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PRESENTATION DU COURS
Objectif général
L’objectif général de cette deuxième du cours de zootechnie spéciale (qui comprend deux
monographies), est :
 la conduite d’un élevage de vache laitière lui permettant de produire du lait pour la
consommation humaine, et
 d’assurer la gestion d’une ferme de production des bovins de boucherie.
Objectifs spécifiques
Pour ces deux animaux, l’apprenant sera capable à la fin du cours de:
 choisir les bons reproducteurs sur la base de critères bien précis ;
 de construire un logement adéquat et l’aménager convenablement ;
 d’assurer une bonne alimentation ;
 de conduire efficacement la reproduction ;
 d’assurer une bonne gestion de la santé des animaux ; et
 d’assurer la conduite et une gestion technico-économique de l’élevage.

Approche pédagogique
Le cours étant pour les adultes, il est fondé sur des méthodes andragogiques intégrant la
théorie, des exposés, et des travaux pratiques sur l’exploitation du LAMS.
La pertinence des approfondissements lors des sessions de regroupement dépend de la
participation active des apprenants à travers leurs questions et leurs expériences.
Des évaluations sommatives et formatives seront effectuées afin d’apprécier l’acquisition
des compétences par les apprenants, au fur et à mesure qu’on évoluerait dans le cours.
Dans cette perspective, des activités et des exercices sont proposés dans chaque
monographie. Ils ont pour but d’aider les apprenants à faire des exercices, de recherche et
de synthèse sur les notions essentielles du cours.

Contenu
DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION DES ANIMAUX DOMESTIQUES (espèce
par espèce)
 MONOGRAPHIE 3 : L’élevage de la vache laitière
 MONOGRAPHIE 4 : La gestion technique d’une ferme de production des
bovins de boucherie.

PA4 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (2ème partie)
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MONOGRAPHIE 3 :
L’ELEVAGE DE LA VACHE
LAITIERE

PA4 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (2ème partie)
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Monographie 3 : L’élevage de la vache laitière pour la


production du lait
1- INTRODUCTION
Le lait est un aliment complet. En Afrique tropicale, il constitue l’alimentation quasi
exclusive de certaines tribus nomades. Si le cheptel bovin y est important, la production
par vache est médiocre.
Le lait et les produits laitiers font l’objet d’une demande très forte, toujours insatisfaite, et
la consommation protéine quotidienne des populations demeure insatisfaite.

Objectifs pédagogiques
A la fin de la présente leçon, chaque apprenant doit savoir :
 décrire les différentes races bovines laitières africaines ;
 comment aménager un logement la vache laitière ;
 comment nourrir la vache laitière.
 Comment assurer la gestion de la santé de la vache laitière ;
 Comment faire reproduire la vache laitière ;
 assurer une bonne conduite et une gestion technico-économique correcte d’un
élevage bovin laitier.

2- NOTIONS PRELIMINAIRES

2.1- Production de lait en Afrique tropicale


L’Afrique abrite 15% du cheptel bovin mondial, soit environ 238 millions de têtes (FAO,
1997). Avec ce cheptel, la production de lait de vache est particulièrement basse, 3,5% de
la production mondiale, soit 16 millions de tonnes en 1996 comme le montrent les
graphiques 1 et 2, bien que ce secteur occupe une place importante dans l’économie de
ces pays (3,5 à 4,5% du PIB agricole).
Cette situation est liée à une conduite d’élevage traditionnelle, dont la productivité est
très fragile. La production de lait vient le plus souvent d’un bétail à aptitude mixte, qui
fournit de la viande, du cuir, de la fumure pour fertiliser les champs et du lait.
Très peu de vaches sont spécialisées pour la production de lait. Toute vache en
lactation est considérée être une vache laitière, quelle que soit sa production. Une partie
du lait seulement est prélevée pour l’homme au détriment du veau.
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Afrique; 3.5 Océanie; 4.1 Europe; 8.1 Afrique; 15


Europe; Amérique
Amérique
33.3 du Sud; 8.9 du Nord; Océanie; 2.8
12.5
Russie; 15.2

Asie; Amérique
32.7 du Sud; 22.7
Asie; 15.7
Amérique
du Nord; Russie; 6.2
19.3

Graphique 1 : Taux de répartition Graphique 2 : Taux de répartition du cheptel


De la production mondiale de lait bovin dans le monde

Figure 1: Taux de répartition de la production de lait et des bovins dans le monde en 1996
(Source : Elevage de la vache laitière en zone tropicale, CIRAD 1999)

2.2- Consommation de lait dans les pays tropicaux


La population africaine comptait 12,8% de la population mondiale en 1996 (FAO, 1996),
mais la consommation de lait et de produits laitiers ne représente que 4,2% de la
consommation mondiale. Cela représente 30,5kg par habitant par an contre 123,6kg
dans le monde.
Les importations de produits laitiers sont très importantes en Afrique, ce qui fragilise
encore davantage la production locale.

2.3- Filières laitières dans les pays tropicaux


Deux types de filières se partagent le marché des pays tropicaux : le secteur traditionnel et
le secteur industriel.
 Dans le secteur traditionnel : elle est caractérisée par :
o la production par tête de bovin est souvent faible ;
o le circuit de commercialisation court, généralement sous forme de vente
directe avec livraison à domicile ;
o l’autoconsommation développée ;
o le traitement traditionnel et la commercialisation sont souvent l’affaire des
femmes.
o C’est la filière la plus développée en Afrique.
 Dans le secteur industriel,

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o l’approvisionnement est assuré par des bovins étrangers ou issus de


croisements, et en majeure partie, par importation de lait liquide, en
poudre, beurre et fromages.
o Cette filière est plus longue.
o Elle passe par des grossistes et des semi-grossistes.
o La consommation de ces produits est répartie sur l’ensemble du territoire.

3- LES RACES BOVINES LAITIERES AFRICAINES


La production de lait est meilleure lorsqu’on utilise des animaux à haut potentiel
génétique. En Afrique, en plus de races locales qui dominent dans les élevages, on
rencontre dans certains élevages modernes des races importées et des croisements.

3.1- Les races pures locales


Dans les pays tropicaux, les races locales n’expriment leurs potentialités réelles que si les
conditions générales (bonne alimentation, bonne hygiène, bonne santé…) sont améliorées.
Elles sont fréquemment utilisées pour produire du travail, ce qui limite la production de
lait.
Malgré cela, certaines produisent plus que d’autres comme le montre le tableau 1. On
peut retenir comme races laitières bovines de la sous-région : l’Azaouak, le Goudali, le
Peulh et le N’Dama.
Tableau 1 : Performances de production laitière de quelques races tropicales
Production par Durée de Production quotidienne
Races
lactation lactation
Zébus
Azaouak 800 à 1 000L 7 à 8 mois -Début : 6 à 8 L, fin : 2L
Goudali 600 à 1200 7 à 10 mois Moyenne 4 à 8kg
Peul du Sénégal ou Gobra 505kg 7 mois
Peulh soudanien 700kg 8 mois 2 à 3L
M’Bororo 380 à 400kg 6 mois -Début : 3 à 4L
Malgache 270 à 360L 6 mois
Taurins
N’Dama 500kg 7 à 8 mois 2 à 3L
Baoulé (Côte d’Ivoire) 200 à 300L 5 à 6 mois 2L au pic
Lagunaires 125kg 5 mois
Métis Taurin x Zébu 2 800L max. 300j
Borgou 1 à 2L (pic 3L)
N’Dama x Jersiais 1 000 à 2 100 8,5 mois 5 à 7L
Source : Elevage de la vache laitière en zone tropicale, CIRAD 1999

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Figure 2: Photos de quelques races bovines africaines (Source : Zootechnie des régions
chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)

3.2- Les races importées


L’importation de races pures issues de pays tempérées peut sembler la meilleure solution
pour la production. Cependant, elle n’a réussi que dans des régions d’altitude (au Kenya,
en Inde, au Sri Lanka, en Amérique latin), ou lorsque les conditions environnementales
sont parfaitement contrôlées.
Il faut savoir par ailleurs que la race pure étrangère est celle qui produit le plus dans le
cadre d’une intensification importante, mais aussi celle qui produit le moins dans un
élevage non intensifié.
Exemple 1 : La Montbéliarde (race laitière pure française) en élevage pur contrôlé au
Sénégal a donné 2 700kg de lait, soit environ 8 à 11kg/j de lait.

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Figure 3: Photo d'une vache Monbéliarde importée au Sénégal (Source : Zootechnie des
régions chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)

3.3- Les croisements


3.3.1- Entre races locales et importées
Le compromis d’un croisement de races étrangères et de races locales permet de doubler
la production de lait par rapport à celle des races locales dès la première génération,
donc très rapidement.
Le danger des croisements est cependant que les éleveurs locaux, attirés par la forte
production des F1, ne gardent plus assez de race locale, et que celle-ci disparaisse. Les
métis à ¾ (75% de sang étranger et 25% de sang local) ou plus ne peuvent pas survivre en
milieu tropical.
Exemple 2 : Le N’Dama croisé avec le Jersey en Côte d’Ivoire donne en F 1 1.284kg de
lait par an pour une production quotidienne de 5kg en première lactation

3.3.2- Entre races locales


Les croisements entre races locales présentent, notamment, des risques d’introduction de
maladies contagieuses lors des échanges entre pays du Sud. Ils sont donc rarement
pratiqués.
Cependant, de tels croisements existent. Ils sont réalisés entre zébus et taurins locaux,
pour la production de viande. Il y a complémentarité, par exemple lorsque les taurins
sont trypanotolérants (comme le Borgou).

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4- MODES D’ELEVAGE DE LA VACHE LAITIERE


En rencontre dans le monde deux (2) modes d’élevage de la vache laitière : la
transhumance et la sédentarité.

4.1- La transhumance
C’est le mode d’élevage traditionnel le plus fréquent en zone sahélienne, donc en
Afrique, caractérisé par des grands déplacements de troupeaux à la recherche de
nourriture et d’eau. Il est peu adapté à une politique d’intensification.

4.2- La sédentarité
Elle se prête plus facilement à l’intensification. Deux types de structure existent :

4.2.1- La structure ouverte


Largement majoritaire, ces types d’élevage correspondent aux premiers stades
d’intensification du système traditionnel. Le troupeau pâture librement, en compagnie
d’autres troupeaux, sur des pâturages naturels. Il est ensuite amené près d’un point d’eau
en milieu de journée, puis parqué le soir. Les vaches sont traites le matin.

I : Amorce de la traite par un veau II : Traite manuelle


Figure 4: Traite du lait en élevage paysan (Source : Zootechnie des régions chaudes : Les
systèmes d’élevage, 1993)

4.2.2- La structure fermée


Très courante en climat tempéré mais encore rare en Afrique, la structure fermée
correspond à un stade d’intensification, du fait que le troupeau laitier est isolé des autres
animaux.

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Le troupeau est strictement gardé, au cours de la journée, sur un pâturage naturel ou


artificiel clos ou sous la responsabilité d’un bouvier. Les animaux rentrent le soir sur leur
lieu de traite aménagé et passent la nuit soit à l’étable, soit dans un parc.

5- NATURE DES ELEVAGES BOVINS


En Afrique comme dans les pays tempérés, on distingue trois (3) grands types d’élevage
bovin, déterminés en fonction de l’utilisation des animaux :

 l’élevage bovin de boucherie produisant de la viande bovine, développé dans la


monographie 4 du présent document ;
 l’élevage bovin laitier spécialisé très développé dans les pays industrialisés et
produisant exclusivement du lait ; et
 l’élevage plus ou moins mixte produisant à la fois de la viande et du lait, type le
plus fréquent pour les races locales africaines.

6- LOGEMENT DE LA VACHE LAITIERE

6.1- Principes généraux


Loger les animaux dans une étable, même modeste, influe sue leur santé, sur leur appétit
et leur consommation, sur la qualité du lait et donc sur la production.
L’habitat protège les animaux contre les vents dominants, les pluies et une plus grande
insolation.
L’étable doit être simple, hygiénique et d’un coût assez faible. Dans le cas des
élevages traditionnels de type extensif, la construction d’une étable, aussi sommaire soit-
il, indique clairement que l’exploitation évolue vers une conception différente de
l’élevage.

6.2- Caractéristiques du site


On peut retenir comme caractéristiques :
 Emplacement non accidenté, comportant des parcours à sol perméable, pour éviter
la boue, et résistant, pour soutenir des fondations solides.
 Terrain dégagé, nu ou prévoir des plantations d’espèces à port large et à croissance
rapide comme le teck, le colatier…

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 Terrain proche d’une route ou d’un terrain carrossable, afin de faciliter


l’encadrement et de permettre les livraisons et la collecte des produits de
l’exploitation.
 Terrain voisin des habitations, pour une bonne surveillance de l’exploitation.
 Orientation des bâtiments est-ouest, pour une protection optimale contre les
vents dominants.

6.3- Choix des matériaux


Les éléments à prendre en considération sont :
 Utilisation de matériaux locaux disponibles (pailles pour l’étable, murs en banco,
en terre etc.)
 Sol de l’étable résistant, isolant, et présenter une bonne adhérence. La pente
légère (1 à 2%).
 Installation d’une fosse fumière (un trou simple de 2 à 3m peut suffire),
permettant le recyclage des déjections pour produire du biogaz et des engrais pour
la fertilisation.
 Installation de clôture en matériaux définitifs ou locaux (bois ou fil de fer barbelé
etc.).

6.4- Principaux locaux


6.4.1- Les étables d’élevage transhumant
En élevage transhumant, les constructions sont réduites au minimum. Il peut d’agir
d’enclos circulants en haies d’épineux, de parcs en banco ou en pierre et même de
hangars.
Des abris ombragés doivent être prévus. L’eau doit être disponible à proximité.

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Figure 5: Etable pour bovin en matériaux locaux (Source, Zootechnie des régions chaudes :
Les systèmes d’élevage, 1999)

6.4.2- Les étables d’élevage sédentaire


En élevage sédentaire, deux (2) types de logement dont possibles, selon que les animaux
sont attachés ou non.
 La stabulation entravée : les animaux sont attachés et disposés en long ou en
travers sur un ou deux rangs. Ils viennent là pour le repos, pour recevoir des soins
ou une alimentation complémentaire et pour la traite. L’étable est constituée d’un
couloir d’alimentation, de stalles (loges longues de 1,6 à 2,5m et larges de
1,10m), de mangeoires, d’abreuvoirs, de rigoles et de fosses à purin.

Figure 6: Veaux laitiers en stabulation entravée (Source : Conduite et alimentation des jeunes
bovins laitiers, Canada 1983)
 La stabulation libre : les locaux sont des bâtiments légers et ouverts avec un ou
plusieurs enclos dans lesquels les animaux sont en liberté et où l’alimentation est
distribuée à volonté ou sous contrôle. Les animaux sont en permanence en plein air.
Elle permet une réduction de la main d’œuvre.

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Figure 7: Photos de bovins en stabulation libre et à l’auge.

6.5- Aménagements d’une étable


En Afrique tropicale, les étables sont du type de hangar, directement sous toiture,
entièrement ouverts sur un ou des deux côtés. La pente est d’environ 30%. L’éclairage
doit être bien réparti. Il faut prévoir une surface de 10m2 par vache. L’amélioration de
l’habitat des animaux est souvent un préalable à toute intensification.
L’étable est constituée de six (6) éléments de base :
 Les enclos : regroupent les animaux selon leur âge et leur fonction. Chaque enclos
comporte une aire couverte sous laquelle sont placées les mangeoires. Cette zone
de repos et d’alimentation est équipée d’un abreuvoir de capacité suffisante et
facile à nettoyer et comprend une aire de parcours ou d’exercice non couverte.
 Le magasin pour le stockage des aliments.
 Le bureau-entrepôt.
 Le logement pour vacher, proche de l’étable notamment de manière à faciliter la
surveillance, l’examen du comportement des femelles, la détection des chaleurs.
 La fosse à fumier étanche.
 La salle de traite pour la traite de dimensions variables en fonction de la taille de
l’exploitation et des moyens disponibles.

6.6- Entretien de l’étable


La vache est fragile. Toute maladie influe sur la lactation. Il faut donc, pour l’entretien de
étable :
 la récolte quotidienne du fumier et du lisier et mis dans la fosse à fumier ;
 le nettoyage et désinfection réguliers des locaux ; et
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 la surveillance des locaux et procéder si possible à des réparations régulières.

7- ALIMENTATION DE LA VACHE LAITIERE


Cette partie à déjà été étudiée en 3ème année. Néanmoins, nous revenons sur les notions et
règles essentielles d’alimentation de la vache laitière.

7.1- Détermination des besoins alimentaires


7.1.1- Besoins en énergie
 Besoins en énergie d’entretien : Eent
L’Eent est fonction du vif (PV) de l’animal.
Tableau 2 : table des besoins d’entretien de la vache en fonction de PV

PV (Kg) 50 100 150 200 >200

Eent (UF/j) 0,7 1,2 1,6 2,0 2+ 0,6/100 (PV-200)

Cette Eent est augmentée de :


- 10% en stabulation libre (élevage en enclos) ;
- 20% sur parcelles de fourrages cultivés ;
- 45% sur parcours naturels en régions peu accidenté ; et
- 60% sur parcours naturels en région montagneux

Activité 1 :
Calculer les besoins en Eent d’une vache laitière N’Dama pesant 275kg PV.

Activité 2
Calculer pour cette même vache ses besoins en Eent si elle est entretenue sur parcours
naturel en région peu accidentée.

 Besoins énergétique de production : Eprod


Pour une production de lait standard renfermant 4% de matières grasses (Taux butyreux =
TB), l’Eprod est de 0,38 à 0,40UF/j/kg de lait ; soit en moyenne 0,39UF/kg de lait 4%.
D’une matière générale, en fonction de TB, l’Eprod est donnée par la formule :
Eprod : 0,39(0,4 + 0,15 TB)
Eprod est exprimée en UF/kg de lait/j, et TB en %.

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Le facteur 0,4 + 0,15 TB permet donc de convertir un lait quelconque en lait standard.

Activité 3
Pour la vache qui produit 6kg de lait à 4% de MG par jour, entretenue sur parcours
naturels en région d’Allada, calcule son Eprod et son besoin énergétique total.

Activité 4
Calculer le besoin énergétique d’une vache Zébu Azawak pesant 245 kg et produisant 6kg
de lait/j à 5% de MG.

7.1.2- Besoins en MAD


 Besoins en MAD d’entretien : MADent
Il faut 0,6g MAD/j/kg PV pour un lait standard de 4%.

 Besoins en MAD de production = MADprod


Il faut 60g MAD/j/kg de lait à 4%.
D’une matière générale, en fonction de TB, MADprod est donnée par la formule :
MADprod : 60(0,4 + 0,15 TB)
MADprod est exprimée en g/j/kg, et TB en %.

Activité 5
Calculer les besoins azotés pour la vache de l’activité 3.

7.1.3- Besoins en minéraux


Le Ca, le P et le Na sont les Minéraux à prendre en priorité. La carence en P est fréquente
en azote tropical.
Signalons que des carences en minéraux entraînent des chutes de production et des
pathologies plus ou moins spécifiques.

Activité 6
Déterminer les besoins en Ca et P pour la vache de l’activité3 en utilisant le tableau 3 des
besoins en minéraux.
Tableau3 : Table des besoins en minéraux
Type de bovins Minéraux (g)
Ca P Na
PV (Kg)
Entretien 200 12 7 4
300-450 24 17 6
500-600 36 27 8
ème
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Production Lait (Kg lait 4%) 3,5 1,7 0,5

7.1.4- Besoins en vitamines


En zone tropicale, les besoins vitaminiques des vaches portent sur les vitamines A et E.
Lorsqu’elles reçoivent des fourrages verts en abondance, les besoins en vitamines A et E
sont couverts. Les vitamines B et K sont synthétisées par les microorganismes du rumen.

7.1.5- Consommation de MS
Pour la vache laitière, les besoins sont les suivants :
 MS d’entretien = 2,5kg MS/100 kg PV ; et
 MS production = 280gMS/Kg lait produit.

Activité 7
Calculer les besoins en MS de la vache de l’Activité 3.

7.1.6- Consommation d’eau


Elle est fonction de la ration ingérée, de la production de lait et des conditions
climatiques. Elle varie dans les limites allant de 2 à 5 litres/Kg MS ingérée.

7.2- Aliments utilisables et valeurs nutritives


Les aliments que consomment les ruminants en général sont :
- Le fourrage (principalement au pâturage, mais aussi les fourrages conservés
comme le foin et l’ensilage)
- Les sous produits agricoles (fanes, la paille, les résidus de cultures etc.…)
- Les sous produits agro alimentaires (sons, tourteaux…)
- Les céréales (dans une moindre mesure) comme le maïs, sorgho, mil etc.
- Les racines et tubercules (manioc…)
Confère cours de Zootechnie Générale 2ème année pour plus de détails.

7.3- Modes d’affourragement


Le choix du mode d’affourragement dépend de nombreux critères : Protection de la santé
des animaux, adaptation de l’alimentation selon le stade de lactation, la race etc.

7.3.1- Le pâturage continu


Le pâturage continu consiste à faire pâturer les animaux sur une grande parcelle unique de
jour et de nuit, tout au long de la saison ou de l’année.

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Ce système convient aux races rustiques comme celles du milieu tropical. L’inconvénient
de ce système est qu’il favorise le surpâturage.

Figure 8: Bovins en paissance (Source : Conduite et alimentation des jeunes bovins laitiers,
Canada 1983)

7.3.2- Le pâturage en rotation ou tournant


Les animaux pâturent parcelle après parcelle, en rotation, si les parcelles sont protégées
par des clôtures vives ou artificielles.

Figure 9: Bovins en paissance sur pâturage délimité par des barbelés (Source : Conduite et
alimentation des jeunes bovins laitiers, Canada 1983)

7.3.3- Le pâturage raisonné


Pour le pâturage raisonné, la parcelle est cloisonnée avec un fil avant et un fil arrière, ce
qui permet d’affecter une surface connue aux animaux, avec une végétation à un âge
donné, tous les jours ou tous les deux jours.

7.3.4- Affouragement à l’auge


Les animaux sont en stabulation (dans des étables appropriées). Le fourrage est coupé et
apporté et l’auge. Ainsi, les pertes sont réduites.

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Figure 10: Bovins à l'affourragement à l'auge (Source, Zootechnie des régions chaudes : Les
systèmes d’élevage, CIRAD 1993)
Activité 7
Rechercher les avantages et les inconvénients pour chaque type d’affourragement.

7.4- Exemples de formulation


Exemple 1 : Complément de vache entretenue sur champ après récolte.
Un éleveur désire obtenir une production de 3kg de lait/j à 5% de MG avec une vache
zébu de 300kg entretenue sur parcelle de riz après récolte. L’animal consomme en
moyenne 4,5kgMS/j de paille de riz.
Il constate que cette ration de base ne couvre pas les besoins de l’animal. Disposant de
tourteaux d’arachide et de son de riz, il désire connaître la quantité de chaque
complément, il doit utiliser pour couvrir les besoins de la vache. Aider-le à trouver une
réponse à cette question.

Exemple 2 : Ration pour une vache en stabulation en élevage périurbain.


Soit une petite exploitation avec 2 ou 3 vaches métisses d’un poids vif 400kg maintenues
en stabulation libre. Le rationnement mis en place par les exploitants vise une production
de 10kg de lait à 4% par jour.
La ration de base fixée par les exploitants est composée de coques de graines de coton
(3,5kg) et de drêches de brasserie séchées (2,5kg). Une vache consomme 8 et 12kgMS.
Etablir une ration complémentaire à base de tourteau de coton et de mélasse.
Coques = 0,39 UF et 9g MAD/kg de MS et Mélasse = 1,04UF et 9gMAD/kg de MS.
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8- SANTE DU TROUPEAU
La vache laitière, comme nous l’avions dit, est fragile. Les maladies ont des conséquences
sur la lactation et aussi sur la fécondité. Les principales maladies de la vache sont :
 Maladies liées à la lactation : les mammites
 Maladies de l’appareil locomoteur : les boiteries
 Maladies infectieuses : la peste bovine ; la péripneumonie contagieuse bovine
(PPCB), la fièvre aphteuse, la cowdriose
 Maladies parasitaires : les Trypanosomoses
 Maladies de la reproduction : les métrites, la brucellose, infertilité.
Le tableau 4 suivant présente les principales maladies de la vache laitière en zone
tropicale.
Des mesures préventives comme la vaccination et les déparasitages (interne et externe)
doivent être systématiques.

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Maladies Causes Symptômes Traitements et prophylaxie


Les mammites Multiplication de germes due à -Mamelle gonflée et douloureuse -Pas de vaccins
une erreur dans la conduite - Lait modifié et inutilisable -Isoler les malades
-Baisse de la production du lait -Traitement rapide à l’aide d’antibiotiques
Les boiteries Complexe mais l’alimentation -Douleur au pied -Choisir animaux ayant bons aplombs
joue un grand rôle (moins de -Animal marche difficilement -Taille régulière des onglons
zinc) -Consommation moindre d’aliment
La peste bovine Virus -Manque d’appétit -Aucun traitement
-Fièvre, jetage, diarrhée, forte salivation -Vaccination
-Forte congestion des muqueuses
-Taux de mortalité élevé
-Lésions sur muqueuse buccale.
La PPCB Mycoplasme - -Difficultés respiratoires (Toux) -Antibiothérapie
-Chute de la production de lait -Vaccination
-Extension peu rapide dans le troupeau. -Quarantaine pour nouvelle acquisition
La fièvre Virus -Lésions buccales, mamelles et aux pieds Vaccination
aphteuse -Manque d’appétit
-Difficulté de locomotion
La cowdriose -Bactérie (rickettsie) -Fièvre souvent intense -Antibiothérapie précoce
-Races bovines locales souvent -Troubles respiratoires -Détiquage régulier par pulvérisation sur tout
très résistantes et races étrangères -Œdème pulmonaire le troupeau
très sensibles. -Troubles nerveux
Les -Mouche Tsé-tsé - Anémies - Lutter contre la mouche tsé-tsé et tiques
Trypanosomoses -Taurins (N’dama et Lagunaire) -Faiblesse générale - Trypanocides (Berenil, Trypamidium)
sont résistants. -Irrégularité du cycle sexuel, mortinatalité -Pulvérisation régulière ou bain détiqueur
-Avortements, baisse de libido
-Faible qualité du sperme chez le taureau
Les métrites Multiplication de germes -Ecoulement de la vulve -Instillation d’antibiotique ou de sulfamide
(bactéries) -Saillie difficile -Bonne hygiène d’élevage lors de mise bas
La brucellose -Zoonose -Avortements -Test de diagnostic
-Brucelles (bactéries) -Inflammation testiculaire (orchite) -Eliminer animaux atteints

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20

9- REPRODUCTION DE LA VACHE LAITIERE

9.1- Méthodes de reproduction


Elles sont deux : la saillie naturelle et l’insémination artificielle
 La saillie naturelle : utilisable en race pure ou avec des races fixées. Elle implique
l’introduction et le maintien de mâles dans le troupeau pendant un certain temps ou
toute l’année. Le sex-ratio optimal est de 1 mâle pour 30 à 35 vaches.
 L’insémination artificielle : elle est peu utilisée en Afrique sauf l’Afrique australe
et orientale. Elle permet une prévention sanitaire, des progrès génétiques, la
conservation des races, de l’économie pour le petit éleveur. Mais elle nécessite de
l’équipement et une bonne qualification du personnel.

9.2- Gestion de la reproduction


9.2.1- Gestion de la saillie et règles générales
La reproduction est une fonction fondamentale dans la vie de la vache laitière. Elle
conditionne la lactation et l’utilisation des potentiels de la vache. Il faut donc :
 Bien observer les manifestations du cycle.
 Effectuer une palpation transrectale, dès qu’apparaît un problème de fécondité.
 Appliquer les règles d’hygiène et de santé liées à la reproduction lors de la saillie
(laver la queue de la vache et sa vulve avant la saillie et respecter les règles d’usage
lors de l’insémination et du vêlage).
 Intervenir par des soins médicaux dès que la situation l’exige.
 Noter tous les évènements de la vie sexuelle de la vache et de la génisse, en tenant
à jour des fiches individuelles pour chaque animal et en comparant les informations
portées sur chaque fiche avec les normes.
Si les premières chaleurs apparaissant à 2 ou 3 ans pour la génisse, si elles tardent à venir,
il y a retard de puberté. Ce retard peut être dû à des carences alimentaires ou, au contraire
à une alimentation trop abondante. Il faut rationner la génisse ou faire un traitement
hormonal ou la reformer.
9.2.2- Gestion de la mise-bas
Trois à quatre jours avant la mise-bas, la vulve de la vache se congestionne et devient
violette. L’éleveur doit alors assister le veau et la mère.

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En cas de vêlage difficile, l’éleveur peut lubrifier le vagin avec de l’huile, afin de facilité
la sortie du veau.
Après le vêlage, il faut inspecter le vagin avec la main pour vérifier si la vache a ou non
été blessée. Normalement, la vache perd le placenta au maximum dans les 8H qui suivent
et perd des matières utérines dans les 48H au plus.
Lorsque le placenta n’est pas retiré dans les 12H, il s’agit de rétention placentaire. Il faut
alors procéder à son extraction et à la désinfection des cornes utérines. Cela permet de
réduire fortement le risque de métrite et donc de stérilité de la vache.
Normalement, quelques heures après la mise-bas, la vache produit son premier lait, le
colostrum, très riche en protéines et anticorps qui renforce les mécanismes de défense de
son petit.

9.2.3- Gestion de la lactation et de la traite


La lactation doit être chiffrée. L’éleveur devra évaluer la production de chaque vache et
noter les résultats sur la fiche individuelle.
La traite a pour but d’extraire le lait de la mamelle d’une femelle domestique afin
d’obtenir un lait d’excellente qualité, sans répercussion sur la santé animal. Dans bon
nombre d’exploitations africaines, la récolte du lait se fait de façon traditionnelle : la
vache, en liberté, est traite sur place en présence de son veau ;
En élevage intensif, la technique de traite et l’hygiène à tous les stades de la production de
lait doivent être constamment respectées et améliorées.
L’éleveur doit avoir accès à de l’eau propre en permanence et bénéficiant de sources
d’énergie.

9.2.4- Gestion de l’environnement


Pour une bonne lactation, la vache doit être dans un lieu calme et ne doit pas fournir
d’efforts inutiles ou à de longues marches. Des mangeoires suffisamment grandes doivent
donner un accès ouvert à la nourriture, ce qui limite les conflits de dominance entre
vaches.

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Figure 11: Les étapes de vie de la vache laitière (Source : Elevage de la vache laitière en zone
tropicale, CIRAD 1999)
10- GESTION-TECHNICO-ECONOMIQUE
10.1- Le suivi de l’élevage
Le suivi d’une exploitation d’élevage de vache laitière passe par l’examen d’indicateurs
techniques qui correspondent aux valeurs des paramètres qui caractérisent le troupeau
dans les domaines de la production laitière, de la reproduction, de l’alimentation, de l’état
sanitaire, de la composition et de l’évolution du troupeau.

10.1.1- Indications de composition de troupeau


Les principaux indicateurs sont :
 Nombre de vaches présentes pendant l’exercice, regroupant les vaches en
production et les vaches taries. Il sert de référence à tous les calculs de ratio.
 Age des génisses au premier vêlage.
 Pourcentage de primipares, génisses ou vaches ayant vêlé dans l’exercice : ce
taux traduit l’intensité de renouvellement du troupeau dans l’exercice. On l’appelle
taux de renouvellement.
 Rang moyen de lactation : nombre de lactations déjà effectuées par une vache en
incluant la lactation en cours. Le rang moyen se calcule en divisant la somme des
rangs des vaches par le nombre de vaches. Ce paramètre renseigne sur l’"âge
moyen" du troupeau laitier.
 Nombre moyen de lactations avant la réforme : informe sur la longévité des
vaches laitières.

10.1.2- Indicateurs de la reproduction

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Les principaux indicateurs de la reproduction ou de la fertilité sont : âge à la première


saillie fécondante ou âge au premier vêlage ; intervalle de vêlage à vêlage ; taux de
fertilité, de fécondité, d’avortement ; intervalle du vêlage à la conception etc.

10.1.3- Indicateurs de la production laitière


Ils font le point pour l’ensemble du cheptel. Ce sont :
 Répartition des vêlages dans l’année par rapport à la saison humide.
 Production moyenne du troupeau au premier mois de lactation. C’est la valeur
moyenne de la production de toutes les vaches à 30 jours de lactation.
 Durée de tarissement et durée de la lactation.
 Production moyenne par vache au cours de l’exercice étudié.
 Production moyenne de l’ensemble du troupeau laitier.
Il existe d’autres indicateurs sur l’état corporel (poids moyen des veaux à la naissance…),
sur l’alimentation …
La figure 7 présente les paramètres de reproduction en milieu traditionnel pour la vache
laitière.

Figure 12: Paramètres de reproduction de la vache laitière en milieu tropical (Source :


Elevage de la vache laitière en zone tropicale, CIRAD 1999)

10.2- Fiche de recueil des données

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Bon nombre des indicateurs techniques peuvent être enregistrés sur des fiches
individuelles établies pour chaque animal comme le montre le tableau 5.
Tableau 5 : Fiche individuelle de suivi de la vache laitière

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MONOGRAPHIE 4 :
GESTION TECHNIQUE D’UNE FERME DE
PRODUCTION DES BOVINS DE
BOUCHERIE

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Monographie 4 : Gestion technique d’une ferme de production


des bovins de boucherie
1- INTRODUCTION
En zone tropicale, l’élevage bovin extensif vise plusieurs fonctions, mais la production
de viande est, le plus souvent, la plus importante.
La viande est la partie consommable de la carcasse, qui comprend en proportions
variables : le tissu musculaire, le tissu conjonctif et le tissu adipeux. La viande
provenant des animaux domestiques est appelée viande de boucherie.

Objectifs pédagogiques
Après avoir développé :
 les races bovines à viande élevées au Bénin ;
 les appréciations de leurs qualités ;
 la détermination de leurs poids ;
 nous étudierons l’embouche bovine à travers,
 l’exemple d’une méthode largement répandue de production de viande bovine
dans ses différentes composantes : le ranching.

2- PRINCIPALES RACES BOVINES A VIANDE BENINOISES


Les principales races bovines à viande élevées au Bénin sont :
 le zébu Peulh ;
 les taurins : Somba, Lagunaire, N’Dama ;
 les croisements : Borgou
Les caractéristiques et les aptitudes de production de ces différentes races bovines sont
présentées dans le tableau 6.

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Tableau 6 : Caractéristiques et aptitudes de production des principales races


bovines à viande élevées au Bénin.
Races bovines Caractéristiques Aptitudes de production
Zébu Peulh -Grand format, à bosse, fanon -Bon pour la boucherie et la
développé… traction animale
-Supporte bien la sécheresse et les -Rendement à l’abattage : 47 à
températures élevées. 50%
-Tolère mal l’humidité -Poids adulte mâle : 300 à 350kg
-Sensibles à la peste bovine et à la -Poids adulte femelle : 250 à
péripneumonie. 300kg
-Très sensibles aux trypanosomoses
-Peu sensibles aux piroplasmoses
Taurin N’Dama -Trypanotolérant -Bon pour la boucherie et la
-Supporte bien l’humidité et la traction animale
sécheresse -Viande avec peu de graisse
-Tolère les fortes températures -Excellente qualité de cuir.
-Très sensible à la peste bovine, la -Rendement à l’abattage : 45 à
péripneumonie, les piroplasmes et aux 55%
rikettsioses -Poids adulte mâle : 300kg
-Format plus réduit que le zébu -Poids adulte femelle : 230kg
Taurin Lagunaire -Trypanotolérant -Essentiellement pour la
-Petit format (taille au garrot 1m) boucherie
-Vit surtout dans les zones côtières des -Viande de bonne qualité
pays du Golfe de Guinée. -Généralement abattu à 4-9 ans à
-Supporte bien l’humidité et la un poids d’environ 205kg.
sécheresse -GMQ ferme de Samiondji au
-Tolère les fortes températures Bénin : 100 à 220g/j (veaux et
-Très sensible à la peste bovine, la velles) et 150 à 200 (taurillons,
péripneumonie, les piroplasmes et aux génisses)
rikettsioses -Poids adulte mâle : 210kg
-Poids adulte femelle : 150kg
-Rendement à l’abattage : 47 à
54%
Taurin Somba -Mêmes caractéristiques que le -Essentiellement pour la
Lagunaire boucherie
-Vit surtout au Nord-ouest du Bénin -Viande de bonne qualité
-Généralement abattu à 3-5 ans à
un poids d’environ 150kg.
-Poids adulte mâle : 200 à 210kg
-Poids adulte femelle : 145 à
175kg
-Rendement à l’abattage : 48 à
52%
Métis Borgou -Croisement stabilisé Somba x Zébu -Bon pour la boucherie et la
Peulh (White Fulani) traction animale
-Mêmes caractéristiques que les autres -GMG de 0 à 8 mois : 250g/j
taurins. -Poids adulte mâle : 325kg
-Présente beaucoup de variations sur -Poids adulte femelle : 250kg
leur taille et leur conformation. -Rendement à l’abattage : 45 à
52%

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I : Taureau N’Dama II : Troupeau de Lagunaire

III : Taureau zébu Peulh (White Fulani) IV : Troupeau de Borgou


Figure 13 : Photos de quelques races bovines africaines (Source, Zootechnie des régions
chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)
3- APPRECIATION DES QUALITES D’UN BOVIN A VIANDE

3.1- Sur l’animal vivant


C’est la conformation qui est l’élément dominant d’appréciation de la valeur d’un
animal de boucherie.
Un bovin vivant est un bon animal de boucherie s’il présente les caractères suivants :
 être long avec une ligne du dessus droite ;
 un train postérieur développé et des cuisses rebondies ;
 une poitrine descendue ;*
 une musculature de l’épaule bien développée ;
 l’encolure plus ou moins courte et large ;
 une ossature fine (os, cornes et sabots minces)
Un bon bovin à viande doit être précoce, c’est-à-dire avoir une grande vitesse de
croissance et d’engraissement et devenir rapidement un bon animal de boucherie.

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29

A la naissance, il doit avoir un bon poids et avec l’âge démontrer une transformation
alimentaire efficace, donc un indice de consommation bas.

3.2- Sur l’animal abattu


3.2.1- Terminologies d’appréciation d’un bovin après abattage
 Poids vif PV : poids de l’animal théoriquement à jeun depuis 24H. Le poids se
mesure à la bascule et par barymétrie.
 Poids vif vide : poids vif ci-dessus défini, diminué du poids du contenu du tube
digestif et de la vessie au moment de l’éviscération.
 Carcasse : c’est ce qui reste de l’animal après abattage, saignée, dépouillement,
éviscération et enlèvement de certaines parties : tête, pattes, mamelles et organes
génitaux.
 Poids de la carcasse : La carcasse est le plus souvent pesée chaude
immédiatement après abattage. Le poids froid est déduit de la pesée chaude par
réfraction chaude théorique de 2% pour les bovins, ovins et caprins et 2,5% pour
les porcins. Les pertes de poids varient de 1,5 à 4%.
 Découpe de la carcasse : la carcasse donne deux demi-carcasses, la colonne
vertébrale et le sternum étant fendus dans leur longueur.
o chaque demi-carcasse est séparée en deux quartiers : devant et derrière
entre la 10ème et la 11ème côte.
o chaque carcasse donne quatre quartiers (2 avants et 2 arrières).

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Figure 14: Carcasse découpée en deux demies-carcasses d'un bouvillon (Source :


production de bovins de boucherie à partir du cheptel laitier, Canada 1986)
 Cinquième quartier : ce sont tous les produits d’abattage autres que les 4
quartiers. Il représente 25% de la carcasse chez le bovin, 15% chez les petits
ruminants et 10% chez les porcins. Il comprend :
o les abats destinés à la consommation humaine : foie, cœur, poumons, tare,
viscères digestifs…, très appréciés des populations africaines.
o les issues non destinés à la consommation humaine : poils, cuir, cornes,
onglons etc.

3.2.2- Rendement à l’abattage ou rendement boucher


Après abattage, on juge la valeur du bovin de boucherie sur la carcasse. Le rendement à
l’abattage est avec le poids vif le principal indicateur de la production de la viande.
Poids de la carcasse
Rendement à l’abattage = x 100
Poids vif
Il varie selon les espèces ou les races, mais surtout selon l’état des animaux. En Afrique
il varie de 45% (bétail d’élevage traditionnel en mauvais état d’entretien ou pour une
vache en fin de reforme) à 55% (bétail d’embouche intensive).

3.2.3- Rendement au désossage


Il exprime la production de viande réelle comestible. On tire de la carcasse, lors du
désossage :
 de la viande, qui peut être plus ou moins grasse (persiflée) ;
 des déchets : os, graisse, rognons, tendons.
Poids de la viande
Rendement au désossage = Poids de la carcasse x 100

Il varie de 65 à 70% pour les zébus sahéliens.

3.2.4- Qualité de la viande


Elle varie beaucoup selon le sexe. Les jeunes animaux, les bouvillons et les bœufs
donnent généralement une viande excellente.

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4- DETERMINATION DU POIDS DES ANIMAUX


Le contrôle des performances pondérales s’effectue grâce à la détermination du poids
des bovins.
4.1- Le gain moyen quotidien (GMQ)
Il indique la vitesse de croissance de l’animal sur une période déterminée. C’est un
indicateur pertinent chez les jeunes en croissance.
Le GMQ d’un animal rapporté à 100kg de poids vif (PV) permet de comparer les
performances des races, voire les espèces entre elles.
Exemple : Un taurillon N’Dama pesant 200kg gagne en 30 jours, 3kg et un bélier
Djallonké pesant 25kg gagne pendant la même période 750g.
3
Le GMQ du taurillon = 30 x 100=¿100g/jour

0 ,75
Le GMQ du bélier = 30 x 100=¿25g/jour

Ces GMQ rapportés à 100kg de PV donnent pour chaque animal :


100
Le taurillon = 200 x 100 =50g/j/100kg de PV

25
Le bélier = 25 x 100 =100g/j/100kg de PV

On constate que le bélier a une intensité de production beaucoup plus forte que le
taurillon.

4.2- Les poids à âges types (PAT)


Ce sont les poids des animaux déterminés à des périodes bien déterminées : 3 mois, 6
mois, 1 an. Pour déterminer ces PAT, il suffit de faire des pesées à des intervalles
réguliers. On obtient la valeur estimée du PAT par extrapolation à partir des pesées
aux dates les plus proches.
Exemple : Si le poids d’un veau zébu peulh est de 130kg à 11 mois et de 145kg à 12
mois et demie, le PAT à 12 mois est :
[ ( 145−130 ) x ( 12−11) ]
PAT =130 + =140kg
(12 ,5−11)

4.3- Connaissance du poids des bovins

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La détermination du poids des bovins se fait à partir de :


 pesées à l’aide de pesons (pour les ovins, caprins, porcins et jeunes bovins) ou de
bascule (pour les gros bovins) ;
 la barymétrie : c’est une méthode d’estimation du PV à partir des mensurations
prises sur l’animal vivant, comme le montre la figure suivante

Figure 15: Mesures barymétriques chez le bovin (Source, Zootechnie des régions chaudes :
Les systèmes d’élevage, 1993)
A partir de ces mesures, on estime le poids des bovins à partir de certaines formules.
Ainsi, Planchenault a établi en fonction du périmètre thoracique (PT), pour la race
N’Dama, des formules linéaires d’estimation du poids. Ce sont :
o Bovins de lait : Mâle = 2,65PT – 196,22 et Femelle =2,21PT – 141,64.
o Bovins adultes : Mâle = 4,23PT – 141,64 et Femelle =2,62PT – 159,5
Exemple : Un technicien d’élevage mesure sur taureau Somba un périmètre thoracique
de 66cm. Le poids de ce taureau est d’environ =4,23x66 – 141,64 =137,5kg de PV.

5- CONDUITE DE LA PRODUCTION DE VIANDE BOVINE :


L’EMBOUCHE
5.1- Définition
Par embouche, on entend l’engraissement et la mise en condition de certains types de
bétail pour la boucherie. Sa rentabilité dépend surtout de :
 l’efficacité de l’atelier d’embouche : indices de consommation faibles, GMQ
élevés etc.
 l’écart entre le prix de vente de l’animal engraissé et le prix d’achat de l’animal
maigre. Cet écart doit le plus élevé possible.

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5.2- Objectifs
Les objectifs visés par les éleveurs sont doubles :
 améliorer le rendement des carcasses et de la qualité de la viande ;
 valoriser des produits et sous-agricoles et des sous-produits agro-industriels.

5.3- Principales techniques d’embouche


Elles permettent toutes de mettre plus ou moins rapidement une certaine quantité
appréciable de viande sur des carcasses maigres et d’améliorer sensiblement la qualité
de cette viande.
On distingue quatre (4) grands types d’embouche :
 l’embouche extensive ou herbagère ou le ranching,
 l’embouche semi-intensive,
 l’embouche intensive ou feed-lot, et
 l’embouche paysanne.

5.3.1- L’embouche extensive ou herbagère ou ranching


Elle consiste à entretenir les animaux sur des pâturages qui peuvent être naturels et,
dans ce cas, généralement de valeur assez faible (Ex : le ranching) ou amélioré. Les
animaux ne reçoivent qu’une complémentation minérale.
Elle concerne surtout des animaux jeunes (2 ans à 5 ans et fournit des carcasses bien
pourvues en viande, mais avec peu de graisse).
Les GMQ sont faibles et très variables (200 à 500g/j).
Cette méthode de production de viande bovine sera développée dans le point 6 de la
présente monographie.

5.3.2- La durée de semi intensive


De durée généralement plus courte que la précédente (6 mois à 1 an), cette technique
utilise également le pâturage naturel ou amélioré, mais les animaux reçoivent en outre
un complément alimentaire plus ou moins important.

5.3.3- L’embouche intensive ou feed-lot

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Elle permet d’obtenir des GMQ plus rapides et des animaux généralement mieux finis
et plus gras. La durée est beaucoup plus courte (moins de 6 mois).
Plusieurs modalités sont possibles :
 Embouche sur pâturage intensif (cultures fourragères irriguées) avec ou sans
complémentation.
 Embouche en stabulation : c’est une technique ou toute l’alimentation est
fournie à l’auge. l’herbe est substituée partiellement ou en totalité par des
aliments plus concentrés, donc plus riches en éléments nutritifs, tels que les
céréales, racines et tubercules, les sous-produits. Confère figure suivante.
 La durée de cette embouche est courte et en général n’excède pas 6 mois.
 Lorsque l’embouche intensive est pratiquée sur des effectifs importants dans
des installations spécialisées, en faisant appel à une alimentation standardisée
très riche, on parle alors d’embouche industrielle.

Figure 16: Affourragement à l’auge des bovins (Source, Zootechnie des régions chaudes :
Les systèmes d’élevage, 1993)

5.3.4- L’embouche paysanne


Lorsque le paysan engraisse quelques têtes pour les préparer à la boucherie, au moyen
des sous-produits de son exploitation et de quelques aliments achetés, on parle alors
d’embouche paysanne.

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6- EXEMPLE DE CONDUITE DE PRODUCTION DE VIANDE


BOVINE : LE RANCHING
6.1- Généralités
Le ranching est une méthode d’exploitation du pâturage naturel amélioré ou non, par un
élevage de masse (plusieurs milliers de têtes) en plein air, rationnalisé.
Dans ce mode d’élevage, on tente d’appliquer les techniques d’amélioration des
conditions d’entretien des animaux. Les animaux sont entretenus sur le mode extensif
avec un minimum de gardiennage, en utilisant de façon rationnelle la végétation
naturelle.
On y met, à disposition des animaux, de l’eau d’abreuvement et éventuellement des
compléments minéraux et des suppléments alimentaires en cas de nécessité. La
charge du pâturage est en permanence contrôlée.

6.2- Types de ranching


On distingue trois (3) types de ranching :
 le ranching d’élevage ou ranchs naisseurs ou ranchs spécialisés dans la
production de jeunes animaux : elle nécessite l’entretien d’un troupeau de
reproducteurs (taureaux, vaches et leurs produits). Il a pour objectif de faire
naître et d’élever les jeunes animaux, qui sont par la suite soit vendus ou
engraissés sur place.
Exemples : les ranchs de M’Bétécoucou (20.000ha exploitables dont 7.500ha
exploités), Samiondji (15.000ha exploitables) et d’Okpara (33.000ha exploitables) il y
a quelques années.
 Le ranching d’embouche : permet de faire gagner rapidement du poids à des
animaux achetés hors du ranch sur des parcours de qualité suffisante. Elle
consiste à acheter des animaux ayant ou non achevés leur croissance et qui sont
élevés le temps nécessaire pour les engraisser suffisamment avant de les livrer à
la boucherie. Elle s’accompagne d’une complémentation alimentaire et minérale
Exemple : Le ranch de Kpinnou (16.000ha exploitables), il y a quelques années qui
reçoit du ranch de M’Bétécoucou des tourillons de 100kg et plus, de vaches de reforme
et des taureaux, élevés pendant 3 à 6 mois et vendus.
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 Le ranching mixte qui associe les deux (2) types précédents : élevage et
embouche.

6.3- Organisation des élevages en ranching


L’organisation des ranching repose sur les composantes suivantes : le personnel, les
infrastructures et matériel approprié et la gestion des pâturages et de la santé

6.3.1- Le personnel
L’éleveur remplit lui-même dans la plus part des cas les principales fonctions,
notamment la gestion de l’exploitation.
La main d’œuvre dans un ranch se résume à :
 la surveillance des animaux ;
 la surveillance des déplacements des animaux pour assurer une exploitation
rationnelle des pâturages ;
 la réalisation des opérations de prophylaxie (vaccinations, déparasitages…)
 la réalisation des opérations zootechniques (tris, sevrages, marquages,
castrations…)
L’éleveur faire appel à un strict minimum de main d’œuvre.

6.3.2- Les infrastructures et matériel

La main d’œuvre étant réduite au minimum, des infrastructures indispensables sont


installées pour faciliter le travail du personnel et accroître son rendement. Les
infrastructures courantes sont : le parc de triage, le bain détiqueur, le travail, la bascule
pèse-bétail, les clôtures, les abreuvoirs et accessoirement les mangeoires.

 Le parc de triage ou enclos de triage ou corral


C’est la plus importante infrastructure. Il s’agit d’un enclos de superficie variable,
souvent subdivisé en enclos plus petits communiquant par des couloirs ou des portes, et
délimités par des palissades construites en matériaux durables (fer, bois ou perches).
Sa conception est délicate et doit tenir compte :
o des effectifs et du tempérament des animaux
o de l’accessibilité du parc, facile pour les animaux

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o des opérations nécessaires à effectuer : les animaux rassemblés doivent


être vaccinés, vermifugés, baignés, castrés, écornés, pesés ou marqués.
o du site : terrain bien drainé, zone aérée si possible ombragé.
o abreuvement des animaux : installation d’abreuvoirs fixes ou mobiles ;
o dimensions des portes et couloirs adaptées au format du cheptel.
 Le bain détiqueur
Il est nécessaire de baigner les animaux pour les débarrasser de leurs parasites externes
qui le plus souvent des tiques. La plus ancienne méthode est l’immersion totale dans
une solution insecticide à l’aide d’une installation appelée bain détiqueur. Son volume
varie de 15 à 25m3, et finit par un parc d’égouttage.
Pour faciliter l’entretien des infrastructures et pour rationnaliser l’emploi des parcs et
couloirs, l’installation de détiquage est souvent incluse dans le parc de triage.

Figure 17: Schéma d’un bain détiqueur-type pour bovin (Source, Zootechnie des régions
chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)

Figure 18: Photo d'un bain détiqueur et traitement déparasiteur par pulvérisation (Source,
Zootechnie des régions chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)

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I II III
I : Introduction du bétail dans le goulet de forçage
II : Le couloir d’arrivée où sont poussés les bovins
III : L’animal franchit le bassin complètement immergé, sauf la tête
Figure 19: Etapes d'un bain détiqueur (Source, Zootechnie des régions chaudes : Les
systèmes d’élevage, 1993)

 Le travail
Encore parc de contention, il est nécessaire pour effectuer les opérations zootechniques
et vétérinaires. Le modèle le plus fréquent est constitué d’une portion de couloir pourvu
d’un "cornadis" (Head bail) permettant d’immobiliser la tête de l’animal et de limiter
ses mouvements longitudinaux. Comme le montre la photo II de la figure 5.

 La bascule pèse-bétail
Elle est indispensable pour les pesées des gros bovins. Car seule la pesée permet
d’apprécier objectivement les gains de poids, les poids à l’achat et à la vente etc.
Pour la pesée des veaux et des jeunes bovins un pèse personne peut suffire.

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Figure 20: Photo de bascule pèse-bétail pour la pesée des gros animaux (Source,
Zootechnie des régions chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)

 Les clôtures
Les bovins sont des animaux puissants et parfois agressifs. Les clôtures doivent être
solides. Il faut utiliser si possible les matériaux locaux, mais leur durée de vie est faible.
En zone tropicale, le bois doit être traité pour lutter contre les termites.
Dans les fermes d’Etat du Bénin, les clôtures sont en barbelé. Leur installation
demande beaucoup de moyen et de travail. Confère schémas suivants.

Figure 21: Installations des clôtures avec du fil de fer barbelé (Source, Zootechnie des
régions chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)
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 Les abreuvoirs
Installer de façon économique, il faut utiliser les points d’eau permanents, et faciliter
leur accès par l’aménagement des pâturages aux alentours et des routes.

Figure 22: Troupeau N'Dama rassemblé à un point d'eau et à l’abreuvoir (Source,


Zootechnie des régions chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)
 Les mangeoires ou auges
Elles sont parfois nécessaires pour la complémentation, ou lorsque les animaux sont
affourragés à l’auge.

Figure 23: Complémentation de bovins avec du tourteau de coton dans des auges

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Figure 24: Distributeurs cylindriques ou sphériques de compléments liquides à base de


mélasse (Source, Zootechnie des régions chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993)

6.3.3- La gestion de la reproduction


 La saillie : elle peut se produire toute l’année. Il existe plusieurs techniques de
lutte : la lutte libre, organisée ou contrôlée et l’insémination artificielle.
o La lutte libre : c’est la méthode traditionnelle où les taureaux sont laissés
en permanence dans le troupeau. Elle est simple, la fertilité est élevée et
un taureau saillit un grand nombre de vache Par contre, des avortements
sont élevés et on a une consanguinité étroite.
o La lutte organisée ou contrôlée : les vaches sont mises en lutte
périodiquement. Elle présente une amélioration du niveau génétique, un
intervalle correcte entre mise-bas, groupage des naissances…). Mais on
reproche à cette forme de lutte son taux de fertilité plus faible.
o L’insémination artificielle : c’est une opération par laquelle le sperme
d’un taureau est recueilli et après dilution et parfois congélation est
déposé dans le vagin de la vache. Il présente l’avantage d’utiliser le
sperme d’un animal sélectionné sur un grand nombre de femelles. Elle
exige du personnel qualifié, un équipement conséquent et une excellente
organisation, ce qui n’est pas le cas au Bénin.

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Figure 25: Technique d'insémination artificielle: mise en place du sperme sur vaches ou
génisses (Source, Zootechnie des régions chaudes : Les systèmes d’élevage, 1993,
 L’âge de mise à la reproduction
o Pour la génisse : 2 ans et demi à 3 ans
o Pour le tourillon : 3 ans au moins.
 La palpation : elle peut être effectuée 60 jours (2 mois) après la sortie du
taureau, au moment du sevrage pour une bonne gestion du travail.
 Le sevrage : il peut intervenir à 6 mois d’âge pour le veau ou la vêle. On peut à
ce moment pour le veau : peser, l’écorner, le marquer ou le castrer.

Figure 26: Ecornage électrique d'un veau (Source : Conduite et alimentation des
jeunes bovins laitiers, Canada 1983)
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 La castration : elle permet la docilité de l’animal (pour la traction animale) et


une bonne croissance. Elle se réalise facilement après désinfection de la bourse à
l’aide de la pince grande de BURDIZZO.

Figure 27: Technique de castration avec la pince de Burdizzo (Source: Zootechnie des
régions chaudes: Les systèmes d'élevage, 1993)

6.3.4- La gestion des pâturages

Le recours exclusif au pâturage est la caractéristique principale du ranching. Il faut


donc aménager les pâturages par :

 la rotation des pâturages : elle consiste à limiter le temps de séjour des


troupeaux sur une parcelle donnée, exploitée à nouveau après un temps de repos
pendant lequel d’autres parcelles ont été tour à tour exploités.
 l’entretien des pâturages : par les feux précoces pour éliminer les refus et le
gyrobroyage.
 l’amélioration des pâturages : par le développement de la culture de
légumineuses installées sur les parcours.
 la fertilisation des pâturages : par l’épandage d’engrais phosphorés

6.3.5- Principaux risques sanitaires

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Tous les types de pathologie peuvent affecter la croissance et la production de viande.


Toutefois, les animaux à l’engrais sont le plus spécialement atteints par des maladies
nutritionnelles.
 Les troubles de la croissance : ce sont le rachitisme, la mauvaise croissance des
jeunes, l’anémie, l’entérotoxémie et le météorisme ou tympanisme.
o Le rachitisme : est dû à un manque de calcium, de phosphore ou de
vitamine D. Il se manifeste par une mauvaise croissance des os
(déformation et arrêt de la croissance).
o La mauvaise croissance des jeunes : est souvent due à une carence en
vitamine A dans le lait maternel. Elle peut être due à un manque
d’absorption de colostrum par le veau.
o L’anémie : affaiblit l’organisme par la réduction du nombre de globules
rouges dans le sang. Elle est d’origine variée.
o L’entérotoxémie : est une toxi-infection due à des bactéries anaérobies
liées au sol. L’apparition est brutale et l’évolution rapide ; elle débouche
sur la mort. Les jeunes en sont surtout atteints. Il faut contre cette maladie
effectuer une vaccination et des déparasitages.
o Le météorisme ou tympanisme : se produit à la suite d’une alimentation
trop riche en protéines. Le flanc gauche gonfle rapidement, ce qui
entraîner la mort du sujet. Le traitement est chirurgical, par ponction de la
panse au trocart.
 L’hygiène de l’élevage et des produits animaux
o Etablir et respecter un programme de prophylaxie intégrant vaccination
(annuelle), déparasitage (détiquage externe tous les 3 mois et au début de
chaque saison pluvieuse), écornages, castration…
o Nettoyage et désinfection du matériel après chaque utilisation.
o Commercialiser assez rapidement la viande

7- QUELQUES RESULTATS D’EMBOUCHE BOVINE EN AFRIQUE

 Zébus de 3 à 5 ans, mâles castrés d’un poids moyen de 23kg.

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 Ration : Panicum maximum vert+ Farine base de riz.


 La consommation moyenne : 18kg de Panicum + 3,8kg de Farine
 Valeur nutritive : 6,5kg MS/j ; 4,65 UF/j, et 620g MAD/j
 Performance QMQ = 426g/j (en 104 jours).
 Bœufs demi-sang Jersiais-Ndama de 3 ans, pesant 320kg
 Consommation moyenne : Panicum : 15,5 Kg + manioc frais 7,4 Kg + graines
de coton 0,8 Kg + Farine basse de riz = 2,1 Kg.
 Valeur nutritive : 8kg MS/j ; 6,3 UF et 418g MAD/j
 Performance : 750g en 55 jours ; 593g en 82 jours
 Bœufs zébus de 3-4 ans et pesant en moyenne 345 Kg.
 Ration : Ensilage de graminées + foin de Stylosanthes guianessis + concentré
composé de céréales (maïs et sorgho) + urée (1%) + sels minéraux.
 Consommation moyenne : Ensilage (18kg) + foin (2,6kg)+ concentré (5kg)
 Valeur nutritive : 7,8 UF/j et 720g MAD /j
 Performance : GMQ = 730g/j en 88j
 Zébus Goudali au Cameroun
 Ration : Base : coques d’arachide ; complément : Farine + son + graines de coton
 Durée d’embouche : 84 jours
 Performance : GMQ = 948g/j et IC = 6,84
 Zébus Goudali au Cameroun
 Ration : Base : coques d’arachide ; complément : Farine + son + tourteau de
coton
 Durée d’embouche : 84 jours
 Performance : GMQ = 1.054g/j et IC = 6,67

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