Vous êtes sur la page 1sur 34

1

Cours : Elevage des ovins


1- INTRODUCTION
Longtemps négligé au profit de l’élevage bovin en Afrique au sud du Sahara,
l’élevage des petits ruminants connaît depuis quelques décennies, une attention
nouvelle. Les ovins (vulgairement appelés moutons) sont des petits ruminants au
même titre que les caprins.
Tout comme les autres espèces d’élevage, la conduite d’un élevage d’ovins repose sur
six (6) grandes composantes que sont : les différentes races ovines élevées, le
logement, l’alimentation, la reproduction, la santé, la conduite et la gestion technico-
économique.
Objectifs pédagogiques
A la fin de la présente leçon, chaque apprenant doit savoir :
 décrire les différentes races ovines béninoises ;
 comment loger les ovins ?
 comment nourrir les ovins ?
 Comment éviter les maladies dans un troupeau d’ovins et les soigner si
possible ?
 Comment faire reproduire les ovins ?
 assurer une bonne conduite et une gestion technico-économique correcte d’un
élevage ovin.

2- NOTIONS PRELIMINAIRES

2.1- Intérêts liés à l’élevage des petits ruminants


A l’opposé de l’élevage des gros ruminants, l’élevage des petits ruminants en
l’occurrence celui des ovins, présente plusieurs avantages :
 Le coût réduit des investissements à consentir, tant pour la constitution du
cheptel que pour les installations et le matériel d’élevage (CHARRAY, 1989).
 L’abattage d’un ovin ou d’une chèvre est plus apte à couvrir les besoins
alimentaires d’une unité familiale que celui d’un bovin.
 Les manipulations et les différentes interventions sont facilitées, au point de
pouvoir être effectuées par les femmes ou les enfants qui constituent

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
2
généralement une partie importante de la main d’œuvre des petites
exploitations familiales.
 Le peu de perte totale : prenons l’exemple d’un fermier ayant 10 moutons et
d’un autre ayant une vache. Supposons qu’une épidémie frappe la région et tue
60% des animaux. Le premier éleveur perd donc 6 moutons et en garde 4 ;
mais en revanche, il est très probable que la vache du second fermier meurt et
que ce dernier perde tout.
 Le taux de productivité est élevé : dans les conditions favorables, une brebis
peut mettre bas tous le neuf (9) mois et l’écart de génération est inférieur à 2
ans, ce qui permet une reconstitution rapide du cheptel décimé en cas de
catastrophes naturelles (RUTH, 1993).
 Un rôle social important : notamment religieux (la tabaski, les sacrifices et
festivités animistes, la dot, les dons, les mariages…).
 La chair des petits ruminants est très appréciée par les populations africaines
et leur commercialisation est facile, ce qui permet à l’éleveur de faire
rapidement face à des dépenses imprévues.

2.2- Systèmes d’élevage des ovins en Afrique subsaharienne


Les études menées par CHARRAY et HUBERT en 1989 sur les ovins Djallonké au
Cameroun, au Togo et en Côte d’Ivoire permettent de distinguer quatre (4) modes
d’élevage des ovins en Afrique subsaharienne :
 L’élevage villageois traditionnel ;
 L’élevage urbain ;
 L’élevage amélioré ; et
 L’élevage moderne.

2.2.1- L’élevage villageois traditionnel


C’est un système d’élevage caractérisé par :
 la divagation des animaux dans le village. Dans la plus part des cas, les
animaux ne disposent donc pas de logement particulier. Ils passent la nuit
dehors sous les auvents de leur propriétaire.
 L’effectif des animaux varie entre 1 et 15. Ce sont des animaux de races
locales (Djallonké et sahélienne), rustiques (bien adaptées aux milieux
d’élevage).

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
3
 La complémentation alimentaire est rare. Elle est composée de déchets de
cuisine et de sous produits (son de maïs, de riz, épluchures de manioc…)
 Aucun soin n’est donné aux animaux, donc pas de vaccination ni déparasitage.
 La reproduction n’est pas contrôlée
 La croissance des animaux est faible (GMQ moins de 90g/j).
 La mortalité est élevée chez les jeunes de 0 à 1 an (jusqu’à 50% de l’effectif
des jeunes).

Figure 1: Elevage traditionnel (villageois) des petits ruminants (Source, La conduite de


l’élevage de petits ruminants, INRAB 2005)

2.2.2- L’élevage urbain


On peut retenir comme caractéristiques pour ce système :
 L’effectif des animaux est réduit.
 On y rencontre des animaux de races locales et des métisses.
 Les animaux sont également livrés à eux-mêmes en divagation. Mais le soir,
ils reviennent à la maison où ils sont enfermés la nuit dans la cour de leur
propriétaire, ou parfois dans une case (bergerie) souvent rudimentaire où les
conditions hygiéniques ne sont pas toujours respectées (animaux entassés, case
mal aérée et peu entretenue…).
 L’éleveur distribue régulièrement le soir de complément alimentaire (son de
maïs, de riz ou blé, des graines de coton, du sel…).
 Aucune prophylaxie médicale n’est pratiquée. Seule, les soins traditionnels
(traitement des plaies, taille des onglons) sont parfois pratiqués.
 La croissance des animaux est également faible (GMQ moins de 100g/j).
 La mortalité des jeunes est plus faible que dans le système précédent (26%).

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
4
2.2.3- L’élevage amélioré 
Dans ce système les conditions d’élevage sont meilleures que dans les deux systèmes
précédents.
 La taille du troupeau est plus élevée (10 à 25).
 On y rencontre aussi des animaux de races locales et des métisses.
 Les animaux sont conduits au pâturage souvent par les enfants de la famille
et quelques fois par des salariés.
 Les animaux à leur retour du pâturage sont enfermés dans un parc de nuit
muni d’un abri nettoyé régulièrement.
 La complémentation alimentaire se fait avec des déchets de cuisine et de
sous produits agroalimentaires (sons, épluchures, tourteaux, drèches de
brasserie, sel).
 Des soins courants sont effectués suivant un calendrier prophylactique
(vaccination contre la peste des petits ruminants, le déparasitage externe et
interne).
 La reproduction est assurée par des béliers sélectionnés pour une période de 1
à 2 ans dans une lutte libre.
 La croissance élevée, dépasse parfois 110 à 115g/j chez le mâle de 0 à 4 mois.
 Le troupeau constitue une source supplémentaire de revenu et son
exploitation est rationnelle.
 La mortalité des jeunes est très réduite.

2.2.4- L’élevage moderne


Dans ce système, toutes les règles modernes de gestion d’un élevage sont utilisées.
 La taille des troupeaux est plus importante. Elle varie de 50 à plusieurs
centaines de brebis-mères.
 Les troupeaux sont conduits par des bergers salariés qualifiés. Un berger
qualifié et deux aides sont responsables, en principe suivent 350 brebis-mères.
 L’alimentation est rationnelle et équilibrée composée de fourrage (pâturage,
soins ou ensilages) et de compléments (distribués aux différentes catégories
animales suivant leur état physiologique).
 La reproduction est contrôlée, les béliers sont sélectionnés sur leurs
performances pondérales.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
5
 Les animaux disposent d’une bergerie moderne classique (parc de nuit avec
abris, parc de triage, un pédiluve, des abreuvoirs, des mangeoires, des bacs à
sel…).
 La mortalité des jeunes est faible.
 Le GMQ est amélioré de 50% par rapport au système traditionnel, soit 150 à
200g/j.

Figure 2: Elevage moderne d'ovins dans une bergerie moderne (Source, Manuel de
l’éleveur de moutons en RCI, 1987)

3- PRINCIPALES RACES OVINES ELEVEES AU BENIN


Au Bénin, on rencontre principalement deux (2) races d’ovins :
 La race Djallonké
 La race sahélienne

3.1- La race Djallonké


Encore appelé en anglais le "West African Dwarf" ou le Fouta Djallon, l’ovin
Djallonké fait parti des ovins nains des régions chaudes. Il est caractérisé par :
 un petit format : taille au garrot 40 à 60cm ; poids vifs adultes 20 à 30kg chez
le mâle et 25 à 35kg chez le femelle.
 Elle est largement répandue dans la zone côtière des pays du Golfe de
Guinée.
 C’est un animal calme, aimant la vie en groupe, ce qui favorise sa conduite en
troupeau.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
6
 Seuls les mâles portent des cornes moyennes, mais certains peuvent ne pas
en porter. La queue est fine courte sans dépôt de graisse.
 Les oreilles sont moyennes, en direction arrière puis en avant.
 La robe varie du blanc au noir passant par le brun avec une prédominance de
pies.
 Le rendement en viande, moyen, varie de 40 à 50%.

Figure 3: Un bélier et des brebis de race Djallonké (Source, Système d’élevage des
régions chaudes, CIRAD 1993 ; Manuel de l’éleveur de moutons en RCI, 1987)

3.2- La race sahélienne


Cette race d’ovins est caractérisée par :
 un grand format par rapport à la race précédente : taille au garrot 70 à 90cm ;
poids vifs adultes30 à 50kg chez le mâle et 30 à 40kg chez la femelle.
 Il est tout comme le Djallonké un animal calme, aimant la vie en groupe, ce
qui favorise sa conduite en grands troupeaux de migrateurs.
 Il vit dans les zones arides s’étendant de la Mauritanie sur la côte ouest de
l’Afrique, au Soudan, à l’Est en passant par le Mali, le Niger et le Tchad.
 Sa portée est petite, si les jumeaux sont fréquents, il n’y a jamais de triplés.-
 La robe est à dominance blanche. Oreilles grandes et tombantes ; cornes
grandes en spirales portées horizontalement.
 Le rendement en viande, également moyen est d’environ 50%.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
7

Figure 4: Un bélier et une brebis de race Peulh (Source, Système d’élevage des régions
chaudes, CIRAD 1993 ; Manuel de l’éleveur de moutons en RCI, 1987)

4- AMENAGEMENT DU LOGEMENT

4.1- Rôles d’une bergerie


Aménager un logement encore appelé bergerie pour les ovins, n’est pas très
répandue en région tropicale. Une bergerie, bien aménager permet :
 le parcage de nuit des animaux (plus de divagation et d’écrasements
nocturnes) ;
 un hébergement spacieux et aéré des animaux ;
 les soins et les vaccinations
 la distribution des sels minéraux (par des pierres à lécher notamment) ;
 la distribution de compléments alimentaires dans des mangeoires propres ;
 l’abreuvement en eau de qualité dans des abreuvoirs propres ;
 un meilleur suivi du troupeau de la part de l’éleveur et du service
d’encadrement ;
 un dépistage rapide de toute maladie ; et
 une meilleure hygiène du logement très bénéfique pour le troupeau.

4.2- Technique d’installation d’une bergerie


Pour installer correctement une bergerie (ou parc de nuit), il est important de savoir :
 comment choisir le terrain où sera installée la bergerie ?
 quelles sont les composantes d’une bergerie ?
 quelles sont les types de bergerie rencontrés dans les élevages au Bénin ?
 avec quels matériaux construire la bergerie ?
 comment est conçue une bergerie ?

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
8
 quelles sont les normes techniques de construction d’une bergerie ?

4.2.1- Comment choisir le terrain où sera installée la bergerie ?


L’emplacement de la bergerie sera choisi en fonction des critères suivants :
 Proximité des cases d’habitation. Cela facilite la surveillance des animaux et
la distribution de compléments.
 Terrain en légère pente, bien drainé (pas d’eau stagnante en saison
pluvieuse).
 Proximité d’un point d’eau (puits, forage…) éventuellement.

4.2.2- Quelles sont les composantes d’une bergerie ?


Le modèle de bergerie recommandé est le parc de nuit pour les ovins. Le parc de
nuit comporte principalement :
 un abri qui permet protection, alimentation…
 un enclos ou parc extérieur représentant l’aire de promenade ;
 un parc de contention permettant les soins, la vaccination…

4.2.3- Quelles sont les types de bergerie rencontrés ?


Il existe deux sortes d’habitat :
 L’habitat moderne construit à base de matériaux définitifs (maçonnerie, tôle,
grillage…), respectant les normes techniques de construction. Il est coûteux.

Figure 5 : Schéma de construction d’une bergerie moderne pour 100 brebis et photo d’un
parc de nuit moderne (Source, Manuel de l’éleveur de moutons en RCI, 1987)

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
9

Figure 6: Modèle de parc de nuit pour 40 à 50 brebis (SODEPRA, RCI)


 L’habitat traditionnel construit à base de paille, bois, terre battue, peu
coûteux.
Le choix de l’un ou l’autre dépend des moyens financiers de l’éleveur. Mais il est
préférable d’utiliser autant que possible les matériaux locaux, pour que le bâtiment
soi la moins chère et facilement réparable par les propriétaires.

Figure 7: Parcs de nuit de type traditionnel (Source, Manuel de l’éleveur de moutons en


RCI, 1987)
4.2.4- Comment est conçue une bergerie ?
Comme le montre la figure 6, le parc de nuit est constitué d’un enclos délimité par
une clôture périphérique pourvue d’une porte. Le parc est doté d’un abri et d’un parc
de contention situé à l’entrée du parc.
 L’enclos : il est souvent réalisé avec des claies,

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
10
o qui sont le matériel idéal pour constituer des cloisons mobiles pour la
clôture périphérique et même pour la bergerie.
o La longueur d’une claie varie de 2 à 3m, et la hauteur 1m environ.
o L’espace entre barreaux est de 10 à 11cm.
o Comme le montre la figure la confection d’une claie nécessite :
 2 montants verticaux de 10cm de largeur et 1m de longueur ;
 5 traverses horizontales de 10cm de largeur et 2,5m de longueur ;
 2 traverses obliques de 10cm de largeur et 1,6m de longueur
 Types de matériaux : à défaut de bois de scierie on peut également
utiliser des perches (moins onéreux) et du grillage (plus cher).
Confère figure

- Peu onéreux - Assez cher


- Travail pénible - Facile à placer
- Longévité réduite (2 ans) - Bonne longévité (10 ans)

Figure 8: Confection des cloisons au moyen des claies et matériaux de construction


(Sources, Elevage de mouton en zone tropicale humide, IEMVT 1989 ; Manuel de
l’éleveur de moutons en RCI, 1987)
 L’abri est destiné à protéger les animaux contre les intempéries (le mouton est
très sensible à la pluie), et à abriter les pierres à lécher et les aliments qui
doivent être distribués tous les soirs.
On peut adopter les superficies moyennes suivantes pour les races de format moyen,
comme le Djallonké :
o Adulte : 0,20 à 0,40m2.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
11
o Brebis avec agneau : 0,30 à 0,50m . 2

o Jeune : 0,15 à 0,20m2.


o Bélier : 0,50 à 0,75m2.
 Le sol sous l’abri doit être maintenu aussi sec que possible. Pour cela, il faut
creuser des rigoles sur le pourtour de cet abri de façon à capter les eaux de
ruissellement venant d’une part du parc, et d’autre part, du toit de l’abri.
De plus, il faut éviter les grands vents, surtout ceux chargés de pluies. Il est donc
conseillé de protéger à l’aide d’une palissade (planches, tôles, nattes) les côtés soumis
aux vents dominants ou élever un mur d’une hauteur de 60 à 80cm.
 Le parc de contention est utilisé pour regrouper tous les animaux en vue de
diverses opérations zootechniques ou sanitaires (castrations, vaccinations,
marquages, déparasitages, pesées…). Comme les animaux exercent de fortes
pressions sur ce parc, il faut le renforcer en
o réduisant d’abord l’intervalle entre deux piquets de moitié (1m au lieu de
2), et
o disposant une rangée horizontale de perches sur le côté interne du parc à
35cm environ du sol.

4.3- Equipements de la bergerie


Certains équipements sont obligatoires car jugés indispensables pour le maintien en
bonne condition des animaux. Il s’agit des mangeoires, des abreuvoirs, et des
portes
D’autres sont dit complémentaires car ils peuvent être installés ultérieurement
lorsque l’éleveur aura atteint une certaine maturité ; c’est l’exemple des râteliers.

4.3.1- Les mangeoires ou auges


Il existe plusieurs modèles de mangeoires. Le modèle vulgarisé par SODEPRA en
Côte d’Ivoire (RCI) est simple à construire et économique.
 Pour les Djallonké, une longueur de 2m suffit pour 20 brebis
 La fabrication d’une mangeoire de ce type nécessite pour l’adulte :
o 2 planches : 2 x 0,25 x 0,02m
o 2 planches : 0,45 x 0,25x 0,05m
o 4 chevrons : 0,25 x 0,05 x 0,05m.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
12
 Pour les agneaux, on utilise des augettes de moindres dimensions. Pour cela, il
faut :
o 2 planches : 1 x 0,10 x 0,20m
o 1 planche : 1 x 0,15 x 0, 02m
o 2 planches : 0,20 x 0,10 x 0,02m
o 1 chevron : 2 x 0,03 x 0,03m.
 Matériel : planche en bois (rouge de préférence) et pointes de 8.

Figure 9 : Modèles de mangeoires pour les petits ruminants (Sources, Elevage de mouton
en zone tropicale humide, IEMVT 1989 ; Manuel de l’éleveur de moutons en RCI, 1987)
La mangeoire peut être également en maçonnerie, en plastique (un bidon de 50L
divisé dans le sens de la longueur) ou en fer.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
13
4.3.2- Les abreuvoirs
Divers récipients peuvent servir d’abreuvoirs, pourvu qu’ils puissent répondre aux
qualités suivantes :
 une bonne étanchéité et une bonne contenance (minimum 40L) ;
 prix modéré, longévité (au moins 3 ans) ;
 entretien et nettoyage aisés,
 accessibilité pour les agneaux (hauteur max 25cm).
Un fût à essence coupé dans le sens de la longueur peut être utilisé.
Le schéma 5 présente un modèle d’abreuvoir en tôle noire de (1,5mm) protégé de la
rouille par une couche de peinture.

Figure 10 : Modèles d’abreuvoirs pour les petits ruminants (Source, Manuel de l’éleveur
de moutons en RCI, 1987 ; La conduite de l’élevage de petits ruminants, INRAB 2005)

4.3.3- Les portes


Les portes, qui ferment le parc de contention (et donc la bergerie) doivent être
robustes, pour résister à la pression des animaux lors des interventions réalisées dans
ce parc. De plus, elles doivent être légères car elles seront manipulées plusieurs fois
par jour.
Elles peuvent être réalisées en fer, mais trop onéreux. Le plus souvent elles sont en
bois. Les deux modèles présentés ci-dessous sont réalisés en bois de menuiserie ; on
peut également recourir à des bambous ou des perches en teck.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
14

Figure 11 : Modèles de portes pour bergerie (Sources, Elevage de mouton en zone
tropicale humide, IEMVT 1989 ; Manuel de l’éleveur de moutons en RCI, 1987)

4.3.4- Les râteliers


Ils utilisés pour le service du fourrage. Des modèles simples de râteliers peuvent être
conçus avec quelques perches et de fil, ou des sortes de caisses faites avec quelques
planches de bois, comme le montre la figure 9.
Les râteliers permettent d’éviter la souillure du fourrage.

Figure 12 : Exemple de râtelier (Sources, Elevage de mouton en zone tropicale humide,
IEMVT 1989 ; Manuel de l’éleveur de moutons en RCI, 1987)

4.4- Normes techniques de construction d’un parc de nuit et ses


équipements
 Normes de superficie
 Superficie totale du parc de nuit  : 4m2/brebis
 Superficie de l’abri  : 0,6m2/brebis
 Superficie du parc de contention : 0,33m2/brebis
PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
15
 Normes d’équipements
 Nombre de mangeoires : 1 pour 12 à 15 brebis
 Nombre d’abreuvoirs : 1 pour 20 à 30 brebis
 Nombre de pierres à lécher à suspendre : 1 pour 30 brebis

 Normes pour les poteaux


 Poteaux de force : diamètre 15 à 20 cm, hauteur 1,8m,
profondeur dans le sol 0,60m.
 Jambes de force : diamètre 10 à 15cm, hauteur 2m,
profondeur dans le sol 0,20m.
 Poteaux intercalaires : diamètre 10 à 15cm, hauteur 10,6m,
profondeur dans le sol 0,40m.
 Poteaux d’abri : diamètre 20 à 25cm, hauteur variable
en fonction de dimension de l’abri, profondeur dans le sol
0,60m.

4.5- Entretien de la bergerie et des équipements


Il est du devoir de l’éleveur d’entretenir régulièrement sa bergerie. Il y va
d’ailleurs de son intérêt car une petite réparation ne lui prendra que peu de temps et
ne lui coûtera guère, alors que s’il néglige les petits entretiens courants, son matériel
sera inutilisable.
 L’entretien de la clôture : l’éleveur doit veiller à maintenir sa clôture en
parfait état. Pour cela, il doit remplacer les poteaux pourris ou cassés, et
les badigeonner à l’huile de vidange pour limiter l’attaque des termites.
 L’entretien de l’abri : le toit de la bergerie doit être inspecté
régulièrement, et renforcé tous les 2 ou 3 ans.
 L’entretien des mangeoires : l’éleveur doit veiller à ce que les bords des
planches qui forment le fond de la mangeoire (Modèle A) ne s’écartent
pas. Il faut reclouer de temps en temps le fond de la mangeoire.
 L’entretien des abreuvoirs : S’ils sont en fer et qu’ils commencent à
rouiller, il faut gratter la peinture écaillée et repasser une nouvelle
couche.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
16
4.6- Hygiène de la bergerie et des équipements
 Hygiène de la bergerie
 Balayage quotidien de la bergerie.
 Le fumier ramassé mis dans une fosse fumière couverte ou déposé
dans les champs pour leur fertilisation. Confère figure 10
 Le pourtour de la bergerie doit être désherbé tous les mois.
 Hygiène des équipements d’élevage
 Il faut gratter chaque matin le fond des mangeoires (avec un bout
de bois) pour dégager les aliments qui y adhèrent.
 Les abreuvoirs sont lavés chaque matin et désinfectés une fois par
semaine et l’eau renouvelée quotidiennement.

Figure 13 : Hygiène du parc de nuit (Source Manuel de l’éleveur de moutons en RCI,
1987)

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
17

5- GESTION DE L’ALIMENTATION
Les ovins ont une excellente aptitude à la croissance et à la reproduction, qui répond
à toute amélioration de l’alimentation, ce qui veut dire que si les besoins alimentaires
sont satisfaits :
 la brebis pourra reproduire toute l’année ;
 la croissance des agneaux pourra continuer même en saison sèche ; et
 la mortalité diminuera surtout chez les jeunes.
Cette partie de la monographie a déjà été traité en 3 ème année. Néanmoins, nous
revenons ici sur les notions essentielles d’alimentation des ovins notamment en
élevage moderne intensif ou semi intensif.

5.1- Besoins généraux et recommandations nutritionnelles


 Les tableaux 1, 2 et 3 présentent les besoins des ovins en énergie, en
matières azotées, en Calcium et en Phosphore.

Tableau 1 : Besoins d’entretien, de croissance et d’engraissement

PV Energie MAD (g/j) Ca (g/j) P (g/j)


(kg)
Ent. Prod. Ent. Ent.+ Ent Ent. Ent. Ent Ent. Ent.
(UF/j) (UF/100g) (g/j) Croiss. +50g/ +100g +50g/ +100g
j /j j /j

5 0,18 0,16 15 170 0,3 1,8 2,7 0,2 1,2 1,7


10 0,26 0,21 22 170 0,5 2,0 2,9 0,3 1,3 1,8
15 0,33 0,27 28 170 0,8 2,3 3,2 0,5 1,5 2,0
20 0,38 0,32 32 145 1,0 2,5 3,4 0,6 1,6 2,1
25 0,43 0,32 36 130 1,3 2,8 3,7 0,8 1,8 2,3
30 0,47 0,35 40 120 1,5 3,0 3,9 0,9 2,0 2,4
40 0,53 0,35 45 85 2,0 3,5 4,4 1,2 2,2 2,7
50 0,58 0,40 50 75 2,5 4,05 5,0 1,5 2,58 3,0

Engraissement 0,50 65

Tableau 2 : Besoins de gestation


Besoins 2ème mois 3ème mois 4ème mois 5ème mois

Energie Id à entretien Entretien + 5% Entretien + 20% Entretien + 50%


MAD 80g/UF 90g/UF 100g/UF 110g/UF
Ca 3 à 5g/j 3,5 à 6g/j 5 à 7,5g/j 7 à 10g/j
P 2,5 à 4g/j 3 à 4,5g/j 3,5 à 5g/j 4,5 à 6,5g/j

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
18
Tableau 3 : Besoins de lactation

GMQ Besoins de Besoins totaux brebis de 40kg Ca P Na


(g/j/agneau) production PV

UF/j g MAD/j UF/j g MAD/j g MAD/UF

100 0,35 65 0,90 110 120 4à 3à 2g/kg de


150 0,60 105 1,10 150 135 5g/kg 4g/kg lait à 4%
200 0,70 130 1,20 175 145 de lait de lait
250 0,80 150 1,35 195 145 à 4% à 4%
300 2,00 220 1,50 225 150

 Besoins en eau
Il est bien connu que les moutons résistent mieux à la sécheresse que les bovins ; ils
ont quand même besoin d’eau, avec des variations importantes dues à de nombreux
facteurs, dont les principaux sont :
o La taille des sujets, les gros moutons boivent plus que les petits ;
o La teneur des aliments en matières sèche : la quantité d’eau à apporter
varie en sens inverse de celle trouvée dans les aliments ; avec une herbe
jeune, très riche en eau, sans consommation de concentré, le mouton
peut se passer de boire ;
o L’état physiologique et le niveau de la production : les besoins
augmentent ave l’engraissement, en fin de gestation et surtout avec la
lactation pour laquelle on peut aller jusqu’à doubler l’abreuvement ;
o La température ambiante et l’humidité de l’air.
Dans le cas de moutons Djallonké, les recommandations suivantes ont été faites pour
les élevages au Togo et au Bénin :
Tableau2 : Besoins en eau des Ovins et caprins
Saison des pluies Saison sèche
Adulte 1,0 litre/jour 1,5 – 2,5 litre/jour
Jeune 0,5 – 1,0 litre/jour 1,5 – 2,0 litre/jour
Agneau - 0,5 litre/jour

La meilleure façon de s’assurer que les besoins des moutons seront satisfaits consiste
à toujours disposer des abreuvoirs dans le parc, même si les animaux ont accès à
d’autres moyens pour s’abreuver dans la journée.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
19
 Besoins en minéraux et oligo-éléments
o Les besoins en calcium et en phosphore doivent être d’une stricte
rigueur. Confère tableaux des besoins des ovins.
o Outre les éléments minéraux majeurs examinés ci-dessus les moutons
doivent trouver dans leurs aliments des oligo-éléments selon les normes
suivantes :

Tableau 3 : Besoins en oligo-éléments


Oligo-éléments Valeurs
Fer (ppm MS) 40
Femelles laitières (ppm MS) 80 à 150
Cuivre (ppm MS) 5
Cobalt (ppm MS) 0,2 à 0,5
Adultes (mg/j) 0,8
Manganèse (ppm MS) 20 à 30
Jeunes 60
Zinc (ppm MS) 30 à 40

5.2- Les matières premières utilisables


 Une brebis qui allaite deux (2) agneaux exige beaucoup plus d’aliments,
surtout des aliments riches en protéines pour son lait.
 Un bélier qui monte une trentaine de brebis a besoin de beaucoup
d’énergie.
 Un antenais qu’on engraisse pour la tabaski par exemple, peut augmenter
son poids de 3 à 4kg par mois, soit un GMQ de 100 à 120g/j, à condition de
recevoir une forte complémentation.
 Signalons que les longues distances sur le parcours au pâturage
demandent de l’énergie.
Pour toutes ces productions précitées, les matières premières à utilisées sont :
 Le fourrage (principalement au pâturage, mais aussi les fourrages
conservés comme le foin et l’ensilage)
 Les sous produits agricoles (fanes, la paille, les résidus de cultures etc.
…)
 Les sous produits agro alimentaires (sons, tourteaux…)
 Les céréales (dans une moindre mesure) comme le maïs, sorgho, mil etc.
PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
20
Confère cours de Zootechnie Générale 2 ème
année pour plus de détails.

5.3- Technique d’alimentation ou mode d’affouragement des petits


ruminants
5.3.1- le pâturage
 Le pâturage libre ou permanent : Il consiste à faire pâturer les
animaux sur une grande parcelle unique de jour et de nuit, tout au long
de la saison ou de l’année. Ce système convient aux races rustiques
comme celles du milieu tropical. L’inconvénient de ce système est
qu’il favorise le surpâturage
 Le pâturage en rotation : Les animaux pâturent parcelle après
parcelle, en rotation, si les parcelles sont protégées par des clôtures
vives ou artificielles.
 Le zéro-grazing : C’est une méthode d’alimentation où l’herbe est
amenée au mouton qui reste confiné à la bergerie. Les avantages sont
la réduction des besoins énergétiques, la diminution de la fréquence et
de la gravité des maladies parasitaires liées aux strongles, une
meilleure utilisation des fourrages (moins de gaspillage par refus ou
piétinement). Mais il demande beaucoup de travail.

5.3.2- Complémentation alimentaire


A moins de se satisfaire de taux de croissance bas et d’une mortalité élevée, tout éleveur
d’ovins doit distribuer à ses animaux un aliment complémentaire de pâturage.
Ce complément est composé de déchets de l’exploitation (sous produits agricoles et
agroalimentaires : les fanes, les sons, les tourteaux, les graines de coton…).

5.3.2- Complémentation minérale


Pour l’élevage des ruminants, en l’occurrence celui des ovins, la complémentation
minérale est assurée par l’achat de pierres à lécher que l’on suspend dans la bergerie,
comme le montre la figure 11

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
21

Figure 14 : Dispositions de pierre à lécher pour les ovins (Source, La conduite de
l’élevage de petits ruminants, INRAB 2005)

5.4- Exemples de formulation


1er exemple : Calculer la ration à distribuer à des brebis Djallonké d’un poids moyen de
30kg, en quatrième mois de gestation.
Les tableaux 1 et 2 nous donnent les besoins en UF et MAD :
UF : 0,47 UF pour l’entretien + 20p. 100 pour la gestation soit 0,56 UF/j.
MAD : 100 g par UF soit environ 56x100= 56g MAD/j.
Si ces animaux consomment quotidiennement 0,6 kg de MS de fourrage chacune au
pâturage naturel dont la valeur est de 0,50 UF/kg MS et 30 g MAD/kg MS soit 0,3 UF et
18 g MAD par animal apportés quotidiennement par le pâturage.
Il faut apporter en complément 0,26 UF/j et 38 g MAD/j. On dispose de graines de
coton titrant 1 UF et 130 g MAD. 300 g de graines de coton équilibreront la ration par
jour.

2ème exemple : les même brebis sont en début de lactation. On recherche un gain
journalier de 150g par agneau. Les tableaux 1 et 3 indiquent que les besoins quotidiens
de chaque brebis sont : 1,07 UF et 145 g MAD.
On réserve pour ces brebis un bon pâturage apportant 0,6 UF et 40 g MAD par kilo de
MS. Le complément doit donc apporter 0,71 UF et 121 g MAD, soit 170 g de MAD par
UF.
L’éleveur dispose de son de riz et de tourteau de coton aux caractéristiques suivantes :
son de riz : 0,85UF/kg de MS et 90g de MAD/kg de MS et tourteau de coton :
0,85UF/kg de MS et 380g de MAG/kg de MS.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
22
Par calcul à partir d’un système d’équations à deux (2) inconnues, il faut environ 160g
de 700g de MS de son de riz et 160g de MS de tourteau de coton.

6- GESTION DE LA SANTE
6.1- Principales maladies des ovins et traitement
Les maladies des ovins qu’on peut retenir sont : la peste des petits ruminants, la
clavelée ou variole ovine, l’ecthyma, le charbon bactéridien, la pneumonie, le piétin,
les mal, les Trypanosomoses et la gale.
Le tableau 5 présente les caractéristiques et les traitements pour de ces maladies.
.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
23

Maladies Causes Symptômes Traitements et prophylaxie


Peste des petits Virus très -Forte fièvre -Aucun traitement connu.
ruminants contagieuse -Larmoiement et jetage -Vaccination tous les ans à partir de 3 mois.
Petits ulcères sur les gencives, dans la bouche -Isoler les très vit mes malades et informer
-Forte mortalité dans le troupeau. le service d’élevage.
Clavelée Virus -Fièvre -Pas de traitement
-Larmoiement et jetage -Vaccination si un foyer
-Présence de boutons sur la peau de l’animal, surtout autour de Isoler les malades, informer les services
l’anus, sous le ventre et la tête compétents et brûler les cadavres.
Ecthyma Virus surtout -Lèvres couvertes rougeâtres et couvertes de croûtes -Isoler les animaux atteints
en saison -l’animal a du mal à manger -Enlever les croûtes
pluvieuse Pieds, oreilles et mamelles sont aussi attaqués dans cas graves. -Désinfection des plaies
-Mortalités rares sont dues à l’amaigrissement et la faiblesse. -Injection d’antibiotiques
Charbon Bactérie -Forte fièvre (41 à 42°C) -Traitement possible avec antibiotique, mais
bactéridien -Animal tremble et respire difficilement en général trop tard.
-Mortalités rapides après une courte maladie, parfois sans -Vaccination
symptômes -Brûler les cadavres.
-Mort de tous les animaux atteints
-A l’autopsie, sang et organes noirs, rate gonflé
Pneumonie Bactérie -Apparaît au début de saison pluvieuse et pendant l’harmattan -Animaux à l’abri en saison pluvieuse
-Toux et problèmes respiratoires -Isoler les malades
-Jetage clair -Traitement avec antibiotiques à large
-Fièvre forte (41°C) et mortalités subites sont fréquentes spectre.
Piétin Tiques, -Boiterie et marche parfois sur genoux -Enlever les coûtes avec ciseaux ou
cailloux… -Peau des onglons enflée, pus dégage une mauvaise odeur sécateurs
-Membres parfois atteints entraînant la paralysie. -Nettoyage et désinfection des plaies.
Trypanosomoses Trypanosomes -Faiblesse et amaigrissement - Lutter contre la mouche tsé-tsé et tiques
par les tiques -Muqueuses pâles - Trypanocides (Berenil, Trypamidium)
ou mouches -Forte fièvre -Pulvérisation régulière ou bain détiqueur
Gale Acariens -Perte de poils et présence de coûtes sur tête, nez, oreilles… -Pulvérisation troupeau et bergerie
-Démangeaisons -Isoler malades et injection Imermectine
-2 dépiquages par mois surtout pendant pluie

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
24

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
25
6.2- Récapitulatif des principales mesures prophylactiques
Le plus important dans la gestion de la santé des ovins est d’éviter la maladie, pas le
traitement. Pour cela, il faut :
 faire vacciner le troupeau régulièrement contre les maladies infectieuses (peste,
clavelée)
 nettoyer régulièrement la bergerie et enlever le fumier.
 enterrer profondément les cadavres morts ou brûler-les.
 installer un pédiluve.
 établir un calendrier sanitaire pour les interventions, comme le montre la figure
15).
 pulvériser fréquemment tous les moutons avec une solution insecticide (figure
16).
 respecter rigoureusement la quarantaine pendant au moins 15 jours.

Figure 15 : Calendrier de prophylaxie pour petits ruminants. (Source, Manuel d’éleveur de
mouton en RCI, 1987)

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
26

Figure 16 : Calendrier et moyen de pulvérisation des ovins (Source, Manuel d’éleveur de
mouton en RCI, 1987)

7- GESTION DE LA REPRODUCTION

7.1- Intérêt de la reproduction


Le contrôle de la reproduction d’un troupeau permet :
 Le choix des meilleurs agneaux mâles et la castration des autres.
 La lutte contre la consanguinité, soit par échanges de béliers entre éleveurs, soit
par l’achat de béliers sélectionnés dans un centre de sélection. Ces béliers ne
devront pas séjourner plus de deux (2) ans dans le troupeau.
 Le choix des meilleures femelles adultes reproductrices.
7.2- Cycle reproductif chez les petits ruminants
Les données physiologiques relatives à la reproduction chez les ovins sont :
 Apparition des 1ères chaleurs (œstrus) : 7 à 12 mois.
 Durée du cycle sexuel : 14 à 19 jours (en moyenne 19 jours et demie).
 Durée des chaleurs : 30 à 36 heures
 Durée de gestation : 144 à 151 jours (en moyenne 146), soit 5 mois environ.
 Durée d’allaitement : en moyenne 2 à 5 mois.
 Durée du cycle : environ 8 mois.
Les races tropicales présentent des cycles tout au long de l’année, contrairement aux
races des régions tempérées qui sont saisonnées.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
27
7.3- Choix des reproducteurs
7.3.1- Choix du bélier reproducteur
 But : Choisir un bon bélier pour améliorer rapidement le niveau du troupeau.
 Principe : Le bélier reproducteur doit être choisi soit dans un centre de sélection,
soit dans un bon élevage bénéficiant d’un encadrement sanitaire et zootechnique.
 Méthode : Ce choix doit se faire avec beaucoup de soin car le bélier engendrera
un grand nombre de descendants. Ainsi, on recherchera les qualités suivantes :
o L’âge : au moins un an, poids supérieur à 25kg pour le Djallonké et 40kg
pour le Sahélien et une vigueur sexuelle maximale.
o L’état de santé : bélier lourd en parfaite santé (pas de diarrhée, ni
larmoiement et jetage) ; bon appareil locomoteur (pas de boiterie) ; bon
appareil génital (pas d’inflammation du fourreau, testicules en nombre pair,
libres à l’intérieur de la bourse).
o Le type : le bélier doit avoir du "type" ‘est-à-dire, posséder tous les
caractères de la race (Djallonké ou Sahélienne). Il doit avoir une apparence
virile et se défendre lorsqu’on cherche à le saisir.
o La conformation : on cherchera chez le bélier un bon aplomb, la rectitude
de la ligne du dos, une bonne proportion entre membres et carcasses.

7.3.2- Choix des femelles (antenaises)


 But : Conserver les meilleures antenaises pour le renouvellement du troupeau
(pour remplacer les brebis à reformer).
 Principes : Reformer les brebis présentant des défauts (brebis stériles, brebis
ayant avortés plusieurs fois, ou donnant agneaux chétifs, ou en fin de carrière). La
sélection des femelles se fait surtout lorsque le troupeau est en phase de croisière.
 Méthode :
o Retenir antenaises ayant un meilleur développement vers 3 à 4 mois. Elles
sont souvent les filles des meilleures mères.
o Ecarter les antenaises ayant une mauvaise conformation (mauvaise aplomb,
hanche étroite, poitrine serrée…).
o Retenir les antenaises dont les mères donnent souvent des jumeaux.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
28

7.3.3- Choix des antenais


 But : Conserver les meilleurs antenais pour la reproduction
 Principe : Eviter les propres antenais du troupeau car il existe des risques de
consanguinité.
 Méthode : la sélection d’antenais repose sur :
o la croissance, la conformation et l’intégrité des organes génitaux ;
o le poids des agneaux à la naissance ou les agneaux les plus beaux.

7.4- Organisation de la reproduction


Après le choix des reproducteurs, faire reproduire les ovins passe la gestation de la lutte,
la gestation, l’agnelage, l’allaitement et le sevrage.

7.4.1- La lutte
En élevage ovin, on appelle lutte l’accouplement du bélier et de la brebis. Elle
désigne également la période de monte ou d’accouplement ou de saillie.
Il existe plusieurs techniques de lutte : la lutte libre, organisée, contrôlée et
l’insémination artificielle.
 La lutte libre :
o C’est la méthode traditionnelle où les béliers sont laissés en permanence
dans le troupeau.
o Les fécondations et donc les agnelages sont étalés sur toute l’année.
o Elle est simple, le taux de fertilité est élevé et un bélier saillit un grand
nombre de brebis (50 et parfois plus).
o Par contre, elle ne permet pas un temps de repos suffisant entre mise bas,
des avortements sont élevés et une consanguinité étroite, ce qui entraîne
une dégénérescence rapide du troupeau.
 La lutte organisée :
o les brebis sont mises en lutte périodiquement (tous les 7 à 9 mois)
pendant une durée déterminée (40 à 45 jours en moyenne).
o On compte généralement 25 à 30 brebis.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
29
o Elle présente beaucoup d’avantages (amélioration du niveau génétique
du troupeau par l’utilisation de brebis sélectionnés, intervalle correcte entre
agnelages, précocité réduite, groupage des naissances…).
o Mais on reproche à cette forme de lutte son taux de fertilité plus faible
que la lutte libre.
 La lutte contrôlée :
o Elle consiste à mettre en lot de brebis (25 à 30) avec un seul bélier
pendant une période déterminée (40 à 45 jours en moyenne).
o Aux avantages de la lutte organisée, cette pratique ajoute celui de connaître
avec précision la paternité des agneaux.
o Elle est utilisée dans le cadre d’amélioration génétique.
o Mais elle est lourde à mettre en place et la fertilité est faible si le bélier est
déficient.
 L’insémination artificielle :
o C’est une opération par laquelle le sperme d’un bélier est recueilli et après
dilution et parfois congélation est déposé dans le vagin de la brebis.
o Il présente l’avantage d’utiliser le sperme d’un bélier sélectionné sur un
grand nombre de brebis.
o Elle exige du personnel qualifié, un équipement conséquent et une
excellente organisation, ce qui n’est pas le ces au Bénin.

7.4.2- La gestation
D’une durée de 5 mois environ, pendant les trois (3) premiers mois de gestation, il faut
s’assurer de la tranquillité de la brebis.
La croissance du fœtus est importante surtout les deux (2) derniers mois de gestation. Il
faut alors une bonne alimentation, et éviter les longs déplacements, les bousculades
dans le troupeau et les manipulations brutales.

7.4.3- L’agnelage
C’est la mise-bas chez la brebis. Il se produit normalement sans l’homme. Chez la
brebis, les naissances sont souvent jumelaires (2 agneaux), mais quelques fois on a des
triplés ou des naissances simples.

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
30
7.4.4- l’allaitement et sevrage
Une bonne alimentation, de bonnes conditions d’élevage, permettent à la brebis de
produire suffisamment de lait pour nourrir ses petits. Il est conseillé dans un élevage
moderne de hâter le sevrage qui peut avoir lieu entre 3 et 4 mois par la distribution
d’aliment de sevrage de bonne qualité aux agneaux.

Figure 17 : Cycle de reproduction de la brebis.

8- CONDUITE ET GESTION TECHNICO-ECONOMIQUE

8.1- But
La gestion d’un élevage a comme but premier le contrôle des résultats de
l’exploitation en vue d’apprécier la bonne marche du troupeau et de décider
d’éventuelles modifications dans la conduite de l’élevage ou dans les investissements à
réaliser.
Le contrôle des résultats doit se réaliser à deux (2) niveaux :
 Les résultats zootechniques qui permettent une appréciation de la productivité
du troupeau ;
 Les résultats économiques qui permettent une appréciation de la rentabilité de
l’élevage.

8.2- Contrôle zootechnique


8.2.1- But
Comprendre le fonctionnement du troupeau, choisir les modes d’intervention
appropriées et suivre les conséquences des interventions sur l’évolution du troupeau.

8.2.2- Paramètres zootechniques


Femelles reproductrices (a)

Femelles non
Femelles saillies (b)
saillies

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
31
Femelles non
Femelles fécondées (c)
fécondées

Gestation poursuivie M.E.

M.E. Mortalité Embryonnaire

Gestations avancées (e) Femelles vides (d)

Mise-bas (g) Avortements (f)

Naissances Doubles (i) Triples (j)


simples (h)

Total des produits nés (h+2i+3j) = p

Nés vivants (r) Morts-nés (q)

Morts entre o
Vivants à l’âge j (s)
et j ans (t)

Vivants au Morts entre j et


sevrage (v) le sevrage (u)

Les principaux paramètres zootechniques peuvent être calculés à partir du graphique


précédent.
e
 Taux de fertilité apparent TFA = a x100
f
 Taux d’avortement TVA = a x 100
g
 Taux de mise bas TMB = a x100
h
 Taux de mise-bas simples TMBs = g x 100
i
 Taux de mise-bas doubles TMBd = g x 100
j
 Taux de mise-bas triples TMBt = g x 100
i+ j
 Taux de mise-bas multiples TMBm = g x 100
p
 Taux de prolificité TP = g x 100
p
 Taux de natalité TN = a x 100
r
 Taux de fécondité TF = a x 100

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
32
q
 Taux de mortinatalité TMN = p x 100
t+u
 Taux de mortalité globale avant sevrage TMS = r x 100
v
 Viabilité avant sevrage VS = r x100
v
 Productivité numérique au sevrage PNS = a x100

Exercice
Dans un troupeau de 100 brebis reproductrices, on a enregistré : 87 mises-bas, 5
avortements, 8 femelles vides, 56 naissances simples, 30 naissances doubles, 1
naissance triple, 115 agneaux nés vivants et 4 morts-nés, 105 agneaux vivants à 10 jours
et enfin 95 agneaux vivants au sevrage.
Calcule les taux de mise-bas, d’avortement, de prolificité, de fécondité, de mortinatalité,
de mortalité avant sevrage et la productivité numérique au sevrage pour ce troupeau.

8.2.3- Documents de gestion techniques


On rencontre souvent deux (2) documents de ce type :
 La fiche du troupeau : permet d’enregistrer les mouvements d’entrées et de
sorties (naissances, achat, mortalité, vente, autoconsommation, pertes…)
 La fiche d’inventaire : qui permet de suivre individuellement chaque animal et
de vérifier la présence de chacun lors d’un contrôle périodique

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
33
Tableau 6 : Fiche du troupeau
Date ENTREES SORTIES Balance Avo Observ.
s Naissances Achats Morts Ventes Autoconsommatio Pertes rte
n m.
N° N° Sex Poids N° Sexe Age N° Sexe Age N° Sexe Age N° Sexe Age N° Sexe Age
mèr jeunes e
e

Bilan Sexe Eff Naissance Achats Balance Eff


mens début fin
uel M
F
Tot
al

Tableau 7 : Fiche d’inventaire du troupeau


N° animal Naissance Contrôle des présences Observ.
Date N° mère N° père Date1 Date2 Date3 Date4 Date5 Date6 Date7 Date8

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)
34

8.3- Contrôle économique


Le calcul de la rentabilité de l’élevage fait appel à la fois à la fiche de troupeau et à un
document simple, le journal de caisse.
Le plus utilisé est le journal de caisse. C’est un document où l’on enregistre les entrées et
les sorties d’argent, en spécifiant la date et la nature de l’opération.

 Les recettes
Ce sont les rentrées d’argent et portent essentiellement sur les ventes d’animaux (pour la
consommation ou la reproduction), mais également sur des transactions plus marginales
liées à l’élevage (vente du fumier par exemple).

 Les dépenses
Ce sont les sorties d’argent et concernent les achats d’aliments, de médicaments, de
matériel d’élevage, de reproducteurs, le paiement des salaires etc.
 Le solde
C’est la différence entre les recettes et les dépenses en fin d’exercice.

Tableau 8 : Journal de caisse


Date Nature des Recettes Dépenses Solde
opérations

Récapitulatif

PA5 Zootechnie Spéciale : Productions des animaux domestiques espèce par espèce (1ère partie)

Vous aimerez peut-être aussi