute sa largeur.

2- Choisir et mesurer la vitesse d’avancement

La vitesse d’avancement peut varier entre 6 et 10 km/h. Des applications à plus basse et plus
haute vitesse sont possibles dans des cas particuliers. À grande vitesse, la rampe peut
osciller de façon excessive. Ne pas dépasser les limites du pulvérisateur.

Pour mesurer la vitesse d’avancement :

s’assurer que les pneus du tracteur sont bien gonflés ;

48
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remplir à moitié d’eau le réservoir du pulvérisateur ;

mesurer dans le champ ( et non sur un chemin ) une


distance ( d ) marquée par des repères ;
déplacer le tracteur entre les repères. Régler le
régime du moteur de façon à obtenir une vitesse de
rotation de la prise de force de 540 tours par minute
et choisir un rapport de la boîte de vitesses limitant
les oscillations de la rampe à un degré acceptable ;
mesurer avec un chronomètre le temps ( t ) en se-
condes nécessaire pour parcourir la distance ( d )
entre les deux repères.

49
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5
La formule de calcul de la vitesse de déplacement est :
Unités métriques ( SI ) Unités américaines

Le réglage
V = vitesse du tracteur V = vitesse du tracteur,
en kilomètres par heure ( km/h ) en milles par heure ( mi/h )
d = distance entre les repères, d = distance entre les repères,
en mètres ( m ) en pieds ( pi )
t = temps, en secondes ( s ) t = temps, en secondes ( s )

Pour une distance d de 100 mètres et un temps t de déplacement de 50 secondes,


la vitesse réelle d’avancement V est égale à :

50
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3- Choisir le taux d’application

Le taux d’application recommandé figure sur l’étiquette du produit. Il y est indiqué en L/ha
le plus souvent, avec des limites minimales et maximales. ( Au besoin, se reporter page 109
à la table de conversion pour les unités impériales ou américaines. )

Choisir le taux d’application en respectant les limites prescrites, compte tenu :


de toute autre information figurant sur l’étiquette ;
de la puissance de la pompe ;
du fait que certaines cultures nécessitent un taux d’application élevé
( haute densité de feuillage ) ;
du fait qu’un taux d’application élevé demande plus de temps,
car il devient nécessaire de remplir le réservoir plus souvent.
En cas de doute, choisir le plus haut taux d’application recommandé.

4- Calculer le débit souhaité par buse

Calculer le débit par buse selon la formule suivante :

Unités métriques ( SI ) Unités américaines

D = débit souhaité par buse, D = débit souhaité par buse,


en litres par minutes ( L/min ) en gallons US par minute ( gal/min )
Q = volume à appliquer, Q = volume à appliquer,
en litres par hectare ( L/ha ) en gallons US par acre ( gal/acre )
L = largeur de travail, en mètres ( m ) L = largeur de travail, en pieds ( pi )
V = vitesse de déplacement, V = vitesse de déplacement,
en kilomètres par heure ( km/h ) en milles par heure ( mi/h )
n = nombre de buses sur la rampe n = nombre de buses sur la rampe 51
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Le volume de bouillie appliqué à l’hectare

5
( Q ) et la vitesse de déplacement ( V ) étant
fixés, on calcule la valeur du débit souhaité
par buse du pulvérisateur ( D souhaité )
qu’il faudra obtenir en tenant compte de la
largeur de travail de l’appareil ( L ).

Le réglage
Si l’on veut appliquer 250 L/ha avec une rampe de 12 m ( 24 buses espacées de 50 cm
représentent 1200 cm ) à 7,2 km/h, le débit du pulvérisateur doit être de :

Il faut choisir dans les tableaux des fabricants le calibre de buse qui donne le débit
souhaité ( L/min ) ou le plus proche possible pour une pression de référence du fabricant
( voir section 4 La mise en route en début de saison ).

5- Choisir le type de buses approprié

Lire l’étiquette du produit à appliquer et voir si elle précise le type de buses à utiliser.

Si oui, se conformer aux indications et poursuivre les réglages à l’étape 6 Ajuster la pression.

Sinon, choisir soi-même le type de buses. À cette fin, consulter le catalogue du fabricant de
buses ou suivre les recommandations d’un conseiller ou de toute autre source en relation
avec le produit phytosanitaire. Procéder selon les étapes suivantes :

Choisir la finesse de pulvérisation ;


REMARQUE. – Si l’on ne dispose d’aucune indication quant à la finesse de pulvérisation,
faire soi-même un choix réfléchi en prenant en considération :
- la culture à traiter,
- le produit à appliquer,
- le risque de dérive.
52
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La finesse de pulvérisation est expliquée à la section 3 Une pulvérisation uniforme.

Consulter le tableau du catalogue de buses reproduisant la finesse de pulvérisation


choisie ;
Rechercher le débit souhaité dans le tableau du catalogue;
Trouver la grosseur de buse correspondante et s’assurer de la pression d’utilisation.

6- Ajuster la pression

Ajuster la pression selon les indications de l’étiquette du produit ou selon celles du tableau
du catalogue de buses.

7- Vérifier l’uniformité du débit des buses entre elles

Vérifier que toutes les buses sont identiques. Éviter aussi la présence de buses trop usées.
Une fois les buses en place, procéder à la vérification du débit de chaque buse :

a ) Mesurer le débit de chaque buse. Pour ce faire :

verser de l’eau dans le réservoir ;


mettre le pulvérisateur en marche, tracteur immobilisé ;
recueillir l’eau à la sortie de chacune des buses tout en chronométrant l’opération ;
utiliser un système d’identification permettant d’associer buse et débit mesuré ;
mesurer le volume d’eau recueilli dans un récipient gradué.

53
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b ) Calculer le débit moyen des buses d’après l’exemple suivant. Vérifier si les écarts observés

5
entre le débit moyen calculé et chacune des quantités d'eau recueillies sont tous inférieurs
à 10 % ( les valeurs mesurées doivent toutes être comprises entre les valeurs de débit moyen
-10 % et +10 % ).

Si ce n’est pas le cas, vérifier :

Le réglage
la propreté, le type et l’usure des buses ;
la propreté des filtres ;
le fonctionnement du dispositif antigoutte ;
l’état de la tuyauterie.

Si un écart élévé persiste, l’usure est trop importante : renouveler les buses. Pour obtenir
une mesure en litres par minute, consulter la table de conversion à la section 11.
Exemple de calcul du débit moyen des buses
Numéro de buses Volume** recueilli Débit
Temps* de mesure
(buse no 1, à gauche de la ( en secondes ) ( en mL ) ( en mL/min )
rampe en regardant vers l’avant)
1 50 300 D1 = 3,60
2 55 325 D2 = 3,54
3 52 – D3
4 – – D4
5 51 360 D5 = 4,23
6 – – D6
etc. – – etc.

* Au moins 50 secondes.
** La plus petite division du récipient doit être inférieure à 5 % du volume mesuré ( par exemple, pour une
récupération de liquide d’environ 300 mL, les divisions du contenant doivent être plus petites que 15 mL,
soit 5 % de 300 mL ).
REMARQUE. – Le débit à la buse no 5 dépasse le débit moyen acceptable. Il faudrait donc procéder à une
54 vérification de la buse ( comme précédemment ) et mesurer le débit de nouveau.
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Attention à l’usure des buses! Sous l’effet de l’abrasion et de la corrosion, l’orifice


d’une buse ou d’une pastille s’élargit, et leur débit, à pression égale, augmente. La
rapidité de cette usure varie selon le matériau de la buse et la nature des produits
appliqués, parfois dans des proportions importantes. Il faut donc contrôler
régulièrement le débit des buses et ne pas hésiter à les remplacer si leur débit s’écarte
trop de la moyenne observée.

8- Vérifier le débit réel des buses ( en utilisant une buse « moyenne » )

Assez souvent, le débit réel des buses indiqué dans les tableaux des fabricants est différent
du débit mesuré. Le débit figurant dans ces tableaux est donné pour une pression de
référence Pr . De plus, la pression au manomètre principal est différente de la pression aux
buses en raison des pertes de charge dans les circuits. Il est donc très souvent nécessaire
de modifier la pression d’utilisation des buses afin d’obtenir finalement le débit souhaité.

55
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Pour ce faire, utiliser une buse ayant un débit moyen et :

5 si, en pulvérisant à la pression de référence, le débit à la buse est à ±10 % du


débit indiqué par le fabricant ( D souhaité ), passer à l’étape 10. Sinon :
agir par essais successifs sur le régulateur de pression et vérifier le débit de la buse.
Il est nécessaire de répéter l’opération jusqu’à l’obtention du débit souhaité
( D mesuré = D souhaité ) ;

Le réglage
calculer la nouvelle pression P à lire sur le manomètre à l’aide de la formule suivante :

Unités métriques (SI) Unités américaines

P = pression à afficher au manomètre, P = pression à afficher au manomètre,


en litres par minute ( L/min ) en gallons US par minute ( gal/min )
Pr = pression de référence du constructeur, Pr = pression de référence du constructeur,
en bars ( bar ) en livres par pouce carré ( psi )

régler le pulvérisateur à la pression calculée ;


contrôler le débit sur la buse type.

Régler la pression et vérifier le débit de nouveau.

Si l’opérateur choisit un type de buse nécessitant un débit et une pression d’applica-


tion de 1,58 L/min à 3 bar et que le débit souhaité est de 1,5 L/min, il doit réduire la
pression à :

56
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La différence de pression entre le manomètre principal de l’appareil et la pression


réelle au niveau des buses est d’autant plus grande que le débit pulvérisé est important.
C’est pourquoi il est conseillé d’utiliser un second manomètre de contrôle branché le
plus près possible des buses pendant les mesures.

Si une différence importante ( exprimée en % ) de pression est observée entre la


rampe et la pompe, il y a mauvais fonctionnement dans le circuit de liquide. Faire
fonctionner le pulvérisateur, tracteur immobilisé, et procéder à l’inspection du circuit
de liquide.

9- Régler la hauteur de la rampe

Pour une utilisation de buses espacées aux 50 cm,


la hauteur de la rampe au-dessus de la cible
traitée varie selon l’angle de la buse utilisée :

80° hauteur minimale de 45-50 cm ;


110° hauteur minimale de 38-45 cm.

La hauteur minimale permet aux jets des buses


de s’entrecroiser avant de toucher à la cible.

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10- Vérifier le débit réel du pulvérisateur

5 Cette vérification doit être réalisée avec les buses prévues pour le traitement. Elle doit être
effectuée chaque fois qu’on les change ou qu’on modifie le taux d’application.

MODE OPÉRATOIRE. – Faire fonctionner le pulvérisateur et :

Le réglage
s’assurer que toutes les buses débitent régulièrement ;
vérifier qu’aucune fuite n’est apparente ;

régler la pression à la valeur donnée par les tableaux des fabricants


pour obtenir, avec les buses choisies, le volume par hectare souhaité ;

58
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couper l’alimentation des rampes ;

remplir le réservoir à ras bord ;

faire tourner la pompe à son régime normalisé ;

59
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faire pulvériser l’ensemble des buses pendant une durée déterminée :

5
plusieurs minutes sont nécessaires pour atteindre une bonne précision ;

Le réglage

mesurer le volume d’eau nécessaire pour refaire le plein du réservoir.

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Calculs :

La relation entre le débit par buse ( D ), la durée de la mesure ( t ) et le volume d’eau pulvérisé
( V ) est la suivante :

Unités métriques ( SI ) Unités américaines

D = débit réel par buse, D = débit réel par buse,


en litres par minute ( L/min ) en gallons US par minute ( gal/min )
V = volume d’eau remis au réservoir, V = volume d’eau remis au réservoir,
en litres ( L ) en gallons US ( gal )
t = durée de la pulvérisation, t = durée de la pulvérisation,
en minutes ( min ) en minutes ( min )
n = nombre de buses n = nombre de buses
montées sur la rampe montées sur la rampe

Le mode opératoire décrit à l’étape 10 ne vaut que globalement. Il n’est bon que pour un
réglage donné de pression et un type donné de buse en bon état. Il ne permet pas de contrôler
l’état de chaque buse.

Pour les pulvérisateurs à débit proportionnel à l’avancement, le débit réel du


pulvérisateur est mesuré en déplaçant l’appareil sur le terrain.

Il est bon de passer en revue les grandes notions du réglage du pulvérisateur


à l’aide du petit guide pratique indiqué en page 110.

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Section

6
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6 Les types de système de régulation :

Les systèmes de régulation


– À régulation à pression constante
– À régulation proportionnelle
• À débit proportionnel au régime moteur
• À débit proportionnel à l’avancement
• À concentration proportionnelle à l’avancement

Les dispositifs antigouttes ou antiégouttages


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Les systèmes
de régulation

BOÎTIER DE RÉGULATION
ÉLECTRONIQUE

Les systèmes de régulation comprennent tous les éléments actifs du circuit de liquide dont le
rôle spécifique est de maintenir le taux d’application (L/ha) constant.
65
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Les types de systèmes de régulation

6 Les systèmes de régulation sont de deux types :

à régulation à pression constante,


à régulation proportionnelle.

Les systèmes de régulation


Régulation à pression constante

Assez courants, les systèmes de régulation à pression constante font appel, pour le réglage, à
un régulateur de pression. Le jet produit par les buses y conserve toujours les mêmes caractéris-
tiques, et le volume appliqué par hectare ne varie pas si la vitesse de déplacement ( avance-
ment ) est maintenue constante. Ces systèmes imposent donc une très grande régularité de tra-
vail à l’opérateur.

Régulation proportionnelle

Dans les systèmes de régulation proportionnelle, les caractéristiques du jet varient selon la vitesse
de déplacement ( avancement ). Il existe trois catégories de systèmes à régulation proportionnelle :

a ) à débit proportionnel au régime moteur,


b ) à débit proportionnel à l’avancement,
c ) à concentration proportionnelle à l’avancement.

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a ) Les systèmes à débit proportionnel au régime moteur permettent de faire varier le débit
suivant le régime moteur. Ils sont utiles pour compenser les chutes et les remontées du
régime moteur sans modifier la régularité de la pulvérisation.

Avec ces systèmes, le débit aux buses et le débit au retour au réservoir sont répartis de façon
proportionnelle. Par exemple, si le régime du moteur augmente de 5 %, le débit de la pompe
augmente aussi de 5 %. Cette augmentation se manifeste dans la même proportion au
niveau de la rampe et du retour au réservoir, d’où une finesse de pulvérisation accrue.
Aucune correction ne peut être apportée pour compenser l'effet du glissement des roues
motrices.

b ) Les systèmes à débit proportionnel à l’avancement permettent de maintenir constant le


volume appliqué par hectare quelle que soit la vitesse de déplacement. Cette compensation
est efficace en cas de patinage. Ici encore, une augmentation du débit vers la rampe
s’accompagne d’une augmentation de la pression qui modifie la finesse de pulvérisation.

Il y a deux systèmes de régulation à débit proportionnel à l’avancement :

le mécanique sans retour au réservoir,


l’électronique avec retour au réservoir.

Système mécanique. – Ce système prend en compte la vitesse d’a-


vancement du tracteur. Une des roues du pulvérisateur ou une roue
porteuse entraîne une pompe volumétrique à débit réglable. La pompe,
à son tour, refoule le produit phytosanitaire vers la rampe où il sera
pulvérisé. Cette technique, qui nécessite une deuxième pompe pour le
brassage de la bouillie, est essentiellement réservée aux pulvérisateurs
traînés.

67
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b ) Les systèmes à débit proportionnel à l’avancement ( suite )

6 Système électronique. – Ce système repose sur des infor-


mations provenant des capteurs de vitesse et de débit. Il régu-
larise automatiquement le débit à la rampe selon la vitesse de
déplacement pour que celui-ci soit toujours identique au débit
initial souhaité. La régulation s'effectue soit en modifiant le

Les systèmes de régulation


débit au retour au réservoir, soit en modifiant le débit à la
pompe du pulvérisateur. Le réglage du débit aux buses s’effectue
selon la vitesse de déplacement au moyen d’une vanne
motorisée placée sur le retour au réservoir.

Une augmentation importante de la pression produit une augmentation du nombre de


petites gouttelettes sensibles à la dérive, lesquelles risquent de contaminer l’environ-
nement. Inversement, une forte réduction de la pression provoque une augmentation
du nombre de grosses gouttelettes sensibles au ruissellement, ce qui peut diminuer
la qualité de la couverture du traitement.

c ) Les systèmes de régulation à concentration proportionnelle à l’avancement


( injection directe ) nécessitent deux circuits :

un circuit d’eau, alimenté à pression constante par le réservoir principal ;


un circuit de matière active, alimenté par un réservoir de produit concentré.

Une pompe doseuse, entraînée proportionnellement à la vitesse d’avancement, prélève la


matière active sous forme liquide. L’eau et la matière active sont mélangées avant d’être
distribuées dans les segments de la rampe. Ce système de régulation permet de récupérer
les produits non utilisés en fin de traitement, ce qui évite le gaspillage de bouillie et les
risques de pollution.

Bien que les systèmes de régulation offrent à l’opérateur une simplicité accrue d’utili-
sation et une précision supérieure dans les travaux, ils ne doivent pas conduire
l’opérateur à ne plus effectuer les réglages manuels préalables qui permettent la
bonne marche du pulvérisateur.
68
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Les schémas suivants illustrent les effets comparatifs des différents systèmes
de régulation. ( Tirés de Choisir les outils de pulvérisation [ CETA / UIPP 1990 ] )
Pression constante Débit proportionnel au régime moteur

L/ha L/ha

Débit proportionnel à l’avancement Concentration proportionnelle à l’avancement

L/ha L/ha

* Si la mesure de la vitesse d’avancement est effectuée sur une roue non motrice. 69
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Les dispositifs antigouttes ou antiégouttages

6 Ces dispositifs comportent un clapet à membrane intégré au porte-buse placé immédiatement


en amont de la buse. Leur rôle est de maintenir le liquide dans la rampe lorsque celle-ci n’est
pas sous pression ( pulvérisation coupée ) et d’éviter que chacune des buses ne dégoutte
jusqu’au moment où toute la pression du système tombe à zéro.

Les systèmes de régulation


Le clapet à membrane, parfois remplacé
par une vanne à bille, interrompt le flot si la
canalisation de la rampe
pression chute à une valeur prédéter-
minée, soit environ 0,35 bar ( environ
5 psi ). Il arrive parfois qu’un antigoutte
reste fermé en raison soit du collage du
clapet sur son siège, soit d’un encrasse-
ment par la poussière ou par dépôt de pro-
duit. Il faut alors procéder au nettoyage, à
l’aide d’une brosse en nylon par exemple.

70
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71
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Section

7
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7 Les moyens pour maintenir la dérive dans des limites raisonnables


1 – Un équipement approprié et bien réglé
2 – L’évaluation des conditions météorologiques

La dérive
3 – L’implantation de zones tampons
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La dérive

La dérive de pesticides se définit comme étant le transport dans l’air de pesticides sous forme
de gouttelettes ou de vapeur hors de la zone traitée. On peut classer la dérive en deux catégories :

1) la dérive sur de courtes distances, qui se manifeste par des concentrations de pesticides
relativement élevées au sol et susceptibles de causer des dommages aigus à la santé de
personnes, d’animaux ou de plantes exposés;
2) la dérive sur de longues distances, qui se manifeste par de faibles concentrations de pes-
ticides peu susceptibles de causer des dommages aigus immédiatement observables.

La dérive est toujours présente lorsque des produits sont finement pulvérisés dans l’atmosphère.
La quantité de dérive est, par contre, très variable et est déterminée :

par les conditions météorologiques au moment de l’application :


le vent ( vitesse et direction ) ;
la température de l’air ;
l’humidité relative de l’air – une humidité inférieure à 50 % entraîne l’évaporation de l’eau
des gouttelettes, ce qui favorise leur transport sur une distance accrue ;

par le choix et l’ajustement de l’équipement de pulvérisation :


les buses, la hauteur de pulvérisation, etc. ( se reporter à la section 5 Les réglages ) ;
l’assistance pneumatique ;
les écrans, les jupes antidérives.

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Même si l’application se fait dans des conditions météorologiques idéales avec un pulvérisateur

7
en parfait état de marche et bien réglé, une partie des gouttelettes se retrouve hors de la cible visée,
comme l’illustre la figure suivante.

La dérive
Les moyens pour maintenir la dérive
dans des limites raisonnables

1- Un équipement approprié et bien réglé

Le choix de buses se fait en fonction du débit désiré. Plusieurs types de buses peuvent
procurer le même débit. Le conseiller aidera à choisir la bonne buse pour le produit à
appliquer. Cependant, certaines buses s’utilisent à haute pression et donnent une
pulvérisation plus fine. Il faut être prudent, car de très petites gouttelettes augmentent
le potentiel de dérive. Il est aussi possible d’utiliser des buses ayant un angle de jet très
large. En utilisant un grand angle de jet, on peut diminuer la hauteur de la rampe et ainsi
réduire le potentiel de dérive.

Par ailleurs, les fabricants offrent divers modèles de buses en version antidérive.
REMARQUE. – En l’absence de recommandations spécifiques, employer des buses
produisant une pulvérisation de finesse moyenne. Toutefois, si l'étiquette du produit à
appliquer porte des recommandations sur le type de buse ou la finesse de pulvérisation,
s'y conformer.

L’ajustement de la hauteur de la rampe et l'utilisation d'un mécanisme limitant les


76 oscillations de la rampe contribuent à diminuer les risques de dérive.
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2- L’évaluation des conditions météorologiques

Éviter de pulvériser quand les conditions météo sont défavorables. Une évaluation météo
doit se faire sur le site, au jour le jour. Il est préférable de ne pas pulvériser en l’absence de
vent ou en présence d’un vent trop fort ( voir le tableau ci-après ).

Tableau : incidence de la vitesse du vent et conditions de pulvérisation

Vitesse du vent
à la hauteur du Indice visuel Recommandations
pulvérisateur
Conditions acceptables :
• en matinée après le lever du soleil ;
• en début de soirée avant le coucher du soleil ;
• toute la journée si le ciel est nuageux ;
• toute la nuit si le ciel est nuageux.
Moins de 3,5 Feuilles des arbres
km/h bougeant à peine Conditions inacceptables – Ne pas pulvériser :
• en pleine nuit ou tôt le matin
si le ciel est dégagé ;
• entre la fin de l’avant-midi et la fin
de l’après-midi si le soleil plombe.
Feuilles des arbres en
De 3,5 à 6,5
mouvement, on sent le Conditions idéales
km/h
vent sur le visage
Feuilles et tiges des Conditions acceptables si l’on applique un fongicide
De 6,5 à 10
arbres en constant ou un insecticide et si l’on ne pulvérise pas près
km/h d’une zone sensible.
mouvement
Petites branches des
Plus de 10
arbres en mouvement, Conditions inacceptables – Ne pas pulvériser
km/h
papier soulevé par le vent

Voir, page 111, les consignes de pulvérisation applicables aux herbicides, aux fongicides et
aux insecticides.
77
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3- L’implantation de zones tampons

7 La protection des zones adjacentes aux sites pulvérisés peut aussi se faire par l’implantation
de zones tampons.

Qu’est-ce qu’une zone tampon ?


Une surface sur laquelle aucun produit phytosanitaire n'est directement pulvérisé,

La dérive
permettant la protection d’une zone sensible adjacente. La zone tampon se mesure
entre l’extrémité de la dernière bande d’application et la bordure de la zone adjacente.
Elle permet de recueillir une bonne proportion des gouttelettes qui dérivent.

Pourquoi ?
Pour assurer la protection de la santé des humains et de toute autre espèce vivante ainsi
que pour permettre la protection d’environnements « sensibles » ( zones d’habitation,
cours d’eau, terrains de jeux, etc. ) contre la dérive de pesticides.

Comment définir une zone tampon ?


Inspecter les surfaces à pulvériser en observant et en notant les zones à risques adjacentes
( zones d’habitation, animaux, cours d’eau, etc. ). Déterminer la largeur de la zone tam-
pon en tenant compte de la toxicité du produit utilisé et des conditions météo lors de
l’application.

Ne pas oublier de consulter l’étiquette du produit ainsi que le Code de gestion des pes-
ticides et, s’il y a lieu, les règlements municipaux en vigueur concernant les distances
d’éloignement à respecter pour protéger les zones sensibles (cours d’eau et plans d’eau,
puits d’eau potable, prises d’eau municipales, bandes riveraines, fossés agricoles, habita-
tions, biens-fonds, etc.).

78
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Toujours veiller au respect de l’environnement : observer les consignes concernant les conditions
météorologiques et prendre garde de ne pas pulvériser près de zones sensibles lorsqu’elles
sont sous le vent, donc susceptibles d’être contaminées par la dérive. En l’absence de normes
précises, la largeur de la zone tampon est laissée au bon jugement de l’agriculteur gestionnaire.

Comment lutter contre la dérive ?


maintenir le plus possible la pulvérisation à l’intérieur de la végétation ;
utiliser une pulvérisation moyenne ou grossière ;
pratiquer l’application localisée ou en bandes ;
garder une zone tampon près des zones sensibles ;
utiliser des technologies adaptées comme l’assistance pneumatique,
les buses antidérives ;
lire l’étiquette du produit avant d’effectuer un traitement . 79
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Section

8
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8 Ce qu’il faut faire


1 – Avant l’utilisation du pulvérisateur
2 – En fin de journée de travail

L’entretien journalier
3 – À chaque changement de produit
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L’entretien journalier

L’entretien régulier du pulvérisateur pendant la période d’utilisation est indispensable.


En effet, il permet :

d’obtenir des réglages précis et une répartition homogène de la pulvérisation,


d’éviter les risques de bouchage ( colmatage ) et de panne,
de faciliter toute nouvelle opération de réglage,
d’accroître la durée de vie du matériel.
83
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Ce qu’il faut faire

8 1- Avant l’utilisation du pulvérisateur

S’assurer que les paramètres de réglage du pulvérisateur correspondent au produit à


appliquer ;

L’entretien journalier
définir la quantité de bouillie strictement nécessaire à la zone à traiter afin d’éviter les
« fonds de réservoir ». Cela nécessite une parfaite maîtrise du débit de l’appareil, la
connaissance précise des surfaces des parcelles et une bonne planification pour les
passages du pulvérisateur.

2- En fin de journée de travail

Ne jamais laisser de bouillie dans l’appareil : certains produits se déposent au fond


du réservoir et risquent de colmater les conduites, les filtres et les buses. Donc, ajuster la
quantité de bouillie préparée en fonction des surfaces à traiter afin d’éviter les fonds de
réservoir.

À la fin de chaque journée de travail, il faut « bien décontaminer » le réservoir, la


pompe, la tuyauterie et les buses de pulvérisation. Dans un pulvérisateur mal nettoyé,
les résidus de pesticides représentent une cause fréquente de mauvais fonction-
nement. La façon la plus simple est de diluer le pesticide dans de grandes quantités
d’eau claire. Il est conseillé de procéder comme ci-après.

Nettoyer l’appareil :

1o Porter un équipement de protection individuelle, surtout des lunettes et des gants ;


2o Vidanger complètement le réservoir. Une bonne façon de se défaire des surplus est
de diluer fortement ( 10 fois et plus ) le reste du réservoir et de pulvériser la bouillie
ainsi diluée sur une partie de champ qui a été ou qui sera traitée avec le même pes-
ticide ;
3o Rincer le réservoir à l’eau propre ;
84 4o Remettre le bouchon de vidange, ajouter suffisamment d’eau dans le réservoir et pul-
vériser pendant quelques minutes ;
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5o Vidanger de nouveau le réservoir, le remplir d’eau et y ajouter du détergent en poudre,


comme l’ammoniac, à raison d’une tasse par 100 L d’eau. Dans le cas des produits
organochlorés, il faut tout d’abord laver avec de l’acide acétique ( vinaigre ) et ensuite
rincer à l’eau et au détergent ;

6o Pulvériser la solution détergente pendant environ 15 minutes ;

7o Vidanger la quantité qui reste et rincer à l’eau claire jusqu’à élimination de toute trace
de détergent. Il ne faut jamais vidanger le pulvérisateur dans une rivière ou un point
d’eau, quel qu’il soit. Consulter le Code de gestion des pesticides ou les règlements
municipaux en vigueur, s’il y a lieu, pour connaître les distances à respecter par rap-
port aux zones sensibles.

En cas d’encrassement ou de colmatage

Utiliser un nettoyant approprié dilué avec l’eau de nettoyage ;


Laisser reposer 10 minutes et rincer abondamment toutes les conduites
(sans les buses) ;
Rincer de nouveau à l’eau claire et nettoyer les filtres.

Profiter de l’arrêt du pulvérisateur pour :

vérifier les tuyauteries flexibles et les raccords, la tension des courroies de


transmission et effectuer le remplacement des pièces défaillantes ou usées
( jeux de buses, antigouttes… ) ;
au besoin, graisser les pièces mobiles et notamment la transmission ;
toujours nettoyer l’extérieur du pulvérisateur ( marche-pieds, mains
courantes et plates-formes ) loin des zones à risque.

85
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2- En fin de journée de travail ( suite )

8 Nettoyer les buses

Il est conseillé de procéder par brossage à l’eau et par soufflage, éventuellement précédés
d’un trempage dans un solvant approprié; employer une brosse douce, en nylon par exem-
ple, et de l’air comprimé ( compresseur, bombe de gaz inerte… ). Ne jamais utiliser un fil de

L’entretien journalier
fer ou tout autre objet métallique qui pourrait abîmer l’orifice de la buse et donc modi-
fier ses caractéristiques de pulvérisation. NE PAS SOUFFLER AVEC LA BOUCHE. Porter des verres
protecteurs et des gants.

À PROSCRIRE

Déboucher ou tout simplement nettoyer les buses – sans danger et sans risque de
les abîmer – nécessite quelques précautions.

86
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3- À chaque changement de produit

Si un autre type de produit doit être utilisé par la suite, il faut nettoyer à fond le pulvérisateur
pour éviter de causer des dégâts considérables à des cultures sensibles lors de pulvérisations
ultérieures. Voir s’il y a lieu de décontaminer le pulvérisateur. Si oui, effectuer les opérations
suivantes pour décontaminer l’extérieur et l’intérieur du pulvérisateur :

1o Porter un équipement de protection individuelle, surtout des lunettes et des gants ;


2o Laver l’extérieur du pulvérisateur à l’eau et au savon ( ou avec un détergent doux ), puis rin-
cer à fond à l’eau. Un nettoyeur haute pression peut aussi être utilisé ;
3o Retirer tous les filtres et toutes les pastilles des buses et les nettoyer au kérosène
ou à un détergent doux en se servant d’une brosse douce ou d’air comprimé ;
4o Mélanger, dans le réservoir, environ 200 g de détergent ( le plus souvent du carbonate de
soude ) à 100 L d’eau. Faire circuler cette solution dans le circuit de retour, puis l’évacuer
par la rampe. Dans le cas où le solvant de dilution du pesticide serait de l’huile, il faudrait
utiliser des solvants pétroliers au lieu d’une solution détergente ;
5o Replacer les filtres et les pastilles des buses ;
6o Remplir au tiers le réservoir d’eau et ajouter 1 L d’ammoniac domestique ou 200 g de
carbonate de soude par 100 L d’eau. Faire circuler la solution durant 5 minutes en per-
mettant à une partie de s’échapper par les buses. Conserver le reste de la solution à l’in-
térieur du système pendant 12 à 18 heures, puis l’évacuer par les buses ;
7o Rincer abondamment le système en pulvérisant un plein réservoir d’eau claire par la
rampe, sans buses.

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Section

9
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9 Le nettoyage du circuit de pulvérisation

Le remisage en fin de saison


La mise hors gel

La protection des mécanismes

Le soin de l’état extérieur


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Le remisage en fin de
saison

La préparation du pulvérisateur pour l’hivernage, après la saison de récolte, est nécessaire pour
conserver le capital que représente cet appareil.

De plus, à son hivernage, il est bon de l’examiner. Pour les pièces détériorées, s’assurer que les
pièces de remplacement sont disponibles. En agissant tôt, on économise temps et argent lors
de la remise en service à la prochaine saison.
91
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Le nettoyage du circuit de pulvérisation

9 Faire un nettoyage approfondi selon la même procédure que celle pour décontaminer
le pulvérisateur ( voir section 8 L’entretien journalier ).

Il est nécessaire de suivre les instructions indiquées par le constructeur


dans le guide d’utilisation.

Le remisage en fin de saison


La mise hors gel

1o Drainer toutes les pièces pour prévenir un endommagement par le gel ;


2o Retirer les pastilles et les filtres des buses, les sécher et les conserver dans un récipient rempli
d’huile légère ou de carburant diésel, ou les placer tout simplement dans des sacs de plastique
ou encore les emballer dans des feuilles de plastique avec des sachets de gel de silice qui
absorberont l’humidité ;
3o Boucher toutes les ouvertures pour empêcher les insectes, la poussière ou toute autre
matière étrangère de pénétrer dans les composantes internes de l’appareil ;
4o Remiser au sec le pulvérisateur, la tuyauterie en caoutchouc et la rampe. De plus, protéger
du soleil les réservoirs qui sont en polyéthylène non traité contre les rayons ultraviolets.

La protection des mécanismes

1o Détendre les courroies de transmission ;


2o Décomprimer les ressorts du régulateur de pression ;
3o « Dégonfler » la cloche à air ;
4o Lubrifier les parties métalliques mobiles et particulièrement les dispositifs de réglage de hauteur
et de stabilité des rampes ;
5o Vidanger le carter de la pompe et remplacer l’huile selon les recommandations du fabricant ;
6o Faire vérifier le bon état du manomètre.
92
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Le soin de l’état extérieur

1o Nettoyer, avec soin et en totalité, l’extérieur du pulvérisateur ;

2o Enlever toute trace de rouille et protéger les parties métalliques à nu avec un produit adapté
ou effectuer des retouches de peinture.

93
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Section

10
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10 La composition de l’équipement

individuelle
L’équipement de protection
– Gants
– Bottes
– Tablier
– Vêtement protecteur
– Chapeau
– Lunettes
– Appareil de protection respiratoire

Considérations diverses
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L’équipement
de protection
individuelle
L’équipement de protection individuelle que doit porter l’opérateur est étroitement lié à la nature
et à la toxicité du produit utilisé. Il y a des produits phytosanitaires à risque modéré, très élevé
et extrême. L’opérateur doit suivre rigoureusement les directives indiquées sur l’étiquette.

Les risques pour la santé sont mal connus dans le cas d’une exposition à long terme à un ou
plusieurs pesticides. Les effets toxiques peuvent s’additionner ou même se multiplier. Une
exposition répétée sur plusieurs années peut induire un cancer. Il faut donc être prudent et
diminuer son exposition le plus possible.

Les pesticides peuvent pénétrer dans le corps humain selon trois voies d’exposition : orale,
cutanée et respiratoire.
Par la bouche Par la peau Par la respiration

Il est fortement conseillé de lire les sections Les risques pour la santé et
Les mesures de protection de la publication Pesticides et agriculture : bon
sens, bonnes pratiques ( 2e édition – 2003 ) en vente aux Publications du
Québec ( www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca ), et de regarder attentive-
ment la page 102. 97
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La composition de l’équipement

10 Gants

Chaque fois qu’on manipule les produits phytosanitaires, le risque de contamination par les
mains est élevé. Il est alors indispensable de porter des gants. Ceux-ci doivent :

individuelle
L’équipement de protection
être suffisamment longs pour recouvrir les avant-bras et
empêcher que les poignets soient contaminés ;
ne pas être doublés ;
avoir un bord plié de façon à former un revers qui empêche
le pesticide de glisser ou de couler sur les bras lorsqu’on
lève les mains ;
être en nitrile ou en néoprène et jamais en cuir ou en tissu ;
être en bon état ;
être bien lavés, intérieur et extérieur, après utilisation.

Des gants en caoutchouc, en vinyle ou en plastique peuvent également être utilisés


en autant qu’ils soient robustes et compatibles avec l’emploi du produit phytosanitaire.

Les gants de chirurgie ou d’examen sont à proscrire.

Bottes

Pour manipuler les produits ou même marcher dans des endroits récemment traités, il faut tou-
jours porter des bottes. Celles-ci doivent :

être en caoutchouc ou en néoprène, jamais en cuir ou en toile ;


aller à la hauteur du genou ;
être recouvertes par le vêtement protecteur.
98
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Tablier

Pendant le mélange ou le chargement des produits phytosanitaires, il faut toujours porter un


tablier pour se protéger contre les éclaboussures. Ce tablier doit :

être en caoutchouc ou en polymère synthétique ;


être imperméable ;
être suffisamment long pour couvrir la partie supérieure des bottes.

Une combinaison ou un ensemble veste-pantalon, imperméable et en caoutchouc, peut


remplacer le tablier.

Vêtement protecteur

Pendant la manutention des produits phytosanitaires, leur mélange ou leur application, il faut
toujours porter un vêtement protecteur conforme aux instructions qui figurent sur l’étiquette. Les
vêtements imperméables offrent une protection supérieure contre les risques d’exposition
cutanée causés par le vent ou résultant d’éclaboussures lors de la manipulation des bidons, du
mélange ou lors d’un renversement.

Il existe trois principaux types de vêtements imperméables :

en caoutchouc sans doublure ;


en polymère synthétique tissé ;
en polymère synthétique non tissé.

Les vêtements en caoutchouc :

peuvent prendre la forme de pantalons, de vestes et de tabliers ;


sont lourds et chauds à porter ;
peuvent être lavés et portés de nouveau. 99
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Les vêtements en polymère tissé ou non :

10 sont relativement légers ( environ 200 g ) ;


sont utilisés si le risque est minimal de venir en contact avec la solution pulvérisée ;
peuvent être faits de polyéthylène, de polypropylène ou de polyamide ;
sont parfois réutilisables, tout dépendant du type de tissu.

individuelle
L’équipement de protection
Quel que soit le tissu choisi ( textile ou non ), le vêtement protecteur doit :

être porté complètement fermé à l’aide de boutons ou de fermetures à glissière ;


avoir les manches recouvertes par les gants sur l’avant-bras ;
couvrir les bottes, et son bas doit être serré contre les bottes.

Chapeau

Pour se protéger la tête et le cou, il est indispensable de porter un chapeau imperméable


à large rebord, de type pêcheur, ou un chapeau rigide muni d’un bandeau anti-sudation en
plastique. Certains vêtements ( combinaison ou ensemble veste-pantalon imperméable ) sont
pourvus de capuchons qui protègent aussi la nuque. Il ne faut jamais utiliser des bandeaux
anti-sudation en cuir ou en tissu, car ils absorbent facilement les produits phytosanitaires et, par
conséquent, exposent continuellement deux régions du corps qui absorbent facilement : le cuir
chevelu et le front.

Il ne faut jamais porter une casquette de baseball lorsqu’on manipule les produits
phytosanitaires. Ce genre de casquette n’assure pas une protection efficace du cou.

100
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Lunettes

L’opérateur doit éviter tout contact direct ou indirect des yeux avec les produits phytosanitaires.
Il y a risque de lésions oculaires pendant le chargement, le mélange du produit, le remplissage
du réservoir, le rinçage des contenants, l’entretien du pulvérisateur, etc. Étant moins efficaces
que les lunettes protectrices, les lunettes ordinaires sont déconseillées.

Les lunettes protectrices doivent :


être bien ajustées et de type antibuée ;
avoir des attaches en plastique ou en caoutchouc.

Il est possible de porter des accessoires de protection complète du visage qui permettront
de réduire au maximum le dépôt de fines gouttelettes sur le visage.

Appareil de protection respiratoire

S’il y a risque d’inhalation de poudres, de brumes ou de vapeurs, il est nécessaire de porter


un appareil de protection respiratoire. Malgré que l’utilisation d’un respirateur ne soit prescrite
que sur les étiquettes de produits à risque élevé, il est prudent de s’en servir dès qu’il existe
un risque d’intoxication par inhalation, surtout pendant le remplissage des réservoirs, le
mélange, le rinçage des contenants et l’entretien du pulvérisateur.

Il est conseillé d'utiliser des masques à cartouche approuvée pour l'extérieur là où la concen-
tration des produits phytosanitaires dans l'air est faible. Il en existe plusieurs modèles qui sont légers
et efficaces. Certains couvrent le nez et la bouche, d’autres tout le visage. Le masque respiratoire
doit être étanche et bien ajusté.

Le masque respiratoire ordinaire ( masque à poussière ) est à proscrire.

Lors du réglage d'un pulvérisateur propre et bien rincé, le port de bottes


et de gants est suffisant. Un pantalon imperméable ou un tablier rendent le travail plus
facile parce qu'ils permettent de rester au sec. Le port de verres protecteurs est
recommandé si l'opérateur se trouve à proximité d'éléments sous pression ( tuyauterie, 101
vannes, buses, etc. ).
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Équipement de protection individuelle

10 PORT DE L’ÉQUIPEMENT DE PROTECTION PENDANT


LA PRÉPARATION (PRODUITS CONCENTRÉS) ET L’APPLICATION DES PESTICIDES

Gants et bottes
Tous les éléments d’équipement sont
recommandés en présence de ces symboles
sur les étiquettes des produits utilisés

Aucun
symbole

individuelle
L’équipement de protection
imperméables
aux pesticides

Lunettes antibuée Nécessaire


si le produit est irritant
pour les yeux

Masque respiratoire
avec cartouche Nécessaire
approuvée en espace clos
pour les pesticides

Chemisier à manches
longues, pantalon
long, salopette ou
tablier imperméable

Chapeau à large
rebord et lavable
( ou de type pêcheur )

Adapté de Pesticides et agriculture : bon sens, bonnes pratiques. Reproduction autorisée par Les Publications du Québec, 2002.

102
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Entretien de l’équipement de protection individuelle

Après chaque journée d’utilisation :

laver à l’eau chaude et au détergent, puis rincer : les vêtements caoutchoutés,


les lunettes de protection, les chapeaux rigides, les tabliers, les gants et les
bottes en caoutchouc ;
enlever les cartouches et les filtres des appareils respiratoires à cartouche et
laver la partie qui protège le visage avec de l’eau et du détergent, la rincer à l’eau
claire et l’essuyer ;
laver, sans tarder, au détergent puissant et à l’eau chaude ( 80 oC ou 140 oF ) les
vêtements de travail portés en dessous du vêtement protecteur (pantalon,
salopette, chemise, T-shirt, chaussettes, sous-vêtements...) :
utiliser un détachant pour dissoudre les taches d’huile éventuelles si le produit
phytosanitaire est en solution huileuse ;
ne pas surcharger la machine à laver. La régler au maximum d’eau. Après
usage, rincer la cuve de la machine avec du détergent et un maximum
d’eau ( cycle de lavage normal ) ;
étendre les vêtements pour faire sécher, de préférence à l’extérieur et par
une journée ensoleillée, afin de favoriser la dégradation chimique des
résidus de pesticides.

Mettre au rebut les vêtements fortement contaminés par des produits concentrés.

Changer les filtres une fois ou plus par jour si l’on éprouve de la difficulté à respirer.
Remplacer les cartouches après environ huit heures d’utilisation ou dès qu’on
détecte des odeurs de produits phytosanitaires.
Ranger les filtres et les cartouches inutilisés bien au sec dans un contenant fermé,
à l’écart de produits chimiques ( loin de tout lieu où sont stockés ou manipulés des
pesticides ), car, avec le temps, ils continuent à absorber les vapeurs jusqu’à ce
qu’ils deviennent saturés ou inopérants.
Tout élément ou composante défectueux doit être immédiatement remplacé. Il faut
toujours porter des gants en caoutchouc durant toutes les opérations de lavage !
103
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Considérations diverses

10 Lors de la préparation de la bouillie, en plus de l’équipement de protection individuelle, l’opéra-


teur peut prendre des précautions supplémentaires pour assurer sa sécurité :

ne pas oublier de remplir le réservoir lave-mains d’eau claire


avant les manipulations et les traitements ;

individuelle
L’équipement de protection
pour éviter d’avoir à ouvrir un robinet avec des mains souillées,
penser à remplir un récipient d’eau avant toute manipulation
afin d’éviter tout risque de contact ultérieur avec des mains non protégées ;
utiliser un incorporateur pour préparer la bouillie.

L’utilisation d’un incorporateur permet de préparer plus facilement les bouillies, sans que l’on
ait à toucher les produits. Il en existe trois types principaux :

les systèmes clos ( à incorporation directe ) ;


les cannes d’aspiration et les incorporateurs-mélangeurs
avec rince-bidon intégré ;
les stations de remplissage et de rinçage des
emballages et contenants indépendantes des pulvérisateurs.

Ne pas oublier de rincer l’équipement de protection individuelle après son emploi.

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105
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Section

11
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La conversion
11 des unités

La conversion des unités


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Unités impériales Unités métriques


Symboles
Unités métriques Unités impériales

acre = acre 1 acre = 0,405 ha


hectare = ha 1 hectare = 2,471 acre

gallon par acre = gal/acre 1 gallon par acre = 11,23 L/ha


litre par hectare = L/ha 1 litre par hectare = 0,09 gal/acre

pied = pi 1 pied = 0,3049 m


mètre = m 1 mètre = 3,2795 pi

pouce = po 1 pouce = 2,54 cm


centimètre = cm 1 centimètre = 0,3937 po

gallon = gal 1 gallon = 4,5461 L


litre = L 1 litre = 0,220 gal

1 psi * = 0,069 bar


livre par pouce carré = psi
6,896 kPa
kilopascal = kPa
1 bar = 14,5 psi

mille par heure = mi/h 1 mille par heure = 1,609 km/h


kilomètre par heure = km/h 1 kilomètre par heure = 0,62 mi/h

* L’abréviation anglaise psig ( psi gage ), qui figure dans la présente publication, désigne des « psi
manométriques » et réfère donc à la pression manométrique ( c’est-à-dire affichée au manomètre ). 109
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Se reporter au petit guide pratique qui figure ci-après pour passer en revue les grandes notions
du réglage du pulvérisateur (principalement celles exposées à la section 5 de la présente publi-
cation) afin de les appliquer « vite et bien » à la ferme.

Ce guide est offert gratuitement, en version française et en version anglaise, au format papier
dans tous les centres de services agricoles du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de
l’Alimentation (MAPAQ). On peut le télécharger au format PDF (Acrobat) à partir du site Internet
du MAPAQ (www.mapaq.gouv.qc.ca), section Productions animale et végétale, rubrique
Publications.

110
couver mapaq 14/04/05 10:52 Page 2

Consignes de pulvérisation
pour réduire la dérive et les risques pour l’environnement
Vent à Vent à Fongicides
10 m la rampe Signes visibles Herbicides
(approximatif) (approximatif)
Insecticides

Fumée montant
< 4 km/h < 2 km/h à la verticale
Prudence! Prudence!

Fumée s’inclinant
4à7 2 à 3,5 sous le vent
Prudence! Prudence!

Sensation de souffle
7 à 13 3,5 à 6,5 sur le visage

Feuilles et pétioles
Prudence!
13 à 20 6,5 à 10 en mouvement
constant
Petites branches
> 20 km/h > 10 km/h en mouvement
Poussière soulevée

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Publication no 04-0041 (2005-01)

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